Tous les soirs, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Sandrine Rousseau, députée EELV/NUPES sortante de Paris, candidate NFP à sa réélection.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir
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00:00Interview politique dans Europe Un Soir, députée Europe Écologie, sortante de Paris,
00:10candidate Nouveau Front Populaire à sa réélection.
00:13Bonsoir Sandrine Rousseau.
00:14Bonsoir.
00:15Merci d'être avec nous.
00:16Vous dites qu'en renvoyant dos à dos le RN et le Nouveau Front Populaire au rang d'extrême
00:19et susceptible de provoquer une guerre civile, Emmanuel Macron a fait preuve d'inconscience
00:23politique.
00:24C'est ce que vous avez dit ce matin.
00:25Est-ce que selon vous, le RN serait plus susceptible de provoquer une guerre civile
00:30que le Nouveau Front Populaire ? Quand on voit des personnes qui ont rejoint ce Nouveau
00:34Front Populaire, je pense au NPA ou encore Raphaël Arnaud de la Jeune Garde.
00:38Je pense surtout qu'il n'y aura pas de guerre civile en fait et que c'est l'argument récurrent
00:43d'Emmanuel Macron.
00:44Donc il y avait la guerre aux portes de l'Europe, il y avait la guerre… C'est vrai, il y
00:48a la guerre en Ukraine, etc., mais à chaque fois, il utilise ce terme de guerre comme
00:52un argument politique.
00:53Là, on est dans une démocratie et je pense qu'Emmanuel Macron n'a pas tout à fait
00:57saisi la lettre de la démocratie, l'esprit de la démocratie.
01:01L'esprit de la démocratie, c'est qu'il y ait des camps qui s'affrontent et que
01:04le peuple tranche, et tranche dans un sens ou dans un autre.
01:07Et en fait, là, on a l'impression qu'une partie de l'explication de cette dissolution
01:12surprise le soir des Européennes est liée au fait que le camp présidentiel s'est
01:18effondré dans ces élections et en fait, Emmanuel Macron, je pense, a un souci avec
01:22le fait de perdre.
01:23Or, la démocratie est quand même faite pour, précisément, arbitrer et soutenir
01:32des forces politiques ou des autres.
01:33Donc, il n'y aura pas de guerre civile et je voudrais vraiment… Là-dessus, il faut
01:36calmer les esprits parce que c'est extrêmement scandaleux d'opposer ça.
01:38Il n'a pas raison de s'inquiéter quand il voit des membres de la Jeune Garde, en
01:43l'occurrence Raphaël Arnault qui, accessoirement, a dit à Alice Cordier, une militante féministe
01:46qui va lui coller une balle dans la tête, qu'il va y avoir une guerre civile ?
01:50Non, je pense qu'il a tort et que, par ailleurs, on pourrait regarder aussi ce qu'ont fait
01:55des députés RN sortants, notamment M. Boccaletti qui a été condamné à de la prison avec
02:01sursis pour violences et que, donc, non, en fait, on ne va pas se renvoyer les anathèmes
02:05comme ça.
02:06Non, mais vous renvoyez aussi l'exemple du RN.
02:09Non, mais là, on ne va pas se renvoyer les anathèmes comme ça.
02:12C'est-à-dire que là, on a une liste de députés qui, partout en France, portent
02:16les valeurs du Front Populaire et que ces valeurs sont des valeurs profondément non-violentes.
02:23Par contre, de transformation de la société, d'impact social, d'impact écologique et,
02:29surtout, d'une prise en compte de la vie des personnes là où elles se situent.
02:33C'est-à-dire que pour les personnes qui sont en ruralité, qui n'ont plus de services
02:37publics, qui ont des emplois précaires, etc., eh bien, nous proposons des solutions.
02:41C'est cela, en fait, le Front Populaire et, dans nos valeurs fondamentalement fondatrices,
02:46le fait qu'il y ait la non-violence.
02:47Je vais être assistant, mais c'est la dernière fois, vous seriez passée d'un Raphaël Arnaud
02:52dans les rangs du nouveau Front Populaire, Sandrine Rousseau ?
02:55Je ne me passe de personne et les candidats du Front Populaire sont des candidats qui
03:00représentent toutes les tendances de la gauche et, encore une fois, il y a une charte de
03:06valeurs, il y a ce que nous prenons et il n'y a pas de...
03:09Et il y aura des sanctions s'il y a des débordements ?
03:11Ah ben, j'imagine, oui, enfin, là-dessus, je n'ai même pas de...
03:13Vous imaginez, vous le savez.
03:14Oui, mais bien sûr, là, en fait, pardon, mais moi je suis quand même un peu étonnée
03:18du fait qu'on ne regarde jamais les accusations qui sont dans l'autre camp, donc nous nous
03:23engageons sur le fait qu'il n'y aura pas ni de guerre civile ni de violence.
