Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Jeudi 14 novembre 2024, Morandini Live, numéro 1537 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:11Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:13A la une, bien sûr, les réquisitions qui sont lourdes contre Marine Le Pen.
00:00:17Précisons également qu'il ne s'agit que de réquisitions, même si elles sont suivies par le parquet.
00:00:22Les conséquences seraient dévastatrices.
00:00:24Cinq ans de prison dont deux fermes et surtout cinq ans d'inégibilité avec exécution provisoire.
00:00:30Pour Marine Le Pen, tout cela n'a qu'un seul objectif, l'empêcher de se présenter à la présidentielle.
00:00:35Et elle l'a dit en sortant de la salle d'audience hier soir.
00:00:39Je pense encore une fois, une des parties qui démontre une volonté du parquet,
00:00:45qui est celle, en réalité, de me priver et même de priver les Français, disons, de la capacité de voter pour qui ils souhaitent.
00:00:54C'est ça l'objectif, c'est ça, on sent bien que tout cela avait peu d'intérêt pour le parquet.
00:01:00La seule chose qui intéressait le parquet, c'était Marine Le Pen.
00:01:02Marine Le Pen, pour pouvoir demander, encore une fois, son exclusion de la vie politique avec exécution provisoire.
00:01:10Et puis le rassemblement national pour pouvoir ruiner le parti.
00:01:15On a bien compris cela, en tout cas, moi, j'ai bien compris cela.
00:01:18Ce que j'espère, c'est que le tribunal ne suivra pas.
00:01:21Voilà, et bien sûr, le ton est totalement différent du côté de l'avocat du Parlement européen,
00:01:26qui estime de son côté que c'est l'application de la loi et rien d'autre.
00:01:30Le procureur a expliqué qu'il ne s'agit pas d'empêcher qui que ce soit d'aller à une élection.
00:01:36C'est que le procureur a rappelé qu'il y a une égalité de tout le monde, des justiciables devant la loi,
00:01:44que ce soit un élu, un grand élu, ou que ce soit un citoyen sans mandat.
00:01:50Cette égalité devant la loi.
00:01:52Il y a des exécutions et des interdictions, ce qui concerne notamment les experts comptables,
00:01:55qui ont été requis par le parquet.
00:01:58Le parquet n'a pas vocation à empêcher qui que ce soit à se présenter à une élection.
00:02:02Et le parquet a rajouté à ce sujet, parce qu'il a anticipé quand même cet argument,
00:02:06qui est de dire que la responsabilité sur ce qui s'est passé pendant ces années-là,
00:02:11ce n'est pas la responsabilité des juges, c'est la responsabilité des responsables politiques
00:02:15qui ont mis en place ce système de détournement de fonds.
00:02:19Je suis quand même, pour ma part, pour le Parlement européen, à 4,5 millions de fonds qui ont été détournés.
00:02:25C'est leur responsabilité.
00:02:27Ce n'est pas la responsabilité du Parlement européen.
00:02:29Ce n'est pas la responsabilité des procureurs.
00:02:31Et bien sûr, du côté du Rassemblement national, on est vent debout contre ces réquisitions.
00:02:35Le porte-parole du RN à l'Assemblée nationale, Thomas Ménager, était ce matin sur CNews.
00:02:41Et bien sûr, lui est sur la ligne de Marine Le Pen.
00:02:44J'étais hier en audience au tribunal et j'ai bien vu que les procureurs, notamment une procureure,
00:02:50avait un ton où elle était plus dans un combat politique, dans du militantisme politique,
00:02:54plus que dans du juridique.
00:02:56Et on l'a vu avec ces réquisitions qui sont au-delà de ce qui pourrait être envisagé dans ce type de dossier,
00:03:03au-delà du fond du dossier, bien entendu, puisque tout au long des audiences,
00:03:08Marine Le Pen a expliqué, a démontré quel était le rôle des assistants parlementaires,
00:03:12qu'il n'était pas celui fixé par le Parlement européen
00:03:16qui attend des fonctionnaires européens qui défendent le projet de l'Union européenne,
00:03:21ce qui n'est pas notre cas, vous le savez.
00:03:23Et donc, aujourd'hui, bien entendu, scandalisé et très inquiet pour la démocratie
00:03:27parce qu'au-delà des débats juridiques qu'il peut y avoir,
00:03:30cette exécution provisoire, c'est-à-dire le fait qu'il n'y ait pas de possibilité, au final,
00:03:34de suspendre la peine, ce qui est normalement la règle,
00:03:39et c'est reconnu par la CEDH, c'est-à-dire qu'il y ait la possibilité de faire appel
00:03:42et qu'il y ait un double degré de juridiction,
00:03:44est là pour empêcher Marine Le Pen de se présenter en 2027
00:03:47et empêcher les Français de choisir en 2027 leur nouvel président de la République.
00:03:50Voilà, on y reviendra bien évidemment tout au long de cette émission.
00:03:53Dans le reste de l'actualité, on a appris il y a quelques instants qu'à Toulouse,
00:03:57un policier qui ne travaillait pas a été violemment agressé
00:04:00alors qu'il se trouvait dans sa voiture avec sa femme.
00:04:03Il aurait été reconnu par une personne qui était dans la rue.
00:04:06Son agresseur lui a scéné un coup de poing au visage
00:04:08avant d'appeler à l'émeute à l'encontre du policier.
00:04:11C'est alors qu'une quinzaine de personnes, les visages dissimulés sous des cagoules,
00:04:15sont venues prêter main-forte à l'agresseur.
00:04:17Le policier a été blessé à la mâchoire et est très choqué.
00:04:21On va y revenir dès le début de cette émission.
00:04:24C'est ce que Pascal Praud pourrait appeler un changement de logiciel.
00:04:27Le maire écolo de Bordeaux, Pierre Urmic, fait volte-face
00:04:30et décide d'armer une partie de sa police municipale.
00:04:33Pourtant, c'est contraire à la philosophie des verts.
00:04:36Mais le maire est confronté à la réalité
00:04:38et la réalité semble pour une fois plus forte que l'idéologie.
00:04:42Depuis son élection en 2020, Pierre Urmic l'a toujours répété.
00:04:46Il n'est pas un maire shérif.
00:04:48Mais face à la demande des habitants et de sa propre police municipale,
00:04:51qui a fait grève en juin dernier pour réclamer des armes de poing,
00:04:54il a changé d'avis.
00:04:55En tant qu'employeur de ces policiers municipaux,
00:04:57je ne pouvais pas permettre de continuer à les laisser aller
00:05:00au front de la délinquance en étant désarmé.
00:05:04L'idéologie politique des écologistes est pourtant résolument contre les armes à feu.
00:05:08Le maire de Bordeaux justifie sa position
00:05:10en tenant compte de la dégradation sécuritaire des grandes villes.
00:05:13On est un peu rattrapé aussi par la réalité.
00:05:16Quand on est un maire qui se veut pragmatique et proche des habitants,
00:05:20j'ai constaté que la ville de Bordeaux n'est pas épargnée
00:05:24par un phénomène de violence grandissant dans le pays.
00:05:28Pour le moment, ce projet prévoit d'armer seulement une seule brigade
00:05:31de la police municipale, soit une cinquantaine d'agents.
00:05:34Et puis c'est un phénomène qui prend de l'ampleur ces derniers mois.
00:05:37Plus de 20 000 chiens ont été volés en France l'année dernière,
00:05:41avec parfois des demandes de rançon ou du trafic d'animaux à la clé.
00:05:44Pour les propriétaires, un tel vol est bien sûr dévastateur.
00:05:47Rencontre avec Marie-Lyne, qui s'est fait voler il y a six mois Tiki,
00:05:51et qui ne s'en remet toujours pas.
00:05:55Six mois après le vol de sa chienne Tiki, la peine reste intacte pour Marie-Lyne.
00:06:01En mai dernier, son animal de compagnie disparaît à Venufoche, à Paris.
00:06:05Sa mère, qui le baladait, lui annonce la mauvaise nouvelle par téléphone.
00:06:09Elle fait la Venufoche vraiment des deux côtés,
00:06:11vraiment de l'Etoile jusqu'à Porte Dauphine.
00:06:14Et au bout d'une demi-heure, elle n'a toujours pas trouvé.
00:06:17Et cet appel pour moi, je vois maman à 7h du matin,
00:06:21je comprends qu'il y a quelque chose qui ne va pas avec Tiki.
00:06:23Et là elle me dit Tiki a disparu, Tiki a disparu.
00:06:26Après des heures de recherche, Marie-Lyne porte plainte.
00:06:29Dix jours plus tard, elle se rend à nouveau au commissariat,
00:06:32l'espoir de retrouver Tiki s'envole.
00:06:34La réponse que j'ai eue, c'est votre chien est perdu madame,
00:06:37votre chien est perdu madame, il faut vous y faire.
00:06:39Le chien est un objet dans la justice pénale,
00:06:42donc pour eux c'est comme rechercher un téléphone.
00:06:44Et pour les familles, c'est un membre de la famille à part entière.
00:06:48Aujourd'hui, Marie-Lyne continue de coller des affiches,
00:06:51d'interroger les riverains.
00:06:53N'hésitez pas, si vous voyez même un chien qui lui ressemble...
00:06:55Elle reste néanmoins lucide.
00:06:57On reviendra sur ce phénomène tout à l'heure en fin d'émission.
00:07:00Alors que le match France-Israël doit se dérouler ce soir au Stade de France,
00:07:03sous haute sécurité, des croix gammées ont été taguées en centre-ville d'Amiens,
00:07:08à proximité immédiate de la mairie.
00:07:10D'autres ont été repérées sur un pied de la Tour Péret.
00:07:13A chaque fois, la croix gammée est accompagnée d'un message insultant Israël.
00:07:18Je vous espère que c'est un acte isolé.
00:07:21C'est franchement regrettable, c'est franchement honteux.
00:07:25La police nationale est venue faire les constatations d'usage.
00:07:28Puis après, nous avons effacé dans la foulée le plus vite possible ces tags.
00:07:33Nous avons en centre-ville un réseau de caméras de vidéosurveillance assez dense.
00:07:39Je sais que la police nationale a fait une réquisition de nos images.
00:07:44J'espère très sincèrement que nous arriverons à identifier les auteurs pour pouvoir les poursuivre
00:07:50et qu'ils répondent devant la justice de ces actes ignobles.
00:07:54Nous allons en reparler.
00:07:56Dans l'actualité, la baisse du revenu agricole avec des restrictions à l'accès de l'eau,
00:08:00la multiplication des normes, de nouvelles épidémies, la baisse des ventes du vin,
00:08:04l'arrachage des vignes.
00:08:05Les agriculteurs n'en peuvent plus et ils vont reprendre leurs actions lundi.
00:08:09Nous sommes donc allés à la rencontre de Luc, agriculteur en Haute-Garonne.
00:08:13Si l'Europe ratifie l'accord de libre-échange du Mercosur, automatiquement les prix vont baisser.
00:08:19Les tonnes de céréales, de bovins, de sucre viendront directement concurrencer nos producteurs.
00:08:25La campagne brûle aujourd'hui. Ce thème est fort parce que face à des gouvernements qui sont sourds,
00:08:31on est obligé d'avoir de la force et de la détermination.
00:08:34Aujourd'hui, on laisse cette opération qui va commencer lundi prochain, le 18,
00:08:39parce que c'est le début des accords du Mercosur et qui va perdurer dans le temps.
00:08:44Le Mercosur est l'une des principales raisons qui ravivent la colère des agriculteurs.
00:08:49Dans Morandini Live, on suivra dès lundi cette colère des agriculteurs.
00:08:54Avant les audiences télé, je voulais qu'on s'arrête un instant sur les audiences radio qui ont été publiées ce matin.
00:09:00C'est un énorme coup de théâtre historique dans le domaine des radios.
00:09:04Vous le voyez, RTL n'est plus la première radio de France, ni même la deuxième radio de France,
00:09:10mais la troisième, c'est ce que l'on découvre ce matin dans ces chiffres médiamétriques.
00:09:15La station est en effet dépassée par France Inter, comme cela était déjà le cas depuis plusieurs mois.
00:09:20Mais ceci, désormais, elle est dépassée par France Info, qui passe devant avec 8,9 contre 8,7 pour RTL,
00:09:29qui est la radio du groupe M6, c'est du jamais vu, car il y a quelques années encore, vous vous en souvenez,
00:09:34RTL était la première radio de France avant de se faire doubler par France Inter.
00:09:38A noter également la très forte progression d'Europe 1, qui retrouve des couleurs,
00:09:43et en particulier avec Pascal Praud, Cyril Hanouna ou encore Sonia Mabrouk.
00:09:48La radio Europe 1 va bien et on est contents pour eux.
00:09:52Du côté des radios musicales, c'est l'autre classement que vous allez voir.
00:09:55Energie est dans le rouge et baisse encore à 7,4.
00:10:00En revanche, Nostalgie, qui ne cesse de monter depuis des mois, est à nouveau en forte progression,
00:10:05montrant sans doute également un vieillissement du public qui écoute la radio.
00:10:09D'ailleurs, le total radio est très bas, en clair, de moins en moins de Français écoutent la radio.
00:10:16On espère qu'ils regardent la télé.
00:10:17Les tops et les flops d'audience d'hier soir, c'est avec Mister Audience.
00:10:24Hier soir en accès, le 19 ans de France 3 est parvenu à repasser devant.
00:10:28N'oubliez pas les paroles de Nagui sur France 2, mais l'écart est faible entre les deux programmes.
00:10:32Le feuilleton de TF1 demain nous appartient.
