Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Mercredi 8 janvier 2025, Morandini Live numéro 1568 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:11Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:13A la une, l'indignité, l'indécence, quels mots employer ce matin pour qualifier ce qui s'est passé hier soir à Paris, Lyon, Nantes, Marseille ou Strasbourg.
00:00:22Des centaines de personnes se sont réunies pour célébrer la disparition de Jean-Marie Le Pen.
00:00:26Ils ont chanté, dansé, ouvert du champagne, allant même jusqu'à scander « Marine, tu es la prochaine ».
00:00:35Ils étaient des milliers à s'être rassemblés place de la République pour célébrer le décès de Jean-Marie Le Pen.
00:00:43Un homme politique décrié de par ses positions et ses actions passées,
00:00:47nombreux français ont tenu un marquez-le-coup.
00:00:50Champagne, confettis et même slogans.
00:00:58Dont certains visent directement Marine Le Pen.
00:01:05D'autres sont pro-algériens.
00:01:10Une exaltation qui s'est aussi entendue à Marseille.
00:01:14Où de nombreux français se sont réunis en musique sur le vieux port.
00:01:24Nous allons y revenir dans un instant et tenter de comprendre pourquoi toutes les limites du respect tombent aujourd'hui en France.
00:01:29Comment peut-on danser sur le cadavre encore chaud d'un homme sans une pensée pour sa famille, ses proches et ses enfants.
00:01:35Car Jean-Marie Le Pen était bien sûr un homme contesté et contestable avec des propos choquants, déplacés et hors-la-loi parfois.
00:01:41Jean-Marie Le Pen était en fait un personnage complexe.
00:01:44Et je trouve qu'il a parfaitement été résumé hier soir dans le très bon documentaire diffusé sur CNews.
00:01:49Une vie des déclarations des dérapages en deux minutes.
00:01:54Il restera sans aucun doute l'un des hommes les plus clivants et décriés de ces 50 dernières années en France.
00:02:00Socialement, je suis de gauche.
00:02:03Économiquement, je suis de droite.
00:02:06Nationnellement, je suis de France.
00:02:10À travers ses combats, son charisme et ses coups d'éclat.
00:02:14Monsieur Le Pen, est-ce que demain vous irez à l'enterrement de Maurice Papon ?
00:02:17Et ta soeur ?
00:02:19Jean-Marie Le Pen a indiscutablement marqué l'histoire de la politique française.
00:02:24Une voix, cette division de la gauche, elle dit vous allez voir le diable sortir de la boîte.
00:02:29Énorme surprise, Jean-Marie Le Pen semble devoir être le second avec 17% des voix.
00:02:36La France a vécu comme un électrochoc.
00:02:38Je me dis mais bon sang, est-ce que c'est en train d'arriver ?
00:02:41Incarnation de l'extrême droite française qu'il a su fédérer en fondant le Front National en 1972.
00:02:47Monsieur Giscard d'Estaing ne sera pas élu au premier tour.
00:02:52Vous allez découvrir comment Le Pen a réussi à faire de son parti l'une des principales forces politiques du pays.
00:02:58Autour de ses intuitions politiques, il a réussi en fait ce pari que tout le monde pensait perdu.
00:03:04Pour un parti politique, il faut une incarnation, une stratégie.
00:03:08L'incarnation a été et la stratégie existait aussi.
00:03:12Vous revivrez ses plus grands coups d'éclat à la télévision.
00:03:16Moi aussi, me lever à mon tour pour tenir une minute de silence.
00:03:20Comme on dit dans le milieu, c'est un très bon client.
00:03:23C'est quelqu'un qui a un charisme, qui a une manière de prendre la lumière qui est très forte.
00:03:27Je vais te faire courir, tu vas voir le rouquin là-bas.
00:03:29Et là, pour les médias, ils se disent waouh.
00:03:31Et ces dérapages ont conséquences lourdes pour lui et son parti.
00:03:34Et c'est du rapport crématoire.
00:03:36Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé.
00:03:40Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale.
00:03:44C'est blessé des gens inutilement.
00:03:46S'il avait été capable de contrôler son verbe, il y a longtemps que les idées du RN auraient gagné.
00:03:54Voilà, et nous allons également revenir sur les rapports entre Jean-Marie Le Pen et les médias.
00:03:58Car c'était un peu je t'aime, moi non plus.
00:04:00Les médias, dans leur grande majorité, le détestaient.
00:04:03Mais l'invitaient, car il faisait exploser les audiences.
00:04:05Et sa première grande émission, c'était le 13 février 1984 sur Antenne 2 à l'époque.
00:04:11Ça s'appelait l'heure de vérité.
00:04:13Et c'était présenté par François-Henri de Veyrien.
00:04:18Le 13 février 1984, le générique de l'heure de vérité s'ouvre avec pour invité Jean-Marie Le Pen.
00:04:26Pour la première fois, le président du Front National est convié dans cette émission politique incontournable.
00:04:31C'est une partie de la réalité de la société française.
00:04:34C'est un fait et c'est pourquoi je vous ai invité ce soir.
00:04:38Je suis très heureux de pouvoir répondre aux questions qui me sont posées.
00:04:44Malgré les manifestations autour du studio, Jean-Marie Le Pen sera invitée à 9 reprises.
00:04:49Permettant même au programme de réaliser un record d'audience.
00:04:52En octobre 1985, en réunissant près d'un français sur trois devant l'émission.
00:04:57Et je voudrais, puisque dans ce domaine, les silences sont souvent plus pesants que les discours,
00:05:04moi aussi me lever à mon tour pour tenir une minute de silence ou quelques instants de silence au moins.
00:05:10Pour, en mémoire de tous ceux qui sont tombés, des dizaines de millions d'hommes tombés dans le monde sous la dictature communiste.
00:05:18Voilà, c'est ce qu'on appelle un moment de télé.
00:05:20Et puis un document d'Ordini Live, les derniers mots de Jean-Marie Le Pen pour sa fille Marine.
00:05:25Marine qui a réagi avec un tweet il y a quelques instants parce qu'elle croit vous en a parlé.
00:05:29Lors d'une émission qui n'a pas encore diffusé, Jordan Deluxe a demandé à Jean-Marie Le Pen ce qu'il dirait à Marine après sa mort.
00:05:36On sait que les relations entre eux sont souvent tendues.
00:05:38Mais vous allez voir qu'au moment où la mort approchait, le père a repris le dessus sur l'homme politique.
00:05:44Si vous pouviez envoyer un message à votre fille de là où vous êtes, au moment où nous parlons, donc vous n'êtes plus là, vous lui diriez quoi ?
00:05:52Je lui dirais je t'aime, conduis-toi comme ton père.
00:06:03N'est-ce pas ?
00:06:06Dans le reste de l'actualité, le fondateur du site de rencontre Coco a été placé en garde à vue.
00:06:11Ce site a été au centre de l'affaire des viols de Mazan mais également utilisé dans plusieurs attaques homophobes dans plusieurs villes de France.
00:06:18Explication de Célia Barotte.
00:06:20Selon le parquet de Paris, le gérant du site coco.fr est entendu dans le cadre d'une enquête de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée sous la direction d'un juge d'instruction qui appréciera les suites à donner.
00:06:34Le parquet a rappelé que la plateforme Coco avait été utilisée pour la commission de nombreuses infractions, notamment celles jugées dans l'affaire dite Pellico.
00:06:42La date du 25 juin 2024 a marqué la fermeture de ce site connu depuis de nombreuses années comme étant un facilitateur de commissions de diverses infractions,
00:06:51notamment des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viol, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d'homicides.
00:06:59Une information judiciaire avait été ouverte le 28 juin dernier, notamment pour fourniture d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée.
00:07:09A noter que plus de 23 000 procédures judiciaires en lien avec la plateforme Coco avaient été ouvertes entre janvier 2021 et mai 2024.
00:07:18Et puis ce jeune homme frappé, agressé au couteau, canné et la colère de la famille de la victime qui trouve que la justice est trop lente.
00:07:25Il ne faut pas que l'on en arrive à vouloir faire justice nous-mêmes, menace même le père du jeune homme qui a été agressé.
00:07:32Dimanche dernier, ce jeune homme âgé de 20 ans a reçu plusieurs coups au visage.
00:07:36Après avoir retrouvé sa moto dégradée par un extincteur, il aurait tenté de trouver des explications auprès de ses agresseurs.
00:07:43En arrivant à leur domicile, la mère du suspect aurait réagi de manière violente à son égard.
00:07:48Accompagné de son fils et d'un autre homme, ils auraient agressé physiquement le jeune homme et même menacé au couteau.
00:07:54Le père de la victime dénonce une inaction de la justice.
00:07:57A la minute où c'est arrivé, les protagonistes n'ont pas été placés en garde à vue et je ne sais pas pourquoi.
00:08:04Depuis, mon fils a pu aller porter plainte puisqu'il est sorti de l'hôpital et visiblement les choses vont bouger dans les heures et les jours à venir.
00:08:11Et je le souhaite profondément parce que je ne voudrais pas qu'on ait à rendre une justice nous-mêmes.
00:08:15Une réponse de la justice jugée tardive selon lui alors que l'enquête est en cours.
00:08:19La victime ne se sent pas entendue, respectée, considérée par la justice.
00:08:24Les collègues intervenants ont pu identifier deux auteurs, ont leur identité et seront convoqués, voire cherchés à domicile et à l'issue placés en garde à vue et présentés à la justice.
00:08:39Le jeune homme agressé a décidé de déménager pour éviter toute représailles.
00:08:43Et puis direction la Californie avec des milliers de personnes évacuées cette nuit après un terrible incendie qui s'est déclaré dans le quartier de Pacific Palisades.
00:08:50C'est à Los Angeles où des centaines de villas à plusieurs millions de dollars sont menacées.
00:08:54Avant de vous expliquer ce qui se passe, je voudrais vous montrer une image.
00:08:57C'est un homme dans sa villa prisonnier des flammes. Il est seul avec son chien et il filme tout en tentant de rassurer son chien affolé.
00:09:13OK, OK, OK.
00:09:33Des images très spectaculaires et pour bien les comprendre, nous sommes dans les montagnes au nord ouest de Los Angeles.
00:09:39Le sinistre a déjà ravagé près de 1200 hectares et des centaines de personnes ont été évacuées.
00:09:46Des flammes qui parcourent l'équivalent de quatre terrains de foot à la minute dans le quartier de Pacific Palisades qui surplombe Los Angeles.
00:09:54Un incendie a forcé ce mardi des milliers de personnes à évacuer les collines.
00:09:59Selon les autorités, pas moins de 30 000 personnes sont sous le coup d'un ordre d'évacuation.
00:10:04Pour neutraliser l'incendie qui a déjà ravagé près de 1200 hectares et détruit bon nombre de structures, plus de 250 pompiers ont été mobilisés.
00:10:13Le feu a provoqué un énorme nuage de fumée visible depuis Los Angeles.
00:10:18Pour l'heure, la Californie n'est pas tirée d'affaires puisque des rafales allant jusqu'à 160 km heure soufflent sur la région.
00:10:25Des vents qui pourraient être les plus forts dans cette région depuis 2011 d'après les spécialistes.
00:10:30De quoi attiser les flammes dans une région qui subit son début d'hiver le plus sec jamais enregistré.
00:10:35Jusqu'alors, aucun blessé n'est à déplorer mais les autorités tirent la sonnette d'alarme sur le danger mortel qui plane sur la Californie.
00:10:43Son gouverneur y a décrété l'état d'urgence.
00:10:46Voilà et on reste aux Etats-Unis avec cette image sur Alice que je voulais vous montrer ce matin.
00:10:53En plein interview, le rappeur américain Tullo a accidentellement utilisé son arme à feu qui était dans sa poche au moment d'évoquer son avenir.
00:11:01Vous allez voir Tullo met sa main dans sa poche gauche.
00:11:03Il semble chercher quelque chose avant qu'une détonation ne retentisse semant le trouble dans le studio.
00:11:09Regardez.
00:11:32Voilà, c'est fou comme image.
00:11:33Les top et les flaws d'audience hier soir, c'est avec Mister Audience.
00:11:36Yes Kevin, va-t'en.
