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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Lundi 4 novembre 2024, Morandini Live numéro 1530 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:12À la une, nous partons tout de suite à Auzoir-la-Ferrière, à une quarantaine de kilomètres de Paris où ces images ont été tournées il y a quelques instants seulement.
00:00:21Une bagarre à coups de hache s'est déroulée ce matin dans le RRE, quatre personnes ont été blessées, dont deux très grièvement.
00:00:30Une des victimes a eu la main tranchée, une autre a le crâne ouvert avec le cerveau apparent, deux autres personnes sont plus légèrement touchées.
00:00:38Les forces de l'ordre et les secours étaient sur place il y a quelques instants encore.
00:00:42On fera le point en direct dès le début de cette émission sur le déferlement de violences et puis surtout sur cette haine, puisque je vous le rappelle,
00:00:52cet affrontement a eu lieu à coups de hache, nous allons y revenir.
00:00:56Et justement, Poitiers, Rennes, Sept, Marseille, pendant ce long week-end, la violence est invitée partout dans l'Hexagone.
00:01:02Des récits glaçants, des morts, des blessés, coup de couteau, coup de feu, coup de poing.
00:01:07Que se passe-t-il dans cette France que l'on ne reconnaît plus, gangrénée entre autres par le trafic de drogue ?
00:01:12Nous allons ce matin tenter de répondre à cette question après ce terrible week-end que nous avons vécu autour de la violence en France.
00:01:20Sommes-nous sur un point de bascule ? Va-t-on vers une mexicanisation inévitable avec des guerres de gangs en bas de nos immeubles, comme le craint Bruno Rotaillot ?
00:01:29Faut-il envoyer l'armée pour mettre de l'ordre, comme l'a proposé hier le député macroniste Karl Olive ?
00:01:34Nous allons y revenir au cours de cette émission consacrée à ce déchaînement de violences, avec Poitiers par exemple, et la mort d'Anis samedi.
00:01:42Anis avait 15 ans, il a été touché d'une balle dans la tête dans ce quartier gangréné par la drogue.
00:01:49C'est une fusillade aussi soudaine que violente.
00:01:51Tard dans la soirée de jeudi, plusieurs coups de feu sont tirés sur une place centrale de la ville de Poitiers.
00:01:57Un restaurant est ciblé.
00:01:58Cinq adolescents âgés de 15 à 16 ans sont blessés par balle.
00:02:02Le tireur se serait livré à la vente de produits stupéfiants sur le secteur des couronneries dans les jours précédents.
00:02:08Une perquisition réalisée ce jour à 6 heures, dans une habitation sur la commune de Poitiers, a permis de découvrir sept munitions de calibre 22 Long Riff, ainsi que des éléments partiels d'une arme démontée.
00:02:22Ce logement, donc celui qui a été perquisitionné, aurait été occupé par un homme, présent depuis quelques semaines sur Poitiers.
00:02:28Un règlement de compte et une RICS impliquant une centaine de personnes, selon les premiers éléments.
00:02:33A Rennes, cette fois, c'est un jeune homme de 19 ans qui est mort après des coups de couteau ce week-end sur la passerelle qui mène du boulevard de Verdun au CHU.
00:02:41Des riverains de ce quartier, proche du centre-ville, dénoncent un point de deal qui s'est installé là depuis deux ans.
00:02:46Quelques heures plus tard, un autre homme a été poignardé en plein centre-ville.
00:02:50Il est en urgence absolue.
00:02:52Aujourd'hui, c'est quand même établi. On voit bien que depuis quelques temps, on a des règlements de compte entre deux bandes,
00:02:59surtout sur le quartier de Mourpas et du Gros-Chênes, puisque c'est deux bandes rivales, mais qui sont extrêmement violentes.
00:03:06Il y a évidemment une corrélation entre les deux. Maintenant, il y a une enquête en cours et elle établira les faits plus distinctement.
00:03:14Mais de toute façon, Rennes est gangrénée par le trafic de stupéfiants depuis maintenant quelques années.
00:03:19On n'a pas que le quartier de Mourpas, on a d'autres quartiers où on a énormément de trafic de stupéfiants.
00:03:24Tous ces drames, vous l'avez compris, sont liés à la drogue. Mais il y a une autre violence, celle où on sort un couteau pour un oui ou pour un non.
00:03:31Près d'un an après le drame de Crépole et la mort de Thomas, une nouvelle fusillade cause la mort d'un autre membre du club de rugby de Romand-Surizère,
00:03:39devant une discothèque à Saint-Péret en Ardèche. C'était ce week-end également.
00:03:44C'est un nouveau drame qui endeuille le club de rugby du RC Romand-Épée-Ajoua où était inscrit le jeune Thomas tué il y a près d'un an lors d'une fête de village à Crépole.
00:03:53Un autre membre de ce club âgé de 22 ans est mort ce samedi après-midi à l'hôpital de Valence.
00:03:58Il avait été grièvement blessé par balle à la tête dans la nuit de jeudi à vendredi dans une fusillade devant une discothèque de Saint-Péret en Ardèche.
00:04:06Le club lui rend hommage sur les réseaux sociaux.
00:04:08Le club est à nouveau touché en plein cœur depuis jeudi soir.
00:04:12Nous sommes de nouveau anéantis et adressons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
00:04:17La mère de Romand-Surizère a également réagi sur les réseaux sociaux et fait part de son incompréhension face à ce niveau de violence.
00:04:24Et des violences encore avec cette nouvelle RICS entre communautés dans le quartier de La Chapelle à Paris.
00:04:30Cette fois deux personnes ont été blessées au couteau dans ce quartier où les violences sont désormais quotidiennes.
00:04:36La RICS a eu lieu autour de cette station de métro.
00:04:39Selon nos confrères du Parisien, mercredi en fin d'après-midi, deux migrants afghans ont reçu des coups de couteau.
00:04:44L'un à la tête, à l'abdomen et à la cuisse, l'autre dans le dos.
00:04:48Les deux hommes de 25 et 35 ans ont été transportés à l'hôpital dont l'un dans un état critique avec son pronostic vital engagé.
00:04:55Une violence omniprésente constatée à de nombreuses reprises dans le quartier comme les salariés de ce commerce.
00:05:01Ce matin, il y avait un collègue qui a fait l'ouverture.
00:05:05Moi je viens vers 11h, 11h30.
00:05:08J'arrive et je trouvais qu'il était en train de discuter avec quelqu'un.
00:05:12Il a refusé de ne pas servir.
00:05:14Le gars, il a pris le verre.
00:05:15Il casse le verre et il a menace de mort.
00:05:19Il veut tuer.
00:05:21Et la violence en France pendant ce week-end, c'est aussi la terreur que font régner certains pour faire imposer leur choix.
00:05:26Et le sport n'est pas épargné.
00:05:28En Haute-Garonne, les véhicules de deux entraîneurs de l'US Columbia ont été incendiés provoquant la stupeur en cause de la non-sélection de certains jeunes joueurs et la colère des parents.
00:05:39Dans la nuit du lundi au mardi, les voitures de deux entraîneurs du club de foot US Columbia ont été incendiées à une heure d'intervalle devant leur domicile respectif.
00:05:49Un acte violent difficile à entendre pour les membres du club.
00:05:54La violence dans notre société va crescendo et qu'aujourd'hui, on se rend compte que pour le choix de ne pas prendre un enfant ou deux enfants, il peut se passer des drames.
00:06:06Puisque l'un des véhicules, l'incendie s'est propagé à la maison d'habitation où les enfants dormaient.
00:06:12Donc très vite, j'ai pris la décision avec mon comité de direction de fermer l'ensemble du club pendant dix jours.
00:06:19L'US Columbia a reçu de nombreux soutiens de clubs amateurs et aussi d'organisations officielles.
00:06:25La ligue de football d'Occitanie et le district Haute-Garonne de football s'associent à la colère du club et dénoncent les actes commis à leur endroit.
00:06:33Nos deux instances apportent leur total soutien à ces deux éducateurs et espèrent que les forces de l'ordre pourront élucider très rapidement ces actes odieux.
00:06:40Des actes de plus en plus fréquents dans l'univers du sport amateur.
00:06:44On se rend compte que la violence monte au bord des terrains, que la frustration est de plus en plus présente chez les parents,
00:06:49chez l'entourage du jeune joueur aujourd'hui.
00:06:53Jusqu'au 11 novembre, le club de football de près de 800 licenciés ne prendra part à aucun entraînement ni match.
00:06:59Malgré le choc, les deux entraîneurs ont indiqué qu'ils souhaitent poursuivre leurs activités au sein du club.
00:07:05C'est dans cette ambiance en France que s'ouvre le procès de l'assassinat de Samuel Paty.
00:07:11C'était le 16 octobre 2020. Ce professeur d'histoire-géographie à Conflans-Saint-Honorin a été décapité, vous le savez, à la sortie de son collège
00:07:18pour avoir montré une caricature de Mahomet à ses élèves. Huit personnes comparaissent devant la cour d'assises spéciale de Paris.
00:07:25Le terroriste cherchait une cible.
00:07:29Brahim Fnina et Abdelhakim Sefrioui sont suspectés de l'avoir fait émerger des réseaux sociaux.
00:07:34Selon l'accusation, relayant le mensonge d'une collégienne, ils ont reproché à Samuel Paty d'avoir montré en classe une caricature de Mahomet
00:07:42et discriminé des élèves musulmans, attisant ainsi la haine contre lui.
00:07:47Dans leur vidéo, ils traitent le professeur d'histoire-géographie de voyous, appellent à sa suspension, donnent son identité et l'adresse du collège.
00:07:55S'il a échangé avec le terroriste avant l'assassinat, Brahim Fnina conteste toute incitation à tuer.
00:08:01Quant aux militants islamistes, Abdelhakim Sefrioui, selon sa défense, rien ne le raccroche à l'attentat.
00:08:07Les investigations n'établissent absolument pas l'existence d'un lien entre M. Sefrioui et l'auteur de l'attentat.
00:08:13Les investigations qui ont été faites sur les supports numériques de l'auteur de l'attentat ne révèlent absolument pas le fait qu'il aurait vu la vidéo avec M. Sefrioui.
00:08:21Mais pour les partis civils, Abdelhakim Sefrioui a participé à créer le climat du crime.
00:08:27Quand on a la culture politique de cet homme, quand on a le passé militant de cet homme,
00:08:33on sait très bien que lorsqu'on dit qu'un homme a blasphémé et insulté le prophète, on le condamne à mort.
00:08:39Ce qui a tué Samuel Paty, c'est l'islamisme radical.
00:08:43Brahim Fnina et Abdelhakim Sefrioui comparaissent détenus et risquent pour association de malfaiteurs terroristes criminels jusqu'à 30 ans de prison.
00:08:52Voilà donc pour ces images et ce qu'il faut retenir de ce terrible week-end, terrible week-end qui continue ce matin puisque, je vous le disais,
00:08:59on a appris cette attaque, en tout cas cet affrontement à coup de hache dans le RER E à Osoir-la-Ferrière.
00:09:06Vous voyez ces images qui ont été tournées il y a quelques instants. On va faire le point avec Célia Barotte.
00:09:11Mais auparavant, je vous présente mes invités. Philippe Ballard, bonjour. Député de l'Oise et porte-parole du Rassemblement national.
00:09:17Madi Sahedi, bonjour. Conseil en communication d'influence. Paul-Antoine Politologue, bonjour. Merci également d'être là. Et Jean-Pierre Colombiès, bonjour.
00:09:25Ex-policier porte-parole de l'Union nationale des policiers nationaux indépendants.
00:09:29Mais tout de suite donc, l'actualité, c'était il y a quelques instants que nous l'avons appris ce qui s'est passé à Osoir-la-Ferrière avec deux blessés graves
00:09:37puisqu'une des victimes aurait eu la main tranchée, un autre aurait le crâne ouvert à coup de hache avec le cerveau apparent selon les détails qui ont été donnés.
00:09:46Célia Barotte, bonjour. Journaliste poli-justice de CNews. On voit ces images qui ont été tournées il y a quelques instants. Que sait-on de ce qui s'est passé ce matin ?
00:09:55Et bien Jean-Marc, selon les premiers éléments, les faits se sont déroulés aux alentours de 8h ce matin en gare d'Osoir-la-Ferrière.
00:10:02Donc c'est un horaire qui est à noter puisque c'est là où de nombreuses personnes prennent les transports en commun.
00:10:09Donc il y avait de nombreux témoins sur place face à cette bagarre, une bagarre qui a impliqué plusieurs personnes dont des mineurs.
00:10:17On nous parle de collégiens et l'origine du conflit reste pour le moment encore inconnue.
00:10:22Mais une source nous a fait savoir que 8 à 9 individus attendaient une rame spécifique, ce qui tente à laisser penser qu'il y a eu une préparation des faits avant la commission des faits.
00:10:33Ces individus sont bien évidemment activement recherchés par les policiers, par les enquêteurs dans toute l'île de France.
00:10:40La présence donc de nombreux témoins sur place, mais aussi des caméras de vidéosurveillance aussi bien dans le gare que dans les rames vont permettre aux enquêteurs de retrouver ces individus dans la journée de manière rapide.
00:10:54Puisqu'il y a des images, il y a des témoins qui vont pouvoir donner des descriptions de leur physique.
00:10:59Et enfin sur les victimes, vous l'avez dit Jean-Marc, ce que l'on sait c'est que l'une d'entre elles a la main tranchée et une autre a le crâne ouvert à coups de hache.
