Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Jeudi 4 juillet 2024, Morandini live numéro 1474 sur CNews, première chaîne Info de France, nous sommes ensemble jusqu'à midi, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:15A la une, le grand malaise du Front Populaire face aux OQTF. Cette union hétéroclite de la gauche ne parvient pas à avoir une position claire sur le comportement à avoir face à ses obligations de quitter le territoire.
00:00:29On l'a vu ce matin sur CNews avec l'écologiste Marine Tondelier, incapable de répondre à une question simple, faut-il renvoyer chez eux les OQTF ? Vous entendrez ses hésitations et son refus de répondre clairement.
00:00:42Autre sujet qui intéresse les Français, c'est le droit du sol. Ce droit du sol qui revient dans l'actualité avec cette volonté de Jordan Bardella de le remettre en cause.
00:00:50Écoutez Nicolas Pourreau-Monty, directeur de l'Observatoire de l'immigration qui explique qu'il faut aujourd'hui revoir le fonctionnement du droit du sol.
00:00:59Aujourd'hui en France, en Europe, comme dans tous les pays occidentaux où il est en vigueur, le droit du sol est un facteur d'attractivité majeur.
00:01:06Le gouvernement l'a d'ailleurs admis en début d'année dans le cas de Mayotte, c'est un facteur d'attractivité pour les pays avoisinants.
00:01:11C'est vrai en France métropolitaine, c'est vrai aux Etats-Unis où le droit du sol est en vigueur au sens strict.
00:01:16Car c'est peut-être important de préciser qu'en France, le droit du sol dans son sens le plus restreint n'est pas en vigueur.
00:01:21Le simple fait de naître en France ne suffit pas à obtenir automatiquement la nationalité.
00:01:25Oui, c'est au bout de quelques années.
00:01:26C'est ça, on l'obtient automatiquement à 18 ans si on est né en France de parents étrangers et si on a vécu en France au moins 5 ans entre 11 et 18 ans.
00:01:32Mais ce principe même de l'automaticité, il mérite effectivement d'être mis en question.
00:01:36Parce que dans un monde hyper mobile, hyper connecté, avec des phénomènes de diaspora très forts, à l'ère d'internet, à l'ère des télévisions satellitaires, des vols low cost vers le pays d'origine,
00:01:45le simple fait de naître dans un pays et d'y passer quelques années de son adolescence ne suffit plus à attester de l'assimilation à la communauté nationale.
00:01:52Voilà, et nous débattrons du droit du sol également dans cette émission.
00:01:55Les villes confrontées à l'immigration ont très souvent voté pour le Rassemblement national car elles espèrent des solutions.
00:02:01C'est le cas par exemple de Menton à la frontière italienne et il est important d'écouter les motivations des électeurs.
00:02:08Les français ont besoin de sécurité, ont besoin de savoir où ils vont et puis peut-être veulent simplement du changement.
00:02:19Ça a un peu changé, il y a des craintes qui sont installées, il y a eu des dégâts sur les véhicules qu'il n'y avait pas auparavant.
00:02:26Je pense qu'ils votent encore dans l'idée des migrants, ça j'en suis sûr.
00:02:33Aussi parce que certains disent qu'ils n'arrivent plus à vivre.
00:02:39Et face à ces problèmes, il y a les petits arrangements entre ennemis pour refuser le choix des français.
00:02:45Et une image, c'est cette projection de ce que pourrait être l'Assemblée nationale dimanche soir selon une enquête de l'Institut Harris Interactive.
00:02:51Alors qu'après le premier tour, le RN pouvait espérer la majorité absolue.
00:02:55Selon cette enquête, ils en seraient loin à cause de ces petits arrangements pour empêcher les français d'exprimer leur choix.
00:03:01Bien loin des 289 députés, le RN n'aurait que 190 à 220 députés, même si Marine Le Pen y croit encore.
00:03:10Je suis très confiante, les français ont un vrai désir de changement.
00:03:15Ils ont exprimé ce désir de changement, cette liberté vis-à-vis des appareils, d'ailleurs lors du premier tour.
00:03:22Je trouve assez méprisant d'ailleurs de la part des partis politiques de les considérer un peu comme des choses.
00:03:27Oui, vous avez vu donc les dernières estimations publiées ce matin montrent que le RN n'obtiendrait pas la majorité absolue.
00:03:34En tout cas en théorie, bloquée par les désistements de la majorité en faveur du Front populaire et de LFI.
00:03:40Pourtant, il y reçoit encore Gabriel Attal, affirmé sur BFMTV qu'il ne voulait pas gouverner avec LFI.
00:03:46Ne dites pas coalition à Gabriel Attal, le Premier ministre préfère parler d'une assemblée plurielle.
00:03:52Une chose est sûre pour lui, c'est sans la France insoumise.
00:03:55Personne, aucun français n'imagine que c'est possible qu'on gouverne avec la France insoumise.
00:03:59Je vous ai donné les exemples d'à quel point ils m'ont combattu, à quel point je les ai combattus.
00:04:04Et une certitude, à trois jours du second tour, l'attention est de plus en plus vive sur le terrain.
00:04:08Avec les dérapages qui se multiplient, des candidats attaqués, des agressions verbales ou même physiques.
00:04:13Il est temps que cela se termine car certains sont en train de perdre leur sang-froid.
00:04:17Exemple avec Prisca Thévenot qui affirme avoir été agressée hier soir lors d'un collage d'affiches.
00:04:22Même si fort heureusement elle n'a pas été blessée.
00:04:24Une agression qui a provoqué la condamnation de toute la classe politique.
00:04:28Je crois que c'est le choc pour tous les élus qui s'engagent en politique.
00:04:32Et je tiens à vraiment assurer tout mon soutien à Prisca, Virginie et aux militants qui étaient avec eux.
00:04:38On sent cette tension sur le terrain, évidemment tout mon soutien aux équipes qui ont été agressées.
00:04:42On a vécu la même chose dans le 15ème, pas plus tard qu'il y a 2-3 jours.
00:04:47Une équipe idem du Nouveau Fonds Populaire qui a été attaquée par des gens qui se sont pris à eux.
00:04:52Évidemment la tension, on le sent, c'est que les gens ont peur, les gens sont en incertitude de ce qui va se passer.
00:04:59Et quand il n'y a plus de dialogue, quand il n'y a plus de débat, quand il n'y a plus de paroles et de mots, c'est la violence qui surgit.
00:05:05Hier soir Jordan Bardella a également fermement condamné cette agression.
00:05:10Mais il a aussi dénoncé l'instrumentalisation par certains médias des dérapages et des propos inadmissibles de certains candidats du RN.
00:05:19Pour Jordan Bardella, on ne regarde que du côté du RN.
00:05:22Il peut y avoir sur 600 candidats que vous avez investis en quelques heures, 2 ou 3 profils qui peuvent tenir des propos qui sont contraires à ceux que je défends, à la ligne politique de mon mouvement.
00:05:32Dans toute organisation humaine, il y a parfois des brebis galeuses. C'est vrai en politique, c'est vrai dans le monde de l'entreprise.
00:05:38Ce qu'il faut juger, c'est la réaction de la direction.
00:05:41La différence c'est que quand j'ai une brebis galeuse dans mon parti politique, je l'exclus.
00:05:44À la France Insoumise, il est investi et on voit qu'il y a des gens chez eux qui sont fichés S et qui portent atteinte à la sécurité nationale.
00:05:52Autre exemple de cette tension en Loire-Atlantique, cette fois où la candidate de la majorité s'est retirée en parlant de violence et de harcèlement contre elle.
00:06:00Du coup, elle refuse de donner la moindre consigne de vote, même si le finaliste de la France Insoumise estime que ce désistement est en sa faveur.
00:06:08La chasse aux voix est ouverte, celle de la candidate macroniste qui a jeté l'éponge mardi soir sans donner de consigne de vote.
00:06:15Le député sortant et les filles fait avec.
00:06:18Ce n'est pas toujours simple de prononcer le nom des concurrents, notamment quand ils vous ont battu il y a deux ans à l'élection ici.
00:06:24Mais le geste qui est fait vaut bien plus que les paroles qui peuvent être prononcées.
00:06:29Le geste qui est fait de se retirer, il est fait pour permettre ma victoire, la victoire du nouveau Front populaire face au RN ici.
00:06:36Et ça vaut bien plus qu'une parole.
00:06:38Moi, je ne crois pas que les électeurs centristes, modérés, républicains comme peuvent l'être ceux de Madame Dufeu.
00:06:46Je ne pense pas qu'ils puissent voter pour un député qui, encore une fois, est un député d'extrême gauche.
00:06:51Voilà, et au milieu de tout cela, il y a aussi des circonscriptions où personne ne se désiste.
00:06:55Exemple à Neuville de Poitou, c'est dans la Vienne, où la candidate qui est arrivée, qui est arrivée troisième, n'a que 43 voix d'écart avec celle qui est deuxième.
00:07:05Séverine Simpé est la candidate qui bouscule ce deuxième tour dans la Vienne.
00:07:08Elle se maintient car elle se considère au coude à coude avec la candidate du Rassemblement national.
00:07:1343 voix d'écart, pour elle, ça ne justifie pas un retrait.
00:07:17Si je ne me maintiens pas avec le RN élu, on va me le reprocher.
00:07:20Si je me maintiens avec le RN élu, on va me le reprocher aussi.
00:07:23Donc du coup, il faut, je pense, sur cette circonscription, qu'on laisse la démocratie s'exprimer.
00:07:29La députée écologiste sortante, arrivée en tête, n'a pas souhaité s'exprimer face à notre caméra.
00:07:34Dans son programme, elle s'en prend directement au président de la République et au parti de Jordane Bardella.
00:07:38Contre les actions d'Emmanuel Macron et les mensonges du RN, je me suis engagée à revitaliser les services publics en milieu rural et dans les quartiers,
00:07:47planifier une transition écologiste juste pour tous, réduire la précarité et défendre les libertés publiques.
00:07:55Pour la candidate du RN, la priorité, c'est la victoire de Jordane Bardella.
00:08:00Je rappelle qu'historiquement, cette circonscription est quand même très à gauche,
00:08:05mais finalement, le programme politique, le projet politique porté par Jordane Bardella a su convaincre tous les citoyens de cette circonscription.
00:08:14Et puis également à noter dans l'actualité, ce drame évité de justesse dans l'Isère,
00:08:18puisqu'un homme qui a refusé d'obtempérer a accéléré et a percuté deux policiers.
00:08:23Il a ensuite pris une roue à contresens, puis une autre rue piétonne et a foncé sur une terrasse. Il y a plusieurs blessés.
00:08:31C'est un drame évité de justesse. Dans la nuit de mardi à mercredi, trois policiers arrêtent une voiture de marque allemande dans la commune de Vienne.
00:08:39À son bord, trois individus de 22, 27 et 28 ans. Le conducteur a des antécédents judiciaires.
00:08:45Dans sa course folle, l'automobiliste roule à contresens. Il s'engouffre même dans une rue piétonne interdite à la circulation.
00:09:13Par miracle, seuls quelques clients de restaurant sont blessés légèrement par la projection de tables et de chaises.
00:09:19Présent au moment des faits, ce restaurateur témoigne.
00:09:22On a eu le temps de tourner la tête et la voiture est passée par-dessus la bite qui ferme la rue et a pris les terrasses qui étaient encore en place avec les gens à proximité.
00:09:34C'était un vacarme assez assourdissant, un bruit de terrasse qui se renverse.
00:09:39Finalement, le conducteur est interpellé par des gendarmes à sa laisse sur Sannes, une commune située à une trentaine de kilomètres de la rue piétonne.
00:09:47Les deux passagers ont été mis hors de cause.
00:09:50Je vous le disais, on a vraiment frôlé le drame et c'est important aussi de vous en parler ce matin.
00:09:55Et puis un mot pour vous dire que Morandini Live devait s'arrêter demain pour les vacances d'été.
00:09:59Mais en raison de l'actualité politique, nous avons décidé de rester une semaine de plus au moins avec vous.
00:10:05Impossible de ne pas vous accompagner dans cette période historique que vit la France.
00:10:08Nous serons donc là toute la semaine prochaine avec nos équipes, nos invités, nos débats, nos reportages.
00:10:13Nous vivrons ensemble ce second tour et surtout les conséquences pour notre pays.
00:10:18On ne vous lâche pas dans cette période compliquée pour la France.
00:10:20Donc les vacances attendront un peu.
00:10:23Les tops et les flops d'audience d'hier soir, c'est avec Mister Audience qui reste aussi Kevin Vatan.
00:10:28Hier soir encore peu de monde devant la télé en accès.
00:10:32C'est TF1 qui décroche la première place avec son feuilleton « Demain nous appartient », celui de 19h20 de France 3.
00:10:37N'oubliez pas les paroles sur France 2 et donc encore une fois relégué à la troisième place à seulement 2 millions 2.
00:10:42Décidément, rarement Nagui a eu autant de mal en accès que ces dernières semaines.
00:10:46Sur France 5, cet avoué est à 1 million 3 et profite donc largement de la période électorale
00:10:51qui booste les audiences de l'émission très politique en ce moment.
00:10:54Nouveau flop pour le juste prix sur M6 qui chute à 600 000 à son nouvel horaire cette semaine
00:10:58puisque désormais la chaîne fait le pari de diffuser le jeu animé par Rick Antoine dès 19h.
00:11:06Un 20h quotidien sur TMC spécial législative et toujours haut à 2 1100 face à TPMP
00:11:10qui est en vacances et donc en best-of.
00:11:12Sur France 5, cet avoué la suite repère du terrain à 838 000 suivi de France 3
00:11:16qui est au fond du trou avec les débats régionaux organisés dans le cadre des élections législatives.
00:11:21En prime time hier, le film culte Méhou est donc passé.
00:11:25La 7e compagnie a encore une fois prouvé son succès en permettant à TF1
00:11:29d'arriver largement en tête à 4 millions 3.
00:11:31Les français ont besoin de rire en ce moment.
00:11:34Avec une audience en demi-teinte, la soirée spéciale d'Un Si Grand Soleil sur France 2 est en deuxième position.
00:11:39Sur M6, c'est un score décevant.
00:11:41Pour le téléfilm L'Incroyable Embouteillage, vive les mariés à seulement 1 million et demi.
00:11:45France 3 s'est pris le mur hier soir.
00:11:47Le magazine des racines et des ailes est à moins de 900 000.
00:11:50Mister Audience vous dit à demain.
00:11:52Allez, je vous présente tous les invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi et demi.
00:11:56Victor Hérault, bonjour.
00:11:57Merci d'être avec nous, journaliste à valeur actuelle.
00:11:59Éric Revel, bonjour.
00:12:00Bonjour Jean-Marc.
00:12:01Éditorialiste politique Stéphane Rosès, bonjour.
00:12:03Vous êtes auteur, président de C.A.P.
00:12:08Conseil, le H, j'ai oublié.
00:12:09Analyse et Perspective.
00:12:10Analyse et Perspective, voilà.
00:12:12Et renseigneur, vous avez publié un livre qui s'appelle K.O.
00:12:14Et c'est sur les imaginaires des peuples.
00:12:16Aux éditions Le Cerf et L'Odymiale Carrègue.
00:12:18Bonjour.
00:12:19Bonjour.
00:12:20Merci également d'être avec nous.
00:12:21Vous êtes sémiologue et vous, vous avez publié ce que les gestes et les mots disent sur les autres.
00:12:25Et c'est la parenthèse que j'adore.
00:12:27Et surtout des cons.
00:12:28Voilà, c'est quand même le plus intéressant.
00:12:30Merci également d'être là.
00:12:32Je voulais qu'on commence cette émission en vous parlant des OQTF.
00:12:36Et pourquoi ? Parce que j'ai regardé ce matin Marine Tondelier qui est venue sur CNews.
00:12:40C'est la première fois d'ailleurs qu'elle est venue sur CNews.
00:12:42Elle nous a expliqué qu'elle nous faisait un grand honneur.
00:12:44Merci madame.
00:12:45Et elle a parlé des OQTF.
00:12:47Elle a été interrogée sur les OQTF.
00:12:49Et vous allez voir le malaise du front populaire face aux OQTF.
00:12:53Ils sont incapables de dire qu'il faut renvoyer les OQTF chez eux lorsque ce titre leur est décerné.
00:13:00Vous allez l'entendre.
00:13:01Et c'est sans doute très symbolique de ce qui se passe à gauche aujourd'hui.
00:13:04Écoutez cet échange donc entre Marine Tondelier et Laurence Ferrari.
00:13:10Je n'ai pas compris ce que vous voulez faire sur les OQTF.
00:13:13Les gens qui sont condamnés après avoir agressé, après avoir violé.
00:13:16Qu'est-ce que vous proposez ?
00:13:18Est-ce qu'on les garde ? Est-ce qu'on les expulse ?
00:13:20Est-ce qu'on les renvoie dans leur pays d'origine ?
00:13:21Qu'est-ce que vous dites ?
00:13:22Je dis que les gens qui font des choses illégales, il faut qu'ils soient jugés, condamnés et qu'on applique la loi.
00:13:27Et renvoyés ?
00:13:29Ça dépend de ce que dit la loi.
00:13:31Parce que ça dépend quel crime et quel délit.
00:13:34Vous empreignez la loi.
00:13:36Vous essayez de me faire faire des réponses générales sur des choses qui ne le sont pas.
00:13:42Donc j'ai du mal à répondre très simplement à cette question.
00:13:45Parce que c'est plus complexe que ça.
00:13:46Il se serait mentir aux gens que de dire, oui il y a une réponse simple.
00:13:48Oui on va faire comme ça tout le temps, partout.
00:13:50Il y a des règles, il y a des lois, il y a effectivement des principes intangibles dans notre République.
00:13:55C'est intéressant parce qu'il y a beaucoup de choses là-dedans.
00:13:57Il y a d'abord le malaise.
00:13:59Non, elle ne veut pas dire que les OQTF, il faut les renvoyer chez eux.
00:14:01Pourtant elle dit, il y a des lois.
00:14:02S'il y a des lois, on applique les lois.
00:14:04Et puis elle dit, les lois on va les changer Victor Hérault.
00:14:06C'est assez symbolique quand même ce malaise.
00:14:08Non mais c'est très symbolique d'une chose.
00:14:10C'est-à-dire que c'est dingue d'être autant empêtré dans son idéologie.
00:14:12Là où la gauche d'ailleurs n'arrête pas d'accuser, que ce soit votre chaîne CNews,
00:14:15ou que ce soit d'autres médias, ou d'autres personnes qui prennent la parole publiquement.
