Chaque semaine, le tour de l'actualité cinéphile avec des sujets inédits, des entretiens, des analyses de séquences, des archives, des montages et des nouvelles rubriques pour combler les amoureux du cinéma.
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Court métrageTranscription
00:00 [Musique]
00:21 - Oh, Helen !
00:22 [Musique]
00:23 - Roy !
00:23 [Musique]
00:28 - Hello.
00:29 - Hello, old thing.
00:30 You're frightfully late.
00:31 I was afraid you weren't coming.
00:32 - Oh, Helen.
00:33 This is Monty.
00:34 [Musique]
00:36 - How do you do ?
00:37 [Musique]
00:37 - How do you do ?
00:38 [Musique]
00:39 Pas de doute, vous êtes bien sûr classique
00:40 et c'est parti pour votre vivace cinéma
00:42 qui s'intéresse cette semaine à l'actrice Jean Arlot.
00:45 Au sommaire également,
00:46 le Rosebud de Sidney Lumet,
00:49 la mélodie du bonheur de Will Butler
00:52 et le cinéma retrouvé de Leopold Lindbergh.
00:54 C'est parti.
00:55 - There's a wedding going on.
00:56 - Wait, what is this ?
00:57 [Musique]
01:01 [Rire]
01:04 À l'occasion du cycle Jean Arlot en janvier sur Classique,
01:07 votre vivace a rencontré deux amoureux
01:09 de celles qu'on présente comme le premier sex-symbole d'Hollywood,
01:13 le journaliste Adrien Gombeau
01:15 et la comédienne Laura Charpentier
01:17 qui l'a incarnée sur scène.
01:19 Il retrace la vie et la légende
01:20 de la première blonde platine, Jean Arlot.
01:23 [Musique]
01:31 - Jean Arlot, elle est morte en 1937.
01:35 Donc, elle est morte à 26 ans.
01:39 Et moi, je dis souvent aux gens pour la situer
01:41 que c'est elle qui a inspiré un peu Marilyn Monroe
01:43 et Madonna après d'ailleurs.
01:45 Parce que c'est la première icône blonde platine du cinéma.
01:48 C'est une femme très inspirante.
01:51 [Musique]
02:03 C'est Marilyn elle-même qui a dit
02:05 qu'elle avait pour modèle Jean Arlot,
02:07 qu'il l'admirait énormément,
02:09 qui a espéré faire un biopic
02:12 où elle aurait joué le rôle de Jean Arlot.
02:15 Finalement, ça ne s'est pas fait.
02:16 Un autre film a été fait sur le sujet.
02:19 [Musique]
02:22 Carole Baker, je pense que pareil,
02:24 c'est quelqu'un qui a eu une carrière brève
02:26 et qui a été lancé très fort
02:29 et qui a fait partie de ces blondes-là.
02:31 Donc, il y a peut-être une lignée effectivement
02:33 à tracer Jean Arlot, Marilyn et Carole Baker.
02:37 [Bruits de pas]
02:44 - Blonde petite fille,
02:45 vous pouvez vous enlever, s'il vous plaît ?
02:47 [Bruits de pas]
02:52 - Pourquoi le blond, en fait ?
02:54 C'est une question qui paraît frivole,
02:56 mais qui est assez intéressante, je trouve.
02:58 Pourquoi cette couleur de cheveux a fasciné à ce point-là ?
03:02 Pourquoi dans les représentations de Vénus,
03:04 Vénus est blonde,
03:07 il y aurait toute une étude, je pense, à faire
03:09 en partant de Jean Arlot
03:11 pour se demander pourquoi,
03:13 depuis des années et des années,
03:15 les hommes sont fascinés par les blondes.
03:18 [Musique]
03:27 - Elle s'appelle Arline Carpenter,
03:29 de son nom de naissance,
03:31 et elle a pris le nom de sa mère,
03:33 qui était Jean Arlot,
03:35 pour faire du cinéma.
03:36 En fait, quand elle a eu son premier contrat,
03:38 elle s'est dit, bon, je vais faire plaisir à maman,
03:40 je vais signer avec son nom à elle,
03:42 puisqu'elle et sa mère avaient toujours rêvé d'être actrice.
03:45 Et c'est comme ça qu'elle s'est trouvée à signer Jean Arlot,
03:48 son premier pré-contrat.
03:50 Et ensuite, elle a signé tous ses autres contrats
03:52 avec ce nom-là. C'est devenu son nom de scène.
