Emmanuel Grégoire : "Lucie Castets n'est pas de l'histoire ancienne"

  • il y a 2 semaines
Avec Emmanuel Grégoire, député PS de Paris et conseiller de Paris

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-03##

Category

🗞
News
Transcript
00:00Il est 8h36, tous les matins, un invité politique sur l'antenne de Sud Radio, j'en suis très heureux,
00:08très heureux de donner la parole aux femmes et aux hommes qui conduisent la politique de notre pays.
00:14Emmanuel Grégoire, bonjour, merci d'être avec nous, vous êtes député socialiste de Paris,
00:19vous étiez premier adjoint de la Ville de Paris, vous êtes aujourd'hui conseiller de Paris, Emmanuel Grégoire.
00:24On parle beaucoup de Thierry Baudet, on parle beaucoup de Bernard Cazeneuve pour devenir premier ministre.
00:33Entre les deux, qui préférez-vous ?
00:36Écoutez, moi j'essaie de ne pas donner prise à une tentation souvent de manipulation en faisant du name dropping,
00:43comme on dit, en jetant des noms en pâture, destiné à semer la confusion, à semer parfois le chaos
00:50dans un paysage politique qui est déjà quand même un peu morcelé.
00:53Ce qui est important, c'est pas qui, c'est pourquoi faire.
00:56Et pourquoi faire, c'est quelles sont les grandes orientations politiques que la personnalité qui sera choisie pour être premier ministre entend mener,
01:05et quels sont les alliés qu'il entend trouver à l'Assemblée nationale.
01:07Moi, je me fais deux observations.
01:10La première, c'est que certes, le paysage est morcelé, mais il y a une coalition qui est arrivée en tête, c'est le Nouveau Front Populaire.
01:17Il me paraît inconcevable que l'obsession du Président de la République soit de tout faire pour empêcher le Nouveau Front Populaire d'assumer
01:25le rôle que lui ont donné les Françaises et les Français, pas seul, puisqu'il n'est pas majoritaire seul, etc., dans un esprit d'ouverture, de compromis.
01:32Mais on voit bien que là, il n'y a pas d'autre objectif que d'empêcher le Nouveau Front Populaire d'accéder aux responsabilités.
01:38Et puis, dans les noms que vous avez évoqués, qui sont évidemment des noms de personnalités qualifiées, très qualifiées, avec plus ou moins d'expérience.
01:46L'un est beaucoup plus politique que l'autre. Bernard Cazeneuve, beaucoup plus politique que Thierry Baudet.
01:52Thierry Baudet, lui, on le connaît, c'est un humaniste, ça a été le patron de la mutualité française, c'est le Président du CESE, qui est le Comité Économique, Social et Environnemental.
02:05C'est un homme de talent, c'est un homme de dialogue. Je ne vois pas très bien ce qu'il irait faire dans cette...
02:10J'ai eu l'occasion de le croiser régulièrement, je ne le connais pas personnellement très bien, mais je sais que c'est quelqu'un de très ouvert, de dialogue.
02:19Mais je ne vois pas très bien ce qu'il irait faire dans cette galère. Pourquoi ? Parce que dans un moment où on a besoin de construire des compromis politiques,
02:25je ne crois pas trop, je vais le dire franchement, à un profil de société civile qui manquerait, on va dire, d'habitude et de relations politiques.
02:33Vous préférez un profil plus politique ?
02:35Je crois que ça s'impose, parce qu'il faut avoir des discussions serrées, ça va se jouer à l'Assemblée Nationale, avec de très nombreux groupes,
02:41et il va falloir trouver à chaque fois des majorités projet par projet.
02:45Lucie Castet, ce n'est pas très politique.
02:47Ce n'est pas vrai.
02:49Vous avez défendu la candidature de Lucie Castet.
02:51Pardon, jamais élue.
02:53La différence, c'est que Lucie Castet, je la connais très bien pour le coup, je la connais vraiment très très bien.
02:57C'est quelqu'un qui est très politique.
02:59Ce n'est pas parce qu'on n'a pas été élue qu'on n'est pas politique.
