Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Pierre de Vilno reçoit Mathieu Valet.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir
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00:00Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Et je salue mes camarades de la deuxième heure.
00:06Bonsoir Raphaël Stainville, directeur adjoint de la rédaction du JDD.
00:10Bonsoir Alexandre Balafaille, fondateur du laboratoire d'idées Synopia.
00:15Et nous sommes en ligne tout de suite, maintenant, comme on dit, tout de suite maintenant, avec Mathieu Vallée.
00:20Bonsoir Mathieu Vallée, eurodéputé RN.
00:23Vous êtes à Strasbourg justement, puisque c'est votre métier maintenant, eurodéputé.
00:29Qu'est-ce que vous pensez de ces tout premiers noms qui sortent, j'allais dire, du chapeau ?
00:33Le nom de Bruno Retailleau, qui devrait être proposé au ministère de l'Intérieur.
00:37Celui d'Antoine Armand, député Renaissance de Haute-Savoie pour Bercy.
00:41Celui de Jean-Noël Barraud, par exemple, pour le Quai d'Orsay.
00:46Ce sont, on l'a dit, le RN a le gouvernement sous surveillance.
00:51Alors, monsieur le surveillant, qu'est-ce que vous pensez de ces noms qui sortent du chapeau ?
00:55La fin de la récré n'est pas encore si faite, donc on va voir ce que ça donne définitivement.
00:59En tout cas, ce qui est sûr, c'est que des noms, pour l'instant, que la presse fait fuiter,
01:03puisque ce n'est pas officiel, on n'a pas monsieur Dupond-Moretti, on n'a pas monsieur Darmanin,
01:07on n'a pas monsieur Bertrand.
01:09Donc, les lignes rouges qu'on avait fixées sur les noms qu'on ne souhaitait pas voir dans ce gouvernement,
01:12non pas parce qu'ils ne reviennent pas, mais parce qu'ils avaient méprisé et insulté les électeurs du RN.
01:17C'est logique qu'ils ne figurent pas au gouvernement, sinon c'était une censure.
01:20C'est une deuxième étape. La première étape, c'est celle du Premier ministre qui respecte nos électeurs.
01:24La deuxième étape, c'est le gouvernement qui ne doit pas reprendre les mains et recommencer un politique.
01:28La troisième, ce sera la politique générale que présentera M. Barnier
01:32et qui déterminera grandement ce qu'on décidera par la suite, notamment Marine Le Pen et Jordan Bardella.
01:36Vous êtes en train de surveiller le gouvernement Barnier.
01:40Vous êtes également, j'imagine, d'un autre œil, même si vous n'y pouvez pas grand-chose,
01:45en train de surveiller Emmanuel Macron.
01:47Si M. Barnier, par extraordinaire, se fait, j'allais dire, remercier de l'Elysée ce soir
01:54et doit repartir avec sa copie biffée de plusieurs noms, quelle sera la réaction du RN ?
02:00Nous, on attend que le gouvernement soit nommé, mais au plus on attend,
02:03au plus les victimes s'accumulent des délinquants, des multirestivistes, au plus la dette se creuse.
02:08Vous avez vu que les placards de Bercy sont pleins de cadavres financiers.
02:11Vous avez aussi l'école qui, aujourd'hui, avec des problématiques d'enseignement non remplacées,
02:16de classes non ouvertes, voire même fermées.
02:18Donc les problèmes continuent et il faut arrêter de nous faire un secret story pour le gouvernement.
02:22Il faut rapidement qu'il soit nommé, qu'il se mette au travail, qu'il se présente devant l'Assemblée nationale
02:26pour présenter une politique générale et pour présenter des actions concrètes.
02:30Pas celles qui n'ont pas marché depuis sept ans,
02:32celles que nous, nous proposons, qui sont courageuses et disruptives,
02:35puisque c'est ce que les Françaises et les Français ont demandé lors des précédents scrutins,
02:38notamment européens et législatifs.
02:40Question de Raphaël Stainville du JDD.
02:42Oui, bonjour Mathieu Vallée.
02:43Si on ne connaît aucun nom des membres de ce futur gouvernement,
02:47on connaît les grands équilibres et la part belle est faite notamment aux ministres issus d'Ensemble pour la République.
