Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00 -Lundi 22 avril 2024, Mondini Live numéro 1424.
00:00:07 Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:09 A la une, le chanteur Kenji Jira, grièvement blessé par balle
00:00:13 tôt ce matin, alors qu'il se trouvait sur une aire de passage
00:00:16 des gens du voyage.
00:00:18 Lorsque les secours sont arrivés, le chanteur était entre la vie
00:00:21 et la mort, mais à l'heure qu'il est, son pronostic vital
00:00:24 n'est plus engagé.
00:00:26 Le chanteur est même conscient à l'hôpital de Bordeaux.
00:00:29 Selon les premières déclarations, le chanteur aurait évoqué
00:00:33 un accident domestique et la mauvaise manipulation
00:00:35 d'une arme, mais l'enquête se poursuit.
00:00:38 Les dernières informations en direct dans un instant
00:00:41 avec Sandra Buisson du service Police Justice de CNews
00:00:44 et Louis de Gouillon-Matinon, spécialiste des gens du voyage.
00:00:48 Nous reviendrons ensuite sur le reste de l'actualité
00:00:50 et ses dérapages hier à Paris pendant la manifestation
00:00:53 organisée par les Insoumis, NPA ou encore
00:00:56 des associations pro-palestiniennes.
00:00:58 Des dérapages avec ces affiches qui mettent des cibles
00:01:00 sur certaines personnalités de CNews.
00:01:02 Vous voyez Cyril Hanouna, ou moi-même, nous avons été victimes
00:01:07 de cet affichage sauvage, nous désignant comme
00:01:10 des personnalités d'extrême droite.
00:01:12 Je vais vous en reparler également dans un instant,
00:01:14 mais plus grave, les policiers ont également été la cible
00:01:17 de slogans affirmant "Silence, la police tue",
00:01:20 un slogan insultant pour les 150 000 policiers
00:01:23 qui assurent au quotidien notre sécurité.
00:01:26 Urgence, urgence, la police assassine !
00:01:47 Voilà, des slogans criés et repris en chœur par les manifestants.
00:01:51 On en reparle dans un instant et justement,
00:01:53 l'acteur Ahmed Silah avait appelé à rejoindre cette manifestation
00:01:57 et lui-même est dans une position qui interroge.
00:01:59 Ahmed Silah avait en effet affirmé dans une interview
00:02:02 que les Français n'étaient pas racistes.
00:02:04 Et bien ce week-end, marche arrière et il s'excuse d'avoir dit ça.
00:02:08 Alors y a-t-il eu des pressions ? Pourquoi cette marche arrière ?
00:02:10 Pourtant, ce qu'il disait était très clair.
00:02:13 Les Français au quotidien, ils ne sont pas racistes.
00:02:18 Quand on va chercher notre pain, etc.
00:02:21 Y a des situations racistes, y a des vrais problèmes.
00:02:25 Je ne le nie pas.
00:02:26 Mais la plupart du temps, quand on sort dehors,
00:02:29 on n'est pas confronté au racisme.
00:02:30 Voilà, et ce week-end, Ahmed Silah a publié donc un communiqué
00:02:33 où il affirme regretter ses propos,
00:02:35 dénonçant cette fois les racistes qui, je cite, sévissent au quotidien.
00:02:39 Là encore, nous allons en reparler.
00:02:41 Et puis, ce sont des images que les grandes chaînes de télé
00:02:43 et les grands médias ont décidé de passer sous silence,
00:02:45 à l'exception de CNews.
00:02:47 Et pourtant, ces scènes se sont déroulées en plein Paris ce week-end.
00:02:50 Une mobilisation en hommage aux victimes de l'incendie
00:02:53 du 7 avril 2024 rue de Charonne à Paris
00:02:56 était organisée avec de nombreux Afghans qui ont manifesté.
00:03:00 Et très vite, la violence a gagné la rue,
00:03:02 sans que l'on comprenne vraiment pourquoi,
00:03:04 puisque dans ce drame, trois personnes sont mortes
00:03:07 et ce sera en fait un crime.
00:03:08 J'en ai assez que notre pays soit devenu le paillasson du monde,
00:03:12 a dénoncé le président du Rassemblement national,
00:03:14 Jordan Bardella.
00:03:16 Marion Maréchal, intime de son côté, les émutia à retourner chez eux.
00:03:20 Et puis l'élu au Conseil de Paris, Aurélien Véran,
00:03:22 au soutien de Rachida Dati, a tweeté de son côté
00:03:24 que ces images étaient, je cite, "Kaboul à Paris,
00:03:27 écoutez les commerçants sous le choc".
00:03:30 Plein de gens devant et quelques-uns qui voulaient
00:03:33 en découdre et jeter des trucs dessus.
00:03:34 Ils ont commencé à prendre les tables et les chaises.
00:03:37 Ils ont callacé le bus, puis l'autre baie vitrée.
00:03:39 Après, ça s'est vite reparti en courant vers là-bas
00:03:43 et c'était les gens plus calmes qui sont arrivés.
00:03:44 Après, il y a les CRS qui sont arrivés,
00:03:46 qui ont encerclé devant le restaurant et ils sont repartis.
00:03:49 Ils ont commencé à faire du bruit, à taper contre les vitres,
00:03:52 sur les poubelles, ils ont lancé les poubelles contre le bus.
00:03:55 Du coup, les policiers ont commencé à gazer la rue.
00:03:58 Le seul problème, c'est que les portes ont été grandes ouvertes.
00:04:01 Du coup, tout est rentré dans la boulangerie.
00:04:04 Du coup, nous avons dû fermer les portes d'urgence,
00:04:07 faire sortir les clients par derrière.
00:04:09 Ils étaient tous en train de tousser, ils étaient tous dans le mal.
00:04:13 Autre violence, toujours à Paris, cette fois contre Stanislas Rigaud,
00:04:16 le président de Génération Zemmour.
00:04:18 Il a été insulté, on lui a craché dessus après l'avoir reconnu.
00:04:22 Il dénonce une agression politique.
00:04:24 Hier soir, en sortant d'une brasserie, j'étais avec un ami
00:04:27 en train d'attendre un véhicule pour repartir chez moi
00:04:29 et une bande de 7-8 personnes sont venues m'invictiver,
00:04:32 m'insulter pour des raisons politiques.
00:04:33 Et on a commencé à nous menacer, à essayer de nous agresser physiquement.
00:04:37 Et si aujourd'hui, je peux parler de ça, c'est que tout va bien.
00:04:41 Heureusement, j'ai porté plainte à l'égard de ces personnes-là.
00:04:45 Mais ce genre de phénomène se produit malheureusement bien trop souvent.
00:04:49 Un de nos responsables dans l'Ariège s'est fait agresser aujourd'hui.
00:04:52 Moi, je peux m'exprimer, je peux me défendre.
00:04:53 Et je tenais à dire aujourd'hui que nous allons continuer de le faire.
00:04:56 Nous allons continuer de défendre nos idées,
00:04:57 de dénoncer cette immigration, cette insécurité de masse,
00:05:00 ces problèmes dans la société, sans rougir.
00:05:03 Voilà, c'est donc la violence au quotidien.
00:05:05 Violence au quotidien également à Marseille,
00:05:07 où trois infirmières ont été frappées et blessées à l'hôpital Nord
00:05:10 par une femme enceinte.
00:05:12 Elle en avait assez d'attendre.
00:05:13 Alors, elle est passée au coup.
00:05:15 BFMTV, ce matin.
00:05:17 Vendredi, une femme enceinte a frappé plusieurs sages-femmes.
00:05:20 Elle ne supportait pas le ton d'attente.
00:05:22 Cette dame agressive s'est jetée sur la sage-femme,
00:05:25 lui a mis un coup de poing, lui a craché dessus.
00:05:27 Une autre collègue sage-femme qui a voulu s'interposer
00:05:30 s'est prise un gros coup de valet dans la main
00:05:32 que la dame a trouvée sur le chariot de la femme de ménage.
00:05:35 Et la femme de ménage aussi s'est prise des crachats
00:05:38 et des coups de pied dans le ventre.
00:05:39 Âgée d'une quarantaine d'années,
00:05:41 la femme enceinte met aussi des coups de tête au personnel soignant.
00:05:44 La sécurité de l'hôpital intervient rapidement
00:05:46 ainsi que les forces de l'ordre pour la calmer.
00:05:49 - Voilà, situation totalement surréaliste.
00:05:51 Ah, grande sainte, la tension reste forte.
00:05:53 Ce matin, vendredi soir, un cousin d'un des suspects
00:05:56 a été passé à tabac, déshabillé, laissé au bord de la route.
00:05:59 Ce cousin a 15 ans.
00:06:00 Il est déjà papa d'un enfant de 8 mois
00:06:03 mais n'a aucun rapport a priori avec l'agression.
00:06:06 Sa maman a témoigné hier sur TF1.
00:06:09 Il a été hospitalisé.
00:06:10 Pour sa mère, il s'agit d'une vengeance.
00:06:13 Depuis quelques jours, elle et ses enfants
00:06:14 reçoivent de nombreuses menaces sur les réseaux sociaux.
00:06:17 - On va violer ta fille.
00:06:19 Ils ont mis mon adresse partout.
00:06:23 Moi, j'ose plus sortir de toute façon.
00:06:25 J'ai arrêté le travail pour l'instant.
00:06:27 J'ai plus la force à rien.
00:06:29 Son fils, 15 ans, n'est pourtant pas mis en cause
00:06:33 dans l'assassinat de Philippe.
00:06:35 - Et dans cette affaire, le point de départ serait donc
00:06:37 un site internet appelé "Coco" que les plus jeunes adorent.
00:06:40 Il faut dire qu'il ne fait l'objet d'aucun contrôle,
00:06:42 aucune vérification d'âge et tout y semble permis.
00:06:46 Une messagerie en ligne totalement gratuite.
00:06:49 La démarche est plus que simple.
00:06:51 Un pseudonyme suffit avec un âge et un code postal non vérifié.
00:06:55 En 10 secondes, on peut commencer à discuter avec n'importe qui.
00:07:00 Ce site fait polémique après l'assassinat de Philippe à Grande-Synthe.
00:07:03 Selon une hypothèse encore à vérifier,
00:07:06 le jeune homme de 22 ans aurait été la cible d'un guet-apens
00:07:09 tendu via ce site.
00:07:10 - Une enquête est en cours à propos d'autres agressions
00:07:14 commises dans des circonstances similaires
00:07:17 après des rendez-vous fixés sur le site "Coco Land".
00:07:20 J'invite d'ailleurs toute personne qui aurait été victime
00:07:23 d'une agression ou d'une tentative d'agression
00:07:25 dans les mêmes circonstances à se manifester.
00:07:29 - À Blois, une femme est morte dans une fête foraine
00:07:32 et éjectée d'un manège.
00:07:33 Ce témoignage troublant hier soir dans cette affaire,
00:07:36 témoignage troublant sur France 2.
00:07:37 Un jeune homme qui est monté une heure avant sur le même manège
00:07:40 affirme que les barres de sécurité ne le tenaient pas vraiment.
00:07:44 - On commence à faire deux tours, je commençais à glisser,
00:07:46 je me tais avec les barres, même en me tenant mes pieds en bas,
00:07:48 ça glissait et je commençais à aller en arrière,
00:07:50 du coup mon ami m'a tenu.
00:07:51 Il y a 7 écarts entre nous et la barrière,
00:07:53 sauf que du coup entre les jambes, il y a juste une petite barrière qui tient,
00:07:55 mais on peut même quand même bouger les pieds ou autre.
00:07:58 Donc ça se voit que ça ne tenait pas.
00:08:00 - Voilà donc pour ce sommaire.
00:08:01 Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct
00:08:04 dans un instant, Victor Hérault, bonjour.
00:08:06 Merci d'être avec nous, journaliste politique à Valeurs Actuelles,
00:08:09 Laura Lisbouvi, avocate, bonjour.
00:08:11 Merci d'être là, Axel Ronde, bonjour.
00:08:14 Porte-parole du syndicat CFTC Police,
00:08:16 et puis Louis de Gouillan-Batignon, bonjour.
00:08:18 Merci d'être avec nous, je vous ai demandé de venir ce matin
00:08:20 parce que vous êtes un spécialiste des gens du voyage
00:08:22 et on va évoquer dans un instant ce qui se passe autour de Kenji Girac,
00:08:25 puisque c'est l'information de ce matin,
00:08:28 le chanteur Kenji Girac a été grièvement blessé ce matin
00:08:33 dans les Landes et hospitalisé à Bordeaux dans un premier temps.
00:08:36 On a pensé que son pronostic vital était engagé,
00:08:40 mais désormais ce n'est plus le cas.
00:08:42 On va faire le point tout de suite avec Sandra Buisson,
00:08:44 qui est journaliste police-justice de CNews,
00:08:47 pour savoir où nous en sommes dans ce dossier.
00:08:50 Bonjour Sandra, merci d'être avec nous.
