• il y a 9 mois
Chaque semaine dans Viva Cinéma, le tour de l'actualité cinéphile avec des sujets inédits, des entretiens, des analyses de séquences, des archives, des montages et des nouvelles rubriques pour combler les amoureux du cinéma.
Transcription
00:00 *musique*
00:20 Melville, tu es dans la chambre d'Eric Romer.
00:27 *soupir*
00:29 Et là, tu vas jusqu'au bureau où il a écrit "compte d'Ethier".
00:37 C'est vrai ?
00:38 Absolument, tu peux t'asseoir.
00:53 Salut à tous, vous êtes bien sur Ciné + Classique et c'est parti pour votre Viva Cinema consacré cette semaine à Eric Romer.
01:00 Au sommaire également, le "Rosebud" de Ernst Lubitsch,
01:03 la "Melodie du Bonheur" de Pépite,
01:06 et une brève rencontre avec Nicolas Seydoux. C'est parti !
01:10 Immense cinéaste, Eric Romer est toujours resté très secret sur sa vie intime.
01:20 Né Maurice Scherrer, il a grandi à Tulle avec son frère, le philosophe René Scherrer.
01:25 A l'occasion de la future ouverture au public de la maison d'enfance d'Eric Romer à Tulle,
01:30 et de l'invitation faite à plusieurs cinéastes de réaliser un court film sur la maison,
01:34 avec notamment Ariel Dombas et Melville Poupeau,
01:37 votre Viva a tenté de mieux connaître l'homme derrière l'artiste,
01:40 en compagnie de son fils Denis Scherrer et de ses amis,
01:44 la productrice Françoise Echegaray,
01:46 l'ingénieur du son Pascal Ribier et l'actrice romérienne Rosette,
01:50 portraits d'un artiste par ses proches.
01:53 Eric Romer, dans cette maison a vécu Maurice Scherrer, dit Eric Romer,
02:07 réalisateur français né à Tulle, le 21 mars 1920, mort à Paris le 11 janvier 2010.
02:15 Figure de la nouvelle vague, il a obtenu en 2001, à la Mostra de Venise,
02:20 le lion d'or pour l'ensemble de son oeuvre.
02:23 Eric avait cloisonné sa vie privée par rapport à sa vie professionnelle,
02:27 c'est parce qu'il aimait rester secret.
02:31 Donc sa femme et ses enfants étaient en dehors de tout ça.
02:34 Et moi je l'ai connu davantage parce qu'on habitait tous les deux dans le même quartier,
02:39 dans le 5e, et puis je faisais de la course à pied avec lui.
02:43 Alors c'est vrai ?
02:45 Je vous dis que je m'en fous, il n'y a que la vérité qui te lasse.
02:47 Bon, alors c'est faux.
02:48 Ça ne vous regarde pas, je ne vous connais pas, je ne me mêle pas de vos salades.
02:51 Et si lui qui dit que j'étais avec Henri et Sylvain, je serais cassée la gueule par mes copains et par mon fiancé.
02:56 Il était doux, aimable, curieux, original, et puis lumineux par le regard, précautionneux dans le travail.
03:07 Il était très timide.
03:09 [Bruit de porte]
03:23 Tiens, Rosette, déjà ?
03:25 Bonne nuit papa.
03:31 Bonsoir.
03:33 Eh bien c'est très bien, très très très très bien.
03:37 Le cloisonnement entre la vie privée et la vie professionnelle de mon père a été total.
03:43 Donc il ne parlait jamais de son activité professionnelle en famille, jamais.
03:49 Il n'expliquait ce qu'il faisait, il n'a dit c'est pour faire des films, c'est des scénarios, etc.
03:54 J'en suis rendu compte sans qu'il ait à me le dire et pas forcément sur le champ.
03:59 Ce n'est pas une légende, ce qui se dit qu'il n'avait pas dit quel était exactement son métier à sa mère, parce que sa mère était assez conservatrice.
04:11 Mon père pensait qu'elle n'aurait pas bien pris le fait qu'il dise ce qu'il faisait du cinéma.
04:17 Je vois quelqu'un qui a commencé à être actrice avec, par, à travers le regard de Romère.
04:31 C'est le premier cinéaste qui m'a vue.
04:34 Eric disait sur moi que j'étais une actrice de composition.
04:43 C'est-à-dire qu'on dit toujours "ah mais les actrices de Romère ne jouent pas, il suffit d'être elle-même".