00:10:34Reste quant à lui quatrième, mais n'est pas très loin derrière.
00:10:37Sur France 5, cet avou reste en forme à 1,3 million.
00:10:43Grosse gammelle hier soir pour le journal de 20h de France 2.
00:10:46Gilles Boulot sur TF1 est resté large leader à 5,6 millions face au journal d'Anne-Sophie Lapix sur France 2,
00:10:52qui est en baisse à 3,7 millions, soit près de 2 millions des carrières entre TF1 et France 2.
00:10:57TPMP sur C8 est en forme à 1,6 million, restant ainsi quatrième devant Quotidien sur TMC.
00:11:04À 21h, Cyril Hanouna parvient une fois de plus à garder la première place.
00:11:07On est encore très en forme à 2,3 millions. Il est suivi par Yann Barthez sur TMC.
00:11:15En premier, la France, un incroyable talent est arrivé leader avec une audience stable à 3,1 million sur M6.
00:11:20Sur TF1, c'était le retour de la sirèe américaine Esprit Criminel, mais c'est un retour raté.
00:11:25La nouvelle version a du mal à décoller avec un score faible à 2,2 millions.
00:11:29France 2 et France 3 ont été hier soir en difficulté.
00:11:32La série politique dans l'ombre, adaptée du livre d'Edouard Philippe, dont c'était hier le dernier épisode,
00:11:37fait un bide pour son finale au point d'être talonnée par le documentaire de Verdun
00:11:41au plage du débarquement trace de guerre de France 3 à moins d'un million 7.
00:11:45Mister Audience vous dit à demain.
00:11:47Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:11:50Andréa Cotarac, bonjour.
00:11:51Merci d'être avec nous, porte-parole du Rassemblement National.
00:11:53Christine Kelly, bonjour.
00:11:54Présentatrice de Face à l'Info, tous les soirs sur CNews qui cartonne.
00:11:58Arnaud Benedetti, bonjour.
00:12:00Rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
00:12:02Et Mathias Leboeuf, bonjour.
00:12:03Bonjour.
00:12:04Docteur en philosophie et journaliste.
00:12:06Dans un instant, on va revenir bien évidemment sur ce qui se passe autour du Rassemblement National.
00:12:09Les réquisitions contre Marine Le Pen.
00:12:11Hier, on va se demander si la justice est politique et s'il y a une volonté également de priver les Français du choix pour voter.
00:12:18Mais je voulais tout d'abord qu'on revienne sur cette information qui nous est parvenue il y a quelques instants.
00:12:23C'est ce policier en civil avec sa femme qui a été agressée par une quinzaine de personnes.
00:12:28Ça s'est passé à Toulouse.
00:12:30Un policier qui ne travaillait pas a été violemment agressé alors qu'il se trouvait dans sa voiture.
00:12:35Il aurait été reconnu par une personne sur place qui lui aurait asséné un coup de poing au visage avant d'appeler à l'émeute contre ce policier.
00:12:43C'est alors une quinzaine de personnes, des visages dissimulés, sous des cagoules qui sont venues prêter main forte à l'agresseur.
00:12:50Ça dit beaucoup de choses de la situation actuelle.
00:12:52On est en direct avec Benoît Béranger, délégué zonal adjoint CRS Sud.
00:12:56Bonjour, merci beaucoup d'être en direct.
00:12:58A priori, ce policier était un CRS, c'est bien ça ?
00:13:02Oui, bonjour.
00:13:03Effectivement, le policier était un CRS des nouvelles compagnies qui ont été créées très récemment.
00:13:10Il était hors service avec sa conjointe et ils ont été reconnus suite...
00:13:17La CRS en question est intervenue sur Toulouse la semaine dernière entre autres et avait fait plusieurs interpelles sur la zone.
00:13:27Il a été reconnu assez rapidement.
00:13:29Il a été reconnu visiblement par une personne et qui a appelé de l'aide.
00:13:33Moi, je suis un peu surpris d'avoir tout à coup une quinzaine de personnes qui arrivent masquées.
00:13:36On était dans un endroit difficile.
00:13:38On était près d'un point de deal parce que c'est 15 personnes qui arrivent masquées tout à coup.
00:13:43On est dans une situation un peu étonnante quand même.
00:13:47Alors oui, c'est un secteur qui est un peu compliqué.
00:13:53On sait que ça deal.
00:13:55Le collègue en question est arrivé.
00:14:00Après, vous savez, les jeunes reconnaissent assez facilement les fonctionnaires de police.
00:14:05Ils sont habitués à voir régulièrement les CRS ou les policiers intervenir sur leur quartier.
00:14:12On est facilement repérable.
00:14:15Après, les jeunes qui se mobilisent fort rapidement sur ce secteur-là, ça vous choque peut-être, vous,
00:14:23mais malheureusement, nous, ça ne nous choque plus du tout.
00:14:28C'est un peu le quotidien des collègues, malheureusement.
00:14:31C'est des secteurs où il y a beaucoup de trafiquants.
00:14:35Et forcément, ils veulent absolument défendre leur secteur.
00:14:41Moi, ce qui me dérange beaucoup plus, c'est qu'hors service avec sa conjointe, le collègue a été agressé.
00:14:49Et en prenant régulièrement des nouvelles de notre collègue, sa femme est extrêmement choquée.
00:14:56Le collègue a bien réagi puisqu'il a réussi à partir assez rapidement avec sa concubine.
00:15:02Mais ce qui nous choque le plus, c'est que même hors service, nos collègues se font agresser.
00:15:08Et ça met en danger aussi les familles.
00:15:11Bien évidemment. Est-ce que vous avez de ces nouvelles à lui ?
00:15:14Et vous me disiez que sa compagne était choquée.
00:15:17Lui, comment va-t-il d'abord ?
00:15:19J'ai eu des nouvelles ce matin.
00:15:22Il a des douleurs au niveau de la mâchoire.
00:15:26Il a une dent qui est abîmée. Il a des douleurs au cervical.
00:15:30C'est un collègue qui est très professionnel, qui est très sportif.
00:15:35Il a été réactif, il a bien réagi.
00:15:38Son épouse, quant à elle, comme je vous l'ai dit, elle est extrêmement choquée.
00:15:46Je l'ai eu ce matin par message, rapidement.
00:15:49Depuis que ça s'est passé, elle dort très mal.
00:15:52Et elle ne se voit plus du tout rester à proximité.
00:15:57C'est-à-dire qu'elle a envie de déménager.
00:15:59Elle se dit que la situation est assez intenable.
00:16:03Je ne sais pas si c'est le cas encore.
00:16:05Est-ce que les policiers, quand ils sont en civil et quand ils ne sont pas en service,
00:16:08ils ont le droit d'être armés encore ?
00:16:10Il y a des textes qui le prévoient.
00:16:16Oui, ils peuvent être armés.
00:16:18Mais c'est sous certaines conditions.
00:16:23Ce n'est pas forcément une solution qu'un collègue seul
00:16:27se retrouve dans l'obligation de sortir de son arme pour sortir en famille.
00:16:32Bien évidemment, mais c'est vrai qu'on en est là.
00:16:36Le problème, c'est qu'on en est là aujourd'hui dans les situations qu'on vit,
00:16:40dans certains endroits, dans certains lieux.
00:16:42Et ce collègue, je suppose, est vraiment marqué par ce qui s'est passé.
00:16:48Mais surtout, ça fait peur aux autres.
00:16:50Parce que vos autres collègues et tous les policiers, tous les gendarmes,
00:16:54de toute façon, en général, quand ils sont en civil, quand ils sont en famille,
00:16:57ils ont envie d'être tranquilles.
00:16:59Et ils se disent qu'aujourd'hui, leur famille également est en danger.
00:17:03Les familles sont de plus en plus en danger.
00:17:07Beaucoup de collègues pour les enfants demandent
00:17:09parce que les enfants ne donnent plus le métier de leurs parents
00:17:14pour éviter tout problème déjà d'une allécole.
00:17:18Après, ça en devient dramatique parce que tous nos collègues sont inquiets
00:17:27quand ils sont sur le terrain.
00:17:29Et c'est surtout dans l'autre sens qu'il faut voir les choses.
00:17:31C'est que les délinquants n'ont plus peur de la police
00:17:34ni de la justice sur ce qui se passe après.
00:17:37C'est ça. Et on en est à une situation, c'est ce que vous nous expliquez,
00:17:40où c'est les policiers qui sont obligés de se cacher,
00:17:42de ne pas dire que leurs enfants ne puissent pas dire
00:17:44que ce sont des policiers, leur père, leur mère également.
00:17:48C'est le monde à l'envers de toute façon.
00:17:50Merci beaucoup Benoît Béranger, délégué national adjoint à CRS.
00:17:53On souhaite un bon rétablissement bien évidemment à ce jeune CRS.
00:17:56Il est jeune en plus, il a quel âge ?
00:17:58Une trentaine d'années.
00:17:59Oui, c'est ça.
00:18:00Ce jeune CRS et sa compagne qui est également touchée.
00:18:03Merci d'avoir été avec nous Andréa Cotarac.
00:18:05C'est vrai qu'on est dans une situation quand même qui est de plus en plus compliquée.
00:18:08C'est-à-dire qu'aujourd'hui, même les policiers en civil,
00:18:10quand ils sortent tranquillement avec leurs femmes, avec leurs enfants,
00:18:13ils sont en danger.
00:18:15C'est une honte.
00:18:17D'abord je souhaite aussi un bon rétablissement à la fois à ce CRS blessé physiquement,
00:18:22mais aussi à sa femme psychologiquement parce que je pense qu'on n'en sort pas indemne.
00:18:26C'est une honte parce que ça ne date pas d'hier.
00:18:28Moi je me souviens sur votre plateau il y a encore quelques années,
00:18:31il y avait eu la même affaire dans la région de Lyon
00:18:33où un policier avait été tabassé devant chez lui avec sa femme.
00:18:36Je me souviens sur votre plateau qu'on avait commenté en banlieue,
00:18:40dans les halls d'immeubles, il y avait une sorte de bureau d'investigation
00:18:43avec la photo, le nom et presque même la date de naissance de chaque policier qui contrôlait le quartier.
00:18:47On a eu encore à Marseille, il y a quelques jours,
00:18:50deux policiers qui ont été tabassés par des jeunes.
00:18:53Et pardon, on peut quand même imaginer le type de « jeunes » qui ont tabassé ces deux personnes.
00:18:59Ça c'est autre chose.
00:19:00Parce que quand une personne attaque un CRS dans sa voiture,
00:19:03puis avec un simple coup de sifflet,
00:19:05il y en a 15 autres qui arrivent masqués, etc.
00:19:07C'est presque de l'organisation préméditée en l'état.
00:19:12En tout cas, on est dans une cité, on est dans un endroit difficile,
00:19:14comme nous le disait le syndicaliste,
00:19:16et on est dans un endroit, visiblement, moi je me suis renseigné un peu,
00:19:19où il y a du trafic de drogue et il y a des points de lille.
00:19:21Je crois que c'est toute la société.
00:19:23Parce qu'il y a encore quelques années, il y avait un maire qui avait été tué dans ses fonctions.
00:19:27On a des professeurs qui sont attaqués.
00:19:29Une explosion de violence à la fois matérielle sur les voitures des professeurs
00:19:32et à la fois contre eux physiquement.
00:19:34Il y a encore quelques jours, une professeure se fait cracher dessus et taper par une élève.
00:19:38Donc c'est toute la société.
00:19:40Et on en vient à des solutions absolument radicales.
00:19:42Je me souviens d'un élu, monsieur Meunier,
00:19:44qui avait proposé à ce que les parlementaires se baladent avec un pistolet sur eux.
00:19:48Je veux dire, on arrive à des solutions absolument folles.
00:19:50Il faut mettre hors d'état de nuire ces personnes-là.
00:19:53Il faut une sévérité, comme le disait le CRS, à la fois dans la justice.
00:19:57Comment se fait-il que dans notre pays, il faut avoir 15 policiers qui contrôlent 2 délinquants,
00:20:01alors que dans d'autres, c'est 2 policiers qui contrôlent 15 délinquants.
00:20:04Rien ne se passe.
00:20:05Il faut réarmer moralement nos forces de l'ordre.
00:20:07Les réarmer matériellement et les réarmer aussi financièrement
00:20:10parce que le gouvernement actuel, je crois, les abandonne un petit peu.
00:20:13Et ce qui est intéressant, Christine Kelly, c'est que je posais la question de savoir
00:20:16si les policiers pouvaient être armés encore.
00:20:18Donc il y a certaines conditions quand ils sont en civil.
00:20:20En tout cas, il y a certaines conditions où ils peuvent.
00:20:22Mais il avait raison ce syndicaliste qu'on avait qui me disait
00:20:24qu'un policier, quand il est en civil, il sort avec sa femme et ses enfants.
00:20:27Il n'a pas forcément envie de sortir avec une arme.
00:20:29Même s'il a cette possibilité.
00:20:31On ne va pas au cinéma, on ne va pas au restaurant
00:20:33quand on est avec sa femme et ses enfants avec une arme.
00:20:35Ça paraît évident en effet.
00:20:36Donc la situation est inextricable.
00:20:38Et on va avoir de moins en moins de gens qui vont avoir envie d'être policiers.
00:20:41Parce que non seulement ils prennent des risques dans leur métier,
00:20:44mais après quand ils sont civils, quand ils sont chez eux,
00:20:46quand ils sont avec leur femme et leurs enfants,
00:20:48ils sont aussi en danger.
00:20:49Et ils les mettent en danger eux.
00:20:50Parce que les enfants et les femmes sont en danger.