00:08:52 Quelles sont les dernières informations ?
00:08:54 Est-ce qu'on sait précisément ce qui s'est passé ?
00:08:57 On sait que les gendarmes sont appelés à 5h30
00:09:01 pour une personne blessée par balle.
00:09:03 Ils arrivent vers cette horaire-là sur une aire de grand passage
00:09:07 de gens du voyage à Biscarosse.
00:09:09 Quand ils arrivent, c'est Kenji Girac qui est blessé à la poitrine.
00:09:13 Il a reçu une balle dans le thorax.
00:09:16 Il est évacué immédiatement vers le centre hospitalier de Bordeaux.
00:09:19 Vous l'avez dit, dans un premier temps,
00:09:20 son pronostic vital était engagé.
00:09:22 L'intervention des médecins a permis de le sortir de cet état
00:09:27 et d'améliorer son état physique.
00:09:29 Quand les gendarmes sont arrivés,
00:09:32 il y avait une vingtaine de personnes sur place.
00:09:35 C'est ce qu'on nous explique de source proche du dossier.
00:09:37 Des individus qui vont au départ minimiser la situation,
00:09:40 dire qu'en fait il ne s'est rien passé,
00:09:42 que ce n'est pas la peine de se déplacer.
00:09:44 Ils refusent de communiquer des informations.
00:09:47 Alors pour l'heure, effectivement, les circonstances
00:09:49 dans lesquelles Kenji Girac a été blessé restent à déterminer.
00:09:52 Est-ce que c'est quelqu'un qui lui a tiré dessus ?
00:09:54 Est-ce une tentative de suicide ?
00:09:56 Ou est-ce un problème de manipulation de cette arme à feu ?
00:09:59 C'est ce point que donne le chanteur dans ses premières explications.
00:10:03 Il y aurait eu une erreur de manipulation.
00:10:05 Maintenant, il faut savoir comment on pourrait expliquer
00:10:09 une erreur de manipulation à 5h du matin.
00:10:11 Pourquoi manipuler une arme à cette heure-là ?
00:10:13 Pourquoi se la braquer sur le thorax
00:10:16 si c'est une arme dont on n'est pas sûr ?
00:10:18 Donc effectivement, toutes ces questions restent en suspens.
00:10:21 Les enquêteurs vont tenter de démêler le vrai du faux.
00:10:24 C'est la brigade de recherche de Parentis-en-Borne
00:10:26 et la section de recherche de Pau qui sont en charge de cette affaire.
00:10:31 - Sandra, si je comprends bien ce que vous êtes en train de m'expliquer,
00:10:33 ça veut dire que les enquêteurs ont la version de Kenji pour l'instant,
00:10:35 c'est-à-dire cette erreur de manipulation,
00:10:37 mais ils ne sont pas convaincus que c'est vraiment ce qui s'est passé ?
00:10:40 - En fait, pour l'instant, ce sont ses déclarations.
00:10:46 Il faut bien sûr que ce soit étayé par l'enquête.
00:10:48 On ne peut pas exclure d'autres hypothèses
00:10:51 et se baser uniquement sur ses déclarations à lui.
00:10:54 Donc il va falloir vérifier s'il y a des empreintes sur cette arme,
00:10:58 quand elle a été achetée, par qui, à qui appartenait-elle.
00:11:02 Et effectivement, il va falloir déterminer par qui a été déclenchée cette arme,
00:11:07 qui a tiré ce coup de feu.
00:11:09 - Merci beaucoup Sandra Buisson, journaliste police-justice de CNews.
00:11:11 Bien évidemment, si vous avez d'autres infos,
00:11:13 vous n'hésitez pas à nous les communiquer.
00:11:15 Louis de Gouillan-Batignon, ce qui est clair,
00:11:16 c'est qu'on est dans l'univers des gens du voyage.
00:11:18 Alors, comment dire, j'ai le sentiment, quand j'entends cette histoire,
00:11:21 qu'il y a un peu une défiance vis-à-vis des forces de l'ordre.
00:11:24 En tout cas, parce qu'on nous explique
00:11:25 que quand les forces de l'ordre sont arrivées ce matin,
00:11:27 il y avait du monde autour de Kenji.
00:11:28 Personne n'a vraiment voulu leur parler.
00:11:30 Pourquoi ? Vous qui connaissez très bien les gens du voyage,
00:11:32 vous avez écrit un livre, d'ailleurs, qui s'appelle
00:11:33 "Les gens du voyage, je vous aime", aux éditions Michelon.
00:11:36 Pourquoi il y a cette défiance vis-à-vis des forces de l'ordre ?
00:11:39 - Je ne sais pas si on peut parler de défiance.
00:11:40 Je pense que ce qui se passe, c'est que les gens du voyage
00:11:42 se sont construits tout au long de leur histoire
00:11:44 un petit peu en dehors des sociétés classiques,
00:11:46 des sociétés dominantes.
00:11:47 Ce qui fait que, lorsque il y a un sujet chez les gens du voyage,
00:11:49 que ce soit un sujet de mariage,
00:11:51 que ce soit un sujet de conflit au sein de la communauté,
00:11:53 en général, on essaie de régler les choses dans la communauté.
00:11:56 Donc, c'est peut-être la raison pour laquelle, aujourd'hui,
00:11:57 on a ce sentiment que Kenji Girac, sa famille
00:12:00 et les gens qui sont autour de lui sont peut-être un peu
00:12:02 en séparation de la société française classique.
00:12:04 Je rappelle que les gens du voyage sont des citoyens français
00:12:06 qui ont des cartes d'identité, qui votent, qui travaillent en France.
00:12:08 Kenji Girac, depuis 10 ans, est un peu le porte-parole
00:12:11 des gens du voyage en France.
00:12:12 C'est quelqu'un qui a fait énormément pour la communauté.
00:12:14 Et moi, ce matin, j'étais assez touché parce que j'ai énormément
00:12:16 d'amis sur les réseaux sociaux qui postaient énormément
00:12:18 de messages, de prières pour que Kenji se rétablisse
00:12:20 et d'encouragement pour que toute la famille soit vraiment
00:12:23 dans une espèce de...
00:12:25 Voilà, de lancer, de...
00:12:26 On va s'en sortir et Kenji Girac va survivre à ce qui s'est passé.
00:12:29 On ne sait pas aujourd'hui ce qui s'est passé.
00:12:30 Moi, je ne sais pas.
00:12:31 Je sais que parfois, dans la communauté,
00:12:33 lorsque il y a certains différents,
00:12:34 les choses peuvent prendre certaines ampleurs.
00:12:36 Mais je pense qu'aujourd'hui, on n'a pas vraiment
00:12:38 les informations pour pouvoir dire ce qui s'est passé.
00:12:40 La seule version qu'on a, c'est la sienne.
00:12:41 Et lui dit pour l'instant que c'est une erreur de manipulation.
00:12:45 Ça veut dire aussi quand même qu'on se dit,
00:12:47 si c'est un conflit, imaginons que c'est un conflit,
00:12:50 il n'a peut-être pas envie que ça se sache non plus.
00:12:52 C'est ce que vous êtes en train de nous dire en sous-texte, en fait.
00:12:54 En fait, peut-être...
00:12:55 On règle ses comptes entre soi dans cette communauté.
00:12:57 Il y a un peu de ça.
00:12:59 Alors, bien évidemment, la communauté aussi fait appel
00:13:02 aux forces de l'ordre, fait appel à des avocats,
00:13:04 est aussi dans le système judiciaire lorsqu'il y a un sujet.
00:13:05 Mais peut-être qu'on est dans une situation un petit peu comme celle-ci.
00:13:08 Moi, ce qui me surprend, c'est que Kenji Girac,
00:13:09 c'est quand même quelqu'un, d'après ce que j'ai vu de lui,
00:13:11 qui est quand même quelqu'un de très bon.
00:13:13 C'est quelqu'un qui était très proche de la religion,
00:13:15 qui était très croyant, qui a fait énormément de vidéos
00:13:17 où il chantait des cantiques et où il intervenait
00:13:19 pour vraiment parler de la parole de Dieu.
00:13:21 Donc, c'est quelqu'un qui, je pense, a une personnalité
00:13:23 plutôt construite, qui n'est pas une personnalité borderline.
00:13:25 Donc, je suis assez étonné de ce qui s'est passé.
00:13:27 Et je pense que la seule chose à dire,
00:13:29 c'est que c'est aujourd'hui le symbole des gens du voyage en France
00:13:31 et que toute la communauté est derrière lui
00:13:33 et qu'aujourd'hui, tout le monde est un petit peu angoissé
00:13:35 à l'idée de ce qui s'est passé.
00:13:35 Parce que si lui disparaît, c'est un symbole vraiment trop fort
00:13:38 de la communauté qui disparaît.
00:13:39 Et là, bien évidemment, on vient d'apprendre
00:13:41 que son prognostic vital était plus engagé.
00:13:43 Donc, c'est une super nouvelle pour l'entièreté des fans
00:13:45 et l'entièreté de la communauté des gens du voyage.
00:13:46 - Effectivement, il y a plusieurs hypothèses, en revanche,
00:13:47 qui sont évoquées à l'heure qu'il est,
00:13:49 y compris l'hypothèse d'un suicide.
00:13:51 Ça fait partie des hypothèses.
00:13:53 Vous, ça vous paraît possible.
00:13:56 Quelqu'un qui est très religieux,
00:13:57 vous nous parlez de quelqu'un qui est très religieux, etc.
00:13:59 Ça ne colle pas vraiment quand même avec le portrait que vous en faites ?
00:14:02 - Non, d'autant que les suicides dans la communauté des gens du voyage
00:14:04 sont assez rares.
00:14:05 Donc, pour rappel, les gens du voyage,
00:14:06 c'est à peu près 300 000 à 400 000 personnes
00:14:07 qui vivent en France sur des aires d'accueil
00:14:09 et qui, pendant les périodes estivales,
00:14:10 sont sur des aires de grands passages.
00:14:12 Ils vivent dans des caravanes, ils ont différents métiers.
00:14:14 Et ce sont des gens qui sont très croyants
00:14:15 et qui ont en plus, comment dirais-je,
00:14:17 un socle culturel commun qui les oblige,
00:14:19 en certaines directions, plus que d'autres.
00:14:21 La thèse du suicide, c'est quelque chose
00:14:22 auquel je ne crois que trop peu,
00:14:23 parce que j'ai vu ça trop peu arriver au sein de la communauté.
00:14:26 C'est une communauté qui est religieuse,
00:14:28 qui prie, qui a des tabous,
00:14:29 qui a des tabous d'un point de vue endogamique,
00:14:31 d'un point de vue du mariage avec les autres,
00:14:32 d'un point de vue de sa structuration
00:14:34 en tant que société en dehors de la société classique.
00:14:38 Donc, la thèse du suicide, moi, je n'y crois que trop peu.
00:14:40 C'est soit peut-être un accident,
00:14:41 soit peut-être qu'il y a eu une altercation
00:14:43 entre différentes personnes sur une aire de grands passages.
00:14:45 J'avais déjà vécu ça une fois,
00:14:46 il y a à peu près dix ans, du côté de St-Mois-sur-Seine.
00:14:48 Il y avait une altercation entre des gens du voyage
00:14:50 et les choses étaient un peu montées.
00:14:51 Là, peut-être reste le cas, mais je ne sais pas encore.
00:14:53 - Ce qui est assez étonnant,
00:14:54 c'est que ça se passe à 5h30 du matin sur une aire de passage.
00:14:57 Voilà, il y a quelques éléments,
00:14:59 Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police,
00:15:01 il y a quelques éléments troublants dans cette affaire.
00:15:02 - Oui, il y a des éléments troublants,
00:15:04 mais l'enquête déterminera exactement ce qui s'est passé.
00:15:06 S'il y a une coopération,
00:15:07 parce que ça va être très compliqué
00:15:09 d'avoir des témoignages après ce qu'on comprend.
00:15:11 - Maintenant, 5h30, ça peut être aussi le début de la chasse.
00:15:13 Vous savez, les chasseurs, il faut voir si c'est une zone
00:15:15 où il y a des chasseurs.
00:15:17 Donc, c'est une...
00:15:18 Malheureusement, des accidents de chasse,
00:15:19 ça arrive régulièrement dans notre pays,
00:15:22 des erreurs de manipulation.
00:15:23 Donc, c'est une possibilité aussi.
00:15:25 - Il ne faut pas l'exclure, c'est ce que vous dites.
00:15:26 - Il ne faut pas l'exclure.
00:15:27 - C'est sa version et il faut la prendre telle qu'elle est.
00:15:30 - 5h30, finalement, ça pourrait correspondre.
00:15:32 - Très bien.
00:15:32 - En général, les chasseurs se lèvent de bonheur.
00:15:35 Maintenant, ça peut être un règlement de compte, effectivement.
00:15:36 Il faudra voir cela.
00:15:38 Ça peut être aussi une tentative de suicide ou un suicide.
00:15:41 Malheureusement, ça arrive.