00:14:20De dire, c'est vous qui avez fait monter le Rassemblement National.
00:14:22Mais c'est la gauche qui fait monter le Rassemblement National.
00:14:24Pourquoi ? En laissant ces sujets-là.
00:14:26C'est une vraie demande politique des Français sur ces sujets-là.
00:14:28Et honnêtement, dire qu'un OQTF doit être renvoyé du pays, c'est quelque chose qui tombe sous le sang.
00:14:32Je veux dire, c'est ni raciste, ni xénophobe, c'est rien de tout ça.
00:14:35Mais surtout qu'après elle dit, il faut respecter les lois.
00:14:36Il y a des lois, il faut les respecter.
00:14:37Elle dit, il faut respecter les lois.
00:14:38Donc s'il y a un OQTF, il faut le renvoyer chez lui.
00:14:40On voit qu'il y a une barrière mentale.
00:14:41Parce que la question que lui pose Laurence Ferrari, c'est, est-ce qu'il faut les renvoyer ?
00:14:43Là tout de suite, non, on ne peut pas.
00:14:45Parce que renvoyer c'est raciste.
00:14:46On ne comprend pas trop d'où elle va en venir.
00:14:48Et on lui dit, il faut respecter les lois, mais on vient pour changer la loi.
00:14:50On comprend à la fin.
00:14:51Je ne sais pas trop si c'est ce qu'elle voulait dire.
00:14:53Mais que finalement, on fera une loi pour ne plus renvoyer les OQTF.
00:14:56Il y a un truc, une ligne qui est complètement à rebours de la demande des Français sur ces questions-là.
00:15:01Éloïse Biaxerac, comment vous analysez cet extrait qu'on vient d'entendre ?
00:15:04C'est vrai que c'est une prise de position assez dangereuse.
00:15:06Parce que dans l'imaginaire collectif, depuis plusieurs mois, on en parle énormément.
00:15:10Alors c'est vrai que ce sigle-là, cet acronyme-là OQTF,
00:15:13si on en avait parlé il y a 5 ans, il y a 10 ans, ça ne disait rien à personne.
00:15:17Et maintenant, ça a été tellement investi d'un imaginaire de violence.
00:15:22Ce qui est justifié, évidemment, par tout ce qu'on appelle des faits divers.
00:15:26On pourrait revenir d'ailleurs sur cette expression-là.
00:15:28Parce que je pense qu'il y a quelque chose de plus systémique.
00:15:30Et ce n'est pas que des faits divers.
00:15:32En tous les cas, il y a eu un glissement de sens, un glissement sémantique.
00:15:35Et c'est vrai qu'à la base, on imaginait plutôt l'OQTF comme un dysfonctionnement administratif, judiciaire.
00:15:44Non, maintenant, quand on dit OQTF, ça nous émeut beaucoup.
00:15:48Parce qu'on est dans un champ qui est plutôt celui de la criminalité et de la violence.
00:15:51Alors c'est vrai qu'à mon avis, ce type d'intervention, je disais, c'est plutôt dangereux.
00:15:56En tous les cas, je ne suis pas sûre que ça lui serve.
00:15:59Mais ce que j'ai du mal à comprendre quand on l'écoute, c'est qu'elle dit qu'il faut respecter la loi.
00:16:03Moi, c'est ça qui m'étonne, c'est qu'elle dit qu'il faut respecter la loi.
00:16:06Et dans le même temps, elle ne veut pas dire que...
00:16:08Elle dit qu'il faut changer la loi.
00:16:10Et en plus, quand on dit OQTF, ça veut dire qu'il y a une décision.
00:16:12Il y a une décision qui a été prise.
00:16:14Mais elle ne dit pas clairement qu'il faut la respecter.
00:16:16Non, alors ce qui est intéressant, c'est qu'on dit bien, effectivement, on sent le petit malaise.
00:16:20Mais en fait, elle arrive, parce que c'est un animal politique, et donc ils sont tous entraînés à cela.
00:16:24Finalement, elle arrive quand même à retomber sur ses pattes et avoir une voix assez assertive, assez présente.
00:16:30Et puis elle dit, non, mais en définitive, c'est vrai que dans le discours en lui-même, dans les mots,
00:16:34il y a une contradiction fondamentale qui n'est pas résolue à la fin.
00:16:37Et moi-même, vous me demandez quelle est l'implicite, effectivement, à la fin de son discours.
00:16:41Mais on changera les lois. J'ai plutôt tendance à comprendre aussi comme vous.
00:16:45C'est-à-dire, on changera la loi pour qu'il n'y ait plus de renvois, mais ça n'est pas clair.
00:16:49Alors, juste avant de vous donner la parole, Éric Revel, je vous propose de regarder les chiffres des OQTF sur ces six derniers mois.
00:16:53Parce que c'est intéressant de savoir également ce qui est fait et ce qui n'est pas fait.
00:16:57Sur les six derniers mois, les refus de renouvellement de titres de séjour pour motifs d'ordre public ont été doublés.
00:17:041258 mesures OQTF et expulsions ont été prononcées du fait de la suppression des protections, soit une augmentation de 328 en un mois.
00:17:14Parmi elles, 65 mesures ont fait l'objet d'une annulation par le juge.
00:17:19Et 62 ont été exécutées pour des motifs de violence conjugale et trafic de stupéfiants.
00:17:25Depuis le début de l'année, la tendance est de plus 28% sur les éloignements des étrangers en situation irrégulière,
00:17:31connue pour trouble à l'ordre public.
00:17:332514 éloignements réalisés en 2024 contre 1956 en 2023.
00:17:40Au total, ce sont plus de 12 500 étrangers délinquants qui ont été expulsés sur les quatre dernières années.
00:17:47Ce qui est intéressant, Éric Revel, c'est que ça montre que ces élections législatives,
00:17:50c'est pas juste une question d'hommes, ou de femmes d'ailleurs, bien évidemment c'est hommes avec un H majuscule,
00:17:56c'est pas juste une question de personnes, c'est aussi une question vraiment de stratégie pour notre avenir et de sécurité.
00:18:02Parce que quand on voit Marine Tendelier, qui en clair, on le comprend à demi-mot,
00:18:06elle ne veut pas les renvoyer les OQTF, elle a envie de les garder.
00:18:09Donc c'est notre avenir et c'est notre sécurité qui est en jeu dans ces élections.
00:18:12Vous remarquerez que depuis qu'on se focalise sur le R.A. n'aura-t-il ou pas la majorité absolue,
00:18:18si c'est pas le cas, il y aura une coalition de centre-gauche, en fait on parle pas des sujets qui intéressent les Français.
00:18:22On parle pas de l'immigration, on parle pas de la sécurité, on parle pas de pouvoir d'achat.
00:18:25Ça c'est un premier point.
00:18:26Le plus 28% dans le reportage, en tant que tel, il peut pas dire grand chose.
00:18:31Je vous rappelle quand même qu'on doit être à 6-7% d'OQTF expulsés.
00:18:346-7% d'OQTF expulsés.
00:18:37Et puis quand j'entends Mme Tondelier qui s'apprête peut-être à participer à une grande coalition de gauche,
00:18:43mais je rappellerai, puisque je crois que c'était dans Valeurs Actuelles sous la signature de Will Ragnel à l'époque,
00:18:47l'interview du chef de l'État qui avait dit avec moi ce sera 100%.
00:18:51Donc si vous voulez, elle va participer à une coalition dont le patron avant, même s'il est affaibli, sera Emmanuel Macron,
00:18:57et elle va lui dire en fait on va faire une nouvelle loi qui ne s'appellera plus les OQTF,
00:19:01alors que vous, M. le Président, vous exprimiez le fait qu'il fallait en expulser 100%.
00:19:06Attendez, la formule est à la mode, mais on marche totalement sur la tête.
00:19:11C'est l'ORTF, l'obligation de rester sur le territoire français.
00:19:13Mais c'est évident, et ça rend fou, les électeurs, et c'est pas moi qui le dis,
00:19:17c'était Luc Ferry qui était en interview et qui a dit
00:19:2093% des OQTF ne sont pas appliqués, c'est un scandale, ça rend les Français cinglés.
00:19:25Et je pense qu'il a raison, on écoute Luc Ferry, je vous donne la parole juste après.
00:19:2993% des OQTF ne sont pas appliqués, c'est un scandale, c'est immonde, ça rend les Français cinglés.
00:19:35C'est pour ça qu'ils votent pour Marine Le Pen, ils ont raison de dire que ce n'est pas normal.
00:19:39Et deuxièmement, il y a un détournement constant du droit d'asile.
00:19:43Donc ça veut dire quoi ? Il faut tordre le bras au pays d'origine, et on a les moyens de le faire.
00:19:49C'était dans le programme de Xavier Bertrand, il avait tout à fait raison, il ne s'est pas du tout un fasciste.
00:19:53C'est ce que fait d'ailleurs le Danemark, Social Democracy.
00:19:57Qui a eu droit à des dérogations dès le début de son entrée dans l'Union.
00:20:01Mais bien sûr, et il faut qu'on obtienne ces dérogations nous aussi, il faut appliquer...
00:20:05Quand un Français, pas du tout raciste, apprend qu'un OQTF a assassiné quelqu'un, a égorgé un prof, il dit mais ce n'est pas possible s'il n'avait pas été là.
00:20:15Voilà Stéphane Rosas, quand on entend quand même ça, je pense qu'il a raison Luc Ferry là-dessus.
00:20:19Ça rend les Français cinglés de dire il y a du OQTF, ce n'est pas appliqué,
00:20:23et vous avez Marine Tondelier qui vient à la télé et qui vous dit oui bon ça va on verra et puis on va changer les lois.
00:20:29Mais pas seulement les Français, chaque peuple souhaite avoir une maîtrise sur son destin.
00:20:39Si dans la déclaration des droits de l'homme il y a la souveraineté nationale,
00:20:45si dans notre constitution il y a la souveraineté nationale, c'est l'idée que chaque peuple doit pouvoir maîtriser ce qui le concerne.
00:20:57L'immigration, ce n'est pas seulement pour les Français au fond la question de la concurrence sur le marché du travail,
00:21:07c'est pas seulement la question de la sécurité, c'est est-ce qu'on peut nous décider de ce qui nous concerne.
00:21:15Une majorité de Français estiment que ce n'est plus le cas.
00:21:21Et ils ont raison, ils ont raison Stéphane Rosas.
00:21:23L'immigration il y a une double dimension, il y a est-ce que l'Europe nous protège, est-ce que nous on fait notre travail chez nous.
00:21:34L'OQTF ça dépend même pas de l'Union Européenne, ça dépend seulement de la volonté politique de mettre en oeuvre ce que dit la loi.
00:21:48Et en cela évidemment le désarroi est multiple parce qu'il y a l'idée qu'au fond nos hommes politiques ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités.
00:22:02Il y a les hommes politiques et il y a également le système judiciaire.
00:22:06On a pris un exemple très récent, il y a un mois on était aller voir un homme à Bretigny-sur-Orge, c'est dans l'Essonne,
00:22:14et il a découvert que sa maison était squattée par des OQTF.
00:22:18Qu'est-ce qu'il fait, il appelle la police, il porte plainte, ils ont été condamnés à 5 mois de prison avec sursis.
00:22:22C'est-à-dire que ces gens-là sont en OQTF et ils sont condamnés avec sursis, regardez.
00:22:26Au retour des vacances, c'est la stupeur.
00:22:30Nicolas tente d'entrer chez lui en vain, la serrure de sa porte d'entrée a été forcée.
00:22:35On a découvert les dégâts qu'ils ont fait à la cuisine.
00:22:39Des dégâts qui s'étendent à l'ensemble de sa maison.
00:22:42L'entrée, ils ont cassé, tout ce qui est là-haut, ils ont tout descendu, c'est moi qui ai tout rangé.
00:22:47En accompagnant la police à l'étage, il se retrouve nez à nez avec les squatteurs.
00:22:52Un monsieur d'abord qui a ouvert, et la police a dit qu'est-ce que vous faites là ?
00:22:56Et deux qui dormaient sur le lit, et un qui dormait ici.
00:23:00Nicolas constate alors le vol de ses objets de valeur.
00:23:04Toutes les montres de collection sont parties.
00:23:07Toutes mes bagues sont parties, mes boutons de marché, tout est parti.
00:23:13Sa collection de timbres, sa cave à vin et ses costumes ont également été volés.
00:23:17Et ses objets de prière, détruits.
00:23:20Je reviens d'un deuil, je reviens de la perte d'un être cher, et je découvre ça.
00:23:24Il faut penser bien que le moral est à zéro.
00:23:29Désabusé, Nicolas ne souhaite plus vivre dans cette maison.
00:23:32Sous OQTF, les squatteurs ont été condamnés à 5 mois de prison avec sursis,
00:23:37avec l'interdiction d'entrer dans le département de l'Essonne.
00:23:41On marche sur la tête, ils sont sous OQTF, ça veut dire qu'ils ne doivent pas entrer en France,
00:23:46et on les condamne à ne pas entrer dans le département de l'Essonne.
00:23:49Excusez-moi, c'est du foutage de gueule.
00:23:51On est chez les dingues là.
00:23:53Et puis comme on n'est pas en réserve électorale, je vous mets à votre sagacité.
00:23:57On est en réserve électorale.
00:23:59Oui, on est en réserve électorale, mais je peux quand même dire une petite chose.
00:24:02Ça dépend. Allez-y, essayez.
00:24:04Vous avez regardé le programme du Nouveau Front Populaire sur les lois anti-squattes ?
00:24:09Ils veulent supprimer la loi anti-squatte de juillet 2023.
00:24:12Bien sûr.
00:24:13Ça, ce qui paraît un cas quasiment unique, on l'espère, peut se doubler.
00:24:17Parce que si vous n'avez plus de loi anti-squatte qui a été mise en place en juillet 2023,
00:24:20en fait c'est une façon de dire aux squatteurs, allez-y.
00:24:23Excusez-moi, je reviens à ce que je disais.
00:24:26Ils ont une OQTF, ils ne doivent pas être sur le territoire français
00:24:29et ils sont condamnés à ne pas entrer dans le département.
00:24:31On est chez les fous. Je dis qu'on est chez les fous.
00:24:33Elodie Mecq, t'arrêtes.
00:24:34Oui, vous soulevez un point et moi je n'ai pas la réponse à cette question-là.
00:24:37Pourquoi il n'y a pas l'application de toute cette dimension judiciaire ?
00:24:41Il y a trois semaines à peu près, je passais devant l'école nationale de la magistrature
00:24:46et j'étais surprise parce qu'il y avait quand même beaucoup de slogans pro-palestiniens.
00:24:49Donc c'était pour moi quand même le symptôme et un marqueur du fait que
00:24:54c'est un appareil d'État qui est assez engagé, voire même militant.
00:24:59Ça pose quand même une certaine question.
00:25:01Je pense que vous avez tout dit pour l'ONU.
00:25:03Mais voilà, la question c'est est-ce qu'il n'y a pas d'application ?
00:25:06Parce que justement il y a une idéologie qui est derrière et qui freine
00:25:09ou est-ce que c'est parce qu'il y a des manques d'effectifs ?
00:25:11Voilà, je n'ai pas la réponse à cette question-là.
00:25:13Mais en posant la question, vous donnez un début de réponse en tout cas.
00:25:16On va faire le CNews Info et puis on va continuer à parler du fond
00:25:18parce que ce qui est intéressant c'est pourquoi on vote ?
00:25:20Alors c'est vrai qu'il y a les petits arrangements sur les lieux, on en parlera plus tard,
00:25:22mais dans les circonscriptions.
00:25:24Mais je crois qu'en général les Français s'en foutent un peu
00:25:26parce qu'ils voteront pour qui ils veulent.
00:25:27Dans un instant on parlera du droit du sol que Jordan Bardella veut réformer.
00:25:30Ça aussi c'est important.
00:25:31Pour l'instant il est 11h, sommeil à l'abidi, le CNews Info.
00:25:38La porte-parole du gouvernement Prescatevno porte plainte suite à une agression
00:25:42lors d'un collage d'affiches à Meudon hier soir.
00:25:45La ministre n'est pas blessée mais c'est le cas de sa suppléante
00:25:48et de l'un des militants précis, Stéphane Séjourné,
00:25:50secrétaire général du Parti Renaissance.
00:25:53Un jeune de 12 ans poursuivi pour apologie d'actes de terrorisme dans le Doubs
00:25:58et l'activité sur internet de cet enfant discret à l'école
00:26:01qui a attiré l'attention des enquêteurs.
00:26:04Il a depuis fait l'objet d'un placement sous mesure judiciaire éducative provisoire.
00:26:09Et puis trois hommes interpellés après un refus d'obtempérer à Vienne dans l'Isère.
00:26:13Des faits qui se sont produits dans la nuit de mardi à mercredi
00:26:16lorsque dans sa fuite un automobiliste accompagné de deux passagers
00:26:20a blessé plusieurs personnes installées en terrasse.
00:26:23Trois policiers ont également été blessés lors de cette intervention.
00:26:2911h04 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:26:32On continue à parler du fond parce que c'est important de parler des vrais problèmes.
00:26:35C'est important de parler du fond.
00:26:36Les OQTF, ça fait partie des vrais problèmes.
00:26:38Et le droit du sol, c'est en mon sens un vrai problème.
00:26:40Alors avant d'en parler, parce que Jordan Bardella veut le remettre en cause
00:26:44et bien évidemment ce n'est pas le cas du Front Populaire,
00:26:47je vous propose d'écouter ce qu'est le droit du sol.
00:26:50Et c'était expliqué il y a quelques jours dans cette émission par Maître Mad,
00:26:53qui nous expliquait comment marchait vraiment le droit du sol.
00:26:57Le droit du sol, c'est ce qu'on oppose souvent d'ailleurs au droit du sang,
00:27:00c'est le fait de pouvoir bénéficier d'une nationalité d'un pays par la naissance dans ce pays.
00:27:05Alors il faut bien faire attention, il y a deux distinctions importantes.
00:27:09Il y a le droit du sol strict, dans sa version je dirais la plus pure,
00:27:12qui est le fait d'avoir un droit du sol qui n'est pas conditionné à une résidence ou à une scolarité.
00:27:18C'est ce qui est applicable dans une bonne partie des pays d'Amérique.
00:27:22Mais en France, nous avons un droit du sol qui n'est pas strict dans le sens du terme,
00:27:27puisque c'est un droit du sol qui est conditionné.
