Avec Jean-Michel Verne, journaliste et auteur du livre "Les nouveaux mystères de Marseille" (Éditions Robert Laffont) et Bruno Pomart, président du think tank "initiative sécurité intérieure" et ex-instructeur opérationnel au RAID
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite. Vérissure présente...
00:07 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Bien, nous allons parler de la lutte contre les trafics de stupéfiants avec nos deux invités.
00:18 Bruno Pommard, président du think tank Initiative Sécurité Intérieure, ex-instructeur opérationnel au RED,
00:25 qui publie "Quartier non prioritaire de la politique de la ville", et puis Jean-Michel Verne,
00:30 Jean-Michel Verne est journaliste, auteur du livre "Les nouveaux mystères de Marseille", aux éditions Robert Laffont,
00:36 et vous donnez la parole aussi à onze magistrats qui sortent du silence et qui s'expriment librement sur les difficultés,
00:45 des difficultés rencontrées justement pour lutter contre ces trafics de stupéfiants.
00:49 Alors, d'abord, Marseille, on a beaucoup parlé de Marseille cette semaine, je ne vais pas revenir sur cette descente à Marseille.
00:56 Ce qui m'intéresse c'est, en France, il y a Marseille, mais il n'y a pas que Marseille, il y a d'autres cités, d'autres villes,
01:03 dont on ne parle pas, Dijon, Besançon, Amiens, et tant d'autres villes qui sont concernées par les trafics de stupéfiants.
01:10 D'où vient la drogue ? Elle passe par les ports ou par la route, essentiellement.
01:16 - Alors, si je vous dis "Manta", ça vous dit quelque chose ?
01:20 - Manta, Manta, une mer, moi je connais la mer Manta !
01:23 - Manta, c'est un port en Équateur qui est l'un des principaux lieux de passage des containers de cames qui arrivent ici, en Europe.
01:32 La cocaïne produite en Colombie et au Pérou passe aujourd'hui par ces ports de l'Équateur,
01:39 qui arrivent ensuite, les portes containers arrivent dans les ports européens, notamment au Havre et surtout Rotterdam, Anvers.
01:48 On estime que la quantité de cocaïne qui, chaque année, passe par le port d'Anvers, c'est 60 milliards d'euros.
01:59 - 60 milliards d'euros de cocaïne, chaque année, dans le port d'Anvers ?
02:05 - Mais il n'est pas possible de les contrôler, Bruno Pomart, ces ports ?
02:09 - Non, la problématique de notre pays, si on fait un peu de géographie, c'est qu'on a compris qu'on était entouré de la Méditerranée, de l'Atlantique, du Nord, etc.
02:16 Donc là, déjà, c'est d'une complexité. C'est impossible, d'abord.
02:19 Pourquoi, malgré le travail que font les douaniers, il ne faut pas oublier ça,
02:22 mais il y a 1 ou 2% des containers qui peuvent être réellement contrôlés. Pourquoi ?
02:26 Parce qu'il y a des milliers, Jean-Jacques, de containers qui arrivent tous les jours sur ces ports-là.
02:30 - Donc on ne les contrôle pas tous ?
02:32 - Non. Si on a du renseignement, et c'est là le plus intéressant, c'est que s'il y a du renseignement avec Interpol,
02:37 avec tous les dispositifs, l'OFAS, etc., du vrai renseignement, là on arrive à faire des gros coûts,
02:41 comme on l'a vu il y a peu de temps, hier encore 3 tonnes et demie, il y a 15 jours 7 tonnes, on arrive à coïncer, évidemment, des tonnages.
02:48 - Quand il n'y a pas des douaniers, complices.
02:50 - Oui, j'ose espérer qu'il n'y en a pas beaucoup.
02:52 - Je dirais qu'il n'y en a pas beaucoup, mais ça existe.
02:54 - Ça peut arriver, non.
02:55 - Ça peut exister à Anvers, à Rotterdam, ou à Marseille.
