• il y a 20 heures
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30
00:00:05et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:08Certains réduiront Jean-Marie Le Pen à la séquence du détail et c'est sans doute
00:00:13bien commode de ne retenir que ses propos abjects pour ceux qui ont fait de l'anti-Le
00:00:19Penisme leur seule raison de vivre, j'allais dire l'essentiel de leur identité.
00:00:24Ses adversaires de Le Pen adorent l'état dans lequel le plonge, leur détestation au point
00:00:30de célébrer sa mort, place de la République au goût du champagne et au son des ouras.
00:00:34Le drame pour la France tient que les provocations de Jean-Marie Le Pen, ses outrances, son parasité,
00:00:40son combat contre l'immigration massive et son refus d'importer sur le sol de France
00:00:45un islam conquérant pour ne pas dire hégémonique.
00:00:48Hier Gilbert Collard parlait de prophètes et de prophéties, il est en tout cas le seul,
00:00:54toute obédience politique réunie, le seul à avoir perçu le danger de l'islam quand
00:01:00cette religion devient majoritaire et qu'elle impose un mode de vie dont le voile illustre
00:01:05l'étendard de la soumission.
00:01:07Il a dit quand personne ne le disait encore que l'islam changerait le visage de notre
00:01:11pays, que cette religion importée sur le sol de France créait de nouvelles habitudes,
00:01:18de penser, de s'habiller, de prier, de parler, de dîner, etc.
00:01:22Qu'une autre France n'aitrait qu'un danger de séparatisme existait, forcé de reconnaître
00:01:28qu'il avait vu juste le paradoxe mais aussi le drame et qu'il a fait reculer la cause
00:01:33qu'il servait par des déclarations scandaleuses dont le détail est la plus signifiante.
00:01:37Jean-Marie Le Pen raconte une histoire française, celle d'un homme politique qui utilisait
00:01:42l'imparfait du subjonctif, citait Thucydide et Corneille et possédait une connaissance
00:01:48en profondeur de la France, de son histoire, à travers les siècles, de sa culture, de
00:01:53ses mœurs, ce qui faisait de lui un contemporain de François Mitterrand.
00:01:57Convenons que le niveau des hommes politiques aujourd'hui n'est plus le même, comme
00:02:01si Jean-Marie Le Pen refermait une époque qui n'a plus grand chose à voir ni à vivre
00:02:06avec celle qui fut la sienne.
00:02:08Il est 9h01, Chana Lusto.
00:02:12Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:25Ces rassemblements indécents hier soir partout en France, des centaines d'opposants à
00:02:30Jean-Marie Le Pen ont célébré sa mort, il n'y a pas d'autre mot.
00:02:33A Paris, Marseille ou encore Lyon, on pouvait voir des fumigènes, des feux d'artifice
00:02:38et entendre des chants de joie, des scènes de liesse qui ont provoqué la colère de
00:02:42Bruno Retailleau.
00:02:43« Rien, absolument rien ne justifie qu'on danse sur un cadavre », écrit le ministre
00:02:48de l'Intérieur sur X qui appelle à la retenue et à la dignité.
00:02:52Notre sondage exclusif qu'on vous dévoile ce matin, c'est une réaction à la proposition
00:02:57de Bruno Retailleau justement, à savoir l'interdiction du port du voile islamique à l'université
00:03:03et pendant les sorties scolaires.
00:03:05Près de 8 Français sur 10 sont favorables à cette interdiction dans notre dernier sondage
00:03:09CSA pour CNews Europe 1 et le JDD 78%.
00:03:13Et puis Didier Deschamps quittera l'équipe de France après le Mondial 2026.
00:03:19Le sélectionneur des Bleus a décidé de quitter ses fonctions au terme de son contrat
00:03:24après 14 ans de bons et loyaux services.
00:03:26Et Didier Deschamps laisse derrière lui un beau palmarès.
00:03:29On pense évidemment à la victoire de la France au Mondial 2018 mais aussi celle en
00:03:33Ligue des Nations en 2021.
00:03:34Les Bleus avaient également atteint les finales de l'Euro 2016 et de la Coupe du Monde de
00:03:392022.
00:03:40Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:41C'est à vous Pascal.
00:03:42Merci beaucoup Chana Lusso.
00:03:44Nous sommes avec Sarah Salman, Eric Nolot, Vincent Herouet, Thomas Bonnet.
00:03:47Qu'est-ce qui est intéressant dans un homme politique ?
00:03:49Puisque la mort ramasse les copies.
00:03:52Qu'est-ce qui est intéressant ?
00:03:53C'est de savoir qu'est-ce qu'il a dit ?
00:03:55Comment il a imaginé l'avenir ?
00:03:57S'est-il trompé ou pas ?
00:03:58A-t-il été visionnaire ?
00:03:59En un mot.
00:04:00Et certains le sont, d'autres ne le sont pas.
00:04:02Et c'est ça qu'on va essayer d'expertiser ce matin.
00:04:05En revanche, je vous propose peut-être de commencer cette émission avec ce qui s'est
00:04:09passé à La République hier soir qui en dit long également sur un certain état d'esprit
00:04:12du pays.
00:04:13De regarder qui était également présent sur cette place de La République.
00:04:18Je disais ceux qui ont fait de l'anti-lupinisme leur seule identité parfois, leur seule raison
00:04:24de vivre.
00:04:25Regardez ces gens et je n'en dirai pas davantage.
00:04:28Regardez-les agir, regardez-les parler, imaginez ce qu'est leur vie peut-être, leur frustration,
00:04:34leur haigneur, leur rancœur, que sais-je.
00:04:36Et imaginez ce qu'ils font, ce qu'ils sont dans la vie qu'ils mènent.
00:04:40Et à chacun après de choisir là où il a envie d'être.
00:04:45Mais voyons le sujet de Mathilde Ibanez sur cette nuit particulière à La République.
00:04:51Ils étaient des milliers à s'être rassemblés place de La République pour célébrer le
00:04:58décès de Jean-Marie Le Pen.
00:05:00Un homme politique décrié de par ses positions et ses actions passées.
00:05:05Nombreux français ont tenu à marquer le coup.
00:05:07Champagne, confettis et même slogans.
00:05:14Dont certains visent directement Marine Le Pen.
00:05:21D'autres sont pro-algériens.
00:05:25Une exaltation qui s'est aussi entendue à Marseille.
00:05:30Où de nombreux français se sont réunis en musique sur le Vieux-Port.
00:05:40Je ne suis pas sûr que tous ces visages qu'on vient de voir soient une bonne publicité
00:05:46pour les idées qu'ils veulent défendre.
00:05:48Si tant est qu'ils aient des idées déjà.
00:05:50Ils en ont des idées.
00:05:53C'est l'anti-Le Penisme et leur identité.
00:05:57C'est intéressant d'ailleurs.
00:05:59Et ils aiment l'état dans lequel cette détestation les met.
00:06:04Ils ont le sentiment d'être...
00:06:05Cette détestation les fédère aussi puisque c'est la seule chose qui...
00:06:08Non mais c'est ignoble mais en même temps pas très surprenant.
00:06:12Parce que la décivilisation ce n'est pas un mot.
00:06:14C'est une réalité.
00:06:15Ça c'est une illustration de la décivilisation.
00:06:18Il y a eu un moment dans l'histoire de l'humanité, en tout cas dans l'histoire de France,
00:06:23où à la mort d'un homme on décrétait 24 heures de pause.
00:06:27Éviter de commenter.
00:06:28L'épuration en 1945 c'était guermieux.
00:06:31L'épuration c'est quand même une période extrêmement...
00:06:35Je pense que de tout temps ces scènes-là avaient la même pourcentage.
00:06:40On n'est pas dans une circonstance historique exceptionnelle.
00:06:42On est à la mort d'un homme, quoi qu'on en pense,
00:06:44qui a marqué l'histoire politique française.
00:06:47Après il y a ceux qui dansent et ceux qui pensent.
00:06:49Moi, tous ces gens de la République, je les invite à penser le fait suivant.
00:06:53On parle beaucoup du point de détail et d'autres déclarations scandaleuses de Jean-Marie Le Pen.
00:06:57Moi je voudrais leur demander de penser la chose suivante.
00:07:00Comment se fait-il que moi, quand j'avais 20 ans, je parle de ma génération,
00:07:03quand on entendait le nom de Jean-Marie Le Pen,
00:07:05c'était immédiatement synonyme d'antisémitisme ?
00:07:08Comment se fait-il qu'aujourd'hui une majorité, je dis bien une majorité de la communauté juive,
00:07:13vote pour Le Pen ou pour Zemmour ?
00:07:16Comment se fait-il que l'héritier politique le plus direct de Jean-Marie Le Pen
00:07:20soit quelqu'un de confession juive ?
00:07:22Je parle d'Éric Zemmour.
00:07:23Moi, je les invite à penser ça plutôt que d'être dans ce réflexe pavlovien de danser sur un cadavre.
00:07:28Les personnes de confession juive savent très bien ce que Jean-Marie Le Pen a dit.
00:07:31Et le détail de l'histoire, moi je vais vous dire, c'est ce que je retiens.
00:07:35Oui, mais c'est ce que je retiens aussi.
00:07:38Oui, c'est ce que je retiens.
00:07:39Mais de dire que les personnes de confession juive votent quasi-automatiquement
00:07:43pour M. Zemmour ou Mme Le Pen, vous avez dit une majorité, ça reste à vérifier.
00:07:46Ah non, c'est à vérifier.
00:07:48Pardonnez-moi.
00:07:49C'est à vérifier Eric Zemmour en Israël, le score qu'il a fait.
00:07:52En Israël, ce n'est pas représentatif de tous les Français, c'est une partie.
00:07:55Non, c'est représentatif simplement de la population juive, si vous me permettez.
00:07:58Oui.
00:07:59Il semble-t-il, au minimum.
00:08:00Oui.
00:08:01Oui, quand même.
00:08:02Ce que disait Éric Zemmour maintenant, c'est vrai que les propos les plus antisémites
00:08:07sont tenus par Jean-Luc Mélenchon.
00:08:08Et quand il fait son tweet en disant « je vais lutter contre l'antisémitisme »,
00:08:12c'est l'hôpital qui se fout de la chaîne.
00:08:13Écoutez Mme Le Panneau, et après je donne la parole à Vincent Herouet.
00:08:17Mme Panneau, et puis on écoutera également M. Le Cornu qui était ce matin avec Sonia Mabrouk.
00:08:20Mme Panneau tout d'abord.
00:08:22Personne ne danse sur un cadavre, il faut arrêter de dire n'importe quoi.
00:08:25Personne ne danse sur un cadavre.
00:08:27Se réjouir de la mort de quelqu'un, sortir dans la rue, ouvrir des bouteilles de champagne,
00:08:31tirer des feux d'artifice, c'est quand même particulier, non ?
00:08:34Quoi qu'on pense du bonhomme.
00:08:35Non, ce n'est pas « quoi qu'on pense du bonhomme ».
00:08:39M. Jean-Marie Le Pen n'est pas juste un adversaire politique,
00:08:42comme ça a été dit par M. Retailleau,
00:08:44ou même une grande figure de la vie politique française,
00:08:47comme ça a été dit par M. Bayrou.
00:08:49M. Jean-Marie Le Pen est un ennemi de la République.
00:08:52Il disait aussi, il faut être précis, on savait en le combattant,
00:08:54quel combattant il était, au-delà des polémiques qui étaient son âme préférée,
00:08:57et des affrontements nécessaires sur le fond.
00:08:59Voilà ce qu'a dit François Bayrou.
00:09:00C'est un ennemi de la République.
00:09:02Vous avez un homme qui a été condamné plus de 30 fois,
00:09:05notamment pour négation de crimes contre l'humanité.
00:09:08C'est l'homme du détail de l'histoire en parlant des chambres à gaz.
00:09:11Je ne sais pas qui combat davantage la République,
00:09:14c'est Mme Pannot ou M. Le Pen,
00:09:16mais un combattant de toute façon n'est pas un saint,
00:09:18à part Jeanne d'Arc peut-être,
00:09:20mais un combattant n'est pas un saint.
00:09:22Donc effectivement, lorsqu'on est dans le combat politique,
00:09:25il arrive qu'on soit amené à dire, à faire des choses qui sont parfois rudes.
00:09:33Écoutons M. Lecornu et je vous donne la parole à l'instant.
00:09:37Le combat politique, c'est pour les vivants.
00:09:39Et donc il faut poursuivre le combat politique avec les vivants,
00:09:42mais il faut respecter les morts.
00:09:43C'est une affaire de dignité, je crois.
00:09:45C'est quelque chose de même civilisationnel,
00:09:47et Bruno Retailleau a raison de le dire.
00:09:48C'est un adversaire politique, mais une fois de plus,
00:09:50je pense que dans le champ civilisationnel,
00:09:52en tout cas dans le rapport personnel que j'entretiens,
00:09:54et avec les morts, et à la mort,
00:09:57il y a une forme de respect qu'il faut avoir.
00:10:00Les scènes de liesse, je crois, disent quelque chose d'assez dégradant
00:10:03sur le rapport que les vivants doivent entretenir avec les morts.
00:10:06Mais une fois de plus, on a ces opinions politiques,
00:10:08et le combat politique continue avec les vivants.
00:10:11Ça me semble simple et de bon sens.
00:10:13Bruno Retailleau a dit rien, absolument rien, ne justifie qu'on danse sur un cadavre.
00:10:16La mort d'un homme futé d'un adversaire politique ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité.
00:10:21Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses.
00:10:23Vincent Herouet.
00:10:24Oui, c'est une vision très traditionnelle des choses.
00:10:27Effectivement, on doit le respect aux morts et la vérité aux vivants.
00:10:30Mais ce qu'on a vu hier, c'est les tricoteuses au pied de l'échafaud.
00:10:35Bien qu'il y ait une différence,
00:10:38c'est-à-dire que les foules qui lynchent,
00:10:41et qui jouissent du spectacle de la mort de l'ennemi,
00:10:46elles l'ont vaincu.
00:10:48Alors là, Jean-Marie Le Pen n'a pas été vaincu par ces gens-là.
00:10:52Il a fait une immense carrière politique, 96 ans,
00:10:56il est mort de sa belle mort après avoir passé 34 ans au Parlement européen,
00:10:59après avoir été à de multiples reprises condamné,
00:11:02après avoir fondé une dynastie politique.
00:11:05Il a eu une vie comme il la voulait.
00:11:08Il a été effectivement batailleur, comme vous le disiez.
00:11:11On ne va pas lui dresser des couronnes ou l'enterrer ici,
00:11:15mais c'est une erreur totale de voir ces gens effectivement festoyer.
00:11:20Moi, ça ne me choque pas tant que ça, en réalité.
00:11:24Ils ont été dressés à le détester.
00:11:27Tout leur éducation politique a été de se distribuer les uns les autres
00:11:32des brevets de vertu antifasciste.
00:11:37Qu'est-ce qui va leur distribuer ?
00:11:40Comment est-ce qu'on va faire pour distribuer des brevets de vertu antifasciste ?
00:11:43J'entends bien, mais là, vous êtes sur la lie du militantisme.
00:11:48C'est la pépulasse qu'on appelle.
