• il y a 4 mois
Grand témoin : Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste, Professeur de Droit public à l'Université de Lille

GRAND DÉBAT / Front républicain : le RN privé de majorité absolue ?

« Le récap » par Valérie Brochard

Après le premier tour des élections législatives, marqué par une forte participation, de nombreux candidats se sont retrouvés dans une situation de « triangulaire » en vue du second tour. Ce cas particulier oppose trois candidats de partis politiques différents qui ont tous obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre total d'électeurs inscrits dans leur circonscription. Afin de faire barrage à la montée du « Rassemblement national » qui a remporté le premier tour des législatives avec 33,15% (LR-RN inclus) des suffrages, de nombreux candidats faisant partie de ces 306 formations triangulaires et se trouvant en troisième position ont décidé de se désister. Selon les chiffres provisoires du journal « Le Monde », il y a eu 218 désistements pour faire face au RN, réduisant le nombre de triangulaires à 95. Dans quelle mesure les désistements vont-ils modifier les résultats du premier tour des législatives ?

Invités :
- Aleksandar Nikolic, eurodéputé RN,
- Shannon Seban, Présidente Renaissance en Seine-Saint-Denis, élue à Rosny-sous-Bois,
- Emmanuel Grégoire, député « Nouveau Front Populaire » à Paris,
- Adrien Broche, responsable des études politiques chez Viavoice.

GRAND ENTRETIEN / Jean-Philippe Derosier : quels scénarios pour l'Assemblée nationale de demain ?

Alors que le Rassemblement national vient d'arriver en tête du premier tour des élections législatives, trois scénarios possibles semblent se détacher pour l'après-second tour. Celui d'une majorité absolue pour le RN, tout d'abord, une hypothèse envisagée par certains instituts de sondage. Mais la vague de désistements massive pour faire barrage au parti lepéniste pourrait plutôt favoriser les deux autres scénarios : celui d'une "majorité plurielle" ou d'un "gouvernement d'experts". La majorité plurielle serait formée autour de la majorité sortante, à laquelle viendraient s'agréger d'autres familles politiques. Le gouvernement d'experts, enfin, signifierait un gouvernement non élu avec un Premier ministre faisant consensus. Laquelle de ces trois hypothèses deviendra réalité au lendemain du second tour ?

Grand témoin : Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste, Professeur de Droit public à l'Université de Lille

LES AFFRANCHIES

- Fanny Guinochet, journaliste économique à France Info,
- « Campagne express » : Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00:00Bonsoir et bienvenue, très heureuse de vous retrouver dans ça vous regarde ce soir la
00:00:11constitution à l'épreuve de cette dissolution bonsoir Jean-Philippe de Rosier et merci d'être
00:00:16notre grand témoin ce soir on a besoin de vos lumières de constitutionnaliste pour
00:00:21essayer d'y voir plus clair sur les trois scénarios possibles à l'issue du deuxième
00:00:26tour cohabitation inédite avec le rassemblement national coalition des modérés autour du camp
00:00:33présidentiel ou bien gouvernement technique sans pouvoir politique on va y revenir dans le détail
00:00:39la constitution a-t-elle prévu tous ces cas de figure lequel de ces scénarios est le plus
00:00:45probable le plus souhaitable vous le direz tout à l'heure dans la deuxième partie dans notre grand
00:00:49débat ce soir l'heure du grand décistement a sonné 90 c'est le nombre de triangulaires qui
00:00:56reste au deuxième tour et il a littéralement fondu retrait massif des candidats de gauche
00:01:02et macroniste arrivé en troisième position qui provoque en cascade beaucoup beaucoup plus de
00:01:08duels dans cette campagne d'entre deux tours le barrage républicain est donc en marche peut-il
00:01:13mettre en péril l'accession du rn au pouvoir nous en débattons dans un instant sur ce plateau
00:01:19enfin le parti pris écho de Fanny Guinochet ce soir sur ce retrait in extremis par Gabriel Attal
00:01:26de la réforme de l'assurance chômage et puis campagne express Elsa Mondin-Gava voilà ça
00:01:32vous regarde J-5 avant le deuxième tour on y va ? Allez on y va ! Top générique !
00:01:36Ils ont passé des nuits sur la carte électorale suspendue à leur téléphone au terme de deux jours
00:01:53de tractations intenses depuis dimanche soir les principaux dirigeants des états-majors de gauche
00:01:59et des différents partis macronistes sont arrivés à convaincre leurs candidats respectifs de se
00:02:04désister quasiment partout on va le voir où le rn menace de l'emporter dimanche on va se pencher
00:02:10en détail sur tous ces retraits le barrage républicain s'annonce donc massif dans ces
00:02:15législatives anticipées accord de désistement mutuel immédiatement dénoncé par Marine Le Pen
00:02:22bonsoir Shannon Seban merci d'être avec nous vous êtes la présidente de la fédération
00:02:27renaissance en Seine-Saint-Denis vous étiez dans la course mais vous avez été battu au premier tour
00:02:32dans la dixième circonscription du Val-de-Marne face à l'insoumise Mathilde Panot bonsoir Emmanuel
00:02:37Grégoire bienvenue sur ce plateau vous êtes vous fraîchement élu au palais Bourbon nouveau député
00:02:43front populaire dès le premier tour dans la septième circonscription de Paris député socialiste
00:02:47ancien adjoint au maire premier adjoint de Anne Hidalgo à Paris vous vous êtes conseiller
00:02:53municipal dans la capitale bonsoir Alexandre Nicolique et bienvenue à vous à nouveau sur
00:02:58ce plateau eurodéputé RN élu donc le 9 juin dernier au parlement européen de Bruxelles enfin
00:03:04bonsoir Adrien Broch ravi de vous accueillir responsable des études politiques à l'institut
00:03:08via voice vous intervenez comme vous le souhaitez Jean-Philippe Desrosiers mais avant de vous
00:03:12entendre madame messieurs on va plonger dans cette marée de désistement avec Valérie Brochard dans son récap tout de suite
00:03:28Bonsoir Valérie bonsoir Myriam alors c'est du jamais vu dans la politique française exactement
00:03:32Myriam voici la carte des 577 circonscriptions le soir du premier tour en jaune les 306 circonscriptions
00:03:40ou trois voire quatre candidats se sont qualifiés pour le second tour grâce à la très forte
00:03:46participation des électeurs c'est ce qu'on appelle vous le savez des triangulaires parfois plus
00:03:49rarement des quadrangulaires plus de 300 c'était dimanche soir mais là au moment où l'on se parle
00:03:55Myriam regardez plus de 200 candidats se sont désistés pour faire barrage au rassemblement
00:04:01national un barrage qui fissure la Macronie en deux d'un côté vous retrouvez le couple exécutif
00:04:07avec Gabriel Attal ancien militant socialiste et Emmanuel Macron un ministre de François Hollande
00:04:12qui ont fini par appeler les candidats à renaissance à se retirer de la course lorsqu'ils
00:04:16sont arrivés en troisième position se retirer en faveur du candidat républicain le plus à même de
00:04:21battre le RN mais c'est plus compliqué pour les macronistes venus de la droite Bruno Le Maire
00:04:27Christophe Béchut, Catherine Vautrin c'est la fin du macronisme la fin du dépassement des clivages
00:04:32il y a donc deux lignes et pour Edouard Philippe aussi le barrage au rassemblement national est
00:04:37moins évident dès l'annonce des résultats du premier tour l'ancien premier ministre apprenait
00:04:41le ni RN ni LFI pourtant l'ancien c'est bien l'un des siens qui s'est désisté au profit d'Alma
00:04:50Dufour la candidate la France insoumise en Seine-Maritime regardez les résultats du premier
00:04:55tour dans la quatrième circonscription de Seine-Maritime Guillaume Penel du RN est arrivé
00:05:00en tête Alma Dufour de LFI qualifié aussi et Laurent Bonaterre candidat horizon qui pouvait
00:05:06prétendre participer au second tour fort de ses 24,71% de voix récoltés et bien il s'est
00:05:12il s'est retiré malgré les consignes d'Edouard Philippe pour ne laisser qu'un duel entre le RN
00:05:19et LFI et imaginez donc la candidate insoumise battre le RN avec son peut-être possible report
00:05:25de voix quant horizon aide la France insoumise je vous emmène maintenant dans le nord Myriam avec
00:05:29un autre grand écart regardez ici dans la dixième circonscription du nord le soir du premier tour
00:05:35voici les résultats 36,3% des voix pour un certain Gérald Darmanin arrivaient juste devant Bastien
00:05:41Verbrugge pour le rassemblement national en troisième position mais qualifié pour le second
00:05:46tour il y avait Leslie Mortreux candidate LFI mais la consigne du nouveau front populaire est
00:05:50ferme pas une seule voix ne doit aller au rassemblement national l'écart entre Darmanin
00:05:55et Verbrugge est en faible pas d'hésitation retrait immédiat alors avec toutes les difficultés que l'on
00:06:01imagine la candidate LFI se retire et espère que ses voix se reporteront dans les enveloppes du
00:06:06premier flic de France tiens en parlant de ministre en voilà une qui n'aurait pas misé il y a encore
00:06:11quelques mois sur un soutien même le nez bouché venant de la gauche de l'échiquier politique
00:06:15regardez je vous parle de la sixième circonscription du calvado sous l'ORN est arrivé
00:06:19en tête avec Nicolas Calbix suivi par une certaine vous la reconnaissez Elisabeth Borne
00:06:26oui l'ancienne première ministre celle de la réforme des retraites la ministre 49-3 comme
00:06:31la surnommait la gauche et bien elle sera pourtant aidée par le retrait de Noé Gauchard candidat
00:06:36NFP qui pourtant s'était qualifié lui aussi au second tour et oui vous l'avez compris Myriam
00:06:41le candidat de la France insoumise se fait violence il applique le front républicain
00:06:44il propose et propose à ses électeurs d'aller soutenir celle contre qui la France insoumise a
00:06:49déposé pendant la précédente législature plus d'une vingtaine de motions de censure elle voulait
00:06:54la renverser mais aujourd'hui face au danger du rassemblement national la France insoumise tend
00:06:59son bras pour aider la dame au 23 49 3 et dans l'autre sens l'appareil est rendu allons faire un
00:07:04tour dans le sud de la France du côté de Marseille dans la première circonscription des bouches du
00:07:09Rhône regardez les résultats du premier tour Monique Grisetti est arrivé en tête pour l'ORN
00:07:13suivi par Pascaline Lécorché candidat de place publique donc nouveau front populaire alors la
00:07:19troisième vous la reconnaissez aussi c'est la secrétaire d'état chargée de la ville qui a
00:07:23décidé de se retirer pour que ces 23,61 % puissent se reporter sur la candidate du nouveau front
00:07:30populaire Sabrina Agresti-Roubach espère ainsi faire battre le rassemblement national dimanche
00:07:35prochain il est là l'enjeu pour Gabriel Attal l'urgence le danger immédiat pour l'actuel
00:07:40ministre le nfp ne pourra jamais atteindre la majorité absolue alors que le danger qui peut se
00:07:45concrétiser le danger imminent c'est l'accession au pouvoir du RN du rassemblement national un
00:07:50calcul qui agace profondément Marine Le Pen les consignes de vote sont le pire des mépris en