03:01La preuve, c'est devenu même une habitude dans le nouveau monde.
03:03Quand on n'est pas politique, on est très politique aussi.
03:05Oui, mais pour d'autres raisons.
03:07Thierry Baudet l'est.
03:09C'est un homme de dialogue social, c'est un homme du mouvement social, Thierry Baudet, chacun le sait.
03:13Ce n'est pas exactement les mêmes qui étaient.
03:15Et puis par ailleurs, la différence, vous la soulignez vous-même implicitement,
03:19Lucie Castet, elle était adoubée par quatre forces politiques de l'Assemblée Nationale.
03:23Thierry Baudet, elle ne l'est à ma connaissance par aucune à ce stade.
03:25Bien, oui, alors à propos de Lucie Castet, je vais vous poser encore une question, puis on va passer à autre chose,
03:29parce que Lucie Castet, c'est de l'histoire ancienne.
03:31Non, non, je ne crois pas.
03:33Pour deux raisons.
03:35La première, c'est qu'elle reste...
03:37Emmanuel Macron n'en veut pas, donc c'est de l'histoire ancienne.
03:39Enfin, entre l'histoire ancienne...
03:41Qui choisit ?
03:43C'est le Président de la République qui choisit,
03:45mais tant qu'il ne choisit pas quelque chose qui convient à l'Assemblée Nationale,
03:48il devra remettre l'ouvrage sur le métier.
03:50C'est un peu la difficulté dans laquelle il se trouve.
03:52Lucie Castet reste la candidate des quatre forces du Nouveau Front Populaire.
03:57Ce n'est pas parce qu'elle n'est pas nommée aujourd'hui qu'elle ne peut pas l'être un jour.
04:01Et deuxième chose, je crois que c'est une personnalité qui s'est révélée dans la séquence,
04:06sur le plan politique, sur le plan de la capacité à encaisser la charge médiatique,
04:11à travailler, à dialoguer avec des forces,
04:13et ce sont des talents qui, je suis sûr, seront utiles à la gauche dans le futur.
04:16Alors, je vais être un peu provocateur, Emmanuel Grégoire,
04:19est-ce que ça ne devient pas ridicule de demander sans cesse la nomination de Lucie Castet
04:24alors que celui qui décide a dit qu'elle ne serait pas nommée ?
04:27Je vous pose franchement la question.
04:29Il arrive un moment où on peut changer d'idée, où on peut changer d'avis,
04:33où on peut envisager une coalition, on peut envisager autre chose, un compromis.
04:38La réponse est oui, on peut envisager un compromis,
04:40mais c'est plus à discuter le compromis dans le contenu des politiques que sur le casting.
04:44Deuxièmement, quand on est dans une relation de majorité à opposition
04:48ou de pouvoir installé à opposition, ce qui est le cas entre la gauche et Emmanuel Macron,
04:53ce n'est pas parce qu'il dit non que c'est non pour nous,
04:56c'est le principe même de la relation d'opposition en politique.
05:00Lucie Castet, elle a pour l'instant pour elle une force qu'aucune autre personnalité n'a,
05:05c'est d'avoir le soutien des quatre forces de sa composante.
05:07Tant qu'elle garde ça, elle garde une carte maîtresse collectivement pour nous tous.
05:11Avec dans cette composante des désaccords.
05:14J'ai tout entendu, depuis maintenant quelques semaines, j'ai entendu LFI dire
05:19si Lucie Castet est nommée, elle appliquera le programme et rien que le programme du Nouveau Front Populaire.
05:25D'autres, à gauche, qui soutiennent Lucie Castet ne disent pas la même chose.
05:29Emmanuel Grégoire.
05:31Oui, mais moi je ne dis pas ça puisque ce n'est pas possible et ils le savent.
05:34Ils le savent, mais ce n'est pas ce qu'ils disent.
05:36Non, non, non, ce n'est pas vrai. J'ai noté une très nette inflexion dans le discours de la France Insoumise.
05:41La France Insoumise, la phrase que vous évoquez, a été prononcée bien avant que Lucie Castet soit même identifiée
05:47et que le Nouveau Front Populaire ait décidé de concrètement la répéter récemment.