00:27:29Donc il faut une naissance en France, c'est ça qu'on appelle le droit du sol,
00:27:32c'est le fait d'être né en France qui va vous donner, c'est la première condition,
00:27:35le droit d'acquérir la nationalité française.
00:27:38Donc c'est une possibilité uniquement si vous remplissez d'autres conditions,
00:27:44et notamment des conditions de scolarité sur le sol français et de résidence sur le sol français.
00:27:48Un enfant qui va naître en France ne pourra prétendre à la nationalité française que dans le meilleur des cas
00:27:54à l'âge de 13 ans en ayant démontré sa scolarité sur le sol français sur les cinq dernières précédentes années.
00:28:00Donc c'est un droit qui permet d'acquérir la nationalité française.
00:28:04Il faut savoir qu'en France actuellement, on bénéficie de cette méthode pour pouvoir devenir français,
00:28:10c'est une personne sur quatre, donc sur les personnes qui ont été naturalisées si je peux utiliser ce terme,
00:28:17c'est une personne sur quatre qui va utiliser cette déclaration anticipée et donc le droit du sol.
00:28:22J'entends souvent à l'extrême droite qui remet en cause le droit du sol,
00:28:26en indiquant non on ne peut pas devenir français juste parce qu'on est né en France,
00:28:29et donc en réalité ce sont des mensonges puisqu'on ne dit que partiellement le code civil.
00:28:36On ne peut pas devenir français uniquement parce qu'on est né en France.
00:28:39Et d'ailleurs vous avez beaucoup d'étrangers parfois qui se trempent,
00:28:41qui viennent voir des avocats en disant mon enfant est français parce qu'il est né en France.
00:28:45Absolument pas, on ne peut pas être français uniquement par la naissance en France.
00:28:49Alors le seul cas, je tiens quand même à le souligner, c'est la double naissance en France.
00:28:54Donc je dirais le fait d'être né en France par une personne qui est elle-même née en France.
00:28:58Là c'est automatique, à la naissance on est français.
00:29:01Voilà, ça pose clairement ce qu'est le droit du sol.
00:29:04Et écoutez ce matin sur CNews, Nicolas Pouvron-Monty qui est directeur de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie,
00:29:09qui lui nous explique pourquoi ça pose problème aujourd'hui ce droit du sol,
00:29:14parce qu'il y a de plus en plus de gens finalement qui veulent être français mais qui n'ont aucune valeur de la France.
00:29:20Aujourd'hui en France, en Europe, comme dans tous les pays occidentaux où il est en vigueur,
00:29:24le droit du sol est un facteur d'attractivité majeur.
00:29:27Le gouvernement l'a d'ailleurs admis en début d'année dans le cas de Mayotte.
00:29:30C'est un facteur d'attractivité pour les pays avoisinants.
00:29:32C'est vrai en France métropolitaine, c'est vrai aux Etats-Unis où le droit du sol est en vigueur au sens strict.
00:29:37Car c'est peut-être important de préciser qu'en France, le droit du sol dans son sens le plus restreint n'est pas en vigueur.
00:29:42Le simple fait de naître en France ne suffit pas à obtenir automatiquement la nationalité.
00:29:46Oui, c'est au bout de quelques années.
00:29:47C'est ça, on l'obtient automatiquement à 18 ans si on est né en France de parents étrangers
00:29:50et si on a vécu en France au moins 5 ans entre 11 et 18 ans.
00:29:53Mais ce principe même de l'automaticité, il mérite effectivement d'être mis en question.
00:29:57Parce que dans un monde hyper mobile, hyper connecté, avec des phénomènes de diaspora très forts,
00:30:01à l'ère d'Internet, à l'ère des télévisions satellitaires, des vols low cost vers le pays d'origine,
00:30:06le simple fait de naître dans un pays et d'y passer quelques années de son adolescence
00:30:10ne suffit plus à attester de l'assimilation à la communauté nationale.
00:30:13Il y a environ 3 millions de personnes qui ont acquis la nationalité française.
00:30:16Donc on a une politique très large d'attribution de la nationalité.
00:30:19Et sur ces 3 millions de personnes, il y a environ 700 000 individus qui ont acquis la nationalité française
00:30:24par ce qu'on appelle de manière large le droit du sol, c'est-à-dire automatiquement à 18 ans
00:30:29ou alors un petit peu avant, à 16 ans avec une déclaration anticipée
00:30:32mais exactement sur les mêmes critères d'automaticité parce qu'ils remplissaient déjà les critères de résidence.
00:30:36Et effectivement, pour ces personnes-là, on n'a absolument pas vérifié un critère qui reste présent
00:30:41par ailleurs dans notre droit qui est le critère d'assimilation.
00:30:44Pour ce qui est des naturalisations par décret, on est censé vérifier l'assimilation à la communauté nationale.
00:30:48C'est quelque chose qu'on ne fait absolument pas pour ces acquisitions automatiques.
00:30:51Victor Hérault, c'est un peu comme les OQTF, c'est-à-dire que c'est des éléments clés pour les Français quand même.
00:30:55Qui est Français ? Comment devient-on Français ?
00:30:57Et je pense que ce qui est évoqué là, c'est-à-dire l'assimilation, c'est indispensable.
00:31:01Mais en fait, ce sont des choses très concrètes qui parlent à quasiment tous les Français.
00:31:04Il faut reconnaître, alors effectivement, il y a des conditions d'acquisition de la nationalité par le droit du sol.
00:31:08Elles sont assez légères, franchement.
00:31:10Rester 5 ans dans le pays comme le disait ce monsieur pendant son adolescence
00:31:13et ensuite automatiquement à 18 ans la nationalité tombe, c'est très léger par rapport à d'autres pays.
00:31:17Le souci au fond, c'est qu'effectivement, on l'a très bien dit dans le reportage,
00:31:21c'est opposé au droit du sang.
00:31:23Et que le droit du sang dans l'imaginaire collectif, ça renvoie, il y a un soupçon de racisme,
00:31:27il y a un soupçon de pureté, de transmission.
00:31:29Or, en réalité, c'est pas du tout ça dont on parle.
00:31:32Et d'ailleurs, quant à Mayotte, le gouvernement décide d'enlever le droit du sol,
00:31:37c'est pas une mesure fasciste, c'est une mesure de réponse à une crise migratoire terrible,
00:31:41à une situation donnée où on dit, bon écoutez, le droit qu'on avait décidé
00:31:46et qui était bien parce qu'humaniste, etc., là, concrètement, pragmatiquement,
00:31:51apporte problème et ne fonctionne plus.
00:31:53Donc il faut, à un instant donné, légiférer pour faire en sorte que les choses aillent mieux,
00:31:56plutôt que de rester dans des œillères idéologiques et dire, non, non, la solution, elle est raciste,
00:32:00donc je préfère rester dans mon problème.
00:32:02Est-ce que, Elodie Merkel, avec le fait de parler et d'opposer finalement droit du sol et droit du sang,
00:32:06il y a quelque chose de raciste ? Le droit du sang, c'est pas raciste ?
00:32:10Alors, c'est une question qui est assez complexe.
00:32:13Moi, il me semble que quand on évoque cette question du droit du sol,
00:32:17ça vient quand même réveiller une histoire et un certain passé de la France,
00:32:21un certain passé colonialiste, puisque finalement, c'est aussi à ce moment-là
00:32:25que la question du droit du sol s'est posée, c'est-à-dire que quand la France,
00:32:28hors de son territoire géographique, va investir, il y a plusieurs siècles,
00:32:33d'autres territoires, eh bien, en posant son drapeau et en disant,
00:32:37à partir de maintenant, vous êtes français et ceux qui naîtront ici,
00:32:40sur ce territoire que j'ai délimité, seront également français,
00:32:44eh bien, on a là les racines de qu'est-ce que c'est que le droit du sol
00:32:47et pourquoi finalement le droit du sol a aussi permis une expansion impériale
00:32:51de cette colonisation française. Aujourd'hui, effectivement,
00:32:57on l'observe et on le voit de manière complètement différente
00:33:01parce que c'est un passé qui est lointain, mais malgré tout, voilà,
00:33:05c'est quelque chose qui reste présent.
00:33:08Et les problèmes n'étaient pas du tout les mêmes, mais simplement,
00:33:10c'est vrai que vous ne pouvez pas convoquer un mot, malheureusement,
00:33:13sans traîner derrière toute son histoire, son historicité et son imaginaire.
00:33:17Et je crois que quand certains disent, bah oui, mais du coup,
00:33:19c'est des mesures qui peuvent paraître fascistes et qui sont désagréables,
00:33:23c'est qu'en définitive, vous prenez un mot, mais vous prenez aussi
00:33:26tout son corollaire derrière.
00:33:28Mais est-ce qu'aujourd'hui, dire remettons en cause le droit du sol...
00:33:31Vous avez raison, on est sur des contextes qui sont complètement différents.
00:33:36Et quelqu'un l'a dit, d'ailleurs, dans un numéro, un monde...
00:33:38Parce qu'on ne sait même pas, ces gens qui vont devenir français,
00:33:40on ne sait même pas si au fond d'eux, ils aiment la France.
00:33:42Et on s'aperçoit, et on l'a vu ces derniers temps
00:33:44dans de nombreux faits divers qui se sont produits,
00:33:46c'est des gens qui détestent la France, au fond, et qui disent,
00:33:49ah oui, mais je suis français chez moi, mais je déteste la France.
00:33:52Et d'ailleurs, il y a une réponse que je n'ai pas,
00:33:55parce que moi, j'ai interrogé des gens autour de moi
00:33:58qui n'avaient pas la nationalité française et qui souhaitaient devenir français,
00:34:01des Libanais, des Anglais, plein de nationalités différentes
00:34:04qui m'ont dit, mais en fait, c'est hyper dur de devenir français.
00:34:07Et donc ça, je n'ai pas bien compris, effectivement,
00:34:09pourquoi pour certaines personnes et certaines nationalités,
00:34:11c'était très dur de devenir français.
00:34:13Vous avez plein d'étudiants qui font leurs études en France,
00:34:16au Sciences Po ou autre, et qui, à la fin,
00:34:19ne peuvent même pas rester pour trouver un stage, etc.,
00:34:21qui sont obligés de repartir dans leur pays.
00:34:23Donc j'avoue que j'ai l'impression que c'est à géométrie variable,
00:34:25et ce n'est pas très clair.
00:34:27Oui, mais en même temps, pourquoi les garder ?
00:34:29Parce qu'il y a des gens qui sont amoureux de la culture française,
00:34:31qui sont amoureux des valeurs françaises et qui aimeraient.
00:34:33Mais pour eux, c'est très difficile.
00:34:35Mais il y a des solutions, parce que soit ils veulent rester,
00:34:37parce que c'est plus confortable que dans leur pays.
00:34:39Aussi, tout à fait.
00:34:41Oui, mais là, c'est à la France de décider.
00:34:43Tout à fait, mais il y a des gens, ça fait 10 ans, 15 ans, 20 ans,
00:34:45qui sont amoureux de la France,
00:34:47qui vivent en France depuis un certain nombre d'années,
00:34:49et je ne comprends pas, pour eux, ils me disent,
00:34:51apparemment, c'est un parcours qui est très compliqué.
00:34:53Vous le savez aussi, aux États-Unis, par exemple,
00:34:55vous ne devenez pas comme ça automatiquement américain,
00:34:57on vous demande de réciter,
00:34:59on vous demande exactement de connaître l'histoire par cœur,
00:35:01on vous demande de réciter l'hymne, etc.
00:35:03Mais pourquoi on ne le fait pas ?
00:35:05Et de parler la langue ?
00:35:07Parce qu'il y a des gens aussi qui deviennent français,
00:35:09mais ils ne parlent même pas français,
00:35:11ils ne connaissent pas l'histoire de la France,
00:35:13ils ne connaissent même pas la marseillaise.
00:35:15Et ça, honnêtement, ça a de quoi faire bondir.
00:35:17Le sujet de Mayotte est très important,
00:35:19le sujet de la Guyane est très important,
00:35:21parce qu'en fait, on voit bien ce qui se passe,
00:35:23c'est qu'une partie de l'Amérique du Sud,
00:35:25qui vit sous des seuils de pauvreté importants,
00:35:27en fait, certaines, et on peut les comprendre,
00:35:29ont accouché à Mayotte,
00:35:31et qu'immédiatement, l'enfant qui est né sur le sol français,
00:35:33en Guyane, il devient français.
00:35:35Mais où c'est très intéressant,
00:35:37et vous faisiez le parallèle avec les OQTF tout à l'heure,
00:35:39je bois du petit lait,
00:35:41parce que politiquement, je vais vous dire,
00:35:43la gauche, elle marche sur des charbons ardents.
00:35:45Pourquoi ?
00:35:47Parce que le droit du sol, évidemment,
00:35:49elle est contre, la gauche,
00:35:51mais quand vous parlez de la Nouvelle Calédonie,
00:35:53elle est pour, mais quand vous parlez de la Nouvelle Calédonie,
00:35:55ils sont très embêtés, les gens de gauche.
00:35:57Pourquoi ? Parce que dans ces cas-là,
00:35:59ils sont plutôt pour le droit du sang.
00:36:01Parce qu'ils sont plutôt pour les Autochtones,
00:36:03les Kanaks, face au Caldoche.
00:36:05Et voyez, politiquement, c'est un sujet
00:36:07qu'on aurait dû aborder pendant ces législatives,
00:36:09parce que la question de l'immigration est une question centrale,
00:36:11et là, peut-être que Mme Tondelier,
00:36:13ce matin, face à Laurence Ferrari,
00:36:15qui lui aurait posé une question
00:36:17sur le droit du sol et le droit du sang,
00:36:19aurait été peut-être dans les mêmes affres de difficulté.
00:36:21– Bien sûr, mais ils ne savent pas quoi répondre.
00:36:23– Non, mais parce que le droit du sang, vous voyez ce que je veux dire ?
00:36:25– Ils sont pour là-bas, mais ils sont pour en Nouvelle Calédonie.
00:36:27– Mais vous savez, c'est pour ça que je regrette
00:36:29que finalement, ces derniers jours de campagne,
00:36:31on ne soit pas sur le fond.
00:36:33C'est vraiment dommage, parce que là, on est sur les petits calculs,
00:36:35machin est associé avec machin, qui a dit ça,
00:36:37contre ça, et je trouve que c'est très dommage,
00:36:39parce que ce fond, enfin, je le pense,
00:36:41et c'est pour ça que je le traite comme ça ce matin,
00:36:43mais je pense que ces sujets des OQTF, c'est clé.
00:36:45Je pense que ces sujets du droit du sol
00:36:47et du droit du sang, c'est clé.
00:36:49C'est sur ça que les Français doivent voter,
00:36:51et ce n'est pas de savoir s'ils préfèrent
00:36:55ou si on s'en fout, Stéphane Roset,
00:36:57droit du sol, droit du sang ?
00:36:59– Alors, les Français sont un peu sous tension.
00:37:01– Je vous confirme.
00:37:03– Le droit du sol, c'est la tradition française universaliste.
00:37:09C'est l'idée, au fond, que ceux qui viennent sur notre territoire
00:37:15adhèrent à un certain nombre de valeurs,
00:37:19parce que c'est comme ça que la nationalité,
00:37:23à la française, a été pensée.
00:37:25– Mais à l'américaine aussi.
00:37:27C'est ce que disait Lody Melcharek avec raison.
00:37:29C'est pareil aux États-Unis.
00:37:31– Versus droit du sang à l'allemande.
00:37:33Et donc, au 19ème, il y a eu un très grand débat là-dessus.
00:37:39Mais le problème actuel n'est pas tant droit du sol, droit du sang,
00:37:45qu'on intègre ceux qui sont là ou pas, et assimilation.
00:37:51C'est-à-dire que le corollaire pour les Français du droit du sol,
00:37:57c'est que ceux qui acquièrent la nationalité ainsi,
00:38:03adhèrent à nos valeurs et à une certaine idée de la France.
00:38:09Pour des raisons culturelles, historiques, ce n'est plus le cas.
00:38:15Les Français estiment en majorité que les immigrés ne font pas
00:38:21les efforts nécessaires pour s'intégrer.
00:38:23– Certains, certains.
00:38:25– C'est injuste. Ce qu'il y a d'injuste, c'est qu'au fond,
00:38:29ça vise ces représentations.
00:38:33Ceux qui font le plus parler d'eux, dans les médias et ailleurs,
00:38:39n'ont pas ceux qui s'intègrent réellement et qui sont de bons citoyens,
00:38:45mais effectivement, ceux qui, par provocation, par idéologie,
00:38:51par communautarisme, ont des mots, des chansons, des actes
00:38:57qui montrent une défiance à l'égard de notre pays
00:39:03et qui prétendent, de façon séparatiste et communautariste, être sur notre sol.
00:39:11Alors là, ça pose problème.
00:39:13– Mais les Insoumis font beaucoup de mal dans tout ça.
00:39:15En fait, ils font beaucoup de mal, les Insoumis,
00:39:17parce qu'ils mettent tout le monde dans le même bain.
00:39:19– Alors, effectivement, en matière d'immigration,
00:39:23en mettant sur le même plan les demandeurs d'asile,
00:39:27ça fait un mal terrible.
00:39:29– Tout est mélangé aujourd'hui.
00:39:31– La situation illégale, ceux qui sont là et qui bossent,
00:39:33en fait, les Insoumis mélangent tout le monde.
00:39:37Moi, je vais vous raconter une petite histoire.
00:39:39Quand je suis venu au studio ce matin, comme souvent, j'avais un Uber,
00:39:43et donc je parle beaucoup avec ces chauffeurs qui sont souvent musulmans,
00:39:47d'ailleurs, et le chauffeur me disait, il me disait,
00:39:51mais Mélenchon nous fait un mal fou.
00:39:53Et il me disait, moi, j'ai vu Mélenchon qui parlait de la Palestine, etc.
00:39:59Et il dit, et je suis plutôt d'accord avec ce qu'il dit,
00:40:03mais il n'a pas utilisé ça pour essayer de récupérer des voix.
00:40:07Donc, c'est-à-dire qu'il est d'accord avec ce que dit Mélenchon,
00:40:09mais il dit, il y a une énorme manipulation, en fait.
00:40:11Et il me dit, quand on voit cette femme avec le keffier qui est derrière lui,
00:40:13et qui vient aux législatives, à Rima Hassan, c'est une provocation.
00:40:19Et lui-même le dit.
00:40:21Et encore une fois, ce qui est intéressant dans son discours,
00:40:23c'est qu'il me disait, mais je suis d'accord avec Rima Hassan.
00:40:25Il l'utilise.