00:07:59réalité à l'égard des électeurs et si un isoloir c'est précisément parce que les électeurs doivent
00:08:04pouvoir faire ce qu'ils souhaitent en leur âme et conscience déterminer eux-mêmes ce qui leur
00:08:09apparaît le meilleur vote dans un second tour la machine à faire fondre l'éventuelle majorité
00:08:15absolue du RN est allumée du côté des candidats le sursaut républicain s'amorce mais comment vous
00:08:21réagir les électeurs comment comprennent-ils ces embardés c'est bien la première fois dans
00:08:26l'histoire de la cinquième république que les électeurs sont confrontés à un enjeu d'une telle
00:08:30importance pensez au fait que son vote puisse donner ou pas la majorité absolue au rassemblement
00:08:35national merci merci pour ce tour d'horizon très complet valérie brochard alexandre nicolic
00:08:41vous croyez que vous en aviez fini avec le front républicain et ben le revoilà plus fort que
00:08:47jamais c'est un fait ce soir déjà c'est un terme qui est utilisé par certains cadres de mouvements
00:08:53politiques c'est aujourd'hui les gens je pense sincèrement la majorité des français nous jugent
00:08:58bien plus républicains que les candidats lfi et y compris leur leader jean-luc jean-luc mélenchon
00:09:04c'est d'ailleurs je crois et manuel macron qui avait dit il ya deux semaines de trois semaines que
00:09:08que lfi était aujourd'hui un parti communautariste anti parlementariste et antisémite donc elle est
00:09:14en contre nature mais sincèrement je ne vois pas en quoi quand on parle sérieusement à part si on
00:09:21fait des guerres de sémantiques en quoi nous on aurait un point dans notre programme qui est
00:09:26anti républicain mais vous attendiez franchement sur le terme après je vais vous dire tout ça c'est
00:09:30de la sémantique c'est de la sémantique et c'est des injonctions de cadres politiques qui ne
00:09:37représentent pas leurs électeurs parce qu'on l'a vu on l'a vu on l'a vu on l'a vu en 2022 à la
00:09:43fois dans les duels face à la gauche je vous citais hier anne-sophie frigou par exemple dans
00:09:48la marne mais qui était passé donc de 21 à 54 % alors que la gauche était devant après le retrait
00:09:53des candidats macronistes qui avait appelé à voter à gauche parce que l'essentiel la grande
00:09:57majorité des électeurs qui avait voté pour des candidats macronistes s'était reporté ensuite
00:10:01sur nos candidats par peur justement de cette gauche dangereuse en matière économique en
00:10:05matière sécurité en matière mais aujourd'hui je ne pense pas que l'image de la gauche se soit
00:10:12améliorée et de l'autre côté si je peux me permettre parce qu'il ya aussi beaucoup de duels
00:10:14avec la gauche qui se retire pour des duels rn contre des candidats ensemble je ne crois pas
00:10:20que beaucoup d'électeurs de gauche notamment ceux des classes populaires vont vouloir voter pour le
00:10:26camp de la réforme des retraites pour le camp qui a réformé les indemnisations du chômage qui veut
00:10:32écouter c'est vraiment je pense que sur ce déclin est connue nature on mélange des contraires on
00:10:41comprend bien l'argument et on a moi ce qui m'intéresse ce sont les idées et les gens doivent
00:10:45voter pour ce qui est plus proche d'eux idéologiquement et pas écouter des gens qui ne
00:10:49représentent qu'eux-mêmes alors adrien vous allez nous dire dans un instant ce qu'il en est des
00:10:52électeurs s'ils arrivent à comprendre un tout petit peu ce ce qui se passe à travers ces
00:10:56tractations chanon ce banc d'existement ne veut pas dire ralliement non absolument pas d'existement
00:11:03ne veut pas dire ralliement et après moi il est vrai que j'ai une ligne qui est un petit peu
00:11:07différente et j'assume de le dire j'ai toujours été une partisane du nier n ni lfi et ce avant
00:11:13même le premier tour pourquoi parce que je ne peux pas aujourd'hui choisir entre un parti
00:11:17politique comme le rassemblement national qui a fait de la remise en cause des binationaux un des
00:11:22axes majeurs de leur campagne tout comme je ne peux pas choisir ou appeler les françaises et
00:11:27les français à voter pour la france insoumise un parti politique dont on connaît aujourd'hui
00:11:31sans aucune ambiguïté l'idéologie antisémite et qui a fait preuve à plusieurs reprises d'anti
00:11:37républicanisme et d'anti parlementarisme et vous êtes déçu ce soir en fait vous êtes quoi non non
00:11:43moi je salue ici l'esprit de responsabilité de certains candidats la france insoumise qui ont fait
00:11:48le choix effectivement de faire barrage au rassemblement national parce que c'est pas
00:11:51donnant donnant dans ce cas là c'est pas donnant donnant je veux dire on n'est pas sur un jeu
00:11:55d'échec là véritablement on joue avec l'avenir de notre pays et je suis alignée avec à la fois
00:12:00le président de la république et le premier ministre sur le fait qu'aujourd'hui la priorité
00:12:05dans le contexte actuel c'est de faire barrage au rassemblement national parce que ce sont les
00:12:09seuls qui sont en mesure aujourd'hui d'obtenir une majorité le premier ministre qui vous dit très
00:12:13clairement parce qu'on voit bien qu'il ya deux lignes qui divise en macronie sur ces sujets de
00:12:17consigne de vote ni rn ni lfi en gros le nini c'est un député de plus pour le rn qu'est ce que vous
00:12:24répondez à ça moi ce que je dis aujourd'hui c'est que ma ligne si vous voulez c'est aussi celle de
00:12:28la cohérence je ne peux pas avoir fait campagne pendant près de deux semaines contre madame
00:12:33mathilde panneau député sortant de la dixième circonscription du val-de-marne mais aussi et
00:12:37surtout mais aussi et surtout président du groupe la france insoumise à l'assemblée nationale je ne
00:12:43peux pas faire de la lutte contre l'antisémitisme le racisme la xénophobie la haine de l'autre mon
00:12:48combat et le coeur de mon engagement politique est aujourd'hui appelé à voter pour le rassemblement
00:12:52national ou la france insoumise quand on fait des valeurs avant tout mais les valeurs avant tout
00:12:57bien évidemment et en revanche je préfère m'en remettre à l'esprit de responsabilité de nos
00:13:02concitoyens que je crois très responsable pour ouvrir un troisième chemin et je les appelle
00:13:07très largement à l'abstention c'est quoi le troisième chemin c'est voté pour les candidats
00:13:11qui s'inscrivent dans le champ républicain et il y a encore une troisième voie qui est possible
00:13:15donc ceux qui n'ont pas des propos soit antisémite soit comme l'a dit le président de la république
00:13:20anti parlementaire alors d'existement républicain c'est intéressant ce terme malgré tout emmanuel
00:13:25grégoire ça veut dire quoi ça veut dire que jean-luc mélenchon est dans l'arc républicain
00:13:29pour vous oui et d'ailleurs excusez pas de vous dire je trouve le débat assez lunaire y compris
00:13:35monsieur le député européen ce que vous venez de dire lfi n'est pas un parti antisémite il y a
00:13:40eu des déclarations individuelles inacceptables de la part d'un certain nombre de responsables
00:13:44lfi je les ai dénoncés hier je le ferai aujourd'hui et je le ferai demain sans aucune
00:13:49ennui mais monsieur si je peux me permettre quand le leader jean-luc mélenchon dit que
00:13:52l'antisémitisme est résiduel pour essayer de l'invisibiliser c'est un propos au moment même
00:13:56au moment même où l'antisémitisme éclose le parti antisémite de ce pays c'est le rassemblement
00:14:02national est-ce que vous avez des militants monsieur qui ont des croix gammées et qui
00:14:06défilent dans les rues en soutien à marine le peine est-ce que ça maintenant vous le savez
00:14:10est-ce que vous le savez mais qu'est ce que vous racontez d'accord mais vous ignorez que des
00:14:14militants en soutien vous ignorez que des députés rassemblement national sortant sont propriétaires
00:14:20de librairies négationnistes est-ce que vous l'ignorez s'il s'agit du député sortant vous
00:14:25ignorez est-ce que vous ignorez qu'un certain nombre de candidats y compris sur la liste aux
00:14:29européennes de candidats aux élections législatives ont produit le prix et je le comprends votre votre
00:14:36émoi sur le sujet d'un certain nombre de déclarations et les filles mais quand même quand même nous
00:14:41ne trompons pas d'ennemis et d'adversaires est-ce que je comprends de vos propos est-ce que vous
00:14:46cautionner les témoignages mais par dizaines de candidats du rassemblement national qui sont
00:14:52ouvertement racistes antisémites parfois complotistes et et pardon vous dire alors
00:14:59le discours de respectabilité que vous tenez vous êtes à l'image de l'imposture qu'essaye
00:15:04d'imposer le rassemblement national dans la vie politique de notre pays c'est à dire de faire
00:15:08croire que c'est une force politique de droite et raisonnable et respectable alors que ce n'est
00:15:13pas la réalité des candidats que vous présentez et ce n'est pas la réalité de la réalité des
00:15:18candidats qu'on présente non les déclarations alexandre mcconnick c'est de la diffamation c'est
00:15:23de la diffamation en revanche ce qui vous avez porté plainte en diffamation contre les journaux
00:15:27qui ont présenté les déclarations j'ai eu quand même des retraits de la course jusqu'à récemment
00:15:31encore mais malheureusement pas tous retirés vous avez raison de rappeler que c'est tous les jours
00:15:37qu'on rappelle les déclarations antisémites je comprends que vous soyez en désaccord mais
00:15:43vous rigolez quand vous êtes dans une alliance avec le nouveau vous êtes dans une alliance donc
00:15:49du nouveau front populaire parce que vous parlez des candidats là vous m'avez interpellé là-dessus
00:15:53sur les vôtres avant de parler de Jean-Luc Mélenchon surtout que moi je les défends
00:16:00contrairement à vous moi je ne défends pas les déclarations inacceptables qui ont pu être
00:16:05formulées. Il y a un nom qui a été cité c'est celui de monsieur Boccaletti et sa librairie
00:16:11négationniste. Je ne sais pas quel livre avait monsieur Boccaletti dans sa librairie et si
00:16:16non mais sincèrement. Et la casquette nazie. Moi ce qui m'intéresse ce qui m'intéresse réellement
00:16:23c'est qu'est ce qui fait en sorte qu'il y ait de l'antisémitisme aujourd'hui en France qu'est ce
00:16:28qui provoque ça qu'est ce qui provoque aujourd'hui qu'il y a tous les quatre jours en France un
00:16:32juif qui se fait agresser physiquement c'est le l'année dernière en 2023 ce sont les chiffres
00:16:36officiels 85 agressions physiques antisémites. Mais vous le faites mal en vous alliant avec des
00:16:43gens aujourd'hui. Plus de 300% d'actes antisémites depuis le 7 octobre. Oui mais il y a les actes
00:16:46antisémites et il y a les violences physiques. Et aujourd'hui il y a eu un viol absolument inadmissible
00:16:51et horrible récemment d'une jeune fille de 12 ans qui a l'antisémitisme. Vous parlez de
00:16:55l'antisémitisme 92% des juifs en France considèrent que la principale menace politique c'est la France
00:17:01insoumise. Je le regrette profondément et je leur dis à mes amis ils ne sont pas dupes et que je sais que c'est compliqué et qu'on ne se trompe pas d'adversaire.
