Chaque semaine dans Viva Cinéma, le tour de l'actualité cinéphile avec des sujets inédits, des entretiens, des analyses de séquences, des archives, des montages et des nouvelles rubriques pour combler les amoureux du cinéma.
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00:43 Salut à tous, vous êtes bien sur Ciné+ Classique et c'est parti pour votre Viva Cinema consacré cette semaine à l'actrice Betty Davis.
00:50 Au sommaire également le Rosebud de Abel Gance, la mélodie du bonheur de François and the Atlas Mountains et le cinéma retrouvé de l'actrice Mae West. On y va !
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01:08 Betty Davis s'est imposée au cinéma au cours d'une carrière immense. Deux Oscars, des rôles iconiques et presque une centaine d'apparitions au total.
01:17 Surnommée la reine d'Hollywood, elle n'a jamais arrêté de jouer tout au long de sa carrière jusqu'à son décès en 1989.
01:24 Pour en parler, votre Viva est allée rencontrer Amanda Lear qui nous a accueillis sur le décor de la pièce "L'argent de la vieille"
01:31 dans laquelle elle reprend le rôle tenu par Betty Davis 50 ans plus tôt et Anne Capucine Blow, autrice de "Betty Davis, fatiguée d'être moi".
01:40 [Musique]
01:55 Quand j'habitais à Londres, j'habitais à Londres pendant des années, j'étais abonnée à la Cinémathèque.
01:59 Et tous les soirs, mais vraiment tous les soirs, comme j'ai une fanatique de cinéma, j'allais voir les vieux films américains noir et blanc, c'était absolument ma passion.
02:07 Et des fois, il y avait un "All Night" Fred Astaire ou un "All Night" Betty Davis, un "All Night" Mae West.
02:13 Et donc, on voyait cinq ou six films à la file.
02:16 Donc, à l'époque, je suis vraiment tombée dans Betty Davis et j'ai trouvé ça extraordinaire parce que c'était en anglais, évidemment,
02:24 mais c'était tous les vieux films, c'était "Nard Voyager", "The Letter", tous les premiers films où elle était vraiment extraordinaire.
02:33 [Musique]
02:38 Betty Davis est sur les planches dès son plus jeune âge, que ce soit en jouant au théâtre ou en dansant,
02:43 elle se produit à New York jusqu'à ce qu'un chercheur de talent d'Hollywood la repère.
02:48 [Musique]
02:52 Elle va à Hollywood, chez Universal.
02:54 Ça ne se passe pas très bien parce qu'elle ne se sent pas du tout jugée pour son jeu.
02:59 Elle a vraiment l'impression que c'est son corps qui compte, qu'on lui demande vraiment de monter sa jupe de plus en plus haut
03:04 pour qu'on voit ses jambes, pour qu'on voit si elle a des suffisamment belles jambes et tout.
03:07 Contrairement à beaucoup d'actrices d'Hollywood de cette époque, elle n'avait pas le physique.
03:12 Elle n'était pas jolie, jolie. Elle avait l'œil un peu globuleux, tout ça.
03:16 Les réalisateurs ne veulent pas trop d'elle, la production s'en fiche un peu.
03:19 Elle est un peu remisée au placard puisqu'on la sort quand il y a un peu besoin d'un petit rôle comme ça.
03:23 [Musique]
03:31 À la fin de son contrat chez Universal, elle pense partir.
03:34 Et au dernier moment, quand elle était en train de faire ses valises,
03:38 George Harliss l'appelle parce qu'il l'a vue dans un film.
03:41 Il a aimé parce qu'elle était dedans et parce qu'elle jouait bien
03:45 et qu'il trouve qu'elle mérite de faire d'autres films et d'avoir une chance vraiment.
03:49 Et donc, elle fait ce film avec George Harliss qui se passe vraiment bien.
03:53 Et à partir de là, elle va être employée chez Allah Warner.
03:56 [Musique]
04:03 Elle va petit à petit faire des rôles de plus en plus importants
04:07 parce qu'elle va les demander tout simplement.
