Morandini Live (Émission du 04/04/2024)

  • il y a 5 mois
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:05 Jeudi 4 avril 2024, Morandine Live numéro 1412, bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:11 Ce témoignage qui change tout dans cette tragique affaire de harcèlement à Montpellier.
00:00:16 Samara, 13 ans, qui est sortie hier soir du coma, aurait en réalité été agressée
00:00:21 car elle refusait de porter le voile, parce qu'elle s'habillait à l'européenne
00:00:25 et parce qu'elle se maquillait, c'est en tout cas ce qu'affirme sa mère,
00:00:29 et cela n'était pas accepté par une autre jeune fille musulmane
00:00:33 qui l'aurait agressée avec des amis.
00:00:35 Et pourtant, Samara, elle-même musulmane, avait décidé de vivre sa religion à sa façon.
00:00:41 Cette information a été révélée ce matin par sa maman sur Europe.
00:00:47 Sa mère à 6 bas.
00:00:48 Samara elle est coquette, Samara elle s'arrange, Samara elle se maquille un peu,
00:00:50 et puis cette jeune fille est voilée.
00:00:52 On l'a traité de koufar, koufar ça veut dire mécréante.
00:00:54 Ma fille voilà, elle s'habille à l'européenne, enfin elle est voilà, elle n'est pas voilée.
00:00:58 Toute la journée c'est des insultes, kharbate, ça veut dire pute,
00:01:00 elle est traitée de pute à longueur de journée.
00:01:02 Mais elle, c'était plus vivable en fait, physiquement, psychologiquement,
00:01:06 elle osait même plus me parler parce qu'elle en avait marre de me raconter.
00:01:10 Chaque semaine, maman, il s'est passé ça.
00:01:12 Et puis au niveau du collège, des fois on la croit, des fois on la croit pas.
00:01:15 Je me disais, peut-être c'est Samara, peut-être c'est pas elle.
00:01:17 Et en fait, au final, quand je vois jusqu'à où cet élève est allé,
00:01:21 c'est qu'en fait, elle a prémédité peut-être le meurtre de ma fille en fait.
00:01:25 Voilà, des propos très violents.
00:01:26 Vous l'entendrez en longueur, sa maman dans cette émission,
00:01:29 expliquer pourquoi sa fille était traitée de mécréante.
00:01:32 La famille de cette jeune fille qui dénonce également un harcèlement scolaire
00:01:36 qui dure depuis deux ans, des appels au meurtre et même au viol sur les réseaux sociaux.
00:01:40 Une famille qui en veut à la direction du collège et qui l'accuse.
00:01:44 Écoutez sa grand-mère sur ces news.
00:01:46 D'après les copines, ça fait trois ans que ça dure, des harcèlements,
00:01:51 toujours des mêmes jeunes.
00:01:55 Une semaine, elle a été battue.
00:01:57 Ils l'ont attrapée, ils l'ont frappée dans le dos, un gars.
00:02:00 Elle ne l'a pas dit à ma fille, elle n'a rien raconté.
00:02:03 Et hier, elle est partie à l'école.
00:02:05 Le professeur principal a téléphoné à ma fille pour lui dire
00:02:09 qu'il y avait des garçons qui lui ont voulu.
00:02:12 Et ma fille a demandé à ce que ma petite fille reste à l'école,
00:02:17 qu'il la garde jusqu'à son retour.
00:02:19 Elle a rappelé la vice-scolaire en début d'après-midi
00:02:21 pour bien leur dire qu'elle venait à la sortir, la chercher.
00:02:25 Et ils l'ont jetée à la fosse au Lyon.
00:02:27 Samara, harcelée selon sa maman parce qu'elle refusait de vivre,
00:02:31 elle refusait, pardon, parce qu'elle voulait vivre à l'européenne
00:02:35 et refusait de vivre avec le voile.
00:02:37 On va y revenir dans un instant.
00:02:39 On a frôlé le drame cette nuit à Lyon.
00:02:41 Un bus dans lequel se trouvaient des passagers a été incendié
00:02:43 volontairement par une bande de jeunes qui ont répondu de l'essence.
00:02:47 Les passagers et le chauffeur n'ont eu que quelques secondes pour fuir.
00:02:50 Et cet acte sauvage serait en fait des représailles
00:02:53 après des arrestations qui se sont déroulées dans l'après-midi.
00:02:56 Il est possible, mais l'enquête le démontera,
00:02:59 qu'il y ait un effet brutal suite à une interpellation
00:03:07 qui s'est faite en fin de journée avec des individus
00:03:12 qui étaient détenteurs de motocross volés.
00:03:15 Neuf mois après les émeutes qui ont secoué la France cet été,
00:03:18 les équipes de CNews ont voulu aller voir où en était la reconstruction,
00:03:21 en particulier dans les quartiers les plus touchés,
00:03:24 exemple à Montargis, dans le Loiret.
00:03:26 C'est dans cette rue du centre-ville de Montargis qu'en juin dernier,
00:03:29 environ 300 émeutiers ont cassé, pillé et brûlé de nombreux commerces.
00:03:34 La vitrine a été complètement cassée, brisée,
00:03:37 certainement avec, je ne sais pas ce qu'ils avaient trouvé,
00:03:41 mais la vitrine était ouverte, la vitrine et le retour.
00:03:44 Si la vitrine de cette boutique a été remplacée rapidement,
00:03:47 toutes les réparations n'ont pas encore été réalisées.
00:03:50 La porte n'est pas encore changée, ça doit venir là,
00:03:53 mais c'est compliqué parce que c'est une ancienne vitrine
00:03:56 et donc il faut que ça soit après sur mesure.
00:03:58 Même s'il reste des stigmates qui témoignent de la violence
00:04:01 perpétrée durant cette nuit du 29 au 30 juin dernier,
00:04:04 la plupart des commerçants veulent rebondir et avancer,
00:04:06 à l'image du maire de la ville.
00:04:08 On essaie de remonter de cette côte,
00:04:11 on est encore un petit peu dans l'eau,
00:04:13 mais la tête est bien hors de l'eau et on peut respirer,
00:04:15 et c'est ça l'essentiel.
00:04:16 Et puis tout le monde a joué son rôle,
00:04:18 les assureurs ont une finée, globalement,
00:04:20 été honnêtes et bien fait leur travail,
00:04:22 globalement, je dis bien, il y a des cas d'espèce.
00:04:24 Et puis l'État, je tiens à souligner l'action de la préfète,
00:04:27 ce n'était pas facile.
00:04:29 Ces photos incroyables, diffusées hier par TF1,
00:04:32 nous sommes à Aubertvilliers, en pleine rue,
00:04:34 et des sacs poubelles entiers remplis de billets de banque,
00:04:37 des cartons sur des palettes, avec des centaines de milliers d'euros.
00:04:40 Tout cela est transporté aux vues de tous en pleine rue.
00:04:44 C'est l'argent de la drogue qui circule ainsi pour être blanchi.
00:04:48 Ces photos d'enquête ont été prises en pleine rue.
00:04:52 Des livreurs transportant des sacs poubelles ou des cartons.
00:04:56 A l'intérieur, pas n'importe quelle marchandise,
00:04:58 mais des dizaines de milliers d'euros en petites coupures.
00:05:02 Les policiers les appellent les collecteurs,
00:05:04 des petites mains chargées de transporter l'argent des trafiquants de drogue.
00:05:09 Photographiées ici, à Aubertvilliers, au milieu des boutiques de textiles.
00:05:14 Images totalement incroyables.
00:05:16 Un an de prison avec sursis, c'est la peine prononcée hier,
00:05:19 contre un couple qui accumulait les animaux chez lui à Nice.
00:05:22 Près de 159 chats et 7 chiens avaient été découverts chez eux l'été dernier dans 80 m2.
00:05:27 France 2 a diffusé hier soir les images tournées dans leur appartement
00:05:30 quand les forces de l'ordre ont découvert la situation.
00:05:33 L'été dernier à Nice, les policiers interviennent pour un conflit de voisinage.
00:05:38 Mais à l'intérieur, voici ce qu'ils découvrent.
00:05:40 Un couple vit ici avec 159 chats et 7 chiens dans seulement 80 m2.
00:05:46 Il a fait mal en temps le chat.
00:05:48 Déshydraté, malade, tous les animaux sont saisis et accueillis dans des refuges.
00:05:53 Dans l'accueil, t'es également invité mardi soir dans Touche pas à mon poste.
00:05:56 Quentin Bataillon, le président de la commission d'enquête sur la TNT,
00:05:59 a créé la polémique en critiquant Yann Barthez.
00:06:02 Et bien il était sur France Info pour la première fois ce matin
00:06:05 pour s'expliquer depuis cette polémique.
00:06:07 Vous allez l'entendre, il confirme ses propos sur Yann Barthez
00:06:10 mais regrette de les avoir tenus chez Cyril Hanouna.
00:06:13 C'était une maladresse, dit-il.
00:06:15 Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai émis effectivement une critique,
00:06:18 une appréciation d'auditionner, non pas dans leur caractère de journaliste
00:06:22 mais d'auditionner sur la forme de l'audition
00:06:25 où effectivement, nous étions nombreux députés à trouver une forme de désinvolture.
00:06:29 Était-ce une bonne idée de le faire sur le plateau de leurs principaux concurrents ? Non.
00:06:33 Ailleurs, ça n'aurait pas posé de problème ?
00:06:35 Je pense que c'était compliqué de le faire là-bas
00:06:38 parce qu'effectivement, on voit bien qu'il y a un conflit très fort entre les deux émissions.
00:06:42 En tout cas, ce n'était pas mon rôle de le faire là-bas,
00:06:44 c'était une maladresse et je le regrette
00:06:46 parce qu'effectivement, ce n'est pas le sens de la commission d'enquête,
00:06:48 ce n'est pas d'ailleurs le sens aussi de ma présence sur ce plateau.
00:06:51 Voilà, c'était une maladresse, donc le dossier est clos a priori.
00:06:55 Autre gaffe, et alors celle-là, elle est plutôt énorme quand même,
00:06:57 l'énorme gaffe de la porte-parole du gouvernement.
00:07:00 Hier, en plein débrief du Conseil des ministres,
00:07:02 elle annonce de façon très claire qu'un attentat a été déjoué
00:07:05 par les forces de l'ordre pendant le week-end de Pâques.
00:07:08 Lieu de culte justement, dont il a été question
00:07:11 le week-end dernier à l'occasion du week-end de Pâques.
00:07:14 Le ministre de l'Intérieur avait justement annoncé
00:07:16 que les 4530 établissements de culte, lieux de culte,
00:07:20 allaient avoir une vigilance particulière
00:07:23 avec 13 500 forces de l'ordre déployées partout sur le territoire,
00:07:27 aussi bien dans l'Hexagone que en Outre-mer.
00:07:30 Grâce à cette mobilisation, nous avons pu mettre un arrêt
00:07:36 à une tentative de passage à l'acte.
00:07:39 Car oui, il y a des tentatives de passage à l'acte,
00:07:42 et grâce à la mobilisation de ces hommes et de ces femmes au quotidien,
00:07:45 nous pouvons éviter des drames.
00:07:47 Ce passage à l'acte a été évité le week-end dernier,
00:07:51 45 attentats ont été déjoués depuis 2017.
00:07:54 Je pense qu'il est aussi important de le rappeler.
00:07:57 Le passage à l'acte a été évité le week-end dernier,
00:08:00 vous l'avez entendu, c'est très clair, une information très importante
00:08:03 reprise immédiatement par les chaînes Info,
00:08:05 puisque c'est une annonce officielle du gouvernement.
00:08:07 Mais 30 minutes plus tard, panique dans l'entourage de Priska Thévenaud,
00:08:10 qui dément l'information, non, aucun attentat n'a été déjoué ce week-end.
00:08:13 Et pourtant, invité hier soir sur CNews,
00:08:16 Priska Thévenaud refuse de reconnaître une erreur,
00:08:19 de reconnaître une gaffe de sa part, et elle ne fait aucun méa culpa.
00:08:22 Je vais effectivement vous rappeler ce que j'ai rappelé ce matin,
00:08:26 en compte rendu du Conseil des ministres,
00:08:28 c'est que ce week-end, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:08:31 était sur une chaîne d'information en continu,
00:08:34 et a précisé qu'il y avait un passage à l'acte qui avait été déjoué
00:08:38 en début de mois dernier.
00:08:41 Donc c'est l'ensemble des journalistes qui ont mal compris ce que vous aviez dit ?
00:08:45 Je ne me suis pas permise de dire ça.
00:08:47 Vous m'aviez demandé de rappeler ce qu'il en était,
00:08:49 je vous ai rappelé ce qu'il en était,
00:08:51 mais je ne me permettrais pas de venir juger le travail journalistique.
00:08:54 Ça ne me ressemble pas et je ne commencerai pas à le faire.
00:08:57 Vous avez été mal comprise, c'est ce que vous voulez dire ?