00:40:27Il l'utilise, et ça, c'est dégueulasse,
00:40:29parce qu'on est tous mis dans le même sac.
00:40:31Et j'ai trouvé ça passionnant, ce qu'il me disait, ce monsieur.
00:40:33C'est pour ça que beaucoup, maintenant, de la seconde, troisième gestion,
00:40:37votent RN.
00:40:39Une personnalité comme Malika Sorel,
00:40:43l'origine qu'elle a, culturellement, ou RN,
00:40:49c'est tout simplement parce qu'elle est laïque et attachée à la France.
00:40:53Mais parce que Mélenchon, quand il fait ça,
00:40:55excusez-moi, mais il manipule.
00:40:57C'est de la manipulation.
00:40:59Il essaie de manipuler les gens, en se disant,
00:41:01ils ne comprendront pas, ils ne verront pas cette manipulation.
00:41:03Pardonnez-moi, ça fonctionne.
00:41:05Vous voyez, ce monsieur, attendez, excusez-moi,
00:41:07il est chauffeur Uber, il est là,
00:41:09il devait avoir la trentaine,
00:41:11et il me dit, on nous prend pour des imbéciles.
00:41:13Comment je vous dis que ça fonctionne,
00:41:15c'est que sans doute les plus extrémistes des candidats et des filles
00:41:17ont été réélus au premier tour.
00:41:19Oui, c'est ça.
00:41:21C'est de ce point de vue-là que je vous dis que ça fonctionne.
00:41:23Juste avant encore, sur le droit du sol,
00:41:25écoutez Driss Ghali essayer ce qu'il en dit.
00:41:27Sur le droit du sol,
00:41:29là, c'est vraiment, comment dirais-je,
00:41:31un tabou mental
00:41:33qui a brisé
00:41:35plusieurs pays
00:41:37qui utilisent
00:41:39le droit du sang.
00:41:41Là encore, je pense qu'il faut,
00:41:43je ne veux pas faire de procès à monsieur Bardet,
00:41:45mais il faut vraiment replacer ça
00:41:47dans une nouvelle politique de l'immigration
00:41:49avec l'histoire des titres de séjour,
00:41:51courts titres de séjour.
00:41:53Vous avez plusieurs personnes
00:41:55qui viennent en France,
00:41:57qui viennent juste pour travailler quelques mois
00:41:59et qui finissent par rester longtemps
00:42:01parce que repartir et revenir
00:42:03pour une saison agricole ou autre,
00:42:05c'est assez compliqué.
00:42:07Monsieur Bardet, il fait sa campagne,
00:42:09mais au-delà des mesures phares comme ça,
00:42:11il y a tout un travail d'artisan
00:42:13à faire sur la politique de l'immigration.
00:42:15Il faut resserrer la vis quelque part.
00:42:17Il y a certains titres de séjour qu'il faut donner plus facilement,
00:42:19il ne faut pas être vraiment dogmatique,
00:42:21et d'autres, et il y a une sévérité à avoir
00:42:23notamment sur ces choses comme le droit du sol.
00:42:25Je crois que Stéphane a utilisé
00:42:27le mot qui pour moi
00:42:29est sans doute révélateur
00:42:31du pourquoi ça fonctionne,
00:42:33Jean-Luc Mélenchon, c'est le mot citoyenneté.
00:42:35Qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui être citoyen français ?
00:42:37C'est un travail
00:42:39de sabotage et de désintégration
00:42:41qu'on a observé depuis 30 ans.
00:42:43C'est-à-dire que nous encore,
00:42:45quand on était à l'école, on a appris la base,
00:42:47on a appris à chanter la marseillaise,
00:42:49on a eu quand même des fondamentaux
00:42:51sur qu'est-ce que c'était que l'histoire de la France.
00:42:53Et moi, je ne suis pas toujours fière
00:42:55de ce qu'a été cette histoire de la France,
00:42:57mais je suis quand même contente de l'avoir apprise
00:42:59parce que c'est aussi fondateur de ce qu'on est.
00:43:01Et moi, plutôt que de mettre les choses sous le tapis
00:43:03ou de reconstruire ce qu'est l'histoire de la France,
00:43:05je pense qu'au contraire, il faut regarder avec lucidité.
00:43:07Mais aujourd'hui, les jeunes qui sont à l'école,
00:43:09c'est quoi la citoyenneté ?
00:43:11La JAPD, ça dure une journée,
00:43:13on vous demande de lire un programme télé
00:43:15et on vous pose des questions pour voir effectivement
00:43:17si en fait, vous êtes un alphabète
00:43:19ou si vous savez lire.
00:43:21C'est plutôt des questions d'illettrisme.
00:43:23C'est pas ça la citoyenneté.
00:43:25Donc il y a aussi un moment donné, il va falloir se poser la question
00:43:27de c'est quoi la France ?
00:43:29Qu'est-ce qu'on a envie de construire ensemble ?
00:43:31Vous disiez à juste titre, Jean-Marc, on ne parle jamais du fond.
00:43:33Mais c'est hallucinant, c'est ça la question de fond.
00:43:35C'est quoi notre idée de la France ?
00:43:37Qu'est-ce qu'on veut défendre ?
00:43:39Qu'est-ce qui nous rassemble ?
00:43:41Qui est républicain ? Qui ne l'est pas ?
00:43:43Ils le sont tous, et puis à un moment donné, ça s'arrête.
00:43:45Mais il y a bien quelque chose qui dit de nous
00:43:47c'est quoi être français.
00:43:49Les français, c'est peut-être aussi, beaucoup s'intéressent à la politique.
00:43:51Beaucoup plus que les américains.
00:43:53Les américains s'en foutent, mais nous, français, même si on ne vote pas,
00:43:55moi je connais plein de gens qui sont abstentionnistes,
00:43:57ils ne votent pas, mais toute la journée, ils vous regardent
00:43:59parce qu'ils adorent ça, ça les passionne.
00:44:01Ça, c'est être français.
00:44:03Gueuler, sans doute, c'est être français aussi.
00:44:05Quand vous allez dans les aéroports, vous voyagez ailleurs,
00:44:07ça c'est un trait qui fait l'air.
00:44:09C'est aussi ces dimensions-là.
00:44:11Et ces dimensions-là, elles ne sont pas obligatoirement
00:44:13de l'ordre de la séparation, sans parler.
00:44:15Mais pourquoi quand on demande aux gens
00:44:17est-ce que vous aimez la France, on vous dit tout de suite
00:44:19ah oui, vous êtes d'extrême droite.
00:44:21Mais la France, pour moi, c'est la base.
00:44:23Tout devrait être construit là-dessus, mais tous les partis
00:44:25devraient revendiquer le drapeau français.
00:44:27Regardez, vous êtes asunien, comme n'importe quel américain,
00:44:29un drapeau, si on met le sur son petit jardin
00:44:31devant sa maison.
00:44:33Mettez un drapeau sur votre balcon.
00:44:35Vous allez voir ce qu'on va vous dire quand vous êtes en France.
00:44:37Je pense que l'affaire du droit du sol et du droit du sang
00:44:39dans l'inconscient collectif français
00:44:41renvoie à des choses extrêmement fortes.
00:44:43Vous avez des expressions comme
00:44:45bon sang ne serait mentir.
00:44:47Non mais bon sang ne serait mentir, ça veut dire que
00:44:49si vous n'êtes pas du bon sang,
00:44:51c'est que vous êtes une sorte de menteur.
00:44:53Regardez toute la polémique qu'il y a eu avant que ce soit clarifié.
00:44:55Le sang impur dans la Marseillaise,
00:44:57ce n'est pas du tout les gens
00:44:59qui ont été colonisés, c'est les nobles
00:45:01français qui vont chercher
00:45:03des militaires, des appuis
00:45:05étrangers, et c'est ce sang-là
00:45:07qui est considéré par les révolutionnaires comme impur.
00:45:09C'est pas du tout. Vous voyez, parce que souvent
00:45:11on dit, ah oui mais les paroles de la Marseillaise
00:45:13il faut en avoir honte, le sang impur
00:45:15ça renvoie à la colonisation. Pas du tout,
00:45:17c'est une erreur historique, ça n'a jamais été le cas.
00:45:19Les gens ne savent pas, ils sont ignorants.
00:45:21Alors justement les profs, parce que vous en parliez
00:45:23et je trouve que c'est très intéressant de voir
00:45:25l'évolution des profs. Les profs,
00:45:27on a toujours dit, sont de gauche.
00:45:29Ce qui est étonnant, c'est que de plus en plus
00:45:31de profs désormais votent à droite
00:45:33dans les rassemblements nationals.
00:45:35Et ça c'est un vrai changement. Mais pourquoi ?
00:45:37Parce qu'ils ont été dévalorisés les profs,
00:45:39ils ont été insultés. Avant on respectait un prof,
00:45:41c'était quelqu'un un prof. Aujourd'hui,
00:45:43ils sont considérés par
00:45:45une nouvelle génération comme des potes
00:45:47au mieux, comme des ennemis au pire,
00:45:49avec des parents qui viennent, qui les insultent,
00:45:51qui parfois les frappent, et encore c'est dans
00:45:53les meilleurs des cas, parlons pas des drames
00:45:55qui se sont produites. Alors pourquoi les profs votent-ils R.N. ?
00:45:57Regardez.
00:45:59Bastion historique de la gauche,
00:46:01les électeurs se tournent de plus en plus vers le R.N.
00:46:03Selon une enquête Ipsos,
00:46:05un enseignant sur cinq aurait voté
00:46:07rassemblement national au premier tour
00:46:09des élections législatives.
00:46:11En cause, la difficulté d'enseigner
00:46:13pour beaucoup, mais aussi le pouvoir d'achat.
00:46:15Finalement, ils ont l'impression
00:46:17que la question de l'autorité
00:46:19est centrale
00:46:21au sein de la pratique du métier.
00:46:23Vous avez beaucoup de jeunes enseignants
00:46:25qui choisissent ce métier, qui ont beaucoup
00:46:27d'idéaux, qui pensent qu'ils vont
00:46:29simplement transmettre des connaissances,
00:46:31qu'ils vont changer les choses, et souvent ils se retrouvent
00:46:33dans des quartiers difficiles, dans des
00:46:35banlieues difficiles, où ils
00:46:37constatent la montée de l'islamisme,
00:46:39où ils constatent la montée
00:46:41de l'insécurité. Il y a aussi la question
00:46:43du pouvoir d'achat. C'est vrai que beaucoup
00:46:45de professeurs gagnent très peu leur vie.
00:46:47Un vote qui reste tabou
00:46:49au sein du corps professoral.
00:46:51C'est bien sûr un tabou.
00:46:53Les professeurs qui votent R.N.
00:46:55souvent ne le disent pas
00:46:57ou n'osent pas le dire. Par contre,
00:46:59ceux qui vont voter pour le Nouveau Front Populaire,
00:47:01évidemment, ils vont faire
00:47:03un étendard. Fin du collège unique,
00:47:05renforcement de l'exigence de neutralité
00:47:07des enseignants ou encore
00:47:09installation de l'uniforme à l'école.
00:47:11Le Rassemblement National a multiplié
00:47:13les propositions sur le thème de l'école
00:47:15durant sa campagne des législatives.
00:47:17Victor Hérault, c'est intéressant de voir les profs
00:47:19qui se tournent vers le Rassemblement National.
00:47:21Pourquoi ? Mon analyse à moi,
00:47:23c'est qu'ils ont besoin d'ordre.
00:47:25Parce que le Rassemblement National symbolise en l'ordre.
00:47:27Ils se disent, à l'école, il faut rétablir l'ordre.
00:47:29Il faut rétablir l'autorité.
00:47:31Il faut à nouveau qu'on nous écoute. Il faut à nouveau qu'on nous entende.
00:47:33Et il faut à nouveau que
00:47:35les profs soient respectés. C'est ça ce qu'ils demandent des profs.
00:47:37Je ne suis même pas sûr qu'ils soient d'accord avec
00:47:39toute l'idéologie du Rassemblement National.
00:47:41Mais juste, ils se disent, avec eux, au moins,
00:47:43il y aura de l'ordre.
00:47:45Il y a aussi un concept
00:47:47qui s'effondre sous leurs yeux. C'est l'école républicaine
00:47:49comme marche-pied
00:47:51vers un avenir meilleur pour des enfants défavorisés.
00:47:53Aujourd'hui,
00:47:55quand vous êtes dans des profs, dans des quartiers,
00:47:57dans des ZEP, etc.
00:47:59Vous savez que tous les jeunes qui sont en face de vous,
00:48:01ils ne s'en sortiront pas. Parce qu'en fait, vous ne pouvez pas faire cours.
00:48:03Parce qu'il y en a 10 sur 30 qui foutent n'importe quoi
00:48:05et que les autres ne peuvent pas écouter.
00:48:07Que quand ils rentrent chez eux, ils n'ont pas de professeur particulier,
00:48:09ils n'ont pas de temps du soir, ils n'ont pas accès
00:48:11à la bibliothèque, etc.
00:48:13Donc, ils voient ces jeunes, ils voient la promesse
00:48:15de l'école républicaine s'effondrer par l'axisme.
00:48:17Et en fait, ce ne sont pas des gens...
00:48:19On connaît bien l'idéologie qui
00:48:21règne chez une grande partie des professeurs.
00:48:23On sait que ce ne sont pas des fascistes, on sait que ce sont plutôt
00:48:25des gens de gauche et on sait que ce sont des gens qui sont
00:48:27plutôt, d'ailleurs, pour caliner les enfants
00:48:29plutôt que les sanctionner. Mais ils voient bien que
00:48:31ce défaut d'autorité, sans aller non plus
00:48:33dans le tout autoritaire,
00:48:35ce défaut d'autorité-là
00:48:37nuit aux enfants
00:48:39en premier.
00:48:41Mais de toute façon, on ne peut caliner que si on est respecté.
00:48:43Et ça, c'est important.
00:48:45Il ne faut pas les frapper, il ne faut pas les agresser.
00:48:47Il faut les caliner.
00:48:49Pour ça, il faut le respect.
00:48:51Il faut que les règles soient fixées.
00:48:53Il faut que les limites soient fixées, Éric Rebelle.
00:48:55Regardez le chemin terrible parcouru par l'éducation nationale.
00:48:57Des hussards noirs de la République
00:48:59en passant par mai 68
00:49:01pour le résultat d'aujourd'hui.
00:49:03Mais l'échec de l'éducation nationale,
00:49:05au-delà du fait qu'ils n'enseignent plus
00:49:07les valeurs,
00:49:09c'est que, normalement, l'école de la République,
00:49:11Jean-Marc, c'est fait pour réduire
00:49:13la justice sociale.
00:49:15C'est fait pour réduire la justice sociale.
00:49:17Dans le milieu social que vous veniez,
00:49:19l'école de la République se faisait fort
00:49:21de vous mettre tous,
00:49:23enfants de riches, de pauvres,
00:49:25instruits ou pas, au même niveau.
00:49:27Mais l'échec est tellement total que les profs,
00:49:29qui sont des gens de conviction,
00:49:31sont obligés de remettre en cause le système
00:49:33dans lequel on les a fait évoluer
00:49:35et pour lequel ils sont en échec total
00:49:37sur cette mission centrale de l'école de la République
00:49:39qui est de réduire l'injustice sociale.
00:49:41Or, on s'aperçoit
00:49:43que c'est exactement le contraire.
00:49:45Il y a des écoles privées,
00:49:47il y a des listes d'attente considérables
00:49:49devant les écoles privées, y compris des gens de gauche
00:49:51qui veulent mettre leurs...
00:49:53Parce que l'école de la République ne joue plus son rôle.
00:49:55C'est de l'inverse.
00:49:57Et le problème, c'est qu'on ne comprend plus rien aujourd'hui.
00:49:59Stéphane Rezès, je veux juste vous donner un exemple.
00:50:01Par exemple, Gabriel Attal, quand il a été
00:50:03ministre éphémère de l'éducation nationale pendant 6 mois.
00:50:05Ici, moi, j'ai toujours dit beaucoup de bien
00:50:07de Gabriel Attal, et vraiment, parce que je le pense,
00:50:09je pense que son passage à l'éducation nationale,
00:50:11ça a été bien. Il a, par exemple, supprimé la VAIA.
00:50:13Et aujourd'hui, vous avez ce même Gabriel Attal
00:50:15qui va s'associer avec des gens
00:50:17qui sont pour laisser la VAIA à l'école
00:50:19avec les insoumis, avec une gauche.
00:50:21Comment voulez-vous que les profs comprennent quelque chose ?
00:50:23En fait, finalement,
00:50:25c'est de la chair à canon,
00:50:27au fond. C'est-à-dire que
00:50:29quand on en a besoin, on leur dit
00:50:31« oui, on est avec vous, la VAIA, vous avez raison,
00:50:33il n'en faut pas », mais quand on a besoin
00:50:35de sauver sa place aux législatives,
00:50:37on leur dit « bon, allez, on va s'associer avec eux,
00:50:39même s'ils sont contre ». C'est ça qui est incompréhensible
00:50:41pour les gens.
00:50:43– Ce qui est incompréhensible,
00:50:45c'est que tout ce qu'on se dit
00:50:47sur l'école de la République,
00:50:49celle de Jaurès,
00:50:51qui disait qu'il voulait faire
00:50:53de l'humanité
00:50:55tout entière une élite,
00:50:57cette école de la République,
00:50:59de la promotion sociale,
00:51:01par l'effort,
00:51:03par le travail,
00:51:05c'est l'école
00:51:07qui aide les plus modestes
00:51:09à parvenir.
00:51:11– Bien sûr.
00:51:13– Encore, certains de nos
00:51:15grands dirigeants viennent
00:51:17de milieux très modestes.
00:51:19Or, les enseignants voient
00:51:21se déliter
00:51:23peu à peu
00:51:25cette école de la République,
00:51:27ils sont attachés à leurs enfants
00:51:29et bizarrement,
00:51:31maintenant,
00:51:33le ERN ayant muté
00:51:35de formation
00:51:37au départ antirépublicaine,
00:51:39néofasciste,
00:51:41à maintenant une formation
00:51:43bonapartiste,
00:51:45se revendiquant
00:51:47de la République,
00:51:49l'étonnement,
00:51:51c'est pas tant
00:51:53la mutation du ERN que
00:51:55pourquoi les autres
00:51:57ont déserté
00:51:59l'école de la République ?
00:52:01Pourquoi les gaullistes
00:52:03historiques ont déserté
00:52:05la nation ?
