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Avec Maud Bregeon, députée Ensemble Pour la République des Hauts-de-Seine

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-04-03##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Notre invité ce matin, Maude Bréjean, qui est ancienne porte-parole du gouvernement Barnier et députée Ensemble pour la République.
00:12Bonjour Maude Bréjean.
00:13Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:14Merci d'être avec nous.
00:16Alors, plusieurs sujets, nous reparlerons de Marine Le Pen tout à l'heure, mais je voudrais commencer avec Donald Trump.
00:22Donald Trump qui dérégule le commerce international.
00:26Il parle de guerre commerciale, il impose des droits de douane au monde entier.
00:30Je donne quelques chiffres, 20% pour l'Union Européenne, 34% pour la Chine, 26% pour l'Inde, 32% pour Taïwan, 24% pour le Japon, 25% pour la Corée du Sud, 46% pour le Vietnam.
00:44Et puis à la Maison Blanche, je suis un peu trompé parce qu'ils ont mis 10% de droits de douane pour la Martinique et la Guadeloupe en oubliant que c'était l'Union Européenne.
00:52Quelle peut être la réplique de l'Europe ? Quelle doit être la réplique d'Europe ?
00:56J'ai vu que l'Union Européenne allait déjà taxer les services numériques américains.
01:00Oui, d'abord c'est une décision qui va être délétère pour tout le monde.
01:04Elle sera délétère pour les Européens, elle sera délétère pour les Américains, elle sera délétère pour les Asiatiques et donc c'est une mauvaise décision.
01:10Une fois qu'on a dit ça, face à tant de brutalité, il n'y a qu'une réponse possible.
01:14C'est d'assumer le rapport de force et c'est d'assumer de rentrer dans le même jeu que Donald Trump.
01:20Et donc il faut appliquer des sanctions réciproques et lui répondre sur la même tonalité que celle que lui-même emploie pour une raison très simple.
01:30C'est qu'il ne comprend que ça.
01:32Ce que je vois, c'est que l'Union Européenne apporte une réponse commune.
01:36On a eu les premiers mots d'Ursula von der Leyen hier soir ou ce matin.
01:40Le Président de la République fait office de locomotive de l'Union Européenne en dialoguant avec ses différents partenaires, avec nos différents partenaires.
01:49Et les filières les plus touchées seront reçues cet après-midi.
01:52À l'Elysée, je pense notamment à la filière viticole et à la filière automobile.
01:56C'est-à-dire qu'il faut imposer des droits de douane, c'est clair, sur tous les produits américains ou quoi ?
01:59Il faut, il faut.
02:00Qu'est-ce qu'on peut faire ?
02:01Donc première mesure, l'Union Européenne va taxer les services numériques.
02:05Ça veut dire les GAFAM.
02:07Bien sûr, il faut répondre.
02:08Il faut répondre avec les mêmes armes que celles que Donald Trump utilise.
02:11Et il faut répondre en européen.
02:14Il faut que l'Union Européenne apporte une réponse commune.
02:16Ce n'est pas la France seule, ce n'est pas l'Allemagne seule.
02:19Ce n'est pas les Italiens seuls.
02:21C'est ensemble.
02:22Et il y a, depuis l'élection de Donald Trump, une prise de conscience tardive mais bienvenue
02:28de la nécessité d'avoir cette coordination et encore une fois cette union
02:33dans la réponse qu'on apporte face aux grandes puissances, que ce soit les États-Unis ou d'autres.
02:37Oui, donc l'Europe a les moyens d'engager une forme de guerre commerciale, vous pensez ?
02:45L'Europe a les moyens.
02:47On a une puissance économique et commerciale extrêmement forte.
02:52Et, je le redis, les décisions que prend Donald Trump seront, encore une fois,
02:57extrêmement délétères pour les Américains.
02:59Les consommateurs américains vont en pâtir.
03:01On commence d'ailleurs déjà à le voir.
03:04Marine Le Pen.
03:05La condamnation de Marine Le Pen et d'autres membres du RN, anciennement Front National.
03:11La manifestation de soutien à Marine Le Pen dimanche à Paris
03:15est-elle, selon vous, un coup de force ?
