Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00 Des droits des femmes, on y reviendra tout à l'heure d'ailleurs.
00:00:02 Mordini Live numéro 1394, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:07 A la une, les propos sur Alice d'un ancien ministre et ancien porte-parole du gouvernement,
00:00:12 Olivier Véran, qui encourage et félicite les émissions qui boycottent le Rassemblement National.
00:00:17 Bel exemple de tolérance et de respect de la démocratie,
00:00:21 à un moment où certains veulent donner des leçons à CNews qui, elles, invite tout le monde.
00:00:25 Olivier Véran était donc hier soir dans "Quotidien", "Quotidien" qui refuse d'inviter les membres du Rassemblement National.
00:00:31 Et Olivier Véran a donc tenu à les féliciter et à les encourager.
00:00:36 D'abord, je suis ici, je participe à une émission de télévision que je salue pour sa rigueur,
00:00:40 parce que je crois que vous êtes la dernière émission de télévision à ne pas recevoir d'élu de l'extrême droite.
00:00:45 Et bravo pour ça, parce que les digues, vous savez ce que c'est.
00:00:47 Voilà, bravo pour ça, on y reviendra un peu plus tard dans l'émission.
00:00:50 L'arrêté du préfet Duvard interdisant aux dealers des Bouches-du-Rhône de venir à Yerre
00:00:54 a été suspendu par le tribunal administratif.
00:00:57 Il interdisait, vous le savez, à tous les individus résidant dans les Bouches-du-Rhône
00:01:00 et connus pour des antécédents judiciaires en matière de stupéfiants
00:01:03 de circuler ou de stationner sur la voie publique à Yerre.
00:01:07 C'est ce décret qui a été suspendu hier à la suite d'une décision du tribunal administratif.
00:01:13 C'est une décision qui fait parler dans le Var.
00:01:16 Le préfet a décidé d'interdire les dealers de séjour dans la ville de Yerre.
00:01:21 Concrètement, tous les individus connus pour trafic de stupéfiants dans les Bouches-du-Rhône
00:01:25 ne pourront ni circuler ni stationner à Yerre sans motif légitime.
00:01:29 Une décision prise pour tenter de freiner l'activité des dealers marseillais
00:01:33 qui sont de plus en plus présents dans la ville, explique le préfet.
00:01:35 Voilà, et cette décision du préfet est donc suspendue depuis hier.
00:01:38 On va avoir l'occasion d'en reparler.
00:01:41 Ce sont des dealers qui venaient de Marseille.
00:01:43 Marseille, où on le sait, de plus en plus de cités sont gangrénées
00:01:45 par la violence et l'insécurité, parfois même par l'insalubrité.
00:01:50 Exemple à Marseille, où dans une cité, les incendies se déclenchent à répétition
00:01:55 en raison du manque d'entretien et des ordures dans les couloirs.
00:01:58 TF1 hier soir.
00:02:00 - 13 incendies se sont déclarés dans cette cité du 15e arrondissement de Marseille.
00:02:05 - Tellement il y a le feu tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps,
00:02:09 que c'est vraiment devenu banal.
00:02:11 On dit "il y a le feu, ok, pas de souci, on sort".
00:02:15 - Partout, l'insalubrité.
00:02:17 Ici, pas de lumière, arraché, ni ascenseur.
00:02:23 - Triste constat, les violences contre les pompiers se multiplient.
00:02:26 C'est hélas la vraie vie quotidienne, celle que beaucoup ne veulent pas voir.
00:02:30 Cette violence contre les pompiers qui n'en peuvent plus et ils alertent.
00:02:35 - Agressions, menaces et insultes.
00:02:37 Chaque jour, les pompiers font face à la violence.
00:02:40 80% de ces agressions se déroulent lors des missions de secours d'urgence aux personnes.
00:02:45 - Il y a plusieurs sortes de violences et plusieurs sortes d'agressions.
00:02:48 On a effectivement les violences urbaines où on a des phénomènes de groupes
00:02:52 qui interviennent justement sur les pompiers en les agressant de différentes manières,
00:02:58 que ce soit dans de l'intimidation verbale ou directement physique.
00:03:02 Et dans ces quartiers sensibles, qu'est-ce qui se passe ?
00:03:05 C'est qu'effectivement, il y a aussi, il faut le dire, des trafics qui s'effectuent
00:03:09 et on dérange mine de rien.
00:03:11 Et de plus, on a aussi des agressions plutôt sur le côté rural qui sont un peu plus isolées,
00:03:18 mais c'est une autre forme d'agression puisqu'elle est plus individualiste.
00:03:22 - Alors face à cette violence qui monte, la solution est-elle l'armée ?
00:03:26 Oui, répond la ville de New York.
00:03:27 Depuis hier, des militaires sont déployés dans le métro new-yorkais.
00:03:31 Des fouilles sont organisées à l'entrée des stations.
00:03:33 C'est du jamais vu.
00:03:35 Il faut dire que le nombre de crimes graves a explosé.
00:03:38 Plus 50% en janvier par rapport à l'année dernière.
00:03:42 France 2 à New York hier soir.
00:03:43 Ce matin à Grande Centrale, l'une des connexions les plus importantes de la ville,
00:03:49 les officiers de la Garde nationale sont venus en renfort.
00:03:52 - On va se positionner là et ici.
00:03:55 Un millier de militaires et de policiers d'État venus épauler la police locale.
00:04:00 Désormais à l'entrée des stations, les sacs sont fouillés aléatoirement
00:04:04 à la recherche d'armes à feu ou d'objets dangereux.
00:04:06 Et cette violence, c'est aussi celle que l'on rencontre dans les écoles
00:04:09 et à laquelle sont confrontés les enseignants.
00:04:11 Écoutez Rosemary.
00:04:12 Elle a été prof dans la banlieue lyonnaise et elle raconte son quotidien.
00:04:17 - On m'a menacée de mort plusieurs fois.
00:04:20 J'ai des élèves qui m'ont poussée pour rentrer en classe.
00:04:23 Il y en a certains, ils ont commencé par "tu vas voir ce que tu vas voir".
00:04:25 Je leur ai dit "c'est une menace, ça peut être mal perçu et tout".
00:04:28 Je sais.
00:04:29 Et petit à petit, c'est passé jusqu'à "tu vas finir à la morgue".
00:04:33 Ils me croisaient dans les couloirs.
00:04:35 Ils me faisaient un signe sur le cou comme s'ils allaient me tuer.
00:04:38 Selon l'enseignante, certains élèves vont même plus loin,
00:04:41 allant jusqu'à exposer leur intimité en classe.
00:04:44 - Ils avaient la main dans le caleçon et ils regardaient des films porno.
00:04:47 Mais au début, ça choque un peu parce qu'on se dit "bon, on regarde,
00:04:52 on regarde autour, ça a l'air tellement normal pour les autres élèves".
00:04:56 Que je dis "mais non".
00:04:58 - Voilà, vous entendrez ce témoignage en intégralité dans un instant.
00:05:01 Des profs qui sont donc confrontés à la violence,
00:05:03 mais aussi parfois les étudiants eux-mêmes.
00:05:06 Exemple à Bordeaux.
00:05:07 Sur le plus grand campus de France, les filles n'osent plus sortir la nuit.
00:05:10 Les étudiants réclament plus de sécurité.
00:05:13 - Des silhouettes fuyantes dans la nuit sur le plus grand campus de France.
00:05:17 Les jeunes femmes accélèrent le pas dans les recoins les plus sombres.
00:05:20 La plupart d'entre elles traversent tous les soirs ces esplanades
00:05:23 pour rejoindre l'arrêt de tramway ou leur logement dans les cités universitaires.
00:05:26 - Il y a peu d'agents de sécurité, donc encore moins le soir.
00:05:28 Donc le soir, quand les cours nous finissent tard
00:05:32 et qu'on rentre seules sur le parking,
00:05:34 là où c'est moins éclairé, on peut se sentir en insécurité.
00:05:37 - Elles disposent de peu de moyens pour se protéger en cas d'agression.
00:05:40 - Prendre le téléphone, prévenir un ami,
00:05:42 essayer de se mettre en sécurité comme on peut, regarder derrière soi,
00:05:46 essayer d'envisager les façons de s'enfuir, de se mettre en sécurité.
00:05:52 - Et puis à l'occasion de la journée des droits des femmes,
00:05:54 je veux ce matin rendre hommage à une formidable série de documentaires
00:05:57 qui s'appelle "Elles parlent d'elles" sur Canal+ Doc.
00:05:59 Chaque épisode propose à une femme illustre de poser son regard
00:06:03 sur une femme qu'elle admire, qui l'inspire
00:06:05 ou qui a son propre parcours, des destins d'icônes,
00:06:08 des trajectoires de grandes dames.
00:06:10 Carole Bouquet qui raconte Coco Chanel,
00:06:12 Clémentine Sélarier qui raconte Josephine Baker
00:06:14 ou Diane Kruger qui raconte Romy Schneider.
00:06:17 - On a tous au plus profond de nous
00:06:21 une icône qui cristallise nos rêves d'enfants.
00:06:24 Pour moi, c'est Romy Schneider.
00:06:26 - Est-ce que vous avez conscience d'être très belle ?
00:06:27 - Dis-donc, la gueule que j'ai, oh, écoutez, vous exagérez.
00:06:31 Je m'appelle Diane Kruger.
00:06:34 Romy avait quitté Céci.
00:06:36 Moi, j'ai quitté le mannequinat pour le cinéma.
00:06:38 - Vous allez être quoi maintenant ?
00:06:40 - Une vraie comédienne.
00:06:41 C'est cette femme qui a créé chez moi l'étincelle.
00:06:46 - Je suis très heureuse et très fière.
00:06:47 Actrice lumineuse, femme puissante, en avance de son époque.
00:06:53 Romy, une inspiration.
00:06:56 - On en parlera à l'occasion de cette journée des droits des femmes.
00:07:00 On en parlera avec une femme,
00:07:01 Caroline Cochot, qui est la productrice de cette collection.
00:07:04 Et puis, dans l'actualité média cette fois,
00:07:06 vous connaissez forcément Dragon Ball Z.
00:07:08 Ce dessin animé qui a versé la jeunesse de millions de Français.
00:07:12 Akira Toriyama, le créateur de Dragon Ball Z,
00:07:15 est mort à l'âge de 68 ans.
00:07:16 On l'a appris ce matin.
00:07:18 Ce que l'on sait moins, c'est que Dragon Ball Z
00:07:20 était librement inspiré du roman chinois du 16e siècle
00:07:23 qui s'appelle "La pérégrination vers l'Ouest".
00:07:26 Le manga Dragon Ball Z s'est vendu
00:07:29 à au moins 260 millions d'exemplaires dans le monde.
00:07:32 Il a engendré de nombreuses adaptations à la télé,
00:07:34 au cinéma ou en jeu vidéo.
00:07:36 Il a connu de nombreuses suites comme Dragon Ball Z
00:07:39 ou plus récemment, Dragon Ball Super.
00:07:42 Notre Dragon Ball à nous, c'est celui des tops et des flops.
00:07:46 Mister Audience, Agnès Kévin, pas tard.
00:07:51 En access, hier soir, c'est un nouveau coup dur pour Nagui sur France 2.
00:07:54 Son jeu "N'oubliez pas les paroles" est encore battu par le feuilleton de TF1.
00:07:57 "Demain nous appartient" qui est à 2,8 millions.
00:08:00 Le 19-20 de France 3 est à la troisième place.
00:08:02 Sur M6, la meilleure boulangerie de France garde son rythme de croisière
00:08:06 à 1,5 millions, battant ainsi encore Cetavo sur France 5.
00:08:08 Du côté des talk-show quotidiens, sur TMC est en tête à 2,2 millions.
00:08:15 Yann Barthez recevait notamment l'ex-porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.
00:08:19 On en reparlera tout à l'heure dans Morandini Live.
00:08:21 TPMP sur C8 est deuxième dans sa moyenne haute.
00:08:24 Sur France 3, au jeu "Citoyens" et Cetavo la suite sur France 5,
00:08:27 regagne du terrain et sont à égalité à plus d'un million.
00:08:30 En prime time, la série de TF1, Léo Matéi, "Brigade des mineurs",
00:08:35 incarnée par Jean-Luc Rechman, a une nouvelle fois prouvé son succès à 3,9 millions.
00:08:40 La une arrive ainsi largement en tête devant la série policière de France 3,
00:08:43 "Crime dans l'héros", qui attire 1,3 millions de téléspectateurs de moins.
00:08:47 Sur M6, le match de la Ligue Europa, opposant Marseille à Villareal,
00:08:51 réalise un score très moyen.
00:08:52 Pour le magazine de France 2, envoyé spécial, c'est une audience faible à seulement 1,7 million.
00:08:57 Mister Audience vous dit à lundi.
00:08:59 Et je vous présente les invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:09:03 Karim Maloum, bonjour.
00:09:04 Bonjour.
00:09:04 Merci d'être avec nous.
00:09:05 Vous êtes analyste politique.
00:09:06 Laure-Alice Bouvier, bonjour.
00:09:08 Vous êtes avocate.
00:09:09 Nabilaï Takhaj, bonjour.
00:09:10 Vous êtes responsable du pôle politique Renaissance en Seine-Saint-Denis,
00:09:13 majorité présidentielle.
00:09:14 Et puis Mathias Leboeuf, bonjour.
00:09:16 Docteur en philosophie et journaliste.
00:09:18 Je voulais commencer cette émission en vous parlant de ce qui se passe à Ier,
00:09:20 parce qu'on vous en a parlé la semaine dernière.
00:09:23 Vous vous souvenez que le préfet avait pris un arrêté,
00:09:25 un arrêté qui interdisait dans le département
00:09:30 tous ceux qui venaient des Bouches-de-Rhône et qui étaient connus
00:09:33 pour des antécédents judiciaires en matière de stupéfiants.
00:09:36 Ils étaient interdits de circuler ou de stationner sur la voie publique à Ier.