00:52:07Pourquoi la gauche républicaine,
00:52:09l'échevènement
00:52:11et autres
00:52:13sont minoritaires
00:52:15dans une gauche
00:52:17devenue néolibérale
00:52:19et gauchiste ?
00:52:21– Pour une raison très simple,
00:52:23pour une raison très simple,
00:52:25vous savez, Terra Nova,
00:52:27le think tank de gauche, avait théorisé
00:52:29l'abandon des classes populaires
00:52:31par la gauche dite républicaine.
00:52:33Quand vous laissez la classe ouvrière,
00:52:35les classes populaires filer
00:52:37vers d'autres horizons politiques,
00:52:39leurs enfants ne vous intéressent plus
00:52:41politiquement. Et voilà pourquoi
00:52:43Mélenchon, en stratège qu'il est,
00:52:45a compris que la classe populaire
00:52:47était perdue pour la gauche
00:52:49puisque récupérée par l'Assemblée nationale
00:52:51et a fait le choix, à mon avis scandaleux,
00:52:53du vote communautaire.
00:52:55– Oui parce qu'il fait un choix mathématique.
00:52:57En fait c'est un choix mathématique.
00:52:59– Pourquoi en 2007
00:53:01il est encore sur ligne républicaine ?
00:53:03Souvenez-vous son grand
00:53:05meeting à Marseille
00:53:07des drapeaux tricolores.
00:53:09– Ou sa condamnation du voile dans les émissions de télé.
00:53:11– Bien sûr, bien sûr.
00:53:13– Et à partir de 2007, sous la pression de ses élus
00:53:15notamment Sainte-Sindy
00:53:17Weidemarne,
00:53:19il met dehors tous les républicains
00:53:21chinois,
00:53:23certains restent à gauche
00:53:25comme Kuznamovic,
00:53:27d'autres vont au RN comme Kotarach
00:53:29et peu à peu
00:53:31les wokistes sont
00:53:33absolument majoritaires
00:53:35dans un clientélisme
00:53:37communautariste
00:53:39d'autant qu'à partir de ce
00:53:41moment-là,
00:53:43la ligne de Mélenchon
00:53:45c'est de faire une analyse fausse
00:53:47de la France et de la période
00:53:49qu'est-ce qu'il dit ?
00:53:51On est en situation pré-révolutionnaire
00:53:53et tout ce
00:53:55qui va faire tension
00:53:57y compris
00:53:59la progression du RN
00:54:01c'est l'avant-stade
00:54:03d'une guerre.
00:54:05– Oui c'est ça, c'est la bordélisation de la société.
00:54:07– D'où sa provocation
00:54:09le soir
00:54:11du premier jour.
00:54:13– Avec Rimasane dont on parlait tout à l'heure.
00:54:15– Fait qu'il pense que tout
00:54:17ce qui va mettre le pays
00:54:19en tension, ultimement
00:54:21c'est lui qui vend.
00:54:23– Elodie, une phrase, vous vouliez ajouter quelque chose ?
00:54:25– Pour moi il y a un problème avec le nom, ça s'appelle
00:54:27éducation nationale. Déjà pour moi
00:54:29c'est très problématique et on voit bien
00:54:31qu'en définitive
00:54:33moi je le sais en connaissance de cause
00:54:35parce que j'ai eu beaucoup d'amis
00:54:37et une communauté autour de moi
00:54:39qui étaient profs et notamment qui passaient des stages
00:54:41et donc quand je leur posais la question
00:54:43alors c'est super, enfin tu réalises ton rêve
00:54:45parce qu'il y a quand même des vocations qui sont très fortes
00:54:47dans ce type de métier-là, puisque vous l'avez
00:54:49souligné, c'est très mal payé
00:54:51donc vu que c'est mal payé, c'est que forcément
00:54:53il y a un investissement émotionnel
00:54:55ou symbolique qui est plus important
00:54:57et donc quand je leur disais, ça y est, tu réalises ton rêve
00:54:59enfin tu es auprès des publics
00:55:01et des populations que tu souhaitais avoir
00:55:03et tu vas pouvoir les former, ben non, j'ai passé
00:55:05ma journée à leur dire, monte pas sur la chaise
00:55:07à leur dire, c'est quoi…
00:55:09– L'éducation, l'éducation, oui, c'est ça.
00:55:11– Ça déjà c'est un problème parce que ça devrait être fait à la maison
00:55:13donc à partir du moment aussi, il faut voir que les mots
00:55:15– Oui mais que vous répond la gauche, dans ces cas-là
00:55:17la gauche répond, ah oui mais les pauvres, vous comprenez
00:55:19les parents sont occupés, etc.
00:55:21Moi aussi il y a 30 ans les parents n'étaient pas occupés
00:55:23les parents travaillaient il y a 30 ans et c'était pas
00:55:2535 heures par semaine, ils travaillaient beaucoup plus
00:55:27qu'aujourd'hui les parents, mais simplement
00:55:29ils avaient le temps de nous éduquer
00:55:31là aujourd'hui la gauche elle vous dit toujours
00:55:33ah ben les pauvres, attendez parce que Victor
00:55:35attends depuis un moment et je dois faire la pause
00:55:37– Il y a le sort de l'école républicaine
00:55:39il y a le sort des élèves, mais il y a un troisième sort
00:55:41qu'on oublie aussi, qui est le sort des professeurs
00:55:43Samuel Paty à Conflans-Saint-Honoré
00:55:45Dominique Bernard à Arras
00:55:47ce sont des événements qui sont gravés
00:55:49dans la tête des professeurs quand ils n'arrivent pas à faire
00:55:51cours de SVT parce que les élèves musulmans
00:55:53disent que ben non le darwinisme c'est
00:55:55une hérésie, qu'en fait c'est le Coran qu'il faut écouter
00:55:57– La moitié des professeurs sont
00:55:59tous sensibles – Mais bien sûr
00:56:01– Mais parce qu'ils finissent par être menacés
00:56:03à la fin, moi j'ai eu beaucoup de témoignages de professeurs
00:56:05qui me disaient mais avec des ciseaux, des compas etc
00:56:07il y a des élèves de 13 ans, enfin je ne sais pas
00:56:09si on réalise, de 13 ans qui viennent nous menacer
00:56:11en fait les professeurs au bout d'un moment aussi
00:56:13pensent un peu à leur sort à eux également
00:56:15– Bien sûr, ils ont raison
00:56:17Bon on fait une pause, juste après
00:56:19on va parler de Menton, alors pourquoi on va parler de Menton
00:56:21parce que c'est intéressant aussi, parce que c'est les vrais problèmes
00:56:23c'est que Menton c'est le RN qui est passé
00:56:25et le député a été élu d'ailleurs je crois
00:56:27déjà, pourquoi ? Eh bien parce qu'ils sont
00:56:29à côté de la frontière italienne et ils voient
00:56:31l'immigration qui arrive et après on parlera
00:56:33d'un autre sujet, c'est l'antisémitisme avec
00:56:35ce qui s'est passé, alors ça aussi c'est pareil, ça passe
00:56:37sous le tapis, cette femme de 88 ans
00:56:39qui aurait été attaquée après avoir
00:56:41été violemment agressée, insultée et traité
00:56:43de sale juif, on lui a cassé une dent
00:56:45de 88 ans, on lui a mis des coups de poing dans la figure
00:56:47on lui a mis des coups de pied, on l'a jeté
00:56:49par terre tout ça, parce qu'a priori
00:56:51elle avait une étoile de David.
00:56:53On parle de tout ça dans un instant, on reste avec nous, c'est CNews
00:56:55à tout de suite en direct.
00:56:57Générique
00:56:59Générique
00:57:01– Une grande coalition
00:57:03de la tambouille politicienne répond
00:57:05Fabien Roussel, aujourd'hui nous sommes dans
00:57:07l'entre-deux-tours, j'appelle à ce qu'il y ait le maximum
00:57:09de députés de gauche à l'Assemblée nationale
00:57:11pour répondre aux
00:57:13attentes de nos concitoyens.
00:57:15L'opératrice du SAMU
00:57:17qui avait raillé fin 2017 au téléphone
00:57:19Naomi Muzenga, une jeune femme morte
00:57:21peu après à l'hôpital compare
00:57:23aujourd'hui à Strasbourg pour non-assistance
00:57:25à personne en danger
00:57:27un soulagement pour la famille
00:57:29de la victime. Et puis
00:57:31il fait son mea culpa, je me suis
00:57:33planté, Joe Biden reconnaît
00:57:35un débat raté face à Donald Trump
00:57:37la semaine dernière, toutefois
00:57:39le président des Etats-Unis maintient
00:57:41sa candidature dans la course
00:57:43à la Maison-Blanche.
00:57:45– 11h36
00:57:47sur CNews, merci d'être en direct avec nous
00:57:49on continue à parler des vrais problèmes
00:57:51des problèmes de votre vie, des problèmes de votre quotidien
00:57:53dans ces élections, parce que je le disais tout à l'heure
00:57:55c'est vrai que les petites magouilles dans les circonscriptions
00:57:57c'est intéressant mais à petite dose, donc on va surtout
00:57:59parler de ce que vous vivez vous, et par exemple
00:58:01ce qui est vécu par les habitants
00:58:03à Menton-Menton où le Rassemblement
00:58:05national est arrivé en tête, le député
00:58:07Rassemblement national a été réélu au
00:58:09premier tour avec comme promesse
00:58:11Menton n'a pas
00:58:13vocation à devenir Calais
00:58:15et ça c'est un signe aussi de la société, reportage
00:58:17sur place. – Menton n'a
00:58:19pas vocation à devenir
00:58:21le nouveau Calais, une formule
00:58:23d'Alexandra Masson qui a su convaincre
00:58:25ici, la députée
00:58:27RN vient d'être réélue à plus de 56%
00:58:29dans cette quatrième circonscription
00:58:31des Alpes-Maritimes
00:58:33située à 3 km de la frontière italienne
00:58:35Menton fait office de point
00:58:37de passage pour les migrants, une situation
00:58:39qui inquiète au quotidien
00:58:41les habitants. – Les Français
00:58:43ont besoin de sécurité,
00:58:45ont besoin de savoir où ils vont
00:58:47et
00:58:49puis peut-être
00:58:51veulent simplement du changement.
00:58:53– Ça a un peu changé, il y a des craintes
00:58:55qui sont installées, il y a eu
00:58:57des dégâts sur les véhicules
00:58:59qu'il n'y avait pas auparavant. – Je pense qu'ils votent
00:59:01RN
00:59:03encore dans l'idée des migrants
00:59:05je suis sûr
00:59:07aussi parce que
00:59:09certains disent
00:59:11qu'ils n'arrivent plus à vivre. – Car ici
00:59:13pour de nombreux Mentonais, l'insécurité
00:59:15est aussi financière
00:59:17alors, beaucoup traversent la frontière
00:59:19et font leurs courses en Italie
00:59:21pour bénéficier de prix plus attractifs.
00:59:23– Sur Menton surtout
00:59:25le problème
00:59:27de le salaire et de la vie
00:59:29c'est
00:59:31comme le reste de la France
00:59:33mais il faut aussi considérer
00:59:35que tout le monde fait les courses en Italie.
00:59:37– En France, 10,6 millions
00:59:39de personnes ont voté pour le Rassemblement
00:59:41national dimanche dernier, soit
00:59:43deux fois plus qu'il y a deux ans.
00:59:45– Éric Level a peur de la submersion
00:59:47on l'entend et quand vous avez la députée qui est élue
00:59:49en disant on ne va pas devenir Calais
00:59:51et elle est élue au premier tour, c'est le signe
00:59:53de ce qui se passe, vous connaissez bien la région
00:59:55parce que vous avez vécu à Nice, on faisait des duplex
00:59:57avec vous à Nice dans votre vieille maison
00:59:59avec la dame qui faisait le ménage derrière d'ailleurs
01:00:01régulièrement
01:00:03pour ceux qui nous suivent depuis 7 ans.
01:00:05– J'habitais en plus
01:00:07à l'extrême sud de Nice
01:00:09vous n'êtes pas loin de Villefranche, de Saint-Jean-de-Cap-Ferrat
01:00:11et donc de Menton. Et à Menton
01:00:13si vous voulez, ce n'est pas d'hier, à Menton
01:00:15vous voyez même en pleine journée
01:00:17des gens qui passent avec des
01:00:19sacs, des baluchons. Alors la police est assez
01:00:21présente mais vous les voyez. Et je vais vous raconter
01:00:23une petite anecdote, j'avais conduit
01:00:25un ami
01:00:27sur une des hauteurs d'un
01:00:29village au-dessus de Menton, vous voyez
01:00:31et en fait, deux jours plus tard
01:00:33je le récupère pour
01:00:35le laisser là où il devait aller et il m'explique
01:00:37qu'en pleine nuit, ils ont eu la trouille
01:00:39parce qu'ils ont entendu
01:00:41passer dans la maison, enfin dans le parc
01:00:43de la maison, des gens, ils ont regardé
01:00:45par la fenêtre et en fait c'était des migrants
01:00:47avec leurs baluchons qui remontaient
01:00:49en fait tous ces gens passent par la frontière italienne
01:00:51parce que n'oubliez pas que l'Italie c'est
01:00:53la terre d'accueil à l'insu
01:00:55de son plein gré d'émigration
01:00:57parce que c'est la première côte européenne
01:00:59en général qui est touchée par les bateaux
01:01:01et que ensuite ces migrants
01:01:03ou bien ils restent parqués
01:01:05et l'Italie évidemment compte sur le nouveau pacte
01:01:07signé en Europe pour essayer de
01:01:09répartir tous ces gens partout en Europe
01:01:11ou bien ils sortent et ils passent par où ?
01:01:13Ben ils passent par Menton Jean-Marc, ils passent
01:01:15par la frontière terrestre entre
01:01:17l'Italie et la France
01:01:19et
01:01:21en discutant avec les gens à l'époque, personne n'était
01:01:23capable de vous dire combien de migrants passaient tous les jours
01:01:25personne et pourtant la police
01:01:27est présente mais c'est pas possible
01:01:29en pleine nuit si vous voulez les gens passent donc
01:01:31avec des baluchons ils passent et ils essaient de trouver
01:01:33les meilleurs forces. C'est sur ça qu'ils voudraient
01:01:35interroger le Front Populaire. Mais vous avez raison
01:01:37S'ils arrivent au pouvoir, y compris s'il y a un accord
01:01:39avec Emmanuel Macron, qu'est-ce qu'il va se passer ?
01:01:41Ils vous traitent de fachos si vous leur dites
01:01:43il n'y a pas un problème avec l'immigration à Menton ?
01:01:45Vous trouvez qu'une députée
01:01:47qui dit qu'il ne faut pas que Menton
01:01:49se transforme en Calais demain
01:01:51il n'y a pas un problème ?
01:01:53Les gens n'abordent pas le sujet. Vous avez eu l'exemple
01:01:55de Madame Tondelier tout à l'heure avec l'ISOQTF
01:01:57c'est une mauvaise loi, on va changer de loi mais on ne sait pas
01:01:59quoi dire. Il y a aussi
01:02:01le problème de l'antisémitisme. Alors le problème de l'antisémitisme
01:02:03qui est revenu très fort en particulier depuis
01:02:05le 7 octobre parce qu'il est instrumentalisé
01:02:07là encore par la France
01:02:09insoumise et c'est intéressant ce qui se passe
01:02:11en France. C'est intéressant d'en parler de ce qui s'est passé
01:02:13dans le Val d'Oise par exemple où cette femme de 88
01:02:15ans a porté plainte après avoir
01:02:17été violemment agressée. Elle a été traitée
01:02:19de salle juive, elle portait une étoile de
01:02:21David autour du cou, elle a reçu
01:02:23un coup de poing dans le visage
01:02:25elle a reçu des coups de pied, elle a été jetée au sol
01:02:27je rappelle qu'elle a 88 ans
01:02:29le rappel des faits et ensuite on y revient
01:02:31en détail.
01:02:33Il est environ 11h lundi dernier
01:02:35Marie, 88 ans, quitte son
01:02:37domicile situé à Saint-Brice-sous-Forêt dans le
01:02:39Val d'Oise pour se rendre dans un laboratoire
01:02:41d'analyse. Sur le chemin
01:02:43non loin du commissariat, deux
01:02:45hommes bonnets sur la tête lui emboîtent le pas
01:02:47selon ses dires, l'un d'entre eux
01:02:49lui assène un coup de poing au visage par derrière
01:02:51lui casse une dent, elle est alors
01:02:53projetée au sol.
01:02:55Son calvaire ne s'arrête pas là, au
01:02:57policier elle confie que les agresseurs présumés
01:02:59lui donnent plusieurs coups de pied dans le dos
01:03:01elle dit également avoir été
01:03:03victime d'une insulte antisémite
01:03:05elle portait alors une étoile de David
01:03:07au cou. Salle juive, salle
01:03:09vieille, voilà ce que tu mérites.
01:03:11Suite à cette agression, Marie affirme
01:03:13avoir porté plainte pour vol avec violence
01:03:15ce mercredi, la présumée
01:03:17victime s'est rendue chez son médecin
01:03:19pour évaluer la gravité de ses blessures.
01:03:21Voilà, c'est un peu désespérant tout ça
01:03:23en étant en direct avec Amaury Breler, rédacteur en chef
01:03:25à Valeurs Actuelles. Bonjour Amaury, merci d'être en direct
01:03:27avec nous. Que sait-on précisément sur ce qui
01:03:29s'est passé ?
01:03:31Bonjour Jean-Marc. Pas grand chose
01:03:33en réalité au delà du témoignage
01:03:35et du contenu de la plainte
01:03:37de cette victime qui s'appelle
01:03:39Marie, française de 88 ans
01:03:41donc d'origine marocaine.
01:03:43Une enquête a été évidemment ouverte
01:03:45et le caractère antisémite de l'agression a été retenu
01:03:47et les policiers aujourd'hui
01:03:49sont mobilisés évidemment
01:03:51pour essayer de rechercher les deux
01:03:53suspects puisque deux individus
01:03:55visiblement, selon Marie
01:03:57l'ont attaqué
01:03:59ce 24 juin dernier.
01:04:01Est-ce qu'on sait comment ça s'est passé précisément ?
