• il y a 9 mois
Chaque semaine, le tour de l'actualité cinéphile avec des sujets inédits, des entretiens, des analyses de séquences, des archives, des montages et des nouvelles rubriques pour combler les amoureux du cinéma.
Transcription
00:00 [Musique]
00:20 [Bruit de voiture]
00:46 Salut à tous, vous êtes bien sur Ciné + Classique et c'est parti pour votre
00:50 Viva Cinema consacré cette semaine aux cinéastes Jean-Marie Straube et Daniel Huillet.
00:55 Au sommaire également le Rosebud de Friedrich Wilhelm Murnau,
00:59 la mélodie du bonheur de Blondino,
01:02 et une brève rencontre avec Jean-Jacques Annaud, ça rime ? C'est parti !
01:07 [Musique]
01:14 Auteurs d'une cinématographie unique aux frontières de la France, de l'Allemagne et de l'Italie,
01:19 Jean-Marie Straube et Daniel Huillet sont honorés d'une grande rétrospective début mars à la Cinémathèque Française.
01:26 Pour redécouvrir ce cinéma précieux, votre Viva a rencontré le critique Jacques Bontemps,
01:32 ainsi que le sculpteur Jean-Louis Raymond, qui a accompagné les Straube sur plusieurs conférences et expositions.
01:38 Tentative de définition d'un cinéma à part.
01:42 [Musique]
01:47 Straube est venu à Paris au début des années 50, il avait une vingtaine d'années,
01:52 avec l'intention de faire du cinéma, donc il est venu de Lorraine,
01:56 mais il est donc venu à Paris et il a tout de suite rencontré Daniel Huillet,
02:01 et à partir de là ils ont toujours travaillé ensemble jusqu'à la mort de Daniel Huillet.
02:06 Lui a continué seul ensuite jusqu'en 2020, mais ils ont toujours travaillé ensemble.
02:12 Sur les tournages, avec une relative répartition des rôles,
02:17 le son à Daniel Huillet, l'image à Straube, en gros c'était comme ça.
02:22 Il était très rugueux, vous voyez, il y avait un langage avec un accent, un fort accent de l'Est,
02:32 et puis un langage très radical, on pourrait dire.
02:38 Au fond, Straube c'est quelqu'un qui est de la génération des cinéastes de la Nouvelle Vague,
02:43 en plus qui était l'ami de Jacques Rivette, de Jean-Luc Godard, etc.
02:47 Or, il ne fait pas partie de la Nouvelle Vague, parce qu'il a refusé de faire la guerre d'Algérie,
02:53 et il a donc été exilé en Allemagne d'abord, et puis en Italie, et ensuite à Rome.
03:01 [Musique]
03:11 Il est allé voir Robert Bresson, avec l'idée de lui proposer un film sur Jean-Sébastien Bach.
03:17 Bon, Bresson a écarté cette possibilité en ce qui le concerne,
03:22 mais il l'a vivement encouragé à le faire lui-même.
03:25 Donc, en gros il dit, bon c'est peut-être un peu...
03:29 Il dit, du coup on était piégés, il fallait qu'on le fasse.
03:34 [Musique]
03:44 S'agissant du rôle de Bach, ils ont choisi Gustave Léonard.
03:48 Ils l'avaient entendu une fois, dans un enregistrement,
03:51 ils avaient considéré que ce serait lui, leur Bach,
03:54 parce qu'ils jugeaient que c'était le musicien qui était le meilleur
03:59 pour pouvoir jouer cette musique sur des instruments d'époque,
04:02 en l'occurrence clavecin et orgue.
04:05 Et ce qui est évidemment extraordinaire dans ce film,
04:07 c'est qu'on n'avait jamais vu la musique filmée de cette manière-là.
04:12 Toutes ces musiques ont été enregistrées réellement au moment où elles sont tournées.
04:18 [Musique]
04:25 Ils ont trouvé des espaces où les gens dans les tribunes,
04:28 les chanteurs, les chœurs, les musiciens étaient rassemblés,
04:31 très resserrés puisque c'était comme ça que ça se passait dans les églises, bien sûr.
04:36 Et donc là, on est amené à être un petit peu dans les situations
04:40 où Bach produisait son travail.