00:08:59 J'ai précisé l'information et je pense que c'était important de le faire.
00:09:02 Mais encore une fois, je tiens à le dire.
00:09:04 Il n'y a pas eu de maladresse de votre part ? C'est la question que je veux vous poser.
00:09:07 J'ai précisé l'information et je pense que c'est important aujourd'hui
00:09:10 de rappeler une information qui doit être précisée. Point.
00:09:12 D'un côté il y a Quentin Bataillon qui reconnaît sa maladresse,
00:09:15 et de l'autre Prisca Thévenaud qui a beaucoup de mal à le dire.
00:09:17 Les tops et les flops d'audience hier soir, c'est avec Mister Audience.
00:09:20 Merci à toi, Kevin. Va-t'en.
00:09:22 Hier soir encore peu de monde en accès, ces personnes ne dépassent les 2,7 millions.
00:09:28 Même s'ils restent en tête avec N'oubliez pas les paroles, Nagui est en baisse à 2,6 millions.
00:09:33 Et surtout, la situation se fragilise face aux feuilletons de TEF.
00:09:36 Un demain nous appartient qui ne fait que 75 000 téléspectateurs de moins.
00:09:40 Le 19 avril de France, 3e et 3e sur M6, la meilleure boulangerie de France.
00:09:43 Elle affiche également une petite baisse à 1,3 million,
00:09:45 mais reste légèrement devant cet abo sur France 5.
00:09:49 Du côté des talk shows, c'est une égalité parfaite entre TPMP sur C8 et Quotidien sur TMC.
00:09:55 Cyril Hanouna et Yann Barthez sont même très hauts à 2,3 millions.
00:09:58 Sur France 5, c'est avoué, la suite est plutôt en forme à plus d'un million face à France 3,
00:10:02 qui avec aux Jeux Citoyens est en grosse perte de vitesse sous les 700 000.
00:10:06 En prime time, c'est une belle soirée pour France 2,
00:10:10 qui arrive en tête avec le téléfilm Tu ne tueras point qui est à 3,4 millions.
00:10:14 France 3 résiste très bien grâce aux matchs de foot opposant le PSG Arène à 2,5 millions.
00:10:19 En revanche, la série de TF1 Doc ne décolle toujours pas en étant sous les 2 millions
00:10:23 et battue par Top Chef sur M6.
00:10:24 Mister Audience vous dit à demain !
00:10:26 Allez, je vous présente les invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:30 Philippe Ballard, bonjour.
00:10:31 Bonjour.
00:10:32 Merci d'être avec nous, député du Rassemblement National de l'Oise
00:10:34 et porte-parole du Rassemblement National.
00:10:35 Ludo Victorot, bonjour.
00:10:36 Bonjour.
00:10:37 Maire UDI de Coubron en Seine-Saint-Denis.
00:10:39 Jérôme Dubus, bonjour.
00:10:40 Horizon, merci également d'être là.
00:10:42 Et puis Mathias Leboeuf, bonjour.
00:10:44 Bonjour.
00:10:45 Docteur en philosophie et journaliste.
00:10:47 On va bien entendu commencer en parlant largement de Samara,
00:10:50 cette jeune fille qui a été harcelée à Montpellier, qui a été frappée,
00:10:54 qui s'est retrouvée également dans le coma.
00:10:56 Elle est sortie fort heureusement du coma hier soir.
00:10:58 Mais ce matin, cette affaire prend une autre ampleur avec les témoignages de la maman de Samara
00:11:03 puisque sa maman explique que si sa fille était harcelée depuis des mois, voire des années,
00:11:09 c'est parce qu'elle s'habillait à l'européenne, parce qu'elle refusait de porter le voile,
00:11:15 parce qu'elle se maquillait également.
00:11:17 Bref, c'était une jeune fille de son temps.
00:11:18 Et d'autres jeunes filles musulmanes qui, elles, portaient le voile, ne l'acceptaient pas.
00:11:22 Donc, vous l'avez compris, c'est une affaire qui est importante,
00:11:24 qui peut être comparée peut-être un peu d'ailleurs à ce qui s'est passé au collège Ravel à Paris
00:11:29 avec cette histoire de voile.
00:11:30 Tout d'abord, je vous propose de reprendre les choses du début,
00:11:32 comment tout a commencé, en tout cas comment on a eu ces informations.
00:11:35 On les a eues grâce à Europe 1, au témoignage de la maman diffusé ce matin par nos confrères.
00:11:40 Écoutez-le.
00:11:41 J'ai parlé à plusieurs copines de Samara qui me disent "Madame, Samara elle est coquette,
00:11:46 Samara elle s'arrange, Samara elle se maquille un peu, et puis cette jeune fille est voilée".
00:11:50 Je ne vois pas le chose, ma fille aussi est pratiquante.
00:11:54 Elle est traitée de kouffar.
00:11:56 Voilà, on l'a traité de kouffar.
00:11:57 Kouffar, ça veut dire "mécréante", c'est une traduction de "mécréante".
00:12:00 Voilà, ma fille elle est traitée de mécréante alors que, voilà, elle est saine d'esprit,
00:12:06 elle est, voilà, elle n'a pas, ils ont peut-être une version de la religion qui est différente de la nôtre.
00:12:13 - Votre fille s'habille...
00:12:14 - Voilà, elle s'habille à l'européenne, enfin voilà, elle n'est pas voilée, elle est, voilà.
00:12:18 Un exemple, ma fille, voilà, avait mis une couleur rouge sur ses cheveux.
00:12:24 Au bout d'une semaine, elle m'a dit "Maman, c'est plus possible".
00:12:26 Toute la journée, c'est des rires, c'est des moqueries, des insultes, des...
00:12:30 - C'est quoi, c'est des carabas ?
00:12:31 - Voilà, c'est ça, c'est des insultes, oui, c'est des insultes en arabe.
00:12:35 - Ça veut dire quoi ?
00:12:36 - Des carabas, des...
00:12:37 - Ça veut dire quoi ?
00:12:38 - Ça veut dire "pute", voilà, ça veut dire "pute".
00:12:39 Elle est traitée de pute à longueur de journée.
00:12:41 Elle a pris la décision, au bout de la fin de la semaine, de se reteindre les cheveux en marron,
00:12:45 alors qu'elle adorait la couleur rouge.
00:12:47 Mais c'était plus vivable, en fait.
00:12:49 C'était quelque chose qui choquait, alors que, pour autant, ça ne me choque pas.
00:12:55 Je suis sa maman, elle est peut-être jeune fille, mais voilà, elle a le droit de s'exprimer.
00:13:01 Mais je ne sais pas si c'est les raisons, mais je tente d'aller vers cette...
00:13:07 - De l'oursoupçon.
00:13:08 - Voilà, de l'oursoupçon de ça, parce qu'il n'y a pas d'autres raisons.
00:13:10 Cet élève, elle est en 3e, ma fille, elle est en 4e, elle est plus jeune qu'elle.
00:13:13 Ils n'ont pas du tout le même cercle d'amis.
00:13:15 Il n'y a rien qui les relie, en fait.
00:13:17 Mis à part, peut-être cette jalousie.
00:13:20 - Voilà, c'était ce matin sur Europe 1.
00:13:22 Dans un instant, vous l'entendrez à nouveau, sa maman,
00:13:24 puisqu'elle était sur CNews tout à l'heure avec Pascal Praud.
00:13:27 Elle a détaillé tout ça.
00:13:28 Mais pour qu'on ait tous les éléments, c'est important de comprendre
00:13:30 où on est également, dans quel quartier on est.
00:13:32 Et c'est ce qu'a expliqué ce matin Charles Huillier, qui est journaliste à Europe 1.
00:13:36 C'est lui qui avait rencontré, justement, la maman de cette jeune fille.
00:13:39 - En réalité, c'est vrai que l'interview de Assiba est très explicite à ce sujet.
00:13:46 Samara fait partie d'une famille musulmane, c'est vrai.
00:13:49 Mais une famille qui pratique l'islam de manière modérée.
00:13:53 Et un islam compatible, finalement, avec les valeurs de la République.
00:13:57 Et c'est vrai qu'ici, nous sommes dans un collège
00:13:59 qui est situé dans le quartier de la Payade, à Montpellier.
00:14:01 Quartier extrêmement cosmopolite.
00:14:03 Parfois un peu en délicatesse avec les questions de laïcité.
00:14:06 Et c'est pour cette raison que, en réalité, en toile de fond,
00:14:10 c'est de la jalousie entre deux adolescentes,
00:14:12 entre une jeune fille de 14 ans, actuellement en garde à vue,
00:14:17 qui est jalouse de Samara, parce que Samara est coquette,
00:14:21 Samara prend soin d'elle, Samara se maquille, Samara met des jupes.
00:14:25 Et il est vrai que cette jeune fille, actuellement en garde à vue,
00:14:28 est une jeune fille de confession musulmane.
00:14:30 Elle porte le voile qu'elle enlève, évidemment,
00:14:32 lorsqu'elle rentre dans l'enceinte du collège.
00:14:34 Et c'est vrai que ça a posé problème.
00:14:36 Et je me suis entretenu, à l'instant, avec plusieurs camarades de classe de Samara
00:14:40 qui me disent qu'évidemment, en toile de fond, c'est de la jalousie.
00:14:44 Mais il y a quand même cette question de la laïcité,
00:14:47 cette question du voile islamique qui est très présente
00:14:50 et qui est une des causes, finalement, de ce conflit
00:14:53 et de ce qui s'est passé, finalement, mardi.
00:14:55 – Voilà, Charles Luhier, qui est journaliste à Europe 1
00:14:58 et qui était à Montpellier.
00:14:59 Philippe Ballard, on est sur une affaire
00:15:01 qui a pris une autre dimension depuis ce matin.
00:15:03 Depuis cette interview de la maman sur Europe 1,
00:15:05 ça a pris une autre dimension, parce qu'on n'est pas juste
00:15:08 sur une affaire de harcèlement, ce qui serait déjà dramatique.
00:15:10 Mais là, on est quasiment sur une affaire
00:15:12 qui est devenue une affaire de société.
00:15:14 – On paye des dizaines d'années d'une immigration incontrôlée.
00:15:17 J'aurais quand même à avoir une pensée, et puis surtout un soutien,
00:15:20 pour Samara et sa maman, parce que c'est extrêmement courageux de sa part.
00:15:24 – Je suis d'accord.
00:15:25 – Parce qu'elle nomme les choses.
00:15:26 Voilà, elle emploie le mot de Kouffar, par exemple,
00:15:28 parce que sa fille voulait vivre à l'européenne.
00:15:30 Ils font partie d'une famille musulmane
00:15:33 qui pratique sa religion tranquillement.
00:15:35 Voilà, c'est très bien ainsi.
00:15:38 Mais on paye, quand je dis, on paye une immigration incontrôlée,
00:15:41 parce qu'une immigration incontrôlée, ça fait le lit du communautarisme,
00:15:44 qui fait le lit du séparatisme, et qui parfois,
00:15:46 peut faire le lit de l'islamisme.
00:15:48 Donc là, cette histoire, qui est extrêmement révélatrice,
00:15:51 c'est tout simplement l'histoire de France de ces 40 dernières années.
00:15:54 – Oui, mais il n'y a pas que ça, il n'y a pas que l'immigration incontrôlée,
00:15:56 parce que cette famille vient sans doute,
00:15:58 et sans doute issue de l'immigration à elle.
00:16:00 Le problème, ce n'est sans doute pas l'immigration incontrôlée,
00:16:03 c'est l'intégration. C'est l'intégration qui est ratée,
00:16:05 parce que cette famille qui est victime aujourd'hui,
00:16:09 c'est une famille issue de l'immigration.
00:16:11 Et ça se passe bien, et ils veulent s'intégrer,
00:16:13 et ils ont une fille qui s'adapte à ce qu'est la France.
00:16:16 – Oui, justement, il y a une confrontation intra-communautaire.
00:16:19 Alors nous, on est pour l'assimilation,
00:16:21 mais intégration, on fait déjà un pas dans la bonne direction.
00:16:24 Mais vous avez donc des familles, parce que là, on parlait de la Paillade,
00:16:26 c'est un quartier de Montpellier, moi j'y suis allé à plusieurs reprises,
00:16:29 le journaliste européen disait "multiculturaliste",
00:16:31 et franchement c'est le moins que l'on puisse dire,
00:16:33 où il y a des gens extrêmement honnêtes, bien évidemment,
00:16:35 qui vivent, qui veulent s'intégrer, parfois certains s'assimiler,
00:16:38 et ils sont en confrontation avec d'autres qui pratiquent la même religion,
00:16:42 mais pas de la même façon, qui sont sûrement français,
00:16:45 parce que nés en France, tout simplement,
00:16:47 mais c'est intra-communautaire,
00:16:49 et c'est là où on franchit un cap un petit peu à l'américaine,
00:16:51 ou ce qui se passe au Royaume-Uni ces derniers temps.
00:16:53 – Mathias Leboeuf.