00:11:09Deux autres personnes ont été plus légèrement blessées.
00:11:13Célia, vous nous avez donné plusieurs informations importantes qu'on n'avait pas jusque là a priori.
00:11:16Donc ce sont des mineurs qui seraient impliqués dans cette attaque d'une violence incroyable.
00:11:22On le rappelle, c'est à coups de hache que s'est produite l'attaque et d'autre part, il pourrait s'agir d'un guet-apens.
00:11:29En tout cas, ils attendaient visiblement, c'est ce que vous nous disiez, ils attendaient un ERR spécifique, donc avec des gens particuliers à l'intérieur.
00:11:37Oui, pour l'instant, nous n'avons pas de confirmation sur ces faits, ni sur l'organisation ou encore l'origine.
00:11:43Mais des premières informations dont nous disposons, on nous dit, nos sources nous font parvenir qu'il s'agit de mineurs, de personnes qui sont extrêmement jeunes.
00:11:53Voilà, c'est la formulation qu'on nous a donnée. L'âge est impressionnant, on parle donc de collégiens, donc on peut éventuellement donner une tranche entre 12 ans et 15 ans.
00:12:05Ils étaient nombreux, ils ont attendu une rame spécifique, donc ils savaient qui se trouvait à l'intérieur, les habitudes, puisque souvent,
00:12:15c'est vrai que même les syndicats de policiers nous font savoir que ce genre de bagarre ou encore les échauffourées dans les transports en commun se déroulent en fin de journée ou en début de soirée.
00:12:25Et là, on est quand même sur un horaire où il y a du grand public, des personnes qui vont au travail, il y a de nombreuses personnes qui empruntent ces transports en commun.
00:12:33Et on a pu voir aussi que le trafic, bien sûr, était fortement perturbé ce matin pour les usagers de la ligne RER.
00:12:40– Merci beaucoup, Célia, pour ces infos. On vous retrouvera tout à l'heure aux alentours de 11h30 avec de nouveaux détails, de nouvelles informations.
00:12:46Philippe Ballard, non seulement l'attaque est glaçante, moi c'est vrai que j'ai été glacé ce matin en entendant cette attaque à coup de hache,
00:12:52on se dit que c'est une heure de forte circulation, on ne sait pas qui sont les personnes touchées pour l'instant,
00:12:58on espère malgré tout qu'il n'y ait pas de gens, j'ai envie de dire qui passaient par là, qui allaient simplement travailler,
00:13:03mais malgré tout, des collégiens donc âgés d'une quinzaine d'années seulement à coup de hache qui font ce qui semble être là encore aussi un guet-apens,
00:13:12mais c'est terrible ce qu'on est en train de vivre.
00:13:14– Vous avez employé le terme glaçant, c'est le moins qu'on puisse dire, c'est la France orange mécanique, vous savez ce film de Stanley Kubrick,
00:13:20qui se met en place sous nos yeux, voilà, donc il est temps de réagir, on va rester prudents, on ne connaît pas les victimes,
00:13:27on ne connaît pas les auteurs, les circonstances, les motifs, mais enfin, d'après ce que dit Célia Barros, ce seraient des mineurs,
00:13:34donc il faut s'intéresser quand même à 12-15 ans, c'est des mineurs, 12-15 ans, donc la justice des mineurs,
00:13:43nous on est pour abaisser l'excuse de minorité déjà à 16 ans, ça c'est le premier point, et après moi je relisais Maurice Berger,
00:13:49vous savez c'est ce pédopsychiatre qui connaît très très bien ce monde, il l'étudie depuis des dizaines d'années,
00:13:55et il vient de refaire un livre, et il y a une phrase, alors c'est une anecdote, mais qui a valeur de symbole,
00:14:00il parle d'une juge, pour enfant, qui a dit, moi le côté éducatif, je l'ai mis de côté, et je m'intéresse aux répressifs,
00:14:07ce qui n'est pas la norme, alors l'éducatif est important effectivement, parce que ces mômes de 12-15 ans, je ne sais pas ce qu'ils vont faire plus tard,
00:14:12et ces gamins, donc ça a été sanction dès le premier délit, mais c'est sanction dès le premier délit, c'est-à-dire prison ou centre éducatif fermé,
00:14:19et ces gamins, la plupart, lui ont écrit à cette magistrate en lui disant en fait, mais quelques temps plus tard, merci,
00:14:25parce que vous nous avez fait prendre conscience de ce qu'on pourrait connaître par la suite, si on continuait dans ce système de la culture de l'excuse.
00:14:32Il faut relire Maurice Berger, pédopsychiatre et reconnu de tout le monde.
00:14:36– On est en direct avec Bruno Bardocetti, secrétaire national Unité, justement pour faire un point sur ce qui se passe à Osoir-la-Ferrière,
00:14:43bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous, est-ce que vous avez des informations sur ce qui s'est passé à Osoir-la-Ferrière ?
00:14:50– Bonjour, alors au moment où je vous parle, je n'ai pas plus d'informations que celles qu'on connaît,
00:14:54c'est-à-dire qu'on a, et c'est ce qui est frappant dans cet acte de barbarie en fait,
00:14:59c'est l'après-méditation bien sûr, mais ça a été peut-être dit sur votre antenne,
00:15:04je viens à peine de prendre l'image, mais à 8h du matin, il y a un guet-apens,
00:15:09et puis on a des jeunes, très très jeunes, qui sont là pour tuer, tout simplement,
00:15:13on n'est pas dans une bagarre spontanée entre deux bandes de rivales,
00:15:17ils sont là pour tuer, ils sont très très jeunes, et donc ça veut dire qu'aujourd'hui,
00:15:21on le sait que cette violence s'installe dans notre société,
00:15:24mais avec des jeunes qui n'ont aucun repère, j'ai pu comprendre, j'ai pu entendre qu'il était important
00:15:30de très rapidement de partir sur des centres d'éducation fermés lorsqu'on a affaire à des jeunes qui n'ont aucun repère,
00:15:36alors est-ce que la société est en capacité de les éduquer, j'ai peur que là ça va être un petit peu compliqué,
00:15:42mais vous imaginez ce que ça va devenir dans notre société dans 5, 10, 15 ans,
00:15:46si on ne réagit pas très sérieusement sur des actes d'une violence extrême chez des gamins de 14 ou 15 ans.
00:15:54– Et surtout que la société, on la voit nous-mêmes chaque jour,
00:15:57on la voit évoluer à une vitesse incroyable, vous parlez de 4, 5 ans,
00:16:00moi j'ai presque envie de dire, moi je me demande ce que ça va être l'année prochaine,
00:16:03parce qu'il y a l'allure où les choses sont en train de se dégrader,
00:16:05je remarque Bruno Bartho s'est dit, parce que vous avez employé une expression qui est très forte,
00:16:09vous avez employé l'expression d'actes barbares, et je suis totalement d'accord avec vous,
00:16:13mais c'est vrai que là on est chez les barbares, quand on a moins de 15 ans,
00:16:17qu'on arrive avec une hache, on ne va pas en rajouter,
00:16:20mais qu'on coupe la main de la personne qui est en face, qu'on ouvre le crâne,
00:16:23et encore une fois, je crois que c'est nos confrères de Valeurs Actuelles
00:16:26qui nous disaient que le cerveau était apparent de la personne qui était à terre,
00:16:30enfin on en est là à 8h du matin à 40 km de Paris.
00:16:35Vous imaginez le choc psychologique aussi des voyageurs,
00:16:40l'insécurité qui peut se propager aujourd'hui même dans les transports en commun,
00:16:45alors qu'on sait qu'il n'y a aucune réflexion chez les jeunes,
00:16:50parce que de toute façon les témoignages, les vidéos vont parler et vont nous permettre de les interpeller,
00:16:56je pense très très rapidement, mais après on en fait quoi ?
00:16:59Et c'est vrai qu'on a cet exemple-là qui est parlant,
00:17:02avec une violence très très forte, mais malheureusement,
00:17:06elle s'est propagée dans notre société, dans notre pays,
00:17:09même dans le milieu rural, avec une violence extrême,
00:17:13d'ailleurs lorsqu'on s'en prend aux forces de l'ordre,
00:17:16lorsqu'on s'en prend aux pompiers, lorsqu'on s'en prend à tous les services publics,
00:17:18lorsqu'on s'en prend aux facteurs qui viennent tout simplement faire leur travail
00:17:23et qui se font également agresser,
00:17:26eh bien gratuitement parfois, je crois qu'on a perdu,
00:17:30mais c'est une certitude, on s'accorde à le dire,
00:17:33beaucoup beaucoup de retard dans notre pays.
00:17:36– Merci beaucoup Bruno Bartosetti, secrétaire nationale de l'Unité,
00:17:38d'avoir été en direct avec nous Jean-Pierre Colombias,
00:17:40enfin moi cette affaire, et c'est pour ça que je veux m'arrêter dessus,
00:17:43parce que moi je suis glacé depuis ce matin,
00:17:45vous imaginez les gens qui vont travailler, ils sont dans le métro tranquillement,
00:17:49tout à coup la porte du RER s'ouvre à Osoir-la-Ferrière,
00:17:52ils se retrouvent avec quelqu'un qui a une hache et qui s'en prend à des jeunes,
00:17:56et quelqu'un qui a 15 ans qui s'en prend à des jeunes,
00:17:58qui lui coupe la main, qui lui explose la tête.
00:18:01– Oui, moi je m'en rends parfaitement compte,
00:18:03et j'ai presque envie de vous choquer en vous disant que rien ne me surprend,
00:18:07parce que ça fait des années qu'on dénonce, par ma voix, par d'autres,
00:18:11je ne suis pas le seul à le dénoncer, une tendance, une évolution
00:18:15qui remonte à quelques années maintenant,
00:18:17contre laquelle il n'y a eu absolument aucune réaction depuis plusieurs années,
00:18:20donc le constat, il y en a assez, il y en a franchement marre,
00:18:23marre de dénoncer toujours les mêmes choses,
00:18:26pendant que le monde politique, qui a un héritage, comme je viens de le dire,
00:18:30qui remonte à plus de 20 ans, a totalement abandonné le terrain.
00:18:33Si des jeunes comme ça, des gamins, peuvent se permettre de faire ça
00:18:36à la sortie d'un RER, c'est qu'il n'y a tout simplement personne,
00:18:39personne pour représenter l'État, parce que ça n'arriverait pas.
00:18:42On efface, très probablement, si les commentaires qui ont été faits
00:18:45seront confirmés, ce n'est pas une bagarre, c'est une tentative d'assassinat,
00:18:48c'est une bande qui était là pour en tuer d'autres,
00:18:51tuer d'autres jeunes pour des motifs que l'enquête déterminera.
00:18:54Mais il y en a assez d'entendre dire que, oui, on constate, on déplore,
00:18:59on va faire une marche blanche bientôt, ça va.
00:19:01Vous voyez, ce schéma-là, ça suffit, ça suffit d'avoir des gamins
00:19:04qui, aujourd'hui, font régner la terreur dans les rues, tout simplement
00:19:07parce qu'on signale, là, que ce sont des gosses, mais ces gosses sont des parents.
00:19:11Et au niveau des décisions de justice, il va falloir un petit peu s'interroger
00:19:14sur le matraquage que l'on peut faire au niveau des parents,
00:19:17les responsabiliser pécunièrement, les responsabiliser sur l'absence totale
00:19:21d'autorité, parce qu'ils vont rentrer chez eux, il ne faut pas croire ces gosses-là,
00:19:23ils respectent leurs parents, leurs mères, ils respectent leur environnement familial.
00:19:27Or, on ne met pas assez de focus là-dessus.
00:19:30Il n'y a pas que la justice, il n'y a pas que la police, mais pour autant,
00:19:33ça fait des années qu'on a supprimé des postes de police au niveau des terrains,
00:19:36ça fait des années qu'on a complètement appauvri, asséché les services judiciaires
00:19:41qui manquent de greffiers, qui manquent de magistrats.
00:19:44Il n'y a pas de perception de ce qu'est la peine, on ne sait pas,
00:19:47ils s'en foutent complètement, ça leur échappe.
00:19:50Il y en a assez d'entendre parler des caméras, parce qu'on nous parle toujours de ça.
00:19:53Ah, il y a des caméras, oui, mais enfin, des caméras vont aider à quoi ?
00:19:55À élucider l'affaire, parce qu'on va pouvoir les identifier.
00:19:58Mais ça ne prévient pas l'acte, ça ne leur fait pas peur,
00:20:01parce qu'ils n'en ont tout simplement pas conscience, et il est là le problème.
00:20:04Ils ne savent pas ce à quoi conduisent leurs actes.
00:20:07– Mais c'est assez surprenant également, c'est là où on voit que c'est calculé,
00:20:09parce que généralement, vous m'arrêtez si je dis une bêtise,
00:20:11mais généralement, ces affrontements de bandes, ça a plutôt lieu en fin d'après-midi
00:20:15ou ça a plutôt lieu le soir.
00:20:16C'est assez rare que ce soit à 8h du matin, parce que c'est en général des gens qui dorment
00:20:19et qui se lèvent assez peu tôt.
00:20:22Là, quand même, 8h du matin, attendre avec une hache dans une gare,
00:20:26on sent à quel point ça a été réfléchi, même si 5-8-0, excusez-moi,
00:20:31mais à quel point ça a été réfléchi pour attendre comme ça.