02:57 - Sur le port de Marseille, vous avez une affaire emblématique, c'est la saisie en 2020 de 3 tonnes de cocaïne.
03:04 En fait, ce n'est pas 3 tonnes de cocaïne, c'est 3 tonnes de farine, parce que le container avait été contrôlé par la police italienne,
03:11 on avait remplacé la cam' par de la farine.
03:13 Et donc on a suivi, évidemment, la filière pour arrêter les trafiquants, ces mitraillés à empart,
03:18 et on voit très bien que le container passe par le port de Marseille, dans une célèbre société d'acogné,
03:25 où on voit clairement tout ça surveillé par la police,
03:29 on voit un transvasement d'un container dans l'autre, tout ça se fait au nez à la barbe de tout le monde,
03:34 le transiteur fait ressortir le container de drogue, de fausse drogue évidemment, mais de drogue quand même,
03:41 et on voit très bien que c'est une passoire.
03:43 Et cette même société d'aconnage, on la retrouve dans les années 90, dans un dossier qui impliquait le camoriste Michel Heitzad.
03:52 Donc on voit très bien qu'il y a une continuité, et que le port de Marseille reste un lieu de trafic,
03:59 et une plaque tournante, peut-être pas autant que le Havre, mais importante.
04:03 - Et pour le cannabis ?
04:05 - Le Maroc, et le rift en particulier, qui nous alimente maximum sur l'Europe, à travers l'Espagne, le Portugal, etc.
04:11 même sur le Portugal d'ailleurs, ça remonte souvent,
04:13 et c'est là où on a eu cet effet récent, sous cette montée de go-fast pendant des décennies.
04:18 Moi, j'ai jamais connu autant de mes copains policiers du RAID faire de go-fast depuis une dizaine d'années,
04:24 le GIGN également.
04:26 Donc on envoie des voitures évidemment chargées par centaines de kilos de cams,
04:30 ça monte, on fait en sorte d'en cibler quelques-unes pour que les policiers puissent les intercepter,
04:36 et puis à côté on arrive à faire passer des tournants.
04:38 C'est toute la difficulté du travail des enquêteurs, et c'est pour ça que le travail de fond, encore une fois je reviens,
04:43 et du renseignement est très important pour pouvoir essayer de casser ces réseaux.
04:47 Mais c'est pas simple, c'est des années de travail.
04:49 - Et des réseaux ? On parle beaucoup de cet affrontement à Marseille entre le réseau Yoda et le réseau des Z-Mafias, mais c'est quoi ?
04:59 - Alors si vous voulez, il y a plusieurs périodes.
05:02 Ces dernières années, dominez, les Comoriens, par exemple du clan Hamada, qui était opposé à d'autres,
05:11 et tous ces gens-là, aujourd'hui, sont un peu sur le retour, on va dire, et vous avez de nouveaux cartels qui se sont composés.
05:20 Alors, la Z-Mafia, ça s'est formé, Yoda, Z-Mafia, autour d'un conflit sur une cité stratégique, et celle-là, paternelle.
05:29 La paternelle est située près de l'autoroute, près du marché international, et c'est une cité où les gens venus de tout le département...
05:36 - C'est pratique. - C'est très pratique.
05:38 - Et donc, ils se sont affrontés là ? - Voilà, c'est à partir de là que se sont formés deux cartels.
05:43 Alors d'un côté, on a des Z, des Z algériens, évidemment, mais il y a quand même un gitant au milieu.
05:49 - Ah, il y a des gitans. Algériens et gitans. - Et de l'autre côté, c'est plutôt des blacks, avec les nouveaux Comoriens, je dirais.
05:56 - Oui, et beaucoup de jeunes. - Et d'autres gitans.
05:59 Vous voyez, il y a une sorte de mixité ethnique dans ces affaires de drogue qui est très étrange.
