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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 ce matin jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:07Les mêmes, les mêmes qui souhaitaient l'interdiction de CNews,
00:00:12les mêmes qui applaudissent à la suppression de C8,
00:00:15les mêmes réclament aujourd'hui la disparition de X Feux Twitter.
00:00:21Elles s'appellent Tondelier, Rousseau, Binet.
00:00:24Elles ont exprimé ces dernières heures leur volonté d'oublier X Feux Twitter.
00:00:29Depuis qu'Elon Musk a racheté X, West France s'est retiré de la plateforme mais aussi Anne Hidalgo.
00:00:36Ce n'est d'ailleurs pas la même chose de se retirer que de réclamer l'interdiction.
00:00:40X n'a plus la cote auprès de la bien-pensance et du politiquement correct réuni.
00:00:45J'observe qu'en ancienne direction décida unilatéralement d'exclure Donald Trump du réseau social.
00:00:53Aucune voix parmi ces chantres de la liberté ne s'éleva pour protester contre cette intolérance.
00:01:00Hier, une ministre que je ne connaissais pas, Mme Clara Chappaz,
00:01:05ministre déléguée chargée du numérique, a souhaité que les fausses opinions soient censurées sur Twitter.
00:01:13Rien de moins.
00:01:14La prochaine fois, Mme Chappaz nous enverra dans un camp de redressement pour nous apprendre à penser.
00:01:19Ce désir d'interdire traduit un état d'esprit, mélange d'intolérance, de bêtise, de morale.
00:01:26Au nom du bien, ces prêtres et ces prêtresses prêchent la bonne parole.
00:01:31Ils prêchent surtout dans le désert et c'est tant mieux.
00:01:35La liberté d'expression n'a pas de prix.
00:01:38Et parce qu'elle n'a pas de prix, vive Twitter, vive X.
00:01:429h01, Chana Lusso.
00:01:49Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:58Dernière ligne droite pour François Bayrou.
00:02:00Le Premier ministre est actuellement avec les présidents de groupe du Socle commun autour d'un petit déjeuner à Matignon.
00:02:07Un moment crucial à quelques heures de son discours de politique générale prévu à 15h à l'Assemblée.
00:02:12François Bayrou est très attendu sur la question épineuse de la réforme des retraites,
00:02:16notamment par la gauche qui menace toujours de censurer.
00:02:19Écoutez Jérôme Gatch, député PS de l'Essonne.
00:02:22C'était ce matin sur CNE.
00:02:24S'il n'y a pas d'accord, alors il y a un risque de censure.
00:02:27Moi je le redis, dans le fond, je n'ai pas envie de censurer ce gouvernement.
00:02:31Je ne suis pas sur ma chaise à sauter en disant il faut provoquer une élection présidentielle anticipée,
00:02:37il faut la destitution du président de la République.
00:02:40Nous sommes dans l'opposition, il n'y a pas de doute.
00:02:43Mais il faut cette stabilité qu'on appelle de nos vœux.
00:02:47La criminalité est toujours aussi forte en France.
00:02:50C'est ce que révèlent les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur publiés ce matin dans le Figaro.
00:02:55En France, trois homicides sont commis chaque jour en moyenne, soit 1000 au total sur l'année 2024.
00:03:01Le nombre de victimes a quant à lui augmenté de 28% depuis 2016.
00:03:05Et puis Charlie Dalin remporte son premier Vendée Globe.
00:03:08Il a passé la ligne d'arrivée il y a quelques minutes au sable d'Olonne.
00:03:12Le Français de 40 ans a pulvérisé le record de la course en 64 jours.
00:03:17C'est presque 10 jours de moins qu'Armel Lecléac'h qui détenait le meilleur temps depuis 2017.
00:03:22Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:25Exactement, il a eu du mal à entrer parce que c'est pétole comme disent les navigateurs en ce moment.
00:03:31C'est-à-dire qu'il n'y a pas de vent.
00:03:32C'est la discussion que nous avions avec Marine Lençon tout à l'heure,
00:03:35qui est à Dinard, un bateau qui navigue,
00:03:38et qui me donnait ce terme que les navigateurs et les marins connaissent bien.
00:03:42Pétole !
00:03:44Merci Chana.
00:03:45Vous ne naviguez pas manifestement.
00:03:47Non mais mon père navigue un peu.
00:03:48Ah bah écoutez, donc il doit savoir, effectivement, il doit connaître ce terme.
00:03:52Charlotte Dornelas, bonjour.
00:03:54Nathan Devers, bonjour.
00:03:55On sera tout à l'heure avec Bernard-Henri Lavi qui sera là pour son livre Nuit Blanche.
00:04:01C'est un livre tout à fait étonnant d'ailleurs,
00:04:04et qui est très différent des livres qu'il a écrits ces dernières années.
00:04:10On pourra échanger notamment avec notre ami Hervouet,
00:04:14qui est là sur ce sujet, puisqu'hier on a parlé de Dupont-Lajoie.
00:04:19Ça a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux.
00:04:21Mais l'intelligence française, c'est la version intello de Dupont-Lajoie.
00:04:25Vous auriez dû l'inviter hier.
00:04:26Eh bah vous lui direz, ça lui fera plaisir.
00:04:29Monsieur Mancescaro est là.
00:04:31Et Thomas Bonnet, merci d'être avec nous.
00:04:33Alors on a des images, si vous voulez, du Vendée Globe.
00:04:35L'actualité, vous la connaissez.
00:04:37C'est ce soir la politique générale, le discours de politique générale.
00:04:40Mais un petit mot sur l'ARCOM, parce qu'il y a une nouvelle numérotation qui est en place.
00:04:45Ça fait beaucoup causer d'ailleurs cette nouvelle numérotation.
00:04:49Donc ces news-là, vous êtes sur la 16.
00:04:51Nous serons sur la 14 à partir du mois de juin.
00:04:54Les chaînes infos ont été regroupées.
00:04:56Je crois que nos camarades de BFM sont sur la chaîne 13.
00:05:00Visiblement, ils ne sont pas contents.
00:05:02Nous, on sera 14.
00:05:0415, ce sera LCI, je crois.
00:05:06Et 16, ce sera France Info.
00:05:08Moi, je pense que ça ne changera rien.
00:05:10Je pense que les gens, s'ils ont envie de nous regarder, ils nous regardent sur n'importe quelle chaîne.
00:05:14Que tu sois 13, 14, 15.
00:05:16Ou alors si l'audience est en fonction de la numérotation.
00:05:22Franchement, c'est avoir un mépris pour le téléspectateur que je n'ai pas.
00:05:26Si vous me permettez, si les gens...
00:05:28Tant mieux d'ailleurs.
00:05:30Il y a peut-être des paresseux qui ne veulent pas zapper trop longtemps.
00:05:32Donc être 14 plutôt que 16, c'est peut-être mieux.
00:05:34Non mais vous vous rendez compte ?
00:05:36Vous êtes normalien pour dire une bêtise pareille ?
00:05:39C'est-à-dire qu'il y a un type qui, avec sa télécommande,
00:05:43ou une femme d'ailleurs, dans son canapé,
00:05:45il est paresseux, dites-vous, pour changer de chaîne ?
00:05:48C'est possible.
00:05:49Oui, tout est possible.
00:05:50Mais bon, je pense que ça ne changera rien du tout.
00:05:53Ce sera mieux.
00:05:54Moi, je vais être optimiste ce matin.
00:05:56Mais si ça se trouve, ce sera peut-être mieux.
00:05:58Parce qu'effectivement, il y a peut-être des gens qui sont sur LCI
00:06:01qui ne savent pas forcément que ces news existent.
00:06:03Donc comme là, ils seront à côté de LCI.
00:06:05Hop, ils vont changer.
00:06:06Ils vont dire, non, il y en a tant d'oeuvres.
00:06:08C'est beaucoup mieux.
00:06:09Chéri, viens voir, il y en a tant d'oeuvres.
00:06:11Boum, hop, ils vont regarder.
00:06:12Ils vont rester peut-être plus longtemps.
00:06:14Tout ça, non ?
00:06:16Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:06:18Ça va être la zapette encore plus frénétique.
00:06:21Et vous serez de plus en plus impatient.
00:06:23Dès qu'on développera plus de 10 secondes une théorie,
00:06:26vous vous lasserez en pensant aux téléspectateurs
00:06:29qui se m'enfont dans une fauteuille.
00:06:31Je dis toujours la même chose.
00:06:33Je n'ai jamais interrompu Charlotte Dornelas.
00:06:35Parce que ce qu'elle dit est intéressant.
00:06:37Et ce que j'interromps est intelligent.
00:06:39Et parfois, j'interromps.
00:06:41Effectivement, vous, on ne peut pas vous interrompre.
00:06:43Comme ça, vous commencez votre phrase à la Tour Eiffel,
00:06:45vous la terminez au péage de Dourdan.
00:06:47Mais si vous voulez, je ne vous interromps pas.
00:06:49J'ai compris.
00:06:51Mais puisque vous avez la parole...
00:06:53Ça fait 24 heures que vous le ruminez.
00:06:55Puisque vous avez la parole, d'ailleurs.
00:06:57Je vous en parlais hier, on n'en a pas parlé.
00:06:59Le conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron...
00:07:01Ça n'a aucune importance.
00:07:03Il n'a pas démissionné.
00:07:05Vous décrédibilisez tout.
00:07:07Ne dites pas que le conseiller diplomatique
00:07:09d'Emmanuel Macron n'a aucune importance.
00:07:11Je n'ai pas dit ça. Jamais.
00:07:13Le fait qu'on lui prête l'intention de démissionner...
00:07:15Il a démissionné ou pas ?
00:07:17Je n'en sais rien.
00:07:19Il est toujours en poste, visiblement.
00:07:21Il n'a pas encore été accepté par le président.
00:07:23Qu'est-ce que ça veut dire, sérieusement ?
00:07:25C'est les raisons qu'il aurait invoquées
00:07:27pour présenter sa démission qui sont intéressantes.
00:07:29C'est le fait que le discours des ambassadeurs
00:07:31devant les ambassadeurs d'Emmanuel Macron
00:07:33lui aurait déplu.
00:07:35Pourquoi ?
00:07:37Il y a eu un mot sur la question de l'Algérie.
00:07:39Il y a aussi la question de Bruno Rotailleau
00:07:41qui prend beaucoup de place avec son portefeuille
00:07:43du ministre de l'Intérieur sur les pas de bande diplomatique.
00:07:45Si vous venez ici pour me lire les raisons
00:07:47que vous allez lire dans la presse,
00:07:49je peux la lire tout seul, la presse.
00:07:51Ce sont les raisons qui ont été annoncées par M. Bonne.
00:07:53Voilà.
00:07:55Il a battu tous les records.
00:07:57Parce qu'il a plus de 6 ans.
00:07:59Et alors ?
00:08:01C'est très usant. C'est un boulot dur.
00:08:03En plus, avec un rythme stakhanoviste
00:08:05et une cellule diplomatique
00:08:07qui a deux problèmes.
00:08:09Le premier, c'est qu'elle n'est pas très unie,
00:08:11paraît-il. Il y a des avis assez divergents.
00:08:13Et le deuxième, c'est qu'elle est en concurrence
00:08:15permanente avec
00:08:17la cellule, avec l'état-major particulier.
00:08:19C'est-à-dire que vous avez d'un côté des diplomates,
00:08:21de l'autre côté des militaires.
00:08:23Et le Président aurait tendance à écouter davantage
00:08:25les galonnées, les étoiles
00:08:27que les excellences.
00:08:29Et vous en pensez quoi ?
00:08:31Si on juge
00:08:33une politique
00:08:35à ses résultats, du mal.
00:08:37Je pense que le Président
00:08:39a fait beaucoup d'erreurs
00:08:41sur le plan diplomatique.
00:08:43Et donc, quelque part, son conseiller diplomatique
00:08:45en est responsable. Par ailleurs, le Président
00:08:47a un profond mépris, semble-t-il,
00:08:49pour les ambassadeurs, les diplomates
00:08:51dont il a ruiné la carrière.
00:08:53Et ça encore, ça peut être reproché
00:08:55à Emmanuel Bohn. C'est très injuste,
00:08:57mais c'est comme ça. C'est la vie.
00:08:59– Écoutez, c'est votre analyse.
00:09:01– Vous en arrivez au même point que moi.
00:09:03Ça n'a aucune importance.
00:09:05– Non, ça a de l'importance.
00:09:07– C'est important parce qu'un conseiller
00:09:09diplomatique démissionne
00:09:11au moment où le domaine
00:09:13réservé du Président de la République
00:09:15est censé prendre de l'ampleur, un peu plus d'ampleur
00:09:17que d'habitude, ça a du sens, oui, ça a du sens.
00:09:19– Joseph Mansiscaran, que vous découvrez,
00:09:21c'est la première fois qu'il revient depuis
00:09:23la nouvelle année. Vous voyez qu'il a bonne mine.
00:09:25Vous étiez manifestement
00:09:27à un endroit où vous avez pris le soleil.
00:09:29– Plus exactement, pardon,
00:09:31pourquoi je vais en parler ? J'étais au Cambodge.
00:09:33Et pourquoi j'ai dit que j'étais au Cambodge,
00:09:35enfin, au fond du Cambodge ? Parce que j'étais à un endroit
00:09:37où on n'emploie pas le mot génocide
00:09:39à tort et à travers, comme en France.
00:09:41Voilà. Quand on parle de génocide,
00:09:43ça a du sens.
00:09:45Et un sens extrêmement lourd.
00:09:47Et que ça vous rappelle aussi beaucoup de choses.
00:09:49Ça vous rappelle parce que, vous savez,
00:09:51les Cambodgiens n'ont pas oublié
00:09:53lorsque Libération, ils ont toujours
00:09:55la Une de Libération, qui saluait
00:09:57l'arrivée de Pol Pot et de ses bourreaux
00:09:59à Phnom Penh, comme libérateurs.
00:10:01Les Cambodgiens, eux, n'ont pas abandonné.
00:10:03Ils sont très francophiles, mais ça,
00:10:05ils n'ont pas oublié Libération et d'autres.
00:10:07Et le monde aussi. Phnom Penh libéré.
00:10:09Et le monde, comment ?
00:10:11Phnom Penh libéré. Ça, il faut le dire.
00:10:13Bon, c'est un régime, effectivement,
00:10:15qui a fait combien de morts ?
00:10:17Eh bien, entre les estimations, entre
00:10:191,6 et 3 millions,
00:10:21c'est-à-dire soit un Cambodgien sur
00:10:234 ou un Cambodgien sur 5.
00:10:25La politique générale
00:10:27avec M. Bayrou
00:10:29aujourd'hui, quel cirque,
00:10:31Thomas. Quel cirque.
00:10:33Vraiment, quel cirque. Moi, je trouve que ça me fait
00:10:35de la peine, parce que j'ai même appris, alors j'espère
00:10:37que vous allez me démentir, qu'Emmanuel
00:10:39Macron serait prêt
00:10:41à transiger
00:10:43sur sa réforme des retraites,
00:10:45qui a été
00:10:47au cœur de son action pendant
00:10:49combien de temps, qui a déclenché
00:10:51je ne sais combien de manifestations dans
00:10:53la rue, qui a mobilisé le
00:10:55pays pendant des semaines et des mois,
00:10:57avec un 49.3 à l'arrivée de Mme Borne.
00:10:59Et il serait prêt, tout ça,
00:11:01pour qu'il n'y ait pas de censure.
00:11:03Parce que s'il y a censure, il est en première ligne
00:11:05et les gens vont lui demander de partir.
00:11:07Il serait prêt, si j'ai bien compris,
00:11:09à s'asseoir sur sa
00:11:11propre réforme des retraites, qui est la
00:11:13seule chose, quasiment, qu'il a fait dans
00:11:15ce deuxième mandat.
00:11:17Je vous assure, si cela est vrai,
00:11:19si cela est vrai,
00:11:21c'est le grand cirque.
00:11:23Et je le répète, ça fait
00:11:25de la peine. Non mais vous avez tout dit, c'est-à-dire que
00:11:27si François Bayrou tombe avec
00:11:29une notion de censure, on va très vite se tourner vers
00:11:31Emmanuel Macron. Il veut éviter ça, le Président de la République.
00:11:33Alors, il surveille quand même ce
00:11:35qu'est en train de négocier François Bayrou
00:11:37avec le Parti Socialiste. Effectivement,
00:11:39il pourrait y avoir des gages donnés au PS.