00:11:40Hier soir en Access, Nagui a gardé le cap en restant en forme à 3,1 millions.
00:11:44N'oubliez pas les paroles.
00:11:45Sur France 2 est arrivé largement en tête devant le feuilleton de TF1 Demain nous appartient qui a fait 634 000 de moins.
00:11:52Petite forme pour le 19-20 de France 3 qui est troisième.
00:11:55Sur France 5, c'est à vous, garde son rythme à 1,2 millions.
00:12:00À 20h, c'est un coup de mou pour le journal de Giboulot sur TF1 qui est passé sous la barre des 5 millions.
00:12:06Son journal devance d'un peu moins d'un million de personnes, celui d'Anne-Sophie Lapique sur France 2 qui est à 4 millions et réduit l'écart avec TF1.
00:12:13À la quatrième place, Touche par mon poste est en forme à plus d'un million et demi.
00:12:19À 21h, si le PPMP et Quotidien ont affiché de belles audiences, c'est Cyril Hanouna qui a pris la tête sur C8
00:12:25en rassemblant plus de 2,3 millions de téléspectateurs.
00:12:28Sur TMC, Yann Barthez est à 2,1 millions.
00:12:32Du côté des Primes, l'événement était sur M6 avec le lancement de la cinquième saison de The Island.
00:12:38Mais c'est un échec pour le programme d'aventure qui est arrivé dernier avec une audience faible.
00:12:43Seulement 1,2 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous.
00:12:46La soirée a été dominée par France 3 et sa série Poules et grillés qui a bien marché à 3,7 millions.
00:12:51Sur TF1, c'est un score correct pour le film Le Cinquième Élément à 3,1 millions.
00:12:57Du côté de France 2, le magazine consacré à Charlie Hebdo, 10 ans après l'attaque et autour de la question
00:13:02« Peut-on encore tout dire ? » n'a pas fédéré.
00:13:04Seulement 1,4 millions de téléspectateurs l'ont suivi.
00:13:07Mister Audience vous dit à demain.
00:13:09Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:13:13Laurent Jacobelli, bonjour.
00:13:14Bonjour Jean-Marc.
00:13:15Merci d'être avec nous, député de Moselle et porte-parole du Rassemblement National.
00:13:18David-Xavier Weiss, bonjour.
00:13:19Bonjour Jean-Marc.
00:13:20Maire adjoint Les Républicains de Levallois-Péret.
00:13:22Laurence Saillet, bonjour.
00:13:23Bonjour.
00:13:24Chroniqueuse politique et puérique rebelle, bonjour.
00:13:25Éditorialiste politique.
00:13:27Je voulais qu'on commence avec ce que j'ai du mal à qualifier ce matin.
00:13:30Est-ce de l'indignité ? Est-ce de l'indécence ? Est-ce une honte ?
00:13:33Ce qui s'est passé hier soir dans plusieurs villes de France avec ces gens qui sont allés fêter, célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen.
00:13:41Ils ont ouvert du champagne, ils ont chanté, ils ont dansé.
00:13:44Certains ont même chanté, vous l'avez entendu tout à l'heure, Marine tu seras la prochaine.
00:13:48Sur place il y avait un journaliste qui s'appelle Radouane Koura qu'on connaît ici et qui est allé leur demander pourquoi il faisait ça.
00:13:55Et s'ils n'avaient pas honte finalement de se retrouver sur place.
00:13:58Je vous propose d'écouter les réponses qu'ils lui ont faites et puis ensuite on sera avec Radouane qui va nous dire un peu ce qu'il a ressenti en étant sur place face à ces gens qui n'ont ni morale ni honneur.
00:14:08T'as pas honte de venir, de manifester, de fêter la mort d'un homme ?
00:14:12Sincèrement lui il n'a jamais eu aucune honte quand il s'agissait de torturer des Algériens.
00:14:16Il ne s'est jamais excusé.
00:14:18Est-ce que même dans la mort, l'ennemi, une personne qui ne s'aime pas, n'a-t-elle pas le droit au respect ?
00:14:23Jusqu'à la mort il est resté irrespectueux.
00:14:25Cet homme en question n'a rien respecté de toute sa vie alors je ne vois pas en quoi on devrait le respecter.
00:14:29Ça ne te gêne pas de venir manifester pour fêter la mort d'un homme ?
00:14:33Alors non, il n'y a absolument aucune honte parce que c'était un facho et c'est un gros présentant de l'extrême droite.
00:14:38C'est un symbole qui tombe donc ça fait plus de voix pour nous.
00:14:41Je suis sûr que la plupart ne savent rien de Jean-Marie Le Pen d'ailleurs.
00:14:44C'est quasiment sûr.
00:14:46Bonjour Adouane, merci d'être en direct avec nous.
00:14:48C'est vous qui avez tourné ces images hier.
00:14:51Quelle était l'ambiance place de la République ?
00:14:53C'est étonnant, c'était une ambiance de fête.
00:14:57C'est des personnes qui fêtaient la mort d'un homme.
00:14:59C'était très étonnant comme ambiance.
00:15:01Donc j'ai pris ma caméra et j'ai été discuter avec ces manifestants.
00:15:04Les motivations étaient nombreuses.
00:15:06Certains me parlaient d'actes de vengeance.
00:15:08Certains me parlaient de l'Algérie.
00:15:10D'autres m'ont même dit que c'était une victoire pour toute la gauche.
00:15:13En réalité il y avait beaucoup de...
00:15:15Si on devait définir la sociologie des manifestants,
00:15:17il y avait à la fois des banlieusards,
00:15:19des gens qui étaient venus de toute la banlieue parisienne,
00:15:21qui manifestaient, ces personnes me parlaient de l'Algérie.
00:15:23On avait toute la jeunesse bourgeoise de l'ouest parisien
00:15:26qui elle me parlait de victoire de la gauche,
00:15:28de fascisme, de choses que ces personnes ne maîtrisaient pas vraiment
00:15:32quand on discutait avec elles en réalité.
00:15:35Et il y avait des gens qui avaient une haine viscérale pour Jean-Marie Le Pen.
00:15:40On a même pu entendre des slogans du type
00:15:43Marine tu seras la prochaine, Marion tu seras la prochaine.
00:15:47C'était des gens qui étaient totalement nourris par la haine.
00:15:49Et lorsque je les ai échangés avec eux,
00:15:51aucun n'avait d'éprouver ni de sentiment de honte,
00:15:54ni de haine à venir manifester et à fêter la mort d'un homme.
00:15:57Et c'est ça qui est assez étonnant,
00:15:59parce qu'on n'aime pas Jean-Marie Le Pen et ça peut se comprendre
00:16:01et c'est vrai qu'il y a des dérapages de Jean-Marie Le Pen qui sont insupportables.
00:16:04Mais j'ai presque envie de dire, après on est dans un problème d'éducation.
00:16:07C'est quasiment ça, c'est-à-dire qu'on ne va pas chanter
00:16:11sur le cadavre encore chaud d'un homme.
00:16:13Enfin, il est mort là, il est mort le matin
00:16:16et puis on a ces gens qui sont là, qui font la fête,
00:16:18qui boivent du champagne, qui sont heureux.
00:16:20Déjà je voudrais bien savoir quelle est la vie de ces gens-là,
00:16:22parce que pour aller se réjouir comme ça le soir de la mort d'un homme,
00:16:25c'est assez terrible.
00:16:26Mais c'est ça pour moi, c'est un problème d'éducation.
00:16:29Quelle que soit la personne qu'on aime ou qu'on la déteste,
00:16:31on ne fait pas ça.
00:16:33C'est un problème d'éducation.
00:16:34Déjà c'est peut-être anecdotique, mais c'est important de le souligner.
00:16:37Les canettes de bière et les mégots de cannabis et de cigarettes
00:16:42ont rempli la place de la République très rapidement.
00:16:44C'était une réelle fête.
00:16:45C'est des gens qui manquaient d'éducation.
00:16:47Or, caméra, j'ai discuté avec quelques-uns d'entre eux.
00:16:50J'ai été très clair avec eux.
00:16:52Je leur ai dit qu'il ne s'agissait pas de minimiser
00:16:54les outrances que Jean-Marie Le Pen avait pu avoir par le passé.
00:16:57Or, aujourd'hui, on ne peut pas fêter la mort d'un homme.
00:17:00C'est complètement indécent.
00:17:02Beaucoup de ces manifestants étaient en réalité des militants.
00:17:05Il y avait des drapeaux de la France insoumise,
00:17:07des drapeaux du NFP, même des drapeaux de feu La Nupes.
00:17:11C'était des manifestants.
00:17:14Mais beaucoup de jeunes qui finalement n'ont connu Jean-Marie Le Pen
00:17:17qu'à travers les dires de leurs ancêtres,
00:17:21à la fois familiaux et politiques.
00:17:24Beaucoup se pendaient des slogans qu'on pouvait entendre
00:17:28dans les manifs de la France insoumise,
00:17:30comme « tutti fascisti ».
00:17:35Plein de types de slogans qui finalement n'avaient rien à voir
00:17:38avec la manifestation qui avait lieu.
00:17:41C'était un grand n'importe quoi.
00:17:43C'était un étonnant mélange des genres
00:17:45pour des gens qui manquaient d'éducation
00:17:47et qui sont venus célébrer la mort d'un homme,
00:17:49quel que soit l'homme.
00:17:51– Exactement. Merci beaucoup, Radouane Courac.
00:17:53Journaliste, merci pour vos images et merci pour ces explications.
00:17:55Laurent Jacobelli, quelle honte.
00:17:57On peut, encore une fois, je le redis,
00:17:59parce que Jean-Marie Le Pen, franchement,
00:18:01il y a eu des choses qui sont insupportables.
00:18:03Il a dit des choses insupportables, mais ça n'empêche pas.
00:18:05Il y a un peu de respect à avoir.
00:18:07– Un homme est mort, on ne peut pas s'en réjouir.
00:18:09Personne ne peut s'en réjouir.
00:18:11On peut débattre des idées, comme on peut le faire peut-être
00:18:13dans cette émission, mais un homme est mort,
00:18:15une famille est en deuil, des proches sont attristés,
00:18:17et ça se respecte.
00:18:19Ça se respecte, sauf si on a la haine en soi.
00:18:21Et très clairement, l'image qu'on a vue hier,
00:18:23c'est l'image de cette gauche qui n'a plus de repères,
00:18:25d'abord cette gauche qui s'est construite
00:18:27simplement en disant, j'existe parce que je suis contre
00:18:29Jean-Marie Le Pen, c'est-à-dire qu'elle a fait
00:18:31de cette haine de Jean-Marie Le Pen,
00:18:33finalement, sa seule assise idéologique.
00:18:35Et puis aujourd'hui, cette gauche qui dit
00:18:37je veux lutter contre l'antisémitisme,
00:18:39je veux lutter contre le fascisme,
00:18:41mais ce sont les fascistes d'aujourd'hui,
00:18:43ce sont les antisémites d'aujourd'hui.
00:18:45Vouloir la mort de son adversaire politique,
00:18:47ça s'appelle le fascisme, ça ne s'appelle pas la démocratie.
00:18:49Ces mêmes gens, aujourd'hui, soutiennent
00:18:51la France insoumise, qui est clairement,
00:18:53à travers certaines de ses figures, antisémite.
00:18:55Ces gens-là n'ont pas de repères,
00:18:57ils ne comprennent pas ce qu'ils disent, ils sont simplement
00:18:59alimentés par la haine. Malheureusement,
00:19:01cette haine, certains
00:19:03dans la gauche raisonnable s'en servent.
00:19:05Je rappelle que le NPA, le Nouveau Parti Anticapitaliste,
00:19:07qui était à l'origine de cette manifestation,
00:19:09fait partie du Nouveau Front Populaire,
00:19:11à la même place que François Hollande.
00:19:13Tout cela est très grave,
00:19:15et je pense qu'aujourd'hui,
00:19:17bien sûr, il ne faut pas éviter le débat, mais c'est aussi
00:19:19un jour où on respecte un deuil,
00:19:21où un homme qui a servi pendant 70 ans
00:19:23à la France, à sa manière,
00:19:25a rendu l'âme et est parti
00:19:27au ciel, et je crois que ça se respecte.
