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Avec Maître Stefan Guez Guez, avocat au barreau de Nice et des Hauts-de-Seine et Julien Schenardi, Secrétaire National Alliance Délégué IDF

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-09-08##

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News
Transcription
00:00 - Les 9h35, nous avons parlé des refus d'obtempérer, c'est d'actualité, malheureusement d'actualité.
00:05 Refus d'obtempérer, un jeune homme de 16 ans, vous le savez, est en état de mort cérébrale.
00:09 Il a été hospitalisé mercredi à la suite d'une collusion.
00:12 Il était sur sa moto avec un véhicule de police, ça s'est passé à El Ancourt dans les Yvelines.
00:17 Pour parler des refus d'obtempérer, faut-il s'interdire toute poursuite ?
00:22 Est-ce que les policiers doivent s'interdire, les policiers et les gendarmes, doivent s'interdire toute poursuite ?
00:27 C'est un débat que nous devons avoir ce matin sur l'antenne de Sud Radio avec deux invités.
00:32 Maître Seyfen Ghezghez, vous êtes avocat au barreau de Nice.
00:39 - Hideo Ossène, tout à fait.
00:41 - Et Julia Chénardi, qui est secrétaire nationale, Allianz déléguée, Île-de-France.
00:46 - C'est bien ça.
00:47 - C'est bien ça. Alors un mot sur les circonstances de ce qui s'est passé à El Ancourt.
00:50 Vous avez des précisions ?
00:53 - Les circonstances elles sont simples et elles sont malheureusement assez banales aujourd'hui dans notre pays.
00:59 C'est-à-dire qu'on a des collègues qui patrouillent à El Ancourt et qui constatent un rodeo moto avec un jeune sur un deux-roues sans casque.
01:08 De là, ils font leur métier qui est d'attraper les délinquants et de les interpeller.
01:12 Et donc ils vont prendre en charge ce véhicule, ils le perdent temporairement de vue, puis ils le retrouvent.
01:18 Et au moment où ils le retrouvent, il y a un autre véhicule de police qui patrouillaient également pour rechercher ce véhicule,
01:25 qui arrive à une intersection et le deux-roues heurte le véhicule de police.
01:30 Et après on connaît les...
01:32 - Sans casque.
01:33 - Sans casque.
01:34 - Sans casque.
01:35 - Bien.
01:36 Plainte déposée par les parents de l'adolescent.
01:42 - Sébastien Ghesghes, vous n'êtes pas impliqué directement.
01:48 - Je ne suis pas dans ce dossier.
01:50 Je ne connais pas les éléments, ce que je peux comprendre.
01:53 Et c'est tout à fait normal que la famille dépose plainte pour avoir plus de détails sur les circonstances de cet accident.
01:59 Je préfère ne pas me prononcer davantage sur ce dossier, on ne va pas parler sur Duvent.
02:04 - Alors parlons des refus d'obtempérer.
02:07 Ça c'est un exemple même du refus d'obtempérer.
02:09 Ces refus d'obtempérer qui parfois peuvent aussi tuer des personnes qui n'avaient rien à voir avec les faits.
02:17 Au départ, je pense à Tristan par exemple, qui a été tué à Paris il y a quelques jours.
02:24 Il avait 30 ans je crois, il a été tué à Paris il y a quelques jours par quelqu'un qui avait fui la police parce que refus d'obtempérer.
02:33 Alors, que dit aujourd'hui, est-ce qu'il faut s'interdire, est-ce que la police doit maintenant,
02:39 compte tenu de tout ce qui se passe après le refus d'obtempérer, est-ce que la police doit s'interdire de poursuivre celles et ceux qui refusent de s'arrêter ?
02:49 - La question elle est intéressante en fait parce que ça dépend de ce qu'on veut aujourd'hui de la police.
02:53 Est-ce qu'on veut aujourd'hui que la police attrape les délinquants ?
02:55 Ou est-ce qu'on veut aujourd'hui que la police les regarde passer sans rien faire ?
