Philippe Juvin : "Le programme économique du RN est indigent !"

  • le mois dernier
Avec Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-07-02##

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Transcript
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, vous voulez savoir, alors parlons vrai ce matin avec Philippe Juvin,
00:13réélu député LR des Hauts-de-Seine avec 52,1% des voix, réélu au premier tour, seul député LR, réélu en France.
00:22Bonjour Philippe Juvin.
00:23Bonjour.
00:24Merci d'être avec nous ce matin.
00:26Alors on parle beaucoup de désistement, moi je préfère le mot retrait à celui de désistement, vous aussi ?
00:33Moi ce qui m'importe c'est que l'extrême droite et l'extrême gauche fassent le moins de sièges possibles,
00:39parce que j'imagine déjà l'Assemblée Nationale dans quinze jours, on a vécu les Insoumis depuis deux ans,
00:45et je peux vous assurer que ce n'était pas de la tarte, mais alors là, vu les profils qu'on nous promet entre les fichiers S à gauche,
00:52les candidats sous curatel à droite, je ne sais pas ce que ça va donner.
00:56Bien, les Républicains, où en sont les Républicains ? Vous présidez les Républicains dans les Hauts-de-Seine,
01:02dans ce département, vous nous dites ce matin, il n'y aura probablement pas de député RN,
01:08et les Républicains ont passé un accord avec la majorité dans le département des Hauts-de-Seine.
01:15Où en sont les Républicains ?
01:17Dans les Hauts-de-Seine, dont je suis le président des Républicains, nous étions un député avant la dissolution, votre serviteur.
01:24J'espère que Jean-Didier Berger, maire de Clamart, Thomas Lame, conseiller départemental, seront députés,
01:30c'est-à-dire qu'on passerait à trois députés. Pourquoi ?
01:32Parce que nous avons fait l'analyse très simple dans les Hauts-de-Seine,
01:35que d'un côté vous avez un bloc de droite, extrême droite très puissant, un bloc d'extrême gauche très puissant,
01:41et si le bloc central, dans ces cas-là, n'est pas fichu de s'unir, eh bien il disparaît.
01:47Et c'est grâce à cela, grâce à cet accord, grâce au fait que nous nous mettons d'accord sur l'essentiel,
01:52qu'il n'y a pas de rassemblement national dans les Hauts-de-Seine,
01:54et qu'il y aura trois fois plus de députés LR après qu'avant les élections.
01:58Et moi je pense à tous mes petits camarades républicains qui sont encore au second tour,
02:03j'appelle les Français à voter pour eux. Pourquoi ? Parce que ce sont des gens raisonnables, je les connais tous.
02:06Individuellement, je pensais. J'ai eu au téléphone tout à l'heure Philippe Gosselin, député de La Manche,
02:10grand spécialiste des questions de justice, c'est un homme absolument formidable.
02:14Nous avons des gens qui peuvent porter une voie raisonnable.
02:17Mais quelle est la consigne des républicains ? Parce que je ne comprends pas.
02:21Il y a, comme dans la majorité d'ailleurs, diverses consignes.
02:26J'ai vu aucune consigne de vote, même si les consignes de vote
02:31souvent ne sont pas suivies par les électeurs et par les citoyens qui font ce qu'ils veulent,
02:35et ils ont bien raison d'ailleurs de faire ce qu'ils veulent.
02:37Mais aucune consigne de vote si les candidats ne sont pas au second tour, c'est ce que j'ai lu ou entendu.
02:44D'abord, vous avez raison de rappeler qu'il faut être très humble,
02:46et quand on donne des consignes de vote, les gens sont libres.
02:49On n'est pas propriétaire de ses voix.
02:51Ensuite, on n'est pas face à une élection présidentielle.
02:54On est face à une élection législative avec 577 cas particuliers, qui sont 577 circonscriptions.
03:01Et donc, les électeurs, au moment de choisir entre un candidat, puisque c'est votre question,
03:08RN et un candidat LFI de gauche, ils auront à se déterminer.
03:12Comment ils vont faire en pratique ?
03:14Ils vont faire en fonction des situations locales.
03:16Prenez l'exemple des programmes économiques.
