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Avec Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, membre de la Commission des finances et chef des Urgences de l’hôpital Pompidou

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-26##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Maxime Liedau.
00:04Il est 8h39 et je reçois Philippe Juvin, député droite républicaine des Hauts-de-Seine,
00:08membre de la commission des finances et chef des urgences de l'hôpital Pompidou, bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Merci d'être avec nous. Est-ce que vous êtes souple ?
00:15Ça dépend des jours.
00:17Ça doit être compliqué quand même de souvenir à la fois un duo dans un gouvernement,
00:21Rotaio Darmanin et Éric Lombard, homme de gauche assumé à la tête de Bercy.
00:25Oui, vous avez raison.
00:26Écoutez, vous avez devant vous le député républicain qui, depuis plus de deux ans,
00:29dit il faut arriver à une coalition parce que la France a besoin d'un gouvernement
00:33tout simplement pour fonctionner et a besoin d'une majorité.
00:36Donc, quand il n'y a pas de majorité dans les urnes,
00:39eh bien, il faut que les hommes et les femmes politiques soient suffisamment intelligents
00:42et souples pour créer des majorités.
00:44Encore une fois, ça, c'est indispensable.
00:46Maintenant, une fois que j'ai dit ça, il y a la question de la feuille de route
00:50parce que vous avez raison de souligner un point.
00:52Le gouvernement doit définir une feuille de route et aujourd'hui, je ne la vois pas encore.
00:55Et au niveau de l'économie, comment vous allez faire pour potentiellement soutenir cette action ?
01:00Parce que quand on écoute la passation de pouvoir et on en parlait à l'instant,
01:03il parle comme un homme de gauche.
01:04Régler l'urgence sociale, augmenter la justice sociale, on sait ce que ça veut dire.
01:08Ça veut dire impôts, urgences climatiques et écologiques et hommage à Michel Sapin.
01:12Ce n'est quand même pas l'habitude économique des Républicains.
01:16Absolument, je ne vous cache pas que c'est un point de préoccupation.
01:20La situation économique du pays devrait être en fait la seule préoccupation,
01:24je caricature bien entendu des hommes et des femmes politiques, le matin, le midi, le soir, la nuit,
01:28parce que nous sommes sur un moment de décrochage
01:32et il n'y a pas d'autre solution qu'en fait régler la question de la dette.
01:36Comment ? Il faut dépenser moins, il faut dépenser mieux.
01:40Il y a une gabegie partout et il faut travailler plus.
01:43Et c'est vrai qu'une fois que j'ai dit ça, j'ai parfois un peu l'impression d'être en désaccord
01:48avec la philosophie générale du nouveau ministre de l'Économie.
01:51Mais il vient d'être nommé, laissant lui le temps de présenter un budget,
01:54parce qu'aujourd'hui on n'a pas la feuille, on n'a pas le budget.
01:57Mais je vous le dis, je suis député républicain, je suis membre de la Commission des Finances,
02:01je suis un homme impliqué dans la vie sociale,
02:04je garde mon activité professionnelle comme vous l'avez dit, donc je vois les choses.
02:08Et le pays ne s'en sortira que s'il fait des économies et s'il arrête d'augmenter les impôts.
02:13Quand vous dites que vous gardez en effet une activité sociale,
02:15je rappelle qu'en plus d'être député, vous êtes toujours chef des urgences de l'hôpital Pompidou.
02:19Quand vous dites en effet j'ai peut-être un éventuel désaccord philosophique
02:23avec la ligne de conduite du nouveau ministre de l'Économie,
02:26est-ce que vous n'avez, on va dire, un problème philosophique qu'avec lui ?
02:29Est-ce que vous n'avez pas un problème philosophique même dans votre propre camp ?
02:32Parce que quand on voit par exemple, on se souvient du budget de Michel Barnier,
02:36c'était quand même loin de ce que pouvait prôner la droite en termes d'économie,
02:39quand on voit même la ligne, pardon, par exemple de Laurent Wauquiez sur les retraites,
02:42aller dans un 20h pour dire qu'on réindexe les retraites,
02:45c'est-à-dire épargner les retraités d'un petit effort qui aurait pu
02:48aider l'amélioration des finances publiques.