04:43 C'est ça pour eux.
04:45 Ils veulent être dans une vérité. Ils ne veulent surtout pas faire semblant.
04:50 [Musique]
05:09 Ce qui est très singulier dans leur cas, c'est que c'est une des œuvres,
05:14 on peut dire, les plus importantes du cinéma moderne.
05:18 Et c'est une œuvre qui a été réalisée à partir d'œuvres préexistantes.
05:24 Une musique, celle de Bach par exemple, un opéra,
05:30 Moïsez Aron et du jour au lendemain de Schoenberg,
05:33 qui sont sans doute les deux plus beaux films d'opéra qu'on ait jamais tournés,
05:37 avec une tragédie, Tonte Corneille, Antigone de Sophoque traduit par Hölderlin,
05:43 ou bien avec une prose poétique, celle de Pavés et dans les dialogues avec Leco, etc.
05:51 Ce dont il s'agissait pour eux, c'était de faire partager
05:56 ce qui était pour eux une résonance de l'œuvre en question dans le monde contemporain.
06:01 [extrait de « The Night of the Dead » de Schoenberg]
06:13 Évidemment, ça impliquait aussi un travail avec les acteurs très spécifique,
06:19 c'est-à-dire que leurs acteurs, occasionnels souvent, professionnels parfois tout de même,
06:28 avec eux ils travaillaient au cours de longues séances de préparation,
06:34 de façon à permettre à chacun, d'essayer d'aider chacun à découvrir son rythme propre.
06:40 Ensuite, ils le conciliaient dans des pages de dialogues qui étaient presque devenues des partitions musicales,
06:47 avec les différents moments où la respiration était prise, etc.
06:53 [extrait de « The Night of the Dead » de Schoenberg]
07:15 Bien souvent, dans leurs films, ils mettent le minimum pour qu'on puisse comprendre ce qui se passe,
07:22 si bien que la liaison c'est à nous de la faire, vous voyez, donc c'est plus dur.
07:28 Mais si on regarde bien le film, oui, on comprend, ce n'était pas la peine de dire ça, de dire plus, ça marche.
07:37 Donc cette radicalité-là, elle est prise pour une difficulté,
07:44 mais en fait on peut la prendre aussi comme un salut à notre intelligence.
07:49 [extrait de « The Night of the Dead » de Schoenberg]
08:18 [extrait de « The Night of the Dead » de Schoenberg]
08:27 Il y a l'idée chez les Straub que c'est en retournant souvent à un passé qui est oublié,
08:35 qu'on est le plus moderne ou le plus, même révolutionnaire, disait-il.
08:40 Quand il filme, Straub dit, quand on filme, on filme ce que l'on voit, mais on filme aussi tout ce qui a eu lieu.
08:49 C'est-à-dire qu'en fait, une image, elle est imprégnée de toute la mémoire de ce que l'on montre.
08:56 Même si ça ne se voit pas, c'est présent.
08:59 Et donc ça, c'est une manière de se positionner par rapport au cinéma qui est tout à fait remarquable.
09:07 C'est-à-dire que les choses sont là même si on ne les voit pas.
09:10 [extrait de « The Night of the Dead » de Schoenberg]
09:16 Redécouvrez le cinéma de Jean-Marie Straub et Daniel Huillet à l'occasion de la rétrospective
09:21 qui leur est consacrée à la Cinémathèque française du 29 février au 11 mars.
09:26 Et pour aller plus loin, lisez « Rencontres avec Jean-Marie Straub et Daniel Huillet »
09:30 par Jean-Louis Rémon aux éditions des Beaux-Arts de Paris.
09:34 [extrait de « Rencontres avec Jean-Marie Straub et Daniel Huillet » de Schoenberg]
09:38 Il est des films qui ont marqué à jamais l'histoire du cinéma.
09:42 « Nosferatu » 1922 de Friedrich Wilhelm Murnau est de ceux-là.
09:46 Pourtant, ce film a bien failli disparaître en fumée tel un fantôme.
09:50 Adapté du « Dracula » de Bram Stoker, Murnau n'en a cependant pas les droits.
09:55 Alors, quand la veuve de Stoker l'apprend, elle intente un procès qui ruine la production
09:59 et obtient la destruction des copies du film.