00:16:54 – Oui, déjà je trouve que c'est effectivement déplorable,
00:16:57 et on est, comme le disait Jérôme tout à l'heure,
00:17:00 sur deux conceptions de l'islam,
00:17:02 une conception probablement rigoriste,
00:17:05 et puis une conception plus moderniste ou éclairée.
00:17:09 Moi, la question que je me pose, c'est,
00:17:13 est-ce que ce mouvement de ces jeunes filles,
00:17:16 il y a plusieurs questions, mais notamment,
00:17:18 est-ce que ce mouvement de ces jeunes filles,
00:17:21 et ce lynchage, est entre guillemets un mouvement spontané,
00:17:25 ou est-ce que derrière, il y a des influences,
00:17:28 il y a des groupes, c'est structuré,
00:17:31 qui incitent et qui poussent et qui travaillent à ça ?
00:17:33 Ça, je crois que c'est une vraie question,
00:17:36 et que répondre à cette question permettra aussi
00:17:39 de diagnostiquer le danger d'une certaine façon.
00:17:42 – Il y a une forme d'intolérance quand même chez ces gens-là.
00:17:45 C'est-à-dire que la religion musulmane,
00:17:47 elle doit être traitée d'une certaine façon,
00:17:49 c'est la façon dont ils ont décidé,
00:17:52 la maman le disait en fait, elle, elle vit sa religion musulmane,
00:17:55 elle la vit très bien, mais elle la vit autrement,
00:17:58 elle la vit sans voile, en laissant sa fille les cheveux à l'air,
00:18:02 en laissant sa fille se maquiller si elle le souhaite,
00:18:05 mais c'est incroyable qu'on soit en France,
00:18:08 alors ça va faire bondir, mais ça va pas en France,
00:18:11 on a soit là, à frapper une jeune fille
00:18:13 parce qu'elle refuse de porter le voile, mais on est où ?
00:18:16 Moi ça me froid en rogne, ça je suis désolé,
00:18:18 parce que c'est un énorme scandale.
00:18:20 Ce qui me paraît, un, hallucinant,
00:18:22 qu'il y ait des gens qui pensent comme ça et qui agissent comme ça,
00:18:25 et la deuxième chose, ce qui me paraît hallucinant,
00:18:28 c'est que ça puisse arriver, c'est-à-dire que
00:18:30 il y a eu, comment dire, sur les réseaux sociaux, des menaces,
00:18:34 c'était écrit, entre guillemets,
00:18:38 donc ce qui est fou, et moi j'ai même lu que
00:18:41 la menace était avérée, et que la maman a demandé au collège
00:18:46 de garder sa fille jusqu'à ce qu'elle arrive...
00:18:48 - Ça c'est une autre partie, c'est la partie artiellement,
00:18:51 on en parlera tout à l'heure, mais c'est autre chose,
00:18:53 c'est autre chose pour moi.
00:18:54 Je vous donne la parole Ludovic dans un instant,
00:18:56 mais je voudrais qu'on écoute Sabrina Medjéber,
00:18:58 qui vient souvent sur ce plateau,
00:19:00 et elle était ce matin chez Pascal Pro,
00:19:02 et elle a dit quelque chose, et c'est pour ça que j'ai voulu vous le repasser,
00:19:04 elle explique qu'elle, elle a vécu ça,
00:19:06 quand elle était jeune, elle a vécu exactement la même chose,
00:19:08 c'est-à-dire qu'elle a voulu se mettre un peu de rouge à lèvres,
00:19:11 elle a voulu s'habiller de façon un peu sexy,
00:19:15 à son âge, et vous allez voir,
00:19:17 elle raconte qu'elle a vécu la même chose,
00:19:19 c'est-à-dire qu'elle a eu des pressions,
00:19:21 elle a été insultée, simplement parce qu'elle voulait être une fille d'aujourd'hui en France.
00:19:25 Écoutez-la.
00:19:26 - Lorsque j'étais jeune, ça a commencé comme ça, au collège,
00:19:29 vous portez une mini-jube, vous mettez un peu de rouge à lèvres,
00:19:31 vous parlez à la française, vous ne parlez pas en "wesh wesh",
00:19:34 vous ne portez pas de jogging Lacoste,
00:19:36 vous n'adoptez pas leurs codes sociaux,
00:19:38 et bien vous êtes marginalisés, on vous insulte,
00:19:40 coute-tête, balayette, manchette, on vous tire les cheveux,
00:19:42 et j'en passe les demi-heures, donc je connais parfaitement cette situation,
00:19:45 et je suis désolée Philippe, l'état de droit,
00:19:48 vous qui parlez tout le temps de l'état de droit,
00:19:51 il doit précisément agir.
00:19:53 C'est une fille qui a été dans le coma,
00:19:55 dans le coma parce qu'elle s'habille à l'européenne,
00:19:57 mais est-ce qu'on se rend compte du pays dans lequel on vit aujourd'hui ?
00:20:00 C'est une abomination.
00:20:02 - Voilà, et de Victor Roi, en fait, elle dit ce que je viens de dire,
00:20:05 c'est "est-ce qu'on se rend compte ?"
00:20:06 - Le rapport Robin, il a 20 ans,
00:20:08 c'est l'inspecteur général de l'éducation nationale
00:20:10 qui mettait en garde contre...
00:20:12 - Il était sur le signe de la semaine dernière,
00:20:14 et il disait "c'est de pire en pire".
00:20:16 - Comme vous disiez tout à l'heure, moi j'ai vraiment mal à mon pays,
00:20:19 chaque jour qui passe, je suis sûrement le plus âgé sur cette table,
00:20:21 mais quand je vois ce qui se passe, je me demande "mais comment on en est arrivé là ?"
00:20:24 Le témoignage de Sabrina, en fait, c'est Samara, quelques années plus tard.
00:20:27 - Exactement, c'est pour ça que j'ai voulu vous le passer,
00:20:29 parce que je trouve que c'est exactement la même histoire.
00:20:31 - Sauf qu'aujourd'hui, la différence, c'est qu'aujourd'hui,
00:20:33 on a essayé de la tuer, c'est tentative d'homicide,
00:20:35 avec préméditation, il faut l'invoquer, avec préméditation.
00:20:37 Voilà où on en est.
00:20:39 Mais c'est pas un cas isolé, c'est partout.
00:20:41 Ne croyez pas que ce cas-là est isolé, c'est dans tous les collèges.
00:20:44 Je vous rappelle que c'est un collège public, on défend le public et le privé aujourd'hui.
00:20:47 Si, si, excusez-moi de vous dire ça, ce qu'a vécu cette personne,
00:20:50 d'autres le vivent à un niveau moindre, et après ne se maquillent plus,
00:20:53 et ne s'entendent plus les cheveux.
00:20:55 Mais écoutez-moi, c'est la France, on ne peut pas continuer comme ça.
00:20:57 Quand j'entends Madame Béloubet, toute souriante, tout va bien,
00:20:59 excusez-moi, on a prévenu, elle a prévenu la maman,
00:21:02 elle a dit "attention, ils vont être là", c'était sur les réseaux.
00:21:05 Et la fille, elle est sortie, elle s'est fait massacrer.
00:21:07 Excusez-moi, Monsieur le Premier ministre et Madame la ministre,
00:21:10 bougez, ça va continuer, il faut faire...
00:21:12 - Mais vous savez que Béloubet, elle ne bougera jamais.
00:21:14 - Mais je sais qu'elle ne bougera pas.
00:21:15 - Le seul qui peut bouger, c'est Attal, c'est lui qui va bouger, vous allez voir,
00:21:18 moi je vous le parie, dans l'après-midi, il va en parler,
00:21:20 Béloubet, elle ne dit rien, elle ne dit rien sur ce sujet.
00:21:22 - Oui, mais Monsieur Attal, il va parler, mais au bout du compte, ça ne changera rien,
00:21:25 parce que c'est que des mots comme toujours.
00:21:26 - Mais vous avez vu un mot de Béloubet ce matin sur son Twitter, sur ses replacements ?
00:21:30 - On ne l'a même pas informé !
00:21:31 - Voilà, de toute façon, j'ai revenu...
00:21:33 - Elle va faire toute la lumière.
00:21:34 - Oui, elle va faire la lumière, mais ça, elle l'a dit hier,
00:21:35 quand on n'avait pas toutes les infos, aujourd'hui, c'est encore plus grave.
00:21:37 Et elle n'a pas défendu Mila, il ne faut pas oublier Béloubet.
00:21:39 - Si on prend un petit peu de recul par rapport à ce qui s'est passé,
00:21:41 je sais que c'est très compliqué, que l'affaire est difficile,
00:21:44 il y a d'ailleurs un soutien qu'il faut apporter à la famille,
00:21:47 et vous avez raison, cette jeune fille qui a été agressée,
00:21:51 et au courage de la maman et de la grand-mère,
00:21:54 et de la grand-mère, les deux femmes, trois femmes, une agression.
00:21:57 - C'est les femmes, c'est les femmes qui sortent.
00:21:58 - C'est ce que je vous dis, ce sont les femmes qui sortent.
00:22:00 Je ne sais pas où sont les hommes, mais en tout cas, ce sont les femmes qui sortent.
00:22:02 - C'est toujours les femmes les plus courageuses, de toute façon.
00:22:04 - Et je trouve que le témoignage de la grand-mère, qu'on n'a pas vu encore,
00:22:08 et de la mère, ce sont des témoignages extrêmement importants.
00:22:11 Pourquoi ? Parce qu'ils disent un peu la vérité.
00:22:14 C'est-à-dire que, un, elle a été agressée à plusieurs reprises,
00:22:19 et là, évidemment, elle est massacrée.
00:22:21 Et donc, je m'étonne déjà qu'il n'y ait pas une plainte,
00:22:24 et que les trois auteurs qu'on connaît,
00:22:27 on les connaît, sont identifiés, n'aient pas encore été déférés devant le parquet.
00:22:31 Ça, ça m'étonne, ce matin. Parce qu'on les connaît.
00:22:34 Donc, ils auraient dû être immédiatement déférés en comparaison devant le parquet.
00:22:39 C'est le premier point. Deuxième point, sur les raisons de ce qui s'est passé.
00:22:43 Les raisons de ce qu'on connaît. Parce qu'il y a beaucoup de choses que,
00:22:46 vraisemblablement, on ignore encore.
00:22:48 C'est évidemment un conflit entre un islam qui ne veut pas s'intégrer,
00:22:52 et un islam qui considère que les valeurs de la société française
00:22:56 sont au-dessus de leurs lois spirituelles.
00:22:59 Et la maman, de ce point de vue-là, c'est un exemple d'intégration.
00:23:03 - Oui, mais c'est une autre faute !
00:23:05 - Excusez-moi, c'est une autre faute, tout ça !
00:23:07 - C'est parce que l'Etat ne défend pas ses valeurs.
00:23:10 C'est parce que le monde de l'éducation, le pas de vagues, l'a tué.
00:23:13 - L'intégration de ceux qui veulent s'intégrer est possible.
00:23:16 Ça montre ça aussi.
00:23:18 - Alors, je vous répète, juste un mot.
00:23:20 - Allez-y, alors, rapide, ce que je dois faire, c'est de faire des infos.
00:23:22 - Avant, c'était les facs. Maintenant, ça descend au niveau du collège.
00:23:24 Bientôt, ça va être les écoles. Quand c'est qu'on arrête tout ça ?
00:23:26 C'est les enfants de 13 ans qui vont se tuer des coups.
00:23:29 Dans la figure, elle est en réanimation, elle en sort.
00:23:31 Excusez-moi de vous dire ça, on peut dire ce qu'on veut, il n'y a qu'à...
00:23:33 Mais, à un moment, il faut que ça bouge.
00:23:35 Et c'est que ceux qui sont au gouvernement...
00:23:37 - Mais on est coupable ! On est coupable de ce qui s'est passé !
00:23:39 On est coupable parce qu'on a laissé faire.
00:23:41 Et quand je dis "on", c'est la France.
00:23:43 La France est coupable de ce qui s'est passé.
00:23:45 C'est une honte ! C'est une honte !
00:23:47 - Elle dit "à l'aide" et "au secours".
00:23:49 - Alors, dans un instant, on va réécouter la maman qui était tout à l'heure sur CNews.
00:23:52 Mais bien sûr qu'elle aime la France, bien sûr.
00:23:54 Mais on n'est pas capable de l'aimer à la hauteur de ce qu'elle nous aime.
00:23:56 - Il y a un certain nombre de gens qui nous disent...
00:23:58 - On en parle dans un instant. Je suis obligé de faire le CNews Info.
00:24:00 Sommeil à la BD, le CNews Info. On en reparle après.
00:24:02 - Elle est parfaitement intégrée.
00:24:04 (Musique)
00:24:06 - C'est l'un de vos thèmes de débat, Jean-Marc.
00:24:08 Et c'était il y a quelques minutes au micro de Pascal Praud.
