• il y a 6 mois
Si les images du débarquement du 6 juin 1944 restent ancrées dans la mémoire collective, les doctrines de l'amphibie ont considérablement évolué depuis.
Ces manoeuvres donnent aux armées françaises, la capacité à entrer en premier par la mer sur un théâtre d'opérations. Elles sont intrinsèquement interarmées et nécessitent une planification intégrée d'unités de l'armée de Terre avec les moyens maritimes.
Ces 20 dernières années, l'emploi de cette force a été fréquente et très diverse.
Le Journal de la Défense vous invite à partir à la rencontre des unités qui font ou interviennent au cours des opérations amphibies.

Immersion au sein des forces armées.
Au travers d'images réalisées au plus près des entraînements comme en opérations, Le Journal de la Défense pose chaque mois un autre regard sur l'actualité des armées pour mieux appréhender et comprendre l'univers de la Défense.

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Transcription
00:00Un porte-hélicoptère, des véhicules blindés et des barges de débarquement rapides capables
00:20de plager sur toutes les côtes de la planète.
00:22Nous sommes au cœur d'un exercice amphibie international au large de la Norvège.
00:29En 2022, Cold Response est placé sous l'égide de l'OTAN.
00:34L'opération rassemble quelques 30 000 militaires de 27 nations.
00:38Objectif, renforcer les capacités des armées alliées et partenaires à opérer ensemble.
00:45Si les images du débarquement du 6 juin 1944 restent ancrées dans la mémoire collective,
00:52les doctrines de l'amphibie ont considérablement évolué depuis.
00:56Elles ne cessent d'ailleurs jamais de se réinventer.
00:58Ces 20 dernières années, l'emploi de cette force a été fréquente et très diverse.
01:06Avec plus de 20% de la population mondiale qui vit à moins de 30 km de la mer et un
01:12besoin de mobilité permanent, ce type d'intervention reste d'actualité.
01:17Le journal de la Défense vous invite à partir à la rencontre des spécialistes des opérations amphibies.
01:35Nous sommes sur la base navale de Toulon où siège l'état-major en charge des opérations
01:40maritimes. Baptisé dans le cadre de l'OTAN FR Strike Force, pour French Strike Force,
01:46c'est lui qui gère notamment les interventions amphibies,
01:49un domaine dans lequel la France se positionne comme un leader européen.
01:53Une force amphibie, c'est une force interarmée qui va être capable de produire des effets
01:58tactiques sur la frange littorale. C'est une force qui se déplace de plus de 600 km par jour,
02:03si nécessaire, et c'est une force qui peut agir dans la profondeur, à un ordre de grandeur.
02:07C'est une centaine de nautiques à l'intérieur des terres, c'est-à-dire un peu moins de 200 km.
02:11Pour les opérations d'ampleur, la France dispose de trois porte-hélicoptères amphibies,
02:19les Mistral, Tonnerre et Dixmude. Ces bâtiments de 200 mètres de long pèsent plus de 20 000 tonnes.
02:27Ils sont servis par 200 membres d'équipage, chaque PHA a la capacité d'accueillir jusqu'à
02:33450 militaires et personnels de santé, mais aussi jusqu'à 16 hélicoptères.
02:39Une centaine de véhicules, dont des blindés, peuvent embarquer à bord des deux étages du
02:45hangar. Élément essentiel, le radier de 880 mètres carrés permet d'immerger quatre bateaux
02:52de transport qui peuvent tout à la fois débarquer personnel et véhicule.
