Avec Jean-Pierre Mercier, délégué Sud Stellantis et Lionel Roques, chef d'entreprise et auteur de "Laissez-nous bosser" (éd. de l'Observatoire)
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Il est 9h34, nous allons revenir sur une information qui a un peu défrayé la chronique,
00:20 le salaire de Carlos Tavares.
00:22 Carlos Tavares est le patron du groupe Stellantis.
00:25 Je rappelle que le groupe Stellantis est un groupe qui regroupe,
00:31 oui, c'est le cas de le dire, de très nombreuses marques dans l'automobile.
00:35 Peugeot, Citroën bien sûr, mais aussi Fiat, Dodge, Opel et tant d'autres.
00:39 Je crois que c'est 14 marques en tout, le groupe Stellantis.
00:43 Carlos Tavares est le patron, chiffre bénéfice record, 18,6 milliards, 600 millions,
00:52 donc pour 2023 en hausse de 11% sur un an,
00:56 chiffre d'affaires s'approche de 190 milliards d'euros,
00:59 donc le groupe se porte bien, marche bien.
01:02 Là, on va s'en réjouir, évidemment,
01:05 pour parler de la rémunération de Carlos Tavares.
01:09 Carlos Tavares touchera au titre de l'année 2023, pas tout de suite,
01:14 nous allons essayer d'entrer dans le détail.
01:16 En tout, un peu plus de 36 millions d'euros, c'est énorme, évidemment.
01:21 Ça fait grincer quelques dents, les actionnaires ont voté cette rémunération à 70%,
01:29 même si le vote et l'avis des actionnaires restent purement consultatifs,
01:33 c'est important quand même de le souligner.
01:36 Pour en parler, est-ce indécent ou pas, nous posons la question,
01:39 et bien pour en parler, Jean-Pierre Mercier qui est délégué sud à Stellantis, bonjour.
01:43 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
01:45 Et Lionel Roque qui est chef d'entreprise et auteur de "Laissez-nous bosser"
01:49 aux éditions de l'Observatoire, bonjour.
01:51 - Bonjour. - Lionel Roque, je rappelle que vous êtes président fondateur de Franco-Européen,
01:54 c'est un groupe indépendant franco-européen,
01:58 groupe indépendant et familial exerçant dans l'événementiel, la communication, la production de fiction.
02:04 - Et la restauration. - Et la restauration, bien.
02:06 - Et la restauration aussi. - Bien.
02:08 - Alors, je vais commencer avec vous Jean-Pierre Mercier, indécent ?
02:13 - Révoltant. - Révoltant pour vous ?
02:16 - Révoltant et que rend 36,5 millions pour vos auditeurs qui nous écoutent,
02:22 on va transformer ça en jours, ça fait 100 000 euros net, tout rond, 100 000 euros par jour,
02:28 samedi, dimanche, jour, férié, compris.
02:30 - C'est un peu plus qu'Mbappé. - Oui.
02:33 - Non, c'est moins, moins ? - C'est moins.
02:36 - Ah bon d'accord. - La différence c'est que Mbappé, lui,
02:40 il ne ferme aucune usine, il licencie personne, il n'écrase personne,
02:46 mais il faut se poser la question,
02:48 quelles sont dans la société les personnes qui sont suffisamment riches pour pouvoir se payer
02:53 un PDG à 100 000 euros par jour ?
02:55 Vous avez derrière, essentiellement, la famille Peugeot, la famille Agneri,
03:00 les principaux actionnaires qui, collectivement, ont gagné pour l'année 2023,
03:06 18,3 millions d'euros par jour.
03:09 Et c'est ces gens-là, qui par la bouche de Carlos Tavares,
03:14 nous font dire, à nous, les ouvriers, les techniciens, les cadres, les ingénieurs,
03:19 qu'on coûte trop cher.
03:20 Moi, 28 ans de maison, je touche 1800 euros net par mois, pas par jour, par mois.
03:26 Voilà, ça c'est mon salaire.