03:19Moi, je n'ai pas à commenter.
03:20Je n'ai pas de problème sur le principe avec le fait qu'un parti...
03:24N'est-il pas logique qu'un parti politique manifeste,
03:27le droit à manifester existe, manifeste son soutien à son leader politique ?
03:33Quand je défends l'État de droit, je ne le fais pas uniquement à moitié.
03:38Ils ont le droit de manifester s'ils le souhaitent.
03:40Le problème, ce n'est pas la manifestation en tant que telle.
03:42Le problème, c'est les propos qui seront probablement tenus
03:45et c'est le discours, les propos...
03:47C'est un procès d'intention. Nous ne savons pas quels seront les propos tenus.
03:50Les propos qui sont tenus depuis lundi.
03:52Avant d'entrer dans les sujets de manifestation, d'exécution provisoire,
03:58il faut d'abord en revenir aux faits qui sont presque devenus secondaires depuis lundi.
04:04Madame Le Pen a été condamnée pour avoir détourné de l'argent public,
04:07de l'argent du contribuable, de l'argent des Français.
04:10Et elle a été jugée pour cela condamnée en première instance.
04:15Et c'est extrêmement grave.
04:17C'est grave parce que ça dit de son action politique
04:21et c'est grave parce que ça entache l'ensemble de la classe politique.
04:25Et donc c'est absolument désolant.
04:27Et je vois bien la stratégie du Rassemblement National
04:31qui consiste au fond à vouloir nous faire regarder ailleurs,
04:35à détourner le débat.
04:37Au fond, le sujet, ce n'est plus la condamnation,
04:39c'est l'exécution provisoire...
04:41C'est la démocratie qui est exécutée,
04:43dit Jordane Bardella, qui dit aussi la mobilisation de dimanche,
04:47c'est une mobilisation pour sauver la démocratie.
04:49La démocratie est morte depuis lundi ?
04:52La justice, elle ne piétine pas la démocratie.
04:54La justice, elle préserve la démocratie.
04:57Et la démocratie, c'est l'état de droit.
04:59La démocratie, c'est le respect de l'assaut jugé.
05:02Et Madame Le Pen le sait très bien, sauf que ça ne l'arrange pas.
05:05Scandale démocratique, tyrannie des juges,
05:08vol de l'élection présidentielle, c'est ce qu'on entend.
05:11Depuis lundi, ça ressemble à du Trump ?
05:14Ça ressemble évidemment à du Trump.
05:16Il y a une forme de Trumpisation du Rassemblement national,
05:19qui pourtant, depuis plusieurs années,
05:21avait tenté de dissimuler ces relents-là
05:25au sein de son discours.
05:27Au fond, ils en reviennent à ce qui est probablement
05:29leur première nature.
05:32Et moi, je suis extrêmement, encore une fois,
05:34extrêmement choquée de tel propos,
05:36extrêmement choquée qu'on puisse ainsi remettre en cause
05:40ce pilier qu'est l'état de droit.
05:41Extrêmement choquée qu'on place une cible
05:43dans le dos des magistrats,
05:45comme ils sont en train de le faire depuis lundi.
05:48Sans avoir aucun mot de soutien
05:50face à ceux qui sont, pardonnez-moi,
05:54qui sont en danger, sous protection policière.
05:58Et donc, on assiste là.
06:00Si, il y a eu des mots de soutien.
06:01On assiste là.
06:02On assiste là, pas de la part du Rassemblement national.
06:04On assiste là à une dérive.
06:09Il y a eu des attaques et puis des mots de soutien.
06:11Oui, vous voyez, vous placez une cible
06:13dans le dos de quelqu'un, puis après vous le soutenez.
06:15C'est un peu la corde qui soutient pendu, vous voyez.
06:17Maude Bréjon, est-ce que politiquement...
06:19Je vais revenir sur la justice.
06:21Je vais revenir sur les propos de François Bayrou
06:23qui ont troublé tout le monde, peut-être vous.
06:25Mais d'abord, je voudrais revenir sur Marine Le Pen.
06:28Est-ce que politiquement, pour vous,
06:30vous pensez que c'est fini pour elle ?