02:50Est-ce que vous n'êtes pas un homme seul actuellement aux Républicains, Philippe Juvin ?
02:53Alors non, d'abord je pense que s'il y a un parti aujourd'hui en France
02:56qui plaide pour une diminution des dépenses plutôt qu'une augmentation des impôts,
03:01c'est évidemment, ce sont évidemment les Républicains.
03:04Là, objectivement, regardez les déclarations des uns et des autres,
03:07on ne peut pas nous faire ce procès-là.
03:10Maintenant, une de mes préoccupations dans ce nouvel gouvernement,
03:13c'est évidemment la feuille de route,
03:16et puis l'idée, c'est un gouvernement, ça sert à quoi ?
03:19Ça sert à apporter des solutions, des solutions aux Français et à la France,
03:23pour régler les affaires du pays, pas pour régler leurs petites affaires.
03:26Je ne vous cache pas que les premières heures du nouveau gouvernement,
03:29on a eu l'impression, et ça c'est une préoccupation, attention au risque,
03:35de l'attitude d'une classe politique qui peut donner l'impression
03:39d'abord être préoccupée par la distribution des postes
03:42et des responsabilités plutôt que de la définition des priorités des Français.
03:47Attention à cette dissociation entre les hommes politiques,
03:52qui semblent préoccupés de leur propre avenir,
03:54et des Français qui attendent qu'on règle les problèmes qui les touchent tous les jours.
03:58– Mais à cette réflexion, Suzy Bubin, vous savez que je ne peux pas vous poser cette question,
04:02est-ce que le premier qui donne ce spectacle,
04:04ou l'impression de ce spectacle un peu désolant, c'est pas Laurent Wauquiez ?
04:07– Pourquoi dites-vous ça ?
04:09Laurent Wauquiez est le patron d'un groupe politique qui est responsable,
04:13les Républicains, pardon, on peut être d'accord ou pas avec nous les Républicains,
04:17mais objectivement, nous les Républicains, nous avons fait des efforts en disant
04:21nous acceptons d'entrer dans une coalition.
04:23Pourquoi ? Parce qu'il faut bien stabiliser ce beau pays et qu'il va mal.
04:28– Des derniers jours, excusez-moi, Philippe Juvin, Laurent Wauquiez,
04:31par exemple dans le Figaro, dans le Parisien, dans l'Opinion,
04:33il est au centre de toutes les analyses politiques,
04:35il se plaint qu'il n'a pas assez de ministres de droite au gouvernement,
04:38parce que c'est quand même que, pardonnez-moi, 47 députés à l'Assemblée,
04:41on se souvient quand même qu'il avait timidement soutenu Michel Barnier en disant
04:45on va essayer de poser nos conditions, et on sait qu'il avait déjà essayé
04:48de rentrer dans le gouvernement précédent, dans celui-ci aussi à Bercy,
04:51donc lui aussi cherche un poste.
04:52– Alors d'abord, il n'est pas scandaleux que le patron d'une importante force politique
04:59à l'Assemblée et au Sénat, je vous rappelle qu'au Sénat,
05:01qui est la deuxième chambre de la République, la majorité, c'est aussi grâce aux Républicains,
05:05veuillent entrer au gouvernement.
05:06Donc moi, j'aurais souhaité que Laurent Wauquiez entre à Bercy,
05:09et là, je vais vous dire, j'aurais été plus rassuré avec Laurent Wauquiez à Bercy
05:14que monsieur Montparme, enfin on verra la feuille de route
05:19qu'il va nous proposer le ministre de l'Économie.
05:22– Feuille de route avec des sujets très importants, allons-y dans l'ordre,
05:25on sait que la situation ne s'améliore pas à Mayotte,
05:28Philippe Juvin, c'est politiquement, économiquement,
05:30et d'un point de vue aussi sanitaire, une situation dramatique,
05:33et vous posez, sur cette actualité tragique quand même,
05:37le regard du chef des urgences de l'hôpital Pompidou que vous êtes.
05:40– Alors, à la fois le chef des urgences et à la fois aussi l'homme politique,
05:43parce que ce qui se passe à Mayotte est malheureusement assez révélateur
05:47de ce qui se passe en France et ce qui pourrait se passer en France.