04:09 C'est-à-dire qu'à partir d'un certain moment, elle refuse de faire des rôles qui ne lui conviennent pas, etc.
04:15 Donc au début, elle essaie et on arrive à la faire plier.
04:19 Et puis à partir du premier Oscar, c'est elle qui décide.
04:24 [Cris de la foule]
04:26 En 1935, quatre ans seulement après son premier rôle au cinéma,
04:30 Betty Davis remporte l'Oscar de la meilleure actrice pour L'Intruse d'Alfred Green,
04:34 rapidement suivi d'un deuxième en 1938 pour L'Insoumise de William Wailer.
04:39 Surtout, elle avait bâti une personnalité un peu comme Marlène Détruis.
04:43 Elle avait bâti un personnage arrogant, méprisant, impatient,
04:49 toujours la cigarette à la main, cette façon de parler comme ça.
04:52 "Get me a drink !"
04:53 Ce qui marque, c'est peut-être presque plus sa voix.
04:56 Elle accentue fortement certaines syllabes et le tout accompagné de mimiques et de gestes,
05:03 que ce soit dans son corps ou sur son visage, ses yeux.
05:07 C'est vraiment très, très expressif.
05:09 "Wait till you hear what else I've got to say.
05:11 I've got more brains in my little finger than you've got in that whole stupid head of yours."
05:15 Et cette fameuse réplique dans All About Eve, "Fasten your seatbelt,
05:20 this is gonna be a bumpy night."
05:22 C'est-à-dire, accrochez vos ceintures, ce soir, ça va bouger.
05:25 C'est extraordinaire, ce sont des répliques cultes.
05:28 Je trouve qu'elle arrive à faire ça tout en restant très naturelle.
05:31 Elle joue extrêmement bien, on y croit, ça ne fait pas surjouer,
05:35 c'est juste que tout est si précis dans sa manière de bouger et de parler
05:41 que c'est exactement la bonne intention, il n'y a rien en trop.
05:45 "You know I saw you the opening night of your Juliet."
05:48 "Did you?"
05:49 "I think it was one of your best performances."
05:52 "Yes."
05:53 "Which play would you prefer to do more than any other?"
05:56 "One I've never done."
05:58 Elle était très caractérielle, c'était un espèce de char d'assaut,
06:02 elle y allait à fond, et ça c'était extraordinaire.
06:06 C'était un peu nouveau à Hollywood,
06:08 elle jouait vraiment des bonnes femmes qui y allaient à fond.
06:29 Elle a été connue pour jouer beaucoup de rôles de garce,
06:34 ça s'explique sans doute parce qu'elle pouvait leur donner une profondeur
06:39 que non pas des rôles peut-être plus "gentils", plus lisses.
06:44 Là au moins, il y avait possibilité de creuser quelque chose
06:47 dans le caractère des personnages et de laisser s'exprimer
06:50 tout ce qu'elle savait faire.
06:52 Il y avait cette intensité-là qu'elle recherchait.
06:55 "Good morning."
06:56 "Look at this thick with dust."
06:58 "You're better."
07:00 "You dust it!"
07:01 C'est un petit peu le challenge d'essayer d'humaniser
07:05 ou de rendre pas vraiment sympathique mais presque
07:08 un personnage qui ne l'est pas au départ.
07:10 Au départ, c'est pas un personnage sympathique du tout.
07:13 Mais il faut essayer, en tant qu'actrice, de l'humaniser
07:16 et de la rendre un petit peu sympathique au public.
07:18 Et petit à petit, il faut leur faire comprendre que non,
07:21 moi aussi j'ai des problèmes, j'ai la solitude,
07:23 je ne suis pas heureuse, etc.
07:25 Et c'est ce que faisait aussi Betty Davis dans ces films-là.
07:28 C'est ça qui est extraordinaire.
07:29 Les femmes qu'elle joue ne sont pas des femmes sympathiques du tout
07:32 et pourtant, elles plaisent au public.
07:34 "You dare turn your back on Elizabeth of England?"