06:32Elle aura un appel.
06:34Encore une fois, le respect...
06:36Si elle est condamnée en appel,
06:38c'est fini.
06:40Si elle est condamnée en appel à la même peine
06:42que celle qui a été prononcée en première instance,
06:44de toute évidence, elle ne pourra pas être candidate.
06:46Mais encore une fois, vous voyez bien,
06:48ils essaient de faire infuser l'idée dans l'opinion publique
06:52qu'il y aurait là un complot de la justice.
06:54Il n'y a pas de complot de la justice.
06:56Madame Le Pen a été jugée pour avoir détourné de l'argent public.
06:58Elle a été condamnée en première instance.
07:00Il y aura un appel.
07:02L'appel interviendra avant les présidentielles.
07:04C'est une très bonne chose.
07:06Et nous verrons bien ce que dit le jugement en appel.
07:08Mais Maude Bréjean, la justice n'est pas toujours impartiale.
07:10On l'a vu avec le syndicat de la magistrature.
07:12Hier, David Lyssenaar était à votre place
07:14et disait
07:16qu'il faut supprimer
07:18le syndicat de la magistrature.
07:20Un syndicat très à gauche,
07:22qui représente à peu près 25% des magistrats.
07:24Qu'en pensez-vous ?
07:26J'ai beaucoup de respect pour M. Lyssenaar
07:28et pour mes collègues des Républicains.
07:30Je regrette de voir qu'une partie d'entre eux
07:32fait le jeu du Rassemblement national
07:34en adoptant leur rhétorique
07:36et leurs argumentaires.
07:38Ce qui se passe depuis lundi est trop grave.
07:40Et tous les partis de gouvernement,
07:42toutes celles et ceux qui, encore une fois,
07:44sont attachés aux principes fondamentaux
07:46qui fondent notre République,
07:48doivent faire bloc
07:50autour de l'institution judiciaire
07:52et en défense des magistrats.
07:54Et puis ensuite,
07:56on pourra s'interroger, plus tard,
07:58à froid, sur l'exécution provisoire
08:00si certains le souhaitent.
08:02Ce sera le rôle du Parlement.
08:04Mais encore une fois,
08:06ce qui se passe depuis lundi
08:08est une dérivie libérale extrêmement grave,
08:10une forme de trumpisation de la vie politique
08:12qui doit tous nous inquiéter.
08:14Et je pense, je vais vous dire,
08:16que ça inquiète beaucoup de Français
08:18qui ont gardé la tête froide,
08:20contrairement à certains responsables politiques.
08:22Emmanuel Macron et François Bayrou ont apporté
08:24un soutien ferme à l'indépendance de la justice.
08:26C'était hier en Conseil des ministres.
08:28Avant-hier, François Bayrou
08:30avait dit son trouble,
08:32après la condamnation de Marine Le Pen.
08:34Aurait-il mieux fait de se taire, selon vous ?
08:36Je vous pose franchement la question.
08:38Est-ce que François Bayrou aurait mieux fait de se taire ?
08:40Ce n'est pas la condamnation
08:42de Mme Le Pen qui me trouble,
08:44ce sont davantage les mots du Premier ministre.
08:46Lorsqu'on est Premier ministre,
08:48François Bayrou,
08:50et qu'on est face aux parlementaires,
08:52aux bancs, comme on dit à l'Assemblée nationale
08:54lors des questions au gouvernement,
08:56on n'est pas citoyen. Notre fonction nous dépasse.
08:58J'ai été ministre, on est ministre
09:00à temps plein, on n'est pas d'abord
09:02citoyen, et donc on doit d'abord
09:04honorer cette mission-là,
09:06ce rôle-là, ces avis-là.
09:08Face, encore une fois,
09:10aux discours
09:12qui sont tenus depuis lundi,
09:14le rôle du Premier ministre,
09:16le rôle du Président de la République, et je remercie
09:18Emmanuel Macron de l'avoir fait avec
09:20autant de clarté, le rôle de l'ensemble
09:22du gouvernement, c'est de faire bloc
09:24et d'avoir un discours extrêmement clair,
09:26qui ne soit pas un discours
09:28en demi-teinte, de soutien
09:30aux juges, aux magistrats, ils l'ont fait,
09:32et de
09:34garantie,
09:36encore une fois, de l'indépendance
09:38de la justice et de ses piliers fondamentaux.