03:28 - Est-ce que, voilà, c'est votre salaire,
03:32 est-ce qu'il y a une participation, un intéressement chez Stellantis ?
03:35 Parce que les résultats sont quand même très bons,
03:38 j'espère que les résultats sont partagés.
03:40 - Oui, ils ont la prime d'intéressement abaissée.
03:43 Par rapport à l'année dernière, le groupe a augmenté de 2 milliards,
03:47 2 milliards supplémentaires, ils sont passés de 16 à 18 milliards de bénéfices,
03:51 de résultats nets, et nous, on a baissé de 200 euros.
03:54 Alors vous allez me dire, oui, mais c'est quoi la prime ?
03:56 C'est, en net, prime net pour 100% de présence,
03:59 c'est-à-dire pas un jour d'arrêt maladie, ni rien du tout,
04:01 c'est 3700, 3800 euros nets.
04:05 Mais c'est un piège, la prime d'intéressement,
04:09 je me permets juste 30 secondes,
04:11 pourquoi ? Parce qu'on ne cotise pas là-dessus,
04:13 ça ne va pas rentrer dans le calcul de notre future pension de retraite.
04:16 Par contre, Bruno Le Maire ne nous oublie pas,
04:18 il faut le déclarer aux impôts,
04:20 mais pour nous, c'est un peu comme du black,
04:22 c'est un peu comme du black, si vous voulez.
04:24 Et une fois versé, je vous assure,
04:26 vu l'augmentation des prix,
04:28 vu nos salaires qui sont extrêmement bas,
04:30 encore, moi j'ai 28 ans de maison,
04:32 il y a des intérimaires, des jeunes, ou des jeunes embauchés,
04:34 ils sont à 1300 euros.
04:36 Quand on a des semaines de chômage,
04:38 il y a des intérimaires qui sont en dessous des 1000 euros,
04:41 et ils sont sur chaîne,
04:42 ils vissent les boulons à pleine cadence.
04:45 Et nous, ce qu'il nous faut,
04:47 c'est des augmentations de salaire,
04:49 pour pouvoir consommer, pour pouvoir vivre,
04:51 pour pouvoir payer nos crédits, etc.
04:53 - En fait, vous n'êtes pas très choqué par le montant du salaire,
04:57 à condition que ça soit mieux réparti.
05:00 - Si vous voulez, cette polémique annuelle,
05:02 cette polémique annuelle sur le salaire du PDG,
05:05 ça cache deux choses.
05:06 Ça cache, un, la fortune colossale
05:08 qui a accumulé au niveau des actionnaires,
05:12 et ça cache la misère salariale au niveau des travailleurs.
05:15 - Alors, que répondez-vous à ce plaidoyer, cette accusation ?
05:21 - Alors, je ne sais pas...
05:23 - Lionel Roque.
05:24 - Je ne sais pas si c'est un plaidoyer...
05:26 - C'est un plaidoyer, dans tous les cas, pour les salariés.
05:29 - Évidemment, et qu'on a un énorme problème,
05:33 je l'écris dans le livre,
05:34 c'est que nos salariés ne gagnent pas assez,
05:36 et nous coûtent trop cher.
05:38 Là où on ne sera peut-être pas tout à fait d'accord,
05:41 et pourtant je pense qu'on devrait arriver à être d'accord,
05:44 c'est qu'on a un énorme problème de charge salariale
05:46 et de cotisation patronale.
05:47 Maintenant, revenons sur M. Tavarez.
05:50 M. Tavarez, on a eu ce débat l'année dernière,
05:53 et peut-être même l'année d'avant.
05:54 L'année dernière, c'était 25 millions,
05:56 tout le monde a dit que c'était un scandale,
05:58 Bruno Le Maire a dit "c'est pas possible",
06:02 Emmanuel Macron a dit "c'est pas possible",
06:04 bilan cette année, c'est 35 millions.
06:07 Ça prouve que Stellantis est devenue
06:11 une entreprise dont je parle apatride.