05:53C'est Jean-Luc Mélenchon qui a posé ces termes-là au soir du deuxième tour des élections législatives.
05:58Quand on a 190 députés et quelques, on ne peut pas prétendre diriger la politique de la nation
06:04comme si on était majoritaire seul. C'est une réalité qui s'impose, elle est mathématique, elle est politique.
06:09Et donc, il y a eu des inflexions, y compris de la part de la France Insoumise.
06:13Lucie Castet elle-même, et nous tous avec elle, nous avons dit évidemment qu'il faudrait discuter.
06:20Mais ça doit se faire dans une cohérence, c'est-à-dire que la colonne vertébrale de la politique,
06:24c'est le programme du Nouveau Front Populaire, auquel il faudra faire évidemment des amendements
06:29issus de discussions parlementaires, comme c'est le principe même du travail parlementaire.
06:33Alors Emmanuel Grégoire, imaginons que Thierry Baudet soit désigné Premier ministre, ou d'ailleurs Bernard Cazeneuve.
06:39Évidemment, le nouveau Premier ministre va présenter sa politique à l'Assemblée Nationale.
06:43Est-ce qu'immédiatement, dès le premier jour, vous le censurerez ?
06:47Écoutez, moi d'abord, ma voix singulière s'inscrit dans un groupe de 66 députés
06:54qui est celui du groupe socialiste, et nous en discuterons ensemble d'abord.
06:59Deuxièmement, nous en discuterons dans un cercle élargique, et celui du Nouveau Front Populaire.
07:03Il a été très clairement dit que tout gouvernement qui incarnerait une forme de continuité
07:09avec l'action menée par les gouvernements précédents,
07:13devra amener à une censure, parce que c'est ça la cohérence politique.
07:17Ça voudrait dire que le Président de la République n'a pas entendu le message des urnes,
07:22et donc que la cohérence, c'est puisque nous ne soutenons pas la politique qui serait menée,
07:27et bien de le censurer. Mais vous comprenez que je suis très prudent dans la formulation...
07:31Vous pourriez ne pas censurer. Imaginons Thierry Baudet qui arrive et qui vous dit
07:37je vais suspendre discours de politique générale, et qui vous dit je vais suspendre la réforme des retraites.
07:43Je prends cet exemple. Alors vous faites quoi ? Vous le censurez quand même ?
07:47Oui, bien sûr, je le censurerai, si ça se limitait à ça, évidemment.
07:50Moi, ma position personnelle sera pour la censure.
07:52C'est l'abrogation, quoi qu'il arrive.
07:54La réalité, vous comprenez bien que si jamais il ne met pas le Nouveau Front Populaire en responsabilité,
08:00c'est-à-dire un matignon pour faire la démonstration qu'on est capable de conduire la politique du pays
08:05ou de ne pas y arriver et d'être censuré nous-mêmes, nous devons avoir des lignes rouges, des lignes dures...
08:11Donc c'est vous ou personne d'autre ?
08:14C'est vous, Lucie Castex ou personne d'autre ?
08:18Moi, je pense que la logique politique... Il faut rappeler la logique, c'est pas moi qui dois dire ça,
08:23je ne suis pas Président de la République, moi je suis un parlementaire parmi 577,
08:26donc il ne faut pas inverser les responsabilités.
08:28Aujourd'hui, la logique s'aurait été confiée au Nouveau Front Populaire
08:32et donc à Lucie Castex la charge de former un gouvernement.
08:35Si nous n'arrivons pas à tenir et à montrer qu'on est capable de discuter,
08:40eh bien on aurait été nous-mêmes censurés et ça ouvrait un nouveau cycle politique.
08:46C'est normal, c'est normal.
08:48Mais c'est normal, on ne peut pas être, entre guillemets, congédier...
08:51Comment discute-t-on quand on ne se rencontre pas ?
08:53D'abord, il faut du temps. Il faut du temps pour poser les conditions dans lesquelles ce dialogue s'exerce.
08:58Si c'est pour être reçu et être systématiquement, quelques heures après,
09:03congédier par des simples communiqués de presse de la Présidence de la République,
09:06ce n'est pas normal et ce n'est pas respectueux du débat démocratique.
