Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00 -Lundi 6 mai 2024, Morandini Live numéro 1434, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:10 A la une, la compagne de Kenji Jirak, Soraya, qui sort du silence et elle vient au secours du chanteur,
00:00:16 car depuis qu'il a été blessé, de nombreuses informations circulent.
00:00:19 On évoque son addiction à l'alcool, à la drogue, mais aussi le fait qu'il ferait chanter sa compagne,
00:00:24 avec ce que l'on appelle un chantage au suicide.
00:00:27 "Si tu t'en vas, je me tue", or ce type de comportement est condamnable en justice.
00:00:32 Soraya est donc venue ce matin dans Le Parisien dire qu'il n'avait jamais dit ça.
00:00:37 Alors est-elle en mission commandée ? Nous allons parler dès le début de cette émission.
00:00:42 Ce nouveau dérapage de la candidate insoumise Rima Hassan, et cette fois c'était hier soir en direct sur BFM TV.
00:00:48 Rima Hassan a bien sûr apporté son soutien aux mobilisations pro-palestiniennes de certains étudiants,
00:00:53 mais surtout elle a estimé qu'Israël c'était pire que la Russie, je cite,
00:00:58 les insoumis toujours plus loin dans la provocation.
00:01:01 Israël c'est pire que la Russie.
00:01:03 Ah bon ? Il y a eu un 7 octobre ?
00:01:06 Il y a eu pire que le 7 octobre pour les palestiniens.
00:01:10 Pour les palestiniens, la colonisation et l'occupation durent depuis quand ?
00:01:17 La colonisation et l'occupation ?
00:01:19 L'occupation et les territoires durent depuis quand ?
00:01:21 Allez-y.
00:01:22 Depuis une quarantaine d'années.
00:01:23 Donc c'est quoi ? C'est une circonstance...
00:01:25 Mais non, mais c'est pas ça.
00:01:27 Voilà, et vous allez voir que cette comparaison entre Israël et la Russie, qui n'a pourtant aucun sens,
00:01:31 fait son chemin dans les facs.
00:01:33 Exemple hier soir sur France 3 à Montpellier.
00:01:36 À Montpellier, des dizaines d'étudiants se sont rassemblés devant la faculté de lettres
00:01:41 pour dénoncer des partenariats avec des universités israéliennes.
00:01:45 On a interrompu tous ces liens privilégiés avec les universités russes après l'invasion russe.
00:01:49 Donc on applique simplement la même chose dans un cas où c'est un autre pays qui, cette fois,
00:01:54 viole le droit international et les droits fondamentaux des palestiniens.
00:01:58 Et à propos de Gaza, les lycéens français veulent entrer dans le mouvement, comme les grands.
00:02:02 Des appels à bloquer les lycées et les collèges aujourd'hui et demain circulent.
00:02:06 Et ça tombe bien, puisqu'avec le pont de mercredi, ça leur fera une semaine de vacances.
00:02:10 Après être venus soutenir les étudiants vendredi dernier au Panthéon,
00:02:14 les lycéens veulent maintenant assurer leur propre mobilisation.
00:02:18 Fin de semaine dernière, l'union syndicale lycéenne a ainsi appelé dans un communiqué
00:02:22 au blocage des lycées aujourd'hui et demain.
00:02:25 Selon le syndicat, plusieurs dizaines de lycées, majoritairement situés en Ile-de-France,
00:02:29 devraient être complètement bloqués.
00:02:32 Une situation qui agace Kevin Bossuet, professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:02:36 Le rôle d'un professeur, c'est d'enseigner, et le rôle d'un élève, c'est d'étudier et d'aller en classe.
00:02:41 C'est ça la normalité.
00:02:43 Quand on veut faire de la politique, on peut, mais on le fait en dehors, dans un parti,
00:02:48 dans une manifestation, dans les médias pourquoi pas, mais certainement pas dans un établissement scolaire.
00:02:54 Voilà, et justement, dans les médias, le conflit à Gaza, toujours,
00:02:57 et la direction de France Inter, qui a donc été humiliée en direct hier soir, sur sa propre antenne.
00:03:02 Alors que toute l'équipe de l'émission dans laquelle intervient le chroniqueur suspendu,
00:03:06 Guillaume Meurice, s'est révolté pendant plus d'une heure contre cette décision,
00:03:10 sous les acclamations du public, avec une remise en cause de l'autorité de la direction de la radio,
00:03:15 la répétition des propos polémiques et la démission en direct d'un chroniqueur.
00:03:19 Le chroniqueur, Djamil Lechlag, en effet, prit l'antenne et a repris les propos de Guillaume Meurice,
00:03:24 à l'origine de sa mise à pied, puis il a annoncé qu'il claquait la porte de la station.
00:03:29 Je reviens sur la direction de France Inter.
00:03:32 Je n'ai pas fini avec vous.
00:03:34 Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ?
00:03:37 Perso, je suis un arabe en France.
00:03:40 J'ai toujours été menacé d'être viré.
00:03:43 Et ça, depuis ma naissance.
00:03:47 J'ai une cuire solide, bordel.
00:03:50 J'attends pas de me faire licencier.
00:03:52 Je vais faire une Lionel Jospin 2002.
00:03:54 Une Jospinade, comme on dit dans le milieu.
00:03:56 J'en tire les conclusions en me retirant du service public.
00:04:01 Après, après la fin de l'émission de ce soir.
00:04:05 C'était ma dernière chronique.
00:04:07 On s'est quand même bien marré pendant toutes ces années.
00:04:10 Alors je voulais dire merci à toute l'équipe pour l'ambiance incroyable durant ces 3 ans.
00:04:14 Mais maintenant, dans cette station, je me sens plus dans mon safe space.
00:04:19 J'ai pris ma décision il y a une heure.
00:04:21 Je suis passé devant le bureau de la directrice de Radio France.
00:04:23 J'ai vu un poster.
00:04:24 Macron 2027 ? J'ai dit non, oh la diamille.
00:04:27 Et il tente de se barrer.
00:04:29 Voilà, nous allons y revenir à la fin de cette émission.
00:04:31 Car le service public, comme son nom l'indique, est normalement le service pour tous les publics.
00:04:36 Dans l'actualité, cette deuxième tuerie en moins de 48 heures à Sevran, en Seine-Saint-Denis.
00:04:40 La première avait éclaté vendredi dernier en faisant un mort.
00:04:43 La seconde s'est donc produite hier soir aux alentours de 18h30.
00:04:46 Deux hommes âgés de 31 et 35 ans ont été tués par balle lors d'une fusillade survenue dans la Cité-Basse.
00:04:52 Ce nouveau règlement de constraints s'inscrit dans un contexte de guerre entre groupes criminels sur fond de trafic de stupéfiants.
00:04:59 Des voitures de police qui se succèdent en file indienne et un dispositif de sécurité conséquent ici à Sevran.
00:05:07 Hier soir, vers 18h, deux hommes ont été tués par balle selon plusieurs sources policières dans le quartier Montse-le-Pont-Blanc,
00:05:15 près d'un parc à jeux pour enfants, à un peu plus d'un kilomètre du lieu de la fusillade mortelle de vendredi soir.
00:05:21 Les victimes, âgées de 31 et 35 ans, étaient connues pour violences et trafic de stupéfiants.
00:05:27 Le ou les suspects ont pris la fuite.
00:05:30 Pour le préfet de police Laurent Nunez, ces faits sont liés au trafic de drogue.
00:05:34 « Mes services vont poursuivre sous l'autorité du procureur de la République de Bobigny.
00:05:39 On va poursuivre les investigations judiciaires pour lutter contre le trafic de stupéfiants. »
00:05:44 À Paris, on le sait, les abords de la Tour Eiffel sont remplis d'arnaques en tout genre.
00:05:49 Et TF1 nous a montré hier un groupe de jeunes étudiants parisiens qui a décidé de mettre de l'ordre.
00:05:54 Ils repèrent des gens qu'ils pensaient être des pickpockets et les dénoncent avec des haut-parleurs.
00:05:59 C'est totalement illégal, mais cela semble efficace.
00:06:03 « Sous nos yeux, elle n'a volé personne. Les lycéens l'accusent d'être une pickpocket. »
00:06:21 Les pancartes, le haut-parleur, le même équipement tous les week-ends.
00:06:25 « Faites très attention, c'est une pickpocket, elle peut voler tout votre argent. »
00:06:28 Les touristes sont médusés par cette scène. Quelques-uns protestent, beaucoup approuvent.
00:06:35 « Je vous rappelle que c'est totalement illégal de faire ça, c'est bon de le savoir aussi. »
00:06:39 On a appris ce matin qu'un nouvel et dernier hommage sera rendu à Matisse,
00:06:43 demain mardi, un hommage organisé par les parents et par la ville de Châteauroux.
00:06:46 Il fait suite à la marche de ce week-end d'entre émotions et colères.
00:06:50 Le mauvais temps ne les a pas empêchés de venir rendre hommage à Matisse.
00:06:54 Ils étaient près de 8000 à braver la pluie, avec des images de l'outre,
00:06:59 le surnom affectif que ses parents donnaient aux jeunes garçons.
00:07:02 Son enseignante a souhaité lui adresser un message.
00:07:06 « Je n'oublierai jamais ton petit air malicieux, ton énergie positive qui faisait de toi un petit garçon soleil et rayonnant.
00:07:13 Ta lumière brillera jamais dans notre cœur. »
00:07:16 La marche s'est arrêtée l'instant d'une chanson, devant le restaurant où Matisse était apprentie.
00:07:22 Pour un moment rempli d'émotions.
00:07:25 « Voilà, beaucoup d'émotions et demain sera un dernier hommage.
00:07:38 Et puis elle était un des visages de la télé à la fin des années 90 et au début des années 2000 sur TF1,
00:07:44 très connu du grand public. Alors qu'elle n'était âgée que de 54 ans, Géraldine Carré est décédée ce week-end
00:07:50 pour des raisons qui n'ont pas été dévoilées dans l'immédiat.
00:07:52 Mais sa disparition tragique a été annoncée par Benjamin Castaldi sur les réseaux sociaux.
00:07:56 Dans un premier temps, Géraldine Carré co-animait l'émission « Et si ça vous arrivait sur TF1 ? »
00:08:01 Puis en 2001, la chaîne lui avait confié les rênes de la présentation de l'émission « Confessions intimes ».
00:08:06 L'émission qui fera connaître Géraldine au plus grand nombre, malgré les polémiques liées au programme
00:08:11 qui exposait le quotidien d'une personne ou d'un couple ayant un problème.
00:08:16 Géraldine Carré est donc décédée ce week-end.
00:08:19 Les tops et les flops d'audience justement de ce week-end. Mister Audience, Kevin Vatan.
00:08:23 Vendredi soir, l'événement était sur TF1 avec le lancement de la saison 6 de Mask Singer.
00:08:30 Mais le divertissement n'a pas permis à la une d'arriver en tête.
00:08:33 Avec un score correct à 3 millions 2, le programme a été largement battu par France 2
00:08:37 et sa série « Tropique criminel » qui a rassemblé 4 millions 800 milles téléspectateurs.
00:08:41 Pour France 3 et M6, la soirée a été très décevante.
00:08:44 Le magazine « Quand la télé dérape, 40 ans de scandale » et le film « Si on chantait » ont réalisé de faibles audiences.
00:08:49 Samedi soir, le succès de la série de France 3 Cassandra a encore une fois été prouvé
00:08:55 puisqu'elle a permis à la chaîne d'arriver largement en tête avec 4 millions 100 milles téléspectateurs.
00:09:00 Sur TF1, c'est un score dans sa moyenne pour The Voice qui arrive deuxième et sous les 3 millions.
00:09:05 M6 diffusait, quant à elle, la finale de la 18e saison de Pékin Express.
00:09:08 Mais la victoire de Romain et Laura a été boudée par les téléspectateurs
00:09:12 puisqu'elle n'a rassemblé qu'un million 700 milles téléspectateurs.
00:09:15 Pour France 2, c'est un flop.
00:09:17 Tout le monde joue présenté par Julia Vignali accompagnée du mentaliste Fabien Olicard, n'est qu'à 1 million 2.
00:09:22 Hier soir, c'est une nouvelle fois France 2 qui a remporté le match des soirées cinéma face à TF1.
00:09:29 La comédie « La traversée » est arrivée en tête à 3 millions 100 contre seulement 2 millions 2 pour la une
00:09:34 et donc très faible.
00:09:35 La série « Policière de France 3 » Edson Ereks n'est pas très loin derrière.
00:09:38 Quant au magazine « Zone interdite » sur M6, c'est une déception à seulement 1 million 7.
00:09:43 Mister Audience vous dit à demain.
00:09:45 Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner pendant la première partie de cette émission.
00:09:49 On va parler de Kenji Girac parce qu'il y a du nouveau dans cette affaire.
00:09:52 Fabien Lequeuvre, bonjour. Merci d'être avec nous, spécialiste de la chanson française.
00:09:55 Maître Janine Bonagunta, bonjour.
00:09:58 Merci également d'être avec nous avec 4 spécialisés dans les violences conjugales.
00:10:02 J'ai voulu vous avoir parce que ce qui se passe en fait, ce n'est pas neutre ce qui s'est passé ce matin
00:10:05 avec l'interview de la compagne de Kenji Girac puisque finalement, on a un peu l'impression qu'elle vient
00:10:10 désamorcer une polémique qui était en train de naître puisqu'on accusait Kenji Girac au fond de lui faire du chantage
00:10:16 au suicide. C'est ce qui était dit dans de nombreux médias et vous allez nous expliquer, Maître, dans un instant
00:10:21 que le chantage au suicide, c'est condamné et certains disaient qu'il pourrait peut-être même faire de la prison
00:10:25 s'il était reconnu qu'il faisait bien du chantage au suicide à sa compagne.