07:37 "You dare?"
07:39 "I would not have taken that from the king, your father."
07:45 "Much less will I accept it from a king in petticoats."
07:51 Je n'hésite pas à se mouiller pour ressembler aux rôles de Collée à la réalité,
07:56 notamment pour la vie privée d'Elizabeth d'Angleterre,
08:00 où elle s'est vieillie d'une trentaine d'années.
08:06 On l'a rendue quasiment chauve pour le rôle,
08:09 avec des rides très grimées.
08:12 Et c'était le cas pour tous ses rôles.
08:14 "Look on my face."
08:16 "What do you see here?"
08:21 "He will also see."
08:22 "Oh, but your majesty, your tired and worn and your beauty has gone
08:28 and left a bitter aging mask."
08:31 "I need no mirror to tell me now."
08:34 C'est pour le jeu, bien sûr,
08:36 mais il doit aussi y avoir, parce qu'elle était quand même très maligne,
08:39 et je pense qu'elle se doutait qu'il y avait aussi un effet de marquer les gens,
08:44 un côté un peu scandale qui ne devait pas lui déplaire.
08:49 Elle a eu la chance d'avoir une carrière très longue,
08:52 parce que souvent les carrières s'arrêtent au bout de quelques temps,
08:57 vous êtes has-been,
08:58 mais elle a eu cette extraordinaire ambition de durer jusqu'au bout.
09:03 Et à un moment, ça aussi ça m'a fasciné,
09:06 quand sa carrière a été un petit peu en déclin,
09:09 elle a passé une annonce carrément dans Variety,
09:15 en disant "actrice avec Oscar, recherche de travail",
09:19 ce qui est extraordinaire, parce qu'elle était has-been malgré ses Oscars,
09:23 et donc elle est revenue.
09:25 Son combat a été avec ce fameux film "Whatever Happened to Baby Jane".
09:30 "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?" est devenu l'un des films cultes avec Betty Davis,
09:34 en mettant en scène une rivalité avec John Crawford à l'écran comme dans la vie.
09:38 C'est un nouveau tournant dans sa carrière,
09:40 Betty Davis n'avait pas dit son dernier mot.
09:42 "Quelques semaines auparavant, les agencies de presse avaient diffusé la nouvelle de sa mort.
09:46 Et maintenant, la notre chère dame, plus vive que jamais !"
09:49 Elle n'a jamais arrêté de jouer,
09:51 mais vraiment, littéralement, jamais arrêté de jouer avant de mourir.
09:54 Parmi les rôles qu'elle a fait dans la fin de sa vie,
09:56 il y a eu un film tourné en Italie, qui s'appelle "L'argent de la vieille",
09:59 où elle joue une vieille dame seule,
10:02 comme à ce moment de sa vie, Betty Davis était une vieille femme assez seule.
10:06 Donc il y a un truc, une fois de plus, de miroir entre la vieille femme qu'elle a jouée
10:10 et la vieille femme qu'elle était.
10:12 Elle disait "Old age is not for sissies".
10:31 La vieillesse, ce n'est pas pour les faibles sensibles.
10:36 C'est quelque chose de très difficile, il faut s'accrocher.
10:38 "Non peut jouer cette soirée."
10:40 "Et qui me le prohibit ?"
10:42 "Je suis son médecin, madame, et j'ai le devoir de le prohiber."
10:46 "Rappelez-vous que personne n'a jamais permis de me donner des ordres, même quand j'étais petite."
10:50 Moi je pensais qu'en France, on avait une espèce de Betty Davis,
10:54 c'était un peu Jeanne Moreau, vous voyez.
10:56 C'est-à-dire que ce sont ces actrices, physiquement, ce n'est pas des Miss Monde,
11:01 mais tellement de caractère, cette voix aussi,
11:05 et ce côté d'accepter en vieillissant les cernes, tout ça.
11:09 Ce n'est pas à partir de Betty Davis qu'on a commencé à voir la femme différemment,
11:12 parce qu'il y a eu encore beaucoup de clichés,
11:15 mais c'est un peu un point de départ, je pense, dans l'histoire des femmes à Hollywood.