00:19:29Mais ce qui est dingue, c'est que ces gens dénoncent
00:19:31la haine en étant haineux.
00:19:33Vous parliez des insoumis, je propose
00:19:35d'écouter Mathilde Panot, qui était
00:19:37ce matin sur RTL, et Thomas Soto,
00:19:39qui l'interrogeait, lui dit, mais vous n'êtes pas choqués
00:19:41par ces manifs ? Elle vous dit, non, pas du tout.
00:19:43Écoutez-la.
00:19:45Non, ça ne me choque pas, et je trouve que ceux qui sont
00:19:47choqués par ce qui s'est passé
00:19:49hier, d'une jeunesse qui continue
00:19:51d'emmerder le Front National,
00:19:53sont charlis le matin,
00:19:55dans un esprit charli,
00:19:57et puis le soir sont choqués
00:19:59que des gens puissent faire
00:20:01une blague ou des rassemblements symboliques
00:20:03sur la mort d'un
00:20:05dirigeant d'extrême droite, qui a été,
00:20:07je le rappelle, un tortionnaire en Algérie,
00:20:09qui a insulté
00:20:11à la fois les personnes de confession juive,
00:20:13de confession musulmane,
00:20:15qui a été multi-condamné pour haine
00:20:17raciale et pour incitation
00:20:19aux meurtres contre les personnes roms,
00:20:21qui, je le rappelle aussi,
00:20:23a parlé de l'épreux
00:20:25en parlant des personnes qui vivent
00:20:27avec le sida. Bref, je crois
00:20:29qu'on ne peut pas être charli le matin
00:20:31et s'en prendre le soir à une jeunesse.
00:20:33Et danser sur un cadavre le soir, rien ne justifie qu'on danse sur un cadavre.
00:20:35Les personnes ne dansent sur un cadavre.
00:20:37Il faut arrêter de dire n'importe quoi.
00:20:39Personne ne danse sur un cadavre. Vous comprenez ?
00:20:41Se réjouir de la mort de quelqu'un, sortir dans la rue,
00:20:43ouvrir des bouteilles de champagne, tirer des feux
00:20:45d'artifice.
00:20:47Laurent Saillet, vous n'avez jamais été tendre
00:20:49avec le Front National, ni avec le Rassemblement National,
00:20:51c'est le moins qu'on puisse dire, mais qu'est-ce que vous pensez
00:20:53de ce qui s'est passé hier soir ?
00:20:55Moi, je trouve ça totalement indigne, et puis en plus, c'est un déni total,
00:20:57effectivement, de ce qu'on appelle la démocratie
00:20:59qui anime notre pays, parce que si Jean-Marie Le Pen
00:21:01a eu des responsabilités à un certain moment,
00:21:03c'est parce qu'il a été élu.
00:21:05Donc, on n'est pas dans une dictature.
00:21:07Lorsque vous avez une dictature et qu'un dictateur...
00:21:09Lorsque vous avez une dictature et qu'un dictateur
00:21:11tombe et meurt, que le peuple
00:21:13réjouisse parce qu'ils étaient sous
00:21:15l'Empire... Voilà, exactement, c'est une chose.
00:21:17Mais là, en fait, Mme Panot,
00:21:19quand on l'écoute, ce n'est absolument pas surprenant.
00:21:21Parce que c'est eux,
00:21:23c'est la France Insoumise qui anime
00:21:25justement cette jeunesse
00:21:27dans la haine de l'autre.
00:21:29Alors, quand je l'entends parler de Charlie et d'antisémitisme,
00:21:31etc., mais qu'ils regardent
00:21:33et qu'ils balaient devant leurs portes, pardon de le dire,
00:21:35qu'aujourd'hui, l'antisémitisme
00:21:37est totalement animé par Jean-Luc Mélenchon
00:21:39et par Mathilde Panot et tous leurs amis.
00:21:41Donc moi, je serais eux, je ne dirais rien.
00:21:43Moi, je n'ai pas, évidemment, fait de message
00:21:45sur la mort de M. Le Pen.
00:21:47Parce que quand on n'a pas de...
00:21:49Comment dire ? Quand on n'aime pas les gens
00:21:51pour ce qu'ils ont fait politiquement,
00:21:53je le dis bien, on peut garder aussi le silence.
00:21:55Je pense que c'est ça la dignité.
00:21:57Et c'est la dignité. Vous avez raison, David.
00:21:59C'est tout à fait ça. C'est-à-dire que moi, je n'éprouve aucune peine,
00:22:01bien sûr. Je n'éprouve aucune joie non plus.
00:22:03D'ailleurs, pour deux raisons. Aucune joie,
00:22:05parce que je ne me réjouis pas de la mort d'un homme,
00:22:07même s'il était un opposant politique
00:22:09et même s'il était antisémite, condamné pour antisémitisme,
00:22:11étant moi-même juif,
00:22:13vous imaginez bien que je n'ai aucune sympathie pour
00:22:15Jean-Marie Le Pen. Ça ne veut pas dire que...
00:22:17Et moi, je fais le distinguo entre
00:22:19le Rassemblement National, le FN,
00:22:21Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen.
00:22:23C'est quatre choses très différentes.
00:22:25Je tiens quand même à dire les choses parce qu'on voit bien l'amalgame.
00:22:27On va les appeler au meurtre à Marine Le Pen.
00:22:29Ça me choque. Encore plus.
00:22:31– Pas au meurtre, à la mort. Ils disent qu'ils se réjouissent.
00:22:33Vivement que ce soit la prochaine.
00:22:35On parlera des... – On sera à la prochaine.
00:22:37– Ça fait évoluer d'ailleurs les rapports.
00:22:39– Mais encore une fois, ce qui est assez étonnant,
00:22:41c'est que cette même gauche
00:22:43qui aujourd'hui fête la mort de Jean-Marie Le Pen,
00:22:45était la même gauche
00:22:47qui, en 1980, sous Mitterrand,
00:22:49a permis à Jean-Marie Le Pen
00:22:51d'accéder à certaines responsabilités au pouvoir
00:22:53par un jeu très manichéen
00:22:55de François Mitterrand qui préférait
00:22:57mettre un caillou dans la chaussure
00:22:59de la droite et du RPR de l'époque.
00:23:01– Dans un instant, on va lire ensemble quelques tweets
00:23:03qui ont été faits par la France Insoumise hier.
00:23:05Parce que là, dans l'indignité, on est forts
00:23:07et vous les commenterez avec nous, Éric Revel.
00:23:09Pour l'instant, il est 11h, le CNews Info,
00:23:11sommeil à l'abidi.
00:23:15– Beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent.
00:23:17Ici-bas, vous découvrez à l'écran
00:23:19la première déclaration de Marine Le Pen
00:23:21depuis l'annonce du décès de son père hier
00:23:23à l'âge de 96 ans.
00:23:25Réaction il y a quelques minutes de la chef de file du RN
00:23:27à l'Assemblée sur le réseau social X.
00:23:29Des images impressionnantes
00:23:31outre-Atlantique de terribles incendies
00:23:33ravagent actuellement la Californie.
00:23:35Comme vous pouvez le constater,
00:23:37conséquence, près de 30 000 personnes
00:23:39ont reçu l'ordre d'évacuer.
00:23:41Et puis, j'ai fait mon temps.
00:23:43Autre déclaration, cette fois de Didier Deschamps.
00:23:45Le sélectionneur de l'équipe de France de football
00:23:47va donc quitter son poste
00:23:49à la fin de son contrat.
00:23:51Un contrat allant jusqu'à la prochaine Coupe du Monde
00:23:53prévue en 2026.
00:23:59– 11h de sur CNews, merci d'être avec nous.
00:24:01On va parler de cette indignité, ce qui s'est passé hier soir
00:24:03dans plusieurs villes de France.
00:24:05Place de la République à Paris, à Marseille,
00:24:07à Toulouse, à Strasbourg, à Bordeaux.
00:24:09Et dans la série Indignité,
00:24:11je trouve que les tweets qui ont été faits hier
00:24:13par certains membres de la France Insoumise
00:24:15ils rentrent bien là-dedans.
00:24:17Il y a Jean-Luc Mélenchon par exemple qui dit
00:24:19le combat contre l'homme est fini,
00:24:21celui contre la haine, le racisme, l'islamophobie,
00:24:23l'antisémitisme, ce qu'il a répandu, continue.
00:24:25Vous avez Manon Aubry,
00:24:27Jean-Marie Le Pen était un raciste, un antisémite
00:24:29notoire, adorateur de pétains
00:24:31torsionnaires en Algérie.
00:24:33Ensuite elle reprend la même expression
00:24:35puisque visiblement ils ont eu des consignes,
00:24:37le combat contre l'homme est terminé mais contre ses idées demeurent.
00:24:39Manuel Bompard qui nous dit
00:24:41c'était un nostalgique de la collaboration,
00:24:43un responsable de la torture, un raciste,
00:24:45un antisémite, un ennemi de la République.
00:24:47Ça c'est pas mal aussi quand même, un ennemi de la République
00:24:49pour quelqu'un qui s'est présenté à plusieurs reprises
00:24:51aux élections et Louis Boyard.
00:24:53Alors voilà, c'est la
00:24:55Bouillard connerie de la journée quand même.
00:24:57Jean-Marie Le Pen est mort, il ne mérite aucun hommage.
00:24:59Toute sa vie il a craché sur les exils
00:25:01et les femmes, les personnes
00:25:03musulmanes, les juifs, les LGBT.
00:25:05Nos pensées doivent aller vers les personnes
00:25:07qu'il a haïs, continuons le
00:25:09combat, voilà. Ersidia Soudé par exemple
00:25:11qui répond à François Bayrou
00:25:13en lui disant et pourquoi ne pas
00:25:15rendre hommage à Hitler
00:25:17pendant que vous y êtes ? Non mais vous vous rendez compte
00:25:19où on en est ? Éric Revelle mais
00:25:21enfin c'est Nicolas Sarkozy
00:25:23qui avait dit ça dans une émission mais
00:25:25c'était sur un autre sujet.
00:25:27C'est vrai que c'est l'expression qui me vient.
00:25:29Mais vous avez raison, mais ce que ces gens
00:25:31ne comprennent pas, et je vais faire le lien,
00:25:33juste un petit commentaire politique avec
00:25:35les manifs indignes auxquels on a assisté
00:25:37hier soir. Ce que ces gens ne comprennent pas
00:25:39c'est qu'en réalité quand ils ont des propos
00:25:41outranciers comme ceux-là, quand ils
00:25:43sablent le champagne comme certains
00:25:45punkachiens ou bobos du 7e
00:25:47l'ont fait là, le monsieur au moustache
00:25:49avec sa tenue de léopard là,
00:25:51ce qu'ils ne comprennent pas c'est qu'en réalité
00:25:53ils sont en train d'enterrer
00:25:55leur meilleur ennemi
00:25:57politique. Et la disparition
00:25:59de Jean-Marie Le Pen, c'est le
00:26:01dernier argument qui faisait encore un peu peur,
00:26:03c'est-à-dire, si vous n'êtes pas d'accord avec moi
00:26:05vous êtes un fachos. En fait, ce que la gauche ne comprend
00:26:07pas c'est qu'en fêtant
00:26:09comme ils l'ont fait de manière indigne
00:26:11le décès de Jean-Marie Le Pen,
00:26:13ils enterrent leur principal argument
00:26:15politique. Et j'irai même plus
00:26:17loin, j'irai même plus loin ces jeunes
00:26:19là. J'aimerais savoir,
00:26:21et on a eu des explications,
00:26:23combien ont un
00:26:25passé
00:26:27politique...
00:26:29Pour moi c'est une connaissance.
00:26:31Combien ont une connaissance politique ?
00:26:33Je pense qu'à part nous dire
00:26:35Le Pen est raciste, Le Pen est antisémite,
00:26:37je pense qu'ils ne savent rien.
00:26:39Je n'exprime pas les dérapages de Jean-Marie Le Pen.