00:11:41Malgré tout, on ne pourrait pas...
00:11:43L'abrogation de la réforme des retraites
00:11:45n'est pas envisagée. Une suspension,
00:11:47un gel... Non mais tu peux trouver un truc,
00:11:49parce que je les connais. Je vous assure,
00:11:51je les connais. Ils sont capables
00:11:53de faire un truc où on t'expliquera
00:11:55qu'ils ne l'ont pas fait tout en
00:11:57ayant fait et qu'en fait,
00:11:59ils l'ont fait quand même. C'est l'histoire de 2005.
00:12:01Donc, je les connais par cœur.
00:12:03C'est qui, les... Les politiques.
00:12:05Ah oui, les politiques. Je les connais.
00:12:07Monsieur Bayrou est un homme
00:12:09de la 4ème République, perdu dans la 5ème.
00:12:11Voilà. Mais là, on est en 4ème.
00:12:13Là, on est en 4ème. Donc, il est...
00:12:15Bon, il est... Oui. En tout cas,
00:12:17en tout cas, toi. Donc, et...
00:12:19Monsieur Bayrou, et c'est pour ça que je pense que ça peut tenir longtemps,
00:12:21il est prêt à tout. Ah oui ?
00:12:23Pour avoir la voiture à cocarde, il est prêt à tout.
00:12:25À tout, à tout, à tout, à tout, à tout.
00:12:27C'est-à-dire qu'à dire tout le contraire,
00:12:29à faire tout le contraire de ce qu'il a dit. Il n'y a qu'un truc
00:12:31qui l'intéresse, la voiture à cocarde.
00:12:33Il n'y a pas que lui, d'ailleurs. Mais il n'y a que ça.
00:12:35Il n'y a aucune conviction. Il n'y a
00:12:37aucune conviction. Donc, évidemment,
00:12:39quand il n'y a aucune conviction, moi, je ne suis pas content.
00:12:41J'aime bien les gens qui ont des convictions.
00:12:43De droite comme de gauche, d'ailleurs.
00:12:45D'ailleurs, La Gauche était sortie ce matin.
00:12:47Tous les socialistes, ou presque, étaient dans les médias
00:12:49ce matin pour nous dire
00:12:51où en étaient les discussions avec François Bayrou.
00:12:53Ce qui est assez étonnant, c'est que selon le socialiste
00:12:55que vous écoutez, vous n'aviez pas le même discours.
00:12:57C'est-à-dire qu'Olivier Faure dit, dans quelques heures,
00:12:59on va sans doute parvenir à un accord. Et Jérôme Gage,
00:13:01qui était sur notre plateau il y a quelques minutes,
00:13:03dit que ça s'annonce mal avec François Bayrou.
00:13:05Donc, on ne sait plus trop à quel sein se vouer.
00:13:07Écoutez M. Coquerel sur la censure.
00:13:09Mais lui, il est à France Insoumise.
00:13:11S'il ne manque pas le vote de confiance,
00:13:13c'est probable, on déposerait une motion de censure.
00:13:15Oui, bien évidemment.
00:13:17Ce sera une motion de censure de la France Insoumise
00:13:19ou de la gauche, plus largement ?
00:13:21On sait déjà qu'il y aura des insoumis,
00:13:23des écologistes, des communistes,
00:13:25voire même leurs groupes.
00:13:27Et on est ouvert au fait que les socialistes,
00:13:29s'ils sont venus à la raison, la signent également.
00:13:31Olivier Faure également.
00:13:33Alors lui, il pense qu'il y a un accord en vue.
00:13:39Au moment où nous nous parlons,
00:13:41nous n'avons pas encore conclu.
00:13:43Mais vous savez que dans une négociation,
00:13:45il y a ce qu'on appelle le money time.
00:13:47Et nous sommes dans ce fameux money time.
00:13:49Ce moment où tout se joue.
00:13:51Et ce que je vois, c'est qu'entre
00:13:53hier 14h et
00:13:55hier soir minuit,
00:13:57les choses ont beaucoup avancé.
00:13:59Et que nous sommes, peut-être,
00:14:01je dis bien peut-être,
00:14:03à quelques encablures,
00:14:05à quelques heures d'un accord possible.
00:14:09C'est Michel Blanc.
00:14:11C'est un malentendu.
00:14:13C'est Jean-Claude Duss.
00:14:15On va partir à la rose.
00:14:17On va bientôt conclure.
00:14:19C'est vrai que l'expression est posée.
00:14:21C'est formidable.
00:14:23Je trouve ça scandaleux.
00:14:25C'est pitoyable.
00:14:27C'est le cirque.
00:14:29C'est ce qu'il y a de mieux dans la politique.
00:14:31C'est encore plus le cirque.
00:14:33Si on garde à l'esprit
00:14:35que, évidemment,
00:14:37on voit M. Guedj
00:14:39qui, pour le coup, est dans une position
00:14:41plus maximaliste que M. Faure.
00:14:43Mais pourquoi ?
00:14:45Parce qu'il se dispute le congrès du PS
00:14:47qui doit avoir lieu l'été.
00:14:49C'est ça, le jeu en interne.
00:14:51C'est encore pire.
00:14:53C'est bien sûr que c'est pire.
00:14:55Que ces gens fassent autre chose.
00:14:57Qu'ils ne fassent pas de politique.
00:14:59S'il y a quelque chose
00:15:01qui ne les dépasse pas.
00:15:03S'ils pensent pas un peu à la France.
00:15:05Sans sortir les grands mots.
00:15:07Je suis, comme vous, fatiguée de la situation
00:15:09depuis quelque temps déjà.
00:15:11Honnêtement, ça pousse à décrocher.
00:15:13Je pense que la plupart des Français
00:15:15ont décroché depuis longtemps et attendent que ça se passe.
00:15:17Tout simplement.
00:15:19Mais il y a une autre chose.
00:15:21Vous disiez que vous aimiez les gens de conviction.
00:15:23Je partage cette analyse.
00:15:25Mais là, le gouvernement a une mission assez particulière.
00:15:27Puisque ce n'est pas sa politique qui doit mener
00:15:29mais une construction avec une arithmétique très compliquée.
00:15:31Donc ce n'est même pas une question
00:15:33de qu'est-ce que François Bayrou va mener comme politique.
00:15:35Quand bien même aurait-il
00:15:37une ligne politique extrêmement claire.
00:15:39Il faut qu'il puisse composer.
00:15:41La mission est quand même particulière.
00:15:43En tout cas, s'il y a
00:15:45suspension
00:15:47de la réforme des retraites,
00:15:49j'attends avec
00:15:51une gourmandise extrême
00:15:53d'entendre
00:15:55Madame Borne lire
00:15:57le discours de politique générale.
00:15:59Au Sénat.
00:16:01J'attends ça avec une gourmandise.
00:16:03Il n'y a pas de gourmandise.
00:16:05Madame Borne est prête à tout.
00:16:07Pareil.
00:16:09Elle est prête à tout pour garder sa voiture à cocarde.
00:16:11Il n'y a que ça qui l'intéresse.
00:16:13J'en fous du reste.
00:16:15Vous êtes des enfants.
00:16:17Ils n'en ont rien à faire. Rien.
00:16:19Quand le Président de la République
00:16:21est capable de s'asseoir sur sa propre...
00:16:23Si, c'est vrai.
00:16:25Si le Président de la République
00:16:27est capable de s'asseoir sur sa propre réforme...
00:16:29On peut voir
00:16:31des espérances dans notre angle.
00:16:33On peut voir que cette réforme des retraites,
00:16:35quoi qu'on en pense, on ne va pas refaire le débat,
00:16:37elle était extrêmement populaire.
00:16:39Elle a marqué une cassure avec l'opinion publique
00:16:41entre l'opinion publique et Emmanuel Macron.
00:16:43Il y a quand même eu vraiment, à ce moment-là,
00:16:45une sorte de point de non-retour qui a été atteint.
00:16:47Qu'Emmanuel Macron puisse envisager,
00:16:49j'en sais rien, mais de reculer sur ce sujet,
00:16:51peut-être que c'est aussi une volonté de réparer
00:16:53cette cassure, premièrement.
00:16:55Et deuxièmement, du point de vue de la gauche,
00:16:57je trouve ça plutôt malin que les socialistes
00:16:59disent enfin, on sort de cette
00:17:01posture de la France insoumise,
00:17:03de dire qu'on ne veut pas participer au gouvernement
00:17:05de faire avoir les mains pures, mais ne pas avoir de mains
00:17:07et rester comme ça, dans l'opposition stérile,
00:17:09à être dans un absolutisme
00:17:11qui ne fait rien avancer.
00:17:13Donc là, peut-être qu'il y a des hommes
00:17:15de la 4ème République, mais on est dans une
00:17:17assemblée nationale qui ne permet rien d'autre
00:17:19comme choix politique.
00:17:21– Oui, enfin tout ça serait possible
00:17:23s'il n'y avait pas en jeu
00:17:25l'équilibre des comptes publics. – Jérôme Guedj.
00:17:27– Un détail.
00:17:29– On va écouter Jérôme Guedj ce matin
00:17:31avec Sonia Mabrouk.
00:17:33– Si il n'y a pas d'accord,
00:17:35alors il y a un risque de censure.
00:17:37Moi je le redis, dans le fond,
00:17:39je n'ai pas envie de censurer ce gouvernement.
00:17:41Je ne suis pas sur ma chaise à sauter
00:17:43en disant, il faut provoquer
00:17:45une élection présidentielle anticipée,
00:17:47il faut la destitution du Président de la République.
00:17:49Nous sommes dans l'opposition,
00:17:51il n'y a pas de doute,
00:17:53mais il faut cette stabilité
00:17:55qu'on appelle de nos… – Anne ?
00:17:57– Mais ils ne peuvent pas censurer tout seuls,
00:17:59donc là pour le coup, il se donne aussi…
00:18:01– La question c'est, que fera l'ORN ?
00:18:03C'est ça qui s'est passé la dernière fois.
00:18:05– L'ORN ne censurera pas cette semaine.
00:18:07– Il ne veut pas censurer.
00:18:09– Il ne censurera pas sur cette question,
00:18:11mais Marine Le Pen répète en permanence
00:18:13que l'objet qui pourrait la faire censurer
00:18:15c'est l'augmentation des impôts.
00:18:17Donc on n'est pas du tout sur les mêmes raisons
00:18:19d'un côté et de l'autre de les chéquer.
00:18:21Donc les socialistes se donnent beaucoup d'importance.
00:18:23– Quand elle avait censuré Michel Barnier,
00:18:25elle avait parlé d'un budget socialiste
00:18:27pour justifier sa censure.
00:18:29Et Marine Le Pen est plutôt cohérente.
00:18:31– Oui, mais je dis, ils n'ont pas la même raison.
00:18:33– Parce qu'elle est toute seule en fait.
00:18:35Donc c'est pour le coup plus simple.
00:18:37Elle, elle est toute seule.
00:18:39Donc elle a une ligne et elle garde sa ligne.
00:18:41Et les autres, vous avez M. Ford
00:18:43qui a vendu son âme pour un plat de lentilles en juin
00:18:47et qui aujourd'hui se coupe de la France Insoumise
00:18:53alors qu'il n'aurait pas son siège
00:18:55s'il n'était pas avec Jean-Luc Mélenchon.
00:18:57Et pour le coup, Mélenchon a raison.
00:18:59Je veux dire, lui est cohérent.
00:19:01Donc ces gens, effectivement,
00:19:03ont des colonnes vertébrales de mollusques
00:19:05et des convictions qu'ils n'en ont pas.
00:19:07– Mais le Congrès et aussi les municipales,
00:19:09d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon…
00:19:11– Donc c'est minable, en fait c'est minable.
00:19:13– Il y aura des candidats et les filles
00:19:15contre les candidats socialistes aux municipales
00:19:17et ça, c'est pas un peu de frange.
00:19:19– C'est minable.
00:19:21– Vous prenez l'exemple des législatives
00:19:23et vous dites qu'ils n'ont pas de convictions
00:19:25même plus largement qu'à gauche
00:19:27puisque ça a été jusque dans le bloc central.
00:19:29Je peux vous assurer que la lutte contre le RN
00:19:31c'est une conviction.
00:19:33Ça permet toutes les alliances du monde.
00:19:35– C'est même pas une conviction, c'est un cynisme.
00:19:37– Oui, mais ne pas faire gagner
00:19:39l'adversaire politique est une conviction
00:19:41qui existe beaucoup moins à droite.
00:19:43Vous aurez remarqué, l'alliance c'est impossible
00:19:45même pour battre un adversaire politique.
00:19:47Mais à gauche ils savent le faire.
00:19:49– Mais ça repose la question de la proportionnelle.
00:19:51Le fait que les partis de gauche aujourd'hui
00:19:53s'il y a une dissolution dans les mêmes conditions
00:19:55ils se retrouvent à perdre leur siège
00:19:57parce que Jean-Luc Mélenchon les punira.
00:19:59– Mais c'est ça qui va leur donner le petit sucre.
00:20:01Monsieur Bayrou, le petit sucre.
00:20:03T'achètes ces gens-là avec un sucre.
00:20:05Tu lui mets un petit sucre monsieur Fort
00:20:09il dit bah oui, il y va.
00:20:11Tu les achètes comme ça.
00:20:13C'est la quatrième république, c'est ce qu'il y a de pire.
00:20:15– Le RN est pour aussi la proportionnelle.
00:20:17– Le sucre aura plus de fierté.
00:20:19– On peut parler pendant des heures
00:20:21des deux scrutins.
00:20:23Je ne sais pas si vous avez un avis là-dessus
00:20:25entre le scrutin majoritaire à deux tours
00:20:27ou la proportionnelle.
00:20:29On peut en parler pendant des heures.
00:20:31L'avantage du scrutin majoritaire à deux tours
00:20:33c'est qu'il y avait des majorités claires qui se dégageaient.
00:20:35Mais comme dit l'autre, ça c'était avant.
00:20:37– Il y a une déconnexion des territoires
00:20:39avec le scrutin à la proportionnelle aussi
00:20:41qui serait un vrai sujet.
00:20:43– Est-ce que vous voulez parler également de X ?
00:20:45Parce que ça, ça m'intéressait.
00:20:47Je disais, c'est formidable.
00:20:49C'est formidable.
00:20:51Les mêmes gens qui veulent interdire ces news,
00:20:53qui se réjouissent de ces huit,
00:20:55qui veulent en fait…
00:20:57Madame Tourdelier, Madame Rousseau,
00:20:59Madame Binet, là il y a cette ministre
00:21:01Madame Chappaz qui explique
00:21:03qu'il faut, elle a dit précisément,
00:21:05les fausses opinions.
00:21:07Vous vous rendez compte ?
00:21:09Il faut censurer les fausses opinions.
00:21:11Il y a les bonnes opinions, les fausses opinions.
00:21:13Ah !
00:21:15Là c'est le carillon.
00:21:17M. Thomas, il est là.
00:21:19Est-ce que c'est un homme de fausses opinions ?
00:21:21– Mais c'est de plus en plus tôt.
00:21:23Qu'est-ce qui vous arrive ?
00:21:25– Non, c'est pas de plus tôt.
00:21:27Ah oui, c'est vrai qu'il est 9h20.
00:21:29Je ne sais pas pourquoi, on est de plus en plus tôt le carillon.
00:21:31– Merci, c'est sympa.
00:21:33– Mais c'est très étrange, pourquoi Marine Lanson,
00:21:35elle m'entend ?
00:21:37– Elle m'a fait un petit cadeau.
00:21:39– Marine, je sais que vous pouvez parler dans le studio.
00:21:41Les gens vous entendraient,
00:21:43parce que vous n'êtes souvent qu'un nom.
00:21:45Marine Lanson est douée avec moi.
00:21:47– On s'interroge.
00:21:49– Voilà, vous l'avez entendu.
00:21:51– Elle a été payée par Thomas Hill pour envoyer le carillon plus tôt.
00:21:53– Voilà, vous êtes payée par Thomas Hill,
00:21:55paraît-il, pour envoyer le carillon plus tôt.
00:21:57– Exactement.
00:21:59– Très cher.
00:22:01Bon, pourquoi il est 9h20 ?
00:22:03Bon, votre programme en deux secondes.
00:22:05– Est-ce que vous avez vu que vous alliez changer de numéro, Pascal ?
00:22:07– Mais est-ce que vous avez vu notre émission, chers camarades ?