03:19Les programmes économiques des deux, du RN et de la gauche, sont les mêmes globalement.
03:23C'est le tout gratuit, c'est on rase gratis, c'est l'explosion de la dette, etc.
03:27Donc c'est sûrement pas là-dessus qu'on va les différencier.
03:29Soit on va à la pêche ce jour-là, il va faire beau d'ailleurs dimanche prochain, ça tombe bien.
03:35Soit on fait une analyse que tel ou tel candidat a un parcours de vie,
03:39des positions anciennes, des choses critiquables éventuellement.
03:43On peut faire barrage en votant pour l'autre.
03:45Vous pourriez voter LFI ?
03:47LFI, ça me semble difficile. Pourquoi ? Parce que le LFI, depuis maintenant deux ans,
03:51véhicule une attitude qui conduit à la violence,
03:55qui conduit au wokisme, qui conduit à l'antisémitisme.
03:57Et donc non, le LFI, c'est pas possible.
03:59La vraie question qui se pose, c'est quand vous avez un socialiste face à un rassemblement national.
04:03Que feriez-vous ?
04:05Je ferais l'analyse ponctuelle dans la circonception des parcours de vie
04:09des individus que j'ai en face de moi.
04:13Est-ce que, par exemple, ils ont eu une conduite irréprochable au moment du 7 octobre ?
04:17Est-ce qu'ils ont condamné ?
04:19Ou est-ce qu'ils ont fait du surf ?
04:21Ou ils ont fermé les yeux ?
04:23Vous savez, la politique, il y a un moment où on juge
04:25les programmes certes, mais aussi la pâte humaine.
04:27On juge des individus.
04:31Emmanuel Macron disait, soyez fiers des amateurs.
04:33Eh oui, le problème, c'est quand vous avez des amateurs,
04:35on vous juge sur votre caractère amateur.
04:37Alors, Philippe Juvin,
04:39j'ai écouté les uns et les autres.
04:41J'ai écouté Jordan Bardella hier soir sur TF1
04:45qui nous disait, il y a déjà des discussions
04:47avec de futurs députés LR.
04:51Vous y croyez ? Ou est-ce qu'ils nous racontent des histoires ?
04:53Que la nature humaine soit ainsi faite,
04:55je vous rappelle simplement que...
04:57Croyez-vous que des députés LR iront travailler ?
04:59Députés LR qui ne sont pas siotistes.
05:01Iront travailler avec le Rassemblement National ?
05:03Je ne crois pas.
05:05Alors maintenant, je ne crois pas.
05:07Vous les connaissez bien.
05:09C'est pour ça que les députés LR sortants
05:11sont tous des gens sérieux.
05:13Ceux qui ne sont pas allés avec Eric Ciotti.
05:15Et j'ai toute confiance en eux.
05:17D'ailleurs, si vous en doutez,
05:19regardez ce que Bardella disait il y a trois semaines
05:21au moment de la fameuse discussion avec Eric Ciotti
05:23quand ils nous ont annoncé ce mariage surprise.
05:25Bardella, je crois, avait pris la parole à la télévision
05:29et avait dit
05:31nous aurons 50-60 députés siotistes LR.
05:35Il y a de nombreux députés sortants
05:37qui vont nous rejoindre.
05:39Il n'y en a pas eu, il y en a eu un je crois.
05:41Donc en réalité, c'est du poker.
05:43Le poker est devenu un sport national
05:45depuis maintenant quelques semaines
05:47et Bardella a l'air d'être
05:49un très bon joueur de poker.
05:51Est-ce que le RN est le seul parti
05:53à pouvoir détenir la majorité absolue dimanche prochain ?
05:55Est-ce que la gauche
05:57peut avoir la majorité absolue ?
05:59Clairement non, on nous fait croire.
06:01C'est ce que dit Raphaël Kochman,
06:03qui dit non, la gauche ne peut pas avoir la majorité.
06:05Non, c'est Mélenchon qui laisse entendre
06:07qu'il va être Premier ministre.
06:09Pourquoi ? Parce qu'il instrumentalise
06:11le corps électoral en essayant
06:13de pousser au vote RN.