09:40Je pense
09:42qu'il aurait pu se passer
09:44de ce mot-là.
09:46Il aurait pu se passer de ce mot-là,
09:48de cette intervention-là.
09:50Dites-moi, mais pourquoi ?
09:52Essayons de comprendre pourquoi il a utilisé
09:54ce mot trouble, et d'ailleurs Marine Le Pen
09:56l'a repris, le mot trouble, mot de Bréjon.
09:58Essayons de comprendre, est-ce qu'il est
10:00troublé parce qu'il doit toujours répondre
10:02de détournements de fonds publics,
10:04le parquet ayant fait appel du premier
10:06jugement dans l'affaire des
10:08attachés parlementaires du Modem ?
10:10Non, je ne lui ferai pas ce procès.
10:12Et je vais vous dire, Jean-Jacques Bourdin, je ne sais pas trop
10:14ce que ça veut dire, troubler. Ça veut dire quoi,
10:16être troublé ? Troubler,
10:18il ne comprenait pas,
10:20il ne comprenait pas l'exécution
10:22provisoire. Vous savez pourquoi je vous dis ça ?
10:24Parce qu'après,
10:26lorsque Éric Ciotti
10:28a demandé à ce qu'on
10:30abroge cette loi, qu'on revienne
10:32sur l'exécution provisoire,
10:34il a encore dit, François Bayrou,
10:36qu'il était prêt à ce qu'on y réfléchisse.
10:40On peut débattre de tout,
10:42mais on ne fait pas une loi de circonstance.
10:44La loi que propose M. Ciotti
10:46a un seul objectif,
10:48c'est d'arranger les affaires
10:50judiciaires de Mme Le Pen.
10:52On ne fait pas une loi sous le coup de l'émotion
10:54pour arranger le Rassemblement National.
10:56On ne fait pas une loi à la
10:58va-vite en fonction des circonstances.
11:00On passe notre temps à dire qu'il ne faut pas légiférer
11:02sous le coup de l'émotion.
11:04Vous voyez, je ne suis pas Premier ministre
11:06et je ne suis pas d'accord.
11:08Est-ce que dans quelques mois, à froid,
11:10à tête reposée, on peut
11:12discuter de la question de l'exécution provisoire
11:14en matière civile,
11:16en matière pénale ?
11:18Peut-être.
11:20Je ne m'oppose pas au débat par principe,
11:22bien au contraire,
11:24mais la façon dont ça nous est proposé là
11:26est absolument inenvisageable.
11:28J'invite vraiment les uns et les autres
11:30au sein du Bloc central,
11:32au sein du gouvernement, au sein du Parlement
11:34à ne pas se soumettre
11:36à la rhétorique du Rassemblement National
11:38et à ne pas intérioriser
11:40leurs arguments.
11:42Il y a une victime,
11:44c'est le Parlement européen
11:46des contribuables et il y a des coupables.
11:48Ils sont au Rassemblement National
11:50et ça inclut Mme Le Pen.
11:52Est-ce que vous voteriez la suppression de l'exécution provisoire
11:54de peine d'inéligibilité ?
11:56Certainement pas, et pas dans ces conditions-là.
11:58Encore une fois, je ne vais pas voter
12:00une loi qui
12:02a comme unique objectif
12:04de faire les affaires de Mme Le Pen
12:06sous prétexte qu'une décision de justice
12:08rendue ne lui convient pas.
12:10On ne légifère pas comme ça, enfin.
12:12Maude Bréjon,
12:14il y a un meeting
12:16Gabriel Attal, Édouard Philippe,
12:18Dimanche, François Bayrou,
12:20ce sera un meeting anti-Le Pen ?
12:22Ce ne sera pas un meeting anti-Le Pen,
12:24c'est un meeting qui était
12:26prévu de longue date,
12:28qui est le 6 avril,
12:30date symbolique pour nous,
12:32puisque c'est l'anniversaire de la création du parti.