02:56Tout au long de sa phase de conception et de conduite, cette manœuvre amphibie est
03:02interarmée. Dès la phase de planification, où la conception de l'idée de manœuvre se fait
03:06à la fois par les marins et par les terriens au sein d'un état-major combiné, la phase de
03:11préparation de la zone d'opération amphibie se fait également de manière coordonnée entre
03:16marins et terriens pour créer les conditions favorables à un débarquement en termes de
03:21rapports de force, en termes de destruction des menaces ennemies et puis ensuite la conduite se
03:26fait naturellement avec des moyens de l'armée de terre et de la marine, moyens de l'armée de terre
03:30qui sont mis en oeuvre depuis les porte-hélicoptères amphibies par des détachements de la marine,
03:35des détachements de l'armée de terre. Et cette manœuvre amphibie interarmée, nous savons la
03:40faire à la fois en national avec nos moyens propres et en coalition avec nos alliés et nos partenaires.
03:45Les opérations amphibies peuvent prendre des formes variées. En 2006, c'est l'évacuation
03:52depuis Beyrouth de plus de 14 000 personnes, dont 11 000 ressortissent en français. Cinq années plus
03:58tard, avec l'opération Armattan en Libye, ce sont cette fois les hélicoptères de l'aviation
04:04légère de l'armée de terre qui effectue des raids depuis le Mistral. Plus récemment, en 2017,
04:12c'est le cyclone Irma qui frappe les Antilles et c'est un groupe amphibie qui permet de passer
04:17là où les autres ne passent plus et d'apporter à des territoires isolés, à des populations isolées
04:21les premiers secours. Récemment, en 2020, c'est un groupe amphibie qui est déployé dans le port
04:29de Beyrouth après l'explosion qui a fait des dégâts considérables dans ce port pour contribuer
04:33à la réouverture du port de Beyrouth qui est un véritable poumon économique pour le Liban.
04:39Donc ce panel de missions au cours de cette dernière décennie illustre bien la diversité
04:43des missions qui peuvent être confiées à un groupe amphibie et les capacités qu'il peut
04:49produire et mettre en oeuvre. L'histoire des opérations amphibies est aussi ancienne que
04:54les premières guerres navales, mais un tournant se produit en 1915 à l'occasion de la bataille des
05:00Dardanelles. Les troupes franco-britanniques tentent de s'emparer du détroit du Bosphore face
05:06aux Turcs. Les moyens de débarquement sont rudimentaires. Ils n'ont quasiment pas changé
05:11depuis le XIXe siècle. Ce sont de simples chaloupes qui transportent les combattants,
05:16terriblement exposés aux feux ennemis. 6 juin 1944, l'assaut Overlord bénéficie de l'expertise
05:24américaine acquise dans le Pacifique à l'entre-deux-guerres. 4 000 chalants conduisent
05:29directement sur la plage plus de 132 000 soldats alliés. Le débarquement de Normandie est un
05:36tournant opérationnel de la Seconde Guerre mondiale. Deux mois plus tard, pour le débarquement en
05:42Provence du 15 août, les forces françaises sont cette fois bien plus conséquentes avec
05:47notamment l'armée B, commandée par le général Delattre de Tassigny. Au total, les troupes
05:52françaises constituent le contingent le plus important, avec ses 250 000 soldats sur les
05:58350 000 engagés pour cette opération baptisée Dragoon. Cet épisode marquant de notre histoire
06:04nationale signe la naissance d'une capacité opérationnelle française toujours aussi importante
06:09aujourd'hui. La liberté vient de la mer en 44 et donc il y a une prise de conscience des capacités
06:15de l'amphibie, ne pas oublier qu'on a encore un empire colonial et maintenant des territoires
06:18outre-mer ou des responsabilités internationales. Et donc il y a eu un développement des forces
06:23amphibies françaises sur le modèle américain, qui est le modèle international, à partir de 1945.
06:29Alors la véritable conception des forces amphibies françaises contemporaines, c'est l'Indochine,
06:35à partir de 1947-46, où durant ce conflit vont se développer sur le modèle américain une nouvelle
06:41fois, les concepts d'emploi de l'amphibie, c'est-à-dire qu'on apprend à prendre une plage
06:46d'assaut et combiner des moyens qui sont terrestres, maritimes, aériens, pour faire des opérations de
06:53la mer vers la terre. Alors après l'Indochine, pour en ce qui concerne la France, la seule grande
06:59opération amphibie de vive force, c'est-à-dire où on débarque sur un littoral hostile, pour le
07:04prendre d'assaut, c'est l'affaire de Suez en 1956. Cette année-là, le président égyptien Nasser décide
07:11de nationaliser le canal de Suez. La France et l'Angleterre forment une coalition et organisent
07:16une intervention militaire. L'opération Mousquetaire consiste notamment en un débarquement de troupes.
