• il y a 6 mois
Chaque semaine dans Viva Cinéma, le tour de l'actualité cinéphile avec des sujets inédits, des entretiens, des analyses de séquences, des archives, des montages et des nouvelles rubriques pour combler les amoureux du cinéma.
Transcription
00:00C'est quoi ce truc ?
00:30Elle veut que tu saches que je l'ai vue et qu'elle veut que tu saches qu'elle est heureuse.
00:36Je l'ai vue, ta petite fille, assise entre toi et ton mari, et elle rigolait.
01:00C'est parti.
01:01C'est la première fois que je vois ton visage.
01:03C'est la première fois que je vois ton visage.
01:31Daphne Dumouriez a écrit la nouvelle dont Loukna ne retournait pas vers la fin de sa carrière.
01:37C'est vraiment une des dernières choses qu'elle a écrites.
01:40Et curieusement, le réalisateur qui s'en est emparé a acheté les droits très vite.
01:46La production a acheté les droits et la productrice a acheté ses produits.
01:54Le réalisateur qui s'en est emparé a acheté les droits très vite.
01:58La production a acheté les droits et le film a été tourné très rapidement.
02:02« Don't Look Now » est le troisième film de Nicholas Rugg,
02:04qui était un ancien chef opérateur star du cinéma anglais des années 60,
02:10puisqu'il a quand même été second d'équipe sur « Laurence d'Arabie ».
02:13Il a fait le film « Petulia » de Richard Lester,
02:16qui était quand même un film extrêmement impressionnant sur le plan visuel.
02:20Il a fait « Fahrenheit 451 » de François Truffaut.
02:23Mais si on regarde bien, dans l'histoire du cinéma,
02:26il n'y a pas tant d'anciens chefs opérateurs
02:28qui soient devenus de bons metteurs en scène, de grands metteurs en scène.
02:32Donc lui est une exception.
02:38Je pense que ce film a un gros avantage,
02:41c'est qu'il est le fait de quelqu'un qui exerce un métier
02:45qui n'est pas facile, justement,
02:48de partir d'une oeuvre de quelqu'un de très connu, d'un romancière très connu,
02:51pour en faire une oeuvre personnelle.
02:53Et il y arrive.
02:54Donc là, à la limite, il ferait presque mentir
02:56quand je pense qu'on a du mal à adapter les choses,
02:58puisqu'il crée quelque chose de nouveau à partir d'un texte,
03:01d'une fiction qui est quand même très forte, très originale.
03:21Ce n'est pas juste quelqu'un qui fait des belles images.
03:23Il y a quand même un goût pour la structure éclatée,
03:26pour la narration quand même fragmentée,
03:29surtout dans Donteloupe Nord, qui est très novateur.
03:32C'est-à-dire qu'il n'invente pas seulement des formes.
03:34Même dans le récit, il y a quelque chose, je trouve, d'extrêmement audacieux
03:37sur tout un système de résonance et d'écho.
03:40Il installe des rimes visuelles, des rimes sonores,
03:43par exemple le vert qui se casse, le rouge,
03:46qu'un personnage va voir finalement tout le long.
03:50Il y a quelqu'un qui avait parlé de Donteloupe Nord, je trouve,
03:52de manière extrêmement juste.
03:54Il avait dit que cette fameuse première séquence
03:56où on assiste à la mort de l'enfant,
03:58qui est une scène qui n'existe pas dans la nouvelle de Daphné Dumouriez,
04:02que le film adapte,
04:04fonctionne comme une matrice de tout le film.
04:06Tout le film est déjà là.
04:07Et c'est en tout cas pour ça, je pense, que le film marque encore beaucoup.
04:12C'est par cette audace dans le découpage,
04:14parce qu'il y a des scènes très découpées et d'autres beaucoup moins.
04:23Daphné Dumouriez a écrit pas mal de ses livres
04:27en modernisant un peu des thèmes, une thématique,
04:31qui est celle du roman gothique, frénétique,
04:34parce que le fantastique,
04:35on ne peut pas non plus le mettre à une sauce trop moderne, justement.