00:26:41Ce que je veux dire
00:26:43c'est que ces gens là ne comprennent pas
00:26:45qu'ils remettent une pièce dans la
00:26:47machine au carburant du vote RN
00:26:49parce que ça choque tellement les gens
00:26:51ça choque tellement les gens de voir
00:26:53ce genre de manifestation
00:26:55où on boit du champagne sur la tombe d'un homme
00:26:57qu'en fait ils alimentent eux-mêmes
00:26:59eux-mêmes le ressentiment
00:27:01par rapport à ce qu'ils représentent
00:27:03et ils encouragent au contraire
00:27:05ceux qui sont choqués peut-être à
00:27:07voter RN.
00:27:09Imaginez une seconde que ces gens demain
00:27:11arrivent aux responsabilités. Comment pensez-vous
00:27:13qu'ils vont traiter leurs opposants politiques ?
00:27:15Comment pensez-vous que ceux qui se réjouissent
00:27:17de la mort d'un homme qui ne pensait pas comme eux
00:27:19vont traiter la liberté d'expression ?
00:27:21Comment vont-ils traiter le droit de vote ?
00:27:23Jean-Marie Le Pen, on peut être d'accord ou pas d'accord
00:27:25il s'est présenté aux élections
00:27:27il a été le plus jeune député de France
00:27:29sous la 4ème République, il n'a pas
00:27:31cessé de se présenter à des élections
00:27:33quand il gagnait il prenait le mandat
00:27:35quand il perdait il acceptait la défaite
00:27:37ça s'appelle être républicain, il faut encore
00:27:39qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec lui
00:27:41eux ils disent tu ne penses pas
00:27:43comme nous, donc tu es un sale type
00:27:45tu es un facho, tu mérites la mort
00:27:47c'est grave, c'est grave parce que
00:27:49oui des millions de Français ne pensent pas comme
00:27:51Jean-Luc Mélenchon et encore heureux
00:27:53ils sont au moins 80%
00:27:55oui on aspire à vivre en démocratie
00:27:57et oui on peut ne pas penser
00:27:59comme l'extrême gauche qui veut
00:28:01prendre l'argent aux gens, qui veut chasser
00:28:03les juifs, qui veut reconnaître le Hamas
00:28:05comme un mouvement politique, oui encore heureux
00:28:07il y a des gens qui ont de l'honneur et qui ne pensent pas comme ça
00:28:09et ils ne méritent pas la mort, au contraire
00:28:11Et honnêtement je pense que, et que ça arrive
00:28:13le plus tard possible, si Jean-Luc Mélenchon meurt
00:28:15bien évidemment il n'y aura jamais ça
00:28:17jamais, il n'y aura jamais
00:28:19de celle comme celle-là
00:28:21enfin voilà, qu'on aime ou pas
00:28:23Jean-Luc Mélenchon, c'est tellement indécent
00:28:25alors qu'en matière d'antisémitisme
00:28:27je le redis parce que moi c'est ce qui me tue
00:28:29le plus dans tous ces tweets, c'est qu'ils disent
00:28:31que Jean-Marie Le Pen était antisémite
00:28:33il a été condamné pour ça, il n'y a pas
00:28:35à nier, c'est une certitude
00:28:37mais quand je vois aujourd'hui
00:28:39qu'ils sont fans de Rimas
00:28:41que ce soit eux, que ce soit eux
00:28:43qui se servent de cet argument, même si c'est vrai
00:28:45ils évoquent le mot d'antisémitisme
00:28:47mais moi ça me met dans une rage
00:28:49folle quand je vois nos compatriotes juifs
00:28:51ce qu'ils subissent aujourd'hui sur le territoire
00:28:53on voit les agressions, on voit
00:28:55ce à quoi ils sont soumis aujourd'hui
00:28:57tout ça parce que la France
00:28:59insoumise, et ça depuis de plusieurs
00:29:01années, parce que Jean-Luc Mélenchon a
00:29:03compris qu'il y avait un électorat à prendre
00:29:05donc il est juste dans une stratégie, je pense que profondément
00:29:07il ne l'est même pas antisémite
00:29:09sa stratégie électorale, il a jeté
00:29:11sur nos compatriotes juifs en France
00:29:13si vous voulez, vraiment des fatwas
00:29:15et après ils nous mettent dans
00:29:17chaque tweet antisémite, c'est vraiment insupportable
00:29:19Et je rappelle que Jean-Marie Le Pen
00:29:21au sujet du décès de Jacques Chirac en 2019
00:29:23avait dit, mort, même l'ennemi
00:29:25a droit au respect
00:29:27Non mais Laurence dit quelque chose d'important, c'est la grande différence
00:29:29à mon avis entre l'antisémitisme
00:29:31de Le Pen, j'allais dire générationnel
00:29:33de cette génération des années 30
00:29:35des années 40, oui il porte
00:29:37l'antisémitisme de droite extrême
00:29:39d'une génération, mais la grande différence
00:29:41c'est que Mélenchon
00:29:43il a industrialisé
00:29:45l'antisémitisme
00:29:47latent, il l'a industrialisé
00:29:49oui, à des fins absolument
00:29:51électorales, et c'est une grande différence
00:29:53je ne sais pas si vous voyez bien la différence
00:29:55Non mais la différence c'est que Jean-Marie Le Pen ça l'a desservi
00:29:57Oui, oui, oui
00:29:59Non mais ces propos antisémites
00:30:01ces propos antisémites l'ont desservi
00:30:03moi je peux vous dire, j'ai le sentiment que
00:30:05Jean-Luc Mélenchon c'est propos antisémite le serbe
00:30:07et c'est pour ça que Jean-Marie
00:30:09et c'est pour ça que Jean-Luc Mélenchon
00:30:11se sert de ça
00:30:13Oui, mais vous voyez la différence
00:30:15c'est pas du tout la même démarche
00:30:17alors est-ce que ça le sert, je ne sais pas
00:30:19quand je vois le...
00:30:21Je pense que le serbe, parce qu'il part un certain public
00:30:23Je suis d'accord, mais Jean-Marc
00:30:25je regardais le classement qui depuis 40 ans
00:30:27existe dans les journaux du dimanche
00:30:29des personnalités préférées des français
00:30:31alors très loin sont les politiques
00:30:33il y a deux politiques qui arrivent en premier
00:30:3510ème et 11ème place
00:30:37Bardella et Marine Le Pen
00:30:39et Philippe de Villiers
00:30:41parce que c'est fini
00:30:43le dernier argument qui effectivement
00:30:45permettait de dire
00:30:47à cette partie de la classe politique
00:30:49à gauche et à l'extrême gauche
00:30:51en disant vous votez à droite ou à l'extrême droite
00:30:53vous votez pour Jean-Marie Le Pen indirectement
00:30:55c'est fini, cet argument ne tient plus
00:30:57et ils n'ont plus de substrat, ils n'avaient pas d'idéologie
00:30:59ils n'ont plus de substrat
00:31:01anti Jean-Marie Le Pen
00:31:03c'est pour ça que je disais qu'ils sablent le champagne
00:31:05de leur propre père
00:31:07pourquoi ça le sert à Jean-Luc Mélenchon ?
00:31:09parce qu'en fait aujourd'hui
00:31:11il y a suffisamment en France
00:31:13une population présente
00:31:15qui est ouverte à l'antisémitisme
00:31:17qui n'était pas
00:31:19à l'époque le cas
00:31:21et comme il y a aujourd'hui suffisamment
00:31:23une niche suffisante pour lui permettre
00:31:25d'avoir des responsabilités
00:31:27et lui permettre d'avoir tant de députés
00:31:29il sait que
00:31:31en activant justement
00:31:33cette haine du juif, du flic
00:31:35enfin tout ça va ensemble
00:31:37vous avez compris que c'est la même théorie
00:31:39il arrive malgré tout
00:31:41à survivre, à avoir des députés
00:31:43et à semer la zizanie
00:31:45vous vous rendez compte quand même
00:31:47qu'on en est à avoir le NFP
00:31:49alors moi tous ces socialistes aussi
00:31:51qui sont associés
00:31:53justement à Jean-Luc Mélenchon
00:31:55c'est un débat plus large
00:31:57et qui ont pleuré Charlie
00:31:59tout cette hypocrisie
00:32:01si vous voulez
00:32:03ça met coeur
00:32:05et quand vous voyez que le NFP
00:32:07si vous prenez les composantes en nombre
00:32:09à l'Assemblée Nationale
00:32:11effectivement constitue le premier bloc
00:32:13ça veut dire qu'ils ont quand même
00:32:15un terreau électoral
00:32:17qui est très important
00:32:19parce qu'ils ont réussi justement
00:32:21à s'installer auprès d'une jeunesse
00:32:23auprès d'autres personnes
00:32:25et justement sur ce transfert
00:32:27entre Jean-Marie Le Pen et Jean-Luc Mélenchon
00:32:29je voudrais vous montrer une photo montage
00:32:31qui a été diffusée par un journaliste
00:32:33vous allez la voir
00:32:35voilà cette photo montage
00:32:37vous reconnaissez Jean-Marie Le Pen
00:32:39et Jean-Luc Mélenchon à droite
00:32:41le journaliste s'appelle David Benahim
00:32:43il a publié cette photo avec cette légende
00:32:45Jean-Marie Le Pen a passé l'arme à gauche
00:32:47et je trouve
00:32:49c'est pas mal du tout
00:32:51parce que ça résume
00:32:53certaines choses qui se passent
00:32:55dans la société d'aujourd'hui
00:32:57un dessin de plantu aussi
00:32:59avec Jean-Luc Mélenchon et Jean-Marie Le Pen
00:33:01et il met Jean-Marie Le Pen n'est pas mort
00:33:03et chacun avec sa phrase
00:33:05si vous voulez à connotation
00:33:07on va dire
00:33:09Laurent Jacobini
00:33:11cette image, ça doit vous faire un peu grincer les dents
00:33:13je suis pas sûr que ça vous amuse
00:33:15mais je trouve que ça résume beaucoup de choses
00:33:17il y a quand même un paradoxe
00:33:19je vois bien pourquoi il a fait ça
00:33:21c'est exactement ce qu'on dit sur ce plateau
00:33:23c'est en même temps ce qu'on dit sur le plateau
00:33:25mais si Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui existe
00:33:27c'est parce que les faits dénoncés par Jean-Marie Le Pen
00:33:29il y a des décennies se sont avérés
00:33:31l'immigration massive et son impact sur la société
00:33:33le fait d'un islam radical
00:33:35et conquérant
00:33:37je dis bien islam radical et conquérant
00:33:39je fais bien la différence avec l'autre
00:33:41qui a cours dans certaines banlieues
00:33:43ont amené au pouvoir des gens comme Jean-Luc Mélenchon
00:33:45parce qu'ils ont fait de cette haine de la France
00:33:47parfois de la haine d'autres religions
00:33:49et de la haine de nos compatriotes de confession juive
00:33:51le terreau de leurs idées
00:33:53je vois bien l'idée de cette photo
00:33:55c'est fort
00:33:57moi je trouve ça très fort
00:33:59et la légende aussi
00:34:01Jean-Marie Le Pen a passé l'arme à l'extrême gauche
00:34:03et a passé l'arme à gauche
00:34:05ce qu'il a dit
00:34:07pour prolonger ce que vous dites
00:34:09l'honnêteté me pousse à dire que
00:34:11sur le dossier économique
00:34:13parce qu'on parle de la vision de lanceur d'alerte de Le Pen
00:34:15sur les dossiers de la sécurité et de l'immigration
00:34:17l'honnêteté me pousse à dire que
00:34:19Le Pen a été un des premiers à mettre en garde
00:34:21contre l'Europe fédérale
00:34:23contre la désindustrialisation
00:34:25et contre les dépenses excessives
00:34:27du budget de l'Etat
00:34:29non mais aujourd'hui ça paraît une évidence
00:34:31parce que les thèmes sont sur la table
00:34:33le problème c'est que c'était parasité par ces dérapages
00:34:35c'est que certaines analyses étaient justes
00:34:37simplement ces dérapages ont parasité
00:34:39c'est ce qu'a compris Marine Le Pen
00:34:41on va parler de Marine
00:34:43c'est ce qu'a compris Marine Le Pen
00:34:45les gens qui étaient sur le plateau de CNews
00:34:47répondaient négativement à la question que j'y posais
00:34:49la question qu'on peut se poser c'est pourquoi
00:34:51alors qu'il lance des alertes et qu'il a raison 30 ans plus tard
00:34:53il a tout gâché
00:34:55mais peut-être parce qu'en fait il ne voulait pas accéder au pouvoir
00:34:57alors Goldi je n'y dons pas du tout
00:34:59non mais c'est une question
00:35:01mais le détail de l'histoire quand même que personne ne peut oublier
00:35:03sa fameuse phrase sur les chambres à gaz
00:35:05on ne peut pas le nier
00:35:07quel que soit le contexte
00:35:09et je crois que même au Rassemblement National
00:35:11vous l'avez exprimé
00:35:13quand a été posée la question
