• il y a 7 mois

Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Europe 1 soir, 19h21, Pierre De Villeneuve.
00:04 Dans cette Europe 1 soir nouvelle formule, vous avez l'habitude maintenant,
00:07 vous avez pris l'habitude depuis lundi à 20h30, nous accueillons un invité politique.
00:11 Bonsoir Louis Alliot.
00:12 Bonsoir.
00:13 Merci d'être avec nous, vous êtes maire Rassemblement National de Perpignan
00:16 et je crois que vous avez du monde avec vous aujourd'hui.
00:19 Oui, on avait un beau meeting avec plusieurs milliers de personnes.
00:24 Alors racontez-nous, pourquoi Perpignan, pourquoi autour de vous,
00:28 pourquoi est-ce qu'on a choisi Perpignan pour lancer cette grande campagne,
00:32 dont on a d'ailleurs les noms complets, les 35 noms de cette liste de Jordan Bardella ?
00:37 Écoutez, je crois que depuis 2020, où j'ai été élu maire de Perpignan,
00:42 c'est une ville emblématique de la résistance et...
00:46 De la résistance ?
00:48 Oui, de la résistance, oui, un certain nombre de politiques macroniennes,
00:54 européennes, qui portent atteinte à nos valeurs, à nos traditions, à notre histoire,
01:00 et qui sont menées, il faut bien le dire, par une technocratie européenne
01:04 qui trouve des liens dans le gouvernement français,
01:08 souvent, et malheureusement depuis trop longtemps maintenant.
01:11 Donc oui, je pense que Perpignan est une ville qui est emblématique de cette résistance.
01:16 Résistance, ça veut dire qu'on veut tout changer ?
01:18 Qu'est-ce que vous proposez à la place ?
01:21 Ah ben une autre Europe, vous savez, plutôt que l'Europe de monnaie.
01:24 On a toujours défendu l'Europe des nations, l'Europe des peuples et des États,
01:30 contrairement à cette Europe technocratique qui fait qu'une oligarchie,
01:35 aujourd'hui dirige les ficelles économiques de cette superstructure européenne,
01:41 qui est en train petit à petit de ruiner tout ce que nous sommes,
01:44 et qui est en train de tenter d'effacer notre mémoire,
01:47 et cela, aujourd'hui, je pense que les Franciens sont conscients.
01:50 Mais alors du coup, une Europe des nations avec, par exemple, un parti allemand comme l'AFD ?
01:56 Ça dépend, non, c'est pas encore sûr.
01:59 Comment ça, ça dépend ?
02:00 Écoutez, on s'occupe d'abord de la liste et de l'élection française.
02:05 L'AFD, en fonction de ses déclarations et de sa politique,
02:10 peut-être ne fera pas partie du groupe de l'UE, je n'en sais rien,
02:13 moi je ne suis pas député européen, je n'ai pas vocation à l'être.
02:16 Mais on n'acceptera évidemment pas tout,
02:18 on a notre ligne politique, on a notre agenda.
02:21 Si l'AFD n'a pas les mêmes opinions que nous,
02:23 il n'y a aucune raison qu'on s'allie avec eux, voilà.
02:25 Louis Alliou, est-ce que vous diriez que cette élection est vraiment une élection européenne,
02:28 ou c'est plutôt une élection de mi-mandat avant 2027 ?
02:31 C'est une élection de mi-mandat, mais c'est aussi une élection européenne,
02:37 et c'est M. Macron qui a décidé de la mettre au cœur de cet agenda,
02:40 puisqu'il est rentré en campagne la semaine dernière,
02:43 avec des idées bien précises sur la fédération,
02:50 ou le fédéralisme qu'il veut mettre en place,
02:53 y compris en isolant la force nucléaire française
02:57 pour la mettre à disposition de ces super-états européens.
03:00 Et ça, nous n'en voulons pas,
03:02 et les Français doivent aussi connaître les tenants et les aboutissants
03:05 de la politique du gouvernement actuel.
03:08 Nous avons la liste des 35 noms,
03:12 Malika Sorel qui a rejoint dernièrement le Rassemblement National,
03:16 Fabrice Légeri qui a travaillé chez Frontex,
03:19 et alors après nous avons Mathilde Androuet, Jean-Paul Garraud,
03:22 Mélanie Didier, Mathieu Vallée,
03:24 ce sont des gens qu'on connaît moins bien.