04:40Il faut respecter... Il y a quand même des règles.
04:42Donc, Look Now est pris en charge par Daphné Dumouriez
04:45et par Daphné Dumouriez,
04:47et par Daphné Dumouriez, par Daphné Dumouriez,
04:49par Daphné Dumouriez, par Daphné Dumouriez,
04:51Donc, Look Now est presque un film d'horreur gothique,
04:54si tant est que cette appellation veuille dire quelque chose.
04:58Mais disons que d'utiliser des personnages de fish outwaters,
05:01ce qu'on appelle, c'est-à-dire des personnages qui sont loin de chez eux,
05:04qui sont dans un pays qui n'est pas le leur,
05:06avec une menace qui rôde,
05:07ça, ce sont des éléments propres au roman gothique anglais,
05:10et qu'on retrouve donc dans Look Now.
05:12Après, c'est vrai que ça s'inscrit aussi dans la mode du giallo,
05:16ou en tout cas dans tous les films d'Ario Argento
05:19qu'on voyait dans les années 70.
05:21Et donc, moi, je trouve qu'il y a ces deux identités combinées,
05:24c'est-à-dire qu'il y a à la fois l'héritage du roman anglais gothique
05:27et la sensibilité giallo italienne,
05:29et en même temps, cette modernité qui est presque à l'arénais,
05:32un peu comme ça, de vouloir jouer avec les temporalités.
05:46...
06:01Le réalisateur, Nicolas Raik, a quand même vraiment respecté
06:05ce que voulait Daphné Dumouriez dans son texte, il me semble.
06:08Elle, au départ, puisqu'elle a quand même conçu cette histoire
06:11après un séjour à Venise,
06:13c'est vraiment un écrin comme ça,
06:14idéal pour une histoire fantastique.
06:19Ce décor, qui, dans le film, est utilisé parfaitement aussi,
06:23permet qu'au fond, on reste toujours dans la tradition, de toute manière.
06:27D'utiliser Venise à contre-emploi, un peu,
06:29de ne pas montrer le côté touristique et estival de Venise,
06:32mais de montrer une ville vide, un peu morbide,
06:35qui a presque l'air d'être un paysage mental, un peu,
06:37parce que toutes les ruelles désertes qu'on voit
06:40quand Donald Sutherland cherche Julie Christie, tout ça,
06:43il y a quand même un côté presque onirique,
06:46qui n'avait pas tellement été exploité avant.
06:57La notion de franchissement de seuil, par exemple,
07:00si on se trouve entre deux mondes,
07:02il met beaucoup en scène des gens qui franchissent des petits ponts.
07:06Par exemple, on voit la gamine, au début, avant de tomber dans l'eau,
07:09elle franchit un petit pont en bois, comme ça.
07:11Et à Venise, on va voir le nain franchir aussi un petit pont, comme ça.
07:15On voit beaucoup Donald Sutherland marcher, courir
07:19et passer des portes, comme ça.
07:20Il y a cette notion de rentrer dans un autre monde.
07:23Et du coup, ça donne un côté où le temps se dilate, comme ça,
07:27et presque figure, sur le plan métaphorique,
07:29des niveaux de conscience dans lesquels on descend, comme ça.
07:33Dans le cinéma fantastique,
07:35ils utilisent souvent les portes et les franchissements de seuil.
07:38Et ce film-là, en tout cas, le fait de manière extrêmement efficace,
07:40ça participe aussi au climat très particulier du film.
07:49Il y a toute une histoire, un historique d'humorier
07:52qui nourrit un peu cette espèce de morbidité de ces livres,
07:58et qui prend peut-être encore plus d'importance
08:01dans ce qu'elle a écrit vers la fin, et notamment dans cette histoire.
08:04C'est un film sur le deuil, je pense,
08:07et sur les répercussions que ça peut avoir sur un couple.
08:10Et on sent quand même que les deux épouses,
08:13comme on dit en anglais, estrange,
08:15c'est-à-dire qu'elles sont éloignées l'un de l'autre suite à cette tragédie.