03:29Vous parlez vous-même de l'autre camp, vous dites dans un tweet aujourd'hui, pour l'extrême
03:33droite, un étranger...
03:34Par contre, il y aura de la résistance, ça, je le dis plus.
03:36Qu'est-ce que ça veut dire, la résistance ?
03:37Ah ben, il y aura de la résistance, il n'y aura pas de violence.
03:39C'est quoi la différence entre la résistance et la violence ?
03:42La résistance, c'est par exemple quand je lis les tribunes de certaines personnes
03:47qui sont engagées dans l'éducation nationale, qui sont engagées dans l'administration
03:52territoriale et qui disent, moi, je n'accepterai pas d'appliquer des programmes qui ne sont
03:58pas républicains.
03:59Sur l'éducation, par exemple.
04:00Qui ne sont pas républicains, donc oui, ça, par contre, nous résisterons.
04:03On entend bien, vous dites aujourd'hui, pour l'extrême droite, un étranger sera toujours
04:07suspect de quelque chose.
04:09Hashtag la base, hashtag binationaux.
04:11Dans quel sens vous dites ça ?
04:12Quand j'entends le programme du RN qui dit que les binationaux ne pourront pas avoir
04:17accès à des postes stratégiques, je dis qu'en fait, c'est le caractère binational
04:21qui génère la suspicion.
04:23Et en fait, le Rassemblement National a un programme qui met la suspicion sur toute personne
04:29qui est soit étrangère, soit d'origine étrangère.
04:34Moi, je constate qu'un Français sur trois en France a un grand-parent qui est de nationalité
04:41étrangère.
04:42Et en fait, absolument, et c'est la raison pour laquelle je m'inquiète vraiment de ce
04:48programme qui met à la marge de la société française des personnes qui sont là souvent
04:53d'ailleurs pour travailler et qui écrivent aussi l'histoire de la France.
04:57Parce que l'histoire de la France, ça n'est pas une histoire monolithique.
05:00L'histoire de la France, c'est des vagues d'immigration et de personnes qui, par leur
05:06travail, par leurs enfants, par la participation aux biens communs, se sont intégrées.
05:11Et je trouve que ce qui se passe actuellement de la libération d'une parole raciste que
05:16l'on constate y compris dans Paris, devient extrêmement inquiétant.
05:19Oui.
05:20Est-ce que vous savez que c'est dans des cas extrêmes, dans beaucoup de professions,
05:25par exemple la cyber, c'est déjà le cas aux Etats-Unis, c'est le cas également des professions
05:29où les gens sont sensibles et les personnes ne s'en offusquent ? C'est assez résiduel
05:33même si ce terme a été galvaudé dernièrement.
05:35En l'occurrence, là c'est vraiment sur des cas très très précis.
05:39Et ça répond à quel problème en fait ?
05:42Mais ça répond à quel problème le fait que...
05:44On a l'impression que tous les binationaux de France ne pourront pas travailler.
05:49Il n'y a pas eu de problème d'un binational qui a trahi la France en fait, ça n'existe pas.
05:54Donc toutes les personnes qui sont sur des postes stratégiques ont une vérification
06:00par la DGSI qui est faite de manière systématique.
06:02Le caractère binational ou pas binational ne doit pas entrer en ligne de compte.
06:06Est-ce que vous suivez Marine Tendelier dans la proposition de faire des triangulaires
06:09où le RN a des chances de gagner ?
06:10Je suis Marine Tendelier dans le fait qu'il y ait des désistements quand il y a des triangulaires
06:16pour limiter au maximum le nombre de députés RN dans cette Assemblée Nationale.
06:20Et non seulement je vous le dis à ce micro, mais je l'assume absolument.
06:23Manon Aubry ce matin dit en substance à Renaissance « faites comme nous ».
06:27Vous aussi vous dites au Bloc Central « faites comme nous ».
06:31Dans le cadre de triangulaires, vous devriez laisser votre place à un candidat ?
06:36Absolument, je pense qu'il y a cette notion de barrage républicain que nous devons mettre en place, oui.
06:42Vous avez co-signé avec 199 autres personnalités une tribune dans le monde aujourd'hui
06:48pour justement faire barrage à l'extrême droite.
06:50Je ne sais pas si vous avez lu la tribune de Dominique Strauss-Kahn
06:53qui dit qu'après tout il avait voté Chirac en 2002 en se bouchant le nez.
06:58Est-ce que vous acceptez le fait qu'aujourd'hui, ou en tout cas dimanche prochain,
07:02il y a des gens qui vont voter en se bouchant le nez, d'ailleurs c'est plutôt le 7 juillet,
07:06pour vous, pour le nouveau Front Populaire ?