05:49Je m'explique, une catastrophe naturelle, elle est arrivée, malheureusement,
05:53et on voit bien la tragédie aujourd'hui de Lille.
05:56Mais la catastrophe naturelle ne fait que révéler au grand jour
06:00un état de déliquescence que nous sommes plusieurs à dénoncer depuis des années,
06:05des décisions qui n'ont pas été prises sur les services publics,
06:08sur la santé, sur l'eau, sur l'assainissement, sur l'immigration.
06:12On a laissé aller les choses, au vu de tout le monde,
06:15on sait ce qui se passait et pourtant la classe politique n'a pas agi à Mayotte.
06:20Et puis survient un événement, brutalement, la catastrophe,
06:23c'est un cruel révélateur, mais c'est un cruel révélateur
06:26des insuffisances d'une classe politique qui ne sait pas prendre les décisions.
06:30Et je fais le parallèle, peut-être un peu osé, mais vous allez le comprendre,
06:33avec le reste du pays.
06:35— Pour vous, le reste du pays pourrait ressembler à Mayotte
06:38si on continue à ne pas prendre de décisions, à s'occuper des dossiers urgents, c'est ça ?
06:41— Exactement. Au vu et au su tout le monde, qu'est-ce qu'on voit en France ?
06:44On sait que l'immigration n'est pas contrôlée, qu'on n'a pas le contrôle dans nos rues,
06:49qu'on n'a pas le contrôle des comptes publics.
06:51Tous les rapports existent, tous les comptes rendus existent,
06:55tous les commentateurs disent ce qu'il faudrait faire.
06:58Moi-même, je vous dis, il faut dépenser moins, il faut dépenser mieux,
07:01et il faut travailler plus, et pourtant, aucune décision n'est prise.
07:04Il y a un moment où les Français ne vont pas laisser faire,
07:07et vont se dire, regardez cette classe politique,
07:09au fond, elle a tous les atouts dans sa main,
07:13elle sait ce qu'il faut faire et elle n'agit pas.
07:15Et un jour, on ne nous prêtera plus,
07:17et un jour, le FMI arrivera à Paris en disant,
07:20écoutez, vous êtes bien gentils les amis, mais vous vivez à crédit,
07:23et bien maintenant, il va falloir rembourser.
07:25Et elle est là, ma crainte, c'est que Mayotte, en fait,
07:27est une sorte d'expression exacerbée
07:31des insuffisances d'une classe politique
07:33qui sait et qui pourtant n'agit pas.
07:35Mais ce que vous décrivez là, c'est ce qu'on entend souvent,
07:38mine de rien, ici, au standard, au 0,826, 300, 300,
07:41et c'est ce dont on discutait encore en début de semaine avec Frédéric Dhabi,
07:44c'est en fait la sensation, malheureusement, de vivre ce qu'on appelle le déclin.
07:47Absolument, mais plus que le déclin, c'est le déclin...
07:50C'est quoi, plus que le déclin ? Parce que c'est pas mal, le déclin.
07:53Oui, oui, plus que le déclin, c'est la cause du déclin,
07:55c'est-à-dire qu'encore une fois, on sait ce qu'il faudrait faire.
07:59On a les analyses, on a les expériences étrangères.
08:02Moi, je me souviens, j'ai été député européen au moment de la crise grecque,
08:05donc on sait ce qui va se passer, et pourtant, on n'agit pas.
08:09Vous vous rendez compte que ce gouvernement, quand il est créé,
08:13il y a un débat lunaire qui est, est-ce qu'il faut revoir la réforme sur les retraites,
08:16la loi sur les retraites ?
08:18Mais, pardon, aujourd'hui, on ne peut pas se payer le luxe
08:21de travailler moins que le reste de la planète.
08:23François Bayrou a dit suspendre la réforme sans la reprendre,
08:27et visiblement, c'est un gouvernement que vous vous apprêtez à soutenir.
08:31Ecoutez, je vais vous dire, moi, je suis...
08:33C'est délicat.
08:34Non, non, je suis un homme libre, comme tous les députés républicains,
08:37donc je ne laisserai pas passer une dégradation nouvelle des comptes publics.
08:40Pourquoi ? Parce qu'il y a un jour, on va le payer.
08:42D'ailleurs, on le paye déjà par une dégradation des services publics.