00:24:10 "Je suis de confession musulmane et je ne comprends pas cette version de la religion.
00:24:15 Si le motif de l'agression de ma fille est religieux, c'est très très grave."
00:24:19 Les mots de la mère de Samara, encore sous le choc après le passage à tabac de sa fille.
00:24:23 Mardi, devant son collège à Montpellier.
00:24:26 La piste des réprésailles étudiée après l'incendie d'un bus de la métropole lyonnaise.
00:24:31 Mardi soir, par une cinquantaine d'individus.
00:24:33 Des incidents qui feraient suite à l'interpellation de deux hommes.
00:24:37 Plus tôt dans la journée, avec des motocross volés.
00:24:39 Selon un syndicaliste, Alliance Police Nationale.
00:24:42 Et puis, suite à une panne de la plateforme Parcoursub, jouez Prolongation.
00:24:47 Finalement, vous avez jusqu'à ce soir 22h pour compléter votre dossier.
00:24:51 Et confirmer vos voeux d'orientation.
00:24:54 11h05 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:24:59 On continue à parler de Samara avec ses rebondissements ce matin.
00:25:03 Et les révélations de la maman qui affirme que sa fille était traitée de mécréante.
00:25:07 Sa fille était insultée parce qu'elle s'habillait à l'européenne.
00:25:10 Parce qu'elle refusait de porter le voile. Parce qu'elle portait un peu de maquillage.
00:25:13 On est en France, ça s'est passé hier.
00:25:16 Ça s'est passé en France, on est à Montpellier.
00:25:18 Écoutez sa maman, elle était ce matin sur CNews.
00:25:21 Et vous avez raison, Philippe Ballard, quand vous dites qu'elle a le courage de parler.
00:25:25 Parce que j'espère pour elle qu'il ne va rien se passer derrière.
00:25:27 J'espère qu'elle ne va pas avoir de représailles dans l'endroit où elle vit.
00:25:32 On en est là.
00:25:33 On en est là. Parce qu'elle a un courage incroyable.
00:25:35 Écoutez ce qu'elle dit, sa maman. C'était ce matin sur CNews.
00:25:39 Depuis l'an dernier, en fait, ça a commencé.
00:25:43 La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur sa maraille,
00:25:51 une photo d'elle avec un appel au viol.
00:25:54 À partir de là, cette élève a été sanctionnée.
00:25:57 Et ça a continué. Cette jeune fille est voilée.
00:26:01 Ma fille, comme vous le disiez, elle a sa biale européenne.
00:26:04 Je vois que ce motif qui justifie cet acharnement envers ma fille.
00:26:14 Parce qu'ils ont ni le même cercle d'amis.
00:26:16 Elle est plus grande qu'elle.
00:26:18 Il n'y avait aucun différent entre eux.
00:26:21 C'était physique. Elle n'aimait pas ma fille.
00:26:24 Elle ne pouvait pas la voir.
00:26:26 Donc elle s'acharnait constamment sur elle.
00:26:28 Des crachats, des insultes.
00:26:31 On la traitait de mécréante.
00:26:34 Au bout d'un moment, ma fille a craqué.
00:26:37 Elle est rentrée à la maison.
00:26:38 Je la voyais d'une teinture à une autre.
00:26:42 Elle changeait.
00:26:43 Elle avait voulu faire une couleur rouge à ses cheveux.
00:26:45 Au bout d'une semaine, au bout de tellement d'insultes,
00:26:48 elle en arrivait à devoir se reteindre les cheveux.
00:26:51 Elle me dit "Maman, ce n'est pas possible.
00:26:52 On m'insulte, je change".
00:26:54 Elle changeait pour les autres.
00:26:56 Je ne comprends pas.
00:26:59 Je suis de la même communauté que cette jeune fille.
00:27:02 Je suis de confession musulmane.
00:27:04 Ma fille est pareille.
00:27:06 On ne comprend pas cette version de la religion
00:27:09 que ces personnes ont.
00:27:11 Je suis choquée.
00:27:13 Si c'est la raison de l'acharnement de ma fille,
00:27:15 c'est très grave.
00:27:17 C'est très grave.
00:27:18 - La maman qui réagit une fois de plus,
00:27:21 elle le dit, on est de la même religion.
00:27:23 Je ne comprends même pas.
00:27:25 - Ça pose une vraie question.
00:27:28 C'est la question des franges de l'islam en France.
00:27:31 A quel point la République doit favoriser l'émergence d'un islam
00:27:36 qui soit un islam modéré et organisé.
00:27:39 - On a essayé pendant des années.
00:27:41 - C'est des tartes à la crêpe.
00:27:43 - C'est ce que dit cette âme.
00:27:46 Il faut essayer encore.
00:27:49 - On est en direct avec le général Emmanuel de Richouz,
00:27:52 ancien général, surnommé "le général des banlieues".
00:27:54 Bonjour, mon général.
00:27:56 Est-ce que ça vous étonne ce qui se passe à Montpellier,
00:28:00 ce qui s'est passé dans ce collège,
00:28:02 ou finalement pour vous, c'est la chronique d'un drame annoncé ?
00:28:05 - C'est la chronique d'un drame annoncé.
00:28:07 Ce qui se passe à Montpellier, malheureusement,
00:28:09 ça se passe un peu partout en France.
00:28:11 Parce que nous avons focalisé cet événement gravissime
00:28:15 de Montpellier il y a 20 ans,
00:28:17 et je peux vous dire que je pense que ça se passe
00:28:20 à peu près dans toutes les cités,
00:28:23 notamment à Nîmes, où je suis actuellement.
00:28:28 C'est la violence à tous les niveaux.
00:28:31 Et maintenant, comme vous le disiez très bien tout à l'heure,
00:28:34 c'est une faute collective, ou du moins une erreur collective,
00:28:38 depuis des années.
00:28:40 Et puis, comme le disait autour de la table,
00:28:42 on descend de plus en plus bas.
00:28:44 C'est-à-dire que le niveau maintenant de violence va atteindre,
00:28:47 j'allais dire quasiment la maternelle.
00:28:50 On en est là.
00:28:52 Alors, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:28:54 Qu'est-ce qu'on doit faire ?
00:28:56 Je dirais déjà, il y a trois mots qui m'interpellent,
00:29:00 si vous voulez, dans la réflexion que nous faisons tous.
00:29:05 On a parlé d'assimilation au démarrage,
00:29:08 quand on a accueilli toute population immigrée.
00:29:13 Ensuite, on a parlé d'intégration.
00:29:15 Et puis maintenant, on parle d'insertion.
00:29:18 Donc, en définitive, on a renoncé à quelque chose de grand, de fort,
00:29:24 qui permettait une assimilation de ces populations.
00:29:27 Et donc, la religion a pris le pas, probablement,
00:29:30 sur les incohérences de la République
00:29:34 et sur les difficultés, ou du moins l'espèce de nonchalance à tous les niveaux.
00:29:40 – La religion a pris une force, et comme on le titre en bas d'ailleurs,
00:29:44 c'est le poids des religions sur les femmes, en particulier dans les banlieues.
00:29:48 Alors, pour être… j'ai envie de dire, on met le poids des religions.
00:29:52 La réalité, c'est le poids de la religion.
00:29:54 Enfin, il n'y a pas beaucoup de religions, mais voilà.
00:29:56 Bon, alors, laissons le poids des religions,
00:29:58 mais il y a un vrai poids des religions sur les femmes.
00:30:01 – Oui, tout à fait.
00:30:03 J'en veux pour preuve, si vous voulez, dans les actions
00:30:06 que j'ai été amené à conduire maintenant depuis plus de 15 ans
00:30:09 dans nos différents quartiers en région parisienne,
00:30:11 et puis ailleurs, je ne vais pas développer ça ici.
00:30:13 Nous nous étions rendus compte que les femmes, les jeunes femmes,
00:30:18 puisque nous avions sur du personnel 18-25 ans,
00:30:21 les jeunes femmes étaient toujours minoritaires,
00:30:23 et pourtant on essayait d'avoir en permanence un équilibre entre filles et garçons,
00:30:29 et je me rends compte là que les filles étaient minoritaires,
00:30:32 et effectivement subissent la pression de leur environnement familial,
00:30:36 et surtout, j'allais dire, peut-être pas ce familial,
00:30:39 parce que bon, les filles se débrouillent très bien au sein de leur famille,
00:30:42 généralement, mais du poids de la population, de l'opinion autour d'elle, voyez,
00:30:49 et on se rendait compte qu'au fil des années, on n'arrivait pas,
00:30:53 je ne suis pas parvenu, nous ne sommes pas parvenus
00:30:56 à avoir un recrutement à égalité entre filles et garçons,
00:31:00 justement parce qu'il y a ce poids vis-à-vis des femmes.
00:31:03 – Et ce qui est peut-être un peu nouveau aussi,
00:31:07 c'est le rôle des femmes entre elles, parce que moi je suis de Marseille,
00:31:11 donc la religion était présente, la religion musulmane était présente,
00:31:14 et ce qu'on voyait beaucoup, c'était les frères,
00:31:16 c'est les frères qui, à l'époque, il y a 30 ans, 40 ans,
00:31:20 c'est les frères qui faisaient un peu la loi,
00:31:22 qui disaient à leur petite sœur, "Attention, comporte-toi bien,
00:31:25 attention, il ne faut pas me faire honte, il ne faut pas faire honte à la famille",
00:31:27 et là on s'aperçoit que finalement c'est des rivalités entre filles,
00:31:30 c'est-à-dire que c'est une fille qui vient dire à une autre fille,
00:31:33 "il faut que tu te voiles, il faut que tu respectes les règles de la religion
00:31:36 telles que je la vois moi", c'est ça aussi peut-être qui a un peu changé.
00:31:40 – Oui, effectivement, vous avez raison,
00:31:43 ceci étant, j'allais dire, c'est la pression de la religion
00:31:49 sur une population à partir du moment où cette population est livrée à elle-même,
00:31:53 c'est-à-dire que l'État s'est désengagé des noms de quartier,
00:31:57 à partir du moment où l'État s'est désengagé des quartiers,
00:31:59 vous n'avez plus aucune référence,
00:32:01 si ce n'est la référence qui reste la religion,
00:32:03 et donc chacun peut la trouver chaussure à son pied, malheureusement,
00:32:07 et comme il a été dit autour de la table, il n'y a pas de clergé musulman
00:32:12 pour essayer de, enfin, voire faire en sorte que la violence ne soit pas,
00:32:18 et donc chacun prend dans la religion ce qu'il intéresse,
00:32:23 et la violence est finalement quelque chose de bien porté,
00:32:26 malheureusement, dans nos quartiers.
00:32:28 – Chacun prend ce qu'il intéresse et veut l'imposer aux autres,
00:32:30 c'est ça le problème, parce qu'après, chacun peut faire ce qu'il veut dans sa religion,
00:32:34 il peut faire ce qu'il veut chez lui, il n'y a pas de souci,
00:32:36 il a la volonté d'imposer aux autres la religion telle qu'on la voit,
00:32:39 je le disais tout à l'heure, alors c'est un peu banal peut-être,
00:32:42 mais de dire "ça se passe en France", je suis désolé,
00:32:45 moi honnêtement, c'est ce qui me choque,
00:32:47 parce qu'on connaît des pays dans lesquels ces choses-là se passent,
00:32:50 on a des femmes qui se battent pour enlever le voile en Iran par exemple,
00:32:54 et là en France quand même, il y a une jeune fille qui en 2024
00:32:57 est passée à Tabac et est dans le coma,
00:32:59 heureusement on a lu les sorties hier soir,
00:33:01 elle est dans le coma parce qu'elle refuse de porter le voile,
00:33:03 en France en 2024, mais enfin, il y a de quoi faire des bons.
00:33:07 - Oui, mais c'est parce que nous l'avons accepté,
00:33:10 vous l'avez même dit tout à l'heure, nous l'avons accepté,
00:33:13 c'est-à-dire que nous avons, nous les Français de souche,
00:33:17 quand je dis ça on va nous taxer encore de réacte, de vio-réacte,
00:33:20 mais je veux dire, les Français nous avons accepté finalement,
00:33:23 et nous avons amené à un niveau de violence tel, si vous voulez,
00:33:28 que maintenant pour faire machine arrière ça va être extrêmement compliqué,
00:33:31 et cette jeune fille qui a été tabassée et qui s'en est sortie,
00:33:34 heureusement, et je félicite la mère et la grand-mère
00:33:37 qui se sont exprimées devant les médias pour dire ce qu'elles pensaient,
00:33:40 qui sont françaises comme vous et moi, j'allais dire,
00:33:43 et je pense que là nous allons avoir un exemple, si vous voulez,
00:33:46 qui va faire date, et je crains malheureusement
00:33:50 qu'il y ait beaucoup de jeunes femmes qui voulaient se vêtir à l'européenne,
00:33:55 quitter le voile en entrant à l'école,
00:33:57 qui malheureusement ne n'iront pas vers ce cheminement
00:34:01 parce qu'elles risqueront leur repos, pour parler vulgairement.