00:20:52C'est exactement ce que j'allais vous dire.
00:20:54Ce qu'on ne dit pas, c'est qu'il a 30 ans.
00:20:57Mais à chaque information comme celle-ci,
00:20:59il y a des policiers qui reculent.
00:21:01Je ne vais pas faire ce métier-là.
00:21:03À chaque information comme celle-ci,
00:21:05il y a des policiers qui sont en exercice
00:21:07et qui demandent de quitter le terrain.
00:21:09On ne le dit pas.
00:21:10Mais ils sont nombreux à demander de quitter le terrain,
00:21:12à être dans les bureaux.
00:21:13À chaque information comme celle-ci,
00:21:15il y a des policiers qui cherchent à quitter la France.
00:21:17On ne le dit pas.
00:21:18Ils sont nombreux à chercher à quitter la France.
00:21:20Et j'en connais.
00:21:21À chaque information comme celle-ci,
00:21:23des policiers au bord de la retraite
00:21:25sont en train de construire et d'acheter une maison
00:21:27dans un autre pays que la France.
00:21:29Parce qu'ils savent qu'ils représentent l'État.
00:21:32Et que s'ils sont attaqués et ne sont pas défendus,
00:21:35ils sont non seulement attaqués,
00:21:37mais ne sont pas défendus,
00:21:39c'est que la France est foutue.
00:21:41Et ça, ils le savent.
00:21:42Et ils me le disent en off.
00:21:44Et vous, vous pensez que la France est foutue ?
00:21:45Bien sûr que je pense que la France est foutue.
00:21:47On a toujours un espoir.
00:21:49Comment peut-on penser autrement,
00:21:51Jean-Marc Morandini,
00:21:53lorsqu'on ne voit personne défendre les policiers ?
00:21:56Comment peut-on penser autrement
00:21:58lorsqu'on voit que des partis politiques,
00:22:00élus, officiellement,
00:22:02osent déclarer que la police tue,
00:22:04sans pour autant être poursuivis ?
00:22:06Oui, la France,
00:22:08on peut se poser des questions.
00:22:10Mathias Lebel, je vous vois froncer les sourcils
00:22:12en entendant Christine Kelly dire que la France est foutue.
00:22:14Oui, ça me fait de la peine.
00:22:16Je ne pense pas que la France est foutue.
00:22:17Je pense qu'il y a des problèmes.
00:22:18Mais dire que la France est foutue, c'est terrible.
00:22:20Je ne crois pas que la France soit foutue.
00:22:22Et pour le coup,
00:22:24moi qui suis de gauche,
00:22:26je vais être plus nationaliste que les nationalistes.
00:22:28La France, c'est un pays qui mérite
00:22:30effectivement d'être défendu.
00:22:32Et si on dit que la France est foutue,
00:22:34on n'a plus qu'à plier des gaules et partir ailleurs.
00:22:36Qui défend la France ?
00:22:38Qui défend la France ?
00:22:40Christine, chacun d'entre nous, nous devons la défendre.
00:22:42En nous battant justement pour nos valeurs,
00:22:44pour avoir la France qu'on veut.
00:22:46Chaque citoyen, chaque politique,
00:22:48chacun d'entre nous, nous devons nous battre
00:22:50pour défendre la France,
00:22:52pour défendre la République même,
00:22:54puisque c'est l'espace de la République.
00:22:56Et effectivement,
00:22:58les policiers sont
00:23:00les garants de l'ordre républicain.
00:23:02Et à partir du moment où ils sont menacés,
00:23:04en particulier menacés dans leur vie privée,
00:23:06bien évidemment qu'il y a un sérieux problème.
00:23:08Et vous vous rendez compte qu'on est obligé de protéger
00:23:10des policiers aujourd'hui ? On en est là.
00:23:12Et l'autre jour, je ne sais pas si vous étiez sur le plateau,
00:23:14mais on avait également un policier qui nous expliquait
00:23:16que les élèves policiers
00:23:18qui travaillent dans certains quartiers,
00:23:20à Vincennes, à Paris,
00:23:22quand ils rentrent chez eux,
00:23:24ils sont obligés d'avoir
00:23:26une escorte de policiers.
00:23:28Les policiers en formation sont obligés
00:23:30d'être escortés par des policiers
00:23:32pour les protéger. C'est ça la France de 2024.
00:23:34Je m'en rends bien compte
00:23:36et je trouve ça pathétique.
00:23:38Et effectivement, il faut que les gens
00:23:40qui sont à la tête de l'État,
00:23:42quelles que soient leurs couleurs politiques,
00:23:44se rendent compte de ça, qu'ils soutiennent
00:23:46parce qu'en soutenant les forces de l'ordre,
00:23:48c'est chacun des citoyens qu'ils soutiendront.
00:23:50Donc là-dessus, moi, il n'y a pas...
00:23:52Mais ça veut dire que ces choses-là, il faut les dire,
00:23:54ce policier en civil avec sa femme qui est agressée
00:23:56par 15 personnes masquées, il faut en parler
00:23:58parce qu'il faut réagir.
00:24:00Il faut des réactions. Juste en nommer des détails là-dessus.
00:24:02Ce que vous avez dit est important, c'est la tête de l'État.
00:24:04La tête de l'État, c'est la tête du pays
00:24:06parce qu'en fait, le constat qu'on est en train
00:24:08de partager autour de ce plateau
00:24:10est un constat qui est partagé par à peu près
00:24:1270-80% de l'opinion publique.
00:24:14Toutes les études d'opinion,
00:24:16jour après jour, semaine après semaine,
00:24:18année après année, le démontrent.
00:24:20Il y a dans ce pays un décalage entre ce que pensent
00:24:22d'une certaine manière
00:24:24de larges segments de l'opinion publique
00:24:26et la façon dont est dirigé ce pays
00:24:28et la façon dont il est analysé
00:24:30et parfois commenté par un certain nombre
00:24:32de leaders d'opinion. Vous savez, il y a une très belle
00:24:34phrase qui est d'un sociologue qu'on a un peu oublié
00:24:36qui s'appelait Raymond Boudon, qui parlait de la compétence
00:24:38morale du peuple. La compétence morale
00:24:40du peuple, je veux dire, aujourd'hui, elle correspond
00:24:42à ce que nous disent
00:24:44en pour une grande partie les études d'opinion.
00:24:46C'est-à-dire qu'en effet, l'impuissance de l'Etat,
00:24:48la toute puissance des bandes qui mettent en coupe
00:24:50réglée tout un ensemble de territoires,
00:24:52les liens qui existent entre un certain
00:24:54nombre de phénomènes et la criminalité
00:24:56en d'autres termes, la corrélation
00:24:58qu'on le veuille ou non, même si ça ne plaît pas, même si c'est
00:25:00pas politiquement correct, entre l'immigration
00:25:02et le développement de la sécurité
00:25:04dans un certain nombre de zones. Je ne dis pas que tous les
00:25:06immigrés sont bien évidemment des délinquants,
00:25:08il ne s'agit pas bien évidemment de rentrer dans des logiques
00:25:10qui soient des logiques d'amalgame, mais c'est une
00:25:12réalité qui est documentée d'ailleurs
00:25:14par ceux qui s'intéressent au sujet.
00:25:16Tous ces constats, et
00:25:18j'allais dire, tout cet abandon
00:25:20d'une partie
00:25:22à la fois de l'Etat, de l'intérêt général
00:25:24par les élites, c'est au cœur de la crise
00:25:26démocratique que nous vivons. C'est vrai sur
00:25:28les problèmes de sécurité, c'est vrai sur les problèmes
00:25:30économiques, vous trouverez pratiquement
00:25:32tous les problèmes auxquels se confrontait
00:25:34la société française, vous retrouvez ce problème.
00:25:36Un dernier mot là-dessus André Cotard.
00:25:38Moi je ne pense pas que la France soit foutue, parce que les Français
00:25:40ont toujours su relever le drapeau quand il était à terre.
00:25:42Mais je voudrais... Et là il va falloir
00:25:44le faire, parce que ça fait un petit moment
00:25:46qu'il l'a fait. Et si vous permettez
00:25:48vous êtes porte-parole, mais le blabla
00:25:50habituel... Non mais j'aimerais justement parler
00:25:52parce que ce n'est pas du blabla. Non mais les policiers de Malenville
00:25:54moi je m'en souviens encore. Non mais moi aussi j'envoie des policiers.
00:25:56Justement, c'est ça. Donc
00:25:58que la France ne soit pas foutue, mais
00:26:00prouvez-moi que la France n'est pas foutue. Et bien je vais vous le prouver,
00:26:02c'est que toute la nation doit s'y mettre.
00:26:04Quand vous dites par exemple,
00:26:06Monsieur Leboeuf, que en tant
00:26:08comme de gauche, vous défendez les policiers,
00:26:10très bien, bravo à vous, mais vous êtes minoritaire.
00:26:12Moi qui ai fait la France insoumise,
00:26:14et qui suis aujourd'hui porte-parole du
00:26:16Rassemblement National, je peux vous dire deux choses. Vous vous en souvenez,
00:26:18en 2015, les policiers étaient allés
00:26:20jusqu'à l'Elysée. Il y avait des grandes manifestations
00:26:22de policiers. Jean-Luc Mélenchon défendait
00:26:24les policiers. Il défendait les
00:26:26policiers. Il expliquait qu'il ne fallait pas attaquer des policiers.
00:26:28Il expliquait que les voyous devaient aller en prison.
00:26:30Aujourd'hui quand la France insoumise prend la parole,
00:26:32c'est pour parler des violences policières.
00:26:34C'est pour dire que la police est assassine.
00:26:36Mélenchon était contre le voile aussi.
00:26:38De toute façon, il change d'avis en fonction
00:26:40de ce qu'il dit.
00:26:42Si la nation toute entière ne se met pas au travail,
00:26:44si la gauche défend les voyous,
00:26:46on n'y arrivera pas, effectivement.
00:26:48Dernier mot et pour conclure.
00:26:50Défendre la police et défendre l'ordre républicain
00:26:52et la police républicaine,
00:26:54ça ne veut pas dire fermer les yeux
00:26:56sur les violences policières quand il y en a.
00:26:58Et on peut aussi dénoncer...
00:27:00C'est le témoin d'un député de gauche
00:27:02qui apporte un soutien à son CRS et à sa femme.
00:27:04J'ai toujours considéré
00:27:06que la violence, quand elle s'exprime,
00:27:08que la violence urbaine dans la rue,
00:27:10elle touche les gens de droite
00:27:12comme les gens de gauche.
00:27:14Il n'y a pas un tweet d'un député de gauche
00:27:16qui soutient ce CRS et sa femme.
00:27:18Et on va continuer à surveiller ça.
00:27:20Voilà donc ce qu'on pouvait vous dire sur cette information
00:27:22qu'on a appris tout à l'heure.
00:27:24Ce CRS qui a été attaqué
00:27:26alors qu'il était en civil, alors qu'il était dans sa voiture
00:27:28avec sa femme. Il a été reconnu,
00:27:30visiblement, c'est ce que nous disait ce syndicaliste.
00:27:32Et 15 personnes masquées sont venues
00:27:34pour essayer de lui casser la gueule,
00:27:36pour dire les choses.
00:27:38Il a réussi à s'enfuir.
00:27:40Aujourd'hui, sa femme a du mal à dormir.
00:27:42Sa femme est choquée par ce qui s'est passé, on la comprend.
00:27:44Et lui a des blessures au visage.
00:27:46Dans un instant, on vous parle de Marine Le Pen.
00:27:48Est-ce que la justice est politique ?
00:27:50Et est-ce que tout ça est fait simplement
00:27:52pour empêcher Marine Le Pen de se présenter
00:27:54à la prochaine présidentielle ?
00:27:56C'est ce qu'a signé Somaya Labidi.
00:28:02Il faut que l'on reste extrêmement concentré.
00:28:04Déclaration sur France Info
00:28:06de Laurent Nunez, le préfet de police de Paris
00:28:08à quelques heures du match France-Israël
00:28:10au Stade de France. Une rencontre à haut risque
00:28:12qu'on sait-il, mais avec un dispositif
00:28:14de sécurité exceptionnel, a-t-il rappelé ?
00:28:16Six mois
00:28:18après son évasion spectaculaire et meurtrière,
00:28:20Mohamed Amra reste introuvable,
00:28:22le narcotrafiquant à des complices de Rouen
00:28:24à Marseille, mais aussi des ennemis.
00:28:26Planques, kidnappings ou même décès,
00:28:28tous les scénarios restent ouverts.
00:28:30Et puis, Paul Christophe,
00:28:32ministre des Solidarités, de l'autonomie
00:28:34et de l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:28:36a donné le coup d'envoi ce matin de la
00:28:38Collecte Nationale des Banques Alimentaires.
00:28:40Cette année, elle aura lieu les 22, 23
00:28:42et 24 novembre.
00:28:46On s'inscrit sur CNews. Merci d'être en direct
00:28:48avec nous. Cette citation que vous voyez en bas de l'écran,
00:28:50« Privez les Français de voter pour qui ils le souhaitent
00:28:52à la prochaine présidentielle », c'est ce qu'a dit Marine Le Pen
00:28:54hier lorsqu'elle est sortie
00:28:56de l'audience et lorsqu'elle a entendu
00:28:58les réquisitions. Je veux juste préciser une fois
00:29:00de plus, parce que c'est important et parce que je trouve que les médias
00:29:02le disent pas assez, ce sont des réquisitions
00:29:04pour l'instant, c'est-à-dire que ce n'est pas encore une
00:29:06condamnation, c'est une demande du parquet.