00:11:51Effectivement, elle est affreuse, elle est toujours affreuse.
00:11:54Mais sincèrement, il n'y a pas à s'en étonner, il n'y a pas à s'enigner.
00:11:57Il y a surtout une immense bêtise politique.
00:12:00Je vous répète, c'est intéressant.
00:12:03C'est vraiment la lie du militantisme.
00:12:06Si vous prenez un par un le profil de tous ces gens,
00:12:09si vous allez voir précisément ce qu'ils font, qui ils sont,
00:12:12vous tomberez bien souvent sur des pauvres diables.
00:12:15J'en ai peur.
00:12:19Le militantisme politique brève aussi des gens de tous les deux.
00:12:23Effectivement, ce sont des gens dont les seules émotions sont souvent négatives.
00:12:29On mène à l'échafaud, mon cher Pascal.
00:12:32Dans leur trajectoire, ils ont souvent très peu d'occasions de se réjouir.
00:12:37Parce que leur trajectoire n'est pas souvent très flamboyante.
00:12:40Ce n'est pas pour me faire d'avocat.
00:12:43Franchement, je déteste ça.
00:12:47Le fait d'appartenir à un pays qui a connu les échafauds et les beignets de messie.
00:12:55Les beignets de république installés, c'est quand même des traces dans l'histoire de l'art.
00:12:59La curiosité, c'est qu'ils croient être dans une espèce d'extase militante.
00:13:04Le militantisme, c'est ça.
00:13:06On est ensemble en groupe et on fait la fête.
00:13:08C'est bien ce qu'a connu Jean-Marie Le Pen.
00:13:10Il a passé sa vie à vivre dans cette aventure-là.
00:13:14C'est dérisoire.
00:13:16C'est vraiment dérisoire.
00:13:18Je voulais qu'on écoute Jean-Marie Le Pen et qu'on réfléchisse peut-être à son...
00:13:22Je disais tout à l'heure, il est possible que ses déclarations aient parasité un combat.
00:13:29Et qu'il n'ait pas été entendu sur quelque chose qui est peut-être beaucoup plus important.
00:13:33C'est ce qu'il annonçait.
00:13:35Cette immigration massive et dont on voit les résultats aujourd'hui.
00:13:40La droite a encouragé sans voir les dangers d'un islam hégémonique
00:13:48qui pouvait un peu changer la France et imposer un nouveau mode de vie.
00:13:51Ce qui peut arriver dans certains quartiers.
00:13:53Ce n'est pas toute la France, bien sûr, mais ce qui peut arriver parfois.
00:13:55Je voulais qu'on voit cela.
00:13:57Mais tout d'abord, la mort.
00:13:59Jean-Marie Le Pen en avait parlé à Karine Boutelou.
00:14:05Bien sûr que j'y pense.
00:14:08Je suis dans la dernière ligne droite.
00:14:12Sauf si je dépassais le centenariat.
00:14:15Ce qu'à Dieu plaise.
00:14:17Non, je vis cela assez philosophiquement, calmement.
00:14:25Mais je connais les destinées humaines.
00:14:30Et je remercie le ciel de déjà m'en avoir accordé un grand morceau.
00:14:36On a souvent parlé de provocation.
00:14:38Je vous propose d'écouter son épitaphe possible à la Trinité.
00:14:43Parce que là encore, il y a une part de provocation.
00:14:46Sans doute lorsqu'il dit la phrase que vous allez entendre.
00:14:51Oui, j'y ai pensé d'ailleurs.
00:14:54Comme je serai probablement dans le petit cimetière de la Trinité-sur-mer.
00:14:58Dans mon caveau de famille.
00:15:02J'ai pensé simplement, fait comme José Antonio.
00:15:08Une plaque de marbre avec Jean-Marie.
00:15:12Puisque je serai dans la tombe d'Elle Pen.
00:15:14Il n'y a pas besoin de dire mon nom.
00:15:16Simplement mon prénom.
00:15:20Il cite José Antonio.
00:15:22En fait, c'est José Antonio Primo de Rivera.
00:15:24Le fondateur de la phalange espagnole.
00:15:27Qui lui est enterré uniquement avec son prénom.
00:15:31Qui a eu une vie posthume un peu compliquée.
00:15:36Parce qu'il vient d'être déterré de l'hospital Skydos.
00:15:38Et qui a été assassiné, je vous rappelle, dans sa prison par les républicains.
00:15:43C'est un crime qui pèse sur la gauche espagnole.
00:15:46Et qu'elle a du mal à se pardonner à elle-même.
00:15:51Mais c'est plutôt ce José Antonio.
00:15:53José Antonio, il était jeune.
00:15:55Il était jeune, mais c'était un fasciste.
00:15:57Ah oui, c'est le créateur de la phalange espagnole.
00:15:59Avant la guerre civile.
00:16:01Lui-même, il cite, il dit je serai enterré avec uniquement mon prénom.
00:16:05Effectivement, après il y a ce goût de la provocation.
00:16:09On en pense ce qu'on en veut.
00:16:11Bien sûr, mais ça peut étonner.
00:16:13Et je crois que c'est Gilbert Collard.
00:16:15C'est un héros.
00:16:17On a entendu Gilbert Collard.
00:16:19Qui aurait dit à Jean-Marie Le Pen.
00:16:21Pourquoi tu fais ces provocations ?
00:16:23Pourquoi, je cite entre guillemets, tu nous mets dans la merde.
00:16:25Avec ces provocations.
00:16:28Parce que ces déclarations scandaleuses.
00:16:30Ces provocations.
00:16:32Ont fait à la fois sa fortune médiatique.
00:16:34Et son infortune politique.
00:16:36C'est-à-dire qu'il occupait le devant de la scène.
00:16:38Toujours avec un nouveau scandale.
00:16:40Mais ça a créé autour de lui.
00:16:42Des gens qui auraient pu se retrouver en lui.
00:16:44S'en éloigner.
00:16:46Parce qu'on ne pouvait absolument pas se rallier.
00:16:48Le point de détail.
00:16:50Sur les malades du sida.
00:16:52Il y a une collection de déclarations.
00:16:54Il fallait pour les autres se déterminer.
00:16:57Se détacher.
00:16:59On peut se demander à quel point il a réussi à pousser ses idées.
00:17:01Parce qu'indéniablement il est passé de moins d'un pour cent.
00:17:03Le second tour à l'élection présidentielle.
00:17:05Et en même temps comme vous dites.
00:17:07Il a poussé des idées.
00:17:09Et dans le même temps des controverses telles.
00:17:11Que tout le monde s'est éloigné.
00:17:13Est-ce qu'il a servi sa cause ?
00:17:15Quand vous dites ses idées.
00:17:17Pour moi ses idées.
00:17:19Je ne veux pas dire que ça ne veut rien dire.
00:17:21Mais c'est son constat.
00:17:23Il n'y a pas d'idées nouvelles chez Jean-Marie Le Pen.
00:17:25L'idée est assez conservatrice.
00:17:27Et elle peut se rapprocher.
00:17:29Parfois.
00:17:31Vous avez raison.
00:17:33Il n'y a pas d'idée.
00:17:35Il n'y a pas de philosophie politique de Jean-Marie Le Pen.
00:17:37C'est un homme de droite.
00:17:39Conservateur.
00:17:41Qui fait un diagnostic.
00:17:43Vous avez totalement raison.
00:17:45Contrairement à ce que l'on voudrait croire.
00:17:47D'abord.
00:17:49C'est vrai qu'il ne voulait pas le pouvoir.
00:17:51Il a tout fait pour ne pas l'exercer.
00:17:54C'est contesté.
00:17:56M. Gollnisch.
00:17:58Qui était son directeur de campagne.
00:18:00Ne dit pas ça.
00:18:02Gollnisch ne dit pas ça ?
00:18:04Non.
00:18:06En privé il me dit plein d'autres choses.
00:18:08Il ne pouvait pas l'avoir.
00:18:10Il n'y en 74.
00:18:12Ni en 80.
00:18:14Ni en 90.
00:18:16Le rapport de force.
00:18:18C'était impossible d'avoir le pouvoir.
00:18:20Quel pouvoir ?
00:18:23C'est réussir à se visser à la tête d'une région.
00:18:25Alors ça ne l'intéressait pas.
00:18:27Il n'en a pas voulu.
00:18:29Ça ne l'intéressait pas.
00:18:31Parce qu'il considérait depuis 62.
00:18:33Et il n'a pas tort.
00:18:35Que la 5ème République c'est d'abord l'élection du président de la République.
00:18:37C'est tout.
00:18:39D'accord.
00:18:41C'est le poste suprême.
00:18:43Mais entre temps vous avez quand même un échelon local.
00:18:45Un certain nombre de pouvoirs à exercer.
00:18:47Mais ça ne l'intéressait pas.
00:18:49C'est pas le pouvoir qui ne l'intéressait pas.
00:18:52Il préférait l'argent.
00:18:54Il préférait la famille.
00:18:56Il préférait l'aventure.
00:18:58Il préférait les copains.
00:19:00Le bilan.
00:19:02Le bilan.
00:19:04La deuxième chose.
00:19:06Le bilan.
00:19:08Jean-Marie Le Pen sur le bilan.
00:19:10Son bilan.
00:19:12Je pense que je suis assez fier de mon parcours.
00:19:14Je n'ai pas de remords.
00:19:16Je fais ce que je croyais devoir faire.
00:19:18Dans les différentes circonstances.
00:19:20J'ai pu commettre un certain nombre de maladresses.
00:19:22Ou peut-être même d'erreurs.
00:19:24Mais en l'occurrence.
00:19:26Je pense avoir marché assez droit.
00:19:28Comme je le souhaitais.
00:19:30Bon.
00:19:32Ce que je voulais dire.
00:19:34Là vous avez raison.
00:19:36C'est qu'effectivement.
00:19:38Il reste dans les clous.
00:19:40C'est-à-dire qu'il a été un parlementaire.
00:19:42Quand il était tout jeune.
00:19:44Dans la 4ème République.
00:19:46Il n'est jamais sorti.
00:19:49Il n'a jamais transgressé vraiment.
00:19:51Il a fait de la provoque.
00:19:53Souvent.
00:19:55C'est nous qui sommes les méchants.
00:19:57Il disait des horreurs.
00:19:59Il était le capitaine fracasse.
00:20:01Mais en même temps.
00:20:03Quand il est par exemple.
00:20:05Sous-lieutenant.
00:20:07Au premier rep.
00:20:09En Algérie.
00:20:11Il ne va pas avec le reste du régiment.
00:20:13Il reste lui.
00:20:15A l'intérieur de l'armée.
00:20:18La veille du petit clamard.
00:20:20Pour lui demander de ne pas faire l'attentat.
00:20:22C'est assez paradoxal.
00:20:24Il n'a jamais été.
00:20:26Le torpilleur de l'assassinat.
00:20:28Mais il n'est pas effectivement.
00:20:30Avec le général Pouchiste.
00:20:32En 61.
00:20:34En avril 61.
00:20:36Il n'appartient pas.
00:20:38Autour de lui en revanche.
00:20:40Grenouillais.
00:20:42Parfois.
00:20:44Un certain nombre de gens.
00:20:46François Mitterrand était pour l'Algérie française.
00:20:48En 54.
00:20:50Il peut en parler pendant des heures.
00:20:52C'est pas la question.
00:20:54De Gaulle c'est pour l'Algérie française.
00:20:56Non.
00:20:58Il n'a pas été réélu.
00:21:00Il n'est pas arrivé au pouvoir comme ça.
00:21:02Oui.
00:21:04D'accord.
00:21:06Dès 46.
00:21:08De Gaulle se prononce pour la décolonisation.
00:21:10Un discours de Bayeux qui est célèbre.
00:21:12Restons sains.
00:21:15De Gaulle il les a.
00:21:17Qu'est-ce que vous voulez ?
00:21:19Les relations de François Mitterrand.
00:21:21Ça vaut bien celle de Le Pen.
00:21:23Il me semble.
00:21:25Il y a un parallèle entre les deux.
00:21:27Ce sont des aventuriers.
00:21:29Des personnages romanesques.
00:21:31Il y a un parallèle entre les deux.
00:21:33Ça ennuie les Mitterrand de l'acte.
00:21:35Mais Mitterrand.
00:21:37Juste la Francisque.
00:21:39Je n'y peux rien.
00:21:41C'est autrement plus grave.
00:21:44Le Pen a eu la croix de la valeur militaire.
00:21:46Il a deux fois été sur le terrain.
00:21:48Tous ces jeunes gens qui sont à la République.
00:21:50Ils ne savent rien de rien.
00:21:52Ils peuvent venir sur ce plateau.
00:21:54Ils ne savent rien de rien.
00:21:56Ils ne connaissent pas.
00:21:58La phrase de Mitterrand.
00:22:00Vous ne savez pas de quoi vous parlez.
00:22:02Bien sûr qu'ils ont raison.
00:22:04On peut prendre des lunettes de 2024.
00:22:06Pour juger cette période.
00:22:08Mais elle est infiniment plus complexe.
00:22:10Les dérapages.
00:22:12C'est un sujet de Gauthier Lebrecht.
00:22:14Parce qu'ils ont marqué.
00:22:16La période Le Pen.
00:22:18Mais avant cela.
00:22:20Le carillon d'Europe 1.
00:22:22Avec M. Thomas Hill.
00:22:24Il est là tous les jours.
00:22:26Trois jours consécutifs.
00:22:28Il faut vous demander une RTT.
00:22:30Bon jeu.
00:22:32Comment ça va ?
00:22:34Très bien.
00:22:36Vous êtes une des rares personnes de l'antenne.
00:22:38Qui ne doit pas parler de Jean-Marie Le Pen.
00:22:41Les artistes culturels.
00:22:43Je n'ai pas souvenir d'un artiste.
00:22:45Qui soutienne Jean-Marie Le Pen.
00:22:47Je ne crois pas que ça existe.
00:22:49Je ne lui conseillerai pas non plus.
00:22:51Je ne conseillerai pas.
00:22:53Ce n'est pas quelque chose.
00:22:55Bonne émission.
00:22:57C'est un grand éditeur de musique.
00:22:59Garde s'il vous plaît.
00:23:01Les dérapages.
00:23:03Le sujet de Gauthier Lebrecht.
00:23:05Est très intéressant.
00:23:07Vous allez voir.
00:23:10Ensemble.
00:23:12Décrypter ces dérapages.
00:23:14C'est comme vous voulez.
00:23:16Une vie politique ponctuée de dérapages.
00:23:18Et d'outrances qui auront empêché.
00:23:20Son accession aux plus hautes fonctions.
00:23:22En 1985.
00:23:24Jean-Marie Le Pen fait huer dans un meeting.
00:23:26Les journalistes Jean-François Kahn.
00:23:28Jean Daniel.
00:23:30Yvan Levaille.
00:23:32Et Jean-Pierre Elkabache.
00:23:34Il est alors accusé d'antisémitisme.
00:23:36En 1988.
00:23:38Jean-Marie Le Pen qui scandalise la classe politique.
00:23:40Ce sont ceux sur la Shoah.
00:23:42Qui l'assimilent à un point de détail de l'histoire.