06:14 Vous aviez un fleuron de la France
06:17 qui était Peugeot-Citroën.
06:19 Vous aviez à côté un fleuron de l'industrie italienne
06:22 qui était Fiat.
06:23 Quand ils fusionnent, il faudrait se poser la question
06:27 pourquoi ça n'est plus une entreprise
06:29 dont le siège est à Paris ou à Milan,
06:31 mais au siège est au Pays-Bas.
06:33 - Oui, je me posais la question.
06:36 - Et pourquoi ?
06:36 Parce que doucement, à force de 40 ans
06:40 de démagogie électorale,
06:41 où on met toujours plus de charges,
06:43 toujours plus de contraintes,
06:45 le tout dans une Europe et un monde ouvert,
06:48 on amène doucement nos entreprises
06:50 à aller ailleurs.
06:53 Et donc, Carlos Tavarez d'ailleurs,
06:56 nous l'a fait comprendre très clairement.
06:58 On peut être d'accord ou pas d'accord
07:00 sur sa rémunération, il s'en fiche.
07:03 Il nous l'a dit d'ailleurs.
07:04 - Oui, il l'a dit d'ailleurs.
07:05 - Il l'a dit bien.
07:06 - Allez, faites une loi.
07:07 - Il a dit...
07:08 - Faites voter une loi et je l'appliquerai.
07:10 - Il a dit "faites une loi"
07:11 et ce qui est assez rigolo,
07:12 c'est que de toute façon, il ne l'appliquera pas.
07:14 Puisque s'il y a une loi française,
07:16 et alors évidemment, la gauche s'est précipitée
07:19 dans ce piège en disant "bah oui, c'est très bien,
07:21 on va faire une loi".
07:22 - Déposée.
07:23 D'ailleurs, LFI a déposé une proposition de loi.
07:27 - Et c'est sûr, continuons à emmerder
07:29 les quelques-uns qui continuent à investir en France
07:33 avec le siège social en France.
07:35 Faisons une loi qui va les emmerder eux
07:37 et qui en aucun cas ne concernera Stellantis
07:39 et M. Tavarez.
07:41 Il faut se poser maintenant la question,
07:43 comment on fait pour que nos grands groupes français
07:45 aient envie d'investir en France
07:47 parce qu'on en a besoin ?
07:49 Et je pense qu'avec M. Mercier,
07:53 évidemment qu'il faut que les ouvriers
07:56 et les employés de Stellantis gagnent plus.
08:00 Ok, mais concrètement, comment ça se fait ?
08:02 Et il faut que nos groupes français investissent en France.
08:08 Emmanuel Macron et Bruno Le Maire
08:10 chaque fois disent "regardez, c'est fabuleux,
08:12 les groupes étrangers investissent en France".
08:15 Ils oublient chaque fois de donner l'autre chiffre,
08:17 c'est-à-dire que les groupes français
08:18 investissent deux fois plus à l'étranger.
08:21 Donc, redonnons envie.
08:23 Au groupe français d'investir en France.
08:26 On en a impérativement besoin.
08:27 Aujourd'hui, Stellantis...
08:28 Aujourd'hui...
08:30 Parce que vous connaissez mieux que nous Stellantis,
08:33 Jean-Pierre Mercier.
08:34 Il y a combien d'usines en France ?
08:36 Que ça représente la fabrication en France
08:39 chez Stellantis et la fabrication à l'étranger ?
08:41 Est-ce qu'il y a eu une relocalisation ?
08:43 Aujourd'hui en France, c'est quoi ?
08:45 C'est peut-être 700, 800 000 véhicules
08:47 qui sont produits en France.
08:48 Évidemment que ça a baissé, ça a chuté.
08:51 Carlos Tavares prend prétexte,
08:53 comme tous les patrons de l'automobile du monde entier,
08:56 de la fameuse transition énergétique,
08:59 le passage à l'électrique pour fermer les usines,
09:02 pour licencier à tour de bras.