00:29:08Donc voilà, on commente simplement
00:29:10la demande du parquet et on verra
00:29:12comment la justice se prononcera.
00:29:14Ensuite, on va revenir sur les filles et puis on va se demander
00:29:16ensuite si Marine Le Pen a raison quand elle dit que
00:29:18tout ça, au fond, c'est politique et que le seul objectif
00:29:20c'est de priver les Français de voter pour qui
00:29:22ils souhaitent. Tout d'abord, le rappel de ce qui s'est dit hier.
00:29:24Si les juges suivent les
00:29:26réquisitions du procureur, Marine Le Pen
00:29:28serait privée d'élection présidentielle
00:29:30en 2027.
00:29:32A sortie d'une exécution provisoire,
00:29:34la peine d'inéligibilité de 5 ans
00:29:36s'appliquerait immédiatement, même en cas
00:29:38d'appel. Une arme rarement
00:29:40utilisée en première instance, un coup de
00:29:42massue pour la chef de file du Rassemblement
00:29:44national. Je note que le parquet
00:29:46est extrêmement outrancier
00:29:48dans ses réclamations,
00:29:50notamment la réclamation de l'exécution
00:29:52provisoire. Une des parties qui
00:29:54démontrent
00:29:56une volonté du parquet qui est celle
00:29:58en réalité de me priver
00:30:00et même de priver les Français
00:30:02de
00:30:04la capacité de voter pour qui ils souhaitent.
00:30:06Pour Marine Le Pen, la justice
00:30:08tente de l'exclure de la vie politique.
00:30:10Un sentiment partagé par le président
00:30:12du RN, Jordan Bardella,
00:30:14mais aussi certains de ses opposants.
00:30:16Le parquet n'est pas dans la justice,
00:30:18il est dans l'acharnement et la vengeance
00:30:20à l'égard de Marine Le Pen.
00:30:22Quel que soit nos désaccords, ce n'est sûrement
00:30:24pas à la justice de décider de qui peut-être
00:30:26candidat à l'élection présidentielle.
00:30:28Il serait profondément choquant que
00:30:30Marine Le Pen soit jugée inéligible.
00:30:32Combattre Mme Le Pen se fait dans les urnes,
00:30:34pas ailleurs. N'ayons pas peur de la démocratie.
00:30:36Le parquet a également
00:30:38requis une peine de 5 ans de prison,
00:30:40dont 2 fermes et une amende de 300 000 euros.
00:30:42Dans cette affaire, Marine
00:30:44Le Pen, son parti et 24 autres prévenus
00:30:46sont accusés d'avoir détourné
00:30:484,5 millions d'euros des caisses
00:30:50du Parlement européen.
00:30:52Christine Kelly, je voudrais commencer avec vous.
00:30:54Moi, quand je regarde ça, au fond,
00:30:56je ne sais pas si elle a fait, si elle n'a pas fait,
00:30:58c'est à la justice de décider. On dit
00:31:005 ans de prison, dont 2
00:31:02fermes, ou 3 avec sur 6,
00:31:04selon dans quel sens on le prend,
00:31:06pourquoi pas, amende, etc.
00:31:08Moi, ce qui me surprend le plus, quand même, c'est l'exécution
00:31:10provisoire. Parce que tout le reste, après,
00:31:12c'est à la justice de décider. Mais cette
00:31:14exécution provisoire, j'ai envie de dire, dans tout ça,
00:31:16c'est ce qui me trouble le plus. Parce que ça,
00:31:18on a le sentiment que ça veut vraiment dire
00:31:20qu'on ne veut pas que vous vous présentiez en
00:31:222027. Je suis absolument
00:31:24d'accord avec vous. Et hier, lorsqu'on
00:31:26l'a appris en direct dans Face à l'info,
00:31:28justement, je demandais
00:31:30qu'est-ce que ça veut dire, exécution provisoire.
00:31:32Et tout est là.
00:31:34Moi, je pense que c'est la clé.
00:31:36C'est même pas les 5 ans, c'est même pas l'amende,
00:31:38c'est l'exécution provisoire.
00:31:40En plus des 5 ans, effectivement,
00:31:42c'est l'exécution provisoire. Et ça veut
00:31:44dire qu'on veut l'empêcher
00:31:46d'être, effectivement, une femme
00:31:48politique. D'avoir, d'être
00:31:50députée. Elle n'est plus à la tête de son
00:31:52groupe. Mais de pouvoir
00:31:54se présenter en 2027,
00:31:56on peut se poser des questions. Alors, tout ça intervient
00:31:58dans un contexte. Et c'est la raison
00:32:00pour laquelle les gens se posent
00:32:02la question de, est-ce que c'est politique ou pas ?
00:32:04En penchant plus vers le
00:32:06oui. Pourquoi ? Parce que
00:32:08personne n'oublie l'histoire de François Fillon.
00:32:10Premièrement. Personne n'oublie
00:32:12le contexte dans lequel on est.
00:32:14Rappelons, par exemple, la fermeture
00:32:16d'une chaîne télé qui s'appelle
00:32:18C8, dans un contexte très particulier.
00:32:20Pourquoi ? Première chaîne de la TNT.
00:32:22Qui ? Dans sa tête.
00:32:24Regarde les informations aujourd'hui
00:32:26et ne peut pas faire un certain,
00:32:28je dis bien un certain parallèle.
00:32:30Première chaîne de la TNT, fermée.
00:32:32Premier parti de France,
00:32:34inéligible. Marine Le Pen à la tête
00:32:36Premier parti de France, pas à la tête
00:32:38parce qu'elle ne dirige pas le groupe, mais elle représente le premier parti.
00:32:40Inéligible. 11 millions d'électeurs.
00:32:42Un électeur sur cinq. Alors, on peut se poser
00:32:44la question de se demander, est-ce que,
00:32:46parce qu'elle est là, elle représente 11 millions
00:32:48d'électeurs, est-ce que c'est une sorte de
00:32:50de, comment dirais-je, de protection
00:32:52par rapport à la justice ? Mais
00:32:54la justice doit être rendue au nom du
00:32:56peuple, pour le peuple. Et là,
00:32:58on peut se poser des questions aujourd'hui, même
00:33:00si ce ne sont que les réquisitions.
00:33:02Mathias Leboeuf, est-ce que vous êtes d'accord
00:33:04sur le fait que ce qui peut interroger,
00:33:06c'est quand même cette exécution provisoire ? Normalement,
00:33:08l'exécution provisoire, pour connaître
00:33:10un peu, avec toutes les émissions que j'ai faites,
00:33:12la loi, l'exécution provisoire, c'est pour empêcher
00:33:14quelqu'un de récidiver. Or, là,
00:33:16on ne voit pas comment,
00:33:18si elle est coupable et si elle l'a fait, on ne voit pas comment elle pourrait
00:33:20récidiver. Donc, on se dit, à quoi sert
00:33:22cette exécution provisoire ?
00:33:24Oui, effectivement, c'est le point qui interroge
00:33:26le plus.
00:33:28Vous êtes d'accord avec moi, pour une fois.
00:33:30Revenez quand vous voulez.
00:33:32Vous avez de l'affluence.
00:33:38C'est vrai que c'est le point
00:33:40qui interroge le plus
00:33:42sur la motivation de cette exécution provisoire.
00:33:44Bon, il faudrait interroger
00:33:46le parquet,
00:33:48pourquoi il requiert
00:33:50cette exécution provisoire. Après,
00:33:52moi, si vous voulez,
00:33:54j'ai confiance en la justice. C'est-à-dire que
00:33:56je vois, dans la réaction du Rassemblement
00:33:58national, le début d'une
00:34:00compilation de la politique française.
00:34:02C'est-à-dire qu'effectivement, on crie au complot,
00:34:04on crie à l'empêchement.
00:34:06C'est assez
00:34:08comique et cocasse de voir
00:34:10que le Rassemblement national, qui passe son temps
00:34:12à dire que la justice est laxiste,
00:34:14quand ça le concerne,
00:34:16dit, ah ben là, mais non, attention,
00:34:18pour nous,
00:34:20il ne faut pas taper.
00:34:22Il ne faut pas taper fort.
00:34:24Andréa Contarach, qui est porte-parole du RN, va vous répondre, mais
00:34:26je crois que la question n'est pas de savoir si la justice est laxiste ou pas.
00:34:28La question est de savoir pourquoi l'exécution provisoire...
00:34:30Personne ne dit
00:34:325 ans, 3 ans...
00:34:34Personne ne parle de ça,
00:34:36parce qu'à la limite, c'est à la justice de décider.
00:34:38La question, je la repose,
00:34:40parce que je pense que c'est la seule question qu'il faut poser aujourd'hui.
00:34:42C'est pourquoi l'exécution provisoire ?
00:34:44Ce qui est très différent de ce qu'a dit Andréa Contarach.
00:34:46Juste, pour vous dire,
00:34:48ce sont des réquisitions, vous l'avez dit.
00:34:50Ce n'est pas une condamnation. Marine Le Pen est innocente.
00:34:52Moi, j'en suis convaincue.
00:34:54La question, c'est, le parquet
00:34:56n'est pas indépendant.
00:34:58Il n'est pas indépendant. Il est sous l'autorité
00:35:00du pouvoir politique, du ministère de la justice.
00:35:02C'est donc cette autorité-là
00:35:04qui aujourd'hui propose
00:35:06à ce que Marine Le Pen ne soit pas
00:35:08candidate en 2027. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:35:10le parquet, les procureurs
00:35:12proposent aux juges
00:35:14de faire en sorte que le destin change.
00:35:16C'est-à-dire que le destin du pays puisse
00:35:18changer sur la base d'une seule condamnation.
00:35:20C'est-à-dire que Marine Le Pen,
00:35:22on l'empêche d'être présidente de la République.
00:35:24J'ajoute un point quand même parce que
00:35:26la procureure a expliqué quand même
00:35:28hier sur un dossier,
00:35:30elle a dit, écoutez, je n'ai pas
00:35:32d'éléments, mais
00:35:34ça m'embête de vous relaxer.
00:35:36C'est-à-dire, pour traduire ça
00:35:38pour le téléspectateur, c'est, je n'ai pas
00:35:40de preuves que vous avez triché,
00:35:42mais je ne peux pas vous blanchir.
00:35:44Si ça, c'est pas politique, qu'on m'explique
00:35:46ce que c'est. C'est outrancier.
00:35:48Il y a un bénéfice du doute.
00:35:50Et j'ajoute juste...
00:35:52Sur ce que vous dites, sur ce qu'aurait dit
00:35:54la procureure, je précise que ça a été... Certains ont dit
00:35:56mais c'est pas vrai, elle n'a jamais dit ça. Or,
00:35:58Célia Barotte, qui est notre journaliste, qui est sur place
00:36:00et qui était dans la salle d'audience, dit
00:36:02je l'ai entendu, et ça a bien
00:36:04été dit. C'est notre journaliste de la justice, et d'autres
00:36:06le disent également, mais Célia, elle le disait
00:36:08hier soir sur CNews, elle disait, je l'ai
00:36:10entendu personnellement. Donc, ça a bien
00:36:12été dit, et c'est quelque chose de réel.
00:36:14Arnaud Bénédicte. Un point, alors d'abord,
00:36:16sur quoi ça appuie le procureur
00:36:18pour demander
00:36:20cette exécution immédiate ?
00:36:22C'est sur une loi.
00:36:24C'est la loi Sapin 2.
00:36:26En l'occurrence, qui a été votée en 2015
00:36:28ou 2016 par le
00:36:30parlement. Il est évident que vous
00:36:32posiez la question, est-ce qu'il y a une justice politique ?
00:36:34À partir du moment où
00:36:36ce réquisitoire a un
00:36:38effet et un impact politique,
00:36:40il y a indéniablement
00:36:42une justice qui sait très bien que
00:36:44lorsqu'elle prend
00:36:46ce réquisitoire,
00:36:48ce réquisitoire aura un impact sur la vie
00:36:50démocratique du pays. Donc, on ne peut
00:36:52pas ne pas faire un lien entre
00:36:54finalement le réquisitoire et
00:36:56les conséquences politiques que ça va avoir sur notre
00:36:58vie, que ça peut avoir
00:37:00sur notre vie démocratique.
00:37:02Donc, on va bien voir, vous avez raison de préciser
00:37:04qu'entre le réquisitoire et ensuite
00:37:06le délibéré, il y a deux choses qui peuvent
00:37:08être différentes. Il n'en demeure pas moins
00:37:10que si cette affaire au moins
00:37:12a un mérite, c'est de poser
00:37:14la question du fonctionnement
00:37:16de l'appareil judiciaire dans ce pays
00:37:18dans la relation avec
00:37:20nos institutions. Parce que si, en effet,
00:37:22demain, quoi qu'on pense de ce dossier
00:37:24sur lequel il y a beaucoup de choses à dire,
00:37:26en effet, parce qu'on pourrait considérer que finalement
00:37:28un collaborateur politique,
00:37:30un assistant parlementaire est un collaborateur
00:37:32politique, c'est le cas d'ailleurs dans le droit
00:37:34français en l'occurrence, et que
00:37:36le parlementaire utilise
00:37:38ce collaborateur politique là où il
00:37:40pense bon et opportun de l'utiliser.
00:37:42C'est la tradition en tout cas dans la relation
00:37:44avec les assistants parlementaires au niveau de l'Assemblée nationale.