00:23:44Je ne dis pas que les chambres à gaz.
00:23:46N'ont pas existé.
00:23:48Je n'ai pas pu moi-même en voir.
00:23:50Je n'ai pas étudié.
00:23:52Spécialement la question.
00:23:54Mais je crois que c'est un point de détail.
00:23:56De l'histoire de la deuxième guerre mondiale.
00:23:58Des propos qu'il répétera même.
00:24:00Au sein du parlement européen.
00:24:02Je me suis borné à dire que les chambres à gaz.
00:24:04C'est un détail de l'histoire de la guerre mondiale.
00:24:07Ce qui est une évidence.
00:24:09Pour ses propos.
00:24:11Jean-Marie Le Pen est condamné.
00:24:13Par la première chambre civile du tribunal de Nanterre.
00:24:15Toute sa vie.
00:24:17Il est rattrapé par ses déclarations antisémites.
00:24:19Le personnage en question.
00:24:21A cru devoir dire que c'est parce qu'il était juif.
00:24:23Qu'il avait été expulsé.
00:24:25Ça ne se voyait pas.
00:24:27Ni sur sa carte.
00:24:29Ni sur son nez si j'ose dire.
00:24:31Enfin en 2014.
00:24:33Le fondateur du Front National.
00:24:36Du chanteur Patrick Bruel.
00:24:38Et monsieur Bruel aussi.
00:24:40Ah oui ça ne m'étonne pas.
00:24:42On fera une fournée la prochaine fois.
00:24:44Il réitérera une nouvelle fois ses propos.
00:24:46Sur les chambres à gaz.
00:24:48C'en est trop pour Marine Le Pen.
00:24:50Qui rompt définitivement avec son père.
00:24:52Et qui décide de l'exclure du Front National.
00:24:54On va marquer une pause.
00:24:56Mais que serait devenue la vie politique française.
00:24:58S'il n'y avait pas eu en 87 le détail.
00:25:00C'est une question à laquelle personne ne pourra jamais répondre.
00:25:02Mais Louis Alliot dans le blog de C8.
00:25:04Il disait que ça a tout changé.
00:25:06Parce qu'entre 84 et 87.
00:25:08Il est honorable d'une certaine manière.
00:25:10Il est partout.
00:25:12Il est attaqué bien sûr.
00:25:14Comme un homme de droite.
00:25:16Peut-être d'extrême droite.
00:25:18Mais le détail change tout.
00:25:20Même ceux qui auraient pu l'écouter.
00:25:22Se détournent de lui.
00:25:24On en parlera après la pause.
00:25:26On est ensemble.
00:25:28On parlera tout à l'heure peut-être d'autre chose.
00:25:30Il y a le dictionnaire.
00:25:33Il y a le dictionnaire Victor Hugo.
00:25:35Qui est absolument formidable.
00:25:37Avec Sébastien Spitzer.
00:25:39Que l'on a reçu plusieurs fois.
00:25:41Vous en avez fait un dictionnaire amoureux ?
00:25:43Non je voulais en faire.
00:25:45Vous feriez un dictionnaire amoureux ?
00:25:47Les chats ont été pris déjà.
00:25:49À Rolling Stones il faut que je me dépêche.
00:25:51Et puis autrement ?
00:25:53Un truc de la littérature.
00:25:55Mais ça a été bien.
00:25:57Il y a une collection qui est très riche déjà.
00:25:59Et dans le sport vous n'avez pas un truc ?
00:26:02J'aurais bien le dictionnaire amoureux de Didier Deschamps.
00:26:04C'est peut-être un peu tôt.
00:26:06Je suis très triste.
00:26:08Il a annoncé qu'il ne serait plus là en 2026.
00:26:10Bonne chance à ses successeurs.
00:26:12Voilà quelqu'un qui est critiqué.
00:26:14D'une manière assez scandaleuse.
00:26:16Par la presse française.
00:26:18Didier Deschamps c'est juste celui
00:26:20qui a été champion du monde.
00:26:22Comme entraîneur, comme joueur.
00:26:24Et qui amène l'équipe de France
00:26:26à chaque fois dans le dernier carré quasiment.
00:26:28C'est le plus grand.
00:26:30Mais manifestement la presse
00:26:32aime bien de temps en temps avoir
00:26:34du grain à moudre et changer.
00:26:36C'est un peu comme les premiers ministres.
00:26:38Ceux qui sont actuellement les plus
00:26:40contents de la situation aujourd'hui,
00:26:42c'est la presse.
00:26:44Il y a du grain à moudre, vous êtes contents.
00:26:46Vous êtes à l'Elysée.
00:26:48Il va se passer quelque chose.
00:26:50C'est la quatrième république, ça bouge.
00:26:52C'est vous les seuls.
00:26:54Nous on pense à la France.
00:26:56En football comme ailleurs.
00:26:58A tout de suite.
00:27:02Louis Morin est avec nous, je le salue.
00:27:04Journaliste politique.
00:27:06Vous avez réalisé un documentaire
00:27:08sur Gabriel Attal qui va passer ce soir.
00:27:1021h15 sur C8.
00:27:12On pourra voir un ou deux extraits
00:27:14sur la dissolution.
00:27:16Notamment que certains ont appris
00:27:18avant le premier ministre.
00:27:20On en parlera ensemble.
00:27:22En revanche, Somaïa Labidi peut nous rappeler
00:27:24les titres du jour.
00:27:26Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:27:28Les obsèques de Jean-Marie Le Pen
00:27:30auront lieu ce samedi à la Trinité-sur-Mer.
00:27:32Non loin de la maison familiale
00:27:34dans le Morbihan.
00:27:36Information révélée ce matin par Louis Alliot,
00:27:38maire et reine de Perpignan.
00:27:40Je vous rappelle que le fondateur du Front National
00:27:42est mort hier à l'âge de 96 ans
00:27:44dans un établissement spécialisé de garches.
00:27:46Des images impressionnantes.
00:27:48Outre-Atlantique, de terribles incendies
00:27:50ravagent actuellement la Californie
00:27:52comme vous pouvez le constater.
00:27:54La première annulée à Hollywood
00:27:56alors que près de 30 000 personnes
00:27:58ont reçu l'ordre d'évacuer.
00:28:00Et puis nous sommes le 2e mercredi de janvier
00:28:02ce qui sonne le coup d'envoi des soldes d'hiver.
00:28:04Cette année, malgré la conjoncture,
00:28:06les commerçants se disent optimistes
00:28:08en cause d'un hiver plus frais
00:28:10qui pourrait inciter les consommateurs
00:28:12à dépenser plus pour acheter des vêtements chauds.
00:28:14Merci Somaïa.
00:28:16Les dérapages de Jean-Marie Le Pen
00:28:18et celle du détail.
00:28:20Hier, de quoi on a beaucoup parlé,
00:28:22ses adversaires ont beaucoup évoqué le détail.
00:28:24Et Louis Alliot qui est jeune militant
00:28:26à ce moment-là
00:28:28dit que le monde du Front National
00:28:30change. Écoutez-le.
00:28:34La petite phrase qui a véritablement
00:28:36fait basculer Jean-Marie Le Pen
00:28:38c'est évidemment l'affaire du détail.
00:28:40Nous sommes en septembre 1987
00:28:42sur les ondes de RTL
00:28:44et le patron du FN est interrogé
00:28:46sur la seconde guerre mondiale et la Shoah.
00:28:48Je ne dis pas que les chambres à gaz
00:28:50sont restées. Je n'ai pas pu
00:28:52moi-même en voir. Je n'ai pas
00:28:54étudié spécialement la question.
00:28:56Mais je crois que c'est
00:28:58un point de détail de l'histoire
00:29:00de la deuxième guerre mondiale.
00:29:02C'est un point de détail ?
00:29:04Non, c'est la question qui a été posée.
00:29:06Savoir comment ces gens ont été tués ou non.
00:29:08C'est pas un point de détail quand même.
00:29:10Si, c'est un point de détail. Je veux dire de la guerre, oui.
00:29:12Pour le FN, il y aura bien un avant
00:29:14et un après l'affaire du détail.
00:29:16Ce qui a fait basculer Jean-Marie Le Pen
00:29:18dans une certaine
00:29:20forme de marginalité,
00:29:22c'est le détail. J'étais un jeune militant
00:29:24et on distribuait des tracts
00:29:26du Front National à l'époque.
00:29:28C'était simple. Tout le monde partageait
00:29:30ce qu'on disait sur l'immigration et tout le monde
00:29:32vous mettait en face. Mais
00:29:34qu'est-ce que c'est que cette histoire du détail ? Vous êtes fous, etc.
00:29:36Et ça, c'était le sujet.
00:29:38Le Pen, sans le détail,
00:29:40je pense que
00:29:42ça fait un carton.
00:29:44Je lui avais dit, mais ça vous apporte quoi ?
00:29:46De nous foutre dans la merde textuellement ?
00:29:48Je lui avais dit,
00:29:50il faut provoquer.
00:29:52Il faut provoquer.
00:29:54C'est blessé
00:29:56déjà inutilement.
00:29:58Ce que personne ne sait
00:30:00ou ce que tout le monde a oublié,
00:30:02c'est que dans les 24 heures,
00:30:04il s'en est excusé auprès
00:30:06de la communauté juive.
00:30:08Vous qui avez beaucoup lu de romans,
00:30:10il y a toujours
00:30:12un mystère sur la psychologie des hommes.
00:30:14C'est vrai pour Emmanuel Macron.
00:30:16Pourquoi fait-il la dissolution ?
00:30:18C'est vrai pour Jean-Marie Le Pen.
00:30:20Pourquoi dit-il ça ? C'est un suicide.
00:30:22Cette phrase est un suicide.
00:30:24Et ça reste un mystère absolu, parfois,
00:30:26la psychologie des hommes.
00:30:28Si c'est un mystère, vous savez, la vieille blague
00:30:30du scorpion qui est transporté à dos de grenouille
00:30:32et qui pique la grenouille, qui va se noyer
00:30:34et dit je ne peux pas, on va l'empêcher.
00:30:36C'était sa psychologie profonde.
00:30:38C'était quelqu'un qui était un franc-tireur
00:30:40de la politique, qui suivait son instinct
00:30:42au détriment de son propre intérêt.
00:30:44Cela dit, sur l'extrait qui est proposé
00:30:46de l'interview à RTL,
00:30:48moi, je regrette que la première question
00:30:50du journaliste ait été coupée par son confrère
00:30:52quand il dit mais vous mettez en doute.
00:30:54Parce que le point de détail, c'est une chose,
00:30:56mais il tient des propos par prétérition
00:30:58qui sont négationnistes.
00:31:00Qui sont d'ailleurs plus graves.
00:31:02Moi, je trouve ça plus grave que le détail.
00:31:04Le détail, c'est ouvert à la discussion.
00:31:06Mais là, il dit,
00:31:08moi, je n'ai pas vérifié moi-même
00:31:10d'être convaincu de l'existence des chambres à gaz
00:31:12sans l'avoir vu de ses propres yeux.
00:31:14Moi, c'est beaucoup plus grave.
00:31:16On est à l'époque Fourisson.
00:31:18Exactement.
00:31:20Effectivement, c'est beaucoup plus grave
00:31:22que le détail.
00:31:24Moi, j'ai regardé attentivement
00:31:26l'intégrale de cette interview.
00:31:28Et en fait, quand il dit
00:31:30il se rend compte,
00:31:32on voit bien qu'il se rend compte
00:31:34qu'il vient de dire quelque chose
00:31:36qui est plus qu'ambigu.
00:31:38Il est dans la psychologie d'un homme de sa génération
00:31:40qui a fait la guerre.
00:31:42Et après-guerre,
00:31:44la Shoah
00:31:46n'a pas l'importance qu'elle a prise
00:31:48ensuite, avec le recul.
00:31:50Il y a 6 millions de Juifs
00:31:52qui ont été exterminés d'une manière abominable.
00:31:54Mais il y a 60 millions de morts
00:31:56dans la Seconde Guerre mondiale.
00:31:58Et donc, quand il dit le détail,
00:32:00c'est assez ambigu
00:32:02si on se met dans sa tête.
00:32:04En revanche, ce qui est très choquant,
00:32:06c'est qu'il semble créditer
00:32:08les délires
00:32:10de Faurisson, révisionniste.
00:32:12En disant, je ne l'ai pas vérifié,
00:32:14je ne sais pas trop, je n'ai pas enquêté, etc.
00:32:16Et après, on lui accrocha
00:32:18dans le dos.
00:32:20Et comme il est
00:32:22l'homme que l'on connaît,
00:32:24qu'il va se braquer,
00:32:26qu'il a un égo comme ça,
00:32:28qu'il adore provoquer les bourgeois
00:32:30parce qu'il considère qu'il n'en est pas.
00:32:32Il n'est pas de la classe politique.
00:32:34Il n'est pas de l'establishment, comme ils disent.
00:32:36Eh bien, il va s'enfermer
00:32:38de l'établissement.
00:32:40Et le comble, c'est que dans la classe politique française,
00:32:42c'était l'un des meilleurs amis d'Israël.
00:32:44Et c'est ça qui est extraordinaire, depuis l'affaire de Suez
00:32:46à laquelle il a participé.
00:32:48C'est ça qui est incroyable.
00:32:50Quand les gaullistes sont pro-arabes,
00:32:52Le Pen, lui, il est pro-Israël.
00:32:54Et il n'arrête pas de le dire.
00:32:56Il aurait eu sans cesse l'occasion de revenir
00:32:58sur ce qu'il a dit, et à chaque fois, il maintient, il maintient.
00:33:00Il dit toujours, je ne m'excuse jamais.
00:33:02Vous avez cité Robert Faurisson,
00:33:04et son nom est sans doute oublié aujourd'hui,
00:33:06qui était professeur, je crois, à Lyon,
00:33:08qui avait une tribune dans Le Monde
00:33:10pour expliquer que les chambres à gaz
00:33:12n'avaient peut-être pas existé.
00:33:14Et qui avait été invité par Yvan Levaille
00:33:16un matin sur Le Pen.
00:33:18Ce qui nous paraît absolument incroyable.
00:33:20Et qu'il y avait dans l'extrême-droite française
00:33:22cette idée répandue
00:33:24de la remise en cause
00:33:26des chambres à gaz.
00:33:28Et effectivement,
00:33:30à ce moment-là,
00:33:32Jean-Marie Le Pen
00:33:34est le porte-parole
00:33:36de cet étranger.
00:33:38Oui, ça existait
00:33:40dans cette extrême-droite à l'époque.
00:33:42Il y a un côté, il y a un vieil antisémitisme
00:33:44Exactement.
00:33:46Je suis une sorte de vieil antisémitiste
00:33:48culturel, catholique
00:33:50également. Mais bien sûr.
00:33:52On ne peut pas le juger avec les yeux d'aujourd'hui.
00:33:54Et c'est pour ça que c'est ce que nous essayons
00:33:56en ce moment de faire.
00:33:58Il y a aussi une dimension idéologique
00:34:00mais il y a aussi une dimension de communication
00:34:02dans ces propos. C'est la stratégie de l'outrance.
00:34:04Non, je ne crois pas.