06:07 Donc on a ces deux équipes, et ensuite vous avez l'équipe de Campagne-Nivec.
06:11 Là, c'est Blas, Jean-Anthony Blas, qui a été arrêté, le chef a été arrêté en Espagne récemment.
06:17 Et puis, vous avez Mimmo et vous avez Cla Castellane, qui est un peu à part avec Mimmo, qui seraient alliés à la DZ de mafia.
06:25 Voilà, je vous ai fait le panel. - Mimmo, c'est quoi ? C'est de quelle origine ?
06:28 - Il est algérien. - Il est algérien, lui.
06:31 - Il est d'où la tête de liste au Maroc ? - Il s'est...
06:34 - Il s'est sérieux. - Oui, il s'est sérieux, mais le problème, c'est qu'en prison, il continue business.
06:39 - Il y a eu une évolution. J'entends qu'il y a eu une évolution, parce que c'est cent ans de grand banditisme marseillais qu'on regarde.
06:46 - Oui, oui. - La France Connection, etc. ça a toujours...
06:49 Alors, les éluqués, si on met les gars... - C'est vrai, on a l'impression d'écourir, mais...
06:52 - Oui, c'est ça, ça existe depuis toujours. Le changement qu'il y a eu, c'est que beaucoup de jeunes se sont mis dans ce trafic, etc.
06:58 n'ont pas eu peur de désenguer, je dirais, les bandits qui avaient une certaine aura, si on peut appeler ça comme ça.
07:03 Et c'est là où c'est devenu de plus en plus vrai, et on voit cette négation.
07:06 - Attention, il y a des connexions entre les gangs des cités et les mafieux corses.
07:10 - Totalement. - Ça, il faut le savoir. C'est important.
07:12 - Ah bon ? - Oui.
07:13 - Oui, parce que j'allais vous interroger, les corses ne sont pas dans le coup, là ?
07:16 - Bien sûr, et il y a le fils d'un héritier, enfin, le fils d'un des membres de la Brise de Mer,
07:20 qui s'est rendu en 2016 aux obsèques d'Eddy Boussaïd, à Marignane.
07:25 Boussaïd, c'était un des grands fournisseurs des cités marseillaises.
07:29 Il y a des cartels, c'est un prophète, c'est le film "Un prophète".
07:31 Je crois qu'il traduit beaucoup de choses. - Il ne faut rien lâcher.
07:35 - Il ne faut rien lâcher. Justement, on va en parler, il ne faut rien lâcher,
07:38 parce que rien n'est inéluctable.
07:41 On peut arriver quand même à le détruire, à démanteler...
07:46 - Le travail que font actuellement les forces de l'ordre, il faut le saluer quand même,
07:50 parce qu'on a tendance à dire "oui, mais là on a fait un truc XXXXL avec Macron et Dernier".
07:55 En même temps, ça a mis en avant. - En même temps, ça valorise les forces de l'ordre.
08:00 - Oui, totalement. - Au moins, ça mérite.
08:03 - On sait que les forces de l'ordre souffrent et continuent à travailler.
08:06 De la plus petite équipe de stups qu'on rencontre sur Marseille,
08:09 et qui travaille jour et nuit, en passant par l'OFAS, en passant par l'EGIR,
08:12 le fameux groupement interministériel de recherche, qui a fait un travail intéressant.
08:16 Vous savez ce que c'est ? C'est réunir la police, les finances et la justice.
08:20 C'est une chose importante. Mais ce qu'il y a d'important, je crois là-dessus,
08:23 et je pense qu'on devrait le comprendre d'ici peu,
08:26 puisqu'à Francfort, on a mis en place la fameuse cellule d'anti-blanchiment,
08:30 c'est de voir cette... comment dire... avoir une analyse européenne de ce sujet-là.
08:35 C'est-à-dire mettre en place des dispositifs qui permettent de capter les flux financiers de ces mecs-là.
08:40 Il faut les taper que là-dessus. Rappelez-vous El Capone !