11:20 Et quand vous parlez à plusieurs jeunes actrices aujourd'hui,
11:22 quand on dit que vous rêvez qu'il y ait d'elles,
11:24 elles ne vous disent pas "J'aimerais être Marilyn Monroe",
11:26 elles vous disent "J'aimerais être plutôt Betty Davis ou Catherine Hepburn."
11:29 C'est-à-dire que ce sont ces femmes-là qui ont marqué le cinéma.
11:32 Vous en voulez encore ?
11:33 Retrouvez Betty Davis lors du cycle qui lui est consacré tout au long du mois de mai,
11:37 avec pas moins de 6 films, sur Ciné+ Classique, bien sûr,
11:40 et à tout moment sur MyKanal.
11:42 Abel Gance sera célébré lors du prochain Festival de Cannes,
11:50 où son Napoléon sera présenté en grande pompe.
11:53 Mais Gance, consacré comme un génie du muet,
11:56 a également œuvré, on a tendance à l'oublier, dans le parlant.
11:59 Avec Le Capitaine Fracasse 1943,
12:02 il adapte fidèlement le roman de Théophile Gautier,
12:05 tout en lui insufflant le panache du Cyrano d'Edmond Rostand.
12:08 Regardez.
12:09 Pour mourir, monsieur, vous me mettez à l'aise.
12:13 Vos victimes, là-haut, chiffre ?
12:16 73.
12:18 Pourquoi nous dépêcher ? Nous avons tout le temps.
12:23 J'ai peur d'être en retard à mon enterrement.
12:27 [Musique]
12:30 Prince et baladin, vous êtes sans vergogne.
12:36 À qui parlez-vous donc, monsieur ?
12:39 À ma cigogne.
12:42 Ah, c'est le nom de votre...
12:45 C'est le nom de ma.
12:47 Nous nous entretenions...
12:50 De votre coma.
12:52 Quelques sabres de bois feraient mieux votre affaire.
12:55 J'ai prévu vos désirs, monsieur.
12:58 [Musique]
13:01 Vendreti l'oeil.
13:04 [Musique]
13:07 Un duc se gâter avec...
13:11 Un comédien.
13:13 Vous nous mettez, monsieur, juste au-dessous du chien.
13:15 Laissez-moi, s'il vous plaît, remonter votre estime.
13:17 Et comment faites-vous pour le prouver ?
13:19 Je rime.
13:22 On fait du théâtre, ensemble, à tout un instant.
13:25 Certes.
13:27 Et de ce stylet,
13:29 trempé dans votre sang,
13:31 je vais vous rimailler un très beau dernier rin.
13:35 Les dialogues claquent comme des épées
13:37 et le style, cher à Gans, n'est pas en reste.
13:40 Son univers visuel marque la rétine dès le générique.
13:43 L'apport du grand chef opérateur Nicolas Ayer
13:46 n'y est sans doute pas pour rien.
13:49 Si la distribution et le jeu outré des comédiens
13:52 peuvent désarçonner le spectateur,
13:54 la maestria de l'image emporte tout.
13:57 Fernand Gravet en baron de Sigognac,
14:00 alias Capitaine Fracas,
14:02 retrouve Abel Gans après avoir été à l'affiche
14:04 de Paradis perdu en 1940.
14:07 Le compositeur Arthur Honegger
14:09 retrouve lui aussi son compère de Larou et de Napoléon.
14:12 Abel Gans, qui aime toujours innover,
14:15 utilise pour ce film le procédé optique
14:17 baptisé le pictographe,
14:19 mis au point par ses soins et ceux de Pierre Angénieux.
14:22 Ce trucage optique permet d'obtenir l'image nette
14:24 d'un décor situé à distance,
14:26 en même temps que celle d'un élément situé très près.
14:29 L'incrustation était née.
14:31 Comme souvent dans la carrière de Gans,
14:33 le film fut tronqué.