04:50 Ce qui est faux.
04:52 Pendant ses premières années de vie de cinéaste, il gagnait très peu d'argent.
04:59 Il a fallu attendre la fin des années 60 pour que son activité de cinéaste rapporte quelque chose.
05:07 J'ai souvenirs d'une enfance pauvre. On vivait à 4 dans un 44 m2 si mes souvenirs sont exacts.
05:16 Quand on était à l'école, à Paris, au quartier latin, il ne voulait pas qu'on mette comme métier du père cinéaste.
05:24 On était toujours enseignant. Il pensait que les autres élèves croiraient qu'on était très riches parce qu'ils faisaient du cinéma.
05:33 Et en fait, objectivement, on était très pauvres. Donc il voulait nous éviter ça.
05:40 Ah ! Il y a encore ! Finalement !
05:59 Il ne parlait jamais de sa vie privée.
06:03 Pas moi aussi, mais rarement.
06:05 Si, de Tulle, il en parlait un peu. Il disait qu'il était allé à Tulle, qu'il avait passé des vacances avec sa famille.
06:12 Mais c'est tout, ça n'est pas plus loin.
06:14 Cette maison est très grande. Il y a plein d'étages. Plusieurs étages, je crois qu'il y en a quatre.
06:19 Et puis surtout, ce qui est amusant, c'est que le jardin est suspendu.
06:22 C'est comme une série de petits cabinets particuliers.
06:27 Ah !
06:29 C'est gracieux. C'est finalement très Ypsènes. C'est très maison de poupées.
06:39 Il y a toute cette culture graphique qu'il y avait à l'époque dans les maisons, que nous, on n'a plus maintenant.
06:44 Là, c'est en effet Perceval. Oui, tout à fait. Là, il est très beau.
06:49 Là, il est très beau.
06:53 Il m'a expliqué que comme ils n'avaient pas le droit de sortir, parce que la mère ne voulait pas qu'ils sortent,
06:58 ils étaient à genoux sur le petit bord de pierre. Ils regardaient les enfants, les paysans, parce qu'il est né en 26 et tout ça.
07:06 Il n'y avait que des charrettes, des paysans qui allaient à la foire.
07:09 Ils voyaient passer les chevaux, les animaux et les enfants d'ouvriers.
07:13 Alors là, c'est qui ?
07:15 Alors, je ne sais pas.
07:17 Alors ça, je ne saurais pas.
07:18 Eric !
07:19 Eric et son frère !
07:21 Eric et Clun !
07:23 Et René ?
07:24 Eric et René.
07:25 Donc Maurice et René.
07:27 Non !
07:28 Maurice et René.
07:29 Ah, ça c'est incroyable.
07:30 C'est fabuleux.
07:31 Les deux frères.
07:32 Les deux frères.
07:33 Mon père et mon oncle étaient assez proches en âge. Ils avaient un peu plus de deux ans de différence.
07:38 Et ils ont suivi des parcours scolaires absolument similaires au lycée, qui était juste au-dessus de la maison à Tulle,
07:46 où par ailleurs ils collectionnaient les prix, parce qu'il y a des étagères avec des rayons entiers de livres de prix
07:53 qu'ils ont collectés année après année à cette étape de leur scolarité.
07:59 Ils étaient très proches. On les voyait dans les photos ensemble.
08:04 Je crois qu'ils étaient des enfants assez sages.
08:08 Ils ont mené une vie de jeunes tullistes assez banale, d'une certaine façon.
08:16 René a eu le bac à 15 ans, ou un truc comme ça, parce qu'il a sauté de classe, parce qu'il ne voulait pas quitter son frère.
08:23 Il pleurait tellement qu'on lui a fait...
08:25 Exactement, parce qu'ils étaient très proches l'un de l'autre, ils étaient vraiment collés.
08:28 Même René avait un petit carnet où il consignait des événements de son frère.
08:34 Il disait "Aujourd'hui il est malade", machin, ça a été tout un...
08:38 Il avait une admiration jusqu'au bout.
08:40 Ça c'est très très indiscret, mais c'est merveilleux, parce que là, alors c'est la source de tout ce qui sera la fantasmagorie romérienne.
08:55 La tante Mathilde qui a fait leur éducation était institutrice.
08:59 Et c'est elle qui les a initiés à tout, à la littérature, qui leur lisait les contes, les légendes.
09:07 Il n'y avait pas la télé, il n'y avait pas de radio, il n'y avait rien, ils ne pouvaient pas sortir.