00:09:40 Et bien cet arrêté, on l'a appris hier, il a été suspendu par le tribunal administratif.
00:09:46 Le tribunal administratif qui juge en effet que cet arrêté n'est pas conforme.
00:09:51 Alors avant d'en discuter, je vous propose d'écouter deux avis sur cet arrêté
00:09:55 qui avait été mis la semaine dernière.
00:09:58 Tout d'abord celui de Jean-Michel Fauvert, c'est l'ancien chef du RED.
00:10:00 Et lui trouvait que c'était une bonne idée.
00:10:02 Il disait au fond "il faut tout tenter, on s'en sort pas, il faut tout essayer".
00:10:06 Écoutez-le.
00:10:07 Moi je pense qu'il faut faire feu de tout bois
00:10:10 et en particulier servir de la puissance administrative aussi
00:10:13 pour combattre les trafiquants de stup.
00:10:17 La réalité c'est qu'un préfet, donc la puissance administrative,
00:10:22 peut interdire effectivement une certaine partie du territoire
00:10:25 à un certain nombre de personnes, avec certaines conditions.
00:10:32 C'est ce qu'est en train d'essayer de faire le préfet Duvard.
00:10:36 - Alors qu'est-ce qui nous intéresse ? C'est l'efficacité de cette intervention ?
00:10:38 - Oui, alors justement, c'est une première.
00:10:42 - C'est une première dans le département.
00:10:45 - Oui, c'est une première dans ce département.
00:10:47 Donc je pense qu'il faut laisser, comme on dit, la chance au produit,
00:10:51 voir un peu comment ça donne.
00:10:53 Et effectivement, pourquoi il fait ça ce préfet ?
00:10:55 Parce qu'il y a eu des opérations coup de poing dans son département,
00:10:58 il y a eu un certain nombre de trafiquants de stup qui ont été éradiqués
00:11:03 et donc ils essayent de faire en sorte que le terrain ne soit pas repris,
00:11:06 en particulier par les voisins des Bouches-du-Rhône.
00:11:09 Donc on peut lui donner acte que c'est original
00:11:14 et voir comment les choses vont s'effectuer de cette manière-là.
00:11:17 - Voilà, vous l'entendez, donc la semaine dernière, il expliquait que,
00:11:20 ben pourquoi pas, il fallait essayer, puisqu'on a essayé beaucoup de choses.
00:11:23 Le tribunal administratif, qui a donc été saisi par la Ligue des droits de l'homme
00:11:27 et l'Association de défense des libertés constitutionnelles,
00:11:29 a estimé que les critères retenus par le préfet
00:11:33 et leur imprécision, notamment quant aux antécédents judiciaires pris en compte,
00:11:37 ne sont pas suffisamment adaptés pour prévenir les troubles.
00:11:41 Karim Mahmoud, je voudrais votre avis là-dessus, parce que c'est vrai qu'on se dit
00:11:44 "on n'y arrive pas, on a du mal à contrôler tout ça".
00:11:46 Là, il y a un préfet qui tente quelque chose,
00:11:48 vous avez le tribunal administratif qui lui dit "ben non, ça ne tient pas la route".
00:11:51 - Une chose, c'est qu'on ne va pas s'en sortir si la justice ne joue pas le jeu.
00:11:54 Mais franchement, on ne pourrait jamais s'en sortir.
00:11:57 Et chapeau pour le préfet qui a pris cette décision,
00:11:59 parce qu'il faut prendre des décisions, il faut essayer au maximum.
00:12:02 Et tout d'un coup, la justice ne joue pas le jeu,
00:12:04 je respecte la décision de justice, nous sommes en état de droit,
00:12:08 mais on ne pourra pas y aller loin si la justice ne joue pas le jeu.
00:12:11 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, la violence, elle est à tous les étages.
00:12:14 La violence, elle est à l'école, elle est dans les quartiers, elle est dans les cités.
00:12:18 Et si la justice, pour un oui, pour un non,
00:12:21 freine les décisions des professionnels, des fonctionnaires, des policiers,
00:12:25 eh bien, on est mal barrés, ça sera très difficile.
00:12:27 - Nabil Haïtakach, vous comprenez la décision ?
00:12:31 - Alors, en tout cas, moi je suis sur la même position que Jean-Michel Fauvergues,
00:12:35 qui est, je rappelle, un ancien député de majorité présidentielle.
00:12:38 Ce préfet a tenté, en effet, par cette arrêtée, de résoudre une situation.
00:12:44 Il faut tout essayer, ça on est d'accord, mais on est dans un état de droit, encore une fois.
00:12:49 Et quand on regarde la décision, c'est pas la justice ne se prononce pas pour un oui ou pour un non.
00:12:54 - Elle dit que c'est pas assez précis, en fait. - Voilà, tout à fait.
00:12:57 Donc, si on peut avancer, le tribunal administratif donne ce signal-là.
00:13:01 "Imprécision, avoue de rectifier le tir", et peut-être que dans le futur,
00:13:07 des préfets pourront encore reprendre ce genre de mesures-là, mais...
00:13:12 - Mais c'est une bonne idée, pour vous ? Juste en sortant de l'aspect judiciaire, c'est une bonne idée ?
00:13:16 - Très sincèrement, je pense que c'est une bonne idée.
00:13:18 L'interdiction de paraître existe dans le droit pénal en France.
00:13:22 Le préfet, en cas d'atteinte à l'ordre public, peut prendre ce genre de décision.
00:13:27 Simplement, on est encore dans un état de droit. Cette décision n'était pas conforme aux libertés.
00:13:34 Parce que, tout simplement pour vous donner un exemple,
00:13:36 quelqu'un qui a été condamné il y a 15 ans pouvait se retrouver sous le coup de cette arrêté.
00:13:42 Donc, il faut améliorer les choses.
00:13:43 - L'aspect judiciaire, maître Laure Alice Bouvier, vous comprenez la décision judiciaire ?
00:13:48 - Alors oui et non, parce qu'il faut quand même replacer, je pense, les choses dans un contexte.
00:13:51 On est aujourd'hui dans un système qui se déconstruit totalement,
00:13:54 c'est-à-dire qu'on a un affaiblissement de l'état. On le voit, on va en parler d'ailleurs,
00:13:59 on a des attaques sur tous les piliers de notre état.
00:14:01 Les pompiers, les enseignants, les médecins, les policiers.
00:14:05 Ce qui fait qu'aujourd'hui, on est en train de laisser se créer quelque chose qui conduit au chaos.
00:14:10 Donc, il ne faut pas laisser, au contraire, cette chose se développer.
00:14:13 Là, ce qui s'est passé ici, dans le cadre de cette décision,
00:14:17 on a dû mettre en balance la liberté d'aller et venir, qui est une liberté fondamentale,
00:14:21 mais aussi la protection de l'ordre public, qui est de la police administrative.
00:14:26 Et moi, ce qui m'inquiète là-dedans, et je rejoins parfaitement ce qu'a dit M. Malloum,
00:14:30 si jamais on dit aux dealers "ben c'est bon, vous pouvez faire tout ce que vous voulez",
00:14:35 la réponse pénale ou de la police administrative, qui prévient les dommages, n'est pas suffisante,
00:14:41 ben ça laisse la porte ouverte à tout.
00:14:43 Et en fait, on a voulu gérer l'état comme une entreprise,
00:14:46 mais il ne faut pas oublier que l'état, c'est la plus compliquée des entreprises.
00:14:49 – Alors, on va aller, je vous donne la parole après, Mathias Leboeuf, bien évidemment,
00:14:52 on va aller à Marseille, on rejoint Hassan Hamou,
00:14:55 qui est fondateur du collectif "Marseille est trop jeune pour mourir".
00:14:57 Bonjour Hassan, merci d'être en direct avec nous.
00:14:59 Ça m'intéressait votre regard, parce que quand le préfet a pris cette décision la semaine dernière,
00:15:03 vous avez réagi assez vite par un tweet et vous avez dit
00:15:06 "c'est une décision incompréhensible, c'est pas comme ça qu'on va faire la guerre aux trafiquants".
00:15:10 Là, aujourd'hui, il y a le tribunal administratif qui annule cette décision,
00:15:13 donc vous, vous êtes plutôt satisfait ?
00:15:16 – Bien sûr, je suis satisfait, j'habite la ville voisine et je m'occupe d'un certain nombre de sujets
00:15:20 depuis de nombreuses années et je peux vous dire que c'est absolument pas du tout efficace,
00:15:24 que c'est populiste et que c'est une discrimination qui ne dit pas son nom.
00:15:28 Je ne vois pas en quoi, en essayant de faire le tri dans la population,
00:15:32 en essayant d'aller regarder les casiers judiciaires,
00:15:34 en essayant d'arrêter les gens au faciès finalement,
00:15:36 parce que c'est ça qui va se produire à la fin.
00:15:37 – Pourquoi au faciès ? – C'est qu'on ne regarde pas.
00:15:40 Mais parce que comment est-ce que vous allez définir si les gens,
00:15:43 ils viennent de la ville voisine, comment est-ce que vous allez,
00:15:46 et on sait tous qu'il y a des discriminations du contrôle au faciès dans notre pays,
00:15:50 c'est relatif, mais il en existe,
00:15:52 et donc comment est-ce qu'on va créer des moments de tension avec des fonctionnaires de police
00:15:55 qui, je pense, n'ont pas dans leur fonction besoin de cette difficulté supplémentaire.
00:16:00 De plus, vous allez toucher à, d'abord il y a les limites du droit,
00:16:04 et la Ligue des droits de l'homme l'a rappelé pour expliquer qu'en fait,
00:16:07 ça va créer de la discrimination, ça va créer du cas particulier,
00:16:11 et on va toucher aux valeurs fondamentales individuelles.
00:16:15 – Juste à ça la mou, moi je ne comprends pas pourquoi vous dites que ça va être au faciès,
00:16:19 les gens de Marseille ils ont un faciès différent,
00:16:21 moi je n'ai pas le sentiment d'avoir un faciès différent.
00:16:23 – Parce qu'il y a des études, monsieur Morandini, qui existent, qui sont disponibles,
00:16:27 et que déjà la police dans son approche de contrôle dans la rue,
00:16:31 souvent ce sont les mêmes catégories de personnes
00:16:34 qui sont contrôlées plusieurs fois par jour,
00:16:37 et c'est un fait connu, je ne m'entends rien.
00:16:40 – Mais je ne comprends pas qu'est-ce que ça vient faire au milieu,
00:16:42 là c'est les gens qui viennent des Bouches-du-Rhône ou de Marseille,
00:16:46 qui vont être contrôlés pour savoir, ce n'est pas un contrôle au faciès,
00:16:49 c'est un contrôle à la limite, attendez,
00:16:51 c'est un contrôle à la limite à la plaque d'immatriculation de la voiture,
00:16:54 si elle est immatriculée 13, mais ce n'est pas un contrôle au faciès.
00:16:58 – Dans les faits, nous savons vous et moi que ce n'est pas comme ça que ça va se passer,
00:17:02 d'abord vous avez un certain nombre de repentis,
00:17:04 d'abord si on rentre dans le fond des choses,
00:17:07 ce n'est pas comme ça que vous allez lutter contre le trafic de drogue,
00:17:09 et donc l'étendue de celui-ci, et d'abord il faut savoir,
00:17:15 non seulement vous avez des mineurs qui ont été exploités malgré eux,
00:17:17 vous avez des situations impossibles de gravité,
00:17:22 et donc vous n'allez pas pouvoir graduer votre contrôle
00:17:24 dans le contrôle des allées et venues des uns et des autres,
00:17:27 donc vous allez créer forcément de l'injustice, de l'incompréhension,
00:17:31 de la frustration, et il faut savoir que hier,
00:17:33 ça fait office aussi l'été de cités un peu balnéaires,
00:17:35 donc vraiment vous allez créer de la tension supplémentaire,
00:17:37 je ne suis pas sûr que le préfet, à la fois dans son rôle,
00:17:40 mais en plus de ça, mesure réellement la décision qu'il vient de prendre en disant
00:17:44 "je vais restreindre les allées et venues de la ville voisine
00:17:47 parce que là-bas il y a un certain nombre de dealers,
00:17:50 et donc il ne faut pas qu'ils arrivent dans ma ville,
00:17:51 et il ne faut pas que le trafic se développe".
00:17:54 – Juste un petit mot, parce que vos propos déclenchent beaucoup de réactions sur le plateau,
00:18:00 attendez Karim, Karim Aloum qui est sur le plateau,
00:18:02 dit ça encore en discours victimaire, il va vous le dire directement.
00:18:05 – Vous dénonciez un discours populiste, mais en fait vous développez un discours populiste,
00:18:10 et vous êtes en train tout simplement de justifier la violence,
00:18:13 vous dites "c'est le contrôle en faciès",
00:18:15 vous êtes le seul à le dire, parce que moi je vis depuis 30 ans en France,
00:18:18 je n'ai jamais été contrôlé monsieur, c'est des mensonges que vous développez.
00:18:21 Non, je ne vous ai pas coupé, c'est des mensonges que vous développez,
00:18:24 écoutez, face à la violence, il faut montrer les dents,
00:18:27 il faut que l'autorité de l'État s'exprime,
00:18:29 le discours que vous développez, c'est de justifier la violence,
00:18:32 c'est un discours populiste.
00:18:33 – Ce n'est pas ce que vous faites, – Vous êtes un discours populiste
00:18:35 que vous développez monsieur.
00:18:36 – Mais moi monsieur, d'abord ne me traitez pas de populiste,
00:18:39 – Non, votre discours est populiste.
00:18:41 – Mais si moi je suis populiste, vous êtes un clown,
00:18:43 et je ne sais même pas si vous connaissez le sujet dont vous parlez.
00:18:45 – On va passer au sujet, on va passer au sujet.
00:18:47 – À l'avantage de vous, c'est que je parle avec les autorités,
00:18:50 que je fais un travail de fond sur ces territoires,
00:18:51 que je connais ces jeunes, je connais ces familles,
00:18:53 je sais dans quoi est-ce qu'ils sont brigadés,
00:18:54 les problèmes de fond, je les connais.