00:15:43 Donc, l'enquête ne fait que débuter, ne fait que commencer.
00:15:47 Elle va être très, très compliquée, je ne vous cache pas,
00:15:49 parce qu'on sait très bien, en général,
00:15:50 les gens du voyage ne parlent pas beaucoup.
00:15:53 On a beaucoup de sujets dessus, mais c'est assez compliqué.
00:15:58 Donc, on verra bien ce que lui-même va nous déclarer
00:16:01 et s'il va y avoir des expertise balistiques ou pas.
00:16:04 Donc, il faudra...
00:16:05 L'enquête, vraiment, ne débute pas.
00:16:06 - C'est ça. Visiblement, il y a des expertises
00:16:08 qui sont faites en ce moment sur la poudre, en particulier.
00:16:10 C'est ça, pour savoir si les gens autour de lui
00:16:13 ont de la poudre sur les mains, etc.
00:16:14 Pour savoir si quelqu'un d'autre a pu se servir de l'arme.
00:16:16 Ça sert à ça.
00:16:17 - Oui, aussi.
00:16:17 Et puis, la balistique, elle peut aussi voir
00:16:20 dans quel angle a été tirée la cartouche
00:16:23 pour savoir s'il a pu se retourner l'arme contre lui.
00:16:27 Si, effectivement, ça correspond à ses déclarations, forcément.
00:16:30 Mais il faudra voir.
00:16:31 - Effectivement. Maître Laurel Ismouvier.
00:16:33 Puis, ensuite, on sera avec Fabien Lequeuve,
00:16:34 qui va nous reparler un peu de la carrière de Kenji Girac.
00:16:38 - Oui, je voulais rebondir sur ce qu'a dit Louis, très justement.
00:16:40 Alors, moi, je ne suis pas aussi spécialiste que lui,
00:16:42 mais dans le cadre de mon activité,
00:16:44 j'étais amenée à défendre des gens du voyage
00:16:46 qui font, effectivement, appel à des avocats.
00:16:48 Mais on s'aperçoit qu'ils ne font appel à des avocats
00:16:50 qu'en dernier recours,
00:16:52 parce qu'ils veulent vraiment gérer les choses
00:16:54 dans leur communauté.
00:16:55 Et ce que moi, j'ai pu constater,
00:16:58 pas en les côtoyant, mais du moins dans le cadre de ces dossiers,
00:17:01 c'est que ce sont des personnes qui restent,
00:17:03 malgré tout, très soudées,
00:17:04 qui, comme vous l'avez dit très bien, ne parlent pas, justement,
00:17:08 et ont tendance à vouloir gérer les choses entre eux.
00:17:11 Et il y a aussi cette idée de famille,
00:17:13 c'est-à-dire qu'ils se considèrent comme une grande famille.
00:17:16 Lorsqu'il y a un décès dans la famille,
00:17:18 en fait, ensuite, c'est les oncles
00:17:20 ou même d'autres personnes de la famille
00:17:22 qui récupèrent les enfants en disant que c'est leur fils.
00:17:24 J'ai eu un dossier dans lequel j'avais mon client
00:17:27 qui disait qu'il avait cinq fils,
00:17:28 alors qu'en fait, ce n'était pas ses fils,
00:17:29 mais c'était les fils d'autres personnes qu'il avait adoptés.
00:17:32 Voilà, donc il y a aussi cette idée,
00:17:33 c'est très particulier, les gens du voyage.
00:17:35 - Et c'est pour ça que Louis est venu nous expliquer un peu ça.
00:17:39 On va écouter justement, en parlant de famille,
00:17:40 c'est intéressant parce que Kenji Girac
00:17:41 parle beaucoup de sa famille.
00:17:43 Je vous propose de l'écouter.
00:17:44 Il était chez Mouloud Achour le 7 septembre 2023.
00:17:47 Il expliquait ce que lui avaient transmis ses parents.
00:17:49 Il parlait de respect, de gentillesse,
00:17:51 d'écoute et d'entraide. Écoutez.
00:17:54 - Mes parents m'ont transmis le respect,
00:17:59 je ne sais pas, ce que sont mes parents déjà,
00:18:02 c'est-à-dire la gentillesse, le respect, l'écoute, l'entraide.
00:18:08 Mais voilà, c'est tout ce mélange.
00:18:12 - Qu'est-ce que tu tiens de ta mère et qu'est-ce que tu tiens de ton père?
00:18:15 - Je pense que je tiens de mon père
00:18:18 le côté un peu sévère quand il faut l'être.
00:18:22 La gentillesse, l'accès, l'accessibilité, on dit.
00:18:26 - Oui.
00:18:27 - Voilà. Et ma mère, elle, le côté un peu amusement,
00:18:32 parler fort, danser, rigoler.
00:18:35 - Est-ce que les repas de famille sont une fête ou bien une défaite?
00:18:38 - Ah, c'est une fête? - Oui.
00:18:40 - Ah oui, c'est une fête, c'est pour ça qu'il y a beaucoup la fête.
00:18:42 - C'est quoi la plus grande fête, le repas de famille le plus mémorable?
00:18:45 - Le repas de famille le plus mémorable, il y en a souvent chaque année,
00:18:48 mais je dirais, je pense que c'est la fête de Pâques pour moi.
00:18:53 On est souvent beaucoup.
00:18:55 Il y a les cousins, les oncles, les tantes, les neveux,
00:18:58 il y a les chiens, il y a tout le monde, donc on est beaucoup.
00:19:01 Ça, il faut une grande table.
00:19:03 - Louis de Gouillan-Batignon, on voit l'importance de la famille là aussi.
00:19:06 Et peut-être c'est pour ça que l'hypothèse du suicide aussi,
00:19:08 c'est ce que vous dites, c'est quelque chose qui semble un peu étonnant.
00:19:12 En tout cas, si elle est abordée, parce que la famille, c'est important
00:19:14 et puis on se sent une responsabilité, surtout quand on est un homme
00:19:16 dans cette communauté.
00:19:18 - À double titre, d'abord parce que la famille est vraiment très importante
00:19:21 au sein de la communauté.
00:19:21 Il y a vraiment une notion très vaste de la communauté.
00:19:24 D'ailleurs, je me rappelle quand j'étais sur les aires d'accueil
00:19:26 de gens du voyage, sur les aires de Grand Passage,
00:19:27 les gens du voyage me disaient "Nous, au moins, on garde nos vieux avec nous.
00:19:31 Nous, on éduque nos enfants avec nous."
00:19:32 Il y a vraiment cette dimension de "On reste en famille."
00:19:34 Donc ça, c'est l'un des premiers cas à noter.
00:19:36 Le second cas, c'est qu'il y a encore une fois beaucoup de religions
00:19:39 au sein de la communauté des gens du voyage, qu'ils soient catholiques
00:19:41 ou qu'ils soient évangéliques, il y a énormément de foi.
00:19:44 Les gens du voyage sont structurés par les messes,
00:19:46 par les rassemblements évangéliques tiganes que l'on peut voir
00:19:48 de temps en temps, notamment au mois d'avril et notamment au mois d'août
00:19:50 avec ces grands rassemblements de milliers de caravanes.
00:19:52 Il y a une foi qui imprègne aujourd'hui la communauté tigane.
00:19:55 Donc à ce double titre, peut-être la thèse du suicide est-elle à écarter.
00:19:59 Ce que l'on voit aujourd'hui...
00:20:00 - Laissons les enquêteurs travailler, mais en tout cas,
00:20:02 elle vous paraît peu probable.
00:20:04 - Elle me paraît peu probable, d'autant que Kenji Jirak,
00:20:07 aujourd'hui, il jouit d'une popularité.
00:20:09 - Il est jeune papa en plus.
00:20:10 Je crois qu'il a été papa en janvier dernier.
00:20:12 - Il est dans une jeune famille.
00:20:14 Il y a énormément de gens qui l'aident, qui le soutiennent.
00:20:16 Je pense qu'il aurait pu peut-être trouver des gens pour l'écouter,
00:20:19 des gens pour l'entendre s'il avait eu des sujets à régler.
00:20:21 Non, peut-être. Voilà, je vais laisser la partie policière.
00:20:25 - Vous savez, nous, notre profession est une des professions
00:20:27 les plus touchées par le suicide.
00:20:29 Et malheureusement, on ne le voit pas venir.
00:20:31 Malgré que la police nationale est une grande famille aussi,
00:20:33 malgré qu'il y ait des valeurs à travers cela.
00:20:36 Et on voit des profils très jeunes qui passent à l'acte.
00:20:40 Moi, j'ai connu des collègues qui se sont suicidés,
00:20:43 qui parlaient une demi-heure ou une heure avant moi.
00:20:46 Et je n'ai rien vu venir.
00:20:48 Et je peux vous dire que le suicide, malheureusement,
00:20:50 on ne peut pas le voir.
00:20:52 - Axel Honte, comment la police agit quand elle doit intervenir
00:20:55 dans cette communauté des gens du voyage ?
00:20:56 C'est intéressant aussi. C'est-à-dire que vous agissez
00:20:58 un peu différemment parce que vous connaissez cette défiance
00:21:01 vis-à-vis des forces de l'ordre ?
00:21:04 - Oui, alors c'est vrai que c'est assez compliqué.
00:21:06 En général, on envoie des effectifs de police ou de gendarmerie
00:21:10 qui connaissent déjà les lieux,
00:21:12 qui connaissent les personnes qui gèrent finalement
00:21:17 cet endroit où ils sont, les caravanes et tout cela.
00:21:22 Et on va y aller effectivement assez doucement
00:21:25 parce qu'on sait très bien qu'ils sont souvent armés.
00:21:29 C'est quand même une communauté qui se défend.
00:21:32 Donc, ils ont souvent de l'armement, des fusils en général.
00:21:35 Donc, c'est vrai qu'on y va avec diplomatie
00:21:41 parce que c'est un petit peu chez eux, on va dire,
00:21:44 quand ils prennent une aire de gens du voyage.
00:21:48 Donc, on y va vraiment...
00:21:50 - C'est une autre approche, une approche beaucoup plus tranquille.
00:21:52 - Après, vous savez, les fonctionnaires de police et les gendarmes,
00:21:55 de toute façon, analysent le terrain en permanence.
00:21:59 Que ce soit dans cet endroit-là ou dans d'autres endroits,
00:22:01 dans d'autres zones où c'est compliqué d'intervenir,
00:22:03 on va forcément modifier nos techniques et nos approches
00:22:08 pour se rendre sur ces lieux-là.
00:22:10 - Oui, je pense aussi que c'est ce que vous disiez,
00:22:12 c'est une population qui chasse beaucoup, qui chasse et qui pêche.
00:22:15 C'est une population principalement rurale.
00:22:16 Il n'y a pas beaucoup de gens du voyage dans les grands centres urbains.
00:22:19 En général, la majorité des gens du voyage se trouve plutôt
00:22:21 en périphérie des grandes zones urbaines.
00:22:25 Donc, oui, ce sont des populations qui chassent, qui pêchent.
00:22:27 Et c'est la raison pour laquelle parfois ils ont des fusils.
00:22:29 Et c'est la raison pour laquelle...
00:22:30 Mais je pense qu'il faut un peu casser aussi cette vision.
00:22:32 Je veux dire, les gens du voyage, ils seront très heureux
00:22:34 d'accueillir n'importe qui qui voudrait s'intéresser à leur communauté.
00:22:36 Quand les policiers viennent et quand les policiers parlent,
00:22:39 il y a en général des chefs qui sont choisis au sein de la communauté,
00:22:41 que ce soit des pasteurs ou que ce soit un peu des représentants
00:22:43 de la communauté, pour faire le lien, pour faire un pont
00:22:45 avec justement les forces de l'ordre.
00:22:47 Donc, les choses se passent très, très bien.
00:22:48 On a un peu quitté, je pense, ce monde où il y avait un peu
00:22:50 une abîme autour des gens du voyage.
00:22:51 Aujourd'hui, on connaît mieux la population et la communauté.
00:22:54 Et elle a vraiment cette volonté de peut-être plus s'ouvrir aussi
00:22:57 au reste du monde.
00:22:58 - Surtout si elle est semi-sédentarisée.
00:22:59 C'est vrai que celle-là, nous, nous posons en général pas trop de problèmes.
00:23:02 C'est ceux qui sont plutôt nomades et qui vont à droite, à gauche.
00:23:05 Donc, c'est une infime minorité, mais c'est celle
00:23:08 qu'on a souvent l'habitude d'avoir.
00:23:10 - Alors, on va faire une petite pause et puis on va continuer à en parler.
00:23:12 On sera avec Fabien Lequeuvre qui va nous parler de Kenji Girac.
00:23:15 On fera un nouveau point sur ce qu'on sait concernant
00:23:18 ce qui s'est passé ce matin.
00:23:19 Et donc, je vous le redis, Kenji Girac, pour l'instant,
00:23:23 ses jours ne sont plus en danger.
