Tous les soirs à 20h15, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône, réélu au 1er tour.
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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Et avant d'accueillir Jean-Claude Dassy et Olivier D'Artigolle, je salue le député RN des Bouches-du-Rhône, réélu au premier tour, Franck Alizio, bonsoir.
00:11Bonsoir.
00:12Merci d'être avec nous. Dimanche soir, on donnait des projections à plus de 300 sièges pour le RN.
00:16Hier, 200 désistements, plus de 130 triangulaires prévues au lieu de à peu près 300 dans les pronostics.
00:24Et de nouvelles projections qui, désormais, donnent entre 190 à 220 sièges.
00:30C'est un dernier sondage à risque interruptif. Est-ce que c'est la fin du rêve de gouvernance pour le RN ?
00:34Non, pas du tout. Déjà, moi, je n'ai jamais bien compris comment on faisait un sondage projet d'initiative parce qu'il faudrait faire 577 sondages.
00:41Deuxièmement, tout cela agace profondément les gens, cette histoire des désistements, les électeurs évidemment,
00:50à qui, une fois de plus, on somme de choisir tel camp plutôt que tel camp, à qui on donne des consignes, comme à des enfants, avant de se retrouver dans l'isoloir.
01:01Enfin, si on a créé l'isoloir, c'est pour être tout seul avec sa conscience et sa responsabilité et faire un choix en toute liberté, pas avoir des candidats officiels comme sous le Second Empire.
01:10Troisièmement, les dernières projections, je me suis amusé à les regarder tout à l'heure avec Marine, les dernières projections en 2022 nous donnaient une quarantaine de sièges.
01:20Je l'ai toute dernière avant le vote, le soir du vote, on était 88.
01:24Donc déjà, les sondages, on met ça de côté.
01:27Les sondages sont des initiatives, c'est particulier, par rapport au nombre de sièges, encore une fois.
01:32Admettons, jouons le jeu, si vous le voulez bien, Franck Alizeau, comment est-ce que le RN s'en sort avec une majorité très relative ?
01:38Ah non, mais avec 220, vous ne pouvez pas, avec 220 députés, vous ne pouvez pas, par définition.
01:43Par définition, ça je ne sais pas, je vous pose la question.
01:45Pour avoir une majorité absolue, il faut être à 289.
01:48Oui, je sais, merci.
01:50Donc à 270, Jordan vous a expliqué que là, dans ces cas-là, on se tourne vers les autres députés divers droits, divers gauches, DLR, bref, ceux qui sont les plus indépendants d'esprit et des appareils parisiens.
02:02Et on dit voilà, est-ce que vous êtes prêts à signer sur un contrat d'initiative avec nous ?
02:06Donc à 220, qu'est-ce qui se passe ? C'est le chaos ? Le Parlement ne fonctionne pas ?
02:10A 220, le Parlement ne fonctionne pas.
02:13Le Président cherche une mirifique majorité qui partirait des communistes et qui irait jusqu'à M. Wauquiez.
02:21Bon, c'est assez surprenant, probablement surréaliste.
02:25Mais tout ça, c'est le résultat d'une dissolution hasardeuse du Président de la République qui aurait dû la faire dans des conditions normales.
02:33Enfin, tout est spécial.
02:36Et puis aussi le résultat d'un rejet de sa personne et des candidats qui portent son dossard.
02:43Ce matin, Jordan Bardella dans le Figaro dit « j'ai besoin d'une majorité absolue ».
02:47Il le redit alors qu'il l'a dit il y a quelques jours.
02:50Et entre-temps, Marine Le Pen a dit « à 270, ça passe ».
02:53Donc là, il redit qu'il a besoin d'une majorité absolue pour vraiment gouverner.
02:58On va entendre ce qu'il dit aujourd'hui, en ce moment même, sur le journal de 20h dans quelques instants.
03:02Mais vous, aujourd'hui, est-ce que vous tendez la main ?
03:05Là, on a vu le Président de la République tendre la main, vous venez de le dire, de Laurent Wauquiez jusqu'au communiste.
03:09Est-ce que vous, vous tendez la main ? Je ne sais pas à qui, mais à quelqu'un ?
03:13Encore une fois, je vous le dis, si on est à 270, je ne sais pas quel chiffre,
03:17et qu'il y a 10 ou 20 députés à trouver, à plus, vous ne pouvez pas.
03:23Encore une fois, c'est la majorité absolue.
03:26Et surtout, on est envers les électeurs.
03:28De même qu'on explique toujours aux électeurs, il faut une majorité absolue pour avoir la confiance
03:33et pour faire passer des projets de loi, tout simplement.
