Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique.
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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:05Bonsoir à Jean-Claude Lassier et bonsoir à Jules Torres, journaliste politique au Journal du Dimanche
00:12et notre invité dans Europe 1 Soir, invité politique et député de Moselle et porte-parole du Rassemblement National.
00:18Bonsoir Laurent Jacobelli.
00:20Bonsoir Pierre de Villeneuve.
00:21Merci d'être avec nous en direct de l'Assemblée Nationale où l'ORN présente sa niche parlementaire.
00:26On a entendu et on va l'écouter quelques secondes, si vous le voulez bien, Prisca Thévenot qui a d'une certaine manière accueilli Marine Le Pen tout à l'heure.
00:35La seule et unique vraie injustice, mesdames et messieurs, du Rassemblement National pour les Français, c'est d'être représentée par des gens comme vous.
00:43La seule et unique chose que vous voulez défendre et la seule vie que vous voulez protéger, c'est celle de votre chef à plumes,
00:51qui d'ailleurs, bienvenue Madame Le Pen, je suis ravie de vous voir aujourd'hui.
00:56Vous nous avez énormément, énormément manqué, énormément manqué au cours des derniers...
01:03Laurent Jacobelli, en voilà une entrée en matière.
01:06Oui, quelle mauvaise foi, mais on n'est jamais surpris avec les macronistes.
01:09Quand on s'attend au pire, on n'est jamais déçu.
01:12Madame Prisca Thévenot qui fait partie d'un groupe qui a été complètement absent ces dernières semaines pour l'étude du budget
01:19en laissant la gauche proposer des taxes complètement folles et en laissant le Rassemblement National protéger les Français.
01:24Eux, ils avaient, je ne sais pas, piscine, aquaponais, ou peut-être qu'ils voulaient simplement que la gauche puisse faire passer des amendements complètement fous
01:31pour eux-mêmes avoir l'air de petits anges avec leurs 30 milliards d'impôts supplémentaires.
01:35Elle est gonflée Madame Thévenot, elle est quand même gonflée parce qu'un des présidents de notre groupe, le plus présent, c'est Marine Le Pen
01:40et je crois qu'elle ferait mieux de faire le ménage dans son propre camp avant de donner des leçons, mais on a l'habitude, ils sont comme ça, ils sont méprisants, on ne les changera pas.
01:48Vous présentez votre niche parlementaire avec toute une série de mesures. On a dit que ces mesures n'avaient aucune chance d'aboutir. Pourquoi les présenter ?
01:57On les présente parce que d'abord on a un mandat de député, qu'on essaye de travailler et puis qu'à chaque fois nous on espère faire passer des mesures de bon sens.
02:05Expulser les délinquants et les criminels étrangers, c'est du bon sens. Ramener les peines planchers au moment où l'insécurité s'envole et où la justice est laxiste, c'est du bon sens.
02:14Abroger la réforme des retraites pour nous, il peut y avoir débat. Je sais que M. Dacier est sur le plateau, mais c'est du bon sens.
02:20Pourquoi par rapport à la retraite ? On dirait que ça vous inquiète, M. Jacobin.
02:24Pas du tout, je suis ravi. D'ailleurs, je vous salue, M. Dacier. Moi de même.
02:28Simplement, on a face à nous des oppositions qui sont dans le théâtre permanent. C'est du mauvais boulevard.
02:36C'est-à-dire que des gens qui sont pour nos mesures voteront contre parce qu'elles sont présentées par le Rassemblement National.
02:40La gauche a voté contre l'abrogation de la réforme des retraites. Bon courage pour retourner en circonscription et aller voir leurs électeurs les yeux dans les yeux.
02:48Quand est-ce que ça s'arrête, ce mauvais théâtre de boulevard ?
02:50À minuit.
02:52Est-ce que vous allez censurer le gouvernement ? Et je pose la question assez librement puisque votre collègue Tanguy semble le faire comprendre.
02:58Non, pour l'instant, on ne le fait pas. On se réserve le droit de le faire. C'est-à-dire qu'on va nous présenter un budget, soit par 49-3, soit par retour du Sénat, et on verra ce budget.
