• il y a 6 mois

Tous les soirs à 20h15, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Eric Woerth, député Renaissance sortant de l’Oise, candidat à sa réélection.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

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Transcription
00:00Ensemble jusqu'à 21h et nous sommes en ligne désormais avec le député Renaissance de l'Oise, député sortant.
00:07Bonsoir Éric Wörth, merci d'être avec nous ce soir sur Europe 1, j'imagine que vous avez suivi avec intérêt le feuilleton qui a secoué cette semaine votre ancienne famille politique, les Républicains.
00:20Comment vous réagissez ce soir au verdict énoncé par le tribunal judiciaire qui, je le rappelle, suspend l'exclusion d'Éric Ciotti des Républicains.
00:29Éric Ciotti qui reste donc ce soir, à l'heure où nous parlons, président de LR, LR et donc qui a fait cette alliance avec le RN.
00:35Je n'ai pas suivi dans le détail toutes ces péripéties, c'est triste, je ne souhaitais pas ça aux Républicains.
00:44Moi j'en étais parti parce qu'il n'y avait plus de lignes idéologiques claires entre beaucoup de pédagogie, des gens proches du Front National,
00:52ou d'autres plus libéraux, progressistes, gaullistes, comme François Baroin ou comme le président du Sénat, Gérard Larcher.
01:00Donc c'était trois familles difficiles à concilier.
01:04La lune explose au travers du ralliement d'Éric Ciotti au RN, et puis tout ça devient judiciaire.
01:14Enfin bon, voilà, c'est infernal.
01:17Aujourd'hui, Éric Ciotti se base sur les militants, il dit être soutenu par les militants, que la ligne des Républicains c'est d'abord celle des militants.
01:25C'est ton sentiment ?
01:27En fait, c'est sans doute mon sentiment, puisqu'il y a de moins en moins de militants, ou très peu de militants,
01:34donc le bloc le plus à droite est resté.
01:38Et ce bloc a toujours dit ou toujours laissé penser qu'il fallait, vous savez, la fameuse union des droites.
01:45C'est en fait l'union de l'extrême-droite, c'est-à-dire une idée phagocytée, LR,
01:51c'est ce contre quoi Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy ont toujours lutté puissamment.
01:57C'est ce tropisme vers l'extrême-droite.
02:01L'extrême-droite, elle est banalisée aujourd'hui, tout le temps, tout le monde dit « ah, mais c'est quand même mieux que l'extrême-gauche ».
02:08Enfin, l'extrême-droite, ça reste quand même un courant identitaire, c'est un courant qui a une histoire.
02:15Éric, pour bien comprendre, juste pour rebondir, c'est peut-être pas le sens de mon interview,
02:20mais pour vous suivre, c'est mieux d'avoir un Jean-Luc Mélenchon que Jordan Bardet, là, à Matignon.
02:25Ah, mais moi, vous avez une grosse de résumé.
02:29Non, mais c'est ce que vous dites, si je vous suis.
02:31Je n'ai envie de ni l'un ni l'autre, c'est juste impossible pour le pays.
02:35Alors on peut toujours faire des essais, on peut toujours essayer ce qu'il a essayé, comme disent les gens.
02:41On pourra essayer, puisqu'on n'a jamais essayé, mais on n'est pas en train d'essayer une voiture ou un nouveau vélo.
02:48La France, elle n'est pas à vendre. Les Français ne sont pas à vendre.
02:52Je vous pose la question parce que la logique d'une partie des Républicains, la partie d'Éric Ciotti, de faire alliance avec le RN,
03:00c'est de dire « pour éviter Jean-Luc Mélenchon à Matignon, il faut s'allier avec le RN ».
03:06C'est cette logique-là, c'est pour ça que je vous pose la question.
03:08Pour éviter Jean-Luc Mélenchon ou Bardella à Matignon, il faut voter pour les candidats de la majorité présidentielle.
03:18Donc vous vous appelez à une alliance de renaissance avec la frange de LR qui n'a pas suivi M. Ciotti, c'est ça ?
03:24Bien sûr, Jean-François Copé d'ailleurs, comme moi, nous le souhaitions depuis longtemps.
03:29Moi je suis parti parce que je trouvais l'absence d'idéologie absolument destructive.
03:36C'est-à-dire que Jean-François Copé qui a appelé cette semaine à la démission d'Éric Ciotti est d'accord avec vous sur le fait qu'il faut une alliance avec RN ?
03:42Je ne dis pas qu'il est d'accord, je dis qu'il est d'accord pour considérer qu'il faut un contrat de gouvernement.
03:48Il le dit depuis deux ans, je l'ai dit aussi, j'ai pensé que LR n'était pas capable de le faire et que donc il valait mieux rejoindre Emmanuel Macron
03:55vu que la plupart de nos électeurs étaient chez Emmanuel Macron.
04:00Maintenant Emmanuel Macron a donné un projet. Le président de la République a dit les choses pour les trois prochaines années.