00:34:06Là, c'est une erreur.
00:34:08Mais on parlera tout à l'heure avec vous, si vous voulez, de Gabriel Attal.
00:34:10En revanche, je vous propose
00:34:12d'écouter Laurent Tapie
00:34:16qui est revenu sur
00:34:18l'échange. Alors ça, c'est incroyable
00:34:20ce qu'il dit, Laurent Tapie.
00:34:22Effectivement, parce qu'il donne le temps à son père.
00:34:24C'est une réalité.
00:34:26Ça a été un moment charnière
00:34:28parce que, sur le plan
00:34:30de la forme, il a dominé
00:34:32le débat. Avec le recul,
00:34:34je vais vous dire, c'est un des trucs
00:34:36dont je suis le moins faire, pour le coup.
00:34:38Parce que
00:34:40les événements ont montré
00:34:42que sur le fond de les discussions,
00:34:44ce n'est pas Tapie qui avait raison.
00:34:46C'est puissant, ce que vous dites.
00:34:48Mais oui, mais il faut être objectif.
00:34:50Le fils de Bernard Tapie reconnaît aujourd'hui
00:34:52que, sur le fond, c'était Jean-Marie Le Pen
00:34:54qui avait eu raison.
00:34:56À moins d'être aveugle, vous ne pouvez pas dire le contraire.
00:34:58Vous savez, vous avez le droit de vous tromper dans la vie.
00:35:00Ce qui est grave, c'est de persister dans l'erreur.
00:35:02Moi aussi, j'y ai cru, au motel
00:35:04où tout le monde va vivre ensemble, c'est sympa.
00:35:06J'y ai cru aussi à l'Europe où on va tous être amis
00:35:08entre les Allemands, les Italiens, ça va être formidable,
00:35:10on va gagner l'effort. Après, vous avez la réalité.
00:35:12Si vous refusez de voir la réalité,
00:35:14c'est un autre sujet, c'est d'être borné.
00:35:16Moi, je ne suis pas borné,
00:35:18donc je reconnais aujourd'hui que les faits ont montré
00:35:20qu'il y avait raison, ce n'était pas Tapie.
00:35:22C'était Jean-Marie Le Pen.
00:35:24Faites attention à vos enfants, Vincent Arbouret,
00:35:26parce que 30 ans après ce débat,
00:35:28Marine Le Pen a
00:35:30évincé son père
00:35:32et Laurent Tapie
00:35:34a donné tort au sien.
00:35:36Faites attention !
00:35:38Les enfants sont rudes !
00:35:40Vous avez raison de souligner un point,
00:35:42c'est que c'est difficile d'être un homme ordinaire
00:35:44quand on a un père extraordinaire.
00:35:46Ça, évidemment...
00:35:48Donc, vos enfants sont en difficulté.
00:35:50C'est ce que vous voulez dire.
00:35:52Ils n'ont rien à craindre.
00:35:54C'est ce que vous voulez dire.
00:35:56Et on n'en parle jamais.
00:35:58Marine Le Pen l'a évincé
00:36:00parce qu'il lui sabotait son propre parti.
00:36:02J'ai bien compris,
00:36:04mais vous avez compris que je...
00:36:06C'est quand même extraordinaire,
00:36:08d'abord,
00:36:10dans la manière dont il le dit,
00:36:12mais on voit bien qu'en fait Bernard Tapie
00:36:14était dans une forme de posture.
00:36:16Oui, mais comment on s'affirmait politiquement
00:36:18à l'époque ?
00:36:20C'était contre Jean-Marie Le Pen.
00:36:22Donc, il fallait prendre une posture.
00:36:24Donc, il ne va peut-être pas assez loin.
00:36:26Je pense que son père, donc Bernard Tapie,
00:36:28ne pensait pas ce qu'il disait.
00:36:30Il y a un côté où la réalité a rattrapé le discours.
00:36:32C'est-à-dire que le discours de Jean-Marie Le Pen
00:36:34s'est vérifié aussi avec le temps,
00:36:36Laurent Tapie parle avec 30 ans de recul.
00:36:38C'est pour ça que les idées,
00:36:40on dit toujours nauséabonde,
00:36:42ce n'est pas le sujet chez Jean-Marie Le Pen.
00:36:44Les idées, c'est un conservateur.
00:36:46C'est un conservateur libéral.
00:36:48Quand il parle de l'islam,
00:36:50il ne fait aucune différence entre l'islam et l'islamisme.
00:36:52C'est quand même une idée, ça.
00:36:54Alors justement, on va l'écouter, l'islam.
00:36:56Je peux vous faciliter votre travail.
00:36:58Très souvent, je vous ai fait écouter ça.
00:37:00Pourquoi ? Parce qu'un homme politique,
00:37:02on le juge à sa vision.
00:37:04Il annonce, dans l'extrait que vous allez voir,
00:37:06c'est une interview avec Pierre-Luc Séguillon,
00:37:08c'est 91,
00:37:10donc il y a 33 ans,
00:37:12même 34 si on veut.
00:37:14Il annonce la société d'aujourd'hui.
00:37:16Le danger en France,
00:37:18il y a l'immigration massive, bien sûr,
00:37:20mais il y a le danger de séparatisme
00:37:22avec effectivement un islam conquérant
00:37:24qui impose un mode de vie.
00:37:26Autrement, il n'y aurait pas de soucis.
00:37:28Si tout le monde était persuadé
00:37:30qu'un tel porte un voile,
00:37:32pourquoi pas ?
00:37:34Mais la crainte,
00:37:36c'est que celui qui porte le voile
00:37:38ou celle qui porte le voile, vous l'impose à vous.
00:37:40C'est ça la crainte que nous avons avec l'islam.
00:37:42Autrement, au nom de la tolérance,
00:37:44chacun pourrait vivre sa vie comme il le souhaite.
00:37:46Alors, écoutez ce qu'il dit,
00:37:48parce que c'est une phrase, effectivement,
00:37:50qui peut apparaître visionnaire ce matin.
00:37:52Je crois que la religion islamique
00:37:54est une religion qui n'a jamais réussi
00:37:56à s'établir de façon pacifique
00:37:58dans un pays chrétien.
00:38:00L'islam vous fait peur ?
00:38:02Ah oui, l'islam me fait peur d'abord
00:38:04parce qu'il est en formidable
00:38:06expansion démographique
00:38:08et en formidable tension religieuse.
00:38:10Et dans tout cela,
00:38:12rien de tout cela
00:38:14n'est objectivement méprisable.
00:38:16Mais c'est une force étrangère
00:38:18qui se constitue
00:38:20et qui est animée,
00:38:22comme les forces en expansion,
00:38:24d'une volonté de conquête
00:38:26même inconsciente.
00:38:28Il y a eu des centaines de milliers
00:38:30de musulmans en métropole
00:38:32et même peut-être plus d'un million
00:38:34avant 1974.
00:38:36Ils étaient français
00:38:38à cette période.
00:38:40Ne vous étonnez-vous pas que
00:38:42jamais il n'y a eu de revendications
00:38:44de construction de mosquées,
00:38:46jamais il n'y a eu de revendications
00:38:48de port du voile quand il s'agissait
00:38:50des musulmans français ?
00:38:52Non, ces revendications
00:38:54sont les revendications
00:38:56de musulmans étrangers
00:38:58qui désirent maintenir et promouvoir
00:39:00chez nous leur forme religieuse
00:39:02et nationale
00:39:04leur mode de vie.
00:39:06C'est très intéressant ce qu'il dit.
00:39:08Les musulmans français
00:39:10et effectivement ceux qui vont venir
00:39:12lors des vagues d'immigration.
00:39:14C'est très intéressant.
00:39:16Après, est-ce que son analyse
00:39:18était juste ou pas ?
00:39:20Il a évidemment raison.
00:39:22On est dix ans après l'arrivée de Roménie
00:39:24au pouvoir, on est dans une expansion
00:39:26dans un mouvement révolutionnaire
00:39:28de l'islam, un mouvement de conquête.
00:39:30Vous avez remarqué que
00:39:32depuis 80
00:39:34à aujourd'hui,
00:39:36le monde arabo-musulman
00:39:38a totalement changé de physionomie.
00:39:40Même dans des pays
00:39:42comme du Maghreb que l'on connaît bien.
00:39:44Au Maroc, ça n'a pas changé.
00:39:46Ah bon ? Bien sûr que si.
00:39:48Qu'est-ce qui a changé ?
00:39:50À l'époque, je vivais à Tangier. Je vous assurez que
00:39:52Tangier aujourd'hui n'a rien à voir avec ce qu'il y a 40 ans.
00:39:54Il y avait peu de femmes voilées
00:39:56à part les paysannes qui descendaient du rift.
00:39:58Vous allez à Marrakech ?
00:40:00Oui, Marrakech.
00:40:02Vous me parlez du quartier de Marrakech
00:40:04qui est celui où se retrouvent les bobos.
00:40:06Ils vont y passer
00:40:08un hiver au soleil.
00:40:10Ça n'a rien à voir avec le Maroc.
00:40:12C'est le 16e arrondissement de Paris.
00:40:14Non, sincèrement.
00:40:16Quand vous allez au Maroc,
00:40:18vous n'avez pas le sentiment
00:40:20d'être dans un pays islamiste.
00:40:22C'est ce que je veux dire.
00:40:24Il me semble.
00:40:26Parce que vous avez un souverain
00:40:28un État qui résiste
00:40:30à la poussée des non-musulmans.
00:40:32Parce qu'ils se battent.
00:40:34Parce qu'ils le combattent.
00:40:36Mais ils sont sensibles, eux aussi,
00:40:38à cette poussée qu'il y a eu dans tout le monde
00:40:40à travers toute la Méditerranée.
00:40:42Et que nous, on a nié.
00:40:44Je rappelle que
00:40:46Roménie a été accueillie à Paris.
00:40:48Nous sommes d'accord.
00:40:50En tout cas, ce que je dis,
00:40:52cet extrait montre qu'une chose.
00:40:54De tous les hommes politiques,
00:40:56il n'y a que lui qui porte
00:40:58le discours que vous venez d'entendre.
00:41:00C'est le seul. Chirac ne le porte pas.
00:41:02Chirac fait le contraire.
00:41:04Non seulement Giscard
00:41:06accueille Roménie, mais Chirac
00:41:08fait le regroupement familial.
00:41:10C'est-à-dire que les foyers sont à Côte d'Azur
00:41:12où habitait cette population immigrée.
00:41:14Personne ne le porte.
00:41:16Personne ne porte ce qu'on vient d'entendre.
00:41:18Personne ne le porte.
00:41:20Cette vision-là, personne ne la porte.
00:41:22C'est le seul.
00:41:24C'est un tour de passe extraordinaire.
00:41:26Il a été l'assurance-vie
00:41:28de toute la gauche française.
00:41:30Jean-Marie Le Pen.
00:41:32Il a distribué des brevets de vertu
00:41:34à tous nos confrères
00:41:36qu'il interviewait
00:41:38avec des pincettes.
00:41:40En même temps,
00:41:42il a été celui qui voyait le plus juste.
00:41:44Mais du coup,
00:41:46il a interdit de regarder ces questions
00:41:48avec un peu de discernement
00:41:50et un peu de profondeur.
00:41:52On peut prêter l'oreille à sa complexité
00:41:54parce que quand il dit qu'il n'y avait pas de problème
00:41:56avec les musulmans français, ça veut dire
00:41:58qu'il n'a pas d'hostilité de principe à l'islam.
00:42:00Ça ne le dérange pas.
00:42:02C'est l'islamisme à partir du nombre.
00:42:04C'est le nombre qui fait la différence.
00:42:06C'est la démographie et c'est la révolution.
00:42:08Et c'est ce qu'il dit
00:42:10en formidable tension démographique.
00:42:12Il le dit.
00:42:14Il sera sans doute enterré à la Trinité-sur-Mer.
00:42:16Il sera enterré à la Trinité-sur-Mer.
00:42:18Ce sera samedi.
00:42:20Je ne pense pas qu'il y aura
00:42:22une cérémonie aux Invalides.
00:42:24Je vous propose de voir
00:42:26quelques réactions
00:42:28dans cette maison familiale
00:42:30avec le sujet qu'a tourné
00:42:32Mickaël Chaillou à la Trinité-sur-Mer.
00:42:34Sous un crachin
00:42:36typiquement breton,
00:42:38la Trinité-sur-Mer a pris ses quartiers d'hiver.
00:42:40Une hibernation à peine troublée
00:42:42par la mort de Jean-Marie Le Pen
00:42:44dont la longère familiale
00:42:46où il est né se situe
00:42:48au cœur du petit bourg de granit.
00:42:50C'était un monsieur qui venait
00:42:52il quittait Paris, il venait faire passer quelques jours
00:42:54il repartait.
00:42:56On n'était pas derrière lui,
00:42:58il allait courir derrière et il menait sa vie, nous on menait la nôtre.
00:43:00C'est tout. Il n'y a pas de quoi en faire
00:43:02toute une éloge comme on dit.
00:43:04C'était un monsieur qui était abordable.
00:43:06Il était ici tranquille, chez lui.
00:43:08Respecté mais pas vraiment apprécié,
00:43:10Jean-Marie Le Pen n'a jamais
00:43:12explosé les scores ici.
00:43:14A peine plus de 20% au premier tour
00:43:16présidentiel de 2002,
00:43:18loin derrière Jacques Chirac.
00:43:20Sur le port, Florent de Kersauson, élu régional
00:43:22et reine, confirme l'attachement
00:43:24des Le Pen à la Trinité,
00:43:26photo à l'appui d'un bateau
00:43:28sur lequel ils faisaient ensemble des virées en mer.
00:43:30Jean avait un ancien langoustier
00:43:32qui s'appelle Général Cambron.
00:43:34On faisait naturellement du bateau
00:43:36et qu'on ne parlait pas beaucoup politique,
00:43:38pas toujours. C'était pas le sujet
00:43:40en permanence.
00:43:42C'est un type
00:43:44qui savait vivre aussi.
00:43:46Son dernier passage à la Trinité
00:43:48remonte à l'été 2023.
00:43:50Jean-Marie Le Pen pourrait y revenir
00:43:52pour rejoindre sa dernière
00:43:54demeure dans le caveau familial
00:43:56du cimetière de la ville.
00:43:58Et dans le documentaire qui a été
00:44:00diffusé hier sur C8, Marine Le Pen
00:44:02dans cette maison de la Trinité prenait
00:44:04la parole.
00:44:06Jean-Marie Le Pen est
00:44:08fils unique, rare dans les milieux catholiques
00:44:10de l'époque. Et c'est dans cette maison
00:44:12modeste, qui appartient encore à la famille
00:44:14Le Pen, que le jeune Jean-Marie a grandi
00:44:16dans un confort assez spartiate,
00:44:18comme nous le rappelle sa fille Marine.
00:44:20C'est la maison familiale
00:44:22où est né mon père
00:44:24d'ailleurs. Il est né
00:44:26là, ici.
00:44:28Dans cette
00:44:30pièce-là.
00:44:32Jean-Marie Le Pen, vous avez des origines paysannes.
00:44:34Ça, il faut dire. J'ai de la terre de France à mes godesses.