03:35Si on veut véritablement réformer le pays, si on veut appliquer notre projet et ne pas gérer les affaires courantes,
03:41il nous faut 289 députés prêts à voter chacun de nos projets de loi.
03:47Qu'est-ce qu'on fait de ce qu'on a appelé les brebis galeuses ?
03:50Et d'ailleurs, ce n'est pas moi qui ai inventé ce terme, c'est Jordan Bardella
03:53qui dit qu'effectivement, il y a quelques brebis galeuses dans l'ERN.
03:57M. Daniel Grenon, candidat ERN dans Lyon, dit que des maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016.
04:04Ces gens-là n'ont pas leur place dans les hauts lieux.
04:06Il a démenti ses propos.
04:07Il a démenti ses propos, très bien.
04:09Il explique que c'est la presse quotidienne régionale qui les a tronqués.
04:12Si je suis élu, j'arrêterai l'humour raciste.
04:14Moi-même, je ne suis pas une pure française, dit Mme Dupré, candidate ERN dans le Puy-de-Dôme.
04:20Et puis alors, on a un message un peu surréaliste de Mme Paul Verde-Soras.
04:26Elle dit ça.
04:27Dans le rassemblement national, nous avons des juifs, des musulmans, des espagnols.
04:33Moi-même, je suis catalane.
04:36Mon grand-père est né à Barcelone.
04:40J'ai comme hôtel mot un juif et j'ai comme dentiste un musulman.
04:47J'ai comme dentiste un juif et comme autre hôtel mot, je crois, un musulman.
04:52Mme Paul Verde-Soras, qui est candidate en Mayenne.
04:59On a tous regardé dans la rédaction cette séquence.
05:02On se demandait si c'était une caméra cachée.
05:04Si ce n'était pas le sketch de Leluron en disant, moi raciste, mon chien est noir.
05:08Nous avons eu à faire en quelques heures le travail que nous faisons en quelques semaines.
05:15C'est-à-dire tenir des commissions nationales d'investiture pour investir des candidats.
05:21Normalement, sur chaque personne qu'on investit, il y a une petite enquête.
05:24On a le temps, comme font tous les partis.
05:26Je décris le fonctionnement de toutes les commissions nationales d'investiture de tous les partis.
05:31Pour faire une petite enquête, pour voir s'il n'y a personne.
05:33Là, en quelques heures, évidemment qu'il y a des trous dans la raquette, des liés à l'os.
05:40Des gens qui ne nous disent pas tout.
05:42C'est tout simple.
05:44Pour beaucoup de choses, j'ai vu la carte de la honte, ce truc ridicule du monde
05:51qui nous explique que tel député est sur la liste de la honte
05:56parce qu'à un moment donné, elle a dit du bien de son collègue Grégoire de Fournasse.
06:00Un autre député est sur la liste de la honte parce qu'il est qualifié de lobbytavagiste
06:09parce qu'à un moment donné, il a voté une loi sur je ne sais plus quoi.
06:13Bref, c'est juste hallucinant.
06:16C'est évident qu'il y a des petits loupés quand vous devez faire en quelques heures
06:22ce que vous devez faire normalement en quelques semaines.
06:24Après, pour beaucoup, ce sont des candidats.
06:28Nous, on ne recrute pas tous nos candidats.
06:30Chez des consultants, à Saint-Germain-des-Prés, il y a différents profits.
06:35Il y a des trous dans la raquette, vous l'avez dit.
06:37Mais qu'est-ce qu'on fait ?
06:38Ça veut dire que ces gens-là sont écartés ?
06:41On va mettre le suppléant à la fin si jamais il y a trop de...
06:44À chaque fois qu'on a pu l'écarter, c'est-à-dire qu'on avait encore la capacité de le faire,
06:48Marine Jordan l'ont fait, vous l'avez vu.
06:50Après, on verra.
06:53Parce qu'on l'a dit, et Franck Alizeu, c'est important de le redire encore ce soir au micro d'Europe 1,
06:59l'antisémitisme, c'est l'extrême-gauche, c'est David Guiraud, c'est Rima Hassan,
07:03ce sont les propos qu'on a entendus à l'Assemblée nationale, ce sont les postures.
07:08Évidemment, on voit bien que les choses les plus choquantes, notamment en effet sur l'antisémitisme,
07:17aujourd'hui par exemple, notre candidate Marie Dauchy, de mémoire en haut de sa voix,
07:24a suspendu sa campagne parce qu'elle a été attaquée par l'extrême-gauche et violentée.
07:29Aujourd'hui, les candidats qui sont violentés, qui sont attaqués, ce sont les nôtres,
07:34et ils le sont par l'extrême-gauche.