04:07Qu'est-ce qui empêche les Républicains pour ce qu'il en reste ?
04:10Mais je pense que ça fait encore beaucoup d'électeurs de venir soutenir la réussite de la France.
04:16Justement Eric, dans cette période de tractation où tout va très vite, on l'a vu cette semaine,
04:20et où il y a jusqu'à dimanche 18h pour déposer les listes, vous qui faites partie de ces anciens LR qui ont intégré cette famille Renaissance,
04:28en ce moment-là, ces jours-ci, est-ce que vous avez joué un rôle pour essayer de recruter ces LR ?
04:35Non, non, parce que ce n'est juste pas possible. Chacun aujourd'hui est dans sa circonscription.
04:41Chacun aujourd'hui mène campagne dans sa circonscription, organise une campagne de deux quinze jours,
04:47quand on est au courant depuis dimanche dernier.
04:49Zéro contact avec des gens comme...
04:51Moi pas, peut-être que quelques-uns en ont. Il faut demander aussi à mes amis du gouvernement,
04:58qui viennent de la même famille politique que moi, mais je pense qu'ils répondront la même chose.
05:03Mais rien n'empêche, au fond, à un moment donné, les gens raisonnables de LR qui croient encore qu'ils sont un parti de gouvernement,
05:12de dire que l'extrême-gauche, ce n'est juste pas possible, c'est un délire économique.
05:17L'extrême-droite, c'est une cascade de fiscalité dans tous les sens pour financer des dépenses.
05:22D'ailleurs, ils ne savent même plus quoi, puisqu'ils changent le programme tous les jours.
05:25Donc, on ne peut pas laisser la France le faire. Le président, il souhaite une clarification.
05:31Il a raison. On ne pouvait pas continuer avec des menaces de motions de censure et de crise de régime
05:39dans le mois ou les deux mois qui venaient. Donc, il a le courage de mener une clarification.
05:43Bon, on a le droit aussi de dire à la population. Je sais bien que vous avez peut-être envie d'exprimer une colère
05:50et de voter pour des partis exprémistes à gauche ou à droite, mais ça, c'est confier la France alors à des aventureux.
05:58Et la France, elle ne peut pas se contenter d'aventures. C'est un sujet sérieux.
06:01Éric Vert, pardon, juste pour terminer, pour bien comprendre. Justement, le président de la République appelle à un moment de clarification.
06:09La clarification. Mais quand on voit les résultats aux européennes, en premier point.
06:14En deuxième point, lorsque l'on voit les premiers sondages qui apparaissent pour ces élections législatives.
06:19On voit apparaître deux blocs, deux forces politiques, d'un côté la gauche, d'un côté la droite.
06:25Et au centre, finalement, vous, Renaissance et les alliés de la majorité présidentielle.
06:32Et donc, pour empêcher, en tout cas, c'est aussi quand on voit la gauche qui se mobilise et qui fait bloc, elle,
06:39et qui ne se pose pas de questions pour faire alliance, qui est prête à tout.
06:43Est-ce que vous seriez prêts pour empêcher une arrivée de Jordane Bardella à Matignon en cas de majorité relative ?
06:49Pas absolue, mais en cas de majorité relative du RN. Est-ce que vous seriez prêts à faire une sorte de gouvernement d'union nationale ?
06:56Une énorme coalition avec la gauche ?
06:59Le sujet ne se pose pas ainsi. D'abord, il y a deux blocs extrémistes.
07:07Aujourd'hui, les sondages, d'ailleurs, sont en train de se réduire. Les convergences se font.
07:12Le parti du président n'est plus si loin que cela, au fond de ses deux mâchoires, en fait, qui écraseront la France.
07:23Donc, ce que nous devons, c'est, à partir du projet qui est le nôtre,
07:27et si les Républicains veulent venir, il faut qu'ils y amènent quelque chose.
07:30Et à ce moment-là, qu'on construise les réformes nécessaires au pays. Notre pays ne peut pas attendre.
07:35Il y a beaucoup de réformes qui ont été faites. Il y a une colère, il y a une vague à l'âme, il y a une dépression.
07:41On traverse des moments comme ça, et ce sont des moments historiques.
07:44Mais ce n'est pas une raison pour perdre son sang-froid.
07:47Les Républicains sont encore aujourd'hui, à la fois dans ce qu'il reste de LR,
07:52à la fois chez les sociodémocrates, mais pas ceux qui travaillent avec Jean-Luc Mélenchon,
07:56sous l'asservissement de Jean-Luc Mélenchon et de l'extrême-gauche.
07:59C'est la seule façon, aujourd'hui, de faire rebondir notre pays.
08:04Merci de nous avoir accordé ces quelques minutes, Éric Woerth, député Renaissance sortant de l'Oise.
08:08Bonne soirée à vous, M. Woerth.

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