10:02 Le film sera sauvé des flammes par des fans qui garderont secrètement quelques bobines.
10:07 « Nosferatu » reste ainsi bien vivant.
10:09 Selon Jacques Lourcel, tant que le cinéma existera et qu'on projettera des films,
10:13 il est vraisemblable qu'on rêvera sur « Nosferatu ».
10:16 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
10:21 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
10:26 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
10:30 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
10:43 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
10:47 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
10:59 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
11:10 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
11:14 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
11:26 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
11:39 [extrait de « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau]
11:43 Initié par le producteur et décorateur Albin Graau,
11:52 « Nosferatu » est marqué par le saut de la mort
11:55 et du traumatisme de la Première Guerre mondiale.
11:58 Les forces morbides aspirent celles de la vie
12:01 dans un combat entre la nuit et le jour.
12:04 Murnau, malgré les modestes moyens mis à sa disposition,
12:07 révolutionne le genre du cinéma fantastique.
12:10 Classé expressionniste, il continue à jouer avec l'ombre et la lumière,
12:14 mais décide de tourner en décor naturel
12:17 et lance un défi, tourner un film d'horreur
12:20 en captant l'angoisse des vieilles demeures.
12:23 La caméra de Fritz Arno Wagner augmente alors la puissance de l'horreur.
12:27 Murnau utilise aussi beaucoup d'effets spéciaux,
12:30 la stop-motion quand le comte Horlock sort du bateau,
12:33 l'image en négatif quand Hutter arrive en Transylvanie,
12:36 ainsi que la pellicule teintée, le jaune symbolisant le jour,
12:39 le vert la nuit et le rose la course du soleil.
12:43 Max Schreck incarne si bien cette étrangeté
12:46 qu'il restera marqué à vie par ce rôle,
12:48 certains remettant même en cause son humanité.
12:51 Vous en voulez encore ?
12:52 Et bien regardez Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau 1922,
12:56 chef-d'œuvre éternel de l'histoire du cinéma,
12:58 accompagné du Dernier des Hommes 1924,
13:01 du même Murnau,
13:02 et du documentaire Murnau dans l'ombre de Nosferatu
13:05 lors de la soirée consacrée au maître allemand très bientôt
13:08 sur Ciné+ Classique et à tout moment sur My Canal.
13:11 Tiffen Lohsuppon est la voix ensorcelante du duo français Blondino.
13:21 Derrière ce nom inspiré d'un roman suédois
13:23 se cache une chanteuse autodidacte,
13:25 nourrie autant au cinéma inquiet de Joachim Trier
13:28 qu'au béau planante d'Angelo Badalamenti.
13:31 Et pour sa mélodie du bonheur,
13:32 Blondino a choisi Un Cauchemar de David Lynch, Elephant Man.
13:35 J'ai choisi le film Elephant Man de David Lynch.
13:50 La BO est de John Morris.
13:52 J'ai choisi ce film parce que déjà c'est un film que j'aime vraiment beaucoup
13:57 et j'avais été marquée aussi par ce petit thème du film
14:04 qu'on entend directement dans le générique
14:06 et qui immerge d'ailleurs tout de suite le spectateur dans l'ambiance du film.
14:11 Ce qui est intéressant c'est d'ailleurs la progression
14:37 parce que dans le générique on a tout de suite ce petit thème.
14:41 Il y a un orgue de barbarie qui fait en trois temps comme ça,
14:46 qui amène cette valse.
14:47 Et puis on passe à la première image du film sur les yeux.
14:53 On comprend que c'est une photographie bien sûr,
14:56 pas tout de suite mais on comprend assez rapidement.
14:58 Et là on a comme une petite boîte à musique
15:00 qui rejoue en fait la mélodie qu'on vient d'entendre.
15:04 Donc là elle est moins orchestrée.
15:06 Et en fait on passe à une ambiance complètement différente.
15:20 On se retrouve avec des sons expérimentaux,
15:24 une ambiance un peu industrielle,
15:26 avec le barrissement de l'éléphant aussi.
15:30 On est vraiment avec des images en surimpression.