08:45Pourquoi l'hôpital va mal ? Pourquoi la police va mal ?
08:48Pourquoi la justice va mal ? Pourquoi l'éducation va mal ?
08:50C'est que l'argent qu'on pourrait mettre dans toutes ces structures-là,
08:55eh bien, elle va au remboursement de la dette.
08:58Et pourquoi cela va mal ?
09:00Parce que pour payer le remboursement de la dette,
09:02on ne fait qu'augmenter les impôts et les taxes.
09:04Nous sommes champions du monde des impôts et des taxes.
09:07Encore une fois, il faut dépenser moins pour que l'argent aille
09:11en forme de modèle social.
09:13Soyons concrets et soyons précis.
09:14Vous dites, je suis un homme libre,
09:15je ne laisserai pas une nouvelle dégradation des comptes publics.
09:17La réforme des retraites est en quelque sorte de ligne rouge,
09:20si je vous comprends bien.
09:21Est-ce que vous pourriez, par exemple, aller jusqu'à voter une censure
09:25si le gouvernement de François Bayrou remet la modification
09:28de la réforme des retraites sur la table, Philippe Juvin ?
09:30Alors, écoutez, la question s'est déjà posée au moment de Michel Barnier,
09:33parce que Jean-Jacques Bourdin, ici, m'avait posé la question.
09:36Voter la motion de censure, c'est un acte politique
09:41qui crée du trouble sur le trouble.
09:44Moi, je pense que ça a été une grande erreur du Rassemblement national,
09:48l'effet de voter la motion de censure,
09:50parce qu'on a mis le pays dans une situation pire
09:53que la situation qu'il connaissait,
09:55c'est-à-dire un pays sans gouvernement et sans budget.
09:58Donc, la motion de censure, c'est la bombe atomique.
10:00Il ne faut pas l'utiliser.
10:01Le pays est trop fragile pour ça.
10:03En revanche, mon rôle de parlementaire,
10:05c'est de mettre sur la table des amendements
10:07et empêcher que le gouvernement fasse des bêtises.
10:10Quand le gouvernement Barnier a mis sur la table
10:14une copie avec une augmentation importante des impôts et des taxes,
10:17c'était non.
10:18J'ai voté contre, j'ai amendé le truc,
10:21et avec un certain nombre de mes collègues,
10:23en particulier, je pense à l'excellente Véronique Louvagie,
10:26qui est députée LR et qui est désormais ministre.
10:28Donc, on redit, si François Bayrou nous écoute,
10:30et je suis sûr que ce n'est pas la première fois cette semaine,
10:32il faut quand même brandir le carton rouge
10:34en cas à nouveau d'augmentation d'impôts.
10:36Je vous ai expliqué que nous ne voterons pas de motion de censure,
10:39parce que le pays ne peut pas se le permettre,
10:41mais nous ne voterons pas un budget
10:43qui a une augmentation des impôts et des taxes.
10:46Nous préférons baisser la dépense.
10:48En fait, c'est comme si les hommes politiques
10:50ne connaissaient pas l'économie,
10:51et j'en arrive à me demander si ce n'est pas le cas.
10:53Oui, mais je veux dire que...
10:55– Je crois que c'est une possibilité à envisager.
10:57– Exactement.
10:58Les Français, je veux dire très clairement,
11:00les Français et les entreprises françaises
11:02ne sont pas des vaches à lait
11:04que l'on peut en permanence traire
11:07jusqu'à plus soif.
11:10Il y a un moment où vous payez la note,
11:12et l'économie, c'est du réel,
11:14ce n'est pas de l'idéologie,
11:16ce ne devrait pas être de l'idéologie.
11:18– Autre dossier important sur la table, Philippe Juvin,
11:20c'est l'agriculture.
11:21Hier, nous étions avec Véronique Leflocq,
11:23c'est la chef de file de la coordination rurale,
11:25et elle se réjouissait quand même qu'une personnalité LR,
11:27comme Annie Gennevard, reste à l'agriculture.
11:29Elle nous disait, heureusement,
11:30elle a pris davantage au sérieux le dossier,
11:32j'aimerais la voir en mère Noël,
11:33et qu'elle annonce enfin un vrai changement pour les agriculteurs.