03:27 Mais vous savez, sur une liste de 81 noms,
03:30 nécessairement il y a des gens que vous ne connaissez pas.
03:32 Moi j'en ai 35, je n'en ai pas 81.
03:35 Oui d'accord, mais la liste elle fera 81 noms.
03:38 Les 35, ce sont les potentiels éligibles.
03:40 Et dans ces éligibles-là, il y a des sortants,
03:43 des députés sortants du Rassemblement National,
03:45 il y a des militants de longue date du Rassemblement National,
03:48 et puis il y a des personnalités extérieures
03:50 qui ont rejoint le combat de Jordan Bardella et de Marine Le Pen récemment
03:54 et qui vont s'inscrire désormais dans cette stratégie-là.
03:58 Et je pense que ça incarne ce que nous souhaitons être,
04:00 c'est-à-dire une partie de rassemblement
04:02 qui, au-delà de ses frontières naturelles,
04:05 arrive à convaincre des profils qui jusque-là
04:08 ne seraient pas venus au Rassemblement National.
04:10 Sur les sujets régaliens, sur la sécurité, sur l'immigration,
04:13 vous avez une concurrente, Marion Maréchal,
04:15 qui a également une liste.
04:16 Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas de liste commune ?
04:19 Il faut lui poser la question à elle.
04:21 Vous dites toute ça.
04:23 En général, on va à la liste,
04:26 et on essaye de rassembler avec les entités
04:29 qui sont les plus représentatives, les plus fortes.
04:31 Vous serait à elle de vous rejoindre et non pas l'inverse ?
04:33 Exactement, parce qu'aujourd'hui,
04:35 quand Jordan Bardella pèse 32 à peu près dans les sondages,
04:39 Marion pèse entre 5 et 7.
04:41 Et donc c'est plutôt à elle de se poser la question,
04:43 surtout quand, finalement, peu ou trop,
04:46 on prétend lutter contre l'immigration.
04:49 Donc ça se discute, j'allais dire,
04:52 mais ça se discute surtout en ce qui la concerne.
04:55 Nous, on a toujours été très clair à la présidentielle,
04:58 et on continue ce combat-là,
05:01 qui a l'air d'avoir l'adhésion de plus en plus de Français.
05:04 Donc qu'ils se posent des bonnes questions, eux,
05:06 et qu'ils ne viennent pas parasiter le message
05:09 que nous portons depuis désormais plusieurs années.
05:12 Ils vous parasitent ?
05:13 Pourquoi ils vous parasitent ?
05:14 Vous avez peur d'une dispersion des voix ?
05:16 Oui, parce que, de toute façon,
05:18 nos deux ennemis, entre guillemets,
05:21 c'est l'abstention,
05:23 et ça, il convient de mobiliser notre électorat
05:26 pour le mois qui reste d'élection.
05:28 Et puis la dispersion des voix, aujourd'hui, très clairement,
05:31 il ne sert à rien de voter LR ou Reconquête,
05:34 parce qu'on sait très bien que ce sont des voix totalement perdues.
05:38 Soit ils ne feront pas 5%, et ils n'auront pas de députés,
05:41 soit ils feront plus de 5%,
05:43 et ils auront apporté leur voix
05:45 au Parti libéral et conservateur européen de madame van der Leyen.
05:49 Donc ça ne sert strictement à rien,
05:51 et c'est bien dommage.
05:53 Mais alors, du coup,
05:55 vous voulez dire que ce n'est même pas dommage,
05:57 c'est contre-productif, puisqu'ils iraient,
05:59 par le calcul que vous faites,
06:01 à l'encontre de leurs idées à eux ?
06:04 Exactement.
06:06 Moi, j'ai écouté encore un député
06:08 ex-RN,
06:10 qui disait qu'il fallait des députés Reconquête
06:12 pour tenter de faire basculer la majorité de droite au Parlement.
06:16 Mais la majorité de droite au Parlement, actuellement,
06:18 c'est madame van der Leyen.
06:20 Je ne me sens aucune affinité particulière
06:22 avec cette droite libérale
06:24 qui a connu l'Europe
06:26 dans la situation que l'on connaît,
06:28 et la France dans le système
06:30 de décadence que l'on subit.
06:32 Et donc, je ne souhaite pas m'allier
06:34 avec madame van der Leyen.
