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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Jeudi 21 novembre 2024, Morandini Live numéro 1542 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:11Bonjour et bienvenue en direct à la Une, la photo d'une femme, le visage en sang, une femme défigurée par les coups de ses agresseurs.
00:00:20Cette femme s'appelle Séverine, elle a 44 ans et lundi dernier à Sarcelles, alors qu'elle regagnait sa voiture,
00:00:25elle a été violemment attaquée par deux individus. Alors qu'elle avait perdu connaissance, ils lui ont pris sa montre de luxe et ses chaussures.
00:00:32Aujourd'hui, elle est sous le choc, mais elle a accepté de témoigner pour CNews et de nous raconter comment, en quelques secondes, sa vie a basculé.
00:00:41« Je me suis dirigée vers ma voiture et en fait, j'ai pas eu le temps de me diriger vers ma voiture. J'étais au niveau de la roue et là, j'ai senti un bras qui est venu m'étouffer complètement.
00:00:52J'ai entendu « sa montre », voilà, il y a eu le « sa montre » et après, je suis tombée et j'ai perdu connaissance. J'ai peur que ce soit un client à moi, j'ai peur que ce soit...
00:01:01En fait, si j'ai été repérée, j'ai peur qu'ils me repèrent une deuxième fois, j'ai peur qu'ils visent mon personnel. J'ai retourné au travail, me garé, j'ai peur. J'ai peur. »
00:01:12Voilà, on y reviendra dans un instant et ce drame vécu par Séverine n'est qu'une illustration parmi tant d'autres de la situation en France et cette insécurité qui s'installe.
00:01:21Une enquête du ministère de l'Intérieur donne d'ailleurs un chiffre qui m'a interpellé. Un Français sur dix n'ose plus sortir de chez lui car il a peur, peur de se faire agresser, peur d'être victime de violences.
00:01:32Dans le détail, le sentiment d'insécurité des Français dans leur quartier ou village a augmenté de 14% sur un an, à leur domicile ou dans les transports en commun, plus 10% également.
00:01:43Certains ont tellement peur qu'ils renoncent même à sortir seuls de chez eux. Ils représentent un Français sur dix.
00:01:50« Le sentiment d'insécurité, pris dans son exception technique, il a tout simplement pour cause l'augmentation de la criminalité et de la délinquance.
00:02:00Ça peut être, je pense d'ailleurs, aggravé, ce sentiment-là, par la sensation que face à cette criminalité et cette délinquance, les pouvoirs publics ne répondent pas. »
00:02:10Et ces chiffres viennent du ministère de l'Intérieur. Je vous l'ai dit, Bruno Rotaillot était ce matin sur CNews et il a annoncé avoir donné des consignes au préfet
00:02:18pour s'attaquer à ce qu'il appelle la délinquance d'habitude, cette petite délinquance quotidienne qui rend la vie impossible.
00:02:25« Je cible d'abord ce qu'on appelle les délinquants d'habitude, ceux qui pourrissent la vie des Français. Pour être clair, on a une statistique qui est terrible.
00:02:33Entre 5 et 10% de ces délinquants d'habitude, ce qu'on appelle les multirécidivistes, les multiréitérants, entre 5 et 10% sont à l'origine,
00:02:41ils causent à peu près au moins 50% des actes de délinquance. Donc moi, ce que je veux, c'est que ces gens-là, on les appréhende, on les mette à l'ombre.
00:02:49Ensuite, il faut que la justice fasse son travail parce qu'une fois qu'on a une baisse de 50% des actes de délinquance, on respire un peu plus.
00:02:57Donc on va mieux cibler. Ça ne sert à rien de partir et de se disperser dans tous les sens. Je pense qu'il faut cibler et c'est ce que je leur demande dans ce plan.
00:03:05Ils connaissent bien le terrain et ils auront des résultats. »
00:03:07Et face à la fermeté du ministre de l'Intérieur, il y a parfois des images symboliques qui font désordre.
00:03:12Exemple, le rappeur Kobaladeh qui est en prison depuis deux mois, vous le voyez, mais ce week-end, il a publié 7 vidéos depuis sa cellule.
00:03:20Une vidéo dans laquelle il est tout sourire. Il nous montre son ordinateur dans sa cellule, son frigo bien rempli, ses étagères pleines de nourriture.
00:03:28On se croirait dans un petit appartement. Explication sur C8 hier soir.
00:03:33Des images chocs et aussi ce que dit Kobaladeh. Donc en fait, on voit sa cellule de fleurie où il est incarcéré en détention provisoire.
00:03:39On voit qu'il a l'air content. Il a un ordinateur, deux réfrigérateurs, beaucoup de nourriture, une cellule très chargée. Donc ça fait réagir les gens.
00:03:45Oui, oui. Après, ça fait réagir les gens parce que forcément, ils se disent en prison, les gars sont parfois mieux que nous quand on est dans la rue.
00:03:54C'est l'opulence de la cellule qui fait réagir et son comportement aussi.
00:03:58Alors il faut rappeler qu'il est donc en détention provisoire parce qu'il est mis en examen pour homicide involontaire suite à l'accident sur la A86.
00:04:07Et ce qui choque aussi, c'est qu'il vient d'être condamné dans une affaire de RICS dans une boîte de nuit à deux ans de prison, dont un ferme.
00:04:14Et que le 5 décembre, il connaîtra sa condamnation pour avoir frappé son ancien manager. Donc il y a beaucoup d'affaires judiciaires et on se dit qu'il a l'air décontracté dans une cellule chargée.
00:04:24Et donc les gens, certaines personnes sont choquées. Voilà. Il faut rappeler qu'être en cellule, c'est quand même très difficile. Et voilà. Donc moi, personnellement, je ne suis pas choqué.
00:04:34Voilà. Et on va y revenir tout à l'heure. Et justement, à propos des prisons, on le sait, il manque en France des milliers de places de prison.
00:04:41Et en général, quand on parle aux Français, ils réclament ces constructions, mais ils n'en veulent pas dans leur ville ou dans leur village.
00:04:47Exemple à Magnonville, où les riverains sont vent debout contre la décision de l'État de construire un centre pénitentiaire de 700 places.
00:04:55Une prison en face de leur maison. Les habitants et le maire de Magnonville disent non. Tous se mobilisent contre ce projet de construction tout près d'une zone pavillonnaire et d'un lycée.
00:05:05Il y a 3000 élèves quand même sur la commune de Magnonville. On a un lycée agricole qui est à 200 mètres.
00:05:11On a une résidence senior qui va ouvrir courant 2025, qui est à 200 mètres aussi de l'enceinte de la prison.
00:05:18La prison est à 150 mètres des habitations. Mais il faut savoir que les locaux d'habitation de la prison vont faire 20 mètres de haut, c'est-à-dire 6 étages.
00:05:26Et ça, c'est complètement impensable. Le maire et les habitants redoutent une hausse des agressions et des nuisances.
00:05:32La municipalité a proposé plusieurs alternatives au gouvernement. Ce braquage d'une rare violence en plein Paris.
00:05:39C'est le musée Cognacjet qui a été visé en plein jour hier avec des hommes qui ont débarqué avec des haches et des battes de baseball
00:05:46pour semer la terreur et voler plusieurs objets exposés. Haches et battes de baseball, ça parait fou.
00:05:51Un braquage en plein jour. Il est 10h30 ce mercredi lorsque quatre hommes gantés et cagoulés entrent dans le musée Cognacjet du 3e arrondissement de Paris.
00:06:02Munis de haches et de battes de baseball, ils brisent les vitrines et dérobent des objets prestigieux de l'exposition Luxe de Poche.
00:06:09Coût du préjudice estimé à 1 million d'euros.
00:06:12Il y a deux tabatières du Louvre dont une venant au moins de Frédéric II qui ont été dérobées.
00:06:19Il y a trois objets de la collection Gilbert dont une tabatière très importante couverte de diamants et très importante du point de vue de l'histoire de l'art.
00:06:27C'est une collection qui a été donnée à l'Angleterre et qui est conservée maintenant au Victorian Albert Museum qui ont été dérobées.
00:06:35Donc ça fait déjà cinq objets et je sais qu'il y a aussi des objets à priori mais je ne sais pas lesquels provenant des collections royales d'Angleterre.
00:06:43L'attaque de cette violence-là en France, c'est assez inédit.
00:06:46Ouvert au public, le musée ne déplore aucun blessé mais une cellule psychologique a été mise en place par la mairie de Paris.
00:06:53Une enquête a été ouverte pour vol à main armée en bande organisée.
00:06:57Pierre Palmade va-t-il faire appel de sa condamnation ?
00:07:00C'est la seule question qui reste en suspens finalement ce matin alors que l'humoriste a été condamné hier soir à deux ans de prison ferme et trois ans avec sursis.
00:07:08Il est désormais certain qu'il fera de la prison.
00:07:10Ce sera à Bordeaux.
00:07:12Réaction hier soir de l'avocat des victimes au sortir de la salle d'audience.
00:07:17La partie civile n'a pas à se satisfaire d'un jugement.
00:07:19La partie civile se satisfait d'avoir été écoutée, d'avoir été entendue, d'avoir été respectée par tout le monde dans ce tribunal.
00:07:27Ce qu'ont vécu mes clients, rien ni personne ne pourra racheter la perte d'un enfant, la perte de la capacité de se mouvoir, de se déplacer.
00:07:37La perte pour un enfant de l'innocence et de l'inconscience de la vie, ça ne pourra pas être racheté.
00:07:43On ne peut pas mettre une peine en face qui permettra, et ça n'est pas le sens d'ailleurs, du droit pénal.
00:07:49C'est pour ça que la peine, mes clients en ont été conscients dès le début.
00:07:53Nous y sommes indifférents, ça ne nous regarde pas.
00:07:55C'est l'affaire du ministère public, c'est l'affaire du procureur et c'est l'affaire évidemment du prévenu.
00:08:01La colère des agriculteurs ne faiblit pas et ils poursuivent leurs actions partout en France.
00:08:06Ils manifestent, établissent des barrages filtrants et parfois bloquent même carrément des centres.
00:08:12Je vous propose d'ailleurs de partir tout de suite en direct.
00:08:14On va aller à Béchac, c'est en Gironde avec ces images près de Bordeaux.
00:08:20C'est là que des agriculteurs occupent depuis mardi la centrale d'achat Leclerc de Béchac.
00:08:26Et des forces de l'ordre sont en train de prendre place.
00:08:30On va suivre ça en direct bien évidemment pendant cette émission.
00:08:34Des forces de l'ordre qui ont pris position, des CRS, des blindés également qui sont arrivés il y a quelques instants face aux agriculteurs que vous voyez.
00:08:43On suit bien évidemment la situation sur place et on ira en direct si les forces de l'ordre interviennent.
00:08:49Il faut bien avouer que c'est surtout dans le sud-ouest que les agriculteurs sont le plus actifs.
00:08:54Retour sur une journée d'action.
00:08:56Ils ont tenu 24 heures.
00:08:58La coordination rurale a bloqué ce péage à la frontière espagnole dès mardi après-midi.
00:09:03Mais aux alentours de 14 heures ce mercredi, les agriculteurs ont dû lever le camp.
00:09:07Nous sommes obligés de lever le barrage par manque de participants.
00:09:10Pour les premiers 24 heures, nous étions tous disponibles.
00:09:14On a passé la nuit et je vous garantis que ça n'a pas été une partie de plaisir.
00:09:19Agents, les agriculteurs ne décolèrent pas.
00:09:21Délogés par les forces de l'ordre dans la nuit de mardi, ils ont appelé ce mercredi matin le Premier ministre Michel Barnier.
00:09:27C'est confortable d'avoir une résolution européenne plus permissive que celle qui était en France.
00:09:33Le point de dénouement de la situation de la crise agricole, nous avons besoin de votre parole sur ces sujets-là de façon très pressante monsieur le Premier ministre.
00:09:48Vous avez ma parole madame la Présidente ?
00:09:52A Marmande, c'est la grande distribution qui est prise pour cible.
00:09:55Devant ce supermarché, pneus, bidons et citernes ont été déversés devant les entrées.
00:10:01A Béchac, c'est une centrale d'achat que les agriculteurs ont bloquée.
00:10:04D'autres actions ont été annoncées pour la semaine prochaine.
00:10:08Voilà à Béchac où on est à nouveau en direct, vous le voyez avec les forces de l'ordre qui sont en train de prendre position.
00:10:15C'était à la fin du reportage qu'on vient de voir les forces de l'ordre qui s'installent depuis ce matin
00:10:22et qui devraient en théorie évacuer le barrage qui a été mis en place depuis mardi, barrage de la centrale d'achat Leclerc.
00:10:32Vous découvrez ces images et bien évidemment si les choses évoluent, nous serons en direct sur place.
00:10:38Tout de suite les tops et les flops d'audience d'hier soir avec Mister Audience.
00:10:41Ayaz Kevin, va-t'en.
00:10:44Hier soir en access, Nagui a réussi à maintenir son audience sur France 2 en arrivant leader à près de 3 millions de téléspectateurs.
00:10:51Le 19-20 de France 3 se retrouve 3e à 2,6 millions battus d'une courte tête par le feuilleton de TF1.
00:10:57Demain nous appartient et sur France 5, cet avou est en hausse à 1,4 million.