00:34:05 - Merci mon général, merci beaucoup pour votre éclairage d'avoir été avec nous,
00:34:08 Ludovic Thoreau.
00:34:09 - Il y a une chose hyper importante qui doit se faire dans les heures qui viennent,
00:34:12 les autorités religieuses musulmanes doivent prendre la parole
00:34:15 et condamner totalement ce lynchage, ils sont absents,
00:34:18 tant que les autorités religieuses ne diront pas que c'est inacceptable,
00:34:20 qu'on ne doit pas faire ça, et qu'on ne peut pas se couvrir derrière la religion,
00:34:23 ça ne bougera pas, ils ont une responsabilité, je le dis aujourd'hui.
00:34:26 - Maintenant, respect pour cette grande...
00:34:28 - Jérôme Dubus.
00:34:29 - Je veux bien qu'ils réagissent, et ce serait très bien qu'ils réagissent,
00:34:32 mais la priorité c'est de déférer, comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:34:34 les responsables, parce que ça donne quand même un exemple de laxisme,
00:34:39 les types sont connus, les trois sont identifiés,
00:34:42 ils sont toujours dans la nature.
00:34:43 - Mais le problème est plus grave que ça, le problème est plus grave.
00:34:45 - Mais vous arrêtez à l'écume là, excusez-moi.
00:34:47 - Mais non je ne m'arrête pas à l'écume.
00:34:48 - Jérôme Dubus c'est l'écume.
00:34:49 - Mais d'accord, mais l'écume c'est important aussi.
00:34:51 - Le problème il est profond en France.
00:34:52 - Le problème c'est dans les racines, aujourd'hui c'est dans les racines de ces cités.
00:34:55 - Je l'ai dit tout à l'heure.
00:34:56 - Oui mais alors ça fait trois fois que vous revenez sur le problème judiciaire.
00:34:58 Le problème là c'est pas un problème judiciaire,
00:35:00 c'est ce qui se passe dans nos banlieues le problème, c'est ce qui se passe dans ces cités.
00:35:03 - Parce que vous êtes quand même, pardon mais, un peu corresponsable de ce qui arrive maintenant.
00:35:07 - Vous parlez à Ludo Victoro et Jérôme Dubus.
00:35:10 - Voilà, vous représentez Horizon, et puis vous êtes plutôt centriste, je ne voudrais pas donner de nom.
00:35:13 - Moi je ne suis pas centriste.
00:35:14 - Je ne me rappelle pas, je ne me rappelle pas.
00:35:15 - Mais avant le RN vous étiez où ?
00:35:18 - Vous étiez Horizon, j'ai vu l'interview d'Edouard Philippe dans le point de juin dernier,
00:35:25 dans lequel il disait il va falloir revenir sur les accords France-Algérie de 1968.
00:35:29 Mais il n'a pas été Premier ministre Edouard Philippe à un moment donné.
00:35:32 - Il a été Premier ministre trois ans.
00:35:34 - Donc vous êtes plus corresponsable de la situation, trois ans on peut faire des choses.
00:35:36 Et puis il y a quand même un...
00:35:38 - Pas tout.
00:35:39 - On n'a pas parlé des parents des trois gamines qui ont agressé la pauvre Samantha.
00:35:44 Il faudrait peut-être aller les voir, s'intéresser à eux.
00:35:47 Dans quel écosystème ils font vivre leurs enfants ?
00:35:50 - Non, non, mais les parents ils ont été contactés par l'école.
00:35:53 - Non, mais si, ils ont refusé de rencontrer les autres.
00:35:56 - Les parents des enfants, vous les connaissez ?
00:35:59 - Non, je ne les connais pas.
00:36:00 - Non, mais c'est intéressant, parce que les enfants n'arrivent pas comme ça avec ces idées du jour au lendemain.
00:36:06 - Pour terminer, une anecdote.
00:36:08 Les députés ont le droit de faire venir des écoles.
00:36:10 J'ai fait venir une école CM1, CM2.
00:36:13 Une commune rurale.
00:36:15 Et il y a un des gamins qui a 9-10 ans.
00:36:18 La seule question qu'il trouve imposée,
00:36:20 "Monsieur, quand les députés français vont-ils s'excuser pour ce que la France a fait en Algérie ?"
00:36:26 Il a 9-10 ans.
00:36:28 - Non, non, non.
00:36:29 - Il n'est pas question de religion, il est question d'assimilation.
00:36:32 Il est question d'assimilation.
00:36:34 - Regardez l'intégration, ce qui s'est passé.
00:36:37 Regardez de cette femme.
00:36:39 Qu'est-ce qui doit se passer ?
00:36:41 Elle est intégrée, ça ne vous suffit pas ?
00:36:43 - Ça ne vous suffit pas l'intégration ?
00:36:45 Vous voulez qu'elle renonce à sa religion ?
00:36:47 C'est ça que vous voulez ?
00:36:49 - Mais quel genre de discussion on a ?
00:36:52 - Je vous donne la parole dans un instant.
00:36:55 Ça m'intéresse ce que vous dites, parce que je voudrais qu'on écoute Louis Alliot.
00:36:58 Louis Alliot a amené un élément supplémentaire dans tout ça ce matin.
00:37:01 Et il a expliqué que le problème c'était peut-être aussi que cette famille était harkie.
00:37:05 Et que c'était sans doute un des problèmes, parce que ça lui était remonté.
00:37:09 Il avait eu des échos comme quand il y avait un problème avec cette famille,
00:37:13 qui était mal vue par d'autres, parce qu'elle était harkie.
00:37:16 - D'origine harkie ?
00:37:17 - Exactement. Et ça, ça donne tout à coup aussi encore un autre éclairage.
00:37:21 Écoutez Louis Alliot, il était ce matin sur CNews.
00:37:23 - Moi j'ai été stési par des associations de harkies,
00:37:28 parce que manifestement cette famille est une famille issue de harkies,
00:37:34 et qu'ils sont persécutés, montrés du doigt,
00:37:37 parce que précisément, ils sont une famille de harkies,
00:37:40 et je trouve que c'est encore plus grave,
00:37:42 et je pense que dans les jours qui viennent, nous allons l'apprendre,
00:37:46 que les associations de nos amis harkies vont monter au créneau,
00:37:50 parce que ce serait la double peine.
00:37:52 Ce serait non seulement une pression religieuse pour l'habillement,
00:37:57 mais en plus une pression politique par rapport à des gens
00:38:01 qui veulent régler des comptes 60 ans après le conflit algérien,
00:38:05 et ça c'est inadmissible.
00:38:06 - C'est tous les mâles français finalement, Mathias Leboeuf.
00:38:09 - Non mais la faire des harkies c'est une vieille histoire.
00:38:11 - Mais c'est une vieille histoire, mais attendez,
00:38:13 il vous explique que ça a sans doute un rôle.
00:38:15 - Vous êtes en train d'entrer...
00:38:18 - Vous êtes un aveuglement total du monde.
00:38:20 - Je ne suis pas du tout d'un aveuglement.
00:38:21 - On s'en est là, c'est à cause de politiques telles que celles que vous avez menées.
00:38:24 - Mathias Leboeuf, vous êtes présent, alors...
00:38:26 - Vous avez une responsabilité aussi, il faut faire l'histoire.
00:38:30 - Vous voulez faire l'histoire, Mathias, allez-y.
00:38:32 - À la limite, que ça rentre en compte ou pas, harkies ou pas harkies,
00:38:36 ça n'enlève rien à la gravité des faits.
00:38:38 Moi ce qui me sidère, c'est ce que disait le Général,
00:38:41 c'est que le rôle de l'État, et quand l'État se désengage sur un certain...
00:38:45 Les territoires perdus de la République,
00:38:48 ce sont avant tout des territoires abandonnés.
00:38:50 C'est des territoires que l'État a abandonnés, premièrement.
00:38:53 Et on constate cet abandon encore, parce que quand on écoute la maire de Samara,
00:38:57 on s'aperçoit que ce problème dure depuis un an.
00:39:01 Le harcèlement dure depuis un an.
00:39:03 Qu'est-ce qu'on a fait en un an ? Pourquoi rien n'a été fait ?
00:39:07 - On en parlera tout à l'heure.
00:39:09 - La racine du problème, elle est là.
00:39:11 - Non, mais elle n'est pas là du tout, la racine du problème.
00:39:13 C'est là où vous vous trompez totalement.
00:39:15 La racine du problème, c'est ces gens qui veulent imposer le voile en France.
00:39:19 - Je suis d'accord avec vous.
00:39:21 - La racine, ce n'est pas une caisse cachée d'école,
00:39:23 c'est un deuxième problème qu'on traitera après.
00:39:25 - Allez, tout ça, c'est conjureux.
00:39:27 - Mais non, vous êtes comme Jérôme Dubus, qui parle de la justice depuis tout à l'heure.
00:39:30 - Les deux sont liés, c'est bon.
00:39:32 - L'état d'esprit en France.
00:39:34 - Vous n'allez pas le changer.
00:39:36 - Pourquoi la justice ne réagit pas ?
00:39:38 - Mais ça n'a rien à voir.
00:39:40 - Qu'il y ait des extrémistes, qu'il y ait des rigoristes, qu'il y ait des salafistes,
00:39:44 je ne sais pas si c'est des salafistes en l'occurrence.
00:39:46 Effectivement, il y en a. Qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:39:48 - C'est ça, laissons-leur le pays.
00:39:50 - Je vous dis pas qu'il n'y a pas de problème.
00:39:52 - Donnez-leur les clés, si vous voulez.
00:39:54 - Arrêtez de faire des bullies.
00:39:56 - On est en direct avec Sonia Zadig, qui est psychologue.
00:39:58 C'est très intéressant.
00:40:00 Bonjour Madame, merci d'être avec nous.
00:40:02 Vous êtes également auteure de plusieurs ouvrages,
00:40:04 parce que vous luttez pour le droit des femmes dans le monde musulman,
00:40:08 en plus d'être psy.
00:40:10 Votre parole m'intéresse beaucoup.
00:40:12 Comment vous réagissez-vous en tant que femme,
00:40:14 avec le parcours que vous avez,
00:40:16 quand vous entendez une histoire comme celle
00:40:18 qui s'est déroulée à Montpellier,
00:40:20 avec cette jeune fille qui a été frappée, massacrée,
00:40:24 parce qu'elle voulait vivre à l'européenne ?
00:40:26 - Alors, finalement, la presse en est saisie de cette histoire,
00:40:30 mais je peux vous raconter des dizaines et des centaines d'histoires comme ça
00:40:34 qui se passent aujourd'hui en France,
00:40:36 sous la bannière de la République,
00:40:39 où il y a quelque chose de l'ordre, de la horde primitive,
00:40:42 qui a pris le dessus.
00:40:44 Moi, je travaille en ce moment sur un livre sur les apostas.
00:40:47 Il y a énormément d'apostas qui se cachent,
00:40:49 et qui sont très très présents sur les réseaux sociaux,
00:40:54 et qui s'organisent, mais malheureusement,
00:40:56 ils ne peuvent pas prendre la parole.
00:40:58 Ils sont violentés, tabassés pendant le ramadan,
00:41:02 parce qu'ils osent manger, parce qu'ils osent boire.
00:41:06 Enfin, la situation de cette jeune femme
00:41:09 n'est que un symptôme de ce qui se passe, si vous voulez.
00:41:12 C'est-à-dire, ce n'est pas nouveau.
00:41:14 Il se trouve que la presse s'en saisit,
00:41:16 mais ce n'est absolument pas nouveau.
00:41:18 - Et une certaine presse encore, parce qu'on verra ce soir,
00:41:21 si dans les grands journaux de 20h, ça fait l'ouverture sous cet axe-là.
00:41:24 Ce qui est important, également, malgré tout,
00:41:27 c'est pourquoi on en est là.
00:41:28 Qu'est-ce qu'on a raté en France pour en être là ?
00:41:31 - Alors, la situation est très complexe,
00:41:34 c'est-à-dire qu'il y a une collision entre deux choses.
00:41:37 Il y a quand même la société moderne,
00:41:39 avec l'invasion des technologies,
00:41:41 et l'effondrement de la famille,
00:41:43 l'effondrement de la famille traditionnelle, si vous voulez,
00:41:47 une recomposition de l'anthropologie sociétale.
00:41:51 Ce qui fait qu'il y a un vide, si vous voulez,
00:41:53 dans notre société occidentale aujourd'hui.
00:41:56 Et il se trouve que l'islam s'en est saisi.
00:41:59 L'islam a trouvé un terreau fertile
00:42:02 sur les jeunes dégagés de toute soumission à l'autorité,
00:42:07 à la tradition,
00:42:08 qui n'ont plus une place garantie par une hiérarchie sociale.
00:42:11 Les rapports avec les enfants, les parents,
00:42:14 ne sont plus du tout, sont complètement horizontalisés.
