• il y a 4 mois
Pour cette nouvelle édition, "Cette année-là" remonte au printemps 1982, quand l’Europe se demandait s’il fallait secourir la Pologne, comme elle se demande aujourd’hui s’il faut envoyer des soldats au sol en Ukraine. Fallait-il mourir pour Gdansk dans les années 1980 ? Assurément non ! Faut-il aujourd’hui mourir Kiev ? Macron est prêt à courir le risque, multipliant les déclarations bellicistes à l’encontre de la Russie, au risque d’une déflagration mondiale ? C’est la question. La rédaction d’Éléments y répond, enquête et reportage à l’appui. Un numéro qui fera date.
Avec Patrick Lusinchi, directeur artistique d’Éléments, François Bousquet, rédacteur en chef, et Christophe A. Maxime.
Le rendez-vous musclé et impertinent du magazine des idées.
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00:35Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau numéro de cette année-là avec une équipe
00:57réduite mais très efficace.
00:58J'ai le plaisir d'avoir Christophe Maxime avec moi.
01:01Bonjour Christophe.
01:02Bonjour à tous.
01:03Et François Bousquet, fidèle au poste.
01:06Alors, notre voyage dans le temps va atterrir dans les années 80, en 1982, où Elément
01:13pose une question à l'époque qui était « mourir pour Gdansk ».
01:16Alors on va voir cette magnifique couverture jaune qui reprend la célèbre formule « mourir
01:22pour Danzig », titre d'un édito célèbre de Marcel Déat en 1939 d'après mes notes
01:28dans le quotidien « L'œuvre ».
01:29Alors en 1982, l'actualité, ce n'est pas Danzig, mais ce qui fait l'unanimité
01:36dans le camp progressiste, c'est le syndicat Lesch-Valaisa.
01:39Je ne sais pas si François, vous avez eu votre petit badge, vous étiez trop jeune,
01:43non ?
01:44Non, non, j'avais 13-14 ans, il était très à la mode dans tous les lieux.
01:48Moi je l'ai eu.
01:49Et puis d'autant qu'à l'époque, on en parlera, il y avait d'ailleurs lui, pas
01:52seulement Yves Montand, les nouveaux philosophes, mais aussi Jean-Paul II, et dans ma famille
01:59trépieuse.
02:00Ah oui, c'était formidable ce petit badge.
02:03Alors en 1982, Christophe, c'est l'année de quoi ?
02:06Alors moi je vais vous faire un petit panorama après votre introduction, c'est juste
02:11rappeler que nous sommes dans cette année-là, donc notre principe, parfois les gens sont
02:15perdus un peu, notre principe c'est de revenir sur un numéro d'éléments d'une année
02:18précise, un numéro d'il y a 5 ans, 10 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans, donc là nous
02:21sommes en 1982, superbe couverture, je crois que c'est mars-avril 82, effectivement c'est
02:28la couverture des événements en Pologne.
02:29Alors qu'est-ce qu'il se passe en 1982 ? Ce qui est intéressant c'est que là pour
02:31une fois on met en parallèle ce numéro de 1982 qu'on peut se procurer sur le site.
02:35Oui, on va avoir la couverture là.
02:37Nos amis lecteurs, nos éditeurs, de se procurer ce numéro qui est absolument génial, et
02:41surtout c'est un numéro qui répond, ou c'est l'inverse, qui répond à notre numéro
02:45actuel en kiosque, puisque les événements sont troublants, on reviendra sur l'éditorial
02:50de Robert Duherte, Alain de Benoît, où on peut quasiment faire un copier-coller notre
02:54époque en changeant à peine le nom du pays, à peine le nom du pays.
02:5782 c'est une année qui est assez riche sur la politique internationale.
03:00Alors prenez-lui, il y a la guerre des Malouines, qui nous intéresse un peu moins donc, Marguerite
03:05Thatcher et les Argentins.
03:06Sur le Proche-Orient, la situation est quasiment équivalente à l'heure actuelle puisque
03:10c'est les opérations d'Israël au Liban, paix en Galilée, c'était au moins en 2024,
03:14en 82 paix en Galilée, il y a la guerre Iran-Irak, les événements de Syrie, les attentats,
03:18il y a les massacres de Sabra, Chattelia entre Israël, Émilie, Chrétienne et autres.
03:24Évidemment, il y a des affaires américaines sur le continent américain, il y a les opérations
03:28américaines d'Amérique centrale, Honduras, Nicaragua, Guatemala.