07:09Vous votez en vous bouchant le nez ou en mettant une main dans une poche, peu importe.
07:13Du moment que vous votez, oui.
07:16Donc le vote n'est pas sincère, mais l'important c'est qu'on vote pour vous.
07:20Je ne sais pas ce que c'est que la sincérité du vote, si ce n'est la garantie institutionnelle
07:24du fait que les personnes votent librement, eh bien les personnes votent librement
07:27et qu'elles votent dans l'état d'esprit qu'elles le souhaitent du moment qu'elles votent.
07:31Jean-Luc Mélenchon a changé d'avis en quelques jours.
07:33D'abord il était prêt à gouverner, puis hier devant Caroline Roux sur France 2,
07:36il a dit qu'il y avait d'autres personnes qui pouvaient être Premier ministre
07:40en cas de victoire du nouveau Front Populaire.
07:42Il n'a cité que des personnalités de LFI, est-ce que ça vous choque ?
07:45C'est normal, c'est le président d'honneur,
07:49je ne sais pas quelle est sa position exactement, mais dans LFI.
07:51Donc évidemment qu'il cite des noms de LFI, ça fait partie du rôle politique.
07:56Je crois que Marine Le Pen ne cite que des gens du RN,
08:00alors qu'elle pourrait très bien parler par exemple de cette partie de LR
08:04et notamment de Directioty qui ont à lui à franchir le Rubicon.
08:10Donc en fait c'est le jeu politique, on choisit, on porte,
08:13on pousse des noms dans les formations politiques.
08:16Je vous trouve d'une résilience absolument admirable Sandrine Rousseau,
08:20parce que vous êtes dans un nouveau Front Populaire.
08:23J'ai évoqué Raphaël Arnault, bon vous n'avez pas parlé de Raphaël Arnault,
08:27là je vous parle de Jean-Luc Mélenchon qui tire la couette de son côté si j'ose dire.
08:31Et puis finalement, il y a dans ces propositions de Premier ministre d'ailleurs,
08:36et c'est une question qui vous tient à cœur, il n'y a aucune femme.
08:38Est-ce que vous êtes prête à suivre Jean-Luc Mélenchon jusqu'au bout
08:44dans ces propositions où finalement il y aura quelqu'un de LFI
08:49qui dirigera ce nouveau Front Populaire ?
08:51Ça je sais que c'est la menace et la peur que vous agitez.
08:54Moi je n'agite rien du tout, j'interroge.
08:56Pour l'instant il n'y a pas de nom qui est sorti,
08:58c'est-à-dire que ce sont des gens qui se sont auto-déclarés candidats.
09:01Eh bien oui, ce n'est pas une surprise que ce soit davantage des hommes que des femmes.
09:04Je vais vous dire, ça participe même de la socialisation
09:08et du caractère de chacun et des dominations structurelles dans la société.
09:14C'est-à-dire que oui, les hommes ont tendance à se penser tout à fait capables
09:17et tout à fait volontaires et ils vont franchement comme ça la fleur au fusil.
09:21Les femmes sont plus modestes dans leur rapport au pouvoir.
09:24Eh bien il y aura des propositions de noms de femmes aussi.
09:27Et en fait le nom que nous proposerons sera un nom consensuel
09:32et nous attendons le premier tour pour voir quelles seront les forces à l'intérieur du Front Populaire.
09:37Et non, nous ne sommes pas dans une espèce, parce que j'ai l'impression des fois...
09:40On n'est pas dans un suivisme !
09:41Non mais surtout j'ai l'impression que vous avez...
09:43Moi je n'agite rien du tout, j'essaie de comprendre.
09:45J'ai l'impression que vous nous pensez capables de suivre aveuglément un leader.
09:50Je ne sais pas ! Je m'interroge !
09:52Et en plus vous me posez la question à moi.
09:54C'est vraiment pas dans mon caractère, dans ma construction politique.
09:58Je vous ai interrogé depuis de nombreuses années, c'est pour ça que ça m'interroge.
10:00Non, je ne suivrai aucun leader et je pense par ailleurs qu'il n'y a pas d'homme politique providentiel.
10:05Et ça vaut pour tous les camps politiques.
10:07D'homme ou de femme providentiel.
10:08On va en parler.
10:0919h27, on fait un petit tour par le foot.
10:11Vous êtes là jusqu'à 19h40 Sandrine Rousseau pour répondre aux questions d'Europe 1.
10:20Toujours en compagnie de Sandrine Rousseau dans Europe 1 Soir.
10:23On en était resté à la désignation, si j'ose dire.
10:27Ou en tout cas à la façon dont on va désigner dans le nouveau Front Populaire,
10:31le Premier ou la Première Ministre.