00:35:15à Jordan Bardella qui a été un peu mal à l'aise
00:35:17sur est-ce que Jean-Marie Le Pen était antisémite
00:35:19on ne peut pas faire abstraction
00:35:21de tout ça
00:35:23on en est bien d'accord
00:35:25mais on n'a pas fait abstraction
00:35:27on en parle depuis le début
00:35:29je le dis de manière générale
00:35:31c'est pour ça qu'on peut comprendre
00:35:33qu'on n'aille pas tous pleurer
00:35:35la mort de Jean-Marie
00:35:37la question ce n'est pas pleurer
00:35:39il y a une différence entre pleurer et se réjouir
00:35:41donc vous vous avez dit je n'ai pas fait de message
00:35:43et très bien c'est respectable
00:35:45on peut être indifférent
00:35:47on peut être indifférent
00:35:49en revanche moi je suis plus inquiet
00:35:51pour ceux qui
00:35:53ne sont pas de la famille politique du Rassemblement National
00:35:55parce qu'aujourd'hui il n'y a plus
00:35:57il n'y a plus d'argument à opposer
00:35:59on va parler Marine
00:36:01le Front National ou le Rassemblement National
00:36:03d'aujourd'hui
00:36:05tient un discours républicain
00:36:07je suis désolé de le dire
00:36:09il tient un discours républicain
00:36:11et le seul
00:36:13caillou dans la chaussure qu'ils avaient
00:36:15c'était encore Jean-Marie Le Pen
00:36:17dans les parages
00:36:19c'est fini
00:36:21d'abord je voudrais qu'on revoie le tweet
00:36:23qu'a fait Marine Le Pen
00:36:25c'était pas pour dénoncer
00:36:27c'était juste pour donner une information
00:36:29un âge vénérable
00:36:31avait pris le guerrier
00:36:33mais nous avait rendu notre père
00:36:35la mort est venue nous le reprendre
00:36:37beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent ici-bas
00:36:39bon vent, bonne mer, papa
00:36:41très beau tweet d'ailleurs
00:36:43hier soir c'est nous a diffusé
00:36:45un doc d'ailleurs qui reprenait
00:36:47les rapports entre Jean-Marie Le Pen
00:36:49et sa fille, Marine regardez
00:36:51Marine Le Pen son objectif
00:36:53c'est pas d'être la gardienne de la flamme
00:36:55du Front National des années 70
00:36:57c'est pour le coup d'arriver au pouvoir
00:36:59et pour dédiaboliser le parti
00:37:01et le faire coller à ses convictions
00:37:03Marine Le Pen ne reculera devant rien
00:37:05quitte à faire de gros sacrifices
00:37:07divorce, implosion
00:37:09la guerre est déclarée depuis ce matin dans la famille Le Pen
00:37:11le patriarche Jean-Marie
00:37:13a accordé une interview au magazine Rivarol
00:37:15où il prend la défense
00:37:17du maréchal Pétain et stigmatise
00:37:19Manuel Valls sur sa nationalité
00:37:21cette fois manifestement ce sont les mots de trop
00:37:23je crois que
00:37:25d'évidence Marine Le Pen supportait
00:37:27de moins en moins la présence de son père
00:37:29en 2015 après de nouvelles
00:37:31déclarations controversées de son père
00:37:33la présidente du RN engage une procédure
00:37:35disciplinaire contre lui pour l'exclure
00:37:37du parti
00:37:39c'était inévitable parce qu'à un moment donné
00:37:41c'est un poids
00:37:43et Jean-Marie Le Pen
00:37:45continue à s'exprimer
00:37:47il continue à s'exprimer d'une manière
00:37:49qui ramène le parti
00:37:51à l'époque
00:37:53antérieure avec toujours
00:37:55les mêmes sujets et avec toujours les mêmes
00:37:57déclarations clivantes
00:37:59il avait le sentiment d'être le Front National
00:38:01du moment où les instances
00:38:03disent qu'il est exclu
00:38:05il le ressent extrêmement mal
00:38:07on le comprend humainement
00:38:09c'est une décision que je crois nécessaire
00:38:11parce que c'était
00:38:13un électron libre
00:38:15qui troublait le message
00:38:17de manière assez significative
00:38:19et que
00:38:21quelle que soit la personne
00:38:23dans un parti il y a des règles
00:38:25et des règles ont été appliquées
00:38:27maintenant je pense que ça a été
00:38:29extrêmement douloureux pour lui
00:38:31une décision douloureuse pour elle aussi
00:38:33mais Marine Le Pen semble avoir fait passer l'intérêt supérieur
00:38:35du parti avant celui de son père
00:38:37on est avec Thomas Bonnet
00:38:39journaliste politique à CNews
00:38:41bonjour Thomas merci d'être avec nous
00:38:43quels étaient vraiment les rapports entre Marine Le Pen et son père
00:38:45c'est des rapports
00:38:47très compliqués et le reportage
00:38:49le montre très bien
00:38:51il faut en fait revenir aux années 70
00:38:53lorsqu'il y avait un attentat à la bombe
00:38:55dans l'appartement des Le Pen
00:38:57elle a 8 ans
00:38:59et évidemment ils ne sont pas blessés par cet attentat
00:39:01mais c'est le moment où elle le dira plus tard
00:39:03elle se rend compte qu'elle est la fille
00:39:05de Jean-Marie Le Pen
00:39:07c'est pas un homme qui est traité comme les autres
00:39:09c'est le moment où elle se rend compte que son père
00:39:11fait de la politique avec tout ce que ça engendre
00:39:13et en fait tout au long de sa vie
00:39:15elle a été la fille d'un homme avec des controverses
00:39:17des polémiques
00:39:19il faut quand même rappeler que Marine Le Pen avait plutôt choisi
00:39:21la voie du droit
00:39:23elle était avocate et puis elle est revenue
00:39:25en politique et il faut dire aussi que son père
00:39:27a poussé aussi pour qu'elle aille en politique
00:39:29c'est lui qui l'encourage à être conseillère
00:39:31régionale au début des années 2000
00:39:33à la fin des années 90 plus exactement
00:39:35puis au début des années 2000 elle est quand même sa conseillère
00:39:37pendant la campagne présidentielle
00:39:39de 2002 donc ils avaient des rapports
00:39:41très proches, politiques
00:39:43et puis il faut quand même rappeler aussi que c'est
00:39:45Jean-Marie Le Pen qui invite
00:39:47les adhérents du Front National
00:39:49à l'époque à choisir Marine Le Pen comme
00:39:51sa successeur donc il y avait une relation
00:39:53compliquée mais qui restait
00:39:55évidemment très cordiale
00:39:57et puis tout s'est très compliqué dans les années
00:39:592010 lorsqu'il y a eu
00:40:01effectivement toutes les polémiques
00:40:03l'exclusion en 2015, ça a été un épisode
00:40:05très douloureux pour Marine Le Pen
00:40:07elle le raconte encore aujourd'hui
00:40:09prendre la décision d'exclure son père du parti
00:40:11qu'il a fondé, il faut imaginer quand même
00:40:13le choix, le poids de cette décision
00:40:15pour Marine Le Pen
00:40:17et puis après il y a eu quand même des années où
00:40:19Jean-Marie Le Pen était encore dans le paysage
00:40:21avec parfois quelques pics, adressé
00:40:23à sa famille d'interviews
00:40:25où il disait que Marion Maréchal
00:40:27était plutôt son héritière en termes
00:40:29idéologiques, il a également parlé d'Éric Zemmour
00:40:31lors de la campagne de 2022
00:40:33donc ça a été compliqué jusqu'à la fin
00:40:35et en fait ce que l'on voit et c'est très très
00:40:37bien résumé d'ailleurs de manière très subtile
00:40:39par Marine Le Pen dans le tweet qu'elle a adressé
00:40:41il y a quelques instants maintenant
00:40:43lorsqu'elle dit un âge vénérable avait pris le guerrier
00:40:45mais nous avait rendu notre père
00:40:47on comprend entre les lignes qu'elle avait pu
00:40:49retrouver une relation sans doute plus apaisée
00:40:51avec son père à la fin de sa vie
00:40:53parce que c'est vrai, tout au long de
00:40:55sa carrière politique ça a été parfois très
00:40:57compliqué, très tumultueux entre
00:40:59Marine Le Pen et son père
00:41:01Je voudrais vous faire écouter Thomas justement
00:41:03sur ces rapports, je voudrais vous faire écouter
00:41:05ce qu'a dit dans une émission qui n'a pas encore
00:41:07été diffusée, Jean-Marie Le Pen à propos de sa fille
00:41:09Jordan Deluxe l'a interrogé, il lui a dit
00:41:11mais qu'est-ce que vous diriez si vous étiez mort ?
00:41:13Quels sont les derniers mots que vous aimeriez dire
00:41:15à votre fille Marine ? Et écoutez sa réponse
00:41:17Si vous pouviez envoyer
00:41:19un message à votre fille, de là où vous êtes
00:41:21au moment où nous parlons, donc vous n'êtes plus là
00:41:23vous lui diriez quoi ?
00:41:25Je lui dirais
00:41:27je t'aime
00:41:29conduis-toi comme ton père
00:41:37N'est-ce pas ?
00:41:39Thomas Bonnet, ils sont forts ces mots
00:41:41en même temps
00:41:43C'était très touchant d'entendre
00:41:45Jean-Marie Le Pen avoir ces mots
00:41:47pour Marine Le Pen, comme je vous le disais
00:41:49la relation a parfois été très compliquée
00:41:51médiatiquement au moins
00:41:53politiquement aussi et donc
00:41:55c'est vrai qu'il y avait sans doute une forme d'apaisement
00:41:57depuis maintenant quelques années
00:41:59et c'est ce que dit aussi Marine Le Pen
00:42:01il faut comprendre aussi que la stratégie de
00:42:03dédiabolisation amorcée
00:42:05par Marine Le Pen dans les années
00:42:072010, elle n'était pas très bien comprise
00:42:09par Jean-Marie Le Pen qui a appelé
00:42:11à un rassemblement national ou un front
00:42:13national plus dur sur les idées
00:42:15donc il y a toujours eu cette
00:42:17incompréhension entre les deux
00:42:19visiblement Marine Le Pen a quand même
00:42:21obtenu des résultats électoraux
00:42:23conséquents suite à cette dédiabolisation
00:42:25elle avait sans doute raison d'opérer
00:42:27toute cette stratégie, la question était
00:42:29évidemment de gérer aussi l'héritage
00:42:31de son père, l'héritage de celui
00:42:33qui avait fondé le parti dont elle était la présidente
00:42:35à l'époque. Merci beaucoup Thomas Bonnet
00:42:37je vous propose justement d'écouter Arnaud Clarsfeld
00:42:39qui était ce matin sur CNews et c'est intéressant
00:42:41parce qu'il parle de cette filiation
00:42:43entre Jean-Marie Le Pen
00:42:45et sa fille Marine en faisant bien
00:42:47la différence entre les deux
00:42:49En 1987
00:42:51je m'étais rendu
00:42:53au meeting du bourget
00:42:55qu'organisait
00:42:57Jean-Marie Le Pen
00:42:59j'étais vu aller seul
00:43:01il y avait des milliers de ses supporters
00:43:03et au moment où il était monté sur la tribune
00:43:05j'avais bondi sur la tribune
00:43:07avec un t-shirt sur lequel
00:43:09il y avait écrit Le Pen nazi
00:43:11et j'avais été passé à tabac
00:43:13par le service d'ordre et j'avais perdu
00:43:15plusieurs dixièmes
00:43:17à l'œil droit
00:43:19mais j'avais des raisons
00:43:21de le faire puisque quelques jours plus tôt
00:43:23il avait déclaré sur RTL
00:43:25que
00:43:27les chambres à gaz étaient un détail
00:43:29de la seconde guerre mondiale et qu'il n'en avait
00:43:31pas déjà vu ce qui était
00:43:33un point de vue à la fois
00:43:35antisémite et un point de vue
00:43:37négationniste
00:43:39mais aujourd'hui je suis reconnaissant
00:43:41à Marine Le Pen
00:43:43d'avoir transformé un parti qui soufflait
00:43:45sur les braises de l'antisémitisme
00:43:47et du négationnisme
00:43:49pour en faire un parti
00:43:51de masse, populiste ou populaire
00:43:53selon le point de vue que l'on a
00:43:55et qui prend la défense
00:43:57de la communauté juive contre l'islamisme
00:43:59radical et qui comprend
00:44:01les difficultés d'Israël
00:44:03à se défendre dans un univers
00:44:05hostile et quand j'ai appris
00:44:07la mort de Jean-Marie Le Pen
00:44:09j'ai ressenti de la peine pour Marine Le Pen
00:44:11parce que moi aussi je crains
00:44:13de perdre le jour le plus lointain
00:44:15possible mes parents auxquels
00:44:17je tiens tant.