00:10:29 Vous allez nous expliquer tout ça dans un instant. Tout d'abord, que dit sa compagne dans Le Parisien ce matin ?
00:10:34 Regardez.
00:10:35 Jusqu'alors très discrète, l'épouse de Kenji Girac, Soraya, s'exprime deux semaines après l'accident du chanteur
00:10:41 dans les colonnes du Parisien afin de rétablir certaines vérités.
00:10:45 Le 22 avril, les secours étaient appelés sur une aire de Biscarrosse pour porter assistance au chanteur
00:10:50 blessé par balothorax.
00:10:52 Trois jours après les faits, le procureur de la République de Mont-de-Marsan avait émis l'hypothèse
00:10:57 d'une tentative de suicide ou d'un suicide simulé.
00:11:00 Une version que réfute la jeune femme.
00:11:02 Kenji ne m'a jamais fait de chantage au suicide, que les choses soient claires.
00:11:06 Cela n'a jamais existé. Je n'ai jamais subi la moindre violence, quelle qu'elle soit de sa part.
00:11:11 L'épouse du chanteur s'est dite étonnée que le procureur chargé du dossier ait dévoilé autant de détails sur leur relation.
00:11:17 Et contrairement aux rumeurs, Soraya explique ne pas être partie après l'accident.
00:11:21 C'est complètement faux. J'étais à l'hôpital avec lui et je suis restée tout le temps à ses côtés.
00:11:26 Depuis sa sortie de l'hôpital, nous sommes ensemble avec notre fille, évidemment.
00:11:31 Soraya rassure sur l'état de santé de son époux, aujourd'hui en convalescence, qui dit regretter son geste.
00:11:37 Après cette mise au point, la jeune femme souhaite simplement retomber dans l'anonymat.
00:11:42 Alors Fabien Lecoeur, avant de voir l'aspect juridique, on a quand même le sentiment qu'elle est en mission commandée
00:11:46 et qu'elle vole à son secours.
00:11:48 Moi j'ai un sentiment, c'est un peu ça, c'est-à-dire qu'il y a un homme de communication derrière,
00:11:52 qui reprend les rênes de tout ça, parce que ça part dans tous les sens.
00:11:55 Il ne faut pas oublier que Kenji Girac, c'est un homme qui génère des emplois, de l'argent, du chiffre d'affaires,
00:12:00 d'une manière générale.
00:12:01 Que ce soit la société Decibel Productions, sa société de concerts, de management,
00:12:05 que ce soit la Maison Disque Universal, pour le moment personne ne s'est exprimé,
00:12:08 mais là ils sont en train de rattraper, je pense, intelligemment l'affaire.
00:12:12 Donc il faut sauver Kenji Girac, quoi. En tout cas, en matière de com.
00:12:15 Il faut le sauver, le soldat Kenji Girac, il faut le sauver.
00:12:17 Et c'est pour ça qu'ils sont en train de... Parce que moi je ne veux pas mettre en cause, encore une fois de plus,
00:12:22 c'est important de le préciser, le travail du journaliste Benjamin Locor.
00:12:25 Je pense que c'est une bonne image.
00:12:26 Je pense que Benjamin Locor depuis 20 ans, il s'est toujours appuyé sur des faits précis.
00:12:32 Que ce soit les faits du procureur de la République qui viennent des rapports de police qui ont été faits
00:12:35 quelques heures après le fait d'Hiver.
00:12:37 Bon, on ne peut pas mettre en cause le travail des journalistes.
00:12:40 Maintenant ils essayent de rattraper l'histoire parce qu'il y a un problème avec les associations féministes,
00:12:45 qui reprochent la violence psychologique à Kenji Girac, quand on fait ça à une femme, une compagne, peu importe.
00:12:51 Donc je pense qu'ils sont en train de rattraper un peu ce travail pour essayer de le réhabiliter.
00:12:57 Ils veulent sauver absolument le soldat Kenji Girac.
00:13:00 Ce qui est intéressant justement, c'est de voir, et c'est pour ça que j'ai demandé à maître Janine Bonadjunta de venir,
00:13:06 parce qu'elle est spécialiste des violences conjugales.
00:13:09 Et c'est vrai que... Alors d'abord, je voudrais qu'on évoque ce chantage au suicide.
00:13:14 Parce que j'ai lu beaucoup d'articles qui disaient que, en fait, également, c'est condamnable.
00:13:19 Pour être clair, un chantage au suicide, c'est... Vous dites "si tu me quittes, je me tue".
00:13:24 C'est une menace.
00:13:25 Voilà, c'est une menace.
00:13:26 Alors, ça peut être condamnable à la condition qu'elle dépose plainte.
00:13:29 Bien sûr.
00:13:30 À la condition qu'elle dépose plainte.
00:13:31 Donc, moi, ce que je peux souligner dans ce dossier, c'est qu'il y a des contradictions.
00:13:37 Entre ce qu'elle a dit devant le procureur, aujourd'hui elle dit que ce n'est pas cela qu'elle a dit,
00:13:41 les choses sont un peu différentes.
00:13:43 Effectivement, elle a toujours dit qu'il ne commettait pas de violence physique sur elle.
00:13:47 En revanche, il y avait quand même des violences psychologiques, puisqu'il cassait des objets.
00:13:51 Voilà, il l'a menacé aussi avec un couteau sur sa gorge en disant "je vais me tuer, si tu me quittes".
00:14:00 Il l'avait déjà menacé.
00:14:01 C'est ce qu'on appelle un chantage au suicide, ça ?
00:14:02 Absolument. C'est ce qu'on appelle un chantage au suicide, c'est ce qu'on appelle une violence psychologique.
00:14:06 Alors, imaginons qu'elle porte plainte, ce qui n'est pas du tout le cas, puisqu'elle dit "ça n'existe pas".
00:14:10 Qu'est-ce qu'ils risquent ?
00:14:11 Ils risquent effectivement d'être devant un tribunal correctionnel pour répondre de ses actes
00:14:21 par rapport aux violences psychologiques et par rapport aussi au traumatisme qu'elle a,
00:14:26 puisqu'elle serait vue par un expert psychiatrique.
00:14:28 Donc le fait qu'elle vienne dans la presse aujourd'hui et qu'elle dise "mais non, tout ça ne s'est jamais passé".
00:14:31 Ce qui est étonnant en plus, c'est que ce n'est pas l'histoire racontée par le procureur.
00:14:35 Oui, par elle à l'époque, puisqu'elle avait soi-disant donné son autorisation.
00:14:40 Parce que moi aussi, j'avais compris que le procureur dépassait un petit peu, outrepassait.
00:14:44 Bien sûr, mais lui, ce que dit le procureur, c'est que ce soir-là...
00:14:46 Il avait l'accord aussi, il avait l'accord des deux.
00:14:48 Exactement, mais il dit quand même que ce soir-là, il a voulu lui faire peur.
00:14:52 Il a voulu prendre un pistolet, le tourner vers lui, c'est de suicide, en lui disant "en gros, tu ne pars pas" alors qu'elle voulait partir.
00:14:58 Donc ce n'est absolument pas l'histoire que raconte le procureur.
00:15:01 Absolument.
00:15:02 Et comment vous l'expliquez ? Est-ce que c'est quelque chose qu'on voit souvent dans les affaires de couple, par exemple ?
00:15:06 Dans les affaires de couple, comme vous le savez, il y a des allers-retours.
00:15:09 Il y a une femme qui se plaint, qui va même jusqu'à porter plainte certaines fois, et qui enlève sa plainte.
00:15:14 Donc c'est un passage obligé, elle ne veut pas que tout s'effondre.
00:15:18 Elle a une fille avec cet homme, et peut-être qu'elle pense que finalement, ou sous la pression effectivement de la famille aussi, ça peut arriver.
00:15:25 Il peut y avoir des pressions, on lui dit "tu retires ta plainte" ou "tu vas dire ça". C'est possible.
00:15:29 En tous les cas, tu ne portes pas plainte, puisque pour l'instant, on n'a pas porté plainte.
00:15:32 Sans plainte, en fait, la justice ne peut pas se saisir, dans un cas comme celui-là.
00:15:35 Dans celui-là, non. En revanche, il pourrait se saisir sur le port d'armes légal.
00:15:39 Bon, ça, oui.
00:15:40 Bon, ça apparemment ne le fait pas. Consommation de cocaïne, mais dans le reste, non, puisqu'elle ne porte pas plainte.
00:15:46 Mais même si elle a dit, puisque visiblement elle avait dit quand même au juge d'instruction qu'il y avait du chantage de suicide.
00:15:51 Elle l'avait dit, elle l'avait dit, mais...
00:15:53 On a le droit de changer d'avis, c'est ça en fait ?
00:15:55 On a le droit de changer d'avis, et estimer qu'il ne s'agit pas réellement d'un chantage de suicide, il s'agit d'une dispute de couple.
00:16:00 On peut le prendre autrement.
00:16:01 Fabien Lequeuve ?
00:16:02 Oui, il y a quand même des faits qui sont quand même très contestés, ne serait-ce que sa présence à l'hôpital, par exemple,
00:16:08 où le procureur a été très clair sur un rapport de police en disant, voilà, elle est partie immédiatement dans sa famille avec sa petite-fille, etc.
00:16:15 Et là, aujourd'hui, elle certifie qu'elle est là depuis le début, à l'hôpital avec lui, l'accompagnant, etc.
00:16:19 Alors c'est vrai que ça met en jeu tout un tas de bavardages.
00:16:22 J'avais trouvé que le procureur avait été plutôt bien, même si on l'avait critiqué à un moment donné, en disant, voilà, il déballe un peu trop de vie privée.
00:16:28 Mais en même temps, il l'a fait à juste titre et avec le consentement des deux personnes, d'ailleurs, pour le rappeler,
00:16:33 pour justement nettoyer la table de tous ces mauvais bavardages, qui accusaient un peu tous et personne.
00:16:37 Oui, mais alors là, le fait qu'elle fasse marche arrière et qu'elle dise autre chose, ça complique quand même l'histoire qui a été racontée par le procureur.
00:16:42 J'imagine.
00:16:43 Soit le procureur a, ce qu'on ne peut pas imaginer parce qu'il n'a aucun intérêt à raconter des choses fausses.
00:16:48 Donc voilà, ça veut dire qu'il y a un changement de perception, tout au moins, on va dire ça gentiment,
00:16:53 il y a tout au moins un changement de perception de la part de la femme de Kenji, de l'accompagne.
00:16:57 Je pense, mais ce qu'il faut espérer maintenant, c'est que les paparazzis ne sortent pas les photos d'elle en Suisse, avec la date du 23 ou du 24.
00:17:05 Là, effectivement, ce serait un peu maladroit.
00:17:07 Elle lui rappelle qu'elle est partie 48 heures.
00:17:08 Après, on peut comprendre qu'elle a envie de sauver son couple.
00:17:11 Oui, c'est tout à fait légitime.
00:17:13 C'est tout à fait légitime.
00:17:14 Avec une obligation de soins pour lui. Ils ont peut-être discuté tous les deux. Ils sont peut-être...
00:17:19 Et on peut imaginer qu'il peut y avoir des pressions aussi.
00:17:21 Enfin, que ce soit des pressions en termes de communication de la famille de Kenji aussi, malgré tout...
00:17:29 Parce qu'elle n'était pas extrêmement adoptée par la famille, etc.
00:17:31 Donc il y a probablement des pressions.
00:17:33 Enfin, eux seuls le savent.
00:17:35 Ce qu'il faut quand même retenir du Parisien de ce matin, il est intéressant, parce qu'en même temps, elle explique le choc qu'elle a eu
00:17:42 quand elle l'a ouverte sortant de la pièce qui sert de chambre et qu'elle a vu le père de sa fille comme ça, avec le thorax percé.
00:17:50 Elle explique quand même le choc. J'imagine que de le dire, c'est bien.
00:17:54 Je pense que ça doit être psychologiquement très éprouvant pour elle.
00:17:58 D'accord. Et puis dans l'histoire, l'affaire aurait pu prendre une autre tournure, beaucoup plus grave.
00:18:05 À savoir, cette balle aurait pu traverser et être vraiment...
00:18:09 Même si elle était dirigée vers elle, elle aurait pu blesser, la blesser ou la tuer.
00:18:15 Et l'enfant aussi.
00:18:16 C'est des conséquences très graves.
00:18:18 Je trouve que c'est toujours difficile de jeter la pierre aux journalistes qui font bien leur travail.
00:18:22 Mais pourquoi vous parlez... Enfin, à aucun moment on n'a critiqué les journalistes dans cette affaire.
00:18:26 Depuis le début, en fait, on s'intéresse aux...
00:18:28 Je trouve que le Parisien, c'est contre Paris Match.
00:18:31 Ah, c'est ça que vous voulez dire, en fait.
00:18:33 Paris Match est en sortie la semaine dernière, ce matin, le Parisien.
00:18:36 Mais je trouve que c'est un jeu dangereux de contredire une version, la semaine d'avant,
00:18:41 appuyée sur des documents précis de police ou du procureur de la République de Mont-de-Marsan.
00:18:48 C'est pas contredire sur des documents, c'est contredire...
00:18:51 C'est plus la compagne qui contredit, c'est plus celle que le journaliste.
00:18:55 C'est elle qui se dédie par rapport à ce qu'elle aurait dit.
00:18:57 C'est elle qui fait le marche arrière.
00:18:59 Oui, bien sûr, mais c'est dangereux.
00:19:01 Ce qui est intéressant, c'est tout ce qu'avait dit le procureur, parce qu'il avait dit beaucoup de choses,
00:19:05 qui font presque autant de mal.
00:19:07 Parce que quand il nous explique que Kenji, qui était présenté comme le garçon solaire,
00:19:11 fabuleux, gentil, etc., était addict à l'alcool, était addict à la drogue, était addict à la cocaïne,
00:19:16 ça, ça fait beaucoup de mal.