08:18Et ils essayent de recoller les morceaux à Venise.
08:40Et en fait, il va se passer le contraire,
08:43parce qu'elle va être attirée vers deux voyantes
08:46qui disent que son enfant mort est toujours là,
08:48alors que lui se veut rationnel et dit que tout ça, c'est des bêtises
08:52et que la petite est morte et qu'il faut accepter les choses.
08:55Donc, il y a une vraie opposition entre les deux autour de ça.
08:58Et Rugg, pour quand même pas faire un film complètement négatif sur le couple,
09:01il a mis cette scène d'amour physique en plein milieu, comme ça,
09:05pour quand même qu'il y ait un moment de rapprochement,
09:07mais disons que c'est aussi, à l'époque,
09:10une scène qui avait fait couler beaucoup d'encre,
09:12parce que beaucoup de gens disaient que c'était pas simulé,
09:15parce que c'était très audacieux pour l'époque,
09:17surtout avec des acteurs connus,
09:18comme Donald Sutherland et Julie Christie.
09:28Le film a eu une influence énorme sur les cinéastes américains,
09:31plus que les cinéastes anglais, je trouve.
09:32Par exemple, Soderbergh, non seulement dans l'anglais,
09:35c'est clairement, ça, il l'a même dit, un clin d'œil à Don Klooknath.
09:41De montrer les gens qui se rhabillent,
09:43alternés avec les gens en train de faire l'amour,
09:45c'est un truc qu'on n'avait jamais vu.
09:47Donc, du coup, il y a un côté qui...
09:48Ça met aussi à plat, c'est-à-dire que ça désamorce le côté lyrique.
09:52Et Hors d'Atteinte le reprend, quasiment.
09:54C'est pas du plan par plan, mais c'est exactement la même idée.
09:56Vous avez tous travaillé si dur, hein ?
09:58C'est vrai, c'est vrai.
10:00C'est vrai, c'est vrai.
10:01C'est vrai, c'est vrai.
10:02C'est vrai, c'est vrai.
10:03C'est vrai, c'est vrai.
10:05C'est les mosaïques ?
10:06Oui, ils sont arrivés ce matin.
10:12Est-ce que vous pouvez nous rencontrer ?
10:15Notre fils a eu un accident et Laura est allée à Londres
10:18à 4h ce matin.
10:21Je vais vous prier.
10:23Je pense que là, on est face à...
10:25C'est peut-être pas un chef-d'œuvre, mais à une œuvre très accomplie.
10:28C'est quelque chose qui s'assume complètement...
10:31On peut oublier la nouvelle, justement, si on voit le film.
10:35Retournez-vous sur Ne vous retournez pas, de Nicolas Sreug,
10:38actuellement sur My Canal.
10:51En 1952, un jeune cinéaste indien entame le tournage de son premier film,
10:56La Complainte du Sentier,
10:58sans se douter que l'histoire du cinéma va s'en trouver changée à jamais.
11:02Imaginez.
11:03Satyajit Rai, c'est son nom, n'a jamais tourné de film.
11:06Il entreprend d'adapter un roman de Bibi Banerjee,
11:09grand succès de l'époque,
11:11racontant la vie d'un petit garçon pauvre prénommé Apu et de sa famille.
11:15Aucun producteur n'en veut
11:17et Rai, encouragé par Jean Renoir, dont il fut l'assistant sur le fleuve,
11:21se lance dans l'aventure sans argent, presque sans scénario,
11:24et avec une équipe technique réduite et inexpérimentée
11:28et des acteurs pas tous professionnels.
11:31Le tournage, plusieurs fois interrompu, durera trois ans
11:33et Satyajit Rai fut sauvé par quelques bonnes fées,
11:36John Huston en tête,
11:37qui, enthousiasmé par un montage de 30 minutes du film,
11:40le recommanda au MoMA pour une projection événement,
11:43et le gouvernement du Bengale,
11:45qui accepta de compléter le budget pour que le film se termine.