08:42 - Oui, bien sûr. - Je pense qu'il peut en descendre.
08:45 - Mais on y arrive, il y a du travail. - Le problème, c'est les moyens.
08:48 - Le problème, c'est les moyens. - Le problème, c'est les moyens.
08:52 Contrairement à l'Italie, qui dispose d'effectifs et d'outils juridiques très particuliers,
08:58 comme l'association de type Mafia. L'association de type Mafia, ça permet de vous poursuivre,
09:02 de confisquer vos biens par le seul soupçon de votre appartenance à une organisation criminelle.
09:07 Et là, nous, on est dans une autre culture juridique, protectrice, de la liberté, des droits de l'homme...
09:14 - Vive la France ! - Vive la France !
09:16 - On aurait besoin d'un outil, Nicolas Besson, le procureur de Marseille.
09:20 - Vous changez les juges. - Vous changez les juges.
09:23 - Ensuite, il y a une deuxième problématique, c'est la réforme de la police,
09:27 qui est en place depuis le mois de janvier. On a fusionné Sécurité publique et PJ,
09:31 dans un souci d'efficacité, pour maximiser les moyens.
09:35 On a 3 millions de procédures qui dorment, indépendamment des trafics de drogue dans les commissariats.
09:39 Il fallait vider le stock, mais cette réforme, si elle ne fonctionne pas,
09:45 ça peut être très inquiétant à échéance de 3 ou 4 ans.
09:49 - Messieurs, on va observer une petite pause, puis je vais revenir sur la question que je posais au départ.
09:54 Et vous, vous êtes favorable, Bruno Pomard, nécessité d'impliquer l'armée.
09:58 On va en parler dans 2 minutes, vous êtes sur Sud Radio, à tout de suite.
10:02 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
10:05 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
10:08 Vérissure présente...
10:10 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
10:15 - Bruno Pomard, je rappelle que vous êtes président du think-tank Initiative Sécurité Intérieure,
10:19 ex-instructeur opérationnel au RED, et vous dites,
10:22 il est nécessaire d'impliquer l'armée dans la lutte contre les trafics. Comment ?
10:27 - Alors, pourquoi je dis ça ? C'est un peu brutal.
10:30 - Oui, c'est brutal, mais le débat est ouvert.
10:32 - Les états-majors de l'armée, évidemment, ne sont pas favorables.
10:34 - Ils ne sont pas favorables.
10:35 - Comme ils n'étaient pas favorables, d'ailleurs, au plan de Vigipirate, si vous vous souvenez bien.
10:38 Parce qu'en même temps, on n'a pas envie de changer nos missions.
10:41 C'est une chose en soi.
10:42 Mais pourquoi je dis ça ? Parce que ces quartiers-là, pour vraiment bien les connaître,
10:46 et j'expliquais à notre ami Verne tout à l'heure, je suis beaucoup sur les quartiers de Marseille,
10:50 avec des associations, c'est qu'il faut occuper ces quartiers.
10:52 Pourquoi ? Parce que le deal occupe en permanence ces quartiers,
10:55 au même titre que la prostitution et d'autres choses.
10:57 Et je pense qu'il faut se les réapproprier.
10:59 Ce que demandent les gens, qui n'y sont pour rien, dans le trafic,
11:02 demandent à être en sécurité dans ces quartiers.
11:05 Et le fait de pouvoir mettre en permanence des effectifs de police,
11:09 ce n'est pas possible parce qu'on ne les a pas, on a 150 000 policiers,
11:11 on a 100 000 gendarmes, ce n'est pas possible.
11:13 Mais le fait de pouvoir avoir, éventuellement, des équipes mixtes,
11:16 police et militaire, pour quadriller ces quartiers, c'est-à-dire pour occuper la place,
11:21 à partir du moment où on fait ce qu'on a fait, le XXL,
11:25 on a nettoyé, et quatre jours après, les mecs se font venir.
