Tous les soirs à 20h15, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Martin Garagnon, porte-parole Ensemble pour la République et conseiller national de Renaissance.
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00:00Avec notre invité politique, il est porte-parole Ensemble pour la République et conseiller national de Renaissance.
00:05Bonsoir Martin Garagnon.
00:07Bonsoir.
00:08Est-ce que vous venez d'entendre Maël Hassani qui a fait part notamment des différentes contradictions sur la façon dont on fait barrage au RN dans votre groupe Ensemble pour la République.
00:20Est-ce qu'on a une clarification justement sur la position adoptée pour le second tour ?
00:24Notre position elle est claire en fait depuis le début et depuis même avant le premier tour parce qu'on est les seuls à avoir pris l'engagement et la responsabilité de ne présenter aucun candidat dans une soixantaine de circonscriptions
00:37parce que justement il y avait un risque que le RN puisse remporter cette circonscription.
00:41Donc on n'a pas attendu d'avoir ce principe de désistement pour initier et prendre nos responsabilités.
00:48Depuis hier avec les messages qui ont été passés aussi bien par le président de la République que Gabriel Attal qui sont très clairs,
00:55ce n'est pas une voix pour le RN, on peut difficilement faire plus clair.
00:58C'est une position qui s'entend...
01:00Ça veut dire que ça va jusqu'à LFI ?
01:02Ça veut dire que le principe c'est le désistement pour que le RN ne puisse pas l'emporter.
01:09Nous on a fait campagne pendant deux semaines et demie sur un constat double
01:12qui était de dénoncer la supercherie et la dangerosité des programmes que présentaient à la fois le Nouveau Front Populaire et le RN.
01:18Il se trouve que depuis hier on sait que le risque de l'accession au pouvoir du Front Populaire est écarté, a priori, reste donc un risque d'accession au pouvoir du RN.
01:28Donc maintenant la priorité c'est effectivement d'éviter aux Français et aux pays de basculer vers une accession au pouvoir du Rassemblement National.
01:36Il se trouve également qu'un certain nombre de députés investis LFI ont pu, par leurs propos ou leurs comportements, avoir des actes, des attitudes qui sont clairement anti-républicaines.
01:50On peut même le dire puisque le Président de la République a utilisé des termes d'antisémitisme, d'anti-parlementarisme, donc il les a qualifiés de manière extrêmement forte.
01:57Dans ces cas-là, qui sont très rares, heureusement, mais qui malheureusement existent, la question peut se poser au niveau des consciences individuelles.
02:05Moi j'ai beaucoup de respect pour l'expression de Yael Brown-Pivet qui, parce qu'elle a notamment été attaquée personnellement de manière très intime, très féroce par Jean-Luc Mélenchon et par d'autres de ses sbires sur des propos qui fleuraient quand même très bon l'antisémitisme,
02:20je peux comprendre que cette position, pour elle, soit très difficile. Il faut la respecter.
02:25Mais la règle c'est pas de voix pour le RN. On a, heureusement, dans l'immense majorité des cas, cette règle qui est tenue.
02:33On a encore quelques cas, je crois que ça a été évoqué par vos invités, des situations où on a encore des candidats qui se maintiennent jusqu'à présent.
02:41On a jusqu'à demain soir, 18h, pour clarifier justement sur l'ensemble des situations de triangulaire, le maintien ou pas, dans quelles conditions, à quel titre et pour quelles raisons.
02:53Donc on travaille aussi là-dessus à tous les niveaux. Mais la règle, elle est très claire. Et elle est très claire depuis le début du combat contre le RN.
03:00Quand on entend Bruno Le Maire d'un côté, quand on entend Aurore Berger de l'autre côté, quand on entend différentes personnalités issues même du gouvernement qui est encore là,
03:09le son de cloche n'est pas le même. Il y a ceux qui disent on va jusqu'aux socialistes et aux écolos, et puis il y a ceux qui disent même LFI, ça peut fonctionner.
03:17Donc vous comprenez que c'est pas clair.
03:19Une fois de plus, cette perception individuelle, elle ne s'applique qu'à quelques unités de circonscription.
03:30Les unités, elles sont là.
03:32Elles sont là, oui, mais je ne suis pas en train de voter en touche sur le sujet. Ce sont des expressions individuelles qui se respectent.
03:37C'est-à-dire qu'on a méconscience, ou est-ce que vous faites comme les LR, où ils disent finalement les électeurs sont assez grands.
03:43On avait encore une auditrice ce matin sur Europe 1 qui disait mais moi j'en ai marre aussi des partis politiques qui donnent des consignes de vote.
03:50J'ai ma carte d'électeur, je sais quoi faire. Est-ce que vous avez pensé à ça aussi, ces consignes de vote qui parfois énervent les électeurs ?