00:44:36Ça, il faut dire la vérité.
00:44:39C'est une maison
00:44:41de pêcheurs.
00:44:43Et comme très souvent,
00:44:45les maisons de pêcheurs n'ont pas vu sur la mer.
00:44:47Parce qu'ils la voient assez.
00:44:49Pour ne pas avoir envie de la voir
00:44:51quand ils sont chez eux.
00:44:53C'est une maison
00:44:55assez simple, qui a été
00:44:57d'ailleurs
00:44:59enterrebattue jusqu'en 1976
00:45:01où mes parents ont fait faire des
00:45:03travaux où il y avait un robinet.
00:45:05Donc on se lavait.
00:45:07J'ai encore des souvenirs de ça.
00:45:09On se lavait dans une
00:45:11bassine avec une cruche.
00:45:15Et les toilettes étaient au fond du jardin
00:45:17avec une planche et un trou.
00:45:19Cet arbre-là a été
00:45:21planté l'année
00:45:23de la naissance de mon père.
00:45:25Il y tient énormément parce qu'il a 95 ans.
00:45:27Le même âge que lui.
00:45:31Et il est à peu près aussi vigoureux.
00:45:33Je ne sais pas ce que c'est
00:45:35comme arbre d'ailleurs.
00:45:37Je ne sais pas si vous avez...
00:45:39On marque une pause.
00:45:41On est avec
00:45:43M. Morin.
00:45:45Louis Morin, qui est journaliste.
00:45:47Vous avez fait ce doc.
00:45:49Vous avez suivi combien de temps ?
00:45:51Pendant 18 mois.
00:45:53Depuis Bercy, lorsqu'il était ministre
00:45:55des comptes publics, jusqu'à la fin de Matignon.
00:45:57Et vous avez pu tout tourner ?
00:45:59On a pu tourner énormément de séquences.
00:46:01Par exemple, cette séquence où il apprend la dissolution.
00:46:03Vous étiez là ?
00:46:05On n'est pas là au moment même où il l'apprend.
00:46:07Mais on est là quelques jours après.
00:46:09Qui lui dit ?
00:46:11C'est le président de la République.
00:46:13Et comment ?
00:46:15Il le reçoit à Matignon.
00:46:17À l'Elysée, pardon.
00:46:19Et évidemment, lorsqu'il le reçoit,
00:46:21ça fait partie des grosses frustrations
00:46:23de Gabriel Attal.
00:46:25C'est qu'il n'a pas réellement le sentiment
00:46:27d'être dans une forme de concertation.
00:46:29C'est le dimanche soir à quelle heure ?
00:46:31C'est le dimanche soir à 19h30.
00:46:33Ah oui.
00:46:37On va marquer.
00:46:39Et qu'est-ce qu'il lui répond ?
00:46:41C'est pas cap ?
00:46:43On va marquer une pause.
00:46:47Gabriel Attal, à ce moment-là, se propose d'être fusible.
00:46:49De démissionner.
00:46:51Mais refus du président de la République.
00:46:55On va marquer une pause.
00:46:57Nous allons aller à Victor Hugo.
00:46:59Quand on était peut-être enfants,
00:47:01il nous reste 10 secondes,
00:47:03mais la phrase de Gilles,
00:47:05qui est le plus grand écrivain du IXe siècle,
00:47:07Hugo Hélas.
00:47:09Ça reste vrai.
00:47:11Je suis d'accord avec vous,
00:47:13mais qu'est-ce que ça voulait dire au fond ?
00:47:15Vous répondrez après la pause.
00:47:17Qu'est-ce qu'elle veut dire, cette phrase ?
00:47:19Victor Hugo Hélas.
00:47:21Qui est une phrase géniale, en fait.
00:47:23Mais je trouve que le Hélas, c'est trop.
00:47:25Monsieur Dolot en parlera.
00:47:27Actualité littéraire, dans une seconde.
00:47:319h59,
00:47:33Sébastien Spitzer,
00:47:35dictionnaire amoureux de Victor Hugo.
00:47:37C'est absolument formidable.
00:47:39On le pioche, on le lit.
00:47:41Mais c'est vrai, parce que Hugo,
00:47:43ce qui est formidable dans Hugo,
00:47:45c'est combien c'est accessible.
00:47:47Combien cette poésie est compréhensible,
00:47:49émouvante, immédiate.
00:47:51C'est pas mal armé.
00:47:53C'est l'enfantin de venir un peu
00:47:55dans ma chambre chaque matin.
00:47:57C'est le talent frappant.
00:47:59C'est ce qui vous renverse en quelques phrases.
00:48:01C'est le sens de la formule.
00:48:03Parmi tous les éléments
00:48:05qui font la force d'Hugo,
00:48:07c'est ce sens de la formule qui est définitif.
00:48:09Qui vient tout clouer.
00:48:11On en parlera évidemment tout à l'heure.
00:48:13Mais toute la France connaît
00:48:15demain, dès l'aube.
00:48:17Et dès qu'on dit même cette phrase,
00:48:19à demain, le voisin dit,
00:48:21rajoute, et demain, dès l'aube,
00:48:23à l'heure où blanchit la campagne, je partirai.
00:48:25Avec un brin d'espoir.
00:48:27Vois-tu, je sais que tu m'attends.
00:48:29Somaya, la midi, nous rappelle les titres.
00:48:35À la une de l'actualité,
00:48:37cette interpellation à Lyon après des rassemblements
00:48:39célébrant la mort de Jean-Marie Le Pen.
00:48:41Des interpellations qui ont eu lieu
00:48:43dans le troisième arrondissement de la ville.
00:48:45Des poubelles ont été incendiées.
00:48:47Les forces de l'ordre ont été prises à partie
00:48:49à partir de projectiles.
00:48:51Après un report la semaine dernière,
00:48:53le plan Urgence Mayotte, finalement présenté
00:48:55en Conseil des ministres aujourd'hui.
00:48:57Un texte comprenant des mesures en matière
00:48:59de logement, d'éducation et d'économie,
00:49:01mais qui toutefois, élule la question des bidonvilles.
00:49:03Et puis, alerte rouge,
00:49:05l'épidémie de grippe touche toutes les régions
00:49:07de France et la multiplication
00:49:09des cas couplés au Covid met l'hôpital
00:49:11sous tension. Conséquence,
00:49:13le plan blanc a été déclenché dans au moins
00:49:15une vingtaine d'établissements hospitaliers.
00:49:17Très important. Qui est vacciné
00:49:19contre la grippe ici, autour de la table ?
00:49:21Ah, vaccinez-vous
00:49:23contre la grippe, les amis ?
00:49:25Elle est violente. Vaccinez-vous contre la grippe ?
00:49:27Vous êtes vacciné ?
00:49:29Non, je ne suis pas vacciné.
00:49:31Mais faites-le.
00:49:33Faites-le vacciner contre la grippe.
00:49:35Dès que vous l'avez fait, je le fais.
00:49:37On y va ensuite ? N'oubliez pas votre prière aussi.
00:49:39Votre quoi ? Votre prière,
00:49:41tous les matins. Bon, Hugo Hélas,
00:49:43qu'est-ce que veut dire cette phrase d'André Gide ?
00:49:45C'est-à-dire que, Hugo,
00:49:47c'est le côté patrimonial, c'est les grandes orgues,
00:49:49alors ce n'est pas le genre de beauté de Gide,
00:49:51ça c'est sûr, avec une écriture très
00:49:53parcimonieuse, et à l'époque de Gide,
00:49:55alors évidemment il y a Malarmé qui compte beaucoup,
00:49:57mais c'est Valéry, donc on est dans une poésie
00:49:59extrêmement cérébrale et hermétique.
00:50:01En effet, Victor Hugo, vous comprenez,
00:50:03c'est l'histoire de France, c'est quelque chose de très charnel,
00:50:05de très incarné, ce n'est pas du tout
00:50:07ce que représente Gide.
00:50:09Mais regardez le spectacle.
00:50:11Pardonnez-moi, je ne comprends pas
00:50:13votre démonstration.
00:50:15On lui demande quel est le plus grand écrivain ?
00:50:17Il est écrasé par son génie.
00:50:19Mais il dit Hugo, et il ajoute Hélas.
00:50:21Parce qu'il est écrasé par son génie,
00:50:23mais ce n'est pas son genre de beauté.
00:50:25Essayez de faire un spectacle.
00:50:27Regardez, Luc Kinney fait un spectacle avec Hugo,
00:50:29qui emporte tout le monde, c'est un spectacle extraordinaire.
00:50:31Essayez de faire la même chose avec Valéry ou Malarmé.
00:50:33Ça ne marchera pas.
00:50:35Hugo vous parle, parce qu'il parle de lui,
00:50:37il parle de la France, c'est accessible,
00:50:39c'est à la fois un vocabulaire extrêmement étendu,
00:50:41compréhensible, c'est un poète populaire.
00:50:43Et ce n'est pas si fréquent.
00:50:45Oui, exactement, c'est un poète populaire.
00:50:47Vous êtes d'accord avec ce que dit Eric Nolot,
00:50:49Hugo Hélas, pour l'explication de texte ?
00:50:51Je suis d'accord avec Nolot, je suis d'accord
00:50:53avec Gide dans une certaine mesure,
00:50:55parce que c'est vrai qu'il a été impossible,
00:50:57il est quasiment impossible de s'en affranchir.
00:50:59C'est ça cette position,
00:51:01cet Hélas qui vient
00:51:03conclure
00:51:05une évidence.
00:51:07Victor Hugo, Hélas.
00:51:09On va parler évidemment de revenir sur Jean-Marie Le Pen
00:51:11dans une seconde, également sur
00:51:13M. Attal, mais
00:51:15c'est un dictionnaire, donc on pioche, on ouvre.
00:51:17Aimer c'est agir, cette phrase est la dernière que Hugo
00:51:19déposa dans ses notes, comme un
00:51:21précieux cadeau, un mantra éternel,
00:51:23un dogme universel, avant que
00:51:25le pli de sa vie ne se referme sur lui.
00:51:27Elle date du 19 mai 1885,
00:51:29trois petits mots manuscrits, trois jours
00:51:31avant sa mort, il savait, il sentait
00:51:33la fin proche, il se répandait
00:51:35en au revoir auprès des siens,
00:51:37auprès de tous ceux qui l'aimaient. Aimer,
00:51:39c'est agir, et c'est bien ce qu'il a fait
00:51:41toute sa longue vie durant.
00:51:43Je trouve que c'est formidable ça, aimer c'est agir, parce que
00:51:45un écrivain c'est aussi un miroir sur nos
00:51:47vies. Aimer c'est agir,
00:51:49et peut-être
00:51:51doit-on se dire que
00:51:53on n'agit pas assez.
00:51:55Parce qu'il croyait en ce qu'il faisait,
00:51:57Victor Hugo, aimer c'est agir. Il agissait
00:51:59pas par un
00:52:01amour idéal et
00:52:03utopique, mais il agissait
00:52:05de toute la force de son talent,
00:52:07de toute la force de son génie,
00:52:09pour des causes
00:52:11qui l'avaient fait sienne,
00:52:13parce que c'était évident pour lui.
00:52:15Voilà, aimer c'est agir, voilà ce que ça veut dire.
00:52:17Voilà ce mantra.
00:52:19Ce que je vous propose c'est d'écouter Louis
00:52:21Alliot, et on reviendra bien sûr
00:52:23avec vous
00:52:25Sébastien Spitzer,
00:52:27dictionnaire amoureux de Victor Hugo, c'est une très belle collection.
00:52:29Chez Plon, il y a combien de dictionnaires amoureux, on le sait ?
00:52:31On va faire un dictionnaire amoureux
00:52:33parce que...
00:52:35Mais vous, vous pourriez faire un dictionnaire amoureux,
00:52:37par exemple, un dictionnaire amoureux de...
00:52:39Oui, mais aimer c'est agir,
00:52:41ce qui est bien
00:52:43en Hugo, c'est que c'est la fortune
00:52:45des publicitaires qu'on pourrait imaginer
00:52:47en exploitant.
00:52:49Aimer c'est faire la vaisselle.
00:52:51Aimer c'est...
00:52:53C'est dommage, ça avait bien commencé ce débat
00:52:55sur la poésie, c'est un peu dommage.
00:52:57Personne ne lit de la poésie !
00:52:59À peine, c'est très vivace.
00:53:01Oui, mais évidemment, il n'y a qu'à avoir des tirages.
00:53:03Mais non, c'est très vivace, vous avez tort.
00:53:05Vous avez tort, il paraît, tous les jours,
00:53:07des recueils de poésie, c'est un jour très vivace.
00:53:09Non, vous vous trompez.
00:53:11La poésie, c'est la chanson, aujourd'hui.
00:53:13La peau de l'air vient de reparaître en pleine, vous avez tort.
00:53:15Ce que je vous propose,
00:53:17ce que je vous propose,
00:53:19évidemment, c'est, comme on le fait
00:53:21chaque dimanche, chaque dimanche,
00:53:23chaque matin,
00:53:25dans cette dernière partie,
00:53:27de jongler avec nos invités qui viennent
00:53:29et puis de garder quand même le fil de l'actualité.
00:53:31Mais écoutons ce qu'a dit Louis Alliot
00:53:33sur les circonstances.
00:53:35Hier soir, j'ai pensé à Marine Le Pen.
00:53:37La manière dont elle a appris la mort de son père.
00:53:39Ce qui est quand même
00:53:41très difficile, quand même,
00:53:43puisqu'elle n'est pas sur place.
00:53:45Elle n'est pas sur place.
00:53:47Elle n'est pas sur place.
00:53:49Elle a été très proche
00:53:51de son père ces dernières heures
00:53:53et elle quitte le territoire national et son père meurt.
00:53:55Convenez que ce n'est pas facile.
00:53:57Mais en même temps, je veux dire une chose,
00:53:59c'est qu'elle a eu quelques heures tranquilles pour y penser,
00:54:01pour y réfléchir, pour le méditer.
00:54:03En tout cas, et par le hasard
00:54:05étonnant, d'ailleurs, elle a appris
00:54:07cette mort en escale
00:54:09au Kenya et il y a
00:54:11de ça de nombreuses années, la reine d'Angleterre
00:54:13avait également appris la mort de son père
00:54:15en escale au Kenya.
00:54:17Je vous propose d'écouter Louis Alliot.
00:54:19On était dans l'avion de Mayotte
00:54:21à Nairobi où on a fait une escale technique
00:54:23et c'est en atterrissant à Nairobi
00:54:25que les journalistes qui étaient présents
00:54:27dans le vol
00:54:29Paris-Mayotte nous ont
00:54:31informés du décès.
00:54:33Donc elle l'a appris par la presse.
00:54:35Étonnant de famille quand même.
00:54:37Pourquoi ?
00:54:39On n'apprend pas toujours le décès de son père par la presse.
00:54:41Écoutez,
00:54:43ça fait partie de la vie.
00:54:45C'est quelque chose qui est inexplicable
00:54:47et qui fait partie, malheureusement,
00:54:49aussi des aléas d'une vie politique
00:54:51bien chargée. Parce que si elle est allée à Mayotte,
00:54:53ce n'était pas pour aller en vacances,
00:54:55c'était pour aller au chevet des Mahorais
00:54:57et de ce territoire qui, je peux vous dire,
00:54:59est en très grande souffrance.