07:22La victoire armée est actée et l'intérêt pour le mode opératoire amphibie est à nouveau confirmé.
07:28L'influence des blocs soviétiques et américains débouche néanmoins sur un accord politique
07:33favorable à l'Egypte. De nos jours encore, l'OTAN multiplie les exercices amphibies dans une zone
07:38en particulier, c'est-à-dire l'Atlantique Nord, près des côtes norvégiennes. C'est un héritage de
07:43la guerre froide où à l'époque US Marines et Royal Marines britanniques s'entraînaient à débarquer
07:48en Norvège pour contre-attaquer une offensive soviétique contre ce pays membre de l'OTAN.
07:53Évidemment, dans le contexte actuel, on voit à quel point cet héritage mérite d'être réactivé.
08:05Au retour à Toulon, cette fois, nous allons à la rencontre de la flottille amphibie. L'exercice du
08:11jour est particulier, il s'agit de travailler avec des commandos d'élite de la marine et
08:16d'exploiter leur savoir-faire en termes de discrétion et de rapidité d'intervention.
08:28Héritière des premières composantes amphibies de la guerre d'Indochine,
08:31la Flofib a fêté ses 30 ans en 2023. Essentielle aux opérations de projection de force des armées
08:39françaises, c'est elle qui assure avec ses 112 marins l'interface mer-terre depuis les
08:45porte-hélicoptères amphibie. Alors la flottille amphibie, c'est quatre engins de débarquement
08:52amphibie rapide, huit engins de débarquement amphibie standard et pour encore quelques temps,
08:58six chalons de transport matériel qui sont destinés à nous aider à accompagner la
09:03montée en puissance des EDAS, engins de débarquement amphibie standard, qui arrivent dans notre unité.
09:10Les capacités de l'engin de débarquement amphibie rapide sont multiples. C'est un engin
09:17qui est unique en son genre, puisque là, comme on peut le voir actuellement, c'est un engin qui est
09:22capable de changer de forme. C'est à la fois un catamaran, donc un navire qui est capable d'aller
09:27à des vitesses très hautes, et un chalon, donc un engin qui est capable d'aller au plus proche de
09:33la côte, aller même sur la plage. L'EDAR permet d'aller plus vite, plus loin et plus longtemps
09:39que les autres engins amphibie, mais c'est aussi une capacité d'emport doublée. Long de 30 mètres
09:47et doté de quatre moteurs de plus de 1600 chevaux, l'EDAR est propulsé par quatre hydrojets qui lui
09:53permettent d'atteindre une vitesse de pointe de 25 à 30 nœuds à vide et de 20 nœuds à pleine charge.
09:5980 tonnes de matériel peuvent être transportées à son bord, soit trois griffons, les véhicules
10:05blindés du programme Scorpion, de l'armée de terre ou encore un char de combat Leclerc. Un peu
10:10plus de 200 militaires peuvent embarquer sur l'EDAR et être déposés directement sur les plages.
10:15On est capable d'aller venir chercher un éloignement, une élongation de 200 000 nautiques,
10:22un peu plus de 400 kilomètres par rapport à un abri, donc soit par rapport au porte-hélicoptère
10:25amphibie qui nous accueille, mais aussi par rapport à un port, par rapport à la côte. Et ça,
10:30grâce à quoi ? Grâce à des installations de vie qu'on a à bord. En plus d'avoir des capacités
10:34supplémentaires, notamment en emport de gasoil, on est aussi capable de vivre à bord de l'engin.