09:05 Mais est-ce que des usines Stellantis sont fermées en France ?
09:08 Est-ce qu'il y a eu des licenciements ?
09:10 Oui, il y en a une à Douvrin, dans le nord de la France,
09:13 qui fabrique des moteurs thermiques,
09:14 qui en passent d'être fermées.
09:16 Une deuxième, l'usine de Metz-Borny,
09:19 qui fabrique des boîtes de vitesse,
09:20 qui en passent d'être fermées.
09:21 - Et d'autres vont être ouvertes avec la transition ?
09:24 Parce que ce que je remarquais...
09:26 - Je vais vous répondre.
09:28 Douvrin, fabrication de moteurs thermiques,
09:31 c'était 1 500, 2 000 salariés.
09:35 Il y a une usine ACC, de fabrication de batteries,
09:38 hyper subventionnée par l'Europe,
09:42 l'État allemand et l'État français,
09:45 500 salariés.
09:47 Faites la différence ou faites le delta,
09:49 on en crève de cette transition énergétique.
09:55 En plus, on ne sait même pas si au bout du compte,
09:57 au niveau de la technologie, ça va marcher.
10:00 - Non, alors j'ai juste une petite parenthèse.
10:02 Il a dit, Tavares, il a changé,
10:05 parce qu'il était contre les fameuses dates de 2035,
10:08 la fin des moteurs thermiques.
10:10 Il était contre et aujourd'hui il est à fond.
10:11 Il dit, j'ai vu sa déclaration dans les Échos, je crois, ce matin,
10:14 il faut absolument aller à fond vers l'électrique.
10:17 Et Stéphane Tissiera sur l'électrique.
10:19 - Mais parce qu'ils sont pris,
10:20 alors ce n'est pas tout à fait ça qu'il a dit,
10:22 mais parce qu'ils sont pris dans la course infernale.
10:24 C'est que personne ne veut rater le métro de l'électrique
10:28 si jamais ça devait marcher.
10:29 Ce qui dit...
10:30 - Mais ça peut être créateur d'emploi l'électrique.
10:32 - Mais pas quand vous êtes un patron.
10:36 Parce que quand vous êtes un patron comme Carlos Tavares,
10:38 j'ai absolument rien contre lui.
10:40 C'est politiquement que je suis en désaccord.
10:42 C'est qu'il a une feuille de route qui est dictée
10:44 par la famille Peugeot et la famille Agnelli,
10:46 "je veux 13, 14, 15% de rentabilité, débrouille-toi".
10:50 Et bien il se débrouille.
10:52 Et entre autres, vous savez,
10:53 il nous présente l'automobile chinoise
10:56 comme l'ennemi, l'adversaire.
10:58 Qu'est-ce qu'il fait, Carlos Tavares ?
11:00 Il va prendre 20% d'un constructeur automobile,
11:05 l'Hypemotor,
11:06 il fait construire en Chine des automobiles en kit,
11:10 qui font passer, qui fait passer en Europe,
11:14 vu que ce ne sont pas des voitures qui sont fabriquées,
11:17 elles sont en kit, donc il n'a pas les taxes douanières,
11:19 il les fait remonter dans une usine Fiat en Pologne.
11:22 Dans une usine Fiat en Pologne,
11:24 il va inonder l'Europe de ces voitures chinoises.
11:29 Et après il nous dit, à nous, ouvriers en France,
11:32 l'ennemi, c'est quand même les Chinois,
11:34 il faut que vous, vous serriez la ceinture
11:36 parce que vous me coûtez trop cher.
11:38 C'est ça la politique de Tavares.
11:40 Et juste par rapport à la nationalité du groupe,
11:43 ce fleuron français,
11:45 quand vous critiquez que maintenant c'est aux Pays-Bas
11:48 et que PSA est passé à l'international,
11:51 mais vous critiquez le capitalisme,
11:53 vous critiquez le fonctionnement du capitalisme.