00:55:01On va terminer, bien évidemment, le chapitre
00:55:03Jean-Marie Le Pen avec deux témoignages
00:55:05que je vous propose d'écouter.
00:55:07Catherine Neth est hier sur le plateau
00:55:09de CNews avec Laurence Ferrari.
00:55:13Un homme avec une
00:55:15une
00:55:17une énergie
00:55:19hors normes. C'était un tribun
00:55:21qui faisait peur à tout le monde,
00:55:23qui avait des pics et qui a
00:55:25des sorties de route sans arrêt.
00:55:27Mais surtout, c'est quelqu'un,
00:55:29et il était le dernier, qui a enjambé
00:55:31deux républiques. Il a été élu en 1956
00:55:33dans la vague pogiadiste. D'ailleurs,
00:55:35il était le plus jeune parce que
00:55:37Valéry Giscard d'Estaing, Roland Dumas,
00:55:39avait deux ans ou trois ans de plus que lui.
00:55:41Et déjà, il s'était fait remarquer
00:55:43par un verbe qui détenait
00:55:45et qui avait beaucoup de talent. Déjà,
00:55:47à la Corpo de droit, on savait que c'était un grand orateur.
00:55:49Mais où il s'est
00:55:51différencié des autres,
00:55:53c'est qu'il s'est réengagé en Algérie
00:55:55parce qu'il disait que c'était sa classe d'âge. Et pendant six mois,
00:55:57il est parti en Algérie
00:55:59en se promettant d'être le porte-parole
00:56:01des militaires. Et il était d'ailleurs
00:56:03le porte-parole des poutchistes.
00:56:05Et donc, c'est
00:56:07quelqu'un qui,
00:56:09après,
00:56:11a été battu, a soutenu
00:56:13le général de Gaulle, va voter
00:56:15ses pleins pouvoirs et qui s'est
00:56:17distancié de lui
00:56:19sur l'Algérie.
00:56:21C'est intéressant de rappeler quand même
00:56:23les prises de position de
00:56:25Jean-Marie Le Pen. Et puis, vous pourrez lire
00:56:27un grand papier de Catherine Nett, tout à fait remarquable,
00:56:29comme toujours, d'ailleurs, avec Catherine,
00:56:31dans Paris Match de Jérôme Béglé,
00:56:33Jean-Marie Le Pen, une histoire française.
00:56:35Bruno Goldich était hier soir
00:56:37sur le plateau de Gauthier Lebret
00:56:39et il était son directeur de campagne
00:56:41en 2002. Et c'est lui qui disait, effectivement,
00:56:43notamment, que sur le pouvoir,
00:56:45il n'était pas forcément,
00:56:47ça l'intéressait, précisément,
00:56:49le pouvoir, mais seul le pouvoir de la présidence
00:56:51de la République. Écoutez Bruno Goldich.
00:56:53Je pense
00:56:55qu'il y a
00:56:57le fait principal,
00:56:59il a été un défenseur
00:57:01des identités. Et il a
00:57:03été un défenseur des identités, mais non
00:57:05pas selon un nationalisme étroit,
00:57:07chauvin,
00:57:09haineux à l'égard des
00:57:11autres peuples.
00:57:13Il a été
00:57:15défenseur des identités, mais d'une
00:57:17façon qui
00:57:19n'était pas en contradiction avec des valeurs
00:57:21universelles. Quand il
00:57:23paraphrasait Marx et Engels,
00:57:25ce qui était amusant,
00:57:27il lance le slogan national de tous les pays,
00:57:29unissez-vous.
00:57:31C'est un slogan, d'ailleurs,
00:57:33qui aura du succès, puisqu'effectivement,
00:57:35beaucoup de
00:57:37leaders européens émergents
00:57:39le considéraient comme un modèle et ont
00:57:41aidé à l'imitation du Front National,
00:57:43des formations politiques qui sont
00:57:45aujourd'hui très importantes en Europe,
00:57:47qui ne sont pas encore majoritaires au Parlement
00:57:49européen, mais qui progressent
00:57:51je dirais d'année en année,
00:57:53de mandature en mandature. Voilà ce qu'on
00:57:55pouvait dire ce matin sur
00:57:57la mort de Jean-Marie Le Pen,
00:57:59au moment où un sondage, d'ailleurs, sortait sur
00:58:01le port du voile islamique. Faut-il interdire le port
00:58:03du voile islamique à l'université également lors
00:58:05des sorties scolaires pour les accompagnatrices ?
00:58:07C'est ce que réclamait Bruno Retailleau. 78%
00:58:09des Français disent oui. Et
00:58:11que disent-ils ? Me semble-t-il, à travers
00:58:13ce oui, c'est qu'ils récusent
00:58:15un mode de vie qui n'est pas celui de la
00:58:17France. En fait, ce que veut dire ce sondage,
00:58:19c'est qu'ils défendent les
00:58:21us et coutumes françaises.
00:58:23La sécurité
00:58:25doit-elle être une priorité pour le nouveau gouvernement ?
00:58:2787% également des gens
00:58:29répondaient
00:58:31oui. Alors, tout a été écrasé
00:58:33hier, toutes les actualités ont été
00:58:35écrasées, notamment les cérémonies
00:58:37de Charlie Hebdo. Mais je voulais quand même vous
00:58:39faire écouter Aurélien Bélanger, que vous
00:58:41connaissez sans doute, qui était dans une émission
00:58:43du service public. Voilà quelqu'un qui
00:58:45écrit des livres que personne ne lit.
00:58:47Moi, je les ai chroniqués pour le JDD. Non, mais personne
00:58:49n'a... Oui, mais son
00:58:51livre n'a eu aucun succès.
00:58:53Il n'en a pas vendu, je ne sais pas s'il en a vendu 5 000.
00:58:55Ah non, mais bien moins que ça.
00:58:57Et qui bénéficie
00:58:59d'une audience, que ce soit sur France Inter
00:59:01et sur le service public, qui est invraisemblable.
00:59:03Et sur Charlie Hebdo, je voulais
00:59:05simplement vous faire écouter ce qu'il a dit, tellement
00:59:07ses propos nous paraissent scandaleux.
00:59:13On fait une relecture héroïque de ce qu'a été Charlie, etc.
00:59:15Cette tragédie nous
00:59:17a un peu obscurci les yeux
00:59:19sur plein de choses, et on savait en plus,
00:59:21et c'est toute la question, et c'est pour ça que cette affaire est compliquée,
00:59:23on savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas avec Charlie,
00:59:25on savait qu'avec la ligne
00:59:27Philippe Vall, qui était partie de Charlie à l'époque,
00:59:29il y a eu des relents un peu islamophobes,
00:59:31on sait que la publication des caricatures obéissait
00:59:33à une dynamique compliquée,
00:59:35qui était, à défaut d'être directement islamophobe,
00:59:37était une façon de montrer une sorte de supériorité
00:59:39de l'Occident, parce que nous, l'Occident, nous avions l'ironie.
00:59:41Et Charlie, d'un coup, de journal
00:59:43de la contre-culture, donc la contre-culture,
00:59:45c'est quelque chose de parallèle à la culture, un petit peu en cachette,
00:59:47Charlie s'est trouvé
00:59:49changé de position, c'est devenu la pointe
00:59:51avancée du combat de la supériorité
00:59:53de l'Occident, parce que l'Occident était capable
00:59:55d'une ironie dont les autres n'étaient pas.
00:59:57C'est devenu la pointe avancée à partir du moment où il y a eu cet attentat ?
00:59:59Avant, avant, c'était comme ça que ça a été conçu.
01:00:01Ça a été conçu pour provoquer délibérément
01:00:03et pour que Charlie soit
01:00:05quelque chose qui mette mal à l'aise, une sorte de
01:00:07mise en scène qui disait, regardez, nous sommes
01:00:09supérieurs, nous avons une ironie que
01:00:11les barbares, que les primitifs, que les autres n'ont pas.
01:00:13Charlie était devenu un engin,
01:00:15un véhicule de supériorité
01:00:17civilisationnelle. Ça n'allait pas, Charlie.
01:00:19Bon, j'imagine que ça ne fait pas consensus.
01:00:21C'était peut-être pas une raison pour aller les assassiner.
01:00:23Bien sûr, je dis que la question a été obscurcie
01:00:25profondément, mais il y avait...
01:00:27Mais est-ce que vous pensez que c'est
01:00:29véritablement Charlie dont il est
01:00:31question ou c'est de notre liberté
01:00:33à nous toutes et nous tous dont il est question ?
01:00:35Oui, sauf qu'on a trop réduit la liberté
01:00:37à la question de Charlie.
01:00:39Aujourd'hui, on commémore leur mort.
01:00:41C'est pas le problème, le contenu de Charlie.
01:00:43C'est pas le problème.
01:00:45C'est la liberté de Charlie.
01:00:47On voit bien que l'usage qui a été fait du symbole, on voit bien que la défense
01:00:49de Charlie est aujourd'hui une logique plutôt
01:00:51droitière dans notre société.
01:00:53Mais c'est pas le problème.
01:00:55Aujourd'hui, le problème urgent qui se pose...
01:00:57Quelle bêtise !
01:00:59Là, il double la thèse de son livre.
01:01:01La thèse de son livre étant que la création
01:01:03du printemps républicain, en effet, était une
01:01:05entreprise strictement islamophobe.
01:01:07Là, on est vraiment dans le délire complotiste.
01:01:09C'est-à-dire que Charlie est l'instrument
01:01:11de la domination occidentale.
01:01:13Moi, je ne veux pas jouer les
01:01:15censeurs. Je dis juste que ce genre de
01:01:17propos se multiplie dans une certaine
01:01:19émission qui commence à poser problème.
01:01:21C'est toujours dans la même émission qu'on entend des trucs bizarres
01:01:23avec une contradiction.
01:01:25Déjà, le procès...
01:01:27C'est l'émission C'est ce soir de France 5 ?
01:01:29Où M. Boilem...
01:01:31Boilem Sansalle a été lynché.
01:01:33C'est politique.
01:01:35C'est ce soir et Boilem Sansalle, c'était dans C'est politique.
01:01:37C'est le même animateur.
01:01:39Le même animateur, bien sûr,
01:01:41M. Issouli, qui a
01:01:43laissé lyncher
01:01:45Boilem Sansalle dont, à l'époque, on ne savait pas
01:01:47le sort. On ne savait même pas s'il était en prison
01:01:49ou pas. Et à chaque fois, dans les deux cas,
01:01:51M. Boilem Sansalle et le débat sur Charlie,
01:01:53je vois que l'opposition...
01:01:55Oui, je crois que c'était Thomas...
01:01:57L'autre jour, c'était Thomas Legareve et là,
01:01:59c'est Karim Ressouli.
01:02:01En tout cas, sur le service public,
01:02:03on laisse se développer des thèses complotistes
01:02:05sans les contredire.
01:02:07Là, vous avez
01:02:09Laura Adler qui contredit.
01:02:11Oui, Laura Adler qui dit que ce n'est pas une raison pour les assassiner.
01:02:13Moi, je trouve que c'est une contradiction quand même.
01:02:15Mais ils vous ont invité, par exemple, sur ce plateau.
01:02:17Ils vous ont invité, Karim Ressouli ?
01:02:19Ils m'ont invité sur un plateau du service public
01:02:21à parler à Salamé
01:02:23depuis sept ans, je crois.
01:02:25Donc, M. Ressouli, il ne vous invitera jamais ?
01:02:27Ah non, jamais, non.
01:02:29Non, mais bien sûr, c'est-à-dire qu'ils sont entre...
01:02:31J'ai l'impression que c'est Snegaroff le premier.
01:02:33Et c'est la différence avec nous, c'est-à-dire que moi,
01:02:35M. Ressouli, s'il veut venir, il a juste à m'appeler
01:02:37et il dit, je viens.
01:02:39M. Seganoff ? Thomas Snegaroff.
01:02:41Pareil, il prend son téléphone, il dit, je viens.
01:02:43Il vient. Tous !
01:02:45M. Mélenchon, il prend son téléphone, il dit, je viens.
01:02:47On me dit, je les invite tous.
01:02:49Ils ont tellement la trouille de venir
01:02:51qu'ils ne viennent pas.
01:02:53C'est formidable, d'ailleurs.
01:02:55C'est des gens qui ont tellement la peur des arguments
01:02:57qu'ils ne viennent pas.
01:02:59Moi, je ne sais pas, mais l'ARCOM est très sourcilleux
01:03:01sur certains points.
01:03:03Et le modérateur, il est où ?
01:03:05Il est où, le modérateur ?
01:03:07Il n'est pas là.
01:03:09Parce que nous, on nous fait des procès.
01:03:11Il est où, le modérateur ? Tu laisses ça.
01:03:13Alors, c'est Mme Habler qui apporte...
01:03:15Bien sûr, la liberté d'expression.
01:03:17Bien sûr.
01:03:19Ce n'est pas nous qui allons l'attaquer.
01:03:21La liberté d'expression,
01:03:23les gens Volanski, Cabu,
01:03:25ils ont du mal à la faire valoir.
01:03:27Bon, il nous reste...
01:03:29Il nous reste 15 minutes, M. Plenel.
01:03:31Euh, M. Plenel.
01:03:35M. Morin.
01:03:37Je ne sais pas comment je dois le prendre.
01:03:39Ce n'est pas ça, c'est parce que j'ai une séquence
01:03:41Plenel Hollande à vous montrer.
01:03:43Tiens, je vous la montre tout de suite.
01:03:45Comme ça, pour ne pas faire d'impair.
01:03:47On l'a passée hier dans le procès Sarkozy.
01:03:49On est en 2010.
01:03:51On est donc...
01:03:53Université d'été.
01:03:55Nicolas Sarkozy est président de la République.
01:03:57Et vous avez François Hollande
01:03:59qui croise Plenel et qui lui dit
01:04:01« Alors, le délinquant, tu as fait ton travail ? »
01:04:03Et Plenel,
01:04:05effectivement, dit « On y travaille, on y travaille ! »
01:04:07Vous voyez cette séquence qu'on avait déjà
01:04:09passé hier, mais on la passe un peu plus en longueur ce matin.
01:04:13Arrêtez le délinquant.
01:04:15Non, je fais mon travail.
01:04:17Le Diapart, ce n'est pas au service de l'opposition.
01:04:19D'ailleurs, je pense que, lorsque nous serons,
01:04:21j'espère, à partir de 2012,
01:04:23aux responsabilités,
01:04:25il y a toute la crainte
01:04:27de ce que sera ce devoir
01:04:29d'information, de critique
01:04:31qu'exercera le temps d'autre.
01:04:33Je ne doute pas, et Louis est son équipe.
01:04:35Bon, il était à chuter
01:04:37parce qu'effectivement, il arrivera l'affaire Cahuzac.
01:04:39Louis Morin, racontez-nous.
01:04:41Est-ce qu'on peut, peut-être pour planter le décor,
01:04:43voir un extrait du documentaire
01:04:45que vous avez tourné
01:04:47sur Gabriel Attal ?