00:18:56 Donc si vous, ce qui vous intéresse, c'est passer à la télé et faire l'amuseur,
00:19:00 – Vous nous fatiguez avec ce discours victime monsieur,
00:19:02 vous nous fatiguez, vous nous stigmatisez,
00:19:04 monsieur Neutron qui, vous pensez que vous considérez les…
00:19:07 – Attendez, on n'entend personne.
00:19:09 – Les symboles dont vous ne comprenez ni le sens, ni la dimension,
00:19:15 c'est votre affaire monsieur,
00:19:16 si vous voulez faire un amuseur public, c'est votre affaire,
00:19:18 moi ce que je vous donne, c'est les réalités de terrain,
00:19:20 et je peux vous dire que même les fonctionnaires de police avec lesquels j'ai parlé,
00:19:24 juste après le tweet que j'ai fait, m'ont dit "Ahsen c'est infernal,
00:19:29 de toute façon nous n'y arriverons pas,
00:19:31 puisque ne serait-ce qu'en termes d'effectifs et de structuration des territoires,
00:19:35 nous ne contrôlerons pas tout le monde,
00:19:37 et on va contrôler quelques personnes et ça peut dégénérer".
00:19:39 Donc ça c'est des réalités de terrain monsieur,
00:19:41 donc prenez-le comme vous avez envie,
00:19:43 si vous êtes là pour faire de la politique politicienne ou de la polémique politique,
00:19:46 – C'est votre affaire monsieur.
00:19:47 – Il y a un non-sens, on s'enfonce, c'est votre problème, mais ce n'est pas le mien.
00:19:49 – Alors on essaie juste de se respecter, de respecter les avis de chacun,
00:19:53 sans s'envoyer des insultes à la figure.
00:19:54 Mathias Leboeuf.
00:19:56 – Alors pour reprendre cette question, moi je…
00:19:58 – Est-ce qu'Hassan Amou a raison pour vous ?
00:20:00 C'est-à-dire quand il explique que finalement ça ne marchera pas,
00:20:03 et ça va augmenter les injustices au fond ?
00:20:06 – Alors je crois que contre la lutte, contre le trafic de drogue,
00:20:10 ce n'est pas très efficace, parce que finalement c'est dire,
00:20:12 "Attention, on compartimente le Var, mais les Bouches du Rhône,
00:20:16 vous gardez vos dealers en gros".
00:20:19 Mais ça ne résout rien, ça c'est la première chose.
00:20:22 La deuxième chose, je crois qu'un préfet n'est pas un shérif,
00:20:25 et que là, en l'occurrence, le préfet du Var, c'est un peu pris pour un shérif,
00:20:29 c'est-à-dire qu'il détermine comme ça, il y a des indésirables,
00:20:32 vous ne rentrez pas sur le territoire du Var.
00:20:34 – Il essaie de protéger, il essaie de trouver des solutions.
00:20:36 – Je comprends l'intention, mais encore une fois, on vit dans un état de droit,
00:20:40 et il y a des libertés qui sont des libertés individuelles,
00:20:43 dont la liberté de circuler.
00:20:45 Donc si on commence à dire, et en plus la question c'est,
00:20:48 s'il y a une atteinte à l'ordre public, bien évidemment,
00:20:51 que le préfet est en droit de prendre des mesures.
00:20:54 Après, si ces gens-là sont condamnés, ils seront sous le joug d'une condamnation,
00:21:00 soit ils sont en prison, soit ils ont purgé leur…
00:21:03 – Et s'ils ont purgé, on les laisse aller.
00:21:04 – S'ils ont purgé, ils sont au clair avec la loi.
00:21:07 – Nabil Haïtakash.
00:21:08 – Je ne comprends pas bien la motivation.
00:21:10 – Alors, moi je ne partage pas toutes les positions de M. Hamou,
00:21:12 mais c'est un acteur de terrain et il faut le respecter.
00:21:15 Il travaille avec la police, j'imagine, avec les associations de quartier,
00:21:21 donc il faut entendre ce qu'il dit,
00:21:23 parce que ce qu'il dit n'est pas totalement faux.
00:21:25 Maintenant, encore une fois, moi je mets un…
00:21:29 C'est quand même très important de rappeler l'état de droit.
00:21:31 On est quand même sur un…
00:21:33 Moi je ne comprends pas ça, vos deux positions me choquent profondément.
00:21:36 – Vous parlez à qui ?
00:21:38 À Karim et alors à Lisbouvier.
00:21:40 – Exactement, ça me choque profondément parce que,
00:21:43 pour faire des effets de manche, vous en êtes prêts à arriver à dire qu'en fait,
00:21:49 la justice, elle agit comme ça pour un oui ou pour un non.
00:21:53 On est dans un état de droit.
00:21:55 – On n'a pas dit ça.
00:21:56 – Surtout si le préfet…
00:21:57 Moi je suis pour cette mesure, en l'occurrence.
00:22:00 Mais si le préfet doit revoir sa copie et faire en sorte…
00:22:04 Voilà, mais derrière, ne dites pas que la justice joue à…
00:22:08 – C'est parce que…
00:22:09 – On va essayer de répondre à Lisbouvier parce qu'en plus elle est avocate
00:22:12 et vous lui dites qu'elle se fout du droit.
00:22:15 – Elle est avocate ? Non mais oui, mais bon, écoutez…
00:22:17 – Justement, mais…
00:22:18 – Vous avez des abos.
00:22:19 – Je n'ai pas dit que c'était vous, je lui ai dit, on la laisse répondre.
00:22:20 – Je vous rappellerai qu'également, j'ai fait un doctorat en droit public,
00:22:24 donc je connais bien la question également.
00:22:25 – Oui, moi aussi.
00:22:26 – Il faut quand même rappeler…
00:22:27 – J'ai fait beaucoup de droit public.
00:22:28 – Mais on n'est pas là pour faire une compétition, monsieur.
00:22:29 – Voilà, exactement, si vous m'en engagez madame.
00:22:30 Je n'ai pas parlé de mes diplômes.
00:22:32 – On est là pour débattre.
00:22:33 – Oui, écoutez, vous irez voir mon série si ça vous fait plaisir.
00:22:36 Ce que je voulais dire ici, c'est que moi je trouve que cette mesure…
00:22:39 J'entends tout ce qui est dit sur ce plateau, j'entends les risques qu'il y a également,
00:22:43 tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir en réalité.
00:22:45 Ce qu'il va falloir mettre en place, ça va être une matérialité de ce contrôle.
00:22:50 Mais certes, on sait que le trafic de drogue, il gangrène même les toutes petites communes,
00:22:56 parce qu'il y en a partout, parce qu'il y a les réseaux sociaux, parce qu'on a
00:23:02 des nouveaux moyens de pouvoir agir.
00:23:04 Simplement, moi ce qui me choque moi dans votre discours, c'est qu'à aucun moment
00:23:08 vous n'évoquez les populations qui habitent à cet endroit-là, qui ont peur, et qui par
00:23:13 conséquent, excusez-moi je vous ai laissé parler, et qui par conséquent doivent aussi
00:23:17 se sentir protégées.
00:23:18 Parce qu'on en vient à une situation d'insécurité.
00:23:20 Vous parlez, monsieur, que le préfet du Var se comporte comme un shérif et que s'il
00:23:26 y a une atteinte…
00:23:27 Laissez-moi parler, je vous en prie.
00:23:28 Laissez-moi parler, je vous ai laissé parler, s'il vous plaît.
00:23:29 – Vous dites une chose qui est fausse.
00:23:30 – Et qu'il se comporte comme un shérif et que si jamais il y a une atteinte à l'ordre
00:23:31 public, il devra…
00:23:32 – Ce n'est pas un contrôle, c'est une interdiction.
00:23:37 Il ne contrôle pas, il est habilité à contrôler bien les vies.
00:23:40 – Une interdiction ?
00:23:41 – Il interdit à priori une certaine catégorie de gens de venir sur son département.
00:23:45 – Je vous renvoie au cours de droit administratif de deuxième année.
00:23:47 Il s'agit de police administrative, monsieur.
00:23:50 La police administrative, elle sert à prévenir.
00:23:52 – Je sais bien ce que c'est.
00:23:53 – Vous me dites que… Ah ben on ne dirait pas.
00:23:54 On dirait que s'il y a une atteinte…
00:23:55 – Mais madame, vous dites…
00:23:56 – Vous me dites qu'il y a une atteinte à l'ordre public.
00:23:57 Écoutez, on ne peut pas discuter.
00:23:58 Monsieur Morandini, est-ce que je peux…
00:23:59 – Allez-y, allez-y.
00:24:02 – Vous me dites qu'il y a une atteinte à l'ordre public, il pourra agir.
00:24:05 Ce n'est pas au moment où il y a une atteinte à l'ordre public qu'il faut agir.
00:24:08 C'est prévenir les atteintes à l'ordre public.
00:24:10 C'est ça le principe de la police administrative.
00:24:13 Donc moi, je retiens tout à fait que de façon préventive,
00:24:17 le fait a été…
00:24:18 – On peut de façon préventive interdire…
00:24:20 – Alors, on va faire…
00:24:21 – C'est une dictature, madame.
00:24:23 – Non, non, non.
00:24:25 Il s'agit de préserver l'autorité publique.
00:24:27 – Mais c'est la démocratie.
00:24:29 – La question de la matérialité du contrôle, pas d'un contrôle officiel.
00:24:33 De la matérialité du contrôle.
00:24:35 – Vous êtes, au nom de la sécurité, vous êtes prêt à faire fi de l'état de droit.
00:24:41 – Absolument pas.
00:24:42 – C'est extrêmement dangereux.
00:24:44 – Alors, on en reparlera dans un instant.
00:24:45 – C'est un état qui s'écroule, monsieur.
00:24:46 – S'il vous plaît, on en reparlera dans un instant.
00:24:47 Hassan Ammou reste avec nous, il aura l'occasion de vous répondre aussi.
00:24:50 On fait le CNews Info avec Sommeil à la Bidi.
00:24:52 On reparle de tout ça juste après.
00:24:54 [Musique]
00:24:57 Des ramifications en France.
00:24:59 Trois adolescents interpellés et mis en examen.
00:25:02 Ils sont soupçonnés d'avoir été en contact avec les quatre hommes
00:25:05 arrêtés dimanche en Belgique pour un projet d'attentat à Bruxelles.
00:25:10 Joe Biden à l'offensive dans son discours sur l'état de l'Union.
00:25:14 Le président américain a ciblé Donald Trump à 13 reprises
00:25:17 et est revenu sur son âge.
00:25:19 À 86 ans, certaines choses deviennent plus claires que jamais, a-t-il déclaré.
00:25:24 Et puis, après 10 ans de rebondissements, le mystère reste entier.
00:25:28 Théories et hypothèses vont bon train sur le sort du vol MH370.
00:25:34 Cet avion de la Malaysia Airlines disparu des écrans radars le 8 mars 2014
00:25:39 avec à son bord 239 passagers alors qu'il reliait Kuala Lumpur à Pékin.
00:25:47 - On sort 5 sur CNews, merci d'être avec nous.
00:25:51 Le débat continue comme toujours pendant le CNews Info.
00:25:54 Je voudrais qu'on redonne la parole à Hassan Amou.
00:25:56 Est-ce que c'est une forme de laxisme puisque le mot a été lâché sur le plateau ?
00:26:00 Est-ce que le fait de ne pas autoriser le préfet à faire ça,
00:26:03 pour vous, Hassan, c'est une forme de laxisme ?
00:26:05 - Pas du tout. Il faut reconnaître quand le préfet prend des décisions
00:26:09 qui ne sont pas adaptées au territoire et ça n'a rien à voir avec le laxisme.
00:26:13 Je pense que la police dans ses prérogatives, dans son dispositif,
00:26:17 peut lutter contre le trafic. Il y a une question de moyens, d'effectifs.
00:26:21 Je pense que le pilonnage a aussi un peu fait ses preuves à Marseille.
00:26:24 Il y a des méthodes qui commencent à marcher.
00:26:26 Je pense que ne pas laisser s'installer le trafic dès qu'on envoie les premiers signes,
00:26:31 c'est ça qui marche aussi.
00:26:32 Essayer de remettre ou de rétablir une police de proximité au contact de la population,
00:26:37 c'est aussi des mesures.
00:26:38 On en a parlé avec les sénateurs hier à Marseille sur la question du trafic.
00:26:41 C'est aussi ça qui marche.
00:26:42 Se moderniser, moderniser la lutte sur les réseaux sociaux.
00:26:45 Vous ne pensez pas qu'il faut tout essayer, Arsène ?
00:26:46 Vous ne pensez pas qu'il faut tout essayer, que la situation est tellement compliquée,
00:26:49 la situation est tellement grave ?
00:26:50 On le sait à Marseille et c'est en train de s'étaler partout sur la côte d'Azur,
00:26:54 qu'il faut tout essayer.
00:26:55 Et au fond, ce que décide le préfet, moi je trouve que ce n'est pas très grave,
00:26:59 ce n'est pas dramatique si on essaie ça.
00:27:01 Essayons de voir si ça marche.
00:27:03 J'ai un peu du mal à comprendre pourquoi vous y êtes opposé en fait.
00:27:06 Parce que notre avis sur le plateau, extrêmement bien dit,
00:27:09 restreint les libertés fondamentales dans ce pays au prétexte qu'essayer
00:27:14 de mener des politiques publiques comme ça, comme sur des rats de laboratoire.
00:27:18 Et on verra bien ce que ça fait.
00:27:20 Aujourd'hui, vous avez des jeunes de 15 ans qui n'ont pas encore une vie devant eux,
00:27:23 qui ont peut-être, sont tombés dans le trafic malgré eux,
00:27:26 qui se font passer à tabac, qui se font casser la gueule dans les réseaux de drogue,
00:27:29 qui sont des repentis, on a parlé du statut de repentis.
