• il y a 7 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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Transcription
00:00 Je voudrais qu'on parle d'un sujet, parce que là on va parler d'argent.
00:04 Alors on savait que les caisses de l'Etat étaient vides,
00:07 mais là on va racler les fonds de tiroir si j'ose dire.
00:10 Bonsoir Xavier Horan.
00:11 Bonsoir M. Duvideau.
00:12 Vous êtes le délégué général de Mobilianz, la filière automobile.
00:15 On va faire un tour chez les concessionnaires, chez les distributeurs.
00:19 On sait qu'il y a eu deux choses.
00:20 D'abord pour obtenir une voiture électrique, on sait qu'il y a des bonus de l'Etat,
00:24 c'est-à-dire qu'on peut avoir moins 5 000, moins 6 000 euros sur une voiture neuve.
00:28 Et puis il y a eu toute la campagne du leasing social
00:32 qui permettait aux ménages les plus modestes de se fournir en voiture électrique
00:37 avec des leasing tout à fait avantageux.
00:40 Et on apprend maintenant par votre filière Xavier Horan
00:43 que l'Etat ne rembourse pas les distributeurs, les concessionnaires ?
00:47 Oui absolument, vous avez raison.
00:49 C'est une difficulté majeure.
00:51 C'est un risque immédiat pour la trésorerie de très nombreuses entreprises
00:55 que nous avons interrogées.
00:56 On a appelé la quasi-totalité des réseaux de concessionnaires
00:59 et sur un panel très représentatif d'entreprises du secteur,
01:03 ce sont effectivement plus de 300 millions d'euros qui n'ont pas été remboursés.
01:08 Qu'est-ce que sont ces 300 millions d'euros ?
01:11 Ce sont des avances que les distributeurs effectuent
01:14 dans le cadre du bonus automobile et du leasing électrique que vous rappeliez à l'instant,
01:18 qui sont deux dispositifs majeurs pour accompagner l'électrification du parc automobile
01:23 et puis surtout rendre accessible l'automobile électrique auprès d'une grande majorité de Français.
01:30 Ces avances n'ont pas été remboursées
01:32 et donc ça pose un problème de court terme qui est absolument alarmant.
01:37 Et nous avons effectivement attiré l'attention des différents ministres en charge de ce sujet
01:42 pour que cette situation de crise soit dénouée dans les meilleurs délais possibles.
01:47 Mais ça veut dire qu'il y a des distributeurs, des concessionnaires qui risquent de mettre la clé sous la porte ?
01:54 Oui absolument, parce qu'on arrive dans une situation ubuesque
01:58 où ces entrepreneurs qui assument en fait les responsabilités à la place de l'État en avançant ses sommes,
02:03 qui sont encore une fois considérables,
02:06 et bien dans la mesure où ils ne bénéficient pas des remboursements en temps et en heure
02:09 par la ASP, l'agence de paiement de l'État,
02:12 ils empruntent dans un certain nombre de cas
02:14 pour faire face à cette situation qu'on ne devrait pas connaître.
02:18 Expliquez-moi une chose, pourquoi est-ce qu'il y a eu des avances ?
02:20 Pourquoi est-ce qu'on n'a pas d'abord pris l'argent de l'État
02:24 pour ensuite...
02:26 Pourquoi est-ce que les distributeurs ont avancé sur leur propre fond ?
02:29 Le deal de départ c'était comme ça ?
02:31 Non, les concessionnaires ont la possibilité d'avancer ou de ne pas avancer.
02:36 Un particulier peut déposer son dossier seul auprès des services de l'État.
02:40 Mais vous savez qu'aujourd'hui, acquérir un véhicule électrique ou un hybride ou un diesel,
02:46 c'est extrêmement compliqué, le marché est confus,
02:48 donc les clients ont besoin d'un accompagnement professionnel tout simplement,
02:53 y compris dans le montage d'un dossier qui n'est pas évident à faire.
02:56 Oui, s'ils veulent vendre des voitures, ils ne peuvent pas dire aux clients
02:58 "attendez, on va voir si l'État paye d'abord pour avoir votre bonus".
03:01 Exactement, donc dans les faits,
03:05 c'est par les réseaux de distribution que ces dossiers de leasing électrique ou de bonus
03:10 sont effectués.
03:11 Il y a des distributeurs qui refusent maintenant de livrer les voitures aux clients ?
03:15 C'est à craindre, en effet.
03:16 On a une réunion technique avec la SP et les services de l'État demain matin,
03:19 et si les réponses techniques, budgétaires et politiques ne sont pas satisfaisantes,
03:26 la profession avisera et prendra une position quant à la manière dont on devra gérer
03:33 à l'avenir des dispositifs bonus et leasing électriques,
03:37 dont Bruno Le Maire a annoncé pourtant le maintien il y a 15 jours
03:41 dans le cadre de la signature du contrat de filière automobile.