09:10Par ailleurs, je le redis, je trouve qu'il y a une incongruité, une incohérence
09:13à ce que ce type de discussion ait lieu à l'Elysée.
09:17Elle devrait avoir lieu à l'Assemblée.
09:18Emmanuel Grégoire, Thierry Baudet ou Bernard Cazeneuve, peu importe, vous censurez.
09:23Peu importe, j'allais dire, peu importe le nom et on pourrait jouer.
09:26Et vous censurez donc ? On est d'accord ?
09:28Monsieur Bourdin, je viens de vous dire que ça dépend, on en discutera collectivement.
09:31S'ils sont nommés pour mettre en œuvre le programme du Nouveau Front Populaire,
09:35je ne peux pas vous dire, je ne suis pas stupide au point de vous dire
09:37« Si, si, parce que je suis idiot, je les censure automatiquement ».
09:40Donc la question, ce n'est pas de savoir qui, la question c'est qu'est-ce qu'ils veulent faire.
09:43Mon sentiment, c'est que s'ils ne nomment pas Lucie Castex,
09:46ce n'est pas pour mener la politique du Nouveau Front Populaire.
09:49Et donc si c'est quelqu'un qui mène une politique qui est une forme de continuité
09:52par rapport à l'action des gouvernements macronistes précédents,
09:55nous irons à la censure, je le pense.
09:58La France Insoumise demande la destitution d'Emmanuel Macron.
10:01Est-ce que vous voterez la proposition de destitution initiée par la France Insoumise ?
10:06Non, je ne suis pas à l'aise avec cette méthode.
10:11Je pense que les conditions politiques et juridiques ne sont pas remplies
10:14pour que cela aboutisse.
10:16Et je n'aime pas trop agiter des choses qui sont uniquement pour faire de la mousse, on va dire.
10:22On sait très bien que cette procédure n'a aucune chance d'aboutir.
10:26Et donc je ne crois pas que ce soit le bon moyen.
10:29Chacun est libre après d'agiter entre guillemets et d'agir comme il le souhaite.
10:34Mais je ne m'en sens pas solidaire, ce n'est pas ce que j'aimerais plaider.
10:37Moi ce que j'aimerais plaider, c'est simplement un cadre de démocratie parlementaire.
10:42Nous avons, nous députés, un travail à faire.
10:45On est content, on accompagne un travail législatif.
10:48On peut même avoir des initiatives législatives propres.
10:51Il y a des mécanismes où ce sont les députés qui sont à l'initiative de la production de la loi.
10:56On peut, si on n'est vraiment pas content et en désaccord, voter des mentions de censure.
10:59Bref, faisons notre travail.
11:01Et notre travail, ce n'est pas de destituer le Président de la République,
11:03c'est d'essayer d'honorer le mandat que nous ont donné les électeurs.
11:07Et je crois qu'on peut le faire sans bruit et sans fureur, en faisant tout simplement, sérieusement, notre travail.
11:11Vous irez manifester le 7 semaine prochaine ?
11:13Je n'irai pas manifester non plus, là aussi, question de culture.
11:16Moi, je suis élu député, j'ai fait des dizaines de manifestations dans ma vie,
11:20mais elles ont tout un point commun, c'est qu'elles ont toutes été à l'initiative du mouvement social,
11:25accompagnées par les partis politiques, mais à l'initiative du mouvement social.
11:28Je considère que ce n'est pas le rôle des députés d'être à l'avant-garde.
11:32Pourquoi cette manifestation est purement politique, selon vous ?
11:34Oui, parce que je pense que ce n'est pas le bon niveau d'action.
11:36Si elle était initiée par le mouvement social, je le regarderais différemment.
11:41Mais encore une fois, je considère que les partis politiques, leur travail,
11:44c'est de s'épanouir dans le cadre des institutions à leur disposition.
11:49Et donc, mon travail, je pense que c'est d'être à l'Assemblée,
11:52d'essayer de mettre en place toutes les mesures que nous avons portées.