03:34En Europe, nous avons aussi des temps un peu troublés puisqu'il y a les attentats de l'Ira
03:38à Londres, c'est des guerres civiles énormes, donc 82 c'est assez intense.
03:42Pour contextualiser un petit peu en 82, on va y revenir.
03:45Donc en Pologne, je crois que depuis 1981, l'année précédente, c'est ce qu'on appelle
03:49l'état de siège, c'est un état de siège avec la loi martiale, alors c'est pas tellement
03:53qu'il y a une intervention soviétique, mais on était presque dans une période
03:57de perestroïka, finalement, à la chronique, c'est le début, et il y a une espèce d'ouverture
04:01puisque le Pologne, je crois, est assez autonome par rapport à l'Union soviétique,
04:05donc il y a une grande émotion notamment dans l'Occident.
04:07Alors d'une manière un peu plus légère, qu'est-ce qu'on peut dire ?
04:10Alors la politique en France, on est toujours mis-t-elle en moroie.
04:14Petite chose un peu rigolote, c'est que Pierre Moroie, en 82, il y a des grandes grèves,
04:18notamment les usines de Renault où Moroie, le Premier ministre socialiste,
04:22fait un peu porter le chapeau sur les travailleurs immigrés qui posent problème,
04:24ce sont les immigrés qui posent problème, notamment avec des problèmes religieux et culturels.
04:28Très étonnant de la part de Pierre Moroie.
04:30Bon, alors, distrayons-nous un peu, qu'est-ce qu'il y en a en 82 pour les moins jeunes ?
04:34On en plaint dans Michael Jackson, Dire Straits, où les choses conviennent,
04:38comme Duran Duran, Kim Wilde, en cinéma, on a des choses populaires comme Rambo,
04:42excellent film, le merveilleux Blade Runner de Ridley Scott,
04:47je crois, le Festival des Cannes n'est pas très intéressant à l'époque,
04:51je ne me souviens plus très bien de ce qui s'est passé, je crois que l'Oscar du meilleur film,
04:55puisqu'on va parler de guerre prochainement, et ça tranchera Gandhi de Attenborough,
04:59et puis moi, quelqu'un que j'aime beaucoup, Peter Greenaway,
05:03réalisateur anglais, sort, meurt dans un jardin anglais, j'aime beaucoup Peter Greenaway,
05:07et en matière littéraire, il y a deux livres qui ne sont pas des romans qui sont importants en 82,
05:11il y a La France de Pierre Chonu, un grand livre important,
05:15et puis je crois que c'est le grand livre sur les droits de René Raymond.
05:19C'est une réédition.
05:23C'est la réédition, c'est les années 50, mais il y a un grand succès qui revient en 82.
05:29On le disait François, c'est Lesch-Valésa,
05:33et Robert de Herte disait,
05:37il est bien de contester l'autorité du parti communiste polonais,
05:41il faut-il le faire au nom d'une idéologie qui lui soit préférable.
05:45Est-ce le cas ? Le mot d'ordre de solidarité était tout le pouvoir aux soviets,
05:49Lesch-Valésa, partisan d'un socialisme autogestionnaire.
05:53Et sur sa conclusion, Robert de Herte, qui n'est que Alain de Benoît,
05:57l'Europe plus divisée que jamais, 10 millions de chômeurs à l'intérieur de la CEE,
06:01des conflits incessants dans le monde, une incapacité croissante des gouvernements
06:05à maîtriser les phénomènes économiques et financiers,
06:10tel est le bilan de 35 ans d'hégémonie démocratique libérale.
06:14Pour résoudre la crise, certains apparemment s'accommoderaient maintenant d'une guerre,
06:18ils accepteraient de faire la guerre aux russes, non pas par anticommunisme,
06:22mais par un goût immodéré du cosmopolitisme.
06:26On ne nous mobilisera pas dans ce projet de troisième guerre mondiale,
06:30il y a un clan pacifiste en Europe, mais il y a aussi un clan bellicite,
06:34dont on parle moins, qui envisage de bon cœur la solution finale du problème européen.
06:38Sans nous, mourir pour Gdansk, pour Danzig en tout cas, on a déjà donné.
06:42Et aujourd'hui, nous, en titre, mourir pour Kiev.
06:46La fin de cet édito, on pourrait le mettre dans ce numéro.
06:50Comme le disait Christophe, c'est étonnant,
06:54les similitudes entre 1982 et 2024.