06:36 En revanche, il y a sûrement la place
06:38 pour des patriotes
06:40 de tous les pays européens, à l'échelle européenne,
06:42 qui arriveront à réorienter
06:44 précisément cette politique-là.
06:46 Mais on ne peut pas faire ça,
06:48 il faut savoir quels sont nos amis
06:50 et quels sont nos ennemis.
06:52 Et manifestement, j'ai l'impression
06:54 que, que ce soit au LR ou à Reconquête,
06:56 on ne sait pas très bien faire la différence
06:58 entre les amis et les ennemis.
07:00 - Vous parlez avec un ton affectueux
07:02 de Marion Maréchal, en l'appelant
07:04 d'un doux Marion. Qu'est-ce que vous diriez
07:06 de Jordan Bardella ? Est-ce que vous avez la même affection
07:08 pour lui ?
07:10 - Ah bah oui, bien sûr !
07:12 - Ça va m'en disant, Louis Elio !
07:14 - Je travaille avec lui.
07:16 Aujourd'hui, il incarne
07:18 cette réussite et ce potentiel
07:20 important pour l'avenir.
07:22 Il est au soutien de la candidature
07:24 de Marine Le Pen à l'élection présidentielle.
07:26 C'est bien dommage que toute
07:28 la famille ne soit pas rassemblée.
07:30 Mais on ne peut pas rassembler la famille
07:32 avec des idées qui,
07:34 quelquefois, sont très... ou des provocations
07:36 qui sont très éloignées de la stratégie
07:38 qu'on a mise en place.
07:40 C'est évidemment Bardella qui porte
07:42 aujourd'hui la dynamique de campagne.
07:44 Et il est bien dommage que ce soit
07:46 un certain nombre d'anciens
07:48 du Rassemblement National qui viennent
07:50 peut-être demain contrarier
07:52 l'énorme succès que nous pourrions avoir.
07:54 - Bardella, vous lui voyez quoi comme qualité ?
07:56 À part celle qu'il est,
07:58 j'allais dire, le soutien
08:00 le plus grand et sans doute le plus fort
08:02 à Marine Le Pen. - Bah rien !
08:04 C'est un jeune homme de son temps,
08:06 très intelligent,
08:08 qui comprend
08:10 aujourd'hui ce que souhaite
08:12 la jeunesse, qui est
08:14 un travailleur, qui
08:16 connaît ses dossiers, qui est un très bon débatteur,
08:18 qui est un bon
08:20 camarade de combat.
08:22 Moi je lis des choses sur lui
08:24 qui me paraissent totalement prétentieuses
08:26 et hors de propos.
08:28 Je peux vous dire
08:30 que très certainement à l'avenir,
08:32 il n'en étonnera plus d'un.
08:34 - Ça va être votre opposant, je crois, à la présidence du parti.
08:36 - Oui, bien sûr ! - Vous n'êtes pas très tendre
08:38 avec lui, on ne sent pas l'empathie.
08:40 On connaît Louis Elio, d'habitude vous n'êtes plus...
08:42 Là ça coince,
08:44 là, Louis Elio. - Non, pas du tout !
08:46 Ça ne coince pas, j'étais avec lui toute la journée.
08:48 - Ça ne te dépasse pas, on peut être
08:50 avec son pire ennemi toute la journée, vous savez.
08:52 - Non, mais c'est pas du tout
08:54 mon pire ennemi à partir du moment
08:56 où il est le président de la formation politique
08:58 à laquelle j'appartiens depuis 30 ans.
09:00 Évidemment, je n'ai pas d'ennemis.
09:02 Les ennemis sont à l'extérieur
09:04 du Rassemblement National.
09:06 Et donc il incarne parfaitement
09:08 ce qu'on a toujours défendu.
09:10 Et je trouve que le binôme Marine
09:12 pour l'Elysée et Jordan aujourd'hui
09:14 aux élections européennes et demain
09:16 au gouvernement fonctionne parfaitement.
09:18 Et moi, en tout cas, je n'ai strictement
09:20 rien à redire. Donc n'essayez
09:22 pas de me faire dire ce que je ne dis pas
09:24 et surtout ce que je ne pense. - C'est pas mon genre.
09:26 Merci Louis Elio, merci pour
09:28 votre franchise et merci d'avoir été l'invité
09:30 d'Europe 1 ce soir, 20h40.

Recommandations