10:33Est-ce qu'on a un plan d'action, un mode d'emploi ?
10:36On était un peu resté là-dessus Sandrine Rousseau.
10:39Oui, on a un mode d'emploi.
10:40On se réunira dès le 8 juillet pour trouver et faire sortir le nom
10:46qui sera consensuel au sein du Front Populaire.
10:49Et par ailleurs, je rappelle quand même que c'est le Président de la République
10:52qui appelle un Premier ou une Première Ministre.
10:57Pourquoi est-ce qu'on avance des noms dans ce cas-là ?
11:00Parce que Marine Tondelier a dit ça ne sera pas Jean-Luc Mélenchon.
11:03Raphaël Guzman a dit ça sera Laurent Berger.
11:05Berger a dit moi je ne suis pas disponible.
11:07C'est assez incompréhensible tout ça.
11:08Parce que le Rassemblement National met ce nom de Bardella
11:15et d'ailleurs lui-même n'est pas complètement sûr de vouloir le faire
11:18d'après ce que j'ai compris.
11:19Pourquoi vous dites ça ?
11:20C'est-à-dire que s'il y avait une majorité relative,
11:22il a annoncé qu'il n'était pas favorable à le faire.
11:25Donc en fait, tout cela est une vaste farce.
11:27Et donc, attendons.
11:28Parce que là, surtout, ces débats sur le nom
11:32me semblent être une manière de mettre la charrue avant les bœufs.
11:35Nous devons d'abord regarder ce qui se passe ce dimanche,
11:38puis le dimanche en huit, c'est-à-dire le 7 juillet.
11:41Et ensuite, nous verrons comment nous allons désigner les personnes.
11:46Mais en l'occurrence, je voudrais dire aux personnes qui nous écoutent
11:51qu'une des choses qui m'a toujours énervée en politique,
11:54c'était cette idée de griller des étapes,
11:59de penser dans une forme de stratégie l'étape d'après.
12:03C'est toujours le cas, vous le savez bien.
12:04Je pense que c'est ce qui participe aussi du fait
12:07que les Français et les Françaises se détournent de la politique.
12:09Donc je voudrais vous dire, chaque voix compte aujourd'hui.
12:11Chaque voix compte.
12:12Et nous allons avoir besoin de vos voix sur le Front Populaire
12:15parce qu'il y a des circonscriptions qui vont être
12:17des circonscriptions déterminantes pour faire la bascule.
12:22Et donc, en fonction de votre mobilisation,
12:25nous agirons le 30 et le 7.
12:28Gabriel Attal a dit que quoi qu'il en soit,
12:30le Président de la République resterait à l'Élysée.
12:32Marine Le Pen, elle souhaite une démission au plus vite d'Emmanuel Macron.
12:35Est-ce que vous aussi vous souhaitez, dans le temps qui arrive,
12:40le temps politique, une démission d'Emmanuel Macron ?
12:42Ou est-ce qu'une cohabitation est possible selon vous,
12:45avec celui que vous critiquez sans cesse ?
12:47La Vème République prévoit les modalités d'une cohabitation possibles.
12:50Est-ce qu'Emmanuel Macron souhaitera cette cohabitation ?
12:53C'est à lui de répondre à cette question.
12:55Mais en tous les cas, les statuts de la Vème République,
12:57la constitution de la Vème République prévoit la possibilité d'une cohabitation.
13:01D'ailleurs, il y en a eu plusieurs.
13:02On se souvient de Jacques Chirac et de François Mitterrand.
13:06Mais vous, vous n'êtes pas contre une cohabitation ?
13:10Vous, personnellement, vous pouvez avoir un avis,
13:12même s'il y a après des institutions qui décident de quoi que ce soit.
13:14Ça fait partie des possibilités qui sont sur la table aujourd'hui.
13:17Je pense même que c'est la possibilité la plus probable.
13:20On se retrouve, Sandrine Rousseau, avec cette interruption,
13:24mais qui est d'importance pour la France et pour Kylian Mbappé,
13:28qui est revenu en été à la cohabitation.
13:30Vous disiez que, pour vous, personnellement, politiquement,
13:33une cohabitation avec Emmanuel Macron est possible ?
13:36Bien sûr, ça fait partie de la constitution.
13:38Et moi, je respecte la lettre et l'esprit de la constitution, de la démocratie.
13:42Je pense d'ailleurs qu'elle a été bien abîmée
13:44dans les sept années du mandat d'Emmanuel Macron,
13:47qu'il l'a brutalisé de mille et une manières.
13:50Et là, je pense qu'il faut retrouver le sens...
13:52Là, vous pensez au vote par 49.3 ?
13:54Les 49.3, les articles 40,
13:56les manières de ne jamais accepter le vote de l'Assemblée nationale.
13:59L'Assemblée nationale sur les votes les plus importants.