11:57Évidemment, pas le faire tout seul, parce que je suis un parmi 577 et mon groupe 66 parmi 577.
12:03Mais je crois que c'est là, mais après, encore une fois, les modes d'action...
12:06Est-ce qu'il y a une volonté de destituer Emmanuel Macron par la rue ?
12:09Non, je ne crois pas que cette tentation existe.
12:12En revanche, incontestablement...
12:14Vous êtes certain de cela ?
12:15Oui, j'en suis certain.
12:17Mais en revanche, je pense que le niveau d'exaspération contre le Président de la République
12:23a atteint des niveaux très importants.
12:25Et que d'une certaine manière, dans la procrastination de désignation d'un Premier ministre,
12:31dans le fait de faire un bras d'honneur, pardon de l'expression triviale,
12:34d'ouvrir au Front populaire en disant « Je ne vous aime pas, donc je ne vous nommerai pas »,
12:39je pense que ça nourrit un ressentiment contre le Président de la République
12:43qui met en danger, y compris, la crédibilité de l'institution.
12:46Et donc, je pense qu'il est urgent que nous puissions retrouver un cercle de fonctionnement
12:50plus régulier, plus normal, avec un gouvernement,
12:54avec, évidemment, une Assemblée nationale et un Sénat qui se remettent au travail,
13:00suite à assumer une part d'instabilité dans les quelques semaines de la mise en place de tout cela,
13:05mais au moins qu'on recommence à travailler.
13:07– Emmanuel Grégoire, certains demandent une session extraordinaire au Parlement, vous aussi ?
13:12– Oui, je pense que c'était une bonne idée qu'il y ait une session extraordinaire.
13:16Pour que chacun comprenne bien, pourquoi la session extraordinaire...
13:19– Il est demandé par le Rassemblement national et par d'autres parties.
13:22– Oui, notamment par des parties de gauche.
13:24– Par les parties de gauche aussi.
13:27– Pourquoi ? Parce que chacun va comprendre que s'il n'y a pas de session extraordinaire,
13:31le Parlement est en fait privé de ses compétences jusqu'à début octobre.
13:37Et d'une certaine manière, ça ne permet pas, par exemple,
13:40qu'il y ait d'échanges entre le gouvernement et le Parlement,
13:43ça permet que le gouvernement travaille en l'absence de contrôle parlementaire.
13:47Et donc, compte tenu de la confusion, et chacun le comprend,
13:50compte tenu de l'importance immense qu'a désormais l'Assemblée nationale dans la gestion du pays,
13:55je pense qu'il ne serait pas incongru qu'une session extraordinaire
13:58soit convoquée le plus rapidement possible des formations d'un nouveau gouvernement.
14:01– Oui, il y a un budget, il y a un budget...
14:03– C'est vraiment la situation critique.
14:05La situation est critique, il faut travailler et travailler vite maintenant, oui.
14:09– Un budget avec un déficit encore accentué.
14:13Où en est le déficit de la Ville de Paris d'ailleurs ?
14:15– La Ville de Paris n'a pas de déficit, non, ça n'existe pas.
14:18C'est pas la même chose, les déficits et les dettes, c'est à peu près...
14:21Pour comprendre, un ménage, d'un côté on a des dettes qu'on rembourse pour acheter sa maison,
14:25et de l'autre côté le déficit, c'est qu'on dépense plus que ce qu'on gagne par mois.
14:28Et donc la Ville de Paris, elle n'a pas ça.
14:31La dette de la Ville, elle est d'un peu plus de 8 milliards d'euros,
14:34sur un budget d'une grosse dizaine de milliards d'euros
14:37quand on compte le fonctionnement et l'investissement.
14:40Cette dette, elle a été faite dans un esprit d'investissement sur le long terme
14:44pour transformer la Ville, faire des aménagements, des infrastructures.
14:49Le plus gros budget de loin qui a été constitué pour cette dette,
14:53c'est pour le logement social, c'est donc de la pierre,
14:56c'est massivement de l'investissement dans de la pierre, dans des équipements,
14:59dans de l'aménagement d'espaces publics.