15:32 Donc on est complètement dans une autre ambiance
15:34 que ce qui était annoncé dans le générique finalement.
15:37 Donc ça fait vraiment penser à Airs and Raid.
15:40 On a l'impression que c'est le lien en fait entre les deux.
15:43 Et puis ensuite on part dans un autre film plus classique.
15:48 Ce qui est vraiment intéressant c'est que même lorsque l'on quitte
16:01 la foire, le cirque, David Lynch utilise ce thème-là
16:08 également dans le milieu hospitalier, dans le milieu bourgeois.
16:12 Et d'une certaine façon nous fait comprendre
16:15 qu'il reste toujours objet de foire, monstre de foire finalement.
16:20 Et il nous questionne même finalement sur le fait
16:22 de qui est vraiment le monstre, qui sont vraiment les monstres.
16:27 (Cris)
16:30 Moi il y a une scène que j'aime beaucoup
16:40 et qui m'a vraiment marquée la première fois que j'ai vue.
16:43 C'est la fameuse scène lorsqu'il court dans la station de train.
16:47 Vraiment la musique monte en tension.
16:49 Et là ce qui est beau et bouleversant aussi c'est que du coup
16:52 ça monte en tension lorsqu'il arrive dans les toilettes
16:55 et qu'il crie toute son humanité en fait, c'est dans le silence.
16:59 Donc ça c'est vraiment des scènes que j'ai trouvées très fortes.
17:03 La toute fin, c'est une scène superbe.
17:23 Là pour le coup c'est pas la musique de John Morris,
17:26 c'est David Lynch qui a choisi la daggio pour corde de Samuel Barber.
17:31 Donc j'ai lu que David Lynch, pour créer la scène,
17:34 il s'était inspiré de cette musique.
17:37 Et donc c'est vrai que c'est vraiment très très beau,
17:39 c'est une scène très forte, c'est une scène qui est apaisée.
17:42 C'est vraiment un long plan sur la création qu'il vient de faire,
17:46 cette cathédrale magnifique.
17:48 C'est une scène qui est très forte et qui est sublimée par la musique.
17:52 C'est une scène qui est très forte et qui est sublime.
17:55 C'est une scène qui est très forte et qui est sublime.
17:59 Le deuxième album de Blondino, Un Paradis pour Moi,
18:02 est disponible partout.
18:03 Retrouvez sa mélodie du bonheur, Elephant Man, de David Lynch,
18:06 actuellement sur MyKanal.
18:09 Polar, médiéval tourné en anglais par le français Jean-Jacques Annaud
18:13 et adapté d'un roman italien de Umberto Eco,
18:16 Le Nom de la Rose 1986.
18:19 Une scène qui est très forte, très forte,
18:22 et qui est très forte.
18:24 C'est une scène qui est très forte, très forte,
18:27 et qui est très forte.
18:29 C'est une scène qui est très forte, très forte,
18:32 et qui est très forte.
18:34 Retrouvez sa mélodie du bonheur, Elephant Man,
18:37 adapté d'un roman italien de Umberto Eco,
18:40 Le Nom de la Rose 1986,
18:42 est aujourd'hui un film culte.
18:44 Alors qu'il ressort dans une très belle version restaurée,
18:47 votre viva est revenu sur la genèse de ce drôle de film
18:50 avec le plus international des réalisateurs de l'Hexagone,
18:53 Jean-Jacques Annaud.
18:55 "May serenity and spiritual peace
18:58 "reign once more in our hearts."
19:03 (coup de feu)
19:28 "Now, what if it wasn't that tower that he fell from,
19:31 "but somewhere over there,
19:33 "and then the body rolled all the way down here?"
19:36 "Hm, Edzo?"
19:38 "No devil needed anymore."
19:42 Le Nom de la Rose est un curieux mélange
19:45 d'un film d'enquête policière,
19:47 mais qui se passe dans un monastère du XIVe siècle,
19:50 où des crimes s'enchaînent mystérieusement
19:54 autour de la possession d'un livre en grec.
19:58 Il y a ce mélange qui est fascinant
20:01 d'un véritable débat théologique
20:05 et d'une enquête sur des meurtres.