00:22:11Est-ce que vous pourriez nous faire l'amitié de nous écouter ?
00:22:13Non, vous n'écoutez que vous.
00:22:15Vous pensez qu'à vous.
00:22:17Un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi.
00:22:19Dites-le à je-ne-sais-plus-qui.
00:22:21Ben oui, on va changer de numéro, en juin.
00:22:23On va être le 14.
00:22:25– Chaîne 14. Et moi, je voudrais avoir une pensée pour tous les enfants
00:22:27qui d'habitude regardent France 4,
00:22:29qui d'habitude regardent les Pyjamasques
00:22:31et vont tomber sur vous.
00:22:33– Écoutez, je vous remercie,
00:22:35mais vous savez que d'abord,
00:22:37le 14,
00:22:39j'ai lu un truc sur le 14,
00:22:41pour tout vous dire.
00:22:43– Le chiffre de Bach.
00:22:45– Oui, c'est le chiffre de Johan Cruyff,
00:22:47mais c'est un chiffre très très bon, le 14.
00:22:49Mais honnêtement, je pense que ça ne changera rien.
00:22:51– Les gens viendront vous voir quand même.
00:22:53– Les deux premiers jours, ça va faire bise.
00:22:55– Rassurez-vous.
00:22:57– Je pense que c'est les gens qui ont envie d'écouter.
00:22:59– Vous allez faire de grosses audiences sur les moins de 7 ans.
00:23:05– On va revoir les programmes pour ça, non ?
00:23:07– On va faire… Bonjour les petits enfants !
00:23:09C'est la nouvelle politique éditoriale.
00:23:13Bonjour, bonjour !
00:23:15C'est tonton Pascal avec les amis.
00:23:17Bon.
00:23:19Ça peut être un genre.
00:23:21– Ça peut être pas mal.
00:23:23– J'entends la voix d'Anissa,
00:23:25mais on ne la voit jamais, on entend rire.
00:23:27– Vous savez, c'est un physique de radio, surtout à sa fonction.
00:23:31– Je vais vous dire,
00:23:33on a parlé tout à l'heure,
00:23:35éditorialiste politique de France,
00:23:37c'est votre père, et je n'en dirai pas plus.
00:23:39Merci Anissa.
00:23:41– Et on l'embrasse, Zizou.
00:23:43– Et on l'embrasse.
00:23:45Bon, on va parler de Twitter, c'est vrai,
00:23:47mais c'est étonnant.
00:23:49Vous avez une minute, et on va en reparler tout à l'heure.
00:23:51Mais pourquoi ce désir d'interdire ?
00:23:53– Parce qu'il y a une partie de la gauche,
00:23:57c'est l'histoire absolue, ils ne veulent pas convaincre,
00:23:59ils veulent gagner, par tous les moyens.
00:24:01Ils ne supportent pas l'idée
00:24:03que d'autres puissent exister,
00:24:05et donc peut-être convaincre, et donc gagner à leur place.
00:24:07C'est aussi simple que ça.
00:24:09– Mais ce n'était pas le cas il y a 5 ans.
00:24:11– Désolée, Sartre encouragé jusqu'à l'assassinat politique.
00:24:13Donc, ils n'ont vraiment de qui tenir.
00:24:17– Ah oui, tout anticommuniste est un chien.
00:24:21– Et alors, effectivement,
00:24:23elles sont très virulentes,
00:24:25– C'est un père d'un magistre.
00:24:27– Et moi, on les invite, je me souviens,
00:24:29on a eu cet échange avec Mme Legrain, je crois,
00:24:31Mme Tourdelier, mais venez sur notre plateau.
00:24:33– Parce qu'il faut diaboliser.
00:24:35– Mme Rousseau, venez sur notre plateau.
00:24:37Moi, je suis contre l'interdiction de Twitter,
00:24:39je suis contre l'interdiction en général.
00:24:41Mais je pense que ce n'est pas la même chose,
00:24:43parce que Twitter, c'est une agora.
00:24:45Là, on parle d'un média, il y a plein de médias, etc.
00:24:47Vous voyez, donc là, vouloir interdire un média parmi d'autres,
00:24:49c'est extrêmement problématique.
00:24:51Dire que la manière dont fonctionne cette agora,
00:24:53avant même qu'Elon Musk le rachète,
00:24:55moi, ce n'est même pas le sujet.
00:24:57– Il ne le disait pas.
00:24:59– Il a perdu son compte Twitter, je me souviens,
00:25:01je ne pourrais pas vous dire les noms comme ça,
00:25:03mais il y a eu des gens de gauche qui ont dit,
00:25:05même si on n'aime pas Trump,
00:25:07c'est inquiétant la manière dont une entreprise privée
00:25:09décide toute seule à qui on donne la parole publique
00:25:11ou pas, si vous voulez, je vérifierai qui pendant la publicité.
00:25:13Mais c'est un sujet quand même.
00:25:15Vous avez une agora publique
00:25:17qui est censée être le lieu un peu neutre
00:25:19où tout le monde s'exprime,
00:25:21qui en fait fonctionne comme une entreprise privée,
00:25:23donc le droit n'existe pas,
00:25:25et fonctionne en plus avec un milliardaire
00:25:27qui le dit. Ce n'est pas la même chose.
00:25:29La pause, je rappelle que tout à l'heure,
00:25:31on nous recevra Bernard-Henri Lévy,
00:25:33c'est passionnant ce livre,
00:25:35et notamment le fait qu'il ne dorme pas.
00:25:37Je ne sais pas si vous avez dormi.
00:25:39– Je ne sais pas si c'est ça qui est passionnant,
00:25:41le fait qu'il ne dorme pas.
00:25:43– Il y a autre chose en lui.
00:25:45– Il y a autre chose en lui,
00:25:47mais c'est très intéressant.
00:25:49Je ne sais pas si vous vous dormez,
00:25:51si vous êtes insomniaque ou pas.
00:25:53– Je sais que ce n'est pas très à la mode de dire qu'on dort,
00:25:55parce que l'important c'est de dire
00:25:57qu'on relit Proust,
00:25:59parce qu'il ne faut pas le lire, il faut le relire.
00:26:01– Mais on ne lit rien d'ailleurs. – À 3h du matin.
00:26:03Qu'est-ce que tu faisais ?
00:26:05– Je relisais Proust.
00:26:07– Je relisais cette nuit Proust, ça c'est bien.
00:26:09Bon, si tu me dis qu'est-ce que tu faisais à 3h du matin ?
00:26:11Je dormais.
00:26:13Ça c'est moins chiant. À tout de suite.
00:26:17Soumaya Labidi est avec nous ce matin.
00:26:19Bonjour Soumaya, le rappel des titres.
00:26:21– Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:26:23Des tractations payantes selon Olivier Faure.
00:26:25Le PS a fait une proposition de compromis sur les retraites.
00:26:27Cette nuit à François Bayrou.
00:26:29François Bayrou qui reçoit ce matin
00:26:31ses alliés de Renaissance LR et d'Horizon
00:26:33pour un petit déjeuner
00:26:35juste avant son discours de politique générale
00:26:37cet après-midi.
00:26:39Un discours à suivre en direct sur notre antenne.
00:26:41Les images du Sacre de Charlie Dalin.
00:26:43Le skipper massif remporte la dixième édition
00:26:45du Vendée Globe
00:26:47en soixantaine.
00:26:49Le navigateur s'offre donc le luxe
00:26:51de battre le record d'être mis jusqu'ici
00:26:53par Armel Le Cleac'h depuis 2017.
00:26:55Une semaine après le début des incendies
00:26:57vous découvrez ces images apocalyptiques
00:26:59de la Californie.
00:27:01La Californie toujours en proie
00:27:03aux feux incontrôlables.
00:27:05Des feux attisés par l'arrivée
00:27:07de vents violents.
00:27:09Ce qui ne va pas faciliter la tâche
00:27:11des nombreux pompiers mobilisés sur place.
00:27:13– Je salue Eugénie Bastier
00:27:15qui nous écoute.
00:27:17Et Eugénie qui a écrit il y a quelques secondes
00:27:19sur son compte Twitter
00:27:21et puis c'est l'essentiel de sa chronique
00:27:23sur Europe 1 ce matin.
00:27:25Elle écrit
00:27:27« Je mets mes intérêts financiers au service
00:27:29de mes idées ».
00:27:31Cette phrase ce n'est pas Elon Musk
00:27:33ni Vincent Bolloré qui l'a prononcée
00:27:35mais Mathieu Pigasse,
00:27:37le milliardaire cool, quart de gauche
00:27:39dans Libération, l'homme de médias progressiste
00:27:41qui possède des parts dans le monde
00:27:43affirme qu'il veut mettre les médias
00:27:45qu'il contrôle.
00:27:47Les gars à l'Ibé, vous êtes des petits soldats
00:27:49vous avez bien compris.
00:27:51Moi je serais vous j'irais…
00:27:53– Mais il ne contrôle pas l'Ibé, il parlait dans l'Ibé je crois.
00:27:55– Oui il parlait dans Libération
00:27:57alors c'est le monde, les gars du monde
00:27:59vous êtes des petits soldats au service de Pigasse
00:28:01c'est bien ce que j'ai compris.
00:28:03Vous devriez aller voir…
00:28:05– C'est Radio Nova, ne vous inquiétez pas.
00:28:07– A mon avis vous devriez aller
00:28:09dire un petit mot.
00:28:11Donc mettre les médias
00:28:13qu'ils contrôlent dans le combat
00:28:15contre la droite radicale. Bien sûr aucun syndicat
00:28:17écrit Eugénie Bastia,
00:28:19bien sûr aucun syndicat, homme politique
00:28:21ni technocrate européen n'a protesté
00:28:23contre cette ingérence médiatique.
00:28:25Ni ne s'est inquiété pour la liberté
00:28:27d'expression des journalistes dans les médias
00:28:29qu'ils possèdent. C'est ça qui est absolument
00:28:31magnifique, Eugénie a tellement raison.
00:28:33Les tartuffes de la liberté d'expression
00:28:35se portent bien. Yael Brown-Pivet
00:28:37ose dire la libéralisation des réseaux sociaux américains
00:28:39est une menace pour la démocratie, on se croirait
00:28:41dans 84 Norwell, la guerre c'est
00:28:43la paix, la liberté d'expression c'est une menace
00:28:45pour la démocratie, etc. Mais cette
00:28:47interview de Mathieu Pigasse dans Libération, si
00:28:49un homme de droite,
00:28:51milliardaire ou
00:28:53possédant des médias disait cela…
00:28:55– C'est-à-dire qu'il n'a pas besoin de le dire, on lui prête quand même.
00:28:57Il n'a pas besoin
00:28:59de prononcer cette phrase, ça fait 4 ans que
00:29:01c'est le cirque autour de cette phrase qu'il n'a pas prononcée
00:29:03et maintenant qu'elle est prononcée par un autre, ils ont autre chose
00:29:05à faire, à savoir s'attaquer à Elon Musk.
00:29:07En fait la lecture elle est simple,
00:29:09ils n'ont qu'un combat.
00:29:11Donc il y a certaines choses qui rentrent dans le combat,
00:29:13il y en a d'autres non. C'est aussi simple que ça,
00:29:15parce que tout le sketch autour d'Elon Musk ces dernières semaines
00:29:17serait quand même nettement plus crédible
00:29:19si on a eu le même depuis 20 ans contre George Soros,
00:29:21par exemple, étant donné l'investissement
00:29:23qui est sans commune mesure, en l'occurrence en Europe,
00:29:25entre les deux hommes.
00:29:27Donc ce n'est pas du tout une question de principe,
00:29:29c'est une question de circonstance et de combat à mener.
00:29:31Une fois qu'on a compris ça…
00:29:33– C'est aussi une question de string idéologique,
00:29:35pardonnez-moi parce que…
00:29:37– De string idéologique.
00:29:39Parce que M.Pigasse s'est rêvé politique,
00:29:41il s'est rêvé président de la République,
00:29:43M.Macron est passé avant,
00:29:45ah oui, il en avait fait la confidence à M.Allemac,
00:29:49il s'était rêvé président de la République,
00:29:51ça n'a pas marché.
00:29:53Il s'est rêvé entrepreneur de presse,
00:29:55ça n'a pas marché non plus, il est en difficulté financière,
00:29:57c'est jamais qu'un employé de banque M.Pigasse,
00:29:59ce n'est pas autre chose.
00:30:01Donc M.Pigasse aujourd'hui, qu'est-ce qu'il fait
00:30:03quand ça ne marche pas ?
00:30:05On fait, voilà, je suis un antifasciste,
00:30:07je suis un rempart contre l'antifascisme.
00:30:09Et c'est ce que j'appelle moi du string idéologique.
00:30:11– Mathieu ? – Mais ils le font quand même.
00:30:13– Bien évidemment, tout le monde peut venir
00:30:17pour répondre à ce que vous venez de dire.
00:30:19Alors je vous laisse simplement,
00:30:21qu'on écoute peut-être M.Glucksmann
00:30:23sur cette affaire Twitter,
00:30:25je vous ai dit tout à l'heure ce que disaient
00:30:27Mme Tondelier et Mme Rousseau,
00:30:29écoutons ce que disait M.Glucksmann.
00:30:31– Ils nous marchent dessus, c'est exactement ça,
00:30:33ils nous voient comme des paillassons.
00:30:35Vous savez, quand vous êtes face à des gens
00:30:37qui ne respectent que la force,
00:30:39si vous faites preuve de la moindre faiblesse,
00:30:41ils vous écrasent.
00:30:43Et c'est ce que Elon Musk et Donald Trump
00:30:45vont faire sur l'Europe
00:30:47si jamais nous ne réagissons pas.
00:30:49Et il va falloir changer,
00:30:51changer la manière dont nous voyons le monde,
00:30:53changer la manière dont nous comportons.
00:30:55Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui nous sommes
00:30:57dans une période extrêmement dangereuse.
00:30:59Nous avons la Chine qui cherche à écraser
00:31:01nos productions et désormais nous avons
00:31:03une administration américaine qui cherche à bouleverser
00:31:05de l'intérieur nos démocraties.
00:31:07Il ne faut pas sous-estimer le danger d'Elon Musk.
00:31:09– Il ne faut pas sous-estimer,
00:31:11mais comme vous le faites,
00:31:13le parallèle avec George Soros est très très juste,
00:31:15bien évidemment.
00:31:17– Et même Twitter avant qu'Elon Musk ne le rachète.
00:31:19J'étais aux États-Unis pendant la campagne présidentielle de 2020,
00:31:21il faut voir comment les réseaux sociaux se sont mis
00:31:23au service de l'administration,
00:31:25de ce qu'allait être l'administration de Joe Biden
00:31:27sur l'affaire Hunter Biden.
00:31:29Je rappelle quand même que le New York Post avait révélé
00:31:31le contenu pour le moins problématique
00:31:33de l'ordinateur du fils de Joe Biden.
00:31:35L'article a été supprimé sur tous les réseaux sociaux dans l'heure.
00:31:37Donc il y avait déjà une censure,
00:31:39mais à l'époque on n'entendait personne s'en plaindre.
00:31:41– Vraiment, je n'ai pas attendu le rachat d'Elon Musk
00:31:43pour critiquer le fonctionnement de Twitter
00:31:45et l'importance qu'on donne à Twitter
00:31:47et j'insiste là-dessus, je pense que ce n'est pas la même chose
00:31:49que les médias, que des médias privés ou publics
00:31:51et certains possédés par des milliardaires
00:31:53avec des lignes éditoriales différentes
00:31:55existent les uns les autres,
00:31:57ça c'est le principe même d'une société libérale.
00:31:59En revanche, que le réseau social
00:32:01autour duquel on est censé pouvoir discuter,
00:32:03réunir toutes nos perspectives,
00:32:05que lui-même ne soit pas un terrain neutre,
00:32:07que lui-même fonctionne,
00:32:09obéisse à des logiques managériales
00:32:11et obéisse aujourd'hui à des biais idéologiques,
00:32:13ça pose une question.
00:32:15Par exemple, tout le monde a remarqué que les tweets d'Elon Musk
00:32:17quand vous ouvrez X aujourd'hui,
00:32:19vous lisez Elon Musk quasiment en premier.
00:32:21Donc tout ça n'est pas neutre
00:32:23et je pense que ça pose un problème
00:32:25qui est très spécifique.
00:32:27L'interdiction n'est pas forcément la bonne solution
00:32:29et c'est vrai qu'il y a déjà des manières...