00:27:32 Qu'est-ce que vous faites de tous ces citoyens ?
00:27:33 Vous créez des citoyens de seconde zone ?
00:27:35 Vous leur interdisez…
00:27:36 – Assen, c'est très grave s'ils ne peuvent pas aller ailleurs ?
00:27:39 – Mais je… – Juste, attendez, attendez, attendez,
00:27:40 un instant, Assen, c'est très grave s'ils ne peuvent pas aller ailleurs ?
00:27:43 – En fait, ça commence par là, et puis après, on pourra aussi faire des lois à la carte,
00:27:47 en fonction des individus, pour leur restreindre dans leurs droits les plus élémentaires.
00:27:52 – Alors moi, j'aurais une question… – De toute façon.
00:27:55 – J'aurais une question à vous poser.
00:27:57 La justice a décidé que l'arrêté était trop large.
00:28:01 Si le préfet revoyait sa copie et spécifiait bien clairement qu'on interdisait aux dealers,
00:28:09 à ceux qui ont été condamnés très récemment.
00:28:12 Là, concrètement, ça a été repoussé parce que…
00:28:14 – C'est pas assez précis. – C'est pas assez précis.
00:28:16 – Mais quelle est l'idée ? – Mais qu'est-ce que vous conseilleriez ?
00:28:19 – Mais qu'est-ce que vous connaissez des parcours des gens ?
00:28:22 Quelle est l'idée ? C'est de mettre en avant l'idée de la mise en place d'une double peine ?
00:28:25 Ça veut dire que la justice condamne, fait purger des peines,
00:28:29 essaye d'aller réinsérer un certain nombre d'individus.
00:28:32 Et vous, qu'est-ce que vous faites derrière ?
00:28:34 Vous leur remettez un coup de chemin…
00:28:35 – Mais vous êtes d'accord que c'est très difficile là de réinsérer des gens
00:28:38 qui sont actuellement dans le trafic de drogue ?
00:28:40 Là, on parle de… – Mais il y en a qui sont en dérogation.
00:28:42 – Moi, je vous parle de gens qui sont actuellement dans le trafic de drogue.
00:28:45 Je ne vous parle pas, parce que je suis quand même respectueux de l'état de droit,
00:28:48 je ne vous parle pas des gens qui ont été condamnés avec des antécédents judiciaires.
00:28:52 Peut-être qu'il faudrait préciser un petit peu plus.
00:28:54 Mais qu'est-ce que vous en pensez dans ce cas-là ?
00:28:56 – Attendez, si des gens qui sont actuellement dans le trafic de drogue,
00:28:59 qui sont connus par les services de police, se baladent ailleurs pour aller boire un coup,
00:29:02 alors ça voudrait dire que notre justice est défaillante.
00:29:04 Ça veut dire qu'on les laisse dans la rue et qu'ils vont se balader,
00:29:07 et qu'ils ne sont pas condamnés, et qu'on sait qu'ils sont dans le trafic de drogue,
00:29:09 mais qu'en même temps, on leur interdit d'aller dans certains endroits.
00:29:12 Enfin, ça va être tiré par les cheveux, votre histoire.
00:29:14 – Juste, Karim Alou, vous vous interpellez, on essaie de se respecter, s'il vous plaît.
00:29:18 – Voilà, franchement, ce que les Français attendent de leur gouvernement,
00:29:21 c'est de les protéger, et c'est ça que les Français attendent.
00:29:24 Ils considèrent ces dernières années, ils ne sont pas protégés.
00:29:27 Qui n'est pas protégé dans ces quartiers ?
00:29:29 Ce sont les enfants, c'est les femmes, les ouvriers, les gens précaires, les malades,
00:29:32 c'est eux les premières victimes, et toutes ces personnes, qu'est-ce qu'elles attendent ?
00:29:36 Elles attendent que le gouvernement français, les autorités, la police, la justice, les protègent.
00:29:41 Ce que vous dites, c'est qu'on va rester dans un laxisme,
00:29:45 et ces Français ne seront pas protégés.
00:29:48 C'est du laxisme, ça. Le laxisme, c'est le contraire de la liberté et de la démocratie,
00:29:53 c'est même le contraire d'un État de droit.
00:29:56 La sécurité, c'est l'une des premières libertés dans ce pays, dans le monde entier.
00:30:01 Donc, si vous voulez, quand une personne ne vit pas en sécurité, elle ne vit pas du tout.
00:30:06 Donc, vous dites non, toute l'administration peut prendre des décisions dans le cadre de l'État de droit,
00:30:12 mais l'État de droit permet aux gens de vivre en liberté, en démocratie,
00:30:15 et l'État de droit permet aussi aux gens de vivre en sécurité.
00:30:18 Réponse à Saint-Laurent.
00:30:20 Je ne sais pas quoi répondre à ce monsieur, parce que je pense qu'il n'entend pas ce qu'on raconte.
00:30:26 Donc, vouloir répondre systématiquement à côté, dire qu'il va falloir restreindre les libertés pour plus de sécurité,
00:30:32 c'est un vieux discours que certains ont utilisé.
00:30:34 Mais en ce qui vous concerne, quand on est contre, je peux vous dire, pour parler de là où j'habite,
00:30:41 et qui est une ville qui a connu en 2023 plus d'une cinquantaine de morts,
00:30:45 que la sécurité, on sait ce que ça veut dire, on sait ce que ça coûte.
00:30:48 Mais on sait aussi que donner une seconde chance à des minots qui ont pris des mauvais chemins,
00:30:52 la République doit être en capacité de tendre cette main-là.
00:30:55 Et on sait aussi qu'on n'est pas prêt à faire tout et n'importe quoi,
00:30:59 à toucher aux libertés fondamentales, pour essayer de régler un problème qui, au final, on ne portera pas.
00:31:06 Mais la violence au-delà de nous, il est jour.
00:31:08 – Merci à Hassan Lamou, merci beaucoup à Hassan Lamou d'avoir été en direct avec nous.
00:31:11 Maître Laurent Elis-Bouvier, c'est intéressant ce que disait Hassan Lamou,
00:31:14 parce que lui il dit, finalement, c'est la double peine.
00:31:17 C'est-à-dire, non seulement ces gens-là, c'est son argument,
00:31:19 non seulement ces gens-là vont être condamnés à de la prison,
00:31:21 mais en plus, ils ne vont plus pouvoir se déplacer où ils veulent, sur le territoire.
00:31:24 Or, la double peine, ce n'est pas autorisé en France.
00:31:26 – Oui, tout à fait, je suis d'accord.
00:31:28 Mais alors, ce que dit ce monsieur, c'est qu'en réalité,
00:31:31 je pense qu'il ne se place pas dans le contexte actuel dans lequel on est aujourd'hui.
00:31:36 On est dans un monde qui bascule, un monde qui change,
00:31:38 dans un monde dans lequel on a, encore une fois, besoin de réaffirmer le régalien,
00:31:43 pas une dictature, besoin de réaffirmer le régalien, les piliers de notre État.
00:31:47 – L'autorité.
00:31:48 – L'autorité, s'il vous plaît, réaffirmer les piliers de notre État,
00:31:50 parce que sinon, on va avoir tout qui va s'effondrer.
00:31:53 Et ici, je rejoins ce que vous disiez, monsieur le député,
00:31:56 quand on a des dealers qui sont… non mais c'est vrai, il y a aussi du bon,
00:32:01 on peut trouver des points d'accord.
00:32:03 Quand on a des dealers qui viennent…
00:32:05 – Ça veut dire que vous, vous êtes pour la double peine ?
00:32:07 Pour être clair, puisqu'il a fait ça, la double peine.
00:32:09 – Non, ce n'est pas ce que j'appellerais une double peine en tant que juriste.
00:32:11 Ici, ce n'est pas une double peine, simplement…
00:32:13 – Mais il n'a pas dit de manière juridique, on le savait.
00:32:15 – Oui, mais ce n'est pas une double peine.
00:32:17 À partir du moment où on a des personnes qui risquent de poser un problème…
00:32:20 – On les écarte.
00:32:21 – On les écarte, ils ne sont pas censés avoir un problème.
00:32:23 – Réponse de Mathias Lebeu.
00:32:24 – À partir du moment où il n'y a personne qui risque de poser un problème,
00:32:27 Mathias Lebeu vous répond.
00:32:28 – Pourquoi ? Vous la mettez au bain de la société ?
00:32:30 Juste une chose, deux choses.
00:32:31 On est tous pour la sécurité.
00:32:33 Les grands discours enflammés sur la sécurité,
00:32:35 la sécurité c'est la démocratie, bien sûr que vous avez raison,
00:32:38 on est tous d'accord sur ça.
00:32:39 – Merci beaucoup.
00:32:40 – Après, moi je voudrais prendre un cas de figure.
00:32:42 Vous prenez un jeune, effectivement, qui deal du shit.
00:32:45 Bon, très bien.
00:32:46 Petit dealer qui est en bas des barres.
00:32:49 Très bien.
00:32:50 Il est condamné.
00:32:51 Imaginez que tous les départements, le Var mais tous les départements
00:32:55 autour des Bouches-du-Rhône disent
00:32:57 "Vous avez été condamné pour deal de shit, tu ne sors plus des Bouches-du-Rhône"
00:33:02 – C'est grave ?
00:33:03 – Vous vous rendez compte ?
00:33:04 – Est-ce que c'est grave ?
00:33:05 – Je vous pose une question, ok.
00:33:06 – Oui, c'est grave.
00:33:07 – C'est grave ?
00:33:08 – Bien sûr que c'est grave.
00:33:09 Parce que ça veut dire que c'est une atteinte à la liberté individuelle.
00:33:13 – C'est beau les Bouches-du-Rhône.
00:33:14 – Non mais je sais pas.
00:33:15 – Franchement, il y a la mer, il y a la plage, c'est super.
00:33:18 Maître Bouvier vous répond.
00:33:20 – Mais est-ce que vous ne pensez pas qu'il ne faudrait pas mieux
00:33:22 une coordination entre les salles régionaux, nationaux, départementaux ?
00:33:26 – En tant que avocate, je vais vous dire en tant que praticienne,
00:33:29 je ne suis pas pour l'incarcération des jeunes,
00:33:31 je ne suis pas justement pour les stigmatiser.
00:33:33 Parce que ces jeunes-là, il faudrait les réintégrer.
00:33:35 Le problème c'est que quand vous les laissez dans un milieu
00:33:37 qui est le même milieu dans ceux qui sont,
00:33:39 ils ne se réintègrent jamais.
00:33:41 – Vous avez entièrement raison.
00:33:42 – Et c'est ça la difficulté.
00:33:43 Il faudrait au contraire mettre en place une politique de réinsertion des jeunes,
00:33:46 les faire travailler par exemple,
00:33:48 plutôt que de se dire "Bon ben voilà, soit on les vire, soit on les..."
00:33:53 – Vous avez raison sur une chose, et ce qui est très étonnant,
00:33:55 c'est que où est la coordination entre le préfet du Var
00:33:58 et le préfet des Bouches-du-Rhône ?
00:34:00 Parce qu'il devrait, on sait bien qu'effectivement à Marseille,
00:34:03 il y a une saturation des trafics.
00:34:04 – On va parler de Marseille dans un instant justement.
00:34:06 – Et que le trafic se déplace sur d'autres villes.
00:34:09 – Le préfet du Var veut éviter ça, on peut le comprendre.
00:34:12 Le préfet du Var dit "à Marseille, effectivement, il y a une saturation,
00:34:15 aujourd'hui, la drogue est partout, j'ai envie de protéger le Var".
00:34:20 On peut le comprendre ce préfet.
00:34:21 – Il peut construire, il peut mettre un agent de police à une rue,
00:34:23 le Var n'est pas une république indépendante,
00:34:25 il peut construire des murs autour du Var aussi.
00:34:27 – Mais non, mais arrêtez !
00:34:28 – Vous caricaturez, vous caricaturez !
00:34:30 – Bien évidemment, Karim Alou est la coordination entre les préfets.
00:34:33 – Là, vous caricaturez, vous êtes dans la caricature.
00:34:35 – Mais bien sûr !
00:34:36 – On est là pour débattre, on n'est pas là pour caricaturer, ça ne sert à rien.
00:34:40 – La caricature elle est du côté.
00:34:41 – Non, non, non, s'il vous plaît.
00:34:42 – Bien évidemment que je caricature.
00:34:44 – Alors Karim Alou vous répond.
00:34:45 – Vous savez que quand il y a un manque d'autorité de l'État,
00:34:48 les mauvais esprits, les gens faibles profitent au maximum.
00:34:51 Le problème il est là, ce n'est pas parce qu'on fait une fixation sur cette décision,
00:34:55 mais en réalité, en réalité, dans le quotidien, on peut parler,
00:34:59 on va en revenir tout à l'heure, de ce qui se passe à l'école,
00:35:01 c'est que l'autorité de l'État est absente.
00:35:03 – Je suis d'accord avec vous.
00:35:04 – Non, non, non, vous êtes d'accord mais vous dites le contraire après.
00:35:06 – Mais non !
00:35:07 – Donc aujourd'hui, les gens profitent au maximum de la faiblesse de l'État,
00:35:10 et c'est pour cela qu'il a raison le préfet de prendre des décisions.
00:35:13 Il s'est trompé, le tribunal lui a dit que ce n'est pas une bonne décision, ok,
00:35:16 il ne prend pas la décision.
00:35:17 – Ce n'est pas tout à fait ce que lui a dit le tribunal,
00:35:19 le tribunal lui a dit que ce n'est pas assez précis la décision.
00:35:21 – Il doit être précis la prochaine fois.
00:35:23 – Le tribunal n'a pas dit que c'est une mauvaise décision.
00:35:25 – Les gens profitent de la faiblesse de l'État.
00:35:26 – Vous vous rendez compte que vous êtes en train de dire
00:35:28 qu'un préfet a le droit de dire et de déterminer qui a envie,
00:35:32 qui a envie, qui compte, ce sont des partenaires.