11:36Parce que c'est vrai que l'agriculture,
11:37on parlait d'un sentiment de déclin français,
11:39c'est aussi un sujet sur lequel ce sentiment peut se calquer.
11:41– Écoutez, il y a un chiffre que vos auditeurs peuvent entendre,
11:44c'est qu'en l'an 2000,
11:45la France était le deuxième pays exportateur mondial de matières agricoles.
11:50Nous sommes aujourd'hui le sixième.
11:52Deuxième, sixième, tout ça en 25 ans.
11:55Donc oui, l'agriculture française connaît le déclin
11:58que nous connaissons dans l'industrie par exemple,
12:00et dans bien d'autres domaines.
12:02L'agriculture, c'est non seulement une industrie,
12:05c'est non seulement un élément de puissance,
12:07c'est aussi un élément d'indépendance,
12:08parce que le jour où vous ne pouvez plus nourrir votre population.
12:11Or, que se passe-t-il quand les Américains inventent 100 normes,
12:17au même moment les Européens en inventent 400,
12:20et les Français 1000.
12:22Donc, je vous parle de l'augmentation des impôts et des taxes,
12:26qui est inacceptable en France,
12:28et qu'il faut vraiment faire baisser
12:30pour redonner de la liberté aux acteurs économiques.
12:33Mais il y a aussi la question de l'hypernorme
12:36qui dévore notre industrie et qui dévore notre agriculture.
12:40Pourquoi nous mourons ? Pourquoi nous tombons ?
12:43Nous tombons parce que nous sommes avec un État
12:46qui est incapable de faciliter le travail des opérateurs économiques,
12:49qui, pire, aujourd'hui, les empêche de travailler.
12:52Et c'est vrai dans l'agriculture en particulier,
12:54il y a des filières entières qui disparaissent.
12:55Et puis l'agriculture, élément phare de notre souveraineté,
12:58parce que malheureusement, on le voit quand on perd de sa puissance
13:01sur la scène européenne.
13:02On en parlait encore tout à l'heure à 8h15
13:04avec l'avocat Jade Dousselin,
13:06qui nous expliquait à quel point, en réalité,
13:08l'instabilité politique et économique
13:10nous fait perdre d'un bas de fer considérable.
13:13On l'a encore vu, par exemple,
13:14pour continuer sur le sujet de l'agriculture,
13:16avec le Mercosur.
13:17Oui, alors l'avantage d'avoir Annie Gennevard
13:20comme ministre d'agriculture,
13:21c'est qu'il y a une continuité.
13:23Est-ce qu'on y peut encore quelque chose,
13:24franchement, Philippe Juvin, sur le Mercosur ?
13:26D'abord, sur le Mercosur, de quoi s'agit-il ?
13:29Il s'agit d'un traité de libre-échange.
13:32Moi, je suis pour le libre-échange.
13:33Je pense que c'est grâce au libre-échange
13:35qu'on crée des emplois.
13:38La question, c'est qu'il faut que le libre-échange soit loyal.
13:41C'est-à-dire que les agriculteurs françaises
13:44travaillent avec les mêmes armes
13:46que ceux avec lesquels ils conversent
13:48dans les marchés mondiaux.
13:50Donc, on en revient toujours au même sujet.
13:52Le Mercosur, en soi,
13:54l'idée d'un marché international n'est pas blâmable.
13:57C'est très profitable à l'agriculture française
13:59et à l'industrie à condition
14:01que nous soyons à égalité de traitement.
14:03Or, les agriculteurs françaises,
14:04aujourd'hui, on leur donne un sac de plomb
14:06et on leur dit de courir aussi vite
14:08que l'agriculteur voisin
14:10qui, lui, n'a pas le sac de plomb sur le dos.
14:12Philippe Juvin, députée droite républicaine des Hauts-de-Seine,
14:14membre de la commission des finances
14:15et chef des urgences de l'hôpital Pompidou.
14:17Autre sujet important sur la table,
14:18la santé.
14:19On est en période d'hiver,
14:20on connaît la saturation des urgences à ce moment-là.
14:22Il y a aussi un nouveau ministre de la Santé,
14:24nom prénom Yannick Neudeur,
14:26et il s'était opposé, il y a quelque temps,
14:28à une taxe sur les alcools.