00:23:24 C'est la bonne nouvelle de la journée, mais l'enquête, maintenant,
00:23:26 va devoir déterminer pourquoi il s'est pris une balle dans le thorax.
00:23:30 Je lui parle d'un accident domestique pour l'instant.
00:23:32 On écoutera également Cyril Hanouna, qui est un de ses amis, qui a réagi.
00:23:34 Mais tout de suite, donc, le CNews Info et c'est Isabelle Piboulot.
00:23:37 - L'homme d'origine iranienne soupçonné d'être entré
00:23:43 dans le consulat d'Iran à Paris vendredi va être jugé cet après-midi
00:23:47 en comparution immédiate au tribunal correctionnel.
00:23:50 L'expertise psychiatrique réalisée au cours de sa garde à vue
00:23:53 n'a pas relevé de troubles du discernement.
00:23:56 Une enquête avait été ouverte pour menace de mort,
00:23:58 matérialisée par le port d'un gilet factice représentant des explosifs.
00:24:03 C'est une première.
00:24:04 Le porte-avions Charles de Gaulle en mission sous l'égide de l'OTAN
00:24:07 et non sous contrôle national.
00:24:09 Le départ s'est effectué depuis la rate de Toulon.
00:24:12 L'opération baptisée Aquila dura 15 jours en Méditerranée.
00:24:16 Celle-ci regroupe les Etats-Unis, l'Espagne, la Grèce et donc la France.
00:24:20 Cette mission marque la volonté de l'exécutif de réinvestir l'Alliance atlantique.
00:24:25 Et puis en Chine, au moins trois morts et 11 personnes portées disparues sont à déplorer.
00:24:30 Des pluies torrentielles se sont abattues sur le sud du pays,
00:24:34 provoquant une montée des eaux importante, notamment dans la province du Guangdong.
00:24:39 Les autorités locales redoutent les inondations du siècle.
00:24:42 Plus de 53 000 personnes ont été relogées.
00:24:45 - Bonjour, 3 sur C News, merci d'être en direct avec nous.
00:24:50 On fait donc un nouveau point sur le chanteur Kenji Jira
00:24:53 qui a été très grièvement blessé ce matin dans les Landes et hospitalisé à Bordeaux
00:24:57 où son pronostic vital a été engagé dans un premier temps.
00:25:00 Puis ce n'est plus le cas depuis un moment, c'est ce qu'on a appris de sources proches du dossier
00:25:04 selon les informations de Sandra Buisson de C News.
00:25:07 Vers 5h30 ce matin, les gendarmes ont été appelés sur l'air des gens du voyage de Biscarosse
00:25:12 et dans les Landes pour un homme grièvement blessé par balle au thorax.
00:25:16 En arrivant, ils ont découvert que la victime était Kenji Jira
00:25:19 qui était alors entre la vie et la mort.
00:25:22 Il a été immédiatement transporté dans un hôpital à Bordeaux.
00:25:25 Vous l'avez entendu, en début de matinée, son pronostic vital n'était plus engagé
00:25:30 mais on n'a pas de vraie précision concernant les circonstances de ce qu'il s'est passé.
00:25:34 Il a été interrogé par les enquêteurs et il a affirmé selon lui
00:25:38 que ce serait une fausse manipulation d'une arme qui aurait été achetée la veille.
00:25:42 C'est sa version mais les enquêteurs sont en train de vérifier.
00:25:46 Les enquêteurs qui se sont heurtés quand ils sont arrivés au silence,
00:25:49 au mur du silence des gens du voyage qui n'ont pas forcément envie,
00:25:52 et c'est ce qu'on explique avec Louis de Gouillon-Batignon,
00:25:54 spécialiste des gens du voyage qui ne sont pas forcément ouverts aux forces de l'ordre,
00:25:58 à la police qui ont l'habitude de régler leurs problèmes entre eux quand il y en a
00:26:01 et puis peut-être quand c'est un suicide ou une tentative de suicide
00:26:04 à ne pas vraiment vouloir en parler.
00:26:06 En tout cas, dans le cas présent, Kenji Jira lui parle d'un accident.
00:26:11 On en est là, on est avec Fabien Lequeuvre, spécialiste de la chanson française.
00:26:15 Bonjour Fabien, merci d'être en direct avec nous.
00:26:17 Kenji Jira, c'est une personnalité qui a su très vite s'imposer dans le monde de la chanson
00:26:22 et en particulier avec The Voice, c'est en 2014 je crois de mémoire.
00:26:26 Oui, il remporte la troisième saison de The Voice,
00:26:30 ce jeu mondialement connu et il le remporte haut la main avec un succès incroyable
00:26:35 et un premier disque en sortant de The Voice, Coloritano.
00:26:38 Évidemment, plus d'un million d'exemplaires vendus.
00:26:41 Aujourd'hui, c'est une carrière très prometteuse
00:26:44 parce qu'il a vendu aujourd'hui un peu plus de 5 millions d'albums
00:26:48 dans tous les pays de langue francophone.
00:26:51 Il a fait cinq albums, un live, c'est une carrière qui est bien installée.
00:26:58 C'est un garçon gentil et je sais que Cyril Hanouna en a parlé ce matin
00:27:01 chez votre confrère Pascal Praud.
00:27:03 C'est vrai que c'est un garçon…
00:27:05 Moi je l'ai rencontré pour la première fois sur le Tour de France,
00:27:07 sur l'émission Village Départ à Périgueux puisqu'il est né à Périgueux
00:27:10 et sa famille vit dans la région de Périgueux toujours.
00:27:13 Il est absolument adorable, gentil, simple, c'est un garçon qui aide toujours les autres.
00:27:19 Tout le monde est très surpris, on est abasourdi
00:27:21 quand on a entendu ce matin qu'il a été blessé par balle.
00:27:24 On a tout de suite imaginé des vengeances, des règlements de comptes,
00:27:28 mais aussi des fans qui peuvent être fous, dérangés mentalement.
00:27:32 On l'avait vu aux États-Unis notamment en 2016
00:27:34 quand une des participants de The Voice avait été tuée par balle lors d'un concert.
00:27:40 Donc voilà, on a tout imaginé depuis ce matin parce que c'est impensable.
00:27:45 Maintenant on a une version qui évolue d'heure en heure.
00:27:49 Il est déjà sorti la très très bonne nouvelle de le matin,
00:27:52 mais vous l'avez dit Jean-Marc, c'est qu'il ne soit plus en danger
00:27:55 et que son pronostic vital n'est plus mis en cause.
00:27:59 Mais c'est vrai que c'est très compliqué
00:28:01 parce que là il y a une enquête de police qui va être faite indiscutablement.
00:28:05 Tout le monde est inquiet, on attend quelle est la version,
00:28:10 mais c'est très compliqué pour un artiste de cette valeur-là.
00:28:13 C'est un artiste majeur aujourd'hui en France, il faut le rappeler.
00:28:15 - Effectivement, et ce qu'on peut dire aussi c'est qu'il est très attaché à ses racines.
00:28:19 C'est vraiment quelqu'un qui tient à défendre cette image des gens du voyage.
00:28:23 Et d'ailleurs c'est pour ça qu'il...
00:28:24 Parce qu'à 5h30 du matin il aurait pu être dans un bel hôtel,
00:28:27 il gagne beaucoup d'argent, il vend beaucoup,
00:28:29 il aurait pu être dans un bel hôtel, mais il veut vivre dans sa communauté.
00:28:32 Il aime bien se retrouver au sein des gens du voyage.
00:28:35 Ses racines, c'est sa source.
00:28:37 - Complètement, c'est-à-dire que malgré le succès,
00:28:40 malgré les millions de disques vendus, l'argent que ça génère
00:28:43 en tant que co-auteur, co-compositeur, éditeur, co-producteur, etc.,
00:28:48 il n'a pas changé sa vie.
00:28:49 Ça c'est le merveilleux chez Kenji Girac.
00:28:52 C'est-à-dire qu'il a gardé cette espèce de tradition familiale entre ses parents,
00:28:58 entre... Et puis maintenant il faut savoir, vous l'avez très bien justement rappelé,
00:29:01 il est papa depuis janvier 2021, d'une petite Eva,
00:29:05 pour laquelle il a consacré d'ailleurs une chanson merveilleuse il y a quelques mois.
00:29:09 Et je dois dire qu'il n'a pas voulu changer malgré le succès,
00:29:13 ce qui est exceptionnel et très rare chez un artiste de cette qualité et de ce talent.
00:29:18 Donc on peut saluer ça.
00:29:20 Alors maintenant toutes les hypothèses sont possibles,
00:29:23 les bavardages, beaucoup de magazines sont en train de changer la couvre
00:29:27 qui était prévue à la sortie de cette semaine,
00:29:29 parce que c'est un garçon immensément populaire, Kenji Girac.
00:29:32 Il faut quand même le rappeler.
00:29:33 Donc toute la presse est en train de modifier pour certains les couvres
00:29:38 pour parler de ce qui s'est réellement passé.
00:29:41 Et ça va devenir un phénomène, à mon avis,
00:29:43 dans le cadre des infos qui va prendre en tout cas les premiers plans.
00:29:48 On le sait bien, sa personnalité faisant et les millions de gens qui le suivent,
00:29:52 aussi bien sur les réseaux sociaux qu'au niveau de la carrière et de son actualité,
00:29:57 ça concerne beaucoup beaucoup de monde, je vous le dis.
00:30:00 - Et vous avez parlé, c'est vrai, des différentes hypothèses
00:30:02 qui sont abordées depuis ce matin.
00:30:04 C'est vrai qu'on a évoqué aussi l'hypothèse d'une agression,
00:30:07 ça faisait partie des hypothèses, parce qu'il faut se souvenir
00:30:09 qu'il avait été agressé en 2020 en région parisienne,
00:30:12 alors qu'il sortait d'un bowling avec des amis.
00:30:14 Il avait été pris pour cible par quatre individus, armés de bombes lacrymogènes.
00:30:18 Kenji avait alors été délesté de plusieurs effets personnels,
00:30:20 dont une montre et des clés de voiture.
00:30:23 Et puis autre information que je voulais vous donner,
00:30:25 c'est concernant la balle, qu'il a touchée,
00:30:28 une balle qui serait rentrée par le thorax et qui aurait traversé son corps
00:30:32 avec un point de sortie dans le dos.
00:30:34 Ce sont les dernières informations qui nous sont communiquées.
00:30:37 Donc voilà, c'est vrai que ça aurait pu être très grave.
00:30:39 Merci beaucoup, Fabien Lecoeuvre, d'avoir été avec nous.
00:30:42 Louis, finalement, ça ne vous étonne pas vraiment que Kenji,
00:30:45 il ait voulu rester en contact avec ce qui est sa source,
00:30:48 ce qui est ses racines, et de le retrouver comme ça,
00:30:50 un matin, au milieu des gens du voyage.
00:30:53 C'est normal quand on connaît l'état d'esprit des gens du voyage ?
00:30:55 Ça fait plusieurs siècles que les gens du voyage vivent en communauté,
00:30:58 qu'ils vivent avec des traditions, qu'ils vivent avec une langue.
00:31:01 C'est "uhaime goko", comme on dit chez les tziganes,
00:31:03 c'est-à-dire c'est la chose qui nous rappelle un lieu de rattachement.
00:31:06 Et ça, je pense que c'est quelque chose qui aujourd'hui saoude la communauté.
00:31:08 Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, la communauté est forte,
00:31:10 c'est qu'elle est ancrée dans des territoires, dans de la langue,
00:31:13 dans des tabous, dans de la foi.
00:31:14 Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui aussi,
00:31:15 beaucoup de gens s'intéressent aux gens du voyage.
00:31:17 Je vous rappelle qu'il y a quelques années, on voyait pléthore d'informations
00:31:20 et de reportages sur les gens du voyage.
00:31:21 On ne faisait que de parler de ça.
00:31:22 Il y avait aussi leur situation juridique qui a évolué,
00:31:24 puisque jusqu'à très récemment, les gens du voyage,
00:31:26 qui sont des citoyens français, étaient soumis à des législations très particulières,
00:31:30 notamment à travers ce qu'on appelait le titre de circulation,
00:31:32 le livret de circulation, qui était anciennement le carnet de circulation.
00:31:34 Donc, les gens du voyage fascinent parce que, notamment,
00:31:37 ils ont cette capacité à rester ancrés dans une culture
00:31:40 et surtout dans une vision du monde.
00:31:41 Ils ont une vision du monde, ils ont une vista.
00:31:43 Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, beaucoup de gens regardent les gens du voyage
00:31:46 et d'une certaine manière, les envient.
00:31:47 Donc, je ne suis pas surpris aujourd'hui de croiser des gens du voyage,
00:31:50 comme Kenji, qui sont restés dans la communauté, mais il y en a d'autres.
00:31:52 Il y a beaucoup d'autres personnes qui sont peut-être à un moindre niveau aussi connues,
00:31:56 des musiciens de jazz manouche, des gens qui sont dans le monde des fêtes foraines,
00:31:59 qui sont restés attachés à cette communauté.