01:04:03Alors ce qui s'est passé
01:04:05c'est que ça s'est passé vers 11h du matin
01:04:07donc à Saint-Brice-sous-Forêt dans le Val-d'Oise
01:04:09et selon la plainte que nous nous sommes
01:04:11procurés, Marie donc
01:04:13a raconté avoir été agressée dans la rue
01:04:15alors qu'elle se rendait
01:04:17à un laboratoire d'analyse médicale
01:04:19elle a été attaquée par derrière
01:04:21sur la voie publique donc par deux hommes
01:04:23qui l'ont d'abord frappée au visage en lui cassant
01:04:25une dent en deux, une dent du devant
01:04:27elle a chuté au sol, elle a été là ensuite
01:04:29tabassée à coup de pied dans le dos
01:04:31et traitée donc de sale juive et de sale vieille
01:04:33les deux hommes l'auraient même
01:04:35craché dessus et l'auraient lancé
01:04:37je cite, voilà ce que tu mérites.
01:04:39C'est ce qu'elle m'a confirmé d'ailleurs au téléphone.
01:04:41Elle a évidemment appelé au secours, elle a fait fuir
01:04:43ses agresseurs, qu'elle a décrit comme
01:04:45de type maghrébin et c'est le
01:04:47président de l'union des collectivités juives
01:04:49du département et vice-président du bureau national
01:04:51de vigilance contre l'antisémitisme
01:04:53qui a fini par la convaincre d'aller
01:04:55porter plainte une semaine plus tard, donc ce lundi.
01:04:57Oui, parce qu'à Marie, elle l'hésitait
01:04:59à porter plainte, elle avait peur de
01:05:01représailles ?
01:05:03Oui, elle était surtout sous le choc
01:05:05elle était encore d'ailleurs traumatisée
01:05:07moi je l'ai eue au téléphone hier matin
01:05:09elle m'a redit ce qu'elle souffrait
01:05:11de douleurs dans tout le corps, notamment
01:05:13dans le dos et aux articulations.
01:05:15Elle est encore terrifiée, elle fait même des cauchemars
01:05:17la nuit, elle a énormément de mal à s'endormir
01:05:19le soir et donc elle a justement
01:05:21rendez-vous aujourd'hui, vous l'avez très bien dit
01:05:23avec un médecin des unités médico-judiciaires
01:05:25de Gonesse, mais pour autant
01:05:27et elle a insisté, elle refuse
01:05:29de baisser la tête. Elle me l'a dit
01:05:31ils ne m'empêcheront pas de porter l'étoile
01:05:33de David de mon mari
01:05:35je ne l'enlèverai pas. Et pourtant
01:05:37et c'est ça le drame, c'est qu'elle ne comprend
01:05:39toujours pas, plusieurs jours après
01:05:41son agression, elle ne comprend toujours pas
01:05:43l'origine de cette veine.
01:05:45Et on rappelle quand même qu'elle a 88 ans
01:05:47qu'elle a été attaquée par deux jeunes
01:05:49qui l'ont attaquée par derrière, qui lui ont
01:05:51mis des coups de poing dans la figure, qui l'ont jetée au sol
01:05:53qui lui ont mis des coups de pied
01:05:55honnêtement des fois on a du mal
01:05:57à réaliser ce qui se passe dans certains endroits
01:05:59dans ce pays et enfin voilà
01:06:01le seul mot qui me vient c'est des salopards, je suis désolé
01:06:03de le dire comme ça à la télé
01:06:05à part que personne ne le dit
01:06:07c'est des mots qui ne se disent pas à la télé normalement
01:06:09mais moi c'est le seul truc qui me vient
01:06:11c'est ces deux raclures
01:06:13enfin merci Amaury
01:06:15en tout cas merci pour ces précisions
01:06:17et merci pour votre enquête, je vous repose
01:06:19justement sur cet antisémitisme, vous écoutez Manuel Valls
01:06:21qui explique que
01:06:23certains font du juif le punching ball
01:06:25ils font ce que moi je ne
01:06:27pardonne pas à la France insoumise
01:06:29c'est d'avoir remis pour la première fois
01:06:31depuis l'affaire Dreyfus, pendant notamment
01:06:33la campagne des européennes, le juif
01:06:35au coeur de la campagne électorale
01:06:37et ça c'est pour moi
01:06:39un déchirement, on peut avoir
01:06:41évidemment
01:06:43des accords profonds
01:06:45sur la politique économique, sociale
01:06:47sur la sécurité des migrations
01:06:49mais là faire du juif
01:06:51le punching ball d'une campagne électorale
01:06:53au nom du soutien
01:06:55à la Palestine c'est
01:06:57insupportable
01:06:59c'est quelque chose, le mot est faible
01:07:01c'est une faute politique morale
01:07:03qui confirme ce que j'avais dit
01:07:05il y a quelques années malheureusement
01:07:07qu'il y a évidemment des gauches irréconciliables
01:07:09mais ce qui est terrible c'est qu'il y a la faute morale
01:07:11et puis il y a les effets
01:07:13et les effets c'est cette dame
01:07:15je ne retire rien de ce qu'il vient de dire
01:07:17il a tout à fait raison et c'est important
01:07:19qu'un ancien Premier ministre socialiste
01:07:21dise les choses et mette les points sur les i
01:07:23alors les gauches irréconciliables
01:07:25il a sans doute raison
01:07:27on va voir si il y a une coalition de gauche
01:07:29dans le prochain gouvernement
01:07:31le front populaire c'est une coalition de gauche
01:07:33ils sont irréconciliables
01:07:35mais ils sont réconciliés
01:07:37la France insoumise est devenue
01:07:39absolument infréquentable
01:07:41il y a l'antisémitisme qu'ils ont fait croître
01:07:43mais il y a autre chose, j'ouvre une petite parenthèse
01:07:45vous avez vu la réaction de Coquerel
01:07:47président de la commission des finances LFI
01:07:49à l'assemblée nationale
01:07:51qui justifie les textes odieux
01:07:53des rappeurs qui appellent au viol
01:07:55au meurtre d'hommes et de femmes
01:07:57au meurtre d'hommes et de femmes politiques
01:07:59il justifie en disant c'est de l'expression
01:08:01il faut les comprendre
01:08:03c'est Jean, j'espère qu'un jour
01:08:05ils sont unis
01:08:07ils sont unis
01:08:09et le gouvernement appelle à voter pour eux
01:08:11il faut dire les choses en entier
01:08:13il est là le scandale
01:08:15je ne veux pas gouverner avec eux
01:08:17mais je mettrai sur le poids
01:08:19LFI
01:08:21Gabriel Attal a perdu le sens de la mesure
01:08:23il pense à sa place
01:08:25les français en ont marre
01:08:27on verra ça dimanche
01:08:29la France insoumise
01:08:31réhabilite la logique
01:08:33soralienne d'Alain Soral
01:08:35Alain Soral qu'on qualifie souvent d'extrême droite
01:08:37en réalité ceux qui écoutent
01:08:39et qui ont lu Alain Soral savent qu'en réalité
01:08:41c'est une personne marxiste d'extrême gauche
01:08:43et en fait il réhabilite cette logique qui est à la fois
01:08:45marxiste communautariste et antisémite
01:08:47en mélangeant qui contrôle le monde
01:08:49qui fait ça, de qui on ne peut pas parler
01:08:51la question de l'antisémitisme
01:08:53qui a failli d'ailleurs faire capoter l'accord du NFP
01:08:55avant même qu'il soit constitué
01:08:57c'était la question de la qualification du Hamas en tant que groupe terroriste
01:08:59qui a failli faire capoter l'accord avec notamment
01:09:01les socialistes
01:09:03si vous voulez quand Raphaël Arnaud par exemple candidat de la France insoumise
01:09:05face à Gabriel Attal à Avignon
01:09:07refuse, il n'arrive pas à qualifier le Hamas
01:09:09de groupe terroriste, il n'y arrive pas, il ne peut pas le faire
01:09:11parce que ça nuirait à toute une partie de son électorat
01:09:13et je peux même vous livrer une anecdote
01:09:15j'étais il y a quelques jours sur un plateau dans une
01:09:17chaîne concurrente
01:09:19il y avait une candidate
01:09:21je plaisante bien évidemment, c'est l'humour
01:09:23il y avait une candidate de la France insoumise
01:09:25que tout le monde connait ici
01:09:27dites qui c'est
01:09:29si vous étiez face à elle, il suffit d'aller chercher après
01:09:31donc dites nous qui c'est
01:09:33Manon Embry nous a fait un chantage
01:09:35absolument, je veux dire
01:09:37c'est inqualifiable, elle a refusé
01:09:39qu'on parle d'antisémitisme
01:09:41elle est partie
01:09:43pendant une page publicitaire et elle a dit
01:09:45je ne reviens que si nous arrêtons de parler d'antisémitisme
01:09:47et de Jean-Luc Mélenchon. Et qu'est-ce qui s'est passé ?
01:09:49mais en même temps, bon là pour le coup
01:09:51je ne peux pas critiquer le commentateur
01:09:53le présentateur qui était obligé de garder
01:09:55Manon Embry en plus il avait une histoire de temps de parole
01:09:57il s'est plié à ces conditions-là en disant
01:09:59il a accepté ces conditions
01:10:01il a accepté d'arrêter de parler d'antisémitisme
01:10:03il restait trois minutes de temps de parole
01:10:05il fallait pour que les autres candidats puissent parler
01:10:07que l'on comble l'affaire
01:10:09je peux vous dire qu'ici elle serait restée dehors
01:10:11parce que c'est honteux
01:10:13je vous propose d'écouter Claude Posternack
01:10:15vous le connaissez, il est souvent venu ici
01:10:17il a longtemps défendu la majorité
01:10:19pour moi même c'est plutôt un défenseur
01:10:21d'Emmanuel Macron, de Gabriel Attal
01:10:23je pense que c'est clair
01:10:25écoutez ce qu'il dit sur l'antisémitisme
01:10:27et sur la façon dont le gouvernement
01:10:29est en train de s'allier avec LFI
01:10:31il est très dur parce qu'il a compris
01:10:33que ça n'a pas de sens ce qui est en train de se passer
01:10:35écoutez-le, il était ce matin chez Pascal Praud
01:10:37Vous ne pouvez pas une semaine dire
01:10:39que LFI est au pouvoir
01:10:41ça veut dire la guerre civile
01:10:43et le lendemain de dire
01:10:45on se désiste pour eux
01:10:47c'est extrêmement difficile
01:10:49compliqué, je rappelle aussi
01:10:51que LFI joue carte sur table
01:10:53insoumis
01:10:55ouvrez le Larousse
01:10:57quel est le synonyme du mot insoumis ?
01:10:59séditieux
01:11:01est-ce que vous pensez que c'est compatible
01:11:03le mot séditieux avec république ?
01:11:05donc est-ce que c'est compatible
01:11:07d'avoir le mot séditieux avec
01:11:09front républicain ? Non
01:11:11donc il y a trois électorats
01:11:13qui vont se poser des questions
01:11:15c'est la majorité présidentielle
01:11:17c'est un, ces gens qui viennent de chez Glucksmann
01:11:19la droite, des macronistes
01:11:21autour d'Horizon
01:11:23et je pense que le président d'Horizon
01:11:25a tenu en tous les cas un discours clair
01:11:27et puis une partie de la population
01:11:29française juive qui s'interroge
01:11:31en droit en disant comment se fait-il
01:11:33qu'on puisse appeler à
01:11:35se désister pour une organisation
01:11:37que 92% des juifs considèrent comme antisémite
01:11:39alors après ils disent
01:11:41non mais quand vous avez 92%
01:11:43d'une population et que justement vous
01:11:45essentialisez du matin au soir
01:11:47les populations, alors là on n'a pas le droit d'essentialiser
01:11:49les juifs quand ils sont à 92% pour dire
01:11:51on ne peut pas faire ça
01:11:53donc ce manque de clarté n'est pas bien
01:11:55et
01:11:57je pense qu'aujourd'hui
01:11:59le maître des horloges ressemble plus à
01:12:01quelqu'un qui touche à un thermostat
01:12:03je pense que la fonction politique
01:12:05et la fonction présidentielle
01:12:07a été abîmée, je rappelle que le président
01:12:09de la république a été le premier président
01:12:11à ne pas aller à une marche
01:12:13contre l'antisémitisme, ça n'avait jamais existé
01:12:15c'est le premier président
01:12:17qui appelle à se désister pour un mouvement
01:12:19considéré comme antisémite en tous les cas
01:12:21par les juifs, c'est aussi une première
01:12:23donc c'est une interrogation
01:12:25et c'est une interrogation qui traverse
01:12:27la société française
01:12:29et ce qui est intéressant, je le rappelle, parce que c'est très important
01:12:31c'est pas un opposant, c'est pas un opposant
01:12:33Emmanuel Macron, c'est...
01:12:35Juste pardon Stéphane Rosesse m'a demandé la parole depuis tout à l'heure
01:12:37Oui...
01:12:39C'est intéressant ce qu'on vient d'entendre
01:12:41Claude Pasternak
01:12:43non seulement le président Macron
01:12:45n'a pas participé
01:12:47à la marche
01:12:49contre l'antisémitisme
01:12:51mais il l'a justifié
01:12:53à partir
01:12:55d'arguments
01:12:57communautaristes
01:12:59en laissant entendre que
01:13:01s'il y avait participé
01:13:03ça aurait fait
01:13:05des plaisirs à d'autres
01:13:07mais la République
01:13:09c'est pas des communautés
01:13:11c'est la citoyenneté
01:13:13Et puis il est pas là pour faire plaisir
01:13:15son rôle c'est pas d'être là pour faire plaisir à tout le monde
01:13:17Si 92%
01:13:19des juifs français estiment
01:13:21que la France insoumise
01:13:23contribue
01:13:25à la montée de l'antisémitisme
01:13:27telle est la formulation
01:13:29précise
01:13:31C'est à mon avis pour deux raisons
01:13:33Qui fait que par exemple
01:13:35à Sciences Po
01:13:37où j'ai enseigné 33 ans
01:13:39les étudiants juifs
01:13:41ne peuvent pas étudier
01:13:43dans la quiétude
01:13:45C'est d'abord
01:13:47qu'on l'a dit
01:13:49la France insoumise pour des raisons
01:13:51communautaristes
01:13:53est complaisante
01:13:55à l'égard des islamistes
01:13:57qui se distinguent
01:13:59des musulmans
01:14:01par un antisémitisme
01:14:03mais aussi
01:14:05parce que
01:14:07le hawkisme
01:14:09qui prévaut
01:14:11à Sciences Po
01:14:13c'est de juger les individus
01:14:15non pas sur ce qu'ils disent
01:14:17et ce qu'ils font
01:14:19mais sur
01:14:21leur appartenance
01:14:23soit à des minorités
01:14:25oppressées
01:14:27soit à des minorités
01:14:29oppressives
01:14:31et donc le juif français
01:14:33ou cette dame
01:14:35qui porte une étoile
01:14:37de David
01:14:39de son mari
01:14:41et qui ne comprend pas
01:14:43pourquoi il se fait agresser
01:14:45c'est que forcément
01:14:47si on est un juif français
01:14:49on soutiendrait Israël
01:14:51on soutiendrait
01:14:53l'état de Yahoo
01:14:55on soutiendrait
01:14:57ce qui se passe à Yassar
01:14:59c'est ça le racisme
01:15:01c'est d'enfermer
01:15:03une personne
01:15:05dans sa religion
01:15:07et par voie de conséquence
01:15:09une responsabilité
01:15:11collective
01:15:13ce n'est pas ça
01:15:15la conception française
01:15:17de la République
01:15:19et le courage de cette dame, on le redit parce que c'est ce que nous disait Amaury
01:15:21tout à l'heure, c'est qu'elle a dit mais je continuerai
01:15:23à porter cette croix, je continuerai à porter
01:15:25l'étoile de David
01:15:27de mon mari et c'est ça aussi une forme
01:15:29de résistance et avec
01:15:31raison et malgré les coups
01:15:3388 ans
01:15:35En fait ce qui est
01:15:37peu évident c'est que là
01:15:39on présente le cas de cette dame
01:15:41ce qui lui est arrivé est ignoble
01:15:43et comme on individualise
01:15:45l'événement, on a l'impression que ça
01:15:47pourrait être un cas unique ou un fait divers
01:15:49mais il faut quand même rappeler les chiffres
01:15:51depuis le 7 octobre, plus de
01:15:531000% d'agressions
01:15:55donc en plus ce qui fait vraiment mal au coeur c'est que
01:15:57ce qu'elle a subi là, elle est ignoble
01:15:59horrible et il va y avoir
01:16:01d'autres personnes comme ça et il y a d'autres personnes
01:16:03qui ont été victimes de ça donc ça c'est ignoble
01:16:05Quel est l'indice et quels sont les
01:16:07comportements visibles de suite
01:16:09qui montrent que vraiment en ce moment on parle de
01:16:11cette tension, jamais une élection
01:16:13a opposé autant les individus
01:16:15entre eux, les français entre eux
01:16:17c'est les départs, plus 430%
01:16:19de gens et moi j'en ai dans mon
01:16:21entourage qui me disent
01:16:23je ne me sens plus en sécurité, je pars
01:16:25je m'en vais, la décision est prise, j'ai reçu
01:16:27des menaces et physiquement
01:16:29psychologiquement ça n'est plus possible
01:16:31mais on a l'impression qu'on marche sur la tête
01:16:33c'est ignoble, c'est horrible et ça ça devient même plus
01:16:35des signes aux femmes parce qu'on dit finalement
01:16:37les gens partent, c'est leur vie
01:16:39c'est une décision de leur part, non
01:16:41là on devient vraiment, on va vraiment sur des signes
01:16:43Mais je vais vous dire, vous avez raison en disant que quand on se focalise
01:16:45sur le cas d'une âme... Mais c'est important aussi
01:16:47Je vais vous dire juste, moi c'est ma façon de concevoir
01:16:49ce métier de journaliste et
01:16:51c'est opposé sans doute à certains, c'est que moi je pense
01:16:53que les chiffres ne veulent rien dire aux gens et à chaque fois
01:16:55j'essaie de donner un exemple, j'essaie d'humaniser
01:16:57les chiffres, c'est vrai que les chiffres que vous donnez sont impressionnants
01:16:59mais je pense que ça ne dit rien aux gens
01:17:01plus 400%, vous auriez
01:17:03dit plus 600%, je pense que ça
01:17:05ferait le même effet, vous voyez, c'est cette approche
01:17:07qui est différente, moi je pense que c'est en
01:17:09individualisant, en montrant, quand vous parlez des gens qui
01:17:11partent, j'ai reçu il y a trois semaines un monsieur qui
01:17:13était en larmes sur ce plateau et qui disait
01:17:15j'ai décidé de partir parce que
01:17:17j'aime la France, j'aime ce pays mais aujourd'hui
01:17:19je n'ai plus confiance, je ne suis plus en sécurité
01:17:21et voilà. Non mais j'ai compris que c'était
01:17:23ma reproche mais c'est juste pour expliquer pourquoi
01:17:25moi je le traite comme ça dans cette émission
01:17:27et je pense que c'est avec des cas et
01:17:29ça les incarne et c'est à ça que les gens
01:17:31sont plus sensibles parce qu'après, ça ne veut rien
01:17:33dire quoi, plus 400%, plus 600%,
01:17:35exactement, et vous avez fait le deuxième.