14:35 D'une durée initiale de 3 heures,
14:37 Fracas est réduit de près de moitié par ses producteurs.
14:40 Bien leur en a pris puisque le succès fut au rendez-vous.
14:42 Gans, lui, ne tournera plus de films pendant près de 10 ans.
14:46 Alors pour retrouver l'inventivité d'Abel Gans,
14:48 n'attendez pas le festival de Cannes,
14:50 regardez "Le Capitaine Fracas 1943"
14:53 avec Fernand Gravet et Asia Norris,
14:55 actuellement sur Ciné+ Classique
14:57 et à tout moment sur My Canal.
14:59 - Lazius, tu n'as pas vu mes cheveux ?
15:01 - Non ! - Oh la vache !
15:03 Je vais t'aider moi un trinqueux !
15:06 Depuis 2011, François-Marie compose
15:14 une pop élégante et libre
15:16 au sein du groupe franco-britannique
15:18 "François and the Atlas Mountains".
15:20 Pour Viva, il nous fredonne sa mélodie du bonheur,
15:23 celle de "Un homme et une femme" de Claude Lelouch.
15:25 Toi et moi, nous marchons dans les rues
15:32 Nos cœurs depuis longtemps, longtemps
15:39 ont le rythme des rues
15:44 "Un homme et une femme" pour moi,
15:46 c'est surtout emblématique d'un vinyle
15:48 qu'on m'a offert quand j'étais à Bristol
15:50 et j'étais très étonné de recevoir ce disque
15:53 comme si c'était un disque culte
15:55 de la part de musiciens de la scène indé,
15:57 underground de Bristol.
15:59 D'où est-ce que cette musique leur avait parlé ?
16:03 Et à ce jour, je n'ai toujours pas vu le film.
16:05 J'ai un gros flash sur ce disque
16:07 pour l'ambiance qui se dégage des chansons.
16:10 Donc c'est plus des chansons que vraiment une bande-son.
16:12 Il y a beaucoup de morceaux avec Pierre Barou qui chantent.
16:15 C'est l'ambiance qui se dégage de ces morceaux
16:17 qui me donne à voir un film intérieur.
16:20 "Entre nos bras, bada bada, cha bada bada,
16:24 nos cœurs y croient, bada bada, cha bada bada."
16:28 Et "Cha bada bada", pour moi,
16:36 c'est un morceau un peu pins.
16:38 C'est un peu le truc qui brille, qu'on remarque,
16:41 mais au final, je crois que ce n'est pas trop
16:43 le sujet du reste de l'album.
16:47 Ce disque, c'est Francis Leigh qui a fait la musique, il me semble.
16:50 Et il y a Pierre Barou qui a écrit et qui chante sur l'album.
16:54 Ça a été un succès phénoménal pour Pierre Barou
16:56 qui était plutôt un auteur de chansons un peu expérimentales.
17:00 C'était un peu un aventurier de la chanson.
17:02 Et je crois que ce film et ce morceau lui ont permis
17:05 de connaître une gloire mondiale.
17:07 Je crois que c'est un des plus grands films
17:09 qui a été réalisé en France.
17:11 Et je crois que c'est un des plus grands films
17:13 qui a été réalisé en France.
17:15 Et ça a permis de connaître une gloire mondiale.
17:18 Alors que je pense que sa musique a d'autres richesses
17:21 sur bien d'autres égards.
17:23 Ah oui, il y a ce battement de cœur aussi qui est incroyable.
17:32 Je crois qu'ils aimaient bien ça à Bristol, côté trip-hop.
17:36 À l'ombre de nous
17:39 restera toujours
17:43 au nom de l'amour
17:47 un goût d'éternité
17:51 Ce morceau est complètement hanté, tout lent.
17:55 On a du mal à comprendre comment avance le rythme.
17:58 Les accords sont très simples, mais en même temps
18:00 ils suivent un agencement très subtil
18:03 à l'image de ce qu'on s'imagine d'une histoire d'amour.