00:19:17 On va réécouter, ça dure 20 secondes, juste ce qu'avait dit le procureur.
00:19:19 Moi, honnêtement, quand j'ai entendu ça, je suis resté bouche bée, parce que je me suis dit...
00:19:23 Il va très loin, le procureur, aussi, et il est en train de massacrer l'image de Kenji.
00:19:27 Regardez.
00:19:28 Elle décrit Kenji comme étant l'objet de cuites de plus en plus nombreuses et de plus en plus longues,
00:19:34 pouvant durer jusqu'à 48 heures, période dans laquelle il faisait, dit-elle, n'importe quoi,
00:19:40 et des situations qui étaient de plus en plus dures à gérer.
00:19:42 Elle a été interrogée sur d'éventuelles consommations de stupéfiants de la part de Kenji Jirak,
00:19:46 et elle évoque, effectivement, une consommation régulière de cocaïne, à raison d'une à deux fois par semaine.
00:19:53 Alors, la maître, ce qui est intéressant, c'est que c'est elle qui parle, parce que le procureur rapporte ses propos à elle.
00:19:59 Et aujourd'hui, elle dit qu'elle n'aurait pas dit tout ça.
00:20:01 Voilà.
00:20:02 Donc, effectivement, il y a une contradiction dans ses dires devant le procureur et ses dires aujourd'hui.
00:20:07 Mais vous qui connaissez bien la justice, est-ce que c'est possible que le procureur vienne dire des choses qu'elle n'a pas dites ?
00:20:11 Non.
00:20:12 C'est impossible.
00:20:13 Non, normalement, non.
00:20:14 Normalement, non.
00:20:15 C'est la devoir de réserve que j'ai trouvé un petit peu, effectivement, dépassée.
00:20:18 Mais en tout cas, s'il le dit, a priori, c'est qu'elle lui a dit.
00:20:20 S'il le dit, a priori, il a entendu.
00:20:21 Elle a déposé en ce sens.
00:20:22 Et en plus, il dit bien « elle m'a raconté ».
00:20:24 « Elle m'a raconté. J'ai l'accord des deux pour aujourd'hui vous parler. »
00:20:28 Et puis, tout d'un coup, elle nous dit aujourd'hui « non, non, il n'avait pas notre accord ».
00:20:32 Oui, il faut se souvenir que le suicide est très mal vu aussi dans la communauté des gens du voyage.
00:20:36 Et ce procureur, en réalité, ce qu'il nous a dit à demi-mot, on l'avait dit dès le lendemain, c'est qu'en fait, c'est une tentative de suicide.
00:20:43 Quand il nous dit « il a voulu faire semblant, etc. », mais c'est son histoire.
00:20:48 Mais c'est son histoire.
00:20:49 C'est les mots du procureur.
00:20:50 C'est son histoire.
00:20:51 Je n'ai pas à juger.
00:20:52 Je n'ai pas à rentrer là-dedans.
00:20:53 Ça veut dire qu'il n'y croit pas.
00:20:54 Mais le positif de tout ça, c'est que ça ne gênera jamais la carrière de Kenji Girard.
00:20:58 Non, je ne pense pas.
00:20:59 Heureusement pour lui.
00:21:00 Heureusement pour lui.
00:21:01 Je crois que c'est un gentil garçon en plus.
00:21:02 Le public sait bien faire la même chose.
00:21:03 On peut avoir des problèmes dans son couple.
00:21:05 Là, il n'y a pas eu de blessé.
00:21:07 Enfin, il y a un blessé, mais bon, on ne sait pas.
00:21:09 C'est lui, quoi.
00:21:10 En plus, c'est lui.
00:21:11 C'est lui-même.
00:21:12 Si il lui avait tiré dessus, ce ne serait pas pareil.
00:21:14 Mais là, c'est lui.
00:21:16 On peut être addict à l'alcool, à la cocaïne, tout ça.
00:21:19 On se fait soigner après.
00:21:20 Ça peut arriver.
00:21:21 C'est une part d'ombre comme pour les artistes longs.
00:21:24 Non, mais ces grands artistes sont des humains.
00:21:26 Ils peuvent tomber dans des faiblesses.
00:21:28 Juste ne me banalisons pas.
00:21:30 D'un mot, parce qu'on est quand même à la télé.
00:21:32 Il y a beaucoup de gens qui nous regardent.
00:21:33 Ne banalisons pas l'addiction à l'alcool et à la drogue sur le thème "Ça m'est arrivé".
00:21:36 En même temps, ce ne sera pas le premier artiste qui s'arrive.
00:21:38 C'est dans ce sens que je voulais dire.
00:21:40 Attention quand même.
00:21:41 Pas de banalisation.
00:21:42 Bien sûr.
00:21:43 Mais je pense que ça ne gêne absolument pas les carrières.
00:21:44 Vous prenez les carrières de David Bowie, de Mick Jagger et de tant d'autres qui ont eu recours à tout un tas de choses.
00:21:49 Leurs carrières ne sont jamais tombées.
00:21:50 Peut-être que ça sera un déclic aussi pour leur faire comprendre pour lui, pour le couple, peut-être sous leur souhait.
00:21:55 Et puis peut-être pour se faire soigner parce qu'il avait un mal-être évident pour en arriver là.
00:21:59 Exactement.
00:22:00 Merci beaucoup Maître.
00:22:01 Merci d'avoir été avec nous.
00:22:02 Merci Fabien Lequeuvre également.
00:22:03 On va faire le CNews Info et puis dans un instant on va vous parler de ce qui se passe à Sevran
00:22:07 avec cette deuxième fusillade en 48 heures qui fait trois morts.
00:22:11 On en parlera également de ce qui se passe à Nice avec le couvre-feu.
00:22:15 On verra si c'est efficace et puis on parlera de Gérald Darmanin qui a décidé lui aussi de hausser le ton.
00:22:20 C'est dans un instant.
00:22:21 Tout de suite le CNews Info.
00:22:22 Puisqu'il est 11h et c'est avec sommeil à la midi.
00:22:24 Le gouvernement lancé s'assise contre l'antisémitisme.
00:22:31 Aurore Berger, ministre de la lutte contre les discriminations, réunit ce matin à Paris
00:22:35 aux représentants des cultes et responsables de plusieurs associations pour plancher sur le sujet.
00:22:41 Après Sciences Po et les universités, quelques lycées français bloqués.
00:22:46 Appel au blocus des lycées dans toute la France en soutien à Gaza.
00:22:49 Un appel lancé par l'USL.
00:22:51 "Syndicat lycéen" est publié hier.
00:22:54 Reste maintenant à savoir si cet appel sera entendu.
00:22:57 Et puis une annonce inquiétante.
00:22:59 Vladimir Poutine ordonne des exercices nucléaires, je cite, dans un futur proche
00:23:03 impliquant notamment des troupes basées près de l'Ukraine.
00:23:06 En réponse, je cite, aux menaces de dirigeants occidentaux envers Moscou.
00:23:11 Bonjour à tous sur CNews.
00:23:15 Merci d'être en direct avec nous.
00:23:17 Je vous présente mes invités qui m'ont rejoint en direct.
00:23:19 Pauline Konddomine, bonjour.
00:23:20 Merci d'être avec nous.
00:23:21 Vous êtes journaliste au Livre noir.
00:23:22 Mahdi Saidi, bonjour.
00:23:23 Conseil en communication d'influence.
00:23:25 Martin Garagnon, bonjour.
00:23:27 Vous êtes vice-président et secrétaire général du parti Renaissance.
00:23:29 Léo Dessens et puis François Coque, bonjour.
00:23:31 Bonjour.
00:23:32 Merci également d'être là.
00:23:33 Vous êtes essayiste, analyste politique et ancien orateur de Lafitte.
00:23:35 Vous y êtes plus ?
00:23:36 Ah non, ça fait un certain temps.
00:23:37 Pourquoi ?
00:23:38 Oh, une rupture politique, tant sur la stratégie que sur la forme,
00:23:42 avec des désaccords sur les questions de laïcité notamment,
00:23:45 mais aussi de stratégie sur l'Union européenne par exemple.
00:23:47 Vous avez le sentiment qu'aujourd'hui le parti est à la dérive ?
00:23:50 Je ne sais pas si on peut dire à la dérive.
00:23:52 Il suit une stratégie que je ne partage pas, qui est clientéliste,
00:23:56 on va se le dire très tranquillement,
00:23:58 et qui vise à fortifier un socle électoral au détriment de la stratégie initiale,
00:24:02 qui était une stratégie de rassemblement populaire.
00:24:04 Quand on dit que les Insoumis ciblent les musulmans particuliers
00:24:09 et ont envie de récupérer ce public-là, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:24:13 Qu'ils l'ont déjà largement récupéré.
00:24:15 C'est ça la stratégie ?
00:24:16 Des analyses ont été faites et il y a 70% du vote musulman
00:24:19 qui est tombé dans l'escarcelle insoumise en 2022.
00:24:22 Ils veulent asseoir ce socle pour asseoir des députés en 2022.
00:24:25 Quant à la stratégie présidentielle de 2027 pour M. Mélenchon,
00:24:29 il faut voir si cette stratégie du socle n'est pas au final une stratégie
00:24:32 qui va raccornir plutôt l'espace qui est le sien.
00:24:34 Pauline Kandamine, vous connaissez bien cet univers des musulmans,
00:24:37 vous avez enquêté là-dessus, ils se sont bien perçus les Insoumis ?
00:24:41 Ils se sont bien perçus, mais parfois perçus un peu comme trop modérés
00:24:44 sur la question israélo-palestinienne,
00:24:46 notamment parce qu'ils demandent une solution à deux États.
00:24:49 Et moi, l'électorat que j'ai rencontré, qui était approché par la France insoumise,
00:24:53 était plutôt pour l'éradication pure et simple d'Israël.
00:24:56 Ah oui ?
00:24:57 Oui, mais ils se sont quand même bien perçus.
00:24:59 Rappelez-nous dans quel cadre vous les avez rencontrés, parce que c'est intéressant.
00:25:02 J'ai mené une enquête pour Livre Noir, le magazine dans lequel je travaille,
00:25:05 sur tous les collectifs groupuscules d'extrême-gauche,
00:25:08 et j'ai notamment infiltré une organisation pro-Palestine
00:25:11 qui a même orchestré les mobilisations dans les campus,
00:25:14 que ce soit à la Sorbonne ou à Sciences Po, et qui milite pour la Palestine.
00:25:18 Vous pouvez redonner le nom de cette association ?
00:25:21 Oui, c'est ça, exactement, et qui milite pour l'éradication d'Israël,
00:25:25 et qui était très souvent approchée par des députés de la France insoumise
00:25:29 qui venaient essayer de capter leur voix.
00:25:31 Expliquez-moi comment ça se passe depuis que vous avez fait cette enquête,
00:25:34 parce que ça, ça m'intéresse aussi.
00:25:36 Comment ça se passe pour vous ?
00:25:38 Je fais attention, j'ai reçu effectivement des menaces,
00:25:41 des menaces antisémites ou alors des menaces de violence à mon encontre.
00:25:44 J'ai pris des dispositions pour me protéger, notamment lors de mes déplacements.
00:25:48 J'ai aussi déménagé, donc je fais attention,
00:25:51 parce qu'effectivement j'ai reçu beaucoup de menaces.
00:25:53 Vous avez déménagé ? Vous avez été obligée de déménager suite à votre enquête ?
00:25:56 C'est une mesure de précaution.
00:25:58 Je n'ai pas déménagé parce que mon domicile a été trouvé,
00:26:01 ou quoi que ce soit, c'était une mesure de précaution.
00:26:03 En même temps, il y a vos coordonnées qui sont sorties sur les réseaux sociaux,
00:26:05 je les ai vues, il y a beaucoup d'informations sur vous qui sont sorties.
00:26:08 Mes coordonnées sont sorties, notamment sur des groupes
00:26:10 qui visent à traquer les opposants politiques,
00:26:12 notamment dans l'Est parisien, des groupes WhatsApp par exemple,
00:26:16 dans lesquels les gens vont signaler s'ils aperçoivent des ennemis politiques dans le quartier.
00:26:21 Des ennemis politiques ?
00:26:22 Oui, tout à fait. Des personnes qu'ils considèrent comme fachos,
00:26:24 donc qui seraient des militants RN, Reconquête,
00:26:27 ou alors des journalistes estimés ou de droite.
00:26:30 Comment vous vivez ça aujourd'hui ?
00:26:32 Vous saviez que ça allait se passer comme ça ?
00:26:34 Oui, effectivement, je m'y attendais,
00:26:36 donc je ne vais pas dire que j'ai été très surprise.
00:26:38 Moi, je suis bien entourée, j'ai la chance d'avoir une équipe solide,
00:26:41 d'avoir un bon entourage, donc je m'en sors bien,
00:26:44 mais je pense que ce n'est pas forcément évident pour tout le monde.
00:26:46 Je pense que je ne suis pas la plus à plaindre dans ce genre de situation.
00:26:49 Urgence Palestine, il y a Julien Odoul, par exemple,
00:26:52 qui a demandé sa dissolution après avoir lu votre enquête.
00:26:55 Pour vous, c'est dangereux ?
00:26:58 C'est une association dangereuse, Urgence Palestine ?
00:27:01 C'est une association qui est violente,
00:27:03 enfin c'est un collectif qui est violent,
00:27:04 parce que ce n'est même pas une association,
00:27:05 c'est un groupement de faits qui est violent.
00:27:07 On l'a vu le 8 mars, pour la journée des droits des femmes,
00:27:10 il y a des militants d'Urgence Palestine qui ont agressé
00:27:12 un cortège de femmes juives qui dénonçaient les crimes commis par le Hamas.