00:37:46Ça n'est pas manifestement au Parlement
00:37:48européen, ça n'a pas toujours été le cas d'ailleurs au Parlement
00:37:50européen, et je rappelle quand même qu'il y a d'autres formations
00:37:52politiques également qui sont aujourd'hui
00:37:54prises dans des procès de ce type
00:37:56je pense notamment au Modem. Mais,
00:37:58en tout cas, si demain Marine Le Pen
00:38:00était privée de la possibilité de
00:38:02pouvoir se présenter à l'élection
00:38:04présidentielle, et si cette possibilité
00:38:06était, j'allais dire, immédiate,
00:38:08cette impossibilité était immédiate, cet empêchement
00:38:10était immédiat, en effet, il y aurait de quoi
00:38:12quand même s'interroger sur le fonctionnement
00:38:14de notre économie. Et c'est intéressant,
00:38:16on continue d'en parler, c'est intéressant parce que c'est ce que
00:38:18dit Gérald Darmanin, en fait, alors ça c'est
00:38:20plutôt une surprise, il a tweeté Gérald Darmanin
00:38:22et vous voyez son tweet, il dit
00:38:24« Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée
00:38:26inéligible et ainsi ne puisse pas
00:38:28se présenter devant le suffrage
00:38:30des Français. Combattre
00:38:32Madame Le Pen se fait dans les urnes et pas
00:38:34ailleurs. Si le tribunal juge
00:38:36qu'elle doit être condamnée, elle ne peut l'être
00:38:38électoralement sans la pression du peuple. N'ayons pas
00:38:40peur de la démocratie et évitons
00:38:42de creuser encore plus la différence entre les élites
00:38:44et l'immense majorité de nos
00:38:46concitoyens. » Il a raison à
00:38:48200%. Quelqu'un qui n'est
00:38:50jamais tendre avec Marine Le Pen, c'est Éric
00:38:52Zemmour, pardon, également, qui dit
00:38:54« Si Marine Le Pen était déclarée inéligible,
00:38:56on attendrait alors un niveau sans précédent
00:38:58dans le gouvernement
00:39:00des juges. Quel que soit nos désaccords,
00:39:02ce n'est sûrement pas à la justice de décider
00:39:04qui peut être candidat à l'élection
00:39:06présidentielle. » En revanche, il y en a qui ont des mots très durs,
00:39:08je vous propose d'écouter Xavier Bertrand,
00:39:10ce matin sur RTL. Alors lui, il s'est
00:39:12totalement lâché sur Marine Le Pen, en gros, bien fait pour elle.
00:39:14« La démocratie,
00:39:16c'est aussi le respect de la justice.
00:39:18Et effectivement, dans les
00:39:20décisions que peut prendre la justice, il y a
00:39:22cette mesure. Et puis qu'on arrête avec le déni
00:39:24démocratique, le Front National ne serait pas capable
00:39:26de présenter un candidat. Ils ont un candidat
00:39:28de rechange, il s'appelle Bardella,
00:39:30qui n'attend que cela. J'ai vu hier son
00:39:32tweet avec sa déclaration, tout ça
00:39:34c'est effectivement un grand numéro d'hypocrisie.
00:39:36Et puis vous savez qui a dit ?
00:39:38Il y en a marre de ces élus qui détournent
00:39:40de l'argent, ça c'est au tribunal de décider, mais
00:39:42qui a dit cette phrase ? Marine Le Pen.
00:39:442004, le procès d'Alain Juppé,
00:39:46une peine d'inéligibilité, il était
00:39:48candidat possible à la présidentielle.
00:39:50Plaisante raison qu'un vent mania tout va.
00:39:52C'est la définition de la girouette ? Non.
00:39:54C'est la définition de Mme Le Pen aussi.
00:39:56André Acotara, comment vous jugez
00:39:58les propos de Xavier Bertrand qui y va ?
00:40:00Xavier Bertrand, en réalité, il a une obsession
00:40:02contre Marine Le Pen et le Rassemblement
00:40:04National. J'avais 10 pages
00:40:06de propos outranciers et insultants
00:40:08de Xavier Bertrand sur le Rassemblement National.
00:40:10Cet homme-là n'est absolument pas crédible en la matière.
00:40:12Oui, mais regardez, quand vous avez
00:40:14Darmanin, vous allez répondre,
00:40:16quand vous regardez Darmanin, on ne peut pas dire qu'il aime beaucoup
00:40:18Marine Le Pen, mais son tweet
00:40:20est intelligent. Quand vous regardez
00:40:22Éric Zemmour, on ne peut pas dire qu'il ait eu beaucoup de tendresse
00:40:24non plus pour Marine Le Pen. Également,
00:40:26voilà, il dit les choses.
00:40:28Un moment on peut...
00:40:30Oui, bien sûr, mais malgré tout,
00:40:32il dit, quels que soient nos accords avec Marine Le Pen...
00:40:34Mais bien sûr, parce qu'en réalité,
00:40:36que ce soit
00:40:38M. Darmanin, que ce soit
00:40:40d'ailleurs M. Ramos
00:40:42du Modem qui est intervenu ce matin,
00:40:44que ce soit M. Zemmour,
00:40:46et même précédemment, que ce soit M. Mélenchon
00:40:48qui avait défendu Marine Le Pen de la même
00:40:50manière, en disant on peut combattre
00:40:52Marine Le Pen parce qu'après tout, nous sommes dans une démocratie
00:40:54et c'est absolument sain. En revanche,
00:40:56utiliser la justice, disait-il,
00:40:58ne sont ni bons, ni acceptables
00:41:00pour la combattre. Ça veut dire quoi ?
00:41:02Ça veut dire qu'aujourd'hui, il y a des personnes
00:41:04qui souhaitent
00:41:06abattre un adversaire politique, non pas
00:41:08par l'habitre du peuple français,
00:41:10parce que c'est ça la démocratie, mais par l'habitre
00:41:12d'un juge qui lui-même serait
00:41:14politisé. Par conséquent, c'est absolument outrançant.
00:41:16Moi, j'alerte vraiment
00:41:18sur cette judiciarisation de la politique
00:41:20parce qu'on se dirige très nettement vers
00:41:22un gouvernement des juges et pas un gouvernement
00:41:24du peuple.
00:41:26Moi, je ne partage absolument pas votre propos
00:41:28sur le gouvernement des juges.
00:41:30Je crois que les politiques
00:41:32sont justiciables comme les autres
00:41:34et donc je suis plutôt sur la ligne
00:41:36de Xavier Bertrand.
00:41:38Néanmoins, ce que je voudrais dire, ce que je trouve
00:41:40choquant, c'est que
00:41:42en l'espèce,
00:41:44sur ce cas-là, puisque
00:41:46effectivement, ça implique quand même quelqu'un qui est
00:41:48potentiellement présidentiable,
00:41:50on devrait avoir une procédure d'appel
00:41:52accélérée, c'est-à-dire qu'on ne devrait pas
00:41:54une procédure de jugement accélérée
00:41:56et une procédure d'appel accélérée.
00:41:58On ne devrait pas attendre un jugement qui,
00:42:00je crois, sera rendu en première instance
00:42:02en janvier ou en février
00:42:04que Marine Le Pen...
00:42:06Vous savez, s'il n'y avait pas d'exécution provisoire, il n'y aurait pas de soucis.
00:42:08Le souci, c'est l'exécution provisoire
00:42:10et encore une fois, ça c'est le choix du parquet.
00:42:12J'ai bien compris.
00:42:14À qui rendez-vous compte le parquet ?
00:42:16Excusez-moi, c'est clé.
00:42:18En l'occurrence,
00:42:20la moindre des choses
00:42:22pour ce cas-là,
00:42:24que Marine Le Pen puisse faire appel
00:42:26et que l'appel puisse être
00:42:28motivé et jugé
00:42:30rapidement, ça me paraît indispensable.
00:42:32Parce qu'effectivement,
00:42:34dans ce cas-là, on va avoir
00:42:36toutes les théories du complot,
00:42:38on l'empêche...
00:42:40Ça ne répond pas à ma question. Pourquoi l'exécution provisoire ?
00:42:42S'il n'y a pas
00:42:44d'exécution provisoire, il n'y a pas de problème.
00:42:46Honnêtement, il n'y a pas de problème.
00:42:48Elle est rendue possible par la loi,
00:42:50l'exécution provisoire.
00:42:52Normalement,
00:42:54je me corrigerai si je dis une bêtise,
00:42:56mais l'exécution provisoire, je le redis,
00:42:58c'est pour éviter la récidive
00:43:00et pour mettre quelqu'un en protection en disant
00:43:02que s'il n'y a pas d'exécution provisoire, cette personne peut recommencer.
00:43:04Normalement, ça sert à ça.
00:43:06Là, on sait que c'est impossible.
00:43:08Si elle l'a fait, elle ne va pas recommencer
00:43:10jusqu'à la fois au Parlement européen. Il n'y est plus de toute façon.
00:43:12Donc voilà, ça n'a pas de sens.
00:43:14Cela n'a pas de sens.
00:43:16Est-ce que la justice est politique ?
00:43:18Je vous propose d'écouter Georges Fenech.
00:43:20La matinale de Romain Desarmes.
00:43:22Non, pas du tout.
00:43:24Il était chez Pascal Praud.
00:43:26Pascal Praud l'a fait réagir là-dessus.
00:43:28Est-ce que la justice est politisée ?
00:43:30Il répond non.
00:43:32Non, mais...
00:43:34La justice n'est pas politisée.
00:43:36Elle est ultra-politisée.
00:43:40Quand un syndicat
00:43:42diffuse dans l'ensemble
00:43:44de la magistrature,
00:43:46après une circulaire du garde des Sceaux,
00:43:48à Pontmoretti, pendant les émeutes,
00:43:50où il appelle à de la fermeté,
00:43:52vous avez un syndicat qui diffuse
00:43:54une contre-circulaire.
00:43:56Pour prendre le contre-pied
00:43:58de ce que demande le garde des Sceaux,
00:44:00c'est quoi ?
00:44:02C'est un syndicat qui s'érige
00:44:04en chancellerie, en quelque sorte.
00:44:06Christine Kelly, comme toujours, a raison.
00:44:08C'était la matinale.
00:44:10Ce n'est pas politisé.
00:44:12C'est ultra-politisé.
00:44:14C'est Georges Fenech qui dit ça.
00:44:16Lorsqu'on voit et on met le contexte
00:44:18de toutes les fois où le syndicat
00:44:20de la magistrature a pris des positions
00:44:22jamais pour défendre
00:44:24des policiers qui ont été tués,
00:44:26par exemple,
00:44:28toujours pour s'instaurer,
00:44:30s'émisser
00:44:32dans le débat politique,
00:44:34en prenant position ici ou là
00:44:36lors d'élections...
00:44:38Contre le RN.
00:44:40Bien sûr, toujours.
00:44:42Contre le RN ou contre la droite.
00:44:44On peut se poser des questions.
00:44:46Je veux rappeler que 1997, c'est quoi ?
00:44:48C'est le livre d'Éric Zemmour,
00:44:50Le coup d'état des juges.
00:44:52Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas,
00:44:54rappelons que depuis 1997, il alerte là-dessus.
00:44:56Deuxième remarque.
00:44:58Pourquoi le coup d'état des juges ?
00:45:00J'étais au CSA qui est devenu l'ARCOM,
00:45:02donc je prends encore cet exemple
00:45:04d'une chaîne qui est supprimée.
00:45:06Oui, c'est par la loi,
00:45:08vous le disiez, Arnaud Benedetti,
00:45:10mais pourquoi est-ce que subitement la loi
00:45:12n'est pas utilisée pour certains et pas pour d'autres ?
00:45:14Exécution provisoire,
00:45:16et je termine par là,
00:45:18où est l'exécution provisoire
00:45:20pour les OQTF ?
00:45:22Où est l'exécution provisoire pour les violeurs ?
00:45:24Où est l'exécution provisoire pour TAO
00:45:26qui aurait violé Philippine ?
00:45:28Où est l'exécution provisoire
00:45:30pour ceux qui ont tué Thomas ?
00:45:32Pour ceux qui ont tué Nicolas ?
00:45:34Où est l'exécution provisoire pour eux ?
00:45:36L'exécution provisoire n'est pas à deux vitesses.
00:45:38La justice, vous le disiez,
00:45:40n'est pas à deux vitesses,
00:45:42l'exécution provisoire ne doit pas être à deux vitesses.
00:45:44Et c'est là la question, il faut l'exécution provisoire.
00:45:46Ok, pour Marine Le Pen peut-être,
00:45:48pour les autres aussi.
00:45:50– Je voudrais juste qu'on revienne sur quelque chose
00:45:52que vous avez dit tout à l'heure et qui m'a interpellé,
00:45:54c'est de dire, on veut supprimer C8
00:45:56parce qu'il y a un problème,
00:45:58ça ne correspond pas à ce que veut entendre l'ARCOM,
00:46:00Marine Le Pen,
00:46:02on veut la sortir, moi je voudrais vous faire écouter
00:46:04Benjamin Lecas,
00:46:06je ne sais pas si vous le connaissez,
00:46:08du Nouveau Front Populaire,
00:46:10et alors lui, il va interdire Eric Zemmour de passer à la télé.
00:46:12Donc je trouve qu'on est exactement dans cette logique,
00:46:14c'est-à-dire pas de C8 parce que ça ne plaît pas,
00:46:16pas de Marine Le Pen à la présidentielle
00:46:18parce que ça ne plaît pas,
00:46:20et c'est ça leur conception de la liberté.
00:46:22C'est les gens qui vous disent,
00:46:24alors Benjamin Lecas, qu'est-ce qu'il a fait ?
00:46:26Il a proposé la semaine dernière d'instaurer une taxe Zemmour.