00:11:04À 20h, Gilles Boulot a affiché une belle remontée en gagnant 700 000 téléspectateurs par rapport à la veille
00:11:10et en creusant ainsi l'écart avec le journal d'Anne-Sophie Lapix.
00:11:13Le JT de TF1 est haut à 5,9 millions face à celui de France 2 qui a fait 2 millions de moins.
00:11:19France 2 est clairement dans le rouge à 20h.
00:11:22À 21h, c'est Cyril Hanouna qui a une fois de plus remporté la place de leader en gardant la forme à près de 2,3 millions.
00:11:29Ian Barthès est juste derrière sur TMC avec 100 000 téléspectateurs de moins.
00:11:33Et pourtant, il recevait hier l'acteur américain Hugh Grant qui n'a visiblement pas fait le poids face à Cyril Hanouna de style très différent.
00:11:42En prime, c'est France 2 qui est arrivé en tête avec un score très correct à 3,6 millions pour la fiction Signalement.
00:11:48Avec la France, un incroyable talent. M6 est deuxième à 2,9 millions.
00:11:52Mauvaise soirée en revanche pour TF1 qui se retrouve troisième et faible sous les 2 millions avec Esprit Criminel qui ne décolle toujours pas.
00:11:59France 3 est également à la traîne avec son magazine Secrets d'Histoire.
00:12:02Mister Audience vous dit, à demain !
00:12:05Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:12:08Laurent Giacometti, bonjour.
00:12:09Merci d'être avec nous, député de La Moselle et porte-parole du Rassemblement National.
00:12:13Christine Kelly, bonjour.
00:12:15Merci également d'être avec nous, journaliste présentatrice de Face à l'Info avec un événement d'ailleurs ce soir, un invité ?
00:12:19Effectivement, le ministre des Armées a un grand entretien ce soir à 19h avec le ministre des Armées au cœur d'une actualité.
00:12:26Et comme c'est bien fait, ça s'affiche en même temps sous l'écran, c'est merveilleux.
00:12:29Maurice Signolet, bonjour.
00:12:30Bonjour.
00:12:31Merci d'être avec nous, ancien commissaire divisionnaire de police et maître Philippe Henri Holléguer, avocat pénaliste, bonjour.
00:12:35Bonjour.
00:12:35Merci également d'être avec nous.
00:12:37Je voulais commencer en vous montrant cette photo.
00:12:40Cette photo, c'est la photo de Séverine, c'est le visage de cette femme en sang.
00:12:44Elle a été défigurée par les coups de ses agresseurs.
00:12:47Elle a 44 ans.
00:12:48Ça s'est passé à Sarcelles.
00:12:49Et alors qu'elle regagnait sa voiture, elle a été violemment attaquée par deux individus.
00:12:53C'est ce qu'on appelle la violence ordinaire, cette violence qu'on banalise hélas trop souvent et que j'avais envie de vous montrer ce matin.
00:13:01Des agressions comme ça, c'est vrai qu'il y en a en permanence en France.
00:13:04Personne n'en parlait.
00:13:05Pourtant, c'est des vies qui sont bousculées.
00:13:07Cette femme est aujourd'hui défigurée.
00:13:09Elle va devoir être opérée puisqu'ils lui ont cassé le nez.
00:13:12Elle a des douleurs.
00:13:13Elle a la mâchoire également qui souffre et elle a accepté de témoigner pour CNews.
00:13:18En regardant les photos de son visage prise juste après son agression, Séverine peine à se reconnaître.
00:13:25Ça me dégoûte, ça me fait peur.
00:13:26Il est 18h lundi.
00:13:27Lorsqu'elle sort de son commerce situé dans ce centre commercial de Sarcelles, elle est alors sauvagement attaquée par deux individus.
00:13:35Je me suis dirigée vers ma voiture et en fait, je n'ai pas eu le temps de me diriger vers ma voiture.
00:13:39J'étais au niveau de la rue.
00:13:41Séverine se réveille ensuite ici, au milieu des poubelles, délestée de sa Rolex et de ses chaussures ballant de saga avec un nez cassé.
00:13:49Se retrouvant pieds nus, elle se réfugie dans le centre commercial.
00:13:53Aujourd'hui, Séverine vit dans la peur.
00:13:56J'ai peur.
00:13:57J'ai peur que ce soit un client à moi.
00:13:58J'ai peur que ce soit...
00:13:59En fait, si j'ai été repérée, j'ai peur qu'ils me repèrent une deuxième fois.
00:14:03J'ai peur qu'ils visent mon personnel.
00:14:04Retourner au travail, me garer, j'ai peur.
00:14:08J'ai peur.
00:14:11Le préjudice financier est estimé au total à près de 16 000 euros.
00:14:14Mais le préjudice moral, lui, est bien plus important.
00:14:17Séverine va bientôt subir une opération chirurgicale pour remettre en place son nez.
00:14:21Christine Kelly, cette violence ordinaire dont on ne parle pas assez, mais c'est vrai qu'il y a tellement de cas comme cela.
00:14:27Et à chaque fois, je pense qu'en sortir un, en montrer un comme ça, y compris en ouverture d'émission, je pense que c'est important parce que c'est ce que vivent les Français en permanence.
00:14:34C'est ce que vivent les Français et tous les gens, tous les gens, tous les gens.
00:14:38Quand je dis à mes équipes de Face à l'info le soir, lorsqu'on voit toutes les informations, je dis mais on ne peut pas laisser passer, on ne peut pas s'habituer.
00:14:46Et ça m'a donné vraiment presque les larmes aux yeux de voir que vous ayez mis ça en zoom pour commencer l'émission.
00:14:52Parce qu'effectivement, ce sont des gens qui souffrent.
00:14:54Ce sont des gens qu'on ne voit pas.
00:14:55Ce sont des gens qui ont leur vie quotidienne abîmée.
00:14:58Et elle n'est pas la seule.
00:14:59Voilà, ils sont nombreux.
00:15:00Et malheureusement, pourquoi?
00:15:02Pour une montre, pour une montre.
00:15:04Et c'est là où c'est lamentable.
00:15:05Maintenant, c'est la violence gratuite.
00:15:07Et que ça détruit toute la vie des gens.
00:15:10Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, regardez, ça fait longtemps que je ne porte plus de montre.
00:15:15Bien sûr, mais moi non plus.
00:15:16Moi non plus.
00:15:17Et pourquoi?
00:15:17Moi je ne porte plus de montre parce qu'on se dit que c'est à un moment donné, voilà.
00:15:21Et bien voilà.
00:15:22Donc aujourd'hui, non seulement on enferme ses enfants dans des écoles, non seulement on s'enferme à double torche chez soi, non seulement on met quatre côtes de sécurité chez soi,
00:15:30non seulement on prend un garde, un agent de sécurité en permanence avec soi, mais en plus de ça, on ne porte plus de bijoux, on ne porte plus de montre pour ne pas tenter l'adversaire parce que ce serait la force aux gens.
00:15:40Maurice Signolet, le policier, c'est possible de lutter contre ça ou finalement il faut s'y habituer?
00:15:44Il faut s'habituer, c'est ce que je disais, à ne plus porter de montre, il faut s'habituer à faire attention quand on sort.
00:15:48Les policiers et les gendarmes, chaque jour, ils luttent contre ça.
00:15:51D'un autre côté, ce que vous voyez là, c'est ce que voient les policiers quotidiennement dans leur commissariat, les gendarmes dans leur brigade de gendarmerie.
00:15:59Avec le même désespoir, parce qu'à chaque fois, c'est des traumatismes dont vous ne pouvez pas vous rendre compte.
00:16:07Une agression comme ça, on ne reste que marqué à vie, c'est au-delà des coups, il y a un traumatisme de peur qui s'installe, il y a une appréhension à tout après qui s'installe.
00:16:18Alors, on comptabilise, on voit monter les chiffres chaque jour, s'habituer à cette violence, ça c'est pathétique.
00:16:29Laurent Jacobelli, on s'habitue, on comptabilise en fait.
00:16:32Oui, on comptabilise, c'est terrible, depuis le début de votre émission, Jean-Marc Morandini, statistiquement, il y a déjà eu 20 agressions en France.
00:16:37Il y a une agression toutes les minutes, un demi-million d'agressions par an dans notre pays.
00:16:42Alors, des agressions sexuelles, des agressions pour vol, des agressions gratuites, toutes sortes d'agressions, mais c'est une agression toutes les minutes.
00:16:48Il y a un ensauvagement de la société, il y a deux sociétés possibles.
00:16:51Une société civilisée, celle où on respecte la loi, celle où chacun se contraint à respecter des règles, parce que la nature humaine, si elle n'est pas guidée, elle est violente.
00:17:01Et puis la loi du plus fort, celle qu'on imagine en Amérique du Sud, où les plus fragiles ne peuvent pas sortir, où on se fait agresser à cause de son opinion politique,
00:17:08de ce qu'on porte au bracelet, de son origine, de son sexe. Tout ça n'est plus possible, il faut rétablir l'ordre.
00:17:14Et vous l'avez dit, M. Signolet, les gendarmes et les policiers font un travail exceptionnel, et j'y inclurai les policiers municipaux d'ailleurs, qui sont aujourd'hui entendus à Beauvau.
00:17:24Le problème derrière, soyons clairs, c'est la justice.
00:17:28Quand on voit toujours les mêmes agresseurs qui sont systématiquement relaxés, qui ont des peines avec sursis, et qui recommencent leurs agressions,
00:17:36on insiste à un ensauvagement de la société. Les plus fragiles sont exposés à tous les risques, et les plus violents, eux, s'enrichissent, prospèrent, et font la loi.
00:17:45Il faut que la loi revienne aux zones des gens.
00:17:47— Forcément, vous faites réagir, M. Philippe Aurelien-Deguerre, ensauvagement et laxisme de la justice, c'est les deux mots qui doivent vous faire réagir, je pense.
00:17:52— Non, mais c'est très intéressant, parce que je discutais encore la semaine dernière avec des magistrats, et qui me disaient, vous savez, à force d'entendre les policiers
00:18:01qui disent « le problème de la police, c'est la justice », il y a aussi beaucoup de magistrats qui disent, vous savez, « le problème de la justice, c'est aussi la police ».
00:18:08Si la police, elle, nous envoyait des dossiers qui étaient bien faits, et s'ils avaient les moyens de travailler correctement, peut-être qu'ils n'auraient pas ces résultats-là.
00:18:15Ce qui est très intéressant, dans le cas que vous montrez, qui est un cas, en fait, de plus en plus répandu, on le sait, parce que...
00:18:20Et en particulier, ces vols de montres, on sait qu'il y a des gens qui ont des montres, c'est pas un reproche, mais qui, parfois, avalent 2 fois, 3 fois le SMIC annuel au poignet,
00:18:26et que ça suscite un certain nombre de convoitises, et donc c'est pour ça qu'il y a aussi une recrudescence particulière de cette délinquance-là.
00:18:32Ce qui est intéressant... — C'est ça, ça a toujours été, ça. Les montres qui valent cher, ça a toujours été. À une époque, vous baladiez, on va dire, Avenue Montaigne,
00:18:41par exemple. Les gens avaient des sacs de toutes les marques. Aujourd'hui, ils sont obligés de se cacher. En fait, c'est-à-dire que vous allez dans ces magasins-là,
00:18:48on vous donne... — Oui, oui. — Non, mais vous dites « ça provoque une recrudescence ». Mais non, parce que ça fait des années que ça existe, en réalité.
00:18:53Ça fait des années que les gens sortaient avec ces sacs-là sans problème. Aujourd'hui, on leur donne des sacs blancs, des sacs où il n'y a plus les marques.
00:18:59— Laissez-moi juste finir ce que vous disiez. Et la question, c'est de se poser pourquoi il y a une recrudescence, d'accord ? Et c'est intéressant d'en parler.
00:19:06Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'on a les chiffres, notamment, par exemple, puisque c'est le cas des vols avec violence sans arme l'année dernière,
00:19:13alors qu'il y a un certain nombre d'indicateurs qui sont en hausse. Il se trouve que celui-là est en baisse. C'est un des rares qui est en baisse.
00:19:18Et la question, c'est aussi de se poser quel est le contexte dans lequel ça intervient, notamment le contexte social, et aussi ce qui serait intéressant,
00:19:26par exemple, de cette affaire-là. Laissez-moi finir. — Qu'est-ce que vous entendez par « contexte social » ? Non, mais c'est intéressant.
00:19:30J'ai besoin de comprendre. — Oui, mais je vais vous dire. Mais de s'intéresser, par exemple, aux suites judiciaires qui sont données.
00:19:35C'est-à-dire que vous nous dites « laxisme judiciaire », pas de suivi, pas de prison. Suivons cette affaire. Moi, je suis tous les jours dans les tribunaux.
00:19:42Donc je peux vous dire que des affaires comme ça, quand on attrape les délinquants, il y a des sanctions qui sont prononcées.
00:19:48Et je dirais jamais que ces sanctions, elles sont pas... — Justement, j'ai pas compris le début de votre raisonnement, parce que vous disiez
00:19:52« oui, se balader avec une montre qui vaut cher ». Mais moi, je vous donnais l'exemple, par exemple, de l'avenue Montaigne, où ça fait des dizaines
00:19:59et des dizaines d'années qu'il y a des boutiques de luxe, que les gens sortaient sans problème. Et ils avaient des produits de luxe.
00:20:07Aujourd'hui, ils peuvent plus. Donc c'est pas les produits de luxe qui déclenchent la violence. — Non, vous avez parfaitement raison.