00:17:13Je l'ai déjà dit en plus sur ce plateau quand j'étais au lycée vous savez il y avait la professeure qui
00:17:17avait voulu nous montrer le film la vie est belle magnifique film de Roberto Benigni. Le film a dû
00:17:23être interrompu au bout de cinq minutes parce que une partie de la classe avait dit c'est un sale
00:17:28film de feu je vive la Palestine. Je vous jure que ça n'a aucun rapport avec le rassemblement national et c'est ce que
00:17:32vivent aujourd'hui la plupart des juifs qui souffrent d'antisémitisme dans notre pays.
00:17:37C'est très bien que l'éducation nationale le fasse et qu'ils le fassent encore parce que moi à mon époque, moi je suis né en Seine-Saint-Denis et on regardait le Shoah de Lanzmann et il n'y avait pas ce type d'insulte et donc il ne faut pas considérer.
00:17:50Vous moquez du monde monsieur, vous moquez du monde si vous ne savez pas qu'il y a un antisémitisme là.
00:17:54C'est un débat sur l'entre-deux-tours, ce n'est pas un débat sur la recrudescence de l'antisémitisme dans notre pays.
00:17:59Et je ne vois pas en quoi l'anecdote que vous donnez excuse le fait que vous ayez des soutiens qui défilent dans les rues de Paris avec des flambeaux et des croix gammées sur le torse.
00:18:06On a des soutiens qui font ça ?
00:18:08J'aimerais que tout le monde s'exprimez s'il vous plaît.
00:18:11Très simple, tout le monde peut vérifier.
00:18:13J'invite les gens à vérifier.
00:18:15Il y a très clairement deux blocs, on est dans un duel d'entre-deux-tours.
00:18:18C'est très intéressant parce qu'on s'aperçoit aussi que d'une certaine manière le macronisme s'efface.
00:18:22On le voit sur la carte électorale et on le voit bien sur ce débat où il n'y aura que des duels.
00:18:27Adrien Broche, ce qui m'intéresse ce sont les électeurs.
00:18:31Désistement républicain, quand on regarde ce qui s'est passé en 2022, les sondages l'ont bien montré, le front républicain s'est complètement fissuré.
00:18:40Est-ce qu'avec l'enjeu de cette élection aujourd'hui, il s'est reconstruit ?
00:18:44Est-ce que les électeurs vont suivre ces consignes de vote ?
00:18:47Vous avez raison, je pense que c'est la question fondamentale qui s'articule entre les consignes des Etats-majors
00:18:54et ce qui se joue au niveau macro-politique et partisan et les comportements qui seront décisifs.
00:19:00Derrière toutes les discussions qui animent la vie publique depuis dimanche soir,
00:19:05ce qui comptera ce sera les comportements individuels de ces électeurs.
00:19:10Malheureusement, on essaie de travailler à tout ça, mais c'est un peu l'angle mort aujourd'hui des sondeurs et de la profession.
00:19:16Il y a un sondage de Reconfrères des Labs qu'on a choisi, qu'on peut vous montrer qui a été fait avant le premier tour.
00:19:23La question sur les consignes de vote, c'est massif, 70% estiment qu'ils ne vont pas les suivre.
00:19:28Après ce premier tour, ça change ?
00:19:31D'ailleurs, ça épouse bien ce qu'on appelle depuis maintenant un certain moment la question de la volatilité électorale aussi.
00:19:37C'est-à-dire qu'il y a une prise de distance des citoyens vis-à-vis de la démocratie,
00:19:41mais aussi des citoyens vis-à-vis des consignes et des affiliations partisanes,
00:19:44auxquelles ils se sentent beaucoup moins liés.
00:19:48C'est tout l'enjeu aujourd'hui.
00:19:50En gros, est-ce que les électeurs Renaissance aujourd'hui
00:19:54se sentiront suffisamment heurtés par le comportement des insoumis à l'Assemblée nationale
00:19:59pour ne pas reporter leur voix sur le candidat du Nouveau Front Populaire ?
00:20:03Et à l'inverse, dans quelle mesure les candidats et les électeurs du Nouveau Front Populaire se sentiront,
00:20:08se sont suffisamment sentis heurtés par les retraites, l'immigration
00:20:13et les grandes séquences qu'on a vécues ces derniers mois et années pour ne pas reporter leur voix ?
00:20:17Tout ça, on avait déjà bien du mal à l'anticiper il y a deux ans.
00:20:20C'est aussi aujourd'hui encore plus difficile dans un moment où la polarisation des électeurs
00:20:25et des affiliations partisanes et idéologiques se sont encore accentuées.
00:20:29Donc c'est effectivement l'enjeu fondamental qu'il ne faut pas perdre de vue, je crois.
00:20:32M. de Rosier, on a déjà vu, pareil, législative, avec autant de désistements, autant de triangulaires,
00:20:39la participation a été forte, mais ce n'est pas le record sous la cinquième.
00:20:42Mais cette configuration à laquelle elle assiste, est-ce qu'on est dans l'inédit ?
00:20:46Oui et non, vous l'avez dit, il y a eu une participation massive dimanche dernier au premier tour.
00:20:51Ce n'est pas le record, mais c'est le record depuis 1997.
00:20:55Il faut remonter à cette précédente élection législative déjà consécutive à une dissolution en 1997.
00:21:00D'ailleurs, ceci explique cela, c'est sans doute parce que l'enjeu est très fort politiquement,
00:21:04il n'y a pas d'élection présidentielle connectée à ces élections, que les électeurs se sont massivement mobilisés.
00:21:10En revanche, c'est vrai qu'à ma connaissance, il n'y a jamais eu autant de triangulaires dans un premier tour d'élection législative
00:21:19et auxquels font suite un nombre très important, les chiffres sont éloquents, plus de deux tiers de désistements
00:21:27dans l'entre-deux-tours, ce qui est là aussi extrêmement rare et qui s'explique, encore une fois,
00:21:32par cette configuration électorale avec une volonté de faire barrage à un parti en particulier,
00:21:37un parti d'extrême droite, par une tentative de front républicain ou de défense des valeurs de la République
00:21:43parce que les autres partis considèrent, me semble-t-il à raison, que le programme du Front National
00:21:51viole la Constitution et donc viole les valeurs fondamentales de la Constitution.
00:21:56Sur les bilans nationaux, sur les inégalités, sur la priorité nationale, sur la remise en cause du taux de TVA
00:22:03qui viole des règles de l'Union Européenne qui sont imposées par la Constitution.
00:22:07Sur laquelle on peut revenir, il y a eu des exceptions dans d'autres pays.
00:22:10Sur la priorité nationale, je le rappelle, ça avait été proposé à la base en 1932 par la SFIO,
00:22:17qui imposaient aux internautes...
00:22:19Mais nous ne sommes plus en 1932, monsieur, on est en 2024.
00:22:21Le 11 avril 2024, le Conseil constitutionnel a rendu une décision qui a statué au fond,
00:22:29jugeant que la préférence nationale est contraire à la Constitution.
00:22:32Oui, mais vous dites que c'est anti-républicain.
00:22:34Non, c'est contraire à certains membres du Conseil constitutionnel qui s'y sont opposés.
00:22:38Non, c'est contraire à la Constitution.
00:22:40Non, parce que si ça passe par un référendum ou si on a les trois cinquièmes sur les deux chambres, nous pouvons imposer...
00:22:45C'est un débat...
00:22:47Tout ce qui est contraire à la Constitution pour vous est contraire aux libertés publiques et à l'état de droit.
00:22:51C'est anti-républicain ?
00:22:52Bien sûr.
00:22:53On peut réviser la Constitution.
00:22:54Donc le Front populaire était anti-républicain ?
00:22:56Le Front populaire de 1936, Léon Blum, était anti-républicain ?
00:22:58Je vous parle de la Constitution de la cinquième année.
00:23:00Léon Blum était anti-républicain ?
00:23:01Je vous parle de la Constitution de la cinquième année.
00:23:03Vous faites des comparaisons entre...
00:23:05Emmanuel Grégoire...
00:23:06La TVA 5-5, c'est anti-républicain.
00:23:08Là, on parle des traités européens qui empêchent de baisser en dessous de 15%.
00:23:12Il y a plein de sous-débats dans ce débat.
00:23:14On va essayer de rester sur la situation d'entre-deux tours.
00:23:16J'ai juste un mot.
00:23:17Je vous en prie.
00:23:18C'est quand même assez fort parce que sur tout ce que vous venez de dire, il y a une majorité de Français qui sont pour.
00:23:22Et donc, en fait, vous essayez d'utiliser...
00:23:24Mais c'est pas pour autant sur la priorité nationale, notamment.
00:23:26Mais il y a des sondages sur la priorité nationale, 71%.
00:23:28La TVA 5-5, je peux vous prendre point par point.
00:23:30Des sondages ? Mais de quoi ?
00:23:32Des enquêtes d'opinion faits par des sondages.
00:23:34Vous basez votre réflexion et vos idées sur des sondages ?
00:23:36Bah écoutez, il y a...
00:23:38Il y a des sondages français sur le pouvoir d'achat.
00:23:40Ça, vous le reconnaissez.
00:23:42C'était une question de respect ou non de la Constitution et des traités.
00:23:46Mais pas du tout.
00:23:48C'est pas comme ça qu'on fait la démonstration.
00:23:50Je voudrais qu'on remette un tout petit peu le débat sur le sujet.
00:23:52Emmanuel Grégoire, allez-y.
00:23:54Je voudrais faire deux observations.