00:44:19Et ça s'appelle de l'humanité.
00:44:21Son discours il est formidable.
00:44:23Il résume
00:44:25je pense l'évolution
00:44:27mais surtout je voudrais revenir sur le mot que Jean-Marie Le Pen
00:44:29déclare à Jordan sur sa fille
00:44:31parce que je pense à tous ces abrutis qui étaient
00:44:33à la République hier quand un père
00:44:35au crépuscule de sa vie
00:44:37dit si j'ai un truc à lui dire
00:44:39là où je serais je lui dirais je t'aime
00:44:41tous ces abrutis
00:44:43qui ont foulé au pied
00:44:45devraient se rappeler qu'un père et une fille
00:44:47ou un père et un fils
00:44:49c'est des liens au delà de la politique
00:44:51c'est des liens humains.
00:44:53Tous ces gens ont foulé ça au pied et je trouve que c'est
00:44:55peut-être la phrase la plus forte que j'ai entendue
00:44:57parce que ce qu'il faut savoir c'est que Marine Le Pen
00:44:59quand elle parlait de son père
00:45:01elle ne disait pas papa, elle ne disait pas Jean-Marie
00:45:03elle disait Le Pen.
00:45:05Il y a une espèce de violence
00:45:07et le grand virage
00:45:09pour moi Jean-Marc
00:45:11c'est quand elle fait ce meeting dont on parlait
00:45:13tout à l'heure où à l'époque Zemmour
00:45:15est très haut dans les sondages, il remplit beaucoup plus
00:45:17ces salles que Marine Le Pen qui commence
00:45:19à mort de la poussière et elle décide
00:45:21de ne pas faire un discours politique
00:45:23elle décide de parler d'elle
00:45:25vous vous souvenez, elle vient devant le pupitre sur la Seine
00:45:27et elle dit mais est-ce que vous savez ce que c'est
00:45:29être la fille de Le Pen. Alors ils font de la politique
00:45:31c'est leur problème avec les thèmes qui sont les leurs
00:45:33mais personne ne s'est jamais posé la question
00:45:35quand vous avez 12, 13 ans, 14 ans
00:45:37que vous êtes dans une cour de collège
00:45:39et qu'on vous stigmatise
00:45:41j'emploie le terme, parce que vous n'êtes
00:45:43que la fille de Le Pen, vous n'y êtes pour rien finalement
00:45:45à ce moment-là. Vous imaginez la dureté
00:45:47et en même temps le blindage que vous vous
00:45:49faites parce que
00:45:51après, après, quand on vous a
00:45:53atteint de cette manière-là dans ce qui est plus intime
00:45:55vous avez une résilience incroyable.
00:45:57L'intelligence d'Arnaud Karsfeld
00:45:59c'est de reconnaître l'évolution.
00:46:01C'est en ça qu'il est intelligent
00:46:03alors j'allais dire
00:46:05contrairement à Mathilde Panot, mais je ne mets pas en cause son intelligence
00:46:07mais je parle du raisonnement
00:46:09écoutez celui de Mathilde Panot par exemple.
00:46:13Du Front National au Rassemblement National
00:46:15l'idéologie n'a pas changé
00:46:17elle est l'héritière politique de son père
00:46:19elle est l'héritière politique de son père
00:46:21pourtant elle s'en est distancée
00:46:23elle a rompu avec lui, elle l'a exclue du parti
00:46:25c'est-à-dire que sur le vernis
00:46:27ça a changé, mais par exemple vous avez dans le groupe de Marine Le Pen
00:46:29dont elle est présidente, Frédéric Boccaletti
00:46:31qui est un libraire négationniste
00:46:33qui non seulement est antisémite
00:46:35mais répand des idées antisémites
00:46:37puisque sa librairie vendait
00:46:39des livres sur des questions
00:46:41qui étaient négationnistes
00:46:43donc je crois que sur le vernis ça a changé
00:46:45mais que derrière vous avez exactement le même
00:46:47front idéologique.
00:46:49D'abord c'est de la diffamation, ce qu'elle dit est totalement faux
00:46:51et ça a été prouvé, mais au-delà de ça
00:46:53ça montre quand même la limite du raisonnement
00:46:55c'est-à-dire que ces gens ne fonctionnent non pas pour ce qu'ils ont à proposer
00:46:57mais ce contre quoi ils combattent
00:46:59donc ils ont créé un monstre imaginaire
00:47:01un péril fasciste
00:47:03un péril raciste en France
00:47:05et ils n'ont qu'une peur, c'est que ce monstre imaginaire
00:47:07s'évapore, parce qu'ils n'ont plus rien
00:47:09ils n'ont plus rien à dire
00:47:11ils n'ont rien à proposer si ce n'est la haine
00:47:13la haine du juif, la haine
00:47:15des riches, la haine de l'autre
00:47:17bref, ces gens-là sont faibles
00:47:19le témoignage d'Anno Klarsfeld
00:47:21il y a tout dedans
00:47:23il a clairement dit que Jean-Marie Le Pen était son adversaire politique
00:47:25il est même allé le combattre apparemment
00:47:27sur une estrade
00:47:29mais il dit aujourd'hui je vois un père qui part et une fille qui est triste
00:47:31et je vois Marine Le Pen
00:47:33qui est très différente
00:47:35qui a une proposition politique différente
00:47:37ça, c'est une manière digne d'analyser
00:47:39j'allais dire froidement les choses
00:47:41la France insoumise est prête
00:47:43à tout
00:47:45pour nourrir une haine qui est
00:47:47son diesel
00:47:49de toute façon Jean-Luc Mélenchon veut un duel
00:47:51Mélenchon-Le Pen puisque c'est pour lui
00:47:53la configuration unique
00:47:55qui lui permettrait d'accéder au pouvoir
00:47:57mais moi la question que j'ai envie de poser
00:47:59et je vais essayer d'être le plus douce possible
00:48:01compte tenu du fait que
00:48:03Jean-Marie Le Pen est décédée
00:48:05hier soir mais au sein du Rassemblement National
00:48:07n'y a-t-il pas quand même
00:48:09une ligne
00:48:11Jean-Marie Le Pen
00:48:13est-ce que tout le monde est sur cette ligne de Marine Le Pen
00:48:15qui est différente
00:48:17de celle de son père ou n'y a-t-il pas quand même
00:48:19un noyau dur
00:48:21qui a plus l'idéologie de Jean-Marie Le Pen
00:48:23c'est plus une question en fait que j'ai à poser
00:48:25Qu'est-ce que répond Laurent Jacobelias ?
00:48:27Moi je pense, moi j'ai adhéré au Rassemblement National
00:48:29en 2017 donc en soutien
00:48:31à Marine Le Pen
00:48:33pour être très honnête Marine Le Pen aujourd'hui
00:48:35le Rassemblement National c'est un nouveau parti
00:48:37c'est un nouveau parti, les cadres ont changé
00:48:39le programme est un programme de
00:48:41gouvernement, je crois que
00:48:43la réponse elle est très claire
00:48:45sur des thèmes en revanche
00:48:47le thème de l'immigration, le thème de la France
00:48:49dans l'Europe et dans la mondialisation
00:48:51le thème de la sécurité, ces thèmes là
00:48:53se sont imposés partout dans le monde politique
00:48:55et ils sont toujours très vivaces évidemment
00:48:57Et en même temps n'oublions pas
00:48:59les dérapages de Jean-Marie Le Pen
00:49:01je dis n'oublions pas
00:49:03on va regarder un sujet justement sur les dérapages
00:49:05parce qu'on peut rendre hommage
00:49:07à Jean-Marie Le Pen, on peut dire qu'il a marqué
00:49:09la France mais faut pas oublier
00:49:11n'oublions pas non plus que c'était aussi des dérapages
00:49:13Une vie politique ponctuée
00:49:15de dérapages et d'outrances qui auront empêché
00:49:17son accession aux plus hautes fonctions
00:49:19En 1985, Jean-Marie Le Pen fait huer
00:49:21dans un meeting les journalistes Jean-François Kahn
00:49:23Jean-Daniel, Yvan Levaille et Jean-Pierre Elkabache
00:49:25Il est alors accusé d'antisémitisme
00:49:27En 1988,
00:49:29Jean-Marie Le Pen fait un jeu de mots douteux
00:49:31sur le ministre Michel Durafour
00:49:33il le rebaptise Durafour Crématoire
00:49:35Les propos de Jean-Marie Le Pen
00:49:37qui scandalise le plus la classe politique
00:49:39sont ceux sur la Shoah qui l'assimilent
00:49:41comme un point de détail de l'histoire
00:49:43Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé
00:49:45je n'ai pas pu moi-même en voir
00:49:47je n'ai pas étudié spécialement la question
00:49:49mais je crois que c'est un point de détail
00:49:51de l'histoire de la Deuxième Guerre Mondiale
00:49:53Des propos qu'il répétera même
00:49:55au sein du Parlement Européen
00:49:57Je me suis borné à dire
00:49:59que les chambres à gaz
00:50:01c'est un détail de l'histoire de la Guerre Mondiale
00:50:03ce qui est
00:50:05ce qui est
00:50:07une évidence
00:50:09Pour ses propos
00:50:11Jean-Marie Le Pen est condamné par la première chambre civile
00:50:13du tribunal de Nanterre
00:50:15toute sa vie, il est rattrapé par ses déclarations antisémites
00:50:17Le personnage en question
00:50:19a cru devoir dire que
00:50:21c'est parce qu'il était juif
00:50:23qu'il avait été expulsé
00:50:25ça ne se voyait pas ni sur sa carte
00:50:27ni sur son nez si j'ose dire
00:50:29Enfin en 2014, le fondateur du Front National
00:50:31dit vouloir faire une fournée
00:50:33en évoquant le nom du chanteur Patrick Bruel
00:50:35C'est Monsieur Bruel aussi
00:50:37Ah oui, ça ne m'étonne pas
00:50:39On fera une fournée la prochaine fois
00:50:41Il réitérera une nouvelle fois
00:50:43ses propos sur les chambres à gaz
00:50:45C'en est trop pour Marine Le Pen
00:50:47qui rompt définitivement avec son père
00:50:49et qui décide de l'exclure du Front National
00:50:51Et je trouve que
00:50:53Robert Maynard a dit quelque chose de très vrai hier
00:50:55quand il était sur CNews, il a dit que Jean-Marie Le Pen
00:50:57a pendant longtemps déshonoré
00:50:59une partie de la France patriote avec ses propos antisémites
00:51:01Parce qu'à l'époque, ça voulait quand même dire
00:51:03que quand on était patriote, quand on défendait
00:51:05une certaine identité, forcément on était associé
00:51:07en antisémites. On écoute Robert Maynard
00:51:09et puis je vous vois faire la grimace, Laurent Jacobelli
00:51:11vous réagissez juste après
00:51:13Jean-Marie Le Pen, c'était à la fois quelqu'un
00:51:15qui s'est fait l'écho
00:51:17des peurs
00:51:19des craintes du vécu
00:51:21de toute une partie de cette France périphérique
00:51:23que cette France
00:51:25de province, quand il a été
00:51:27le premier à dénoncer
00:51:29les risques d'une immigration
00:51:31sans borne
00:51:33sans contrôle
00:51:35quand les gens voulaient pas parler
00:51:37de sécurité mais d'insécurité
00:51:39mais de sentiment d'insécurité
00:51:41comme si elle n'existait pas
00:51:43il a été tout ça et en même temps
00:51:45il a eu un certain nombre de mots
00:51:47qui me donnent la nausée
00:51:49d'un antisémitisme
00:51:51insupportable
00:51:53et ce qui est le pire, c'est qu'avec
00:51:55ces mots insupportables