02:56Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
02:58Comment vous caractériseriez ce futur gouvernement ?
03:03C'est un gouvernement qui doit plaire à M. Macron et qui doit le rassurer,
03:06parce que M. Macron, aujourd'hui, il a peur.
03:08Il avait les mains libres pendant quasiment sept ans, il faisait ce qu'il voulait,
03:12il n'écoutait pas les Français, il ne les a jamais consultés par référendum,
03:15ni sur l'immigration, ni sur des sujets européens, ni sur des sujets nationaux.
03:19Et donc aujourd'hui, il a peur qu'on censure le gouvernement qu'il nommera,
03:22il a peur de ne pas pouvoir faire la politique qu'il veut.
03:24C'est bien normal et c'est pour ça que cette pression qu'on lui met avec cette surveillance démocratique,
03:28elle est importante, on ne fait pas pour nous, on ne fait pas pour nos carrières,
03:31pour nos parcours, pour nos personnes, on fait pour les Françaises et les Français
03:34qui souffrent chaque jour de la délinquance, du pouvoir d'achat, des factures d'électricité qui ne cessent d'augmenter,
03:39de l'électricité et de ce qu'on propose depuis un moment qui ne sont pas appliquées.
03:43Donc, on verra ce que ça donne, mais vraiment, on appelle de nos voeux qu'ils se mettent rapidement au travail,
03:47parce que, pour l'instant, ça amuse la galerie, mais les problèmes des Françaises et des Français ne sont pas réglés.
03:51– Mathieu Vallée, avant de vous lâcher, puisque je sens que vous êtes en automobile,
03:55il y a eu un refus d'obtempérer hier soir au Chenet, on a encore ce scénario, j'ai l'impression, qui se répète.
04:02Là, en l'occurrence, c'est un policier municipal qui est sorti de l'hôpital, mais il a eu la peur de sa vie,
04:07et si la voiture avait fait autrement, il serait peut-être plus des nôtres aujourd'hui.
04:14Il a été grièvement blessé, qu'est-ce que ça vous inspire,
04:17sachant que la voiture a été chargée de quantité de drogue importante ?
04:24– D'abord, ça m'a fait repenser à Eric Comins, le gendarme de Mougins, dans les attes maritimes,
04:29qui a été tué par un multirécidiviste il y a quelques semaines et qui est à peine enterré.
04:33On a déjà à nouveau un policier municipal qui a failli laisser sa vie,
04:36donc je pense à lui, je sais qu'il est à l'hôpital,
04:38que son pronostic vital n'est plus engagé, mais il est grièvement blessé.
04:41Et donc moi je dis que M. Dupond-Moretti, pourquoi on ne voulait plus le revoir au gouvernement ?
04:45Parce qu'il a un échec cuisant pour protéger les Françaises et les Français.
04:48Il pensait régler les problèmes d'insécurité par des circulaires,
04:51mais c'est par du courage politique qu'il fallait le faire,
04:53par des peines planchées pour les multirécidivistes,
04:55par des peines minimales pour ceux qui touchent les policiers qui doivent aller en prison,
04:58par la présomption d'une défense pour permettre aux policiers,
05:01justement sur des refus non tempérés, de pouvoir utiliser leurs armes et ne pas être lâchés,
05:04et lâchés comme ça a été le cas pour ce policier fleurant dans l'affaire Nahel.
05:07Donc vous voyez, M. Dupond-Moretti part avec un échec cuisant, une justice en piteux état,
05:11et des droppes toujours plus pour les vouilleux et toujours moins pour les victimes.
05:14Donc on espère qu'il y aura un sursaut, un choc, et d'autorité pour la justice,
05:18et de confiance pour les forces de l'ordre, parce qu'aujourd'hui le moral est en berne,
05:21et en plus avec des budgets qui sont inexistants et des ministères qui sont à sec,
05:24ça n'augure pas de leurs deux mains qui chantent.
05:26Pour l'instant, on n'a pas encore le nom du ministre de la Justice, justement.
05:30Mais par contre, on a quelques infos sur le ministre de l'Intérieur, Raphaël Stainville.
05:35Oui, Bruno Retailleau à l'Intérieur. Est-ce que c'est de nature à rassurer la police ?