00:20:34– C'est la démonstration que l'acte est totalement décomplexé
00:20:36et qu'il n'y a plus aucun respect de quoi que ce soit.
00:20:38L'ennemi, je n'en parle même pas, parce qu'ils sont là pour le tuer, donc c'est réglé,
00:20:42mais ils n'ont pas de respect pour l'environnement,
00:20:44la société pour eux n'existe pas, tout simplement.
00:20:46– M'a dit ça, il dit, c'est glaçant.
00:20:48Ce qu'on est en train de raconter depuis le début de cette émission, c'est glaçant.
00:20:51– C'est glaçant, c'est choquant, d'abord pour l'âge des auteurs,
00:20:55alors pour des enfants qui ont une scolarité normale,
00:20:56on dirait entre 11 et 14 ans au collège, c'est des bébés.
00:20:59C'est des bébés, mais c'est des bébés qui, d'un autre côté,
00:21:02sont dans une société où ils s'en fichent de tout.
00:21:04Ils s'en fichent, ils savent très bien déjà pourquoi on se promène dans l'RER
00:21:07avec une hache, c'est pas quelque chose de prémédité.
00:21:09C'est des gens qui n'ont plus de respect, ni de l'autorité, ni de l'humain,
00:21:13– C'est des barbares, excusez-moi, mais le mot qui a été employé par le policier tout à l'heure,
00:21:17pour moi, c'est exactement ça, on a affaire aujourd'hui à des barbares,
00:21:20ces gens-là sont des sauvages, je vais me faire allumer partout sur les réseaux
00:21:23parce que je dis ça, mais je m'en fous, je pense que ces gens sont des sauvages.
00:21:27Une attaque à la hache à 8h du matin, ou quelque soit l'heure,
00:21:30où on coupe la main de quelqu'un, où on lui explose le crâne,
00:21:32ces gens sont des sauvages.
00:21:34– Il faut appeler ça des sauvages, ce sont des sauvages, ce sont des barbares,
00:21:37les mots sont très justes, après, des gens en tireront les conséquences qu'ils souhaitent,
00:21:40mais c'est terrible, et il y a un vrai problème,
00:21:42et moi, je pense que l'éducation est hyper importante,
00:21:44ça a été dit ici, justement, ces enfants ont respect, en tout cas,
00:21:47leur milieu familial, mais ne respectent plus rien,
00:21:49donc des parents ont une vraie responsabilité aussi à éduquer leurs enfants,
00:21:51comment un enfant peut partir de chez lui à 7h, 8h du matin,
00:21:54armé, il ne va pas à l'école, et des parents ne disent rien, c'est juste plus possible.
00:21:57– Paul, un mot sur ce qu'on décrit depuis tout à l'heure,
00:22:00on a toujours les mêmes réactions, on a toujours les mêmes sujets,
00:22:03on a toujours les mêmes problèmes,
00:22:04et en fait, on a des gens qui sont payés pour nous gouverner,
00:22:07qu'est-ce qu'ils font ? Gouverner, c'est prévoir, qu'est-ce qu'ils font ?
00:22:09Eux, ils sont au courant, les infos que nous on a maintenant,
00:22:11le ministre de l'Intérieur les a eues dès le début, donc qu'est-ce qu'ils font ?
00:22:14– Et c'est prédécesseur aussi.
00:22:16– Et c'est prédécesseur aussi, moi je ne vais pas tomber sur le ministre de l'Intérieur,
00:22:18il vient d'arriver, je ne dis pas que c'est de sa faute, loin de là,
00:22:21par contre, il y a un problème,
00:22:22c'est que vous pouvez mettre n'importe quel ministre de l'Intérieur,
00:22:24moi je vous dis que cette affaire, les policiers vont faire leur travail,
00:22:26comme toujours, ils vont trouver les gens,
00:22:28globalement, une semaine, deux semaines, ils vont trouver les gens,
00:22:30et c'est toujours le cas, la police fait globalement toujours leur travail,
00:22:34ils ont de moins en moins de moyens, mais ils arrivent à faire le travail.
00:22:36Le problème, c'est que ces gens-là, ils vont être mis devant un juge,
00:22:39et bien moi je vous dis, je vous parie que globalement, ils vont avoir quoi ?
00:22:43Ils vont avoir un peu de sursis, un peu de ceci, un peu de cela,
00:22:45ils ne vont pas aller en ce moment.
00:22:46– Ils sont mineurs, ils sont mineurs, imaginez s'ils ont 12 ans,
00:22:49qu'est-ce qu'ils vont avoir à 12 ans ?
00:22:50Qu'est-ce qu'ils vont avoir ? Rien, rien, rien.
00:22:52– Le gros problème de ça, c'est qu'encore une fois, la police fait son travail,
00:22:54et la police, quel que soit le ministre de l'Intérieur, fera son travail.
00:22:56Le problème, c'est qu'on a en France la droite la plus bête du monde,
00:22:59qui aujourd'hui est au pouvoir, et qui veut prendre les ministères régaliens,
00:23:02comme par exemple l'Intérieur, alors qu'ils ne prennent pas le ministère de la Justice.
00:23:06– Ils ne le prennent pas, on ne leur donne pas,
00:23:07on sait bien que c'était une volonté d'Emmanuel Macron aussi,
00:23:10de ne pas le donner à la droite, ce ministère, on le sait.
00:23:13– On peut faire ce qu'on veut, tant qu'on n'aura pas un garde-soc,
00:23:15qui tient vraiment la route, ce genre de choses continuera.
00:23:18– Alors, on va en reparler dans un instant, on va faire le CNews Info,
00:23:21et puis ensuite, on ira en direct devant la gare d'Osoir-la-Ferrière,
00:23:23parce qu'on a un conseiller municipal qui est juste devant la gare,
00:23:26et qui va nous expliquer d'abord, quelle est la situation,
00:23:28est-ce qu'il y a des gardes-bandes, comment ça se passe,
00:23:30qu'est-ce qui se passe dans cette ville,
00:23:31et on revient donc sur cette attaque à la hache,
00:23:34dans le RER, ce matin, à Osoir-la-Ferrière, qui a fait 4 blessés.
00:23:37Le CNews Info, Sommeil à la Bidi.
00:23:43– Le drame en Martinique, un adolescent tué et 4 blessés,
00:23:49dont un bébé de 9 mois et un enfant de 5 ans,
00:23:51lors d'une fusillade dans un appartement à Fort-de-France.
00:23:55Fusillade dont les motifs sont encore inconnus.
00:23:58Le message est un peu plus clair, la quantité d'heures qui est travaillée
00:24:01ne suffit plus à financer notre modèle social,
00:24:04et si on veut le conserver, il faudra travailler davantage.
00:24:08C'est le constat dressé par Antoine Armand au micro de Sonia Mabrouk ce matin,
00:24:12le ministre de l'Économie, qui ajoute, je cite,
00:24:14qu'il faut qu'on se réveille et qu'on travaille collectivement.
00:24:17Et puis la ZL est en vigueur, la zone à trafic limité
00:24:21instaurée à Paris a débuté ce matin.
00:24:23Les véhicules motorisés ne sont plus autorisés
00:24:26à passer dans l'hypercentre de la capitale.
00:24:28C'était une promesse d'Anne Hinalgaud pour l'après-Gio.
00:24:34– 11h04 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:24:38On continue à vous raconter ce qui s'est passé ce matin,
00:24:41sans doute un peu avant 8h, ces 4 personnes
00:24:43qui ont été blessées à coups de hache dans le RER.
00:24:46Vous entendiez, c'est Yabarrot, il y a quelques instants également,
00:24:49des policiers qui nous expliquaient qu'à priori ce sont des mineurs
00:24:52qui auraient au maximum une quinzaine d'années
00:24:55qui seraient impliqués dans ce qui s'est passé ce matin.
00:24:58Visiblement, c'est un piège qui a été tendu.
00:25:00Ils semblaient attendre un RER particulier,
00:25:03une rame particulière avec une hache à la main sur le quai.
00:25:09On part tout de suite d'ailleurs rejoindre Teddy Robin
00:25:12qui est conseiller municipal d'Osoir-la-Ferrière,
00:25:15qui est juste devant la gare.
00:25:16Bonjour monsieur, merci d'être en direct avec nous.
00:25:18Bonjour Jean-Marc.
00:25:19Est-ce que vous, vous avez quelques détails sur place,
00:25:23sur ce qui s'est passé ?
00:25:24Est-ce que vous avez pu voir des gens peut-être qui ont assisté à la scène ?
00:25:28Je n'ai pas vu de personnes qui avaient assisté à la scène.
00:25:31Mais ce que je peux vous dire, c'est que ce n'est pas la première fois.
00:25:33Je crois que fin 2022 ou début 2023,
00:25:36il y a déjà eu une altercation entre bandes rivales dans le RER.
00:25:41Il y a eu 17 personnes interpellées, il me semble.
00:25:44Un RER saccagé, des vitres brisées, les gens étaient en panique totale.
00:25:48Et aujourd'hui, ça recommence et j'apprends avec votre plateau
00:25:53l'âge du suspect principal si je puis dire.
00:25:58Ce sont des sauvages, vous avez raison, ce sont des sauvages,
00:26:00il n'y a pas d'autre mot, des barbares.
00:26:02C'est inadmissible à cet âge-là qu'on puisse agir de la sorte.
00:26:05Qui a envie aujourd'hui en allant à 8h du matin au travail
00:26:10voir des mains tranchées, des coups de hache dans la tête ?
00:26:12Personne.
00:26:13On est situé, pour les gens qui ne connaissent pas, à peu près 40 kilomètres de Paris.
00:26:17Quelle est la situation ? On est dans une ville difficile,
00:26:20on est dans une ville où il y a régulièrement des affrontements entre bandes
00:26:24ou c'est plutôt une ville calme ?
00:26:27En temps normal, c'est plutôt une ville calme.
00:26:30Il y a quelques affrontements, il y a des cambriolages, des choses comme ça.
00:26:35Mais des actes pareils, non, il n'y en a pas vraiment.
00:26:38Je crois qu'au début janvier, on avait eu une sexuagénaire
00:26:43qui s'était fait violer à son domicile avec son mari à côté qui ne pouvait pas intervenir.
00:26:48Généralement, c'est plutôt une ville calme.
00:26:50Maintenant, l'insécurité, elle gangrène partout, elle gangrène toutes les villes.
00:26:54Comment vous expliquez qu'il puisse y avoir un règlement de comptes aussi violent dans votre ville ?
00:27:00Puisque vous me dites que c'est plutôt une ville calme,
00:27:02avec encore une fois, selon les premiers éléments qui nous sont donnés,
00:27:05l'enquête le confirmera bien évidemment, mais visiblement,
00:27:08un piège qui aurait été tendu à des gens, à des jeunes en tout cas,
00:27:11qui étaient également dans le RER, ça ressemble beaucoup à un règlement de comptes entre bandes.
00:27:15Comment vous expliquez que ça se passe comme ça ?
00:27:18Je ne l'explique pas, je ne comprends pas.
00:27:20Moi, j'ai des neveux et une nièce qui ont cet âge-là, ils ne font pas ça.
00:27:23Ils vont jouer dehors avec leurs amis.
00:27:25Ils ne se promènent pas avec des haches de guerre pour tuer, clairement.
00:27:29Maintenant, je pense que c'est une montée violente de l'insécurité qui est croissante dans le pays
00:27:35et pas juste à Auzore-la-Ferrière ou dans d'autres villes.
00:27:37On le voit tous les jours en fait, c'est partout, partout tout le temps.
00:27:40Maintenant, comment je l'explique ?
00:27:43Il y a tellement de possibilités, je n'ai pas de détails aujourd'hui, mais voilà.
00:27:48Merci beaucoup Teddy Robin, conseiller municipal d'Auzore-la-Ferrière.
00:27:51Quelle est la situation sur place ? Les gens sont plutôt inquiets, affolés ?
00:27:55Ou finalement, ils se disent que les choses sont terminées ?
00:27:59Non, je pense que les gens sont plutôt calmes.
00:28:00Maintenant, il y a une forte présence policière encore autour de la gare,
00:28:03avec aussi des journalistes, mais il n'y a pas eu vraiment d'attroupements,
00:28:08de mécontentement ou autre.
00:28:09Les gens sur Internet, il y a des groupes Facebook en ligne,
00:28:14les gens sont choqués, outrés.
00:28:16Où est-ce qu'on va ? Qu'est-ce qui se passe ?
00:28:19Qu'est-ce qu'est devenue la France ?
00:28:20Voilà, c'est ça un peu les commentaires qui ressortent aujourd'hui.
00:28:23Merci beaucoup Teddy Robin, conseiller municipal de Auzore-la-Ferrière
00:28:26d'avoir été avec nous sur les réseaux sociaux.
00:28:28Il y a aussi des images du RER qui circulent,
00:28:30des images sanguinolentes où on voit des gens en sang.
00:28:32Enfin, elles sont terribles, on ne va pas vous les montrer bien évidemment
00:28:35parce que c'est vraiment des images très dures de jeunes qui se tiennent la tête.
00:28:39Et on voit très bien que ce sont des gens très jeunes qui se tiennent la tête,
00:28:44qui ont été attaqués.
00:28:46Philippe Ballard, on fait quoi ? On fait quoi maintenant quand on voit ça ?