00:20:12C'est ce que je dis. C'est-à-dire que quel est le mécanisme... — Mais vous avez la réponse. Non, mais ça, la question...
00:20:16— Non, mais il y a des hypothèses. J'en sais rien. Mais quel est le mécanisme qui fait qu'on ait une recrudescence de gens qui veulent
00:20:23s'intéresser aux produits de luxe ? Ça peut être des facteurs... Moi, j'en sais rien. Mais ça peut être des facteurs sociaux.
00:20:28Ça peut être des tensions sociales. Ça peut être des différences de richesses, parce qu'on sait qu'elles s'accroissent entre les plus riches
00:20:34et les plus pauvres, qui créent cette boîtise-là. — Excusez-moi. Je suis... — Non, moi, d'abord.
00:20:38— D'accord. Je vous donne une question. — Moi, je viens d'une région, vous savez, la Moselle, où on a connu la désindustrialisation,
00:20:46où il y a eu beaucoup de chômage, où il y a eu beaucoup de misère aussi. Pour autant, les gens ne se sont pas mis à voler.
00:20:52Ils ont gardé leur dignité. Ils ont essayé de se créer un nouvel avenir. Ils n'ont pas cédé à la facilité. Une fois encore,
00:20:58on est en train de vivre dans une France qui ressemble au Brésil d'il y a 20 ans, où on n'avait pas le droit d'aller dans certaines favelas,
00:21:02parce qu'on disait aux gens « Attendez, si vous n'y allez pas en caleçon et en tongs, vous allez ressortir sans rien ».
00:21:08Pire, vous allez mourir. Et aujourd'hui... — C'est un très bon exemple de Brésil. Le problème du Brésil, c'est les inégalités sociales qui créent de la délince.
00:21:13— Excusez-moi. Je termine. Ce que vous dites là – et prenez-le pas mal, mais c'est pour exprimer l'idée –, c'est du racisme social,
00:21:20c'est du mépris de classe. C'est d'imaginer que quelqu'un, parce qu'il est miséreux ou parce qu'il n'a plus de travail ou parce qu'il est
00:21:27dans une situation difficile, eh bien va automatiquement devenir un délinquant. Je n'y crois pas. Je crois simplement qu'on est dans
00:21:33une société permissive. Moi, quand j'étais gamin – je suis un peu plus âgé que vous, j'ai peut-être ce privilège –, voler une montre,
00:21:40mais c'était extrêmement grave. Celui qui réfléchissait à voler une montre, déjà, il savait qu'il passait dans le camp de la délinquance,
00:21:47que sa vie serait perturbée. Aujourd'hui, voler une montre, il y a des gamins qui se disent « Bon, le gamin d'en face, il l'a fait, il a rien eu.
00:21:55Je vais me faire plaisir. Je vais faire pareil ». Et donc, il faut faire très attention. — Je sais pas à quelle époque vous avez été gamin,
00:22:00mais ce que je peux vous dire, c'est que les chiffres, en tous les cas, vous donnent tort. C'est-à-dire que, notamment sur la question des vols
00:22:11et des vols avec violence, depuis une vingtaine, une quarantaine d'années – encore une fois, je sais pas à quelle époque vous faites référence –,
00:22:17ça n'a cessé de baisser. Il y a depuis une dizaine d'années... — 70, 80 ? — Oui, oui. Mais même... — Notamment, si vous parlez des années 70...
00:22:25— Les agressions. Les agressions en 8 ans ont augmenté de 60%. C'est le ministère de l'Intérieur. — Écoutez ce que je vous dis. Si vous regardez le chiffre, par exemple,
00:22:33des années 70 ou des années 80, en termes de vols, de vols avec violence, d'homicides, on est sur des chiffres qui sont beaucoup beaucoup plus importants
00:22:42que ce qu'on connaît aujourd'hui. C'est un effet d'illusion. Ça ne veut pas dire qu'il y a... Ça ne veut pas dire qu'il y a un sentiment.
00:22:48— C'est un sentiment. C'est d'un sentiment. — Je ne suis pas en train de vous dire ça. Je suis en train de vous dire que... Vous me dites... Moi, quand j'étais jeune, à mon époque,
00:22:55les années 70, les années 80, la délinquance n'existait pas. Vous répondre... Faux ! Non, mais vous dites c'est faux. Vous me dites qu'il n'y avait pas de vols à l'époque.
00:23:03Il y en avait des tonnes, des vols à la tire, des vols avec violence. — Oui, je voulais réagir à ça, monsieur. Lorsque vous parlez de mécanisme,
00:23:11quel mécanisme, c'est intéressant. Et lorsque vous parlez d'inégalité sociale, effectivement, à partir de quand commence l'inégalité sociale ? À partir de quand on considère
00:23:19que l'autre a plus que soi ? Vous voyez ce que je veux dire ? Et c'est la question que je me pose, parce qu'il y a 25 ans, l'un de mes premiers reportages,
00:23:27c'était un enfant de 10 ans qui s'est fait tuer avec un coup de couteau. C'était en banlieue pour voler sa montre de 10 francs. 10 francs. C'était un antillais.
00:23:38Et j'avais fait un reportage là-dessus. Juste parce que les enfants, à l'école, ils avaient une montre. Sa maman lui avait acheté une montre pour lui dire
00:23:45« Rentre à la maison et maman t'achète une montre ». Il avait 10 ans. Sa montre coûtait 10 francs. Il a été tué pour ça. Donc à partir de quand commence l'inégalité sociale ?
00:23:54Est-ce que c'est lorsque l'un a une montre, l'autre n'en a pas ? Est-ce que c'est lorsqu'il a une montre à 1 franc, 2 francs, 3 euros, 4 euros, 5 euros ?
00:24:00Donc je pense que la notion de luxe est une notion supplémentaire. Le mécanisme est intéressant. Le mécanisme, c'est quoi ? La jalousie, la méchanceté, la violence, le laxisme, la non-punition, tout ça.
00:24:13Mais on ne peut pas dire que c'est uniquement le luxe et que...
00:24:16Alors on va faire le CNews Info. On va continuer à en parler après parce que le résultat de tout ça, c'est qu'il y a des chiffres qui ont été publiés par le ministère de l'Intérieur hier.
00:24:22Et moi, je suis effaré. Il y a un Français sur 10 qui n'ose plus sortir. Il n'ose plus sortir de chez lui parce qu'il a peur. On va en parler juste après le CNews Info.
00:24:28Il est signé Sommeil Erebiti.
00:24:33Il a un plan pour lutter contre l'insécurité qu'il présentera le 15 janvier prochain. Toutefois, Bruno Retailleau en a révélé la teneur ce matin au micro de Sonia Mabrouk.
00:24:42Le premier flic de France a d'ores et déjà réuni autour d'une même table les préfets, les fonctionnaires de police et de gendarmerie objectifs, leur donner plus de moyens et de liberté en ciblant les multirécidivistes.
00:24:54De la neige jusqu'en pleine et des températures dignes d'un mois de janvier. Avec l'arrivée de la tempête Caetano, l'hiver s'invite sur l'Hexagone.
00:25:0233 départements sont désormais placés en vigilance orange neige verglas pour la journée.
00:25:07Et puis, l'Assemblée nationale prolonge l'utilisation des tickets restaurants pour les courses jusqu'à fin 2026. La version initiale du texte prévoyait une prolongation d'un an.
00:25:17Mais les députés ont adopté un amendement pérennisant la mesure. L'adoption définitive doit encore être confirmée par un vote au Sénat.
00:25:2711h03 sur CNews. Merci d'être en direct avec nous. On continue à parler de l'insécurité avec ces chiffres qui ont été publiés hier par le ministère de l'Intérieur.
00:25:36Et il y a vraiment un chiffre qui m'a interpellé. Un Français sur dix n'ose plus sortir aujourd'hui de chez lui parce qu'il a peur. Voici tous les chiffres qui ont été révélés hier.
00:25:44Vous avez l'impression de ne plus vous sentir en sécurité au quotidien ? Vous n'êtes pas les seuls.
00:25:50Selon une enquête du service statistique du ministère de l'Intérieur, tous les indicateurs sont dans le rouge.
00:25:55Dans le détail, le sentiment d'insécurité des Français dans leur quartier ou village a augmenté de 14% sur un an.
00:26:01A leur domicile ou dans les transports en commun, plus 10% également.
00:26:05Certains ont tellement peur qu'ils renoncent même à sortir seuls de chez eux. Ils représentent un Français sur dix.
00:26:12Le sentiment d'insécurité pris dans son exception technique, il a tout simplement pour cause l'augmentation de la criminalité et de la délinquance.
00:26:22Ça peut être, je pense d'ailleurs, aggravé ce sentiment-là par la sensation que face à cette criminalité et cette délinquance, les pouvoirs publics ne répondent pas.
00:26:32En première position des délits en nette progression, les vols ou tentatives de deux roues, plus 33% par rapport à 2021.
00:26:39Les violences physiques, plus 16%. Et les débits sur compte bancaire, plus 14%. Malgré cela, peu de personnes déposent plainte.
00:26:48Les gens ne déposent pas plainte parce qu'ils ont l'impression que ça ne sert à rien.
00:26:52Et de fait, pour les cambriolages par exemple, on a environ un cambrioleur sur dix seulement qui est retrouvé.
00:26:58Donc évidemment, ça ne pousse pas à perdre du temps dans un commissariat et perdre une demi-journée, poser une demi-journée de congé.
00:27:05Et donc, les gens vivent avec l'insécurité.
00:27:08Selon cette étude de la Place Beauvau, un Français sur quatre ne verrait jamais de patrouille de police au quotidien.
00:27:14Voilà, et donc ce chiffre, un Français sur dix qui n'ose plus sortir. Jean Dorido, bonjour. Merci d'être avec nous. Vous êtes psychologue.
00:27:19C'est vrai que cette peur, au fond, pousse certaines personnes à rester chez soi parce qu'on se sent au moins protégé chez soi.
00:27:26C'est la notion de cocon, en fait, de cocon protecteur.
00:27:29Oui, c'est la notion de cocon. Et puis, il arrive même de parler de phobie sociale.
00:27:35C'est quelque chose qui est documenté en psychologie et ça existe depuis très longtemps.
00:27:39Des personnes pour qui l'extérieur est perçu de façon tellement hostile qu'elles ne parviennent plus à se mobiliser pour s'en tirer de chez elles.
00:27:48Et parfois, il arrive que cette phobie s'explique tout simplement par le réel qui revient, qui est là, omniprésent.
00:27:57Et effectivement, une insécurité, ça vient d'être dit dans votre sujet, qui est grandissante.
00:28:02Et des personnes, pour peu qu'elles soient à mobilité réduite, des personnes dans le grand âge, elles n'osent plus sortir de chez elles.
00:28:10Elles restent enfermées, ce qui en fait, c'est très mauvais pour leur santé physique et psychique.
00:28:14Mais le psychologue que vous êtes, quand il voit un Français sur dix, c'est énorme, un Français sur dix.
00:28:19Un Français sur dix n'ose plus sortir. Un Français sur dix a peur, au fond, d'aller dans la rue en se disant qu'est-ce qui peut m'arriver.
00:28:25Qu'est-ce qui se dit, le psychologue ?
00:28:28Sans être cynique, il se dit qu'il y a beaucoup de travail, beaucoup de pain sur la planche.
00:28:33On le sait, la psychologie, c'est le parent pauvre de la santé publique.
00:28:37Et on voit bien, les chiffres sont là. Ça vient d'être rappelé. Il y a une insécurité grandissante.
00:28:42Il y a ce sentiment d'insécurité qui est lui aussi grandissant.
00:28:45N'oublions pas qu'il n'y a pas si longtemps, la France entière était confinée.
00:28:50Nous vivions sous couvre-feu.
00:28:51Donc, il y a eu des mécanismes, si vous voulez, qui se sont mis en place.
00:28:55Et notamment, chez les adolescents, de méfiance vis-à-vis de l'extérieur.
00:29:00Il y a des tentatives de suicide qui augmentent de façon impressionnante et inquiétante chez les plus jeunes.
00:29:07Et c'est vrai qu'on a une situation qui est extrêmement compliquée, préoccupante sur le plan de la santé publique.
00:29:15Niveau santé mentale, il y a un besoin de soins psychologiques, d'accompagnement par des professionnels, des psychologues.
00:29:23Et ça fait défaut. C'est un vrai problème.
00:29:26Merci beaucoup, Jean Dorido, psychologue. Merci d'avoir été en direct avec nous.
00:29:29Maurice Signolet, est-ce que tout ça, au fond, ce n'est pas un échec global ?
00:29:33Un échec global des politiques du gouvernement ?
00:29:35Un échec global de la police ? Un échec global de la justice ? C'est un échec de tout le monde ?
00:29:39C'est un échec quasi-civilisationnel, d'ailleurs.
00:29:42Je crois que ce sentiment d'insécurité peut être fantasmé, dans une certaine mesure, quand même.
00:29:48Mais je crois, par contre, que la visibilité de la diversité des codes culturels dans l'espace public
00:29:57fait que ça crée un sentiment de mal-être, de gêne, etc.
00:30:02Je crois qu'on ne s'est pas bien rendu compte de...
00:30:05Je crois qu'il y a un livre qui est sorti il y a peu de temps, sur les statistiques,
00:30:09qui a montré qu'en 40 ans... Ah, j'ai oublié le nom...