00:23:56La première, c'est que sur les consignes de vote,
00:23:58il est vrai de dire qu'il n'y a pas d'injonction morale.
00:24:00Et malheureusement, si ça suffisait de convaincre les gens en leur disant que le RN, c'est mal, ça se saurait depuis longtemps.
00:24:06Et donc, malheureusement, ça ne suffit pas.
00:24:08On le voit bien.
00:24:10Et y compris, ça invitera la gauche à faire un profond examen de conscience
00:24:12sur les raisons pour lesquelles elle a cassé son lien
00:24:14avec les classes populaires
00:24:16et bon nombre de classes moyennes.
00:24:18Deuxième observation que je voudrais faire,
00:24:20y compris, Shannon,
00:24:22sur l'observation que vous faisiez, ni LFI, ni RN.
00:24:24Moi, quand vous êtes électeur de gauche,
00:24:26en particulier LFI,
00:24:28c'est respectable, c'est pas moins respectable
00:24:30que d'autres... Les électeurs par définition sont tous respectables.
00:24:34Quand vous leur expliquez qu'il y a un désistement,
00:24:36on va leur demander de voter Gérald Darmanin au deuxième tour.
00:24:40Comprenez que c'est un effort sur soi qui est immense
00:24:42et qu'on le fait au nom d'un impératif moral
00:24:44qui n'est pas du tout
00:24:46de donner raison, de donner quitus,
00:24:48évidemment, mais de s'imposer.
00:24:50Et je rappelle que dans l'histoire récente,
00:24:52et à chaque fois, c'est le peuple de gauche
00:24:54qui est appelé à cette responsabilité.
00:24:56Le 21 avril 2002,
00:24:58quand il faut voter au deuxième tour, Jacques Chirac.
00:25:00Et à toutes les occasions, y compris en 2017,
00:25:02je le rappelle, et en 2022,
00:25:04où il a fallu voter Emmanuel Macron,
00:25:06ce qui n'était pas naturellement le candidat
00:25:08qu'un certain nombre d'entre nous
00:25:10aurions souhaité au deuxième tour.
00:25:12Eh bien, nous l'avons fait avec une discipline
00:25:14qui est celle de mettre la République
00:25:16au-dessus de son propre intérêt personnel.
00:25:18Et le président de la République l'a reconnu,
00:25:20d'ailleurs, devant ses ministres,
00:25:22en disant que si nous avons pu accéder au pouvoir
00:25:24à la fois en 2017 et en 2022,
00:25:26c'est aussi et surtout grâce aux électeurs
00:25:28de la gauche, et de la gauche modérée.
00:25:30Mais c'est la dernière observation que je veux faire,
00:25:32c'est peut-être n'en a-t-il pas assez tenu compte
00:25:34dans l'exercice des responsabilités.
00:25:36Et c'est un enseignement qui, je crois,
00:25:38s'imposera à tout le monde. Dans la fragmentation
00:25:40de la vie politique qu'est la nôtre,
00:25:42nul ne peut se prévaloir du souveraineté
00:25:44ou d'une légitimité populaire, y compris le RN.
00:25:46D'ailleurs, le RN, ça reste
00:25:48un parti ultra minoritaire
00:25:50et qui ne bénéficie là que de la fragmentation politique
00:25:52et du mécanisme de,
00:25:54en gros, celui qui gagne au deuxième tour.
00:25:56Avec des millions d'électeurs.
00:25:58Mais ça veut dire qu'il y en a encore plus
00:26:00qui ne le sont pas.
00:26:02Il n'est pas majoritaire en voix,
00:26:04mais c'est la première force politique à l'issue de ce premier tour.
00:26:06D'accord, mais ce que je dis juste,
00:26:08c'est qu'il ne peut pas se prévaloir,
00:26:10notamment sur un phénomène qui, à mon avis,
00:26:12est l'un des grands défauts de l'exercice,
00:26:14en particulier sur ce sombre mandat d'Emmanuel Macron,
00:26:16c'est de mener une politique de droite
00:26:18se prévalant d'une légitimité populaire
00:26:20qu'il n'avait pas acquis dans les urnes.
00:26:22Et donc je pense qu'il faudra faire attention
00:26:24dans l'exercice des responsabilités après
00:26:26de tenir compte, si la majorité absolue n'est pas attente,
00:26:28dans une forme d'union nationale ou de coalition.
00:26:30On ne marche pas impunément sur 80% de l'opinion
00:26:32parce qu'on a été élu.
00:26:34J'ai deux petites questions avant de passer
00:26:36à la manière dont le RN compte barrer le barrage.
00:26:38Il y a Hercilia Soudé,
00:26:40c'est des duels très concrets,
00:26:42dans la Seine-et-Marne,
00:26:44qui arrivent derrière le RN.
00:26:46Emmanuel Grégoire, Hercilia Soudé,
00:26:48elle est fille, très engagée
00:26:50dans la cause palestinienne,
00:26:52qui avait voulu inviter une représentante
00:26:54du FPLP, organisation terroriste,
00:26:56ici à l'Assemblée nationale.
00:26:58Qu'est-ce que vous dites sur ce cas très concret ?
00:27:00Hercilia Soudé, RN, qu'est-ce que vous faites ?
00:27:02Vous appelez à voter Hercilia Soudé ?
00:27:04Je vais essayer de ne pas le personnaliser.
00:27:06C'est aussi ça qui se pose dans certains cas.
00:27:08Je prends juste cet exemple,
00:27:10je vous promets de m'arrêter après.
00:27:12C'est pas un exemple anecdotique.
00:27:14Il ne l'est pas.
00:27:16Moi, je rappelle deux choses.
00:27:18La première, et c'est finalement un principe souverain
00:27:20en démocratie qu'il faut respecter,
00:27:22c'est qu'il est libre de choisir en conscience...
00:27:24Vous-même, vous êtes socialiste.
00:27:26Moi, je suis socialiste.
00:27:28Je ne voterai jamais, jamais
00:27:30pour le Rassemblement national.
00:27:32Je ne connais pas le candidat
00:27:34que vous me citez là.
00:27:36Vous êtes sûre que vous ne la connaissez pas ?
00:27:38Je ne la connais pas, mais je comprends
00:27:40les éléments que vous me donnez,
00:27:42que c'est peut-être l'exemple le plus extrême
00:27:44de ce qui pourrait vous mettre dans l'inconfort.
00:27:46J'ai cherché d'autres cas, mais il se trouve
00:27:48que ceux qui sont les plus clivants,
00:27:50comme Girod, les Daniel Obono,
00:27:52sont tous élus dès le premier tour.
00:27:54C'est l'avantage d'une carte électorale bien étudiée.
00:27:56Donc là, j'ai essayé de trouver un cas
00:27:58qui pose des dilemmes à beaucoup d'électeurs.
00:28:00Vous ne voulez pas répondre à la question.
00:28:02Et après, on a...
00:28:04Le RN, jamais.
00:28:06Pas plus tard, hier soir, j'étais chez vos confrères
00:28:08de France Info, face à un député
00:28:10qui vient d'être réélu dès le premier tour
00:28:12et qui est membre du Nouveau Front Populaire
00:28:14et de la branche La France Insoumise.
00:28:16J'ai essayé de lui arracher
00:28:18ses propres mots.
00:28:20Le fait que brandir un drapeau palestinien
00:28:22au sein de l'hémicycle de l'Assemblée nationale
00:28:24comme l'a fait Sébastien Delogu
00:28:26était anormal et profondément choquant.
00:28:28Il m'avait l'air d'être tout à fait républicain.
00:28:30Il n'a pas pu le faire.
00:28:32La réalité, aujourd'hui,
00:28:34c'est que comme nous souhaiterions faire
00:28:36du cas par cas avec la France Insoumise,
00:28:38on ne le peut pas.
00:28:40Parce qu'ils sont tous tenus par leur gourou,
00:28:42Jean-Luc Mélenchon.
00:28:44Ils ne sont pas sur ce plateau pour vous répondre.
00:28:46Aujourd'hui, quand je vois derrière vous, Madame Nkawa,
00:28:48une ultime, une énième provocation,
00:28:50si je puis dire, de Jean-Luc Mélenchon
00:28:52qui, le dimanche dernier, le 30 juin,
00:28:54s'affiche aux côtés du camp présidentiel,
00:28:56vous répondrez, Gabriel Attal,
00:28:58l'imminence du danger,
00:29:00selon eux, c'est l'URN
00:29:02puisque, en l'état des rapports de force,
00:29:04LFI n'a aucune chance, Mélenchon et la gauche,
00:29:06de gouverner.
00:29:08On ne peut pas, aujourd'hui,
00:29:10combattre au nom de la défense des valeurs républicaines,
00:29:12on ne peut pas combattre l'extrême droite
00:29:14au nom de la défense de ses valeurs
00:29:16en pactisant avec le diable,
00:29:18c'est-à-dire avec la France insoumise
00:29:20qui est un parti qui est lui-même
00:29:22anti-républicain.
00:29:24C'est du pareil, eux-mêmes, ce sont les deux et trois nuances
00:29:26très claires sur la question des consignes de vente.
00:29:28Alors, comment l'URN
00:29:30veut faire barrage au barrage ?
00:29:32Stratégie de Marine Le Pen de cette entre-deux-tours,
00:29:34c'est signé Stéphanie Despierre.
00:29:40Premier axe de la stratégie du Rassemblement national,
00:29:42dénoncer les désistements en masse
00:29:44des candidats du camp présidentiel.
00:29:46Discours bien rodé ce matin
00:29:48à leur arrivée à l'Assemblée
00:29:50des députés RN
00:29:52fraîchement élus au premier tour.
00:29:54Cette coalition contre-nature
00:29:56de la Macronie avec les Insoumis
00:29:58est un front anti-républicain
00:30:00parce que ce sont eux qui menacent
00:30:02notre pays et les Français.
00:30:04Deuxième axe, agiter l'épouvantail
00:30:06Jean-Luc Mélenchon.
00:30:08Le RN diffuse même sur les réseaux sociaux
00:30:10un photomontage grossier d'une poignée de mains
00:30:12entre Emmanuel Macron, tout sourire,
00:30:14et le chef des Insoumis.
00:30:16Pour atteindre son objectif,
00:30:18la majorité absolue,
00:30:20le parti de Jordan Bardella
00:30:22sait qu'il doit élargir encore son électorat
00:30:24et il utilise un levier,
00:30:26la diabolisation de Jean-Luc Mélenchon.
00:30:28Je tends la main à tous les électeurs
00:30:30de droite, du centre,
00:30:32mais aussi de la gauche raisonnable
00:30:34qui ne veulent pas voir Jean-Luc Mélenchon
00:30:36devenir le Premier ministre de la France
00:30:38parce qu'il veut élargir notre pays,
00:30:40l'insurrection, le chaos et le désordre économique.