02:59 Donc moi je serais d'avis effectivement de continuer à prendre en charge ces véhicules parce qu'il faut aujourd'hui,
03:05 dès qu'il y a une infraction qui est constatée, qu'on puisse la faire cesser.
03:09 Mais si on ne le fait pas, alors à ce moment-là c'est la porte ouverte à tout.
03:12 Et dans ce cas-là, on fait, c'est le laxisme, et on laisse faire ce genre de faits,
03:16 et on en arrive à des drames comme le drame dont vous citez, Tristan, qui a été tué.
03:22 - Moi je voudrais réagir, et au-delà d'avoir simplement une posture qui consiste à dire qu'évidemment qu'il faut courir derrière les délinquants,
03:29 on connaît les chiffres sur les refus d'obtempérer.
03:32 On sait que le ministère de l'Intérieur a communiqué un ensemble, on parle de 27 000 refus d'obtempérer en France.
03:37 Je ne pense pas qu'il y ait 27 000 courses-poursuites qui soient organisées à chaque fois qu'il y a des refus d'obtempérer.
03:42 Les policiers, il faut le rappeler, un refus d'obtempérer, qu'est-ce que c'est ?
03:45 C'est une infraction pénale qui est sanctionnée de 7500 euros d'amende et d'une peine d'emprisonnement de un an.
03:50 Les policiers lorsqu'ils font face... - Qui peut !
03:52 - Qui peut, qui peut, effectivement.
03:54 - C'est le Code de la Route. - Les policiers lorsqu'ils font face...
03:55 - L'article 233 du Code de la Route. - Tout à fait.
03:59 Les policiers, lorsqu'ils font face à un refus d'obtempérer, ils ont la possibilité
04:03 d'identifier la personne qui est auteur du refus d'obtempérer.
04:07 On a les plaques d'immatriculation, on a tout ce qu'il faut, on peut remonter derrière les personnes.
04:11 Et au-delà du drame que vous avez cité de Tristan, il faut quand même rappeler qu'il y a eu en France
04:16 des morts par les balles de la police pour des refus d'obtempérer
04:19 qui ne sont pas justifiés, pour lesquels il y a des instructions qui sont en cours.
04:23 - Mais vous n'êtes pas dans ces affaires, donc vous ne pouvez pas savoir ?
04:26 - Si, si, tout à fait. Je suis saisi à Nice, tout à fait, par la famille d'un jeune homme de 24 ans
04:34 qui a été tué par un policier adjoint de 23 ans.
04:37 Il faut quand même rappeler qu'on parle d'un policier adjoint,
04:39 aussi il y a différentes questions qu'on peut se poser aujourd'hui,
04:42 notamment celle de la formation.
04:43 Un policier adjoint, en tout cas pour le cas du jeune ziyed qui a été tué par la police,
04:48 il n'avait une formation que deux mois. Je sais que ça a changé récemment
04:51 puisqu'il y a eu une réforme au niveau de l'institution policière,
04:53 mais même au-delà, est-ce que dans les écoles de police,
04:56 aujourd'hui on enseigne et on forme les policiers sur la course-poursuite ?
05:00 Non, on informe et on enseigne aux policiers comment gérer un véhicule qui est à l'arrêt,
05:05 comment l'immobiliser, mais on ne parle pas de course-poursuite,
05:09 ça ne fait pas partie de la doctrine, c'est chaque policier qui décide un petit peu,
05:12 selon son feeling ou selon son expérience ou selon sa façon de voir les choses,
05:18 de décider de lancer une chasse ou pas.
05:20 Et ça, pour moi, je pense que c'est un point problématique sur lequel il faut qu'on réponde.
05:24 - Est-ce qu'il y a des policiers qui s'interdisent des course-poursuites ?
05:28 - Alors, plusieurs choses.
05:29 La première, c'est que j'entends bien Maître quand il explique qu'on peut interpeller plus tard
05:36 les individus en prenant les plaques d'immatriculation, etc.