06:15Le rêve de Mélenchon
06:17c'est que le RN ait la majorité
06:19pour pouvoir ensuite, lui,
06:21avoir le pouvoir dans la rue.
06:23On est face à un parti, cette alliance de gauche
06:25qui veut le trouble dans la société.
06:27Est-ce que la gauche peut avoir la majorité ?
06:29Non, clairement non.
06:31Est-ce que les LR ? Pas encore,
06:33on va le dire ainsi.
06:35La majorité présidentielle ? Non, évidemment.
06:37Donc oui, il peut y avoir une majorité.
06:39Rassemblement national ? Très clairement, oui.
06:41Pas une voix, une seule voix
06:43ne doit aller à l'extrême droite.
06:45C'est ce que dit Emmanuel Macron.
06:47En fait, la gauche s'était mobilisée
06:49en 2017 et 2022 pour lui.
06:51Ça vous fait sourire.
06:53Dans ce cas-là, il aurait fallu,
06:55le mieux ça aurait été de ne pas dissoudre.
06:57Si vous n'avez pas de dissolution de l'Assemblée nationale,
06:59il n'y a aucune chance que le RN
07:01ait une capacité à gouverner.
07:03Donc on ne peut pas
07:05se plaindre des mots
07:07dont on est soi-même
07:09l'origine.
07:11Maintenant,
07:13oui, pas une voix doit aller
07:15au RN, encore une fois.
07:17Est-ce que vous le dites ?
07:19Non, pourquoi ? C'est plus complexe.
07:21C'est ce que je vous disais tout à l'heure.
07:23Vous ne dites pas ça.
07:25D'abord, vous connaissez ma position.
07:27Évidemment, il y a une barrière étanche
07:29entre mes Républicains et le RN.
07:31Ce que je vous dis,
07:33pour rentrer un peu dans le détail,
07:35c'est que si j'ai en face de moi
07:37un LFI, dingo, antisémite,
07:39wokiste, qui a expliqué
07:41que le 7 octobre, c'était une grande fête
07:43et qu'il n'y avait pas de problème,
07:45excusez-moi, je ne voterai pas pour lui.
07:47Je vais même faire tout pour qu'il ne soit pas élu.
07:49Je vais voter pour un rassemblement national
07:51à condition que celui-ci ne soit pas sous curatel renforcé
07:53ou ancien observateur
07:55des élections russes.
07:57On est dans une situation absolument folle,
07:59mais oui, il pourra m'arriver
08:01si je suis électeur dans telle ou telle
08:03circonscription, dont je ne connais pas le détail,
08:05de faire obstacle au LFI, évidemment.
08:07Bien, et de faire obstacle au RN.
08:09Évidemment, dans le même cas.
08:11Vous savez, Marie-Christine Dalloz,
08:13qui est une formidable députée,
08:15Républicain, qui connaît très bien
08:17la question des finances publiques, je l'ai eu au téléphone hier,
08:19elle m'a expliqué que son candidat,
08:21je crois, était sous curatel renforcé,
08:23le candidat RN.
08:25C'est dans le Jura.
08:27Il y a quand même un sujet, avouez, sur le fond,
08:29la qualité des candidats. On le connaissait, les amateurs.
08:31Vous savez, soyez fiers des amateurs
08:33d'Emmanuel Macron, on est passé maintenant
08:35au fichier S, à gauche.
08:37Oui.
08:39Vous croyez, pour
08:41parler d'autre chose, du futur,
08:43est-ce que vous croyez à une
08:45future coalition
08:47ni RN ni LFI
08:49à l'Assemblée Nationale ? Est-ce que c'est possible ?
08:51Dans l'état actuel des choses,
08:53nous serons probablement trop peu
08:55nombreux, mais ce qui est certain,
08:57si votre question, c'est après
08:59une victoire des extrêmes,
09:01il faudra évidemment que le pays se reconstruise
09:03et la reconstruction
09:05d'une
09:07force politique raisonnable,
09:09modérée, dont je suis,
09:11elle est évidemment indispensable.