00:32:00 C'est ce qui fait leur force, ou Jaime Gokova ou Romeno Kova, comme on dit chez les citoyens.
00:32:04 - Et je précise que vous, vous n'êtes pas quelqu'un à l'origine des gens du voyage.
00:32:08 Je ne sais pas s'ils vous ont adopté ou si vous êtes rentré dans cette famille,
00:32:11 mais vous, vous avez été très vite passionné et très jeune,
00:32:13 en plus, par les gens du voyage.
00:32:14 Vous êtes parti vivre longtemps avec eux, d'où ce livre,
00:32:18 "Gens du voyage, je vous aime", aux éditions Michelon que vous avez fait.
00:32:20 Et vous, vous avez été passionné par cette culture.
00:32:22 Vous êtes toujours en contact avec les gens du voyage ?
00:32:24 Vous êtes toujours dans cette culture ?
00:32:25 - Alors, je suis toujours un peu dans cette culture, un tout petit peu moins qu'avant.
00:32:27 J'ai gardé certains amis dans des régions très précises,
00:32:29 notamment dans le Béarn et notamment en région parisienne.
00:32:31 Maintenant, je me suis engagé dans d'autres activités,
00:32:33 mais les gens du voyage ont été touchés que quelqu'un s'intéresse à eux,
00:32:36 que quelqu'un veuille comprendre leur culture.
00:32:38 Et ils sont ouverts et c'est la raison pour laquelle, moi, je pense qu'il faut aller essayer de s'ouvrir
00:32:42 et de comprendre un petit peu leur culture.
00:32:43 Ce sont des gens qui, aujourd'hui, comme une fois, comme je le disais,
00:32:46 ils ont envie de créer un pont plus fort avec ce qu'ils appellent les gadgets,
00:32:49 c'est-à-dire les gens qui ne sont pas issus de la communauté des gens du voyage.
00:32:51 - Merci beaucoup, Louis de Gouillon.
00:32:52 Mathilde, dans un instant, on va entendre Cyril Hanouna qui parle de son ami Kenji Girac.
00:32:57 Mais petit point sur ce que l'on sait, je vous le rappelle, le chanteur Kenji Girac.
00:33:00 Donc, grièvement blessé par balle ce matin dans les Landes, hospitalisé à Bordeaux,
00:33:05 son pronostic vital n'est plus engagé.
00:33:07 À l'heure qu'il est, l'enquête se poursuit pour savoir ce qui s'est vraiment passé.
00:33:10 Un coup de feu qui a été entendu à 5h30 ce matin.
00:33:14 C'était sur l'air des gens du voyage de Biscarosse dans les Landes.
00:33:18 Les secours ont été appelés pour un homme grèvement blessé par balle au thorax.
00:33:21 En arrivant, ils ont découvert que la victime était Kenji Girac,
00:33:24 qui était à ce moment-là entre la vie et la mort.
00:33:27 Il a été immédiatement transporté dans un hôpital de Bordeaux.
00:33:29 Ses jours ne sont pas en danger.
00:33:31 Il a été entendu par les forces de l'ordre.
00:33:33 Lui évoque un accident domestique, un coup qui serait parti de façon malencontreuse
00:33:38 à 5h30 du matin sur cet air des gens du voyage avec une arme qu'il aurait acheté la veille,
00:33:44 qu'il aurait donc acheté ce week-end.
00:33:46 Voilà ce qu'on sait.
00:33:47 Merci, Louis de Gouillon-Batignon, d'avoir été avec nous.
00:33:49 On écoute Cyril Hanouna qui parlait ce matin sur CNews de son ami Kenji Girac.
00:33:54 Moi, j'ai craqué pour lui quand je l'ai vu dans The Voice.
00:33:58 Ensuite, on s'est vu plein de fois.
00:33:59 J'ai fait des spécials avec lui.
00:34:01 On s'appelle toujours…
00:34:03 Je le considère dans le métier comme mon petit frère.
00:34:07 Après, je ne le vois pas tout le temps, mais c'est vrai que j'ai fait plein d'émissions avec lui.
00:34:11 Et quand j'ai appris ça ce matin, c'est vrai que là, on est tous…
00:34:15 Avec les équipes, on est tous choqués parce que c'est vraiment un proche.
00:34:19 On a eu la nouvelle un instant que le poisson en pronostic vital n'était pas engagé.
00:34:25 Mais bon, là, on est tous abasourdis.
00:34:27 C'est vrai qu'on se dit…
00:34:30 On l'aime, on l'aime.
00:34:31 C'est un type exceptionnel.
00:34:32 C'est un garçon d'une gentillesse incroyable qui est toujours souriant,
00:34:36 toujours prêt à aider tout le monde,
00:34:38 qui est tellement heureux de ce qui lui est arrivé,
00:34:40 de ce succès incroyable et fulgurant qu'il a eu en quelques années.
00:34:43 Lui, il est arrivé à The Voice, il avait 18 ans.
00:34:46 Il ne s'y attendait pas du tout à avoir une telle carrière.
00:34:50 Il a enchaîné tube sur tube.
00:34:53 Il fait des featuring avec tout le monde.
00:34:54 Il chante très souvent avec Vianney aussi, qui est un type exceptionnel.
00:34:57 C'est vrai qu'aujourd'hui, on est tous inquiets.
00:35:01 On espère que Kenji va s'en sortir.
00:35:03 On essaie aussi de savoir ce qui s'est passé.
00:35:04 Donc là, nos équipes sont dessus pour savoir réellement ce qui s'est passé.
00:35:07 Mais c'est vrai que c'est quelqu'un que j'aime profondément.
00:35:09 Moi, je connais même bien les gens de son entourage qu'on va essayer de contacter.
00:35:14 Mais bon, on n'a pas eu, même avant ces derniers jours,
00:35:17 de problème avec certaines personnes, rien du tout.
00:35:20 Vraiment, Kenji, c'est quelqu'un qui est sans problème.
00:35:21 Je vous dis, c'est un amour de mec qui pense qu'il a donné du bonheur aux gens,
00:35:26 à faire son métier.
00:35:28 Il est tellement heureux de ce qui lui arrive que c'est vraiment un garçon qui...
00:35:33 Je sais qu'il s'était fait agresser et voler sa voiture il y a quelques mois.
00:35:40 On s'en rappelle, on en avait parlé longuement dans notre émission.
00:35:43 Mais je me dis, c'est vrai que là, c'est beaucoup plus grave.
00:35:46 Alors, je ne sais pas du tout ce qui s'est passé.
00:35:48 Mais en tout cas, on est tous très, très tristes.
00:35:50 Et on espère qu'il va s'en sortir. C'est le plus important.
00:35:53 – Voilà, Cyril Hanouna qui parlait de son ami Kenji Girac.
00:35:57 Et je vous le rappelle, si vous nous rejoignez,
00:35:59 bien évidemment, Kenji Girac va mieux.
00:36:01 Et ces jours ne sont plus en danger, c'est l'information à retenir,
00:36:04 alors qu'il est.
00:36:05 Karima Khatib nous a rejoint, bonjour.
00:36:07 Merci d'être avec nous, éliminée municipale,
00:36:08 la France insoumise, au blanc, mais nil.
00:36:10 Vous avez remplacé Louis, qui est parti.
00:36:12 On va parler, justement, puisque vous êtes là,
00:36:14 on va parler de ce qui s'est passé hier.
00:36:16 Ça tombe bien de ces dérapages qui se sont déroulés
00:36:18 pendant la manifestation organisée par les Insoumis et NPA,
00:36:21 ou encore des associations palestiniennes.
00:36:23 Dérapage avec des slogans que vous allez entendre dans un instant,
00:36:28 mais également avec des affiches que vous allez voir,
00:36:30 des affiches qui ont été postées dans la rue,
00:36:33 affiches avec Cyril Hanouna, ou moi-même,
00:36:36 puisqu'on a été la cible de cet affichage,
00:36:38 nous désignant comme des personnalités d'extrême droite.
00:36:41 L'extrême droite vous parle des attaques un peu gratuites,
00:36:44 et stupides et dangereuses, parce qu'on ne sait pas
00:36:46 ce que ça peut déclencher chez certains illuminés.
00:36:48 Mais surtout, qu'est-ce que ça veut dire,
00:36:50 l'extrême droite vous parle ?
00:36:51 Qu'est-ce que ça veut dire d'être qualifié
00:36:52 de personnalité d'extrême droite,
00:36:53 quand c'est Cyril, ou quand c'est moi,
00:36:54 ou quand c'est d'autres personnes de la chaîne ?
00:36:57 Est-ce que s'émouvoir de la mort de Philippe à Grande-Seinte,
00:36:59 massacré à coups de barre de fer, c'est d'être d'extrême droite ?
00:37:02 Est-ce qu'être révolté par la mort de Thomas à Crépole,
00:37:05 c'est être d'extrême droite ?
00:37:06 Est-ce que s'étonner que les deux ados
00:37:09 qui ont frappé à Nice-Angèle, 90 ans, l'été dernier,
00:37:11 soient libres, c'est d'extrême droite ?
00:37:14 Est-ce que ne pas comprendre pourquoi un ado de 17 ans
00:37:17 qui a foncé avec une moto sur un policier il y a 10 jours
00:37:19 près d'un collège à Scheltegain est libre,
00:37:21 est-ce que ça, c'est d'extrême droite ?
00:37:23 Est-ce que dire, comme je le dis régulièrement sur ce plateau,
00:37:25 que les musulmans sont les premières victimes des islamistes,
00:37:27 c'est être d'extrême droite ?
00:37:29 Est-ce que dire que dans 99% des cas,
00:37:32 les musulmans ne posent pas de problème en France,
00:37:34 c'est être d'extrême droite ?
00:37:35 Est-ce que dire que le Hamas est un groupe terroriste,
00:37:37 c'est être d'extrême droite ?
00:37:38 Est-ce que dénoncer une affiche de Jean-Luc Mélenchon
00:37:40 qui raye Israël de la carte, c'est être d'extrême droite ?
00:37:43 Alors si la réponse est oui à toutes ces questions,
00:37:45 je pense que la grande majorité des Français en France
00:37:48 aujourd'hui est d'extrême droite.
00:37:50 Karima Khatib, je ne sais pas si vous avez envie de réagir là-dessus,
00:37:53 sur ces affiches ?
00:37:54 - Alors je ne sais pas d'où elles proviennent les affiches,
00:37:58 en tout cas pour ma part, moi qui viens sur les plateaux,
00:38:01 effectivement on a un panel d'invités,
00:38:05 forcément avec leurs idées,
00:38:07 d'attaquer directement les journalistes,
00:38:11 je ne suis pas pour,
00:38:14 ils font leur travail dans l'ensemble,
00:38:18 donc là clairement je n'ai pas de mots,
00:38:20 je ne sais même pas d'où elles proviennent les affiches.
00:38:23 Donc clairement, après avoir des invités
00:38:27 avec un porte-parole à d'extrême droite,
00:38:31 oui on en a assez souvent.
00:38:33 - Comme il y en a d'extrême gauche avec vous aujourd'hui.
00:38:36 - J'en fais les frais, mais voilà, d'attaquer les journalistes,
00:38:39 même si on peut les apprécier ou ne pas les apprécier,
00:38:42 mais les étiqueter.
00:38:43 - Oui et puis surtout, la vérité c'est aussi que ça nous met en danger,
00:38:46 on va dire les choses, parce qu'il y a quelques illuminés,
00:38:48 on le sait aujourd'hui dans ce pays,
00:38:51 et nous afficher comme ça, c'est aussi une façon de nous mettre en danger.
00:38:54 - C'est sûr que l'extrême droite c'est un danger,
00:38:56 et de vous afficher à l'extrême droite, oui effectivement.
00:38:59 - Autre dérapage, et là je pense que tout le monde va pouvoir en parler,
00:39:04 c'est ce qui a été secondé dans cette manifestation,
00:39:08 écoutez, vous allez comprendre.
00:39:10 - Urgence, urgence, la police assassine !
00:39:35 - Voilà, urgence, urgence, la police assassine,
00:39:37 Axel Ronde, comment vous réagissez quand vous entendez ça ?
00:39:39 Je rappelle que vous êtes porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:39:41 - Ce sont encore une fois des propos totalement scandaleux,
00:39:45 malheureusement on a un petit peu l'habitude,
00:39:48 mais ce sont des propos extrêmement dangereux,
00:39:51 comme ceux qui ont été tenus contre vous prédécédemment.
00:39:56 On peut malheureusement voir de plus en plus de jeunes
00:40:00 qui s'identifient à cela et vont nous attaquer,
00:40:03 et vont forcément légitimer leur action envers les forces de l'ordre,
00:40:08 parce qu'ils ont pu entendre certains groupuscules,
00:40:11 certaines associations, certains partis politiques,
00:40:15 qui représentent la République, le dire.