11:28 La nature a horreur du vide, Jean-Jacques.
11:30 Vous le dîtes bien.
11:31 Donc c'est mettre en permanence.
11:33 Il faudrait faire un test, je ne dis pas que ça marchera nécessairement,
11:36 sur certains QRR, de dire, pendant un an ou deux ans, on nettoie.
11:40 Et on reconquête le public.
11:41 Alors on va me dire, si ils ne sont pas là, ils se nettoient ailleurs.
11:44 Mais alors comment agirait l'armée ?
11:46 Faire de la patrouille.
11:48 Patrouiller avec des policiers ou des gendarmes.
11:50 Et on laisse travailler la PJ, qui fait un travail de fond considérable,
11:53 le FAST, toutes les unités d'insérie, la Béry Pente,
11:56 voir l'armée dans les quartiers, ça rassurerait, ça inquièterait les trafiquants.
12:00 Et ça rassurerait surtout la population.
12:02 Ce sentiment d'insécurité, Jean-Jacques.
12:04 Oui, mais il faudrait être en permanence.
12:06 Il faut absolument agir, parce que si on n'agit pas,
12:11 si on laisse les narcos prendre le pouvoir dans ces territoires,
12:16 on va se retrouver dans quelques années, et assez rapidement.
12:20 Comme au Mexique ailleurs.
12:21 Comme au Mexique ou au Brésil, où vous avez les brigades de la mort,
12:24 c'est-à-dire des policiers qui arrivent avec des véhicules blindés
12:28 dans les favelas et qui tirent dans le tas.
12:31 Donc on va se retrouver dans une situation ingérable.
12:34 Il y a un point d'alerte qui est très important,
12:37 c'est ce qui s'est passé en Belgique.
12:40 En Belgique, c'est devenu un narco-état.
12:43 Il a fallu mettre, non seulement sous protection policière,
12:47 mais sous résidence surveillée, le ministre de la Justice belge,
12:50 qui était menacé par la Mocro-mafia.
12:53 Il y a un journaliste qui a été assassiné, Peter De Vries, un Hollandais.
12:56 On a mis les trafiquants, on a mis la scène de l'assassinat en vidéo,
13:02 ils l'ont fait tourner.
13:04 Donc il y a une pression qui est exercée par ces gens-là,
13:07 qui ont un pouvoir financier considérable,
13:09 et on est face à une menace létale.
13:13 Une triple action, pour l'analyse que j'ai,
13:16 et Dieu sait si je suis beaucoup sur les quartiers, sur ces secteurs-là.
13:19 C'est le travail de fonds qui est mené par l'APJ, l'OFAS,
13:22 qui travaille considérablement bien sur les réseaux.
13:25 Donc un travail de fonds, ça veut dire des mois, voire des années, pour travailler ça.
13:28 La sécurisation de ces quartiers, à travers ce que je vous disais,
13:30 patrouille mixte, police et militaire.
13:32 Et le troisième volet, qu'on oublie,
13:34 parce que moi c'est quelque chose auquel je suis attaché,
13:37 c'est le travail de prévention.
13:39 C'est remettre, et ça c'est les élus qui ont une responsabilité,
13:41 de remettre en place de la vie dans ces quartiers.
13:43 À travers les réseaux associatifs, à travers les médiateurs, etc.
13:46 Alors ça travaille, bisounours ce que je vous dis ça,
13:48 là, mais les gens n'attendent que ça.
13:51 Je vous assure que les gens souffrent, ils ne demandent que ça.
13:53 Et à la limite même les trafiquants, ils s'en foutent.
13:55 Mais au moins avoir dû s'occuper, réoccuper le terrain.
13:59 Et c'est ça les trois axes sur lesquels il faut travailler.
14:01 À mon avis on peut avoir des réponses intéressantes sur ce sujet-là.
14:04 - Oui, mais c'est vrai qu'on a un climat de dégradation
14:06 dans ces cités qui est très inquiétant.