09:13Dans une campagne qui fait trois semaines,
09:15il y a évidemment un avantage
09:17mécanique
09:19aux populistes. Parce que le populiste, il vous dit
09:21une chose très simple, il vous dit, ça va mal,
09:23je vais tout changer. Vous n'avez pas besoin
09:25de beaucoup d'explications.
09:27En revanche, quand vous êtes modéré, forcément, vous connaissez
09:29la complexité des choses. Et ça, c'est
09:31à nous, maintenant, de tirer
09:33les conséquences de l'inefficacité du pouvoir
09:35en place, parce que le grand drame d'Emmanuel
09:37Macron, c'est qu'il a été inefficace,
09:39en particulier à rétablir l'ordre dans la rue,
09:41à l'école, dans les comptes publics.
09:43Eh bien, il faut qu'on reconstruise cette offre modérée.
09:45Donc,
09:47mettons-nous au travail. On ne l'a pas fait, il faut le faire.
09:49Cela fait des mois que vous demandez
09:51un gouvernement d'entente. Des mois.
09:53Je vous ai entendu, ici même,
09:55à l'Assemblée nationale
09:57ou ailleurs. Est-ce que
09:59si Emmanuel Macron vous appelait à Matignon,
10:01vous iriez ? Mais il n'y a pas de majorité.
10:03Le problème, c'est que nous n'allons pas avoir de majorité.
10:05Mais sans majorité. Imaginons
10:07une Assemblée sans majorité
10:09lundi prochain, ce qui est fort
10:11probable.
10:13Est-ce que ça ne marche pas, M. Bourdin ?
10:15Eh, M. Bourdin, le vrai
10:17problème, c'est, à l'Assemblée nationale,
10:19pourquoi il faut une majorité ? Il faut une majorité
10:21pour voter le budget.
10:23On peut éviter. C'est essentiel.
10:25Je peux dire, en souriant, on pourrait
10:27éviter de faire des lois. Au moins, peut-être, ça faciliterait
10:29la vie des Français, des lois supplémentaires.
10:31Oui, on peut gouverner par décret ou par ordonnance.
10:33Et surtout, ne pas faire de loi. Cesser d'emmerder les Français, selon
10:35le refrain connu de Pompidou.
10:37Mais qu'il n'y ait pas de loi pendant un an,
10:39pourquoi pas, peut-être qu'on s'en tirerait.
10:41Même si, évidemment, il y a des choses qui sont indispensables à faire
10:43sur l'ordre en particulier.
10:45Mais le vrai sujet, qui va nous arriver dans la figure,
10:47c'est, en automne, c'est le budget.
10:49Comment vote-t-on un budget quand vous n'avez pas
10:51de majorité ? Moi, je ne sais pas faire, aujourd'hui.
10:53On peut imaginer
10:55qu'un gouvernement minoritaire
10:57sera mis en cause
10:59par une motion de censure,
11:01une allurance des oppositions.
11:03Et là, le gouvernement tombera. Or,
11:05dans ces cas-là, que prévoit la Constitution ?
11:07La dissolution. Or, malheureusement,
11:09la Constitution prévoit aussi qu'on ne peut pas dissoudre
11:11avant un an. Eh bien, on va être dans une situation
11:13d'une extrême gravité
11:15pendant un an.
11:17Mais vous ne refuseriez pas
11:19ce poste-là.
11:21Mais avec quelle majorité ?
11:23Pardon, monsieur Boudin, de ne pas entrer dans le détail.
11:25Mais une majorité de circonstances, pardon.
11:27Je ne sais pas, moi,
11:29débarrasser des LNV d'un côté
11:31et du RN de l'autre.
11:33Si vous retirez les RN
11:35et la gauche.
11:37Les LFI, c'est bien, mais c'est la gauche.
11:39Vous savez, moi, je reproche
11:41à Éric Ciotti son accord avec le RN.
11:43Mais, monsieur Faure,
11:45il a fait exactement la même chose avec Mélenchon.
11:47Il a accepté l'antisémitisme,
11:49le woukisme et toute basse tringue.
11:51Donc, on ne peut pas
11:53gouverner aujourd'hui avec les socialistes.
