Arlette Chabot : "Michel Barnier a perdu son totem d'immunité"

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Transcript

00:00— Vous êtes sur Sud Radio, et nous recevons évidemment Arlette Chabot. Bonjour, Arlette.

00:05— Bonjour, Jean-Jacques, et bonjour à tous. — Arlette, tous les vendredis, vous êtes avec nous.

00:08C'est la grande question que tout le monde se pose. Enfin, nous verrons bien. C'est pas la question essentielle du moment.

00:14— C'est une question quand même, parce qu'il y a une nouvelle crise politique, ça voudra dire aussi financière, bien entendu.

00:20Donc la France se retrouve encore dans une très mauvaise posture.

00:23— Voilà. Et la question est simple. Est-ce que Michel Barnier passera Noël à Matignon ?

00:26— Alors justement, Michel Barnier semble avoir perdu son totem d'immunité. Vous vous souvenez que le RN avait donné une chance à Michel Barnier.

00:36Marine Le Pen voulait ainsi montrer son sens des responsabilités. Elle ne voulait pas aggraver la crise politique.

00:42Elle avait refusé, mis son veto à une nomination Xavier Bertrand. Allez, on donne la chance à Michel Barnier.

00:48Seulement, voilà, tout a changé depuis le réquisitoire au procès des assistants parlementaires européens du RN.

00:56Alors Marine Le Pen, on l'a vu en écoutant ses réquisitoires, elle en est sortie totalement assommée.

01:02Le parti est profondément troublé. Les électeurs sont en colère. Ils ont le sentiment, justifié ou non,

01:07qu'il y a eu un front républicain qui les a empêchés de gagner les législatives.

01:11Et maintenant, c'est la justice qui vise Marine Le Pen et voudrait l'empêcher d'être candidate en 2027.

01:17Donc Marine Le Pen a besoin d'une victoire et de se montrer aussi ferme et aussi dure à l'égard du gouvernement que l'est aujourd'hui la gauche.

01:25— Sauf que pour l'instant, la censure n'est pas décidée au RN. La base pousse, mais les dirigeants hésitent.

01:30— Voilà. Alors elle hésite. Ce n'est pas décidé. En tout cas, ce qui a été frappant et qui nous interroge et nous conduit à nous interroger,

01:37c'est cette espèce de mise en demeure de Marine Le Pen à Michel Barnier, c'est-à-dire arrêter d'amputer...

01:43N'amputez pas le pouvoir d'achat des Français. Donc Marine Le Pen, c'est la rendez-vous de la dernière chance verra Michel Barnier lundi à Matignon.

01:51Elle devra exiger. Et elle exigera des mesures comme par exemple... Eh bien le Premier ministre pourrait renoncer à l'augmentation de la taxe sur l'électricité.

02:02Sinon, eh bien Marine Le Pen pourrait voter, effectivement, dès le 1er 49-3 dégainé, eh bien la motion de censure déposée par la gauche. Et Michel Barnier tomberait.

02:12— Et s'il tombe, qui pourrait lui succéder ? Alors là, les hypothèses fleurissent.

02:18— Oui, effectivement. Est-ce qu'on va retomber dans le petit jeu de qui ? À Matignon, Amstram-Gramme, vous souvenez, Lucie Castex, toujours en course.

02:28— C'est fini, ça, Lucie Castex. — Les Insoumis mettent toujours en avant le nom de Lucie Castex. On reparle évidemment de Bernard Cazeneuve qui est prêt.

02:36Ouh, ouh, ouh. Eh bien évidemment, on est encore dans le flou. Il ne pourrait pas faire Emmanuel Macron comme l'avait fait le général de Gaulle avec Georges Pompidou 1962.

02:46Il est renversé. C'est la seule censure votée de la Ve République. Renommé Georges Pompidou.

02:52— Renommé. Il pourrait le faire. — Oui, sauf qu'il y aurait de nouvelles censures, censures à répétition. À l'époque, le général de Gaulle avait dissous l'Assemblée.

03:03Et il avait obtenu une majorité. Seulement, Emmanuel Macron ne peut pas dissoudre. Alors certains commencent à imaginer la solution de la dernière chance,

03:12c'est-à-dire un gouvernement technique qui expédierait les affaires courantes de la France jusqu'à la possible dissolution par Emmanuel Macron.

03:21Ça prendra de l'an moins. Question quand même. Qui portera le chapeau de l'échec de Michel Barnier en cas de départ du Premier ministre ?

03:28Vous avez remarqué un petit sondage IFOP pour Sud Radio. Il est quand même assez populaire, Michel Barnier.

03:33— Oui, c'est vrai. — 53% encore d'opinions favorables, même si les Français ne sont pas toujours d'accord avec ses mesures.

03:40Il semble quand même le seul à pouvoir éviter. Et on y revient. L'essentiel, éviter le plus grave, c'est-à-dire la crise financière qui menace.

03:50— Il est 7 h 51. Merci, Arlette Chabot, nos auditeurs, dans un instant.

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