18:06 Quelque chose d'évident, de prenant, de captivant
18:09 et en même temps avec beaucoup de part d'ombre et de mystère à résoudre.
18:13 Ces soleils
18:17 Ils sont si chauds, ils sont si forts
18:22 Je trouve qu'il y a une patine et une manière de construire les morceaux
18:25 qui, on sent que c'est complètement les années 70
18:28 mais on sent que ça vient aussi un peu d'ailleurs.
18:30 Je crois que Pierre Barrault avait une grande sensibilité à la musique du monde en général
18:33 et sa manière de poser le chant était plus empreinte de la musicalité du chant.
18:39 Et notamment sur son basse à Rava, il reprend complètement
18:43 "être heureux c'est plus ou moins ce qu'on cherche"
18:46 Il reprend vraiment un phrasé portugais brésilien
18:49 et il arrive à écrire un texte qui glisse là-dessus.
18:52 Mais quel que soit le sentiment
18:55 qu'elle exprime à les blanches de formes et de rimes
18:59 Blanches de formes et de rimes
19:02 Elle est nègre, bien nègre dans son cœur
19:05 L'amour est plus fort que nous
19:07 J'ai appris à la jouer, j'ai continué à apprendre à la jouer
19:10 parce qu'il y avait une suite d'accords qui pour moi étaient un peu alambiquées
19:13 ne venant pas du jazz ni de la bossa
19:15 et j'ai trouvé que ces accords étaient très beaux
19:17 et que la manière dont ils s'enchaînaient
19:19 on était tout le temps sur un fil de la joie et de la mélancolie
19:23 donc j'aimais bien cette espèce d'équilibre très subtil que ça suivait.
19:27 Avec notre passé pour guide
19:32 On se devait d'être lucide
19:38 Mais notre méfiance est taboue
19:44 Effectivement toute l'espèce de mythologie que ça a amené derrière
19:47 aussi autour de Pierre Barroux, autour de son label
19:49 tout ce que ça lui a permis de développer autour
19:52 le pont qu'il a permis entre la musique française et la musique brésilienne
19:56 tout ça a une espèce de graine dans cette B.O de film
19:59 qui dépasse complètement le film.
20:01 Le dernier album de François & the Atlas Mountains, Banane Bleue, est toujours dans les bacs
20:08 et retrouver sa mélodie du bonheur, Un homme et une femme
20:11 lors de la nuit consacrée à Claude Lelouch sur Classique, le 8 mai prochain.
20:21 A l'occasion de la rétrospective que la Cinémathèque française consacre à Maywest
20:26 Votre Viva est partie à la redécouverte de cette comédienne de légende
20:30 à partir du film Lady Lou de Lowell Sherman, 1933
20:34 en compagnie d'Alexandre Piletic, spécialiste du cinéma américain dit "précode"
20:39 retrouvai avec une actrice d'une extravagante liberté.
20:44 Maywest, il faut savoir qu'elle est née en 1893
20:47 c'est la fille d'une immigrante allemande et d'un immigrant irlandais
20:52 donc à la fin du 19e siècle
20:54 mais elle se fait connaître vraiment en tant que Maywest
20:59 et en tant que jeune femme de l'époque
21:02 et elle est la plus jeune d'être née en 1893
21:06 et elle est la plus jeune d'être née en 1893
21:09 et elle est vraiment en tant que Maywest
21:13 et en tant que personnage très très sulfureux
21:16 en 1926 quand elle a fait une pièce qui s'appelle Sex
21:19 qui a fait vraiment scandale
21:21 et qui l'a conduit jusque dans un pénitencier
21:24 elle a fait de la prison, de redressement pour femme
21:27 qui s'appelait Roosevelt Island
21:29 et quand elle est sortie, elle a été vraiment entourée d'une sorte de halo de scandale
21:36 qui a fait que très vite Hollywood a flairé la bonne affaire
21:41 et lui a proposé un contrat à la Paramount en 1931 ou en 1932