03:54 [Musique]
04:06 En fait, elle commence par de la figuration,
04:08 et des petites apparitions.
04:10 Puis son premier rôle marquant,
04:12 c'est vraiment avec L'Orel et Hardy.
04:14 Il y a une scène du taxi,
04:16 où il ferme la porte sur la robe,
04:18 où il lui arrache la robe,
04:19 elle se retrouve complètement dénudée.
04:21 Et alors, voilà, c'est comme ça qu'elle s'est faite connaître.
04:23 [Musique]
04:32 [Cris]
04:35 [Explosion]
04:37 Et puis après,
04:39 l'arrivée du cinéma parlant,
04:41 lui a permis d'exploser quelque part.
04:44 Elle a été repérée par Howard Hughes,
04:46 qui l'a mise en lumière dans les anges de l'enfer.
04:49 Et puis, à partir de là, c'était parti.
04:51 [Bruit de l'eau]
05:01 [Bruit de l'eau]
05:11 Elle ne porte pas de sous-vêtements,
05:13 elle est très libre, très légère.
05:15 Comment dire ?
05:17 Très femme fatale, en fait.
05:19 Femme fatale,
05:21 assumant complètement son côté sexuel,
05:23 mais pas que.
05:24 Et c'est très intéressant,
05:25 parce qu'elle n'est pas du tout comme Marilyn,
05:27 dans la minoderie,
05:28 c'est plutôt un fort compérament.
05:31 D'ailleurs, quand on la voit marcher,
05:33 elle a ce côté un petit peu,
05:35 petit truc qui se déplace comme ça,
05:37 un peu rustre,
05:38 et c'est assez rigolo,
05:39 parce que ça dénote un peu,
05:40 avec l'image sulfureuse,
05:41 on la voit avec des tenues comme ça.
05:44 Donc c'est assez drôle,
05:45 pour cette époque-là, je trouve,
05:47 de voir une femme complètement assumée,
05:49 dans son truc un petit peu,
05:51 je suis qui je veux,
05:52 je fais ce que je veux.
05:54 Je veux être libre,
05:55 je veux être gaye et avoir du plaisir.
05:57 La vie est courte,
05:58 et je veux vivre pendant que je suis en vie.
06:00 Je sais,
06:02 c'est comme ça que je me sens aussi.
06:05 Elle est complètement construite par Howard Hughes,
06:08 c'est-à-dire que lui,
06:09 il voit en elle une star,
06:10 mais plus une...
06:11 Lui, il construit tout autour de son côté sexy, justement.
06:14 Il va faire imprimer son visage
06:18 sur plein de paquets de savon,
06:19 les paquets de cigarettes,
06:20 il va lancer des concours,
06:22 où il demandait aux femmes qui avaient la même coiffure
06:25 et la même couleur de cheveux,
06:27 celles qui s'en rapprochaient le plus
06:28 pouvaient gagner 10 000 dollars.
06:29 C'est une création aussi chimique,
06:32 de sa part,
06:34 je crois qu'il y a de l'ammoniaque,
06:35 enfin c'est un truc terrifiant,
06:36 et quand elle est morte,
06:37 d'après ce qu'on m'a dit,
06:39 en fait on s'est aperçu qu'à la fin,
06:40 elle portait une perruque,
06:41 c'est-à-dire qu'elle s'était vraiment bousillé la chevelure
06:44 pour obtenir ce blond-là.
06:46 De cette façon, Mme Harlow !
06:47 Merci !
06:49 Mme Harlow, qu'est-ce que vous pensez qu'un homme regarde en tant que femme ?
06:52 Ce qu'il ne voit pas dans sa femme.
06:54 Comment aimez-vous Cleveland ?
06:56 Comment peux-je dire ?
06:57 J'ai seulement rencontré la moitié, les hommes.
06:59 Et c'est son deuxième mari, Paul Byrne,
07:04 qui va faire racheter son contrat à Ward Hughes,
07:07 qui va la faire sortir un peu de cette image-là,
07:10 en lui faisant accepter des rôles
07:12 où elle est un peu plus comique.
07:13 Ça va la soulager de sortir de cette image d'actrice juste sexuelle.
07:18 Parce qu'elle, au-delà de ça, c'est une super actrice en plus.
07:22 Elle est drôle, elle est très émouvante.
07:24 La blonde platine qui incarne Jeanne Harlow,
07:28 c'est une jeune femme généralement sexy, malicieuse,
07:32 pas stupide, mais plutôt quelqu'un d'un peu frivole et disons de malin.