01:04:49Quel est l'intérêt
01:04:51de Gabriel Attal d'accepter une caméra ?
01:04:53L'intérêt, c'est de montrer
01:04:55ce qu'on ne peut pas montrer de manière immédiate.
01:04:57C'est-à-dire qu'il y a un certain nombre
01:04:59d'événements en coulisses dans la vie
01:05:01publique, dans la vie politique,
01:05:03qu'on ne peut pas montrer immédiatement
01:05:05des chaînes d'information en continu parce que
01:05:07les informations qui peuvent avoir lieu
01:05:09sur le moment T sont confidentielles
01:05:11mais perdent leur confidentialité au fur et à mesure
01:05:13des semaines. Et finalement,
01:05:15ça le rapproche aussi
01:05:17des citoyens de se prêter à ce type
01:05:19d'exercice, d'accepter qu'il y ait une caméra
01:05:21qui le suive dans ces moments.
01:05:22Donc voyons un premier extrait
01:05:24des coulisses.
01:05:26Alors ?
01:05:28Au global,
01:05:30on est plutôt confiants.
01:05:32Il y a combien d'amendements en tout ?
01:05:3362.
01:05:34Mais sans les amendements des rapporteurs.
01:05:36Sans les amendements des rapporteurs, donc une vingtaine
01:05:38sur le discours.
01:05:40C'est le premier texte sur les douanes depuis 60 ans.
01:05:42Je ne suis pas sûr qu'il y en ait un autre dans les années à venir.
01:05:44Je pense que ça justifie quand même
01:05:46qu'on en fasse quelque chose.
01:05:48J'engloberais le discours autour de la protection
01:05:50des Français.
01:05:52Ça va de la protection
01:05:54évidemment face au trafic de stupéfiants
01:05:56jusqu'à la protection
01:05:58en s'agissant des contrefaçons,
01:06:00en s'agissant des
01:06:02produits alimentaires.
01:06:04L'objectif, c'est de leur donner
01:06:06davantage de moyens
01:06:08pour protéger les Français.
01:06:10On peut peut-être balayer très vite
01:06:12les amendements de correction
01:06:14du texte de condition du gouvernement.
01:06:16Quand on parle de hypocrisie du pouvoir,
01:06:18la parité, c'est bien en affichage.
01:06:20Et puis quand je rentre dans les cabinets ministériels,
01:06:22il n'y a que des hommes.
01:06:24Pour moi, il n'y a pas de femmes qui travaillent.
01:06:26C'est vrai pour Gabriel Attal,
01:06:28mais c'est vrai pour plein d'autres.
01:06:30A l'Elysée, il n'y a que des conseillers hommes.
01:06:32En réalité, il y a des femmes.
01:06:34Plus vous montez dans la hiérarchie,
01:06:36moins il y a de femmes.
01:06:38Oui, mais pas au ministère.
01:06:40Regardez les ministères régaliens.
01:06:42Souvent, il y a plus d'hommes que de femmes.
01:06:44Mais il y a une réalité aussi.
01:06:46Aller dans un meeting, il y a plus d'hommes
01:06:48que de femmes qui viennent et qui s'investissent
01:06:50aussi en politique.
01:06:52Cette séquence, décryptée d'un mot.
01:06:54Cette séquence, c'est
01:06:56Gabriel Attal qui prépare son premier
01:06:58projet de loi, le premier projet de loi
01:07:00qu'il va présenter, c'est-à-dire le projet de loi
01:07:02d'Ouan, et qui travaille
01:07:04avec ses collaborateurs pour trouver
01:07:06la meilleure manière de faire passer
01:07:08ce projet de loi avec une majorité qui est déjà
01:07:10une majorité relative à l'époque.
01:07:12L'impression que j'ai avec Gabriel Attal,
01:07:14on avait été assez loingeurs au départ,
01:07:16bien sûr, et puis à l'arrivée, on a l'impression que tout ça
01:07:18n'est que de la com'. Et je prends l'exemple
01:07:20des agriculteurs.
01:07:22Il est allé faire un discours sur des bottes
01:07:24de foin, à l'arrivée, un an
01:07:26plus tard, les agriculteurs ont dit
01:07:28rien n'a changé. Rien n'a changé, c'est ce que
01:07:30disent les agriculteurs. Donc, est-ce que c'est pas
01:07:32M. com', doué, certes,
01:07:34Attal, doué, quand il fait la baïa,
01:07:36quand il rentre, etc. Mais aimer, c'est agir.
01:07:38Pour reprendre ce que disait
01:07:40Victor Hugo, et j'ai l'impression que ces gens
01:07:42font surtout de la com' et qu'ils agissent pas beaucoup.
01:07:44Aimer, c'est agir, mais est-ce que agir, c'est aimer ?
01:07:46C'est une question presque
01:07:48philosophique. La réciproque
01:07:50est-elle vraie aussi ? En ce qui concerne Gabriel Attal,
01:07:52moi, je suis pas son porte-parole. Moi, je l'ai
01:07:54suivi... Non, mais qu'est-ce que vous en pensez ?
01:07:56C'est un excellent communicant.
01:07:58En ce qui concerne...
01:08:00Mais ça, je m'en fiche, en fait. Je demande pas
01:08:02aux hommes politiques de communiquer.
01:08:04Je leur demande de penser, d'agir,
01:08:06d'être efficace, etc.
01:08:08C'est ça que je veux. En ce qui concerne les mesures
01:08:10des agriculteurs, il y en avait quand même beaucoup qui étaient prévues dans le budget
01:08:12qui a été censuré et qui, du coup,
01:08:14effectivement, ont été balayées. Mais il y a eu
01:08:16un vrai travail qui avait été fait à l'époque.
01:08:18Est-ce que vous l'avez trouvé sympathique, M. Attal ?
01:08:20Parce que, sur M. Attal, j'ai deux
01:08:22sons de cloche. Première, de dire
01:08:24il est formidable avec la télé, etc.
01:08:26Mais les gens qui travaillent parfois avec lui ou les gens, etc.
01:08:28disent que, attention,
01:08:30c'est un tueur, entre guillemets, bien sûr.
01:08:32C'est un dur.
01:08:34C'est quelqu'un qui a le poids des responsabilités au quotidien.
01:08:36C'est-à-dire qu'arrivé
01:08:38à 34 ans Premier ministre, forcément,
01:08:40on vit aussi un stress
01:08:42qui n'est pas habituel
01:08:44et qui n'est pas normal.
01:08:46Mais est-ce que c'est une bonne chose d'avoir à 34 ans le pouvoir ?
01:08:48Une bonne question.
01:08:50Est-ce que c'est une bonne chose de l'avoir à 70 ?
01:08:52On peut peut-être l'avoir à 55.
01:08:54Ou à 18, quand même.
01:08:56Alexandre Legrand a été l'homme le plus puissant
01:08:58de l'univers à 18 ans.
01:09:00Oui. Et pour Alexandre Legrand, oui.
01:09:02Et les pharaons aussi.
01:09:04L'opposition parlementaire a été assez
01:09:06faible sous Alexandre Legrand.
01:09:08Vous savez, il m'est arrivé beaucoup de suivre Gabriel Attal aussi.
01:09:10J'ai côtoyé Louis Morin à de nombreuses reprises.
01:09:12C'est vrai, il y a les aspects dont vous parliez de communication.
01:09:14Il y a une chose qu'on ne peut pas lui enlever, et je trouve qu'il fait aussi sa force,
01:09:16ce sont ses capteurs politiques.
01:09:18Il sait à peu près ce que les Français souhaitent.
01:09:20Oui, mais pour en faire quoi ?
01:09:22L'Abaya a été déjà une première...
01:09:24Alors l'Abaya, oui, vous avez raison.
01:09:26Sur l'école, il a quand même mis en place un certain nombre de choses.
01:09:28Sur la justice des mineurs, tout ça a été évidemment balayé par la censure
01:09:30et par la dissolution. Il y avait quand même des idées
01:09:32qui allaient dans le bon sens là aussi.
01:09:34Il a les bons capteurs, il a les solutions parfois
01:09:36qui vont en adéquation avec les Français.
01:09:38Ce qu'on démontre également dans le documentaire,
01:09:40c'est qu'effectivement, il a développé une méthode,
01:09:42la méthode performative Gabriel Attal.
01:09:44Quand il arrive dans un ministère,
01:09:46il s'intéresse immédiatement au sujet
01:09:48qui passionne le plus les Français.
01:09:50Il regarde quels vont être les sujets d'intérêt
01:09:52et il essaye de trouver la manière
01:09:54de progresser le plus vite possible sur ces sujets.
01:09:56Ça peut sembler être de la communication,
01:09:58mais derrière, il y a quand même la nécessité
01:10:00de mettre en place de véritables mesures.
01:10:02Est-ce qu'il travaille ?
01:10:04Ou est-ce qu'il ne fait que la com ?
01:10:06Est-ce que vraiment il travaille ?
01:10:08On ne peut pas maîtriser les dossiers
01:10:10si on ne les travaille pas.
01:10:12Donc de toute évidence, il réussit quand même
01:10:14à maîtriser les dossiers lorsqu'il fait des plateaux télé.
01:10:16Vous l'avez reçu à plusieurs reprises,
01:10:18même une fois où on était là.
01:10:20Bien sûr. Il est de droite ou de gauche ?
01:10:22En tout cas, aujourd'hui,
01:10:24il paraît plus proche dans ses déclarations
01:10:26publiques de la droite.
01:10:28Justement, il y a certaines personnalités
01:10:30de gauche qui s'émeurent un peu.
01:10:32Le plan économique, ce n'est pas un libéral.
01:10:34C'est l'État présent et plus d'impôts.
01:10:36Il n'est quand même pas non plus
01:10:38hyper interventionniste
01:10:40dans le budget qu'il présentait.
01:10:42C'était un budget qui était...
01:10:44C'est ce soir, c'est à quelle heure ?
01:10:46C'est ce soir, 21h15, sur C8.
01:10:48Juste après, ne touche pas à mon poste.
01:10:50Un autre extrait.
01:10:54Franchement,
01:10:56c'est des sans-convénients.
01:10:58Je ne sais pas si c'est bon.
01:11:00Arrête, déjà, ça ne sort pas trop mal.
01:11:02Les papiers, le sondage du Figaro,
01:11:04c'est quand même positif.
01:11:06Ça n'intéresse que moi.
01:11:08Ça n'intéresse que qui ?
01:11:10C'est pas du tout mis en branle.
01:11:12Depuis une semaine, toute l'équipe
01:11:14qui sont passées leur journée au téléphone.
01:11:16Non, ils sont passés le dimanche.
01:11:18C'est un PM.
01:11:20Ils disent quoi, à un niveau un peu clair ?
01:11:22Je suis en train de reprendre mon poste.
01:11:24C'est un peu de lumière.
01:11:26On a reconnu M. Jubelin,
01:11:28Louis Jubelin, qui s'est communiqué.
01:11:30Son conseiller en communication.
01:11:32Sympathique, intelligent et de qualité.
01:11:34Comme il ne me reste que 7 minutes,
01:11:36on ne peut hélas pas
01:11:38s'étendre davantage,
01:11:40je voudrais quand même citer le tweet de Marine Le Pen.
01:11:42À l'instant, à 10h22,
01:11:44un âge véritable
01:11:46avait pris le guerrier
01:11:48mais nous avait rendu notre père.
01:11:50La mort est venue nous le reprendre.
01:11:52Beaucoup de gens qui l'aiment
01:11:54l'attendent là-haut.
01:11:56Beaucoup de gens qui l'aiment
01:11:58le pleurent ici-bas.
01:12:00Bon vent, bonne mer.
01:12:02Papa a signé Marine Le Pen.
01:12:04Donc, voilà.
01:12:06La première réaction
01:12:08officielle de Marine Le Pen
01:12:10que je vous ai donnée
01:12:12à l'instant.
01:12:14J'ai dit qu'elle était à 9h22
01:12:16mais elle était peut-être
01:12:18Marine Le Pen.
01:12:20Elle a tweeté ça
01:12:22il y a 3 minutes.
01:12:24Il y a 3 minutes à l'instant.
01:12:26Le dictionnaire de Victor Hugo.
01:12:28Dieu. Dieu pour Victor Hugo.
01:12:30Par Dieu, écrit Hugo, nous entendons
01:12:32l'infini vivant. Le moi
01:12:34l'attend de l'infini. Pas de temps. Voilà Dieu.
01:12:36Dieu est l'invisible évident.
01:12:38Le monde danse, c'est Dieu.
01:12:40Danse, D-E-N-S-E.
01:12:42Dieu dilaté, c'est le monde.
01:12:44Nous qui parlons ici, nous ne croyons
01:12:46à rien hors de Dieu.
01:12:48Cela dit, continuons. Dieu crée
01:12:50l'art par l'homme.
01:12:52Dieu crée l'art par l'homme. Il a un outil.
01:12:54Le cerveau humain. Cet outil, c'est
01:12:56l'ouvrier lui-même qui se l'est fait.
01:12:58Il n'en a pas d'autre. C'est vraiment du
01:13:00goût d'ailleurs. C'est d'une clarté, d'une
01:13:02précision, d'une efficacité.
01:13:04Alors que c'est hyper métaphorique.
01:13:06Il va un petit peu plus loin et il dit que
01:13:08le cerveau, c'est un alambic
01:13:10qui est dressé vers le génie.
01:13:12C'est ce qui permet de faire le lien entre l'un et l'autre.
01:13:14Oui, Hugo
01:13:16nous éclaire sur
01:13:18tous ces sujets qui pourtant peuvent
01:13:20paraître très ténébreux, très
01:13:22compliqués comme
01:13:24tout ce qui est métaphysique ou
01:13:26l'au-delà.
01:13:28Tout à l'heure, vous parliez de Charlie.
01:13:30Et je pensais à Hugo pendant que vous parliez
01:13:32de Charlie. Je crois que lui était
01:13:34pétri de cet esprit-là, de l'esprit
01:13:36Charlie. J'ai vu la
01:13:38séquence, comme vous, sur
01:13:40le service public. Elle est assez sidérante.
01:13:42Heureusement que Laura Lair réagit bien
01:13:44fort. On sent qu'elle est
01:13:46indignée par ce qui se dit
01:13:48à ce moment-là. Alors peut-être qu'elle n'a pas
01:13:50l'occasion de développer sa pensée, mais
01:13:52elle réagit fortement. Elle n'est pas d'accord
01:13:54et heureusement.
01:13:56Hugo, il était pour
01:13:58la caricature.
01:14:00Quand on relit
01:14:02Notre-Dame de Paris, vous avez un personnage
01:14:04l'archidiacre
01:14:06de Paris, Frollo,
01:14:08qui est très caricatural,
01:14:10qui est effrayant, qui est une araignée monstrueuse,
01:14:12qui est obsédée par cette
01:14:14jeune danseuse, Esmeralda, qui est
01:14:16sur le parvis.
01:14:18Quand il dresse un portrait
01:14:20des aristocrates anglais avec l'homme qui rit,
01:14:22Gwynplaine, cet enfant au visage déformé,
01:14:24c'est une caricature de l'aristocratie.