10:39On a à l'intérieur un petit poste avec dedans une sorte de chambre à coucher, un poste de repos pour
10:44pouvoir également se reposer, mais aussi s'alimenter. Et donc c'est grâce à ces apports-là,
10:50ces capacités, qu'on est capable d'aller plus loin. L'EDAR peut aussi être exploité de
10:55manière agile et furtive. C'est le cas pour cet exercice, baptisé « tavel base », qui va se
11:02dérouler de jour puis de nuit. L'objectif est de préparer une action maritime en zone de haute
11:08intensité. À bord de semi-rigides, c'est une trentaine de recrues des commandos de la
11:14Marine nationale, qui embarquent sur l'EDAR. Encadrés par des chefs de groupe de la prestigieuse
11:27unité Uber, les commandos en formation vont travailler pour la première fois en conditions
11:33réelles à bord de l'embarcation rapide. L'EDAR, armé par la flottille amphibie,
11:38va nous déposer en mer à un point qui l'aura déterminé en avance. Et à l'issue,
11:44nos embarcations iront reconnaître une plage avec la mise à l'eau de palmeurs,
11:48qui iront reconnaître la plage afin que les futuras puissent débarquer en sécurité.
11:53Chaque membre d'équipage est à son poste. La simulation doit être la plus réaliste possible
12:03au moment de libérer en pleine mer les commandos.
12:33Pour le moment, c'est une phase de débarquement qu'il faut répéter minutieusement.
12:37C'est à l'équipe de reconnaissance de plage de l'EDAR d'entrer en action. Elle est composée
12:47notamment de quatre plongeurs. Les ERP sont déployés en amont pour sécuriser la navigation
12:53des embarcations amphibies. Donc là, notre mission, c'est de venir en amont de la manœuvre
13:00pour effectuer une reconnaissance de la plage. On vérifie la bathymétrie, ainsi que la sortie de
13:05plage terrestre. Et donc, à nos ordres, on envoie un surpli-porte à l'EDAR, c'est-à-dire à tous
13:13les paramètres qu'ils ont besoin pour venir plager. Et à ce moment-là, l'EDAR se présente,
13:18ou un autre engin de la bataillerie, et il vient, il pose la porte. Et ensuite,
13:24on fait les mouvements d'embarquement, débarquement de véhicules ou personnels.
13:27Les entraînements de ce type sont réguliers, et le bâtiment a été pensé et conçu pour cela.
13:34Pourtant, compte tenu des fonds marins, le plageage est toujours un moment délicat.
13:40Vous avez la représentation pour votre deuxième plageage. Vous avez encore de la marge,
13:46vous pouvez avancer encore un peu plus sur la plage pour poser les portes.
13:51Mission réussie de jour, il faudra la renouveler de nuit.
13:58Un exercice comme ça, ça reste quand même un exercice qui est compliqué,
14:04compliqué à monter, parce qu'on a une interaction avec des commandos,
14:08on a une interaction avec des gens qui n'ont pas forcément cette visibilité,
14:11cette vision de l'EDAR. Et après, plager dans un endroit comme ça, à fond de falaise,
14:16avec des roches à droite et à gauche, on ne peut pas classifier ça comme un exercice facile,
14:22surtout de nuit, et pour après, pour la partie vision nocturne, en infrarouge.
14:27Après le bon déroulé du débarquement, c'est au tour des moyens de défense de l'EDAR d'être testés.
14:33Nous retrouvons les commandos marines qui jouent depuis leurs embarcations le rôle d'assaillants.
14:45Notre navire va se faire attaquer, d'abord approché par une embarcation inconnue,
14:49on va chercher à savoir ce qu'elle veut faire autour de nous,
14:52pourquoi elle navigue autour de nous, et puis après, on va lui expliquer le cas de nos opérations.
14:56Dans le cadre de l'exercice, cette embarcation ne va pas répondre à nos sollicitations,
15:01on va devoir réagir à ces sollicitations, jusqu'à employer la force pour la faire arrêter.