00:35:34 – On a un trouble administratif pour ça, pour juger.
00:35:35 – Enfin c'est absurde.
00:35:36 – Mais non !
00:35:37 – C'est de l'avance administrative, vous ne voulez pas connaître l'administration ?
00:35:39 – On va parler de Marseille, si vous voulez bien la situation.
00:35:41 – Et quoi sert un préfet ?
00:35:43 – On va parler de Marseille, on en a parlé hier de Marseille,
00:35:45 on a parlé de cette ville qui est en train de se transformer,
00:35:49 en train de devenir une ville du narco-trafiquant,
00:35:52 le trafic de drogue qui a tué toute forme de vie dans certains quartiers.
00:35:55 On a été aller voir ce qui se passait dans certains quartiers,
00:35:58 vous allez voir, on le dit souvent dans cette émission,
00:36:00 et vous ne pouvez pas me reprocher de ne pas le dire souvent,
00:36:02 les premières victimes ce sont les gens qui vivent dans ces quartiers
00:36:05 à plus de 90%, 95%, ce sont les travailleurs, ce sont les enfants,
00:36:08 ce sont les premières victimes de ces trafics.
00:36:12 Regardez ce reportage et on en parle après.
00:36:14 Au-delà des homicides, le trafic de drogue a tué toute forme de vie
00:36:19 dans certains quartiers de Marseille.
00:36:21 Enfants, adultes, certains habitants vivent dans la peur,
00:36:25 un stress permanent qui les incite à rester chez eux.
00:36:28 – Les quartiers sont morts avec le trafic,
00:36:31 ils jouaient, il y avait des matchs de foot,
00:36:33 il y avait des pétanques avec les personnes âgées du quartier,
00:36:37 il y avait une vie dans le quartier qui n'y a plus à l'heure d'aujourd'hui.
00:36:40 – Au pied des immeubles de son ancien quartier,
00:36:43 Laetitia échange parfois avec des dealers,
00:36:45 des jeunes pas toujours originaires de la cité phocéenne.
00:36:49 – Certains qui venaient du nord de la France,
00:36:51 d'autres des clandestins qui n'avaient pas de papier,
00:36:54 le dernier avec qui j'ai parlé était clandestin,
00:36:56 il me disait qu'il dormait dans la rue,
00:36:59 et qu'il se retrouve des fois séquestré, menacé, brutalisé,
00:37:02 des fois même torturé.
00:37:04 – Pour les autres, les jeunes du quartier,
00:37:06 difficile de résister aux sirènes des dealers.
00:37:09 Laetitia refuse de tenir pour responsable les parents
00:37:12 de ces mineurs âgés parfois d'à peine 10 ans.
00:37:15 – Il y a des parents qui ont été frappés, qui le sont encore à l'heure d'aujourd'hui,
00:37:18 quand ils osent se lever contre ça et dire
00:37:21 "vous vous approchez pas de mon gamin".
00:37:22 – Depuis peu, les dealers se conjuguent également aux féminins.
00:37:26 – Les filles sont certaines à la tête de certains gangs,
00:37:29 et celles qui donnaient les armes ont pas le droit que de nourrir ça,
00:37:32 on s'est rendu compte qu'en fait ça se limitait plus qu'à la prostitution,
00:37:34 qu'elles guettaient aussi, qu'elles dealaient, qu'elles tuaient même.
00:37:37 – En 2023, une cinquantaine d'homicides
00:37:40 étaient liés au trafic de drogue à Marseille.
00:37:43 – Est-ce que Marseille c'est une ville perdue Nabilaï Takach ?
00:37:46 On a perdu Marseille, ça y est, c'est fini ?
00:37:48 – Non, c'est absolument pas une ville perdue,
00:37:50 d'ailleurs le gouvernement a engagé des moyens considérables
00:37:52 ces dernières années. – Et ça marche pas.
00:37:54 – Non mais ça prend du temps, sur le narcotrafic c'est une autre question.
00:37:59 – Bah non, c'est la même question, pourquoi c'est une autre question ?
00:38:01 C'est exactement la même question, c'est la question de la violence,
00:38:03 c'est la question de l'insécurité, c'est la violence.
00:38:05 – La question de la violence et de l'insécurité, vous la réglez aussi,
00:38:09 vous le disiez tout à l'heure, il y a des politiques publiques à mener
00:38:13 pour pouvoir créer des opportunités d'emploi, pour pouvoir…
00:38:16 tout ça, c'est ce que le gouvernement essaie de faire ces trois dernières années,
00:38:19 avec notamment l'annonce du président de la République
00:38:22 d'un plan spécifique pour Marseille.
00:38:24 Sur le narcotrafic, oui, il faut être, on le dit depuis tout à l'heure,
00:38:28 il faut avoir une réponse très très très très forte,
00:38:32 actuellement elle existe cette réaction.
00:38:35 – Ça ne marche pas ? – Ah bon ?
00:38:37 – Ça ne marche pas, vous avez entendu ce qui a été dit hier
00:38:39 lors du début de la co-officiante ?
00:38:41 – Excusez-moi monsieur, je ne vous interromps pas,
00:38:43 vous êtes insupportable, vous êtes vraiment insupportable.
00:38:45 Personne ne vous interrompt quand vous parlez, quand vous êtes un amuseur.
00:38:48 – J'ai l'impression qu'on est pas dans la même vie.
00:38:50 – Personne ne vous interrompt, personne ne vous interrompt.
00:38:52 Je vis dans ce pays, je parle avec des forces de sécurité,
00:38:55 je sais ce qui se passe, je parle avec des personnes
00:38:58 qui sont en charge du narcotrafic, ce que vous dites est complètement déconnecté
00:39:02 de la façon dont les forces publiques…
00:39:04 – Je vous en suis jugement, vous êtes une spectateur les gens.
00:39:07 – Nos forces publiques elles-mêmes le disent,
00:39:09 que c'est quelque chose de très très difficile de devoir combattre le narcotrafic.
00:39:13 C'est pas avec vos propos qu'on y arrivera,
00:39:15 vos propos sont des propos d'amuseurs, tout simplement.
00:39:19 Maintenant ce que je veux dire c'est qu'il faut faire confiance à la police,
00:39:22 les effectifs doivent être encore augmentés pour pouvoir lutter
00:39:29 et pouvoir laisser les gens vivre en paix, on l'entend cette dame, on l'entend.
00:39:33 Et je pense que d'ailleurs, pour en revenir à la décision du préfet,
00:39:37 je pense que ce seraient les premières personnes qui seraient contentes
00:39:39 de ne plus voir certaines personnes agir dans leur environnement au quotidien.
00:39:45 Mais simplement, on doit le faire avec sérénité et arrêter de…
00:39:49 – Mais ça marche pas.
00:39:50 – Oui ça marche pas, on est dans le jeu.
00:39:52 – Non, non.
00:39:53 – Karim Alou vous répond alors, parce que vous l'avez un peu interpellé.
00:39:55 – Il n'y a pas de souci avec plaisir, moi je suis là pour débattre,
00:39:58 mais je ne les aurai pas si mal amusés, etc.
00:40:00 parce que c'est quand on n'a pas d'argument qu'on avance…
00:40:02 – Non mais parce que vous interrompez le débat, vous ne savez pas débattre,
00:40:05 vous ne savez pas débattre, je ne suis pas le premier à vous le dire,
00:40:07 vous ne savez pas débattre.
00:40:08 – C'est bon, écoutez, on a l'impression que Marseille devient la Colombie.
00:40:12 Il y a toute une jonction de voyous, de trafiquants d'armes,
00:40:16 trafiquants de drogue, de la prostitution, trafiquants d'argent, partout,
00:40:20 et toute une jonction, ça devient une plateforme de tous les trafics,
00:40:24 et on dit par contre, on a pris des mesures, ça fait trois ans, on a pris…
00:40:27 Non, les Français le savent très bien, que la violence, les agressions,
00:40:33 elles sont quotidiennes.
00:40:35 Je pense que les politiques publiques ont échoué,
00:40:38 et que le président de la République sur le plan sécuritaire a échoué.
00:40:41 Les résultats sont là, ce n'est pas de la démagogie,
00:40:44 les faits sont là, et que les personnes les plus fragiles le disent,
00:40:47 la preuve, quand vous interrogez les gens, ils vous donnent un 60-70%,
00:40:51 ils voteront la prochaine fois aux gens qui sont pour la sécurité.
00:40:54 C'est clair, naturellement.
00:40:55 – Tout le monde est pour la sécurité, arrêtez, vous croyez quoi ?
00:40:58 Qu'on est des dealers, tous les uns les deux, les PT sont noirs,
00:41:01 les fascistes, les juifs, la fonction, la fonction…
00:41:03 – Nous on est pour la drogue, quand on n'est pas d'accord avec vous,
00:41:06 on est pour la drogue, le trafic de drogue, arrêtez un peu, arrêtez.
00:41:09 – Mais l'autorité de l'État est absente, les Français le savent très bien,
00:41:12 l'autorité de l'État n'est pas là, et la justice est défaillante, c'est un fait.
00:41:16 – Ne faites pas de la petite politique, ce n'est pas un phénomène qui est…
00:41:20 – Mais non, c'est un phénomène qui est…
00:41:22 – Depuis 20 ans qu'on dit la même chose, monsieur le ministre.
00:41:24 – Le fond du problème, c'est qu'il y a les effets,
00:41:28 il y a les opérations place nette justement qui se mettent en place
00:41:32 pour essayer de débarrasser, d'exciter ce phénomène qui est très…
00:41:37 – Et il est où le résultat ?
00:41:38 – Laissez-moi finir.
00:41:39 – Et il est où le résultat ?
00:41:40 – Laissez-moi finir, qui est très enquisté, bon ça c'est une première chose,
00:41:43 mais on peut faire toutes les opérations place nette possibles et imaginables,
00:41:47 si on ne lutte pas contre l'économie de la drogue et les trafics en amont,
00:41:54 on n'arrivera à rien, et ça, ça prend énormément de temps.
00:41:58 – Maitre Laurent Lesauliers, la filière là-dessus.
00:42:00 – Oui, alors moi je trouve ça tout à fait triste qu'on puisse dire,
00:42:03 qu'on puisse laisser en déshérence des territoires et qu'on puisse dire que Marseille est perdue,
00:42:07 dans un territoire français, et il ne s'agit pas évidemment de laisser…
00:42:10 – Mais personne ne veut laisser, c'est un constat, le problème c'est le constat,
00:42:13 est-ce que Marseille est perdue ?
00:42:14 – Le problème c'est qu'il faut quand même une stratégie territoriale,
00:42:17 parce qu'on sait très bien que les dealers de drogue s'organisent de façon territoriale,
00:42:20 donc si on avait une coordination territoriale déjà ce serait la première chose,
00:42:23 la deuxième chose qu'il y a c'est que c'est du bon sens,
00:42:25 il faut évaluer les politiques publiques qui sont menées, il faut voir comment…
00:42:29 – Mais arrêtons de parler, agissons, vous voyez…
00:42:31 – Mais c'est pour agir, évidemment.
00:42:33 – Oui, au bout d'un moment il faut agir et s'agir, et en faisant des tableaux…
00:42:36 – Je peux justement parier, je ne peux pas, en 2023,
00:42:39 parce que monsieur avec son mot sur le laxisme fait croire que l'État ne fait rien,
00:42:45 2023, 1000 points de deal qui ont été supprimés,
00:42:48 – Qui se sont recréés 100 mètres plus loin,
00:42:50 – Plus de 300 000, 300 000, 300 000, 300 000,
00:42:54 – Les policiers me disent ça se recrée derrière, ça se recrée derrière,
00:42:56 – Il faut continuer, il faut continuer, il faut continuer.
00:42:58 – Moi je voudrais qu'on prenne un exemple, c'est celui de ce qui se passe à New York,
00:43:01 parce que New York c'est intéressant, parce que New York est confronté.
00:43:03 – C'est une ville que je connais bien, j'y suis une semaine par mois,
00:43:05 j'ai vu vos images tout à l'heure, écoutez…
00:43:07 – Attendez, attendez que les gens comprennent de quoi on parle,
00:43:10 je voudrais qu'on regarde justement ces images de New York,
00:43:13 vous allez voir puisque face à la violence, la ville de New York a décidé
00:43:17 de mettre en place l'armée dans le métro, c'est une façon de répondre,
00:43:22 puisque ce sont des militaires qui sont déployés dans le métro de New York,
00:43:26 des fouilles sont désormais organisées à l'entrée des stations de métro,
00:43:29 c'est du jamais vu, il faut dire que le nombre de crimes graves a explosé,
00:43:33 plus 50% en janvier par rapport à l'année dernière,
00:43:36 on voit les policiers sont lourdement armés dans le métro,
00:43:39 c'est assez impressionnant, il y a des bandes rivales qui ont ouvert le feu
00:43:42 faisant un mort et cinq blessés dans une station du Bronx le 12 février dernier,
00:43:46 quelques jours plus tard il y a un conducteur de métro qui a reçu des coups de couteau
00:43:49 dans une station de Brooklyn et vous voyez l'armée qui depuis hier est déployée…
00:43:54 – Non pas depuis hier. – Oui c'est depuis hier.
00:43:57 – Non, non, non, alors justement… – Oui, c'est la gouverneure qui l'a annoncé.
00:44:00 – Ce n'est pas depuis hier, ça se fait depuis un certain temps.
00:44:03 – Ça se fait depuis hier. – Parlons spécifiquement de New York,
00:44:06 non j'y suis une fois par mois donc… – Je veux bien que vous y soyez,
00:44:09 mais je vous dis que l'armée elle est déployée depuis hier,
00:44:11 c'est la gouverneure qui l'a annoncé, c'est la gouverneure de l'État.
00:44:13 – Oui la gouverneure elle peut annoncer ce qu'elle veut mais il y avait déjà, on les voit.
