• il y a 8 mois
Mettre la data au service de la biodiversité, c’est ce que propose Catherine de Roincé, présidente de la start-up TerrOïko. Ses solutions numériques de traitement, d'analyse et de modélisation de données permettent, entre autres, de lutter contre les collisions entre les trains et les animaux sauvages. Un enjeu de préservation des continuités écologiques, mais aussi un sujet économique, ces collisions étant sources de retards et de dégâts matériels pour les compagnies ferroviaires.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:06 Smart Ideas avec Catherine Derouin-C, la présidente de Terre OECO.
00:09 Bonjour, bienvenue.
00:10 Bonjour.
00:11 Vous l'avez créé en 2012 avec Sylvain Moulerat.
00:13 Et avec quelle idée ? Dites-moi tout.
00:15 Alors, initialement, on est deux Thésards à cette époque-là.
00:19 On vient de l'écologie, de la science en écologie.
00:22 Et on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de technologies
00:25 qui existaient dans les laboratoires,
00:26 mais qui n'étaient pas transférées dans le monde réel
00:29 et qui ne permettaient pas, du coup, de travailler sur la biodiversité
00:32 avec toute la puissance de la simulation, par exemple,
00:36 qui permet de savoir l'impact qu'on va avoir sur la biodiversité
00:40 et aussi pouvoir décider d'avoir des projets à plus faible impact,
00:45 voire gain, sur la biodiversité.
00:47 Qu'est-ce que vous avez mis au point, alors ?
00:49 Alors, on a mis au point Simuiko, qui est un modèle
00:53 et qui fait vivre littéralement les individus d'une espèce sauvage.
00:58 Ça peut être un papillon, ça peut être un écureuil,
01:00 ça peut être un tout type d'animaux, sur un territoire.
01:03 Et à partir de là, on est capable donc de faire évoluer ce territoire
01:06 et de comprendre comment l'évolution de ce territoire
01:09 va impacter la vie de ces espèces.
01:11 D'accord. Donc, c'est un suivi de toutes sortes d'espèces
01:15 avec une application qui est très concrète,
01:17 que j'ai trouvé passionnante,
01:19 sur le risque de collision entre les trains et les animaux sauvages.
01:23 Comment vous avez travaillé sur ce risque ?
01:25 Alors oui, en effet, l'enjeu est important.
01:28 Je pense que chacun d'entre nous avons vécu un train à l'arrêt
01:31 à cause d'une collision.
01:33 L'enjeu pour un aménageur comme SNCF Réseau,
01:36 c'est qu'il ne peut pas clôturer l'ensemble de son linéaire.
01:40 Donc, il faut déjà identifier où est-ce que les ongulés,
01:45 donc les chevreuils, les différentes espèces,
01:48 passent de manière la plus probable.
01:50 Et ensuite, déterminer comment on peut faire évoluer
01:53 l'infrastructure pour éviter cette collision.
01:57 Mais alors, comment ça marche ?
01:58 Parce que vous n'avez pas des yeux partout.
02:01 Comment vous simulez finalement,
02:04 à la fois la population des ongulés, par exemple,
02:07 les lieux de passage, etc. ?
02:09 Oui, tout à fait.
02:10 Alors, bien sûr, on se base sur une cartographie.
02:12 Déjà, on cartographie le territoire.
02:14 Et ensuite, la grande force de ce modèle,
02:16 c'est qu'il mime littéralement le comportement
02:20 et la vie de l'espèce.
02:21 Donc, chaque individu va avoir un comportement
02:24 qui correspond à ce qu'on connaît de l'espèce.
02:27 Donc, si on prend la France,
02:29 si on prend par exemple un chevreuil,
02:31 on va le faire vivre dans les forêts.
02:32 Et après, il aura tendance à se déplacer
02:35 plus ou moins facilement dans certains milieux.
02:37 Et grâce à ça, on est capable de retracer,
02:40 à la fois le nombre d'individus sur le territoire
02:43 et ses déplacements entre les différentes forêts, par exemple.
02:46 Avec des enjeux à la fois économiques
02:48 et de biodiversité qui sont très importants.
02:50 Je reste sur cet exemple des risques de collision ferroviaire.
02:54 Qu'est-ce que ça représente pour la SNCF ?
02:56 Je ne me rends pas compte.
02:57 C'est des milliers de collisions chaque année.
03:00 Donc, de trains arrêtés, comme vous l'avez dit,
03:03 de coups pour la SNCF,
03:05 de coups pour les passagers qui ratent des business
03:07 ou qui ratent des rendez-vous sympas.
03:08 Enfin, vous voyez ce que je veux dire ?
03:09 Oui, oui, tout à fait.
03:10 On est en millions d'euros sur une région comme l'Occitanie.
03:15 Parce qu'il y a bien sûr les dégradations sur le train,
03:20 mais surtout les retards et les remboursements des retards.
03:24 Donc, en effet, c'est un coût économique important.
03:27 Et face à des populations d'ongulés, de chevreuils et de cerfs
03:32 qui augmentent au fil du temps,
03:34 ce risque augmente et donc les coûts augmentent.
03:37 Donc, on est sur à la fois un enjeu aussi, bien sûr,
03:39 de respecter le vivant, respecter ses déplacements,
03:42 mais aussi un coût économique réel.
03:45 La SNCF, c'est votre unique client pour ce modèle-là, évidemment ?
03:49 Non, pas du tout.
03:51 On travaille pour les collectivités territoriales,
03:53 donc des métropoles.
03:55 On travaille, par exemple, sur la trame noire,
03:58 sur le fait de travailler sur l'impact de la pollution lumineuse
04:01 sur la biodiversité en ville.
04:03 Ah oui, alors sur toute autre chose que les collisions, évidemment.
04:05 Mais en utilisant le même modèle
04:06 et en y intégrant des modèles de pollution lumineuse
04:11 faits par des partenaires.
04:13 Et aussi, on peut travailler pour les espaces naturels.
04:17 Où est-ce qu'on doit protéger la biodiversité ?
04:20 Où est-ce que c'est le plus intéressant ?
04:21 On va aussi pouvoir utiliser ce type de technologie.
04:23 Donc, en gros, on peut toucher tous les sujets
04:27 qui portent sur l'aménagement du territoire
04:30 et sur la protection de la biodiversité.
04:32 Merci beaucoup, Catherine de Rouincet,
04:34 d'être venue nous présenter Terrioko
04:36 et donc ce logiciel qui s'appelle Simoico.
04:39 Merci et à bientôt sur Bismarck.
04:42 Bon vent à votre entreprise.
04:43 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
04:45 Merci à toutes et à tous de votre fidélité
04:48 à la chaîne des Audacieuses et des Odacieux.
04:51 À très vite, salut !
04:53 [Musique]

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