00:46:28C'est-à-dire que toutes les chaînes qui recevraient Eric Zemmour,
00:46:30elles seraient hyper taxées.
00:46:32Je vous assure que c'est sérieux.
00:46:34– On est déjà le seul pays au monde
00:46:36qui a proposé chaque homme politique
00:46:38sur un plateau de télé.
00:46:40Déjà lorsqu'on compare CNews à Fox News,
00:46:42ça n'a rien à voir.
00:46:44On est obligés de recevoir des gens
00:46:46de tous les partis politiques.
00:46:48– Et c'est très bien comme ça,
00:46:50et le problème c'est d'empêcher,
00:46:52et après je vous laisse envoyer Benjamin Lecas,
00:46:54mais le problème c'est d'empêcher
00:46:56aux Français d'avoir le choix.
00:46:58Parce que les Français ont eu le choix
00:47:00pour les Européennes, et ça a dû déplaire.
00:47:02Les Français ont eu le choix
00:47:04et ça a dû déplaire, on a vu ce qui s'est passé
00:47:06entre le premier et le deuxième tour.
00:47:08Donc qu'est-ce qu'il faut faire maintenant ?
00:47:10Interdire le Rassemblement National ?
00:47:12– Alors là, pour l'instant, c'est Zemmour.
00:47:14Donc écoutez, je vous dis, c'est très sérieux.
00:47:16Il appelle ça la taxe Zemmour, c'est-à-dire
00:47:18il ne se cache même pas.
00:47:20Il dit que c'est la taxe Zemmour pour empêcher
00:47:22que les chaînes reçoivent Eric Zemmour à la télé.
00:47:24Il explique face caméra, fièrement.
00:47:26Écoutez Benjamin Lecas, député du Nouveau Front Populaire.
00:47:28– Qu'est-ce que c'est la taxe Zemmour ?
00:47:30– C'est une taxe qui serait très importante
00:47:32pour les médias qui invitent sur leur plateau
00:47:34à intervenir des gens qui ont été condamnés
00:47:36pour incitation à la haine raciale.
00:47:38En gros, l'idée c'est quoi ?
00:47:40Ce n'est évidemment pas de faire rentrer de l'argent
00:47:42dans les caisses de l'État,
00:47:44c'est de rendre complètement prohibitif
00:47:46par des montants forts le fait d'inviter
00:47:48un raciste condamné par la justice
00:47:50sur un plateau de télé.
00:47:52Parce que voilà, le racisme, l'antisémitisme,
00:47:54l'homophobie, le sexisme, la haine de l'autre,
00:47:56l'islamophobie, ce ne sont pas des opinions parmi d'autres.
00:47:58Ce sont des délits punis par la loi
00:48:00et ça abîme notre pacte républicain,
00:48:02notre contrat social, notre cohésion nationale.
00:48:04Il faut les combattre et se donner les moyens de les combattre.
00:48:06– Voilà, Arnaud Benedetti, donc en 2024,
00:48:08vous avez des gens qui vous disent
00:48:10Eric Zemmour n'a plus le droit de passer à la télé.
00:48:12Pourquoi ? Parce qu'ils l'ont décidé
00:48:14et ils veulent instaurer une taxe Zemmour
00:48:16qui taxerait énormément les chaînes
00:48:18pour qu'elle n'ait plus envie d'inviter Eric Zemmour.
00:48:20C'est surrealiste cette notion de la liberté.
00:48:22– Juste un point, un petit apparté sur l'antisémitisme,
00:48:24j'espère que monsieur Lucas sera aussi exigeant
00:48:26qu'un certain nombre de ses collègues,
00:48:28le moins qu'on puisse dire, sont plutôt ambigus sur cette question-là.
00:48:30– Sur la drogue, à l'Assemblée.
00:48:32– Mais si vous voulez, là encore une fois,
00:48:34moi je n'aime pas généraliser,
00:48:36je fais toujours très attention à mes propos,
00:48:38mais c'est qu'il y a quand même à gauche
00:48:40une pensée qui s'est construite depuis très longtemps
00:48:44qui consiste à vouloir interdire.
00:48:46Qui consiste à vouloir interdire, c'est une réalité.
00:48:48Ah si, c'est plutôt à gauche qu'à droite.
00:48:50Non, la droite a une tradition.
00:48:52– Ce n'est pas la gauche qui veut un travers le voile par exemple.
00:48:54– Non, non, je parle de la liberté d'expression.
00:48:56– Je suis d'accord, mais à vouloir interdire…
00:48:58– La liberté d'expression, la liberté…
00:49:00– Je ne suis pas sûr que le voile soit de la liberté d'expression.
00:49:02– C'est un syndrome.
00:49:04– C'est la liberté de disposer de son temps.
00:49:06– C'est un autre débat.
00:49:08– C'est un autre débat.
00:49:10– Là, ça vous dérange pas.
00:49:12– On parlait de la liberté d'expression,
00:49:14c'était l'objet du débat.
00:49:16– La liberté de s'habiller comme on veut,
00:49:18ça fait partie pour moi de la liberté d'expression.
00:49:20– C'est l'objet du débat.
00:49:22– La liberté de s'habiller comme on veut,
00:49:24ça fait partie pour moi de la liberté fondamentale.
00:49:26– Oui, il y a la soumission de la femme,
00:49:28ce n'est pas la liberté d'expression.
00:49:30– Je ne suis pas sûr d'ailleurs qu'à gauche,
00:49:32en l'occurrence, on est favorable
00:49:34à cette préconisation de la droite.
00:49:36Mais il y a quand même,
00:49:38qu'on le veuille ou non,
00:49:40une volonté à gauche, d'une partie de la gauche,
00:49:42de vouloir interdire un certain nombre
00:49:44d'expressions, parce qu'ils considèrent
00:49:46que ces expressions ne font pas partie
00:49:48de ce qu'ils considèrent être le camp,
00:49:50j'allais dire, du bien,
00:49:52voire du politiquement correct.
00:49:54C'est vieux comme l'histoire politique
00:49:56de la gauche. On pourrait faire l'âgée analogiste,
00:49:58ça remonte presque à la révolution française
00:50:00et à 1793. En l'occurrence,
00:50:02il y a cette tendance qui existe et qui se manifeste
00:50:04de plus en plus. Pourquoi elle se manifeste
00:50:06de plus en plus ? Parce que
00:50:08une partie de la gauche se rend compte
00:50:10qu'elle a perdu la bataille culturelle.
00:50:12Tout à l'heure, ce qu'on disait sur l'opinion publique,
00:50:14tout à l'heure, ce qu'on disait aussi, malgré tout,
00:50:16même dans le monde médiatique, qui est quand même
00:50:18un monde, qu'on le veuille aujourd'hui, moins monolithique
00:50:20qu'il ne le fut par le passé, et c'est ce qui rend
00:50:22parfois furieux un certain nombre de personnalités
00:50:24de gauche, en l'occurrence, parce que
00:50:26le monopole, malgré tout, est aujourd'hui
00:50:28moins fort qu'il ne le fut
00:50:30il y a 20 ans ou il y a 30 ans.
00:50:32Donc, quand on perd la bataille,
00:50:34on va chercher
00:50:36l'arme suprême, c'est l'interdiction et la censure.
00:50:38– Mathias Leboeuf, je voudrais bien votre avis
00:50:40sur ce député Collot,
00:50:42député du Front Populaire,
00:50:44qui veut interdire Éric Zemmour
00:50:46à la télé, est-ce que c'est une façon, et je trouve
00:50:48que ça rejoint ce qui se passe avec Marine Le Pen,
00:50:50on veut interdire qu'elle se présente,
00:50:52c'est ce qui se passe avec C8, là on en est
00:50:54à 650 000 personnes qui ont signé
00:50:56la pétition, mais l'Arkham
00:50:58dit on n'en a rien à faire, c'est la première
00:51:00chaîne de la Tété, on s'en fout,
00:51:02on n'aime pas C8, on l'enlève.
00:51:04Mais c'est quoi, c'est ça la France ?
00:51:06C'est ça l'exemple de démocratie ?
00:51:08– Alors, je voulais dire
00:51:10en préambule que
00:51:12je suis plutôt d'accord avec
00:51:14Arnaud sur un point,
00:51:16c'est qu'en France, on a le syndrome
00:51:18que dès que ça déplaît, on veut interdire.
00:51:20Moi je suis un libertaire, et je
00:51:22trouve que c'est jamais la bonne solution.
00:51:24Ça c'est la première chose.
00:51:26Sur le fait de la théorie,
00:51:28du complot,
00:51:30qu'il faille faire un lien entre
00:51:32C8, Marine Le Pen, d'ailleurs
00:51:34je ne comprends pas pourquoi, parce que
00:51:36quel est le lien ? – Mais c'est l'interdiction,
00:51:38c'est l'interdiction,
00:51:40c'est l'interdiction de voix discordante.
00:51:42– Vous faites, vous, un lien qui est curieux.
00:51:44– Ah bon, vous ne voyez pas le lien entre les voix discordantes ?
00:51:46– Ça voudrait dire que C8
00:51:48est une chaîne d'extrême droite.
00:51:50– Non, ça veut dire que ce qu'il dit sur C8,
00:51:52non, pas du tout. – C'est ce que vous supposez.
00:51:54– C'est pas ce que je dis, monsieur déforme mes propos.
00:51:56– Vous n'allez pas me dire
00:51:58que l'Arkham, ils aiment Cyril Hanouna,
00:52:00donc ils n'aiment pas Cyril Hanouna,
00:52:02ils suppriment C8.
00:52:04À partir du moment où le discours déplaît,
00:52:06on supprime, on interdit.
00:52:08– Vous déformez mes propos.
00:52:10Non, je fais une parenthèse,
00:52:12je n'ai pas dit Marine Le Pen, C8,
00:52:14j'ai dit première, première.
00:52:16Première chaîne de l'ATNT,
00:52:18premier parti de France.
00:52:20Donc ne caricaturez pas mes propos.
00:52:22– Rapidement et on arrête derrière.
00:52:24– Je voulais, pour revenir sur la proposition
00:52:26de Benjamin Malouka, moi je la trouve choquante,
00:52:28je vais vous expliquer pourquoi je la trouve choquante,
00:52:30parce que, alors, je ne crois pas qu'elle concerne
00:52:32que Éric Zemmour, il l'a appelé la taxe Zemmour,
00:52:34pourquoi ? Parce que Éric Zemmour a été
00:52:36condamné pour incitation à la NRAF.
00:52:38– C'est lui qui est visé, il le dit clairement,
00:52:40il ne s'en cache pas, vous l'avez entendu,
00:52:42il appelle ça la taxe Zemmour et il dit que c'est pour interdire
00:52:44Éric Zemmour à la télé.
00:52:46Vous ne savez pas mieux que lui
00:52:48ce qu'il est en train de faire,
00:52:50ou alors vous êtes à son oreillette.
00:52:52– Auriez-vous la même réaction
00:52:54si c'était un député
00:52:56RN qui proposait ça
00:52:58à l'encontre des gens
00:53:00de LFI ?
00:53:02Auriez-vous la même réaction ?
00:53:04– Non mais LFI ils sont bienvenus sur ce plateau,
00:53:06je les accueille quand ils veulent bien venir,
00:53:08je les accueille avec plaisir, ils ont la parole,
00:53:10il faut, et moi je le dis, je me bats pour que LFI
00:53:12ait la parole, il faut qu'ils aient la parole.
00:53:14– Il y a des indignations sélectives si vous voulez.
00:53:16– Ça c'est vous qui l'inventez les indignations sélectives,
00:53:18en plus vous me connaissez, vous savez bien
00:53:20que LFI quand ils veulent venir
00:53:22et ils viennent quand ils sont autorisés par leur
00:53:24grande direction à venir, parce qu'en général, on leur dit
00:53:26venez pas, c'est nous.
00:53:28– De ce point de vue là, effectivement,
00:53:30vous êtes un libertaire vous aussi.
00:53:32– Je voulais juste dire que cette proposition
00:53:34de Benjamin Lecun à moi, elle me paraît choquante,
00:53:36pourquoi ? Parce que c'est réinstauré une double peine,
00:53:38c'est-à-dire qu'à partir du moment où
00:53:40quelqu'un est condamné
00:53:42par la justice pour incitation
00:53:44à la haine raciale, il est condamné,
00:53:46il y a une peine, il paye et
00:53:48il n'a pas à être condamné après
00:53:50d'interdiction d'antenne. Eric Zemmour,
00:53:52il a été condamné, il a payé
00:53:54comme les autres, il n'a pas à être interdit.
00:53:56– C'est étonnant,
00:53:58j'entends monsieur qui dit, mais imaginez
00:54:00si c'était quelqu'un du Rassemblement National
00:54:02qui avait dit ça, c'est ballot, ça n'arrive jamais.
00:54:04Et le lien, c'est quoi le lien ?
00:54:06Le lien c'est qu'en fait la gauche à un ennemi
00:54:08c'est la liberté.
00:54:10Je vous ai laissé parler maintenant,
00:54:12je vais vous expliquer pourquoi.
00:54:14Je vais vous expliquer pourquoi.
00:54:16– La gauche à un ennemi c'est la liberté.
00:54:18– On parle de condamnation,
00:54:20c'est l'état de droit.
00:54:22Si monsieur Zemmour a été condamné, il a payé,
00:54:24et il a le droit d'avoir un employeur,
00:54:26de travailler, d'aller à la télévision, comme tout un chacun,
00:54:28c'est un droit que monsieur Lucas ne respecte pas.
00:54:30– C'est ce que je viens de dire.