15:06Les brigadiers du bord sont à leur poste de combat,
15:10les deux mitrailleuses 12-7 du bâtiment sont prêtes à en découdre.
15:14C'est un exercice qui s'est bien passé, je suis satisfait de voir aussi que les brigadiers,
15:28les équipes sont toujours aussi bien entraînés et réagissent rapidement.
15:32On a de bonnes réactions de la part des brigadiers.
15:39Pilotes, manœuvriers ou encore mécano-électriciens,
15:43ce sont de nombreux savoir-faire qui participent à la bonne exploitation de la Flowfib.
15:48Issus des différentes filières de la marine,
15:50chaque membre d'équipage a reçu plusieurs semaines de formation pour rejoindre l'unité.
15:55En moyenne, les équipiers de la flottille passent près de 180 jours par an à bord des porte-hélicoptères Amphibie.
16:03Ces marins en kaki mènent leurs opérations en étroite coopération
16:07avec les unités d'assaut de la marine et de l'armée de terre.
16:11Les marins qui servent à la flottille Amphibie sont des marins polyvalents,
16:15sont des marins audacieux, parce qu'on n'apprend pas dans les écoles de la marine à venir butcher.
16:21Il n'y a qu'à la flottille Amphibie qu'on apprend ça.
16:23Et puis, ce sont des marins un peu à part et on cultive cette différence pour avoir le coup d'avance.
16:31Le coup d'avance, c'est aussi le maître mot du domaine Amphibie
16:35qui donne aux armées françaises la capacité à entrer en premier par la mer sur un théâtre d'opération.
16:42Ces manœuvres sont intrinsèquement interarmées
16:45et nécessitent une planification intégrée d'unités de l'armée de terre avec les moyens maritimes,
16:51pour notamment gérer à la perfection la phase de changement de milieu et de commandement.
16:57Car une fois le débarquement commencé, c'est l'armée de terre qui assure la coordination des opérations.
17:04Dans d'autres pays du monde, les unités Amphibie sont des unités de la marine.
17:08En France, le choix a été fait de dédier des unités de l'armée de terre à l'action Amphibie avec la Marine nationale.
17:15Deux brigades de l'armée de terre sont à vocation Amphibie.
17:18La 6ème brigade légère blindée dont le poste de commandement est à Nîmes
17:21et puis la 9ème brigade d'infanterie de marine.
17:23Le tout étant appuyé par les hélicoptères de la 4ème brigade d'aérocombat, la BAC.
17:30Le tout étant bien sûr destiné aussi à remplir d'autres missions.
17:34C'est-à-dire que la 9ème BIMA s'entraîne aussi et surtout pour des missions d'engagement
17:40sur des théâtres très variés dont des théâtres de haute intensité.
17:44Et afin d'être le plus performant possible en opération Amphibie,
17:48les terriens s'exercent régulièrement à des modules maritimes.
17:52Maîtrise de l'élément, parcours avec obstacle, nage avec palme
17:57ou encore pilotage de bateaux semi-rigides, la panoplie est complète.
18:05Nous sommes de retour sur la terre ferme avec des militaires du 2ème régiment étranger d'infanterie
18:10qui composent quant à eux l'un des deux groupements d'aide à l'engagement Amphibie de l'armée de terre.
18:16Créés en 2015, ils interviennent en premier et de manière autonome
18:21pour apporter un appui tactique aux autres unités débarquées.
18:34Sur le camp des Garigues, à proximité de Nîmes, ce sont de nouvelles recrues du GAEA qui sont en formation.
18:41L'exercice s'effectue à balles réelles.
18:46Des soldats qui sont recrutés parmi les meilleurs dans le régiment,
18:50donc ils sont sélectionnés pour leur aptitude physique, pour leur résistance,
18:55pour leur capacité à s'approprier des moyens technologiques assez poussés,
18:59à prendre des décisions en étant isolés, à tenir aussi dans la durée.