00:40:20 On voit finalement que le préfet Laurent Munez avait raison
00:40:24 de vouloir l'interdire, cette manifestation.
00:40:26 - Pour vous elle aurait dû être interdite cette manifestation ?
00:40:27 - Ecoutez, je ne sais pas, puisque la justice s'est prononcée,
00:40:30 mais en tout cas cette démarche du préfet de police
00:40:32 n'était pas finalement...
00:40:35 - Dénuée de sens.
00:40:36 - Dénuée de sens, voilà.
00:40:37 Et on peut se poser les questions,
00:40:39 est-ce qu'il ne faudrait pas aussi saisir la justice
00:40:43 par rapport à ces propos qui ont été tenus ?
00:40:45 Il y a eu d'autres propos.
00:40:46 - Vous pouvez porter plainte en tant que syndicat, non ?
00:40:47 - On peut effectivement porter plainte.
00:40:50 - Vous envisagez de le faire ?
00:40:51 - Nous personnellement non, notre syndicat ne le fera pas,
00:40:54 parce qu'on est un petit peu attaché à la liberté d'expression,
00:40:57 mais bon là ça dépasse l'entendement,
00:40:59 on préférerait finalement que ce soit le ministre de l'Intérieur,
00:41:01 puisque finalement c'est lui qui protège,
00:41:03 qui est censé protéger la police nationale,
00:41:05 ce sont les institutions de la République qui doivent le faire.
00:41:07 Nous c'est par rapport à cela qu'on s'attache finalement dans ces valeurs.
00:41:11 - Victor Hérault, comment vous jugez ces différents dérapages
00:41:13 dont on parle depuis tout à l'heure dans cette manifestation ?
00:41:15 - Alors écoutez-moi, tout ça participe de la même radicalisation de la France insoumise.
00:41:20 Il y a déjà l'attaque contre les journalistes,
00:41:23 il y avait les mêmes exemples avec les affiches,
00:41:25 Pascal Praud vote et Nathalie Saint-Crich, vote aussi,
00:41:28 donc elle est votée.
00:41:29 - Celle-là a été signée la France insoumise,
00:41:30 celle dont vous parlez,
00:41:32 tandis que là c'est des affiches anonymes placardées dans Paris.
00:41:34 - Ce sont des affiches anonymes, il est important de le dire effectivement, de le préciser.
00:41:39 Maintenant ces slogans-là qu'on entend,
00:41:41 mais où est la responsabilité des gens qui disent ça ?
00:41:44 C'est-à-dire que là ils sont en train de pousser les jeunes,
00:41:47 parce que les jeunes gobent ce discours-là,
00:41:49 de pousser des jeunes qui sont parfois dans des quartiers difficiles,
00:41:51 avec des problèmes de rapport à la police.
00:41:54 Urgence, urgence, la police assassine, sous-entendu,
00:41:56 voilà, là on fait appel au bas-instinct,
00:41:58 entrer en conflit avec la police,
00:42:00 c'est un conflit que les jeunes déjà ne remporteront jamais,
00:42:02 c'est impossible, et puis surtout, c'est pouce au crime ces histoires.
00:42:05 C'est pouce au crime de plein.
00:42:06 - Allez casser la gueule des policiers,
00:42:07 parce que de toute façon c'est des salauds qui assassinent.
00:42:10 C'est ça qui est derrière.
00:42:12 - Il y a 40 agressions de policiers par jour en France aujourd'hui.
00:42:14 - Alors Karima Khatib, de la France insoumise, vous nous dites "je ne suis pas d'accord".
00:42:16 - Non, je ne suis absolument pas d'accord,
00:42:18 déjà les jeunes ne gobent pas, mais les jeunes le vivent,
00:42:21 voilà, parce que moi je suis plutôt d'optique à
00:42:25 essayer de rapprocher la police de la population au lieu de les diviser,
00:42:28 mais il faudrait qu'il y ait un dialogue,
00:42:31 et dans ce dialogue, il faudrait reconnaître qu'il y a des bavures.
00:42:34 - Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:42:35 - Est-ce qu'on peut juste...
00:42:36 - Non, non, bien sûr, bien sûr, je comprends.
00:42:37 - Est-ce qu'on peut juste reconnaître...
00:42:38 - Le point de départ, c'est est-ce que vous êtes d'accord sur...
00:42:41 - ... les meurtres de policières ?
00:42:42 - Oui, urgence, la police assassine, est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
00:42:45 - Ce n'est pas une question d'être d'accord.
00:42:46 - Ah bah oui.
00:42:47 - Non, c'est juste qu'à un moment donné, on ne peut pas museler la population,
00:42:50 la population...
00:42:51 - Une certaine population.
00:42:52 - ... a le droit de s'exprimer, qu'ils le fassent bien ou mal,
00:42:57 je ne pense pas qu'ils ont dans leur tête...
00:42:59 - Vous auriez scandé pour ça, urgence, la police assassine ?
00:43:01 - Pour aller...
00:43:02 - C'est ce qu'ils sont en train de faire.
00:43:03 - Est-ce que vous auriez scandé, urgence, la police assassine, vous ?
00:43:04 - Pour ma part, non, en tant qu'élu de la République.
00:43:06 - Pourquoi ?
00:43:07 - Bah, en tant qu'élu...
00:43:08 Parce que je travaille dans le fond, le fond du sujet, je le travaille.
00:43:12 - Donc ce n'est pas ça le fond, d'accord.
00:43:13 - Là, vous avez des militants qui parlent avec émotion,
00:43:15 qui vivent des choses dans les quartiers populaires,
00:43:17 et qui s'expriment de cette manière...
00:43:18 - C'est de la haine, ce n'est pas de l'amour.
00:43:20 - ... sans penser aux conséquences derrière.
00:43:22 Mais de là à dire qu'ils vont dans l'optique d'endoctriner des jeunes et tout,
00:43:26 qui gobent ce genre de propos, non, ils ne les gobent pas, ils les vivent.
00:43:29 Dans les quartiers populaires, il y a des policiers qui font très bien leur travail,
00:43:32 comme il y a des policiers qui font très mal leur travail.
00:43:34 Il y a des dérives au sein de la police.
00:43:36 Il faut savoir appuyer dessus, il faut savoir le reconnaître.
00:43:40 Et à partir de ce moment-là, un dialogue sera possible entre eux.
00:43:43 - Réponse d'Axel Ronde, policiers...
00:43:46 - Ce n'est pas assez dans les médias.
00:43:47 - C'est pas assez par la justice, en tout cas, ça l'est reconnu,
00:43:49 quand un fonctionnaire de police dérape.
00:43:50 En général, 99% des cas, il est toujours condamné s'il a dérapé, même 100% des cas.
00:43:56 - On l'a bien vu dans l'affaire Adama, c'est beaucoup plus complexe, ça prend beaucoup de temps.
00:43:59 - En tous les cas, ça prend peut-être beaucoup de temps,
00:44:01 mais en tout cas, la justice, pour l'instant, leur donne raison.
00:44:04 Donc au final, on est en train de dire que les policiers assassinent,
00:44:07 non, les policiers font leur travail, malheureusement, de plus en plus difficile.
00:44:10 Je rappelle quand même que 40 fonctionnaires de police sont blessés chaque jour.
00:44:13 J'aimerais bien qu'il y ait des manifestations de soutien en disant
00:44:16 que c'est pas normal que 40 policiers soient blessés chaque jour dans notre pays.
00:44:19 Ça serait bien que la France Insoumise, pour ne citer qu'elle,
00:44:22 parce qu'on parle d'elle, le dénonce.
00:44:25 - Mais on l'a déjà dénoncé, on a souvent appelé les policiers.
00:44:29 Et j'ai envie de vous dire, la France Insoumise est pour une police de proximité,
00:44:33 donc on n'est pas du tout anti-police, sauf qu'on aime bien mettre le doigt là où ça ne va pas.
00:44:39 - Non, mais le problème, c'est la généralisation, c'est de dire la police assassine...
00:44:43 - Non, mais la France Insoumise qui scande, c'est la population qui les a pris dans des quartiers populaires.
00:44:47 - Non, non, mais attendez, on s'est commencé une manif, il y a des slogans.
00:44:50 - Il y a un certain ras-le-bol.
00:44:52 - La personne qui scande, elle a quand même un micro.
00:44:55 - Non, mais il y a quand même une volonté de faire passer la France Insoumise pour des anti-policiers.
00:45:01 - Maitre Bouvier.
00:45:03 - Moi, ce que je constate ici, c'est que LFI hystérise encore une fois le débat et instrumentalise la chose.
00:45:09 Je trouve que le mot qu'a utilisé Axel tout à l'heure en disant que ça devient une habitude d'attaquer la police,
00:45:15 c'est terrible parce qu'en fait, ce sont nos représentants, c'est un pilier de notre société encore une fois.
00:45:20 Et puis, il ne faut pas oublier non plus que derrière la police, c'est des êtres humains.
00:45:23 Il y a des familles aussi qui sont également menacées.
00:45:26 Donc, c'est tout à fait dramatique de jeter l'eau propre sur ces personnes-là et de les mettre également en danger.
00:45:32 C'est la même chose pour les journalistes, parce qu'afficher des journalistes de cette façon-là, c'est pareil.
00:45:37 C'est les mettre en danger et ça pose problème.
00:45:40 Et quand je vois que Jean-Luc Mélenchon convoque Anna Arendt pour aller dire qu'il a fait la comparaison entre le président de l'université de Lille
00:45:52 qui avait interdit sa conférence en le comparant avec Adolf Eichmann en évoquant le totalitarisme,
00:46:02 c'est quand même, j'ai envie de dire, c'est très gentil, tiré par les cheveux, mais c'est une instrumentalisation qui est inadmissible
00:46:09 parce que c'est utilisé des propos d'Anna Arendt.
00:46:12 Anna Arendt, elle a commencé à écrire ses livres sur le totalitarisme en 1939.
00:46:16 Elle les a publiés en 1945, pardonnez-moi, et elle les a publiés quelques années après.
00:46:22 Mais en réalité, elle parle des partis de masse.
00:46:25 Elle parle du stalinisme, elle parle du nazisme.
00:46:28 En France, on n'a pas de parti de masse, on n'a pas ce système totalitaire.
00:46:33 On ne peut pas du tout… Il plaque un prêtre à penser qui date des années 30 ou des années 50 sur une situation actuelle pour instrumentaliser.
00:46:43 C'est ça, on a le sentiment qu'il y a une manipulation des jeunes en particulier qui ressortent, des jeunes qui sont plus soumis à la violence aujourd'hui.
00:46:50 Et ça c'est intéressant, juste on est avec Myriam Arlot qui est psychologue clinicienne.
00:46:53 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:46:55 On dit beaucoup que les jeunes d'aujourd'hui sont beaucoup plus violents, c'est ce qu'on entend partout dans les médias.
00:47:00 Certains disent non, non, pas du tout, il suffit de regarder les chiffres, c'est faux.
00:47:03 Vous, en tant que psychologue clinicienne, comment vous le ressentez ?
00:47:06 Est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a une forme de libération de la violence chez certains jeunes ?
00:47:10 Effectivement, j'ai ce sentiment. Alors bien sûr, je suis psychologue, donc je vois que de la souffrance, je n'ai pas un bas à remettre de la vie ordinaire, on va dire.
00:47:26 Je suis en recherche sur le maître Alice Bouvier et sur Anna Arendt, je suis totalement d'accord avec ce qu'elle vient de signifier, la banalisation du mal.
00:47:35 Aujourd'hui, le mal, la violence, donc le mal que théorise Anna Arendt, la violence, qui est l'objet d'émissions d'aujourd'hui, se banalise, effectivement.
00:47:45 Mais pourquoi en fait ? Est-ce que c'est le fruit d'un certain laxisme ? Est-ce que c'est le fruit de notre impuissance, comme on l'écrit sur le bandeau qui est juste en bas ?
00:47:53 Est-ce que c'est ça aujourd'hui ? Est-ce qu'on paye ça ? Ou est-ce que intrinsèquement, j'ai envie de dire, les mineurs sont plus violents ?
00:48:00 Alors selon moi, c'est pluriel, c'est-à-dire que les parents se déresponsabilisent et donnent à l'éducation nationale, aux instituteurs, aux professeurs, la responsabilité parentale,
00:48:15 même sous l'objet d'être maman solo. On l'a vu l'année dernière avec les manifestations de Naël.
00:48:21 J'ai beaucoup travaillé post-Marche Blanche, à la dritz de Nanterre qui avait été incendiée, j'ai travaillé huit matinées.
00:48:30 Beaucoup de mamans solo dans les salariés et la place du père qui part, donc l'imago paternelle, la place du père qui n'a plus vraiment de place dans la société, sur le plan symbolique.
00:48:45 La place du père, la place du droit, la place de la loi, tout ça se...
00:48:51 Myriam Arlot, ce que vous êtes en train de m'expliquer, c'est qu'au final, on ne donne plus aux enfants la possibilité de comprendre et de lire la société.