14:31Il avait eu cette phrase qui revient maintenant
14:33au point de devoir se défendre
14:35en disant qu'il n'a jamais été un lobbyiste.
14:37Il avait dit que les jeunes ne s'alcoolisent pas
14:39avec du Château Neuf du Pape
14:40mais avec des alcools bas de gamme.
14:42C'est davantage sur ça qu'on devrait se concentrer.
14:43Est-ce que vous êtes sur cette ligne ?
14:46Écoutez, moi je suis chef des urgences
14:48et je vois qu'à Noël, les gens viennent.
14:50Pourquoi ?
14:51Parce qu'ils ont des tas de pathologies
14:53dont les alcoolisations.
14:54Et Yannick Neudeur s'en est expliqué.
14:56Je crois que ses propos ont été très mal interprétés.
14:59Jamais il n'a dit que l'alcool n'était pas dangereux pour la santé.
15:02On le sait tous.
15:03Donc ça, je crois qu'on lui fait un très mauvais procès.
15:06Moi, ce qui m'inquiète le plus,
15:09c'est que, comme tous les services publics,
15:11la situation économique du pays
15:13fait qu'aujourd'hui, nous sommes en difficulté
15:16aussi à l'hôpital.
15:18Avec plusieurs éléments.
15:20D'abord, on met beaucoup d'argent
15:22sur la santé en France,
15:23contrairement à peut-être ce que certains disent.
15:25Mais l'argent ne va pas aux soins.
15:27Premier sujet.
15:28Vous savez qu'il y a une hyperadministration
15:32dans la santé,
15:33pas simplement à l'hôpital public,
15:35qui fait qu'on considère par exemple
15:36qu'un médecin généraliste en France,
15:38aujourd'hui, passe 6 à 7 heures par semaine
15:41à remplir des tâches administratives.
15:426 à 7 heures.
15:43Est-ce que vous ne croyez pas que ces 6 à 7 heures
15:46de tâches administratives
15:47seraient plus profitables pour les Français
15:49s'ils pouvaient les passer devant des patients ?
15:53On voit que toutes les parts de l'économie française
15:57et de l'activité humaine
15:58souffrent du même mal.
16:00Le même mal, c'est cette hyperadministration
16:02d'un État qui n'est plus la solution
16:04mais qui est devenu le problème
16:06et qui empêche ceux qui veulent travailler
16:08de travailler.
16:09Laissez les Français travailler.
16:11Laissez les intelligents s'exprimer.
16:13Pourquoi les États-Unis inventent
16:15Google, Microsoft et X ?
16:18Parce qu'on leur laisse la liberté d'innover.
16:20Parce que les gens sont libres.
16:21Exactement.
16:22Et parce qu'il est temps peut-être
16:25de revoir le périmètre de l'État
16:26qui veut tout faire.
16:27L'État en France veut tout faire
16:28et en faisant tout, il empêche
16:30les intelligents de s'exprimer.
16:31C'est vrai aussi en médecine.
16:32Donc pas forcément favorable à une hausse
16:34des taxes qui existent déjà sur l'alcool.
16:36En revanche, vous venez d'ouvrir un boulevard
16:38à ma prochaine question.
16:39Philippe Juvin, en effet, les États-Unis,
16:41grand pays libéral,
16:42avec cette inspiration de la liberté,
16:44de laisser faire.
16:45Vous êtes un libéral, Philippe Juvin.
16:47On a l'impression que c'est
16:48un gros mot en France
16:49parce qu'on parle beaucoup
16:50du président argentin,
16:51Ravier Millet,
16:52et on est en train de vanter son bilan
16:54comme étant le nouveau messie de l'économie.
16:56Est-ce qu'en France,
16:57ou même dans le monde,
16:58est-ce qu'il n'y a pas une ère
16:59qui est en train d'arriver
17:00pour cette tendance politique-là ?
17:02Ou en France, malheureusement,
17:03ce sera impossible ?
17:04Le problème du mot libéral,
17:05c'est qu'en France, c'est un gros mot
17:07et il y a un relan freudien.
17:09On demandait à Raymond Haron
17:11dans une émission d'apostrophes
17:14qui est visite sur l'INA,
17:16quelle est votre définition du libéralisme ?