00:28:49Alors, je vais vous donner quelques réponses.
00:28:51Moi, je connais un peu Auzore-la-Ferrière.
00:28:53D'après ce qu'on comprend, les victimes étaient déjà dans la rame,
00:28:58donc ils venaient d'une autre ville.
00:29:00Mais pour revenir, déjà, il y a les parents, vous l'évoquiez à juste titre.
00:29:04Ils respectent peut-être leurs parents, mais là, on ne connaît pas les victimes,
00:29:08on ne connaît pas ceux qui ont commis ces actes.
00:29:10Mais je reviens à Maurice Berger qui explique souvent
00:29:13qu'il y a un fonctionnement clanique en fait dans ces familles.
00:29:17Alors, encore une fois, on va rester prudents.
00:29:18Qui se substitue à l'éducation et à l'État.
00:29:20Absolument, voilà, vous avez bien résumé.
00:29:21On ne connaît pas les auteurs de ces actes, donc on va rester prudents.
00:29:24Mais souvent, c'est ce qui se passe.
00:29:28Et quand on propose, nous, de supprimer les allocations familiales
00:29:30pour des mineurs récidivistes, même pas la première fois,
00:29:34on s'en prend plein la tête.
00:29:37Et vous parlez de la responsabilité des politiques.
00:29:40Dans ce qu'on a appelé la niche parlementaire du RN,
00:29:43je dis qu'on voulait rétablir les peines planchées.
00:29:45Mais écoutez, le discours de la gauche n'est pas que LFI, là, pour le coup.
00:29:50Je me rappelle de l'oratrice socialiste, écologiste,
00:29:53on était dans la culture de l'excuse.
00:29:55Là, ces images qu'elle voit, ces témoignages,
00:29:58je suis sûr qu'elle n'y croit pas ou elle va vous trouver de bonnes excuses.
00:30:01Et puis, au-delà de ça, il y avait Nicolas Daragon qui est monté à la tribune.
00:30:05Donc, c'est le ministre de l'Intérieur délégué.
00:30:07Le début, très bien.
00:30:09Les islamistes terroristes n'ont rien à faire sur le territoire national.
00:30:13Les criminels étrangers n'ont rien à faire sur le territoire national.
00:30:15Au tel point qu'on s'est levé, on l'applaudit.
00:30:17Mais alors après, le discours, vous voyez,
00:30:20on est passé de quasiment notre point de vue à la gauche de l'hémicycle.
00:30:24Et ça explique la situation actuelle.
00:30:26Mais là, il ne devrait même plus y avoir d'histoire de droite et de gauche.
00:30:29Vous croyez que les gens...
00:30:31Mais c'est ça, les gens qui sont dans le RER,
00:30:33ils ne sont pas de droite, ils ne sont pas de gauche.
00:30:35Ils ont juste envie de vivre en sécurité.
00:30:37C'est ça qui est insupportable aujourd'hui.
00:30:39Jean-Pierre Collombiaf.
00:30:40Il y a un double constat.
00:30:41On pourrait.
00:30:42Les solutions, on les connaît.
00:30:44Il faut arrêter de croire qu'on n'a pas de concept anti-criminalité.
00:30:49C'est faux.
00:30:50Les bibliothèques du ministère de l'Intérieur sont remplies de rapports,
00:30:53d'analyses, d'évaluations, de diagnostics.
00:30:56Il y en a plein.
00:30:57On sait ce qu'il faudrait faire.
00:30:58Mais on n'a, un, pas le courage de le faire.
00:31:00Deux, plus les moyens.
00:31:01Puisqu'on ne raisonne aujourd'hui que par budgétisation des projets politiques.
00:31:04Donc l'argent, soi-disant, il n'y en a pas.
00:31:06En tout cas, il n'y en a pas pour ça.
00:31:07Et nous avons un gros problème avec Emmanuel Macron.
00:31:09C'est que notre président n'a aucune culture sécuritaire.
00:31:13Il a nommé, il faut revoir la généalogie de ces ministres de l'Intérieur.
00:31:16Gérard Collomb, qui humainement était certainement quelqu'un de très bien,
00:31:19mais qui n'était pas fait pour ça.
00:31:21Christophe Castaner, on ne le présente plus.
00:31:23Et après, on a Gérald Darmanin qui nous a fait du sarcobis, en quelque sorte.
00:31:27C'est-à-dire un fait, une réaction, une loi, une pseudo-loi et une réaction avec des CRS
00:31:32qui ne servent strictement à rien en matière de répression juridique, judiciaire.
00:31:36J'entends bien.
00:31:37Et là, on a un vrai souci.
00:31:38C'est que la filière judiciaire a été totalement déstructurée dans ce pays.
00:31:41On a supprimé les recrutements spécifiques en matière d'investigation.
00:31:46On forme des gardiens de la paix en école à la va-vite.
00:31:49Il n'y a plus de spécificité d'enquête.
00:31:52On n'a plus de culture d'enquête.
00:31:53Il faudrait faire exactement l'inverse de ce qu'a fait Gérald Darmanin.
00:31:57C'est-à-dire qu'il a déstructuré le judiciaire alors qu'il aurait fallu créer une véritable filière
00:32:01en symbiose et en collaboration intime avec l'outil judiciaire.
00:32:05Et il va falloir mettre plus de gens sur le terrain.
00:32:07Mais ça coûte cher.
00:32:08Oui, je sais bien, mais à un moment donné, ça coûte cher.
00:32:10Je sais bien.
00:32:11On est le pays le plus taxé au monde.
00:32:12Excusez-moi.
00:32:13On est le pays le plus imposé au monde.
00:32:14On est en train de nous dire qu'on va encore nous prendre de l'argent.
00:32:16Ok, payons.
00:32:17Moi, je n'ai pas de soucis à payer.
00:32:18C'est un faux problème.
00:32:19Mais au moins qu'on soit en sécurité.
00:32:21Vous vous rendez compte que ces gens qui vont bosser le matin, vous vous rendez compte comment ils se retrouvent ?
00:32:25Vous savez comme moi que c'est un discours qui est d'une malhonnêteté absolue.
00:32:28Nous avions beaucoup plus de policiers dans les années 2000.
00:32:31On les a supprimés de moitié.
00:32:33Rappelez-vous Jean-François de Sarkozy.
00:32:36Sarkozy 2008.
00:32:37Nous allons supprimer.
00:32:38En tout cas, à 11h30, on reviendra sur la situation à Osoir-la-Ferrière.
00:32:41On a une équipe de CNews qui est sur place.
00:32:43On a Célia Barod qui est en train de continuer à enquêter avec les différentes sources pour savoir exactement ce qui s'est passé.
00:32:49On essaiera de comprendre tout ça.
00:32:50On y revient à 11h35.
00:32:51Parce que la violence, ce n'est pas qu'à Osoir-la-Ferrière.
00:32:53À Rennes, par exemple, il y a eu énormément de choses qui se sont passées dans plusieurs villes ce week-end.
00:32:57C'est assez terrible.
00:32:59Et je voulais avoir quelqu'un en ligne ce matin.
00:33:01C'est quelqu'un qui est très présent sur les réseaux sociaux.
00:33:03Qui est un patron de Bois de Nuit.
00:33:04Qui s'appelle Le Jarle.
00:33:05Et pour certains, il est le symbole du ras-le-bol des Français.
00:33:09Bonjour.
00:33:10Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:33:12Il se trouve que l'actualité, finalement, vous donne raison de façon dramatique avec ce qui s'est passé à Osoir-la-Ferrière tout à l'heure.
00:33:19C'est terrible.
00:33:21Est-ce que vous avez le sentiment déjà d'être le symbole, en tout cas de tirer cette sonnette d'alarme
00:33:26de ce que voient les Français depuis des semaines, depuis des mois, voire depuis des années ?
00:33:32Ça fait à peu près trois ans que je le dénonce.
00:33:34Déjà, bonjour Jean-Marc.
00:33:35Merci pour la prise de parole.
00:33:37Ça fait trois ans que je dénonce ça.
00:33:39Ça fait trois ans que je montre les vidéos de ce que je fais.
00:33:41Je fais du live.
00:33:42Je montre vraiment la situation catastrophique dans la ville de Rennes.
00:33:46Et puis, je montre également ce qui se passe ailleurs parce que, comme je suis l'actualité comme tout le monde,
00:33:49j'essaie toujours d'avoir une analyse, on va dire, avec du recul.
00:33:53Mais aujourd'hui, c'est dramatique parce que tout va très, très vite, encore plus vite que cette année.
00:33:58Le dernier mois est catastrophique.
00:34:00Vraiment, ce dernier mois est catastrophique.
00:34:02Moi, je parle de Rennes parce que je le vis en direct.
00:34:04C'est du jamais vu.
00:34:06On arrive à avoir des coups de couteau à 300 mètres du plus gros commissariat de police de Rennes.
00:34:13Et ça, c'était encore samedi soir.
00:34:15Avec un autre coup de couteau également, quelques heures auparavant, avec un jeune de 19 ans qui est malheureusement décédé.
00:34:22On se demande jusqu'où ça va aller.
00:34:24On a l'impression que chaque semaine qui passe, c'est de pire en pire.
00:34:26Ça va donner quoi aujourd'hui ? Je ne sais plus.
00:34:29Je crois que la semaine dernière, en fin de semaine, vous avez pu parler avec Bruno Rotaillot.
00:34:32Vous avez pu parler avec le ministre de l'Intérieur.
00:34:34Qu'est-ce que vous lui avez dit et qu'est-ce qu'il vous a dit ?
00:34:37Parce que vous l'avez alerté sur tout ça.
00:34:39Effectivement, j'ai eu cette chance de pouvoir le rencontrer vendredi soir.
00:34:43J'ai pu avoir un échange avec lui.
00:34:46J'ai rencontré un homme déterminé, motivé.
00:34:49J'ai eu l'impression d'avoir quelqu'un de très sincère dans ses prises de parole.
00:34:53Mais évidemment, je lui ai parlé de la situation.
00:34:56Je lui ai parlé de ce que je faisais.
00:34:57Comment je m'organisais pour gérer les tiamenas, les voleurs, les dealers qui se plaçaient devant l'établissement que je dirige.
00:35:03Je n'en suis pas le patron.
00:35:04Il y a un propriétaire des lieux.
00:35:05Moi, je ne suis que le directeur.
00:35:06Il y a un gérant qui s'appelle Sébastien Bétain.
00:35:09La situation, il la connaissait déjà.
00:35:11Il savait ce que je faisais, comment je m'organisais.
00:35:14Je pense que ses équipes lui en avaient déjà parlé.
00:35:17Je lui ai dit qu'il était urgent de changer, entre autres, deux réglementations très importantes.
00:35:22La première, c'était la réglementation sur le port de la Lacrymo,
00:35:26sur les gens normaux qui se baladent dans la ville.
00:35:30Parce que je ne comprends pas qu'au mois de mars, cette réglementation a changé.
00:35:33Et qu'aujourd'hui, quand une jeune demoiselle de 20 ans se balade avec une Lacrymo dans la poche pour essayer de se protéger parce qu'elle ne se sent plus en sécurité,
00:35:40elle prend une amende de 500 euros.
00:35:43C'est devenu interdit.
00:35:44Je trouve ça dingue.
00:35:46Je trouve ça inadmissible.
00:35:48J'ai l'impression que plus c'est pire, plus les lois qui sont décidées font en sorte qu'on se retrouve avec des jeunes qui se font agresser,
00:35:55qui n'ont plus aucune solution pour s'en sortir.
00:35:57Je ne parle même pas des plaintes, parce que de toute façon, c'est ce que ça donne une fois que le judiciaire se met dedans.
00:36:028 fois sur 10, quand on a une agression sur les extérieurs, moi j'ai des jeunes de 18 à 25 ans, d'accord,
00:36:07et j'ai 150 000 personnes par an à passer, c'est beaucoup, 150 000.
00:36:118 fois sur 10, j'ai déjà donné ces statistiques-là, les jeunes ne vont pas porter plainte.
00:36:16C'est-à-dire que les statistiques qu'on a sont complètement fausses,
00:36:19parce qu'en grande partie, de toute façon, ceux qui se font agresser, les victimes,
00:36:23en règle générale, ne vont pas déposer plainte,
00:36:25parce qu'ils ne croient pas du tout à la nécessité de le faire.
00:36:28A chaque fois, la même réponse est, ça ne sert à rien.
00:36:30– Vous êtes très présent sur les réseaux sociaux, vos vidéos ont des millions de vues également,
00:36:35vous avez des dizaines de milliers de gens qui vous suivent.
00:36:38Si je ne m'abuse, le jarl, alors j'ai regardé, ça veut dire chef de guerre, c'est ça, en Scandinave, c'est la guerre ?
00:36:44– C'est ça, c'est la guerre, c'est vraiment la guerre, et c'est une guerre de territoire,
00:36:48c'est ce que j'ai dû faire moi devant l'établissement.
00:36:50Je l'avais déjà expliqué, je l'ai montré en vidéo,
00:36:52parce que pour ne pas qu'on me traite de menteur, j'ai filmé mes actions.
00:36:55La première partie, je le dis souvent parce que ça choque les gens,
00:36:58mais je dis comment ça s'est passé, je le dis vraiment sans langue de bois, sans le cacher.