00:30:13La métamorphose française, je crois.
00:30:15En l'espace de 40 ans, le bouleversement...
00:30:18Oui, mais Maître Degas vous a expliqué le contraire tout à l'heure.
00:30:20Il vous a dit, par exemple, sur les petites agressions, c'est ça ce que vous disiez.
00:30:23Sur les petites agressions, ça s'arrange, il vous explique.
00:30:25Ce changement énorme, il est présent, il est visible.
00:30:30Ça s'améliore ou ça s'aggrave ? Parce que lui, il vous dit que ça s'améliore.
00:30:33Ça s'aggrave.
00:30:34Vous dites le contraire, l'un et l'autre.
00:30:36En tout cas, ça rend de la précarité.
00:30:38Je pense que cette diversité des codes culturels qui sont très visibles,
00:30:41aujourd'hui dans l'espace public, participe à ce sentiment de gêne, d'appréhension, de peur.
00:30:46Ça veut dire quoi, ce que vous dites ?
00:30:48Je ne sais pas.
00:30:49Quand vous vous promenez dans la rue, vous voyez des choses qui vous échappent,
00:30:53qui ne répondent pas à vos codes culturels ancestraux, vous avez un sentiment de...
00:30:58On va essayer d'être concrets.
00:31:00Je préfère qu'on dise les choses plutôt qu'on fasse des sous-entendus.
00:31:03Par exemple, quand vous voyez une femme voilée, c'est ce que vous voulez dire ?
00:31:07Je pense que ça peut perturber les gens dans certains codes culturels ancestraux, je pense.
00:31:13Vous êtes d'accord avec ça ?
00:31:15Je crois qu'il ne faut pas tout lier.
00:31:17Après, qu'il y ait une influence de l'immigration sur l'insécurité, c'est indéniable, vu les statistiques.
00:31:22Mais en tout cas, ce qui est intéressant, c'est pourquoi ce sentiment d'insécurité,
00:31:27aujourd'hui, il crée des problèmes psychologiques.
00:31:29C'est qu'avant, l'insécurité, elle était dans certains quartiers pour certaines causes.
00:31:33Il y avait des coins où on ne pouvait pas aller.
00:31:35On le savait, il y avait deux ou trois foyers en France hyper violents.
00:31:37Aujourd'hui, l'insécurité, c'est partout.
00:31:39Dans le moindre village de 200 habitants, on peut être en insécurité.
00:31:42On peut être en insécurité chez soi.
00:31:44Le home-jacking, ça existe.
00:31:46Et là, où notre ami avocat est très malin, c'est qu'il a trouvé, sur un an, la statistique
00:31:52qui était à peu près à l'équilibre, qui était la violence faite pour des vols mineurs.
00:31:57Mais globalement, sur les agressions, c'est 60% d'augmentation, chiffre officiel, en huit ans.
00:32:02Doublement pour les agressions sexuelles.
00:32:05Donc, vous avez trouvé le tout petit nombre de cas qui, lui, allaient dans le bon sens, et c'est une année.
00:32:10Honnêtement, il ne faut pas de déni.
00:32:12Il ne faut pas de déni parce qu'aujourd'hui, cette violence, elle est partout.
00:32:15Il n'y a plus de débat apaisé parce qu'aujourd'hui, quand on parle du débat sur le Moyen-Orient,
00:32:19ça arrive directement à de la violence antisémite.
00:32:22Quand aujourd'hui, on parle d'inégalité sociale, comme vous l'avez fait tout à l'heure,
00:32:26on débouche sur de la violence de vol.
00:32:29Quand on parle des relations humaines, on débouche sur de la violence aussi.
00:32:32Donc, il faut casser cette spirale infernale.
00:32:34Une fois encore, une société civilisée, ce n'est pas la loi de la jungle,
00:32:37ce n'est pas la loi du plus fort, ce n'est pas le plus musclé qui gagne.
00:32:40Et donc, il faut remettre de l'ordre.
00:32:42Remettre de l'ordre, ça veut dire donner les moyens à nos forces de l'ordre.
00:32:44Ça veut dire une justice qui soit intraitable.
00:32:47C'est clair.
00:32:48Et je crois, très honnêtement, et je vous le dis très calmement,
00:32:51le déni est le pire des mots.
00:32:54Alors, réponse de Maître Régard ?
00:32:56Je ne suis pas dans le déni parce que ce que j'ai dit tout à l'heure, justement,
00:32:58s'appliquait au cas précis dont on parlait.
00:33:00Et j'ai commencé à dire, alors que tous les autres chiffres sont plutôt en augmentation,
00:33:04il se trouve que dans ce cas précis, c'est un chiffre qui est en baisse.
00:33:07Donc, vous voyez, je n'étais pas dans le déni.
00:33:09Je n'ai rien dissimulé.
00:33:10Ensuite, sur le fait qu'effectivement, il y a une délinquance qui est en augmentation,
00:33:16il ne faut pas le contester.
00:33:17Ce que je dis simplement, c'est qu'il faut aller en chercher les causes
00:33:21et surtout, il ne faut pas aller chercher des mauvaises solutions.
00:33:24Alors, quelles sont les causes ?
00:33:25Ce que je veux dire par là, c'est que quand vous dites qu'il faut que la justice soit intraitable,
00:33:29on peut tout mettre derrière ce terme intraitable.
00:33:31Ce qu'on sait notamment, par exemple, c'est que l'augmentation du quantum des peines de prison,
00:33:36ce qui est réclamé pour beaucoup en disant qu'il faut mettre plus de prison, plus longtemps,
00:33:39il faut envoyer les gens en prison très longtemps, ça ne fonctionne pas.
00:33:42Non, mais ça ne fonctionne pas.
00:33:44C'est comme ça.
00:33:45On a essayé une époque les peines de plancher, ça n'a pas marché.
00:33:49On met des peines de plus importante.
00:33:51Depuis une vingtaine d'années, les quantums des peines n'ont cessé d'augmenter.
00:33:54Et justement, ça ne fonctionne pas alors qu'on augmente.
00:33:57Et qu'on sait par ailleurs que dans d'autres pays ou quand on applique d'autres méthodes, ça marche.
00:34:01Qui sont des méthodes, par exemple, dans lesquelles on met plus de moyens dans les prisons,
00:34:05on en parlera tout à l'heure, pour que les gens puissent trouver une voie de réinsertion à l'extérieur.
00:34:09Et parfois, vous savez, les gens disent « Ah, mais la prison c'est le Club Med ».
00:34:12Ce n'est pas la question du Club Med, c'est la question de donner des moyens suffisants
00:34:16pour que quand les gens ressortent, ils ne recommencent pas.
00:34:19On s'occupe de faire baisser l'indélinquance.
00:34:23Vous voyez, c'est vous qui êtes dans le déni.
00:34:24Vous êtes obsédé par la prison et moi je vous dis que ça ne marche pas.
00:34:27Et si on n'est pas dans le déni, on prend la solution qui fonctionne.
00:34:30Non, là je ne suis pas avocat quand je viens de vous dire ça.
00:34:33Je suis quelqu'un qui s'intéresse à notre société et qui me dit comment je fais pour faire baisser l'indélinquance.
00:34:37Juste vous parler de la prison, vous parlez de l'image qui est donnée par la prison
00:34:40et ça tombe très bien parce que je voudrais qu'on parle du rappeur Kobaladeh
00:34:44qui a publié une vidéo qui est en train de faire du buzz, comme on dit, sur les réseaux sociaux
00:34:49parce qu'on le voit dans sa cellule, il a de frigidaire, il a son ordinateur, il a des réserves partout.
00:34:56En fait, je vais vous dire la vérité, c'est que moi la remarque que j'ai trouvée la plus juste,
00:34:59c'est qu'il est mieux que certains étudiants qui sont en fac.
00:35:02Et ça, ça choque. Et ça, on peut le comprendre.
00:35:04Alors, on va regarder sa vidéo et ensuite on va vous expliquer qui est ce rappeur
00:35:07parce que ce n'est pas un enfant de cœur. D'ailleurs, s'il est en prison, c'est que ce n'est pas un enfant de cœur.
00:35:11Là, je suis réglé, ça va pas l'air.
00:35:13C'est carré, frère. C'est carré, voilà.
00:35:20En plus, moi, tu connais, j'ai deux frigos, moi.
00:35:23T'as capté ou pas ?
00:35:25J'ai deux frigos bien chargés.
00:35:28T'as capté ?
00:35:33Regarde, mon saut de jaune.
00:35:37Regarde la face dessous.
00:35:46La bouche.
00:35:50Je connais à l'aise, voilà. Je suis un peu, voilà.
00:35:53Je suis réglé ici.
00:35:55Et juste avant d'en débattre, regardez qui est ce rappeur et pourquoi ça fait polémique.
00:36:00Cela fait maintenant plus de deux mois que le rappeur Kobalade est incarcéré.
00:36:04Ce week-end, il a choqué les internautes en publiant une vidéo depuis sa cellule.
00:36:08Dans cette séquence partagée sur les réseaux sociaux,
00:36:10l'artiste dévoile son quotidien entre frigo bien rempli et ordinateur à disposition.
00:36:15Dans les commentaires, de nombreux internautes critiquent Kobalade,
00:36:18reprochant une mise en scène perçue comme provocante
00:36:20et un quotidien jusé bien loin de l'image traditionnelle de la détention.
00:36:24Certains dénoncent des privilèges choquants,
00:36:26tandis que d'autres soulignent que cette vidéo banalise la gravité des faits
00:36:29qui l'ont conduit à être incarcéré.
00:36:31On rappelle qu'Kobalade a été impliqué en septembre dans un accident mortel
00:36:34causant la perte de son ami et styliste, William Dogbey.
00:36:37Après une courte hospitalisation, il a été incarcéré.
00:36:40Le rappeur a alors été condamné à un an de prison ferme
00:36:43pour une affaire de violence et séquestration,
00:36:45une accusation qu'il conteste encore aujourd'hui.
00:36:47Le 5 décembre prochain, son implication dans l'accident mortel sera examinée,
00:36:51une décision cruciale pour la suite de sa carrière et de sa vie personnelle.
00:36:55Maître Noguer, vous pouvez comprendre que ça choque, ça ?
00:36:57Oui, ça dépend de ce que vous voulez me dire de ce qui choque.
00:37:00Est-ce que la question c'est de se dire
00:37:02qu'on est choqué parce que ce monsieur aurait un traitement spécial
00:37:05par rapport aux autres détenus ?
00:37:07Ou alors qu'on pense que la vidéo, qui est d'ailleurs illégale,
00:37:11qu'il publie, on n'a pas le droit d'avoir le téléphone en prison,
00:37:13c'est très répandu mais je le précise quand même,
00:37:15ou que le traitement qui serait le sien serait considéré
00:37:18comme étant le traitement général en prison et que ça choquerait les gens ?
00:37:22Dans les deux cas, je peux comprendre que ça choque
00:37:24et j'aimerais expliquer pourquoi ça ne le devrait pas.
00:37:26Juste avant, pour répondre à ces questions peut-être,
00:37:29on va prendre Cyril Huet-Lambrin, qui est secrétaire général national
00:37:32du syndicat pénitentiaire et de surveillants.
00:37:34Bonjour monsieur, merci d'être en direct avec nous.
00:37:37On va peut-être déjà répondre à la première question.
00:37:40Ce qu'on voit dans cette vidéo, c'est banal ?
00:37:44Ah oui, totalement banal.
00:37:46D'abord, je suis assez étonné parce que la cellule qu'on voit
00:37:49ne ressemble pas forcément à une cellule d'isolement,
00:37:54classique en tout cas.
00:37:56Et il me semble qu'une personnalité comme lui, en théorie,
00:37:59devrait être dans un quartier d'isolement.
00:38:01Ça ne lui ressemble pas.
00:38:02Peut-être que je me trompe, mais ça ne lui ressemble pas.
00:38:04Je ne sais pas où il est incarcéré.
00:38:06Mais là, tout ce qu'on voit dans sa cellule, c'est classique.
00:38:10Et je dirais même qu'il ne fait pas partie des plus avantagés.
00:38:13Il y en a qui sont encore plus avantagés que ça, oui.
00:38:16Ça veut dire quoi plus avantagés ?
00:38:17Parce qu'il y a quand même deux frigidaires, un ordinateur.
00:38:20Ça veut dire quoi plus avantagés que ça ?
00:38:24Sur la vidéo que je vois, effectivement, il y a beaucoup de nourriture
00:38:30parce qu'il y a le canteen.
00:38:31Parce qu'il faut savoir que la cantine arrive en 15 jours en général,
00:38:36après la commande.
00:38:37Donc, il y a une semaine pour la commande, une semaine…
00:38:39Donc, ils s'organisent pour ne jamais manquer de nourriture.
00:38:42Ensuite, ce qu'on peut percevoir comme un ordinateur,
00:38:45c'est une télé en fait, qui est très ressemblant.
00:38:48Je l'admets, mais ce n'est qu'une télé.
00:38:50Le frigo, tant qu'il les paie et qu'il y en a pour tout le monde,
00:38:53pas de difficulté, ils paient le frigo.
00:38:56Parce que pour avoir un frigo, il faut payer dans les prisons.
00:39:00Donc, ça, c'est les petits privilèges qu'ils ont.
00:39:03C'est vrai que ce n'est pas donné à tout le monde.