06:58L'édito de Benoît, sous son pseudo de Robert Dert, à l'époque, est magistrale,
07:02mordant, assoué, et comme le rappelait, pardonnez-moi Christophe,
07:06il suffirait de remplacer Pologne par Russie,
07:10et les configurations par Ukraine sont quasiment similaires.
07:14– Les protagonistes sont les mêmes.
07:16– Les protagonistes sont les mêmes, parce qu'il y a déjà les néophilosophes,
07:18il y a déjà les questions de BHL, à l'époque, Simone Signoret,
07:22c'était Michel Foucault, il est mort, peu importe, avait fait des convois pour la Pologne,
07:26ça a touché tout le champ politique, exception du Parti communiste,
07:30donc de la gauche socialiste, pas celle qui est de pouvoir,
07:34on reprose le pouvoir métérondien de ne pas sanctionner l'état de siège
07:37et la loi martiale en Pologne.
07:39Pour recontextualiser très brièvement, il y a une dégrève monstre
07:43dans les chantiers navals de Gdansk, en Pologne,
07:46on est avril, mai ou juin 1980, et c'est là où le syndicat Solidarnosc,
07:53donc Solidarité, va naître, se faire connaître de l'Europe et du monde entier.
07:57Le contexte géopolitique et géoreligieux, si je puis dire, est aussi tout à fait nouveau,
08:02parce qu'en 1979, Jean-Paul II, pape polonais,
08:06Karol Wojtyla, pardon, devient le premier pape polonais.
08:10Donc tout ça conjugué fait qu'il y a une focalisation sur la question polonaise,
08:15avec la crainte que, pas le pacte de Varsovie là pour le coup,
08:19l'armée rouge débarque en Pologne, Gdansk est en Pologne,
08:22comme elle a pu le faire en Tchécoslovaquie en 1968,
08:25ou à Budapest beaucoup plus tôt.
08:27– Et cette fois-ci les Russes ne bougeront pas.
08:29– Les Russes ne bougeront pas.
08:30Solidarnosc, à l'époque, comme vous le rappeliez, nous avions tous le badge,
08:34moi j'avais le badge, et Lech Walesa était une pop star.
08:39On va se rendre compte plus tard que c'était quand même un peu plus trouble,
08:42il avait sûrement des liens en plus avec les services secrets polonais,
08:46il en fera d'ailleurs un aveu.
08:48Donc tout ça fait que ça va prendre une ampleur considérable,
08:53et que l'Europe entière voudrait se mobiliser pour libérer les Polonais
08:57du joug soviétique, la question se pose.
09:00Mais derrière il y a des manœuvres américaines,
09:02donc vraiment les analogies sont frappantes,
09:06on n'allait pas mourir pour Danzig,
09:08rappelons quand même aussi ce que c'était que Danzig,
09:10c'est une poche allemande en Pologne,
09:12qui avait été sanctuarisée par la société des nations en 1918-1919,
09:17et que Hitler va reconquérir en 1939.
09:20Mais est-ce que le danger qui se présente à la fois à l'époque de Danzig,
09:25à l'époque de Gdansk, et à celle d'aujourd'hui,
09:27c'est l'enchaînement, c'est le jeu des alliances,
09:29c'est le domino des alliances.
09:31C'est qu'à un moment donné, comme en 1914-1918,
09:33de domino en domino, on finit par passer d'un conflit localisé ou géolocalisé
09:39à un conflit, à une déflagration mondiale.
09:41– Juste pour revenir sur une chose,
09:43très simplement pour que tout le monde comprenne,
09:45Danzig étant le nom allemand de Gdansk, c'est une enclave,
09:48mais un peu comme l'Ukraine et la Pologne,
09:50il y a toujours eu une alternance allemande-russe.
09:55Ce sont des territoires qui ont…
09:57il se trouve que c'est une enclave dans le territoire polonais,
10:01mais ça a toujours été un jeu de conquête,
10:04un jeu de balancier entre les Russes et les Allemands,
10:08et derrière effectivement l'Europe.
10:10– Ce conflit qu'il y avait à l'époque, où effectivement Alain de Venau avait raison,
10:15certains pensaient qu'il fallait quasiment faire la guerre aux Russes
10:19pour sauver la Pologne, on retrouve ce même discours,
10:23par les mêmes acteurs, parce que les gens de l'époque,
10:26beaucoup sont morts, mais depuis le début du conflit,
10:29on voit le retour un peu de ces néo-conservateurs.
10:33L'un d'eux, Nicolas Tanzer, a expliqué et avoué dans la tribune
10:38il y a quelques mois, il disait en réalité,
10:41cela ne fait pas deux ans mais dix ans que dure ce conflit,
10:44n'hésitant pas à comparer Mariupol à Ovadour-sur-Glane.