00:32:31Vous pariez un peu sur l'intelligence des uns et des autres.
00:32:33Vous ne pouvez pas parier sur l'intelligence des gens.
00:32:35Les techniques de manipulation des foules,
00:32:37c'est le problème.
00:32:39Oui, il n'y avait pas de Twitter
00:32:41en 89 et il s'est passé ce qu'il s'est passé.
00:32:43Je vous assure, l'influence
00:32:45des médias sur les actes,
00:32:47c'est toujours quelque chose
00:32:49qui m'amuse beaucoup.
00:32:51C'est beaucoup moins important
00:32:53que vous ne le pensez.
00:32:55Donc la prétention de Pigasse
00:32:57est dérisoire.
00:32:59Non, en fait, c'est juste le clergé médiatique
00:33:01qui se sent dépossédé
00:33:03de son magistère
00:33:05à l'arrivée des réseaux sociaux
00:33:07et qui le supporte de plus en plus mal.
00:33:09C'est vrai.
00:33:11En même temps, il y a effectivement
00:33:13une intelligence artificielle
00:33:15à l'œuvre
00:33:17derrière Twitter
00:33:19qui est effectivement
00:33:21légèrement problématique.
00:33:23Mais qui pourrait dire par exemple
00:33:25qu'aujourd'hui, Twitter est un espace qualitatif
00:33:27de discussion qualité ?
00:33:29Pas plus que le bistrot,
00:33:31pas plus que l'université.
00:33:33Vous croyez que l'université, c'est qualitatif ?
00:33:35Quand on n'aime pas les meutes.
00:33:37Moi, je n'aime pas les meutes
00:33:39et je pense que personne ici n'aime les effets de meute.
00:33:41Twitter est devenu aujourd'hui...
00:33:43Et l'université ?
00:33:45Vous avez raison.
00:33:47Elle a toujours été, et l'est encore plus aujourd'hui,
00:33:49un lieu de meute où on clôt des gens
00:33:51au pilori tous les matins.
00:33:53Oui, c'est horrible.
00:33:55Oui, vous avez raison, c'est parfois une poubelle.
00:33:57Oui, mais comme l'université
00:33:59où on ne peut pas s'exprimer quand on n'est pas du bon côté.
00:34:01L'université est un lieu
00:34:03où on transmet du savoir.
00:34:05Avec Mme Brousseux
00:34:07qui était vice-présidente à Lille,
00:34:09vous croyez qu'on pouvait transmettre tous les savoirs ?
00:34:11Vous êtes sérieux ?
00:34:13Non, je ne connais pas
00:34:15l'université de Lille en particulier.
00:34:17Vous voulez que je vous parle de ce qui se passait à Sciences Po ?
00:34:19Vous voulez qu'on vous parle de toute l'université
00:34:21de Bordeaux-Montaigne ?
00:34:23Non, je la connais,
00:34:25c'est la mienne, il n'y a pas eu le moindre problème.
00:34:27Alors, quelle est l'université à Bordeaux ?
00:34:29Où Jean-Marc Rouillant était invité ?
00:34:31Et à Rennes ? Vous voulez que je vous parle de Rennes ?
00:34:33Il peut y avoir des problèmes dans toutes les institutions.
00:34:35Mais là, on ne parle pas de la même chose.
00:34:37On parle de la même chose.
00:34:39Oui, la démocratie, elle est à Bordeaux avec Twitter.
00:34:41Désolé.
00:34:43Monsieur revient du Cambodge,
00:34:45c'est autre chose.
00:34:47Le vrai scandale, c'était dans...
00:34:49Les vraies dictatures, c'est autre chose.
00:34:51Oui, bien sûr.
00:34:53Et puis moi, qui passe des nuits blanches aussi,
00:34:55on va parler de...
00:34:57Moi, je suis ravi, pardon, de sur Twitter,
00:34:59de voir des threads qui sont des threads.
00:35:01Ce sont des séries de tweets, c'est ce qu'il faut expliquer.
00:35:03Qui sont remarquables.
00:35:05Sur l'archéologie, sur l'histoire.
00:35:07C'est effectivement une poubelle, parfois.
00:35:09Tu trouves des horreurs, bien sûr.
00:35:11T'es insulté, nous, on est insulté.
00:35:13Ça dépend des choix qu'on fait.
00:35:15Parce que les agonies qui nous sont proposées,
00:35:17ça dépend aussi d'où on va.
00:35:19Bon. Vous voudrez romper sur le rôle
00:35:21des médias mainstream,
00:35:23dit mon interlocuteur anonyme,
00:35:25que je cite souvent, il a été et demeure considérable.
00:35:27Si nous en sommes là, ils ne sont pas les seuls,
00:35:29mais les premiers responsables.
00:35:31C'est une longue discussion, de l'œuf et la poule.
00:35:33Il y a une responsabilité.
00:35:35Déjà, sur le côté Twitter et structurant pour la vie démocratique,
00:35:37franchement, ça fait quelques années
00:35:39que je ne vais plus moi-même sur Twitter.
00:35:41Et je peux vous assurer que dans les conversations
00:35:43avec les personnes, dans ma famille,
00:35:45avec mes amis, les polémiques Twitter,
00:35:47comme on dit, dont on parle beaucoup nous,
00:35:49n'existent pas dans la vie de beaucoup,
00:35:51beaucoup, beaucoup de gens.
00:35:53Déjà, ce n'est pas si structurant que ça.
00:35:55En revanche, c'est structurant
00:35:57dans les décisions politiques.
00:35:59Parce que s'il y a bien un rôle immense
00:36:01joué par les médias, c'est le pouvoir
00:36:03de contrôle, entre guillemets,
00:36:05de la vie politique.
00:36:07C'est-à-dire qui déclenchera une polémique ou pas,
00:36:09et les politiques qui intègrent
00:36:11ce qui peut être déclenché ou non dans la presse
00:36:13et qui agissent en fonction de ça.
00:36:15Donc la question de la respectabilité médiatique
00:36:17est extrêmement importante dans la conduite des politiques.
00:36:19D'où la nécessité d'instaurer un pluralisme,
00:36:21simplement sur la question
00:36:23de l'agora, en effet, donc des réseaux sociaux.
00:36:25La question initiale, savoir si c'est qualitatif
00:36:27ou pas, s'il y a des meutes sur les réseaux sociaux,
00:36:29c'est vrai.
00:36:31Maintenant, la question, c'est le principe de réalité.
00:36:33Est-ce qu'on aimerait qu'ils n'existent pas ?
00:36:35Peut-être. Est-ce qu'ils existent ? Oui.
00:36:37Une fois qu'ils existent, qu'est-ce qu'on en fait ?
00:36:39Supprimer les bistrots.
00:36:41La question, c'est qu'il y a des sujets,
00:36:43et c'est ça qui les rend fous en réalité.
00:36:45C'est déjà la même histoire avec CNews.
00:36:47Il faut avoir le contrôle du récit majoritaire.
00:36:51Quand vous avez un média
00:36:53qui prend de l'importance et qui dit
00:36:55on va traiter à partir de l'information,
00:36:57on va hiérarchiser différemment,
00:36:59on ne va pas donner la même importance à telle info
00:37:01qu'à telle autre. Déjà, c'est pénible.
00:37:03Quand, en plus, les Français
00:37:05ou les peuples de manière générale
00:37:07dans des démocraties s'en mêlent, au secours.
00:37:09Au secours, c'est à nous
00:37:11de dicter le récit officiel.
00:37:13C'est la raison pour laquelle, et à l'époque,
00:37:15personne ne disait rien, en effet,
00:37:17quand les réseaux sociaux vous disent
00:37:19c'est vrai, on a eu des obligations, soit de la Maison Blanche,
00:37:21soit du FBI, pour ne surtout pas parler
00:37:23de l'ordinateur du fils de Biden,
00:37:25pour interdire des informations
00:37:27à propos du Covid.
00:37:29Pourquoi non ?
00:37:31Finissez, je vous en prie.
00:37:33À partir de ce moment-là, ça ne fait réagir
00:37:35personne aujourd'hui.
00:37:37Sur le Covid, c'est très intéressant.
00:37:39Donc ce n'est pas l'information
00:37:41et la vérité en l'occurrence qui les intéresse,
00:37:43ce sont les fausses opinions.
00:37:45C'est les fausses opinions.
00:37:47Les mauvaises opinions.
00:37:49Madame Chappaz, entre 25 et 30 ans,
00:37:51c'est une jeune femme,
00:37:53elle incarne le camp du bien,
00:37:55la pensée unique,
00:37:57elle parle avec des éléments de langage,
00:37:59et tu comprends que si ces gens-là ont le pouvoir,
00:38:01c'est compliqué.
00:38:03C'est la morale.
00:38:05Elle n'a pas compris ce qu'en démocratie,
00:38:07on ne raisonne pas sur la base de fausses ou vraies opinions.
00:38:09Je crois qu'il s'agit d'un lapsus.
00:38:11Il n'y a pas de lapsus.
00:38:13Parce que ce n'est pas un lapsus,
00:38:15parce que ce n'est pas repris.
00:38:17C'est le journaliste qui l'a repris.
00:38:19Ce n'est pas du tout un lapsus.
00:38:21Elle s'est mise à réfléchir,
00:38:23elle a dit que les fausses opinions,
00:38:25ce n'est pas un lapsus.
00:38:27Mais surtout, à posteriori,
00:38:29on apprend que de fausses informations,
00:38:31on n'était pas...
00:38:33Après, on parle de la dririe.
00:38:35À propos de l'ordinateur du fils Biden,
00:38:37je vous rappelle que l'information a été censurée
00:38:39à 15 jours de l'élection présidentielle américaine,
00:38:41parce qu'une soixantaine
00:38:43de responsables
00:38:45de la CIA,
00:38:47du renseignement américain,
00:38:49d'anciens responsables
00:38:51ou de dignitaires
00:38:53de ce monde-là,
00:38:55ont fait savoir que
00:38:57l'information était probablement
00:38:59manipulée par les Russes
00:39:01et qu'elle était fausse.
00:39:03Et quand vous avez des gens qui connaissent,
00:39:05qui ont eu à connaître la vérité
00:39:07cachée,
00:39:09et qu'ils vous disent,
00:39:11qu'ils se mettent à 60 pour vous dire
00:39:13ne tenez pas compte de ce que vous venez de voir,
00:39:15parce que c'est une illusion,
00:39:17vous êtes bien obligés de les croire.
00:39:19Et c'est là où la manipulation a été incroyable.
00:39:21Ce qu'il y avait dans l'ordinateur de Biden,
00:39:23il était réellement, c'est bien lui qui l'avait écrit,
00:39:25tout était vrai.
00:39:27Tout était vrai. C'est fascinant.
00:39:29C'est un cas de manipulation
00:39:31comme il y en a rarement eu dans l'histoire contemporaine.
00:39:33C'est une histoire invraisemblable.
00:39:35Là, c'est vraiment l'état profond
00:39:37et on comprend la colère de Trump
00:39:39et d'Elon Musk face à ça.
00:39:41Vous voulez écouter
00:39:43Clara Chapaz ? Alors je vous préviens, la première partie
00:39:45c'est incompréhensible. Donc c'est des gens qui sont
00:39:47ministres, tu ne comprends rien. Mais la dernière,
00:39:49tu ne comprends qu'à une fausse opinion. Écoutez cette dame.
00:39:55C'est la modération qu'on a connue jusqu'ici
00:39:57avec le fameux programme de fact-checking
00:39:59que vous avez mentionné et
00:40:01ce nouvel outil de modération,
00:40:03les fameuses community notes.
00:40:05Community notes, c'est la communauté qui va
00:40:07évaluer si un contenu est
00:40:09véridique ou non, si en effet,
00:40:11il respecte un certain nombre de règles.
00:40:13On sent bien dans l'instrumentalisation
00:40:15de ce débat et la protection
00:40:17de ces entreprises, des community notes,
00:40:19qu'il y a cette question d'amener
00:40:21le débat sur la communauté
00:40:23alors que les lois européennes
00:40:25qu'on demande à ces entreprises de respecter,
00:40:27qui garantissent
00:40:29des réseaux qui respectent
00:40:31nos règles, qui sont les mêmes règles hors ligne, en ligne.
00:40:33Encore une fois, on n'est pas allé inventer
00:40:35des règles en ligne. Elles ne viennent pas
00:40:37demander quelles sont les solutions techniques
00:40:39pour modérer. Elles viennent demander des résultats.
00:40:41Ce qu'on demande aux entreprises aujourd'hui, je l'ai fait
00:40:43avec Meta la semaine dernière
00:40:45donc les changements ont été annoncés.
00:40:47Je convoquerai les autres plateformes dans les prochains jours.
00:40:49Ce n'est pas de
00:40:51pouvoir nous assurer qu'ils vont utiliser
00:40:53tel ou tel outil pour modérer leur contenu.
00:40:55C'est de nous assurer qu'on a sur ces réseaux
00:40:57sur lesquels des millions de Français
00:40:59se connectent tous les jours,
00:41:01des outils qui nous permettent de nous assurer
00:41:03que les opinions, qui seraient de fausses opinions,
00:41:05peuvent être sorties de la plateforme,
00:41:07que les propos conventionnels...
00:41:09– Vous avez dit quelque chose là,
00:41:11qui je suis sûr fait réagir des gens qui regardent la télé,
00:41:13c'est des fausses opinions.
00:41:15– Des fausses, enfin, informations.
00:41:17– Vous comprenez pourquoi c'est terrible de dire fausses opinions ?
00:41:19– Oui mais vous voyez, mais elles ne s'en rendent même pas compte.
00:41:21– C'est peut-être un lapsus.
00:41:23– Pas du tout, je pense que c'est absolument pas un lapsus.
00:41:25Les fausses opinions,
00:41:27la manière dont elle dit,
00:41:29elle pense ça,
00:41:31elle pense ça.
00:41:33– C'est le conscient qui parle là.
00:41:35– Exactement, c'est pas un lapsus.
00:41:37Elle dit n'importe quoi, c'est du charabia.
00:41:39Elle est ministre.
00:41:41– Au-delà du lapsus, elle dit pire que ça,
00:41:43c'est-à-dire qu'elle explique en gros le passage du fact-checking,
00:41:45c'est-à-dire des gens qui sont payés
00:41:47pour vous dire si ce que vous lisez
00:41:49est juste ou non,
00:41:51parce que pardon, ils ne vont pas que sur ce qui est vrai ou faux,
00:41:53c'est bien le problème des fact-checkers,
00:41:55c'est que parfois ils analysent les opinions,
00:41:57la lecture des faits, c'est bien ça le problème.
00:41:59Et elle vous dit, ils vont remplacer ça
00:42:01par des notes de communauté,
00:42:03donc tout le monde peut intervenir en disant
00:42:05il y a telle information ici,
00:42:07ce que vous dites est juste ou non,
00:42:09et vous ne pouvez pas pruiser une réponse à ce qui est en place.
00:42:11Et elle dit le problème,
00:42:13c'est que ça risque de contrevenir
00:42:15aux lois.
00:42:17Les fact-checkers, la loi,
00:42:19ça se règle dans les tribunaux,
00:42:21vous pouvez porter plainte si on vous menace de mort par exemple,
00:42:23c'est pas les fact-checkers qui font ce métier-là.
00:42:25Les fact-checkers, ils ne sont pas sur le domaine
00:42:27de ce qui est autorisé ou non par la loi.
00:42:29Précisément, ils manipulent,
00:42:31alors ils manipulent au sens strict,
00:42:33ils ne manipulent pas forcément négativement,
00:42:35mais l'information,
00:42:37elle la traite,
00:42:39elle confond deux choses,
00:42:41et en réalité, quand elle parle de fausses opinions,
00:42:43c'est exactement ce qu'elle explique préalablement.
00:42:45Ce qu'elle explique quand même, c'est qu'il y a un écart
00:42:47entre le domaine de la loi
00:42:49et le domaine des normes
00:42:51privées, horizontales,
00:42:53qui régissent ces réseaux sociaux.
00:42:55C'est pas la même chose.
00:42:57Il fallait voir la totalité
00:42:59quand même de cette émission,
00:43:01sur France 5,
00:43:03où vous aviez également
00:43:05une personne, je ne suis pas cité par charité,
00:43:07une politologue, qui disait qu'aujourd'hui,
00:43:09la liberté d'expression était une idée
00:43:11orwellienne.