03:08Si ce budget clairement continue à attaquer les classes moyennes, à asphyxier les entreprises, à vouloir raboter l'indexation des retraites, ce sera sans nous.
03:17Et nous dirons au Premier ministre, vous nous avez menti, au revoir !
03:20Mais si ce n'est pas le cas et que c'est acceptable, nous ne ferons pas la censure, par principe.
03:26Vous voyez la différence entre une gauche complètement aveugle, complètement sectaire, et nous, c'est que nous, on est responsable, on juge sur pièce.
03:33Jules Torres, du JDD.
03:34Bonsoir, Laurent-Jacques Aubuilly. La réforme des retraites, ça n'a pas été voté. L'expulsion des délinquants étrangers, ça n'a pas été voté.
03:41Le délit de séjour, à préjuré, ne sera pas voté, quand bien même il est partagé par une large majorité de Français.
03:47C'est quoi cette journée pour le rationnement national ? C'est un échec ?
03:50Non, Jules Torres, bonsoir. C'est simplement, je crois, au contraire, la fin des faux-semblants.
03:56On a un ministre qui travaille avec M. Retailleau, ministre de la Sécurité, qui est venu nous expliquer que nous avions complètement raison.
04:03M. Daragon, merci.
04:05Il nous a expliqué que les violeurs étrangers, c'était dehors, les criminels étrangers, c'était dehors.
04:10Il a parlé exactement comme aurait parlé un élu du Rassemblement National.
04:14Il y a des vols groupés, il y a eu des charters, tout ça.
04:18Non mais les Français voient bien quand même que les OQTF ne sont pas appliqués, ils voient bien que la sécurité est maintenue.
04:24Le pire, c'est la déclaration du ministre.
04:26Après avoir donné un satisfaite finalement à notre programme, il nous dit mais on ne peut rien faire.
04:31Votre proposition de loi ne pourra rien changer parce qu'il faut un référendum.
04:34Alors qu'il le fasse, mais des ministres qui viennent contempler une réalité sinistre, dire que nous avons raison,
04:40et après rentrer chez eux en disant on ne peut rien faire, on n'en a pas besoin, ça ne sert à rien.
04:45Eh bien au moins nous aurons démontré ça.
04:47Et Laurent Jacobelli, j'ajoute une question.
04:49Au-delà de l'hypocrisie de tel ou tel camp, est-ce que ça n'illustre pas finalement l'incapacité aujourd'hui du Rassemblement National,
04:56à cause d'un front républicain qui visiblement ne disparaît jamais,
04:59l'incapacité du Rassemblement National à faire voter des textes, quand bien même ils sont très consensuels.
05:04Donc il reste la censure, c'est ce que je dis.
05:06Alors non, il reste la censure, c'est une arme que nous avons.
05:10Nous avons le doigt sur le bouton et nous appuierons quand il le faudra, s'il le faut.
05:13En revanche, je crois que ce qui est en train de se passer, c'est qu'aujourd'hui des ministres montent à la tribune et parlent comme nous.
05:20Des députés de DLR parlent comme nous.
05:24Mais M. Retailleau, des députés LR qui ont soutenu notre texte, en tout cas oralement.
05:31Donc les digues sont en train de sauter les unes après les autres.
05:36Je vais vous dire, la vraie pression elle viendra des électeurs.
05:39Quand tous ces gens-là vont entrer et que leurs électeurs vont leur dire, mais alors du coup, ça peut recommencer ?
05:45La petite Philippine, ça peut recommencer ? La petite Lola, ça peut recommencer ?
05:49Ils n'oseront pas leur dire, oui ça peut recommencer et à cause de moi.
05:52Et il y a un moment, quand 80% des Français veulent quelque chose, les députés obéissent.
05:57Nos patrons, ce sont les Français.
05:59Et donc nous on l'a compris, je pense que d'autres sont en train de le comprendre.
06:02Jean-Claude Dessy.
06:03M. Jacob Ely, j'ose à peine vous dire que j'ai quelques difficultés à suivre votre programme économique.
06:11C'est ça qui m'intéresse.
06:12Vous arrivez au pouvoir peut-être demain ou après-demain.
06:15Quelle politique mettrez-vous en œuvre ?