03:43 Merci beaucoup Xavier Horan d'avoir été sur Europe 1.
03:45 Je rappelle que vous êtes le délégué général de Mobilianz, la filière automobile.
03:49 Merci monsieur Le Maire.
03:50 Vous avez une voiture électrique, vous Jean-Yves Le Borgne ?
03:52 A la vérité, non.
03:54 Mais je circule peu en voiture.
03:56 Est-ce que ce genre de nouvelles qu'on apprend,
03:59 avec des concessionnaires qui sont à la gorge,
04:01 vous donne envie d'acheter une voiture électrique ?
04:03 Certainement pas.
04:04 C'est à mon avis quelque chose qui n'est pas très porteur sur le plan de l'image.
04:09 Mais disons-le, ce phénomène de l'absence de l'État
04:14 ou de la tardivité de ses paiements,
04:17 c'est vieux comme le monde cette histoire-là.
04:19 Il y a quelques mois, on en parlait à propos des agriculteurs.
04:23 L'État paye toujours, mais paie rarement à l'heure.
04:27 Et ça pose un grand problème dans un certain nombre
04:30 d'interventions de professionnels privés.
04:32 Mais l'État paye toujours ?
04:33 L'État paye.
04:34 Donc il paiera les concessionnaires ?
04:36 À mon avis, il paiera.
04:37 Parce que là, ils sont inquiets.
04:38 Il y en a qui se disent "Il y en a, je crois qu'il a plus d'un million d'euros dehors".
04:41 Bien sûr, mais le problème des activités privées,
04:44 ce n'est pas seulement la certitude d'être payé,
04:47 mais c'est d'être payé suffisamment à l'heure
04:50 pour pouvoir faire face à toutes les obligations qu'on a.
04:52 Et c'est la raison pour laquelle de temps en temps,
04:55 de bons professionnels trouvent que la partie publique,
04:59 même si elle est solvable, n'est peut-être pas le meilleur client.
05:03 Lou Fritelle ?
05:04 C'est malheureux pour les concessionnaires.
05:07 Ce qui me vient surtout à l'esprit,
05:09 c'est que l'État doit encore sortir,
05:12 vous me disiez, hors antenne, 320 millions.
05:16 Donc ça va augmenter.
05:18 Alors qu'il y a deux mois, Bruno Le Maire venait sur le plateau TF1
05:22 pour expliquer que les comptes publics allaient mal,
05:25 qu'il fallait absolument trouver 10 milliards d'euros,
05:27 qu'on a à nouveau dû sortir, notamment pour les EHPAD,
05:30 pour l'urgence EHPAD.
05:31 Je crois que c'était de l'ordre de 2 ou 300 millions d'euros.
05:33 Et on accumule la dette.
05:36 C'est une question qui monte.
05:38 Et on paie pour l'instant les intérêts de la dette,
05:40 au lieu de faire des investissements.
05:42 Et on récupère tout de suite la TVA sur les voitures qu'on vend.
05:45 Totalement, mais surtout, on se posait la question avec plusieurs confrères,
05:48 est-ce que la question budgétaire va intervenir,
05:51 va percuter la campagne européenne ?
05:54 Certains groupes à l'Assemblée nationale
05:57 déjà menacent de déposer une motion de censure à l'Assemblée,
06:01 en cas de non-dépôt de projet de loi rectificatif.
06:05 Donc, peut-être que ça n'arrivera qu'après les européennes,
06:09 mais la question budgétaire devient de plus en plus prenante,
06:12 et la situation financière de la France est intenable.
06:15 La question va aussi être intéressante aux européennes,
06:18 par exemple à la présidentielle, dans la mesure où,
06:19 par exemple le Rassemblement national,
06:21 qui fait des propositions quand même assez généreuses,
06:24 disant qu'il se rattrapera sur les aides qui n'iront pas aux immigrés.
06:29 Aujourd'hui, on commence à nous dire un peu
06:31 que tout le programme ne pourra pas être mis en place.
06:34 Oui, parce que les vases communicants ne fonctionnent pas.
06:38 Lou Frittell, Jean-Yves Le Born, vous restez avec nous.
06:42 Dans un instant, nous accueillerons Anne Lauvergeon,
06:44 qui signe la promesse chez Grasset.
06:46 Je vous signale que, historiquement,
06:48 votre ami Stéphane Berne vous attend du lundi au vendredi
06:51 de 15h à 16h sur Europe 1.
06:53 Des récits d'événements, de lieux, de personnages
06:55 qui ont façonné l'histoire.
06:57 Et demain, mercredi, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance,
07:03 Stéphane Berne retrace l'histoire de Charles Aznavour,
07:06 le chanteur en haut de l'affiche.
07:09 A tout de suite pour le rappel des titres de l'actualité.
07:11 [Musique]

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