20:08 "Good people throughout Christendom
20:12 "are directing their gaze at these venerable walls,
20:15 "anxiously awaiting our answer to the vexed question,
20:20 "Did Christ, or did he not,
20:25 "owe the clothes that he wore?"
20:29 Est-ce que le Christ était propriétaire de sa robe,
20:33 ou est-ce qu'il en était le locataire, d'une certaine manière?
20:36 Est-ce qu'il était usufruitier de sa robe?
20:39 Alors, ça peut sembler complètement débile,
20:42 mais c'est amusant, parce que les bénédictins, eux,
20:46 pensaient qu'il fallait accumuler les biens,
20:50 tandis que ce qui a sauvé l'Église, d'ailleurs,
20:53 c'est les franciscains qui, eux, ont décidé de vivre comme des pauvres
20:56 et d'aider les pauvres.
20:58 Donc, la notion de partage ou de confiscation des biens.
21:01 Ça m'amusait, plutôt que de lire une adaptation,
21:09 de parler de palimpsest.
21:11 Le palimpsest, c'est...
21:13 Autrefois, si vous voulez, les livres,
21:15 c'était pas du papier, c'était de la peau du velin,
21:18 c'est-à-dire du pot d'estomac de veau.
21:21 Et ça coûtait très cher.
21:23 Donc, quand un manuscrit ne servait plus,
21:27 on le grattait et on réécrivait quelque chose dessus.
21:30 Et on voyait en transparence, quand même, un peu l'ancien texte.
21:33 Donc, si vous voulez, c'est de ça que je voulais parler,
21:36 en disant que c'est pas le livre,
21:40 que c'est ce qui reste du livre
21:44 et qui est un autre texte, d'une certaine manière.
21:47 Quand on fait un film, il faut respecter les normes cinématographiques.
22:06 Très souvent, des très bons romans font de très mauvais films,
22:09 parce que c'est la littérature qui est belle,
22:11 et c'est pas forcément l'histoire à laquelle on va s'identifier.
22:15 Donc là, effectivement, il y a un gros travail d'une trahison amoureuse.
22:19 [Voix de l'écriture]
22:22 [Voix de l'écriture]
22:49 La drôlerie du roman d'Umberto Eco,
22:51 c'est d'avoir pris un théologien du Moyen-Âge,
22:54 doublé de Sherlock Holmes.
22:56 Et j'étais parti à la recherche, évidemment impossible,
22:59 de quelqu'un d'une soixantaine d'années,
23:01 et je le voulais inconnu, mais c'était idiot.
23:04 Et puis un jour, Sean est venu me voir.
23:07 Je travaillais à Munich, je n'ai pas pu faire le film en France,
23:10 donc je travaillais à Munich.
23:12 Quand il a ouvert la porte et que j'ai vu cette carrure,
23:15 je l'ai trouvé magnifique et charismatique.
23:17 Il s'est assis en face de moi, il a commencé à lire le scénario,
23:21 et c'était magnifique.
23:23 Il le disait tel que je l'entendais
23:26 depuis au moins une année que je travaillais sur le scénario.
23:29 [Voix de l'écriture]
23:45 Quand j'aborde un sujet nouveau, avec des difficultés nouvelles,
23:48 je suis tout excité.
23:50 C'est comme découvrir un nouveau pays, si vous voulez.
23:53 Alors il y a des gens qui vont toujours à la même plage,
23:56 toujours au même hôtel.
23:58 Moi, j'aime changer, j'aime me mettre en difficulté.
24:01 Là, c'était la première fois que je faisais un film de structure policière.
24:04 C'était un immense décor, et ça j'adore.
24:08 Ce que je lis, je le transforme dans ma tête,
24:11 et après j'aime que ce que j'ai vu dans ma tête
24:13 soit à l'écran, à la disposition des spectateurs.
24:16 C'était passionnant à faire, et ça a été pour beaucoup de gens passionnant à voir.
24:20 Ne manquez pas Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud
24:25 dès le 21 février en salle grâce aux Acacia,
24:28 et n'oubliez pas Votre Viva vous accompagne ad infinitum
24:31 sur les réseaux sociaux de Ciné+ mais aussi sur MyCanal.
24:36 Ceci, je vous le promets, n'a pas commis de suicide.
24:40 [Musique]