12:34En revanche, ce sera l'occasion
12:36de rappeler quelles sont nos valeurs
12:38directrices, quelle est notre
12:40boussole, ce en quoi on croit.
12:42Et ça, c'est radicalement opposé
12:44et radicalement différent
12:46de ce qu'on entend au Rassemblement National.
12:48Mais ce n'est pas un meeting
12:50contre ou anti les uns ou les autres.
12:52C'est un meeting qui rappelle ce que nous,
12:54on porte.
12:56Vous savez ce que pensent beaucoup de Français ?
12:58Eh bien, beaucoup de Français pensent
13:00comme François Mollins.
13:02François Mollins,
13:04vous savez ce qu'il dit François Mollins ?
13:06Les hommes et femmes politiques
13:08proclament
13:10leur attachement à la justice,
13:12sauf
13:14quand ça les touche de trop près.
13:16Mais je comprends ce que veut dire
13:18François Mollins dans la semaine qu'on est en train de
13:20vivre. Madame Le Pen
13:22et le Rassemblement National réclament davantage
13:24de sévérité, sauf quand ça
13:26les concerne. Ils ont réclamé
13:28pendant des années l'inégibilité des
13:30élus condamnés,
13:32l'inégibilité à vie,
13:34sauf quand ça les concerne.
13:36J'ai envie de dire à Madame Le Pen,
13:38regardez ce que vous avez affirmé,
13:40vous qui vous êtes
13:42dépeinte comme
13:44la grande chantre du
13:46je lave plus blanc que blanc,
13:48il semblerait
13:50aujourd'hui que la justice
13:52tienne une position différente.
13:54Est-ce que François Bayrou
13:56a cette attitude parce qu'il a
13:58peur de la censure du RN ?
14:00Je n'espère pas.
14:02Je ne pense pas. Je pense que François Bayrou...
14:04Vous n'espérez pas, mais vous avez un doute.
14:06Vous avez un doute.
14:08Ce n'est pas à moi de le dire.
14:10C'est à vous de dire ce que vous pensez.
14:12Je vais vous dire ce que je pense.
14:14Allez-y.
14:16Il ne faut pas avoir peur du RN.
14:18Il ne faut pas avoir peur des menaces
14:20du RN. Il ne faut pas avoir peur
14:22du discours du RN.
14:24Le RN, il se combat
14:26à l'Assemblée Nationale. Il se combat au Sénat.
14:28Il se combat dans les urnes.
14:30C'est notre rôle. Nous avons un rôle différent
14:32de l'institution judiciaire. Et en ça,
14:34il ne faut pas avoir peur des motions de censure
14:36des uns ou des autres.
14:38Est-ce qu'il donne le sentiment d'avoir peur ?
14:40Je n'ai pas peur de la censure de la FI,
14:42du PS ou du RN.
14:44Est-ce que François Bayrou donne le sentiment
14:46de craindre la censure ?
14:48François Bayrou a montré, en passant un budget
14:50qui n'était pas évident, qu'il savait prendre des décisions.
14:52Il faut qu'il continue à le faire.
14:54Vous espérez.
14:56Vous avez quelques doutes.
14:58J'ai conscience que la situation
15:00politique à l'Assemblée est extrêmement compliquée
15:02et qu'il doit aussi faire
15:04avec cette absence de majorité.
15:06Pour autant,
15:08je le redis, il ne faut pas avoir peur du RN.
15:10Un mot de Bréjean, justement.
15:12Il a proposé,
15:14François Bayrou a proposé un débat au Parlement
15:16sur la stratégie énergétique.
15:18Il a proposé cela. Un débat sans vote.
15:20Oui, un débat
15:22ce qu'on appelle 50-1
15:24pour ne pas rentrer dans le mayonnaise.
15:26De quoi s'agit-il ?
15:28Il s'agit de la programmation
15:30plus réannuelle de l'énergie
15:32qui va passer par décret.
15:34On est d'accord. C'est confirmé.
15:36C'est au gouvernement de le dire.
15:38Vous êtes favorable
15:40à ce que cette programmation soit
15:42appliquée par décret ?