07:38 Oh yes you will, my dear !
07:40 Oh yes you will, my dear !
07:42 You'll wear a garden angel like it do !
07:45 Oh no I won't, my dear !
07:47 Oh no I won't, my dear !
07:49 I'll wash behind the ear, but no I won't, my dear !
07:52 Oh yes you will, my dear !
07:55 Oh yes you will, my dear !
07:57 Je pense qu'il y a cette idée de malice aussi, même chez Jane Mansfield.
08:00 Quand on regarde bien La blonde et moi, elle est quand même très maline.
08:04 Également, plus récemment, Reese Witherspoon.
08:07 On voit que, oui bien sûr, elle ressemble à une poupée Barbie,
08:10 mais elle est quand même plus maline que tout le monde.
08:13 Et étudier ce cliché-là, et voir ce qu'il y a vraiment derrière,
08:16 je trouve que ce n'est pas inintéressant.
08:19 Et se dire que peut-être effectivement, c'est Jeanne Harlow qui est la matrice de tout ça.
08:24 Hey !
08:26 Look at that face !
08:28 The dark circles, the lines, the puffiness.
08:31 Picture it a year from now playing second leads,
08:34 and a year after that, boozy character parts.
08:37 Oh shut up ! Shut up !
08:40 Quand on s'intéresse aux autres actrices qui ont tenté d'incarner ce type de blonde,
08:46 beaucoup ont des vies tragiques.
08:48 La particularité de Jeanne Harlow et de Marilyn Monroe,
08:51 c'est que ce sont des mythes, des stars,
08:53 mais la fin de vie tragique, malheureusement, n'est pas exceptionnelle pour l'époque.
08:59 Il faut dire aussi que c'est une époque où les gens ne sont pas forcément au courant
09:03 des dangers que peuvent représenter la surconsommation d'alcool,
09:07 des somnifères et des médicaments.
09:09 Les médecins prescrivent n'importe quoi,
09:11 et donc on arrive très vite à des overdoses, à des maladies,
09:16 qui font que beaucoup de ces femmes, beaucoup de ces blondes,
09:19 jusque dans les années 60 vont mourir très jeunes.
09:22 Retrouvez Harlow, la blonde platine de Gordon Douglas,
09:25 actuellement sur Ciné+ Classique, dans le cadre du cycle consacré à l'actrice ce mois-ci,
09:30 et découvrez Jeanne Harlow, confession d'un ange blond,
09:33 de Terry Miserawi avec Laura Charpentier en mars prochain à Antibes,
09:36 au Festival Féminarte.
09:38 Et pour aller encore plus loin, procurez-vous
09:40 « Des blondes pour Hollywood » d'Adrien Gombeau aux éditions Capricci.
09:44 1965. Sidney Lumet signe « La Colline des Hommes Perdus » (The Hill),
09:54 son 9e film en 8 ans, depuis « 12 hommes en colère ».
09:57 De colère et d'hommes, il est ici encore question.
10:00 Lumet creuse un sillon, ici représenté par une colline,
10:03 que des hommes doivent gravir comme un supplice, une punition.
10:06 L'histoire se passe dans un camp de redressement pour soldats britanniques récalcitrants,
10:10 en plein désert, pendant la Seconde Guerre mondiale.
10:13 Si le point de départ est une nouvelle fois une pièce de théâtre,
10:16 son adaptation est éminemment cinématographique.
10:19 Chez Lumet, le style est discret, il est ressenti plutôt que vu.
10:23 Avec son chef opérateur, Oswald Morris,
10:25 Lumet choisit d'utiliser exclusivement des courtes focales.
10:29 Il s'en explique dans son livre « Faire un film ».
10:32 « Je voulais que l'on ne perde jamais de vue l'élément essentiel du film,
10:35 du point de vue narratif et émotionnel.
10:38 Ces hommes ne seraient jamais libérés, ni de cette prison, ni d'eux-mêmes. »
10:43 Mission réussie. La sensation d'enfermement, même à ciel ouvert, est totale.
10:49 Et puis, comme toujours chez Lumet, les acteurs,
10:51 aucune femme dans ce film de prison, sont formidables.
10:55 Sean Connery, qui tourne la première de ses cinq collaborations avec Lumet,
10:59 incarne un anti-James Bond moustachu et suant qui affronte l'autorité.
11:04 - Tu es en place. - Para 528, section 7.