00:51:57il a pendant longtemps
00:51:59déshonoré
00:52:01une partie de la France
00:52:03patriote et tout
00:52:05et c'est surtout de ça
00:52:07dont je lui en veux
00:52:09Laurent Jacobilli, c'est pas faux
00:52:11non mais on ne peut pas résumer
00:52:13c'est pas faux
00:52:15c'est une façon de dire
00:52:17c'est très juste
00:52:19on ne peut pas résumer 70 ans de carrière à ça
00:52:21il est aussi celui qui a amené un certain nombre de thèmes
00:52:23sur le devant de la scène
00:52:25et M.Ménard, en 2014, lorsqu'il a été hulumaire
00:52:27avec le logo du Front National
00:52:29le président d'honneur était Jean-Marie Le Pen
00:52:31à cette époque-là, il n'avait pas l'air si dégoûté que ça
00:52:33donc si vous voulez, c'est parfois un argument
00:52:35un peu facile aussi, pour cacher tout le reste
00:52:37je ne le nie pas
00:52:39mais je dis que derrière, ça empêche de dire
00:52:41oui, il avait raison sur l'immigration, donc ça empêche
00:52:43un certain nombre de leaders politiques de faire leur meilleure coupa
00:52:45oui, il avait raison sur l'islam radical
00:52:47qui veut conquérir la France
00:52:49oui, il avait raison sur la place de la France
00:52:51dans l'Europe et dans le monde
00:52:53et donc il faut, je crois, tout dire
00:52:55pas se limiter à ce qui est le plus cardiaque
00:52:57ce qu'il dit, honnêtement, je ne vais pas défendre Ménard
00:52:59parce qu'il n'a pas besoin de moi
00:53:01mais ce qu'il dit, c'est que les analyses
00:53:03beaucoup d'analyses étaient justes
00:53:05beaucoup d'analyses étaient même en avance
00:53:07et simplement avec ses propos antisémites
00:53:09il a dévalorisé ses analyses
00:53:11c'est-à-dire qu'on ne pouvait plus valider
00:53:13ses analyses, parce que valider ses analyses
00:53:15c'était valider lui, valider l'antisémitisme
00:53:17c'est ça ce qu'il dit
00:53:19vous dites à peu près la même chose
00:53:21je l'appelle quand même à avoir un peu de mémoire
00:53:23il a empêché justement
00:53:25le FN de l'époque
00:53:27de s'élargir et c'est toute l'analyse
00:53:29qu'a faite Marine Le Pen quand elle est arrivée au pouvoir
00:53:31enfin quand elle est arrivée au pouvoir
00:53:33du Rassemblement National en disant
00:53:35je vais dédiaboliser parce que si je reste
00:53:37cornérisé avec le poids de tous les mots
00:53:39que son père continuait de dire
00:53:41parce qu'il avait son site internet
00:53:43et ses petites entrevues hebdo-bannaires
00:53:45où effectivement à chaque fois il lançait des petits pics
00:53:47mais tous les thèmes qu'il avait pu préempter
00:53:49étaient entachés par l'antisémitisme
00:53:51mais il avait aussi
00:53:53fait son succès au sein
00:53:55de certains militants du FN
00:53:57qui venaient chercher aussi ça
00:53:59parce qu'on n'est pas dans le dérapage, on est dans l'idéologie
00:54:01on répète plusieurs fois la même chose
00:54:03et pour rebondir sur ce que vous disiez tout à l'heure
00:54:05sur le fait qu'il y a peut-être encore
00:54:07au sein des électeurs du RN
00:54:09des gens qui sont antisémites
00:54:11mais il y en a beaucoup plus ailleurs
00:54:13il y en a beaucoup plus aujourd'hui
00:54:15dans l'autre parti de l'Égypte
00:54:17on ne peut pas nier le fait que
00:54:19ces propos antisémites et ce qu'on appelle
00:54:21le dérapage qui est pour moi une idéologie
00:54:23si vous voulez, a été aussi
00:54:25la capacité pour lui
00:54:27de monter le front national
00:54:29qui avait un audio
00:54:31d'habitant des gens
00:54:33On va continuer
00:54:35on va en reparler dans un instant
00:54:37en plus de ses rapports avec les médias
00:54:39c'est intéressant Jean-Marie Le Pen c'était un peu je t'aime moi non plus avec les médias
00:54:41mais je voudrais qu'on parte en direct à Montrouge
00:54:43pour vous montrer une image
00:54:45en direct Montrouge puisque dix ans après les attentats
00:54:47de Charlie Hebdo
00:54:49la commune rend hommage à Clarissa Jean-Philippe
00:54:51qui vous le savez a été
00:54:53tuée par le terroriste Amélie
00:54:55Koulibaly, la ville de Montrouge
00:54:57qui va d'ailleurs donner
00:54:59le nom de la policière municipale
00:55:01à l'hôtel de police
00:55:03municipale, je vous rappelle que cette
00:55:05policière avait 26 ans, vous voyez
00:55:07le Président de la République à droite
00:55:09de l'image et puis ses hommages
00:55:11qui sont rendus depuis
00:55:1311h15 maintenant, je vous rappelle
00:55:15ce qui s'est passé quand même, c'est que ce jour là
00:55:17cette policière de 26 ans est appelée
00:55:19à 7h20 pour un banal accident
00:55:21de la route, elle s'y rend avec son binôme
00:55:23pour gérer la sécurité
00:55:25où a lieu l'accrochage et puis
00:55:27soudain un homme vêtu d'un manteau noir
00:55:29à capuche et d'un gilet pare-balles
00:55:31fait irruption, il vise la jeune
00:55:33policière et lui tire dans le dos
00:55:35une balle de Kalachnikov
00:55:37transperce le corps de Clarissa
00:55:39Jean-Philippe et elle s'effondre
00:55:41à 8h04
00:55:43on va regarder ces images
00:55:45de l'hommage qui est rendu
00:55:47et de cette minute de silence
00:56:11c'est important de se souvenir
00:56:13de ce qui s'est passé
00:56:15vous avez vu une partie de l'hommage qu'on a vécu
00:56:17hier en direct sur
00:56:19CNews et justement hier matin
00:56:21le président de la république
00:56:29on va suivre
00:56:31ce dépôt de gerbe de la part
00:56:33d'Emmanuel Macron
00:56:35en hommage à
00:56:37Clarissa Jean-Philippe
00:56:43...
00:56:45...
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00:56:49...
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00:59:01...
00:59:03Au-delà tyrannie Les cadavres sanglants t'élevaient
00:59:20Entendez-vous dans nos campagnes Lugir ces féroces soldats ?
00:59:33Ils viennent jusque dans vos bras Élarger vos fils, vos compagnes
00:59:46Aux hommes et citoyens Fornez vos bataillons
00:59:57Marchons, marchons Qu'un soleil vire
01:00:09Au-delà de l'océan
01:00:27Au lendemain de l'attentat de Charlie Hebdo, le 8 janvier 2015, à Montrouge, en région parisienne, un proche des frères Kouachi, du nom d'Amedi Koulibaly, ouvre le feu sur une jeune policière, Clarissa Jean-Philippe, 26 ans, tombe sous les balles du terroriste.
01:00:56Je veux, mesdames et messieurs les députés, en notre nom à tous, saluer, et le mot est faible, le très grand professionnalisme, l'abnégation, la bravoure de toutes nos forces de l'ordre, policiers, gendarmes, unités d'élite.
01:01:18Le 9 janvier, en début d'après-midi, Amedi Koulibaly entre très lourdement armé dans une supérette hyper kéchère, port de Vincennes à Paris. Il procède alors à une prise d'otage.
01:01:28Durant ces longues minutes, Amedi Koulibaly exécute froidement trois clients ainsi qu'un employé. Le terroriste affirme alors qu'il agite au nom de l'Etat islamique. Il évoque également son lien avec les frères Kouachi.
01:01:40Ce dernier revendiquait son acte auprès d'une chaîne de télévision en reprochant à la France de s'être attaqué à l'Etat islamique et précisait que son dernier contact avec les frères Kouachi remontait au début des attaques. Koulibaly étant chargé, quant à lui, de faire des policiers. Ce sont ses termes.
01:01:56Après plusieurs heures de retranchements, les policiers du RAID et de la BRI lancent leur opération devant le magasin Kachère.
01:02:04Amedi Koulibaly est finalement abattu lors de l'assaut mené par les forces du RAID et de la BRI.
01:02:13— Voilà, cet hommage qu'on a vécu en direct. Éric Revel, vous voulez dire à l'entête ce que vous m'avez dit pendant le sujet ? Parce que je trouve ça très vrai.
01:02:19— Ben non, mais parce que ça m'a frappé. On a commencé votre émission en parlant de ces fous furieux à La République qui sablaient le champagne sur la tombe de Le Pen.
01:02:27Et là, on vient de voir une scène des hommages de dignité de la France posthonorée. Voilà. Ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie sont honorés. Et là, vous voyez le choc que ça représente.
01:02:39Ben inutile de vous dire que je préfère la dignité de cette France-là à la dignité de l'autre. — C'est une évidence. On va revenir sur Jean-Marie Le Pen.
01:02:46Jean-Marie Le Pen, animal politique et phénomène médiatique avec ses rapports entre Jean-Marie Le Pen et les médias. Je t'aime, moi non plus. Un rappel de quelques grands moments de Jean-Marie Le Pen et des médias.
01:02:57— Le 13 février 1984, le générique de l'heure de vérité s'ouvre avec pour invité Jean-Marie Le Pen. Pour la première fois, le président du Front national est convié dans cette émission politique incontournable.
01:03:12— Vous faites partie de la réalité de la société française. C'est un fait. Et c'est pourquoi je vous ai invité ce soir.
01:03:19— Je suis très heureux de pouvoir répondre aux questions qui me sont posées...
01:03:25— Malgré les manifestations autour du studio, Jean-Marie Le Pen sera invité à 9 reprises, permettant même au programme de réaliser un record d'audience en octobre 1985 en réunissant près d'un Français sur 3 devant l'émission.
01:03:39— Je voudrais, puisque dans ce domaine, les silences sont souvent plus pesants que les discours, moi aussi me lever à mon tour pour tenir une minute de silence ou quelques instants de silence au moins pour, en mémoire de tous ceux qui sont tombés, des dizaines de millions d'hommes tombés dans le monde sous la dictature communiste...
01:03:59Un style et un phrasé reconnaissable entre mille, Le Pen déroule à chaque fois son discours de fermeté, notamment sur l'immigration. Le ménire se révèle un puncher infatigable et devient un véritable animal médiatique.
01:04:12— Tiens, il te prend le coup. — Je suis à courir, moi ! Tu vas voir le rouquin, là-bas !
01:04:16À la télévision, c'est aussi l'occasion de croiser le fer avec ses rivaux politiques. En 1989, il débat avec un certain Bernard Tappes.
01:04:24— Je vous écraserais, M. Tappes, à Marseille, si vous aviez le courage de démissionner de votre mandat et de vous représenter.
01:04:31— Mais attendez. C'est pas parce que vous avez une grande gueule et que vous criez fort que vous arrivez...
01:04:34— Non, mais ce n'est pas poli, monsieur. Vous êtes sorti des bafous. On le sait, je suis poli.