00:42:17 Et donc l'islam, il a trouvé un super terreau,
00:42:20 il est déjà là, il est complètement dans nos écoles,
00:42:23 et puis on essaye de résister et de lutter,
00:42:26 mais le verre est déjà dans la pomme.
00:42:30 - Ce qu'il y a, c'est que jusque-là,
00:42:32 on entendait quand même des histoires,
00:42:34 où on nous expliquait qu'il pouvait y avoir
00:42:36 des petits musulmans qui s'en prenaient à des petits chrétiens,
00:42:38 ou à des petits juifs, ça pouvait arriver.
00:42:40 Là, on est musulmans contre musulmans, en fait.
00:42:43 Parce que cette jeune fille, elle est musulmane,
00:42:45 elle pratique sa religion de façon différente
00:42:48 de ceux qui ont un discours plus rigoriste, plus intégriste,
00:42:52 et en fait, c'est elle qui se fait frapper,
00:42:54 c'est elle qui se fait taper.
00:42:55 Ça aussi, c'est quand même assez nouveau.
00:42:57 - C'est assez nouveau, c'est quelque chose qui se referme,
00:43:01 qui se rigidifie dans l'islam de France,
00:43:03 parce que moi, je n'appelle pas ça islamisme,
00:43:05 mais islam tout court,
00:43:06 parce que si on commence à dire islamisme,
00:43:08 ça veut dire qu'on ne réformerait pas l'islam.
00:43:10 Or, on est plusieurs, et surtout des femmes,
00:43:12 à dire qu'il va falloir qu'on discute texte contre texte,
00:43:15 qu'on discute ensemble sur comment vivre ici,
00:43:18 sous la bannière de la République et sous la laïcité.
00:43:21 Nous, on n'est pas contre la spiritualité de l'islam,
00:43:24 que chacun pratique sa religion comme il veut,
00:43:26 qu'il jeûne comme il veut,
00:43:27 sauf qu'aujourd'hui, l'absence de limites sociétales générales
00:43:32 s'accompagne également d'une mainmise d'un certain groupe,
00:43:38 qui est quand même assez important, sur les autres.
00:43:42 Ce qui fait que les musulmans eux-mêmes,
00:43:45 d'ailleurs même dans le monde,
00:43:46 sont les premiers à être victimes de tout cela,
00:43:49 de cet antrisme-là, de cette violence,
00:43:52 de cette barbarie qui s'installe,
00:43:54 et qui n'est pas à nos portes,
00:43:56 mais qui est à l'intérieur de notre pays.
00:43:58 – Dernière question, Sonia Zadig, est-ce que c'est foutu ?
00:44:01 – C'est presque foutu, mais on est là, on est là.
00:44:07 Les personnes même, c'est-à-dire que c'est les enfants de la Huma,
00:44:12 c'est les apostates,
00:44:13 c'est les gens qui demandent à avoir une liberté de conscience.
00:44:17 Aujourd'hui on ne peut pas avoir de liberté de conscience,
00:44:19 on n'a pas le droit.
00:44:20 Si je dis "je suis sortie de l'islam", je suis tuable,
00:44:24 c'est-à-dire que mon sang devient licite.
00:44:26 Donc non, c'est foutu, ça va être très très difficile,
00:44:32 extrêmement difficile, on n'est pas très nombreux,
00:44:34 mais on travaille, on résiste, le temps est à la résistance.
00:44:40 – Et juste en vous entendant, il y a une autre question qui me vient,
00:44:44 comment on réagit dans le monde musulman en France, en vous écoutant ?
00:44:48 – Très très mal, moi je suis bannie de mon pays d'origine,
00:44:52 c'est-à-dire que si je rentre en Tunisie par exemple,
00:44:56 ma tête est mise à prix.
00:44:58 – Et en France, ça se passe comment ?
00:45:00 – En France il y a des menaces, il y a des insultes tous les jours,
00:45:03 il y a des colibés tous les jours, mais on continue,
00:45:05 on continue avec certains, avec beaucoup de femmes d'origine musulmane,
00:45:09 de culture musulmane, parce que moi je suis maintenant…
00:45:12 le problème c'est qu'on me dit musulmane, je ne suis pas musulmane,
00:45:15 je suis sortie de cette religion, mais je suis de culture musulmane,
00:45:17 c'est ça la problématique de l'islam, ce n'est pas du tout une spiritualité,
00:45:22 c'est plutôt une loi, c'est plutôt "invadez mes commes",
00:45:25 c'est comment on te dit comment vivre, comment respirer,
00:45:28 comment t'habiller, comment manger, et j'en passe.
00:45:32 Donc le problème c'est ça, c'est qu'à partir du moment
00:45:35 où vous sortez de ce chemin-là, et bien vous êtes voués à la violence,
00:45:41 à la barbarie, à la tuerie, et voilà, et si vous regardez,
00:45:46 moi j'invite tout le monde à aller regarder ce qui se passe
00:45:48 sur ce qu'on appelle la postasphère, vous verrez que les gens sont violentés,
00:45:54 menacés de mort chaque jour, et parce qu'on n'a pas de liberté de conscience,
00:45:58 la liberté de conscience n'existe pas en France, en tout cas n'existe plus.
00:46:01 - Ah oui, c'est très rare de dire ça, mais je pense qu'il y a peut-être un peu de vrai.
00:46:07 Merci Sonia Zadig, en tout cas c'était passionnant de vous avoir,
00:46:09 et je pense qu'on aura l'occasion de vous rappeler,
00:46:10 parce que votre regard est vraiment très intéressant là-dessus.
00:46:12 Ludovic Thoreau, le bilan, moi je suis désolé, mais j'ai vu ça fait un blanc sur ce plateau
00:46:16 quand Sonia Zadig a dit "c'est presque foutu", parce que ça nous glace tous quand même,
00:46:21 parce qu'il y a des générations qui arrivent, il y a des générations,
00:46:24 qu'est-ce qu'on va leur laisser ?
00:46:25 - Vous avez dit, Jean-Marc, une chose importante,
00:46:27 aujourd'hui l'islam radical française a pris comme cible l'islam modéré intégré, c'est clair.
00:46:32 Et le rôle de l'Etat aujourd'hui, c'est d'aider cet islam modéré.
00:46:37 C'est ce qu'il faut faire, mais aujourd'hui c'est pas ce qui est fait.
00:46:41 Dans l'Etat, on se rend compte que des gens de 13 ans vont tuer des filles de 13 ans,
00:46:45 parce qu'elle a mis du rouge à lèvres, je sais pas si vous vous rendez compte.
00:46:47 Maintenant je verrai la peine qui va être faite, je sais pas.
00:46:50 - On en revient au problème.
00:46:51 - Non mais on en revient au problème, parce que...
00:46:52 - Non mais je crois qu'on se rend pas compte de la situation.
00:46:54 - On se rend pas compte !
00:46:56 - C'est foutu pour les gens qui baissent les bras.
00:46:58 - Mais oui, mais...
00:47:00 - Mais regardez cette jeune fille, cette jeune fille elle s'est battue.
00:47:02 Cette jeune fille elle s'est battue, sa mère elle s'est battue, sa grand-mère elle s'est battue.
00:47:05 On va l'attendre dans un instant, sa grand-mère.
00:47:07 Elle s'est battue, mais ces trois femmes...
00:47:09 - Vous voulez qu'on vous dit "c'est foutu" ?
00:47:11 - Non, non, je veux la rééditer.
00:47:13 - Sinon, vient le Lucide.
00:47:15 - Attendez, un instant, ces trois femmes, elles ont un courage exceptionnel.
00:47:18 Et je le redis, parce que je l'ai déjà dit tout à l'heure,
00:47:20 mais en général c'est les femmes qui ont le courage dans ces cas-là.
00:47:22 Ce sont trois femmes qui sont sorties du lot.
00:47:24 Les trois, la grand-mère, la mère, la fille.
00:47:26 La fille a voulu résister.
00:47:28 La mère a aidé sa fille.
00:47:30 La grand-mère, on va l'entendre dans un instant, elle est furieuse.
00:47:32 Et qu'est-ce qui s'est passé ?
00:47:34 La fille elle est dans le coma.
00:47:36 La fille elle a failli mourir.
00:47:38 Juste parce qu'elle veut vivre à l'Europe bien.
00:47:40 - Ne me parlez pas comme si j'étais un inconscient.
00:47:43 Je veux dire, on dirait que j'ai un voile devant les yeux.
00:47:47 Moi je suis entièrement d'accord avec ce que dit Ludovic sur plein de choses.
00:47:51 Mais non, les autorités religieuses, musulmanes, quelles qu'elles soient, doivent intervenir.
00:47:57 Deux, l'Etat doit favoriser et faire émerger et garantir un islam modéré
00:48:02 qui soit dans le cadre de la République.
00:48:05 - Et la ministre de l'éducation elle ne va pas faire un tweet ?
00:48:08 - Mais comment arrêter ?
00:48:10 - Pourquoi elle est déjà irresponsable ?
00:48:12 - Non mais...
00:48:14 - On n'arrête pas avec la ministre de l'éducation quand il se passe un drame dans un collège, excusez-moi.
00:48:18 - Très bien, mais dire que c'est un combat perdu à l'avance, c'est absurde.
00:48:24 - On ne va pas baisser les bras, ce n'est pas possible.
00:48:26 - Jérôme Dubu, c'est très tragique.
00:48:30 - C'est très tragique pour tous les musulmans.
00:48:32 - Il y a aussi le fait que cette religion doit évoluer.
00:48:36 Elle doit évoluer.
00:48:38 - Elle évolue dans le mauvais sens.
00:48:40 - Mais oui, mais parce que...
00:48:42 - Plus ça va vous nous dites qu'elle doit évoluer.
00:48:44 - Tu me permets ? 90% des musulmans qui vivent en France aujourd'hui sont intégrés.
00:48:47 - Je suis désolé de le dire.
00:48:49 - Vous n'êtes pas désolé ? On le dit sur ce plateau tout le temps.
00:48:51 - Il y a 10% de minorités à l'église.
00:48:53 - On a l'impression que c'est foutu.
00:48:55 - Mais parce que c'est les 10% qui font la loi aujourd'hui, excusez-moi.
00:48:57 - Comme dans les quatriers, c'est une minorité.
00:48:59 - C'est la minorité qui guide aujourd'hui.
00:49:01 - C'est ça qu'il faut contrer aujourd'hui.
00:49:03 - Alors allons-y.
00:49:05 - On va écouter la grand-mère.
00:49:07 - Si on dit à ces gens-là "vous êtes foutus en France", c'est dramatique pour eux.
00:49:11 - Bien sûr.
00:49:13 - Objectivement, ne dites pas ça.
00:49:15 - Mais la preuve que non.
00:49:17 - Les élus de Paris.
00:49:19 - Écoutez la grand-mère de Samara, elle lance un appel à Emmanuel Macron.
00:49:21 - Je vais l'écouter.
00:49:23 - Elle lui dit "ça suffit, ça suffit".
00:49:25 - J'aimerais, si M. Macron a la visuelle sur cette vidéo, M. Macron, stop, il faut arrêter.
00:49:35 - Franchement, il faut stopper tout ça.
00:49:37 - Vous laissez faire en décadence tous ces actes de barbarie, il faut tout stopper M. Macron.
00:49:43 - Un jour, il y aura une guerre et elle sera entre nous et chez nous.
00:49:47 - Vous entendez ce qu'elle dit ?
00:49:49 - Un jour, il y aura une guerre et elle sera entre nous.
00:49:51 - Et donc, le fait de dire à ces gens-là "c'est foutu", c'est dramatique.
00:49:55 - C'est l'exemple de ce qu'il ne faut pas dire.
00:49:59 - On peut aussi faire l'émission comme ça, si vous voulez.
00:50:03 - Vous entendez ce qu'elle dit ? Vous entendez ce qu'il dit ?
00:50:07 - J'ai parfaitement entendu ce qu'il disait.
00:50:09 - Il y a un livre qui s'appelle "L'archipel français", c'est Jérôme Fourquet qui l'a fait.
00:50:11 - Et quand on voit ce qui se passe par exemple à Montpellier, mais pas que, la France est archipelisée.
00:50:17 - A l'instant T, vous ne pouvez pas me dire quand même qu'il n'y a pas des clubs de sport où les femmes ne peuvent pas aller,
00:50:21 - où il y a des horaires qui leur sont réservés, des horaires de piscine dans certaines municipalités qui sont réservées aux femmes,
00:50:26 - et où elles vont, au Burkini, qu'il y a des repas halal qui sont demandés.
00:50:30 - Heureusement que tous les élus ne font pas ça.
00:50:32 - Astin, je crois que c'était Astin hier, c'était une chaire de conférence qui nous apprenait que dans des bars, les femmes n'avaient pas le droit d'entrer tout simplement.
00:50:40 - La situation à l'instant T. Donc je ne suis pas en train de vous dire que tout est fichu, si on arrive au pouvoir, on va essayer de redresser la barre.