09:10 Donc elle leur a appris le solfège, le dessin, elle savait tout faire.
09:14 C'est là que vient sa passion pour la musique et son érudition musicale.
09:21 Faudrait réaccorder le piano.
09:27 Deux ou trois fois, on a été en vacances en famille à côté du lieu de tournage, pour passer quand même des vacances ensemble.
09:34 Donc je me souviens d'un mois merveilleux passé à Talloirs au moment du tournage du Jeune Eau Claire,
09:41 et de quelques semaines passées en Allemagne au moment du tournage de La Marquise d'Eau.
09:47 J'étais productrice, directrice de production, pas assistante parce qu'il n'était jamais assisté.
09:53 Je faisais aussi la cuisine, le maquillage, et puis à la fin j'ai cadré aussi sur les amordasseries de Céladon, j'avais la deuxième caméra.
10:03 Donc il fallait un peu savoir tout faire.
10:05 Et puis j'ai fait un petit film, un petit film de la vie, un petit film de la vie,
10:10 et puis à la fin j'ai cadré aussi sur les amordasseries de Céladon, j'avais la deuxième caméra.
10:15 Donc il fallait un peu savoir tout faire.
10:17 Pascal Grégory faisait la cuisine, Ariel mettait le couvert.
10:20 La méthode Romer, c'est aussi qu'il n'y ait pas trop de monde, il n'y a pas d'assistant, d'assistant, d'assistant.
10:26 Il détestait le mot "assistant", il disait qu'on n'avait pas besoin de tous assister.
10:31 Ça c'est quoi ?
10:33 Ça c'est le plan de travail de compte d'été.
10:37 "Tout tient l'an", c'est écrit de la main d'Éric.
10:40 Lundi 1er, alors premier jour de tournage, ça veut dire 17 juillet.
10:44 "Arrivée", "G", ça veut dire Gaspard.
10:48 Les acteurs, les actrices de Romer, on est quand même tous très liés.
10:56 J'ai l'impression que c'est de plus en plus fort.
10:59 Il y en a qui sont partis, il y en a qui sont morts, mais non, non,
11:04 je pense que s'il arrive quelque chose à quelqu'un de Romerien, je crois qu'on est là.
11:10 Tu vois, c'est fou ça.
11:13 Pour mieux connaître Éric Romer, procurez-vous le livre "Éric, l'ami Romer" de Rosette,
11:18 paru récemment aux éditions de Paris Max Chaleil,
11:21 et n'hésitez pas à suivre les activités de la future maison Éric Romer sur leurs réseaux sociaux.
11:26 Est-ce que je me vois habiter dans cette maison ? Je ne peux pas encore le dire.
11:31 Je ne peux pas encore le dire.
11:34 Que notre cœur reste aussi froid que ce champagne.
11:40 Ça pourrait être un peu plus cool.
11:47 À la fin de l'envoi, il touche.
11:49 Non, nous n'allons pas parler de Cyrano, mais d'une autre touche,
11:52 gracieuse elle aussi, portée par l'un des plus grands cinéastes de l'Histoire, Ernst Lubitsch.
11:57 Dans "La Veuve Joyeuse" 1934, Lubitsch nous ouvre les portes,
12:01 toujours immenses, de la MGM, avec l'élégance qui caractérise ce fils de tailleur juif berlinois.
12:07 Les grands décors disputaient en ce temps, la vedette aux vedettes,
12:11 écrivait François Truffaut dans son célèbre article intitulé "Lubitsch était un prince".
12:17 Il fallait qu'on les voit car le producteur les payait cher.
12:20 Mais la Lubitsch Touch, ce n'est pas de l'apparat, c'est tout le contraire.
12:24 Lubitsch est un réalisateur qui travaille sans relâche pour que le spectateur jubile,
12:28 tout en pensant être aux manettes du scénario.
12:31 Truffaut encore. Le public n'est pas en plus, il est avec, il fait partie du film.
12:37 Lubitsch anticipe nos rires comme il joue avec le temps.
12:40 Truffaut toujours, les ellipses de scénarios prodigieuses ne fonctionnent que parce que nos rires établissent le pont d'une scène à l'autre.
12:48 Dans le gruyère de Lubitsch, chaque trou est génial. Mais voyez plutôt.
12:53 Je vais te montrer.