00:37:02En 2021, quand j'ai repris la direction avec ma femme de cet établissement,
00:37:05devant l'établissement, j'avais à peu près 3 à 4 points de différence,
00:37:09c'est une grande place, une grande dalle, où passent énormément de monde la nuit,
00:37:13parce qu'on est 3 établissements de nuit autour de ce passage-là, donc fort passage.
00:37:18Et puis j'avais à peu près une trentaine de MNA et de petits voleurs à voler les clients
00:37:22et voler les gens de passage, évidemment en faisant les actes qui vont avec,
00:37:25quand on refuse de donner son portable, on se fait péter la figure.
00:37:28Alors je me retrouvais avec beaucoup, beaucoup de blessés par nuit,
00:37:30et quand je dis beaucoup, ça peut être choquant,
00:37:32parce que parfois j'avais une trentaine de personnes qui se retrouvaient avec un épété,
00:37:35une lève ouverte, une arcade, je parle des jeunes filles et des jeunes hommes,
00:37:38ils n'ont aucune pitié dans ces cas-là.
00:37:41Alors la première phase, ça a été de faire appel à la police nationale,
00:37:44très réactif, très très bon, j'ai de bonnes relations avec les gars de terrain
00:37:47qui font un boulot de dingue entre la police nationale et la police municipale,
00:37:50vraiment à Rennes je le dis, boulot extraordinaire, exemplaire et réactif.
00:37:54Et donc ils interpellaient les gens qu'on attrapait,
00:37:57dans les règles de l'art, en respectant la réglementation évidemment,
00:38:00et puis j'ai très très vite constaté que dans les heures qui suivaient,
00:38:043-4 heures, 5 heures ou des fois le lendemain,
00:38:06je me retrouvais avec les mêmes individus devant l'établissement.
00:38:09Donc en grande ligne, au bout de 6-8 mois de travail comme ça, j'ai abandonné.
00:38:13J'ai dit ça ne fonctionne pas, la police les interpelle,
00:38:16puis à la finalité on me les remet dehors,
00:38:19et puis je me retrouve avec des mecs qui sont morts de rire,
00:38:21parce qu'en fait ça ne change rien, ils sont toujours présents.
00:38:24La deuxième phase qui a été utilisée, attention là ça va choquer vos auditeurs,
00:38:28ça a été ça courant de 2022, entre 2022 et 2023,
00:38:32j'ai donc changé de méthode, j'ai vu que j'avais des dealers,
00:38:35et que les dealers, vous savez il y a des gérants,
00:38:37ce qu'ils appellent les petits, les petits c'est ceux qui placent,
00:38:39et les gérants ce sont ceux qui leur donnent tout ce qu'il faut
00:38:41pour justement se placer et puis vendre.
00:38:43Je me suis rendu compte que ces dealers là détestaient les M&A,
00:38:46parce que les M&A et les petits voleurs tapent les gens qui passent,
00:38:51donc leurs potentiels clients, et donc c'est pas bon pour leur business.
00:38:55Alors en faisant ça, j'ai pris, en voyant ça,
00:38:57j'ai pris contact directement avec les gérants en me disant
00:39:00voici ce qui se passe, je vous propose quelque chose,
00:39:02on va partager un territoire, je vous laisse une partie du territoire,
00:39:06pas trop devant l'établissement mais au moins aux alentours,
00:39:09et vous faites en sorte que je n'ai plus ces M&A,
00:39:11parce qu'en tout cas pour mes clients et les clients des autres établissements,
00:39:13d'ailleurs parce que je ne suis pas seul concerné,
00:39:15on se retrouve avec des graves blessés,
00:39:17et ce n'est pas ce que je veux voir,
00:39:18moi je suis là juste pour protéger les gens qui viennent,
00:39:20et je ne veux pas voir des jeunes, 18, 25, 30 ans, des gens blessés.
00:39:24Moi j'ai deux filles, une de 18, une de 25,
00:39:27je sais ce que c'est quand je vois une gamine qui arrive qu'à 19 ans et qu'elle n'est pétée.
00:39:30Je trouve ça horrible, je me mets à la place des parents, c'est inadmissible.
00:39:33– C'est surrealiste ce que vous êtes en train de nous raconter,
00:39:35ça veut dire que vous êtes en train de faire un partage de territoire,
00:39:38en fait devant votre établissement pour assurer la sécurité,
00:39:41on comprend votre objectif bien évidemment,
00:39:43c'est assurer la sécurité des gens qui viennent chez vous,
00:39:45mais il y a une forme de partage du territoire,
00:39:47excusez-moi mais les forces de l'ordre elles sont où ?
00:39:49La justice elle est où ? C'est pas à vous de faire ça.
00:39:53– Je m'adapte avec ce que je peux, je fais avec ce qui se passe,
00:39:55et comme tout le monde en France aujourd'hui, je n'y peux rien,
00:39:57je fais avec ce qui se passe.
00:39:59Donc les forces de l'ordre, oui présentes sur les lieux,
00:40:02ils voient, ils passent, ils font des contrôles,
00:40:04mais qu'est-ce que vous voulez, en fait il y a très peu d'interpellations
00:40:07quand il ne se passe pas de cas graves, j'ai vu…
00:40:10– Excusez-moi mais quand je vous entends, je me dis qu'on est perdu,
00:40:12excusez-moi quand je vous entends, encore une fois c'est pas un reproche sur vous,
00:40:15c'est sur la situation bien évidemment, soyons clairs,
00:40:17mais quand je vous entends, je me dis qu'on est perdu,
00:40:20quand un particulier, parce que même si vous vous occupez de cette voie,
00:40:23vous êtes un particulier, est obligé de faire un partage de territoire
00:40:26sur la voie publique, mais c'est fini, c'est fini, on plie,
00:40:30on plie, on a perdu, on a perdu la guerre.
00:40:33– Alors je vais vous dire pourquoi je n'ai pas perdu la guerre Jean-Marc,
00:40:36la bonne nouvelle ou la mauvaise, ça va dépendre du point de vue dont on le voit,
00:40:40mais ça, ça a fonctionné, je vous ai dit 2022-2023,
00:40:43c'était ma deuxième phase, ça a fonctionné à peu près un an,
00:40:46malheureusement cette année 2024, il y a eu un gros, gros changement,
00:40:50parce que c'est des guerres de territoire, j'arrête pas d'en parler,
00:40:53il y a eu un gros changement de gérants sur la place Rennais,
00:40:56c'est-à-dire qu'il y a eu une guerre entre eux,
00:40:58on s'est retrouvé avec des gérants de Marseille et de Paris
00:41:00qui sont venus et qui ont organisé des règlements de comptes,
00:41:03c'est-à-dire qu'ils veulent leur place, ils veulent du territoire,
00:41:05parce que ça rapporte énormément d'argent,
00:41:07et donc j'ai constaté que je n'y étais pas épargné,
00:41:10parce que dans les quartiers ils s'attaquaient,
00:41:12mais également devant l'établissement,
00:41:14c'est-à-dire que ceux à qui je laissais une place,
00:41:17se faisaient attraper, attaquer,
00:41:19et avec une violence encore plus extrême que ce que je voyais sur les clients,
00:41:22c'est-à-dire qu'entre eux, ils sont d'une violence inimaginable,
00:41:25de toute façon ils s'entretuent,
00:41:27et avec des gens qui ont, je vous le dis, entre 16 et 25 ans,
00:41:31c'est-à-dire qu'on a attrapé des gens qui avaient 16 ans.
00:41:34Et là, j'ai dit au gars, ça devient compliqué,
00:41:36parce qu'on se retrouvait à soigner,
00:41:38j'ai une infirmerie dans l'établissement où je suis,
00:41:41à soigner des gens qui dealaient avec des coups de couteau,
00:41:44dans le corps, dans le bras,
00:41:46le dernier c'était il n'y a pas très longtemps, début septembre,
00:41:48au niveau du crâne.
00:41:50Et là j'ai dit à mon équipe, ça va être compliqué,
00:41:52parce qu'on ne peut pas laisser faire ça,
00:41:54les dealers entre eux maintenant s'achèvent,
00:41:56s'attrapent, et je vais avoir un mort.
00:41:58Donc si j'ai un mort, ça va être une catastrophe.
00:42:00Et je sais qu'on me dit souvent,
00:42:02quand ils s'entretuent entre eux, c'est pas très grave.
00:42:04Je dis non, moi je ne sais surtout pas ce que je veux,
00:42:06ça reste des jeunes qui ont entre 15 et 25 ans,
00:42:09on doit travailler là-dessus aussi.
00:42:11Je ne suis pas policier, je ne suis pas procurant.
00:42:13– Si on vous avait trouvé pour lutter contre ça ?
00:42:15– Alors je vais vous dire comment j'ai fait,
00:42:17c'est-à-dire qu'à un moment donné, j'ai vu que je n'étais pas trop aidé,
00:42:19que je n'avais plus trop le choix, et j'ai dit à mon équipe,
00:42:21on va donc devoir déloger tous les dealers.
00:42:25Donc ce qu'on a fait avec les MNA, on a réussi à le faire,
00:42:27ils ne viennent quasiment plus jamais autour de l'établissement,
00:42:30ça m'arrive, mais des fois tous les 2-3 mois,
00:42:32c'est une intervention tous les 2-3 mois, donc plus rien.
00:42:34Et on a pacifié la dalle, et on l'a rendue,
00:42:38tous les gens nous disent, la dalle est maintenant devenue propre.
00:42:40Et pour ça, ça nous a amené à des moments de guerre,
00:42:42comme je vous dis, où il a fallu qu'à chaque fois
00:42:44qu'on a vu les dealers s'installer,
00:42:46aller avec mon équipe, avec les moyens qu'on a,
00:42:48avec ce qu'on peut, et leur faire comprendre
00:42:50que c'était notre territoire, soit ils partaient,
00:42:52soit c'était la guerre.
00:42:54Quand ils acceptaient de partir, on les laissait partir,
00:42:56et puis c'était tant mieux, et on leur disait
00:42:58qu'il ne fallait pas venir au moins sur notre zone,
00:43:00et que, en gros, je leur disais,
00:43:02venez pas sur ma zone, je ne vais pas sur la vôtre.
00:43:04Donc on termine comme ça.
00:43:06Une fois, deux fois sur trois, ça se passe bien,
00:43:08puis malheureusement, parfois, certains n'acceptent pas ce jeu-là,
00:43:10et donc décident d'en venir avec nous,
00:43:12avec l'agressivité qu'on les connaît,
00:43:14et dans ce cas-là, on fait comme on peut,
00:43:16avec ce qu'on a, et c'est pour l'instant,
00:43:18nous qui gagnons, c'est-à-dire qu'on a réussi
00:43:20à faire partir grande partie des dealers,
00:43:22et que la nuit, le week-end, aujourd'hui,
00:43:24est tant mieux pour nous, la place,
00:43:26la dalle du Colombier, je parle bien de la nuit,
00:43:28je ne parle pas de la journée, la nuit,
00:43:30elle est tranquille, et tous nos clients nous le disent,
00:43:32et tant mieux, parce que l'établissement,
00:43:34grâce à ça, aujourd'hui, tourne magnifiquement bien.
00:43:36– Merci beaucoup pour ce témoignage,
00:43:38la réalité, la réalité du terrain, c'est pour ça
00:43:40que je voulais vous avoir, ce que vous vivez au quotidien,
00:43:42c'est ce que vous racontez en permanence,
00:43:44et c'est ce qu'on n'entend pas,
00:43:46honnêtement, c'est ce qu'on n'entend pas ailleurs,
00:43:48c'est ce que les gens veulent cacher, puisque ce type de discours,
00:43:50on vous dit, à vous aussi, d'ailleurs, également,
00:43:52ah oui, mais c'est un discours d'extrême-droite,
00:43:54de demander plus d'autorité, mais c'est une connerie,
00:43:56ce que veulent les gens, aujourd'hui, c'est vivre en sécurité.
00:43:58Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous.
00:44:00Jean-Pierre Colombier, c'est sur Alice qu'on entend,
00:44:02excusez-moi, mais on n'a même plus l'impression
00:44:04d'être en France, excusez-moi de le dire comme ça,
00:44:06mais vous avez des attaques à l'âge,
00:44:08le matin, d'un côté,
00:44:10de l'autre, la nuit, vous avez ce patron de boîte
00:44:12qui vous explique qu'il est obligé de faire un partage
00:44:14de territoire pour assurer la sécurité
00:44:16des clients, mais c'est ça, la France, aujourd'hui ?
00:44:18Oui, mais il n'a pas le choix,
00:44:20on le dit, on le répète, la nature est horreur du vide.
00:44:22Dès lors que vous n'avez plus d'Etat,
00:44:24c'est la loi des gangs, c'est la loi des mafias,
00:44:26on peut appeler ça comme on veut, on peut faire
00:44:28des discours démultipliés, des discours vénéhitaires,
00:44:30en disant, non, non, force doit rester à la loi,
00:44:32la République ne lâche pas un pouce de terrain, rappelez-vous.
00:44:34Oui, elle a tout lâché, la République,
00:44:36elle a tout lâché, elle a lâché les terrains,
00:44:38elle a lâché les quartiers, donc il faut bien que les gens
00:44:40comme ce monsieur se débrouillent par
00:44:42eux-mêmes, et je l'avais dénoncé sur d'autres médias
00:44:44en disant, attention, demain, nous aurons
00:44:46droit à des guerres intercommunautaires,
00:44:48parce que les groupes vont se constituer
00:44:50des aides, vous savez ce que ça veut dire,
00:44:52c'est très ciblé sur une communauté
00:44:54bien particulière.