00:44:16 – Si vous vous savez mieux que la gouverneure de l'État de New York…
00:44:19 – Non, les militaires vous les voient. – On va écouter la gouverneure de l'État de New York,
00:44:22 parce que non, que vous parliez en sachant de quoi on parle peut-être,
00:44:25 parce que vous êtes gentil, je veux bien que vous alliez à New York,
00:44:28 je veux bien que vous alliez à New York, on écoute la gouverneure de l'État de New York
00:44:33 qui a expliqué donc cette semaine que des militaires seraient déployés
00:44:36 dans le métro pour lutter contre l'insécurité.
00:44:39 Voici le message d'aujourd'hui.
00:44:41 Quiconque cherche à faire du mal ou à semer la peur dans nos métros sera arrêté.
00:44:46 Clairement et simplement il y aura des conséquences, cela doit cesser.
00:44:51 Les New Yorkais ne méritent pas moins et pour ceux qui se sentent anxieux
00:44:56 à chaque fois qu'ils franchissent ces tourniquets,
00:44:58 nous ne reculerons devant rien pour assurer votre sécurité,
00:45:01 vous et les membres de votre famille.
00:45:06 Gouverneur démocrate de New York, 750 soldats déployés de la garde nationale
00:45:14 et 250 policiers après cette série d'agressions.
00:45:16 New York c'est un cas vraiment très intéressant.
00:45:19 Il y a 20 ans, 20 ans, 30 ans, c'était vraiment une situation sécuritaire très problématique.
00:45:25 Ce qui avait été décidé à l'époque c'était de nettoyer New York
00:45:29 et de dégager tous les problèmes de l'insécurité et de les sortir par le maire de New York.
00:45:34 - Qui s'appelait ? - Juliani.
00:45:36 - C'est ça, Juliani qui était un républicain.
00:45:39 - Juliani avait décidé de faire ça.
00:45:41 - Autant donner tous les éléments.
00:45:43 - Non, non, non, tous les éléments, vous avez raison.
00:45:45 Donc c'est vrai que tous ces problèmes d'insécurité sont sortis de Manhattan.
00:45:50 Ils ont été où ? Dans le Bronx et dans les quartiers périphériques.
00:45:54 Ce que le Covid, le Covid est arrivé, ces problèmes-là d'insécurité post-Covid sont revenus.
00:46:01 Les gens à New York vous le disent, il y a une insécurité.
00:46:03 Ce que je veux dire par là, c'est que la mesure qui a été prise par Juliani il y a 20 ans,
00:46:08 vous voyez qu'en effet ça revient de toute façon à un moment ou à un autre.
00:46:13 - C'est parce qu'on a arrêté, c'est parce que la gauche a repris le pouvoir.
00:46:16 - Excusez-moi, la vérité c'est que la gauche a repris le pouvoir,
00:46:20 les démocrates ont repris le pouvoir, ils ont arrêté la politique de Juliani qui était une...
00:46:23 - Vous pensez que les démocrates c'est la gauche ?
00:46:25 - Bah c'est plus la gauche que les républicains, excusez-moi.
00:46:30 - Vous disiez depuis hier, non en fait je l'observe depuis un certain temps,
00:46:34 il y a des forces de sécurité et militaires qui sont en effet, et c'est pas depuis hier, c'est depuis presque 6 mois.
00:46:39 - C'est depuis hier dans le métro.
00:46:41 - Non mais parce qu'on les voit dans le métro, on les voit et on a l'impression que c'est toutes les stations...
00:46:45 - Arrêtez de rentrer à l'histoire.
00:46:47 - Mais renseignez-vous, excusez-moi.
00:46:49 - Oui vous êtes sur le terrain, mais vous dites n'importe quoi.
00:46:51 - Non, non, là vous dites n'importe quoi.
00:46:53 - Mais non, écoute, attendez.
00:46:55 - C'est pas à toutes les stations de métro, on le voit, on a l'impression,
00:46:58 on a l'impression que New York a pris la mesure qu'il fallait prendre par rapport à France.
00:47:04 Non, c'est beaucoup plus compliqué que ce que vous êtes en train de dire.
00:47:06 - Au fait, qu'est-ce qu'on a entendu ? On vient d'entendre un discours de fermeté.
00:47:10 C'est ce que les français attendent.
00:47:12 Le gouverneur de New York vient de dire que nous allons mettre les militaires,
00:47:16 nous allons contrôler, nous allons arrêter.
00:47:18 C'est ce que les français veulent entendre en France.
00:47:21 C'est ce que le gouvernement ne fait pas.
00:47:23 - Mathias Leboeuf.
00:47:24 - Il ne fait pas, il est défaillant.
00:47:25 - La vraie question, c'est est-ce qu'il faut donner des pouvoirs de police à l'armée,
00:47:29 et notamment en France.
00:47:30 - C'est un autre sujet.
00:47:31 - Mais non, c'est pas un autre sujet, c'est le sujet, pardon.
00:47:33 Permettez-moi de vous dire, monsieur, que quand on fait fi de l'état de droit, un,
00:47:38 et qu'on donne des pouvoirs de police à l'armée, deux,
00:47:42 on n'est pas très loin d'une dérive autoritaire.
00:47:45 - Mais non, mais ça se fait du maniaque.
00:47:46 - Ah, mais avec le dérive autoritaire, ça fait deux fois que vous parlez de l'autoritaire.
00:47:49 - C'est le laxisme.
00:47:50 - Pardon d'être attaché au laxisme.
00:47:52 - Vous êtes attaché au laxisme.
00:47:54 - Oui, c'est ça.
00:47:55 - Vous êtes attaché au laxisme.
00:47:56 - Je suis attaché au laxisme, je suis de gauche et je deal.
00:47:59 - Ça veut rien dire.
00:48:00 - Juste un instant, un instant, calmons-nous.
00:48:03 Mathias Leboeuf, vous ne pensez pas que dans ces cités où les gens vivent l'enfer,
00:48:07 ils ont envie d'autorité, ils ont envie que l'ordre soit rétabli ?
00:48:11 Vous ne pensez pas ?
00:48:12 - Justement, puisqu'on parle du régalien et de la reconquête d'un certain nombre de territoires
00:48:17 par l'ordre républicain, effectivement, on pourrait peut-être utiliser,
00:48:22 dans certaines conditions et sous, à mon avis, l'autorité de la police ou de la gendarmerie,
00:48:28 qui fait partie de l'armée, un certain nombre de corps de l'armée,
00:48:34 pour qu'il y ait une présence permanente.
00:48:39 Parce que le problème, c'est que si on agit, mais que la police, au bout de 100 mois, s'en va, on est ennuyés.
00:48:46 - Oui, alors je rejoins M. Leboeuf sur ce sujet-là, c'est-à-dire qu'effectivement,
00:48:49 le but, le rôle de l'armée, n'est pas d'intervenir sur le territoire.
00:48:53 - Bien sûr, absolument. Là, ils font de la présence.
00:48:55 - Dans ce cadre-là, ça pourrait être justifié. Je pense surtout qu'il faut voir plus large,
00:48:58 c'est-à-dire qu'il faut avoir une conception systémique des choses.
00:49:01 On a besoin d'agir en réseau, avec une coordination entre le national et le territorial, pour pouvoir gérer.
00:49:07 Et puis, il y a aussi la question de la justice, parce que beaucoup de ces dealers, ils sont mineurs.
00:49:11 Le Code de la justice pénale des mineurs, à la base, c'était une bonne idée,
00:49:17 il fait la part belle aux sanctions plutôt, pas disciplinaires, mais en tout cas, disons,
00:49:22 les réinsertions et pas de...
00:49:24 - Mais il est plus adapté, ce Code. Ce Code, il est plus adapté, de toute façon, on le sait, on le voit bien.
00:49:27 - Et justement, exactement ça. Aujourd'hui, la question n'est plus adaptée,
00:49:29 parce que moi, je vois bien dans mon cabinet, j'ai des jeunes qui viennent me voir et qui viennent me dire
00:49:33 "Bon, là, je sais que je ne risque rien parce que je suis mineure".
00:49:35 Et le problème, il est là aussi, c'est-à-dire qu'on doit réadapter les règles de droit.
00:49:39 - Alors justement, puisqu'on parle des jeunes, on va écouter le témoignage d'une prof, c'est intéressant aussi,
00:49:43 parce que l'éducation, ça commence à l'école, ça commence dans les familles, ça commence à l'école.
00:49:47 Je vous propose d'écouter le témoignage d'une professeure d'anglais.
00:49:50 Elle raconte son quotidien, elle a travaillé dans la banlieue lyonnaise et elle raconte ce qu'elle a vécu.
00:49:55 Et vous allez voir, elle a vécu l'enfer avec certains jeunes.
00:49:58 Ce n'est pas tous les jeunes, encore une fois, c'est certains jeunes. Écoutez-la.
00:50:01 - De son expérience de professeure d'anglais sur le continent,
00:50:04 Rosemary Albertini garde un souvenir traumatisant.
00:50:07 En 2022, la jeune enseignante corse est mutée à Brouant, banlieue lyonnaise,
00:50:12 pour sa première année en tant que professeure stagiaire.
00:50:15 Elle y raconte la violence qu'elle subit dans les salles de classe.
00:50:18 - On m'a menacée de mort plusieurs fois, j'ai des élèves qui m'ont poussée pour rentrer en classe.
00:50:23 Il y en a certains, ils ont commencé par "tu vas voir ce que tu vas voir".
00:50:26 Je leur ai dit "c'est une menace, ça peut être mal perçu et tout".
00:50:29 Je sais. Et petit à petit, c'est passé jusqu'à "tu vas finir à la morgue".
00:50:33 Ils me croisaient dans les couloirs, ils me faisaient un signe sur le cou comme quoi ils allaient me tuer.
00:50:39 Selon l'enseignante, certains élèves vont même plus loin, allant jusqu'à exposer leur intimité en classe.
00:50:44 - Ils avaient la main dans le caleçon et ils regardaient des films porno.
00:50:48 Mais au début, ça choque un peu parce qu'on se dit "bon, on regarde, on regarde autour,
00:50:54 ça a l'air tellement normal pour les autres élèves que je dis "mais non".
00:50:58 Rosemary Albertini finit par croire aux menaces de ses élèves.
00:51:02 Elle reste sur ses gardes dès qu'elle quitte l'établissement.
00:51:05 - Je regardais tous les jours par-dessus mon épaule, que ce soit pour sortir de l'établissement, j'attendais.
00:51:10 J'attendais des collègues. Je garais ma voiture le plus proche possible.
00:51:13 - Les proviseurs, les profs, ils en ont tellement pris l'habitude, c'est même plus de la banalité, c'est leur quotidien.
00:51:21 Mutée en septembre dernier en 7 ans et demi, elle n'y reste qu'une semaine.
00:51:25 Aujourd'hui arrêtée à cause d'une dépression, elle est de retour en Corse chez ses parents en attendant sa prochaine mutation.
00:51:32 - Et d'être leur alice bouvier, on sent ces professeurs qui n'en peuvent plus.
00:51:36 Ils ne se sentent pas aidés, parce qu'il y a toute une hiérarchie au-dessus d'eux qui ne veut pas de vagues.
00:51:40 Et à un moment, ces profs, on les laisse tout seuls se débrouiller avec des classes où souvent c'est ingérable.
00:51:45 - Exactement. Et c'est encore une fois un symptôme des attaques qu'on a envers l'Orega.
00:51:50 L'école, c'est très important, c'est fondamental.
00:51:52 Et quand je vois qu'on coupe 700 millions d'euros de budget à l'éducation nationale,
00:51:58 et quand on voit les écoles qu'on a qui sont en déshérence, c'est une très mauvaise image de l'Etat qu'on donne ici.
00:52:04 Et donc par conséquent, ça n'engage pas à avoir un système qui fonctionne bien.
00:52:09 Et ça conduit encore une fois à une défiance vis-à-vis de l'Etat.
00:52:12 Et là, cette situation qu'on a, on en vient à avoir des enseignants qui sont menacés,
00:52:19 on en vient à avoir des élèves qui ne se trouvent pas bien dans leur établissement.
00:52:24 - Et les profs qui craquent, on l'a entendu, elle est partie de loin.
00:52:26 Elle a fait une semaine en Seine-Saint-Denis, elle est rentrée encore.
00:52:29 - Et les profs qui craquent, à un étage...
00:52:30 - Les profs ne sont pas du tout formés pour faire la police.
00:52:33 Les profs sont là pour enseigner quand ils sont confrontés à ce genre de...
00:52:36 - Il faut que la hiérarchie les aide. Il y a un vrai problème de hiérarchie.
00:52:39 - Bien évidemment, il y a un problème de hiérarchie, il y a un problème de moyens aussi,
00:52:43 parce que la plupart sont désemparés.
00:52:46 Quand on entend cette prof qui dit "il y a des élèves qui regardent du porno la main dans le caleçon pendant le cours",
00:52:53 qu'est-ce qu'on fait avec ça ?
00:52:55 C'est-à-dire que c'est hallucinant.
00:52:57 Donc c'est un vrai vrai problème auquel il faut s'attaquer,
00:53:00 parce qu'effectivement l'école est le premier maillon de l'ordre républicain,
00:53:05 un maillon extrêmement important, et si on ne fait rien...
00:53:08 - Un mot Karim Maloum et David Aïk Takach.
00:53:10 - L'école c'est un réceptacle de tous les maux de la société.
00:53:14 Et il a cible aussi de l'islamisme en France.
00:53:17 Il y a un rapport du Sénat qui vient d'être publié,
00:53:19 qui a dit ceci, c'est pas moi, je vous ouvre les guillemets,
00:53:22 l'école de la République est en danger.
00:53:25 C'est une commission d'enquête qui a été déclenchée après l'assassinat de Samuel Paty.
00:53:31 Ils arrivent à une conclusion, ils font soit 38 recommandations,
00:53:35 ils dénoncent la violence à l'école...
00:53:37 - Le sujet n'est pas sur l'islamisme...