15:01Personne de sérieux ne pense que cette dette est un problème pour la Ville de Paris.
15:05Quand je dis de sérieux, je parle des agences de notation,
15:08je parle des banquiers, je parle des gens qui jugent de l'extérieur cette dette.
15:14Pourquoi ? Parce que Paris, c'est comme partout,
15:17on est confronté à des besoins d'investissement majeurs pour préparer l'avenir,
15:20préparer l'avenir de nos enfants, préparer évidemment la Ville aux enjeux de transition écologique.
15:26C'est un faux procès qui est fait à Nidalgo et je suis sûr que personne n'est dupe sur l'instrumentalisation.
15:32D'autant que souvent, ce procès en bonne gestion,
15:35il est fait par les gens qui lorsqu'ils ont été ou lorsqu'ils sont aux responsabilités,
15:40en démontrent une incompétence assez notoire en la matière.
15:43Je pense à un certain nombre de donneurs de leçons du gouvernement.
15:46Il est arrivé au Premier ministre Gabriel Attal d'avoir des jugements très durs sur la Ville de Paris.
15:51Il pourrait se les renvoyer à lui-même de façon infiniment plus sévère
15:56au regard de la gestion des comptes de la Nation.
15:59Il est normal que le budget de la Nation soit endetté aussi, que la France soit endettée.
16:05Le problème de la France, ce n'est pas qu'elle soit endettée pour l'investissement,
16:09le problème, c'est qu'elle s'endette pour payer le fonctionnement courant et de façon dramatique.
16:13Quand vous regardez les chiffres, ça renvoie à la question d'avance, sur l'urgence à agir.
16:18Quand vous voyez que le ministre des missionnaires Bruno Le Maire annonce un dérapage vertigineux du déficit...
16:27Mais les collectivités territoriales sont responsables, dit-il.
16:30C'est totalement faux, ça a d'ailleurs été dénoncé par des élus de droite
16:34qui ont des places dans les associations d'élus locaux.
16:37Je rappelle que les collectivités locales n'ont pas le droit de faire du déficit pour leur fonctionnement.
16:42Elles ne peuvent le faire que sur le levier de l'endettement pour le financement des investissements.
16:47C'est encore une fois...
16:49Et le poids des collectivités territoriales, dans le poids budgétaire de la Nation,
16:54il est microscopique.
16:56Et donc, c'est encore une fois une facilité pour accuser les autres de ses propres turpitudes.
17:03Faut-il conserver définitivement les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, Emmanuel Grégoire ?
17:07C'est une bonne idée, c'est la maire qui l'évoquait.
17:09D'abord, la maire, elle est très heureuse de la façon de s'en passer les Jeux Olympiques
17:13et toute son équipe avec elle.
17:14Moi, j'ai travaillé dix ans à ses côtés, six ans comme premier adjoint.
17:18Les Jeux Olympiques, quelle que soit ma vie politique d'après, ça a été l'aventure d'une vie pour moi.
17:23Un succès collectif ?
17:25Oui, c'est un succès collectif.
17:26C'est d'abord un succès de leadership pour Anne Hidalgo, très clairement.
17:30Mais moi, j'ai été très heureux de travailler à ses côtés sur cette formidable aventure
17:33et tout ce qui peut, d'une certaine manière, honorer la mémoire de cet événement,
17:37d'une certaine manière, approfondissant.
17:40Ce n'est pas dénaturé, le monument ?
17:42C'est ce que disent les héritiers d'Eiffel et d'autres.
17:46Oui, dans le « d'autres », je retrouve d'autres qui critiquent systématiquement l'équipe municipale, Anne Hidalgo ou moi-même.
17:54D'ailleurs, je retrouverai Rachida Dati au tribunal cet après-midi.
17:57Oui, elle a l'habitude, quand on n'est pas très gentil avec elle, de porter plainte en diffamation.
18:00Et c'est cet après-midi, notre audience au tribunal.
18:03Tout ça pour vous dire que je ne m'émeut pas tellement des critiques des autres, comme vous dites,
18:07puisqu'ils reviennent de façon systématique.