10:48C'est à chaque fois cette exagération de la chose.
10:50– Oui, alors que les Russes vous direz qu'ils ont raison,
10:53c'est que nous on a un Ovadour-sur-Glane, eux ils en ont comme les Serbes,
10:56les Serbes on appelle ça des crevasses,
10:58sur les charniers de la seconde guerre mondiale,
11:01il y a un nombre d'Ovadour-sur-Glane énorme en plus en Russie.
11:05Oui, on nous refait le même sketch, peut-être même quand même,
11:10il y a une nuance que j'apporterai, c'est qu'en 82,
11:14en 80-82, évidemment l'Amérique est déjà là,
11:18les néo-philosophes sont en train d'imposer leur agenda,
11:20mais il n'y a pas encore les néo-cons.
11:22Les néo-cons, il faut attendre George Bush,
11:24avant lui la doctrine dite Paul Wolfowitz,
11:27il faut rappeler à nos téléspectateurs qui sont ces néo-conservateurs,
11:30le terme conservateur est indû, n'est pas justifié,
11:34parce qu'ils viennent tous du trotskisme, ce sont tous des trotskistes.
11:37Birnbaum qui est journaliste au Monde, Jean Birnbaum,
11:41qui a fait plusieurs livres remarquables,
11:43il y a des manches religieuses pour montrer justement que l'EFLN,
11:46entre autres en Algérie, était aussi islamique, sinon même islamiste,
11:49a fait un bouquin sur ce qu'il appelle les mao-occidents,
11:52ce sont des gens qui viennent du maoïsme,
11:54et qui vont devenir très occidentalistes, très pro-américains,
11:57c'est à l'époque où l'Amérique est l'hyperpuissance,
11:59quand le néo-conservatisme se construit, l'Amérique est la seule puissance au monde,
12:03c'est là où Fukuyama dit que c'est la fin de l'histoire,
12:08pourquoi c'est la fin de l'histoire ?
12:09Parce que l'Amérique est seule au monde, elle contrôle le monde,
12:12donc Wolfowitz, George Bush, qui en sera la cheville ouvrière à Washington,
12:18vont théoriser l'unilatéralisme américain,
12:22les américains contrôlent le monde, donc ils ont tous les droits sur terre,
12:25imposer la notion de guerre préventive,
12:29et nourrir à une rhétorique guerrière, martiale, belliciste,
12:37ce qui est le cas aujourd'hui.
12:39Ce qui est étonnant, c'est dans l'analyse sur l'idée de la guerre d'Olivier Zazek,
12:46qui explique très bien que les idéalistes de la guerre en Irak et en Afghanistan
12:50sont les mêmes qui évoquent aujourd'hui la nécessité morale de bombarder l'Iran,
12:54déjà premièrement, de finir la guerre en Ukraine,
12:57ou de préparer la guerre contre la Russie et contre la Chine,
13:00c'est-à-dire que c'est toujours les mêmes,
13:02alors qu'il y a eu des échecs cuisants pendant des années et des années.
13:05Ils se sont trompés partout, les néo-cons se sont trompés partout,
13:08on ne les a pas pris au sérieux après le 11 septembre,
13:11parce que c'est une bande de clowns, il faut quand même se rappeler,
13:13c'est George Bush qui était appelé à l'époque Oubuch, Ubu,
13:16donc l'articulation de Ubu et de George Bush, Ubuch-Roi,
13:21c'est l'époque où il y a la fiole d'anthrax de Colin Powell,
13:24c'est l'époque où, dans le deuxième mandat George Bush,
13:28où Gonzalez Arrais, qui était la secrétaire d'État,
13:30donc le ministre des Affaires étrangères américain,
13:32fait un discours fameux au Liban en disant qu'elle va accoucher dans les douleurs de l'enfantement,
13:37l'Amérique va accoucher dans les douleurs de l'enfantement à nouveau monde,
13:40non, ce nouveau monde ne produit que du chaos, Pakistan, Afghanistan,
13:45Irak, Iran, Syrie, Libye.
13:48– Ce qui est frappant dans le littoral d'Alain Benoît de 1982,
13:53c'est qu'il rappelle que le malheur des portugais,
13:55le malheur des portugais, le malheur des polonais
13:57ne date pas de 6 mois, d'un an, de 2 ans ou de 10 ans,
14:01il date de la division, de la division de l'Europe de 45 en fait,
14:05et des grands décideurs, donc le problème est très ancien.