00:54:32– On aurait pu dire, par exemple, au Rassemblement National,
00:54:34on veut une taxe contre les corrompus de la politique,
00:54:36monsieur Cambadélis, ou contre ceux qui ont été condamnés
00:54:38pour des viols sur l'ISCAN.
00:54:40– Vous ne le dites pas parce qu'il y a beaucoup de corrompus chez vous aussi ?
00:54:42– Les derniers points, monsieur,
00:54:44excusez-moi, pour enrichissement personnel,
00:54:46ce n'est pas le cas de Marine Le Pen.
00:54:48– C'est un enrichissement partisan.
00:54:50– Vous remarquez quand même, c'est la gauche
00:54:52qui s'attaque aux permanences d'élus,
00:54:54c'est la gauche qui veut interdire
00:54:56le Rassemblement National.
00:54:58Monsieur Guénolé, sur C8 d'ailleurs,
00:55:00c'est la gauche qui, lorsque le Rassemblement National
00:55:02propose d'expulser les délinquants étrangers,
00:55:04nous rappelle à Vichy, à l'interdiction ou je ne sais quoi.
00:55:06Et pardonnez-moi, vous ne connaissez pas votre histoire, monsieur.
00:55:08– Mais c'est exactement…
00:55:10– Parce que sur l'interdiction du voile, c'est dans l'histoire
00:55:12des gouvernements de gauche qui l'ont fait,
00:55:14communistes en Afghanistan, socialistes en Téjou.
00:55:16Revoyez votre histoire.
00:55:18– C'est Arnaud Beneletti qui a bien résumé la chose,
00:55:20c'est que quand la gauche pense que le combat est perdu,
00:55:22elle veut l'interdire.
00:55:24– C'est vrai à droite aussi, c'est vrai à droite aussi.
00:55:26– Jean-Marc, vous savez, il y a une citation.
00:55:28Mais cette gauche, elle est rompespierriste.
00:55:30Vous savez, c'est la gauche rompespierriste.
00:55:32Alors, ce n'est pas toute la gauche.
00:55:34– Il a fini par être décapité.
00:55:36– Il a mal fini, c'est juste.
00:55:38La République, c'est la destruction de tout ce qui lui est opposé.
00:55:40C'est-à-dire qu'à partir du moment où il considère
00:55:42qu'il représente la République, tout ce qui, selon eux,
00:55:44s'oppose à eux, doit être d'une certaine manière éliminé.
00:55:46– On va faire une pause et puis on va vous parler
00:55:48du match qui va avoir lieu ce soir, ce match France-Israël.
00:55:50Et au moment où ce match est annoncé,
00:55:52on découvre qu'il y a eu des croix gammées
00:55:54qui ont été faites dans le centre-ville d'Amiens.
00:55:56On va y revenir dans un instant.
00:55:58On vous parlera de ce qui s'est passé à Boulogne-Biancourt également.
00:56:00On apprend qu'un jeune homme de 16 ans a été enlevé,
00:56:02torturé, humilié pour une histoire de drogue à nouveau.
00:56:06Donc voilà, c'est aussi ça le quotidien.
00:56:08Et puis ensuite, on vous parlera des vols de chiens
00:56:10qui se multiplient en France.
00:56:12Et ce n'est pas anecdotique, les vols de chiens,
00:56:14parce que dans une famille, c'est une véritable déflagration
00:56:16quand un animal de compagnie est comme ça volé.
00:56:18Le vol en France, 200 000.
00:56:20La pause de pub, c'est News Info et on se retrouve juste après.
00:56:4811h35 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:57:16Vous le savez, ce soir a lieu ce match sous haute tension,
00:57:18ce match France-Israël.
00:57:20Et c'est à ce moment-là qu'on apprend que des croix gammées
00:57:22ont été découvertes dans le centre-ville d'Amiens.
00:57:24Et ça dit quelque chose de l'ambiance
00:57:26qu'il y a actuellement dans ce pays.
00:57:28Reportage sur place.
00:57:30Les inscriptions ont été découvertes sur un poteau
00:57:32à proximité de la mairie d'Amiens en centre-ville.
00:57:34On peut y voir une croix gammée associée à Israël,
00:57:38ainsi qu'une phrase « Tous à pendre »,
00:57:40un acte antisémite dénoncé par le maire de la ville.
00:57:44« J'ose espérer que c'est un acte isolé,
00:57:46c'est franchement regrettable, c'est franchement honteux.
00:57:50La police nationale est venue faire les constatations d'usage,
00:57:53puis après nous avons effacé dans la foulée
00:57:56le plus vite possible ces tags. »
00:57:58Face à cet acte antisémite,
00:58:00les réactions politiques ne se sont pas faites attendre.
00:58:02Dans un communiqué, le Rassemblement national
00:58:04exprime son indignation la plus totale.
00:58:07De son côté, la députée LFI de la Somme,
00:58:09Zahia Hamdan, condamne sans réserve
00:58:11ses expressions abjectes.
00:58:13Pour le maire d'Amiens,
00:58:14tous les moyens doivent être mis en œuvre
00:58:16pour permettre d'identifier les auteurs.
00:58:18« Nous avons en centre-ville
00:58:20un réseau de caméras de vidéosurveillance
00:58:22assez dense.
00:58:25Je sais que la police nationale
00:58:27a fait une réquisition de nos images.
00:58:29J'espère très sincèrement
00:58:31que nous arriverons à identifier les auteurs
00:58:34pour pouvoir les poursuivre
00:58:36et qu'ils répondent devant la justice
00:58:38de ces actes ignobles. »
00:58:39Ces tags antisémites interviennent dans un contexte tendu
00:58:42peu après les agressions antisémites
00:58:44survenues en fin de semaine dernière à Amsterdam.
00:58:46Une enquête a été ouverte.
00:58:49« Il y a un contexte terrible en ce moment.
00:58:51Hier soir, il y a eu des manifs pro-palestiniennes.
00:58:53Pourquoi pas ? Je l'ai toujours dit sur ce plateau.
00:58:55Pourquoi pas des manifs pro-palestiniennes ?
00:58:56Mais ça s'est terminé en violence également.
00:58:58Vous le voyez sur nos images
00:59:00avec ces magasins qui ont été attaqués,
00:59:02avec ces arrêts de bus également
00:59:04qui ont été attaqués.
00:59:05On se demande pourquoi tout ça doit se terminer
00:59:07à chaque fois dans la violence.
00:59:09On peut effectivement défendre la Palestine,
00:59:12on peut défendre Gaza,
00:59:13on peut critiquer ce qui se fait en Israël,
00:59:15on peut critiquer la politique du gouvernement israélien,
00:59:17mais c'est vrai qu'il n'y a pas de raison
00:59:19qu'à chaque fois, ça se termine comme ça.
00:59:21Et quand on voit les mesures de sécurité
00:59:23qui sont obligées d'être mises en place
00:59:25pour le match de foot de ce soir,
00:59:27des mesures de sécurité jamais vues,
00:59:29avec des grilles qui vont être montées autour du stade,
00:59:31lui-même, autour du terrain
00:59:33pour protéger les éventuels envahissements,
00:59:35on se dit quand même, quand même,
00:59:37qu'il y a une sale ambiance dans ce pays.
00:59:39Je suis désolé de le dire aussi comme ça,
00:59:41mais il y a une sale ambiance en France en ce moment.
00:59:43C'est ce que j'allais dire, c'est-à-dire que
00:59:45je condamne évidemment ces tags antisémites,
00:59:48je condamne tout acte raciste,
00:59:50quel qu'il soit.
00:59:51Maintenant, je pense qu'on a une société
00:59:53qui est extrêmement clivée
00:59:54et qui est de plus en plus violente.
00:59:55C'est-à-dire que depuis des années maintenant,
00:59:57on a essayé de diviser les Français
00:59:59en leur disant, vous n'êtes pas d'abord Français,
01:00:01puis musulmans, chrétiens ou non-croyants,
01:00:04vous êtes d'abord juifs,
01:00:06vous êtes d'abord une personne de couleur noire,
01:00:08on se souvient avec les Black Lives Matter,
01:00:10vous êtes d'abord musulmans,
01:00:11on se souvient avec les manifestations du CCIF,
01:00:13avant d'être Français.
01:00:14Pour nous, on est d'abord et avant tout Français,
01:00:16avant d'être le reste.
01:00:17Et c'est ça, évidemment, qui manque dans notre pays,
01:00:20c'est un peu plus de scénérinité
01:00:21et arrêter les polémiques,
01:00:22comme l'avait fait M. Macron,
01:00:24en expliquant qu'il parlait de Noirs et d'Arabes,
01:00:26de violences policières ou de je-ne-sais-quoi.
01:00:28On est d'abord et avant tout Français,
01:00:29et c'est égalité des droits pour tout le monde,
01:00:31les droits et aussi les devoirs.
01:00:33Christine Kelly, quand je parle d'ambiance pourrie dans ce pays,
01:00:35c'est vraiment ce qu'on ressent en ce moment.
01:00:37Et ça fait peur, en fait.
01:00:38Et ça fait peur, malgré tout,
01:00:39quand on voit tout ce qui se passe,
01:00:41on a peur.
01:00:42Et que ce soit dans ce qui se passe dans les cités,
01:00:45en fait, tout se mélange.
01:00:46C'est-à-dire que ce soit ces agressions
01:00:49qui ont lieu dans un ensemble,
01:00:50on parlera de Boulogne-Biancour,
01:00:51ce gamin de 16 ans qui a été enlevé et torturé,
01:00:53que ce soit ce CRS qui a agressé,
01:00:55que ce soit les violences hier,
01:00:57que ce soit les...
01:00:59Alors, on va me dire que je mélange tout,
01:01:00mais moi, je ne crois pas que je mélangeais tout,
01:01:01parce que c'est une ambiance, tout ça.
01:01:03C'est croix gammée.
01:01:04Et également, on se dit, mais c'est quoi ?
01:01:06Qu'est-ce qui est en train de se passer dans notre pays ?
01:01:08Tout est lié et tout rejoint aussi votre premier sujet,
01:01:11la faiblesse de l'État.
01:01:13Lorsqu'on voit même à l'étranger,
01:01:16lorsqu'on voit Israël qui dit,
01:01:18assez ressentissant, de ne pas aller au match,
01:01:20c'est-à-dire que l'étranger, à l'intérieur,
01:01:23à l'international,
01:01:24on n'a plus confiance dans la force de l'État
01:01:27pour protéger ses concitoyens,
01:01:29pour aller où ?
01:01:30Au sport, au football, à une fête sportive.
01:01:34Là, c'est grave.
01:01:35On a vu pourtant que pour les JO,
01:01:37tout s'est bien passé, effectivement,
01:01:39avec le déploiement des forces de l'ordre.
01:01:41Mais là, pour une fête sportive,
01:01:43on est obligé de constater
01:01:46qu'on ne peut pas envoyer ces ressortissants juifs,
01:01:49parce qu'on a peur.
01:01:50Et les gens ont peur.
01:01:51Il y a 20 000...
01:01:52Au dernier décompte, je crois qu'il y avait 20 000 places de vendues.
01:01:54C'est un record à la baisse pour un match de l'équipe de France.
01:01:57On n'a jamais vu ça.
01:01:59C'est un acte politique que d'aller au match de foot ce soir.
01:02:05C'est incroyable.
01:02:06C'est un acte de bravoure que d'aller à un match de foot.
01:02:09On en est là aujourd'hui.
01:02:11Pourquoi ?
01:02:12Parce que l'État est faible.
01:02:14On espère que ça va bien se passer.
01:02:15En tout cas, on parle de cette ambiance
01:02:17qui règne en ce moment dans ce pays.
01:02:18Je voulais qu'on parle de ce qui s'est passé à Boulogne-Billancourt,
01:02:20parce que je trouve que ça illustre quand même
01:02:22la violence qui gagne la France
01:02:23avec des méthodes que certains appellent
01:02:25la mexicanisation de notre pays.
01:02:27Un jeune homme de 16 ans a été enlevé à Boulogne-Billancourt
01:02:30par deux ou trois personnes
01:02:31avant d'être séquestré dans une cave
01:02:33où il a été victime d'une tentative de viol.
01:02:35Il a été frappé à coups de bâton et de poing.
01:02:38Il a ensuite été humilié en étant obligé
01:02:40de danser nu devant ses ravisseurs.
01:02:42Ils lui ont coupé les cheveux.
01:02:43Il a été obligé de boire son urine.
01:02:45Le calvaire ne s'est arrêté que quand il s'est mis
01:02:47à vomir du sang après avoir reçu des coups.
01:02:49Et finalement, il a été libéré.
01:02:51Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police.
01:02:53Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
01:02:56C'est glaçant.
01:02:58Est-ce que c'est ça, finalement,
01:02:59la mexicanisation du pays dont on parle ?
01:03:02Eh oui, vous avez l'exemple même.
01:03:04On voit bien qu'ils utilisent des techniques
01:03:08de la mafia du Mexique
01:03:11en n'ayant pas peur d'enlever une personne
01:03:13en plein cœur de Paris,
01:03:15de l'emmener dans une cave à Boulogne-Billancourt
01:03:18pour finalement le torturer,
01:03:21le passer à tabac,
01:03:23mais pour juste, finalement,
01:03:26apparemment, une dette qu'il aurait de 4 000 euros.
01:03:29Donc ça, c'est l'enquête qui va le déterminer.
01:03:32Mais on en est là.
01:03:33On en est là pour des futilités.
01:03:35On va finir, finalement,
01:03:37torturé, mutilé, violé.