00:27:16 Cette violence était préméditée,
00:27:18 j'ai moi-même été chargée de rédiger un compte-rendu dans ce collectif
00:27:21 expliquant qu'il fallait s'opposer à ces personnes-là physiquement.
00:27:24 Et au-delà de cet aspect violent, de ces méthodes,
00:27:27 il y a tout le volet d'apologie du terrorisme
00:27:30 qui est constant dans ces organisations,
00:27:32 et c'est ça qui est le plus effrayant,
00:27:33 parce que c'est en train de contaminer les campus, les universités,
00:27:37 qu'on considère là-bas que le Hamas est un mouvement de résistance
00:27:41 et que le terrorisme est une méthode comme une autre,
00:27:44 une méthode qui peut être acceptée.
00:27:46 On va regarder juste une image en direct, si vous voulez bien,
00:27:48 c'est Gérald Darmanin qui est en train d'arriver,
00:27:51 il est en déplacement aujourd'hui,
00:27:53 il est en train d'arriver au centre de rétention administrative d'Olivet.
00:27:57 C'est dans le Loiret, Olivier, il est en déplacement
00:28:00 et en train d'arriver sur place,
00:28:03 puisque ça fait partie des éléments dans sa stratégie et dans sa politique.
00:28:07 Martin Garagnon, vous avez entendu Pauline qui racontait ce qu'elle a découvert,
00:28:11 comment les choses se passent, comment vous réagissez à ça ?
00:28:14 Déjà la première remarque, c'est de se dire qu'effectivement,
00:28:17 de ne pas pouvoir exercer dans des conditions de sérénité son métier dans le journalisme,
00:28:21 c'est vraiment problématique, et c'en dit long,
00:28:23 sur l'ambiance qui règne dans notre pays depuis malheureusement quelques mois,
00:28:26 à l'instigation d'un certain nombre de partis politiques,
00:28:29 qu'ils soient de l'extrême gauche ou de l'extrême droite,
00:28:31 et sur le fond, vous avez pu voir,
00:28:33 et vous venez de montrer une image du ministre de l'Intérieur,
00:28:35 hier on a eu deux entretiens très importants,
00:28:38 l'entretien évidemment du président de la République dans la Tribune Dimanche,
00:28:40 et puis l'entretien du ministre de l'Intérieur dans le JDD,
00:28:43 qui parle très clairement de l'entrisme de la mouvemence trériste
00:28:47 dans tous les pans de notre société,
00:28:49 et le cas de cette association, que je ne connais pas plus en détail que ça,
00:28:53 mais est révélateur de cet entrisme-là que le ministre a dénoncé,
00:28:57 et contre lequel il agit très fermement.
00:29:00 Les chiffres évoqués hier annonçaient +28% d'expulsions d'étrangers
00:29:04 pour des faits de trouble à l'ordre public notamment,
00:29:07 et la main est ferme de la part du ministre de l'Intérieur comme du Premier ministre,
00:29:11 c'est-à-dire que lorsqu'il s'agit de dissoudre des associations
00:29:14 qui s'inscrivent en dehors de l'arc républicain, on n'y manque pas.
00:29:19 Donc si cette association...
00:29:20 - Mais on a l'impression qu'on est débordé, on va en répondre,
00:29:22 dans un instant Florence Bergeau au Black Air,
00:29:24 sur justement une autre association, enfin sur les Frères Musulmans,
00:29:29 on a l'impression qu'on est débordé en France en fait par tout ça.
00:29:31 - C'est le cas.
00:29:32 - C'est le cas ? C'est inquiétant ce que vous me dites là.
00:29:33 - C'est le cas, c'est-à-dire que je nuance le propos,
00:29:36 c'est-à-dire qu'on fait face, et c'est le constat du ministre de l'Intérieur,
00:29:39 on fait face à une offensive, et c'est bien comme cela qu'il faut aussi l'interpréter.
00:29:43 Pas uniquement en France, d'ailleurs en Europe,
00:29:45 quand vous voyez ce qui se passe en Écosse, en Angleterre, en Belgique,
00:29:48 dans beaucoup d'autres pays, y compris au niveau des institutions européennes,
00:29:51 et le ministre de l'Intérieur l'a dit dans son entretien,
00:29:54 c'est un combat qui ne se mènera pas uniquement au niveau national,
00:29:58 c'est un combat qui doit se mener au niveau européen,
00:30:00 et c'est un combat qui est fondamental.
00:30:02 Et une fois de plus, il ne s'agit pas de combattre une religion ou une autre,
00:30:05 moi je ne suis pas un théologien, donc je ne m'intéresse pas à ces questions-là,
00:30:08 je suis un laïc, simplement il s'agit de combattre un projet politique.
00:30:13 - Et justement, on s'arrête un instant sur les frères musulmans,
00:30:16 parce que moi ce matin j'ai entendu le témoignage sur CNews de Florence Bergeau-Blacquart,
00:30:21 excusez-moi, ça fait froid dans le dos ce qu'elle raconte,
00:30:23 sur la stratégie qui est mise en place par les frères musulmans,
00:30:26 ça fait froid dans le dos, et ça rejoint par certains côtés ce que vous avez vu,
00:30:29 vous, sur Urgence Palestine. Écoutez.
00:30:32 - Cette confrérie a produit une idéologie qui a pour objectif d'instaurer le califat partout sur la Terre.
00:30:41 C'est évidemment un projet à très long terme,
00:30:43 alors le caractère utopique ce n'est pas à moi d'en juger,
00:30:47 en tout cas c'est un projet qui mettra beaucoup de temps,
00:30:49 mais qu'ils veulent donc mener à bien,
00:30:52 et pour ça ils veulent rendre nos sociétés libérales, sécularisées, charia-compatibles.
00:30:59 C'est un État intermédiaire qui, pensent-ils, amènera donc ces sociétés européennes à vouloir l'islam.
00:31:05 Donc d'abord acclimater, habituer, acculturer,
00:31:10 et petit à petit imposer l'islam, non pas par la violence,
00:31:15 mais plutôt par la séduction et la conviction.
00:31:18 Quand une société résiste à ces avancées,
00:31:22 imposer le voile, le halal, et un certain nombre de choses,
00:31:27 l'antisémitisme aussi fait partie de l'ADN frériste,
00:31:31 quand une société résiste, alors on l'accuse de racisme, d'islamophobie, etc.
00:31:36 Donc le système est assez bien rodé,
00:31:39 et le frérisme utilise tous les moyens qu'il a à sa disposition,
00:31:43 en évitant bien sûr la violence,
00:31:45 mais quand elle se produit, il crie immédiatement à l'islamophobie.
00:31:49 Est-ce que vous retrouvez dans cette description des frères musulmans
00:31:52 certaines choses que vous avez vues dans votre enquête sur l'urgence palestine ?
00:31:55 Effectivement, et je pense que le problème n'est pas récent.
00:31:58 Toutes ces organisations dans lesquelles je suis allée pour la Palestine
00:32:01 sont noyautées par des islamistes qui se servent de ces organisations
00:32:05 comme paravent pour diffuser leurs idées dans la société.
00:32:08 Ils ne font plus ça discrètement ou de manière clandestine,
00:32:11 c'est assez institutionnalisé.
00:32:13 J'ai notamment côtoyé Elias Imsalen,
00:32:15 un fichier S en 2021 pour l'islamisme, prédicateur salafiste,
00:32:18 qui avait co-organisé la marche contre l'islamophobie en 2019.
00:32:21 Donc ça ne date pas d'hier.
00:32:24 Et le problème aujourd'hui, c'est que ces prédicateurs,
00:32:26 ces islamistes qui veulent imposer leurs projets politiques,
00:32:29 ils y arrivent en convainquant justement une partie de la jeunesse militante
00:32:32 d'extrême gauche qui sont sensibles à leurs idées
00:32:35 et qui s'allient volontairement à eux.
00:32:37 Mais ils veulent quoi au fond ?
00:32:38 Parce que vous avez passé combien de temps, vous, infiltrée ?
00:32:40 Six mois.
00:32:41 Six mois. Donc voilà, vous avez passé beaucoup de temps.
00:32:43 Ils veulent quoi au fond ? Ils veulent qu'on devienne tous musulmans ?
00:32:46 Non, en fait, effectivement, ils veulent imposer,
00:32:49 comme l'a dit Florence Bergeau-Blackleur, une société charia-compatible.
00:32:52 On est en train de dire une société charia-compatible.
00:32:55 Mais c'est terrible en fait. Même l'expression est terrible.
00:32:58 Tout à fait. Et autoriser par exemple le port des signes religieux à l'école.
00:33:02 Après, certains ont à terme un projet séparatiste
00:33:05 où ils invitent les musulmans justement à se séparer,
00:33:08 à créer leurs propres écoles, leurs propres monnaies, leurs propres sociétés,
00:33:11 parce qu'ils estiment que la société française est corrompue,
00:33:13 mais ils veulent faire ça sur le territoire français.
00:33:15 Maadi Sahily, comment vous réagissez à ce témoignage très fort de Pauline Kandamine ?
00:33:19 Déjà, je la trouve très courageuse, mais je crois que je vous l'avais dit,
00:33:22 c'est hyper courageux d'être une femme et d'aller enquêter aussi longtemps dans ces milieux.
00:33:27 Elle a pris des risques. Mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas nouveau en fait.
00:33:30 Ça, ce n'est pas nouveau. Il y a 10 ans, il y a 15 ans,
00:33:33 les associations commençaient à le dénoncer dans les quartiers.
00:33:36 Il y avait des prêcheurs qui commençaient à venir, qui allaient voir les jeunes.
00:33:39 Et puis la phrase type, c'était "Vous savez, dans ce pays, on ne vous aime pas.
00:33:43 Donnez un sens à votre vie. Venez avec nous."
00:33:45 C'est scandaleux. Donc ce n'est pas nouveau.
00:33:47 Alors évidemment, le gouvernement est en train de faire des efforts,
00:33:49 est en train de mettre des choses en place.
00:33:53 J'ai envie de dire tant mieux. C'est urgent. Il faut que ça se fasse.
00:33:56 Parce qu'en fait, ce n'est pas possible. Les gens peuvent...
00:33:59 Alors il y a plein de musulmans dans ce pays qui vivent leur foi normalement,
00:34:03 sans aucun souci. Et j'en fais partie.
00:34:06 Néanmoins, on ne peut pas accepter que des gens arrivent dans un pays
00:34:09 et qui décident de vouloir changer un mode de vie.
00:34:12 Là, ils sont sur un projet politique avec une volonté, d'abord, de séparer des gens.
00:34:16 Et d'imposer des choses qui ne sont pas nos valeurs, en tout cas en France.
00:34:20 Et François Coq, il y a finalement une récupération de ce qui se passe en Israël en même temps.
00:34:25 Parce que là, par exemple, on est dans une association, c'est une association ?
00:34:28 Ou un comité ? Un collectif qui s'appelle "Urgence Palestine".
00:34:32 Donc c'est clair que ce qu'ils veulent, c'est importer en France le conflit qui se déroule en Israël.
00:34:39 C'est ce qu'ils veulent faire. C'est une forme de stratégie du choc qu'ils utilisent.
00:34:42 Je fais référence à Noé Miklain sur cette idée de stratégie du choc.
00:34:44 C'est-à-dire qu'il se passe un événement et on s'en saisit pour faire avancer ses idées.
00:34:48 Mais moi, je m'étonne aussi quand même que nous autres, on feigne de découvrir aujourd'hui ce que sont les frères musulmans.
00:34:53 Ça fait 20 ans qu'on sait et qu'on voit cette idéologie se développer.
00:34:56 Les frères musulmans, écoutez bien, se réclament dans leur définition comme islamistes.
00:35:02 C'est-à-dire qu'ils veulent importer le pouvoir spirituel dans le temporel.
00:35:07 Ils veulent importer le religieux dans le pouvoir politique.
00:35:10 Ça fait partie de leur déclaration de principe depuis maintenant un siècle d'existence.
00:35:15 Donc on ne peut pas découvrir aujourd'hui ce que sont les frères musulmans.
00:35:18 Et il y a eu beaucoup de complaisance, très honnêtement, depuis maintenant deux décennies avec les frères musulmans.
00:35:23 Quand on voit comment la laïcité a été traitée dans ce pays.
00:35:26 Quand on voit comment on a financé des édifices religieux en faisant semblant de mélanger le culturel et le cultuel.
00:35:32 En apposant des pseudos musées à côté de nouveaux bâtiments religieux.
00:35:36 Tout le monde a mis au pot là-dedans. Tous les différents partis ont cautionné cela.
00:35:40 On a abandonné les principes de laïcité.
00:35:42 Et aujourd'hui on a l'air de redécouvrir ce que sont les frères musulmans.
00:35:46 Il faut dire les choses jusqu'au bout du raisonnement.
00:35:48 On a baissé pavillon là-dessus.
00:35:49 C'est ça. On a baissé pavillon parce qu'on s'est dit que les voix c'était plus important que la morale.
00:35:53 Et c'était plus important que les dangers que ça pouvait faire courir.
00:35:55 Mais attends, ce que je suis en train de vous dire c'est que tout le monde a cotisé là-derrière.
00:35:58 Tout le monde a cotisé.
00:35:59 Ceux qui sont en responsabilité au national mais aussi les élus locaux.
00:36:02 Qui ont aidé pendant des années pour construire ces bâtiments religieux.
00:36:06 En sachant très bien qui il y avait derrière.
00:36:08 Qui il y avait derrière.
00:36:09 À part que beaucoup ont fait marche arrière aujourd'hui.
00:36:11 À droite en particulier. Je pense aux républicains par exemple.
00:36:14 Je pense également chez Emmanuel Macron.
00:36:16 Je pense après à Marine Le Pen.
00:36:18 Tous ces gens-là ont fait marche arrière.