00:39:05J'ai vu des détenus qui ont des cellules plus grandes,
00:39:08pas de 9 mètres carrés, mais plutôt de 12 mètres carrés,
00:39:10qui étaient prévus pour deux à l'époque,
00:39:13et qui étaient seuls à l'intérieur.
00:39:14Ça, c'était encore un autre privilège.
00:39:16Donc, des privilèges, il y en a plein.
00:39:18Des surencombrements de nourriture, d'habits, de basket, ça existe.
00:39:22Quand on dit que la prison, c'est un club med, il ne faut pas le nier.
00:39:25La prison, c'est un club med.
00:39:26Aujourd'hui, la justice, en prison, les détenus,
00:39:29ils n'ont qu'une punition, c'est la privation de liberté.
00:39:32Et d'ailleurs, on nous le répète toujours, on nous le répète sans cesse,
00:39:36la prison, ça ne doit être qu'uniquement la privation de liberté.
00:39:41Donc, en fait, on fait des clubs de géants où ils sont fermés dedans.
00:39:44Donc, tout à l'heure, j'écoutais l'émission et j'entendais
00:39:49des messieurs qui n'étaient pas d'accord sur un sujet.
00:39:54Je vais vous expliquer.
00:39:55Ce n'est pas compliqué.
00:39:57La prison, c'est un club med.
00:39:58C'est avéré.
00:39:59Les peines longues, ça ne fonctionne pas.
00:40:02C'est avéré.
00:40:03Les peines courtes, ça ne fonctionne pas.
00:40:05C'est avéré.
00:40:06Pourquoi ?
00:40:07Parce que peut-être qu'il faudrait aujourd'hui arrêter d'encombrer des prisons
00:40:11et de mettre des peines longues systématiques,
00:40:13mais refaire de la prison une véritable prison avec des peines qui servent
00:40:18pas uniquement à faire de la privation de liberté,
00:40:20mais qui impliquent une culture aux gens,
00:40:23qui leur apprennent à faire un lit, qui leur apprennent à se lever le matin,
00:40:26qui leur apprennent à faire des choses.
00:40:28Pas qu'ils leur disent tu te lèves à pas d'heure, tu fais ce que tu veux,
00:40:31tu as la douche dans ta cellule, tu as même maintenant dans certains
00:40:33services le téléphone dans la cellule.
00:40:35En fait, c'est ça le problème.
00:40:37On crée des foyers, des foyers où on les prive de liberté,
00:40:40mais où ils ont toute leur liberté, qu'elle soit Internet, téléphone,
00:40:45même si c'est interdit, on leur laisse tout passer.
00:40:48– Juste un petit mot, parce que vous vous rendez compte de la portée
00:40:52de ce que vous dites.
00:40:53Vous êtes secrétaire général national adjoint du syndicat pénitentiaire
00:40:56de surveillants, et là sur CNews, vous nous dites la prison c'est le Club Med.
00:41:00En fait, le message que vous envoyez, et c'est sans doute la réalité,
00:41:04enfin moi je vous fais confiance parce que c'est vous qui connaissez,
00:41:07le message que vous envoyez il est terrible pour les gens.
00:41:10Et c'est vrai que moi quand je vois ça, vous savez à quoi ça m'a fait penser ?
00:41:13Moi quand j'étais jeune étudiant, j'avais une chambre universitaire
00:41:18qui était plus petite que celle-là, je n'avais pas de douche,
00:41:21je n'avais pas de toilette dans ma chambre, je n'avais pas tout ça.
00:41:23Et je me dis, lui il est mieux que ce que j'étais moi à l'époque
00:41:26alors que moi j'étais juste étudiant, je pense à ça.
00:41:28Mais vous entendre en plus venir nous dire, c'est le Club Med,
00:41:32le message il est terrible, il est ravageur ce message.
00:41:36– Oui, oui, mais je le comprends, mais je vais vous parler, vous savez,
00:41:39on a des gens qui viennent en France, notamment le public des Roumains par exemple,
00:41:47c'est un exemple, je ne stigmatise pas, mais qui passent par la faille
00:41:51et qui viennent en France et qui sont incarcérés dans nos prisons.
00:41:54Bon, ils viennent, ils sont au chaud parce qu'ils n'ont pas de logement en France
00:41:58ou alors c'est quand ils squattent des logements avant d'être expulsés,
00:42:01je ne vais pas faire de dessin en jante, tout le monde sait comment ça se passe.
00:42:04Donc chez nous, ils sont indigents, donc malgré le fait qu'ils n'aient pas de papier,
00:42:08donc comme ils sont indigents, ils sont prioritaires sur le travail,
00:42:11l'argent qu'ils gagnent, ils l'envoient chez eux et ça fait des sacrées sommes d'argent,
00:42:15donc en fait finalement, ils viennent pour que leur famille soit bien dans leur pays,
00:42:19donc en plus de ça, ils trafiquent dans les prisons
00:42:22et comme à chaque fois, ils se font passer pour des victimes,
00:42:25on ne leur donne pas forcément de sanctions,
00:42:27donc en fait c'est ça aujourd'hui la prison,
00:42:29on a des SDF qui viennent en prison l'hiver pour être au chaud,
00:42:32pour manger gratuitement, il faut se rendre compte de ça, c'est une réalité.
00:42:36– Vous faites bondir Maître Philippe Henri Renégard qui est sur le plateau,
00:42:40qui depuis le début de votre intervention,
00:42:42et visiblement en tout cas je le vois à sa tête, en désaccord total avec ce que vous dites.
00:42:45– Ah non mais je ne bondis pas, je suis désespéré,
00:42:47bon les Roumains, excusez-moi Monsieur,
00:42:49mais il se trouve qu'ils font partie de l'Union Européenne,
00:42:51donc en fait ils ont leur papier quand ils viennent en France,
00:42:53mais ça c'est juste un détail sur l'ensemble des aberrations que vous racontez.
00:42:56Il faut quand même rappeler à nos spectateurs
00:42:58que la France est condamnée quasi systématiquement,
00:43:02tous les ans depuis 20 ans, pour les conditions indignes de ses prisons.
00:43:06Donc quand vous montrez cette vidéo-là,
00:43:08et que je vous dis que c'est relativement exceptionnel,
00:43:10il faudrait montrer les dizaines et les cinquantaines de vidéos
00:43:13de gens qui montrent que dans leur prison,
00:43:15il y a des rats, il y a des cafards,
00:43:17qui montrent que dans notre mètre carré…
00:43:19– Mais c'est eux, vous dites que c'est le Club Med,
00:43:21c'est le syndicat pénitentiaire,
00:43:23ils vous disent que c'est le Club Med les prisons.
00:43:25– Oui et qu'ils disent n'importe quoi,
00:43:26qu'au Club Med il y a des rats dans votre chambre, il y a des cafards,
00:43:28est-ce qu'au Club Med, laissez-moi finir,
00:43:30vous êtes à trois et vous dormez sur un matelas au sol dans neuf mètres carrés,
00:43:33est-ce que dans le Club Med vous avez hyper froid l'été et ultra chaud l'hiver ?
00:43:38Ce n'est pas le Club Med, ce que vous disent…
00:43:40– Ils disent des bêtises.
00:43:41– Ils disent n'importe quoi.
00:43:42– Ils doivent répondre, bien sûr.
00:43:43– Ils disent n'importe quoi, et ce n'est pas moi qui le dis,
00:43:45c'est la Cour européenne des droits de l'homme qui chaque année condamne la France
00:43:47en disant que les conditions dans nos prisons, elles sont indignes.
00:43:50Est-ce qu'il y a des gens qui ont ces conditions-là ?
00:43:53La réponse est oui, je ne dis pas le contraire,
00:43:54ce que je dis simplement c'est que ce n'est pas l'illustration du cas général,
00:43:58et ce que je dis aussi, et je suis en contradiction avec dit ce monsieur,
00:44:01c'est qu'il a raison de dire que les peines trop longues ça ne marche pas…
00:44:05– Attention sur les prisons, ne parlons pas des peines,
00:44:07les peines c'est un autre débat.
00:44:08– La prison, elle doit vous donner les conditions pour vous en sortir.
00:44:11– Je veux qu'il vous réponde parce que vous dites,
00:44:12quand il dit la prison c'est le Club Med, vous dites qu'il dit n'importe quoi.
00:44:15Vous répondez Cyril ?
00:44:16– Ce n'est pas moi qui le dis.
00:44:18– Écoutez, il y a des rats en prison, vous savez pourquoi il y a des rats en prison ?
00:44:22Parce que la prison pénale, elle est sale,
00:44:25et elle jette la nourriture, les éléments par les fenêtres, et ça attire les rats.
00:44:28– Quand on traine les gens comme des animaux,
00:44:30il ne faut pas s'étonner qu'ils se comportent comme des animaux.
00:44:32– Mais attendez, je ne suis pas en train de vous remettre en cause,
00:44:35je ne suis pas en train de vous dire qu'ils ont tous les moyens d'être bien traités.
00:44:38– Vous dites que la prison est sale parce que les gens sont sales,
00:44:40non, les gens ne sont pas sales, les gens on les met dans des conditions
00:44:43qui font qu'ils n'ont pas d'autre manière de vivre malheureusement parfois que celle-là.
00:44:47Effectivement quand vous êtes à 3 ou 4 dans une cellule de 9 mètres carrés,
00:44:51que vous dormez sur le sol et que vous passez la journée
00:44:53à devoir faire vos besoins devant vos co-détenus,
00:44:55ça ne vous met pas forcément dans les meilleures conditions d'humanité.
00:44:59– Une dernière réponse de Cyril, allez-y.
00:45:01– Vous confondez tout là, vous confondez tout,
00:45:03on vous parle de privation de liberté,
00:45:05et on vous parle de ce que peuvent faire les détenus.
00:45:08– Vous parlez du clomède, au clomède vous dormez sur un matelas au sol,
00:45:12à 3 dans 9 mètres carrés à faire vos besoins
00:45:14devant les personnes avec qui vous êtes dans votre chambre,
00:45:16c'est ça le clomède ?
00:45:17Au clomède vous êtes enfermés 22 heures sur 24
00:45:19dans une pièce sans pouvoir sortir,
00:45:21au clomède vous avez des vêtres qui sont cassés et qui ne sont pas réparés,
00:45:24donc ne dites pas n'importe quoi pour les gens qui vous écoutent,
00:45:27je comprends qu'entre collègues vous puissiez raconter des conneries
00:45:30dans votre salle de confort, mais là on est à la télévision,
00:45:34il faut dire la vérité.
00:45:35– On reste respectueux sur les conneries.
00:45:37– Je suis très respectueux, on enlève n'importe quoi.
00:45:39– On enlève juste le mot connerie.
00:45:40– Mais c'est une connerie ce qu'il dit, c'est une connerie,
00:45:43c'est n'importe quoi.
00:45:44– Vous avez jamais été dans une prison.
00:45:46– J'y vais tous les jours, vous avez raison.
00:45:48– Bien sûr, d'ailleurs les budgets de l'administration pénitentiaire
00:45:52comme vous dites, regardez un petit peu où ils partent pour la plupart
00:45:55et vous verrez que ce n'est pas dans les conditions
00:45:57pour l'administration pénitentiaire.
00:45:58– Vous contestez qu'il y a des gens qui vivent à 3 ou 4 dans 9 mètres carrés,
00:46:01vous contestez qu'en France on a plus de 8000 personnes
00:46:04qui dorment sur des matelas tous les jours,
00:46:06vous contestez que quand on est à 3 ou 4 dans une cellule
00:46:08on doit faire ses besoins devant les personnes avec qui on est,
00:46:11vous contestez qu'il y a des gens qui sont 22 heures sur 24
00:46:13enfermés dans une cellule et qui ne peuvent pas sortir,
00:46:15vous contestez que quand on demande de travailler,
00:46:17d'avoir des activités, la plupart du temps on ne peut pas l'avoir,
00:46:20vous contestez que les situations médicales sont déplorables
00:46:23et que la France est condamnée à cause de ça dans les prisons,
00:46:25vous contestez ça monsieur, vous dites oui c'est la vérité.
00:46:27– Alors on le laisse répondre et ensuite on donne la parole
00:46:29aux autres personnes sur le plateau.
00:46:31– Mais qui a contesté ça ?
00:46:33– Le Club Med c'est pas ça, le Club Med c'est pas ce que je viens de décrire,
00:46:36excusez-moi, donc les prisons en France c'est pas le Club Med.
00:46:39– On le laisse répondre.
00:46:40– Et vous me portez des paroles que je n'ai pas tenues.
00:46:42– Vous n'avez pas dit que les prisons c'était le Club Med,
00:46:44c'est pas ça ?
00:46:45– C'est insupportable cher monsieur.
00:46:46– Dites pas n'importe quoi, franchement je veux bien avoir un débat.
00:46:49– Mais laissez-le répondre, allez-y.
00:46:52– Franchement, vous me faites dire des choses,
00:46:54vous me faites tenir des propos que je n'ai pas tenus,
00:46:56on n'a jamais parlé des conditions détenues,
00:46:59on parle des possibilités de faire, c'est deux choses différentes.
00:47:02Donc vous me prenez des propos qui sont insupportables
00:47:05et vous êtes dans un discours qui n'est pas correct,
00:47:07ce n'est pas du tout correct et ce n'est pas un débat.