14:08Peut-être qu'on pourrait revenir sur, passer du numéro de 1982
14:11à l'actuel numéro d'éléments qu'on peut trouver en caisse, le 208,
14:13avec peut-être l'entretien que François, vous faites avec la politologue
14:16sur notamment l'attitude de Macron sur l'Ukraine, ça serait intéressant.
14:20– Oui, oui, Caroline Guerreiro qui explique, qui dit
14:23les américains sont beaucoup plus froids dans leur analyse,
14:25ils nous poussent à la guerre, se servent de nous,
14:27mais n'oublient jamais le rapport de force, contrairement aux néocons français.
14:31– Aux néocons français et à Macron, alors Macron c'est un paradoxe,
14:34notre sous-titre, mourir pour Kiev, le sous-titre c'est
14:37comment Macron nous entraîne vers une troisième guerre mondiale.
14:40Je pense qu'il y a peu de chance qu'elle advienne,
14:42mais quand même néanmoins, il jette de l'huile sur le feu
14:44et en l'occurrence le feu il est nucléaire,
14:46ce n'est pas un jeu d'allumettes, c'est un feu nucléaire.
14:49Macron est très curieux, parce que c'est Macron, rappelez-vous Macron,
14:52les polonais, les ukrainiens inventent le terme macronais en 2022,
14:57le néologisme macronais pour expliquer que vous tournez autour du pot
15:01mais jamais vous allez vous battre.
15:04C'est lui qui disait, il ne faut pas humilier les russes.
15:08Remontons encore plus haut dans le temps, en 2017,
15:11lorsqu'il devient président de la République française,
15:14il ne moge pas parce qu'il démissionne, mais Pierre de Villiers,
15:17qui a beaucoup de défauts, entre autres les défauts de l'État-major
15:20et du corps des officiers supérieurs, c'est que quand il aura démissionné
15:25de son poste de chef de l'État-major en 2017,
15:28il va rejoindre une entreprise américaine.
15:30On voit à quel point le haut du panier militaire français
15:35est quand même gangréné par l'atlantisme et l'américanisme.
15:38Néanmoins, Pierre de Villiers, en 2017, défend le budget militaire de la France.
15:44Et il est humilié publiquement par Macron qui dit, le chef c'est qui ? C'est moi.
15:48Et alors qu'il mettait sur la table la question centrale pour la question ukrainienne,
15:52c'est qu'est-ce qu'on a les soldats pour y aller ? Est-ce qu'on a les munitions ?
15:55On ne les a pas de fait.
15:57Et cet homme-là, Macron, donc Villiers, Macronet, ne pas oublier les Russes,
16:01depuis le début de l'année, n'arrête pas de jeter de l'huile sur le feu,
16:04je redis feu nucléaire, les déclarations à l'emporte-pièce,
16:07pas l'emporte-pièce puisqu'elles sont récurrentes et répétées.
16:09Il l'a rappelé dans ce discours surréaliste de la Sorbonne,
16:12où il a une logorée pendant deux heures délirante,
16:15où il veut quasiment mutualiser la force de frappe nucléaire française,
16:18le propre de la souveraineté française a été conçu pour ça.
16:20Donc il veut la copartager et la copiloter avec nos partenaires européens,
16:25mais remettre sur la table la question du nucléaire,
16:28à l'heure où, précisément, il y a une montée…
16:32Le général gallois qui intervient dans le numéro de 4 euros
16:34n'aura pas été très content d'entendre ça, je crois.
16:36Non, non, parce que c'est un des pères de la dissuasion nucléaire,
16:39pas de la bombe mais de la dissuasion,
16:40donc de la théorie française du recours à la bombe, donc la force de dissuasion.
16:46Alors Macron n'est pas suivi, il n'est suivi par personne.
16:50Tous nos voisins européens se sont démarqués de…
16:53Oui, à part un peu la Pologne et les Pays-Baltes.
16:55En dehors de la Pologne et les Pays-Baltes,
16:56mais parce que pour la Pologne, il n'y a aucun danger existentiel pour la Pologne.
17:00C'est faux de nous faire croire.
17:02Pour les Pays-Baltes, c'est différent.
17:03Ils ont souvent été grignotés et absorbés par l'ogre russe.
17:07Mais l'obsession de la Russie, c'est sa bordure extérieure,
17:11le voisin proche ukrainien, l'Ukraine de l'Est.
17:13Les Russes ne sont venus qu'une seule fois à Paris, en 1815,
17:18ou au 14, je ne sais plus.