21:47 et très vite elle va enchaîner les films
21:49 elle va faire trois films en deux ans
21:52 et ces trois films vont redresser la Paramount qui était au bord de la Bank Roots
21:56 et donc elle va devenir une des actrices les mieux payées d'Hollywood
22:00 et une des actrices qui a eu le plus de succès dans ces années-là
22:04 - Tu vas te lever de nouveau ? - Je vais
22:08 - J'espère que tu seras seul - Je le serai
22:12 - Assieds-toi
22:30 - Réveille-toi, dévisse-toi
22:32 Tu vas te sentir mieux
22:35 - Assieds-toi, dévisse-toi, dévisse-toi
22:39 Tu vas te sentir mieux
22:42 A l'époque, on est encore dans les années de ce qu'on appelle le précode
22:46 et la silhouette idéale féminine, c'est plutôt des silhouettes très graciles, très fines
22:52 et des femmes plutôt très jeunes
22:55 mais ça arrive à la quarante ans passées
22:57 et puis ça fait vraiment partie de son personnage
23:00 elle s'impose vraiment comme une sorte de femme qui a déjà un certain âge
23:04 ou un âge mûr et qui a un rême de jeunes et faibles
23:09 toujours prêts à tomber sous ses charmes
23:12 donc ça participait vraiment au fait, à son côté, sulfureux
23:15 - Je suppose I'll be seeing you around, Rita
23:18 - Oh yes, yes
23:20 And you, mister ?
23:22 C'est un personnage qui a une sorte de silhouette invraisemblable
23:34 qui est pleine de bijoux en tout genre
23:37 qui a des plumes de rococo, qui a des plumes d'autruche
23:40 qui a une démarche très particulière, très cheloupée
23:44 et qui s'exprime avec des sortes de punchlines
23:48 comme on pourrait dire, des sortes de one-liners
23:51 - Tu as acheté des choses si belles, et tous ces diamants
23:54 - Tu es tellement riche ! - Oui, je n'étais pas toujours riche
23:57 - Non, c'était une époque où je ne savais pas où allait venir mon prochain mari
24:01 Je réalise absolument tous ses costumes
24:03 Tous les films de Mawes, c'est des galeries absolument invraisemblables
24:06 de costumes, de fourrure, de bijoux
24:09 C'était un monde à part entière
24:12 qui était partie aussi intégrante de son personnage
24:14 - Je suis désolé que tu penses plus à tes diamants que à ta sœur
24:17 - Je suis désolé que tu penses plus à ma sœur que à mes diamants
24:21 Peut-être que je n'ai pas de sœur
24:24 - Ah oui, tu en as
24:26 Mais tu les gardes sous un masque
24:29 Tu les trouveras parfois
24:31 - Tu as jamais rencontré un homme qui te faisait plaisir ?
24:33 - Bien sûr, beaucoup de fois
24:59 - Bonne nuit
25:01 - Tu es mon prisonnier
25:16 Et je vais être ton prisonnier pendant longtemps
25:21 - Ah oui ?
25:23 - Oui
25:24 Et tu peux commencer à faire ce détournement maintenant
25:29 Je ne sais plus qui l'a dit, je crois que c'était un critique du New York Times
25:32 dans les années 40
25:34 Il a dit que Mae West est devenue une institution comme Donald Duck
25:38 Parce que c'est comme si à l'époque les gens sentaient que le personnage de Mae West
25:41 avait un côté presque comic book
25:43 Que c'était devenu déjà une sorte d'icône pop quelque part
25:46 Ne manquez pas la rétrospective Mae West du 2 au 10 mai à la Cinémathèque Française
25:52 Et pour en savoir plus sur les actrices pré-code
25:55 et sur la réalisée la première femme de George Cukor d'Alexandre Piletic
25:59 aux éditions Marest
26:00 Quant à votre viva, il vous attend toujours sur les réseaux sociaux de Ciné +
26:04 et à tout moment sur My Channel, anytime
26:08 Lou, Lou !
26:09 Allez, vite, ce lieu est un délire, plein de livres de société
26:12 J'espère qu'ils ont enregistré ce piano
26:14 *Musique*