19:03Et c'est la mise en commun de l'ensemble de ces spécialités,
19:07artillerie pour guider des avions, pour guider des appuis,
19:10santé, transmission, combats d'infanterie, combats en zone urbaine,
19:15déminage, fouilles spécialisées.
19:20Le groupement d'aide à l'engagement Amphibie est une unité composée de 150 militaires.
19:26Ici, ils sont issus de différentes spécialités de la 6e brigade légère blindée.
19:33Son objectif ? Reconnaître et renseigner le terrain en amont du débarquement du reste des troupes.
19:40On peut assimiler certains modes d'action mis en œuvre par le GEA comme des actions commando.
19:45Par exemple se laisser dépasser pour arrêter les combats,
19:48se laisser dépasser pour le débarquement,
19:50se laisser dépasser pour les réformes,
19:52se laisser dépasser pour les réformes,
19:54se laisser dépasser pour le débarquement,
19:56se laisser dépasser pour les réformes.
19:58On peut assimiler certains modes d'action mis en œuvre par le GEA comme des actions commando.
20:02Par exemple se laisser dépasser pour aller détruire des objectifs à haute valeur ajoutée,
20:07que ce soit un PC, un poste de commandement,
20:10que ce soit un nœud logistique important
20:14ou des objectifs de ce type, une batterie solaire,
20:17par exemple pour pouvoir conquérir la supériorité aérienne.
20:21L'ensemble de ces missions oblige parfois à un contact direct avec l'ennemi.
20:26à l'aide de scénarios improvisés.
20:36Durant la formation, l'accent est porté sur le niveau de tir et de combat.
20:42Comme ils vont travailler dans des petits groupes,
20:44on ne peut pas se permettre d'avoir quelqu'un qui,
20:47parce qu'il n'est pas combattant initialement,
20:49ne peut pas utiliser son arme,
20:51et du coup on demande d'avoir un niveau homogène au sein du groupe,
20:54quelle que soit la spécialité, et du coup être un combattant avant tout.
20:58On demande beaucoup d'autonomie à l'équipier,
21:02qui va travailler à un niveau bien au-dessus de celui qu'on lui donnerait
21:05dans une compagnie de combat, je parle pour l'infanterie.
21:08Les chefs de section, on travaille directement sous les ordres du chef de corps,
21:12donc ça nous demande forcément une rigueur et une implication totale.
21:18L'amphibie, c'est aussi l'emploi de blindés légers.
21:21En pleine campagne, à quelques kilomètres de la Rochelle,
21:24des véhicules du 1er Régiment d'Infanterie de Marine jouent au chat et à la souris.
21:30Basé à Angoulême, le 1er RIMA est qualifié pour toutes les missions de combat blindé
21:35ou de renseignement en amphibie.
21:37Il se dirige vers l'ouest, pour moi, à rupture de contact, direction Foxhut 5.
21:44Après un débarquement fictif pour travailler le milieu côtier,
21:47l'exercice se poursuit dans les terres.
21:52Deux groupes de plusieurs engins interprètent successivement
21:55les rôles d'assaillants et de défenseurs.
21:58La discrétion est de mise, il faut voir sans être vu.
22:04Il faut essayer de casser les formes, donc forcément, on peut voir le véhicule,
22:07il a des formes qui sont très carrées, très angulaires.
22:10On essaye donc du coup de camoufler comme ça.
22:13On essaye de prendre aussi forcément des feuillages, arbres, etc.,
22:17qui viennent donc vraiment de la zone où on se camoufle.
22:21Forcément, si on se camoufle avec des fougères alors qu'on est dans une forêt
22:24où il n'y a pas du tout de fougères, ça va dénoter, ça va pas faire propre.
22:27Et globalement, on va dire que c'est ça les grandes lignes, c'est casser les formes
22:30et prendre du local, prendre des couleurs.
22:32Le but, c'est vraiment de se fondre dans l'environnement.