11:55À moins que demain, les socialistes
11:57atteints par la rédemption, moi, j'y crois,
11:59peut-être, il m'arrive d'y croire,
12:01qu'ils se disent, finalement,
12:03nous nions tous nos accords, mais enfin, quelle tromperie ça serait.
12:05Est-ce qu'Emmanuel Macron
12:07doit s'exprimer ? C'est ce que demande
12:09Xavier Bertrand.
12:11Pour dire quoi ?
12:13Le président de la République
12:15doit maintenant comprendre
12:17qu'il va être un pilier fondamental
12:19dans la stabilité du système.
12:21Il faut donc qu'il s'économise.
12:23C'est ma thèse. Il faut qu'il s'économise.
12:25Sa parole doit être rare. Pour qu'elle soit
12:27précieuse, sa parole, il faut qu'elle soit rare.
12:29Et nous l'avons beaucoup
12:31entendu. Il a jugé bon de s'exprimer.
12:33C'est évidemment son droit.
12:35Maintenant, je n'ai pas
12:37de conseils à donner au président de la République. Il a sûrement des conseillers
12:39de très haut niveau. Tous ces jeunes gens
12:41qui ont 22, 23, 24 ans
12:43autour de lui, qui ont beaucoup d'expérience
12:45et qui nous expliquent la vie. Je le sais très bien.
12:47Mais moi, si je peux, avec ma petite
12:49expérience d'élu local, qui a duré
12:5120 ans, maire, puis député européen,
12:53puis député, vous voyez, les choses qu'ils font,
12:55parfois, on comprend aussi la politique.
12:57Je lui suggérerais
12:59de s'économiser. Pourquoi ?
13:01Pour être notre assurance-vie.
13:03Il y a un moment où il va falloir que quelqu'un tienne la boutique.
13:05Et donc,
13:07je ne suis pas certain que ce soit indispensable,
13:09en tout cas à court terme.
13:11J'ai entendu aussi un sénateur LR,
13:13Stéphane Lerudulier,
13:15proposer d'interdire les désistements
13:17entre les deux tours. Je n'ai pas très bien compris ce que ça voulait dire.
13:19Interdire les désistements
13:21entre les deux tours. Je l'ignore. Il faudrait que j'en discute
13:23avec la personne
13:25que vous venez de citer, qui est un sénateur tout à fait
13:27éminent.
13:29En tout cas, ce n'est pas au moment où
13:31tout s'écroule qu'on essaie de colmater.
13:33Il y a aussi un élément qu'il faut avoir en tête.
13:35Si les Français, après tout, désignent
13:37le Rassemblement National
13:39pour les diriger, attention
13:41au tour de passe-passe, qui consisterait
13:43à dire, finalement, on va s'organiser
13:45alors qu'ils ont la majorité pour ne pas leur donner
13:47le pouvoir, parce que ça serait probablement
13:49terrible dans l'esprit des Français qui dirait
13:51regardez, même la démocratie, ça ne sert à rien.
13:53Ils veulent
13:55le RN.
13:57Ils vont craigner
13:59une majorité RN.
14:01Pour le pays, pour la France.
14:03Franchement.
14:05Quand il y a eu
14:07la dissolution, je venais d'être élu
14:09par l'Assemblée Nationale, à l'unanimité
14:11d'ailleurs, du RN à la LFI,
14:13président d'une commission
14:15d'enquête parlementaire sur la dette.
14:17Très important.
14:19Vous présidiez la commission d'enquête
14:21parlementaire sur la dette du pays.
14:23Pourquoi c'est important la dette ? Parce que c'est du pouvoir d'achat,
14:25parce que c'est de la souveraineté,
14:27parce que, en fait,
14:29quand vous êtes endetté, vous ne pouvez pas prendre,
14:31vous n'avez plus de marge de main d'oeuvre. Donc c'est une question
14:33absolument fondamentale dont personne ne parle, comme s'il n'y avait
14:35pas de sujet. On paye les fonctionnaires avec de la dette, je vous le rappelle.
14:37Eh bien,
14:39je pense que le vrai sujet du RN
14:41aujourd'hui, c'est que son programme économique
14:43est indigent. Indigent.