14:01Et donc, je pense qu'il faut retrouver cet esprit de la constitution
14:04et de la démocratie, parce qu'en fait,
14:06la démocratie, comme disait Churchill,
14:08est le pire des systèmes à l'exclusion de tous les autres.
14:11Et que nous n'en avons pas d'autres.
14:14Et par conséquent, je souhaite que nous trouvions les voies et moyens
14:18de travailler, y compris en cohabitation.
14:20Vous avez très justement dit que Jordan Berdéla
14:22n'accepterait pas le rôle du Premier ministre
14:25s'il n'y avait pas de majorité absolue.
14:27Quel est le scénario pour le Nouveau Front Populaire
14:29si on vous appelle à, comment dirais-je,
14:31à gouverner, à être amatignon,
14:33même s'il y a une majorité relative ?
14:35Quel est le mot d'ordre pour le Nouveau Front Populaire ?
14:37Je pense que nous proposerons un nom,
14:40mais encore une fois, tout se joue
14:42dimanche et dimanche en huit.
14:44Et vraiment, je voudrais respecter les électeurs et électrices,
14:47parce que je sais qu'on a tendance un peu
14:49à leur marcher sur la tête et à penser
14:51l'étape d'après.
14:53Je voudrais respecter leur vote,
14:55respecter leur mobilisation et appeler vraiment
14:57partout en France, dans tous les coins,
14:59dans tous les coins de cette France,
15:01il y a vraiment une importance cruciale
15:04à aller mettre un bulletin
15:06au Front Populaire et je compte sur votre responsabilité.
15:08La France, ce n'est pas ni le rejet de l'autre,
15:11ni la xénophobie, ni le racisme,
15:13c'est au contraire une terre
15:15historiquement, ancestralement
15:17d'accueil et de mixité
15:19et c'est comme ça que nous avons fait la force de la France
15:21et vraiment nous avons besoin de poursuivre cette histoire.
15:24A ce sujet, vous avez dit ce matin encore
15:27qu'il n'y avait pas d'antisémitisme structurel
15:29au Nouveau Front Populaire. Est-ce que ça veut dire
15:31que pour vous, il y a un antisémitisme structurel
15:33au Rassemblement National ?
15:35Je pense que dans les racines politiques du Rassemblement National,
15:37il y a en effet un antisémitisme structurel
15:40et d'ailleurs, dans l'extrême droite,
15:42d'une manière générale, on le voit
15:44dès qu'il s'agit, par exemple,
15:46de regarder le CV des députés.
15:49Je rappelle qu'il y a, par exemple,
15:51un monsieur Bukaliti qui est un député sortant
15:53qui a été réinvesti par le Rassemblement National
15:56qui a ouvert une librairie négationniste
15:59et donc qui nie la Shoah,
16:01qui nie le génocide juif.
16:03Donc en fait, là, c'est pas seulement...
16:06Je veux dire, c'est vraiment...
16:08On fait du profit même sur cela
16:10en vendant des livres là-dessus.
16:12Donc oui, je pense qu'il y a un antisémitisme structurel.
16:14Le fait qu'il ait été réinvesti en dit lourd.
16:16Et vous ne pensez pas qu'il y a un antisémitisme structurel
16:18en incluant des personnalités
16:20comme Rima Hassan
16:22dans le Nouveau Front Populaire ?
16:24Non, je pense que
16:26dans le Nouveau Front Populaire,
16:28il y a cette volonté, au contraire,
16:30de lutter contre toutes les discriminations
16:32et que l'antisémitisme
16:34fait partie des discriminations
16:36vraiment...
16:38non seulement ancestrales,
16:40puisque là, ça fait quand même près de 2000 ans
16:42qu'on peut constater un antisémitisme
16:44dans le monde.
16:46Vous avez suivi pendant toute la campagne des Européennes
16:48Rima Hassan sur Twitter,
16:50dans ses discours...
16:52Oui, j'ai suivi
16:54tout ce qu'elle avait dit
16:56et elle a soutenu
16:58le peuple de Gaza
17:00dont ses parents sont
17:02issus.
17:04Elle a dit qu'Israël était une monstruosité ?
17:06Oui,
17:08oui, et en fait
17:10je pense qu'elle
17:12parlait du gouvernement israélien.
17:14Moi, je ne dis pas qu'Israël est une monstruosité.
17:16Je pense qu'Israël a le droit
17:18d'exister, et non seulement à le droit d'exister,
17:20mais que c'est une démocratie qui est importante
17:22et je soutiens une
17:24solution à deux états
17:26qui, aujourd'hui,
17:28est une solution qui s'évapore
17:30tous les jours un peu plus, qui s'éloigne
17:32tous les jours un peu plus, tellement
17:34il y a un rapport de force inégal.