14:08 Moi j'ai une amie qui est déléguée médicale,
14:11 qui travaille dans les quartiers nord,
14:13 qui me disait avant, bon, je rentrais dans les cités assez facilement.
14:16 Elle me dit aujourd'hui, je passe la douane.
14:18 Tu vas, qu'est-ce que tu fais, quand tu reviens, tatata.
14:22 - Et s'il y avait des médiateurs etc. ?
14:24 - Ils ont pris le pouvoir dans la cité.
14:27 Et ça c'est quelque chose d'inadmissible.
14:30 Il y a eu aussi un phénomène, je le dis,
14:33 c'est le démantèlement de la BAC Nord.
14:35 L'affaire a fait beaucoup de mal.
14:37 Parce que les BACE, ils étaient au terrain, ils étaient très efficaces.
14:40 On avait la meilleure BAC de France, c'était Marseille.
14:43 Et je crois qu'on paye aussi la facture.
14:45 - Alors, ne partons pas perdants, je le dis encore une fois.
14:49 Je pense que l'intérieur a pris note de tout ça, d'Armanira.
14:53 - Oui, bien sûr.
14:54 - Et tout vert.
14:55 - Et les objectifs supplémentaires, même en PJ, qui sont augmentés.
14:58 On a le CIPDR.
14:59 - Et Magistrat aussi.
15:00 - Exactement.
15:01 - Le magistrat Nicolas Besson, qui est quand même...
15:04 C'est quelqu'un qui a du punch, moi je le connais bien.
15:07 - Le bras armé du ministère intérieur, c'est le comité interministériel de prévention.
15:10 Dans la dernière camp, c'est la radicalisation qui est en train de mettre en place
15:13 un plan supplémentaire pour tout ce qui est, ce que vous disiez tout à l'heure, de prévention.
15:17 Donc le ministère intérieur regarde ces axes-là.
15:19 Et moi je trouve que si on arrive à mener toutes ces batailles de front,
15:22 je pense qu'on peut avoir des résultats.
15:24 - Mais sinon, pour en revenir à l'armée,
15:26 bon, ce sont des soldats professionnels, donc...
15:29 - Oui, oui.
15:30 - On ne va pas leur demander d'effectuer les mêmes missions que les policiers,
15:34 que les policiers quand même.
15:35 - Non, alors vous allez me dire...
15:36 - Il sera en appui.
15:37 - Il sera en appui.
15:38 - Oui.
15:39 - Certains militaires vont vous dire que...
15:40 - Parce que c'est un...
15:41 Attention, hein.
15:42 - Oui.
15:43 - C'est pas le même métier.
15:44 - Oui, mais Jacques, oui.
15:45 - Est-ce que le militaire est formé pour ça ?
15:47 - Il suffit, écoutez, on peut changer les paradigmes, on peut changer les méthodes.
15:52 Il faut évoluer avec la société.
15:54 Vous savez, on a dit la même chose quand on a mis des Bérets verts sur les Champs-Elysées
15:57 avec des fusils d'assaut.
15:58 - Oui.
15:59 - C'est de la prévention.
16:00 Ils ne sont pas en état de guerre.
16:01 Alors, les militaires vous disent "oui, mais le militaire, il est formé pour faire la guerre, pour tuer".
16:05 - Ouais.
16:06 - Excusez-moi, mais bon, ok, je veux dire, les forces spéciales et compagnie.
16:09 On a 205 000 policiers professionnels dans ce pays.
16:12 Je pense que pour des raisons de sécurité, de l'État, de la société de façon générale,
16:16 on peut peut-être revoir certaines missions de nos militaires et les envoyer.
16:20 Il faut faire un test, il faut essayer.
16:21 Tout est possible, encore une fois.
16:23 Mais qu'on arrête de nous dire "oui, mais le militaire, c'est un professionnel, il est là pour tuer".