14:45D'un côté vous avez LFI,
14:47c'est le tout gratuit, j'ai vu ça,
14:49et le RN, comment font-ils
14:51pour rétablir les comptes publics ?
14:53Je demande à entrer dans le détail, et je suggère
14:55aux gens qui nous écoutent,
14:57avant qu'ils aillent voter au deuxième tour,
14:59de lire les programmes.
15:01Lisez les programmes.
15:03Lisez les programmes du RN, lisez les programmes
15:05de la gauche unie, lisez les programmes.
15:07Et après, votez, non pas en fonction
15:09d'émotion, de...
15:11Oui, parce que c'est normal qu'on ait...
15:13Il est normal que nous ayons des émotions.
15:15Julien Bada, qui est un
15:17penseur politique entre deux guerres, disait
15:19ce qui différencie la gauche de la droite,
15:21c'est quoi, et c'est très critiquable
15:23bien sûr, mais c'est une analyse que j'aime bien,
15:25il disait, à gauche, on est dans l'émotion,
15:27quand on prend une décision, et à droite, on est dans
15:29la raison. C'est évidemment...
15:31Il y a des contre-exemples, bien sûr.
15:33Mais ce que je veux dire par là, c'est que le programme économique
15:35du RN, c'est un programme d'émotion
15:37de gauche. C'est une femme de gauche,
15:39Marine Le Pen ? Est-ce qu'à vos yeux,
15:41c'est une femme de gauche ? Je ne sais pas, c'est quelqu'un qui a
15:43assurément des qualités humaines.
15:45Je la croise au Parlement.
15:47La question, elle n'est pas là.
15:49La question, c'est qu'est-ce que son
15:51parti va nous proposer en matière économique ?
15:53Et je vous dis aujourd'hui que le programme
15:55économique du RN, c'est un
15:57programme économique de gauche,
15:59comme le programme économique de la gauche.
16:01Philippe Juvin,
16:03le vote RN, très fort,
16:05notamment dans les petites villes,
16:07dans les villages, dans les
16:09campagnes. Plus les villes sont
16:11grandes, moins le RN
16:13est fort. Pourquoi, selon vous ?
16:15Pourquoi ?
16:17Probablement parce que
16:19des politiques qui ont été décidées depuis des années
16:21à Paris, pour les grandes villes,
16:23avec une vision uniquement de gens
16:25privilégiés, qui ont
16:27accès à des services publics qui fonctionnent,
16:29qui ont accès à des transports qui fonctionnent,
16:31qui ont accès à mille choses
16:33auxquelles on n'a plus accès dans des villes
16:35de taille moyenne ou petite,
16:37font que le sentiment d'abandon,
16:39qui n'est pas qu'un sentiment, qui est une réalité,
16:41est évidemment plus
16:43grand quand vous êtes loin des métropoles.
16:45Lors de la primaire de la droite,
16:47j'avais été candidat et j'avais
16:49expliqué qu'il fallait que notre droite redevienne
16:51une droite des services publics.
16:53La disparition des services publics dans
16:55les villes moyennes, c'est un terreau, évidemment,
16:57de mécontentement et de sentiments
16:59d'inéquité profonde,
17:01et ça, ça nourrit
17:03le rassemblement national.
17:05Jules Koundé, le défenseur de l'équipe de France
17:07de football, appelle à voter contre le RN,
17:09des rappeurs aussi, des comédiens.
17:11Cela vous gêne ?
17:13Écoutez, moi j'aime bien les footballeurs quand ils font du foot
17:15et les musiciens quand ils font de la musique.
17:17De toute façon,
17:19chaque citoyen a le droit de s'exprimer
17:21et rien ne me gêne. Simplement,
17:23je voudrais que les gens,
17:25s'ils votent pour ou contre un parti,
17:27votent pour ou contre pour les bonnes raisons.
17:29Et je préférerais que les gens
17:31décident de ne pas voter RN parce qu'ils ont lu
17:33le programme économique du RN que parce que le défenseur
17:35de l'équipe de France leur a dit de ne pas le faire.
17:37Les Jeux Olympiques.
17:39Parlons des Jeux Olympiques. Pourquoi ?