15:44Je n'ai pas d'opposition
15:46à cette adoption par décret.
15:48On a débattu pendant des semaines
15:50des sujets énergétiques
15:52depuis deux ans à l'Assemblée nationale.
15:54Je rappelle que vous êtes ingénieur dans le nucléaire.
15:56On a voté des lois.
15:58On a voté une loi pour accélérer sur le nucléaire.
16:00On a voté une loi pour accélérer sur le renouvelable.
16:02On a eu un certain nombre de débats
16:04avec ou sans vote sur différents sujets.
16:06En réalité, je considère
16:08que le débat s'est déjà tenu.
16:10Le débat s'est aussi tenu
16:12durant différentes échéances...
16:14Ce n'est pas ce que dit l'ERN qui promet la censure sur cette question-là.
16:16...durant différentes échéances électorales.
16:18Je veux bien
16:20que Mme Le Pen cherche des subterfuges
16:22et cherche des prétextes
16:24pour agiter la censure
16:26et pour agiter cette menace
16:28de censure du gouvernement.
16:30Moi, ce que je constate,
16:32c'est qu'on est dans une situation
16:34où on a impérativement besoin de se défaire
16:36de notre dépendance aux énergies fossiles.
16:38On a impérativement besoin de se défaire
16:40de notre dépendance aux gaz russes,
16:42de notre dépendance aux gaz algériens.
16:44Et pour ça, il n'y a qu'une seule solution.
16:46C'est développer l'énergie nucléaire
16:48et c'est développer les énergies renouvelables.
16:50Et pas l'un ou l'autre.
16:52Mais c'est l'un et l'autre.
16:54Je suis d'une part obsédée
16:56par sa croisade anti-énergie renouvelable
16:58qui n'a scientifiquement
17:00absolument aucun sens.
17:02Et par ailleurs, je suis convaincue
17:04qu'elle cherche
17:06un prétexte
17:08pour agiter ce spectre
17:10de la censure et faire peur au gouvernement.
17:12Ne cédons pas à ça.
17:14Oui, mais ça va entraîner une augmentation du prix
17:16d'électricité.
17:18Ça ne va pas entraîner une augmentation du prix d'électricité.
17:20Ça, c'est l'argument majeur
17:22du Rassemblement National.
17:24Ce qui entraîne une augmentation du prix de l'électricité
17:26et du prix de l'énergie
17:28de façon générale,
17:30c'est lorsqu'on est dépendant des prix
17:32que nous imposent les grandes puissances
17:34internationales.
17:36Lorsqu'on est dépendant du gaz de M. Poutine,
17:38évidemment, on se met à sa merci.
17:40Lorsqu'on est dépendant du gaz algérien
17:42de M. Théboune et que les relations se tendent,
17:44on se met à sa merci.
17:46Il faut une énergie propre et française
17:48produite sur notre territoire.
17:50Et le nucléaire permet ça.
17:52Les énergies renouvelables permettent ça.
17:54Je rappelle que 60% de l'énergie consommée
17:56en France provient des énergies fossiles.
17:58C'est mauvais pour le climat.
18:00C'est mauvais pour le pouvoir d'achat des Français.
18:02Et mieux justement, il y a une proposition de loi LR
18:04qui voudrait que l'on aille
18:06à 60% de nucléaire
18:08dans la production d'énergie
18:10en 2030, d'ici 2030. C'est possible ou pas ?
18:12Mais ce débat sur les pourcentages
18:14n'a absolument aucun sens.
18:16Il faudrait d'ailleurs
18:18débattre en matière de puissance installée
18:20de ce qu'on est réellement en capacité
18:22d'implanter sur le territoire.
18:24Moi, je dis à mes amis LR,
18:26ne rentrez pas non plus dans cette
18:28guéguerre stupide entre
18:30les renouvelables et le nucléaire.
18:32Développons autant que possible
18:34l'énergie nucléaire. Et moi, j'y crois profondément.
18:36Vous l'avez dit, j'étais ingénieur dans le nucléaire.