00:30:42Les dirigeants du RN ne cessent de marteler
00:30:44qu'il leur faut impérativement la majorité absolue
00:30:46pour pouvoir gouverner.
00:30:48A défaut, ils espèrent trouver des renforts
00:30:50au-delà de leur alliance avec Eric Ciotti.
00:30:52À partir du moment où nous avons
00:30:54par exemple 270 députés,
00:30:56il nous en faut 19 de plus,
00:30:58on va aller voir les autres
00:31:00et on va leur dire
00:31:02est-ce que vous êtes prêts à participer
00:31:04avec nous d'une nouvelle majorité
00:31:06politique ? Oui ou non ? Est-ce que vous êtes prêts
00:31:08à voter la confiance ? Est-ce que vous êtes prêts à voter le budget ?
00:31:10Les autres, c'est qui ?
00:31:12C'est un certain nombre de députés.
00:31:14Des députés par exemple d'hiver droite,
00:31:16d'hiver gauche, quelques LR.
00:31:18Le parti d'extrême droite
00:31:20avait envisagé des désistements
00:31:22pour aider certains candidats LR
00:31:24en espérant qu'une fois élus,
00:31:26ils rejoignent leur banc.
00:31:28Mais finalement, il n'y aura pas de retrait.
00:31:30Alors Alexandre Nicolique,
00:31:32racontez-nous
00:31:34tous ces contacts avec les Républicains
00:31:36parce qu'on veut en savoir plus.
00:31:38Les Français qui nous regardent se disent
00:31:40attention, ce désistement, et qu'ils veulent voter pour vous,
00:31:42ça va faire en sorte
00:31:44que les 289 ne sont pas forcément
00:31:46atteignables. Si vous êtes à 270,
00:31:48comme le dit Marine Le Pen,
00:31:50avec qui vous allez proposer de gouverner
00:31:52à droite ? J'ai dit tout à l'heure déjà,
00:31:54j'espère qu'on aura une majorité absolue
00:31:56parce que certains donnent des consignes de vote
00:31:58que les électeurs suivront et on l'a vu en 2022.
00:32:00Mais ça n'est pas garanti en l'état du deuxième tour.
00:32:02Je pense que
00:32:04sur des points précis, vous avez
00:32:06aujourd'hui des députés
00:32:08d'hiver droite, des députés LR
00:32:10qui sont d'accord avec nous
00:32:12sur l'immigration,
00:32:14sur la préférence nationale,
00:32:16qui sont d'accord avec nous pour une justice moins laxiste,
00:32:18par exemple, sur des peines planchées.
00:32:20Mais qui ? Parce que c'est vrai que quand Sothi est parti,
00:32:22il était si seul qu'aucun député
00:32:24n'a dit
00:32:26je suis prêt à venir. Sur ces points précis,
00:32:28vous avez une majorité de députés les Républicains
00:32:30qui sont d'accord avec nous et une majorité
00:32:32de sénateurs aussi, d'ailleurs.
00:32:34Mais sur d'autres points,
00:32:36par exemple sur la réforme des retraites,
00:32:38j'espère que la gauche ne pensera
00:32:40pas à son sectarisme habituel
00:32:42et si, par exemple, il y a certains élus
00:32:44de gauche qui sont d'accord
00:32:46pour qu'on revienne, notamment sur
00:32:48la réforme des retraites pour ceux qui ont commencé
00:32:50à travailler avant 20 ans, bah voteront
00:32:52pour que ceux qui ont commencé à travailler...
00:32:54C'est une forme de
00:32:56gouvernement texte par texte.
00:32:58Donc vous avez dit 270 députés...
00:33:00Je fais vraiment une hypothèse.
00:33:02Vous êtes à 19 voix
00:33:04de la majorité absolue,
00:33:06donc vous irez à Matignon, vous gouvernerez
00:33:08et donc vous irez sur un texte social
00:33:10avec les voix socialistes, avec la gauche
00:33:12ou avec la droite sur un texte sur les régaliens.
00:33:14C'est de la politique-fiction.
00:33:16On essaie de comprendre.
00:33:18Soit vous mentez, soit vous êtes...
00:33:20Ce sera des votes contre systématique.
00:33:22Je ne mens pas, mais il n'y a aucune chance.
00:33:24Je ne mens pas, d'ailleurs, je vous le dis très franchement,
00:33:26si jamais vous en nourrissiez l'espoir,
00:33:28jamais un député de gauche
00:33:30ne votera une loi
00:33:32qui serait portée
00:33:34à l'exécution par un rassemblement national.
00:33:36J'ai dit pour les députés de gauche
00:33:38qui préfèrent l'intérêt des Français
00:33:40qu'au sectarisme habituel de gauche.
00:33:42Ce n'est pas du sectarisme, c'est de la cohérence.
00:33:44Vous ne connaissez pas, vous êtes manifestement
00:33:46très jeune dans votre engagement militant.
00:33:48Ce n'est pas parce qu'on est jeune
00:33:50qu'on est incompétent.
00:33:52Ce n'est pas un sujet de jeunesse, c'est un sujet de propagande.
00:33:54C'est une forme de mépris.
00:33:56Il n'y a aucun mépris de ma part,
00:33:58simplement d'assumer
00:34:00une différence fondamentale.
00:34:02On ne fait pas d'accord
00:34:04de cette constance technique
00:34:06sur le plan légistique,
00:34:08sur une portée de l'âge de la retraite,
00:34:10quand on a des différences
00:34:12aussi fondamentales qu'ils portent
00:34:14sur les valeurs.
00:34:16Je veux relever quelque chose que vous avez dit.
00:34:18C'est ce qui intéresse les gens.
00:34:20Sur la TVA, vous voterez contre.
00:34:22Si je peux permettre...
00:34:24Si je peux permettre...
00:34:26Je voudrais que vous terminez.
00:34:28Ce n'est pas politique sur ce plateau.
00:34:30S'exprimer.
00:34:32Je vais régler le problème tout de suite.
00:34:34Sur les produits énergétiques.
00:34:36Tous les produits énergétiques.
00:34:38Que ce soit l'électricité,
00:34:40le carburant...
00:34:42Comment vous garantissez techniquement
00:34:44que ça ne se répercute pas par une augmentation des prix ?
00:34:46Ne nourrisse pas les marges des entreprises.
00:34:48Comment vous le faites ?
00:34:50Ça n'a pas été récent.
00:34:52On n'en reparlera pas.
00:34:54Vous me posez une question.
00:34:56Est-ce qu'il va y avoir des effets d'aubaine de Total ?
00:34:58Sur la question des effets d'aubaine,
00:35:00est-ce que Total va répercuter
00:35:02une baisse de prix ?
00:35:04C'est fondamental, le pouvoir d'achat.
00:35:06Ce n'est pas le cas.
00:35:08En Espagne et au Portugal,
00:35:10quand il y a eu une baisse de TVA,
00:35:12ça s'est répercuté par une baisse de l'inflation
00:35:14beaucoup moins importante.
00:35:16Je me permets d'entrer dans le débat.
00:35:18La question de savoir
00:35:20si vous allez voter un texte proposé
00:35:22par le RN,
00:35:24ou si le RN va composer
00:35:26avec un texte issu de vos rangs,
00:35:28ne se pose même pas.
00:35:30Votre programme économique,
00:35:32côté RN,
00:35:34comme votre programme économique,
00:35:36côté Nouveau Front Populaire,
00:35:38ne tient pas la route.
00:35:40Je me pose encore la question
00:35:42de savoir si c'est une retraite à 60 ans
00:35:44ou à 62 ans.
00:35:46Un jour, c'est une taxation
00:35:48pour les moins de 30 ans.
00:35:50Là, on ne refait pas le débat
00:35:52sur les retraites.
00:35:54C'est fini.
00:35:561000 milliards d'euros
00:35:58de dettes supplémentaires depuis 2017.
00:36:005,5 % de déficit public
00:36:02en 2023.
00:36:04C'est la pire trajectoire européenne.
00:36:06Le plus d'entreprises
00:36:08qui ont fermé en un an.
00:36:10Vous osez donner des leçons économiques ?
00:36:12On verra ce qui va se passer dimanche soir
00:36:14avec des passerelles communes
00:36:16entre le centre et la gauche.
00:36:18Adrien Broche,
00:36:20pouvez-vous nous dire
00:36:22à ce stade du deuxième tour
00:36:24quelles sont les principales attentes des Français
00:36:26au vu des désistements ?
00:36:28Est-ce qu'il vous semble,
00:36:30comme spécialiste de l'opinion,
00:36:32que le RN,
00:36:34fort de cette dynamique,
00:36:36peut atteindre cette majorité absolue ?
00:36:38Entre les attentes des Français
00:36:40et la réalité arithmétique,
00:36:42il y a évidemment un gap.
00:36:44Il y a différentes projections qui ont été faites
00:36:46entre une hypothèse complètement théorique
00:36:48qui est maintenant levée sur aucun désistement,
00:36:50des désistements partiels
00:36:52et des désistements, j'allais dire, totaux
00:36:54qui se font dans des proportions importantes
00:36:56et qui projettent
00:36:58le Rassemblement national.
00:37:00Tout ça, évidemment, à prendre avec prudence
00:37:02et on ne cessera suffisamment de le répéter,
00:37:04autour de 240-245 sièges.
00:37:06Voilà où on en est aujourd'hui
00:37:08du point de vue de la photographie.
00:37:10On va continuer à débattre
00:37:12de cet entre-deux-tours,
00:37:14mais en ce qui nous concerne pour la partie débat,
00:37:16on s'arrête là. Merci.
00:37:18Merci beaucoup d'être venu sur le plateau de LCP.
00:37:20Vous restez avec moi, Jean-Philippe de Rosier.
00:37:22On va tenter à présent de se projeter
00:37:24sur les scénarii possibles d'après
00:37:26deuxième tour. On entend parler de
00:37:28cohabitation dure avec le RN,
00:37:30le mot de coalition aussi est dans le débat public
00:37:32ou même d'union nationale,
00:37:34des gaullistes aux communistes
00:37:36autour du camp présidentiel.
00:37:38Vos lumières sur ce qui est possible,
00:37:40sur ce qui est souhaitable, probable.
00:37:42L'invitation de Marco Pommier.
00:37:44Interview juste après.
00:37:46Si on vous invite, Jean-Philippe de Rosier,
00:37:48c'est pour avoir votre regard
00:37:50de constitutionnaliste
00:37:52sur trois scénarios possibles
00:37:54au lendemain des législatives.
00:37:56Se dirige-t-on vers un pays
00:37:58ingouvernable ?
00:38:00À quoi pourrait ressembler le paysage
00:38:02politique français ?
00:38:04Premier scénario, majorité absolue
00:38:06pour le rassemblement national.