04:00Mais alors, une fois de plus, ce sont plus que des consignes, ce sont des orientations.
04:05Mais personne ne sera derrière un électeur dans son urne à lui dire ce qu'il doit voter.
04:09On est très respectueux du choix individuel des Français dans leur globalité et de nos électeurs en particulier.
04:15C'est simplement que je trouve un peu facile de se défausser d'une responsabilité dans des situations aussi essentielles que celles que l'on traverse en ce moment
04:22et finalement de voter en touche de la part d'un parti, surtout d'un parti de gouvernement,
04:26enfin en tout cas qui se dit de gouvernement, et de dire non non, ils vont se débrouiller tout seuls et finalement c'est des grands garçons.
04:31Mais nous on le sait que les Français sont des grands garçons, on sait qu'ils sont capables de réfléchir tout seuls
04:35mais la responsabilité d'un homme politique et d'un parti c'est aussi d'endosser, de faire des choix.
04:41Et là il y a un choix qui est très clair avec un risque d'accession au pouvoir du RN
04:45puisque une fois de plus, comme je le disais, le Front Populaire a été écarté de cette possibilité donc le risque maintenant c'est le RN.
04:51Nous notre campagne c'était de dénoncer le risque que faisaient courir à la France et aux Français ces deux programmes, ces deux blocs.
04:58Et donc il n'en reste plus qu'un qui peut potentiellement arriver au pouvoir,
05:02il est évident, il est normal, il est logique que l'on appelle à ce que ce bloc-là ne puisse pas arriver au pouvoir.
05:08Et si vous me permettez une dernière remarque sur M. Bardella qui, je l'entendais en attendant de passer à votre antenne,
05:15mais qui ajoutait des conditions aux conditions puisque désormais il appelle à nouveau à ce que les Français lui fassent pleinement confiance et qu'il y ait une majorité absolue.
05:24Mais au risque de décevoir M. Bardella, quand bien même il aurait une majorité absolue,
05:29puisqu'il dit qu'il en a besoin pour pouvoir appliquer à 100% le programme pour lequel il aura été élu.
05:34Mais il faudra quand même lui rappeler que si jamais il avait une majorité absolue, il serait en cohabitation
05:39et qu'il ne s'agit pas de tordre le bras à la Constitution comme il a pu commencer déjà à le faire.
05:44Donc il aura peut-être une majorité au Parlement, mais il y aura un Président de la République avec un certain nombre de prérogatives et qu'il s'agira de respecter.
05:51Donc on est déjà dans un discours où vous voyez un petit peu ce discours qui s'installe depuis quelques semaines,
05:56où finalement on pose des conditions suspensives pour exercer le pouvoir et puis on demande finalement tout le pouvoir.
06:03Mais là on est sur une action législative, donc il y a une Constitution, des textes, des fonctions qui sont à respecter aussi.
06:09Ce Président dont vous parlez, dont on le présente depuis hier soir comme un homme acculé, seul, qui n'a plus de majorité,
06:16qui n'en aura plus, qui fait un score finalement très très maigre et qui justement, on a vu encore des personnalités de ce Bloc central se désister.
06:25Comment est-ce que vous pouvez vous-même, Martin Garagnon, croire encore au macronisme, comme on l'appelle ?
06:32Vous savez, si vous vous laissez abattre à chaque échec politique, vous ne faites pas de politique, tout simplement.
06:39Enfin, il y a échec et échec, là. Pour le coup, il est assez immense.
06:44Moi, je suis assez âgé pour avoir connu dans mon adolescence l'échec, par exemple, des socialistes en 1993
06:51qui s'étaient retrouvés avec un groupe parlementaire réduit à néant.
06:54Bon, tous les partis politiques ont connu des moments plus ou moins difficiles.
06:59Donc pour vous, ce n'est pas la fin. C'est intéressant.
07:02De mon point de vue, mais de toute façon, c'est tout l'enjeu.
07:05C'est-à-dire que le macronisme est soit effectivement une nouvelle façon de faire de la politique,
07:10soit n'aura été qu'une parenthèse dans l'histoire de la Ve République.
07:13Moi, je suis convaincu que ce que porte Emmanuel Macron depuis 2016,
07:18cette volonté de dépasser, de rassembler, de fuir les clivages parfois fictifs entre les positions de gauche et de droite,
07:25et la bonne façon et la bonne voie, on ne peut...
07:28Une fois de plus, on l'a vu, les alternances, c'est très bien, la respiration démocratique, c'est très bien.
07:33Mais cette conflictualité permanente dans laquelle on veut ancrer la société française, elle est destructrice.
07:39Merci beaucoup, Martin Garagnon, d'avoir été notre invité dans Europe 1,
07:43ce soir, porte-parole Ensemble pour la République et Conseil national de Renaissance.