12:56 [Musique]
13:25 [Musique]
13:48 [Musique]
14:17 [Cris]
14:20 [Musique]
14:41 [Rires]
14:59 En deux minutes qui n'en paraissent qu'une, la Lubitsch Touch opère en n'en montrant pas trop.
15:04 En laissant le charme agir, le spectateur devient acteur et le mot mise en scène prend tout son sens jusqu'à l'estocade verbale.
15:12 Ça paraît simple, mais c'est à ça que l'on reconnaît le génie.
15:15 Quand il écrivait, Billy Wilder se demandait toujours comment ferait Lubitsch.
15:20 À sa mort, le même Wilder se lamentait et disait "plus de Lubitsch".
15:24 Quand soudain, William Wyler ajouta "pire, plus de film de Lubitsch".
15:29 Alors savourez la veuve joyeuse dans sa version 1934 de Ernst Lubitsch, très bientôt sur Ciné+ Classique et à tout moment sur My Canal.
15:37 [Musique]
15:45 L'un est chanteur, l'autre producteur et musicien.
15:48 La rencontre de Thomas Darmon et Édouard Perrin a accouché du duo Pépite, l'un des plus précieux joyaux de la pop parisienne depuis 2016.
15:57 Tous deux cinéphiles, ces grands amateurs d'envolée onirique, nostalgique et ensoleillé, nous dévoilent leur mélodie du bonheur.
16:04 [Musique]
16:15 "You want to go to Salina?" "Yeah, if it's no bother."
16:18 On a choisi l'ABO, le morceau de Christophe du film "Road to Salina" ou "La route de Salina" en français,
16:24 qui est un film des années 70.
16:27 Franco-italien, écrit et réalisé par Georges Lautner.
16:30 C'est l'histoire d'un jeune hippie qui s'appelle Jonas, qui est perdu dans une zone désertique et il trouve refuge chez une femme qui le prend pour son fils, qui a disparu depuis 4 ans.
16:40 C'est un peu un thriller aussi parce qu'il y a toujours cette peur de ce qui va se faire découvrir, est-ce qu'ils sont vraiment fous, est-ce qu'il est fou, qu'est-ce qui va se passer, on sent qu'il y a un truc sombre.
16:49 On ne sait pas où il a mis les pieds.
16:50 Voilà, et c'est très sombre.
16:51 [Musique]
17:03 En fait, c'est la période de Christophe où il n'est pas très bien parce qu'il vient de finir un peu le yéyé avec Aline et tout ça.
17:10 C'est une période où il est relativement anonyme.
17:12 C'est juste avant ses grands succès "Les mots bleus" avec Jean-Michel Jarre.
17:16 Et voilà, ça sort un peu du pas, un peu comme le réalisateur qui a fait "Les tontons flageurs", qui est un film qui n'a rien à voir.
17:22 J'ai l'impression que les gens qui ont fait ce film et qui ont participé à ce film, ils ne sont pas à la bonne place.
17:26 Ils ont fait un espèce d'ovni qui n'a pas marché.
17:29 [Musique]
17:44 Les paroles du morceau "Girl from Salina", elles sont un peu énigmatiques.
17:49 C'est Christophe qui chante en anglais, ce qu'il n'avait jamais vraiment fait.
17:53 Ce sont des paroles très simples, mais qui, avec la voix de Christophe, l'arrangement, la réverbe, ça dure en longueur et ça suffit.
18:00 J'aime beaucoup la construction du morceau aussi.
18:02 Incroyable.
18:03 Ça commence par un petit thème, intro de musique de film, je trouve, avec une espèce de petit clavecin qu'on entend.
18:09 [Musique]
18:34 [Musique]
18:48 J'aime beaucoup ce passage avec les chœurs de choristes qui pitchent vers le bas.
18:53 C'est un peu énigmatique.
18:55 Ça correspond pour moi beaucoup au moment où on a des alus dans le désert et on a l'impression de voir des mirages.
19:00 Ça correspond un peu à l'ambiance de ce film, des personnages qui sont perdus et du spectateur aussi.
19:07 Et après, il y a ces couplets qui sont répétés 4-5 fois et qui arrivent sur un truc que nous on adore.
19:12 C'est un final épique.
19:15 Et là, il y a les violons qui reprennent la mélodie, la batterie qui rentre.
19:18 [Musique]
19:35 Moi, j'ai l'impression que ça fait redescendre un petit peu la tension qu'il y a dans ces scènes-là.
19:39 Et je trouve ça assez intéressant.