00:44:55Et expliquez ce que ça veut dire, parce que les gens ne le savent pas.
00:44:57Jézaïr, ça veut dire Algérie,
00:44:59mais donc, je dirais, ça se rattache
00:45:01à une idée du Maghreb,
00:45:03qui va ensuite, et je pense à Marseille notamment,
00:45:05affronter des gangs d'Afrique noire,
00:45:07et ainsi de suite, qui se créent
00:45:09en gang, parce que de toute façon,
00:45:11ils ont... Mais comment on lutte contre ça ?
00:45:13La police est débordée, ils font ce qu'ils peuvent.
00:45:15Les policiers, les gendarmes font ce qu'ils peuvent,
00:45:17mais ils sont débordés.
00:45:19La réalité, c'est que
00:45:21vous arrivez sur une rame de noir,
00:45:23avec une hache, c'est tentative
00:45:25d'assassinat avec préméditation, 15 ans de prison.
00:45:27Voilà, boum. Et vous allez en prison
00:45:29pendant 15 ans. Le problème, c'est qu'ils n'iront pas
00:45:31en prison. Vous avez voulu détruire la vie
00:45:33d'un homme innocent dans une rame
00:45:35de RER, la justice
00:45:37va détruire votre vie en vous mettant en prison.
00:45:39La réalité, elle est là. On peut mettre des policiers partout,
00:45:41on peut mettre des policiers partout,
00:45:43c'est pas ça qui va régler le problème. Moi, je veux pouvoir
00:45:45prendre le RER tranquille, sans avoir 10 policiers,
00:45:47ils ont autre chose à faire que d'être derrière moi et veiller à ma sécurité.
00:45:49La sécurité en France,
00:45:51la police le fait bien, il y a des problèmes,
00:45:53on est d'accord, ils n'ont pas assez de moyens, mais elle le fait.
00:45:55Et les policiers vous disent, on arrête, on interpelle
00:45:57les mêmes personnes 5 fois, 10 fois,
00:45:5915 fois, parce qu'ils ne vont pas en prison.
00:46:01Alors, il y a certains qui avancent
00:46:03une solution, c'est le cas de Carl Olive,
00:46:05député macroniste. Carl Olive, maintenant,
00:46:07il était hier chez nos
00:46:09confrères de Radio Génie, il dit, ben, envoyons l'armée.
00:46:11Voilà, envoyons l'armée.
00:46:13Alors, c'est quelque chose qui a été dit plusieurs fois,
00:46:15jusque-là, c'était plutôt non, quand même, la réponse
00:46:17des macronistes sur envoyer l'armée. Là,
00:46:19tout à coup, il dit, envoyons l'armée. Écoutez, Carl Olive,
00:46:21donc, hier à la radio.
00:46:23Je pense qu'on devrait tester
00:46:25aussi le mix entre de la police
00:46:27nationale, police municipale,
00:46:29et des militaires pour envoyer
00:46:31un véritable électrochoc dans ce pays,
00:46:33lorsqu'il y a de tels drames
00:46:35qui sont malheureusement...
00:46:37Justement, c'est intéressant ce que vous dites, c'est-à-dire utiliser
00:46:39l'armée contre les trafics de drogue,
00:46:41contre ce que Bruno Tailleux appelle les narco-racailles.
00:46:43Ben, on pourrait très bien faire des tests, mais on pourrait
00:46:45très bien tester. On pourrait très bien tester
00:46:47d'avoir, effectivement, des militaires qui sont
00:46:49des militaires en collaboration avec la police nationale.
00:46:51Ce sont des gens très
00:46:53professionnels, qui sont exemplaires
00:46:55dans leur engagement, et je pense que
00:46:57s'il y avait des tests qui
00:46:59étaient faits sur ce sujet, dans des quartiers
00:47:01en politique de la ville... Par exemple à Marseille ?
00:47:03Ben, par exemple à Marseille, mais pourquoi pas ici
00:47:05à Poitiers, il y aura un vrai message qui serait
00:47:07envoyé. Les militaires
00:47:09qui servent, par exemple, pour le plumeau des Vigipirates ?
00:47:11Ben, bien sûr. Les opérations
00:47:13sentinelles. On a
00:47:15un bataillon, c'est le cas
00:47:17de le dire, un bataillon de militaires
00:47:19exemplaires dans notre pays.
00:47:21Je pense qu'à un moment donné, quand on est dans de telles
00:47:23dérives, et qu'on assiste à de
00:47:25tels drames, comme celui de Poitiers,
00:47:27mais c'est pas le seul, on le voit bien aussi à Marseille,
00:47:29aucune stigmatisation par rapport
00:47:31aux villes, ça peut arriver demain partout. L'armée,
00:47:33elle servira à quoi ? Et quel pourrait
00:47:35être son rôle ? Et de quelle manière il pourrait... En tout cas,
00:47:37ce que je sais, c'est que l'armée, quand elle
00:47:39débarque dans des
00:47:41quartiers, c'est pas pour faire de la figuration.
00:47:43On doit pouvoir
00:47:45débusquer des planques d'armes, on doit pouvoir
00:47:47débusquer avec l'armée
00:47:49et le travail conjoint avec la police nationale
00:47:51et municipale, vous voyez, c'est pas
00:47:53un travail où on est... — Donc l'armée contre les trafics
00:47:55en drogue, on est bien d'accord. — Bien sûr. Bien sûr. L'armée
00:47:57contre les trafics en drogue. L'armée avec la police nationale,
00:47:59quand on est contre les trafics en drogue,
00:48:01pourquoi on n'essaierait pas ? À un moment donné,
00:48:03ces gens-là ne nous respectent pas. Ils pourrissent
00:48:05la vie de l'immense majorité de Français qui veulent
00:48:07simplement bien vivre ensemble. On n'a aucun cadeau
00:48:09à faire à ces gens-là. — Voilà. Ne faisons pas de
00:48:11cadeau, envoyons l'armée. On est en direct avec le général
00:48:13de Richouf. Bonjour. Bon général, merci d'être
00:48:15en direct avec nous. Est-ce qu'on envoie l'armée ?
00:48:17— Ben écoutez, je...
00:48:19J'ai écouté attentivement
00:48:21Karl-Olivre et je remarque que
00:48:23notre député qui s'est exprimé hier
00:48:25devant la radio
00:48:27embraye sur les...
00:48:29Comment dirais-je ? Les idées
00:48:31qui émanaient il y a quelques années de Samia Ghali
00:48:33qui est actuellement
00:48:35adjointe à Marseille et qui parlait
00:48:37de mettre l'armée dans les banlieues.
00:48:39Karl-Olivre dit également mettre l'armée dans les banlieues
00:48:41mais il y a une évolution. Il dit en appui
00:48:43ou avec la gendarmerie, police nationale
00:48:45et police. Eh bien écoutez,
00:48:47je suis tout à fait...
00:48:49Je ne suis pas opposé à ce qu'il dit, au contraire.
00:48:51Mais je dis bien...
00:48:53Il y a quand même un mais.
00:48:55C'est que vous ne pouvez pas envoyer les armées
00:48:57même sur des sites expérimentaux
00:48:59en quelque sorte comme il a été évoqué
00:49:01si vous n'avez pas avec le bâton
00:49:03quelque chose d'autre qui est le social.
00:49:05Et je crois pertinemment
00:49:07que véritablement c'est une affaire
00:49:09extrêmement... Comment dirais-je ?
00:49:11Qui intéresse l'ensemble
00:49:13des parties prenantes
00:49:15de l'État.
00:49:17C'est-à-dire les ministères,
00:49:19le Premier ministre, les ministères, les administrations,
00:49:21les préfets, etc. Donc vous ne pouvez pas
00:49:23engager les armées de bout en blanc
00:49:25en quelques minutes pour aller
00:49:27mettre de l'ordre dans un certain nombre de quartiers.
00:49:29Je crois qu'il faut véritablement
00:49:31les deux pieds, c'est-à-dire le pied
00:49:33bateau, comme il a été dit,
00:49:35et le pied social avec un nouveau contrat
00:49:37social dirigé vers
00:49:39les familles parce que
00:49:41toutes ces familles
00:49:43dans ces quartiers sont prisonnières
00:49:45en quelque sorte de la violence.
00:49:47Et c'est vers ces familles
00:49:49qu'il va falloir là aussi
00:49:51mener, j'allais dire,
00:49:53un combat pour retrouver
00:49:55la paix sociale.
00:49:57– Mais mon général, pour être clair,
00:49:59l'armée dans les banlieues, elle y va armée,
00:50:01je suppose, elle y va
00:50:03avec des armes, donc elle
00:50:05l'ouvre le feu quand les choses tournent mal ?
00:50:07Pour vous, vous imaginez ça comment ?
00:50:09– Les armées, moi si vous voulez,
00:50:11j'ai évoqué
00:50:13ce projet, ce problème
00:50:15dans mon dernier livre
00:50:17que j'ai co-écrit avec un formateur
00:50:19de banlieue qui a été sauvagement agressé
00:50:21d'ailleurs à la fin
00:50:23de l'année dernière, et là nous évoquons,
00:50:25nous touchons du doigt
00:50:27l'ensemble des questions.
00:50:29L'armée, qu'est-ce qu'elle fera ? Bien évidemment,
00:50:31l'armée si elle va dans les quartiers, c'est pas pour compter
00:50:33fleurettes, ça sera pour remettre de l'ordre
00:50:35je pense, et à ce moment-là
00:50:37c'est avec un cadre juridique
00:50:39assez simple,
00:50:41l'état d'urgence
00:50:43qui peut être imposé
00:50:45administrativement sur un certain nombre de quartiers
00:50:47pendant un certain délai,
00:50:49et ces forces armées
00:50:51dans les quartiers, en quelque sorte,
00:50:53auront des,
00:50:55comment dirais-je,
00:50:57des mesures de police
00:50:59à mener, très certainement,
00:51:01en lien, bien évidemment, comme l'a dit
00:51:03le député avec les forces de police
00:51:05et de gendarmerie, police municipale et nationale,
00:51:07mais bien évidemment,
00:51:09après c'est la légitime défense,
00:51:11comme font les armées
00:51:13sur Sentinelles et Vigipirate.
00:51:15On a un policier en plateau
00:51:17qui est Jean-Pierre Colombias qui vous écoute
00:51:19depuis tout à l'heure et qui n'a pas l'air du tout
00:51:21d'accord avec vous, on va se retrouver avec
00:51:23une espèce d'affrontement entre
00:51:25la police et
00:51:27l'armée dans les idées, en tout cas, parce que
00:51:29vous, ce que vous dit Jean-Pierre Colombias, c'est votre rôle à vous, c'est pas le rôle
00:51:31de l'armée, c'est ça, en clair.
00:51:33Bien évidemment, non mais là,
00:51:35monsieur, non mais là,
00:51:37on est dans le constat d'échec total.
00:51:39Total !
00:51:41Non mais lui, il dit qu'il faut envoyer l'armée,
00:51:43qu'est-ce que vous lui répondez sur ça, précisément ?
00:51:45À qui, à M. Carl-Oliv ?
00:51:47Oui, à M. Carl-Oliv et au général, qui n'est pas totalement
00:51:49contre. Ils sont d'accord, ils sont tout à fait d'accord.
00:51:51Non mais Carl-Oliv, je suis désolé, il est
00:51:53complètement à côté de la plaque, puisque ça signifie
00:51:55qu'on a perdu la guerre, on a perdu...
00:51:57Mais non, on essaie de la gagner. Non mais non, on l'a perdue.
00:51:59Quand on n'a plus que la seule solution, c'est d'envoyer
00:52:01l'armée, ça veut dire qu'on dit à peu près n'importe quoi
00:52:03pour essayer d'apporter une forme de
00:52:05légitimité apparente à l'État.
00:52:07Enfin, je suis désolé. Ce que nous dénonçons
00:52:09depuis des années, c'est le fait d'avoir
00:52:11lâché le terrain en supprimant la police
00:52:13de proximité, en supprimant,
00:52:15en affaiblissant considérablement
00:52:17les forces de sécurité publique. Nous avons
00:52:19été plusieurs à le dénoncer, et aujourd'hui
00:52:21dire qu'on n'a plus d'autre solution que d'envoyer l'armée,
00:52:23c'est surréaliste et complètement
00:52:25inapproprié, et dangereux, et très dangereux.
00:52:27Mon général, comment vous réagissez,
00:52:29Jean-Pierre Colombès, qui dit qu'on dit à peu près n'importe quoi.
00:52:31C'est ce que vous avez dit textuellement.
00:52:33J'affirme, je t'assume.
00:52:35C'est la réaction tout à fait normale, ce que je comprends
00:52:37tout à fait normal, en fonction
00:52:39de ce qui se passe. Moi, je remarque
00:52:41tout simplement que nous avons perdu
00:52:43la bataille de la drogue, de la lutte
00:52:45contre la drogue, que vous le vouliez ou non.
00:52:47On a perdu cette bataille-là, et maintenant, il faut gagner la guerre
00:52:49pour la France. Et pour gagner
00:52:51la guerre pour la France, il faut que l'ensemble,
00:52:53l'ensemble des forces,
00:52:55quelles qu'elles soient, puissent être mises
00:52:57de conserve pour gagner cette guerre.