17:41Parce que vous dirigez le service
17:43des urgences de l'hôpital Georges Pompidou
17:45qui est l'un des plus grands hôpitaux
17:47de la région parisienne, d'Île-de-France et même
17:49de France. Comment ça se prépare ?
17:51Dites-moi.
17:53En pratique, ça se prépare de plusieurs manières.
17:55D'abord, on a demandé à toutes les équipes médicales,
17:57paramédicales de ne pas prendre de vacances
17:59en juillet et août, globalement.
18:01Donc, il y aura entre les
18:03Jeux Olympiques et Paralympiques une petite phase
18:05où quelques-uns vont pouvoir aller se reposer.
18:07Ce qui fait que, d'ailleurs, à la rentrée, il va falloir
18:09qu'on gère des tas de gens qui n'auront pas pris de vacances
18:11en septembre, octobre, au moment où la grippe va arriver.
18:13Dans votre hôpital, personne ne part en vacances ?
18:15Personne, il y a toujours des exceptions.
18:17Mais globalement, la règle, c'est qu'on ne prend pas ses vacances.
18:19C'est pareil dans tous les services publics.
18:21Le deuxième élément,
18:23nous faisons beaucoup
18:25d'exercices pour faire face
18:27à différentes menaces que je ne vais pas vous
18:29détailler pour des raisons évidentes
18:31de confidentialité. Chaque semaine, nous avons
18:33des exercices, parfois théoriques,
18:35parfois grandeur nature, y compris avec
18:37de fausses victimes, pour
18:39être prêts à
18:41des éventualités très diverses. Donc, c'est vrai
18:43que c'est une période à très haut risque.
18:45Et voyez-vous, ça tombe très mal quand même
18:47cette dissolution. Refaisons un peu de politique parce que
18:49c'est au moment où on a besoin
18:51d'un appareil d'État qui fonctionne
18:53parfaitement bien, qu'il soit huilé
18:55ou quand vous appuyez sur un bouton, ça fonctionne
18:57sans erreur,
18:59c'est à ce moment-là qu'on va tomber
19:01dans le triangle des Bermudes avec
19:03un inconnu sur le bon fonctionnement
19:05des services publics. Oui, il y a une inquiétude réelle.
19:07Est-ce qu'il y a une colère sociale aussi ?
19:09Vous la mesurez ?
19:11Imaginons que le RN arrive au pouvoir,
19:13est-ce que vous croyez à une colère sociale
19:15immédiate ? Dans la rue, j'ai vu qu'il y avait
19:17une manifestation demain soir
19:19à des grèves,
19:21à des mouvements particuliers
19:23pour s'opposer
19:25à un gouvernement RN.
19:27D'abord, je ne veux pas
19:29dire que ça va être
19:31moi ou le chaos, c'est une très mauvaise politique.
19:33Je note toutefois
19:35qu'une de mes thèses, c'est que
19:37l'extrême-gauche
19:39pousse à la victoire du RN
19:41pour prendre le pouvoir dans la rue.
19:43Enfin, pour agiter la rue.
19:45Pour vous, c'est clair ?
19:47Je ne comprendrais pas pourquoi
19:49dans ces cas-là, M. Mélenchon n'arrête pas
19:51de dire qu'il va être Premier ministre alors qu'il sait très bien qu'il ne va pas l'être.
19:53C'est impossible.
19:55Arithmétiquement impossible, il n'aura pas la majorité.
19:57Moi, j'ai été maire
19:59de la Garenne-Colombe, qui est une commune dans les Hauts-de-Seine
20:01pendant 20 ans. Ma commune jouxte
20:03les quartiers qui se sont
20:05enflammés lors des émeutes il y a un an.
20:07Je peux vous avouer que
20:09nous, les maires des Hauts-de-Seine, c'est d'ailleurs
20:11une des raisons qui font que nous avons passé
20:13un accord avec le Bloc central pour que
20:15il n'y ait pas de RN et qu'il y ait le moins
20:17possible de mélenchonistes dans les Hauts-de-Seine
20:19et que les gens raisonnables soient préservés
20:21dans cette élection. Nous ne voulons
20:23pas, nous les maires des Hauts-de-Seine, revivre
20:25les émeutes que nous avons vécues il y a un an.