17:21On pensait qu'en 1881, ils allaient défiler sur les Champs-Elysées.
17:25On n'a pas vu les chars de l'armée rouge, on n'a pas vu les soviétiques.
17:28Les attentats qui affectent la France aujourd'hui,
17:31le Bataclan, Charlie Hebdo, est-ce que c'est les Russes ?
17:34En quoi la Russie constitue un danger, une menace existentielle pour les Européens ?
17:39On en arrive quand même.
17:40C'est là qu'il y a une sorte de soft power qui est assez efficace en France.
17:44Cette petite musique de cette équipe des néo-conservateurs,
17:49que ce soit journalistes, universitaires.
17:51J'ai cité Nicolas Tanzer, mais aussi Bruno Tertregg,
17:54Alia Kerman, Raphaël Guzman, qui a pris la suite de son père.
17:58Leur mot d'ordre, c'est un peu la fascination des Français pour la Russie et les Russes.
18:03Le premier, c'est bien sûr le Front National, le Rassemblement National, etc.
18:08Je pense que les téléspectateurs doivent l'avoir.
18:12Elsa Vidal, qui est une journaliste de France 24,
18:15une ancienne journaliste de France 24 avec des magnifiques cheveux gris,
18:18qui a fait un livre qui s'appelle « La fascination russe ».
18:21Comme si en France, il y avait une fascination des Russes.
18:24Alors qu'on lit le livre de Fourquet, j'ai l'impression que la fascination est américaine en France.
18:30On est en train de nous raconter un peu n'importe quoi sur le sujet.
18:33Oui, il y a une menace d'américanisation, le mode de vie américain, l'obésité, quantité de choses,
18:41d'islamisation, c'est une menace réelle.
18:43Mais il n'y a pas de menace de russisation ou de russification de la France.
18:47Non, ils délirent, ils sont toujours dans leur agenda, qui est l'agenda des néocons.
18:51Il a été fixé il y a une vingtaine d'années, il y a une double obsession.
18:54Chez eux, c'est une principalement désormais, c'est la question russe.
19:00On le retrouve chez Glucksmann, vous évoquiez le fils.
19:02Mais le père avait été énorme. En Tchétchénie, le père avait été énorme.
19:07Les assassins de Dominique Bernard et de Samuel Paty ont été armés par les néoconservateurs,
19:12les nouveaux philosophes, qui ont défendu les Tchétchènes islamistes,
19:15dans les deux guerres de Tchétchénie, contre la Russie.
19:18Je m'étais beaucoup intéressé aux guerres de l'Axe-Yougoslavie,
19:21mais les premières bases du djihad européen, des convertis, c'est en Bosnie,
19:27avec Ilya Izbegovitch et Bernard-Henri Lévy.
19:30Qui c'est qui met le chaos en Libye ? C'est Bernard-Henri Lévy.
19:34Donc en gros, on change les régimes en Syrie, en Libye, et on change les peuples en Europe.
19:40Car l'immigration et l'islamisme, que par ailleurs désormais ils dénoncent,
19:44ce qui n'était pas le cas par le passé, on l'importe.
19:47À la suite, des guerres préventives que nous avons pu faire en Syrie, en Irak, en Afghanistan.
19:52Bref, tous les réfugiés ou pseudoréfugiés qui frappent aux portes de l'Europe,
19:57c'est le fruit, c'est le résultat de ces guerres de l'Empire, de ces guerres de néocons,
20:02qui sont toujours au pouvoir.
20:03Et je le redis, moi je ne les prenais pas au sérieux,
20:05parce qu'il faut se rappeler pour les plus jeunes de nos téléspectateurs,
20:08c'était Dick Cheney.
20:10Moi Dick Cheney, je l'appelle, il avait eu un quadruple pontage,
20:14il faut l'appeler quadruple forage,
20:16parce qu'à l'époque il était question de prendre tous les champs pétrolifères du Moyen-Orient,
20:19c'était ça leur objet.
20:22Rumsfeld, c'est un cow-boy, Rumsfeld m'était un cow-boy.
20:26George Bush, quand il apprend que les Twin Towers sont frappés par les avions de Bin Laden,
20:31il est... Michael Moore en avait tiré un documentaire,
20:35il est dans une classe avec des enfants, et on vient lui chuchoter à l'oreille,
20:39un avion a percuté une des deux Towers jumelles,
20:44et il est comme ça, là, prostré pendant cinq minutes.
20:47Donc c'était vraiment des clowns.