00:50:46 - Mais on aura quand même un peu de boulot parce qu'on va payer, on va maîtriser le flux de la faveur que vous n'avez pas réussi à faire depuis des années.
00:50:54 - La situation n'a rien à voir. Ils sont dans une situation financière catastrophique et ils sont à genoux devant l'Union Européenne.
00:51:01 - C'est la seule différence. Donc vous êtes co-responsable de ce qui nous arrive maintenant.
00:51:05 - Dire que le pays ne se fragmente pas n'est pas archipélisé.
00:51:09 - Expliquez-nous l'inverse.
00:51:10 - Attendez, quand je vous écoute, vous êtes en train de nous expliquer l'inverse.
00:51:13 - Je dis que 90% des musulmans y sont intégrés.
00:51:15 - Vous avez vu cette logique en tête ? Vous avez né là où on est.
00:51:19 - Je ne suis pas d'accord.
00:51:21 - Est-ce que vous contestez le fait qu'il y a 90% des musulmans qui sont intégrés ?
00:51:26 - Non mais je n'ai pas de chiffre.
00:51:27 - Mais si vous contestez.
00:51:28 - Je vais reprendre la phrase.
00:51:30 - Marine Le Pen, Jordan, Bardella ont toujours dit qu'on peut très bien être musulmans et un français parfaitement intégré ou assimilé.
00:51:40 - Ça ne pose même pas débat. Mais le problème c'est qu'il y en a une frange.
00:51:44 - Et malheureusement, quand vous avez ce sondage Ipsos, les jeunes musulmans de 18-26 ans qui nous apprenaient au deux tiers que la charia était plus importante que les lois de la République.
00:51:54 - Si là, on ne sonne pas quand même, si la sonnette d'alarme ne se déclenche pas, il y a un problème.
00:51:58 - Juste Mathias Leboeuf, je voudrais qu'on revienne sur cette phrase moi.
00:52:01 - Parce que cette phrase, en fait, elle est en écho avec notre invité de tout à l'heure, cette grand-mère de Samara qui dit "Un jour, il y aura une guerre entre nous".
00:52:09 - Oui mais la gravité de la situation, elle est attestée et qu'il y ait une minorité extrêmement active, agissante, qu'il faut combattre, ça paraît évident.
00:52:21 - Il n'y a pas de place pour ça. Il n'y a pas de place pour la violence à caractère religieux, pour n'importe quelle violence mais en particulier...
00:52:27 - Un jour, il y aura une guerre ?
00:52:28 - Je ne crois pas. Je pense que la République doit justement imposer son autorité et l'espace laïc doit se réaffirmer d'une façon extrêmement ferme. Point.
00:52:40 - Ludovic Corot, sur cette notion, parce que ça rejoint ce que disait Sonia Zadig quand elle disait "C'est presque foutu", vous avez la grand-mère derrière qui vous dit "Un jour, il y aura une guerre entre nous".
00:52:49 - Enfin, tous les voyants sont au rouge là.
00:52:52 - La grand-mère dit un mot important, la décadence. C'est-à-dire que ce pays est en décadence. Cette grand-mère, elle est là depuis longtemps, elle a tout vécu, on est en décadence.
00:53:00 La guerre aujourd'hui, elle est là, puisqu'il y a bien une guerre religieuse qui s'est produite là. C'est que cette personne qui était soi-disant, qui n'avait pas de religion, parce qu'en fait, mes créances, c'est de ne pas avoir de religion, a été punie, on a voulu la tuer.
00:53:12 La guerre, elle est là, même si ce n'est pas une guerre monumentale, elle est là depuis très longtemps, puisque tout s'aggrave. Donc cette guerre est là, elle a raison, cette grand-mère.
00:53:19 - Vous avez dit un message, et je vous le rappelle, et vous le disiez Jean-Marc tout à l'heure, que dans tous ces quartiers un peu difficiles, qui c'est qui fait bouger les choses contre les drogues ? C'est les femmes.
00:53:26 - Toujours. - C'est toutes sortes de femmes qui sont là, et qui alertent d'une façon apaisée pour dire "non, nous, c'est pas ça qu'on veut, on veut être tranquilles et on remercie la France".
00:53:34 - Parce que les femmes défendent leurs enfants, défendent leur famille, et elles ont un courage incroyable. Un dernier mot.
00:53:39 - Un mot sur les religions. Dans toute religion, vous avez le catholicisme chez les juifs, où vous avez une frange qui est extrêmement radicale, et puis une frange qui est modérée.
00:53:52 - Non, mais ne contestez pas les valeurs de la République, comme les islamistes peuvent le faire.
00:53:55 - Excusez-moi, les cathous ne tuent pas entre eux, hein. - Je suis d'accord.
00:53:59 - Ils ne tuent pas les autres, et ils se tuent pas entre eux. - Ils se sont tués avec les proches.
00:54:01 - Non, mais attendez, on est en 2024. - Non, non, mais ça existe. On est en 2024.
00:54:05 - Il y a des religions qui sont des religions de conquête. La religion islamique est une religion de conquête.
00:54:10 - Mais toutes les religions sont des religions de conquête, si vous le prenez à l'échelle de l'histoire. Le catholicisme n'a pas été une religion de conquête.
00:54:16 - On va faire une pause. On va en reparler dans un instant. On réécoutera la maman. On parlera de la rectrice de Montpellier aussi, qui va vous dire "ah, mais tout va bien, vous savez, la famille, elle est forte, ils vont tenir le coup".
00:54:27 - Non, mais allô. Allô. Or, on fait une pause. La pub, c'est News Info. À tout de suite.
00:54:33 ...
00:54:37 - C'est l'un de vos thèmes de débat, J.-M., et c'était il y a quelques minutes au micro de P.Pro.
00:54:43 "Ma fille aussi est pratiquante, mais elle se faisait traiter de mécréante parce qu'elle s'habille à l'européenne", les mots de la maire de Samara, qui se dit, je cite, "choquée" si le motif de cette agression est religieux.
00:54:55 Les blouses blanches à nouveau dans la rue. Plusieurs centaines d'infirmiers libéraux pour une grande manifestation à Paris à l'appel d'un collectif de deux syndicats pour demander la revalorisation de leurs tarifs de base, inchangés depuis 2009.
00:55:09 Et puis, constat inquiétant, une voiture volée toutes les quatre minutes en France, selon les chiffres de l'entreprise Coyote. 62 % des voitures volées sont des SUV. Et la région la plus touchée par ces délits est l'île de France.
00:55:23 - Rosa Transis, sur CNews, merci d'être avec nous. On continue à parler de ce drame autour de cette jeune fille autour de Samara qui a été agressée, violemment frappée, maltraitée alors qu'elle était harcelée depuis plusieurs mois au lycée.
00:55:37 Personne n'a bougé et aujourd'hui, sa maman, vous l'entendez depuis ce matin sur CNews, sa maman révèle que c'est parce qu'elle voulait s'habiller à l'européenne. Elle est musulmane et c'est a priori d'une autre fille musulmane également qui s'en est prise à sa fille, qui en a fait une cible parce qu'elle refusait de vivre la religion musulmane telle que l'autre fille le voulait, c'est-à-dire en se cachant, avec un voile sur la tête, en refusant de se maquiller.
00:56:03 Samara, elle, voulait vivre à l'européenne. Alors il y a ce harcèlement qui a été signalé à plusieurs reprises, visiblement, et l'école n'a pas pris les choses en main.
00:56:13 Écoutez Sophie Bégen, c'est la rectrice de l'académie de Montpellier, vous allez voir ce matin son discours, on a l'impression qu'il est totalement déconnecté. Écoutez-la.
00:56:21 C'est un acte grave, l'enquête est en cours, il y aura une procédure judiciaire qui fera la clarté des événements. Dans l'établissement, nous enclencherons les procédures disciplinaires en direction des auteurs de cette agression, lorsque les faits auront été établis.
00:56:43 J'exprime vraiment tout mon soutien à la famille, à la maman, beaucoup d'émotion, c'est une maman qui est solide, qui a dit beaucoup de bien de l'établissement, qui a dit combien sa fille et aussi son fils, qui est scolarisé ici, sont bien pris en charge, sont bien accompagnés, sont heureux.
00:57:01 – Vous vous rendez compte qu'elle est là, elle vient faire la promo de l'établissement, l'établissement a été super, l'établissement… – Elle dit quand même que c'est un acte grave.
00:57:09 – Mais elle est encore heureuse, mais elle est là avant l'établissement, excusez-moi, excusez-moi. – Le plus est que tous les faits sont établis, qu'elle vient nous dire, on va attendre l'enquête.
00:57:17 – Non mais surtout, est-ce qu'elle a entendu la maman, juste, Jérôme Dubus, est-ce qu'elle a entendu la maman parler de l'établissement ? Est-ce qu'elle a entendu, elle dit, ah ouais, elle a un fils, tout va bien.
00:57:27 – Ah bah non, l'appréciation de la maman n'est pas du tout la même. – C'est pas du tout la même, donc il y a deux solutions, soit elle est menteuse, cette dame, soit elle n'est pas informée.
00:57:37 – Non, elle n'est pas menteuse, je crois qu'elle est totalement naïve. – Elle n'est pas naïve, il suffit d'écouter la maman.
00:57:42 – Elle est naïve, c'est tout. – Écoutez la maman qui explique comment ça se passe aujourd'hui dans sa famille.
00:57:49 – Elle n'a pas entendu la maman. – Elle n'a pas entendu la maman, mais qu'elle fasse son boulot, cette dame, excusez-moi.
00:57:53 – Éric Trist, c'est là-haut que ça se passe. – Écoutez la maman ce matin sur CNews qui explique comment ça se passe dans sa famille,
00:58:00 parce qu'en plus il se trouve que le fils de cette dame a la maladie de Crohn, en plus, donc voilà, enfin vraiment toutes nos pensées pour cette dame et pour cette famille.
00:58:09 Écoutez ce qu'elle dit.
00:58:11 – J'ai un deuxième enfant qui est malade, qui atteint de la maladie de Crohn depuis plus de trois jours, c'est affreux, il est enfermé à la maison, il tremble, il est dans un état…
00:58:22 Voilà, il n'est vraiment pas bien, il est scolarisé dans le même collège que Samara en quatrième aussi, et il n'est plus retourné à l'école depuis.
00:58:29 Il n'est plus retourné à l'école, il a peur, il me dit « maman, ma soeur, ma soeur, ma soeur », il a peur, il craint, dès qu'il entend un bruit, il sursaute, c'est affreux.
00:58:38 En fait, ils sont en train de détruire ma famille, en fait, ils sont en train de détruire ma famille avec ce qu'ils ont fait, ils sont en train de détruire ma famille.
00:58:46 – Moi j'ai des frissons quand j'entends cette maman qui dit « on est en train de détruire ma famille »
00:58:50 et vous avez la rectrice qui vient avant en disant « oui, mais elle est solide et l'école a bien fait son boulot », excusez-moi.
00:58:56 – C'est le fameux hashtag « pas de vague » mais je pense que cette rectrice a pu être porte-parole de Nicole Belloubet.
00:59:02 Madame Belloubet, c'est pas Pendiaille avec une perruque blonde, parce qu'on n'a pas parlé…
00:59:08 – Non, non, non, non, on n'a pas parlé de… – Non, c'est pas quand on…
00:59:12 – Non, non, non, Madame Belloubet, elle s'inscrit exactement dans la pensée gawkiste de monsieur Pap Ndiaye, c'est exactement la même chose.
00:59:22 – Vous mélangez tout là, vous n'avez pas tous 120 ans.
00:59:26 – Quand on parle des élèves harcelés, c'est parce que c'était visiblement un petit peu le cas, moi j'ai eu le cas dans ma circonscription,
00:59:31 c'est celui qui était harcelé qui a été obligé de partir de son collège, alors qu'il y a un décret d'août dernier
00:59:37 qui normalement fait en sorte que, ce qui paraît quand même une bonne chose, et la logique…
00:59:41 – Mais normalement il ne devrait même pas y avoir besoin de décret, même pas besoin.
00:59:44 – C'est celui qui harcèle qui devrait le faire.
00:59:46 – Tout à l'heure je vous ferai écouter une autre maman, qui elle aussi, dont le fils a été harcelé, le fils a fini par se pendre.
00:59:51 – Oui, ben malheureusement il y en a.
00:59:53 – Et pourtant elle avait changé d'école, elle avait changé d'école, donc on en parle dans un instant.
00:59:56 Juste on est avec maître François-Xavier Causand, bonjour maître, merci d'être avec nous.
01:00:00 Moi je voulais savoir si à un moment donné, on peut aussi se retourner vers l'école,
01:00:04 on peut se retourner vers l'État peut-être aussi, parce que l'État n'a pas assuré la protection des élèves.
01:00:09 On entend ces mamans qui disent "nous on a alerté, nous on a prévenu et il s'est rien passé derrière".