05:40 Sauf que je suis désolé, mais la réalité du terrain,
05:42 et pour l'avoir connu moi dans le Val-de-Marne,
05:44 c'est que mes collègues, lorsqu'ils constatent un refus d'obtempérer,
05:49 sur un deux-roues, c'est bien souvent soit un véhicule qui n'est pas homologué,
05:52 donc intraçable,
05:53 soit c'est un véhicule qui est volé, donc avec les plaques qui ont été changées, etc.
05:58 Donc on retrouve rarement les individus,
06:00 sauf si après on les connaît par la visionnomie du terrain, bien évidemment.
06:04 La deuxième chose, vous me disiez ensuite, concernant la formation,
06:09 alors moi je suis d'accord, effectivement, oui, il faut former les collègues
06:12 au refus d'obtempérer et à la prise en charge de ces véhicules,
06:15 mais les former pour que justement les individus soient interpellés,
06:19 et moi aujourd'hui, c'est ce que nous on déplore en tant que syndicat de police,
06:22 c'est justement qu'il y ait une formation,
06:24 et que soit prise en compte aujourd'hui la problématique du refus d'obtempérer dans notre pays,
06:29 27 000 refus d'obtempérer par an,
06:31 je pense que c'est suffisant pour qu'aujourd'hui on s'y intéresse,
06:33 et que dans les écoles de police,
06:35 mes collègues soient formés au refus d'obtempérer,
06:37 pour pouvoir interpeller,
06:38 et avoir un cadre juridique derrière,
06:40 pour que mes collègues soient sécurisés lors de ces interventions.
06:43 - Alors je regardais quand même, ce qui est important,
06:45 c'est la note de la Direction Centrale de la Sécurité Publique,
06:49 à propos du refus d'obtempérer.
06:51 Que dit cette note ?
06:53 Des instructions, cette note présente des instructions
06:56 relatives aux règles d'intervention et de sécurité
06:58 en matière de poursuites de véhicules en fuite par les services de police.
07:03 S'agissant des poursuites de véhicules,
07:05 la note ne fixe pas d'interdiction de principe,
07:08 mais elle édicte deux grandes règles qui doivent guider les décisions,
07:13 le discernement et la proportion.
07:16 Et la note liste l'effet d'une grande gravité
07:19 pouvant donner lieu, par défaut, à une course-poursuite.
07:22 Fuite ou évasion d'un individu armé,
07:24 ayant intention d'attenter la vie d'un tiers,
07:26 auteur armé ou non d'un crime de sang,
07:28 auteur non identifié d'autres crimes ou délits aggravés,
07:31 entraînant un préjudice corporel.
07:33 - On ne parle pas d'un port de casque,
07:34 on parle de... - C'est limité.
07:36 - On parle d'auteurs qui ont une posture violente,
07:40 avec des armes,
07:41 on ne parle pas d'un jeune homme qui ne porte pas son casque.
07:43 On ne va pas courir derrière un individu
07:47 qui roule sur une motocrosse,
07:48 d'après les informations que j'ai pu voir dans la presse,
07:50 sur le trottoir, avec tout le risque que ça peut entraîner.
07:53 Si cet individu se met à essayer de fuir
07:55 et renverse une jeune femme parce que la police lui courra derrière,
07:58 on parle d'un port de casque, d'une amende forfaitaire.
08:00 Est-ce que légitimement,
08:02 on a le droit de prendre autant de risques dans un quartier,
08:04 pour les policiers, pour la population qui est sur place,
08:08 pour un non-port de casque ?
08:09 Moi, franchement, je suis obligé de le dire,
08:11 les policiers doivent faire preuve de discernement
08:13 lorsqu'ils font face à une telle situation.
08:16 Et au-delà de ça, on a quand même un jeune homme qui est mort
08:18 pour ne pas avoir porté de casque
08:20 et pour avoir roulé sur le trottoir.
08:22 - Alors, il est mort parce qu'il a percuté un véhicule de police, d'accord ?
08:26 Je voudrais remettre les choses dans leur contexte.