00:38:08Le RN est en mesure de réunir
00:38:10au moins 289 députés
00:38:12pour faire voter ses lois.
00:38:14Jordan Bardella
00:38:16s'impose à Matignon pour une cohabitation
00:38:18avec Emmanuel Macron.
00:38:20J'entends être un Premier ministre
00:38:22de cohabitation, respectueux
00:38:24de la Constitution et de la fonction
00:38:26du Président de la République,
00:38:28mais intransigeant sur la politique
00:38:30que nous mettrons en oeuvre au service de la France
00:38:32et au service des Français.
00:38:34Intransigeante, si cohabitation,
00:38:36elle s'annonce conflictuelle
00:38:38entre les deux hommes.
00:38:40Le bras de fer a déjà commencé
00:38:42sur le domaine réservé du Président
00:38:44de la République, considéré
00:38:46comme le chef des armées,
00:38:48un rôle honorifique d'après Marine Le Pen.
00:38:50Pourquoi c'est grave ce que Mme Le Pen a fait ?
00:38:52D'abord parce qu'elle ne respecte pas
00:38:54notre Constitution.
00:38:56C'est l'article 15, le Président de la République
00:38:58est le chef des armées.
00:39:00Deuxième scénario, une majorité relative.
00:39:02Aucune alliance politique
00:39:04ne tire son épingle du jeu.
00:39:06Trop loin de la majorité absolue,
00:39:08Jordan Bardella refuse Matignon.
00:39:10Nous ne pouvons pas
00:39:12accepter d'aller au gouvernement
00:39:14si nous ne pouvons pas agir.
00:39:16Emmanuel Macron pourrait alors tenter
00:39:18de former une grande coalition
00:39:20avec les partis de son camp, le Modem,
00:39:22Horizon, et en élargissant
00:39:24à ses adversaires politiques
00:39:26les républicains, les socialistes ou les écologistes.
00:39:28Il faut sortir de nos zones de confort,
00:39:30faire différemment, travailler davantage ensemble
00:39:32avec d'autres forces politiques.
00:39:34Troisième scénario, un gouvernement technique.
00:39:36Le Président nomme à Matignon
00:39:38une personnalité consensuelle
00:39:40avec un gouvernement de hauts fonctionnaires,
00:39:42d'experts, pour expédier
00:39:44les affaires courantes.
00:39:46Mais quid du budget de la France ?
00:39:48Social, éducation, sécurité ?
00:39:50Comment mettre d'accord une majorité
00:39:52de députés sur les priorités financières
00:39:54du pays ?
00:39:56Ce soir, Jean-Philippe Derosier,
00:39:58une question pour vous.
00:40:00La France risque-t-elle la crise de régime ?
00:40:02Réponse.
00:40:04Non, je ne le pense pas,
00:40:06parce que la Constitution a toujours été plus forte
00:40:08que les hommes et les institutions qu'elle pose également.
00:40:10Et j'ai assez peu de doutes
00:40:12sur sa capacité à résister.
00:40:14Sans doute allons-nous
00:40:16avoir des semaines
00:40:18et des mois d'incertitudes,
00:40:20de questionnements,
00:40:22peut-être de difficultés, mais
00:40:24in fine, comme le disait
00:40:26un homme itérant à la veille de la première
00:40:28cohabitation, qui posait un gros point
00:40:30d'interrogation, c'était une expérience inédite,
00:40:32même pas imaginée par le général
00:40:34de Gaulle, l'instigateur de la seconde
00:40:36république, la Constitution,
00:40:38toute la Constitution, rien que la Constitution.
00:40:40La phrase a été reprise dans le débat
00:40:42des législatives actuelles, mais c'est lui
00:40:44qui l'a prononcée.
00:40:46Marie Le Pen l'a prononcée ce matin chez nos confrères
00:40:48de France Inter, alors on y va sur la cohabitation.
00:40:50On s'affumine
00:40:52si c'est le scénario, donc majorité absolue,
00:40:54Jordan Bardella arrive à Matignon,
00:40:56vers une cohabitation dure.
00:40:58On est dans un scénario, je précise, évidemment.
00:41:00Dure, ça se traduit
00:41:02concrètement comment ?
00:41:04Si l'extrême-droite
00:41:06a la majorité absolue,
00:41:08il faut d'abord bien constater
00:41:10qu'Emmanuel Macron est battu.
00:41:12La majorité actuelle est battue.
00:41:14Donc sa légitimité,
00:41:16dont il pouvait éventuellement se prévaloir
00:41:18acquise dans des circonstances particulières
00:41:20de 2022, est remise en cause
00:41:22par l'acquisition d'une nouvelle légitimité,
00:41:24celle de l'extrême-droite
00:41:26et du Premier ministre, qui a été choisi
00:41:28par les Français.
00:41:30Emmanuel Macron aura
00:41:32un pouvoir de nuisance, comme l'ont
00:41:34utilisés François Mitterrand et Jacques Chirac
00:41:36avant lui dans les hypothèses de cohabitation,
00:41:38mais il ne pourra pas
00:41:40remettre en cause les choix
00:41:42de ce gouvernement, car ce sont les choix
00:41:44en réalité voulus par les Français
00:41:46lors de cette élection.
00:41:48Il y a un signe que les relations seront difficiles.
00:41:50Emmanuel Macron a procédé à un vaste
00:41:52mouvement de nomination
00:41:54de hauts fonctionnaires lors du dernier Conseil
00:41:56des ministres avant le premier tour.
00:41:58C'est le journal Le Monde qui l'a révélé.
00:42:00Je ne vais pas faire la liste, mais il y a le gouverneur militaire de Paris,
00:42:02le chef d'état-major de l'armée de l'air,
00:42:04le nouveau directeur de l'Union européenne
00:42:06du ministère des Affaires étrangères.
00:42:08On va écouter la réaction de Marine Le Pen.
00:42:10Vous venez nous l'analyser juste après.
00:42:12Moi, quand je lis, encore une fois,
00:42:14qu'il existe des rumeurs comme quoi
00:42:16le président de la République envisagerait
00:42:18jusqu'à la fin, c'est-à-dire à 4 jours du second tour
00:42:20de nommer le directeur général
00:42:22de la police nationale
00:42:24alors qu'il devait rester jusqu'à la fin des JO
00:42:26et le directeur de la
00:42:28gendarmerie nationale
00:42:30et des dizaines
00:42:32de préfets
00:42:34et toute une série de gens dont l'objectif
00:42:36serait de bloquer, d'empêcher
00:42:38en réalité Jean-Dane Bardella
00:42:40de gouverner le pays comme il le souhaite.
00:42:42Je me dis que c'est une forme de coup d'état
00:42:44administratif.
00:42:46Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:42:48Non, un coup d'état, c'est
00:42:50un processus illégal,
00:42:52inconstitutionnel, c'est un renversement
00:42:54de la Constitution.
00:42:56Là, le président de la République exerce ses prérogatives.
00:42:58François Mitterrand, encore une fois, pardonnez-moi
00:43:00de le citer pour la deuxième fois,
00:43:02il a créé des précédents et en 1986,
00:43:04il avait fait augmenter le nombre de nominations
00:43:06auxquelles il fallait procéder en Conseil des ministres
00:43:08pour précisément avoir le regard,
00:43:10pas forcément la main, mais le regard
00:43:12sur ces nominations lorsqu'il y aurait
00:43:14un scénario de cohabitation qui s'annonçait.
00:43:16Et là, Emmanuel Macron, à la veille d'élection
00:43:18qui ne s'annonce pas forcément de bonne augure
00:43:20pour lui, procède à un certain nombre de nominations.
00:43:22Il dispose du pouvoir de nomination
00:43:24à l'inverse de la Constitution.
00:43:26Si le Premier ministre veut revenir sur ces nominations,
00:43:28il en aura la possibilité.
00:43:30Mais il y a le contre-sein, c'est une co-décision
00:43:32entre le président de la République et le Premier ministre.
00:43:34Un mot encore sur ce scénario de cohabitation,
00:43:36la politique étrangère en Europe,
00:43:38de la France, la politique européenne
00:43:40aussi de la France,
00:43:42sur l'Ukraine, notamment, va bouger
00:43:44en cas de cohabitation, c'est une donnée ?
00:43:46Probablement,
00:43:48parce que, là encore, il y aura
00:43:50une co-décision, une concertation nécessaire
00:43:52entre le chef des armées,
00:43:54la Constitution dit, article 15,
00:43:56le président de la République est le chef des armées,
00:43:58c'est lui qui négocie
00:44:00et ratifie les traités, donc il faut
00:44:02sa décision, mais tout se fait avec
00:44:04le contre-sein du Premier ministre, et donc,
00:44:06il faut que les deux s'entendent.
00:44:08Deuxième scénario. Alors là, on a beaucoup de mots.
00:44:10On a le mot de coalition des modérés,
00:44:12avec un gouvernement qui obtiendrait
00:44:14la garantie de ne pas être
00:44:16renversé, avec
00:44:18ou sans participation, d'ailleurs,
00:44:20au gouvernement, de la part
00:44:22des modérés de gauche,
00:44:24des modérés de droite,
00:44:26on nous parle aussi d'une possibilité
00:44:28d'union nationale, et le Premier
00:44:30ministre, lui, parle d'une assemblée plurielle.
00:44:32De quoi parle-t-on précisément ?
00:44:34C'est la volonté
00:44:36de composer un gouvernement
00:44:38tout,
00:44:40sauf extrême droite,
00:44:42et y siégeront
00:44:44ceux qui voudront bien s'inscrire dans cette dynamique,
00:44:46n'y siégeront pas ceux qui ne veulent
00:44:48pas participer de cette dynamique,
00:44:50mais, le cas échéant, la soutenir tacitement.
00:44:52C'est un peu le cas
00:44:54des communistes dans le gouvernement Rocard,
00:44:56qui ont accepté de le soutenir tacitement,
00:44:58pas toujours, mais à force de 49.3,
00:45:00ça passait, mais ils ne siégeaient pas
00:45:02dans le gouvernement.
00:45:04Et donc, là, c'est aussi
00:45:06le cas de figure des LR
00:45:08depuis 2022, qui soutiennent
00:45:10tacitement, par esprit républicain,
00:45:12la majorité, qui ne vont pas jusqu'à voter l'émotion de censure,
00:45:14mais qui n'approuvent pas
00:45:16le gouvernement. Dans ce cas de figure, qu'est-ce qui se passe ?
00:45:18C'est le président, c'est le Premier ministre qui reçoivent
00:45:20les forces politiques
00:45:22pendant une sorte de long troisième tour,
00:45:24après dimanche, pour savoir si,
00:45:26sur telle ou telle réforme,
00:45:28ils obtiennent le soutien sans forcément
00:45:30participer au gouvernement ? C'est plutôt le président
00:45:32de la République, ce sera lui, c'est lui qui nomme
00:45:34le Premier ministre, et ensuite, sur proposition
00:45:36de ce dernier, le gouvernement.