19:41 Je n'aurais pas imaginé ce morceau sur ces scènes en ayant écouté le morceau avant d'avoir vu le film.
19:47 J'étais tellement fan de cette chanson avant que de la découvrir à ces moments-là dans le film,
19:52 c'est un peu les moments les plus malaisants du film.
19:55 Et j'étais très déçu que cette chanson glorifie les moments les plus malaisants du film.
20:00 [Musique]
20:16 [Musique]
20:38 En attendant la date live de Pépite, le 22 mars à La Cigale,
20:42 jetez donc une oreille au deuxième album du Tandem, Les années-lumières,
20:46 un disque pop qui vous propulse dans une délicieuse bulle à temporel.
20:50 [Musique]
21:11 Il est l'un des grands hommes de l'ombre du cinéma français.
21:14 Nicolas Sédoux entre à Gaumont en 1974.
21:17 L'année suivante, il en devient le président directeur général.
21:20 Tandis qu'il raconte ses 50 ans de cinéma dans ses mémoires qui paraissent chez Gallimard,
21:25 votre vie va en approfiter pour s'entretenir avec l'un des grands patrons du cinéma français.
21:30 [Musique]
21:37 Je crois beaucoup à l'histoire des sociétés.
21:39 Puis voilà, Gaumont est la plus ancienne société de cinéma au monde.
21:43 Et donc, c'était un nom, ça l'est toujours.
21:46 J'ai l'impression qu'elle s'est assoupie.
21:49 Perrin, si elle fait sa nuit, ne faites pas rire.
21:53 [Rires]
21:54 Sivri, c'est foutu.
21:56 Chez Gaumont, si je dois citer quelques films,
22:00 dont Giovanni, Le Grand Bleu,
22:04 les comédies de Francis Weber, là je ne fais pas un choix.
22:08 De Jean-Marie Poiré, nous arrêterons aux visiteurs.
22:12 Et aujourd'hui, pour rester dans le domaine de la comédie,
22:16 Intouchables, c'est 50 millions de spectateurs de par le monde,
22:21 ce qui est tout à fait exceptionnel.
22:23 [Musique]
22:36 Les rapports entre Gaumont et Luc Besson sont dus évidemment
22:40 au directeur général de l'époque, Patrice Ledoux.
22:43 Mais je pense également à moi-même, parce qu'à un moment donné,
22:47 c'est tout de même moi qui donne le feu vert définitif,
22:51 que Le Grand Bleu était un vrai pari, que Giovanni était un vrai pari.
22:56 Il y a des films, comment dire, il est tout à fait logique de les faire,
23:00 il y en a d'autres.
23:02 C'est une vraie réflexion artistique et économique.
23:06 [Musique]
23:17 Don Giovanni, c'est vraiment un film pensé et voulu dans cette maison.
23:23 C'est nous qui choisissons Joseph Lozet, c'est pas Joseph Lozet
23:28 qui a l'idée de faire Don Giovanni au départ.
23:30 D'autre part, je pense que Daniel Toscan du Plantier était d'abord et avant tout
23:35 un amoureux de la musique classique.
23:37 Il avait ce mot formidable, "Je ne crois pas en Dieu, mais je suis sûr que Bach y croyait."
23:45 [Musique]
24:09 Chaque nouveau film, c'est une nouvelle entreprise.
24:13 C'est-à-dire qu'il y a une prise de risque totalement aléatoire
24:17 et qui est très, très, très difficile à évaluer.
24:21 Je pense que c'est une des raisons pour lesquelles nous sommes dans le cinéma,
24:25 d'autant plus qu'à l'époque où j'y suis rentré,
24:27 mon frère Michel Lecadet y était rentré le premier,
24:30 le cinéma était en crise, en crise aux Etats-Unis, en crise en France.
24:34 On ne parlait que de la crise du cinéma.
24:37 Donc il fallait avoir quelque part l'âme chevillée au corps
24:39 pour croire que le cinéma, non seulement il n'était pas mort,
24:42 mais qu'il avait un grand avenir.
24:44 Le cinéma, 50 ans de passion de Nicolas Cédoux est à lire aux éditions Galima.
24:49 Et n'oubliez pas, la passion du cinéma continue aussi avec votre Viva
24:52 sur les réseaux sociaux de Ciné+ et à tout moment sur My Canal.
24:56 Bravo, Bravo.
24:58 Qu'ils essaient d'en battre.
25:01 [Générique]