00:53:39 - Non non non, je parle...
00:53:40 - Vous faites un lien entre porno-graphie et islamisme, je ne comprends pas bien...
00:53:43 - Non non non, je parle d'un rapport sur l'école du Sénat.
00:53:45 - Là on parle d'incivilité...
00:53:47 - On parle d'incivilité, on ne parle pas du porno non plus.
00:53:49 - Non non, je parle d'un rapport...
00:53:51 - Ça vous fait peur de parler de l'islamisme ?
00:53:53 - Non non, ça ne me fait pas peur.
00:53:55 - Je ne vois pas le rapport avec le Sénat.
00:53:57 - Non non, la violence, on parle de l'école, je vous parle d'un rapport du Sénat,
00:54:01 qui vient de sortir, il dit qu'il y a...
00:54:03 - Je le connais.
00:54:04 - Vous le connaissez, il parle de l'islamisme à l'intérieur, et pas de la misogynie.
00:54:07 - Bon, allez, on va faire une pause.
00:54:09 - Je ne dis pas pourquoi vous parlez de ça.
00:54:11 - On va faire une pause, on parlera un peu plus de politique,
00:54:14 après on va parler de Sylvain Maillard, qui était ce matin sur CNews,
00:54:18 qui est le président du groupe Renaissance à la Salve Nationale,
00:54:21 et qui a expliqué que la France sans immigration ne fonctionnerait plus,
00:54:24 qu'il y a beaucoup de secteurs dans lesquels l'immigration est capitale,
00:54:27 et qu'il ne faut surtout pas arrêter l'immigration en France.
00:54:29 On vous parlera d'Olivier Véran hier, alors ça c'est sur la liste,
00:54:31 il était en quotidien, et il a dit "Bravo quotidien de boycotter le Rassemblement National,
00:54:35 belle preuve de tolérance".
00:54:37 On en parle dans un instant, puis on parlera de la journée des droits de la femme.
00:54:40 A tout de suite en direct sur CNews.
00:54:46 - Un moment historique et solennel, cérémonie de scellement Place Vendôme à Paris
00:54:52 pour célébrer l'entrée de l'IVG dans la Constitution.
00:54:55 Un millier de personnes conviées, dont des parlementaires et des associations,
00:54:59 c'est aussi la première fois que ce genre de cérémonie est ouverte au public.
00:55:04 Et puis les barres tabac de la française des jeux,
00:55:07 comme lieu refuge face au harcèlement de rue.
00:55:10 Après des essais concluants, la FDJ va proposer à ses commerçants volontaires
00:55:14 une formation en ce sens via une application.
00:55:17 - Bonjour à 35 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:55:22 Sylvain Maillart était ce matin l'invité de Romain Desarbres sur CNews
00:55:25 pour la grande interview sur CNews et sur Europe 1.
00:55:28 D'ailleurs, écoutez-le, il a parlé de l'immigration.
00:55:31 Il explique que l'immigration est indispensable pour la France.
00:55:33 Il ne faut surtout pas arrêter l'immigration,
00:55:35 autrement il y a beaucoup de secteurs qui ne fonctionneraient plus.
00:55:38 - Y a-t-il une seule entreprise en France de taille raisonnable
00:55:42 qui peut fonctionner sans immigration ?
00:55:45 Y a-t-il un seul hôpital en France qui peut fonctionner sans immigration ?
00:55:49 - Oui, il y a plusieurs millions de personnes sans emploi.
00:55:51 - Mais Romain Desarbres, je vous pose une question.
00:55:53 Est-ce que si je descends ici, on est en SNews,
00:55:56 je descends, là, il n'y a pas de gens immigrés
00:55:59 qui sont en train de travailler pour faire en sorte que cette matinale puisse exister ?
00:56:02 Vous savez bien que oui.
00:56:03 Je vais vous dire une chose, ce qu'il faut qu'en France,
00:56:05 c'est que nous travaillions plus.
00:56:06 Ça c'est vrai.
00:56:07 Il faut qu'il y ait plus de travail pour faire fonctionner
00:56:10 et pour payer notre système social.
00:56:13 Oui, on l'a toujours dit.
00:56:14 D'ailleurs, c'est pour ça qu'on a fait cette réforme des retraites.
00:56:16 - Donc, la France a besoin de plus d'immigration ?
00:56:17 - On a besoin de plus de travail.
00:56:19 Nous avons besoin de travailler plus, selon David.
00:56:21 - Mais est-ce que la France a besoin ou pas, Sylvain Maillard,
00:56:24 président du groupe Renaissance Action Internationale,
00:56:26 de plus ou moins d'immigration ?
00:56:27 - Ça n'existe pas un pays dynamique qui n'a pas d'immigration.
00:56:31 - Donc, elle a besoin de plus d'immigration ?
00:56:33 - D'ailleurs, il y a de l'émigration aussi.
00:56:34 - Ça vous gêne de le dire ?
00:56:35 - Non, mais je l'ai dit.
00:56:36 Je trouve que c'est mal posé les problèmes.
00:56:40 Le souci, la question, elle est peut-on vivre sans immigration ?
00:56:45 Je vous dis que non.
00:56:46 - Mathias Leboeuf, vous passez dans la majorité, là, tout à coup.
00:56:48 Vous devez être ravi de ce type de discours.
00:56:50 - Ça m'ennuie de dire que je partage une partie de...
00:56:53 Regardez, sans immigration, il n'y a pas de Jean Messiaen.
00:56:56 Sans immigration, il n'y a pas de Jordan Bardella.
00:56:58 Sans immigration, il n'y a pas d'Éric Zemmour.
00:57:01 Sans immigration, il n'y a pas de Sonia Mabrouk.
00:57:03 Sans immigration, il n'y a pas de Mathieu Boquecôté.
00:57:05 - La seule différence, c'est que c'est des gens qui se comportent bien.
00:57:08 - Ah, mais alors voilà.
00:57:10 - C'est ça, peut-être, la différence.
00:57:11 C'est des gens qui se comportent bien.
00:57:13 - Mais là, tout à coup, vous faites une différence entre...
00:57:17 - Entre ceux qui se comportent bien et ceux qui se comportent mal.
00:57:19 - Les bons émigrés et les mauvais émigrés.
00:57:20 - Bien sûr.
00:57:21 - Et est-ce que cette différence est une différence géographique ou pas géographique ?
00:57:24 - Non, non, non, non.
00:57:25 Mathias Leboeuf, là, vous interprétez.
00:57:26 - Je vous fais des questions, moi.
00:57:28 - Vous parlez de gens qui se comportent bien, qui aiment la France,
00:57:31 qui aiment le drapeau français, qui aiment le pays dans lequel ils sont.
00:57:34 - Vous connaissez ma position là-dessus.
00:57:36 - C'est en ça que c'est différent.
00:57:37 - Je crois qu'on ne peut pas fermer, on ne peut pas se barricader.
00:57:41 Après, effectivement, il faut que...
00:57:44 C'est cette fameuse phrase de Sarkozy, la France, on l'aime ou on la quitte.
00:57:48 Très bien, effectivement, les gens qui viennent en France et qui n'aiment pas la France,
00:57:52 je ne comprends pas la logique non plus.
00:57:53 - Exactement.
00:57:54 - Carrément.
00:57:55 - D'habille après.
00:57:56 - Pour juste répondre à cette intervention,
00:57:58 il nous dit qu'on a besoin d'étrangers pour travailler en France.
00:58:00 Mais on a entre 3 millions de chômeurs, ça veut dire qu'ils n'ont aucun emploi,
00:58:04 et ils rajoutent 2 millions à temps partiel.
00:58:06 Parce qu'on a 5 millions de personnes qui cherchent du travail.
00:58:08 Ça, c'est le premier point.
00:58:10 Le deuxième point, je vous donne un chiffre aussi de l'Union européenne.
00:58:13 En 4 ans, l'Union européenne a créé 4,9 millions d'emplois.
00:58:17 Ils sont occupés à 75% par des étrangers.
00:58:20 Pourquoi ?
00:58:21 Parce qu'aujourd'hui, ces emplois qu'on crée aussi, parce qu'ils sont mal payés,
00:58:25 il n'y a pas beaucoup de sécurité,
00:58:27 donc on fait appel à la main-d'oeuvre étrangère pour les occuper,
00:58:30 et en même temps, on garde une population sans emploi.
00:58:34 Au lieu d'accompagner cette population...
00:58:36 Ce président de commission...
00:58:38 - Vous ne pouvez pas raisonner.
00:58:40 - Au lieu de dire qu'on a 5 millions de personnes,
00:58:44 on va les accompagner, les fournir, vous dites...
00:58:46 - Votre raisonnement...
00:58:47 - On fait tourner la parole.
00:58:49 D'habille à Itacach.
00:58:50 - Non, ce n'est pas possible.
00:58:51 - Alors, monsieur ne comprend rien au droit,
00:58:53 et monsieur ne comprend rien à l'économie.
00:58:55 Alors, qu'est-ce que disait monsieur Maillard ?
00:58:57 Et moi, je souscris à ses propos,
00:58:59 la France a besoin d'immigration pour pouvoir fonctionner de manière dynamique.
00:59:01 - Vous avez trois décences tous les deux.
00:59:03 - D'accord, mais qu'est-ce qu'on fait ?
00:59:05 - Au-delà de ça, pardon, je voudrais répondre.
00:59:07 Donc, au-delà de ça, l'Allemagne, on a un exemple,
00:59:09 qui a eu un vrai, vrai problème,
00:59:11 un vrai problème parce qu'il y a moins de natalité,
00:59:14 donc ils ont fait beaucoup venir des étrangers,
00:59:16 parce qu'ils savent que s'ils n'ont pas cette immigration-là,
00:59:18 leur économie s'effondre demain.
00:59:20 Ça, c'est une chose.
00:59:22 Deuxièmement, quand vous parlez des emplois qui ne sont pas pourvus,
00:59:26 mais c'est des emplois, on ne va pas forcer les nationaux
00:59:30 ou les gens qui sont déjà sur notre territoire
00:59:32 à faire des emplois qu'ils ne veulent pas faire.
00:59:34 - C'est-à-dire qu'on va les payer à rester à ne rien faire,
00:59:36 on va ramener dans la main-d'oeuvre étrangère.
00:59:38 - Mais, monsieur, vous savez très bien...
00:59:40 - C'est-à-dire qu'on va payer les gens,
00:59:42 on va leur donner des allocations,
00:59:44 un reste à ne pas travailler, mais on va aller chercher
00:59:46 dans la main-d'oeuvre étrangère, c'est ce que vous dites.
00:59:48 - Votre raisonnement, c'est le raisonnement du Front National.
00:59:50 - Il y a 15 ans, quand Jean-Marie Le Pen disait
00:59:52 "10 millions de chômeurs, 10 millions d'immigrés".
00:59:54 - Vous êtes issus de l'immigration.
00:59:56 - Vous êtes issus de l'immigration.
00:59:58 - Vous êtes issus de l'immigration.
01:00:00 - Non, je ne suis pas issu de l'immigration.
01:00:02 - Si je vous écoute, votre emploi...
01:00:04 - Vous êtes un français de souche.
01:00:06 - Je suis naturalisé français.
01:00:08 - Avant d'être naturalisé français,
01:00:10 vous venez bien de quelque part.
01:00:12 - Ce n'est pas la même chose.
01:00:14 - Si on vous écoute, il y a 30 ans,
01:00:16 quelqu'un aurait pris votre place.
01:00:18 - Quand vous dites "on va ramener la main-d'oeuvre étrangère
01:00:20 parce qu'on a 5 millions de français"...
01:00:22 - Mais ce sont des emplois, très souvent.
01:00:24 - Mais qu'est-ce qu'on fait des 5 millions ?
01:00:26 - On regarde qui nettoie.
01:00:28 - Vous ne répondez pas.
01:00:30 - On va leur donner des allocations à rester sans travailler ?
01:00:32 - Non, non, non.
01:00:34 - Vous êtes un caricatural.
01:00:36 - On va avancer.
01:00:38 - Je voulais qu'on parle, qu'on dise un mot également
01:00:40 d'Olivier Véran qui était hier soir...
01:00:42 - Un nouveau censeur.
01:00:44 - On a un nouveau censeur.
01:00:46 - Il sent bien le fond.
01:00:48 - Laissez-moi parler.
01:00:50 Olivier Véran qui était hier soir invité dans "Quotidien"
01:00:52 sur TMC
01:00:54 et Olivier Véran a félicité
01:00:56 toute l'équipe de "Quotidien" de boycotter
01:00:58 le Rassemblement National.
01:01:00 Je trouve ça surréaliste parce que c'est quand même dingue
01:01:02 de féliciter une émission
01:01:04 qui boycotte le Rassemblement National.
01:01:06 On écoute Olivier Véran qui leur dit "bravo, félicitations".
01:01:08 - D'abord, je suis ici, je participe à une émission
01:01:12 de télévision que je salue pour sa rigueur
01:01:14 parce que je crois que vous êtes la dernière émission
01:01:16 de télévision à ne pas recevoir d'élus de l'extrême droite.
01:01:18 Et bravo pour ça parce que les digues, vous savez ce que c'est.
01:01:20 - Gautier Lebret, bonjour.
01:01:22 Journaliste politique à CNews.
01:01:24 C'est quand même surréaliste d'entendre Olivier Véran
01:01:26 qui félicite "Quotidien" de boycotter
01:01:28 un parti qui est un parti officiel,
01:01:30 qui est un parti qui a des députés,
01:01:32 qui est un parti qui existe
01:01:34 et pour lequel une grande partie des Français votent.
01:01:36 Il est félicite de ne pas les recevoir.
01:01:38 C'est surréaliste, surtout quand on voit
01:01:40 les espèces de faux procès qu'on a en train de faire
01:01:42 à CNews parce que nous, on invite tout le monde.
01:01:44 - Effectivement, si on pousse le raisonnement plus loin,
01:01:48 Jean-Marc, il voudrait que l'ERN n'apparaisse plus nulle part
01:01:50 parce que si tout le monde faisait comme "Quotidien",
01:01:52 de fait, ils apparaîtraient dans...