08:28 Il y a une vidéo qui est entre les mains des enquêteurs
08:31 et qui montre qu'effectivement, le jeune heurte le véhicule de police.
08:34 Ce n'est pas les policiers qui l'ont percuté.
08:36 Il y a également une présomption d'innocence.
08:38 Bref, il y a tout plein d'éléments aujourd'hui
08:40 - On ne va pas se prononcer sur le dossier en lui-même.
08:42 - Qui quand même, à un moment donné, je voudrais quand même remettre les choses dans leur contexte.
08:45 On a affaire à des policiers qui font leur travail
08:47 et puis on a affaire à un jeune qui fait n'importe quoi sur la voie publique.
08:49 C'est déplorable qu'aujourd'hui, ce jeune soit décédé
08:53 ou en état de mort cérébrale.
08:55 Mais aujourd'hui, il faut quand même remettre les choses dans leur contexte.
08:58 Concernant la note dont vous parlez, c'est la fameuse note 89
09:01 qui a été sortie par la DCSP.
09:03 Et que nous contestons en tant que syndicat de police
09:06 puisqu'elle vient en contradiction avec une autre note
09:08 qui est une note de la préfecture de police
09:10 de l'ancien préfet allemand et qui elle stipule que
09:13 les collègues, en tout cas les policiers, peuvent prendre en charge les véhicules.
09:18 On ne parle pas de crime ou délit flagrant mais plus de discernement.
09:21 Et donc, moi je pose la question dans ce cas-là.
09:23 Si on ne peut pas prendre en charge les véhicules
09:25 ou en tous les cas les deux roues, qu'est-ce qu'on fait ?
09:29 On les laisse circuler ? On ne fait rien ? On attend ?
09:31 Parce que ça pourrit la vie des gens.
09:33 Ça pourrit la vie des gens aujourd'hui.
09:35 - Disons-moi le cas. On va faire une pub
09:37 puis on va continuer ce débat qui est très très intéressant.
09:39 A tout de suite.
09:41 Si vous voulez intervenir 0826 300 300.
09:43 (Générique)
09:45 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
09:47 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
09:49 - Débat autour du refus d'obtempérer avec deux invités.
09:53 Maître Steffen Gesges qui est avocat au barreau de Nice.
09:57 C'est des Hauts-de-Seine.
09:59 Et puis Julien Chénardy, secrétaire national du syndicat de police Allianz.
10:03 Délégué pour l'île de France.
10:05 Il est 9h49.
10:07 Je parlais du refus d'obtempérer.
10:09 Effectivement, je me mets à la place du policier
10:11 qui est en patrouille,
10:13 qui voit qu'un jeune homme
10:15 est à moto sans casque
10:17 et fait pratique du rodéo
10:19 et pourrit la vie de tout le monde.
10:21 Même chose pour quelqu'un
10:23 qui est au volant d'une voiture.
10:25 Même chose.
10:27 Que fait-il le policier ?
10:29 Il a envie de l'interpeller.
10:31 Et le conducteur refuse
10:33 et s'en va.
10:35 Refus d'obtempérer et s'enfuit.
10:37 Que fait le policier ? Son premier effet, c'est de le poursuivre.
10:39 - C'est exactement ça.
10:41 Les fonctionnaires de police
10:43 aujourd'hui sont quand même rentrés.
10:45 Pardonnez-moi, mais aujourd'hui
10:47 tous les policiers que je connais
10:49 et tous ceux qui rentrent dans la fonction,
10:51 ils le sont pour un seul et unique but.
10:53 C'est quand même d'arrêter...
10:55 Il y en a plusieurs. Il y a également de protéger les citoyens,
10:57 d'arrêter les délinquants,
10:59 d'arrêter les voleurs, d'arrêter les criminels.
11:01 C'est quand même... Et là je pense qu'on est clairement
11:03 dans la fonction même que d'arrêter
11:05 quelqu'un qui commet un rodéo, donc qui met en danger
11:07 la vie des autres et qui commet une infraction.