06:18J'avoue que je ne vois pas complètement clair dans le contre-budget.
06:22Il s'agit bien de cela, si j'ai compris ce qui a été discuté aujourd'hui.
06:27Par exemple, la retraite, vous en faites quoi de la retraite à 64 ans ?
06:32Vous la supprimez ou vous la gardez ?
06:34Je savais bien que vous y viendriez Jean-Claude Dessy.
06:37Je commence à vous connaître.
06:38Eh bien écoutez, nous notre réforme des retraites, elle est simple.
06:41Elle prend en compte deux faits.
06:43D'abord que le système français, il est particulier.
06:45Aujourd'hui, les cotisations retraites en France, c'est 28% du salaire.
06:48C'est 18% ailleurs.
06:49Donc les Français veulent être mieux protégés que leurs voisins.
06:51On ne veut pas la double peine, payer beaucoup de charges et avoir peu de retraites.
06:55Ce n'est pas tenable comme système.
06:57Deuxième élément que nous prenons en compte, c'est que 36% des plus de 60 ans sont en emploi aujourd'hui.
07:03Et même si on mettait la retraite à 95 ans, ça ne changerait rien.
07:07Ce serait toujours le même problème.
07:09Alors réglons les problèmes les uns après les autres.
07:12D'abord, l'employabilité des plus de 60 ans.
07:15Ensuite, le retour d'un équilibre financier dans les comptes publics en faisant la chasse à la mauvaise dépense.
07:22Mais avant de casser notre système social, essayons tout le reste.
07:26On n'a pas à tout essayer.
07:27Aujourd'hui, en France, on manque d'emplois à forte productivité.
07:31L'ubérisation des emplois, ça ne sert à rien pour les cotisations retraites.
07:34On manque de natalité.
07:36Faisons une politique nataliste.
07:38Et puis une fois qu'on aura tout essayé...
07:39Comment vous voulez faire une politique nataliste, Laurent Jacobelli ?
07:42Écoutez, ça prendra du temps parce que vous imaginez bien que les bébés de demain ne cotiseront que dans 18 ans au minimum.
07:48C'est quoi ? C'est par le budget ? C'est une manière encourageante ?
07:51Bien sûr, il faut inciter les Français à avoir la vie qu'ils veulent mener aujourd'hui.
07:56Les Françaises veulent 2,3 enfants. C'est ce qu'elles déclarent.
08:00Or, elles en ont 1,6.
08:01L'écart, c'est quoi ? C'est qu'elles ont peur pour l'avenir des petits.
08:04Et donc, il faut les rassurer.
08:06Pour ça, par exemple, nous nous proposons un prêt pour les jeunes couples qui veulent acheter un appartement.
08:10C'est un prêt à taux zéro.
08:12Le remboursement est décalé à chaque nouvel enfant.
08:15Et ils ne remboursent pas s'ils ont trois enfants.
08:17Ce type de mesures, qui finalement sont un investissement dans l'avenir,
08:20permettent à la fois à notre population de grandir et d'assurer l'avenir de notre économie demain.
08:27M. Jacobini, est-ce qu'au moins on peut se mettre d'accord sur un constat peut-être un peu général,
08:32mais néanmoins qui est, semble-t-il, très lourd et qui préoccupe les Français ?
08:37Est-ce que vraiment vous estimez que la situation économique de ce pays est d'une extrême gravité
08:44et que ce pays a besoin de réformes structurelles profondes ?
08:5030 secondes !
08:51Y êtes-vous prêt, M. Jacobini ?
08:53Oui, 3200 milliards de dettes, balances extérieures déficitaires,
08:56des Français matraqués fiscalement à services publics qui tombent en ruines.
08:59Vous avez raison, Jean-Claude Dassier.
09:01Mais les mesures, c'est dégraisser le mammouth, aller s'en prendre aux mauvaises dépenses de l'État
09:05et arrêter avec le matraquage fiscal qui tue l'économie plutôt que de la dynamiser.
09:10Ça, ce sont deux axes principaux, exactement l'inverse de ce qui est fait depuis 40 ans.
09:13Merci beaucoup, Laurent Jacobelli, de votre célérité sur cette dernière question.