00:52:59Voilà. Et c'est quelque chose
00:53:01qu'on va mener sur 15 ou 20 ans.
00:53:03C'est pas en 6 mois
00:53:05qu'on va rétablir, j'allais dire,
00:53:07la paix civile dans nos quartiers.
00:53:09Aujourd'hui, vous avez quand même 1500 quartiers
00:53:11qui échappent à la République, c'est quand même pas rien.
00:53:13Vous avez, et vous le savez
00:53:15très très bien, autour de la table,
00:53:17vous avez la police,
00:53:19vous dites les polices de quartier, mais je suis entièrement d'accord avec vous.
00:53:21On a supprimé les commissariats de quartier,
00:53:23on a supprimé la police de proximité, et donc
00:53:2520 ans après, on dit, ah là là, si on l'avait su,
00:53:27bah oui, mais c'est trop tard. Donc pour que la police
00:53:29de proximité puisse revenir,
00:53:31revenir sans avoir de, comment dirais-je,
00:53:33sans être
00:53:35haché menu par les
00:53:37bandes qui, je le rappelle,
00:53:39se sont de mieux en mieux armées,
00:53:41il va falloir quand même qu'on
00:53:43pacifie ces quartiers.
00:53:45Et pour pacifier ces quartiers, pour mener une guerre,
00:53:47je suis désolé, mais la guerre, c'est
00:53:49les militaires qui l'amènent. Parce que les policiers,
00:53:51combien les policiers
00:53:53accepteront ou l'Etat acceptera
00:53:55que ces policiers soient tués ?
00:53:57Quelle est la perte qu'on tolérera ?
00:53:59Si maintenant on dit, on envoie la police et la gendarmerie
00:54:01et puis allez-y les camarades,
00:54:03je ne suis pas certain
00:54:05qu'ils soient bien accueillis dans nos quartiers aujourd'hui.
00:54:07Et je suis assez d'accord avec vous, en général,
00:54:09parce qu'on entend tout le monde dire, c'est la guerre,
00:54:11c'est la guerre, c'est la guerre, c'est la guerre,
00:54:13mais on dit, on n'envoie pas l'armée. Mais l'armée, s'il y a la guerre,
00:54:15il faut envoyer l'armée.
00:54:17Au bout d'un moment, c'est une logique. On ne peut pas tenir
00:54:19les deux discours, en fait.
00:54:23Je suis entièrement d'accord avec ce que vous dites.
00:54:25De toute façon, je sais pertinemment
00:54:27les préventions que les uns et les autres éprouvent
00:54:29à cette idée. Je remarque simplement
00:54:31qu'il y a une évolution dans l'esprit de nos élus
00:54:33devant cette violence.
00:54:35Moi, si vous voulez, cette violence, si tout le monde accepte
00:54:37qu'il y ait la violence dans les HLM,
00:54:39dans les TGV,
00:54:41ici ou là, très bien.
00:54:43Mais à un moment donné, il va falloir mettre le haut là,
00:54:45quand même. Et je répète, ce haut là,
00:54:47il faut qu'il y ait les deux pieds.
00:54:49Le pied, j'allais dire, le pied bâton
00:54:51avec la justice, la police,
00:54:53le gendarmerie, les armées, ce que vous voulez.
00:54:55Quelque chose de sérieux.
00:54:57Vraiment quelque chose
00:54:59qui montre à la population
00:55:01française qu'il y a un changement.
00:55:03Et qui montre également
00:55:05aux yeux des délinquants
00:55:07que les choses ont changé. Et puis le volet social.
00:55:09Vous ne pouvez pas faire
00:55:11l'un sans l'autre. Voilà ce que je veux dire.
00:55:13– Merci beaucoup, mon général. Merci d'avoir été
00:55:15en direct avec nous. On va faire une pause et puis dans un instant,
00:55:17juste après la pause, on va partir en direct
00:55:19à Osoir-la-Ferrière où l'équipe de CNews
00:55:21est sur place. Osoir-la-Ferrière
00:55:23où il y a eu ce matin
00:55:25une bagarre à coups de hache qui s'est déroulée
00:55:27dans le RER2. Je vous rappelle que le bilan
00:55:29est de quatre personnes qui ont été blessées,
00:55:31dont deux grièvement, une personne à la main tranchée,
00:55:33une autre à le crâne ouvert.
00:55:35Ce sont des jeunes, a priori, d'une quinzaine d'années
00:55:37qui se seraient affrontés. On retrouve notre équipe
00:55:39sur place dans un instant.
00:55:41On fera également le point,
00:55:43voilà, avec une image, c'est toujours mieux.
00:55:45On fera également le point avec Célia Barotte.
00:55:47A tout de suite en direct.
00:55:53Huit accusés à la barre
00:55:55dans le procès de l'assassinat terroriste
00:55:57de Samuel Paty. L'audience
00:55:59qui s'ouvre aujourd'hui et qui doit durer sept semaines
00:56:01tentera d'établir les responsabilités
00:56:03des adultes impliqués
00:56:05dans l'engrenage qui a coûté la vie
00:56:07au professeur.
00:56:09C'est probablement l'image de la matinée.
00:56:11Michel Barnier, entouré de ses ministres
00:56:13à Matignon, au programme de ce
00:56:15séminaire gouvernemental, réfléchira
00:56:17à l'après-budget et trouvera un plan d'action sur trois ans
00:56:19pour redresser la situation
00:56:21du pays. Et puis
00:56:23le célèbre producteur de musique
00:56:25Quincy Jones, c'était à l'âge de 91 ans.
00:56:27La légende de la musique américaine
00:56:29était l'ancien producteur de Michael Jackson
00:56:31ou encore de Frank Sinatra.
00:56:33Sa mort a été confirmée par son attaché
00:56:35de presse dans un communiqué.
00:56:3911h37 sur C News.
00:56:41Merci d'être en direct avec nous. On revient
00:56:43à Auzoire-la-Ferrière. Bien évidemment
00:56:45on est à une quarantaine de kilomètres
00:56:47de Paris où cette bagarre
00:56:49à la hache s'est déroulée ce matin.
00:56:51On va rejoindre dans un instant Audrey Berteau
00:56:53qui est sur place dans la gare
00:56:55avec les images de Pierre-François Altermat.
00:56:57Bonjour Audrey.
00:56:59Que se passe-t-il sur place ? Vous avez eu l'occasion
00:57:01de parler avec certaines personnes déjà, visiblement.
00:57:07Oui, bonjour Jean-Marc. En effet
00:57:09c'est ici, gare d'Auzoire-la-Ferrière
00:57:11qu'à 8h du matin
00:57:13jour de la rentrée scolaire
00:57:15des jeunes d'Auzoire-la-Ferrière
00:57:17entrent dans le RER
00:57:19qui est à quai. Ils tirent la sonnette
00:57:21d'alarme pour immobiliser le train.
00:57:23Ils demandent à tout le monde de sortir
00:57:25du train. Les jeunes d'Auzoire
00:57:27se seraient alors introduits dans le train
00:57:29avec une machette pour
00:57:31s'en prendre à d'autres jeunes de la ville
00:57:33de Roissy. La ville de Roissy c'est à deux stations
00:57:35de RER
00:57:37d'ici. Donc selon les témoignages
00:57:39que nous avons recueillis
00:57:41c'est un énième règlement de compte
00:57:43entre ces jeunes de deux villes
00:57:45côte à côte. Ce seraient
00:57:47des lycéens âgés de 16
00:57:49à 17 ans.
00:57:51Quatre personnes ont été blessées
00:57:53dont deux grièvement. Un jeune
00:57:55aurait un doigt coupé. L'autre
00:57:57aurait une
00:57:59grosse
00:58:01blessure coupure au niveau
00:58:03du crâne. Encore une fois c'est
00:58:05selon les témoignages et les vidéos
00:58:07que nous avons pu consulter. La police
00:58:09est intervenue peu de temps après les faits
00:58:11et la police est toujours sur place
00:58:13au moment où je vous parle Jean-Marc.
00:58:15Merci beaucoup Audrey Bertheau avec les images de Pierre-François
00:58:17Altermat en direct sur place.
00:58:19On est effectivement sur
00:58:21un affrontement entre jeunes.
00:58:23C'est ça qui est assez
00:58:25terrible finalement parce qu'on se retrouve
00:58:27avec des jeunes qui sont en train de se battre.
00:58:29Tout à l'heure on parlait
00:58:31de Maurice Berger et on
00:58:33parlait de ce fonctionnement clanique.
00:58:35Encore une fois l'enquête a débuté
00:58:37mais c'est deux villes que je connais
00:58:39Auzoir-la-Ferrière et Roissy
00:58:41où il y a des bandes
00:58:43on le sait très bien, des bandes parfois
00:58:45et même souvent ethniques.
00:58:47Encore une fois
00:58:49restons prudents l'enquête est en cours
00:58:51mais ça ressemble à un règlement de comptes
00:58:53préparé parce qu'on rentre dans la rame
00:58:55on tire la sonnette d'alarme pour pas
00:58:57que le RER se mette en
00:58:59branle et là on règle son compte.
00:59:01C'est la France Orange Mécanique encore une fois
00:59:03qui se met en place donc maintenant on va arrêter
00:59:05peut-être dans l'éducatif, on va donner dans le répressif
00:59:07et vous aviez raison tout à l'heure quand vous disiez
00:59:09c'est le pénal qui doit
00:59:11parler. Le problème c'est que
00:59:13les prisons françaises, les maisons d'arrêt
00:59:15sont surchargées. Il y a 75 000
00:59:17détenus. Emmanuel Macron en
00:59:19avait promis 15 000 de plus. On en est
00:59:21même pas à 2500. Effectivement
00:59:23construisons des places de prison
00:59:25et enfermons ces gens parce que
00:59:27ces personnes qui sont capables de se livrer
00:59:29à des actes tels à 8 heures
00:59:31du matin mais ils vont
00:59:33continuer sur la même lignée.
00:59:35Ce que nous expliquait
00:59:37Audrey Bertheau quand même, c'est qu'ils sont rentrés
00:59:39ils ont tiré le signal d'alarme
00:59:41ils ont fait sortir
00:59:43les gens. En fait c'est réfléchi
00:59:45encore une fois que je le disais tout à l'heure
00:59:47c'est un QI zéro mais c'est en fait
00:59:49avec leur QI c'est réfléchi. Ils font sortir les gens
00:59:51ils y vont à coup de hache et ils les attaquent.
00:59:53On en est là Madi Saïdi. C'est organisé
00:59:55en fait on paye 40 ans d'idéologie
00:59:5740 ans de culture de l'excuse et à un moment
00:59:59il va falloir que les politiques aient un petit peu
01:00:01de courage, qu'ils soient forts
01:00:03déjà qu'on commence à construire des prisons parce que
01:00:05il faut les enfermer, qu'il y ait une justice forte
01:00:07qui tape dès le premier coup
01:00:09parce que ces gamins savent personnellement
01:00:11qu'ils risquent peu ou rien.
01:00:13Célia Barotte est également avec nous
01:00:15avec les dernières infos. Célia c'est vous qui nous donniez
01:00:17tout à l'heure dès 10h30 les premières
01:00:19infos sur ce qui s'était passé. Est-ce qu'on peut faire
01:00:21un point global sur les informations
01:00:23que vous avez recueillies depuis 10h30
01:00:25sur ce qui s'est passé ce matin aux Ours-la-Ferrière ?
01:00:27Je remarque
01:00:29que les faits se sont déroulés
01:00:31tôt ce matin mais finalement à un horaire
01:00:33où de nombreux usagers, de nombreux
01:00:35franciliens empruntent des transports en commun
01:00:37pour se rendre au travail. Donc des faits aux alentours
01:00:39de 8h du matin.
01:00:41La bagarre a impliqué plusieurs personnes
01:00:43dont des mineurs. Ce qui
01:00:45relève de ce dossier c'est l'âge
01:00:47extrêmement jeune
01:00:49des personnes impliquées.
01:00:51Certaines sources nous parlent de
01:00:53lycéens voire de collégiens.
01:00:55Pour l'instant on attend d'avoir des officialisations
01:00:57sur le profil de ces individus.
01:00:59Des individus qui sont activement
01:01:01recherchés dans l'ensemble de l'Île-de-France.
01:01:03Les enquêteurs vont se baser
01:01:05et s'appuyer sur les images de caméras
01:01:07de vidéosurveillance qui sont notamment
01:01:09installées en gare mais aussi
01:01:11dans les rames. Alors il y a
01:01:13aussi cette idée
01:01:15que tout laisse à penser que
01:01:17cette opération a été
01:01:19préparée, que
01:01:21ces individus ont
01:01:23choisi cette rame
01:01:25avec précaution. Rien n'a été
01:01:27fait au hasard et avec les informations
01:01:29qu'Audrey Bertheau nous a données
01:01:31on est vraiment sur la piste de la préméditation
01:01:33mais pour l'instant rien n'a été
01:01:35officialisé non pas par
01:01:37le parquet ni par
01:01:39d'autres informations, d'autres
01:01:41sources officielles. Une enquête
01:01:43qui est en cours, des individus qui sont recherchés.