00:43:13Apparemment,
00:43:15on n'a pas la même lecture de 1984
00:43:17d'Orwell,
00:43:19avec cette dame.
00:43:21La liberté d'expression est un danger.
00:43:23Elle le dit, et elle n'est pas contredite.
00:43:25Ce n'est pas du tout la première à le dire.
00:43:27Le Premier ministre néo-zélandaise,
00:43:29devant l'Assemblée de l'ONU, avait expliqué
00:43:31que désormais, la liberté d'expression était une arme
00:43:33à combattre.
00:43:35Ça fait très longtemps qu'il le dit.
00:43:37Bien évidemment, tout ça, vous découvrez.
00:43:39On va recevoir...
00:43:41Ça va être intéressant, d'ailleurs, que Bernard Olivier
00:43:43nous donne son sentiment sur l'époque
00:43:45que nous vivons. Avant cela, je voulais
00:43:47vous donner un sondage sur l'Algérie.
00:43:49Faut-il supprimer les accords de 1968
00:43:51qui facilitent les conditions de circulation,
00:43:53de séjour et d'emploi pour les Algériens en France ?
00:43:5574% des gens ont dit oui.
00:43:57Ça, c'est intéressant.
00:43:59Le pourcentage à gauche est important.
00:44:01Je crois que c'est 60%.
00:44:0360% à gauche, 88% à droite.
00:44:05Ce sont les fameux sujets polémiques
00:44:07qui, en fait, génèrent un consensus dans le pays.
00:44:09Le pouvoir médiatique, c'est de dire
00:44:11que ces sujets sont polémiques ou controversés
00:44:13alors qu'ils le sont, en réalité, moins que d'autres dans le pays.
00:44:15Je trouve que...
00:44:17Vous voyez pourquoi je n'interromps pas Charlotte Bernalade ?
00:44:19Prenez-en de la graine.
00:44:21Parce que tout ce qu'elle dit est extrêmement intelligent.
00:44:23C'est juste.
00:44:25Vous ne vous moquez pas comme ça.
00:44:27Je ne me moque pas parce que je pense exactement...
00:44:29C'est l'art de la synthèse que peut...
00:44:31Tout ce que vous dites est tout à fait juste.
00:44:33Nous allons marquer peut-être une pause.
00:44:35On pourra évidemment
00:44:37revenir
00:44:39sur toutes ces informations
00:44:41et en tout cas les développer
00:44:43avec celui qui va venir maintenant,
00:44:45Bernard-Henri Lévy,
00:44:47Nuit Blanche, que vous avez lue
00:44:49et qui est sans doute
00:44:51un récit
00:44:53du premier jour du reste de sa vie.
00:44:55Peut-être qu'il entame
00:44:57une autre carrière
00:44:59littéraire que celle
00:45:01qu'il a faite depuis
00:45:03de nombreuses années.
00:45:05C'est un livre différent de ce point de vue-là.
00:45:07Il y a des inventions de premiers livres.
00:45:09Peut-être.
00:45:11Ou de nouveaux livres.
00:45:13Enfin, de livres qui à la fois éclairent un peu son oeuvre
00:45:15et la reprend, mais qui ont une voix
00:45:17extrêmement différente.
00:45:19Et puis il y a une chose qui est importante quand on lit un livre, c'est le plaisir.
00:45:21Parce qu'au-delà de tout,
00:45:23le plaisir, on l'a en lisant ce livre
00:45:25parce que c'est bien écrit,
00:45:27parce qu'il y a des détails qui peuvent
00:45:29nous amuser, et c'est de tout cela
00:45:31dont on va parler avec Bernard-Henri Lévy.
00:45:33A tout de suite.
00:45:35C'est pas cher aussi.
00:45:37Il est 9h58, Bernard-Henri Lévy est avec nous,
00:45:39Nuit Blanche.
00:45:41Bonjour. Est-ce que vous avez dormi cette nuit ?
00:45:43Un peu.
00:45:45Racontez-moi ce qui s'est passé cette nuit.
00:45:47Je savais que je venais chez Pascal Praud
00:45:49ce matin et qu'il fallait que je sois
00:45:51à peu près en forme.
00:45:53Vous êtes flatteur.
00:46:01Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ?
00:46:03Cette nuit, j'ai pris
00:46:05une de ces substances
00:46:07merveilleuses et bénéfiques
00:46:09qui font
00:46:11à 2h30 du matin.
00:46:13Et ça a un avantage,
00:46:15je veux pas chier les médecins,
00:46:17mais ça a un avantage, c'est que là il n'y a plus
00:46:19photo, vous pouvez être
00:46:21anxieux, vous pouvez être malheureux,
00:46:23vous pouvez avoir des soucis, vous vous endormez
00:46:25mécaniquement, c'est un coup de massue.
00:46:275 minutes, 10 minutes après,
00:46:29c'est ce que vous expliquez.
00:46:31Les premières minutes,
00:46:33parce que c'est un livre,
00:46:35c'est presque une armoire à pharmacie chez vous.
00:46:37Il y a un coin...
00:46:39Oui, parce qu'il faut changer de temps en temps
00:46:41de molécules, parce qu'autrement on s'habitue.
00:46:43Mais surtout les insomniaques
00:46:45du monde savent ça. Et hélas, nous sommes
00:46:47nombreux, c'est une grande famille.
00:46:49Je pense à Laurence Ferrari, parce qu'elle est venue
00:46:51hier dans mon bureau, elle m'a dit ça, c'est mon livre de chevet,
00:46:53si j'ose dire, puisque Laurence c'est aussi...
00:46:55Elle souffre de la même maladie,
00:46:57et blague à part, là on rit,
00:46:59mais c'est une maladie épouvantable.
00:47:01Épouvantable.
00:47:03Ne pas savoir retirer la prise,
00:47:05la prise du cerveau.
00:47:07Ne pas savoir arrêter de
00:47:09tourner
00:47:11des pensées sombres
00:47:13ou gays ou
00:47:15nulles ou importantes dans sa tête.
00:47:17C'est une infirmité.
00:47:19Et vous avez rentré chez vous à quelle heure hier soir ?
00:47:21Vous avez dîné peut-être ?
00:47:23J'ai dîné dehors.
00:47:25Avec mon épouse.
00:47:27Donc vous êtes rentré,
00:47:29elle va se coucher, alors vous travaillez
00:47:31jusqu'à 2h30, vous passez des coups de fil,
00:47:33parce qu'à 2h30 du matin, il n'y a pas de plus grand monde quand même.
00:47:35Alors j'ai quelques
00:47:37frères,
00:47:39il y a quelques malheureux.
00:47:41Tu dors ?
00:47:43Non, il y a quelques malheureux
00:47:45et je sais qu'ils ne dorment pas
00:47:47et cela je les appelle.
00:47:49Il y a une petite
00:47:51confrérie d'insomniaques
00:47:53que je connais bien,
00:47:55donc je sais que je peux les déranger, que je leur fais plaisir.
00:47:57Je les appelle à 1h30 du matin.
00:47:59Et donc à 2h30,
00:48:01vous vous prenez le truc, donc à 3h vous dormez.
00:48:03Et là vous êtes réveillé à quelle heure ce matin ?
00:48:05À 6h.
00:48:073h de sommeil ?
00:48:094h peut-être.
00:48:11Et pas de sieste jamais ?
00:48:13Vous êtes contre la sieste.
00:48:15Contre la sieste, contre les montres, contre les parapluies,
00:48:17contre les valises à roulettes.
00:48:19Et contre les valises à roulettes,
00:48:21j'ai trouvé ça très bien.
00:48:23Pourquoi ?
00:48:25C'est trop se faciliter la vie.
00:48:27Trop se faciliter la vie.
00:48:29La valise à roulettes, vous ne trouvez pas qu'il y a quelque chose ?
00:48:31Moi j'aime bien un jour,
00:48:33je n'arriverai plus à porter mes valises
00:48:35qui sont bourrées de livres,
00:48:37qui pèsent assez lourd chaque nuit.
00:48:39Ce jour-là, ça ira mal.
00:48:41Est-ce que c'est parce que vous allez en taxi
00:48:43ou parce que vous seriez ?
00:48:45Pas du tout.
00:48:47À Orly ou à Roissy, il n'y a pas de taxi.
00:48:49Quand vous allez à Charles de Gaulle 1
00:48:51et que vous devez aller au bout du terminal
00:48:53avec une valise sans roulettes,
00:48:55pardonnez-moi, il n'y a pas de taxi.
00:48:57Si vous alliez en métro, vous seriez bien content
00:48:59d'avoir une valise à roulettes.
00:49:01Oui, mais il m'arrive d'aller en RER.
00:49:03Ça alors, BHL en RER, je veux bien mettre une caméra.
00:49:05Ça m'est arrivé.
00:49:07En 73, 74 ?
00:49:09Quand il y a des problèmes de taxi.
00:49:13Somaya Labidi est avec nous.
00:49:15Somaya va nous rappeler les titres.
00:49:17On va parler de ce livre.
00:49:19Il n'y a pas que ça, bien sûr, mais il y a aussi ça.
00:49:21C'est vrai que le sommet, c'est un sujet absolument passionnant.
00:49:23Somaya.
00:49:27De quoi redonner un peu d'espoir aux familles.
00:49:29Selon Joe Biden, un accord de trêve à Gaza
00:49:31serait sur le point d'être conclu.
00:49:33Un accord portant sur la libération des otages
00:49:35avec en contrepartie un échange de prisonniers
00:49:37et une augmentation de l'aide humanitaire.
00:49:39Le dernier cycle de négociations
00:49:41doit débuter mardi au Qatar.
00:49:43Une déclaration de politique générale décisive.
00:49:45Après les dernières propositions du PS
00:49:47autour de la réforme des retraites,
00:49:49François Bayrou va devoir veiller
00:49:51à garder tous ses alliés.
00:49:53Le Premier ministre s'adressera
00:49:55aux députés de tous bords dès 15h
00:49:57à l'Assemblée nationale.
00:49:59Et puis, quatre mois de prison avec sursis
00:50:01et une interdiction du territoire français
00:50:03pendant deux ans, c'est ce que risque
00:50:05le maire de la mosquée de Pessac
00:50:07qui était jugé hier pour apologie du terrorisme
00:50:09devant le tribunal correctionnel de Meaux.
00:50:11Le jugement a été mis en délibéré
00:50:13au 10 mars prochain.
00:50:15Merci Somaïa.
00:50:17Nuit Blanche, Bernard-Henri Lévy, édition Grasset.
00:50:19Alors, ce qui est intéressant
00:50:21dans cette insomnie,
00:50:23c'est est-ce qu'elle est...
00:50:25Est-ce que vous êtes né comme ça ou est-ce que vous l'êtes devenu ?
00:50:27Parce que votre itinéraire est si particulier.
00:50:29D'ailleurs, à un moment, peut-on dormir
00:50:31avec toutes ces horreurs en mémoire ?
00:50:33Peut-on dormir du Sommeil du Just
00:50:35quand on a vu une manifestation d'affamé à Arar
00:50:37alors qu'on venait pour la maison de Rimbaud
00:50:39où des soldats pakistanais continuaient de jouer au cricket
00:50:41un masque chirurgical sur le visage
00:50:43pendant que, pourris à quelques mètres,
00:50:45le cadavre est ventré de leurs officiers ?
00:50:47Est-ce que ça ne tape pas
00:50:49sur le système maintenant d'avoir été
00:50:51parmi les premiers à entrer au sud d'Israël
00:50:53dans Gfaraza ? Les cadavres
00:50:55avaient été enterrés, mais c'était des bouts de corps,
00:50:57des mains, des orteils, des morceaux de cervelle
00:50:59non attribués
00:51:01et rassemblés dans le hangar
00:51:03où le kiboutz d'habitude stockait
00:51:05sa récolte de légumes
00:51:07et c'était presque pire.
00:51:09Est-ce qu'enfin, vous dormiez ou pas ?
00:51:11Est-ce que les horreurs,
00:51:13et vous donnez un peu la réponse lorsque vous revenez du Bangladesh,
00:51:15vous êtes très jeune,
00:51:17et là, il y a un dérèglement qui se passe.
00:51:19Oui, bien sûr,
00:51:21mais
00:51:23quand j'étais très jeune
00:51:25et pas très jeune, quand je rentre,
00:51:27en effet, vous venez de le dire,
00:51:29je suis l'un des premiers non-israéliens
00:51:31pour miser par le Hamas
00:51:33et je suis l'un des premiers
00:51:35à y entrer juste après
00:51:37l'I-24, l'un des premiers
00:51:39non-israéliens.
00:51:41Et c'est vrai qu'on a un peu de mal à s'en mettre,
00:51:43ça c'est sûr.
00:51:45On ne recommence pas à vivre pareil,
00:51:47on ne boit pas un coup avec des copains
00:51:49de la même manière, après avoir vu
00:51:51des petits bouts de corps dans le hangar à concombres
00:51:53et avant, ça c'est vrai.
00:51:55Après, il y a des tempéraments, il y a des tempéraments
00:51:57d'insomniaque
00:51:59et moi, je crois que j'ai toujours été
00:52:01plus ou moins insomniaque, même enfant.
00:52:03Et puis alors, il y a ce rapport à la mort.
00:52:05Parce que pour vous, le lâcher prise, dormir,
00:52:07c'est mourir un peu, si j'ose dire.
00:52:09Oui, mais je crois que c'est...
00:52:11C'est étonnant parce que...
00:52:13Oui, mais pour tout le monde, vous savez, il y a des...
00:52:15Ah, pour tout le monde, non. Je peux vous dire que
00:52:17hier soir, vous, quand vous dormiez, quand vous appeliez
00:52:19vos amis à 2h30, ça faisait 3h
00:52:21que je dormais. Parce que moi, je rentre
00:52:23dans un lit à 11h et à 11h07, je dors.
00:52:25Vous êtes un homme heureux.
00:52:27Voyez-vous. Et je me rêvais 5 minutes
00:52:29avant mon réveil, je ne sais pas pourquoi, depuis la nuit des temps.
00:52:31Mais d'une traite, parfois, où je me lève
00:52:33comme... Bon.
00:52:35Mais il y a aussi
00:52:37des tas de gens qui ont pensé...
00:52:39Le poète français Ronsard,
00:52:41par exemple, il avait une théorie
00:52:43qui le terrorisait, c'est que
00:52:45pendant son sommeil, l'âme
00:52:47se séparait du corps,
00:52:49qu'elle s'abstrayait du corps,
00:52:53qu'elle montait dans les sphères célestes
00:52:55et on n'était pas très sûr qu'elle allait redescendre.
00:52:57Ronsard se couchait alors.
00:52:59Moi, jusqu'à présent, elle est toujours revenue
00:53:01à 6h05, maintenant.
00:53:03Moi aussi, elle est toujours revenue.
00:53:05Elle revient.
00:53:07Il y a dans le sommeil
00:53:09à la fois quelque chose de très voluptueux,
00:53:11de très heureux, j'imagine.
00:53:13J'ai quelques souvenirs de sommeil
00:53:15normaux qui me disent cela.
00:53:17Et puis il y a quelque chose d'angoissant.
00:53:19C'est une petite...
00:53:21La fameuse petite mort.
00:53:23C'est peut-être aussi le sommeil.
00:53:25Mais votre épousée dort.
00:53:27Elle dort comme un ange.
00:53:29Oui, mais c'est un ange.
00:53:31Heureusement que je l'ai près de moi, je peux vous dire.
00:53:33Et vous ne la réveillez pas quand vous venez à 2h30
00:53:35parce qu'on fait du bruit parfois.
00:53:37Je ne la réveille pas, mais ce qui est charmant
00:53:39de sa part, et ce qui fait que je dis
00:53:41que c'est un ange,
00:53:43c'est qu'elle ne s'endort
00:53:45jamais tout à fait
00:53:47tant qu'elle n'est pas sûre que j'ai fini par m'endormir.
00:53:49Voilà.
00:53:51Elle est souvent dans un demi-sommeil.
00:53:53Bon. Et manifestement,
00:53:55vous voyez également de vos fenêtres
00:53:57Emmanuel Macron qui ne dort pas, si j'ai bien compris,
00:53:59qui est insomniaque. Mais est-ce qu'un président,
00:54:01ça doit être insomniaque ? Parce qu'il y a un moment
00:54:03où ça doit dormir un président.
00:54:05C'est un mélange des deux.