01:14:28Hugo avait cette dimension de la
01:14:30philosophie physique, le respect de ce qui nous dépasse,
01:14:32de cet au-delà divin,
01:14:36et l'irrévérence
01:14:38facile pour tout ce qui était
01:14:40clérical,
01:14:42traduction d'un idéal
01:14:44absolu. Et puis il y a les archétypes,
01:14:46parce que qu'est-ce qui reste parfois d'un grand écrivain,
01:14:48d'un grand écrivain, c'est vrai pour Molière,
01:14:50c'est vrai pour Hugo, c'est les archétypes.
01:14:52C'est-à-dire que dans Les Misérables,
01:14:54Jean Valjean c'est un archétype,
01:14:56les Ténardiers c'est des archétypes,
01:14:58Cosette c'est un archétype,
01:15:00Javert,
01:15:02c'est un archétype.
01:15:04Et ils sont là,
01:15:06les Ténardiers, nous les croisons
01:15:08parfois. Et Valjean,
01:15:10Jean Valjean il est là,
01:15:12on l'invite de temps en temps autour de cette table.
01:15:14L'écriture de Jean Valjean,
01:15:16si on met les lettres
01:15:18dans le désordre, ça fait évangile.
01:15:20Ça forme le mot évangile, il manque une lettre,
01:15:22mais ça forme le mot évangile, Jean Valjean.
01:15:24Il y a Jean Valjean,
01:15:26il y a cette montée, cette descente.
01:15:28C'est l'évangile, c'est l'homme
01:15:30qui est puni,
01:15:32qui a fait sa peine,
01:15:34et qui n'en finit pas.
01:15:36Et qui va être réadapté encore au cinéma, vous êtes au courant de ça ?
01:15:38Pour la unième fois sans doute.
01:15:40Mais vous savez qui va jouer Jean Valjean ?
01:15:42Qui va jouer Jean Valjean ?
01:15:44Vous ne savez pas ?
01:15:46Pierre Ninet.
01:15:48Non, c'est pas Jean Valjean.
01:15:50Je ne sais pas.
01:15:52Qui va jouer Jean Valjean ?
01:15:54Ténardier, je crois que c'est Danny Boone
01:15:56qui va jouer Ténardier.
01:15:58Je crois que Gilles Lelouch
01:16:00est dans la distribution
01:16:02également.
01:16:04Il va falloir qu'il soit costaud
01:16:06parce que Ténardier existait.
01:16:08Ténardier c'est un personnage
01:16:10que déteste Hugo,
01:16:12qui s'appelait le Baron Ténard.
01:16:14Le Baron Ténard
01:16:16faisait la promotion de l'industrie,
01:16:18était contre l'idée
01:16:20qu'on puisse réduire le travail des enfants à l'usine.
01:16:22Le Baron Ténard.
01:16:24Et ça Hugo, ça le rendait dingue.
01:16:26Comment peut-on exploiter à tel point
01:16:28ces enfants qui ont 10 ans, 12 ans
01:16:30et qui vont travailler 15 heures par jour
01:16:32et même la nuit dans ces usines
01:16:34pour être payés deux fois moins cher que les adultes ?
01:16:36J'ai une hypothèse à vous soumettre.
01:16:38Il me semble que Victor Hugo a fourni pour très longtemps
01:16:40vraiment le logiciel de la gauche.
01:16:42La réhabilitation des délinquants,
01:16:44les Etats-Unis d'Europe, la lutte contre la peine de mort,
01:16:46l'abaissement du temps du travail
01:16:48et que ce logiciel est au bout.
01:16:50La gauche est à la recherche d'un nouveau logiciel
01:16:52mais à lui seul il a fourni des idées
01:16:54pour des dizaines et des dizaines d'années.
01:16:56Je trouve ça très discutable.
01:16:58Comme on a dit à un moment
01:17:00que Nietzsche était
01:17:02le logiciel de la gauche.
01:17:04Victor Hugo dépasse ces camps-là.
01:17:06Je vous rappelle qu'il est né royaliste,
01:17:08qu'il a fini républicain.
01:17:10Donc il a dépassé tout ce spectre-là,
01:17:12qu'il a traversé.
01:17:14Ce qu'il disait de la Commune,
01:17:16c'était par exemple une bonne chose mal faite.
01:17:18Hugo parle à tout le monde,
01:17:20à la droite comme à la gauche.
01:17:22On va revenir dans une seconde sur ce dictionnaire.
01:17:24C'est Vincent Lindon
01:17:26qui pourrait jouer Jean Valjean.
01:17:28Il y en a eu tellement,
01:17:30de Lino Ventura,
01:17:32Jean Gabin, tout le monde a joué.
01:17:34Le nombre d'adaptations
01:17:36des misérables, c'est dire.
01:17:38Il y en a eu pour TF1 d'ailleurs à l'époque.
01:17:40Jean-Paul Belmondo l'a joué
01:17:42chez Lelouch, etc.
01:17:44J'entends Jean Valjean au cinéma,
01:17:46je pense à Gabin.
01:17:48Il y a Michel Bouquet.
01:17:50Il est là chez Javert.
01:17:52Michel Bouquet qui jouait Javert.
01:17:54Ça me fait plaisir.
01:17:56Son Maïa, la baby,
01:17:58est avec nous.
01:18:00Tu fais très bien Bouquet.
01:18:02À la une de l'actualité
01:18:04des apéros géants de Paris à Marseille.
01:18:06Plusieurs milliers de manifestants
01:18:08se sont rassemblés hier soir, place de la République,
01:18:10pour célébrer la disparition
01:18:12de Jean-Marie Le Pen,
01:18:14qualifiée d'honteuse par le ministre de l'Intérieur,
01:18:16Bruno Retailleau.
01:18:18Cinq départements du nord de la France
01:18:20placés en vigilance orange-neige-vert-glas.
01:18:22Un épisode hivernal non exceptionnel
01:18:24mais suffisamment notable
01:18:26pour rendre les conditions de circulation
01:18:28difficiles. Conséquence,
01:18:30la région Hauts-de-France a préféré suspendre
01:18:32totalement les transports scolaires jusqu'à
01:18:34nouvel ordre.
01:18:36Certains voyageurs devront désormais
01:18:38s'acquitter de 12 euros et être en possession
01:18:40d'une autorisation électronique de voyage
01:18:42pour rentrer au Royaume-Uni.
01:18:44Une mesure qui entre en vigueur aujourd'hui
01:18:46concerne une cinquantaine de pays non soumis
01:18:48aux visas comme les Etats-Unis, le Canada
01:18:50ou encore l'Australie.
01:18:52Et à partir du 2 avril, ce sont les ressortissants
01:18:54d'une trentaine de pays européens
01:18:56qui devront se soumettre à cette nouvelle règle.
01:18:58Merci beaucoup Somaïa.
01:19:00On a envie, comme il reste
01:19:024 minutes, on a envie de lire tout simplement.
01:19:04Hugo, refaites votre pénalité,
01:19:06refaites vos codes, refaites vos prisons,
01:19:08refaites vos juges, remettez les lois
01:19:10au pas des mœurs. Messieurs,
01:19:12il se coûte trop de têtes par an en France
01:19:14puisque vous êtes en verbe de suppression.
01:19:16Supprimez le bourreau.
01:19:18Avec la solde de vos 80 bourreaux,
01:19:20vous paierez 600 mètres d'école.
01:19:22C'est ça qui est formidable.
01:19:24Je trouve l'efficacité de la phrase
01:19:26et l'émotion qu'il y a toujours
01:19:28chez Hugo.
01:19:30Vous parliez de ce paradis
01:19:32qui pouvait inspirer la gauche, mais
01:19:34je vous reprenais en disant non, je pense que ça peut aller jusqu'à la droite.
01:19:36Par exemple, cette citation.
01:19:38Pour Hugo, il fallait fermer,
01:19:40au lieu d'ouvrir des prisons,
01:19:42il fallait faire plus d'écoles.
01:19:44Et toute la question
01:19:46était là. D'abord élever,
01:19:48éduquer, instruire,
01:19:50inculquer des valeurs communes
01:19:52plutôt que de réprimer,
01:19:54punir quand il est déjà
01:19:56trop tard finalement. Donc il voulait aller
01:19:58en amont des choses. Aimer, c'est agir.
01:20:00Avoir une idée d'un pays,
01:20:02d'une nation, d'un peuple, c'est faire en sorte
01:20:04de l'élever le plus possible pour qu'il tombe
01:20:06pas trop bas en permanence.
01:20:08Sébastien Spitzer
01:20:10est avec nous.
01:20:12Il y a combien d'entrées
01:20:14dans ce dictionnaire, Hugo? Plus de 200.
01:20:16Vous avez mis combien de temps à écrire ça?
01:20:18Plus de 3 ans. Mais je l'ai écrit chez lui.
01:20:20Vous savez, j'étais place des Vosges.
01:20:22Il m'avait aménagé un petit bureau
01:20:24au-dessus de ses appartements.
01:20:26Tous les jours, j'avais accès à sa documentation.
01:20:28Oui, parce qu'il y a le musée.
01:20:30Je l'ai vu.
01:20:32C'est public. Oui, c'est public.
01:20:34C'est même gratuit.
01:20:36Alors, à l'entrée, mon cri.
01:20:38Je parle parce que je sais.
01:20:40Vous m'entendrez, Milord.
01:20:42J'ai éprouvé, j'ai vu. La souffrance, non, ce n'est pas un mot,
01:20:44messieurs les heureux. La pauvreté, j'y ai grandi.
01:20:46L'hiver, j'y ai grenoté.
01:20:48La famine, j'en ai goûté.
01:20:50Le mépris, je l'ai subi.
01:20:52La peste, je l'ai eue. La honte,
01:20:54je l'ai bue. Et je la revomirai
01:20:56devant vous. Et ce vomissement
01:20:58de toutes les misères éclaboussera vos pieds
01:21:00et flamboiera.
01:21:02Je vous assure.
01:21:04Je comprends que les comédiens,
01:21:06ils ont envie de lire Hugo parce que
01:21:08tu étais pris dans le rythme de la phrase.
01:21:10Ça, c'est un extrait de l'homme qui rit.
01:21:12C'est Gwynplaine, ce gamin
01:21:14qu'on a défiguré et qui va prendre la parole devant
01:21:16la chambre des lords. Et il est paniqué.
01:21:18Et alors qu'il est tendu,
01:21:20qu'il va dire une vérité sublime,
01:21:22il est dans cette tension-là. Et cette tension provoque
01:21:24ce rire malgré lui. Et tout le monde
01:21:26se marre. Et Hugo
01:21:28a laissé beaucoup de discours.
01:21:30Il a été membre de la chambre des pères.
01:21:32Il a été député. Il a été sénateur.
01:21:34Et quand il montait à la tribune avec ses mots
01:21:36magnifiques, il avait avant des extinctions
01:21:38de voix tellement il avait peur.
01:21:40Il était en panique.
01:21:42Parce qu'il mesurait d'abord le poids
01:21:44de ce qu'il allait dire. Et puis parce qu'il allait
01:21:46être confronté à ces gens assis
01:21:48qui allaient le traiter de poètes.
01:21:50Mais tu n'es qu'un poète. Mais tu n'es qu'un rêveur.
01:21:52Regarde ces idées que tu nous balances.
01:21:54Quand il écrit, par exemple, il propose une loi
01:21:56contre la misère, pour détruire
01:21:58la misère. Tout le monde se marre dans l'hémicycle.
01:22:00Mais lui, il y croit très fort.
01:22:02Et pourquoi ce livre est génial ? Parce que d'abord,
01:22:04il est bien écrit et que vous avez
01:22:06évidemment à noter
01:22:08et à analyser beaucoup d'Hugo. Mais aussi parce que
01:22:10vous avez choisi des extraits.
01:22:12Parce que c'est un florilège
01:22:14de ce qu'il y a de plus beau chez Hugo.
01:22:16Et c'est pour ça que ça se lit si bien.
01:22:18Moi, je l'ai sur mon bureau. C'est formidable.
01:22:20J'invite tout le monde à l'acheter.
01:22:22Sébastien Spitzer,
01:22:24Séchéplon, dictionnaire amoureux de Victor Hugo.
01:22:26Vous venez régulièrement nous voir.
01:22:28Mais c'est vraiment formidable. Et puis c'est accessible.
01:22:30Tous les gosses de 12 ans pourraient lire Hugo.
01:22:32Bien sûr.
01:22:34Et c'est d'ailleurs pas un hasard si la
01:22:36comédie, même Notre-Dame de Paris, avait si bien marché.
01:22:38Parce que l'histoire est forte. Et c'est pas un hasard
01:22:40s'il est misérable. Les gens adorent.
01:22:42Quand on était enfant, on adorait Cosette.
01:22:44On s'identifiait complètement à Cosette.
01:22:46Vous aviez de la chance, peut-être,
01:22:48de vivre dans des mondes...
01:22:50Je peux l'identifier au Ténardier, évidemment.
01:22:52Bien sûr.
01:22:54La vie de Cosette, elle est formidable.
01:22:56Vous êtes incroyable.
01:22:58Bourvil est un génial Ténardier.
01:23:00Bourvil était un formidable Ténardier.
01:23:02Bon. Eh bien merci.
01:23:04Vraiment, merci. Henri de Mérindele
01:23:06était à la réalisation aujourd'hui. Hugo Trindade était à la vision.
01:23:08Thomas était au son. Marine Lanson était avec nous.
01:23:10Liam Gigue et Louis Vauvre.
01:23:12On va terminer avec le tweet de Marine Lanson.
01:23:14De Marine Lanson.
01:23:16De Marine Le Pen, pardonnez-moi.
01:23:18Un âge générable avait pris le guerrier.
01:23:20Je trouve qu'elle a trouvé
01:23:22les mots justes et émouvants, Marine Le Pen.
01:23:24Pour parler de son père, un âge vénérable
01:23:26avait pris le guerrier, mais nous avait rendu
01:23:28notre père.
01:23:30Elle est forte, d'ailleurs, cette phrase.
01:23:32Elle est très forte, parce qu'elle a
01:23:34un sens très précis, très profond.
01:23:36La mort est venue nous le reprendre.
01:23:38Beaucoup de gens qui l'aiment
01:23:40l'attendent là-haut. Beaucoup de gens qui l'aiment
01:23:42le pleurent ici-bas.
01:23:44Bon vent, bonne mère,
01:23:46papa. Mais cette phrase,
01:23:48un âge véritable avait pris le guerrier,
01:23:50avait rendu notre père.
01:23:52C'est-à-dire que ces enfants ont eu le sentiment,
01:23:54sans doute, que leur père était peu présent.
01:23:56Et c'est le destin, le karma
01:23:58de Marine Le Pen.
01:24:00Parce qu'elle n'a pas choisi de naître
01:24:02et de s'appeler Le Pen. Merci à tous.
01:24:04Vraiment, Jean-Marc Morandine, dans une seconde.
01:24:06C'est ce soir. Merci, Louis Morin.
01:24:08Non pas prêtre, mais Louis Morin, journaliste.
01:24:10Merci, Pascal. Ce soir,
01:24:1221h20, sur C8.
01:24:14Merci beaucoup et
01:24:16rendez-vous ce soir.

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