01:01:45Toujours pas d'interpellation à la
01:01:47mi-journée et pourtant les faits se sont
01:01:49déroulés aux alentours de 8h du
01:01:51matin avec des individus
01:01:53qui étaient armés
01:01:55d'armes blanches lourdes. On parlait
01:01:57tout à l'heure d'actes de barbarie
01:01:59et puis des individus qui sont
01:02:01très jeunes et qui n'ont pas
01:02:03conscience finalement de ce qui
01:02:05se passe et du choc aussi
01:02:07provoqué pour les témoins de cette scène
01:02:09puisqu'il y a de nombreux témoins
01:02:11qui ont assisté à la scène
01:02:13et qui ont pu donner
01:02:15leurs informations, les descriptions
01:02:17physiques de ces individus aux enquêteurs.
01:02:19Merci beaucoup Célia Barotte. Je ne sais pas s'ils n'ont pas conscience
01:02:21mais je pense que quand on a 15 ou 16 ans et qu'on arrive dans un RER
01:02:23avec une hache, je pense qu'on sait
01:02:25a priori quand même qu'on va faire des dégâts
01:02:27d'une rare violence
01:02:29effectivement. Merci beaucoup Célia. Dans un instant
01:02:31on va parler de justice parce qu'on
01:02:33parle des sanctions judiciaires. Je vais vous raconter une histoire
01:02:35moi qui m'a sidéré
01:02:37ce matin. C'est
01:02:39une histoire de naufrage
01:02:41d'une procédure judiciaire où
01:02:43on a arrêté beaucoup de gens et tout est remis en cause
01:02:45parce qu'il y a un problème de GPS
01:02:47qui a été posé sans être justifié. On va vous raconter
01:02:49ça dans un instant
01:02:51mais quand même Paul-Antoine, aujourd'hui
01:02:53on est dans une situation où on se dit
01:02:55qu'est-ce qu'il faut faire pour faire bouger les choses ? Parce que
01:02:57dire plus de justice,
01:02:59une justice plus dure ça va mettre des mois
01:03:01ça va mettre des années. Là la situation se dégrade
01:03:03j'ai pas envie de dire d'heure en heure
01:03:05mais excusez-moi, reprenez ce qui s'est passé
01:03:07depuis vendredi en France
01:03:09depuis vendredi, le nombre de personnes qui ont été
01:03:11tuées, le nombre de personnes qui ont été
01:03:13poignardées, l'attaque à la hache
01:03:15ce matin. Mais enfin c'est juste
01:03:17impossible ce qu'on est en train de vivre. Je suis d'accord
01:03:19sans être d'accord avec vous, ça fait pas des mois que certaines
01:03:21personnes parlent d'une justice plus ferme
01:03:23ça fait des années. Sur votre plateau, sur d'autres
01:03:25ça fait des années qu'on en parle. Le problème c'est
01:03:27que rien n'est fait. Là ce qui s'est passé c'est une
01:03:29attaque de diligence. Alors il n'y a pas d'autre mot en fait
01:03:31il y a une bande qui en attend une autre, c'est ce qu'il
01:03:33se passait dans l'ouest américain complètement sauvage
01:03:35où il n'y avait pas d'état et pas de justice
01:03:37et le problème c'est qu'on est dans une communication
01:03:39je suis désolé, je vais pas revenir
01:03:41sur ce qui s'est dit avant mais moi je suis
01:03:45c'est une question de communication parce que l'état français
01:03:47n'a plus que ça. Non mais
01:03:49construisons des prisons et mettons
01:03:51ces gens en prison et je peux vous dire que ça ira déjà
01:03:53beaucoup mieux. Et aussi
01:03:55et je terminerai là dessus, l'interview
01:03:57le Yarl qui est venu
01:03:59ce qu'il a dit était assez intéressant
01:04:01moi il y a quand même, je suis comme lui
01:04:03chef d'entreprise, il y a une chose qui me gêne un peu dans ce qu'il
01:04:05dit et qu'il oublie de dire
01:04:07c'est que c'est lui qui paye tout ça, c'est lui qui paye
01:04:09les gardiens, c'est impossible. Non mais attendez on paye des
01:04:11infos. C'est pour ça que je me disais c'est un particulier qui est
01:04:13obligé de faire ça en fait, c'est ce qui me surprenait
01:04:15dans son discours. Il y a un quartier à Rennes
01:04:17où en fait on devrait payer nos impôts au Yarl
01:04:19pas à la municipalité et pas à
01:04:21l'état et ça c'est très problématique
01:04:23Juste moi
01:04:25il y a aussi quand même un état d'esprit de ces jeunes
01:04:27franchement, des jeunes qui ont
01:04:2913, 14, 15 ans, 16 ans
01:04:31avec une hache. Oui mais il n'y a pas
01:04:33que ça, dans la tête, excusez-moi
01:04:35il y a un court-circuit à un moment donné
01:04:37on est avec Jean Dorido qui est psychologue
01:04:39bonjour Jean, merci d'être en direct avec tout
01:04:41mais qu'est-ce qui peut se passer dans la tête de quelqu'un
01:04:43qui a 13 ou 14 ans pour
01:04:45venir dans une gare avec une hache et
01:04:47s'en prendre à d'autres personnes ? Excusez-moi mais
01:04:49alors je vais peut-être avoir l'air d'un vieux con mais
01:04:51il y a quelques années on ne voyait pas ça
01:04:53Ah ben clairement
01:04:55vous avez raison sur le fait que
01:04:57ça ne se voyait pas il y a quelques années
01:04:59il y a une augmentation
01:05:01de la violence notamment
01:05:03chez les jeunes qui ont
01:05:05de moins en moins de garde-fous
01:05:07les normes sociales sont
01:05:09en train de changer notamment
01:05:11dans des groupes sociaux
01:05:13de jeunes qui sont
01:05:15devenus extrêmement violents
01:05:17C'est un manque d'éducation ?
01:05:19C'est un manque de
01:05:21parents autour de soi qui ne vous encadrent pas ?
01:05:23C'est dû à quoi ça ?
01:05:25Vous mettez le doigt dessus
01:05:27si j'ose dire, il y a trois sources majeures
01:05:29d'influence sociale
01:05:31chez les jeunes
01:05:33la première source d'influence évidemment
01:05:35c'est l'environnement familial
01:05:37l'éducation que reçoit le jeune
01:05:39dans sa famille, la deuxième source
01:05:41c'est l'école et la troisième
01:05:43source très importante c'est ce qu'on appelle
01:05:45en psychologie le groupe social de référence
01:05:47les individus
01:05:49dans lesquels le jeune
01:05:51va se reconnaître, qu'il va trouver inspirant
01:05:53et aujourd'hui on constate
01:05:55que chez ces jeunes ultra violents
01:05:57il y a souvent des familles démissionnaires
01:05:59des familles dont
01:06:01le père est souvent absent et des mamans
01:06:03qui sont débordées
01:06:05l'école on le voit hélas
01:06:07est de plus en plus
01:06:09en difficulté précisément parce qu'elle
01:06:11ne peut pas remplacer le déficit
01:06:13familial et ces groupes
01:06:15sociaux de référence et bien là
01:06:17on a la psychologie sociale
01:06:19des bandes, on a ça encore pire
01:06:21avec les gangs aux USA, avec
01:06:23des groupes de jeunes qui sont extrêmement
01:06:25violents avec un effet d'amplificateur
01:06:27puisque chacun finalement
01:06:29monte en violence
01:06:31il y a un concours à celui qui sera
01:06:33le plus violent. Merci beaucoup Jean Dorido
01:06:35psychologue pour cette
01:06:37explication qui est en même temps terrifiante
01:06:39je voulais qu'on parle de la justice
01:06:41parce qu'on a beaucoup abordé la justice et je voulais qu'on prenne cet exemple
01:06:43ce matin
01:06:45à un moment où on nous explique que la lutte
01:06:47contre la drogue est une priorité
01:06:49et que la mobilisation est totale
01:06:51et bien je voulais vous raconter ce qui se passe
01:06:53à Orléans, écoutez bien c'est une très grosse
01:06:55affaire de trafic de drogue au total
01:06:5711 malfaiteurs ont été mis en examen
01:06:59en 2022 et 2023
01:07:01sur le bassin orléanais qui concerne
01:07:03l'Espagne, les Pays-Bas, la Bretagne
01:07:05un coup de filet où on a découvert
01:07:07des armes, on a découvert de l'argent
01:07:09et
01:07:11toute la procédure est en train de s'effondrer
01:07:13car le procureur
01:07:15n'a pas justifié l'autorisation de poser
01:07:17un GPS sur une voiture
01:07:19donc tout est en train de s'effondrer
01:07:21il y a plusieurs personnes qui ont été remises
01:07:23en liberté et la cour d'appel
01:07:25de Bourges a libéré 5 personnes
01:07:27concernées, une grosse partie de ce
01:07:29dossier pourrait être
01:07:31annulée et c'est là où on se dit
01:07:33qu'il y a un truc qui ne va pas dans cette société
01:07:35il y a quelque chose qui tourne pas rond
01:07:37Philippe Ballard. Motivation inappropriée
01:07:39parce que là des fois on dit la justice
01:07:41ne suit pas la police, là pour le coup
01:07:43le procureur a suivi le travail
01:07:45remarquable des policiers
01:07:47mais l'avocat
01:07:49d'un des prévenus a
01:07:51décelé cette faille et du coup
01:07:53la procédure risque de tomber
01:07:55ce qu'il faut c'est une simplification du code
01:07:57de procédure pénale et là c'est très intéressant
01:07:59parce qu'on a des boucles
01:08:01Whatsapp entre députés
01:08:03et il y a Mathieu Vallée qui vient souvent sur le plateau
01:08:05de Ciennous qui est un ancien policier qui sait de quoi
01:08:07il parle, nous a posté un échange
01:08:09un article où vous avez des avocats, des associations
01:08:11d'avocats qui disent non il faut pas
01:08:13simplifier le code de procédure
01:08:15pénale parce que sinon on tombe
01:08:17en dictature, c'est le mot qui est employé
01:08:19on tombe en dictature
01:08:21mais enfin là il s'agit de quoi ?
01:08:23de protéger les gens, de protéger
01:08:25la société, c'est pas leur problème
01:08:27eux ils voient, ils ont un prisme
01:08:29développé pour, attention
01:08:31on risque de tomber en dictature si on
01:08:33simplifie ce code de procédure pénale
01:08:35mais les policiers, les gendarmes
01:08:37on va libérer, il y a
01:08:39une enquête, ça a duré pendant des années
01:08:41on est avec Maître Alexia
01:08:43Descamps qui est avocate, bonjour Maître, merci d'être en direct
01:08:45avec nous, comment on peut expliquer
01:08:47qu'une affaire tombe à ce point-là
01:08:49parce que, je reprends
01:08:51la motivation était inappropriée pour la
01:08:53pose d'un GPS, mais on a trouvé
01:08:55des armes, on a trouvé de l'argent, on a trouvé de la drogue
01:08:57et tout est en train de s'effondrer
01:08:59oui tout à fait parce que le procureur
01:09:01a pas fait des bonnes réquisitions
01:09:03il a pas mis le bon argumentaire qui permettait
01:09:05de baliser la voiture, ce qui veut dire que tout
01:09:07ce qui a été trouvé
01:09:09est par définition illégal
01:09:11enfin malgré tout
01:09:13il y a quand même des infractions qui sont enregistrées
01:09:15il se passe quelque chose
01:09:17les policiers ont fait tomber un circuit
01:09:19on le voit sur notre infographie
01:09:2111 trafiquants arrêtés
01:09:23la découverte de drogue, d'armes, d'argent
01:09:25et ces gens-là on les remet dehors
01:09:27trafic entre Orléans et plusieurs villes
01:09:29pose d'un GPS, pas assez justifié
01:09:31et ces gens-là on les remet dehors
01:09:33oui, c'est parce qu'il y a un vice de procédure
01:09:35dans tout ce qui a été fait
01:09:37c'est comme si les écoutes téléphoniques
01:09:39avaient été mal présentées, mal préparées
01:09:41tant que c'est pas fait correctement
01:09:43selon la loi du code de procédure pénale
01:09:45qui est très ferme sur la question de l'argumentaire
01:09:47du procureur
01:09:49on ne peut pas retenir ces infractions-là
01:09:51on ne peut pas retenir des pistoles
01:09:53des individus en détention
01:09:55c'est terrible, il va falloir changer les choses
01:09:57à un moment donné
01:09:59quand il y a autant de preuves qui sont trouvées
01:10:01même si le point de départ
01:10:03parce qu'il y a eu l'autorisation de ce GPS
01:10:05mais pas assez argumentée
01:10:07mais malgré tout, des choses ont été découvertes
01:10:09et tout ça, ça passe à la trappe
01:10:11ah oui
01:10:13parce que du coup
01:10:15tout ce qui a été découvert
01:10:17va être retenu dans les liens de la prévention
01:10:19si vous avez un GPS
01:10:21qui n'est pas justifié
01:10:23c'est comme des écoutes téléphoniques
01:10:25si le processus pénal
01:10:27n'est pas respecté
01:10:29on ne peut pas retenir les infractions
01:10:31ni les gens en détention
01:10:33c'est la garantie des libertés
01:10:35merci maître
01:10:37on n'est pas sortis de l'auberge
01:10:39je ne sais pas comment on va s'en sortir
01:10:41c'est une catastrophe
01:10:43Sonia Mabrouk, c'est dans un instant
01:10:45vous allez continuer à vivre l'actu avec elle
01:10:47le débat continue à demain 10h35 sur CNews
01:10:49et d'ici là, soyez prudents