00:54:07Je crois qu'un président,
00:54:09enfin n'importe un responsable, doit dormir
00:54:11et puis en même temps,
00:54:13quand on vit dans le monde
00:54:15où on vit, avec tout ce qui se passe,
00:54:17avec machin, Poutine, Erdogan,
00:54:19l'Iran, etc.,
00:54:21il y a un minimum
00:54:23de vigilance,
00:54:25d'éveil, donc d'insomnie
00:54:27requise. C'est pas si mal
00:54:29d'être
00:54:31un peu aux aguets
00:54:33du monde.
00:54:35Il fait partie de ceux que vous appelez justement à 2h ou 2h15
00:54:37le matin ? Non.
00:54:39Et il vous appelle de temps en temps ? Non plus.
00:54:41Tout le monde s'est accroché.
00:54:43Il y a quatre lignes dans mon livre.
00:54:45Il y a quatre lignes.
00:54:47Oui, mais attendez,
00:54:49si vous les avez écrites,
00:54:51évidemment, elles seront lues.
00:54:53Oui, bien sûr, mais ça n'est que quatre lignes.
00:54:55Je suis d'accord avec vous, mais vous dites qu'il ne dort pas
00:54:57et que vous le voyez. Jeune monarque républicain.
00:54:59Jeune monarque.
00:55:01C'est un jeune monarque.
00:55:03Ainsi lui sont la cinquième république,
00:55:05deux, il est républicain, trois, je le soutiens.
00:55:07J'ai voté pour lui une fois, j'ai voté pour lui deux fois
00:55:09et je continue.
00:55:11Moi, j'étais très étonné parce que
00:55:13d'abord j'ai beaucoup de compassion pour quelqu'un qui ne dort pas.
00:55:15Merci, ça c'est gentil.
00:55:17Franchement, il vous sera beaucoup pardonné à cause de ça.
00:55:19C'est une telle souffrance.
00:55:21Mais vous voyez...
00:55:23Ne vous moquez pas, parce qu'on est très nombreux.
00:55:25Il y a un Français sur cinq qui est dans mon cadre.
00:55:27Oui, mais il se moque de tout,
00:55:29M. Hervé. Il a beaucoup d'ironie.
00:55:31Hier, il s'est moqué de moi.
00:55:33Il s'est moqué de moi et de Dupont-Lajoie.
00:55:35Je ne dors pas un jour et je m'éclate mort à me réveiller.
00:55:37Donc, tout va bien.
00:55:39Non, la question c'est
00:55:41vous voyez la fenêtre
00:55:43du bureau du Président éclairée.
00:55:45Alors,
00:55:47moi je me suis demandé
00:55:49où est-ce que vous habitez ?
00:55:51Est-ce qu'il n'a pas juste oublié d'éteindre la lumière ?
00:55:53C'est ça la vraie question.
00:55:55Est-ce qu'il a juste
00:55:57oublié d'éteindre la lumière ?
00:55:59Est-ce qu'il a donc un comportement non écologique ?
00:56:01Voilà les questions que vous devriez vous poser.
00:56:03La question c'est
00:56:05d'où est-ce que vous pouvez voir la fenêtre ?
00:56:07Peu importe.
00:56:09Mon cher Vincent,
00:56:11dans la conférie des grands reporters,
00:56:13des journalistes,
00:56:15il y a une question qui se pose.
00:56:17Comment est-ce qu'on a réussi ?
00:56:19Comment le photographe de Paris Match a réussi
00:56:21à prendre la photo de Emmanuel Macron
00:56:23dans son bureau ?
00:56:25Est-ce qu'on surveille même la coupole ?
00:56:27Mais là vous n'êtes pas dans Voici.
00:56:29C'est un livre de littérature.
00:56:31Donc, c'est une licence poétique.
00:56:33Attendez.
00:56:35Imaginez un instant
00:56:37que vous avez affaire là,
00:56:39sur ce coup-ci, non pas
00:56:41à un reporter, et encore moins
00:56:43à un journaliste à Voici,
00:56:45mais à un écrivain. Je ne suis pas journaliste à Voici,
00:56:47je suis écrivain.
00:56:49Sur les conflits, j'ai suivi une petite
00:56:51douzaine de plus ou moins près,
00:56:53parfois un peu loin,
00:56:55des conflits,
00:56:57et la réalité factuelle...
00:56:59Quand vous me dites que vous voyez la fenêtre du président,
00:57:01je me demande où est-ce que vous habitez.
00:57:03Là, ce n'est pas un conflit,
00:57:05c'est un passage, et où j'habite, ça ne vous regarde pas.
00:57:07Dormir !
00:57:09Mais c'est vous qui en parlez !
00:57:11En tout cas,
00:57:13c'est un plaisir d'écriture, je l'ai dit.
00:57:15Dormir empêche d'écrire, c'est un truisme.
00:57:17Les écrivains, pour eux, dormir, c'est une perte de temps.
00:57:19Mais c'est vrai,
00:57:21cette idée de passer un tiers de sa vie à dormir,
00:57:23où un quart m'a toujours semblé tragique,
00:57:25pour un écrivain.
00:57:27Car à quoi bon une tête si ce n'est à penser ?
00:57:29C'est drôle.
00:57:31Un cerveau à produire,
00:57:33c'est un corps sûr et en bonne santé
00:57:35si ce n'est à nourrir,
00:57:37et la tête, et le cerveau.
00:57:39Donc là, on est au cœur de la pensée de BHL.
00:57:41Si vous me permettez,
00:57:43et je peux comprendre d'ailleurs,
00:57:45ce que vous écrivez.
00:57:47Alors, il y a autre chose dans le livre,
00:57:49et puis il y a l'actualité du moment.
00:57:51LFI et RN,
00:57:53avant que vous rentriez,
00:57:55on parlait de l'idéologie française.
00:57:57Ce livre que vous avez écrit,
00:57:59où je vous disais, en vous taquinant,
00:58:01ce qui est vrai.
00:58:03Si, vous en voyez partout,
00:58:05puisque Marine Le Pen,
00:58:07vous voyez derrière le RN,
00:58:09l'influence du fascisme à la française.
00:58:11Je ne vois pas de fascisme partout.
00:58:13Sur Marine Le Pen et le RN,
00:58:15est-ce que vous voyez toujours
00:58:17une sorte de fascisme à la française
00:58:19que vous développiez dans l'idéologie française,
00:58:21ou est-ce que vous considérez que
00:58:23Marine Le Pen, ce n'est pas Jean-Marie Le Pen ?
00:58:25On va voir.
00:58:27Vous êtes ennuyé là.
00:58:29Je pense qu'on ne se débarrasse pas
00:58:31comme cela, et je ne veux pas,
00:58:33attendez, je ne veux pas entrer
00:58:35dans les débats des derniers jours.
00:58:37Vous en parlez là !
00:58:39Je ne veux pas entrer dans les débats
00:58:41des derniers jours, c'est-à-dire qu'en effet,
00:58:43quand un homme meurt,
00:58:45même si c'est votre adversaire politique,
00:58:47il y a un devoir de décence
00:58:49et de réserve.
00:58:51Je ne parlerai pas des derniers épisodes.
00:58:53En revanche, qu'il y ait,
00:58:55je parle des cinq lettres,
00:58:57que ce soit Toltec, Besseleur,
00:58:59depuis des années, RN et LFI.
00:59:01Que ces deux parties-là
00:59:03soient des parties animées, parce que
00:59:05j'appelais l'idéologie française, je ne crois pas.
00:59:07Oui, ils sont populistes,
00:59:09ils ont des tendances anti-républicaines.
00:59:11Il y a...
00:59:13Non, mais LFI, je vous assure,
00:59:15oui, le RN, j'ai du mal aujourd'hui
00:59:17à saisir ce qu'il y a d'anti-républicain
00:59:19dans le RN, mais si on m'explique,
00:59:21je vous assure, je veux bien être convaincu.
00:59:23Écoutez, faisons un débat
00:59:25sur le RN, si vous voulez.
00:59:27Je pourrais vous l'expliquer.
00:59:29Il y a quelque chose dans ces deux parties-là.
00:59:31Moi, j'aime la gauche libérale
00:59:33et j'aime la droite libérale.
00:59:35Voilà.
00:59:37Mais le libéralisme n'est pas la démocratie.
00:59:39C'est deux choses différentes. On peut ne pas être libéral.
00:59:41Alors, si vous voulez qu'on affine, j'aime la gauche
00:59:43et la droite libérale, républicaine et démocrate.
00:59:45Oui, mais que vous, vous aimiez ça.
00:59:47Mais est-ce que d'autres peuvent exister ?
00:59:49D'autres options politiques, sans qu'elles soient...
00:59:51Il est sûr que d'autres options peuvent exister
00:59:53à une journaliste
00:59:55ou à un intellectuel,
00:59:57d'influer sur le débat, de convaincre...
00:59:59Oui, mais si vous traitez les autres de fascistes, c'est ennuyeux.
01:00:01Oui, c'est ça.
01:00:03Alors, je lis ce que vous écrivez.
01:00:05« Ah, ça me dégoûte ce qui se passe dans mon pays.
01:00:07Cinq accords suffisent, dit une croyance
01:00:09toltec pour détacher l'âme d'un corps.
01:00:11Cinq lettres ici suffisent, celles de LFI et du RN.
01:00:13Et c'est l'âme de la France qui se détache.
01:00:15Et qu'on ne vienne pas me faire le coup de la faute
01:00:17aux élites dures de la feuille qui n'ont pas su entendre
01:00:19le message de détresse du peuple.
01:00:21Ils savent s'ils font, pauvres en esprit peut-être,
01:00:23mais responsables de ce qu'ils veulent et votent.
01:00:25Mais depuis un an, sur ce qui s'est passé
01:00:27en Israël, le RN,
01:00:29je n'ai rien à lui reprocher.
01:00:31Rien. LFI, j'ai tout.
01:00:33Absolument.
01:00:35Si vous dites absolument...
01:00:37Sur Israël, c'est vrai.
01:00:39Après, il y a aussi l'Ukraine.
01:00:41Il y a aussi la Russie.
01:00:43Il y a aussi les liens avec Poutine.
01:00:45Moi, comme Français, ça m'importe beaucoup.
01:00:47Il y a Bachar Al-Assad...
01:00:49C'est quoi, les liens avec Poutine, aujourd'hui ?
01:00:51Pardon ?
01:00:53Nicolas Sarkozy, il est sur cette ligne-là, avec Poutine.
01:00:55Il dit qu'il faut parler avec Poutine.
01:00:57On parle de quoi ?
01:00:59On parle des cinquettes ou on parle de Nicolas Sarkozy ?
01:01:01Je fais un parallèle.
01:01:03Nicolas Sarkozy souhaite, avec Poutine,
01:01:05avoir un lien et ça ne fait pas de lui un fasciste.
01:01:07Je pense qu'il a tort aussi.
01:01:09Mais ça ne fait pas de lui un fasciste.
01:01:11Je ne vous parle pas de fasciste.
01:01:13Je vous dis que Vladimir Poutine
01:01:15est l'ennemi de la France.
01:01:17Je vous dis qu'il est l'ennemi de l'Europe.
01:01:19Je vous dis qu'il est la civilisation
01:01:21dont vous êtes ici les défenseurs.
01:01:23Vladimir Poutine est notre ennemi.
01:01:25Par conséquent,
01:01:27il me semble que
01:01:29tous ceux
01:01:31qui ont de l'indulgence
01:01:33vis-à-vis de lui,
01:01:35qui semblent penser
01:01:37qu'il faille lui faire cadeau...
01:01:39Il n'y a pas d'indulgence, mais tu es obligé de composer avec lui.
01:01:41Vous n'êtes pas obligé de composer avec lui.
01:01:43Vous pouvez aussi vous opposer à lui.
01:01:45Nous sommes fiers de vos valeurs.
01:01:47Vous avez le droit de penser que vous êtes français,
01:01:49que la France est un grand pays,
01:01:51qu'elle a une grande voix
01:01:53et qu'elle n'est pas obligée de se toucher devant Poutine
01:01:55ou devant Erdogan
01:01:57ou devant les ayatollahs iraniens.
01:01:59Toute cette discussion a un lien avec le livre.
01:02:01C'est d'ailleurs la question
01:02:03que beaucoup de gens se sont posées
01:02:05en apprenant que vous écriviez un livre sur l'insomnie.
01:02:07On était un certain nombre
01:02:09à avoir le désir que vous reveniez
01:02:11à l'écriture de vos romans
01:02:13de biographie ou de mémoire.
01:02:15Ce livre en est peut-être un peu la porte d'entrée.
01:02:17La clé de l'insomnie
01:02:19avait quelque chose de très étonnant,
01:02:21pour le dire de manière un peu simple,
01:02:23de pas du tout béhélienne. On ne s'attendait pas du tout à cette clé.
01:02:25Vous en faites quelque chose
01:02:27de très fort,
01:02:29à savoir que vous partez d'une question corporelle,
01:02:31d'une question très prosaïque,
01:02:33d'une question aussi qui est une vulnérabilité
01:02:35puisque l'insomnie, vous le dites, c'est une maladie,
01:02:37c'est une faille, etc.
01:02:39À partir de là se dessine en creux
01:02:41une sorte d'autoportrait intellectuel.
01:02:43Parce que ne pas dormir, et c'est ce que vous expliquez
01:02:45très bien, c'est une éthique.
01:02:47Ce n'est pas seulement une difficulté
01:02:49de trouver le sommeil.
01:02:51C'est une volonté de ne pas fermer les yeux,
01:02:53de rester debout, de ne pas se coucher.
01:02:55Et je crois que ce que vous reprochez,
01:02:57en somme, au RN, à LFI,
01:02:59ou même quand vous parlez des WOC qui disent
01:03:01qu'ils veulent rester réveillés, c'est précisément de dormir.
01:03:03De dormir devant ce qui se passe dans le monde.
01:03:05On parlait par exemple, je ne sais pas, de la Russie.
01:03:07L'annexion de la Crimée,
01:03:09il y a eu des gens qui ont dormi.
01:03:11Le RN, à ce moment-là, a décidé de dormir.
01:03:13La France Insoumise, face à tel ou tel
01:03:15régime autoritaire
01:03:17ou despotique dans le monde,
01:03:19elle peut aussi choisir de dormir.
01:03:21Et je crois que cette question-là,
01:03:23être insomniaque comme éthique,
01:03:25comme rapport au monde,
01:03:27c'est le sujet du livre, et c'est aussi un choix politique.
01:03:31Sur le grand défi
01:03:33de ces dernières années,
01:03:35qu'il y ait des options politiques avec lesquelles
01:03:37les autres ne soient pas d'accord, je n'ai pas de problème.
01:03:39On peut être en désaccord profond avec l'FI,
01:03:41on peut être en désaccord profond avec le RN.
01:03:43On peut aussi, c'est imaginable, être moralement
01:03:45non répréhensible et être en désaccord profond
01:03:47avec le Bloc central.
01:03:49Ça existe, et il y a des gens bien qui sont en désaccord
01:03:51avec le Bloc central.
01:03:53Maintenant, la question au-delà de ça,
01:03:55c'est qu'il y a par exemple un sujet.
01:03:57Vous disiez, je ne veux pas que ça soit reproché
01:03:59aux élites qui n'auraient pas vu
01:04:01ces dernières années une détresse.
01:04:03Il y a un sujet majeur,
01:04:05notamment sur la question du RN,
01:04:07mais en parallèle, du côté de l'FI aussi,
01:04:09avec une réponse exactement opposée,
01:04:11existentiellement opposée, on va dire.
01:04:13C'est la question de l'immigration
01:04:15et de son poids.
01:04:17Or, dans vos écrits, et notamment dans l'idéologie française,
01:04:19vous reprochez ça.
01:04:21Là, vous accusez les électeurs.
01:04:23Vous êtes plus cohérent que d'autres.
01:04:25Vous dites, attendez, moi je n'excuse pas les électeurs.
01:04:27Ils choisissent en conscience.
01:04:29Vous les prenez pour des adultes intelligents,
01:04:31ce que ne font pas beaucoup d'autres gens.
01:04:33Sur cette question de l'immigration,
01:04:35vous n'êtes pas trompé ?
01:04:37Non, je ne dis pas que c'est inadmissible.
01:04:39Je dis que pour un peuple,
01:04:41et en particulier un grand peuple,
01:04:43c'est suicidaire.
01:04:45C'est suicidaire
01:04:47de se coucher
01:04:49devant Poutine.