00:47:09– Merci Cyril Houette-Lambigne,
00:47:11merci d'avoir accepté de répondre au secrétaire général national
00:47:13adjoint du syndicat pénitentiaire des Surveillants, Laurent Jacobelli.
00:47:16La prison c'est le Club Med en France ?
00:47:18– Il y a les deux, oui, parfois c'est le Club Med.
00:47:20Bien sûr quand on installe des piscines gonflables,
00:47:22quand on organise des colantas des prisonniers, c'est inacceptable,
00:47:25c'est avec l'argent des contribuables
00:47:26et moi j'aimerais bien que cet argent il aille aux victimes.
00:47:28J'aimerais monsieur, maître, que vous ayez la même véhémence
00:47:30pour défendre les victimes.
00:47:31– Je le sais, je le fais, je défends tous les jours des victimes.
00:47:34– Une fois encore, vous voyez, on parlait de la violence
00:47:37qui s'instillait partout, on vient d'en avoir un exemple.
00:47:40Moi franchement, je ne sais pas dans quel monde vous vivez,
00:47:42mais je veux un passeport, parce que vous vivez dans un monde
00:47:44où les voyous vivent difficilement en prison,
00:47:46vous vivez dans un monde où la justice fait bien son boulot,
00:47:49vous vivez dans un monde où il y a moins d'insécurité.
00:47:51Moi honnêtement, ce n'est pas la France, ce que vous décrivez.
00:47:53C'est un monde virtuel, hallucinogène, mais ce n'est pas le monde réel.
00:47:56Vous savez, moi j'avais dans ma permanence la semaine dernière
00:47:58quelqu'un qui aujourd'hui bosse dans la police municipale
00:48:00et qui était du personnel pénitentiaire.
00:48:02Il m'a dit j'ai arrêté, j'ai arrêté de voir des voyous
00:48:04qui vivaient mieux que d'autres personnes dans mon quartier.
00:48:07J'ai arrêté parce que j'en avais marre de rentrer chez moi le soir
00:48:09en puant le stupéfiant.
00:48:11Il m'a dit j'ai arrêté parce qu'ils ont plus de moyens que nous.
00:48:14Et donc je suis passé à la police municipale.
00:48:16Vous pouvez là aussi dire que c'est une connerie, c'est du réel.
00:48:18C'est un vrai personnage qui existe, qui bosse pour nourrir sa famille.
00:48:22Il y a aujourd'hui des gens qui regardent ça
00:48:24et qui vivent moins bien que ce rappeur qu'on a vu tout à l'heure.
00:48:27Ce rappeur d'ailleurs qui nargue, qui nargue la justice,
00:48:29qui nargue les institutions en disant
00:48:31vous avez cru me faire taire, vous avez cru m'imposer quelque chose de difficile.
00:48:35Regardez, je suis comme un coq en pattes et je vous fais un bras d'honneur.
00:48:38Ce rappeur d'ailleurs qui chante de la violence.
00:48:40Cette violence qui est partout.
00:48:42Alors monsieur, à votre discours, je comprends aujourd'hui
00:48:44pourquoi on est dans un monde violent.
00:48:45Parce qu'il y a des défenseurs de la violence.
00:48:47Il y a des gens qui l'excusent.
00:48:48Il y a des gens qui la nient.
00:48:49Et monsieur, vous avez votre petite part de responsabilité
00:48:52dans l'eau sauvagement de la société.
00:48:54Christine Kelly, un peu de calme et de tendresse dans ce monde de bruit.
00:48:58Christine Kelly, c'est le clermet pour vous les prisons ?
00:49:02Bien sûr.
00:49:04Entre monsieur qui parle très fort, pardon ne parlez pas trop fort
00:49:06parce que moi ça me donne des palpitations.
00:49:08Et le syndicat, monsieur qui est le syndicat de la pénitentiaire.
00:49:12Vous savez, nous les antillais, on a beaucoup d'amis et de familles
00:49:16qui travaillent dans les prisons.
00:49:18On en a beaucoup.
00:49:20Comme on a beaucoup d'antillais dans les hôpitaux,
00:49:22il y en a beaucoup dans les prisons.
00:49:23Et je peux vous dire que personne ne va vous dire que ce n'est pas un club med.
00:49:27Bien sûr qu'il y a des cas particuliers.
00:49:29Mais bien sûr que la vie est assez particulière en prison.
00:49:33Et à chaque fois on prend des vidéos comme ça.
00:49:35On avait parlé de colentesse.
00:49:37On a parlé déjà d'avoir un téléphone portable.
00:49:39On parlait de privation de liberté.
00:49:41Qu'est-ce que la liberté aujourd'hui ?
00:49:43On vient de faire un sujet disant qu'une personne sur 10 reste enfermée chez elle
00:49:49et donc se prive de liberté parce qu'elle a peur à l'extérieur.
00:49:53Donc qu'est-ce que la liberté ?
00:49:55Est-ce qu'à l'extérieur, est-ce que c'est vraiment une privation de liberté
00:49:58que de ne pas être à l'extérieur ?
00:50:00C'est une question peut-être philosophique mais peut-être la question de 2024.
00:50:03À partir du moment où on a un téléphone portable, est-on privé de liberté ?
00:50:07Et où on communique parce qu'en plus il envoie des vidéos.
00:50:11Et il y a de la provocation.
00:50:12Moi ce qui me gêne c'est la provocation dans tout ça.
00:50:14Parce que la provocation qu'il fait c'est qu'il met sa vidéo sur les réseaux sociaux
00:50:18parce qu'il pourrait le vivre tranquillement dans son coin.
00:50:20Là le fait de l'afficher, il nous dit je vous emmerde.
00:50:23J'emmerde la société, j'emmerde la justice, j'emmerde tout le monde.
00:50:26Au moins avec ça vous êtes d'accord maître ?
00:50:27J'ai commencé en le disant.
00:50:28Non mais on est d'accord.
00:50:29Faire cette vidéo et la publier, ce n'est pas normal et c'est illégal.
00:50:32Vous n'avez pas dit c'est illégal.
00:50:34C'est la provocation.
00:50:35C'est ce que je vous dis.
00:50:36Vous dites c'est illégal.
00:50:37Ce n'est pas la même chose que c'est la provocation.
00:50:38Vous avez raison de dire que de son point de vue c'est une sorte de signe de bravade comme ça
00:50:43en disant regardez je suis très bien en prison et j'imagine un peu dans la démarche
00:50:48que la sienne en tant que rappeur.
00:50:50Je ne dis pas le contraire.
00:50:51Je dis simplement que vous me reprochez de nier le réel.
00:50:57Moi je nie pas la délinquance.
00:50:59Je nie pas les enjeux qui sont ceux de la police et de la justice.
00:51:02Je ne dis pas qu'il faut remettre tout le monde dehors.
00:51:04Ce n'est pas ce que je dis.
00:51:05Mais vous niez, excusez-moi, et en l'occurrence vous avez une position particulière
00:51:09parce que dans le cadre de vos fonctions, vous niez une réalité qui ne peut pas l'être
00:51:14qui est celle de nos prisons françaises.
00:51:16Venir dire et répéter à la télévision que c'est le Club Med, c'est dire quelque chose qui est faux
00:51:21et c'est donner un signal.
00:51:22C'est ce que j'ai vu.
00:51:23Moi j'ai vu des cellules.
00:51:25Autre avis celui du policier.
00:51:26Je vous dis pas que c'est parce qu'il y a des ordinateurs, mais ce n'est pas ça le Club Med.
00:51:31Maurice Signolet, est-ce que c'est le Club Med les prisons ?
00:51:33Si vous permettez, c'est sûr qu'il n'a pas l'air très intelligent.
00:51:36En tous les cas, il n'est pas sur la voie de la rédemption.
00:51:38Je crois qu'il est présumé innocent pour l'instant.
00:51:41Il a eu une condamnation déjà.
00:51:43Un jour il faudra en débattre aussi.
00:51:46Je crois que ce qu'il y a, c'est qu'on est en train de vivre le crépuscule d'une certaine philosophie
00:51:53qui remonte à Saint-Fargeau, parmi les révolutionnaires,
00:51:58qui est l'un des pères du code pénal quelque part,
00:52:02où on est passé d'une justice du fait à une justice de l'auteur.
00:52:07Ce glissement au fil des décennies et des décennies
00:52:11a fait que tout acte délictuel était considéré comme non pas un fait délictuel,
00:52:16mais le symptôme d'un mal-être social, etc.
00:52:20On en a la démonstration aujourd'hui.
00:52:22Et le problème, c'est qu'on arrive au bout du bout.
00:52:25– Et vous montrez Me Noguer en disant on en a la démonstration.
00:52:27– On arrive au bout du bout de cette philosophie.
00:52:29On s'aperçoit que bon, vous savez, il y a eu des relais.
00:52:32Il y a eu Victor Hugo, il y a eu Marc Ancel avec le nouveau contrat social, etc.
00:52:37Il y a eu Bas d'Inter, il y a eu tout le monde, il y a eu toute cette mouvance.
00:52:40Et là en 2024, on s'aperçoit que pour retrouver la rédemption,
00:52:44pour retrouver l'exemplarité de la peine, etc., on n'y arrive pas.
00:52:48– Il y a ça, mais il y a aussi ce que ça envoie comme message à la société.
00:52:52Ce que ça envoie au message, comme personne.
00:52:54Je l'ai dit, et on l'a mis en synthèse quand il l'a dit,
00:52:58parce que moi ça m'a choqué, la prison c'est le club mène en France.
00:53:00Vous imaginez les gens qui sont des victimes.
00:53:04Et on leur dit, la personne qui vous a agressé,
00:53:07la personne qui a tué votre femme, votre fils, votre enfant, il va en prison.
00:53:11A priori aujourd'hui, encore dans notre société, on se dit c'est bien.
00:53:14Voilà, la majorité des gens se disent c'est bien,
00:53:16combien, deux ans, c'est assez, c'est pas assez.
00:53:18Mais on se dit ouf.
00:53:19Là, quand on a un syndicat de surveillants, un syndicat pénitentiaire,
00:53:23qui vient à la télé et qui vous dit, c'est que l'homme aide.
00:53:25Et là, ça remet en cause beaucoup de choses.
00:53:27Ça remet en cause ce qu'est la justice.
00:53:29Ça remet en cause la sanction.
00:53:31Ça remet tout en cause, Christine Kelly.
00:53:33– Ça remet tout en cause et je pense particulièrement aux familles monoparentales.
00:53:36Vous savez que j'ai une association qui aide les familles monoparentales.
00:53:38Depuis 15 ans, première victime de la pauvreté en France.
00:53:41Les gens connaissent, en ce moment même, qui certainement regardent ces images
00:53:45et qui sont en train de se faire expulser chez elles.
00:53:47Elles travaillent, j'en connais qui n'ont rien dans leur réfrigérateur.
00:53:51J'en connais qui m'écrivent des mots en me disant,
00:53:53Madame Kelly, c'est le dernier paquet de pâtes que j'ai fait à mon fils
00:53:57et ça fait déjà un mois qu'il mange des pâtes.
00:53:59J'en connais qui, le 2 du mois, n'ont déjà plus rien dans leur frigo
00:54:05et n'ont rien sur leur compte en banque.
00:54:07J'en connais qui travaillent, qui élèvent leurs enfants
00:54:09et qui sont en train de stresser à l'heure où je parle.
00:54:12Et je sais qu'elles me regardent et je sais qu'elles m'écoutent.
00:54:14Hommes ou femmes qui élèvent seuls leurs enfants
00:54:16et qui se disent, moi, je n'aime même pas ça chez moi.
00:54:19Pourtant, je travaille.
00:54:21On revoit les images, on revoit tout ce qu'il y a.
00:54:23Pourtant, je travaille et je suis en train de me faire expulser.
00:54:25On revoit les deux frigidaires.
00:54:26Alors, il nous a dit que j'avais l'impression que c'était un ordinateur, ce qu'il avait.
00:54:29On nous dit que c'est une télé, visiblement.
00:54:32Et on se dit, il y a quelque chose qui cloche quand même.
00:54:36Il y a quelque chose qui cloche en voyant ces images.
00:54:38Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:54:40Non, mais je veux bien qu'on en discute.
00:54:42Qu'est-ce qu'on fait ?
00:54:43Non, mais qu'est-ce qui cloche ?
00:54:44C'est-à-dire que ce que vous nous dites, c'est quoi ?
00:54:46Non, mais ce que vous nous dites, c'est quoi ?
00:54:48C'est que donc, on devrait quoi ?
00:54:49On devrait les torturer ?
00:54:51Non, mais je comprends pas.
00:54:53Vous dites quoi ?
00:54:54Non, mais j'aimerais comprendre profondément.
00:54:56J'entends ce que vous me dites et j'entends l'émotion
00:54:58de gens qui disent, moi, j'ai du mal à boucler les fins de mois.
00:55:00C'est difficile.
00:55:01Et il y a certaines autres personnes que je peux voir en prison.
00:55:04Il y a aussi des gens en prison qui sont des indigents,
00:55:06qui mangent à la gamelle, qui sont dans des conditions terribles.
00:55:08Mais en fait, ces deux débats qui sont totalement distincts.
00:55:10Un dernier mot, Jean-Jacques Obéli, un dernier mot.
00:55:13Je vais répondre à votre question.
00:55:14Moi, ce que j'aurais aimé, c'est que des jeunes aujourd'hui,
00:55:16des gamins qui voient des images de prison se disent,
00:55:18je ne veux jamais y aller.