11:08 Un officier ne peut pas approuver un officier de l'ordre ou un NCO
11:11 en présence ou en écoutant un soldat privé.
11:13 - Tu connais les K.R.R. ? - Oui, monsieur.
11:16 - Tu dépasses chaque règle dans le livre. - Et tu les obéis, non ?
11:19 On est tous réguliers. On est l'armée.
11:21 - Que devons-nous faire ? - Je vis par le livre.
11:24 Para ceci et Para ça, section XY dit ça.
11:27 Mais la Victorie est morte. Elle est hors date.
11:30 - Tu es un soldat ? - Non, à moins que Williams ait des plans.
11:34 Discipline. L'armée est en marche.
11:37 Je suis un soldat car je n'ai pas pu trouver un travail.
11:41 Mais je suis un bon soldat, comme toi.
11:44 Tu me donnes l'ordre et je peux le faire.
11:47 - Sur tes pieds et tu écoutes ? - Non, tu écoutes !
11:50 Trois ans dans le désert, trois ans en armes.
11:54 - Tu parles de trahison. - Je...
11:56 Sur tes pieds.
11:59 Para 531, section 7.
12:04 "Quelqu'un qui commette une trahison ou une mutinité
12:09 "peut être condamné à la séparation de vie."
12:14 - Tu es fou ! - Bien.
12:17 Je sais que je ne peux plus faire des choses qui ne me font plus sens.
12:20 Tu peux, tu peux toujours vivre par le livre.
12:22 Mais c'est hors date, c'est stupide !
12:24 Le désordre n'est jamais vain chez Lumet.
12:26 Au contraire, il interroge les notions de justice, de pouvoir et d'humanité,
12:30 trois valeurs cardinales de son cinéma.
12:32 La loi martiale est battue en brèche, et Lumet tape fort.
12:35 Il dénonce autant le racisme
12:37 que les simulacres d'une fausse démocratie toute puissante.
12:40 Regarde-moi danser comme un mouche.
12:43 Alors n'hésitez pas à gravisser "La Colline des Hommes Perdus" de Sidney Lumet
12:47 avec Sean Connery et les formidables Harry Andrews,
12:50 Ian Davis et Ossie Davis,
12:52 très bientôt sur Ciné+ Classique et à tout moment sur My Canal.
12:56 L'ex-membre d'Arcade Fire Will Butler
13:03 a toujours eu un rapport privilégié avec le cinéma.
13:06 Doubleur de film d'animation amateur à la fac,
13:09 le Texan s'est plus tard distingué en composant avec Owen Pallett
13:12 la superbe B.O. du film "Her" de Spike Jonze,
13:15 nommé aux Oscars en 2014.
13:17 De passage à Paris, Butler nous dévoile sa mélodie du bonheur.
13:22 ♪ ♪ ♪
13:25 J'ai choisi le son de Danny Elfman pour Edward Scissorhands.
13:36 C'est mélodique,
13:38 et c'est de la période de Tim Burton et Danny Elfman
13:43 qui font des films de monstres avec des corps émotionnels forts.
13:47 C'est émouvantement beau et délicat,
13:51 pas si gentil que d'être "toui" ou léger.
13:54 Il y a suffisamment de "heft" pour que l'émotion soit réelle,
13:58 mais c'est toujours léger, airé et mystérieux
14:01 dans un sens vraiment beau.
14:03 C'est presque un film silent.
14:13 Johnny Depp parle de son étudiant Charlie Chaplin,
14:16 et c'est un film silent.
14:18 La musique fait beaucoup du "lifting",
14:20 car c'est juste un visage et de la musique,
14:23 ce qui donne tellement d'espace dans l'air
14:25 pour que les chimes sont apportées.
14:27 C'est un orchestre plein.
14:35 Il y a beaucoup de "glockenspiel",
14:37 beaucoup de choses chimes.
14:39 Mais oui, cellos et violon,
14:42 c'est très plein et romantique parfois,
14:45 et ça se fait encore à la fois
14:47 dans le "glockenspiel" et le "Christmas feel".
14:49 Et puis ça se remplit de drame,
14:51 et ça se fait encore.
14:53 Parfois, il y a les cornes.
14:55 Il y a quelques séquences d'aventure d'action
14:58 où ça devient intense et ça crée l'intensité.
15:01 Il y a quelques séquences de Tim Burton,
15:04 ou un thème de The Simpsons,
15:06 où il y a des trucs comme...
15:08 Donc ça va dans différentes régions.