07:36Ce qui a été le plus choquant durant cette campagne européenne,
07:39c'est cette importation du conflit et cette instrumentalisation du conflit israélo-arabe
07:45pour, grosso modo, du côté de l'extrême-gauche, libérer la parole antisémite.
07:50C'est ça qui est choquant.
07:52Aujourd'hui, l'extrême-droite telle qu'on l'a dénoncée pendant des décennies,
07:59c'est l'extrême-gauche qui joue son rôle.
08:01Malheureusement, la particularité, c'est que vous faites partie des réélus.
08:05Est-ce que vous avez peur, pour dimanche, d'être tout seul sans vos camarades
08:10ou sans suffisamment de camarades ?
08:12Non, pas du tout. Honnêtement, encore une fois, je vous l'ai dit,
08:16les sondages, c'est 577 élections.
08:20Là, on a une photographie globale, il y a des sièges.
08:24Les sièges, on ne peut pas les prédire comme ça.
08:28J'ai vraiment confiance, et confiance aussi dans le fait que les Français
08:33ne vont pas forcément suivre les consignes de Paris, d'un tel ou un tel.
08:41Moi, je ne vois pas forcément les électeurs LFI voter pour Mme Borne,
08:45les électeurs LFI voter pour M. Darmanin,
08:48de même les électeurs de Renaissance voter pour M. Brouillard.
08:55Il y a eu 76 élus au premier tour, donc ça fait à peu près 500 circos
09:02pour l'élection de dimanche.
09:03Vous avez, il me semble, 444 candidats sur ce second tour.
09:08Ce qui fait que les électeurs, les Français ont la possibilité,
09:13dans cette configuration-là, de vous donner une majorité absolue.
09:17Est-ce que, s'ils ne vous la donnent pas, vous direz qu'il y a eu tripatouillage ?
09:22Puisqu'il y a eu la possibilité, il y a eu la possibilité de le faire.
09:25Par définition, nous ne remettrons pas en cause le verdict des urnes.
09:29Marine Le Pen a toujours été claire là-dessus.
09:31Encore une fois, c'est du côté de LFI qu'on dit qu'on n'acceptera pas
09:35forcément le verdict des urnes.
09:36Non, nous on accepte toujours le verdict des urnes.
09:39C'est clair, c'est net.
09:41Jordan Bardella vient de s'exprimer sur France 2
09:45concernant ces fameuses brebis galeuses.
09:48On l'écoute.
09:49Il peut y avoir, sur 600 candidats que vous avez investis en quelques heures,
09:53deux ou trois profils qui peuvent tenir des propos qui sont contraires à ceux
09:56que je défends, à la ligne politique de mon mouvement.
09:59Et moi, je n'ai pas la main qui tremble lorsqu'il s'agit de sanctionner
10:01des gens qui, dans mon mouvement, ont des propos que je ne partage pas.
10:05Vous ne pouvez pas réduire ce qui est en train de se passer aujourd'hui
10:08dans le pays à trois candidats dont l'une s'est retirée à ma demande
10:12et qui est exclue dans le quart d'heure du Rassemblement national.
10:15La différence, c'est que dans toute organisation humaine,
10:17il y a parfois des brebis galeuses.
10:18C'est vrai en politique, c'est vrai dans le monde de l'entreprise.
10:21Ce qu'il faut juger, c'est la réaction de la direction.
10:24La différence, c'est que quand j'ai une brebis galeuse dans mon parti politique,
10:27je l'exclus.
10:28À la France Insoumise, il est investi et on voit qu'il y a des gens
10:31chez eux qui sont fichés S et qui portent atteinte à la sécurité nationale.
10:35Franck Elisiot ?
10:38Jordan a tout dit. C'est clair.
10:40Il a rajouté qu'il y avait aussi des personnes qui étaient fichées S.
10:44Il vise bien sûr Raphaël Arnault.
10:46Évidemment, il vise Raphaël Arnault,
10:49dont les amis sont allés attaquer une personne parce que juive.
10:56Enfin, je veux dire, on est dans quelque chose d'hallucinant.
10:59Moi, je vous rappelle que chez moi, à Marseille,
11:01LFI et les amis de LFI ne sont pas allés manifester il y a quelques semaines
11:06devant le consulat israélien pour protester contre la politude
11:10de M. Benhamin Netanyahou, ce qui est tout à fait normal.
11:12Ils sont allés manifester devant les synagogues.
11:15Et le symbole est particulièrement gênant et particulièrement inquiétant.
11:20Donc, nous balayons devant notre porte à chaque fois que c'est nécessaire.
11:25Nous demandons aux autres de le faire et en particulier à cette gauche
11:29prise en otage par M. Mélenchon.
11:31Merci beaucoup Franck Elisiot d'avoir été l'invité d'Europe un soir.
11:34Merci à vous.