20:27Voilà, tout simplement. Nous voulons de l'ordre.
20:29Philippe Juvin, on parle
20:31beaucoup du Covid.
20:33C'est vrai. On reparle du Covid.
20:35Est-ce que vous constatez ? Vous dirigez les
20:37urgences de Georges Pompidou.
20:39Est-ce que vous constatez un retour du Covid ?
20:41Alors, on constate non seulement un retour, mais on
20:43constate un Covid particulièrement agressif.
20:45Ceux qui sont malades actuellement
20:47vous témoigneront probablement faits à
20:49un micro-trottoir d'une asthénie,
20:51d'une fatigue très très prononcée.
20:53Les gens sont crevés, crevés, crevés.
20:55Et on constate aussi, vraiment, ça fait des
20:57années, vous me l'aviez posé la question déjà, il y a deux, trois,
20:59quatre ans ici, on constate
21:01les effets long terme du Covid.
21:03Le Covid est responsable
21:05de maladies à long terme. Par exemple,
21:07on vient de démontrer,
21:09on l'avait deviné, qu'il y a des diabètes
21:11qui sont
21:13causés par le Covid. C'est-à-dire que
21:15le Covid, le virus, a détruit
21:17les cellules du pancréas et
21:19conduit ensuite à des diabètes définitifs.
21:21On va avoir probablement des démences
21:23arriver dans quelques années
21:25à cause du Covid. On a quelques éléments qui
21:27le suggèrent, des insuffisances cardiaques.
21:29Le Covid, c'est
21:31une fusée à plusieurs étages.
21:33Il y a l'infection qu'on connaît tous,
21:35virale, qui est parfois mortelle pour certains,
21:37je le rappelle encore, bien sûr.
21:39Mais il y a ensuite tout le Covid
21:41long qui va faire des dégâts
21:43majeurs, et je ne parle pas des dégâts psychiatriques
21:45qui sont évidemment...
21:46Est-ce que vous avez vu que dans cette élection, il y a des candidats anti-vax ?
21:48Mais bien sûr.
21:49Et certains qui risquent d'être élus.
21:51Je sais, je sais. C'est pour ça, voyez-vous que
21:53la politique,
21:55moi je crois à la politique à la Chirac.
21:57C'est quoi la politique à la Chirac ? Ce sont des gens qui ont été conseillers
21:59municipaux, maires, conseillers départementaux,
22:01qui connaissent
22:03le terrain, qui ont acquis
22:05du recul sur les choses parce que
22:07le monde n'est pas tout blanc et le monde n'est pas tout
22:09noir. Gérer des communes, ça s'apprend
22:11et ça apprend la complexité
22:13de la vie. Et
22:15d'une certaine manière, Emmanuel Macron est arrivé en disant
22:17tous des amateurs, n'importe qui peut faire ce job,
22:19c'est un métier la politique.
22:21Et quand vous ouvrez,
22:23en disant, finalement, ils sont tous
22:25nuls, on peut tous les remplacer, vous voyez arriver
22:27des dingos, et si demain il y a des anti-vax,
22:29il s'en fera avec, bien sûr, c'est la
22:31démocratie. Mais, mon Dieu,
22:33que ça va être difficile.
22:35Qu'ont-ils fait de notre pays ?
22:37Qu'ont-ils fait de notre pays ?
22:39Merci, Philippe Juvin, d'être venu nous voir
22:41ce matin sur Antenne de Sud Radio. Merci
22:43beaucoup. Il est 8h56.
22:45Nous avons beaucoup parlé, évidemment,
22:47des retraits des divers candidats
22:49gauche-droite. Tout à l'heure,
22:51entre 9h et 10h, nous aurons plusieurs témoignages
22:53et les vôtres. 0826
22:55300 300. Qu'allez-vous faire dimanche prochain ?
22:57Vous allez nous dire
22:59pour qui allez-vous voter dans votre
23:01circonscription. Nous allons ouvrir
23:03notre grand débat entre 9h et 10h.
23:05A tout de suite.

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