15:11 Mais le coeur de l'orchestre
15:13 est un thème de la musique.
15:15 Il y a des chimes et des cordes légères,
15:18 et un petit choir au dessus.
15:20 Il y a 3 ou 4 thèmes.
15:38 C'est un son très mélodique.
15:40 Je ne sais pas si c'est un thème d'amour.
15:42 Ou de la chanson de Winona Ryder,
15:44 où elle danse dans le nez
15:46 que l'on voit Edouard faire avec ses mains.
15:48 C'est un thème romantique.
15:50 Mais on l'entend aussi
15:52 quand on le voit pour la première fois,
15:54 et à la fin.
15:56 Il y a différentes variations.
15:58 Parfois, c'est plus mineur, plus intense,
16:00 et parfois, c'est plus heureux.
16:02 ...
16:04 ...
16:06 ...
16:08 ...
16:10 ...
16:12 ...
16:14 ...
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16:28 ...
16:30 ...
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16:34 ...
16:36 ...
16:38 Il y a beaucoup de chants,
16:40 comme dans le chœur des femmes,
16:42 des chants doux.
16:44 ...
16:46 C'est un peu comme
16:48 la chanson des Beach Boys,
16:50 qui sonne comme
16:52 le chœur de Charlie Brown
16:54 au Christmas.
16:56 ...
16:58 ...
17:00 Comme dans le chœur des enfants
17:02 de Charlie Brown.
17:04 C'est un autre film sur un chanteur
17:06 qui est seul.
17:08 C'est un chanteur qui chante
17:10 une chanson magnifique,
17:12 une chanson de Noël,
17:14 une chanson que vous devriez chanter
17:16 tous ensemble,
17:18 mais qui vous fait sentir
17:20 comme si vous étiez tout seul,
17:22 comme une émotion très spécifique.
17:24 ...
17:26 ...
17:28 ...
17:30 ...
17:32 Il y a beaucoup de chants
17:34 qui sont juste de la mood,
17:36 et qui sont juste
17:38 de petits snippets,
17:40 et qui sont très chants,
17:42 très "ouh", très "ouhable".
17:44 ...
17:46 Will Butler vient de sortir un album
17:48 avec son groupe Sister Squares.
17:50 Nostalgique d'Arcade Fire et autres
17:52 amateurs de pop euphorisantes,
17:54 vous voilà prévenus.
17:56 ...
17:58 ...
18:00 ...
18:02 ...
18:04 ...
18:06 ...
18:08 Film multilingue à l'image de la Suisse,
18:10 Le village près du ciel ou The Village
18:12 1953 est l'un des meilleurs
18:14 films du cinéaste suisse
18:16 Léopold Lindbergh.
18:18 Injustement oublié aujourd'hui, il était pourtant
18:20 l'un des grands réalisateurs européens
18:22 de la première moitié du XXe siècle,
18:24 récompensé à Cannes et à Berlin.
18:26 Pour redécouvrir ce cinéaste
18:28 et ce film précieux, votre viva
18:30 a rencontré au Festival de Cannes
18:32 le directeur de la Cinémathèque suisse Frédéric Maire,
18:34 Cinéma Retrouvé.
18:36 ...
18:38 ...
18:40 ...
18:42 ...
18:44 - The Village parle
18:46 d'une situation d'après-guerre,
18:48 après la Deuxième Guerre mondiale,
18:50 où la Suisse a toujours été une terre d'accueil
18:52 déjà pendant la guerre et les restait après,
18:54 notamment pour accueillir des enfants orphelins
18:56 victimes du conflit.
18:58 Un grand nombre d'enfants orphelins
19:00 ont été accueillis dans des villages
19:02 qui étaient des villages dits "pestalozzi",
19:04 c'est-à-dire inspirés par la pédagogie
19:06 assez novatrice de Heinrich Pestalozzi,
19:08 qui est un grand pédagogue suisse.
19:10 L'idée, c'était d'accueillir et de mettre
19:12 ensemble des enfants orphelins
19:14 venant de différents pays.
19:16 Mais ça peut créer des conflits,
19:18 parce que des Polonais et des Allemands...
19:20 - That was in Warsaw.
19:22 ...
19:24 They shot.
19:26 ...
19:28 The tank came.
19:30 They drove children ahead.
19:32 ...
19:34 It burned.
19:36 There was smoke.
19:38 Quite black.
19:40 People screamed.
19:42 - Le village Pestalozzi existe.