01:01:54 Parce que "Quotidien" les diffuse,
01:01:56 il ne les invite pas sur leur plateau,
01:01:58 mais il les diffuse sur le terrain, il leur tend le micro sur le terrain
01:02:00 et donc il diffuse parfois les extrêmes.
01:02:02 Donc il voudrait qu'aucun plateau n'accueille
01:02:04 le Rassemblement National. C'est ça la logique
01:02:06 de l'ancien porte-parole du gouvernement.
01:02:08 Donc quelque part, respecter le temps de parole
01:02:10 mais de manière biaisée, en ne les invitant pas
01:02:12 sur le plateau.
01:02:14 Il faut savoir qu'Olivier Véran, il a fait du combat
01:02:16 contre le Rassemblement National, un combat personnel
01:02:18 quand il était porte-parole du gouvernement
01:02:20 pendant deux ans d'Elisabeth Borne,
01:02:22 il a fait la tournée des villes du Rassemblement National
01:02:24 pour essayer d'aller les combattre sur le terrain.
01:02:28 Et il a même dit hier qu'il ne fallait plus...
01:02:32 L'époque Bernard Tapie était terminée
01:02:34 et qu'il ne fallait plus insulter les électeurs
01:02:36 du Rassemblement National. Mais il était presque déçu
01:02:38 que l'époque de Bernard Tapie soit terminée.
01:02:40 D'ailleurs, je rappelle que le fils de Bernard Tapie
01:02:42 a dit récemment que sur ce sujet-là,
01:02:44 sur la lutte contre le FN à l'époque
01:02:46 et la manière dont il avait de le faire,
01:02:48 son père s'était trompé.
01:02:50 Mais Olivier Véran veut effectivement
01:02:52 qu'un parti qui a fait 42%
01:02:54 à l'élection présidentielle au second tour
01:02:56 soit boycotté.
01:02:58 On peut dire que c'est complètement contre-productif
01:03:00 puisque le Rassemblement National
01:03:02 n'a jamais été aussi fort qu'aujourd'hui.
01:03:04 On voit avec les élections présidentielles
01:03:06 et les sondages que ça peut donner.
01:03:08 Donc ce n'est pas du tout la bonne manière
01:03:10 de s'y prendre.
01:03:12 Olivier Véran devrait plutôt trouver des solutions
01:03:14 pour que ce qui fait prospérer
01:03:16 le Rassemblement National,
01:03:18 c'est-à-dire l'insécurité,
01:03:20 l'immigration à contrôler,
01:03:22 la baisse du pouvoir d'achat,
01:03:24 soit résolu. Si ces problèmes-là sont résolus,
01:03:26 le Rassemblement National, vous pouvez être certain,
01:03:28 chuterait dans les sondages.
01:03:30 Mais non, il préfère au contraire
01:03:32 leur couper le micro
01:03:34 et féliciter les quotidiens
01:03:36 qui décident de ne pas les recevoir en plateau.
01:03:38 J'ai écouté, on en parlait en préparant l'émission,
01:03:40 Jean-Marc, cet extrait comme vous,
01:03:42 en direct hier, et effectivement, très étonnant.
01:03:44 Il faut préciser qu'on dirait ça
01:03:46 de tous les partis, de tous les autres partis
01:03:48 si on décidait de les boycotter.
01:03:50 Mais il n'y a que deux partis qui se sont retrouvés
01:03:52 au second tour de l'élection présidentielle
01:03:54 et le Rassemblement National. Et ça ne fait pas plaisir à Olivier Véran.
01:03:56 Et imagine les scandales si nous, à Cynous,
01:03:58 on dit qu'il faut boycotter les insoumis,
01:04:00 qu'il ne faut plus qu'on reçoive les insoumis.
01:04:02 Ça ferait un scandale. Là, ça passe crème.
01:04:04 C'est-à-dire que personne ne s'est ému de cette phrase
01:04:06 d'hier d'Olivier Véran. C'est quand même l'ancien
01:04:08 porte-parole du gouvernement. C'est quand même un ancien ministre
01:04:10 du Renouveau Démocratique
01:04:12 qui vient... - Et ministre du Renouveau Démocratique.
01:04:14 - Et le Renouveau Démocratique, c'est donc
01:04:16 interdire le Rassemblement National de parler.
01:04:18 - C'est l'acquisition. En fait, le Renouveau Démocratique, c'est l'acquisition.
01:04:20 - Rapidement là-dessus, après on parle la journée des femmes. Maître Bouvier.
01:04:22 - Oui, il ne faut pas quand même oublier que le Rassemblement National,
01:04:24 c'est plus de 20% de l'électorat. Et comme vous l'avez très bien dit, Jean-Marc,
01:04:26 à partir du moment où on stigmatise n'importe quel...
01:04:28 qu'un homme politique stigmatise n'importe quel parti
01:04:30 dans les médias,
01:04:32 ça décrédibilise son discours.
01:04:34 - Mathias Leboeuf et David.
01:04:36 - De deux choses l'une.
01:04:38 Soit le Rassemblement National n'est pas un parti républicain.
01:04:40 - C'est ça. - N'est pas un parti républicain.
01:04:42 Dans quel cas ? Très bien, interdisons-le.
01:04:44 Et vous connaissez, moi, mes positions.
01:04:46 Soit c'est un parti républicain,
01:04:48 et alors les propos de monsieur Véran
01:04:50 sont proprement scandaleux.
01:04:52 - Ils le sont. - Ils le sont.
01:04:54 - C'est un déni de démocratie. - Bah oui.
01:04:56 - Mais vous vous rendez compte que personne ne bronche.
01:04:58 - Bah oui, c'est vrai. - Non mais vous voyez,
01:05:00 personne ne bronche, personne ne réagit sur ses propos.
01:05:02 Je ne suis pas vilain et tacash.
01:05:04 - Alors écoutez, pour moi, la lutte contre le Rassemblement National,
01:05:06 elle doit se faire, c'est évident.
01:05:08 Simplement, c'est pas comme ça qu'elle doit se dérouler.
01:05:10 Et je crois qu'en effet,
01:05:12 il faut quand même laisser cette parole
01:05:14 s'exprimer sur les pâtes au public,
01:05:16 parce que sinon on va les laisser faire des selfies
01:05:18 et voilà, on ne pourra jamais les contredire
01:05:20 et ils ont des compétences sur les programmes dangereux
01:05:22 qu'ils veulent pour la France.
01:05:24 Donc non, il y a besoin de débat.
01:05:26 Je rappelle toujours l'état de droit,
01:05:28 mais là aussi on est quand même un pays
01:05:30 de liberté d'expression et c'est important
01:05:32 que toutes les paroles puissent s'exprimer
01:05:34 et le combat se fait comme ça.
01:05:36 - D'accord, à 100% avec vous.
01:05:38 Merci beaucoup.
01:05:40 Je veux quand même qu'on parle de la journée
01:05:42 des droits des femmes,
01:05:44 avec ce documentaire.
01:05:46 C'est une série, et j'ai voulu qu'on en parle aujourd'hui,
01:05:48 c'est une série qui est faite par Caroline Cochot,
01:05:50 qui est productrice de ces documentaires.
01:05:52 Ça s'appelle "Elle parle d'elle".
01:05:54 Chaque épisode de cette série documentaire
01:05:56 propose à une femme illustre de poser
01:05:58 son regard sur une autre femme,
01:06:00 une autre femme qu'elle admire et qui l'inspire.
01:06:02 Je vous propose d'en regarder un extrait avant d'en parler.
01:06:04 C'est Carole Bouquet qui raconte pourquoi
01:06:06 elle admire beaucoup Coco Chanel.
01:06:08 - Je m'appelle Carole Bouquet,
01:06:10 mais j'ai porté bien d'autres noms.
01:06:12 J'ai été la James Bond girl,
01:06:16 la James Bond girl,
01:06:18 Mélina Avlok.
01:06:20 La résistante, Lucie Aubrac.
01:06:24 Anne d'Autriche, ou encore Florence
01:06:26 dans "Trop belle pour toi".
01:06:28 Comédienne, j'ai incarné bien des femmes.
01:06:32 Mais il y en a une
01:06:34 que j'aurais bien aimé être.
01:06:36 Elle s'appelle Gabrielle Chanel.
01:06:44 Coco Chanel,
01:06:46 une petite couturière partie de rien
01:06:48 et qui a fondé un empire.
01:06:50 Elle et moi, nous avons
01:06:56 quelques petits points communs.
01:06:58 Déjà,
01:07:02 on a de l'humour,
01:07:04 du moins je l'espère.
01:07:06 - Je viens d'admirer votre collection,
01:07:08 mais vous, qu'en pensez-vous ?
01:07:10 - Je pense qu'elle est un peu démodée.
01:07:12 - Vous pensiez qu'un jour,
01:07:14 vous vous trouveriez dans un film américain
01:07:16 de 25 millions de dollars ?
01:07:18 - Oui.
01:07:20 - J'adore.
01:07:22 Caroline Cochon, bonjour.
01:07:24 Merci d'être avec nous.
01:07:26 Vous êtes productrice de ces documentaires,
01:07:28 vous êtes créatrice à Media One.
01:07:30 C'est beau, c'est chic, c'est élégant.
01:07:32 Qu'est-ce que c'est bien d'entendre ces femmes
01:07:34 qui parlent d'autres femmes ?
01:07:36 - Oui, tout à fait.
01:07:38 C'est exactement les termes que vous avez cités.
01:07:40 On avait très envie de montrer l'influence
01:07:42 que les femmes pouvaient avoir les unes sur les autres,
01:07:44 et avec les autres.
01:07:46 On s'est dit, les icônes,
01:07:48 qui les influence ?
01:07:50 On parle toujours du commun des mortelles,
01:07:52 mais celle que nous nous regardons,
01:07:54 qui regarde-t-elle ?
01:07:56 - Yad Clémentine Sélarié, qui raconte Josephine Baker,
01:07:58 Diane Kruger, qui raconte Romy Schneider,
01:08:00 Géraldine Nakaj, Gisèle Halimi,
01:08:02 Claudia Tagbo, Aretha Franklin.
01:08:04 Dans le prochain numéro, c'est Horatica,
01:08:06 qui parle d'Annie Gérardot.
01:08:08 - Les femmes, elles sont très différentes,
01:08:10 ces femmes inspiratrices, ces icônes.
01:08:12 - Tout à fait, ces femmes sont très différentes,
01:08:14 mais elles représentent toute la femme française,
01:08:16 quelque part, ou la femme dans son
01:08:18 acceptation à la plus large,
01:08:20 c'est-à-dire qu'elles sont toutes différentes,
01:08:22 mais elles sont toutes les femmes,
01:08:24 avec leurs failles, leurs destins,
01:08:26 leurs fragilités, et aussi leurs forces,
01:08:28 leurs désirs de liberté, c'est ce qui les rassemble.
01:08:30 - Je l'ai dit, c'est sur Canal+ Doc.
01:08:32 Ce qui est intéressant aussi,
01:08:34 c'est de voir à quel point ces femmes sont libres.
01:08:36 En fait, toutes ces femmes qui sont inspiratrices
01:08:38 sont des femmes libres, parce que même quand on parle
01:08:40 d'Annie Gérardot, qui sera le prochain numéro,
01:08:42 c'est une femme qui était libre par rapport au cinéma,
01:08:44 qui en a vécu, qui a eu une douleur terrible,
01:08:46 mais c'était une femme libre.
01:08:48 - Tout à fait, c'était une femme libre
01:08:50 qui a pris des risques pour sa vie,
01:08:52 qui n'a jamais eu peur de lutter
01:08:54 contre ce qui devait être son chemin établi,
01:08:56 qui elle-même avait un destin
01:08:58 assez tragique, elle a été élevée sans père,
01:09:00 elle a dû se battre,
01:09:02 elle a dû faire son chemin toute seule,
01:09:04 et c'est aussi effectivement ce qui rapproche
01:09:06 toutes les femmes de cette collection,
01:09:08 à la fois les icônes vivantes
01:09:10 et celles qui ont disparu,
01:09:12 elles ont toutes franchi un cap,
01:09:14 elles ont toutes été plus loin que ce qui était autorisé à l'époque.
01:09:16 - Et c'est vrai, je l'ai dit, les portraits sont différents
01:09:18 entre Joséphine Baker et Gisèle Halimi,
01:09:20 je ne sais pas s'il y a beaucoup de points communs,
01:09:22 mais il y a en tout cas cette volonté de se battre
01:09:24 pour faire changer les choses.
01:09:26 - Tout à fait, et chaque femme avait un combat,
01:09:28 et sur Gisèle Halimi,
01:09:30 c'est Géraldine Nacage qui nous le raconte très bien,
01:09:32 il se trouve que Gisèle Halimi,
01:09:34 par exemple,
01:09:36 elle était la première à faire une grève de la faim à la maison
01:09:38 pour ne pas devoir mettre la table pour ses frères,
01:09:40 parce que c'était les garçons qui étaient considérés
01:09:42 dans la famille,
01:09:44 et elle a eu gain de cause.
01:09:46 - Et vous qui vous inspirez, Caroline Cochot ?
01:09:48 - Moi, Simone Signoret, je dirais.
01:09:50 - Eh bien voilà, vous en ferez le prochain numéro, peut-être ?
01:09:52 Merci beaucoup d'avoir été avec nous,
01:09:54 c'était disponible sur Canal+ Doc,
01:09:56 et ça s'appelle "Elle parle d'elle"
01:09:58 sur ses icônes.
01:10:00 - Merci, c'est vraiment super,
01:10:02 je vous le recommande.
01:10:04 Merci à tous d'avoir été avec nous,
01:10:06 bon week-end, c'est Thierry Cabane,
01:10:08 on se retrouve lundi en direct à partir de 10h35 à lundi,
01:10:10 et d'ici là, soyez prudents.