11:55 Pour survivre dans cette guerre économique que se livrent
11:58 les constructeurs automobiles à travers le monde,
12:00 oui, ils sont en guerre entre eux,
12:02 et pour faire cette guerre entre eux,
12:04 ils nous font une guerre sociale,
12:06 de plus en plus profonde.
12:08 - C'est pas ça, c'est que clairement,
12:10 par démagogie depuis 40 ans,
12:12 on met toutes les charges sur le travail,
12:16 c'est-à-dire que tout notre modèle social
12:18 est financé en grande partie par le travail.
12:20 C'est évidemment une folie,
12:23 il faudra le faire, je propose dans le livre,
12:25 une taxe sur le chiffre d'affaires
12:27 qui ne soit pas impactée que les entreprises
12:29 qui embauchent en France.
12:31 - Donc des taxes sur le capital ?
12:33 - Non, non, sur le chiffre d'affaires.
12:35 C'est-à-dire que, en échange,
12:37 d'une baisse drastique
12:39 sur les charges salariales pour que les salariés
12:41 gagnent plus, et sur les cotisations patronales...
12:43 - Mais on ne gagne pas plus !
12:45 - Attendez, attendez, attendez !
12:47 Je suis obligé d'observer une petite pub,
12:49 mais vous allez pouvoir continuer à échanger.
12:51 A tout de suite.
12:53 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
12:55 Rendez-vous sur verissure.fr
12:57 pour votre demande de vie gratuite.
12:59 Vérissure présente...
13:01 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
13:03 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
13:05 - Rémunération de Carlos Tavares,
13:07 36 millions d'euros en 2023,
13:09 en hausse de 56%
13:11 sur un an. Est-ce indécent ou pas ?
13:13 Nous en parlons avec nos deux invités,
13:15 Jean-Pierre Mercier et délégué sud, Stellantis.
13:17 Je rappelle que Carlos Tavares
13:19 est le patron de Stellantis, et Lionel Roque,
13:21 chef d'entreprise et auteur de
13:23 "Laissez-nous bosser" aux éditions de l'Observatoire.
13:25 Vous étiez en plein débat,
13:27 lorsque je vous ai interrompu.
13:29 Lionel Roque,
13:31 taxe sur le chiffre d'affaires ?
13:33 - Oui, alors...
13:35 - Expliquez-moi.
13:37 - Je voudrais rectifier un point.
13:39 - Allez-y.
13:41 - Vous expliquez chaque fois que c'est pour
13:43 enrichir la famille Agnelli, la famille Peugeot.
13:45 Non, non. Si seulement
13:47 la famille Agnelli et la famille Peugeot
13:49 avaient 100% du capital, ça serait plus facile
13:51 de discuter avec eux.
13:53 C'est surtout les fonds de pension
13:55 étrangers qui sont actionnaires majoritaires
13:57 de Stellantis.
13:59 - Oui, ça c'est vrai.
14:01 - Quand vous prenez la part de la famille Peugeot,
14:03 la part de la famille Agnelli, plus un peu de l'Etat français,
14:05 ça fait moins de 40%.
14:07 Or, le problème,
14:09 c'est que, comme beaucoup de nos entreprises
14:11 du 440,
14:13 elles appartiennent à des fonds de pension étrangers.
14:15 D'où la rémunération, d'ailleurs,
14:17 de M. Tavares, parce qu'on est sur les règles
14:19 internationales.
14:21 Donc il faut, et ça c'est une grosse erreur
14:23 qu'ont fait les syndicalistes, c'est-à-dire de condamner
14:25 le capitalisme familial.
14:27 Je vous promets que
14:29 tout le monde serait beaucoup plus à l'écoute
14:31 chez Stellantis,
14:33 s'il y avait la moitié Peugeot, la moitié Agnelli.
14:35 Maintenant,
14:37 sur la taxe,
14:39 sur le chiffre d'affaires,
14:41 je répète quelque chose,
14:43 mais c'est une évidence qu'il va falloir
14:45 arriver à transférer
14:47 les cotisations sociales et les
14:49 cotisations patronales et les charges
14:51 salariales sur un autre poste.