17:36Donc, voilà, je veux
17:38la libération immédiate
17:40des otages. Je pense qu'il est très important
17:42de le reposer. Je pense aussi qu'il est très important
17:44que la communauté internationale
17:46monte la voie pour que
17:48nous ayons une solution à deux états.
17:50Et justement, pour parler
17:52de l'antisémitisme, et ça sera ma dernière question,
17:54ce crime odieux,
17:56ce viol de cette jeune fille
17:58de 12 ans,
18:00comment est-ce que vous avez vous-même réagi
18:02à Sandrine Rousseau ? C'est également
18:04ça fait miroir à tous vos
18:06combats de toute votre vie ?
18:08Bien sûr, c'est odieux, c'est inadmissible,
18:10c'est scandaleux, c'est immonde,
18:12et je voudrais
18:14vraiment adresser tout mon soutien
18:16non seulement à cet enfant,
18:18mais aussi à ses proches. Je suis allée
18:20au rassemblement de soutien
18:22qu'il y avait devant la mairie de Paris,
18:24et voilà, je voudrais dire que
18:26jamais aucune agression
18:28sexuelle, aucun viol
18:30sur aucun corps de femme
18:32n'est tolérable,
18:34et qu'il y a des circonstances aggravantes,
18:36et que là, manifestement, il y en a,
18:38et qu'il faut que la justice passe.
18:40Une circonstance aggravante d'un autre enfant
18:42qui serait l'instigateur,
18:44ça c'est les informations qu'Europe 1 a,
18:46un instigateur, un enfant de 12 ans
18:48qui récemment s'était tourné, justement,
18:50vers l'islam, vers l'islamisme radical.
18:52J'attends que la justice fasse
18:54son travail, je rappelle
18:56quand même que les viols sont dans
18:58toutes les religions et
19:00traversent la population, là il y a
19:02une circonstance aggravante d'antisémitisme
19:04et il faut le poser.
19:05Merci beaucoup Sandrine Rousseau d'avoir été
19:07notre invitée et d'avoir participé justement
19:09à ce match France-Pologne,
19:11en tout cas par intermittence,
19:13dans un instant, nos débatteurs.
19:15Et puis je vous signale que Cyril Hanouna vous donne rendez-vous
19:17tous les jours, du lundi au vendredi,
19:19de 16h à 18h pour On marche sur la tête.
19:21Il refait l'actualité avec ses chroniqueurs.
19:23C'est le nouveau rendez-vous que vous pouvez
19:25retrouver en replay
19:27et sur l'application Europe 1.
19:29Demain, Rachida Dati et Jordan Bardella
19:31seront les invités de Cyril.
19:33A tout de suite sur Europe 1.
19:35Europe 1 soir, 19h21,
19:3721h, Pierre de Villeneuve.
19:39L'actualité décryptée et expliquée
19:41avec Jacques Serret, bonsoir.
19:43Bonsoir Pierre. Journaliste politique à Europe 1.
19:45Bonsoir à Lou Fritelle. Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
19:47Journaliste politique à Paris Match,
19:49vous avez entendu Sandrine Rousseau
19:51justement dans ce studio il y a
19:53quelques instants. Est-ce qu'elle a raison
19:55de dire qu'on
19:57ne parle pas assez du fond et pas
19:59assez des préoccupations des Français, avant
20:01même, nous autres, de
20:03d'aller en cavalcade
20:05j'allais dire, sur
20:07le nom du Premier Ministre,
20:09le fait de gouverner avec telle ou telle majorité,
20:11les associations
20:13entre les différentes
20:15coalitions
20:17si j'aimais, pour faire
20:19barrage à telle ou telle Jacques Serret.
20:21Elle est dans sa logique, Pierre.
20:23Elle est dans sa logique de premier tour
20:25où tout ce que vous avancez là,
20:27toutes ces personnalités, qui pour
20:29Matignon, tout ça, ces sources de division
20:31à gauche, il y a cette gêne
20:33de Jean-Luc Mélenchon,
20:35gêne vis-à-vis de certaines
20:37candidatures insoumises
20:39pour les écologistes
20:41et les socialistes, et on parle là
20:43de candidatures insoumises.
20:45Donc là, dans cette logique
20:47du moment, il faut un peu mettre ça sous le tapis.
20:49On comprend la logique de Sandrine Rousseau
20:51qui veut absolument faire bloc
20:53face au Rassemblement National,
20:55qu'il faut-il leur appeler, dont les enquêtes d'opinion
20:57sont toujours très largement en tête.
20:59Lou Fritten. C'est aussi les effets d'une campagne
21:01express. Donc déjà,
21:03il y a eu des investitures qui ont été données
21:05qui n'auraient pas dû être données, mais parce que
21:07effectivement, il a fallu faire vite.