17:18Et Raymond Haron disait une chose très simple.
17:20Il disait, au fond,
17:21les sociétés prospères
17:22sont les sociétés
17:24qui laissent les intelligences
17:26des individus s'exprimer librement.
17:28Quand vous laissez les intelligences
17:30et les talents des individus
17:32s'exprimer,
17:33quand vous ne bridez pas celles-ci,
17:35eh bien, elles donnent le meilleur.
17:37Laissez les entrepreneurs entreprendre,
17:39les professeurs choisir
17:41leur méthode de travail pédagogique,
17:43laissez les chercheurs chercher
17:45et ne les coincez pas
17:47dans des domaines
17:48où ils doivent chercher absolument
17:50dans tel sujet.
17:51Vous savez que les grandes découvertes
17:52sont souvent des découvertes
17:53qui sont faites par hasard.
17:54On cherche sur tel sujet,
17:55on trouve dans tel autre.
17:57Laissez les artistes créer.
17:59C'est comme ça qu'une société devient prospère,
18:01en donnant de la liberté.
18:02C'est ça, en fait,
18:03la définition du libéralisme de Raymond Haron.
18:05C'est ma définition.
18:06Et encore une fois,
18:07regardez à l'extérieur
18:09quelles sont les sociétés prospères.
18:11Les sociétés d'hyper contrôle
18:13sont les sociétés qui meurent.
18:15On l'a vu avec les sociétés communistes.
18:17Donc on peut espérer avoir
18:19une vraie droite libérale en France
18:20dans les prochains mois ?
18:21J'espère que le pays tout entier,
18:22pas seulement la droite,
18:23comprenne que son avenir,
18:25sa capacité à créer des richesses
18:27et de nouveau à conquérir le monde
18:29et à éclairer le monde,
18:30c'est grâce à la liberté.
18:32Tenez de la liberté aux gens.
18:33Vous verrez, en gros, en général,
18:34ils en font un très bon usage.
18:36Dernière question, Philippe Juvin,
18:37député de droite républicaine
18:38des Hauts-de-Seine au printemps.
18:40On se battra à nouveau
18:41pour aller à la conquête du parti
18:43Les Républicains ?
18:44Vous soutenez naturellement
18:45Laurent Wauquiez ?
18:46On verra.
18:47Il y a un grand débat politique.
18:48On verra aussi là
18:49où est la feuille de route
18:50d'eux uns et d'eux autres.
18:51Moi, je crois encore une fois,
18:53comme je vous l'ai expliqué,
18:55à la liberté,
18:57à l'importance de considérer
18:59que la politique, c'est une chose réelle
19:00et pas une idéologie.
19:01Donc il faut des primaires, peut-être,
19:02pour départager les projets ?
19:03Il y aura forcément des élections.
19:05Vous êtes sûr de ça ?
19:07À l'intérieur du parti, oui,
19:09pour désigner le président,
19:11il y aura forcément des élections,
19:12en tout cas, je l'espère,
19:13et j'en suis même persuadé,
19:14avec des sujets absolument majeurs.
19:17Il y a un sujet
19:18qu'il faudrait que nous abordions un jour,
19:20c'est que vous savez que
19:2125% de la population française
19:23est née à l'étranger,
19:24ou parents ou fils ou filles
19:26de gens nés à l'étranger.
19:28Quelle place faisons-nous
19:29à tous ces Français
19:31qui, aujourd'hui,
19:33veulent travailler,
19:34veulent aimer la France,
19:35veulent le meilleur pour leurs enfants ?
19:37Là, il y a un sujet, je crois, fondamental.
19:39Il faut peut-être que les Républicains
19:41en fassent aussi un élément de leur réflexion,
19:44comme la question de la liberté,
19:45comme la question de la dépense publique,
19:47comme la question du travail.
19:48Il faut travailler plus.
19:49C'était la feuille de route,
19:50potentiellement, pour le futur patron des Républicains.
19:53Merci beaucoup, Philippe Juvin,
19:55député de droite républicaine des Hauts-de-Seine,
19:56membre de la commission des finances
19:57et chef des urgences de l'hôpital Pompidou,
19:59d'avoir été avec nous
20:00pour l'interview politique de Sud Radio.

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