00:36:20 Sauf les insoumis.
00:36:22 Sauf les insoumis, encore une fois vos anciens amis,
00:36:25 qui eux ont fait marche avant. Exactement.
00:36:27 Ils ont fait marche avant.
00:36:28 Ils sont dans une stratégie électorale.
00:36:30 C'est-à-dire que la France s'en fout.
00:36:32 Est-ce que vous êtes d'accord si je dis qu'ils mettent en danger la France ?
00:36:34 En tout cas, ils ne mettent pas le problème là où il faut.
00:36:36 Vous êtes parti de la question sur comment le conflit israélo-palestinien a été importé dans le débat public aujourd'hui.
00:36:42 On voit bien que la stratégie des insoumis aujourd'hui,
00:36:44 c'est de mener la campagne des élections européennes
00:36:46 sur cette question de ce qui se passe aujourd'hui à Gaza.
00:36:50 Cette segmentation qui leur permet de ne pas parler d'autre chose.
00:36:53 Mais qui leur permet aussi, pense-t-il,
00:36:55 d'avoir une assise, un bloc électoral, un socle électoral
00:36:58 au moment où on va vers une élection
00:37:00 dont les gens, quand même, grandement se désintéressent.
00:37:02 Ils se disent que s'ils arrivent à polariser la société
00:37:05 sur cette question du conflit israélo-palestinien,
00:37:07 alors, eh bien, ils auront ce socle électoral
00:37:09 sur 50% des votants et parmi lesquels
00:37:11 ils arriveront peut-être à mobiliser,
00:37:13 finalement, une forme d'électorat.
00:37:15 C'est terrible !
00:37:16 Je le redis, je pense qu'ils mettent en danger la France.
00:37:19 Ils mettent en danger l'équilibre de la France.
00:37:21 Ils mettent en danger la cohérence de la France.
00:37:24 L'unité nationale.
00:37:25 C'est ça ce qui met en danger.
00:37:26 Parce que c'est la théorie du choc dont vous parlez.
00:37:28 C'est ça.
00:37:29 C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait un affrontement en France
00:37:30 pour que ça marche.
00:37:31 Est-ce que les Insoumis sont antisémites, par exemple ?
00:37:33 Non, je ne crois pas qu'on puisse...
00:37:35 Est-ce qu'il n'y a pas un fond d'antisémitisme ?
00:37:37 Je ne pense pas qu'on puisse produire des généralités
00:37:39 sur ce qu'est le mouvement Insoumis,
00:37:40 ce que sont ses textes.
00:37:41 Vous ne retrouverez, à mon avis, dans les textes
00:37:43 qui sont produits par le mouvement Insoumis,
00:37:44 pas de traces d'antisémitisme.
00:37:45 Pour autant, aujourd'hui, ils voient un jeu dangereux.
00:37:47 Ils essaient d'être sur une ligne de crête
00:37:50 en flattant certains.
00:37:52 Et de ce point de vue-là...
00:37:54 Le juge de paix, ce sera quand même l'élection.
00:37:56 Les Français ne le sont pas dû, par mon avis.
00:37:57 Pauline Kornemey, puisque vous avez passé six mois, vous,
00:37:59 avec Urgence Palestine, est-ce qu'ils sont antisémites ?
00:38:01 Urgence Palestine ?
00:38:02 Oui.
00:38:03 Écoutez, ils ont des propos qui sont très radicaux,
00:38:06 notamment le fait qu'il faut éradiquer Israël
00:38:08 et que ça passe par le meurtre des civils
00:38:10 et que ça peut justifier même le viol des civils.
00:38:13 Après, eux, ils ne vont jamais parler de Juifs en tant que tels.
00:38:15 Ils vont parler des sionistes.
00:38:16 Mais quand ils vont parler des sionistes,
00:38:17 en fait, ils vont reprendre tout l'univers mental du complot juif,
00:38:21 en disant que les sionistes contrôlent le monde, la politique.
00:38:23 Et ils le disent même, d'ailleurs, eux-mêmes,
00:38:25 il y a un vrai complot sioniste dans notre société
00:38:28 qui tire les ficelles.
00:38:29 Donc c'est ça qui est très inquiétant, en fait.
00:38:31 Mais ça veut dire qu'Urgence Palestine, c'est une émanation du Hamas ?
00:38:33 Parce que c'est exactement ce que vous décrivez.
00:38:35 Quand vous m'expliquez ce qu'ils veulent et ce qu'ils souhaitent,
00:38:37 c'est le Hamas.
00:38:38 C'est un réseau pro-Hamas qui soutient le Hamas,
00:38:40 mais comme il soutient, par exemple, les outils au Yémen ou l'Iran.
00:38:44 En fait, tous les ennemis d'Israël,
00:38:46 ils les soutiennent en les qualifiant de résistants.
00:38:48 Mais le Hamas en fait partie pour eux.
00:38:50 Juste, on parlait de l'antisémitisme.
00:38:51 On va regarder cette enquête, justement,
00:38:53 avec l'inquiétante montée en France des actes antisémites.
00:38:55 Et tout est lié, en fait.
00:38:56 Ce qu'on dit depuis 11 heures, tout est lié, tout va ensemble.
00:38:58 Et le résultat, forcément, c'est la montée des actes antisémites.
00:39:02 Regardez.
00:39:03 Depuis l'attaque du 7 octobre, perpétrée par le Hamas,
00:39:06 un quart des juifs en France a été victime d'un acte antisémite.
00:39:09 C'est ce que révèle l'IFOP dans une enquête menée par l'antenne française
00:39:13 de l'American Jewish Committee.
00:39:15 Un climat qui pousserait la communauté à s'effacer dans l'espace public.
00:39:19 44% des juifs français sondés ne portent plus la kippa dans la rue.
00:39:23 33% disent avoir réduit ou arrêté leurs déplacements en Uber.
00:39:27 Une situation que déplore Anne-Sophie Seban-Bekech,
00:39:30 la directrice de l'American Jewish Committee Paris.
00:39:33 Dès le lendemain du 7 octobre,
00:39:35 comme si la passion antisémite en Israël
00:39:38 avait déclenché partout dans le monde un sentiment,
00:39:40 une haine anti-juifs qui a vraiment créé ce sentiment de peur extrême
00:39:44 chez les Français juifs et d'ailleurs chez les juifs du monde entier.
00:39:47 La haine et le rejet d'Israël seraient la première cause de l'antisémitisme en France.
00:39:51 35% des moins de 25 ans estiment justifié de s'en prendre aux juifs
00:39:55 en raison de leur soutien à Israël,
00:39:57 contre 21% de la population générale.
00:40:00 Moi ce dernier chiffre, il est terrorisant.
00:40:02 35% des jeunes estiment qu'on peut s'en prendre à des juifs
00:40:05 parce qu'ils soutiennent Israël ? Martin Garagnon ?
00:40:07 C'est le pire chiffre de cette étude, j'ai lu elle avec beaucoup d'attention,
00:40:10 parce qu'on parle de jeunes sans confession populaire.
00:40:13 De l'ensemble des jeunes de 18 à 25 ans.
00:40:16 Donc 1 jeune sur 3 justifie ce type de violence.
00:40:20 Quand on considère que la jeunesse est l'avenir d'un pays en général
00:40:24 porteur d'espoir, de tolérance et d'ouverture,
00:40:26 imaginez ce que ça implique dans la construction du pays de demain.
00:40:29 Quelle société on s'apprête à vivre avec ces jeunes
00:40:32 qui vont commencer à voter et qui vont voter pour plusieurs décennies ?
00:40:35 Qu'est-ce que ça veut dire ? Et on le voit bien, d'ailleurs on le constate
00:40:38 avec les occupations et les agitations qu'il y a sur les campus universitaires.
00:40:41 A Sciences Po, on a vu des images qui moi me glacent,
00:40:44 parce que c'est une école que j'ai fréquentée il y a une vingtaine d'années
00:40:47 et on était très très loin de cette ambiance d'intolérance totale.
00:40:50 Mais ce qui est dit aussi dans cette étude, ce qui est intéressant aussi,
00:40:53 ce qu'il faut dire et rappeler, c'est vous êtes homosexuel ? Cachez-vous.
00:40:56 Vous êtes une femme ? Couvrez-vous. Vous êtes juif ? Dégagez.
00:41:00 C'est exactement ce qu'ils portent, c'est ce qu'ils portent et martèlent au quotidien.
00:41:04 Ils avancent et de moins en moins à pas feutrer.
00:41:07 Tout à l'heure on avait la question sur LFI.
00:41:10 LFI a cristallisé cette stratégie d'électoralisme électoral.
00:41:13 Mais LFI, à mon sens...
00:41:15 Il y est plus, ne le regardez pas comme ça, François Coq, il y est plus.
00:41:18 Il en est parti.
00:41:21 J'apprécie beaucoup le genie.
00:41:23 Mais LFI, pour être extrêmement clair, est un cheval de Troie du frérisme
00:41:27 et se fera bouffer si, et la République nous en préserve,
00:41:30 si un jour ils arrivent au pouvoir, ils seront les prochaines victimes
00:41:33 de ce mouvement.
00:41:34 Mais c'est-à-dire que tout est bon, ils font de l'amalgame.
00:41:37 Regardez, on va réécouter Rima Sannier sur BFM TV.
00:41:39 Hallucinant.
00:41:40 Ça c'est aussi pareil.
00:41:41 Israël est pire que la Russie.
00:41:42 Israël est pire que la Russie.
00:41:43 Elle vient dire à la télé "Israël est pire que la Russie".
00:41:46 Avec un sourire.
00:41:47 Avec un grand sourire.
00:41:48 Et puis vous allez voir quand on lui pose des questions,
00:41:50 bon elle patauge un peu, mais malgré tout son discours c'est ça,
00:41:53 c'est "Israël c'est des ennemis, c'est des méchants, c'est des salauds".
00:41:56 C'est ce qu'elle vient dire à la télé.
00:41:58 Elle compare la Russie qui envahit l'Ukraine, finalement, à Israël
00:42:02 qui se défend après les attaques du 7 octobre.
00:42:04 Regardez.
00:42:05 Israël c'est pire que la Russie.
00:42:07 Ah bon ?
00:42:08 Il y a eu un 7 octobre entre la Russie et l'Ukraine ?
00:42:11 Il y a eu pire que le 7 octobre pour les Palestiniens.
00:42:14 Pour les Palestiniens, la colonisation et l'occupation durent depuis quand ?
00:42:21 La colonisation et l'occupation ?
00:42:23 L'occupation des territoires durent depuis quand ?
00:42:25 Allez-y.
00:42:26 Cinquantaines d'années.
00:42:27 C'est quoi ? C'est une circonstance...
00:42:29 Mais non, mais c'est pas ça.
00:42:31 François Coque, quand vous entendez Rima Hassan parler comme ça,
00:42:34 qu'est-ce que vous vous dites, vous ancien de l'FI ?
00:42:37 Surtout, je me dis que ça n'a pas de sens politique.
00:42:39 Vous voyez, ces gens veulent toujours faire une dichotomie du monde,
00:42:42 le séparer en deux, et il y aurait un côté des bons et des gentils,
00:42:45 et de ceux qui ne sont pas bons.
00:42:46 Sur la crise israélo-palestinienne, ils veulent me dire
00:42:50 "il faut que vous soyez sommés de choisir entre M. Netanyahou et le Hamas".
00:42:54 Mais personne ne doit choisir entre M. Netanyahou et le Hamas.
00:42:56 Même les Israéliens ne sont pas sommés de choisir entre M. Netanyahou et le Hamas,
00:42:59 ni les Palestiniens.
00:43:00 Personne ne peut choisir cela.
00:43:01 On est en train de créer, de toutes pièces finalement, une fausse question.
00:43:05 Une question rhétorique, qui ne sert qu'à faire vivre le débat,
00:43:09 et à ensuite plonger vers les élections.
00:43:12 Et bien c'est la même chose de ce qu'elle fait avec la Russie.
00:43:14 Qu'est-ce que c'est que cette comparaison ?
00:43:16 Comment peut-on mettre en regard ce qui se passe en Israël,
00:43:19 et ce qui se passe en Russie ?
00:43:20 On a là deux situations de nature extrêmement différentes.
00:43:23 L'honneur de LFI sur chacun de ces sujets serait de se positionner sur le fond.
00:43:27 Serait de se positionner sur la cause israélo-palestinienne,
00:43:30 et sur la question de la Palestine,
00:43:31 en disant qu'il y a des alternatives au Hamas,
00:43:33 pour aller vers la solution qui est demandée par le droit international,
00:43:36 qui est la solution à deux États,
00:43:38 et devrait se positionner sur la question de la guerre en Ukraine,
00:43:42 en allant chercher une solution de paix,
00:43:44 en étant un acteur de la solution de paix.
00:43:46 En faisant ça, il crée une espèce de gloobie boulga,
00:43:48 qui mélange tout, et finalement qui affaiblit les deux causes.
00:43:51 Pauline Condomines, est-ce que dans Urgence Palestine,
00:43:54 on fait appel clairement à la violence ?
00:43:56 On dit "si vous croisez des juifs, il faut aller leur casser la gueule",
00:43:59 vous avez entendu des choses, peut-être pas formulées aussi clairement,
00:44:02 encore que je ne sais pas, mais est-ce que vous avez senti ça ?
00:44:05 Alors, on ne parle pas de juifs, on parle de sionistes,
00:44:07 et donc je parlais tout à l'heure de la marche pour les droits des femmes,
00:44:09 il y avait des femmes qui étaient dans le cortège de cette mobilisation
00:44:13 pour dénoncer les viols commis par le Hamas le 7 octobre.