01:04:51Je vous parle de la question de l'immigration.
01:04:53C'est suicidaire d'être hostile
01:04:55à l'Europe. C'est suicidaire
01:04:57de ne pas voir
01:04:59que
01:05:01Donald Trump, par exemple,
01:05:03est aujourd'hui très profondément
01:05:05notre adversaire.
01:05:07C'est absurde.
01:05:09Je précise simplement ma question.
01:05:11Ils viennent simplement aux livres aussi.
01:05:13BHL est plus que son livre,
01:05:15excusez-moi, dans la vie française
01:05:17de ces dernières années.
01:05:19Je suis juste mes livres.
01:05:21Honnêtement, je ne suis pas beaucoup plus que mes livres.
01:05:23Il y a les films aussi.
01:05:25Vous ne vous êtes pas contenté dans votre vie
01:05:27d'écrire des livres.
01:05:29Ce qui est bien, c'est qu'ils sont généralement moins bien que leurs livres.
01:05:31Ils sont moins intelligents que leurs livres.
01:05:33Pour revenir sur la question...
01:05:35Si vous me permettez...
01:05:37Moi, je trouve, parce que je ne vous connaissais pas,
01:05:39que vous êtes assez différent
01:05:41d'abord de l'image que les gens
01:05:43ont de vous, et je trouve
01:05:45qu'il y a une bienveillance, une générosité
01:05:47et un rapport à l'autre
01:05:49qui est extrêmement agréable.
01:05:51C'est une image, parfois,
01:05:53que vous n'avez pas forcément
01:05:55dans le grand public.
01:05:57Et la deuxième chose, pour vous suivre
01:05:59depuis très longtemps, c'est la cohérence
01:06:01de tous vos esprits.
01:06:03Que n'ont pas toujours vos confrères
01:06:05qui ont terminé
01:06:07au Rotary, comme disait l'autre.
01:06:09Vous, il y a une cohérence.
01:06:11On peut la contester.
01:06:13Je vous disais tout à l'heure, vous voyez des fascistes partout.
01:06:15Mais entre l'idéologie française
01:06:17et aujourd'hui, il y a une passerelle.
01:06:19On parlait hier de Dupont-Lajoie.
01:06:21C'est intéressant parce qu'il y a quelque chose
01:06:23qu'on vous a souvent reproché.
01:06:25Je n'aime pas cette France-là.
01:06:27Oui, mais c'est une France
01:06:29qui existe néanmoins
01:06:31et qui est présente.
01:06:33Mais cette grande cohérence intellectuelle,
01:06:35je trouve que vous faites partie
01:06:37de ceux qui ont le moins varié.
01:06:39Ou peu varié, d'ailleurs, pour tout vous dire.
01:06:41Ou pas varié.
01:06:43Je crois être à peu près le même
01:06:45que celui que j'étais quand j'avais 20 ans.
01:06:47Je n'ai jamais été révolutionnaire,
01:06:49par exemple.
01:06:51Même dans ma jeunesse,
01:06:53à l'époque du maoïsme, etc.
01:06:55J'étais très circonspect
01:06:57et je n'ai pas changé, bien sûr.
01:06:59Alors suis-je encore de gauche,
01:07:01puisque vous en parlez,
01:07:03car ça en devient une obsession.
01:07:05Il faut vraiment que je me mette au clair
01:07:07une bonne fois cette nuit
01:07:09avec ces histoires de gauche et d'ultra-gauche.
01:07:11Je dois des comptes à personne.
01:07:13Cela fait longtemps que, comme Barthes,
01:07:15découvrant qu'il lui était devenu indifférent
01:07:17d'être moderne,
01:07:19il m'est indifférent d'être de gauche.
01:07:21C'est un peu facile, ça.
01:07:23Et que je n'en ai strictement rien à faire
01:07:25d'être bien vu par les Inrocks ou les Insoumis.
01:07:27Mais par les enfants, non.
01:07:29Je détesterais que Suzanne, Lucien,
01:07:31Anatole et un jour Augustine, Madeleine, Colette
01:07:33me voient comme un rebelle assagi
01:07:35ayant tourné Kazakh
01:07:37et étant passé, comme disait mon coturne
01:07:39Hawken Gem du col Mao au Rotary.
01:07:41Mais est-ce que vous êtes toujours de gauche ?
01:07:43Et c'est quoi d'être de gauche,
01:07:45au fond ?
01:07:47De Gaulle et de gauche ?
01:07:49De Gaulle et de Gaulle, non.
01:07:51De Gaulle et de Gaulle n'a pas besoin
01:07:53d'être de gauche.
01:07:55C'est un vrai Insoumis, pour le coup.
01:07:57Je peux vous dire que s'il y a un Insoumis,
01:07:59c'est l'homme du 18 juin.
01:08:01Pardon ?
01:08:03De droite ?
01:08:05Bien sûr qu'il est de droite.
01:08:07Mais attendez, moi je n'ai jamais pensé...
01:08:09Vous venez de l'extrême-droite fascisante
01:08:11que vous dénonciez si fort
01:08:13il y a 40 ans.
01:08:15De Gaulle venu de l'extrême-droite fascisante.
01:08:17Pas maurassien un peu ?
01:08:19Pas maurassien un peu.
01:08:21Jeunesse, teinté par le maurassisme
01:08:23comme la plupart de ses contemporains.
01:08:25La plupart des hommes de son âge
01:08:27ont été influencés par le maurassisme.
01:08:29Mais il s'en arrache
01:08:31quand de Gaulle décide
01:08:33que la France, elle n'est plus
01:08:35à Paris
01:08:37ou à Vichy, mais qu'elle est à Londres.
01:08:39Et quand il l'emporte
01:08:41à la semelle de ses souliers.
01:08:43Donc qu'elle est une idée, ou qu'il l'emporte
01:08:45dans sa tête.
01:08:47Quand il l'emporte dans sa tête,
01:08:49c'est le contraire du maurassisme.
01:08:51Le principe du maurassisme,
01:08:53c'est que la France,
01:08:55elle ne peut être que charnelle.
01:08:57Le principe de De Gaulle,
01:08:59c'est que la France peut être une idée
01:09:01que vous emportez avec vous jusqu'à Londres,
01:09:03ça c'est le contraire du maurassisme.
01:09:05C'était précisément pour sauver
01:09:07la France charnelle depuis toujours.
01:09:09Parce que De Gaulle, c'est aussi l'huile et le vinaigre
01:09:11quand il veut quitter l'Algérie.
01:09:13Est-ce que vous vous êtes de gauche ?
01:09:15Il est de droite.
01:09:17Vous vous posez la question, est-ce que vous êtes de gauche ?
01:09:19Suis-je encore de gauche ?
01:09:21Et vous n'avez pas envie que vos petits-enfants pensent
01:09:23que vous n'êtes pas de gauche ?
01:09:25Ce que je dis justement,
01:09:27c'est que de même que Roland Barthes qui disait
01:09:29il m'est indifférent d'être moderne,
01:09:31il m'est devenu indifférent d'être de gauche.
01:09:33En revanche, il ne m'est pas devenu indifférent
01:09:35d'être
01:09:37un salaud
01:09:39ou un homme de bien.
01:09:41Mes petits-enfants,
01:09:43ce que je cite là,
01:09:45un jour, quand je ne serai plus là,
01:09:47pensent à moi en se disant
01:09:49il a été un type bien.
01:09:51Ça, ça m'importe.
01:09:53En revanche, beaucoup.
01:09:55Et ce n'est pas une question de droite ou de gauche.
01:09:57Il y a des gens formidables à droite,
01:09:59il y a des gens formidables à gauche.
01:10:01C'est ce que je dis.
01:10:03Je suis bien d'accord avec vous.
01:10:05C'est aussi le défi le conducteur de votre livre.
01:10:07C'est qu'au-delà des postures,
01:10:09pensez ce qui vous intéresse
01:10:11au fond, dans le rapport à l'autre,
01:10:13c'est qui est-il vraiment au fond.
01:10:15Qui avez-vous vraiment
01:10:17en face de vous ?
01:10:19C'est les hommes de bonne volonté.
01:10:21Et il y a des salauds,
01:10:23il y a des gens qui ne sont pas gentils,
01:10:25il y a des méchants, et puis il y a des gens
01:10:27parfois qui sont gentils, sensibles, généreux.
01:10:29Ce sont sûrement des défauts.
01:10:31Mais ça, j'ai le sentiment que c'est
01:10:33quelque chose qui peut vous guider.
01:10:35Et comme vous avez un flair,
01:10:37une intuition va vous les repérer.
01:10:39Vous êtes un homme de goût.
01:10:41C'est ce qui me frappe pour avoir lu ce livre.
01:10:43C'est-à-dire que
01:10:45vous allez chercher,
01:10:47vous prenez des personnes
01:10:49qui d'ailleurs, si je citais,
01:10:51je pourrais citer par exemple
01:10:53Gisèle Idisreal, qui est une immense
01:10:55romancière, à mes yeux, que vous citez,
01:10:57alors que personne ne connaît.
01:10:59Et vous allez, tac,
01:11:01là vous l'avez.
01:11:03De même, évidemment, quelqu'un qui m'a énormément appris
01:11:05dans le journalisme, qui était Paul Gilbert,
01:11:07un très grand monsieur,
01:11:09tout de suite, vous avez la personne.
01:11:11En fait, vous meublez
01:11:13avec goût.
01:11:15C'est-à-dire qu'il y a toujours
01:11:17pareil pour, d'ailleurs,
01:11:19évidemment, bien sûr, pareil pour Unconn Game,
01:11:21Jean-Paul Haron, etc.
01:11:23Il y a toujours une...
01:11:25C'est ce qui fait un nombre de portraits.
01:11:27Je voudrais aussi que ce livre soit pris comme
01:11:29une galerie de portraits,
01:11:31extrêmement d'abord réussis,
01:11:33aussi généreux, comme Pascal Proulx vient de dire.
01:11:35Et, je reviens à ce que disait
01:11:37Natho au départ, c'est-à-dire,
01:11:39il est évident que ce livre, pour moi,
01:11:41c'est l'antichambre des livres de mémoire.
01:11:43C'est évident.
01:11:45Bon, alors, il y a des choses...
01:11:47J'ai l'impression, en tout cas, de me niaiser, parce que c'est vrai que...
01:11:49J'allais oublier Rabile Hoeve,
01:11:51le moral de Proulx. Pardon.
01:11:53J'ai vraiment voulu que ce livre,
01:11:55en effet, redonne
01:11:57un tout petit peu d'existence
01:11:59aux personnages
01:12:01que vous venez de citer. Paul Gilbert,
01:12:03celui que j'appelle notre tête d'or,
01:12:05qui était
01:12:07journaliste
01:12:09au Quotidien de Paris, puis au Figaro,
01:12:11était un personnage magnifique,
01:12:13qui est un peu oublié. Grisely d'Israël,
01:12:15cette romancière
01:12:17péripathéticienne, comme elle se définissait
01:12:19elle-même, et elle voulait
01:12:21mettre ça sur ses fiches d'hôtel,
01:12:23c'était, je peux vous dire,
01:12:25une grande féministe, là, pour le coup,
01:12:27et un personnage sublime.
01:12:29Et je suis heureux
01:12:31que vous ayez remarqué ça, parce que c'est vrai
01:12:33que ce livre, il parle pas tellement de...
01:12:35Enfin, il parle un peu de moi, bien sûr, mais...
01:12:37Il parle des autres aussi, mais il parle de vous,
01:12:39et moi j'aime bien quand vous parlez d'eux. J'aime en général quand les gens parlent d'eux,
01:12:41pour tout vous dire, parce que c'est intéressant.
01:12:43C'est ce qu'on me reproche toujours de Paul.
01:12:45Même quand je parle des autres, on me dit
01:12:47qu'ils parlent trop de lui. Mais non, mais je veux dire,
01:12:49on reproche aux gens, quand ils parlent d'eux,
01:12:51quand ils se donnent toujours le bon rôle.
01:12:53Ça c'est agaçant, quand quelqu'un
01:12:55évadit tout le temps. Mais ce qui est intéressant,
01:12:57c'est que, par exemple, tous ensemble d'ici, on se mettait à parler
01:12:59de notre enfance, mais vraiment,
01:13:01comme on parlerait. C'est passionnant,
01:13:03parce qu'on découvrira des choses, l'enfant que vous étiez.
01:13:05Mais les gens ils osent pas, ils ont raison, d'ailleurs,
01:13:07ils sont pudiques, ils vont pas parler,
01:13:09il pleurait peut-être quand il avait 3 ans que sa mère l'abandonnait,
01:13:11que sais-je, j'en sais rien, mais c'est ça la vie.
01:13:13D'abord, moi j'ai trouvé beaucoup de plaisir
01:13:15à lire le livre, mais j'aime bien quand vous parlez d'amour.
01:13:17Donc moi ça m'intéresse quand vous parlez d'amour.
01:13:19Un vent léger s'est levé,
01:13:21la fenêtre s'étant trop ouverte,
01:13:23j'entends frissonner les branches des marronniers,
01:13:25je sens que le rideau lui aussi va s'ouvrir, et je me lève
01:13:27donc une nouvelle fois sans faire de bruit, sans presque
01:13:29remuer les draps, tout mon soin
01:13:31mis à ne faire aucun geste, pouvant
01:13:33réveiller A. On se dit, qui est A ?
01:13:35On réfléchit, qui est A ?
01:13:37Qui semble
01:13:39dormir, pour ajouter mon mal armé
01:13:41à la pile de livres, qui pour l'instant tient
01:13:43bon, mais jusqu'à quand ? Alors, ce qui est intéressant,
01:13:45c'est que vous regardez pas écrire, c'est assez agréable,
01:13:47c'est fluide, et vous parlez
01:13:49de A. Et alors là,
01:13:51c'est très intéressant. J'avais décidéré la première nuit
01:13:53à Milan, après la rencontre devant la Scala.
01:13:55C'est vrai qu'on n'avait pas
01:13:57beaucoup dormi, mais il y a quand même eu quelques heures
01:13:59après l'aube, et avant que je ne la raccompagne
01:14:01à son hôtel, époumonnée de plaisir,
01:14:03avec décision prise
01:14:05entre moi et moi
01:14:07de ne plus jamais
01:14:09la revoir. Alors cette phrase,
01:14:11elle tourne dans ma tête.
01:14:13Manifestement, c'est une déflagration,
01:14:15c'est l'amour,
01:14:17vous avez rencontré la femme de faute de vie,
01:14:19et vous vous dites, j'avais pris la décision
01:14:21entre moi et moi
01:14:23de ne plus jamais la revoir.
01:14:25Pourquoi ?
01:14:31Parce que c'était un événement tellement
01:14:33foudroyant
01:14:37qu'il me terrorisait.
01:14:39J'avais 30 ans, 31 ans,
01:14:41et ce
01:14:43personnage, donc A,
01:14:45qui a évidemment un nom, qui s'appelle Ariel Domballe,
01:14:47était tellement
01:14:49mystérieux,
01:14:51tellement belle, tellement mystérieuse,
01:14:53tellement intelligente,
01:14:55je la sentais tellement faite
01:14:57pour moi que
01:14:59j'avais le sentiment qu'il y avait quelque chose
01:15:01qui n'allait pas, que ma vie allait
01:15:03connaître un tournant décisif,
01:15:05et j'ai commencé
01:15:07par vouloir fuir cela.
01:15:09Dans les heures qui ont suivi,
01:15:11dans les jours qui ont suivi,
01:15:13je l'ai regretté immédiatement.
01:15:15A peine avais-je pris cette décision,
01:15:17que je me suis dit que ce serait l'erreur de ma vie.
01:15:19Et puis là, j'ai monté
01:15:21tout un stratagème,
01:15:23je me suis renseigné
01:15:25sur elle, j'ai même engagé un détective
01:15:27privé pour savoir qui elle était, en vrai,
01:15:29pendant des semaines.
01:15:31Je voulais savoir qui était
01:15:33vraiment cette femme que j'avais rencontrée à Milan,
01:15:35avec qui j'avais passé
01:15:37cette soirée,
01:15:39et en
01:15:41me renseignant, j'apprends en effet
01:15:43que comme moi,
01:15:45elle est en train
01:15:47de
01:15:49mourir,
01:15:51d'entrer
01:15:53en dépression,
01:15:55de mourir d'amour,
01:15:57de ne plus sortir de chez elle, etc.
