Retrouvez l'édito politique d'Arlette Chabot
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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-11-15##
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00:00— Et nous allons maintenant parler du match d'hier soir avec Arlette Chabot.
00:06Arlette Chabot, bonjour. — Bonjour.
00:07— Dites-moi, hier soir, mais quelle nullité. 0-0. Nullité dans les tribunes, nullité sur le terrain, nullité partout, quoi.
00:14Dans un froid, tout le monde était figé. À part la Sécurité, quoi, qui a été bien assurée.
00:19— Alors quand même, Jean-Jacques, peut-on exceptionnellement consacrer une chronique politique justement à cet événement ennuyeux ?
00:25Et peut-être même se féliciter qu'il ait été ennuyeux ou en tout cas exprimé un soulagement. Pourquoi ?
00:32Parce que ce match s'est quand même très bien passé. Il y a eu un début de bagarre dans les tribunes entre supporters,
00:38mais qui a été rapidement maîtrisé. Alors oui, les commentateurs étaient un peu – je sais pas – tétanisés, congélisés.
00:46C'est vrai. — Ils disaient rien sur rien. — Voilà. Le stade sonnait creux un peu, parce que 15 000 spectateurs seulement, c'est vrai.
00:55— Sur 80 000 places. — Mais on l'a dit, effectivement, que cette rencontre France-Israël était moins un événement sportif
01:02qu'une forme de moment politique, une nouvelle manifestation contre l'antisémitisme. C'est ainsi qu'il fallait regarder
01:10encore une fois ce moment nécessaire après les violences d'Amsterdam. Alors Emmanuel Macron était entouré de ses prédécesseurs,
01:17Nicolas Sarkozy, François Hollande, le Premier ministre, Michel Barnier. On les a pas vus. C'est aussi une manière d'être assez prudent
01:25et d'éviter les réactions. Il y avait d'autres personnalités politiques qui avaient tenu à être présentes, comme Xavier Bertrand.
01:31Elles étaient présentes comme elles étaient et d'autres comme elles étaient lors de la grande manifestation contre l'antisémitisme
01:38il y a un an. Et justement, Emmanuel Macron, on se souvient, avait refusé de participer ou d'être présent même un moment
01:45pendant ce défilé il y a un an. C'est sans doute hier, sa présence annoncée. C'était une manière de répéter une faute politique.
01:54Voilà, donc on peut se réjouir que tout ce soit bien passé, que la France ait tenu, n'ait pas cédé aux pressions qui lui conseillaient,
02:01ceux qui lui conseillaient de délocaliser le match, notamment effectivement en Hongrie, comme la Belgique l'avait fait.
02:06Le match a eu lieu, 4 000 policiers mobilisés, mais la France a tenu. C'est ce que voulait aussi le ministre de l'Intérieur.
02:12— Oui, je regrette cette timidité. On a peur de tout. Et je regrette qu'on ne rappelle pas aussi que dans l'équipe d'Israël,
02:20qui était sur le terrain, deux joueurs de l'équipe, deux joueurs sont israéliens, bien sûr, mais aussi arabes et musulmans.
02:28Non, mais c'est intéressant à noter. — Oui, c'est intéressant à noter. Mais je pense encore une fois que tout le monde était très en retrait hier.
02:34— Tout tétanisé. — Vous avez remarqué qu'à la fin quand même, l'atmosphère s'est un peu détendue. Et dans les dernières minutes du match,
02:41il y a eu quand même... Le sport a pris un peu le dessus quand on a encouragé l'équipe de France, qui avait effectivement beaucoup de mal.
02:47— Oui, qui était nulle. Non, franchement, disons-le. Non, non, mais disons-le. Disons-le. Le match a eu lieu.
02:52Sur le plan politique, ça n'a rien changé du tout. Et ça ne changera rien. Les affrontements liés au conflit entre Israël et les Palestiniens,
03:00entre Israël, le Hamas et l'Hezbollah, à la guerre, eh bien ça continuera à diviser la France.
03:08— Oui. — Là, que les choses soient claires. Et ce conflit qui est importé dans notre pays, c'est insupportable, ça, d'ailleurs.
03:14Et deux questions qui demeurent. La première, effectivement, c'est comment réduire l'importation du conflit israélo-palestinien en France.
03:22Ça paraît effectivement difficile politiquement. Quand on regarde, bien entendu, les Insoumis vont pas changer de position.
03:28Vous vous souvenez, ils étaient hostiles depuis le début, avant même Amsterdam, à la tenue de ce match en France.
03:35Ils ne voulaient pas que les joueurs français jouent avec l'équipe d'un pays génocidaire. Les Israéliens ne sont pas les bienvenus en France.
03:43Ça, c'est toujours l'affirmation effectivement des Insoumis, qui, vous vous souvenez, ont même expliqué l'échec de Kamala Harris
03:50en disant que la candidate du Parti démocrate n'avait pas nettement soutenu, pas assez soutenu la cause palestinienne, ce qui expliquerait son échec.
03:58Et puis deuxième question, c'est la lutte contre l'antisémitisme, évidemment. Nouvelle version qui fait de chaque Juif, a priori,
04:06un soutien de Netanyahou, de son gouvernement d'extrême droite. Les actes antisémites ont augmenté de 192% en un an en France.
04:15C'est considérable. C'est un vrai combat qui doit effectivement unir tout le monde. Et à gauche, certains l'ont oublié, ce combat contre l'antisémitisme.
04:23Donc le gouvernement va relancer des assises. C'est toujours ce qu'on fait dans ces cas-là. Mais le problème, c'est vrai, est loin d'être réglé,
04:32il doit concerner tout le monde. Allez, quand même, c'était ennuyeux. Mais bon, il fallait le faire.
04:37— Oui, bien évidemment. De toute façon, c'était au calendrier. C'est un match de Ligue des Nations. On ne l'oubliera pas.
04:43— C'était au calendrier. Oui, mais c'était mieux qu'à Budapest. — Bon, 0-0, Ligue des Nations. Bon, on est qualifiés. Voilà.
04:47— On avait même oublié Mbappé hier pendant quelques minutes. — Oui. Totalement oublié Mbappé. — C'était plus le sujet. Voilà.
04:53— Il est 7 h 49. On l'a peut-être regretté à la pointe de l'attaque française. Enfin c'est un autre débat.
04:597 h 49. Nous allons prendre nos auditeurs tout de suite. 0826 300 300.