18:09Mais la maire, elle a lancé cette idée, elle a proposé de garder la vasque,
18:14elle a proposé de garder les statues, vous savez, qui étaient ces statues dorées
18:18qui sortaient de l'eau pour la cérémonie d'ouverture.
18:21Bref, façon d'honorer la mémoire de cet événement extraordinaire.
18:25Et voilà, je laisserai la mairie et la maire elle-même
18:28en préciser les modalités de consultation et d'organisation.
18:31Vous serez candidat à la mairie de Paris en 2026, Emmanuel Grégoire.
18:35Écoutez, moi, d'abord, j'ai été élu député.
18:37Paris, c'est l'engagement de ma vie.
18:39C'est pour ça que je vous pose la question.
18:41J'ai pour cette ville une passion infinie.
18:43J'ai des projets pour cette ville également.
18:45Ce n'est pas le moment de parler de tout cela.
18:48D'abord, la maire doit finir son mandat.
18:51Chacun sait que j'y pense, évidemment, et que je m'y suis préparé depuis longtemps.
18:55Mais chaque étape, l'une après l'autre.
18:58Et d'abord, nous avons collectivement, même si je suis premier adjoint,
19:02je suis encore évidemment conseiller de Paris, dans la majorité,
19:04aux côtés de la maire, nous avons un mandat à finir.
19:07Et après, nous préparerons la suite.
19:08Et à propos des Jeux Olympiques, le bilan touristique de l'été à Paris,
19:11parce que beaucoup sont pleins.
19:13Oui, mais on avait prévenu.
19:16Il faut bien comprendre que Paris, c'est une ville très fréquentée tout le temps.
19:22Or, avec les Jeux Olympiques, il y a une sorte de mutation,
19:24de glissement de fréquentation,
19:26avec une fréquentation qui est beaucoup plus française.
19:29On passe sur un ratio 90% français, 10% étrangers.
19:33Et donc, on savait, sur un phénomène bien connu,
19:35c'est que, en gros, si vous êtes amoureux de Paris,
19:38et vous voulez visiter avec votre compagne, votre famille, Paris, etc.,
19:42vous ne venez pas au moment des JO.
19:44Donc, il y a une sorte de décalage.
19:45Ce qu'on est certain, c'est que l'empreinte médiatique de ces JO est exceptionnelle.
19:51Et on le voit aujourd'hui encore avec la ferveur autour des Jeux Paralympiques.
19:54Et tous les professionnels du tourisme sont convaincus
19:57qu'on va se rattraper x100 dans les mois et années qui viennent.
20:02La baisse, elle a été de combien cet été ? Elle a été chiffrée ou pas ?
20:05Il faut attendre le bilan final.
20:07Surtout que, comme vous l'évoquez, il y a des différences très notables
20:09entre les acteurs qui étaient en proximité des sites qu'on cartonnait
20:12et ceux qui étaient un peu plus loin.
20:14Il faudra faire le bilan.
20:15Et je redis que nous, on a toujours été attentifs à ça,
20:18notamment que les commerçants qui auraient pu avoir des impacts négatifs,
20:22qu'ils puissent être accompagnés financièrement.
20:24Ils seront accompagnés financièrement ?
20:26Ils seront accompagnés.
20:27Il y a une commission d'anonymisation qui sera mise en place en 2025.
20:30Je le redis, pour les situations les plus urgentes,
20:32je me suis organisé avec le préfet, avec le délégué interministériel,
20:36la présidente de la Chambre de Commerce et d'Industrie,
20:38pour faire en sorte qu'ils puissent faire appel aussi à des procédures d'urgence
20:41pour ceux qui ont été le plus durement touchés,
20:43ce qui a parfois pour certains d'entre eux un effet cumulé,
20:45post-Covid et Jeux Olympiques et Paralympiques.
20:48Mais au global, je crois que chacun sait que c'était une belle aventure collective.
20:52On n'en a finalement pas si souvent.
20:55Et voilà, on va essayer de persévérer dans cet esprit plus collectif.
20:59Merci beaucoup Emmanuel Grégoire d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
21:03Patrick Roger sera avec vous juste après les informations.
21:07Il est 8h57.

Recommandée