01:15:59Et puis au bout de quelques jours, je me dis,
01:16:01il faut
01:16:03obéir à ses passions profondes,
01:16:05et quand on a rencontré la femme de sa vie,
01:16:07il faut ouvrir,
01:16:09tomber dans ses bras,
01:16:11aller la retrouver, et c'est ce que j'ai fait.
01:16:13Mais les grands tournants
01:16:15de la vie, ceux où on a l'impression que le destin
01:16:17bascule, vous ne les acceptez pas
01:16:19comme une évidence, vous commencez
01:16:21par y résister.
01:16:23C'est formidable
01:16:25ce que vous dites, parce que
01:16:27ça rejoint presque le fait
01:16:29de ne pas vouloir dormir,
01:16:31c'est-à-dire le détective privé,
01:16:33c'est le lâcher prise, vous voulez tout contrôler.
01:16:35Le détective privé,
01:16:37c'est tout contrôler.
01:16:39Et ne pas dormir, c'est être le maître
01:16:41de ses nuits.
01:16:43On rencontre tant de gens
01:16:45ordinaires dans la vie
01:16:47que quand brusquement
01:16:49tombent, arrivent
01:16:51du ciel,
01:16:53ça peut être un ami, ça peut être la femme
01:16:55de votre vie, un personnage extraordinaire,
01:16:57vous n'en revenez
01:16:59pas.
01:17:01Vous n'y croyez pas tout à fait,
01:17:03et vous finissez par y croire.
01:17:05Et quand vous finissez par y croire, la vie
01:17:07devient plus belle.
01:17:09Voilà.
01:17:11Bien sûr.
01:17:13Je suis sidéré de ce que vous racontez.
01:17:15Je suis vraiment désolé, j'espère que je n'en ai pas trop dit.
01:17:17Pas du tout, mais je trouve ça...
01:17:19Mais c'est la stricte vérité.
01:17:21C'est ce que je raconte dans le livre.
01:17:23Je le raconte dans le livre, donc je peux le raconter.
01:17:25Bien sûr. Oui, Charlotte.
01:17:27Ce qui est intéressant, c'est quand vous parlez d'amour,
01:17:29vous parlez d'un... parce qu'au bout de quelques années,
01:17:31je pense qu'on peut parler d'amour, il n'y a pas juste un élan amoureux
01:17:33au début que vous venez de signifier,
01:17:35vous le cultivez, vous l'entretenez,
01:17:37et vous allez immédiatement vous dire que vous avez besoin de l'avoir.
01:17:39Donc finalement, l'amour,
01:17:41celui qui est universel et celui qu'on partage tous,
01:17:43il est très charnel, c'est pas une idée.
01:17:45Mais vous comprenez
01:17:47que parfois certains sont attachés à,
01:17:49par exemple, 1000 ans d'histoire,
01:17:51avec un élan amoureux et un véritable amour pour leur pays,
01:17:53et qu'ils ont besoin de bérets et de baguettes.
01:17:55C'est ça que je veux dire. C'est que l'amour est charnel.
01:17:57Non mais l'amour a besoin d'être charnel.
01:17:59Charlotte Dornelas, pardon.
01:18:01L'amour d'une femme ou d'un homme
01:18:05et l'amour de son pays,
01:18:07c'est deux choses totalement différentes.
01:18:09Je ne crois pas. L'amour se ressemble.
01:18:11L'amour, évidemment, se répand de manière différente.
01:18:13On n'a pas le même rapport.
01:18:15Mais je pense que l'amour a besoin d'être charnel.
01:18:17C'était évident dans votre démonstration.
01:18:19Moi, je crois que la langue, une langue,
01:18:21est trop pauvre pour expliquer
01:18:23les infinies nuances de l'amour.
01:18:25Et d'abord,
01:18:27il ne devrait pas y avoir le même mot.
01:18:29L'amour humain est imparfait, je vous l'accorde.
01:18:31L'amour humain, l'amour de Dieu,
01:18:33l'amour de Dieu pour vous, l'amour de son pays,
01:18:35ce ne sont pas les mêmes choses. Il y a un mot,
01:18:37parce que les langues sont pauvres,
01:18:39mais ce sont des choses différentes.
01:18:41Réfléchissez. Franchement, l'homme
01:18:43ou la femme, ou l'homme, je crois que vous aimez,
01:18:45est votre pays, est vos parents.
01:18:47Est-ce que vous êtes sûrs que c'est le même sentiment ?
01:18:49Je sais que oui, la source est la même.
01:18:51Ah, la source. Peut-être la source.
01:18:53Oui, oui.
01:18:55Il y a quand même le désir.
01:18:57Le désir est quelque chose
01:18:59qui appartient au couple, quand même.
01:19:01Le désir, ce n'est pas l'amour.
01:19:03L'amour s'étend au-delà du désir, me semble-t-il.
01:19:05Mais c'est les deux à la fois.
01:19:07Un amour humain
01:19:09sans désir
01:19:11est un amour
01:19:13amputé. Mais vous n'aimez pas
01:19:15la femme comme une idée. Vous avez besoin qu'elle existe.
01:19:17Bien sûr, mais moi, la femme
01:19:19que j'aime, à 3h du matin,
01:19:21au cœur de la nuit,
01:19:23quand la nuit est totalement noire,
01:19:25je brûle d'envie
01:19:27de la réveiller.
01:19:29Soit pour lui lire
01:19:31un beau poème
01:19:33que je viens de découvrir,
01:19:35soit pour la prendre dans les bras.
01:19:37Bien sûr que c'est ça.
01:19:39Je préfère qu'on me prenne dans les bras, qu'on me réveille à 3h du matin
01:19:41pour lire un poème, si vous me permettez.
01:19:43Je préfère un câlin.
01:19:45C'est probablement la vie
01:19:47de toute femme et de tout homme.
01:19:49Laissez-moi un gramme de pudeur.
01:19:51Mais je ne pense pas qu'on a envie de réveiller l'enfance
01:19:53ni pour l'étreindre,
01:19:55ni pour lui lire
01:19:57un poème.
01:19:59Vous parlez de Marguerite.
01:20:01Je pense que vous voyez les gens
01:20:03comme des idées, avant tout,
01:20:05plus que comme des réalités charnelles.
01:20:07Et que d'ailleurs, peut-être, c'est aussi la clé de l'insomnie,
01:20:09c'est ne pas vouloir mélanger,
01:20:11livrer l'âme au corps
01:20:13et voir d'abord l'âme. Et je crois que ça rejoint
01:20:15ce que vous disiez sur la galerie de portraits.
01:20:17J'ai l'impression que dans ce livre,
01:20:19et c'est flagrant, que le rapport au monde que vous avez,
01:20:21vous voyez en chacun
01:20:23un personnage qui est moins un personnage de roman
01:20:25qu'un personnage presque du moment
01:20:27où il va être plus grand que sa réalité.
01:20:29Non, je vous assure, la sorcière,
01:20:31c'était Duras, la première impression est la bonne
01:20:33et je m'en veux maintenant de m'être laissé embarquer
01:20:35à l'époque comme un niais dans ces histoires
01:20:37de nuits blanches, de beauté du monde,
01:20:39des nuits qui ne sont pas si noires, etc.
01:20:41Il y avait chez Duras un côté tante Léonie,
01:20:43la vieille tante du narrateur
01:20:45dont ne jamais dormir
01:20:47était la grande prétention
01:20:49et qui se vexait quand on lui disait
01:20:51« Ma tante, vous êtes peut-être contre le sommeil
01:20:53mais il n'empêche que vous vous êtes assoupie. »
01:20:55Là, je regarde par la fenêtre, c'est peut-être
01:20:57à cause de la pluie qui, malgré l'avancée du balcon,
01:20:59vous rencontrez. C'est formidable le portrait
01:21:01de Duras. Vous allez voir
01:21:03Duras à Trouville. Alors j'ai appris
01:21:05quelque chose, d'ailleurs,
01:21:07le détail n'existe pas.
01:21:09Vous n'avez pas le permis de conduire.
01:21:11Donc, elle vous donne rendez-vous
01:21:13à Trouville, donc vous allez à Trouville
01:21:15par le chemin de fer, vous arrivez
01:21:17sur la plage, elle est assise
01:21:19devant la mer basse, dites-vous,
01:21:21et elle arrive,
01:21:23Duras s'est dit « Pas de question,
01:21:25j'ai des réponses. »
01:21:27Il faut que je me dise, mais
01:21:29effectivement, c'est drôle.
01:21:31C'est aussi drôle,
01:21:33il y a cette dimension-là, parce que,
01:21:35comme vous le racontez, évidemment qu'il y a une générosité,
01:21:37évidemment qu'il y a un sous-texte à tout ça,
01:21:39bien sûr, et c'est pour ça que le plaisir du lecteur
01:21:41il existe.
01:21:43Et moi, là où j'en peux envier les vies
01:21:45que vous avez eues, c'est les rencontres.
01:21:47C'est ça, les rencontres, parce que qu'est-ce qui reste
01:21:49au bout d'une fille ? C'est les rencontres.
01:21:51Et les gens que vous avez rencontrés,
01:21:53par votre position, forcément,
01:21:55parce que c'était comme ça,
01:21:57vous avez des rencontres tout à fait remarquables,
01:21:59et qui font une vie riche.
01:22:01Mais ce qui est intéressant,
01:22:03la question de Nathan Devers est intéressante.
01:22:05Est-ce qu'on les voit d'abord comme des idées
01:22:07ou des corps ? Je crois que c'est les deux à la fois.
01:22:09Par exemple,
01:22:11au bout de Duras, le grand copain de Marguerite Duras,
01:22:13François Mitterrand,
01:22:15qu'en effet, je raconte un peu.
01:22:17Moi, ce qui m'intéressait chez François Mitterrand,
01:22:19ce n'était pas ses idées politiques, en tout cas,
01:22:21quand j'étais jeune homme, c'est le fait qu'on était capables
01:22:23d'avoir une conversation sur
01:22:25Drieu La Rochelle et Aragon,
01:22:27Gilles et Aurélien.
01:22:29Et ça, ça le passionnait.
01:22:31Il pouvait passer des heures à comparer
01:22:33les mérites des deux romans.
01:22:35Donc voilà, il y a des espèces
01:22:37de morceaux, comme ça, de vie
01:22:39qui sont formidables.
01:22:41Philippe Tesson, qui est quelqu'un dont je parle aussi
01:22:43dans le livre, que j'ai infiniment aimé,
01:22:45qui est mon éternel directeur de journal.
01:22:47J'ai commencé ma vie à écrire
01:22:49à combat chez Philippe Tesson
01:22:51et jusqu'à aujourd'hui,
01:22:5350 ans plus tard, quand j'écris un article,
01:22:55c'est l'œil de Philippe Tesson que j'ai au-dessus
01:22:57de mon épaule. On écrit toujours pour quelqu'un.
01:22:59Eh bien, même si j'écris pour Le Monde,
01:23:01pour Le Nouvel Observateur, pour Le Point,
01:23:03j'ai encore l'œil de Philippe Tesson
01:23:05qui est en train de regarder ma copie.
01:23:07Philippe Tesson, ce que j'ai aimé en lui,
01:23:09c'est une sorte
01:23:11de goût de la facétie,
01:23:13d'ironie,
01:23:15de légèreté de la vie et en même temps
01:23:17de très, très profonde gravité.
01:23:19Et de distance et de drôlerie,
01:23:21parce qu'il y a quelque chose qui est très important,
01:23:23que les gens ne se rendent pas compte.
01:23:25Tous les gens qui vous connaissent disent
01:23:27que BHL, c'est l'homme le plus drôle du monde dans des dîners.
01:23:29Mais effectivement, à l'antenne,
01:23:31vous n'êtes pas connu comme ça.
01:23:33Mais cette dimension-là...
01:23:35C'est pour ça que les livres...
01:23:37Vous disiez tout à l'heure que les livres sont plus intelligents
01:23:39que les écrivains, mais ils peuvent être plus drôles.
01:23:41Je suis d'accord avec vous, mais je trouve que ça,
01:23:43c'est par exemple...
01:23:45Sandrine Rousseau, elle n'est pas très drôle.
01:23:47Marine Tourlier, elle n'est pas très drôle.
01:23:49Ça, c'est quand même la frontière.
01:23:51Marine Le Pen, je vous assure, elle n'est plus drôle,
01:23:53si vous me permettez.
01:23:55Je ne la connais pas.
01:23:57Un ennemi, c'est quelqu'un avec qui on n'a pas déjeuné,
01:23:59disait je ne sais plus qui.
01:24:01Mais je trouve que le rire, c'est un bon paramètre.
01:24:03Il y a des gens avec qui on peut rire
01:24:05et des gens avec qui on ne peut pas rire.
01:24:07Et les gens avec qui on ne peut pas rire,
01:24:09c'est compliqué.
01:24:11C'est terminé.
01:24:13C'est entendu.
01:24:15La dernière chose que je voulais vous dire,
01:24:17parce qu'on a passé les 35 minutes,
01:24:19mais on pourrait en faire une heure,
01:24:21c'est qu'à un moment, je ne sais pas de qui vous parlez,
01:24:23vous dites dans le livre,
01:24:25nouveau manuscrit de Nathan.
01:24:27Bon, je ne sais pas qui est ce Nathan
01:24:29dont vous parlez dans ce livre,
01:24:31mais en tout cas, c'était un plaisir.
01:24:33Le rire, je ne vais pas dire que c'est la première fois
01:24:35qu'on entend votre rire en 50 ans d'interview à la télévision,
01:24:37je n'irai pas jusque-là, mais c'est très rare.
01:24:39Vous n'avez pas trop de mérite non plus.
01:24:41Oui, mais vous avez raison.
01:24:43Mais c'est vrai qu'on vous a plus vus parfois en colère.
01:24:45Depuis de nombreuses années,
01:24:47il y a une émission extraordinaire,
01:24:49vous êtes à côté de Bardech.
01:24:51Et vous dites, j'avais prévu de ne pas me mettre en colère.
01:24:53Et alors, dans la colère, vous êtes formidables.
01:24:55Vous êtes d'une efficacité.
01:24:57Et pourtant, je ne suis pas très colérique, en vrai.
01:24:59Oui, mais vous la maîtrisez.
01:25:01Je suis indulgent.
01:25:03J'aime les gens.
01:25:05Quand je suis en face d'un adversaire,
01:25:07j'ai une tendance très fâcheuse
01:25:09à me mettre à sa place et à me dire au fond
01:25:11et s'il avait raison.
01:25:13Ça empêche la colère.
01:25:15On est en retard et je suis obligé de vous couper.
01:25:17Mais comme il reste une minute,
01:25:19je voulais quand même parler de Philippe Labrault.
01:25:21Parce que ce soir, vous êtes aussi chez Labrault.
01:25:23Donc c'est assez drôle parce qu'il vous a interrogé.
01:25:25Donc je voulais voir si vous êtes d'accord
01:25:27avec ce que vous avez dit chez Labrault.
01:25:29J'espère que vous n'avez pas dit les mêmes choses.
01:25:31Je ne dis jamais la même chose, d'ailleurs.
01:25:33Écoutez cet extrait.
01:25:35C'est l'émission qui est diffusée ce soir sur C8.
01:25:37Je vais vous dire quand précisément.
01:25:39Et pardon à Jean-Marc Moroni parce qu'on est en retard.
01:25:43Je crois que dans les moments de grande
01:25:45intensité historique, dans les moments
01:25:47de révolution ou comme aujourd'hui
01:25:49où le monde tremble
01:25:51sur ses bases,
01:25:53je trouve que c'est difficile de dormir.
01:25:55Il y a un livre de Steven Zweig
01:25:57au moment de la Première Guerre mondiale
01:25:59qui dit un monde qui ne dort pas.
01:26:01Aujourd'hui, le monde ne dort pas.
01:26:03Au moment de la Russie,
01:26:05au moment du Hamas,
01:26:07au moment de la poussée mondiale
01:26:09de l'antisémitisme,
01:26:11au moment du déclin de l'Occident
01:26:13et peut-être de son regain,
01:26:15une part de moi se dit
01:26:17comment dormir ?
01:26:19Comment dormir ?
01:26:51Je salue Labrault que j'aime,
01:26:53qui est un vieil vieil ami
01:26:55depuis mes débuts.
01:26:57Nous le saluons ensemble
01:26:59parce qu'effectivement
01:27:01il est un ami de la maison et de la famille.
01:27:03Merci et à ce soir.

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