11:49Le résultat est un miracle, comme seul le cinéma peut en produire,
11:53un film d'une lumineuse simplicité, d'une beauté immense.
11:57Regardez.
12:00Tenez.
12:14Assieds-toi.
12:20Mange.
12:26Où es-tu venu ?
12:28Oglokiré.
12:33Mangerie.
12:57Assieds-toi.
13:27Coup d'essai, coup de maître,
13:29Pater Panchalis, c'est son titre original,
13:31sera sélectionné au Festival de Cannes l'année suivante,
13:34ouvrant la voie à la reconnaissance internationale pour Satyajit Rai.
13:38Deux autres films suivront autour du personnage d'Apu,
13:41L'invaincu et Le monde d'Apu,
13:43formant ainsi la trilogie d'Apu,
13:46l'un des plus célèbres triptyches de l'histoire du cinéma,
13:49qui inscrira le nom de Satyajit Rai en lettre d'or
13:52au Panthéon des réalisateurs.
13:54Si vous n'avez pas encore vu ses chefs-d'oeuvre,
13:55précipitez-vous sur la complainte du sentier de Satyajit Rai, 1955,
14:00ainsi que deux autres épisodes de la trilogie d'Apu,
14:03actuellement sur Cinéplus Classique et à tout moment sur MyKanal.
14:13Entre Montréal, Paris et la ville de Québec où il s'est récemment installé,
14:17Peter Peter peaufine depuis plus de dix ans
14:19une pop aussi dansante que mélancolique.
14:22De passage en France pour accompagner la sortie de son cinquième album,
14:25le Canadien féru de synthétiseur 80's nous dévoile sa mélodie du bonheur,
14:30la bande originale de Appel d'urgence, Miracle Mile en anglais,
14:34composée par le groupe Tangerine Dream.
14:52Je savais que je voulais quelque chose de Tangerine Dream
14:54parce que pour moi, c'est un groupe un peu dans la sommité des B.O.
14:59Quand je pense à Love on a Real Train, qui est dans le risky business et tout ça,
15:03il y a Sorcerer aussi, mais voilà, j'ai choisi Miracle Mile
15:07parce que c'est un film qui me touche plus, parce que c'est un film de 88.
15:10Et bon, je suis né en 84 et je me souviens de l'avoir vu à la télé.
15:14J'étais probablement trop jeune pour le voir.
15:19Et la trame sonore tout le long du film est assez prenante.
15:22Des fois, c'est hyper minimaliste avec juste une basse, par exemple.
15:27Je me sens ici, parfois, c'est vraiment juste une basse très lourde comme ça
15:31quand il y a des moments de tension.
15:32Il y a des éléments qui, finalement, qui s'ajoutent les uns aux autres.
15:37Souvent, par exemple, il y a ce genre de sonorités comme ça qui apparaissent à un moment.
16:02Et ce que je préfère encore plus,
16:04et c'est quelque chose que je trouve typique de Tangerine Dream,
16:07c'est qu'il y a des trucs parfois qui ont presque...
16:10qui ont juste une petite percussion aussi en rythme.
16:12Ce n'est pas quelque chose de régulier, c'est quelque chose un peu en apesanteur.
16:15Et je trouve que c'est magnifique.
16:17Je pense que c'est Running Out of Time, ils l'ont appelé dans la BO.
16:20Et c'est juste un...
16:23comme ça, quelque chose d'un peu suspendu.
16:26Pour moi, c'est un peu... c'est très typique de Tangerine Dream.
16:30Pour moi, c'est un peu... c'est très typé années 80,
16:33mais grâce à ces films-là et grâce à Tangerine Dream,
16:37qui a un peu marqué une époque, je pense,
16:38et qui a créé beaucoup de... ouais, des mules, je pense.
16:42Et voilà, moi, ça me rappelle tout de suite...
16:45ça me ramène tout de suite à l'enfance des moments comme ça.
17:00Il y a toujours le dernier élément un peu qui vient s'ajouter un peu à l'intrigue,
17:07qui est la mélodie plus...