16:27 - Parce que lorsqu'on dit envoyer des militaires, tout le monde pense à envoyer des militaires.
16:30 On voit des blindés, on voit...
16:32 - C'est ça.
16:33 - C'est ce qu'on voit.
16:34 - Le plan Vigipirate, Jean-Jacques.
16:35 - Vous envoyez tous les jours.
16:36 - Oui.
16:37 - Moi, je pense, je vais employer des termes assez forts, mais il faut nettoyer les cités.
16:41 Et il faut employer, il faut se donner les moyens, il faut rentrer dans les immeubles,
16:45 il faut aller voir les nourrices.
16:47 - On ne va pas transformer la France en Salvador, quand même.
16:49 - Non.
16:50 - On ne va pas arrêter tout le monde.
16:52 - J'ai un jeu au Salvador, ce qui est remarquable.
16:54 - Il y a un héritage qui est Salvador, mais enfin...
16:56 - Mais il y a quand même un travail de terrain à faire.
17:01 - Bien sûr.
17:02 - C'est là où on est dans l'ambiguïté un petit peu.
17:06 En même temps, on est entre victimisation, on oscille beaucoup.
17:11 Et c'est vrai que politiquement, évidemment, le président Macron, c'est en même temps.
17:18 - Donc, un coup à droite, un coup à gauche, un peu de fermeté, un peu de social, il y a tout ça qui est mélangé.
17:25 - Le fait de mettre des militaires en terme d'image, on s'en fout de l'image.
17:28 Moi, c'est la sécurité qui m'importe de nos compatriotes.
17:30 Moi, quand je vais dans les quartiers, je retourne bientôt chez toi, à Marseille, là-bas, aux Égalades et les Flamands.
17:38 Mais les gens dans la rue, dans ces cités, demandent de la sécurité.
17:42 Ces gens-là, il faut les protéger.
17:44 Donc, donnons-nous tous les moyens.
17:46 - Il y a un procureur en France, donc le livre où je fais parler à des magistrats, il y a témoignage d'Omnique Lawrence,
17:51 qui est partie de Marseille avec soulagement, parce qu'elle a passé l'enfer durant ces derniers mois.
17:57 Parce que c'est elle qui a géré, avant Nicolas Besson, cette cascade de règlement de comptes et beaucoup d'affaires.
18:04 Et elle me dit "je n'ai jamais vu une ultra-violence comme à Marseille".
18:09 Et ça, c'est un problème extrêmement...
18:12 - Un gamin de 17 ans est capable de tuer.
18:17 - Oui, bien sûr.
18:18 Et puis tout le comportement, mais même des...
18:21 Il y a eu des assassinats, il y a une dame qui a été tuée dans un parking,
18:25 par un type qui sortait de l'hôpital psy, en fait.
18:28 Il y a quelque chose qui est récurrent à Marseille, cette culture de la violence.
18:34 Paul Lombard, qui était avocat, disait "Marseille est une ville triste, ne l'oublions pas".
18:41 - Mais n'oublions pas, Jean-Jacques, parce que moi j'ai honte de stigmatiser ces quartiers.
18:45 De dire que le trafic c'est 21 000 CDI, comme on dit, qui ne vivent que de ça à fond,
18:50 et 240 000 personnes en France qui en vivent indirectement.
18:53 Ce ne sont pas toutes les cités qui sont gangrénées, ce ne sont pas tous les gens de ces cités.
18:56 Ne stigmatisez pas, c'est important.
18:58 - Oui, je suis d'accord.
18:59 Merci beaucoup à tous les deux.
19:00 Procureur en France, Jean-Michel Verne, chez Robert Laffont,
19:03 et puis Bruno Pommard, quartier non prioritaire de la politique de la ville.
19:07 Bien, merci.
19:08 Sud Radio Média, juste après les infos,
19:11 Valérie Rexpergile-Gansman reçoit Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne.
19:17 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
19:22 Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
19:25 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.