Arlette Chabot : "Mauvaise semaine pour le RN !"

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##L_EDITO_POLITIQUE-2025-04-04##

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Transcription

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00:00Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio, et nous sommes maintenant là pour aussi parler politique avec Arlette Chabot.

00:09Bonjour Arlette !

00:10Bonjour à vous tous et toutes !

00:11Parce qu'il y a eu deux événements dans la semaine, Marine Le Pen et Donald Trump.

00:17Tiens, d'ailleurs je les mets ensemble, mais volontairement, puisque Donald Trump, cette nuit, vous avez vu ça ?

00:23Voilà, bien sûr !

00:25Il est venu au secours, libéré Marine Le Pen, a mis en grosse lettre sur son réseau social Donald Trump, libéré Marine Le Pen !

00:35Comme si elle était en prison, elle n'est pas en prison Marine Le Pen, un appel a été engagé.

00:40Dimanche, il y a cette manifestation de soutien à Marine Le Pen, la semaine, dites-vous, très mauvaise pour la présidente de l'Assemblée nationale, pourquoi ?

00:51Très mauvaise, évidemment, et surtout parce qu'elle constitue un grand bond en arrière pour le Rassemblement national.

01:00Première faiblesse, l'impréparation apparente, Marine Le Pen pouvait-elle imaginer que les juges allaient la déclarer innocente ?

01:09N'avait-elle jamais imaginé, une seconde, que les magistrats allaient plutôt confirmer le contenu des réquisitoires du procureur avec l'exécution immédiate de la peine ?

01:22Finalement, il semble que ce n'ait pas été le cas.

01:25Alors, ce soupçon d'amateurisme, ce n'est pas la première fois qu'on le colle au Rassemblement national.

01:31Vous vous souvenez, politiquement, aux élections législatives, il y avait un plan Matignon qui devait accompagner la victoire de Jordan Bardella aux législatives.

01:41On s'est aperçu que ce plan avait de sérieuses failles, à commencer par la qualité ou la non qualité d'un certain nombre de candidats qualifiés de brebis galleuses par le même Jordan Bardella.

01:52Deuxièmement, la stratégie de dédiabolisation en a pris un sérieux coup quand Marine Le Pen, en colère, a dénoncé le système.

02:00La bombe nucléaire qui a été sortie pour l'abat de système, ça ne vous rappelle rien.

02:05Mais si, bien sûr, Jean-Jacques, c'était le mot préféré de Jean-Marie Le Pen, le système, les partis politiques, la presse, les magistrats qui voulaient l'abattre.

02:16Rappel, en 1998, lui aussi avait été condamné à une peine d'illégibilité et il avait dénoncé la machination judiciaire.

02:25Cette semaine, on a plutôt parlé au RN d'un carteron de magistrats et généraux poutchistes dénoncés par De Gaulle en Algérie, pour ceux qui ont un petit peu de mémoire.

02:36Voilà, la normalisation est mise en place.

02:38Un carteron que Jean-Marie Le Pen soutenait, évidemment, n'oublions pas.

02:43La normalisation semble un peu mise entre parenthèses et les attaques contre les juges ne sont pas forcément habiles quand on va être jugé en appel dans quelques mois.

02:51Et puis, vous le disiez, il y a quand même quelque chose d'extraordinaire, ce sont les soutiens très encombrants.

02:57Qui a réagi en premier à l'annonce de la condamnation ? Le Kremlin, communiqué du Kremlin.

03:03Ensuite, on a eu Bolsonaro et, pour la deuxième fois, effectivement, Donald Trump apporte son soutien à Marine Le Pen.

03:10Avouez franchement que le jour où on commence à évaluer très sérieusement les conséquences économiques pour la France, pour les entreprises françaises, les décisions de Donald Trump, franchement, ce n'est pas terrible.

03:20Oui, ce n'est pas terrible, d'autant plus que Marine Le Pen a fait du protectionnisme elle-même, rappelons-nous, l'un de ses chevaux de bataille.

03:28Sujet tabou, maintenant, Marine Le Pen probablement ne pourra pas se présenter à la présidentielle, enfin, nous verrons bien, mais ça paraît très difficile.

03:37La succession, sa succession, remplacement par Jordane Bardella, il n'y a pas d'autre plan.

03:45Quand même, c'est compliqué, Marine Le Pen avait une bonne idée, au fond, constituer un duo avec Jordane Bardella, un successeur intronisé à la tête du parti,

03:57Premier ministre en cas de victoire aux législatives ou, après sa victoire à elle, à l'élection présidentielle.

04:04Alors, officiellement, le duo existe toujours, c'est ce que dit Marine Le Pen, c'est ce qu'affirme et confirme Jordane Bardella,

04:11qui n'arrête pas d'exprimer sa fidélité et sa loyauté à Marine Le Pen, à laquelle il doit tout, c'est ce qu'il dit, et c'est ce qu'il répète.

04:19Voilà, mais seulement, le remplacement de Marine Le Pen par Jordane Bardella, c'est effectivement devenu un sujet tabou.

04:28On verra bien, Marine Le Pen, si elle est empêchée ou pas, bien entendu, combien de temps vont-ils tenir ? C'est quand même difficile.

04:37On sait qu'il y a des divergences sur la ligne. Une élection présidentielle, ça se prépare.

04:42Marine Le Pen dit qu'elle a tissé un lien particulier avec les Français, ce qui l'emprêchait, effectivement, de renoncer tout de suite.

04:49On peut le comprendre, mais on voit déjà qu'il y a certaines ambitions qui s'expriment.

04:53À côté du Rassemblement national, une certaine Marion Maréchal, par exemple, qui aimerait bien reprendre la tradition familiale.

05:01Moi, je pense que c'est très très long, et que Marine Le Pen devra sans doute céder sa place à Jordane Bardella avant l'été 2026.

05:11Bien, merci Arlette Chabot d'être avec nous, c'est toujours très pertinent, le vendredi matin à 7h51, vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.