01:17:37Justement, tous ces petits
01:17:39arrangements en ce moment
01:17:41auxquels on assiste et j'ai appelé ça
01:17:43petits arrangements entre ennemis parce que c'est un peu sans
01:17:45auquel on assiste, on est
01:17:47en train de nous expliquer désormais que
01:17:49peut-être le Rassemblement National à cause de ça
01:17:51n'aura pas la majorité dimanche
01:17:53même si Marine Le Pen veut y croire
01:17:55encore, c'était hier sur TF1.
01:17:57Je suis très confiante.
01:17:59Les Français ont un vrai désir de changement.
01:18:01Ils ont
01:18:03exprimé ce désir de changement, cette
01:18:05liberté vis-à-vis des appareils
01:18:07d'ailleurs lors du premier tour.
01:18:09Je trouve assez méprisant d'ailleurs de la part
01:18:11des partis politiques de les considérer un peu comme
01:18:13des choses. Voilà, les considérer comme des choses
01:18:15en leur donnant des consignes de vote. Le dernier sondage ce matin
01:18:17dit que même le Rassemblement National
01:18:19serait loin d'avoir la majorité.
01:18:21Élodie Charbonjour, merci d'être avec nous, journaliste
01:18:23politique à CNews. Question
01:18:25simple, on a entendu Marine Le Pen qui dit
01:18:27« j'y crois encore » pour
01:18:29paraphraser Lara Fabian.
01:18:31Est-ce qu'elle a raison d'y croire encore ?
01:18:33Alors d'un côté
01:18:35oui, Jean-Marc, parce que de toute façon tant que l'élection
01:18:37n'a pas eu lieu, ça ne sert pas à grand chose
01:18:39de regarder les sondages. On ne va pas refaire
01:18:41toute l'histoire des sondages, mais on aurait dû
01:18:43avoir Alain Juppé en président de la République
01:18:45à la palace d'Emmanuel Macron, ça ne nous a pas échappé
01:18:47que ça n'a pas été le cas. Donc, les sondages
01:18:49peuvent se tromper. En revanche,
01:18:51si on en croit les résultats de ce sondage
01:18:53qui est mis en évidence, c'est quand même
01:18:55que ces petits arrangements entre ennemis
01:18:57comme vous les appelez à raison, eh bien, semblent
01:18:59quand même fonctionner, puisque non seulement
01:19:01le Rassemblement National n'aurait pas la majorité
01:19:03absolue, mais il en serait quand même assez
01:19:05loin. Et puis, la difficulté pour le Rassemblement
01:19:07National, s'il arrivait, parce qu'il faut 289
01:19:09députés, on le rappelle, pour avoir
01:19:11la majorité absolue, s'il arrive à quelques
01:19:13postes près, à quelques sièges près de la
01:19:15majorité absolue, ils pourront aller chercher
01:19:17chez les Républicains une sorte de majorité
01:19:19un peu plus large. Mais le
01:19:21problème, c'est que s'ils en sont si loin, ça ne servira
01:19:23à rien de tenter de débaucher des Républicains
01:19:25parce que ça ne permettra pas d'arriver
01:19:27jusqu'à la majorité absolue. Alors, l'enseignement
01:19:29de dimanche va être intéressant parce que
01:19:31toute la classe politique a tout fait pour que
01:19:33le Rassemblement National n'arrive pas au pouvoir.
01:19:35Maintenant, il y a deux solutions qui sont extrêmement
01:19:37simples. Soit les Français ont
01:19:39entendu et finalement cèdent à tous
01:19:41ces arrangements et effectivement, ils ne donneront pas
01:19:43la majorité. Soit, et c'est possible aussi,
01:19:45les Français n'ont peut-être pas envie qu'on les prenne pour
01:19:47des courges et veulent maintenir, veulent
01:19:49valider leur vote. Parce que le vote de
01:19:51lundi, une classe de dimanche dernier, pardon,
01:19:53une partie de la classe politique semble penser que les Français
01:19:55auraient mal voté. C'est-à-dire qu'il fallait
01:19:57leur expliquer qu'il fallait mieux voter.
01:19:59Ceux qui étaient persuadés et convaincus
01:20:01de leur vote dimanche n'ont pas forcément de raisons
01:20:03de le changer une semaine après. – Merci
01:20:05beaucoup Elodie, je retiens votre élégance.
01:20:07Les Français n'ont pas envie d'être pris pour des courges.
01:20:09Voilà, j'ai des leçons à prendre
01:20:11chez vous, je le sais. Merci beaucoup Elodie
01:20:13pour cette belle expression. Éric Revel,
01:20:15ça peut marcher ce qui est en train de se passer
01:20:17contre le RN ? – Non, ça ne peut pas marcher.
01:20:19D'ailleurs, je pense que Marine Le Pen
01:20:21dit ça pour ne pas démobiliser aussi son camp.
01:20:23Parce que n'oubliez pas que la participation record
01:20:25qui a atteint celle de 1997 aux 10 solutions
01:20:27célèbres, elle a profité
01:20:29aussi au Rassemblement National de manière
01:20:31forte. Donc en fait, non, il n'y aura pas
01:20:33de majorité absolue pour le RN. Et parfois
01:20:35je me demande si et
01:20:37Mélenchon et Marine Le Pen
01:20:39ne sont pas sur la même stratégie
01:20:41sans évidemment se communiquer. Parce qu'en fait
01:20:43celui qui est dans la ligne de mire, Jean-Marc,
01:20:45c'est Emmanuel Macron. Parce que là,
01:20:47qu'est-ce qui va se passer ? Vous aurez
01:20:49une majorité très faible,
01:20:51peut-être le premier groupe pour le RN
01:20:53mais tout ça va
01:20:55s'éparpiller. Donc en fait,
01:20:57il va y avoir une espèce de coalition qui aura
01:20:59une durée de vie pas très très longue.
01:21:01Et en fait, je me demande si
01:21:03l'affrontement que les deux
01:21:05grands leaders espèrent un jour sur une présidentielle
01:21:07Mélenchon, qui y croit,
01:21:09il a loupé le deuxième
01:21:11tour la dernière fois à 400 000 voix près, et Marine
01:21:13Le Pen, est-ce qu'ils ne veulent pas
01:21:15l'anticiper ? C'est-à-dire celui qui risque d'être
01:21:17poussé à la porte de l'Élysée,
01:21:19il s'appelle Emmanuel Macron, qui est
01:21:21le faiseur du fiasco, de la crise
01:21:23de régime dans laquelle on est.
01:21:25Vous dites qu'il faut parler du fond parce qu'au fond,
01:21:27c'est ce qu'on dit depuis le début de cette émission, les magouilles
01:21:29politiciennes n'intéressent pas les Français. Là où ça peut
01:21:31les intéresser particulièrement, et je pense
01:21:33même que c'est le plus important, c'est que ces magouilles-là
01:21:35vont donner, et ça je vous
01:21:37mets ma main à couper, un hold-up
01:21:39démocratique formidable.
01:21:41Ça fait plus d'une semaine que des sources
01:21:43franchement très informées me disent
01:21:45« Tu vas voir Victor,
01:21:47Raphaël Glucksmann,
01:21:49les écologistes sont déjà
01:21:51en train de dealer avec la majorité présidentielle,
01:21:53la minorité présidentielle aujourd'hui,
01:21:55pour reconstituer justement une majorité. De fait,
01:21:57post-élection, parce qu'on a l'impression
01:21:59aujourd'hui que c'est une élection présidentielle, c'est-à-dire il y a un gagnant à la fin
01:22:01et puis ce sera figé comme ça. Non, ce qui compte à la fin,
01:22:03c'est la faculté à pouvoir dealer
01:22:05avec d'autres parties pour voter des lois.
01:22:07C'est ça qui compte, c'est qui s'entend avec qui à la fin.
01:22:09Le Bloc central pourrait tout à fait perdre
01:22:11l'élection sur le papier, mais au lendemain
01:22:13se rallier avec Raphaël Glucksmann
01:22:15qui a déjà accepté la main tendue par Gabriel Attal
01:22:17en direct au 20h il y a 2-3 jours,
01:22:19Marine Tondelier qui l'a fait hier,
01:22:21hier elle n'a pas exclu cet accord-là,
01:22:23mes sources me disent
01:22:25que ça irait jusqu'à Laurent Wauquiez même, c'est-à-dire les LR
01:22:27non-siotistes qui pourraient accepter également.
01:22:29Là où c'est dramatique, c'est que c'est un hold-up
01:22:31démocratique formidable, puisque
01:22:33tout ce tintamarre, toute cette
01:22:35montée du Rassemblement National, cette montée
01:22:37de la France Insoumise aussi, du Nouveau Front Populaire,
01:22:39ce bloc tripartite,
01:22:41cette composition tripartite des Français avec une
01:22:43propulsion aux extrêmes, pour finir
01:22:45sur quoi ? Pour finir sur un gouvernement de centre-gauche ?
01:22:47Ça va être une catastrophe. Comment est-ce que
01:22:49les Français vont prendre pour ça ?
01:22:51– Je le disais hier sur ce plateau, je disais Emmanuel Macron,
01:22:53Emmanuel Macron nous a expliqué qu'il avait
01:22:5510 sous parce qu'il voulait écouter les Français,
01:22:57il voulait entendre les Français, les Français
01:22:59envoient un message très clair, ils disent
01:23:01on est à droite, et on a envie
01:23:03d'essayer les idées,
01:23:05c'est ce qu'ils disent quand même,
01:23:07de Jordan Bardet, ils le disent clairement, et de Marine Le Pen.
01:23:09Résultat, ils vont se retrouver
01:23:11avec un gouvernement de centre-gauche,
01:23:13c'est pas ça écouter les Français.
01:23:15Rapidement Élodie, parce que...
01:23:17– Vous savez comment Emmanuel Macron a gagné en 2017 ?
01:23:19Il a fait une merveilleuse campagne
01:23:21où il rassemblait énormément,
01:23:23il y avait des petits ballons roses, des petits ballons bleus.
01:23:25– Oui, il a eu la majorité, il a eu la majorité.
01:23:27– Et quand les gens sifflaient le rassemblement national,
01:23:29je me souviens très bien qu'ils disaient non, ne les sifflez pas,
01:23:31il faut aller les écouter, il faut aller leur parler.
01:23:33Eh bien, je vous le donne dans le mine,
01:23:35comment Emmanuel Macron va perdre cette fois-ci,
01:23:37c'est justement parce qu'il a énormément clivé,
01:23:39il a énormément séparé, il a fait la stratégie...
01:23:41– Il va perdre mais il va gagner au final.
01:23:43Ce que vous dit Victor Hérault, c'est qu'il va perdre mais il va gagner.
01:23:45– En tous les cas, il a fait la stratégie qui l'inverse.
01:23:47Il sait dissoudre lui-même.
01:23:49– Et dissoudre, ce n'est pas grand-chose.
01:23:51On va faire le CNews Info, on va se retrouver dans un instant,
01:23:53et on va parler de la tension qui règne justement dans la société aujourd'hui,
01:23:59à la veille de ce second tour, à trois jours du second tour.
01:24:01Alors il y a Prisca Thévenaud qui a été agressé,
01:24:05alors c'est vrai que ça fait la une avec raison de tous les médias.
01:24:07– Le ministre.
01:24:09– Exactement, mais il y a aussi des gens du rassemblement national
01:24:11qui sont candidats, qui veulent être députés,
01:24:13qui ont été agressés, ça on en parle toujours moins,
01:24:15c'est toujours pareil.
01:24:17Pour Prisca Thévenaud, on sera avec Sandra Buisson tout à l'heure
01:24:19qui nous dira exactement ce qui s'est passé.
01:24:21Le CNews Info, il est midi 3, et ça c'est signé Somaïa Labidi.
01:24:27– À la une de l'actualité, et vous en parliez à l'instant Jean-Marc,
01:24:31malgré le choc, elle poursuit sa campagne.
01:24:33Prisca Thévenaud porte plainte après avoir été agressé
01:24:35lors d'un collage d'affiches à Meudon hier soir.
01:24:37La ministre n'est pas blessée,
01:24:39mais c'est le cas de sa suppléante et de l'un de ses militants.
01:24:43Gérald Darmanin, la manœuvre pour ce second tour.
01:24:47Nous faisons très attention pour ce dimanche,
01:24:49confesse ce matin le ministre de l'Intérieur.
01:24:5130 000 forces de l'ordre mobilisées pour la soirée,
01:24:54dont 5 000 rien qu'à Paris et en banlieue.
01:24:57Dans le reste de l'actualité, une femme de 88 ans
01:25:00porte plainte pour, après avoir été roué de coups
01:25:02et traité de selle juive.
01:25:04Des faits qui se sont produits le 24 juin
01:25:06à Saint-Brice-sous-Forêt, dans le Val d'Oise.
01:25:09Une enquête a été ouverte et des investigations sont en cours.
01:25:13Eux aussi se rendent aux urnes.
01:25:15Les Britanniques votent aujourd'hui pour des législatives.
01:25:18Législatives susceptibles d'aboutir au retour au pouvoir du Parti travailliste.
01:25:22Leur chef de file, Keir Starmer,
01:25:24ancien avocat spécialisé dans les droits humains,
01:25:27apparaît comme le probable futur chef de gouvernement.
01:25:31Et puis le défilé aérien du 14 juillet se prépare au nord d'Orléans.
01:25:36Une quinzaine d'hélicoptères et une trentaine d'avions
01:25:38balaient le ciel de la base 123 de Brissy
01:25:40pour peaufiner les derniers détails.
01:25:42Défilé qui, cette année, aura pour thème les 80 ans
01:25:45de la libération de Paris et les Jeux Olympiques, bien sûr.
01:25:52Midi 4 sur CNews.
01:25:53On va maintenant donc revenir sur la tension
01:25:55qui règne à trois jours du second tour.
01:25:57Et on l'a appris de plus en plus.
01:25:59Deux candidats sont donc attaqués.
01:26:01C'est des agressions verbales, c'est des agressions physiques.
01:26:03Il y a Prisca Thévenot qui a été attaqué également.
01:26:06On va en parler dans un instant avec Sandra Buisson
01:26:08qui va nous expliquer ce que l'on sait de cette attaque.
01:26:10On le précise parce que c'est important
01:26:12que Prisca Thévenot, fort heureusement,
01:26:14n'ait pas été blessée dans cette attaque.
01:26:16Mais les gens qui étaient avec elle,
01:26:17puisque c'était lors d'un collage d'affiches,
01:26:19ont été blessés.
01:26:21C'est vrai que cette tension, Victor Hérault,
01:26:23qui règne quand même dans ce pays,
01:26:25c'est aussi le résultat de ce qui se passe depuis sept ans.
01:26:28C'est-à-dire que la France est de plus en plus clivée.
01:26:30Emmanuel Macron avait dit qu'avec lui,
01:26:32le Rassemblement national n'existerait pas.
01:26:34Il n'a jamais été aussi fort.
01:26:35Et la France est clivée aujourd'hui.
01:26:37Mon avis, ce n'est même pas sept ans.
01:26:39Vous pouvez remonter à quarante ans.
01:26:41Emmanuel Macron,
01:26:43arrivant avec la synthèse du système
01:26:45qui a duré quarante ans avant,
01:26:47promet de dépasser le clivage.
01:26:49Il faut se rappeler la promesse d'Emmanuel Macron.
01:26:51Dépasser le clivage droite et gauche.
01:26:53On se retrouve avec un clivage qui n'a jamais été aussi gros.
01:26:55Et ce n'est même pas droite et gauche.
01:26:57C'est ce qu'on appelle grossièrement extrême droite et extrême gauche.
01:26:59Je rejette ces étiquettes
01:27:01parce que je trouve qu'elles ne sont pas sémantiquement justes.
01:27:03Mais on est quand même sur des droites et des gauches
01:27:05bien plus extrêmes
01:27:07que ce que c'était avant.
01:27:09Et c'est là que j'en reviens
01:27:11à mon hold-up démocratique.
01:27:13Ces tensions-là de violence physique,
01:27:15d'accès de colère physique,
01:27:17c'est l'expression
01:27:19d'une frustration politique dingue.
01:27:21C'est-à-dire que les gens se disent, ça ne sert à rien de voter,
01:27:23ça ne change rien, nos vies ne changent pas,
01:27:25ou alors ça s'aggrave, je ne gagne jamais,
01:27:27qu'est-ce qui se passe ? À la fin, des salauds...
01:27:29Mais attention parce que c'est ce qui peut se passer dimanche.
01:27:31C'est-à-dire que si les Français votent
01:27:33et qu'encore une fois on leur dit votre vote, on s'en fout,
01:27:35on va faire l'inverse, ça peut se passer.
01:27:37On va essayer de comprendre d'abord ce qui s'est passé hier soir
01:27:39parce que c'est inadmissible
01:27:41l'agression, bien évidemment, dont a été victime
01:27:43Prisca Thévenaud. On est avec Sandra Buisson,
01:27:45journaliste au service de police-justice de CNews.
01:27:47Bonjour Sandra. Est-ce qu'on a
01:27:49des informations précisément sur ce qui s'est passé ?
01:27:55Oui, selon le
01:27:57rapport de police que nous avons pu
01:27:59consulter hier, quand les policiers
01:28:01arrivent sur les lieux à Meudon,
01:28:03une femme est assise par terre,
01:28:05elle est en pleurs, un homme se tient la tête
01:28:07et aux agents de police,
01:28:09Prisca Thévenaud va expliquer qu'ils étaient en train
01:28:11de finir de coller des affiches
01:28:13sur les panneaux électoraux, qu'ils
01:28:15étaient sur le point de partir quand deux femmes
01:28:17les ont prises en photo. Un homme
01:28:19a alors arraché une des affiches
01:28:21refusant de la rendre avec un
01:28:23comportement agressif verbalement
01:28:25et physiquement. Selon le récit
01:28:27de la ministre aux policiers,
01:28:29il aurait ensuite dit à une des femmes
01:28:31qui avait pris les photos sur le Coran
01:28:33« Appelle tout le monde ». L'homme s'est
01:28:35ensuite éloigné des lieux avant de revenir
01:28:37avec une vingtaine de jeunes décrits
01:28:39comme agressifs par Prisca Thévenaud.