01:00:14 Est-ce qu'il y a une responsabilité à ce moment-là des établissements scolaires,
01:00:18 ou est-ce que tout le monde s'en lève les mains ?
01:00:20 – Bonjour Jean-Marc, bonjour à tous.
01:00:23 Alors oui, moi j'encourage effectivement les actions, pourquoi ?
01:00:26 Parce que je pense qu'effectivement il faut taper du poing sur la table.
01:00:29 Alors avec une distinction évidemment, responsabilité pénale, responsabilité civile,
01:00:34 puisque les deux terrains sont totalement différents et autonomes.
01:00:37 S'agissant de la responsabilité civile, si effectivement il s'agit d'une école publique,
01:00:42 on peut envisager d'engager la responsabilité de l'État.
01:00:45 S'il s'agit d'une école privée, on peut engager la responsabilité de l'établissement.
01:00:50 Et puis responsabilité pénale, parce que j'y pense de plus en plus,
01:00:53 puisque en droit français, nul n'est pénalement responsable que de son propre fait,
01:00:58 ce qui veut dire qu'on peut à mon sens envisager une plainte
01:01:02 au visa par exemple de la non-assistance à personne en danger,
01:01:05 ce qui est un délit parfaitement établi,
01:01:07 à partir du moment où on arrive à démontrer qu'on a alerté l'établissement,
01:01:11 qu'on a alerté tel ou tel personnel scolaire,
01:01:15 qui n'ont pas réagi parce qu'il y a un vrai constat
01:01:18 que nous faisons nous dans nos cabinets, malheureusement,
01:01:21 c'est qu'il y a une véritable omerta.
01:01:23 C'est que dès qu'on touche à l'image d'un établissement,
01:01:26 on a tendance un peu à essayer de calmer les parents
01:01:29 en disant "mais ne vous inquiétez pas, ce sont des histoires entre enfances,
01:01:32 ça va s'arranger, on règle ça en interne, on va régler ça en famille,
01:01:36 si vous m'autorisez le parallèle".
01:01:38 Le problème c'est qu'on arrive régulièrement, malheureusement,
01:01:41 je dis bien régulièrement, à des drames comme ceux que vous évoquez
01:01:44 de plus en plus sur vos plateaux,
01:01:46 parce que les enfants se sentent malmenés, se sentent abandonnés,
01:01:51 ont parfois du mal à en parler parce que c'est vrai qu'ils sont souvent à des âges
01:01:55 où c'est un peu compliqué de faire aveu de ce qu'ils estiment être de la faiblesse
01:02:00 et, conclusion de la situation, ils en arrivent parfois à prendre des solutions
01:02:04 extrêmement... à opter pour des solutions qui sont dramatiques pour eux, évidemment,
01:02:09 pour les familles ensuite.
01:02:11 Alors oui, pour répondre à votre question, moi je pense que la responsabilité pénale
01:02:16 quand c'est possible, civile, en tout état de cause, des établissements,
01:02:20 doit être engagée.
01:02:21 Maître, je voudrais vous poser une autre question parce que là je vais vous faire écouter
01:02:24 dans un instant un témoignage.
01:02:25 C'est le témoignage d'une dame qui s'appelle Karine, c'est la mère de Thibault.
01:02:29 Le 21 novembre, vous voyez les photos de Thibault, le 21 novembre 2018,
01:02:33 Thibault, 12 ans, a été retrouvé pendu chez lui à Saint-Tris-sur-Seine.
01:02:36 L'enfant avait dénoncé des faits de harcèlement au collège
01:02:39 et il avait même tenté de porter plainte, ses parents l'avaient changé de collège,
01:02:42 mais les choses avaient recommencé.
01:02:45 Cette maman avec son fils, ils sont allés porter plainte
01:02:49 et ils se sont retrouvés face à des forces de l'ordre qui lui ont dit
01:02:52 "Ecoutez, les personnes concernées ont moins de 12 ans,
01:02:55 donc de toute façon on ne va pas prendre votre plainte parce qu'il ne va rien se passer."
01:02:58 Est-ce que c'est normal ?
01:03:00 Et on écoutera ça un moment après. Maître ?
01:03:02 Pas du tout, parce qu'il y a une règle très simple,
01:03:06 c'est que le seul et unique titulaire de l'opportunité des poursuites,
01:03:09 c'est le procureur de la République.
01:03:11 Ce qui veut dire que le fonctionnaire de police ou le gendarme,
01:03:15 quand vous le sollicitez, sauf l'hypothèse d'une déclaration délirante,
01:03:19 est tenu de prendre votre plainte et de la transmettre au procureur de la République.
01:03:24 Trois recours possibles dans l'hypothèse où vous faites face à quelqu'un qui refuse la plainte.
01:03:29 Premièrement, il faut savoir qu'on peut déposer plainte directement
01:03:33 entre les mains du procureur de la République
01:03:35 sans avoir à passer par un commissariat ou une gendarmerie.
01:03:39 Deuxièmement, vous pouvez saisir le défenseur des droits
01:03:42 qui a compétence pour étudier la situation telle qu'elle est dénoncée
01:03:47 et éventuellement réagir.
01:03:49 Et enfin, vous pouvez aussi, selon on sait dire, l'inspection générale de la police nationale
01:03:53 ou l'inspection générale de la gendarmerie nationale.
01:03:56 Je crois d'ailleurs que c'est sous la présidence de M. Sarkozy
01:03:59 qu'une circulaire avait été prise pour rappeler que le policier et le gendarme,
01:04:04 aussi compétents soient-ils, n'ont pas compétence pour apprécier
01:04:10 la recevabilité d'une plainte au moment où ils sont sollicités.
01:04:13 Merci beaucoup, Maître.
01:04:14 Je vous propose d'écouter le témoignage de Karine.
01:04:17 C'est un témoignage un peu en longueur, il fait trois minutes, mais il est bouleversant.
01:04:20 Moi, je l'ai réécouté hier parce que je me souvenais, je l'avais reçu sur Energies d'Ou,
01:04:23 je l'avais reçu dans Crimes et Faits divers.
01:04:25 Et vous allez voir, cette maman raconte comment le 21 novembre 2018,
01:04:30 son fils Thibault, 12 ans, a été retrouvé pendu chez lui.
01:04:34 Elle avait essayé de le sortir de ce collège, elle avait changé de collège
01:04:37 parce qu'il était harcelé et ce garçon n'en pouvait plus.
01:04:40 Et puis ce jour-là, 21 novembre, le drame arrive.
01:04:43 - Le dernier week-end, je le dispute parce qu'il a une mauvaise note en histoire-géo
01:04:47 et que c'est pas son habitude.
01:04:49 Et je lui dis, histoire-géo, c'est du par-cœur et je m'en veux tellement de cette dispute,
01:04:52 vous savez pas quel point.
01:04:54 Et puis je lui dis au revoir et je lui dis, sois sage.
01:04:57 Excusez-moi, vraiment, je vais tenir.
01:04:59 Et le 20 novembre, il a une émission, enfin, il doit...
01:05:06 Il a une vidéo sur le cyberharcèlement l'après-midi.
01:05:10 Je sais pas ce qui s'est passé.
01:05:12 Et il mange avec mon mari.
01:05:15 Mon mari lui dit d'aller se coucher, il voit de la lumière en haut.
01:05:18 Et le lendemain matin, en fait, en montant les escaliers,
01:05:22 mon mari le découvre pendu dans le couloir,
01:05:27 en face de la chambre de son petit frère.
01:05:29 - Dans le couloir ? - Oui.
01:05:31 Il avait fabriqué sa corde avec la ceinture de son peignoir et une cravate.
01:05:39 Mon mari m'appelle en hurlant.
01:05:41 Je comprends absolument rien à ce qu'il me raconte.
01:05:44 Et quand il me dit que Thibault s'est pendu, je fais lui du bouche-à-bouche.
01:05:48 Moi, je suis 15 000 km de me dire que c'est déjà terminé, quoi, en fait.
01:05:53 Je hurle dans la maison où je suis toute seule.
01:05:57 Je dois remonter.
01:06:00 Je sais même pas comment je dois remonter.
01:06:02 J'ai des blancs, beaucoup de blancs.
01:06:04 Je suis remontée en avion.
01:06:06 C'est mes sœurs qui m'ont récupérée,
01:06:09 qui m'ont portée jusqu'à la maison, véritablement portée.
01:06:12 Là, je rentre chez moi.
01:06:15 Et il y a une gendarme qui fait du ronde avec moi.
01:06:18 Je tombe dans ses bras. Je me dis que c'est pas possible.
01:06:20 Ça peut pas nous arriver à nous.
01:06:22 C'est pas possible.
01:06:24 Et je sais pas si vous voulez que je t'écris.
01:06:27 Je sais pas si ça va.
01:06:29 - Vous dites ce que vous voulez.
01:06:30 - Et là, elle me dit qu'il faut que t'ailles voir ton fils.
01:06:33 Et là, j'ouvre sa porte.
01:06:36 Je la referme automatiquement.
01:06:37 J'y arrive pas.
01:06:38 J'y arrive pas.
01:06:39 Vraiment, j'y arrive pas.
01:06:40 Vous pouvez pas voir votre enfant dans cet état-là.
01:06:43 Il est transfiguré.
01:06:47 On a l'impression d'être dans un mauvais film.
01:06:50 On dirait comme un zombie.
01:06:54 C'est horrible.
01:06:55 Et là, je reouvre la porte.
01:06:57 Je lui dis qu'il faut que...
01:06:59 "Vas-y, que tu sois courageuse.
01:07:00 Il y a ton mari."
01:07:01 Et lui, il l'a décroché.
01:07:03 Et là, je lui caresse les cheveux.
01:07:04 Je lui dis "Mon fils, qu'est-ce que t'as fait ?"
01:07:06 J'ai juste envie de s'éjouter par la fenêtre.
01:07:09 J'ai juste envie que tout s'arrête, en fait.
01:07:11 J'ai tellement mal.
01:07:12 J'ai mal partout.
01:07:13 Et là, je le caresse et je sens le trou dans sa...
01:07:18 Je le souhaite à aucun parent.
01:07:22 À aucun parent.
01:07:30 J'ai dû enterrer mon fils de 12 ans.
01:07:32 C'est dur de parler après ça.
01:07:39 Ludovictoro...
01:07:41 Pas grand-chose.
01:07:42 Le harcèlement n'est pas assez pris en compte, malgré tout.
01:07:45 Malgré les lois, malgré les textes.
01:07:47 Après un témoignage comme ça, on peut...
01:07:50 C'est terrible.
01:07:51 Il aura beaucoup de mal, c'est dans ce sens, Romain.
01:07:53 Mais s'il vous plaît, faisons quelque chose.
01:07:54 Arrêtons de dire des mots.
01:07:55 Il y en a marre des mots.
01:07:56 Il y en a vraiment assez des mots.
01:07:58 Cette souffrance-là, qui est retenue quand même,
01:08:00 elle devrait nous dire, vous les dirigeants, bougez-vous.
01:08:03 Arrêtez de nous raconter des bobs.
01:08:04 Aujourd'hui, chaque jour, dans chaque école, dans chaque collège,
01:08:07 il y a ce genre de choses.
01:08:08 On doit condamner, on doit trouver des moyens.
01:08:10 Vous n'en proposez aucun aujourd'hui.
01:08:11 On est dans l'échec total.
01:08:13 Et comme disait cette grand-mère, on est dans la décadence.
01:08:16 Dans une terrible décadence qui aboutit à des meurtres
01:08:18 et des tentatives de meurtre.
01:08:19 – Et cette moment de Thibault, elle est bouleversante.
01:08:23 Parce que ce qu'elle vit et ce qu'elle a vécu,
01:08:26 finalement, c'est irracontable.
01:08:29 Je ne sais pas comment elle arrive à mettre des mots là-dessus.
01:08:31 Elle a une force incroyable.
01:08:32 Elle se bat aujourd'hui pour que tout ça, tout le harcèlement…
01:08:36 Je suis désolé, je n'ai même plus à parler,
01:08:38 parce que je suis vraiment très ému et très touché par cette dame.
01:08:42 – Mais Jean-Marc, ce qui est terrible,
01:08:44 c'est qu'à chaque fois, on se rend compte qu'ils ont alerté.
01:08:46 – C'est ça. Mais c'est pour ça.
01:08:47 – À chaque fois, ce n'est pas arrivé comme ça.
01:08:49 C'est qu'à chaque fois, ils ont été quelque part en disant,
01:08:51 voilà, ça va se passer.
01:08:53 Donc à un moment, la réactrice que j'ai entendue tout à l'heure,
01:08:55 elle est gentille, d'accord, mais elle n'a pas dit à un moment,
01:08:57 ben oui, on a été avertis, mais on n'a pas voulu.
01:08:59 – Sonia Mabrouk, c'est "Dans un instant".
01:09:01 On se retrouve demain en direct à partir de 10h35 sur CNews.
01:09:03 À demain.
01:09:04 Et d'ici là, soyez prudents.
01:09:06 [Musique]