00:48:58 C'est-à-dire que le père est absent, on ne leur explique plus le droit, on ne leur explique plus le respect peut-être, on ne leur explique plus qu'un policier, quand il vous dit stop, vous vous arrêtez.
00:49:07 On ne leur explique plus qu'un prof, on ne lui crache pas au visage et on ne lui met pas des claques. C'est ça en fait, on ne leur donne pas les bases et arriver à 12, 13, 14, 15, 16 ans, ça dérape.
00:49:17 C'est ça, on ne leur donne pas les bases et ce qui est très inquiétant, c'est les enfants de ces enfants.
00:49:23 Ces enfants, ils ont 14, 17, 18 ans, ils vont bientôt être parents. Et comment ça va se passer ?
00:49:29 Je reçois des enfants qui n'ont pas de vocabulaire pour m'expliquer leur souffrance. Donc un ado de 14, 15 ans, il n'a pas le vocabulaire, il n'a pas les mots, il a la violence, mais il a la sexualité.
00:49:40 À 14, 15 ans ?
00:49:42 Oui.
00:49:44 D'ailleurs, c'est quelque chose qui est passé inaperçu, on n'est pas là pour juger bien évidemment, mais moi j'ai été surpris et personne ne l'a relevé,
00:49:52 que le garçon, le cousin du suspect qui a été frappé à Grande-Synthe ce week-end, il a 15 ans et sa maman vous explique qu'il est papa d'un bébé, je ne sais plus si c'est un garçon ou une fille, de 8 mois.
00:50:04 Et lui a 15 ans. Voilà.
00:50:06 Et c'est là où ça rejoint exactement ce que vous êtes en train de nous expliquer, c'est-à-dire qu'il n'y a plus la notion du respect, de la sexualité, tout ça se confond un peu et il y a une espèce d'open bar.
00:50:17 Mais ce n'est pas que tout ça se confond un peu, tout ça est largement confondu. La sexualité est consommée de plus en plus tôt, sans repères, sans éducation.
00:50:30 Le sida se reprend fortement, c'est fini les préservatifs, moi j'en ai beaucoup dans mon cabinet pour les adolescents.
00:50:38 Tout ça se délite et je crains effectivement pour cette nouvelle jeunesse, ces nouveaux parents, que vont devenir les enfants de ces enfants ?
00:50:51 Justement, je voudrais vous faire écouter un témoignage de nos confrères d'Europe 1.
00:50:58 C'est Younes qui a 14 ans et qui nous explique à Montpellier, qui explique à nos confrères d'Europe 1, ce qu'il fait.
00:51:06 Vous allez voir, il a 14 ans, écoutez bien parce qu'on sent qu'il n'a pas mué encore, donc il a une voix de gamin.
00:51:11 Il explique qu'à 14 ans, son rôle c'est de commander les guetteurs dans le trafic de drogue.
00:51:15 Ce reportage est incroyable, ce témoignage est complètement dingue.
00:51:19 Écoutez bien ce qu'il dit, souvenez-vous, et vous allez le comprendre de toute façon à sa voix.
00:51:22 C'est un gamin, c'est un enfant. Écoutez.
00:51:25 - Moi alors ici, mon rôle c'est de commander les guetteurs. T'as vu, je suis payé 150 euros par jour.
00:51:31 J'ai juste à poster les guetteurs le matin et le soir, les déplacer de leur poste et les payer.
00:51:36 Et ils touchent 130 euros par jour.
00:51:39 Je fais le calcul, 150 par jour, après 4000 euros, vraiment.
00:51:44 - Et tu vas à l'école ou comment ça se passe ?
00:51:46 - Non, j'ai arrêté tôt l'école.
00:51:48 Ici, comme je t'ai dit, t'as vu, ta voiture, tu la laisses, tu laisses les clés, ça bouge pas, y a pas de vol.
00:51:52 - L'opération Place Net alors ?
00:51:55 - Franchement, ça a servi à strictement rien du tout, je te dis la vérité.
00:51:58 Eux, ils viennent, ils bloquent dans le charbon, dans le four.
00:52:01 Mais en fait, nous derrière, on a des livraisons.
00:52:03 On n'a pas que le point de deal, t'as vu.
00:52:06 On a des livraisons, on envoie par colis, t'as vu, tu vois.
00:52:10 Y a pas que du sur place.
00:52:12 Franchement, ça nous a pas fait mal. Ça nous a rien fait.
00:52:15 Place Net, ça sert à rien, franchement, strictement à rien.
00:52:18 - Voilà, merci Myriam Marleau, psychologue clinicienne.
00:52:20 Merci d'avoir été avec nous.
00:52:22 C'est pas tout à fait le bon extrait qu'on vous a sorti.
00:52:24 On va essayer de l'avoir après la pub, de vous retrouver le bon extrait de ce gamin.
00:52:27 Parce que là, c'était le chef des Gaëters.
00:52:29 On va essayer de vous retrouver le bon.
00:52:31 C'est ce gamin de 14 ans parce que c'est vraiment intéressant de l'avoir.
00:52:35 On va faire une pause et puis ensuite, on va reparler de ça.
00:52:38 On va essayer de vous retrouver le bon extrait.
00:52:39 On va vous parler d'Ahmed Sylla.
00:52:41 Alors, je vais parler d'Ahmed Sylla parce que c'est très intéressant ce qui se passe autour de l'acteur.
00:52:44 Ahmed Sylla qui a fait des déclarations dans la presse où il a expliqué que
00:52:47 les Français au quotidien ne sont pas racistes.
00:52:50 Il y a des situations racistes de temps en temps, mais les Français ne le sont pas.
00:52:54 Et puis, il a dû avoir des pressions parce qu'il a fait marche arrière.
00:52:56 Il est obligé de s'excuser après ses propos, vous verrez.
00:53:00 Et il a été obligé de s'excuser en disant "bah oui, les Français sont racistes, oui, il y a du racisme".
00:53:03 C'est totalement surréaliste.
00:53:05 C'est-à-dire qu'on peut même plus dire, quelqu'un qui, parce qu'il est noir,
00:53:08 sans doute, il n'a pas le droit de dire que les Français ne sont pas racistes, il pense.
00:53:12 On va écouter tout ça dans un instant.
00:53:13 Vous restez avec nous.
00:53:14 A tout de suite en direct.
00:53:16 [Générique]
00:53:19 "NAS éducatif. Sur la base du volontariat, la structure accueillera des élèves en décrochage scolaire
00:53:28 pendant les vacances et leur proposera des cours de soutien,
00:53:31 le tout sous l'autorité de policiers et gendarmes,
00:53:34 un moyen d'enrayer la délinquance des mineurs en leur évitant l'isolement et les mauvaises influences.
00:53:39 Le pronostic vital de Kenji Jirac n'est plus engagé.
00:53:42 Le chanteur a été blessé par bas le thorax cette nuit à Biscarosse dans les Landes.
00:53:47 Les secours l'ont hospitalisé à Bordeaux après l'avoir retrouvé sur une aire de la communauté des gens du voyage.
00:53:53 L'artiste de 27 ans évoque un problème de manipulation de l'arme.
00:53:57 Une enquête est ouverte.
00:53:59 Enfin sur l'autoroute A7, l'autoroute est toujours fermée dans les deux sens,
00:54:03 entre Paris et Vaucresson, en raison d'une fissure au niveau de Saint-Cloud.
00:54:07 De longs embouteillages se sont formés tôt ce matin.
00:54:10 La situation s'améliore, mais des ralentissements du trafic sont à prévoir ce soir.
00:54:15 11h34, merci d'être en direct avec nous sur CNews.
00:54:21 Je voulais qu'on revienne sur la reculade de l'acteur Ahmed Silah, qui fait marche arrière.
00:54:26 Après avoir affirmé que les Français n'étaient pas racistes dans une interview à Pure Break,
00:54:31 certains internautes l'ont accusé de minimiser le racisme en France.
00:54:34 Du coup, l'acteur a fait un mea culpa, il rectifie
00:54:38 et affirme dans un message posté ce week-end sur Twitter
00:54:41 qu'il y a en fait une montée du racisme en France et que les racistes sont bien présents au quotidien.
00:54:46 Et Ahmed Silah avait enchaîné d'ailleurs en appelant à manifester ce dimanche
00:54:50 pour la Palestine et contre les violences policières.
00:54:54 On va réécouter ce que disait Ahmed Silah, parce qu'on va essayer de reprendre les choses du début.
00:54:58 C'était une interview à Pure Break.
00:55:00 Écoutez, il dit clairement que les Français ne sont pas racistes
00:55:03 et visiblement, vis-à-vis de son entourage, vis-à-vis de certains autour de lui, ça ne passe pas.
00:55:08 Les Français au quotidien, ils ne sont pas racistes.
00:55:12 Quand on va chercher notre pain, etc.
00:55:16 Il y a des situations racistes, il y a des vrais problèmes, je ne le nie pas.
00:55:21 Mais la plupart du temps, quand on sort dehors, on n'est pas confronté au racisme.
00:55:25 Et là, a priori, on peut être d'accord avec ce que dit Ahmed Silah.
00:55:28 En tout cas, c'est son avis à ce moment-là, il n'a pas l'air d'être forcé à le dire.
00:55:31 Il est dans une interview et donc voilà ce qu'il a posté là.
00:55:35 Là, il dit "je tournerai désormais cette fois ma langue dans la bouche".
00:55:39 Oui, il y a des racistes qui sévissent au quotidien.
00:55:42 Et j'ai conscience que ce quotidien, je ne le vis pas comme tous mes semblables.
00:55:46 De par ma notoriété, il y a bel et bien une montée du racisme en France.
00:55:51 On a le sentiment quand même qu'Arima Khatib, qu'il a été obligé de poster ça.
00:55:55 Après ce qu'il avait dit, il regrette ce qu'il a dit aujourd'hui et on ne comprend pas pourquoi.
00:56:02 Ce sentiment, ce serait de dire qu'il a subi une pression.
00:56:06 Moi, je ne le pense absolument pas.
00:56:09 C'est quelqu'un de très courageux. On a des amis en commun.
00:56:12 C'est quelqu'un qui justement réfléchit avant de parler.
00:56:16 Et il a juste constaté cette augmentation nette du racisme en France.
00:56:22 Mais en une semaine ?
00:56:23 Puisque votre interview, c'était il y a une semaine.
00:56:25 Oui, mais il y a eu plusieurs actes en passant, comme cette fameuse femme voilée.
00:56:31 Bah si, ça fait le buzz.
00:56:33 Franchement, vous êtes assez intelligente.
00:56:35 Oui, je suis assez intelligente pour le remercier et l'encourager.
00:56:39 Parce qu'en tant qu'artiste, ce n'est pas facile déjà de traiter des sujets aussi sans...
00:56:43 Mais c'est le contraire. C'est l'inverse.
00:56:45 Ce n'est pas facile de dire que les Français au quotidien ne sont pas racistes. On va revoir.
00:56:49 Non, c'est beaucoup plus facile.
00:56:50 Mais non, mais bien sûr que non.
00:56:52 C'est beaucoup plus facile de dire que les Français au quotidien ne sont pas racistes.
00:56:54 Attendez, regardez l'autre panneau.
00:56:57 Les Français au quotidien ne sont pas racistes.
00:57:00 Quand on va chercher notre pain, il y a des situations...
00:57:03 Si on peut mettre l'autre panneau, s'il vous plaît.
00:57:05 Merci, ça fait trois fois que je le demande. Ce serait bien qu'à un moment, ça suive.
00:57:08 Voilà, les Français au quotidien ne sont pas racistes.
00:57:10 Quand on va chercher notre pain, il y a des situations racistes.
00:57:13 Il y a des vrais problèmes, je ne le nie pas, mais la plupart du temps,
00:57:16 quand on sort dehors, on n'est pas confronté aux racistes.
00:57:18 C'est ça la réalité. C'est ça la vraie vie.
00:57:21 Oui, mais plus maintenant.
00:57:22 Plus depuis une semaine.
00:57:24 Non, c'est parce qu'il y a eu un acte.
00:57:26 Un acte ? Un acte ?
00:57:28 Vous ne me laissez même pas parler de cette...
00:57:30 Alors Victor Hérault, et après Maître Laurent Langier.
00:57:32 Il y a eu plein de témoignages sur les réseaux sociaux, et non pas par la pression,
00:57:36 mais par des faits réels.
00:57:38 C'est crainerai de dire que justement, il ne réagit pas, il ne fait pas volte-face dans le vide.
00:57:41 Il réagit à l'affaire de cette jeune femme qui s'appelle Aciagle.
00:57:44 Exactement.
00:57:45 Elle est interpellée dans une boulangerie parce qu'elle portait le voile,
00:57:47 et le monsieur l'a interpellée en lui disant "je ne comprends pas que vous portiez le voile, je ne comprends pas".
00:57:50 Moi, ce que je trouve très intéressant là-dedans, c'est
00:57:53 où était l'histoire de racisme dans cette histoire de voile ?