17:30C'est un peu toujours la même chose, c'est toujours le même pattern,
17:33mais jamais joué exactement de la même façon.
17:35Ça... c'est un peu de travers, parfois.
17:38Je trouve même les basses, la façon qu'ils rentrent,
17:40je trouve ça cool, en fait.
17:42C'est hyper minimal, mais c'est jamais redondant, en fait.
17:50Je me sens comme un prince.
17:51Quelqu'un.
17:53Il y a vraiment deux univers à la trame sonore.
17:56Il y a l'amour, clairement, dans tout ce qui est le truc en apesanteur
18:00dès le début du film.
18:01C'est la vie, finalement, la vie d'avant
18:04jusqu'au pivot de l'histoire,
18:06qui est... bien, qui leur reste pas beaucoup de temps à vivre et tout ça.
18:10Et c'est un peu... c'est très fatal, comme...
18:13Mais je trouve qu'il y a une certaine légèreté, quand même,
18:15dans le fait qu'il y a des choses qui sont...
18:17qui sont... qui sont...
18:19très fatales, comme...
18:20Mais je trouve qu'il y a une certaine légèreté, quand même, dans le film.
18:23C'est pas nécessairement...
18:25C'est pas là pour faire pleurer personne.
18:42C'est vraiment une course contre la montre.
18:44Il y a des moments un peu plus agressifs.
18:46Il y a une trame sonore un peu plus, des fois, à la Carpenter,
18:48un peu plus dystopique, avec des grosses batteries.
18:52Et il y a d'autres moments...
18:54Bien, c'est ça, quand l'humanité part un peu en couille
18:57et que les gens deviennent fous,
18:58là, c'est là que t'as des trucs vraiment agressifs.
19:00Mais il y a toujours l'amour qui revient,
19:01qui vient apaiser un peu tout ça.
19:11« Tangerine Dream », pour moi, c'est le gage, vraiment,
19:13de qualité de ces films-là, en fait.
19:17Pour vous lover dans la trance triste,
19:19mais entraînante de Peter Peter,
19:21il vous suffit d'aller jeter une oreille à l'hypnotique « Éther ».
19:24L'album est disponible partout.
19:36Avant de réaliser la chronique des années de braise,
19:38« Palme d'or » du Festival de Cannes 1975,
19:41le cinéaste algérien Mohamed Lagda Amina
19:44a tourné « Le vent des Ores » en 1966.
19:48Votre viva a rencontré un spécialiste du cinéma algérien,
19:51le journaliste Ahmed Bejjawi,
19:54pour redécouvrir ce film aussi essentiel que rare.
20:06Les Ores, c'est là qu'il est né, Mohamed Amina.
20:09Il est né à Amsila, il a grandi là-dedans.
20:12Je vous en prie, je vous ai aidé.
20:15Je vous en prie, je vous ai aidé.
20:16Il les a tués.
20:17Ils les ont tués derrière la plage.
20:20Ensuite, il est parti en France.
20:22Il a eu une carrière étonnante,
20:23puisqu'il a fait des études d'agronomie,
20:25il a été footballeur professionnel à Cannes.
20:28Et puis, un jour, on le convoque pour le service militaire en France.
20:32C'était en 1957, je crois.
20:34Et il décide de ne pas rejoindre l'armée, d'être insoumis.
20:38Et il rejoint Tunis.
20:39Et c'est là qu'à Tunis,
20:41il commence à réaliser des petits reportages, etc.
20:45Ensuite, le gouvernement provisoire de la République algérienne,
20:48qui s'est instauré en septembre 1958,
20:52l'envoie en Tchécoslovaquie pour faire des études.
20:55Et c'est là qu'il apprend le cinéma.
20:58Mais il fait des études de caméraman.
21:00Et ce qui est remarquable chez lui,
21:02ça se voit dans le vent des Ores,
21:04c'est un cadreur exceptionnel.
21:10Il a cette profondeur de champ,
21:12cette capacité à organiser le rapport espace-temps
21:16qui est magnifique.
21:18On le voit déjà dans le vent des Ores.