00:44:16 Et en fait, ces personnes-là ont été considérées comme des ennemies absolues
00:44:19 par ces personnes d'Urgence Palestine, des sionistes,
00:44:21 parce qu'elles dénoncent tout simplement les crimes commis contre les civils,
00:44:24 et donc ils sont allés s'opposer physiquement à ces personnes-là,
00:44:27 notamment le chef d'Urgence Palestine qui s'appelle Omar Al-Soumi,
00:44:30 qui a jeté des bouteilles sur ce cortège, ça a même été filmé,
00:44:33 ça a fait le tour des réseaux sociaux, qui est resté impuni depuis.
00:44:36 Donc effectivement, il y a un appel à la violence,
00:44:38 une sorte de terreur intellectuelle contre toutes les personnes
00:44:40 qui dénonceraient les crimes commis par le Hamas.
00:44:43 Alors, il y a deux choses différentes, il y a la terreur intellectuelle
00:44:45 et la violence physique.
00:44:46 Tout à fait.
00:44:47 Et eux, se servent de quoi ?
00:44:49 Les deux.
00:44:50 La violence physique, mais aussi par exemple, ce qu'ils appellent le doxing,
00:44:53 c'est-à-dire dénoncer les gens sur les réseaux sociaux en disant
00:44:55 "ce sont des sionistes", appelé à la vindicte contre toutes les personnes
00:44:58 qui dénonceraient, ne serait-ce que les crimes commis par le Hamas.
00:45:01 C'est même pas qu'ils soutiendraient la politique israélienne,
00:45:03 c'est pas du tout la même chose.
00:45:04 C'est ce qui amène à Samir El Fati.
00:45:06 Oui, bien sûr.
00:45:07 C'est ce qui amène à des drames.
00:45:09 Mais à ma connaissance, elle n'est toujours pas dissoute, l'association, elle est dissoute ?
00:45:12 Non, elle n'est pas dissoute.
00:45:13 Et Julien Aoudoul a demandé la dissolution à M. Dermanin,
00:45:15 il n'y a pas eu de réponse pour le moment.
00:45:17 Il n'y a pas de réponse ?
00:45:18 Pourtant, c'était quand même assez étayé en termes matériels,
00:45:20 c'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'enregistrements, de captures d'écran, etc.
00:45:23 Ce que vous nous racontez, excusez-moi, c'est dissolution immédiate.
00:45:25 Juste Martin Garneau.
00:45:27 Oui, sur cette question de la dissolution, effectivement, dans cette situation-là,
00:45:30 on peut estimer qu'une dissolution s'impose, ce sera à la justice de...
00:45:33 Estimer, oui, on peut même dire qu'une...
00:45:35 Mais au moins, le vrai problème, il n'est pas tant dans la dissolution de ces groupes,
00:45:38 on sait bien que c'est protéiforme. Vous les dissolvez à un endroit, ils se reconstituent après.
00:45:42 C'est, et c'est ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur hier dans son entretien,
00:45:45 c'est un combat de mentalité.
00:45:47 Il faut avancer de manière extrêmement ferme.
00:45:50 Dissoudre une association pour finalement qu'une autre se recrée à côté quelques jours après,
00:45:53 c'est ce qui se passerait dans ce cas-là.
00:45:55 Il faut aller beaucoup plus loin.
00:45:57 C'est-à-dire qu'il faut montrer une fermeté inévitable.
00:45:59 Mais là, on ne montre rien. Si on ne dissout pas, on ne montre rien.
00:46:01 Mais on ne peut pas se contenter d'une...
00:46:03 Bien sûr, mais c'est un premier pas, mais il faut le faire vite.
00:46:05 Juste, Pauline Konomy, est-ce que vous pensez que si on les dissout,
00:46:07 ils vont remonter à autre chose à côté ?
00:46:09 Vous qui avez été à l'Intérieur pendant six mois.
00:46:11 Oui, je pense que ça les empêchera pas de remonter à autre chose à côté.
00:46:14 Après, M. Darmanin est quand même prompte à dissoudre des associations
00:46:17 quand il estime qu'elles posent problème, notamment dans leur rapport à la violence.
00:46:20 Donc ça m'étonne qu'il ne le fasse pas pour cette association.
00:46:22 Vous voulez dire qu'il y a une certaine tolérance ?
00:46:24 Je pense, parce que j'ai notamment côtoyé des personnes qui étaient fiches dans ces associations
00:46:27 ou qui avaient été approchées par la brigade antiterroriste.
00:46:29 Donc, à mon avis, elles sont largement surveillées par l'Intérieur.
00:46:32 Et l'Intérieur a déjà pensé à dissoudre certaines de ces associations,
00:46:37 comme Samy Doun ou Capgeo Europalestine.
00:46:40 Mais Madi Saïd, on a l'impression qu'il y a les mots qui sont durs, en plus de Gérard Alderman.
00:46:44 Et puis, il y a l'effet où on est un peu, pour être positif, un peu plus lent,
00:46:48 mais on a aussi tendance à dire un peu plus mou.
00:46:51 Oui, on est un peu plus mou. C'est incontestable.
00:46:53 Et d'ailleurs, la dissolution, elle peut avoir un effet psychologique.
00:46:56 C'est juste une étape. Il faut le faire, il faut frapper fort.
00:47:00 Ça ne les empêchera pas de penser ce qu'ils pensent.
00:47:02 Ça ne les empêchera pas de se reconstruire.
00:47:04 Mais il appartient aussi à l'État de frapper fort.
00:47:07 Parce qu'effectivement, il y a plein d'associations qu'on dissout pour moins que ça.
00:47:10 Et celle-ci, je ne comprends pas pourquoi elle est toujours là.
00:47:12 Il y a des preuves, c'est formel. On n'en est pas à cadeau de la violence verbale.
00:47:15 Il y a quand même de la violence physique.
00:47:17 C'est des gens qui sont capables d'aller attaquer les gens dans la rue,
00:47:19 qui sont capables de tenir des propos tout simplement scandaleux.
00:47:21 Et ça commence à dater.
00:47:23 Et j'allais dire même, d'ailleurs, que justement, suite à ces attaques du 8 mars,
00:47:26 comme il n'y a eu absolument aucune répression judiciaire à l'encontre de ce collectif,
00:47:30 j'ai participé à la réunion des brifs après l'attaque.
00:47:33 Et ils en ont déduit qu'il fallait qu'ils organisent mieux leur violence
00:47:36 pour les prochaines mobilisations, parce que l'absence de répression judiciaire...
00:47:38 – Qu'ils organisent mieux leur violence ?
00:47:40 – Exactement, les galvanisent dans leurs actions.
00:47:42 – Alors c'est vrai que du côté des Insoumis, il y a une forme de récup aujourd'hui pour tout ce qui se passe.
00:47:45 On l'a dit. Et donc ils ont récupéré dans les facs.
00:47:48 On a vu tous les députés qui sont allés avec leurs charpes tricolores soutenir les blocages.
00:47:51 Et maintenant, ils essaient de s'attaquer aux lycées.
00:47:53 De s'attaquer aux lycées et aux collèges.
00:47:56 Alors il y a eu un appel pour bloquer aujourd'hui et demain les lycées et les collèges.
00:47:59 Ça tombe bien parce que mercredi, ça fera un grand pont.
00:48:01 Comme ça, ça tombe bien pour eux. Ils auront une semaine de vacances.
00:48:04 Regardez ce reportage, on en parle après.
00:48:06 – Après être venus soutenir les étudiants vendredi dernier au Panthéon,
00:48:11 les lycéens veulent maintenant assurer leur propre mobilisation.
00:48:14 En fin de semaine dernière, l'union syndicale lycéenne a ainsi appelé dans un communiqué
00:48:19 au blocage des lycées aujourd'hui et demain.
00:48:21 Selon le syndicat, plusieurs dizaines de lycées, majoritairement situés en Ile-de-France,
00:48:26 devraient être complètement bloqués.
00:48:28 Une situation qui agace Kévin Mossuet, professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:48:32 – Le rôle d'un professeur, c'est d'enseigner.
00:48:34 Et le rôle d'un élève, c'est d'étudier et d'aller en classe.
00:48:38 C'est ça la normalité.
00:48:39 Quand on veut faire de la politique, on peut, mais on le fait en dehors,
00:48:43 dans un parti, dans une manifestation, dans les médias pourquoi pas,
00:48:48 mais certainement pas dans un établissement scolaire.
00:48:50 – L'union syndicale lycéenne demande un cessez-le-feu à Gaza
00:48:53 et la reconnaissance de l'État palestinien.
00:48:55 En novembre dernier, plusieurs lycées parisiens avaient également été bloqués
00:48:59 en soutien à la cause palestinienne.
00:49:01 Les forces de l'ordre avaient alors mis en place un corridor
00:49:03 pour faciliter le passage des lycéens qui souhaitaient assister au cours.
00:49:07 – Voilà, et dans la série, on fait de la récup, ce matin,
00:49:10 Rima Hassan et Louis Boyard étaient à Sevran, dans un lycée,
00:49:13 pour essayer de les mobiliser.
00:49:15 François Coque, c'est vrai qu'aller sur les jeunes comme ça,
00:49:20 c'est un vrai danger quand même pour notre société.
00:49:22 – C'est un vrai danger.
00:49:24 En même temps, on doit considérer, je vais séparer les lycées de l'université.
00:49:27 L'université doit être un lieu de débat et de discussion.
00:49:31 – D'accord, d'accord, mais de débat sans blocage,
00:49:33 et de débat équilibré où tout le monde s'écoute.
00:49:35 – À condition que le débat puisse se dérouler
00:49:37 et que les différents avis puissent s'exprimer.
00:49:39 Les lycées, c'est différent.
00:49:40 Pour autant, je ne suis pas pour que les lycéens,
00:49:42 comme le disait M. Bossuet, soient simplement tenus
00:49:45 à fermer leur bouche et à attendre que les choses se passent.
00:49:48 Des lycéens dans l'histoire, récemment encore,
00:49:51 sont intervenus contre des réformes fort malvenues du baccalauréat,
00:49:54 du contrat de première embauche,
00:49:56 que les lycéens aujourd'hui, que certains lycéens aujourd'hui
00:49:59 veuillent dire que ce qui se passe à Gaza
00:50:02 soit inacceptable dans la manière dont le peuple est traité,
00:50:07 on peut l'entendre.
00:50:09 Après, il faut faire en sorte quand même
00:50:12 de ne pas souffler sur les braises
00:50:13 et de ne pas essayer de faire se cristalliser une situation
00:50:15 en la rendant manichéenne.
00:50:17 Ces jeunes ont besoin que leur esprit s'élève.
00:50:19 Ils sont des esprits en construction,
00:50:21 donc on doit leur apporter des points de vue raisonnés,
00:50:23 ils doivent se faire leur propre idée,
00:50:25 elle se construit aussi par la mobilisation,
00:50:27 mais on ne doit pas leur intimer une façon de penser
00:50:30 et malheureusement c'est parfois ce qui se passe.
00:50:32 – Pauline Condomine, dans "Régence Palestine" par exemple,
00:50:34 c'est qui les gens ?
00:50:36 C'est des jeunes, c'est des gens plus âgés, c'est qui ?
00:50:38 – Alors, il y a à peu près tous les âges,
00:50:39 mais il y a effectivement beaucoup d'étudiants du supérieur,
00:50:41 notamment HESS, Sorbonne, Sciences Po,
00:50:44 même certains qui ont été approchés par la brigade antiterroriste
00:50:46 parce qu'ils avaient fait l'apologie du Hamas sur leurs réseaux sociaux.
00:50:49 Donc en fait, ces groupes, ils ont réussi à noyauter quand même les campus
00:50:52 et c'est ça qui est assez inquiétant
00:50:53 parce qu'ils portent une idéologie qui est extrêmement radicale.
00:50:57 – Mais pour la plupart, on va dire les choses,
00:50:59 j'aime bien quand on parle clairement, c'est des musulmans ?
00:51:02 C'est uniquement des musulmans ou il y a d'autres personnes
00:51:04 hors religion musulmane ?
00:51:06 – Ça c'est très intéressant parce qu'il y a une forme de syncrétisme en fait.
00:51:09 Dans ce groupe, il y a un mélange entre justement des personnes
00:51:11 issues de la communauté musulmane et qui d'ailleurs vont recruter
00:51:14 devant les mosquées parce qu'ils savent que ça peut leur faire
00:51:16 un bon socle de militants, mais il y a aussi des personnes indigénistes,
00:51:21 françaises de souche comme on peut dire, qui sont d'extrême gauche
00:51:24 et notamment des féministes radicales, des indigénistes, des marxistes
00:51:27 par exemple du NPA et qui s'allient avec cette communauté musulmane
00:51:31 et notamment aussi des prédicateurs islamistes.
00:51:33 Donc tout ça forme un mélange assez cocasse en fait
00:51:36 entre l'extrême gauche et des islamistes indigénistes.
00:51:39 – Ce serait cocasse s'il n'y avait pas autant de menaces
00:51:41 et autant de violences.
00:51:42 – Déjà on dirait quand même le discours de victimisation
00:51:45 qui est porté et qui a été théorisé au départ par les frères musulmans.
00:51:48 Excusez-moi, je referme la boucle, c'est quand même ça.
00:51:51 C'est le début de la stratégie des frères musulmans,
00:51:54 l'introduction du terme même "islamophobie"
00:51:56 et c'est comme ça qu'on en arrive à ce que vous venez exactement de décrire.
00:51:59 – Madi Sahedi, vous qui êtes musulmane, comment vous vivez ça ?
00:52:03 Parce qu'aujourd'hui c'est vrai que c'est une religion
00:52:06 qui pour certains est montrée du doigt, on le sait,
00:52:09 même si on essaie toujours d'être prudent en particulier sur nos plateaux,
00:52:13 on essaie d'être prudent dans ce qu'on dit et on essaie de modérer toujours
00:52:16 mais malgré tout dans le grand public pour beaucoup c'est "ah ben c'est des musulmans"
00:52:20 et ce qui est une erreur bien évidemment factuelle mais c'est ce qui circule.