00:57:55 Ah, c'est vrai.
00:57:57 De toute façon, c'est pas parce qu'il y a un cas...
00:57:59 Non, mais vous êtes quand même bien pour M. Morandini.
00:58:01 Parce que ce n'est même pas le fait qu'il lui dise "je ne comprends pas que vous ne portez pas le voile".
00:58:05 Il lui dit "mais clairement, il rentre dans ses origines, la dame, elle est quand même française".
00:58:10 Voilà où on en est aujourd'hui.
00:58:12 C'est qu'aujourd'hui, porter un voile, ce n'est pas français.
00:58:14 Carima, vous êtes en train de faire exactement la même chose que ce que vous faites avec les policiers.
00:58:19 C'est-à-dire qu'il y a un policier qui fait une connerie, il y a un policier qui dérape, il y a un policier qui attend,
00:58:24 vous dites "tous les policiers sont assassins".
00:58:26 Là, vous avez un cas isolé d'une histoire avec un voile,
00:58:32 et tout à coup, vous comprenez qu'un acteur change totalement une semaine de vue.
00:58:37 Il y a une semaine, il nous dit "je ne suis pas dans le racisme", et tout a couillé.
00:58:41 Des centaines de témoignages, ce n'est pas tout, on n'en parle pas assez.
00:58:45 Justement, le cas Asiade, et vous oubliez tout le reste.
00:58:48 Maître Laure Alice Bouvier.
00:58:50 Oui, alors moi j'aimerais rappeler quand même que la France n'est pas un pays raciste.
00:58:53 On n'a pas de loi qui opprime les gens de couleur.
00:58:55 La carrière d'Amedsila prouve que la France n'est pas raciste.
00:58:59 Exactement, on a effectivement des racistes dans notre société.
00:59:02 Là, ils sont sanctionnés, c'est prévu par le code pénal.
00:59:04 On a aussi un racisme anti-juif, aussi du côté des islamistes radicaux.
00:59:08 Pareil, c'est sanctionné de la même manière.
00:59:10 Je rappelle quand même qu'on a énormément d'islamophobie en France aussi.
00:59:14 Oui, mais on a de le racisme pour tout en réalité.
00:59:17 Exactement, donc il y a une montée.
00:59:19 Mais on ne peut pas dire qu'il y a une montée.
00:59:21 Donc vous dites quoi, il s'est trompé Amedsila ?
00:59:23 Vous dites quoi, il s'est trompé ?
00:59:25 C'est-à-dire que la première fois, dans l'extrait qu'on a vu, il dit "les Français au quotidien".
00:59:28 Pour moi, il ne s'est pas trompé, c'est la suite. Il a modéré ses paroles au départ.
00:59:30 Est-ce que les Français sont racistes ?
00:59:32 Il y a une augmentation nette du racisme en France.
00:59:35 Il y a une radicalisation carrément, même des partis de droite.
00:59:38 Une syllape qui crie "extrait" mais qui ne l'est pas.
00:59:41 Attendez, il nous dit dans son premier témoignage "les Français au quotidien ne sont pas racistes".
00:59:46 Oui, parce que je donne l'exemple de lorsqu'il va acheter son pain, il n'a pas cette sensation.
00:59:52 Oui, les Français au quotidien ne sont pas racistes.
00:59:54 Il y a une augmentation nette.
00:59:56 Axel Ronde, on écoute le policier.
01:00:00 Au niveau des plaintes, on n'a pas une explosion de plaintes où il y a eu des faits de racisme dans notre pays.
01:00:07 Au contraire, ça reste assez stable.
01:00:10 De toute façon, l'ultra-droite, l'extrême-droite est contrôlée, surveillée.
01:00:17 Les associations sont dissoutes quand il le faut.
01:00:20 Donc, il n'y a pas vraiment une ambiance telle.
01:00:23 Pensez-vous vraiment qu'à chaque fois qu'on va se prendre une phrase raciste du genre islamophobe, on va venir porter plainte ?
01:00:32 Clairement, on vient porter plainte.
01:00:34 La plupart des gens n'iront pas porter plainte parce qu'on leur a dit "rentre dans ton pays", "retire-moi ton voile", "extrémiste".
01:00:40 Moi-même, j'en fais la phrase sur Twitter que je n'ai pas porté plainte.
01:00:44 Est-ce que "retire ton voile" c'est raciste pour vous ?
01:00:47 Juste attendez, ça dépend ce qu'on met sous le terme raciste aussi.
01:00:49 Oui, Karima Khatib, si on dit "retire ton voile", est-ce que c'est raciste ?
01:00:52 Ce n'est pas ça, justement.
01:00:54 C'est ce que vous avez dit, c'est l'exemple que vous avez donné.
01:00:56 L'exemple que j'ai donné, j'ai dit que ça allait plus loin.
01:00:59 Vous venez de donner un instant. Vous venez de dire "retire ton voile".
01:01:03 Non, j'ai dit "est-ce qu'avoir un voile fait de nous des non-français ?"
01:01:07 Non, ce n'est pas ce que vous avez dit là.
01:01:09 Je l'ai dit tout à l'heure.
01:01:11 Est-ce que quand on vous dit à une personne "retire ton voile", est-ce que c'est raciste ?
01:01:14 Et pourquoi on lui demande pas de retirer son voile ?
01:01:16 Répondez à ma question, est-ce que c'est raciste ?
01:01:18 C'est un ordre déplacé.
01:01:19 Mais tout dépend du contexte.
01:01:21 Ça peut être discriminant, voilà.
01:01:23 Ça peut être discriminant, ça dépend du contexte.
01:01:25 C'est parce que c'est une star qu'il ne se rend pas compte du racisme.
01:01:28 Mais vous croyez que les racistes, les vrais, parce que là vous fantasmez du racisme un peu partout,
01:01:32 les vrais racistes, vous croyez qu'ils voient un noir mais qui est star,
01:01:34 ils se disent "ah ben non, je suis plus raciste, finalement, allez-y, circulez".
01:01:36 Mais évidemment qu'ils sont racistes, ils se sont mêlés encore plus,
01:01:39 parce que ça les énerve de voir un noir qui a réagi.
01:01:41 Et je vous rappelle que les personnalités préférées des Français, c'est Omar Sy.
01:01:45 C'est Omar Sy.
01:01:46 Les Français adorent Amethyla.
01:01:48 Donc c'est pas du racisme.
01:01:50 Et puis il y a les réseaux sociaux qui montrent bien aussi que les Français sont trans.
01:01:54 Sinon la France insoumise n'existerait pas déjà.
01:01:56 Je ne pense pas qu'il ait mis tous les Français dans le même panier.
01:01:58 Il a peut-être été un peu cossette.
01:02:00 Non mais moi ce qui me gêne c'est la marche arrière.
01:02:02 Moi c'est pas une marche arrière.
01:02:04 Il est obligé de s'excuser sur les réseaux sociaux.
01:02:06 Non, il a fait murière sa réflexion.
01:02:08 Non, mais non.
01:02:10 Je tournerai cette fois ma langue dans ma bouche, ça s'appelle une exposition.
01:02:12 Mettre l'oralisme au bouvier.
01:02:14 Je suis tout à fait d'accord avec vous.
01:02:16 Et le côté le plus ubuesque là-dedans, c'est que dans sa première déclaration,
01:02:18 il ne parle pas de racisme quand on va chercher le pain, etc.
01:02:20 Là il se trouve que c'est une altercation dans une boulangerie.
01:02:22 C'est à se demander comment ça se fait qu'il réagit à ce moment-là.
01:02:28 Ici ce n'est pas parce qu'on demande à quelqu'un d'enlever son voile que ça fait une généralité.
01:02:34 Mais pourquoi on lui demanderait de l'enlever ?
01:02:36 Je ne suis pas pour l'enlever.
01:02:38 Mais c'est déplacé, on est d'accord.
01:02:40 Mais d'accord, on est déjà d'accord.
01:02:42 Elle a le droit de le dire.
01:02:44 Pas tous en même temps.
01:02:46 Je suis désolée, j'ai un juif qui rentre avec une kippa dans une boulangerie.
01:02:50 Je lui demanderai de retirer sa kippa.
01:02:52 Peut-être ce qu'on va faire, c'est qu'on va le regarder.
01:02:54 Je n'avais pas prévu qu'on le fasse.
01:02:56 Du coup en régie, ils l'ont récupéré.
01:02:58 On va regarder cette scène, ce qui n'était pas prévu.
01:03:00 C'est la base de sa marcherie.
01:03:04 - Je n'arrive pas à comprendre ce que vous dites.
01:03:14 - Ça ne fonctionne plus en 2024.
01:03:20 Ça ne fonctionne plus, je n'ai plus de tolérance aux propos pareils.
01:03:24 Je n'ai aucune tolérance à ces propos pareils.
01:03:26 Vous n'allez pas faire ça.
01:03:28 Il est 7h du matin, on est à la boulangerie.
01:03:30 - Vous êtes dans quel pays ?
01:03:34 - Je suis dans mon pays, je suis née ici.
01:03:36 On est où ?
01:03:38 Madame, je suis une agression dans votre boulangerie.
01:03:42 - Une agression ?
01:03:44 - Oui, une agression.
01:03:46 On est où ?
01:03:48 - Vous savez ce qu'on va faire ?
01:03:50 - Non, mais là, parce que...
01:03:52 - Vous ne voulez pas ?
01:03:54 - Non, mais c'est inadmissible.
01:03:56 C'est pas moi qui passe pour la borderline dans le soir.
01:03:58 - On n'est rien à part.
01:04:00 - Le matin, 7h.
01:04:02 - Ne vous inquiétez pas.
01:04:04 On va laisser passer.
01:04:06 - Ce n'est pas justifiable.
01:04:08 Moi, je n'ai plus aucune tolérance.
01:04:10 Ah non, ça ne va pas ou quoi ?
01:04:12 - On apprécie la boulangère qui essaie de calmer les esprits.
01:04:16 Qui le fait très bien.
01:04:18 Qui n'essaie pas d'animer les choses.
01:04:20 C'est cette vidéo qui, tout à coup,
01:04:22 ferait dire à Amède Silla qu'il y a du racisme.
01:04:24 - Déjà, non seulement il se contredit complètement.
01:04:26 Parce que dans la première vidéo,
01:04:28 son analyse était très bonne.
01:04:30 Il disait "il y a des situations de racisme,
01:04:32 il y a des personnes racistes, ça ne veut pas dire
01:04:34 que tous les Français sont racistes,
01:04:36 il ne faut pas essentialiser".
01:04:38 Qu'est-ce qu'il fait derrière ?
01:04:40 Il fait volte-face sur une vidéo postée par une personne
01:04:42 sur les réseaux sociaux.
01:04:44 Donc il invalide complètement son propos,
01:04:46 c'est complètement stupide.
01:04:48 Maintenant, il est vrai que quand le monsieur,
01:04:50 déjà le monsieur n'a pas à faire ça.
01:04:52 Là, il prend en partie une personne.
01:04:54 C'est effectivement raciste.
01:04:56 Quand il dit "je ne supporte pas le voile",
01:04:58 moi c'est là-dessus que je voulais parler.
01:05:00 Dire qu'on ne supporte pas le voile,
01:05:02 ou qu'on ne veut pas avoir le voile,
01:05:04 sans prendre en partie une personne,
01:05:06 parce que ça ne se fait pas, ce n'est pas raciste.
01:05:08 Parce que déjà, le voile ne renvoie pas à une ethnie.
01:05:10 Et deuxièmement, ce n'est pas la même chose de dire
01:05:12 "je ne supporte pas l'idée d'un islam, du voile, etc."
01:05:14 et de dire "je n'aime pas les Arabes ou je n'aime pas les Noirs".
01:05:16 Vous voyez bien que ce n'est pas du tout la même situation.
01:05:18 - Donc vous aurez réagi là-dessus de la même manière.
01:05:20 Si on réagit "je ne supporte pas la kippa",
01:05:22 on serait fait une tolée.
01:05:24 Mais clairement, à un moment donné,
01:05:26 j'en ai marre de ce deux poids deux mesures.
01:05:28 À un moment donné, que ce soit une kippa,
01:05:30 un voile, une nonne, peu importe,
01:05:32 on n'a même pas à polémiquer
01:05:34 sur leur manière de vivre.
01:05:36 Ça résulte de l'intimité.
01:05:38 Vous voyez clairement, c'est totalement raciste.
01:05:40 Et ça ne fait pas de ces personnes
01:05:42 des personnes qui sont non françaises.
01:05:46 Elle est française, elle est dans l'obligation
01:05:48 de dire "mais monsieur, je suis dans mon pays,
01:05:50 il n'y a pas d'amalgame".
01:05:52 - Mais juste, est-ce qu'à partir de cet égard,
01:05:54 juste Karima, est-ce qu'à partir...
01:05:56 - Il y a eu plusieurs cas.
01:05:58 Il y a eu plusieurs cas.
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