18:38Et développons également
18:40les énergies renouvelables, l'éolien en mer,
18:42l'hydraulique. Et sortons
18:44des énergies fossiles. Mais sortons
18:46de cette espèce de dualité
18:48qui n'a aucun sens entre
18:50deux types d'énergie dont on a impérativement
18:52besoin. Est-ce que cette
18:54programmation pluriannuelle de l'énergie
18:56sera suspendue ? Certains le demandent.
18:58Suspendue, c'est-à-dire ?
19:00On suspend cette programmation,
19:02on rediscute et on...
19:04J'ai vu des
19:06parlementaires le demander.
19:08Je ne le demande pas. Je considère que
19:10la situation est grave et urgente.
19:12Encore une fois, pour des raisons écologiques,
19:14pour des raisons de souveraineté, pour des raisons de pouvoir d'achat,
19:16on a eu ces débats
19:18par le passé, n'en déplaise à certains.
19:20Les Français ont tranché.
19:22Lors de la présidentielle 2022,
19:24les différents candidats
19:26avaient des programmes extrêmement clairs en la matière.
19:28On savait ce que chacun proposait.
19:30Et maintenant, on a besoin,
19:32encore une fois, d'appuyer sur l'accélérateur
19:34et de permettre à ces moyens de prédiction,
19:36y compris au nucléaire, de sortir
19:38de terre. Est-ce que vous êtes favorable
19:40à la suppression des ZFE ?
19:42Je suis favorable à revoir le dispositif, oui.
19:44Je rappelle d'abord que c'est un enjeu
19:46de santé publique. Donc, revoir la loi ?
19:48Oui, mais laissez-moi...
19:50C'est-à-dire revoir la loi, abroger
19:52la loi et rediscuter d'une autre loi ?
19:54Je ne suis pas favorable à une abrogation pure
19:56et simple, comme ça a été
19:58fait lors de la commission sur le texte
20:00simplification, mais je suis favorable
20:02à ce qu'on puisse revoir le calendrier,
20:04les mesures d'accompagnement et globalement
20:06les paramètres qui étaient inclus
20:08dans cette loi initialement. Je rappelle
20:10que c'est un enjeu de santé publique, la pollution
20:12de l'air, 40 000 morts par an. Et pour autant,
20:14je le sais,
20:16pour toute une partie de la population,
20:18cette mesure est inacceptable
20:20et incompréhensible. Et donc,
20:22on ne peut pas être
20:24aveugle à ce que vivent les gens.
20:26On doit aussi entendre
20:28ce qu'ils nous font remonter,
20:30ce qu'on entend dans nos circonscriptions. On est élus
20:32pour ça. C'est une mesure
20:34qui génère de la colère et donc notre rôle,
20:36c'est de l'entendre et de l'adapter
20:38sans revenir complètement
20:40dessus, sans faire table rase, mais en trouvant
20:42un équilibre qui soit un équilibre davantage
20:44acceptable. On peut aussi admettre, quand on est
20:46politique, que certaines choses
20:48aient été votées par le passé et
20:50qu'elles ne soient pas complètement parfaites
20:52et nécessitent d'être un peu revues.
20:54Il n'y a rien d'onteux
20:56à ça, en fait.
20:58Se remettre en question, ça peut marcher.
21:00Oui, ça fait du bien dans la vie de se remettre en question,
21:02ça c'est sûr. Maude Bréjon, j'ai une dernière question.
21:04Êtes-vous favorable à l'interdiction du port du voile
21:06des compétitions sportives ? Je dis bien
21:08compétitions. Oui.
21:10Je suis satisfaite de voir que c'est la
21:12position du gouvernement et du Premier ministre.
21:14Qui a été obligé de clarifier d'ailleurs
21:16ses propos
21:18sur la question. Ils ont été
21:20clarifiés et sont désormais très clairs.
21:22J'espère que la proposition loi qui
21:24a été débattue au Sénat sera inscrite
21:26rapidement dans les semaines à venir
21:28à l'Assemblée nationale et je la voterai.
21:30Merci Maude Bréjon d'être venue nous voir ce matin.
21:32Il est 8h56.
21:34Vous êtes sur Sud Radio, Patrick Roger
21:36après les infos de 9h.

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