11:09 Une infraction, il doit être puni.
11:11 Pour cela, il doit être interpellé.
11:13 - Moi je réponds. Qu'il débute
11:15 la poursuite. Je ne vais pas difficulter
11:17 sur le principe. Mais lorsqu'il se rend compte
11:19 que ce jeune homme est en train de se mettre en danger,
11:21 et comme je le disais tout à l'heure, potentiellement en train de mettre
11:23 en danger les piétons qui sont sur la route,
11:25 on ne pourra pas même les autres
11:27 usagers de la route, les cyclistes ou d'autres
11:29 personnes à moto... - Le policier doit arrêter
11:31 la poursuite. - Il doit pouvoir. Et ce n'est pas
11:33 une forme de faiblesse
11:35 que d'avoir cette réflexion et de se dire
11:37 qu'il vaut mieux arrêter la chasse
11:39 plutôt que de rengendrer quelque chose
11:41 qui serait beaucoup plus grave alors qu'on part...
11:43 Je le répète, je le répète, on parle au début
11:45 d'un simple port de casque.
11:47 - Oui, mais le métier du policier, c'est d'arrêter
11:49 un délinquant. - Oui, mais on n'est pas...
11:51 Les policiers ne sont pas
11:53 des plaies mobiles, ils ne vont pas aller jusqu'au bout
11:55 lorsqu'ils se rendent compte qu'il y a un danger pour eux
11:57 ou pour la personne qui poursuit. Ils doivent
11:59 avoir ce discernement-là de se dire
12:01 "on arrête". Et puis, on en a discuté
12:03 tout à l'heure,
12:05 les policiers, en France, il faut le dire,
12:07 dans les écoles de police, ne sont pas formés
12:09 aux techniques de chasse, de course-poursuite.
12:11 La seule chose qu'on apprend à des policiers,
12:13 c'est savoir se positionner lorsqu'on fait des
12:15 contrôles routiers, lorsque les véhicules sont immobilisés,
12:17 mais on n'apprend pas comment immobiliser
12:19 les véhicules. Et au-delà de ça,
12:21 au-delà de la course-poursuite, on a aussi
12:23 des dispositifs d'interception
12:25 des véhicules automobiles qui sont normalement fournis
12:27 dans les véhicules de
12:29 police pour arrêter. On parlait
12:31 à l'époque de Heerst, il y a des stratégies
12:33 aussi pour arrêter les véhicules.
12:35 On ne peut pas toujours
12:37 dire "il faut se mettre derrière
12:39 le jeune à scooter ou à moto
12:41 ou à mini-cross
12:43 sur le trottoir
12:45 et rouler sur le trottoir pour y s'interpeller".
12:47 - Vous voulez que les fonctionnaires de police
12:49 ne prennent pas de risques pour que l'individu
12:51 n'en prenne pas, et vous me parlez de Heerst.
12:53 Mais une Heerst, ça va crever les pneus de la moto
12:55 et je ne sais pas si vous faites de la moto
12:57 mais si demain vous avez un pneu qui crève
12:59 à 80 km/h, à mon avis
13:01 vous n'allez pas
13:03 survivre très longtemps. Donc il y a ça.
13:05 La deuxième chose, c'est que
13:07 vous m'expliquez que les fonctionnaires de police
13:09 doivent avoir du discernement. J'entends bien,
13:11 mais le discernement, à un moment donné,
13:13 il faut aussi que
13:15 la force doit rester à la loi, j'ai envie de dire tout simplement.
13:17 Il faut qu'aujourd'hui la loi soit respectée.
13:19 Quel message on va envoyer si demain
13:21 on chasse pendant 200 mètres et qu'au bout
13:23 de 200 mètres on s'arrête ? D'ailleurs, c'est trop dangereux,
13:25 vous comprenez, l'individu risque de tomber.
13:27 Donc dans ce cas-là, on ne fait rien. Et puis dans ce cas-là,
13:29 quand vous avez un braqueur de banque, on n'intervient pas
13:31 parce que vous comprenez, le braqueur peut aussi
13:33 blesser. Enfin, on peut... - Comparez pas les deux.