21:09Il n'y a que le Rassemblement National qui finalement a fait son plan
21:11Matignon et qui prépare ça depuis deux ans.
21:13Deux ans...
21:1522 ans, vous voulez dire.
21:17Oui, non, non, le plan Matignon
21:19date de septembre 2022.
21:21Evidemment, c'est une boutade, mais...
21:23Oui, bien sûr. Comme ils n'ont jamais été
21:25aux affaires, ils se disaient à chaque fois que c'est la bonne.
21:27Non, mais qu'ils préparent les investitures. Et c'est vrai que ça,
21:29c'était un point assez important
21:31quand même, et notamment dans ces
21:33négociations à gauche.
21:35Paradoxalement, nous,
21:37on est très intéressés par l'histoire du Premier ministre
21:39parce que nous sommes dans une campagne
21:41de Premier ministre.
21:43Jean-Luc Mélenchon, en 2022, avait dit
21:45« Élisez-moi Premier ministre ». Aujourd'hui, le RN assume de le
21:47reprendre à son compte avec Jordan Bardella.
21:49La majorité avec Gabriel Attal.
21:51Gabriel Attal qui demande
21:53à ce que les Français
21:55le choisissent.
21:57Donc, oui, nous, forcément, c'est quelque chose
21:59qu'on attend. Et en même temps, ça n'a pas
22:01du tout été négocié pendant...
22:03Enfin, ça n'avait pas fait partie des négociations
22:05pendant l'Union Populaire.
22:07Mais ce qu'on ne peut pas dire sans un rousseau, c'est que
22:09le fait est que c'est Jean-Luc Mélenchon
22:11qui, aujourd'hui, est
22:13le potentiel favori pour
22:15le centre de la gauche. Parce que c'est quand même...
22:17Ce sont les Insoumis qui
22:19pèsent le plus au sein de ce
22:21nouveau front populaire. Même si ce n'est pas eux
22:23qui ont fait le plus gros score aux Européennes.
22:25Absolument pas. Mais il y a toujours
22:27ce poids des Insoumis.
22:29Très bien négocié. Et ce sont les Insoumis
22:31qui pèsent le plus. Alors après, il faudra voir dimanche
22:33soir en termes de
22:35victoire pour...
22:37Où est-ce qu'au sein de cette gauche,
22:39qui gagne le plus de circonscriptions ?
22:41On verra si les lignes ont bougé.
22:43Toujours est-il qu'en termes de nombre, d'investiture,
22:45ce sont les Insoumis qui en ont tenu le plus.
22:47C'est la question que je posais à Sandrine Rousseau. Est-ce que ce n'est pas humiliant
22:49de voir un Jean-Luc Mélenchon devant Carole Hinault
22:51dire, si ce n'est pas moi qui ne serai pas ministre,
22:53il y a encore plein de gens. Il y a Manuel Bompard,
22:55il y a Mathilde Panot. En fait, il n'y a que
22:57des gens possibles.
22:59C'est vraiment la garde
23:01rapprochée de LFI.
23:03Je me suis trompé. Tout à l'heure, je lui ai dit
23:05qu'il n'y avait pas une seule femme. Si, il avait cité
23:07Mathilde Panot, en l'occurrence. Moi, je pense que ça
23:09laisse augurer. En tout cas, si
23:11Sandrine Rousseau, ce soir, essaie de mettre
23:13ça de côté,
23:15peut-être que vous allez la réinviter
23:17la semaine prochaine ou pas. Nous verrons bien.
23:19Mais je prends les paris
23:21et son discours sera totalement différent dès la semaine prochaine.
23:23Lou Fritelle ?
23:25Ce n'est pas le moment de créer de la divergence.
23:27L'idée, c'est d'abord
23:29avoir une majorité absolue
23:31à l'Assemblée nationale. Ce n'est pas certain.
23:33Après, viendra
23:35le temps des divergences, à savoir qui
23:37prendra le poste de Premier ministre, si jamais
23:39la gauche est nommée à
23:41Matignon. Il n'est pas encore dit que ce soit ça.
23:43On parle de gouvernement technique. Ça peut être aussi une personnalité
23:45plus consensuelle,
23:47issue du
23:49centre.
23:51C'est ce qu'elle a dit.
23:53Elle a dit que c'est le Président
23:55qui va convoquer un Premier ministre,
23:57quel qu'il soit.
23:59Si on suit la logique du
24:01Nouveau Front populaire, c'est tout
24:03sauf le Rassemblement national.