00:45:38Donc, il consultera les différents responsables
00:45:40politiques, représentés
00:45:42à l'Assemblée nationale, pour savoir
00:45:44s'ils ont la capacité de composer
00:45:46un gouvernement qui obtiendrait la confiance
00:45:48à eux de mener ensuite leurs propres
00:45:50consultations, de négocier,
00:45:52de voir avec qui ils peuvent s'entendre.
00:45:54Mais ça, ça se discute sur quoi ? Sur des réformes
00:45:56de fonds, qui pourraient, par exemple,
00:45:58voir l'augmentation du SMIC,
00:46:00ou des mesures immigration...
00:46:02Il faut un contrat de coalition...
00:46:04...sur des valeurs, ne pas bloquer...
00:46:06Il faut un contrat ou un programme de coalition
00:46:08sur lequel on peut s'entendre, à minima
00:46:10ou à maxima, quelles sont les grandes lignes
00:46:12sur lesquelles nous n'irons pas,
00:46:14parce que sur ça, il n'y a pas d'accord,
00:46:16quelles sont les lignes sur lesquelles on peut
00:46:18s'entendre et construire éventuellement
00:46:20une réforme. Evidemment, ce ne sera pas la période
00:46:22de grande réforme profonde de l'Etat,
00:46:24parce que lorsqu'il y a une alliance
00:46:26d'un certain nombre de
00:46:28contraires, ou en tout cas,
00:46:30une convergence dans les désaccords,
00:46:32il est assez difficile de mener des réformes profondes.
00:46:34Union nationale, on pense à l'après-guerre,
00:46:36le Conseil national de la résistance serait approprié
00:46:38pour vous de parler
00:46:40d'union nationale, à ce moment-là ?
00:46:42Je préfère réserver ces termes.
00:46:44Il y a eu une union nationale
00:46:46au lendemain des attentats de Charlie,
00:46:48en janvier 2015,
00:46:50qui a été réitérée
00:46:52au lendemain des attentats
00:46:54de Paris et de Saint-Denis,
00:46:56en novembre. Et donc,
00:46:58là, il y avait une véritable union nationale,
00:47:00éphémère, mais qui était très présente.
00:47:02Je ne suis pas sûr que là, il y ait
00:47:04une union nationale, ne serait-ce que parce que
00:47:06le Rassemblement national n'y participerait pas.
00:47:08On peut plutôt parler, peut-être,
00:47:10d'union républicaine, parce que
00:47:12là où il y aurait un point de convergence,
00:47:14c'est sur la défense des valeurs républicaines.
00:47:16Alors, dernier scénario,
00:47:18si cette
00:47:20coalition n'est pas possible,
00:47:22c'est-à-dire si on n'arrive pas
00:47:24à trouver un compromis qui empêche
00:47:26la censure, que
00:47:28le prochain gouvernement soit renversé,
00:47:30c'est le gouvernement technique,
00:47:32à l'italienne, sans pouvoir politique.
00:47:34Expliquez-nous.
00:47:36Alors, ça a été effectivement imaginé
00:47:38en Italie par
00:47:40le premier président du Conseil
00:47:42italien, c'était Mario Monti, en 2011,
00:47:44qui a composé
00:47:46un gouvernement exclusivement
00:47:48composé de techniciens,
00:47:50c'est-à-dire hauts responsables de l'administration,
00:47:52professeurs
00:47:54de droit ou d'autres sciences,
00:47:56qui n'étaient pas
00:47:58affiliés politiquement, qui n'avaient pas
00:48:00un ancrage politique, qui n'étaient pas
00:48:02rattachés et rattachables à un parti politique.
00:48:04Et donc, on peut imaginer le gouverneur
00:48:06de la Banque de France ou
00:48:08l'un de ses proches,
00:48:10ministre des Finances,
00:48:12quelqu'un issu de la Cour des Comptes,
00:48:14ministre de l'Economie, un préfet,
00:48:16ministre de l'Intérieur, etc.,
00:48:18pour gérer, non pas les affaires courantes,
00:48:20car ça, c'est une définition juridique,
00:48:22mais les affaires techniques de l'Etat.
00:48:24Donc, tout ce que l'Assemblée
00:48:26voudra bien approuver
00:48:28et qui ne rentre pas, donc,
00:48:30qui ne crée pas un clivage politique
00:48:32qui efface...
00:48:34Ca veut dire quoi ? On ratifie les conventions internationales ?
00:48:36Il n'y a plus de texte de loi majeur ?
00:48:38On peut difficilement le dire, ça veut dire quoi ?
00:48:40Parce que ça dépendra
00:48:42précisément de la configuration politique
00:48:44de l'Assemblée nationale, sur quoi est-ce qu'elle est prête
00:48:46à s'entendre et sur quoi elle n'est pas prête...
00:48:48Qui pourrait être ce technicien, Premier ministre ?
00:48:50Ah, là, je n'ai pas de boule de cristal, Myriam,
00:48:52donc je ne peux pas...
00:48:54Dernière question, très rapidement,
00:48:56une poignée de secondes.
00:48:58Ca ne montre pas, tout de même,
00:49:00que la Ve République, avec trois blocs,
00:49:02ne marche pas.
00:49:04Est-ce qu'il n'est pas temps de passer
00:49:06à plus de proportionnels, à un véritable régime
00:49:08parlementaire ?
00:49:10Pardonnez-moi, mais votre question est paradoxale.
00:49:12Parce que,
00:49:14s'il y avait de la proportionnelle,
00:49:16il y aurait encore plus de morcellements,
00:49:18et donc encore plus de blocs, potentiellement.
00:49:20C'est vrai, mais c'est vrai
00:49:22qu'avec un tiers, d'une certaine façon,
00:49:24des voix
00:49:26dans le pays,
00:49:28on peut gouverner.
00:49:30Avec autant de forces,
00:49:32trois forces, est-ce que c'est compréhensible ?
00:49:34Dans les élections législatives précédentes,
00:49:36qui ont vu un parti
00:49:38obtenir environ 30 % des voix au premier tour,
00:49:40ce parti, généralement,
00:49:42obtenait, même systématiquement,
00:49:44la majorité absolue au second.
00:49:46Là, ça ne se passe pas avec l'extrême-droite,
00:49:48parce que c'est un parti particulier,
00:49:50on l'a vu avec le débat précédent,
00:49:52qui remet en cause certaines valeurs républicaines.
00:49:54Qui n'a absolument aucun allié, en tout cas,
00:49:56d'apparence.
00:49:58Mais surtout,
00:50:00depuis 2017, il y a eu une torpille
00:50:02dans le paysage politique.
00:50:04Auparavant, nous étions dans une forme de bipolarisation,
00:50:06même s'il y avait l'extrême-droite,
00:50:08mais il y avait conservation
00:50:10de cette bipolarisation grâce aux deux tours
00:50:12de l'élection présidentielle.
00:50:14Et là, depuis Emmanuel Macron,
00:50:16il y a une remise en cause
00:50:18de cette bipolarité.
00:50:20On va suivre ça très précisément,
00:50:22notamment avec vous, parce que vous nous accompagnerez
00:50:24pour la soirée électorale LCP France 24 dimanche soir.
00:50:26Vous restez avec moi, c'est l'heure
00:50:28d'ouvrir la dernière partie de cette émission.
00:50:30Campagne Express, dans un instant.
00:50:32Le parti pris de notre affranchie,
00:50:34Fanny Guinochem, elle apporte le zoom
00:50:36de la rédaction sur une circonscription,
00:50:38la 21e du Nord,
00:50:40et l'ancienne ministre Valérie Rétard
00:50:42s'accroche face au RN
00:50:44tout puissant dans la région.
00:50:46Reportage Hélène Bonduelle, Cerberetta.
00:50:56Au Nain, cité minière
00:50:58et industrielle du Nord,
00:51:00c'est réveillé un peu sonné ce lundi matin.
00:51:02Je ne m'y attendais pas.
00:51:04Il y a des années que le Front national
00:51:06il est là,
00:51:08il n'y a pas de sonné au Nain.
00:51:10Ce n'était pas une surprise.
00:51:12Ce bastion communiste a voté
00:51:14à plus de 53% pour le RN.
00:51:16C'est la première fois que je vote,
00:51:18mais après ça peut être bien.
00:51:20Ils ont essayé la gauche, la droite,
00:51:22il n'y a rien qui a changé.
00:51:24Je viens juste d'aller faire une procuration
00:51:26pour voter au deuxième tour
00:51:28et m'opposer au RN.
00:51:30Laurence Bara est en réalité arrivée en tête
00:51:32dans tout le Valenciennois.
00:51:34Le fief du centriste Jean-Louis Borloo.
00:51:36Devant l'UDI Valérie Létard
00:51:38et le candidat du nouveau Front populaire
00:51:40Pierrick Colpin.
00:51:42En tête au premier tour.
00:51:44Sur la 21e circonscription.
00:51:46C'est du jamais vu.
00:51:48On fera la surprise dimanche soir.
00:51:50Pour la soutenir
00:51:52dans l'entre-deux-tours,
00:51:54le nouveau député RN Guillaume Florquin,
00:51:56tombeur de Fabien Roussel dans la circonscription voisine
00:51:58et le sénateur RN du Nord.
00:52:00On va continuer à aller sur le terrain
00:52:02pendant toute la semaine
00:52:04pour avoir le maximum de députés dimanche prochain
00:52:06et offrir la majorité absolue à Jordan Bardella.
00:52:08Je pense que la vague est là
00:52:10et les gens ont envie de changement
00:52:12vu leur préoccupation au quotidien.
00:52:14Mais le candidat
00:52:16nouveau Front populaire
00:52:18s'est désisté pour faire barrage
00:52:20à la vague RN.
00:52:22J'ai quelques réserves de voix.
00:52:24Il y a reconquête.
00:52:26Sachez que tout le monde ne cautionne pas
00:52:28votre réussite, elle n'est que partielle.
00:52:30La majorité a cautionné madame.
00:52:32Bonne journée à vous.
00:52:34Merci, bonne journée.
00:52:36Pour le document de campagne,
00:52:38on sera sur quel format ?
00:52:40On est sur un A5 plié en deux.
00:52:42D'accord, ça c'est le bulletin de vote.
00:52:44C'est bon, on l'a vu.
00:52:46La candidate UDI Valérie Létard
00:52:48peut compter sur le soutien de la figure politique
00:52:50locale, Jean-Louis Borloo.
00:52:52Donc là on reprend le Jean-Louis
00:52:54qui était venu
00:52:56jeudi.
00:52:58On a l'impression que vous êtes soutenu
00:53:00par Jean-Louis Borloo.