01:03:40Et puis, on peut même assassiner,
01:03:42puisqu'on voit bien que des jeunes gens
01:03:45de 15-16 ans sont tueurs à gage.
01:03:48Pour une poignée d'euros,
01:03:50ils vont tuer une personne,
01:03:52un jeune de leur âge.
01:03:54Vous voyez, on a affaire à des véritables enfants soldats
01:03:57de plus en plus dans notre pays
01:03:59parce qu'il y a la drogue,
01:04:02il y a ce pouvoir, finalement,
01:04:05financier qu'il y a derrière.
01:04:07Cette mafia qui arrive tout doucement,
01:04:10mais depuis déjà une vingtaine d'années.
01:04:12On le dénonce depuis de nombreuses années
01:04:14que cette mafia arrive, gangrène les quartiers.
01:04:17On a fait genre, pendant une trentaine d'années,
01:04:20de fermer les yeux, d'acheter la paix sociale.
01:04:23Mais on voit bien que c'est en train de nous péter à la figure
01:04:26et qu'on a de plus en plus de morts,
01:04:28de plus en plus d'actes de barbarie.
01:04:31Et ça devient extrêmement inquiétant
01:04:34parce que c'est toute une jeunesse qui disparaît,
01:04:37c'est toute une jeunesse qui est touchée.
01:04:39Et pourtant, la jeunesse, c'est normalement
01:04:41la force vive de la nation.
01:04:43Et on est en train de la perdre.
01:04:45Donc, il va falloir réagir urgentement,
01:04:47même si notre ministre de l'Intérieur
01:04:49a bien compris le problème.
01:04:51On espère que le chef du gouvernement
01:04:53va débloquer des fonds pour la justice et la police
01:04:56pour qu'on mette un terme à tout cela.
01:04:58– Vous parlez d'actes de barbarie,
01:05:00je crois que c'est vraiment le mot,
01:05:02pendant que vous parlez, vous voyez à gauche de l'écran
01:05:04ce qui s'est passé, qui est résumé.
01:05:06Moi, ce que j'ai envie de savoir, Axel Ronde,
01:05:08parce que moi, il y a certaines personnes qui me disent
01:05:10mais ça a toujours existé.
01:05:12En gros, c'est parce que vous en parlez
01:05:14que ça prend de telles proportions.
01:05:16Est-ce que vous, avec votre expérience,
01:05:18par exemple, une scène telle qu'elle s'est passée
01:05:20avec ce jeune homme enlevé, humilié, frappé,
01:05:24cheveux coupés, obligé de boire son urine,
01:05:26tentative de viol, ça a toujours existé, vraiment ?
01:05:30– Pas autant.
01:05:32Bien évidemment, il y a toujours eu des affaires,
01:05:34il y a toujours eu, dans la pègre et dans les grosses affaires,
01:05:40on a pu avoir des gens, mais c'était pour des millions d'euros,
01:05:45des trafics de drogue, mais là, pour rien du tout.
01:05:47On peut torturer, il n'y a plus de filtre finalement.
01:05:50C'est le profil des jeunes, 15, 16, 17 ans,
01:05:54c'est ça qui nous interpelle.
01:05:57Avant, on avait affaire à des caïds, 25, 30 ans,
01:06:00et oui, ils pouvaient mener des opérations comme celles-là,
01:06:04mais c'était vraiment quelque chose de grave.
01:06:08Là, c'est pour des futilités.
01:06:10Ils ne se rendent pas compte qu'ils peuvent aller
01:06:13entre 15 et 20 ans de prison.
01:06:15C'est ça qu'ils n'ont plus de filtre,
01:06:17ils n'ont plus de réalité de la vie,
01:06:21et ça, il va falloir remettre ces valeurs-là dans la société,
01:06:25parce qu'on ne peut plus, je vous le dis,
01:06:28rester sur ces actes de torture, de barbarie,
01:06:32et qui explosent de plus en plus, parce que vous en parlez,
01:06:36mais malheureusement, c'est le quotidien,
01:06:38et nous, c'est notre quotidien, les policiers français
01:06:42sont sous ces affaires en permanence,
01:06:45et finalement, on a besoin aussi d'avoir un soutien plus
01:06:50au niveau des politiques,
01:06:52qui puissent, je vous le dis, débloquer des fonds,
01:06:55parce que c'est ça, le nerf de la guerre,
01:06:57qu'on puisse nous remettre des équipements
01:06:59pour qu'on puisse réellement traquer et arrêter
01:07:02toutes ces filières de criminels qu'il y a dans notre pays,
01:07:05et c'est en explosion, et de plus en plus,
01:07:08et je le constate, ça fait bientôt 28 ans
01:07:10que je suis dans la police nationale,
01:07:12et je n'ai jamais vu ça depuis ces deux dernières années,
01:07:15une explosion de la délinquance, et de la délinquance juvénile.
01:07:18Merci beaucoup Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police,
01:07:20c'était intéressant de le remettre en perspective,
01:07:22et ce que vous avez dit à la fin,
01:07:24ça fait 27 ans que vous êtes dans ce métier,
01:07:25depuis deux ans, vous n'avez pas vu une telle situation,
01:07:27juste un mot Christine Kelly, je m'adresse vers vous,
01:07:29parce que vous êtes maman, vous avez une jeune fille,
01:07:32c'est terrorisant, quand on a un enfant,
01:07:35de voir ce qu'il se passe, 16 ans, enlevé, torturé.
01:07:38Je dis toujours quand vous avez les bonnes questions,
01:07:40parce que j'ai immédiatement pensé à cette fille de 10 ans,
01:07:44qui avait été enlevé et torturé aussi dans une cave.
01:07:48Ma fille, elle a 10 ans, je l'ai enfermée dans une école.
01:07:51J'ai enfermée dans une école,
01:07:53parce que je ne peux pas imaginer un seul instant
01:07:56qu'elle fasse 200 mètres dans Paris, seule,
01:07:59en allant au collège.
01:08:01J'ai enfermée dans une école, une pension.
01:08:03Pourquoi ? Pour sa sécurité.
01:08:06Pourquoi ? Parce qu'on ne peut plus faire confiance à la sécurité.
01:08:09Ni en France, ni à Paris, on ne se sent plus en sécurité.
01:08:12Voilà. Donc on cherche une école où son enfant est en sécurité.
01:08:16Parce que l'enfant a 16 ans.
01:08:18On n'oublie pas non plus la jeune fille à Courbevoie,
01:08:21si ma mémoire est bonne, qui, parce que juive,
01:08:23avait aussi été fracassée.
01:08:25On n'oublie pas la petite Lola, qui avait à peine 12 ans,
01:08:28lorsqu'elle a été cueillie comme ça en sortant de l'école.
01:08:31Ça ne s'oublie pas.
01:08:33Vous m'avez parlé en tant que maman.
01:08:35En tant que maman, on prend ses précautions.
01:08:37On a peur. Nuit des jours, on a peur.
01:08:39Autre sujet. Bien sûr, ça n'a rien de comparable
01:08:42avec un enfant, mais c'est les vols de chiens
01:08:45qui se multiplient, en particulier à Paris.
01:08:47On est à 20 000 chiens qui ont été volés en France.
01:08:50On a rencontré une dame qui s'est fait voler son chien
01:08:53il y a six mois. Vous allez voir, elle est en larmes encore
01:08:55quand on en parle, parce que ça fait partie de la famille,
01:08:57un animal de compagnie. Et là encore, c'est pareil.
01:08:59Il y a une inflation de ces vols de chiens,
01:09:02parfois pour faire du trafic et parfois même
01:09:04pour demander des rançons.
01:09:06Il y a la tâche en forme de coeur.
01:09:08Six mois après le vol de sa chienne Tiki,
01:09:10la peine reste intacte pour Marie-Lyne.
01:09:13En mai dernier, son animal de compagnie disparaît
01:09:16à Venufoche, à Paris. Sa mère, qui le baladait,
01:09:19lui annonce la mauvaise nouvelle par téléphone.
01:09:22Elle fait la Venufoche vraiment des deux côtés,
01:09:24de l'Etoile jusqu'à Porte Dauphine.
01:09:27Et au bout d'une demi-heure, elle ne l'a toujours pas trouvé.
01:09:30Et cet appel, pour moi, je vois maman à 7h du matin,
01:09:34je comprends qu'il y a quelque chose qui ne va pas avec Tiki.
01:09:36Et là, elle me dit, Tiki a disparu, Tiki a disparu.
01:09:39Après des heures de recherche, Marie-Lyne porte plainte.
01:09:42Dix jours plus tard, elle se rend à nouveau au commissariat,
01:09:45l'espoir de retrouver Tiki s'envole.
01:09:47La réponse que j'ai eue, c'est votre chien est perdu,
01:09:49madame, il faut vous y faire.
01:09:51Le chien est un objet dans la justice pénale.
01:09:54Pour eux, c'est comme rechercher un téléphone.
01:09:56Et pour les familles, c'est un membre de la famille à part entière.
01:10:00Aujourd'hui, Marie-Lyne continue de coller des affiches,
01:10:03d'interroger les riverains.
01:10:05N'hésitez pas, si vous voyez même un chien qui lui ressemble...
01:10:07Elle reste néanmoins lucide.
01:10:09On est en direct avec Guillaume Sanchez, directeur général de la SPA.
01:10:12Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
01:10:14D'abord, juste une petite précision, parce qu'on entend cette dame
01:10:17qui dit aujourd'hui que c'est un meuble, un chien.
01:10:20Je crois que la loi a changé il y a une dizaine d'années, je crois.
01:10:24Il y a une dizaine d'années, il a été reconnu comme un être sensible,
01:10:27mais pour autant, il garde le caractère de meuble,
01:10:29en effet, d'un point de vue strictement légal.
01:10:31C'est d'ailleurs ce caractère-là qui permet, pour l'instant,
01:10:34de le céder facilement, de l'acheter facilement.
01:10:36Pourquoi il y a une envolée comme ça de ces kidnappings de chiens ?
01:10:41C'est pour des rançons ?
01:10:45Je ne crois pas que ce soit tant pour des rançons
01:10:47que c'est parce que, finalement, les sites de petites annonces
01:10:50se multiplient, type Le Bon Coin, type les Facebook,
01:10:53et que, finalement, il est devenu assez facile de céder un animal,
01:10:56d'autant plus qu'il n'y a pas de contrôle, tout simplement, de l'animal.
01:11:02Il n'y a personne qui contrôle les puces, en général,
01:11:04et donc c'est assez facile d'attraper un chien qui, souvent,
01:11:07représente un bien monéteur, qui est important,
01:11:10et, finalement, de le revendre également facilement.
01:11:12Est-ce que vous estimez que c'est assez sanctionné, aujourd'hui,
01:11:14ce type d'acte ?
01:11:17Les peines existent, très concrètement.
01:11:21Je ne crois pas que ce soit une histoire de sanctions
01:11:24et d'alourdissement des sanctions.
01:11:25Je sais que c'est quelque chose qu'on voudrait entendre.
01:11:27La vraie difficulté, c'est qu'il manque du monde sur le terrain
01:11:29pour contrôler les puces, et c'est vrai qu'il y aurait
01:11:31quelque chose d'intéressant à développer avec les vétérinaires.
01:11:33Il y a beaucoup de nouveaux propriétaires
01:11:35qui achètent un chien sur Le Bon Coin, par exemple,
01:11:39ne contrôlent pas l'identification, parce que c'est quelque chose
01:11:42que les gens, a priori, le revendent avec, finalement,
01:11:46ils ont l'air sympathiques, ils ont l'air de confiance,
01:11:49et ce qui serait, à mon avis, une bonne chose,
01:11:51c'est qu'au moment où on va, systématiquement,
01:11:53chez un professionnel, l'animal soit contrôlé.
01:11:56Il y a beaucoup de vétérinaires qui le font,
01:11:58mais malheureusement, pas tous.
01:11:59Vous, comment ça se passe à la SPA ?
01:12:01Quand on vous emmène un chien, par exemple,
01:12:02vous contrôlez à qui appartient ce chien,
01:12:05d'où il vient, vous contrôlez tout ça ?
01:12:07Systématiquement, et à nouveau, comme le font, finalement,
01:12:10la plupart des vétérinaires.
01:12:11Pour deux raisons.
01:12:12Un, nous, on est le deuxième prestataire de fourrière en France,
01:12:14donc dans ces cas-là, quand un animal nous est amené,
01:12:16il nous est déjà arrivé de récupérer, à travers la fourrière,
01:12:19des animaux qui avaient été volés, finalement,
01:12:21et qui ont été réabandonnés un peu plus tard.
01:12:23Ça, c'est très minoritaire.
01:12:24La deuxième chose, c'est que, comme nous-mêmes,
01:12:26on prône absolument l'identification des chiens,
01:12:29des chats et même des naques,
01:12:31c'est qu'on appelle systématiquement le propriétaire,
01:12:34parce que, finalement, je trouve qu'il est très touchant,
01:12:38le reportage que vous mettez.
01:12:39C'est-à-dire que, finalement, vous montrez,
01:12:41cette dame-là, elle a perdu un membre de sa famille.
01:12:43C'est dramatique.
01:12:44C'est très dur à vivre, dans ces cas-là.
01:12:45– Merci beaucoup, Guillaume Sanchez, directeur général de l'ASPA.
01:12:48Merci d'avoir été en direct avec nous.
01:12:50Dans un instant, c'est Sonia Mabrouk.
01:12:51On se retrouve demain en direct à partir de 10h35.
01:12:54À demain, et d'ici là, soyez prudents.
01:12:56– Sous-titrage ST' 501