24:05Donc, oui,
24:07si Emmanuel Macron dit
24:09« Ok, vous ne voulez pas de Jordane Bardella à Matignon
24:11en cas de majorité relative du RN, par exemple,
24:13mettons-nous d'accord. » Et là, il peut, lui,
24:15avancer une personnalité de centre-gauche
24:17ou du centre qui fera
24:19consensus. Peut-être pas accepté
24:21par les Insoumis, mais qui
24:23pourrait être accepté par des écologistes, des socialistes,
24:25par exemple. Est-ce que ce
24:27terme de « guerre civile » avancé
24:29par Emmanuel Macron
24:31a vraiment changé quelque chose
24:33dans la posture des politiques ?
24:35On l'a encore vu dernièrement
24:37avec Sandrine Rousseau, là, qui était, il y a quelques minutes...
24:39Est-ce que dans la posture du
24:41fait de se dire que, voilà,
24:43aujourd'hui,
24:45il s'est récolté
24:47les fruits de la
24:49colère de toutes les oppositions,
24:51Emmanuel Macron ? Est-ce que
24:53c'était une façon de semer la zizanie
24:55pour que, justement, les oppositions soient
24:57déstabilisées ? Ou est-ce que, finalement, on continue
24:59la campagne comme si elle était, et puis
25:01on n'en a que faire de ce que dit le
25:03président de la République ?
25:05Je parle sous le contrôle de Jacques, mais...
25:07Il me semble qu'Emmanuel Macron
25:09est très influencé par... Enfin, en tout cas,
25:11a été très marqué par les
25:13séries de Benzekri, donc Baron Noir et ensuite
25:15La Fièvre, et c'est vrai que c'est un thème
25:17qu'on a senti très présent
25:19dans ses dernières prises de parole.
25:21Donc, on est dans la tactique ?
25:23On pourrait rappeler House of Cards, aussi, dans ce cas-là.
25:25Ou le catastrophisme. C'est vrai qu'il est...
25:27On a l'impression que... Moi, l'impression
25:29qu'il me fait, c'est qu'il est dans
25:31un catastrophisme constant.
25:33À chaque fois qu'il a pris la parole, au cours des derniers mois,
25:35voire des dernières années, après le Covid,
25:37après la guerre en Ukraine, il faisait toujours pour
25:39dramatiser la
25:41situation. Et, d'une certaine façon,
25:43quelle est l'oeuvre, quelle est la poule ?
25:45Mais, soit épouser
25:47un nouveau clivage qui est en train de naître,
25:49qui est vraiment un clivage assez identitaire,
25:51et qui a pu être montré par
25:53La Fièvre, soit, au contraire,
25:55le susciter. Les mots comptent.
25:57Parce que, guerre civile,
25:59je viens de dire qu'il y aura peut-être un risque d'émeute,
26:01et certains disent qu'au lendemain
26:03de ce scrutin, il y aura de toute façon,
26:05quel que soit le résultat du scrutin,
26:07des émeutes. Mais, de là à parler de guerre civile...
26:09Sur le terrain, il y a un truc que j'ai pu voir,
26:11notamment, j'ai suivi Louis Boyard,
26:13je suis sortie de mon giron
26:15récemment,
26:17et sur le terrain,
26:19à Villeneuve-Saint-Georges,
26:23Valentin, etc.,
26:25c'est vrai que les gens croisés
26:27disaient que c'était une question de
26:29survie, ce vote.
26:31Est-ce que c'est dramatisé ? Je ne sais pas.
26:33Dans tous les cas,
26:35il y a cette notion de
26:37guerre qui a sans doute
26:39été intériorisée par une partie de la population,
26:41pas une majorité, mais peut-être suffisamment
26:43pour que ça
26:45vire au drame.
26:47C'est récurrent chez Emmanuel Macron, cette stratégie,
26:49son retour de deux ans en arrière.
26:51Souvenez-vous, juste avant les législatives de
26:532022, dans lesquelles il avait fait très peu
26:55campagne, il s'était rendu en Ukraine.
26:57Il avait pris la parole sur le tarmac de
26:59l'aéroport d'Orly avant de s'envoler. C'était pour
27:01placer cet enjeu de l'Ukraine,
27:03montrer la gravité du vote des élections
27:05législatives. Là, juste avant
27:07les européennes, pareil, le dossier
27:09ukrainien est
27:11complètement revenu sur le devant de la scène. Emmanuel Macron
27:13a fait la campagne des européennes
27:15là-dessus. Donc, entre guillemets, c'était
27:17la guerre à l'extérieur.
27:19Ça ne marche pas. Le fait est, le constat
27:21est, ça ne marche pas, ça ne convainc pas
27:23aujourd'hui. Maintenant, cet argument, c'est la guerre
27:25à l'intérieur, avec des mots
27:27forts, guerre civile,
27:29à voir si ça fonctionne. Mais pour l'instant,
27:31en effet, quand on voit la réaction de toutes les oppositions, c'est pas le cas.