13:35 - On peut par extension, à ce moment-là,
13:37 arrêter d'avoir une police
13:39 et puis on peut juste avoir des agents sans armes
13:41 dans la rue qui sont juste là pour essayer de faire
13:43 un petit peu de dissuasion. - Bon, c'est pas le stylogisme
13:45 le pire qui va vous permettre de convaincre tout le monde.
13:47 - Non mais d'accord, je suis d'accord. Mais là, honnêtement, je pense pas
13:49 que ce soit la solution du message envoyé est déplorable.
13:51 - On n'a pas le droit en France de heurter un véhicule.
13:53 - Non, on n'a pas le droit, sauf... - Volontairement.
13:55 Un policier n'a pas le droit de heurter
13:57 volontairement un véhicule. - Sauf circonstance...
13:59 - Sauf légitime défense.
14:01 - Voilà. Sauf légitime défense.
14:03 - Là, il n'y a pas le cas de la légitime défense,
14:05 c'est simplement un refus d'obtempérer.
14:07 - Oui. - Voilà. Il y a d'autres pays qui pratiquent
14:09 ce qu'on appelle le choc
14:11 ou le contact tactique qui est en fait du tamponnage,
14:13 mais c'est encadré,
14:15 c'est dans certaines circonstances,
14:17 aujourd'hui c'est pas appliqué en France. - Et j'imagine que
14:19 les policiers qui pratiquent le tamponnage sont formés à ça.
14:21 - Ils sont formés. - J'imagine, celui qui est au volant
14:23 est formé à ça. - Ils sont formés, ils ont justement...
14:25 - Dans d'autres pays, tout à fait. - Maître parlait
14:27 de formation, je suis... Alors là-dessus, je le rejoins parfaitement,
14:29 je pense que dans les écoles de police,
14:31 aujourd'hui, il n'y a pas de formation spécifique
14:33 pour le refus d'obtempérer. Donc au final,
14:35 les collègues qui sortent d'école,
14:37 ils ont la même formation que vous et moi, c'est-à-dire quoi ?
14:39 Le permis de conduire de catégorie B.
14:41 - Or, pratiquer
14:43 une courte poursuite, ça demande
14:45 une forte maîtrise du véhicule,
14:47 ça demande de savoir conduire vite,
14:49 tout en mesurant
14:51 les risques, etc.
14:53 - Je voudrais quand même dire
14:55 que les refus d'obtempérer, au-delà des tamponnages
14:57 et de cette mort dont la justice
14:59 estimera si elle était légitime,
15:01 en tout cas, si c'était un accident
15:03 ou s'il y avait une faute de la part de la police,
15:05 il y a aussi des refus d'obtempérer qui donnent lieu
15:07 à l'usage des armes à feu de la police.
15:09 Et ça, il faut le dire. Sur l'année
15:11 2022, on a eu une multiplication
15:13 de tirs policiers
15:15 qui ont conduit à des morts pour des refus d'obtempérer.
15:17 - C'est 1%.
15:19 - Au-delà du 1%, mais même...
15:21 - C'est même moins d'1% des 27 000 refus d'obtempérer.
15:23 - Même si on est à moins de 1%,
15:25 ce sont des morts en trop. Je ne pense pas
15:27 que la société se porte mieux lorsqu'on a
15:29 des jeunes qui se font tuer pour des refus d'obtempérer.
15:31 Et lorsqu'on a, je pense, pour le cas
15:33 de Nice, au début
15:35 de l'enquête, uniquement les syndicats policiers
15:37 qui sont venus soutenir une version qui s'avérait
15:39 mensongère, à savoir que les policiers risquaient leur vie
15:41 alors que, heureusement, parce que les gens filment,
15:43 on a eu des images de vidéosurveillance
15:45 et des gens qui ont filmé
15:47 qui ont été versés au dossier qui prouvent que
15:49 les policiers, en tout cas les syndicats policiers
15:51 qui disaient que le tir était justifié parce que
15:53 sinon le véhicule allait écraser un collègue
15:55 était complètement faux et mensonger
15:57 parce que la voiture, pour parler du dossier de
15:59 Ziyad à Nice, elle était orientée vers
16:01 l'extérieur et non pas vers le policier.