05:40Bruno Retailleau, c'est quelqu'un qui a toujours soutenu les policiers.
05:43Aujourd'hui, on a envie de dire que c'est un exploit, puisqu'on a une extrême gauche,
05:46et même une partie de la gauche qui s'est fourvoyée avec des anti-flics,
05:49et donc c'est un minimum vital que de soutenir nos forces de l'ordre.
05:52Maintenant, il faudra voir quels moyens il aura. Vous savez que les caisses sont vides.
05:55Il n'y a plus de sous pour recruter des réservistes, il n'y a plus de sous pour former au tiers les policiers,
05:58il n'y a plus de sous pour acheter des voitures, entretenir les commissariats et les brigades de gendarmerie.
06:01Donc, il n'y a plus rien, il n'y a plus un COPEC.
06:03Donc, on verra ce que M. Retailleau aura comme marge de rénov' et financière, économique et surtout politique.
06:08On avait demandé à M. Darmanin, par exemple, de mieux protéger les policiers
06:11par des prises en charge médicales et d'avocats lorsqu'ils sont blessés et attaqués.
06:15Ça n'est toujours pas le cas.
06:16On a demandé aussi que les primes des Jeux Olympiques soient assurées avec un calendrier définitif.
06:20Aujourd'hui, ce n'est toujours pas le cas non plus.
06:22Donc, on verra les actes au-delà des paroles, mais c'est vrai qu'on avait exigé évidemment
06:26que ce ne soit pas M. Darmanin qui soit reconduit, encore moins des antiflics comme la gauche l'aurait revendiqué.
06:30Une dernière question pour vous, Alexandre Réfaille.
06:32Je voudrais profiter de votre présence pour vous poser une question d'Europe,
06:35qui est au cœur de votre mandat.
06:37Le rapport Draghi, il y a quelques jours, menaçait l'Europe d'un grand déclassement
06:42si on ne se donnait pas les moyens de refaire l'Europe et notamment d'investir massivement,
06:46parler d'un plan de 700 à 750, 800 milliards d'euros par an d'investissement
06:50pour remettre l'Europe au niveau de compétitivité, d'industrie, de services qui allaient bien,
06:54sans quoi on n'aurait même plus les moyens de finir.
06:56C'est notre modèle social.
06:57Vous pensez quoi de ce rapport ?
06:58Moi, je pense que ce rapport, c'est beaucoup de vent et beaucoup de prétention.
07:02On a des pays qui sont comme la France, comme la Grèce ou encore d'autres pays à sec
07:07en termes de budget, en termes de déficit.
07:09On sait qu'aujourd'hui, l'argent, on ne l'a plus.
07:11Vous savez que nous, pour réduire le déficit français, on veut réduire la contribution française
07:15au budget de l'Union Européenne.
07:16Et donc, nous, on l'a toujours dit, il faut qu'il y ait une souveraineté des États en matière financière.
07:20Et si on veut améliorer la compétitivité des entreprises, on a fait trois mesures
07:24durant les élections européennes.
07:25Celle de changer la taxe carbone qui nous oblige nos entreprises à des exigences plus fortes
07:30que celles qui importent des produits sur le territoire européen et singulièrement en France.
07:34Ensuite, on avait demandé à ce qu'il y ait les clauses miroirs pour les agriculteurs.
07:37C'est-à-dire que ce qu'on exige chez nous, il faut l'exiger des agriculteurs de l'Europe
07:41parce que sinon, il y a une concurrence déloyale.
07:42Et enfin, il faut réellement faciliter, simplifier les normes administratives en France
07:47parce qu'on est les champions des impôts, des prélèvements des normes
07:50et finalement du matraquage administratif et fiscal pour des entreprises qui ne s'en sortent plus.
07:54C'est pour ça qu'on était contre le SMIC à 1 600 euros, comme on était contre le programme
07:59de Madame Haït et de Monsieur Macron pour l'Europe qui est déjà bien normal
08:02et qui a besoin surtout du retour des peuples plutôt que des technocrates.
08:05Merci beaucoup Mathieu Vellet d'avoir consacré quelques instants de votre temps.
08:09Alors que vous êtes à Strasbourg, 20h22, vous êtes sur ordre.