00:55:19Or là, ce qu'ils viennent voir...
00:55:20Vous croyez vraiment qu'il y a des gens qui se disent, je vais aller en prison ?
00:55:23Peut-être qu'il y en a qui se sont dit, mais ça a l'air cool.
00:55:25Une fois encore, dans certaines cités, la peur dans ces images,
00:55:28dans certaines cités...
00:55:29Mais c'est pas la réalité.
00:55:30Donc il faut leur dire, c'est pas la réalité.
00:55:32C'est une réalité.
00:55:33Mais c'est la réalité d'un rappeur qui est riche ici,
00:55:36mais qui a des conditions ultra privilégiées en prison.
00:55:38Dans certains quartiers, il y a des gamins qui se livrent au trafic de drogue,
00:55:41aussi parce qu'ils n'ont pas pu avoir de la prison,
00:55:43parce qu'ils connaissent d'autres gamins un peu plus âgés qui y sont
00:55:45et qui vivent une vie à peu près tranquille
00:55:47et pas si difficile par rapport à la vie de certains quartiers.
00:55:49C'est tellement...
00:55:50On fait le CNews Info, on va faire la pub,
00:55:52on va faire la pub, le CNews Info,
00:55:54et ensuite, on va parler de la police municipale.
00:55:56Sondage, 66% des Français veulent armer la police municipale.
00:56:00Et c'est étonnant, parce que quand on regarde du côté de la gauche,
00:56:03eh bien là, c'est une majorité qui dit non.
00:56:0570% dans la France insoumise ne veulent pas armer la police municipale.
00:56:09Tiens, comme par hasard.
00:56:10A tout de suite après la pause.
00:56:18Malgré la pluie et le vent, les agriculteurs ne lâchent rien.
00:56:21Les blindés de la gendarmerie ont procédé il y a quelques heures
00:56:24à la levée du barrage devant la centrale d'achat Leclerc de Béchac et Caillaux.
00:56:28Barrage qui a été mis en place à l'initiative de la coordination urale
00:56:32du département pour dénoncer la concurrence déloyale de la grande distribution.
00:56:37Une vente aux enchères hors du commun s'ouvre ce jeudi à Paris.
00:56:40Près de 450 lots de saisies judiciaires sont mis en vente
00:56:44au sein du siège de la police judiciaire et du tribunal judiciaire de Paris
00:56:47et en présence du garde des sceaux Didier Migaud.
00:56:52Et puis, constat sans appel de notre sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD,
00:56:57pour 66% des personnes interrogées,
00:56:59il faut systématiser le port d'armes pour les policiers municipaux
00:57:03contre 33% de nous, comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:57:09Justement, c'est de ça dont nous allons parler ce matin et le midi,
00:57:12puisqu'on est avec Grégory Bion qui est délégué du bureau national du SNPM,
00:57:17des policiers municipaux. Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:57:21C'est vrai, j'ai envie de dire, on ne comprend pas vraiment
00:57:24pourquoi tous les policiers municipaux ne sont pas armés.
00:57:26Est-ce que vous êtes dans la même position ?
00:57:28C'est une incompréhension, c'est une incompréhension surtout de nos jours.
00:57:32Pourquoi, d'après vous, c'est idéologique de la part de certains mairies,
00:57:35en particulier mairies écolos ou mairies de gauche ?
00:57:39Oui, bien sûr, mais pas tous, parce qu'on a des mairies d'écologie,
00:57:44comme Tours, qui ont fait un pas vers l'armement, très pragmatiques,
00:57:48et d'autres restent positionnés sur des positions fortes
00:57:52sur l'anti-armement des policiers municipaux
00:57:54et qui les mettent en danger tous les jours.
00:57:56La vérité pour vous, c'est qu'à partir du moment
00:57:58où un policier municipal n'est pas armé,
00:58:00c'est un policier municipal qui est en danger ?
00:58:02Oui, et je prends souvent une métaphore assez forte quand je discute.
00:58:06C'est comme si on mettait un maître nageur autour d'une piscine qui ne sait pas nager.
00:58:10Aujourd'hui, les policiers municipaux sont autant en danger, au fond,
00:58:13qu'un policier de la police nationale.
00:58:15À partir du moment où il y a écrit « police » dans leur dos, ça devient une cible.
00:58:19Bien sûr, monsieur Merandi. Dès lors que vous voyez un policier en tenue
00:58:22sur la voie publique et que vous venez de faire un méfait,
00:58:24croyez-moi que vous n'allez pas prendre le temps du distinguo.
00:58:27Il est municipal, il est BAC, il est RAID.
00:58:29Il n'y a aucune distinction qui va être faite.
00:58:31Il sera soumis à un danger.
00:58:33D'autant plus que maintenant, les policiers municipaux sont une police de proximité.
00:58:36Je dirais même d'ultra proximité, parce qu'on voit de moins en moins
00:58:38l'engagement de l'État.
00:58:40Les policiers municipaux sont sur le terrain, occupent le domaine public
00:58:43et sont soumis à toute intervention qui pourrait surgir.
00:58:46Une agression au couteau, qu'on peut voir,
00:58:48qui sont exponentielles en ce moment.
00:58:50On peut dire que la délinquance baisse,
00:58:52on voit de plus en plus d'attaques au couteau
00:58:54et de plus en plus de jeunes gens tomber à cause des agressions au couteau.
00:58:57Ces policiers-là sont soumis à ça, devant un collège, devant un magasin,
00:59:00devant un cinéma.
00:59:02Comment voulait faire pour riposter face à une attaque aussi violente,
00:59:05aussi soudaine, sans armement ?
00:59:07Expliquez-moi.
00:59:09Ces mères-là n'enverraient même pas leur propre enfant, leur fils,
00:59:11faire nos missions.
00:59:13Et ceux qui sont opposés à l'armement des policiers municipaux,
00:59:15j'en avais hier sur ce plateau, ils disaient
00:59:17« Ah oui, mais c'est un problème de formation.
00:59:19On ne va pas avoir le temps de bien les former,
00:59:21c'est en général l'argument tarte à la crème qu'on nous ressort à chaque fois. »
00:59:23Alors il est faux.
00:59:25Il est extrêmement faux.
00:59:27Vous voyez, moi demain, dans mon service,
00:59:29nous allons partir à l'armement, nous allons partir faire une formation
00:59:31continue qui est obligatoire.
00:59:33On en fait une tous les deux mois
00:59:35et on tire entre 60 et 70 cartouches.
00:59:37Or, la Nationale, je vous mets au défi de leur poser la question,
00:59:40tire beaucoup moins que nous.
00:59:42Nos formations sont beaucoup plus complètes, beaucoup plus assidues.
00:59:44On les envoie de plus en plus à la formation.
00:59:46Justement parce que les mères aussi, et ce qui est normal,
00:59:48craignent à la formation.
00:59:50Donc on tire entre les budgets de formation
00:59:52et nous allons de plus en plus à la formation.
00:59:54– Dernière question, la plus politique sans doute,
00:59:56quand on regarde ce sondage CSA pour CNews, le JDD et Europe 1.
00:59:58Le non, alors faut-il armer la police municipale ?
01:00:02Le non représente 55% chez les électeurs du Parti Socialiste
01:00:05et 70% chez ceux de la France Insoumise.
01:00:0870%, il y en a 7 sur 10 électeurs de la France Insoumise
01:00:11qui ne veulent pas armer la police municipale.
01:00:13Pourquoi, d'après vous ?
01:00:15– J'ai une idée, mais je vais rester correct à l'antenne.
01:00:18Je pense que c'est purement idéologique.
01:00:20De toute façon, quand vous voyez certains députés à l'Assemblée
01:00:23avec des passés lourds, vous comprenez qu'ils ne sont pas
01:00:25pour les forces de l'ordre.
01:00:27Donc par idéologie, on ne va rien donner aux forces de l'ordre.
01:00:29Il ne faut pas oublier que la police municipale
01:00:31est la troisième force sur le trajectoire français.
01:00:33Et on a besoin de les armer.
01:00:35Et ce qui est dommage, parce qu'ils se trahissent eux-mêmes.
01:00:37Parce que les meilleurs politiques de mémoire, en 1985,
01:00:40c'est un politique de gauche qui a créé l'ORED par exemple.
01:00:42– Mettons de côté la France Insoumise si vous voulez.
01:00:46Mais moi, par exemple, le Parti Socialiste, je suis assez surpris.
01:00:49Parce que le Parti Socialiste, c'est un parti de gouvernement.
01:00:51C'est un parti qui a eu le pouvoir.
01:00:5355% des électeurs du PS répondent non.
01:00:55– Ce qui est surprenant, parce que pourtant,
01:00:57à chaque fois qu'ils ont fait le choix de l'armement,
01:00:59ou de donner aux forces de l'ordre, à la police,
01:01:02ça a été des choix judiciaires.
01:01:03Moi, je reprends Monsieur Perjox qui a créé l'ORED.
01:01:05Pourtant, il est de gauche.
01:01:06Il a créé une unité lourdement armée pour faire face à un défi.
01:01:09Aujourd'hui, on a un défi de délinquance de rue
01:01:11qui est énorme, exponentielle, 66 personnes.
01:01:13Vous avez dit, une agression toutes les minutes.
01:01:15Vous imaginez ce que ça représente ?
01:01:17Alors, c'est toujours une agression de trop.
01:01:19Moi, quand j'ai vu le visage de cette pauvre commerçante,
01:01:21tumifiée là, elle a expliqué qu'il n'y a pas de délinquance.
01:01:25Elle n'est pas exponentielle.
01:01:26Elle a dû lui expliquer ça.
01:01:27– Merci beaucoup Grégory Bion, délégué du bureau national SNPM,
01:01:30des policiers municipaux.
01:01:31Merci d'avoir été en direct avec nous.
01:01:33Laurent Jacobelli, comment vous expliquez-vous ?
01:01:35Parce que je crois que, alors j'espère qu'on est tous d'accord
01:01:37pour armer les policiers municipaux.
01:01:38Vous n'êtes pas d'accord ?
01:01:39– En fait, non, non, non.
01:01:41– Je pensais qu'on serait à peu près d'accord là-dessus.
01:01:43– En fait, c'est une question de conditions.
01:01:45Il a raison ce monsieur de dire que ça ne doit pas être idéologique,
01:01:47c'est-à-dire qu'il ne faut pas dire non, mais il ne faut pas dire oui absolument.
01:01:49La police municipale, il faut comprendre,
01:01:51historiquement, elle a été créée justement pour intervenir dans les cas
01:01:54où on n'avait pas besoin d'être armé,
01:01:56parce que le reste, c'était pour la police nationale.
01:01:58– Mais là, ce quotidien, ce n'est pas vraiment ça.
01:02:00– Et qu'il y ait cette distinction historique dans les fonctions
01:02:02et dans l'armement, c'était logique.
01:02:04Maintenant, pour armer un policier,
01:02:06effectivement, qu'il soit de la police municipale ou nationale,
01:02:09il faut des conditions de sélection, de formation qui soient bonnes.
01:02:12Si ce n'est pas le cas, il ne faut pas le faire.
01:02:14– Alors, Laurent Jacobelis, d'un point de vue plus politique,
01:02:16puisque vous êtes député pour le Parti de la Rassemblement Nationale,
01:02:18comment vous expliquez, par exemple, que chez les socialistes,
01:02:2055% disent non ?
01:02:22– C'est 55% de plus grand-chose, pour être très honnête.
01:02:24Et le parti socialiste aujourd'hui est sous la coupe de la France insoumise.
01:02:27C'est-à-dire qu'ils doivent leur survie à Jean-Luc Mélenchon.
01:02:30Donc vous voyez petit à petit, malheureusement,
01:02:32les idées parfois dangereuses de la France insoumise
01:02:35arriver aux partis socialistes.
01:02:37On parlait tout à l'heure de Pierre Jox, etc.
01:02:39C'est un socialisme qui, malheureusement, n'existe plus.
01:02:41Un socialisme très républicain.
01:02:43– Je crois qu'ils étaient majoritaires à la Rassemblement Nationale.
01:02:45– Et d'ailleurs la protection des plus fragiles.
01:02:47Mais ce socialisme-là n'existe plus aujourd'hui.
01:02:49Vous savez, nous, on est pour l'armement des polices municipales automatiques
01:02:52pour les communes de plus de 10 000 habitants.
01:02:54Notamment pour prendre un peu une partie des arguments que vous venez d'évoquer.
01:02:56Parce qu'aujourd'hui, c'est quoi un policier municipal ?
01:02:58Ce n'est plus l'ancienne police municipale d'il y a 20 ou 30 ans.
01:03:00Un policier municipal, c'est en général le primo intervenant.
01:03:03On a des problèmes aujourd'hui d'effectifs de police et de gendarmerie.
01:03:06Et souvent, c'est la police municipale qui va au front.
01:03:08Or, quand il y a marqué police dans le dos,
01:03:10le type, il ne va pas prendre son ordinateur,
01:03:12chercher si c'est un policier municipal ou pas.
01:03:14Si c'est un voyou ou un délinquant, s'il peut l'écraser ou lui tirer dessus,
01:03:16il le fera.
01:03:17Et donc, on ne peut pas envoyer des policiers municipaux
01:03:19comme cible face à la délinquance.
01:03:21Il faut les protéger, eux aussi, parce qu'ils nous protègent.