22:34Et une fois qu'on est installé sur place, c'est rester immobile
22:37et faire le moins de bruit possible.
22:39Observateurs aux aguets, les lunettes de dernière génération
22:42aident au repérage des positions adverses.
22:46Pour être le plus efficient possible,
22:48des spécialistes du 11e régiment d'artillerie de marine
22:51se sont greffés au dispositif.
22:54Alors on a besoin de matériel qui va nous permettre d'extraire les coordonnées.
22:58Donc ici, par exemple, j'ai une jumelle JMLR
23:01et elle va être couplée avec un GPS dagger
23:04qui va me permettre d'extraire des coordonnées relativement précises
23:07pour les transmettre à l'arrière.
23:11Fin d'exercice pour les blindés,
23:13l'entraînement n'est pas terminé pour autant.
23:16Nous allons réaliser une infiltration en véhicule, puis pédestre
23:20pour la dernière partie de l'infiltration,
23:22pour être le plus discret possible.
23:24Puis à partir d'une cache qu'on aura localisée,
23:28on va pouvoir récupérer du matériel
23:30pour faire un franchissement en Tibi.
23:32Donc ici, le moyen utilisé sera des kayaks.
23:35Donc on va s'infiltrer par la mer
23:37afin d'essayer de prendre du renseignement
23:39sur une position ennemie qui aurait été localisée
23:41dans la zone industrielle de la Rochelle.
23:476 heures du matin, dans une brume omniprésente,
23:50l'unité passe en mode furtif.
23:55Les treillis ont fait place aux combinaisons néoprènes.
24:12Malgré les nuits courtes,
24:14passées parfois à bord des véhicules blindés,
24:16une partie des troupes s'apprête à pagailler
24:19pour près de deux heures.
24:21L'idée du Général-Commandant de l'Imbima,
24:23c'est de faire de l'amphibie agile.
24:25On pense amphibie, on voit tout de suite Overlord,
24:28des gros bâtiments de débarquement,
24:30des PHA de la Marine nationale.
24:32Mais l'amphibie, c'est aussi être capable
24:34d'affronter le milieu maritime,
24:36de connaître un peu le fonctionnement des marées,
24:39des vents, de la météo, de l'orientation en mer.
24:42Et toutes ces choses-là, ça s'apprend pas dans une salle.
24:45Donc c'est bon de le faire aussi sur le terrain,
24:48avec les moyens les plus légers qu'on ait,
24:50c'est-à-dire des kayaks.
24:52En amphibie, s'adapter à l'environnement
24:54constitue un savoir-faire
24:56qu'il faut développer en permanence.
25:00Le milieu littoral, c'est quand même
25:02un milieu assez particulier,
25:04qui est souvent assez découvert,
25:06qui peut être marécageux,
25:09le changement de milieu peut être compliqué
25:11parce qu'on a aussi des falaises.
25:13On apprend aussi à survivre dans ce milieu maritime
25:16puisqu'on peut être amené à durer plusieurs jours.
25:19Donc on a des gens qui sont spécialisés
25:21dans le domaine de la survie
25:23et qui vont être capables de nous apprendre
25:25à se nourrir, notamment,
25:27avec ce qu'on trouve sur le terrain.
25:31Les composants de l'amphibie sont nombreux.
25:34Chaque opération est orchestrée
25:36par un état-major qui se renouvelle
25:38et s'inspire des doctrines les plus récentes.
25:41Avec ses quelques 20 000 kilomètres de côte
25:43autour de l'Hexagone
25:45et des départements et territoires d'outre-mer,
25:47la France possède un savoir-faire
25:49reconnu en la matière
25:51qui lui confère un rôle important
25:53au sein de l'OTAN.
25:55Dans le contexte géopolitique actuel
25:57et avec les risques accrus
25:59de catastrophes naturelles,
26:01les forces amphibies demeurent
26:03où on ne peut plus d'actualité.
26:06Sous-titrage Société Radio-Canada

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