14:53 On ne peut pas avoir
14:55 ce dialogue
14:57 impossible
14:59 entre des salariés qui, effectivement,
15:01 ne touchent pas beaucoup et un coût
15:03 patronal pour les patrons qui est important.
15:05 Vous disiez que vous gagnez combien ?
15:07 1800 euros net, c'est ça ?
15:09 Regardez votre fiche de salaire et vous allez
15:11 vous apercevoir que ça ne fait pas 1800 euros net.
15:13 Et donc, il faut que vous
15:15 gagniez plus, mais ça ne peut pas
15:17 coûter encore plus
15:19 cher. Et donc, il faut
15:21 un transfert à un moment.
15:23 Alors, les syndicats sont comptables,
15:25 donc patronat d'ailleurs, tout ça parce que
15:27 ils gèrent les caisses,
15:29 mais ce
15:31 sujet est impossible,
15:33 c'est impossible de continuer là-dessus parce
15:35 que chaque fois, ça va être
15:37 les entreprises qui ont des salariés en France
15:39 qui sont pénalisés et ce sont nos salariés
15:41 qui vont être pénalisés. Donc, le coût du
15:43 modèle social doit être financé autrement.
15:45 Je propose une taxe sur le chiffre
15:47 d'affaires, mais c'est juste une proposition. Mon boulot,
15:49 c'est de faire un constat et de dire
15:51 ça ne fonctionne pas. Et ça ne fonctionne
15:53 pas parce que je le vis
15:55 dans mes pays. - C'est une taxe sur le chiffre d'affaires, c'est-à-dire ?
15:57 - C'est-à-dire que s'il y a une taxe
15:59 non récupérable,
16:01 contrairement au système de la TVA,
16:03 de 2 ou 3%,
16:05 que tout le monde paie sur tous
16:07 les chiffres d'affaires. Alors, ça a un
16:09 avantage énorme, c'est que les entreprises
16:11 qui ont... - Plus on paie de chiffre d'affaires et plus on paie
16:13 de taxes, oui, c'est sûr. - Voilà, sauf
16:15 que les Chinois qui vont aller vendre
16:17 des entreprises faites en Chine,
16:19 sur lesquelles ils vont avoir 100 salariés
16:21 en France,
16:23 aujourd'hui, ils ne financent pas notre
16:25 modèle social. Ils en profitent parce qu'ils
16:27 vendent des entreprises, ils vendent des voitures
16:29 en France, mais ils ne financent pas.
16:31 Et donc, ce choix-là,
16:33 je pense qu'il faut
16:35 qu'il soit fait. Après,
16:37 techniquement, on va m'expliquer, oui, c'est pas possible tout,
16:39 mais juste le constat,
16:41 alors ça, il faudra
16:43 forcément y arriver, on ne peut plus
16:45 continuer à faire peser...
16:47 à faire financer notre modèle
16:49 social sur les salariés.
16:51 - Uniquement sur les salariés.