00:52:25 Alors je pose la question autrement, est-ce que c'est difficile
00:52:27 d'être musulman aujourd'hui en France ?
00:52:28 – Non, absolument pas, vraiment absolument pas.
00:52:31 Moi je ne me sens pas concernée par ces gens-là, moi je viens d'une famille musulmane,
00:52:34 d'ailleurs dans ma famille beaucoup sont allés à l'école catholique,
00:52:37 chez nous le culte c'est quelque chose de personnel, c'est personnel,
00:52:40 je viens d'une famille… d'ailleurs les musulmans ne sont pas les mêmes,
00:52:43 si vous regardez ce qu'est l'islam par exemple pratiqué au Maghreb
00:52:48 et moi qui suis plus au sud-afrique subsaharienne, ça n'a rien à voir
00:52:51 et j'ai la chance de venir de ce beau pays qui est le Sénégal
00:52:53 où il y a une vraie concordance religieuse,
00:52:55 voilà un pays où il y a 90% de musulmans, 5% de catholiques, 5% d'animistes,
00:53:00 nous avons eu comme premier président au Sénégal un président catholique
00:53:03 et ça n'a jamais posé aucun problème à personne
00:53:05 et souvent d'ailleurs les présidents ont toujours eu des femmes soit blanches,
00:53:09 soit métisses et la première fois qu'on avait eu une femme noire et musulmane
00:53:14 c'était en 2012, donc moi j'ai été élevée dans cette concordance religieuse,
00:53:18 l'islam c'est personnel, chez nous on prie, on a nos pratiques sans aucun problème,
00:53:23 sans jamais gêner l'autre, moi ce que m'ont inculqué mes parents
00:53:27 c'est le rapport à Dieu, le rapport à l'islam, il est personnel
00:53:31 et il y a aussi une chose, c'est que quand tu arrives dans un pays,
00:53:33 ça c'est la phrase phare avec laquelle j'ai grandi, mon père m'a toujours dit
00:53:37 quand tu arrives dans un pays que tu trouves des gens en train de danser sur un pied,
00:53:40 tu danses sur un pied, tu fais exactement la même chose qu'eux,
00:53:43 donc moi je ne me reconnais pas dans tout ce qui se passe dans ce pays
00:53:46 parce que d'abord pour la plupart ils ne connaissent même pas l'islam,
00:53:49 ils n'ont jamais tenu dans leurs mains un Coran
00:53:51 et il se trouve que moi je suis quelqu'un de très intéressé par ces questions-là,
00:53:54 je pourrais vous parler aussi bien de l'islam que du judaïsme, que du christianisme,
00:53:58 d'ailleurs je suis en ce moment à Sciences Po, une formation sur ces sujets-là,
00:54:02 comment on continue à vivre ensemble dans un pays laïc,
00:54:04 parce que la laïcité, contrairement à ce qu'on pourrait vouloir faire,
00:54:09 en tout cas faire passer comme idée, la laïcité nous garantit l'exercice de notre culte
00:54:14 dans le respect des droits de la république.
00:54:16 - Mais est-ce qu'on n'a pas été trop tolérants ?
00:54:17 Moi je peux vous dire, j'ai des amis au Maroc qui sont marocains,
00:54:20 j'ai des amis en Algérie également,
00:54:22 tous me disent "mais ce que vous acceptez en France,
00:54:24 chez nous ce ne serait jamais accepté".
00:54:26 - Absolument !
00:54:27 - Et moi mes amis me disent "mais vous êtes des malades en France,
00:54:29 vous ne vous rendez pas compte de ce que vous faites et de ce que vous acceptez".
00:54:33 Et je vous jure que c'est des gens qui ont vraiment un regard objectif,
00:54:37 mais qui disent "chez nous personne ne ferait ce qui se passe chez vous".
00:54:40 - Je suis complètement d'accord avec vos amis,
00:54:42 d'ailleurs les comportements qu'on a tolérés c'est même pas de la négligence,
00:54:46 c'est de l'abandon,
00:54:47 jamais ces gens ne feraient la même chose dans leur pays d'origine,
00:54:50 ça n'existe pas, ils ne le feraient jamais.
00:54:52 C'est la conséquence de 30 ans de politique,
00:54:54 de laisser aller, de ne rien faire et de ne rien dire.
00:54:57 - Un mot rapide Martin parce qu'on doit faire la pause.
00:54:58 - Ce que vous dites c'est exactement ce que peuvent dire des gens notamment
00:55:01 que vous invitez parfois, comme Karim Maloum,
00:55:03 des Français d'origine algérienne qui ont vécu dans leur chair
00:55:07 ce que le FIS, le Fonds Islamique du Salut,
00:55:09 a fait dans leur pays dans les années 80 et 90 en Algérie,
00:55:11 avec une guerre si bessimile qui a fait des dizaines et des centaines de milliers de morts,
00:55:14 et ils nous disent "mais nous on l'a vécu,
00:55:16 et ce sont des musulmans qui ont une pratique de la religion etc,
00:55:20 nous on l'a vécu, ce qu'il va se passer si vous ne faites rien.
00:55:23 Ce qui est intéressant dans la sociologie de cet écosystème que vous avez pu décrire,
00:55:28 c'est de se rendre compte que finalement on a affaire à une partie d'une génération de la jeunesse
00:55:32 qui n'a aucune conscience des combats qu'il a fallu que l'on mène
00:55:35 pour acquérir un certain nombre de valeurs et de libertés.
00:55:37 - Mais c'est notre faute, c'est notre faute, je suis désolé.
00:55:39 - Et qui recherche le frisson d'une révolte de pacotille.
00:55:42 - C'est notre faute, trop de tolérance.
00:55:44 - La sélectivité de leurs combats.
00:55:46 Ils s'intéressent à Gaza, mais pourquoi ne s'intéressent-ils pas à ce qui se passe au Soudan du Sud ?
00:55:50 Pourquoi est-ce qu'ils ne s'intéressent pas aux Uighurs en réplique démocratique du Congo
00:55:54 qui fait des centaines de milliers de morts depuis des années ?
00:55:57 Les seuls morts qui les intéressent ce sont les musulmans qui seraient tués par Israël.
00:56:00 - Exactement. Le Uighur c'est un bon exemple.
00:56:02 Je ne sais pas si vous avez vu sur TF1 à 13h, samedi, il y a eu un reportage formidable sur ce qui se passait là-bas.
00:56:07 Et ça, personne n'en parle.
00:56:09 Et ils ne sont pas en train de bloquer les lycées et les collèges pour ça.
00:56:12 Personne n'en parle. On fait une pause, je suis désolé, on est très en retard.
00:56:15 Et ensuite, on parlera de ce qui se passe à Sevran.
00:56:18 Et puis, on parlera de nos amis de France Inter aussi.
00:56:20 C'est intéressant ce qui se passe à France Inter. A tout de suite en direct.
00:56:22 - Emmanuel Macron prône, je cite, "des règles équitables pour tous dans le commerce"
00:56:30 et affirme à Xi Jinping que la coordination avec la Chine sur l'Ukraine et le Moyen-Orient est décisive.
00:56:36 De quoi donner le ton à cette visite de deux jours du président chinois.
00:56:40 À deux jours de l'arrivée de la flamme olympique, la métropole de Marseille hausse le ton
00:56:44 et demande au préfet la réquisition des éboueurs.
00:56:47 Depuis mardi dernier, les agents des 4e et 5e arrondissements de la ville sont en grève.
00:56:51 Moment qui s'est depuis étendu à d'autres arrondissements au Grand-Desarrois, des Riverains.
00:56:56 Et puis cette question à la une, que se passe-t-il exactement à Rafah ?
00:57:00 100 000 personnes évacuées par Tzahal.
00:57:02 L'armée israélienne assure que l'évacuation temporaire de l'est de la ville est, je cite,
00:57:06 "une opération d'ampleur limitée", alors que dans le même temps,
00:57:10 l'état hébreu, je cite, "encourage les habitants à rejoindre des zones humanitaires".
00:57:14 - 11h37 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:57:20 On va parler de Sevran maintenant, puisqu'hier soir, aux alentours de 18h30,
00:57:23 deuxième fusillade en 48 heures.
00:57:26 Il y a trois morts au total, un vendredi et deux hier.
00:57:30 On est en direct pour en parler avec Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:57:34 Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:57:37 Il se passe quoi à Sevran ? Est-ce qu'en fait, à Sevran,
00:57:39 est en train de se passer ce qui s'est passé à Marseille,
00:57:41 et ce qui se passe toujours à Marseille ?
00:57:43 - Écoutez, ça y ressemble.
00:57:46 Il y a certainement une guerre de territoire.
00:57:50 Bon, il va falloir attendre, bien sûr, la fin des investigations et des enquêtes.
00:57:54 Mais bon, vu le profil de certains, on se doute bien que c'est forcément lié au trafic de drogue.
00:58:03 Tout en sachant qu'il y a eu pas mal d'opérations plasmatiques-XL à Sevran,
00:58:09 qui avaient débuté le 25 mars dernier, avec des résultats assez probants.
00:58:14 On sait très bien que toutes ces opérations déstabilisent énormément le trafic de drogue.
00:58:21 Donc, il y a certainement des territoires à récupérer.
00:58:24 Et ça passe malheureusement par des scènes de guérilla,
00:58:30 puisqu'ils utilisent des armes de guerre.
00:58:33 Ce sont des Kalashnikovs.
00:58:34 Je rappelle que ces Kalashnikovs sont des armes extrêmement puissantes.
00:58:37 Quand vous tirez un chargeur entier de 25 cartouches, un petit peu à l'aveuglette,
00:58:42 cette cartouche a une portée de tir précise jusqu'à 400 mètres
00:58:48 et en fin de latérité, à peu près 800 à 900 mètres.
00:58:53 Donc, ça peut faire énormément de dégâts quand c'est utilisé dans des zones urbaines.
00:58:59 D'ailleurs, régulièrement, il y a des gens qui sont touchés par ces cartouches.
00:59:06 Donc, ça devient forcément préoccupant,
00:59:09 même si la réponse de la préfecture de police a été d'envoyer, depuis ce week-end,
00:59:15 plusieurs unités mobiles ainsi que le renfort de 15 unités de bac départemental de toute la région
00:59:24 pour justement rassurer en premier lieu les habitants.
00:59:28 Et essayer de mener des opérations,
00:59:32 parce que quand on fait des opérations comme type place nette,
00:59:34 on récupère beaucoup d'armements qui arrivent de plus en plus, on envoie.
00:59:38 Et ça, c'est un phénomène assez récent et ça nous inquiète énormément
00:59:42 parce que, comme vous pouvez le voir, il y a des règlements de comptes,
00:59:45 pas simplement à Solvang ou à Olney, mais dans tout le territoire national.
00:59:49 - Alors, Axel Ronde, pour bien comprendre,
00:59:51 est-ce que ça veut dire que les opérations place nette ne servent à rien
00:59:54 ou est-ce qu'au contraire, ça veut dire qu'elles sont efficaces
00:59:56 et qu'après, ils se tuent entre eux ?
00:59:59 - Alors, elles sont efficaces, si vous voulez.
01:00:03 Il va y avoir plusieurs phases.
01:00:05 Il faut comprendre que sur ces opérations place nette,
01:00:08 il y a eu un travail d'enquête en amont.
01:00:10 On a identifié des cibles, des zones et après, on interpelle des individus.
01:00:15 On a aussi énormément de renseignements quand on interpelle ces personnes
01:00:19 parce qu'on les confronte à des faits, ils nous livrent certaines choses.
01:00:23 On peut aussi étudier tout ce qui est téléphonie mobile, ordinateur
01:00:26 pour savoir comment ils s'organisent et après, on va étendre cela.
01:00:31 Donc, ces opérations place nette vont prendre énormément de temps.
01:00:35 Ça ne va pas réguler le trafic de drogue dans notre pays, on le sait très bien,
01:00:40 mais au moins, c'est un signal fort et le but, c'est d'arrêter tout ce trafic de drogue,
01:00:48 mais c'est ça sur une politique de long terme.
01:00:51 Malheureusement, on doit rattraper 30 ans d'inaction par des politiques de laisser aller.
01:01:00 On fermait un peu les yeux et les fonctionnaires de police faisaient ce qu'ils pouvaient
01:01:05 quand ils interpellaient des gens et démantelaient des gros trafiquants.
01:01:10 Maintenant, on est vraiment sur le cœur puisque c'est celles qui pourrissent le quotidien
01:01:15 de ces habitants de ces zones et de ces cités qui sont elles-mêmes, je vous le dis,
01:01:19 pris en otage par ces trafics de drogue.
01:01:21 Personne n'a envie d'avoir des trafiquants de drogue en bas de chez eux.
01:01:25 Ça, c'est vraiment compliqué pour les habitants.
01:01:27 C'est vraiment essayer d'aider au maximum.
01:01:30 Alors après, vous savez, des règlements de compte avant les opérations XXL,
01:01:34 il y en avait quand même, mais on le voit, c'était plutôt contené plus sur Marseille
01:01:40 et la périphérie.
01:01:42 Maintenant, on en a un petit peu partout.
01:01:45 Mais c'est une nouveauté, c'est qu'il y a beaucoup d'armements qui arrivent dans notre pays.
01:01:49 Et ça, il y a des mafias qui s'en occupent.
01:01:52 Alors, ils récupèrent des armes dans les pays de l'Est et les remettent finalement
01:01:56 à cette mafia locale en France.
01:01:58 Et vous avez des gamins de 15, 16, 20 ans qui ont des kalachnikovs dans les mains.
01:02:02 Ça, ça fait un petit peu comme dans des pays en guerre, des enfants soldats.