19:44 Ils ont tourné dans le vrai village, en partie.
19:46 Il existe encore aujourd'hui
19:48 pour accueillir des enfants orphelins,
19:50 pas forcément des enfants liés au conflit.
19:52 Donc il y a vraiment une dimension documentaire
19:54 et c'est quelque chose qui est très présent
19:56 dans toute la 2e partie de l'oeuvre
19:58 de Léopold Lindbergh,
20:00 qui lui-même était un metteur en scène
20:02 de théâtre juif viennois,
20:04 qui a quitté Vienne en 1933
20:06 et qui est devenu Suisse
20:08 et a fait sa carrière en Suisse de cinéaste.
20:10 - Tu m'as tué.
20:12 Tu m'as tué.
20:14 Tu m'as tué.
20:16 - Tu ne comprends pas ?
20:18 Prends tes choses et viens te vider.
20:20 - Mais pourquoi ?
20:22 - Nous ne voulons pas que tu sois ici.
20:24 Nous ne voulons pas que tu sois dans notre village.
20:26 S'il te plaît.
20:28 Miss Vanda !
20:30 Miss Vanda !
20:32 - Quitte-toi, reste calme et viens te vider.
20:34 Je te donne 5 minutes.
20:36 - Les gens parlent tous
20:38 plus ou moins leur langue
20:40 en disant que l'anglais est la langue qu'on apprend
20:42 pour pouvoir communiquer entre eux.
20:44 Mais ce qui est curieux, c'est qu'il y a aussi
20:46 de temps en temps des morceaux en suisse-allemand
20:48 qui sont vraiment très locaux.
20:50 Il y a de l'allemand, il y a du polonais,
20:52 il y a de l'anglais, il y a de l'italien, il y a du français.
20:54 Enfin, il y a vraiment toutes les langues.
20:56 C'est la tour de Babel, mais c'est vrai aussi
20:58 que c'est la réalité de la Suisse,
21:00 notamment pendant cette époque-là,
21:02 mais ça l'est restée historiquement.
21:04 La Suisse, c'est un pays qui a toujours
21:06 accueilli énormément d'étrangers,
21:08 notamment lié à des conflits.
21:10 Alors évidemment, la tendance de la Suisse
21:12 était plutôt d'accueillir ceux qui avaient
21:14 un peu plus de sous que les autres.
21:16 Mais il n'empêche, c'est un pays,
21:18 notamment par rapport aux enfants victimes
21:20 de la guerre, qui ont été victimes
21:22 de la guerre.
21:24 C'est un pays qui a toujours été
21:26 un pays de la guerre.
21:28 C'est un pays qui a toujours été
21:30 un pays de la guerre.
21:32 C'est un pays qui a toujours été
21:34 un pays de la guerre.
21:36 C'est un pays qui a toujours été
21:38 un pays de la guerre.
21:40 C'est un pays qui a toujours été
21:42 un pays de la guerre.
21:44 C'est un pays qui a toujours été
21:46 un pays de la guerre.
21:48 Même pas à l'international, malgré le fait
21:50 qu'il avait été présenté à Cannes et au Festival de Berlin
21:52 où il avait même gagné un prix.
21:54 Ça n'a pas suffi. Je pense que les gens avaient envie
21:56 de tourner la page de la guerre, avaient envie
21:58 d'autre chose, avaient envie de s'amuser,
22:00 voir des films, des comédies.
22:02 C'était un film presque trop grave pour intéresser
22:04 le public. Et donc, ça a été un relatif échec.
22:06 Et donc, le film a été un peu oublié.
22:08 À tort, à mon avis, parce que c'est un film
22:10 qui a encore une pertinence aujourd'hui.
22:12 Et d'autant plus avec le conflit en Ukraine
22:14 où, évidemment, on reparle d'enfants
22:16 orphelins ou pseudo-orphelins
22:18 arrachés à leur famille.
22:20 Et où ce drame, au fond, des victimes
22:22 de la guerre reste extrêmement présent
22:24 aujourd'hui.
22:26 Si vous êtes de passage en Suisse, ne manquez pas
22:28 la projection du "Village près du ciel"
22:30 de Léopold Lindbergh au Festival
22:32 des 59e Journées de Soller
22:34 du 17 au 24 janvier.
22:36 Et n'oubliez pas, jusque dans les hautes montagnes,
22:38 votre Viva est toujours là, sur les réseaux sociaux
22:40 de Ciné+ et à tout moment sur MyCanal.
22:42 [Musique]