16:03 Et donc ça, il faut quand même le dire qu'en France
16:05 on a un vrai problème sur l'usage des armes à feu.
16:07 Quand on prend les statistiques entre
16:09 l'usage des armes à feu en France avec d'autres
16:11 pays européens, je pense notamment en Allemagne,
16:13 on voit bien qu'il y a une différence entre
16:15 les deux pays. Et il faut qu'on ait un vrai débat
16:17 de société sur la question de l'usage des
16:19 armes à feu, sur la question de la formation des policiers,
16:21 sur la question de la responsabilité des policiers.
16:23 Et on doit dépasser le stade
16:25 de la simple réaction aux faits divers.
16:27 Je ne pense pas que notre société se
16:29 porte mieux lorsqu'on tue des gens pour des refus
16:31 d'obtempérer. Normalement la peine c'est 7500 euros
16:33 d'amende et un an d'emprisonnement.
16:35 Ce n'est pas la mort.
16:37 - D'ailleurs on peut se poser la question, pourquoi
16:39 ils ne sont pas condamnés à ces un an d'emprisonnement
16:41 et 7500 euros d'amende ? - Ah, ça c'est aussi une question.
16:43 - Là c'est sûr.
16:45 - Alors ça c'est pas à nous
16:47 de prononcer les peines.
16:49 Mais on peut se poser la question, pourquoi
16:51 ils ne sont pas prononcés ces peines ? Et c'est peut-être aussi pour ça
16:53 qu'on a beaucoup de refus d'obtempérer.
16:55 Si on avait des individus qui étaient placés
16:57 en prison, si on avait des individus
16:59 qui étaient soumis à de fortes peines d'amende
17:01 comme par exemple les 7500 euros
17:03 dont vous parlez, est-ce que vous pensez sincèrement
17:05 peut-être qu'on aurait une réaction ?
17:07 - Je le dis, les 7500 euros, encore faut-il l'arrêter
17:11 pour savoir qui est sur la moto.
17:13 - Mais on les arrête, tous les jours mes collègues
17:15 arrêtent sans dégâts.
17:17 - Heureusement. - Sans dégâts, on arrive,
17:19 on les arrête tout le temps, parce que c'est le jeu
17:21 du chouette de la souris, mais on arrive
17:23 assez fréquemment à interpeller ces individus
17:25 le jour même ou le lendemain si on les a reconnus
17:27 et dans ce cas-là,
17:29 on les défère,
17:31 en tout cas ils sont déférés,
17:33 parfois ils ne sont même pas déférés,
17:35 parfois ils font à peine 2-3 ans de garde à vue
17:37 et quand ils sont mineurs c'est encore pire,
17:39 ils ne font même pas de garde à vue.
17:41 Donc en fait ce qu'on a aujourd'hui, c'est la question qu'on se pose,
17:43 c'est pourquoi les peines ne sont pas exécutées
17:45 et pour qu'on puisse justement
17:47 mettre en prison ces individus
17:49 qui sont dangereux. - Bien, merci messieurs
17:51 pour ce débat, merci à vous tous
17:53 et à vous toutes de nous avoir accompagnés,
17:55 on se retrouvera lundi toujours avec le même plaisir
17:57 à 8h30 bien sûr. Tout de suite,
17:59 Sud Radio Média, Valérie Expert et Gilles Gansman
18:01 reçoivent la journaliste
18:03 Isabelle Iturberue
18:05 qui a quitté Canal+
18:07 vous le savez, qui sera
18:09 donc l'invité dans un instant
18:11 de Valérie Expert et Gilles Gansman.
18:13 A tout de suite.
18:15 Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.

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