20:49Avant le 11 septembre, ils jouaient au golf, en buvant du whisky.
20:52Donc comment ces gens-là ont pu contrôler l'appareil Etat profond et l'appareil américain ?
20:56Parce qu'on l'a vu, même là, tout récemment,
20:58le Congrès a voté 100 milliards, 100 milliards c'est colossal,
21:01dont 60 milliards américains dévolus à l'Ukraine,
21:04en réalité à l'outil militaro-industriel américain, certes,
21:08mais Trump, qui avait dit qu'il ne voterait jamais, a voté.
21:11– Il a voté.
21:12– Est-ce que ce n'est pas l'illusion, ça, de beaucoup de mouvements,
21:16de croire que l'arrivée de Trump va changer quelque chose,
21:19sur le plan de la politique ?
21:21Déjà sur le Moyen-Orient, on est clair, ils sont tous d'accord.
21:24Sur l'Ukraine, je pense que s'il arrivait au pouvoir,
21:28je ne vois pas Trump décider d'arrêter complètement.
21:31– En tout cas, il ne pourra pas le faire tout seul.
21:33Notre correspondant aux États-Unis, Ifan Drondel, nous dit
21:36qu'il a quand même l'appareil de renseignement contre lui,
21:39en gros l'état profond contre lui,
21:41parce qu'il l'a tapé dessus pendant 4 ans.
21:44Donc on a vu qu'il a rétropédalé sur le budget des 100 milliards
21:47qui a été alloué à l'industrie militaire américaine.
21:50En réalité, c'est une aide à l'industrie militaire américaine,
21:53pas aux Ukrainiens, l'essentiel de l'aide.
21:56Galateros nous dit dans l'entretien que néanmoins, il faut attendre.
22:00Manifestement, le rapport de force a basculé.
22:03Il est quand même très largement en faveur des Russes aujourd'hui.
22:06Les Ukrainiens sont sur le reculoir
22:08et puis les forces en présence sont disproportionnées
22:11en termes d'armement et d'hommes.
22:13C'est 600 000 hommes côté Russes,
22:15avec des réserves en termes d'armement considérables.
22:18Galateros nous dit qu'il faut quand même attendre l'élection
22:21de novembre ou décembre aux États-Unis
22:23et l'intronisation du futur président américain en janvier-février 2025
22:29pour peut-être sortir de cette guerre.
22:32Parce qu'à un moment donné, il faudra quand même en sortir de cette guerre.
22:35C'est ce que nous disent, c'est ce que nous avait dit Lelouch,
22:38l'ancien député UMP, c'est ce que dit Védrine,
22:41c'est ce que dit Villepin.
22:43À un moment donné, il faudra quand même passer à la table de négociation.
22:47– C'est le but, la guerre doit se terminer.
22:50C'est un peu le grand entretien d'Olivier Zazac qui dit
22:53qu'on a instrumentalisé la guerre, la guerre est un instrument politique.
22:57– Politique, voilà, donc laissons les politiques arbitrer
23:00et ne nous projetons pas dans la vision mortifère des néocons,
23:04je le redis, ce sont des trotskistes.
23:06Et quel est le cœur du trotskisme ? C'est la révolution permanente.
23:09La matrice, la révolution permanente.
23:11Après on sabote, mais c'est la révolution permanente.
23:13Le trotski c'est ça, c'est la révolution dans tous les pays
23:15et tout le temps, tous les jours.
23:17Et eux c'est la guerre permanente.
23:19À l'époque, en 2001, les néocons, dans la foulée de Paul Wolfowitz,
23:23ils étaient très nombreux dans l'univers de George Bush,
23:26avaient théorisé la notion de chaos constructeur,
23:29qui est très très proche de la destruction créatrice
23:32dont l'économiste George Peter avait dit que c'est la pessimisité
23:35de l'entreprise capitaliste.
23:37On détruit pour créer de la nouveauté, par exemple il y a une technologie,
23:40internet qui remplace le téléphone, etc.
23:43Mais eux c'est le chaos constructeur.
23:45Donc leur schéma de pensée c'est que c'est,
23:47après la révolution permanente, la guerre permanente.
23:50Donc nous, à un moment donné, on sort de la guerre.
23:53On s'aperçoit, beaucoup de jeunes considèrent que
23:58cette force ukrainienne sont nos amis, sont nos frères européens.
24:04Il ne faut pas quand même se faire d'illusions.
24:07Dans l'édito d'Alain Denoy en 82, il dit en fait,
24:11on va sauver la Pologne pour en faire une cité cosmopolite.