00:53:02Cette candidature, ce n'est pas celle d'un camp,
00:53:04c'est celle du rassemblement de tous ceux
00:53:06qui ont des valeurs.
00:53:08Et ces valeurs, ce sont les valeurs de la République.
00:53:10Pas question d'en faire une élection nationale.
00:53:12L'ancienne ministre
00:53:14mise aussi sur son expérience.
00:53:16Il faut de la crédibilité,
00:53:18de la notoriété.
00:53:20Parce qu'en 15 jours, vous n'allez pas l'acquérir comme ça.
00:53:22D'où une candidature
00:53:24telle que la mienne.
00:53:26Cela sera-t-il suffisant
00:53:28pour que la transcription ne bascule pas
00:53:30au rassemblement national ?
00:53:32Réponse dimanche prochain.
00:53:34Allez, on ouvre à présent le carnet de campagne
00:53:36d'Elsa Mondingava.
00:53:38Campagne Express, tout de suite.
00:53:40Musique
00:53:42Musique
00:53:44Musique
00:53:46Bonsoir Elsa.
00:53:48Vous nous parlez ce soir
00:53:50des visages du nouveau Front Populaire.
00:53:52Oui, de Marine Tondelier,
00:53:54la patronne des Verts.
00:53:56Elle s'était mis d'accord sur les débats
00:53:58télés de la campagne législative.
00:54:00C'était chacun son tour
00:54:02contre Gabriel Attal et Jordan Bardella.
00:54:04Regardez, il y avait eu pour le premier débat
00:54:06Manuel Bompard, l'insoumis.
00:54:08Pour le deuxième débat,
00:54:10c'était Olivier Faure, le socialiste
00:54:12qui représentait le nouveau Front Populaire.
00:54:14Et Marine Tondelier,
00:54:16elle entendait bien faire le troisième,
00:54:18celui de l'entre-deux-tours.
00:54:20Elle qui est élue d'opposition à Hénin-Beaumont,
00:54:22ville tenue par le Rassemblement National.
00:54:24C'est à Jean-Luc Mélenchon que Jordan Bardella
00:54:26a proposé un débat, vous savez,
00:54:28celui qui n'est plus censé être à la tête
00:54:30des insoumis. Écoutez donc la réaction
00:54:32de la patronne des Verts.
00:54:34Moi, j'ai deux sujets avec le fait que
00:54:36et les chaînes de télé, et le Premier ministre
00:54:38et Jordan Bardella refusent.
00:54:40Le premier, c'est la place de l'écologie,
00:54:42dont on n'a jamais aussi peu parlé dans ce pays ces dernières années.
00:54:44Mais moi, je voulais aussi vous parler de la place
00:54:46des femmes dans tout ça. Parce que les femmes,
00:54:48c'est quand même 50% de la France.
00:54:50C'est 50% de la France complètement invisibilisée
00:54:52de tous ces débats jusqu'à présent.
00:54:54Tous les débats, pas une seule femme.
00:54:56A priori donc, faute d'accord,
00:54:58il n'y aura pas de débat sur BFM TV.
00:55:00Et vous nous parlez aussi
00:55:02des désistements ?
00:55:04D'une consigne de vote un peu originale.
00:55:06J'ai trouvé un député de la majorité qui appelle
00:55:08à voter pour le nouveau Front Populaire.
00:55:10Ça, ça existe, mais contre un autre candidat
00:55:12de la majorité. C'est dans la deuxième circonscription
00:55:14de Paris. C'est Gilles Legendre,
00:55:16l'ancien président du groupe
00:55:18La République En Marche. Il ne veut pas
00:55:20voter pour Jean Lossuc. Il n'aura pas
00:55:22son vote. Jean Lossuc, c'est le candidat investi
00:55:24par la majorité, proche de Rachid Dati.
00:55:26Il va donc voter pour la candidate
00:55:28socialiste. Voilà donc
00:55:30un vote original.
00:55:32Il y a des désistements et des non-désistements.
00:55:34Oui, Valérie, vous parlez en première
00:55:36partie des missions de ces désistements,
00:55:38mais certains décident de se maintenir
00:55:40contre l'avis parfois de leur parti,
00:55:42contre certains appels. On va surveiller
00:55:44trois circonscriptions dans lesquelles
00:55:46il y aura des triangulaires avec des députés
00:55:48sortant de la majorité qui se maintiennent
00:55:50alors qu'elles sont arrivées en troisième position.
00:55:52Hugues Etienne dans le Lot, Anne-Laurence
00:55:54Petel dans les Bouges du Rhône,
00:55:56Émilie Chandler dans le Val-d'Oise.
00:55:58Elles refusent, ces dames, de se retirer.
00:56:00Elles se maintiennent. On finit avec
00:56:02un clip rap
00:56:04qui fait beaucoup réagir. Oui, un collectif
00:56:06de rappeurs qui a sorti une chanson
00:56:08et un clip. Ça s'appelle Nopasaran.
00:56:10Il y a Seth Gueko, Akenaton
00:56:12ou encore Fianso. Alors c'est clairement
00:56:14très engagé contre le Rassemblement
00:56:16national. Marine Le Pen dénonce
00:56:18une abjection. Évidemment,
00:56:20ce n'est pas une berceuse. Que vous
00:56:22aimiez ou que vous détestiez, si vous
00:56:24écoutez, les bénéfices sont reversés
00:56:26à la Fondation Abbé Pierre. Oui, qui a été
00:56:28pilonnée par le Rassemblement
00:56:30national et Jordan Bardella. Allez,
00:56:32c'est la fin de cette émission. On va la
00:56:34terminer avec une chronique, l'excellente
00:56:36Fanny Guinochet pour l'économie.
00:56:46Bonsoir Fanny. Bonsoir.
00:56:48Fanny Guinochet de France Info
00:56:50et de La Tribune. Vous nous parlez ce soir
00:56:52de la réforme de l'assurance chômage
00:56:54qui a donc été suspendue
00:56:56par Gabriel Attal à la surprise générale.
00:56:58C'était dimanche soir. On l'a appris
00:57:00le soir du premier tour. Peut-elle
00:57:02faire bouger les lignes avant dimanche
00:57:04prochain ? C'est l'objectif de Gabriel
00:57:06Attal qui pourtant avait toujours répété que
00:57:08cette réforme était nécessaire
00:57:10pour atteindre le plein emploi.
00:57:12Alors il l'a suspendue. On s'attendait
00:57:14à un décret le 1er juillet
00:57:16pour durcir les règles de l'assurance
00:57:18chômage, appliquer la réforme
00:57:20promise. Et puis voilà, effectivement,
00:57:22vous le rappeliez, 22h30, dimanche
00:57:24soir, on apprend par Matignon
00:57:26que finalement le décret c'est un décret de
00:57:28suspension jusqu'au 31 juillet.
00:57:30Donc en fait, Matignon se
00:57:32laisse un mois. Un mois
00:57:34pour quoi faire ? Eh bien, Matignon
00:57:36explique que la réforme pourra faire l'objet
00:57:38d'aménagements, de discussions
00:57:40entre forces républicaines. Alors est-ce que
00:57:42c'est un signe politique envoyé à la gauche ?
00:57:44Alors évidemment, parce que cette réforme, elle
00:57:46était très décriée à gauche
00:57:48par les syndicats, même au sein
00:57:50du camp d'Emmanuel Macron.
00:57:52Et c'est vrai que cette réforme,
00:57:54pourtant, elle n'avait jamais mis les gens dans la rue,
00:57:56contrairement à la réforme des retraites.
00:57:58Mais à l'évidence, c'est un geste
00:58:00pour faciliter les discussions,
00:58:02les reports de voix à l'occasion de ce
00:58:04second tour. Et d'ailleurs, Gabriel
00:58:06Attal a été invité lundi soir
00:58:08sur TF1 et il s'en expliquait. Il a dit
00:58:10« Je ne peux pas dire d'un côté
00:58:12que je souhaite qu'il y ait des forces politiques
00:58:14différentes qui puissent travailler ensemble
00:58:16et de l'autre, prendre un décret qui aurait
00:58:18été perçu comme un passage en force. »
00:58:20Selon lui, suspendre
00:58:22la réforme, c'est évidemment
00:58:24un gage qui montre que
00:58:26la France des urnes a été
00:58:28entendue. Alors les syndicats
00:58:30à la gauche applaudissent. Le Rassemblement national
00:58:32aussi, qui est contre cette réforme.
00:58:34Oui, ils se murmurent même qu'il a décidé
00:58:36ça sans en parler du tout
00:58:38au président de la République. Pourtant, ça fait
00:58:40débat au sein de la majorité.
00:58:42Ça fait débat. Tout de suite, Bruno Le Maire
00:58:44dès le lendemain a réagi en disant que lui,
00:58:46ministre de l'Economie, il était favorable à cette
00:58:48réforme, qu'il la fallait pour les comptes
00:58:50et aussi atteindre le plein emploi.
00:58:52Il a aussi, Bruno Le Maire,
00:58:54taclé en parlant de petits
00:58:56calculs, de positions, de circonstances,
00:58:58d'accommodements. Alors justement,
00:59:00est-ce que cette stratégie va être
00:59:02contre-productive ou est-ce qu'elle va apporter
00:59:04ses fruits, sans compter que
00:59:06c'est aussi le risque d'une boîte de Pandore
00:59:08parce que tout de suite, la CGT a dit
00:59:10suspendre c'est bien, le mieux ce serait
00:59:12de la retirer. Olivier Faure, lui,
00:59:14a dit, bah écoutez, il faudrait faire pareil
00:59:16sur la réforme des retraites. Et vous le disiez,
00:59:18effectivement, visiblement,
00:59:20Gabriel Attal s'est affranchi
00:59:22de la tutelle présidentielle.
00:59:24Il a pris cette décision,
00:59:26cette annonce, sans en parler au président.
00:59:28C'est incroyable. Merci beaucoup,
00:59:30Fanny Guinochet. Les petits cailloux,
00:59:32la main tendue à gauche, on y est ?
00:59:34On y est.
00:59:36Effectivement, je pense que la décision
00:59:38est sage dans le climat actuel de tensions
00:59:40et de campagne électorale.
00:59:42C'est évidemment une main tendue pour
00:59:44l'électorat de gauche. Je voudrais ajouter
00:59:46un mot sur la réaction
00:59:48de Jordan Bardella
00:59:50à l'égard de Marine Tendelier. Je trouve ça
00:59:52scandaleux qu'il prive tous les électeurs
00:59:54d'un débat entre les trois forces
00:59:56du secours. C'est dit. Merci à vous,
00:59:58merci, Fanny Guinochet, et merci à vous,
01:00:00Jean-Philippe Derosier, de m'avoir accompagné
01:00:02comme grand témoin ce soir. Très belle soirée
01:00:04sur LCP. A demain.

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