21:20C'est ça qui a frappé le jury du Festival de Cannes en 1966,
21:25lorsqu'ils lui ont accordé ce prix de la première oeuvre.
21:29On voyait bien qu'il y avait un talent réel
21:31qui allait s'exprimer après dans d'autres films,
21:35et qui allait cultiver le cinéma.
21:37Avec la chronique des années de Brèze,
21:39qui remporte la Palme d'Or,
21:40la seule Palme d'Or qu'un film arabe n'ait jamais eue jusqu'à présent.
22:08Ce film raconte l'histoire d'une mère
22:11qui est à la recherche de son fils pendant la guerre d'Algérie.
22:15Elle ne parle pas beaucoup, elle est presque muette.
22:18Le rôle est tenu par une très grande dame,
22:21une légende du cinéma algérien, Kikeltoum.
22:23Finalement, elle va le retrouver dans un camp prisonnier.
22:27Il y a un mélange du lien presque, je dirais,
22:32charnel, un peu, avec son fils,
22:34qui n'est pas trop dans le ton de la Révolution.
22:37Dans la Révolution, lorsque les mères perdaient leur fils au maquis,
22:42elles avaient l'habitude de se réjouir
22:44en disant qu'ils sont morts en héros.
22:47Et là, c'est le rapport oedipien qui est passé.
22:51C'est-à-dire qu'il y a eu une révolution,
22:54Et là, c'est le rapport oedipien qui est prévaut.
22:58C'était quand même audacieux.
23:00Donc, ça a restauré un petit peu d'humanité
23:03dans ce cinéma algérien.
23:18Ce film a été un film fondateur.
23:21Et en même temps, c'est un film qui crée des nuances.
23:24Je vous ai parlé du problème oedipien,
23:27qui sortait un peu du discours officiel.
23:31Ce n'est pas un film qui construit le roman national.
23:33C'est un film qui raconte l'histoire d'individus
23:36pris dans un engrenage, des deux côtés, d'ailleurs.
23:41T'es encore là, toi ?
23:44Ecoute, fous-lui la paix à cette pauvre vieille.
23:46Elle pourrait être ta mère, non ?
23:48Mais tu vois pas, elle nous emmerde toute la journée.
23:51Quand le film est sorti, et quand il a été réalisé également,
23:55Drahamina était directeur des actualités algériennes.
23:58C'est-à-dire qu'il avait une position dominante
24:01qui pouvait influer sur la distribution,
24:04sur la protection dans la sortie.
24:07Mais le film a été très bien accueilli.
24:10Ce n'est pas un film à gros budget.
24:12C'est un film en noir et blanc,
24:14alors que les gens s'étaient habitués à la couleur.
24:17Mais curieusement, il a eu un impact populaire important.
24:20Il représente, dans la mémoire du patrimoine filmique algérien,
24:26un des classiques.
24:40C'est une histoire très humaine.
24:41Ce n'est pas une histoire d'horreur.
24:43C'est un peu comme une tragédie grecque
24:45dans laquelle tout le monde est pris au piège du destin
24:50et qui doit accomplir son destin jusqu'au bout.
24:53C'est quelqu'un qui a toujours marqué son territoire
24:57par rapport au discours officiel.
25:00Il n'est pas contre le discours officiel.
25:02Il est un peu en marge et il est singulier.
25:05Il se singularise.
25:06Retrouver le vent des années 70,
25:09c'est une histoire très humaine.
25:10Il se singularise.
25:12Retrouver le vent des Orestes de Mohamed Lakhdar Amina,
25:15actuellement sur Ciné Plus Classique et My Canal.
25:18Et pour en découvrir davantage sur le cinéma algérien,
25:21lisez La guerre d'Algérie dans le cinéma mondial
25:24et littérature et cinémas arabes d'Ahmed Bejaoui.
25:27Et n'oubliez pas, le vent de Viva souffle toujours
25:30sur les réseaux sociaux de Ciné Plus et à tout moment sur My Canal.
25:34Il me manque un venton, j'en ai plein le dos.
25:40Générique
25:43...