01:28:41C'est à ce moment qu'un
01:28:43homme a donné un coup au visage du militant
01:28:45Renaissance avec une trottinette.
01:28:47Un coup si fort que les policiers
01:28:49ont constaté qu'il avait la mâchoire déformée
01:28:51au point de ne plus pouvoir parler
01:28:53ni ouvrir la bouche.
01:28:55Au début de cette altercation,
01:28:57la ministre avait appelé sa suppléante en urgence
01:28:59pour venir les aider. Cette femme est
01:29:01alors arrivée à ce moment-là en klaxonnant
01:29:03pour faire fuir les assaillants. Mais l'individu
01:29:05le plus virulent a mis
01:29:07un coup de trottinette dans le pare-brise
01:29:09de sa voiture avant de la frapper
01:29:11ensuite au bras avec le même
01:29:13engin. La suppléante et le militant
01:29:15Renaissance ont dit également
01:29:17aux policiers qu'ils avaient à ce moment-là
01:29:19reçu des coups de poing et de pied.
01:29:21Ils ont pu décrire leur agresseur
01:29:23visible également sur des vidéos
01:29:25tournées par des témoins.
01:29:27Cet homme a été identifié
01:29:29par la police comme un individu de
01:29:3120 ans, déjà bien connu de
01:29:33leur service. Il a été interpellé
01:29:35très vite dans la foulée alors qu'il était
01:29:37rentré chez lui. Trois autres jeunes,
01:29:39mineurs, eux, ont aussi été
01:29:41arrêtés. Ils ont 15, 16
01:29:43et 17 ans. Les quatre
01:29:45personnes interpellées habitent Meudon.
01:29:47Merci beaucoup Sandra. Merci
01:29:49pour ces précisions. C'est vraiment
01:29:51insupportable et c'est inadmissible cette violence. Bien évidemment
01:29:53on envoie tout notre soutien à Prisca Tevneau
01:29:55et aux gens qui étaient avec elle
01:29:57écouter la réaction de Gérald Darmanin ce matin.
01:30:01D'abord je voudrais apporter mon soutien aux
01:30:03candidats agressés, à ma collègue et mon ami
01:30:05Prisca Tevneau. On a pu faire quatre interpellations
01:30:07d'abord pour cette affaire-ci.
01:30:09C'est évidemment inacceptable
01:30:11de prendre une
01:30:13bataille démocratique, si j'ose dire,
01:30:15de ne pas se concentrer sur les idées mais de s'attaquer
01:30:17physiquement aux candidats,
01:30:19à leur soutien, à leurs suppléants.
01:30:21Prisca, mettez une affiche sur un panneau officiel
01:30:23en fin d'après-midi avant de se faire agresser.
01:30:25Nous devons faire attention
01:30:27parce qu'il se passe quelque chose
01:30:29qui confine à une libération de la violence dans notre
01:30:31pays. On est en direct avec
01:30:33Pierre Sidon, psychiatre. Bonjour, merci beaucoup
01:30:35d'être avec nous. Je voulais vous avoir parce que
01:30:37c'est vrai que c'est intéressant,
01:30:39c'est même ce que dit Gérald Darmanin, c'est qu'on est dans une
01:30:41libération de la violence. C'est-à-dire qu'on
01:30:43est passé du débat d'idées
01:30:45au fond à un débat à coup
01:30:47de poing de plus en plus souvent.
01:30:49On ne va pas dire que c'est en permanence, bien évidemment,
01:30:51mais c'est de plus en plus souvent, il y a de plus en plus de cas.
01:30:53Comment on explique le passage de l'un à l'autre
01:30:55psychologiquement ?
01:30:57Déjà, il faut
01:30:59signaler que le débat d'idées ne vole pas très haut
01:31:01et qu'il y a
01:31:03déjà dans les idées des affrontements.
01:31:05Et il y a,
01:31:07comme disait Raymond Aron jadis,
01:31:09il n'y a plus que des monologues
01:31:11ou des injures.
01:31:13Et c'était déjà le cas,
01:31:15il y a eu des éruptions, des moments
01:31:17dans l'histoire récente
01:31:19de tels phénomènes.
01:31:21Ça revient régulièrement et de plus en plus fréquemment.
01:31:23Donc l'affrontement, il se
01:31:25déduit déjà
01:31:27de la pauvreté
01:31:29de la dialectique, c'est-à-dire la pauvreté
01:31:31des arguments contre arguments.
01:31:33Et à ça,
01:31:35il y a des causes très profondes dans la civilisation,
01:31:37des causes
01:31:39qui ne sont pas du tout
01:31:41adressées par les programmes, pas du tout
01:31:43adressées par les formations politiques.
01:31:45Et notamment,
01:31:47le statut de l'individu
01:31:49contemporain est un statut
01:31:51d'un individu désaffilié,
01:31:53comme on dit d'ailleurs
01:31:55pour les terroristes, qui sont la pointe
01:31:57extrême de la violence
01:31:59et la pointe extrême de cette
01:32:01désinsertion du discours
01:32:03et qui
01:32:05permet qu'une vie politique
01:32:07existe. Donc le pas
01:32:09à franchir pour passer à la violence,
01:32:11il ne tient ensuite qu'à
01:32:13une décision singulière
01:32:15de certains, qui sont
01:32:17au bord, qui ont peut-être des conformations
01:32:19psychologiques particulières pour pouvoir
01:32:21passer à l'acte, mais qui sont
01:32:23favorisées par ce contexte de pauvreté
01:32:25du discours,
01:32:27d'impossibilité d'articuler
01:32:29des idées et de les
01:32:31mettre en place dans des programmes
01:32:33politiques. – Est-ce que c'est le fait aussi
01:32:35de ne pas être entendu, c'est-à-dire
01:32:37certaines personnes qui se disent
01:32:39« mon vote n'est pas compris, mon vote n'est pas
01:32:41écouté, mon vote n'a pas d'effet,
01:32:43donc la seule chose qui me reste aujourd'hui, c'est
01:32:45mes points », ce qui est assez basique,
01:32:47assez animal, j'ai envie de dire.
01:32:49– C'est ça,
01:32:51on a aujourd'hui en France probablement
01:32:53un bloc politique majoritaire qui est
01:32:55un bloc survolté,
01:32:57qui est un bloc
01:32:59haineux
01:33:01de part et d'autre des extrêmes, même si
01:33:03il est plus explicite à gauche
01:33:05qu'à droite, puisqu'à droite on a
01:33:07policé ces racines de la haine,
01:33:09qu'on les a
01:33:11déniées, qu'on les a
01:33:13dissimulées, et il reste
01:33:15face à ce bloc-là, un bloc
01:33:17minoritaire, disons
01:33:19ex-macroniste,
01:33:21ensemble, qui est un bloc
01:33:23qui n'est pas celui de la haine,
01:33:25mais qui est celui qui est perçu comme le bloc du mépris.
01:33:27Alors en effet,
01:33:29les sujets ne se sentent pas représentés,
01:33:31ce qui participe d'un plus grand
01:33:33courant que le
01:33:35contexte politique, qui est un courant de désinstitutionnalisation,
01:33:37dans lequel
01:33:39les sujets ne sont plus pris
01:33:41ensemble, dans un discours qui
01:33:43fait société. Et le sujet
01:33:45isolé,
01:33:47méprisé,
01:33:49est un sujet qui peut basculer
01:33:51dans le passage à l'acte. Vous savez,
01:33:53on oppose souvent, et vous me posez souvent la question
01:33:55à l'occasion de passages à l'acte,
01:33:57notamment
01:33:59terroristes, de est-ce qu'il est fou
01:34:01ou est-ce qu'il est radicalisé ? Eh bien, la structure
01:34:03est la même. C'est un faux débat.
01:34:05La structure de la radicalité
01:34:07est la même que la structure de la folie,
01:34:09c'est-à-dire que c'est une coupure du lien social.
01:34:11Et on a de plus en plus de sujets qui sont
01:34:13dans cette situation-là, et qui ne
01:34:15sont pas représentés.
01:34:17Et on peut craindre
01:34:19que l'alliance
01:34:21du bloc
01:34:23présidentiel avec
01:34:25le bloc qui comprend
01:34:27la France insoumise
01:34:29contre le Rassemblement national
01:34:31soit un pourvoyeur de frustrations
01:34:33ultérieures et d'explosions
01:34:35à venir. Et juste,
01:34:37dans ce que vous décrivez,
01:34:39il y a une responsabilité
01:34:41de la part de la majorité.
01:34:43J'ai envie de dire, puisque vous parlez
01:34:45de cette association avec
01:34:47ce bloc qui comprend la France insoumise,
01:34:49quand Emmanuel Macron nous dit
01:34:51« Attention à la guerre civile, attention à la violence,
01:34:53c'est à cause des extrêmes », c'est à cause
01:34:55des extrêmes, mais c'est peut-être aussi
01:34:57à cause de ce qu'il fait.
01:34:59Je pense qu'il a tenté
01:35:01d'empêcher ce grand
01:35:03mouvement populiste qui est mondial
01:35:05et qui nous a touchés
01:35:07à retardement, et je pense qu'il n'a pas
01:35:09de responsabilité, si ce n'est celle d'avoir
01:35:11retardé ce moment-là, qui
01:35:13le dépasse de beaucoup.
01:35:15Par contre, s'il a une responsabilité, c'est
01:35:17celle de n'avoir pas perçu
01:35:19que ce qui faisait
01:35:21que les sujets se sentaient
01:35:23méprisés, outre son style
01:35:25qui a été par moments méprisant,
01:35:27c'est qu'il a véhiculé
01:35:29une idéologie d'un homme sans qualité,
01:35:31peut-être qui lui ressemble,
01:35:33c'est-à-dire par exemple, dans des déclarations
01:35:35du style « Il n'y a pas de culture française »,
01:35:37c'est-à-dire
01:35:39qu'il a véhiculé l'idéologie
01:35:41d'un homo economicus,
01:35:43en quelque sorte, un plan sur lequel
01:35:45du reste il a pu avoir des succès
01:35:47qu'il faut reconnaître, au niveau
01:35:49du chômage notamment, mais en
01:35:51laissant de côté tout
01:35:53un pan de la réalité humaine
01:35:55qui est un pan
01:35:57substantiel, qui fait que les
01:35:59êtres humains ont une incarnation, ont une
01:36:01culture, ont des mœurs, et qu'on
01:36:03ne peut pas jouer avec ça innocemment
01:36:05sans quoi on a effectivement
01:36:07des explosions haineuses.
01:36:09– Merci beaucoup, c'est passionnant
01:36:11comme toujours de vous avoir, Pierre Sidon.
01:36:13Merci beaucoup d'avoir été avec nous psychiatre.
01:36:15Stéphane Roset, ça vous fait ragir.
01:36:17– Oui, au fond, ces faits divers,
01:36:19et là, c'est pas un fait divers,
01:36:21c'est une violence politique,
01:36:23n'écrivent une société
01:36:25en chaos,
01:36:27et je rejoins
01:36:29ce qui vient d'être dit,
01:36:31qu'est-ce qu'une société
01:36:33en chaos ? C'est quand
01:36:35les communautés humaines
01:36:37ont le sentiment
01:36:39de ne plus maîtriser leur destin,
01:36:41quand les institutions
01:36:43ne sont plus
01:36:45en phase avec le peuple,
01:36:47quand l'État
01:36:49n'est plus adapté à la nation.
01:36:51Ce qu'il y a de grave
01:36:53dans ce qu'il se passe aujourd'hui,
01:36:55dans les arrangements
01:36:57électoraux,
01:36:59c'est que ça associe
01:37:01des gens différents,
01:37:03voire contraires,
01:37:05pour essayer
01:37:07de retarder
01:37:09l'arrivée au pouvoir
01:37:11d'une formation,
01:37:13l'URN,
01:37:15qui, elle, a muté,
01:37:17et qui, peu à peu,
01:37:19a double porté les fondamentaux
01:37:21d'une société,
01:37:23dont ceux qui empêchent
01:37:25l'avènement ont été
01:37:27la cause,
01:37:29pas essentielle,
01:37:31mais ont participé
01:37:33au délitement.
01:37:35Ça ne va pas être possible.
01:37:37En admettant même
01:37:39qu'il puisse y avoir une majorité
01:37:41à l'Assemblée, ce que je ne pense
01:37:43pas, ça veut dire
01:37:45que lors de la présidentielle,
01:37:47l'URN
01:37:49gagnera.
01:37:51Parce que ce qui fait
01:37:53les peuples, c'est pas
01:37:55les arrangements.
01:37:57Ce sont les expériences
01:37:59quotidiennes des gens.
01:38:01– Je vous donne la parole,
01:38:03mais avant, parce qu'il nous reste
01:38:05quatre minutes, trois, deux,
01:38:07je voudrais vous faire
01:38:09écouter Marine Tondelier, une fois de plus,
01:38:11c'est un peu ma star aujourd'hui,
01:38:13qui a été hier sur BFM TV,
01:38:15qui a parlé du clip, vous savez, ce clip de rap
01:38:17qui prône la violence, justement, qui insulte
01:38:19à la fois Marine Le Pen,
01:38:21qui insulte les femmes,
01:38:23violemment, écoutez ce qu'en dit Marine Tondelier,
01:38:25c'est une féministe, elle en a parlé hier sur BFM,
01:38:27elle a dit, c'est le rap, vous savez,
01:38:29c'est pas très grave.
01:38:31– Un coup de bâton sur ces chiennes en rute,
01:38:33Marion, Marine,
01:38:35traitées de putes, et des appels
01:38:37à baiser la mère de Bardella.
01:38:39Comment vous réagissez, être soutenue
01:38:41par des paroles
01:38:43comme celle-là ?
01:38:45– Vous avez noté que je ne suis pas leur porte-parole,
01:38:47que ce n'est pas moi qui ai écrit leur clip,
01:38:49et que ce n'est pas moi non plus qui leur ai demandé de le faire.
01:38:51Les codes du rap sont comme ça, c'est violent pour les femmes,
01:38:53je le dis en tant que femme, c'est violent
01:38:55sur plein de sujets de rap, c'est la culture du rap
01:38:57qui est comme ça.
01:38:59– Non mais c'est la culture du rap qui est comme ça,
01:39:01baise la mère de Bardella, Marine est une pute,
01:39:03c'est une chienne, on va lui mettre des coups.
01:39:05– C'est hallucinant, c'est comme quand on vous dit,
01:39:07ils ne sont pas antisémites, en fait c'est des codes culturels.
01:39:09– À un moment donné, il faut arrêter avec ces questions-là.
01:39:11– Laissez parler les femmes s'il vous plaît.
01:39:13– Non mais c'est ça ce qui est insupportable et qui rend fou
01:39:19pour reprendre les termes de Luc Ferry,
01:39:21c'est toujours cette géométrisation variable,
01:39:23c'est-à-dire que soit on est d'accord pour dire
01:39:25qu'il y a des limites et il y a du non dépassable,
01:39:27et il y a des choses qu'on dit,
01:39:29ben non, ça on ne tolère pas,
01:39:31c'est-à-dire que là, notre humanité,
01:39:33elle s'arrête là, soit effectivement
01:39:35à chaque fois qu'il y a quelque chose qui ne va pas aller
01:39:37dans notre camp parce qu'on est uniquement
01:39:39drivés par de l'idéologie, mais pour moi,
01:39:41c'est le pire de la politique.
01:39:43Ce à quoi on assiste ces derniers jours
01:39:45et ce type de déclarations-là, c'est le pire,
01:39:47c'est l'allie effectivement de la politique.
01:39:49Un autre point que je voulais soulever,
01:39:51parce que je sais qu'on a fait…
01:39:53– Comment ils ne se rendent pas compte,
01:39:55que quand on défend et baisse la maire à Bardella,
01:39:57et j'ai perdu Marine et Marion les putes,
01:40:01un coup de bâton sur ces chaînes en russe,
01:40:03et on vous dit, mais c'est normal, c'est le rap ?
01:40:05– Mais oui, parce qu'en fait, ça c'est de la dissonance cognitive,
01:40:07c'est-à-dire que c'est très inconfortable,
01:40:09ça la met mal à l'aise, mais elle va sortir,
01:40:11elle va produire un narratif…
01:40:13– Mais comment vous voulez voter pour ces gens-là ?
01:40:15– Je suis tout à fait d'accord avec vous,
01:40:17moi je ne comprends pas ce que c'est qu'un coup de bâton.
01:40:19– Il y a une petite phrase de Dominique Reynier,
01:40:21le patron de la Fondapol, qui résume à mon avis
01:40:23la situation dans laquelle on est, vous savez,
01:40:25il y avait Pierre Viançon-Ponté dans son célèbre papier
01:40:27qui avait dit juste avant mai 68, la France s'ennuie.
01:40:29Là, la France est stressée, la France est fatiguée,
01:40:31et Dominique Reynier dit,
01:40:33la France vit une dépression électorale.
01:40:35Eh bien, la dépression est très mauvaise, conseillère,
01:40:37et si les Français se font voler leur vote,
01:40:39on peut assister à des choses telles.
01:40:41– On aura notre capitole aussi, peut-être ?
01:40:43– Ben oui, non, mais enfin…
01:40:45– Mais imaginez quelqu'un du Rassemblement National
01:40:47qui va dire Marine Tendelier…
01:40:49– Mais Madame Tendelier,
01:40:51il y a une phrase, au-delà de toutes les erreurs
01:40:53– Quelle honte !
01:40:55– Il y en a une qui est incroyable,
01:40:57qui est parmi les paroles des rappeurs,
01:40:59si les fachos gagnent,
01:41:01il faudra sortir avec les gros calibres.
01:41:03Il faudra sortir avec les gros calibres.
01:41:05– Si les fachos passent, je vais sortir les calibres,
01:41:07je vais sortir avec un big calibre.
01:41:09Mais ce n'est pas grave, c'est des rappeurs.
01:41:11– Il y a des codes du rap.
01:41:13– C'est les codes du rap.
01:41:15Je préfère avoir mes codes à moi.
01:41:17Merci à tous les quatre d'avoir été avec nous dans un instant,
01:41:19c'est les codes de Thierry Cabane que vous allez découvrir,
01:41:21et nous, on se retrouve demain à partir de 10h35 sur CNews.
01:41:23A demain, et d'ici là, soyez prudents.
01:41:25– Merci beaucoup pour les codes.