24:17Le jour où, si l'Ukraine gagnait la guerre, grâce aux américains,
24:22les adorateurs de la division Azov, qui font fantasmer tout le monde,
24:26il ne faut pas se faire d'illusions.
24:28La première chose que l'Europe ou les américains demanderont,
24:31c'est la dissolution de ce genre de corps, si elle veut rentrer dans l'Europe.
24:35C'est pour devenir une Europe cosmopolite.
24:38Comme la nôtre, ni plus ni moins que la nôtre.
24:41Moi ça m'intrigue, la vision d'une certaine droite, pas toute heureusement,
24:47et sa fascination pour l'Ukraine, au nom d'un nationalisme
24:51sur fonds ethniques, d'abord, il m'intrigue,
24:54parce que, à la différence de Douguin, par exemple,
24:57qui est quand même assez proche de notre rédaction,
24:59puisqu'il a créé la revue Elements en Russie,
25:01qui s'appelle Elementi,
25:03moi je pense quand même, les Russes sont des Européens.
25:05En tout cas, moi fou de littérature russe,
25:08ayant travaillé quand même beaucoup dans les univers slaves,
25:10toute la littérature et la philosophie, même chez les slavophiles,
25:13je le dis bien, même chez les slavophiles,
25:15qui ne sont jamais que le versant russe de nos conservateurs
25:18ou légitimistes français ou grands auteurs traditionnalistes,
25:21moi je les rattache en tout cas aux continents européens,
25:25par la religion, par les intérêts pour la philosophie.
25:29En gros, en Russie, les ressources sont à l'est,
25:31mais quand même les populations sont plutôt à l'ouest,
25:33donc je ne vois pas en quoi les Ukrainiens seraient plus Européens que les Russes,
25:36même si les Russes peuvent refuser d'être attachés à l'Europe.
25:41Tout ça m'échappe un peu, et surtout derrière, il y a les manœuvres américaines.
25:44Comment les Russes pourraient tolérer que leurs voisins proches,
25:47l'Ukraine, soit un membre de l'OTAN,
25:49de l'UE, après tout, ce n'est pas grand-chose l'UE,
25:52mais ça, ils ne l'accepteront pas.
25:54C'est-à-dire qu'il y a une force de frappe nucléaire aux portes de la Russie,
25:57ils ne peuvent pas l'accepter.
25:58Nous ne l'accepterons pas, nous.
26:00Pourquoi l'accepteraient-ils, eux ?
26:02On terminera, il nous reste peu de temps,
26:04mais je vais terminer quand même,
26:05parce qu'on nous parle toujours de la propagande russe.
26:08On pourrait parler de nos militaires, ils sont assez fabuleux,
26:11et je pense à un ancien lieutenant-colonel,
26:14un stratége en repère que vous voyez sur tous les plateaux de télévision.
26:18Il expliquait en octobre 2022,
26:20après la reprise de l'avis stratégique de l'IMAN,
26:23il considère la défaite de l'armée russe inévitable.
26:26De même, de mars 2023 jusqu'en octobre 2023,
26:29il assure que l'armée russe perdra la guerre.
26:32C'est un géant de la stratégie.
26:34Mais Bruno Le Maire nous avait dit que...
26:35Il préconise, il préconise depuis peu,
26:38que les pays occidentaux s'unissent pour stopper le conflit militaire au Proche-Orient.
26:42Comme ça, on y va.
26:43Et qu'il estime aussi que Poutine a joué un rôle dans l'opération du 7 octobre.
26:47Guillaume Ancel, vous pouvez le voir,
26:49c'est quelqu'un qui a été condamné pour diffamation envers Hubert Védrine,
26:53qu'il avait accusé d'avoir collaboré avec les nazis du Rwanda.
26:56Pour vous dire que la propagande, elle est un peu partout,
26:59et qu'on en trouve aussi sur d'autres chaînes de télévision,
27:01et pas simplement en Russie.
27:03L'avenir est à nous.
27:04L'avenir est à nous.
27:05Bon ben voilà, nous on se retrouve le mois prochain,
27:09cette fois-ci, Olivier François,
27:11pour une émission Le Plus d'Eléments,
27:13et le prochain numéro d'Eléments.
27:14Vous pouvez toujours trouver,
27:16on remet la couverture, allez, deux secondes,
27:18cette nouvelle couverture qui est magnifique.
27:20Elle est de moi.
27:21Mourir pour Kef.
27:24Bonne journée à tous.
27:25Au revoir.

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