16:53 - Oui, moi, je suis toujours
16:55 admiratif, pourtant, vous n'êtes
16:57 pas un gros patron comme
16:59 la famille Peugeot, vous êtes un... - Non, patron de
17:01 PME. - Vous êtes un patron de PME,
17:03 mais il y a une espèce de
17:05 solidarité de classe,
17:07 où le salaire,
17:09 le salaire d'un ouvrier,
17:11 le salaire d'un travailleur, c'est un sujet
17:13 tabou. Voilà, ça, c'est quelque chose
17:15 qu'on essaye de mettre
17:17 au rencard, aux oubliettes, à la carte, mais il ne faut
17:19 pas en parler. Et on essaye
17:21 de trouver des artifices,
17:23 qui va dans le sens
17:25 des patrons, pour dire,
17:27 alors, un, ce ne sont pas des charges, c'est des
17:29 cotisations sociales, et ces cotisations
17:31 sociales nous permettent à nous,
17:33 travailleurs, de pouvoir nous
17:35 soigner à l'hôpital public de moins en moins
17:37 bien, nous permettent d'envoyer
17:39 nos gamins à l'école publique,
17:41 qui se délabrent aussi de plus
17:43 en plus, permet les transports publics,
17:45 etc., d'aller bénéficier,
17:47 parce qu'on n'a pas les moyens
17:49 de se payer une clinique privée à Neuilly-sur-Seine,
17:51 on n'a pas les moyens de se
17:53 payer une école
17:55 l'école Stagislas de l'autre
17:57 ministre, etc. - J'ai dit le contraire,
17:59 j'ai pas dit qu'il fallait, j'ai dit que, justement,
18:01 il fallait le financer autrement,
18:03 il fallait le financer autrement. - Mais parce que,
18:05 vous connaissez la comptabilité, si
18:07 les patrons payent de moins en moins
18:09 de cotisations sociales,
18:11 ça fait que... - Est-ce qu'ils augmenteront
18:13 les salaires ? - Comment ?
18:15 - Est-ce qu'ils augmenteront les salaires ?
18:17 - Comment on les finance ? - Pourquoi les 1,5%
18:19 ou les 2% de taxes sur le
18:21 chiffre d'affaires ? C'est bien pour ça.
18:23 Je suis pas un ultra-libéral qui dira
18:25 "Bah tiens, il faut baisser les cotisations patronales,
18:27 il faut que les salariés
18:29 d'ailleurs gagnent
18:31 toujours moins dans un espèce de capitalisme
18:33 que d'ailleurs
18:35 un des conseillers
18:37 d'Emmanuel Macron, Marc Ferracci,
18:39 promeut, c'est-à-dire
18:41 qu'il explique que le salarié doit se
18:43 vendre d'entreprise en entreprise,
18:45 toujours plus cher,
18:47 c'est pas du tout, je ne suis pas un ultra-libéral,
18:49 je dis juste qu'on ne pourra pas
18:51 continuer à pénaliser les entreprises
18:53 et les salariés, d'ailleurs, qui travaillent
18:55 en France. Est-ce que vous trouvez que...
18:57 - Ecoutez, tout juste, juste là,
18:59 on parle de la dette publique,
19:01 ils nous ont sorti la dette publique, il faut trouver
19:03 de l'argent, etc. Le MEDEF
19:05 dit "Nous on donnera pas un seul centime".
19:07 - Mais je m'en fous, je ne suis pas le MEDEF.
19:09 - Je vous réponds, je ne vous ai pas dit "A vous".
19:11 Encore une fois, je pense
19:13 que les PME, les patrons de PME,
19:15 ils sont écrasés par les gros.
19:17 Et du coup, je sais de quoi je cause,
19:19 quand Stellantis écrase
19:21 tous les sous-traitants automobiles, tous les fournisseurs
19:23 automobiles, ils ont le droit
19:25 de vie et de mort sociale, non seulement
19:27 sur l'ensemble des travailleurs, mais y compris sur les
19:29 petits patrons. C'est ce système qu'il faut renverser.
19:31 - Messieurs, merci. Je suis obligé
19:33 de vous interrompre. Merci d'être
19:35 venu nous voir ce matin.
19:37 - Je vais vous offrir à monsieur mon livre.
19:39 - Allez, laissez-nous bosser.
19:41 L'édition de l'Observatoire, Lionel Roch.
19:43 - Bah, moi tiens.
19:45 - Vous allez offrir votre livre à Jean-Pierre Mercier.
19:47 Merci beaucoup. Merci. - Merci à vous.
19:49 - Tout de suite, Sud Radio Média, Valéry Expergine-Gansman,
19:51 Rochois Vermeer, Mathieu, journaliste
19:53 de Canal+ bien sûr.
19:55 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
19:59 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
20:01 - Avec Vérissure, le numéro 1
20:03 des alarmes en France. Rendez-vous
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