01:02:06 Merci beaucoup Axel Ronde.
01:02:07 Merci, porte-parole du syndicat CFTC Police.
01:02:09 Alors, l'inquiétude aussi qu'on a quand même par rapport à ce qui se passe à Sevran,
01:02:12 c'est qu'on a un peu peur que ce ne soit que le début et qu'en fait, on se retrouve à nouveau
01:02:15 dans une situation comme Marseille.
01:02:17 Écoutez Alain Bauer, qui est professeur de criminologie, qui explique en gros,
01:02:20 alors c'est son expression, vous allez l'entendre, il y a deux quistes en France,
01:02:23 c'est Marseille et c'est Sevran.
01:02:25 Donc Marseille, ça a pété et maintenant, c'est en train de péter à Sevran.
01:02:28 Écoutez-le.
01:02:29 C'est le deuxième quiste criminel français.
01:02:31 On en a un qui dure depuis 100 ans, qui est Marseille,
01:02:34 qui n'arrive pas à se débarrasser de cette prise d'otages inventée par Carbone et Spirito
01:02:39 et qui a pris le contrôle de la ville.
01:02:41 C'est le seul exemple qu'on ait.
01:02:43 Il y a des quartiers, etc.
01:02:44 La ville en tant que telle.
01:02:45 Et Sevran, c'était la réplique depuis une vingtaine d'années.
01:02:49 Vous pouvez reprendre l'ensemble des dépêches de règlements de comptes,
01:02:53 opérations, tentatives de raquettes, conflits entre bandes pour le contrôle des fours.
01:02:59 Et vous avez Sevran et la ville qui arrivent en un de ce triste palmarès.
01:03:03 Donc là, il s'agit de représailles suite à un épisode précédent qui avait amené à mort et à des blessés.
01:03:09 Tout le monde s'attendait aux représailles.
01:03:10 Elles ont eu lieu le lendemain ou le lendemain avec deux morts et un blessé aussi.
01:03:14 Et donc, c'est un rythme particulier.
01:03:16 De la même façon qu'à Marseille, où pendant des semaines,
01:03:20 les deux gangs principaux se sont alternativement auto-éliminés les uns les autres
01:03:26 jusqu'à une suspension provisoire, même si on s'attend aussi à une reprise technique
01:03:32 malgré la qualité de l'opération XXL, mais qui comme d'habitude dure le temps qu'elle pourrait durer.
01:03:38 Voilà, et au même moment, le hasard, on apprend qu'un mineur de 17 ans
01:03:42 a été abattu la nuit dernière à Marseille dans le 13e arrondissement.
01:03:45 Une voiture qui sera celle des tueurs a été retrouvée brûlée peu après par la police judiciaire qui est saisie.
01:03:51 Martin Garignon, c'est vrai qu'on se dit, il ne faudrait pas qu'à Sevran, ça parte de la même façon.
01:03:56 Parce qu'à Marseille, on a beaucoup de mal à arrêter quand même ces règlements de comptes.
01:03:59 Ce que vous venez de dire, il faut le rappeler une nouvelle fois pour les jeunes qui peuvent nous écouter,
01:04:04 c'est que vous vous engagez dans cette voie-là du trafic, c'est la mort ou la prison qui vous attend.
01:04:09 Et malheureusement, on le constate au quotidien. Est-ce que c'est l'avenir que des parents veulent pour leurs enfants ?
01:04:13 Ce qui se passe à Sevran, c'est ce qui se passe un peu partout aussi lorsqu'on mène des opérations PlastNet XXL.
01:04:19 Mettez un coup de pied dans une fourmilière et allez voir ce qui se passe après.
01:04:22 C'est un phénomène de prédation d'opportunités.
01:04:25 C'est-à-dire que quand vous décapitez, que vous démantelez un réseau qui est bien installé, parce que ça a été dit,
01:04:29 il y a un travail d'enquête, de renseignement qui est mis en avant,
01:04:32 vous avez un espace qui se libère, un territoire à conquérir.
01:04:36 Et donc vous avez un changement de rapport de force.
01:04:38 Et c'est ces zones de friction-là que l'on constate à l'heure actuelle avec des règlements de comptes, etc.
01:04:41 Le danger, moi je vais vous dire que des bandits se tuent entre eux, c'est un problème.
01:04:46 Mais ça m'inquiète moins que les victimes collatérales et les citoyens qui vivent dans ces zones-là.
01:04:50 Parce que ça a été dit aussi, les armes de guerre qui sont en leur possession,
01:04:52 non seulement sont de plus en plus puissantes, mais sont en plus détenues par des gens qui sont de moins en moins formés au maniement des armes.
01:04:57 C'est-à-dire que c'est des jeunes, etc.
01:04:59 Avant les cahiers de Marseille, etc., ils avaient des armes qu'ils savaient utiliser,
01:05:02 qui n'étaient pas des armes de guerre.
01:05:04 Là on a des Kalachnikovs qui sont dans les mains de gamins de 15 à 16 ans.
01:05:07 Le vrai problème il est là.
01:05:08 Et ça tourne mal, forcément.
01:05:09 Bon, il nous reste 4 minutes.
01:05:11 Je veux juste qu'on parle de France Inter, parce que ce qui s'est passé hier sur France Inter, c'est quand même surréaliste.
01:05:15 On a eu une direction de France Inter qui a été humiliée en direct.
01:05:19 C'est-à-dire que pendant une heure, il y a des chroniqueurs qui se sont succédés
01:05:23 et qui ont mal parlé de la direction de France Inter,
01:05:26 qui ont remis en cause l'autorité de la direction de France Inter.
01:05:29 Ça fait suite bien évidemment à Guillaume Meurice,
01:05:31 qui a une deuxième reprise à répéter ce qu'il avait dit,
01:05:34 et on ne va pas le répéter sur Netanyahou.
01:05:37 Voilà.
01:05:39 Netanyahou, voilà, j'ai du mal à le dire.
01:05:43 Et hier, un chroniqueur est revenu à l'antenne et l'a redit à son tour en disant
01:05:48 "Moi en plus, je démissionne".
01:05:49 Enfin, c'est surréaliste ce qui se passe sur cette antenne.
01:05:51 Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs la direction les a laissés en direct,
01:05:53 parce qu'on savait bien que ça allait arriver.
01:05:55 Donc voilà, écoutez ce qui s'est passé.
01:05:57 Je reviens sur la direction de France Inter.
01:06:00 Je n'ai pas fini avec vous.
01:06:02 Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ?
01:06:05 Perso, je suis un arabe en France.
01:06:07 J'ai toujours été menacé d'être viré.
01:06:10 Et ça, depuis ma naissance.
01:06:15 J'ai une cuire solide, bordel.
01:06:18 Je n'attends pas de me faire licencier.
01:06:20 Je vais faire une Lionel Jospin 2002.
01:06:22 Une Jospinade, comme on dit dans le milieu.
01:06:24 J'en tire les conclusions en me retirant du service public.
01:06:29 Après, après la fin de l'émission de ce soir.
01:06:33 Voilà, c'était ma dernière chronique.
01:06:35 On s'est quand même bien marré pendant toutes ces années.
01:06:38 Alors, je voulais dire merci bien sûr à toute l'équipe pour l'ambiance incroyable
01:06:41 durant ces trois ans.
01:06:43 Maintenant, dans cette station, je ne me sens plus dans mon safe space.
01:06:47 J'ai pris ma décision il y a une heure.
01:06:49 Je suis passé devant le bureau de la directrice de Radio France.
01:06:51 J'ai vu un poster.
01:06:52 Macron 2027 ?
01:06:54 J'ai dit non, oh la, j'ai...
01:06:56 Et il tente de se barrer.
01:06:57 -Malissa, vous avez l'air effondrée en regardant ça.
01:06:59 Parce que c'est très violent ce qu'il dit malgré tout.
01:07:01 Il dit je ne suis plus dans mon safe space.
01:07:03 Autrement dit, je ne me sens plus protégée dans cette station.
01:07:06 Donc, je suis en danger.
01:07:07 C'est ce que ça veut dire.
01:07:08 C'est très violent ce qu'il dit de la direction de France Inter.
01:07:11 -C'est très violent et c'est pour ça qu'il ne faut jamais avoir la main qui tremble.
01:07:14 Quand on a des pseudo-humoristes, moi, en telle personne, je ne le connaissais pas.
01:07:19 -Je ne crois pas que grand monde le connaissait, à vrai dire.
01:07:21 -Des pseudo-humoristes, quand il faut frapper, il faut frapper fort.
01:07:24 Parce que quand on ne frappe pas fort, c'est ça que ça donne.
01:07:26 -Elle s'est laissée faire la direction.
01:07:27 Excusez-moi, on savait ce qui allait se passer.
01:07:29 Ils auraient pu dire vous enregistrez l'émission une heure avant
01:07:31 pour qu'au moins ce soit maîtrisé.
01:07:32 Nous, vous savez, on est sans arrêt en train de nous dire la maîtrise de l'antenne.
01:07:35 Il faut maîtriser l'antenne.
01:07:36 Si vous dites quelque chose, c'est à moi de rectifier.
01:07:38 C'est mon boulot.
01:07:39 Là, en fait, ils ont laissé l'antenne ouverte.
01:07:41 Et ça a été un déferlement incroyable.
01:07:43 -Absolument, parce qu'ils voulaient laisser un simulacre de démocratie,
01:07:46 de liberté d'expression qui, finalement, n'est pas tenable.
01:07:49 Et ça donnait ça.
01:07:50 C'est pour ça, quand il faut taper, il ne faut pas que la main tremble.
01:07:52 Il faut taper autrement.
01:07:53 Ça donne ça.
01:07:54 On est humilié.
01:07:55 On nous dit finalement, on s'en va.
01:07:56 -Et c'est les mêmes qui disent liberté d'expression, liberté d'expression
01:07:58 et qui veulent faire interdire ces news.
01:08:00 -Pour eux, absolument.
01:08:01 -C'est les mêmes.
01:08:02 -C'est ça.
01:08:03 Parce que que des journalistes, ou en l'occurrence, des humoristes
01:08:06 ou des pseudo-comiques, veuillent défendre la liberté d'expression
01:08:09 qui est définie par la loi dans notre pays.
01:08:13 Et là, M. Meurice a été conforté par le cadre légal.
01:08:16 On peut l'entendre et on peut entendre leur intervention.
01:08:18 Par contre, cette défense de la liberté d'expression,
01:08:21 elle est à géométrie variable.
01:08:22 Car une chaîne comme vos collègues de Rechateau-Dé a été interdite dans ce pays
01:08:26 alors que même le signalement qui avait été fait à l'Arkom n'avait apporté aucune réponse.
01:08:30 La chaîne a été interdite, on ne les a pas entendus, au contraire, on les a entendu taper dessus.
01:08:33 Quand votre antenne, M. Morandini, a été accusée il y a quelques semaines,
01:08:38 ils ont continué à...
01:08:40 -A que vous insoumise, le monde vous en arrichant toujours toutes les fois.
01:08:43 -Autrement dit, ils n'entendent pas qu'il peut y avoir des lignes éditoriales différentes
01:08:47 et ils ne croient pas fondamentalement en l'intelligence du téléspectateur ou du spectateur
01:08:52 qui est suffisamment grand pour faire le tri dans ce qu'il entend.
01:08:56 Et ça conduit, y compris derrière, à des dérives.
01:08:58 Parce que si on déroule la bobine, on va jusqu'au fait que des représentants politiques
01:09:02 puissent être entendus par la justice pour des prises de parole.
01:09:05 -Vous savez ce qui est gênant aussi, c'est que c'est France Inter, c'est-à-dire que c'est une radio publique.
01:09:09 Donc ils ont des comptes à rendre aux Français, ces gens-là.
01:09:12 -Et c'est le fonctionnement, on va se clôt, c'est le troisième point.
01:09:14 France Inter parle à France Inter.
01:09:16 Et les journalistes de Parle Inter parlent aux journalistes de France Inter.
01:09:19 Ces gens fonctionnent dans une bulle.
01:09:21 -Un petit mot, Martin Gagnon, là-dessus, quand même, France Inter, c'est pas une chaîne privée.
01:09:25 C'est France Inter.
01:09:27 -C'est effectivement des choix de la direction, parce que ça s'imposait.
01:09:30 En effet, France Inter est une très belle station qui réalise de très belles audiences.
01:09:34 On a assisté depuis quelques temps, et depuis le départ aussi...
01:09:37 -C'est un bateau à la dérive, là, excusez-moi quand on voit ça.
01:09:39 -Il faut rappeler aussi à Akili, qui s'est fait démettre parce qu'on lui prêtait des conversations avec Jean-Dane Bardet.
01:09:45 -Surréaliste, des conversations, quoi !
01:09:47 -Mais qu'est-ce que je devrais dire à ce qu'on a des journalistes qui partagent la vie avec des hommes politiques ?
01:09:50 Parce qu'il y en a qui officient sur leur antenne.
01:09:52 Ça ne pousse pas de problème à... Enfin, et ça fait partie du métier du journaliste.
01:09:55 -Deux poids, deux mesures.
01:09:56 -Donc, je trouve qu'effectivement, cette édition, elle s'imposait.
01:09:58 Et maintenant, voilà, il faut reprendre un petit peu de...
01:10:02 -Et puis, il faut reprendre en main l'antenne.
01:10:04 Enfin, excusez-moi, une antenne, ça se contrôle.
01:10:06 C'est le bas-bas, et c'est ce qu'on apprend tous.
01:10:08 Merci à tous les quatre d'avoir été avec nous, votre enquête.
01:10:10 On la retrouve dans le Livre noir, Pauline. Je ne l'ai pas dit assez.
01:10:13 Dans un instant, Sonia Mabrouk. On se retrouve demain en direct à partir de 10h35.
01:10:16 A demain, et d'ici là, soyez prêts.