01:03:23Mais il n'y a pas que ça.
01:03:24Aujourd'hui, vous savez qu'un policier municipal
01:03:26qui arrête une voiture dans laquelle il y a des stups
01:03:29et qui a l'air suspect,
01:03:31il ne peut pas avoir accès à certains fichiers.
01:03:33Il ne peut pas prendre les stups.
01:03:35Et souvent, malheureusement, si la police nationale dit
01:03:38« je ne peux pas arriver avant 2h »,
01:03:39ils laissent partir le type.
01:03:40C'est terrible pour ces policiers municipaux
01:03:42qui veulent rétablir l'ordre
01:03:43et qui n'ont pas les moyens de le faire.
01:03:45Maintenant, il y a deux choix.
01:03:46Soit on renforce massivement la police nationale
01:03:48et la police municipale redevient ce qu'elle était.
01:03:50Soit on acte qu'on n'aura pas les moyens
01:03:52et que la police municipale est devenue
01:03:54une police nationale de proximité.
01:03:56Et alors, on les arme, on leur donne les moyens
01:03:58et on leur donne accès aux fichiers.
01:03:59– Je voudrais juste l'avis du policier police national,
01:04:01que vous auriez signalé.
01:04:02Qu'est-ce que vous pensez, il faut les armer ?
01:04:04– Bien sûr, tout ce qu'a dit le policier municipal,
01:04:07il a entièrement raison, mais on ne peut que le déplorer.
01:04:10Je vous rappelle qu'auparavant,
01:04:12à part la préfecture de police,
01:04:14qui était sous la responsabilité d'un préfet de police,
01:04:17toutes les polices de France étaient des polices municipales.
01:04:20C'est PETA qui a nationalisé les polices municipales,
01:04:25mais à l'époque, il n'y avait que des polices municipales partout.
01:04:28Par contre, on ne peut que le déplorer.
01:04:30Effectivement, aujourd'hui, le fait d'avoir un uniforme,
01:04:32vous êtes municipal, donc il faut qu'il soit en capacité
01:04:35de pouvoir se défendre.
01:04:36Mais quelque part, on ne peut que le déplorer,
01:04:39parce que ça montre qu'il y a un désengagement de l'État
01:04:42dans ses fonctions régaliennes de sécurité.
01:04:44Parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui,
01:04:46la police nationale n'est plus en capacité
01:04:48d'assurer cette police de proximité,
01:04:50dont il parlait très bien.
01:04:52Je crois que c'est un sociologue fameux qui disait
01:04:54que la police aujourd'hui n'occupe plus l'espace public,
01:04:57elle l'emprunte.
01:04:58C'est-à-dire qu'on voit passer des voitures,
01:05:00mais en réalité, elle n'est pas vraiment sur l'espace public.
01:05:03Alors que la police municipale, oui, elle l'est.
01:05:06Par contre, effectivement, à un moment donné,
01:05:09il va se poser la question de ses compétences.
01:05:12Faudra-t-il les élargir ou pas ?
01:05:14Il n'y en a pas beaucoup de choix, hélas.
01:05:16Vu l'état de la société d'aujourd'hui...
01:05:19Quand je suis rentré dans la police,
01:05:21pour être officier de police judiciaire,
01:05:22il fallait être inspecteur principal,
01:05:24c'est-à-dire capitaine de police.
01:05:25Aujourd'hui, vous êtes officier de police judiciaire
01:05:27en sortie de l'école de gardien de la paix.
01:05:29Alors que la fonction d'officier de police judiciaire,
01:05:31c'est d'une extrême complexité.
01:05:33Donc, à un moment donné, on va avoir
01:05:36une espèce de paupérisation,
01:05:38comme ça, doucement, par glissement.
01:05:40L'effet pervers de ce que vous décrivez,
01:05:41c'est que justement, quand même,
01:05:42la police municipale, elle a des missions
01:05:44qui sont importantes et qui sont utiles.
01:05:46Elle les avait au début et aujourd'hui,
01:05:48hélas, parce qu'on manque de police nationale.
01:05:50Elle est en train de prendre la place de la police nationale.
01:05:52Vous avez totalement raison.
01:05:53Et donc, quand vous dites qu'on a le choix
01:05:55entre donner plus de moyens à la police municipale
01:05:57pour faire ce que devrait faire la police nationale
01:05:59ou plus de moyens à la police nationale
01:06:01de faire ce qu'elle a à faire
01:06:03et conserver à la police municipale
01:06:05ses missions, ça, c'est ce qu'il faut faire.
01:06:07Utiliser la police municipale, ça, ça ne sert à rien.
01:06:10Une phrase en disant qu'il faut faire attention
01:06:12au phénomène des vases communicants,
01:06:14si la police n'est pas armée, si la police est critiquée,
01:06:16si la police, il faut la tuer, etc.
01:06:18Qui est-ce qui va s'armer ?
01:06:20Les citoyens.
01:06:22L'affaire Palmade.
01:06:23Pierre Palmade va-t-il faire appel de sa condamnation ?
01:06:26C'est à peu près la seule question qui reste aujourd'hui
01:06:28concernant cette affaire.
01:06:29On écoute l'avocat des victimes.
01:06:31Hier, Maître Mourad Badik.
01:06:34La partie civile n'a pas à se satisfaire d'un jugement.
01:06:37La partie civile se satisfait d'avoir été écoutée,
01:06:40d'avoir été entendue, d'avoir été respectée
01:06:42par tout le monde dans ce tribunal,
01:06:44que ce soit la Défense,
01:06:46que ce soit le Ministère public,
01:06:48que ce soient les magistrats du siège.
01:06:49Et c'est en cela que nous sommes satisfaits
01:06:51d'avoir pu avoir le temps
01:06:53à une heure où nous n'avons plus le temps
01:06:55dans les tribunaux.
01:06:57Par manque de moyens, nous n'avons plus le temps
01:06:59de prendre des longues journées comme ça
01:07:01pour débattre, pour approfondir des points,
01:07:03pour écouter des témoins.
01:07:05Donc en cela, nous sommes satisfaits
01:07:07que le tribunal, que l'audiencement
01:07:09nous ait respecté et nous ait accordé
01:07:11cette journée pleine et entière
01:07:13pour aller au bout des choses.
01:07:14Nous sommes satisfaits.
01:07:15La peine, ça n'est pas notre affaire.
01:07:16Ce qu'ont vécu mes clients,
01:07:17rien ni personne ne pourra
01:07:19racheter la perte d'un enfant,
01:07:21la perte de la capacité
01:07:24de se mouvoir, de se déplacer,
01:07:26la perte pour un enfant
01:07:28de l'innocence et de l'inconscience
01:07:30de la vie.
01:07:31Ça ne pourra pas être racheté.
01:07:32On ne peut pas mettre une peine en face
01:07:34qui permettra, et ça n'est pas le sens d'ailleurs,
01:07:37du droit pénal.
01:07:38C'est pour ça que la peine,
01:07:40mes clients en ont été conscients
01:07:41dès le début.
01:07:42Nous y sommes indifférents.
01:07:43Ça ne nous regarde pas.
01:07:44C'est l'affaire du Ministère public.
01:07:46C'est l'affaire du procureur.
01:07:48Et c'est l'affaire évidemment du prévenu.
01:07:50Maître Antoine Réglé, bonjour.
01:07:52Avocat spécialiste du droit routier.
01:07:54Merci d'être en direct avec nous.
01:07:55D'abord, je suis un peu surpris
01:07:56quand il dit la peine ne nous regarde pas.
01:07:58Vous êtes du même avis ?
01:08:00C'est toute la difficulté d'être avocat
01:08:02de victime de la route ou de victime.
01:08:04Notre place au procès est entre
01:08:06le Ministère public qui représente la société
01:08:08et qui va requérir une peine,
01:08:10et la Défense.
01:08:11Le boulot des avocats de victime
01:08:13est de porter leur parole.
01:08:14Et si il est très important pour les victimes
01:08:17de dire un mot sur la peine qu'elles espèrent,
01:08:19on ne peut pas pour autant se substituer
01:08:21au procureur et réclamer une peine.
01:08:23Donc, c'est très intéressant parce que
01:08:25le peuple n'entend que très peu
01:08:27ce genre de propos d'avocat de victime
01:08:29de la route venant dire
01:08:30« ce n'est pas notre affaire ».
01:08:32Donc, nous, ce qui nous satisfait,
01:08:34c'est d'avoir été considéré,
01:08:35d'avoir été entendu.
01:08:36Et en ça, pour le coup,
01:08:37cette famille a cette toute petite chance
01:08:39que d'avoir été entendu par la justice
01:08:41pendant un jour de procès,
01:08:42là où dans les dossiers similaires,
01:08:43dans lesquels il n'y a pas de journalistes
01:08:45dans la salle,
01:08:46ce sont des dossiers qui durent 40 minutes.
01:08:48Qu'est-ce que vous pensez de la peine
01:08:49de ces deux ans de prison ferme
01:08:51et trois ans avec sursis ?
01:08:52Est-ce que c'est dans la moyenne, en gros,
01:08:55de ce qui est donné dans des cas comme ça ?
01:08:57C'est une peine qui ne satisfait personne.
01:09:00J'ai l'impression qu'elle ne satisfait pas
01:09:01tellement la défense,
01:09:02tant ce qu'il y a une peine d'emprisonnement
01:09:04et une exécution provisoire très contestable.
01:09:06Cela ne satisfait pas, me semble-t-il non plus,
01:09:08les victimes de la route
01:09:09qui réclament beaucoup plus de sévérité.
01:09:12Et moi, d'expérience,
01:09:14je suis bien contraint de vous dire
01:09:16que c'est une peine qui est plus sévère
01:09:18que celle qui sont prononcées pour les anonymes
01:09:20dans les tribunaux de France et de Navarre.
01:09:22Je ne sais pas si c'est bien ou si ce n'est pas bien.
01:09:24Ce que je constate,
01:09:25c'est qu'il y a ici une mesure d'exception
01:09:27pour Pierre Palmade
01:09:28qui prend un peu plus que pour beaucoup d'autres anonymes.
01:09:33Est-ce que la justice a été mieux rendue hier
01:09:35que pour les autres ?
01:09:36Je n'en sais rien,
01:09:37mais elle a été rendue un peu différemment.
01:09:39Ça, ça m'intéresse ce que vous dites, Maître,
01:09:40quand vous me dites que c'est une peine plus sévère,
01:09:41parce que moi, tous les échos que j'ai eus,
01:09:43j'ai eu des gens qui ne connaissent pas,
01:09:45mais qui sont sur les réseaux sociaux,
01:09:47tout le monde dit qu'il n'y a eu que ça.
01:09:48Et vous, vous me dites que c'est une peine plus sévère
01:09:50que d'habitude,
01:09:51parce que dans cette affaire,
01:09:52à quoi tout le monde pense ?
01:09:53Et à qui surtout ?
01:09:54C'est au fœtus,
01:09:55à ce fœtus qui est mort pour qui,
01:09:58pour beaucoup de gens,
01:09:59c'était une personne,
01:10:00à six mois, et c'est mon avis aussi,
01:10:02c'était une personne.
01:10:03Mais beaucoup de gens pensent à ça,
01:10:04en disant, finalement,
01:10:06deux ans pour avoir tué un futur enfant,
01:10:09ce n'est pas beaucoup.
01:10:11Non, non, c'est beaucoup.
01:10:12Moi, je comprends ces gens-là.
01:10:14Je note que vous feriez mieux, Jean-Marc,
01:10:17de ne pas porter trop d'attention aux réseaux sociaux,
01:10:19qui ne sont pas toujours très délicats
01:10:21avec votre chaîne,
01:10:22mais pour le coup,
01:10:23ça, on s'en fout.
01:10:24Ça, alors là, on s'en fout.
01:10:26Non, non, non, mais ce n'est pas ça.
01:10:28Ce que je vous dis, les réseaux sociaux,
01:10:29c'est une tendance aussi, par moment,
01:10:31c'était pour ça,
01:10:32et c'est pour ça que ça m'intéressait,
01:10:33justement, ce que vous m'expliquiez.
01:10:36Oui, mais je comprends, évidemment,
01:10:38quand on déplore qu'il y a eu la mort d'une personne
01:10:40qu'elle a été née ou qu'elle ne soit pas encore née.
01:10:42C'est l'émotion, évidemment.
01:10:44Mais les juges, que font-ils ?
01:10:45Les juges sont saisis d'une infraction
01:10:47qui, ici, n'est pas l'homicide,
01:10:49mais les blessures involontaires
01:10:50avec de circonstances aggravantes.
01:10:52Et donc, ils doivent mettre de côté cette émotion.
01:10:55C'est pour cela que c'est extraordinairement difficile
01:10:57d'être juge.
01:10:58C'est que l'on doit juger en dehors de l'émotion
01:11:00et avec l'infraction qui nous a été proposée, ici,
01:11:02les seules blessures involontaires.
01:11:04Donc, pour les blessures involontaires,
01:11:06c'est une peine que d'autres n'ont pas.
01:11:07Merci beaucoup, Maître Antoine,
01:11:08de régler et d'être intervenu sur CNews,
01:11:10première chaîne info de France.
01:11:11Dans un instant, c'est Sonia Mabrouk.
01:11:13On se retrouve demain en direct,
01:11:14à partir de 10h35.
01:11:15A demain.
01:11:16Et d'ici là, soyez prudents.