01:04:38— Oui, oui. La seule différence, c'est que c'est pas parce que vous affirmez fort quelque chose que ce que vous dites est vrai.
01:04:45Les deux hommes se croisent à plusieurs reprises sur les plateaux, offrant à chaque fois des moments de télévision restés dans les mémoires.
01:04:52— Grâce à la gentillesse de Descartes, on ne s'accoute rien à la maison France 2. Alors on ne sait jamais si ça se passe mal.
01:04:58— Ils ne l'ont pas utilisé. Nous n'en avons pas besoin. Mais je les aurais acceptés si on m'en avait fait cadeau.
01:05:02Je vois que la générosité d'Antenne 2 ne va pas jusque-là.
01:05:05— Parfois accusés de faire le jeu du leader frontiste, les journalistes auront capturé pendant toute sa vie l'avènement d'un phénomène médiatique.
01:05:14— On est en direct avec François Costantini, qui est politologue et communicant. Bonjour. Merci d'être avec nous.
01:05:18Ils sont compliqués, les rapports de Jean-Marie Le Pen avec les médias, parce que la plupart des journalistes le détestaient, il faut dire les choses.
01:05:24La plupart des médias le détestaient. Et pourtant, ils l'invitaient parce que c'était une bête médiatique.
01:05:30— Bonjour. Oui. Alors chez Jean-Marie Le Pen, il y avait deux choses, en effet. Il y avait en effet un homme d'une maîtrise complète des médias,
01:05:37un homme des coûts médiatiques. Un seul épisode, vous vous souvenez, pour décrire les écologistes lors de l'heure de vérité.
01:05:43En 1989, il avait sorti une pastèque prédécoupée en montrant le vert extérieur, le rouge intérieur. Seul lui était capable de ça.
01:05:50Ensuite, c'est vrai qu'à sa décharge, les médias avaient une attitude a priori qui lui était hostile. Je donnerai un seul exemple.
01:05:57Mme Anne Sinclair, avec sa fameuse émission 7 sur 7, y compris quand TF1 faisait partie du service public, ne l'avait jamais invitée.
01:06:04Et il y avait ce qu'on appelait le quart d'heure Le Pen, c'est-à-dire qu'il y avait 10 minutes où il fallait que l'invité, en effet, soit obligé de condamner Jean-Marie Le Pen.
01:06:10Alors il est certain que les rapports à partir de là étaient particulièrement difficiles, y compris selon le service public.
01:06:15Je ne parle pas des médias libres, des esprits libres, qu'on connaît notamment ici, mais Jean-Marie Le Pen souffrait d'un a priori des médias.
01:06:22Je rappelle également que proportionnellement, par rapport à son poids politique, le Front national était un des partis les moins invités sur les médias,
01:06:29y compris de service public. Donc il y avait déjà à l'origine, en effet, un problème médiatique.
01:06:34Et puis cette attraction à l'impulsion que vous avez si bien décrite entre, en effet, la bête politique, qu'on se repuse à inviter, mais qui va vous tirer l'oblon.
01:06:41Je rappelle que 1985, c'était, comme vous l'avez dit, 17 millions de téléspectateurs inégalés pour une émission politique.
01:06:48Oui, mais ce côté, je t'aime moins non plus, c'était le cas des médias, mais c'était le cas également des Français, au fond, parce que c'est vrai que pendant longtemps,
01:06:54il était assez faible dans les élections, Jean-Marie Le Pen. Mais les Français avaient envie de le voir à la télé, parce qu'ils disaient qu'il va se passer quelque chose,
01:07:02qu'il va dire quelque chose.
01:07:04Oui, bien sûr. D'ailleurs, on mesure aujourd'hui à l'hommage. Je ne vais même pas parler aujourd'hui des individus qui n'en valent pas la peine.
01:07:13D'ailleurs, certains diront que c'est l'hommage du vice à la vertu. Mais quand on regarde les hommages qu'il y soit rendus sur toutes les chaînes de télévision continue,
01:07:22y compris celles qui lui étaient hostiles, il y a une certaine retenue, il y a un hommage.
01:07:26On comprend que quelqu'un d'exceptionnel, exceptionnel au plan de sa personnalité, de son exercice de la chose politique, vient de passer.
01:07:36Et on sent qu'en effet, il y a une page qui s'est tournée au point où la représentation politique, il y aura pratiquement un avant et un après Jean-Marie Le Pen.
01:07:44C'est-à-dire qu'ensuite, maintenant, la politique est réduite à des petites phrases, à des postures, à des messages postés sur les réseaux sociaux.
01:07:51Jean-Marie Le Pen, c'était quelqu'un qui pouvait parler 1h30 à une tribune sans papier, exceptionnel.
01:07:56Qu'il pouvait aller à une émission pratiquement sans la préparer, qu'il y avait une réponse toute faite, qu'il y avait une logique, qu'il y avait un sens de la répartie.
01:08:03Et je pense que c'est un petit peu ça. Avec le temps, etc., il y a eu en effet peut-être une hostilité avec Jean-Marie Le Pen.
01:08:11Et puis il y a également une prise de conscience peut-être. Le fait que Jean-Marie Le Pen a été peut-être, alors pour un grand nombre de Français,
01:08:18même si on l'a critiqué dans l'action politique, un premier lanceur d'alerte, notamment sur l'immigration, sur l'islamisation, sur les dangers, en effet, que connaissent nos sociétés.
01:08:27C'est un petit peu ça qu'il y a eu, vous savez. Alors ensuite, comme on l'a dit, l'histoire jugera.
01:08:31Mais on pense déjà que l'image de Jean-Marie Le Pen dans l'histoire ne sera peut-être pas ce qu'elle aurait été du temps de son vivant, de l'exercice de ses responsabilités politiques.
01:08:41– Merci beaucoup François Constantini, politologue et communicant. Merci d'avoir été en direct avec nous.
01:08:46Je voulais juste vous montrer l'extrait, un extrait encore de cette émission qui n'est pas encore passé chez Jordan Deluxe.
01:08:52Parce que moi, il y a quelque chose qui m'a étonné. Alors je me suis demandé, vous allez voir, je me suis demandé si Jean-Marie Le Pen en fait faisait du second degré
01:08:57ou s'il était sérieux. Jordan, à un moment, lui demande, est-ce qu'on dirait du bien de vous quand vous partirez ?
01:09:02Et vous allez voir sa réponse, il répond oui. Et il explique que lui, il n'a jamais rien fait de mal.
01:09:08C'est assez étonnant. Alors je ne sais pas s'il est au premier ou au deuxième degré, mais je voulais vraiment vous montrer cette séquence.
01:09:13Donc c'est la première fois qu'elle est diffusée, regardez.
01:09:16On dira du bien de vous quand vous partirez ?
01:09:19– Oui, parce que je le mérite. Honnêtement, quand je me psychanalyse, je crois, j'ai le sentiment de n'avoir jamais fait aucune saloperie.
01:09:35C'est quelque chose dont je pourrais avoir honte. Donc, bon, j'ai mené une vie normale, banale de problèmes.
01:09:45J'ai certainement un certain nombre de... Je ne sais pas si j'ai des ennemis, peut-être dans la politique,
01:09:51si j'ai des ennemis sans le savoir, sans le vouloir, mais sur le plan personnel, je ne pense pas avoir suscité
01:09:59de sentiments haineux à mon égard.
01:10:03– Eric Revelle, c'est du deuxième, du troisième ou du quatrième degré ?
01:10:06– À la fin, montre que c'est du quatrième degré. Est-ce que Jean-Marie Le Pen peut imaginer qu'il ne s'est pas fait des ennemis politiques
01:10:12avec ses déclarations ? Si, bien sûr. Au début, on peut penser qu'il est sincère dans l'image qu'il a de lui-même,
01:10:19mais à la fin, non. D'ailleurs, quel homme politique n'a pas d'ennemis politiques ? Mais je vais vous dire, il faut quand même rappeler une chose.
01:10:25– Mais quand il est qui pense qu'on va dire du bien de lui, il plaisante.
01:10:28– Alors, attendez, moi, je reprends la phrase du communiqué de l'Élysée, l'histoire jugera. Est-ce que c'est l'homme des petites phrases,
01:10:34des polémiques, des dérapages scandaleux qui prendra le pas sur l'image qu'on aura de Jean-Marie Le Pen dans 4, 5 ans ?
01:10:41Ou est-ce que c'est au contraire ? Si elle y arrive, j'en sais rien. Si Marine Le Pen accède au pouvoir, est-ce qu'on dira pas ?
01:10:46Mais en fait, le chemin a été tracé par qui ? Par celui qui a créé le FN. Donc, vous voyez, moi, je trouve ça très troublant.
01:10:55Mais Le Pen, c'est quand même avant tout un animal politique.
01:10:59– Mais il prouve que c'est une bête des médias là aussi, parce que vous voyez, même là…
01:11:03– Mais il joue, il joue.
01:11:05– J'ai le sentiment, mais je n'en suis pas certaine, évidemment, qu'effectivement, il joue justement à ce jeu-là.
01:11:11Mais dans la phrase qu'il a dite à sa fille, il y a un morceau de la phrase qui m'a le plus interpellée,
01:11:16quand il lui dit « conduis-toi comme ton père ». Je trouve que…
01:11:19– C'était l'extrait de tout à l'heure, ça, oui.
01:11:21– Voilà, tout à fait, mais je trouve que c'est difficile d'en tirer des conclusions,
01:11:24mais quelque part, ça la met en difficulté.
01:11:27Parce que justement, elle essaie de démontrer qu'elle ne va pas se conduire comme son père.
01:11:33Donc de rajouter, si vous voulez, cette phrase « conduis-toi comme ton père »,
01:11:36j'ai l'impression que là aussi, il joue un peu, parce qu'il y a une petite forme d'amertume
01:11:41par rapport au fait qu'elle-même l'ait écartée.
01:11:43– Je voudrais juste, on va se terminer en revoyant cet extrait qu'on a montré tout à l'heure,
01:11:47parce que c'est vrai que c'est intéressant.
01:11:49La question, c'était « qu'est-ce que vous diriez à votre fille une fois morte ? »
01:11:52et c'est là où il fait cette citation.
01:11:54Un dernier mot, peut-être Laurent Jacobelli, avant qu'on revoie l'extrait, pour terminer.
01:11:57– Je ne sais pas s'il était au premier, au deuxième ou au troisième degré,
01:12:00mais enfin, quand on reprend quand même toute sa vie,
01:12:03il a combattu pour la France tout le temps, et je crois de manière très sincère,
01:12:06on a parlé des faux pas, mais on peut parler de tout le reste aussi, de l'engagement.
01:12:09Il était député, il a demandé à aller défendre la France,
01:12:13il a été pupille de la Nation à 14 ans, où il a vu son père mort,
01:12:18il a mené tous les combats politiques, il a pris les médias de pleine face,
01:12:23il a eu une vie compliquée avec un attentat contre lui, avec sa famille osracée.
01:12:27– Il a voulu s'engager chez les FFI à 16 ans.
01:12:29– Absolument, il a voulu être un résistant très jeune,
01:12:32contrairement à la légende que propage la France insoumise.
01:12:35– Mais il a aussi dérapé, il a aussi tenu… non, non, mais voilà, de nos mieux.
01:12:40Et je pense que lui, il pense qu'il a donné sa vie pour la France.
01:12:45– Juste parce que c'est sans doute un des extraits qui restera
01:12:48et que vous allez voir dans les prochains jours,
01:12:50extrait exclusif qu'on vous montre, c'est la question à Jean-Marie Le Pen,
01:12:53que diriez-vous à Marine Le Pen, écoutez.
01:12:56– Si vous pouviez envoyer un message à votre fille, de là où vous êtes,
01:13:00au moment où nous parlons, donc vous n'êtes plus là, vous lui diriez quoi ?
01:13:05Je lui dirais, je t'aime, conduis-toi comme ton père.
01:13:19– Voilà, Jean-Marie Le Pen, donc avec cet extrait très fort
01:13:22et qui veut dire beaucoup de choses.
01:13:24Dans un instant, Sonia Mabrouk, on se retrouve demain en direct à partir de 10h35.
01:13:27Merci pour votre fidélité, à demain et d'ici là, soyez prudents.