Morandini Live (Émission du 11/03/2024)

  • il y a 6 mois
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:04 Lundi 11 mars 2024, à Mandini Live numéro 1395.
00:00:08 Bonjour et bienvenue en direct à La Hune justement.
00:00:11 On part tout de suite en direct à Arras où se tient pour la première fois la cérémonie nationale d'hommage aux victimes du terroriste.
00:00:20 Une cérémonie qui se tient habituellement aux invalides.
00:00:23 C'est Gabriel Attal qui va présider cette cérémonie.
00:00:27 Il devrait s'exprimer tout à l'heure à partir de 11h30.
00:00:30 Vous voyez les ministres qui sont présents, Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin par exemple,
00:00:34 et Gabriel Attal qui est en train d'arriver sur place et qui salue toutes les personnes présentes.
00:00:39 Aujourd'hui, exceptionnellement, le président de la République a souhaité délocaliser cette cérémonie en hommage aux professeurs de français
00:00:48 et Dominique Bernard qui a été poignardé à mort le 13 octobre dernier devant son établissement, le collège lycée Gambetta.
00:00:56 Je vous rappelle que c'est un homme âgé de 20 ans effiché pour radicalisation islamiste qui s'était attaqué à lui.
00:01:04 Vous voyez donc le début de cette cérémonie.
00:01:06 On retournera tout à l'heure bien sûr en direct à Arras où les habitants sont encore bouleversés par ce qui s'est passé depuis le meurtre.
00:01:15 Ça m'émeut beaucoup parce que je dis on vit dans un monde où on tue facilement maintenant.
00:01:21 Comme ça, c'est un geste gratuit, je ne sais pas.
00:01:26 Depuis l'assassinat du professeur en fait, Arras, elle n'est plus au moment.
00:01:29 On a peur, on a des... Voilà.
00:01:31 Le quotidien s'en change un peu, c'est normal parce que des choses qu'on voyait loin, on voit se rapprocher de nous.
00:01:37 Donc c'est un peu inquiétant parce qu'on se demande...
00:01:40 Demain, on va se réveiller, on va entendre que notre voisin... Voilà, le voisin d'à côté, il s'est passé quelque chose. Donc on ne sait pas.
00:01:47 Voilà, le discours de Gabriel Attal, ce sera sur CNews bien évidemment tout à l'heure aux alentours de 11h15, 11h30.
00:01:52 On vous le retransmettra en direct et je voudrais qu'on regarde une nouvelle fois ces images qui nous arrivent en direct d'Arras avec le Premier ministre donc qui est en train de s'installer.
00:02:07 Et la cérémonie va débuter dans quelques minutes. Donc discours en direct tout à l'heure sur CNews.
00:02:12 Un appel à l'aide et un visage tout d'abord.
00:02:15 L'appel au secours, c'est celui d'une maman et le visage, c'est celui de son fils.
00:02:19 4 ans après la mort de Bastien Payet, étudiant de 23 ans, tabassé en pleine rue à Reims dans la Marne, ses proches attendent toujours le procès de ses 3 agresseurs.
00:02:27 Malgré une instruction achevée depuis un an et demi, aucune date n'a été annoncée. Sa mère sur CNews lance un appel.
00:02:35 On est tous ultra choqués. Moi, ma vie, elle est complètement détruite. J'ai perdu mon travail, je suis en invalidité. J'ai perdu ma santé, j'ai perdu mon fils unique. J'ai tout perdu.
00:02:53 Ces incroyables slogans en plein Paris, slogans qui appellent à tuer des policiers.
00:02:58 Ça s'est passé ce week-end lors de la manifestation en faveur des femmes dans les rues de la capitale. Les syndicats de police sont vont debout.
00:03:05 On a découvert les images sur Twitter et effectivement, on entend clairement les slogans.
00:03:10 Donc le kérosène, c'est pour les flics et les fachos. Déjà, ça veut dire qu'ils mettent les flics et les fachos sur le même rang.
00:03:16 Premier choc et deuxième choc, ça veut dire qu'ils incitent quand même à brûler des policiers.
00:03:21 On a en image quand même notre collègue en 2023 qui a été gravement blessé et brûlé par un cocktail Molotov.
00:03:27 En 2023, c'est plus de 15 000 policiers qui ont été blessés. Donc on paye un lourd tribut.
00:03:31 Et se sentir insulté et menacé, ce qu'on appelle au meurtre, nous, ça nous a révoltés sur le coup.
00:03:38 Après de longs mois de réflexion et plusieurs reports, Emmanuel Macron a dévoilé hier dans une interview son modèle français de fin de vie,
00:03:44 qui est en fait une aide à mourir et pas une euthanasie. Le chef de l'État est très, très prudent sur le sujet.
00:03:50 Et les règles pour pouvoir en bénéficier seront très strictes. France 2 hier soir.
00:03:55 Concrètement, Emmanuel Macron suggère des conditions très strictes à la demande d'aide à mourir.
00:04:01 Ne seront concernés que les personnes majeures disposant d'un discernement plein et entier.
00:04:06 Les malades d'Alzheimer en seront donc, par exemple, exclus.
00:04:08 Atteint d'un mal incurable avec un pronostic vital engagé à court ou moyen terme et avec des douleurs réfractaires,
00:04:14 c'est à dire que l'on ne peut soulager par des traitements.
00:04:17 Voilà. Et à propos justement de la fin de vie, un témoignage exceptionnel en direct tout à l'heure dans Morandini Live,
00:04:22 celui de Mario, candidat emblématique de la première Star Academy.
00:04:26 Il va nous raconter comment il a aidé son père à mourir. Son père qui souffrait de la maladie de Charcot.
00:04:33 Les intempéries en France avec toujours des disparus ce matin, mais également au moins trois morts.
00:04:37 Et regardez les images de cette voiture qui était occupée par deux Belges,
00:04:40 qui a traversé le pont malgré les avertissements d'un agent municipal.
00:04:44 Le conducteur est décédé. Le second passager a été sauvé après deux heures accrochée à un arbre.
00:04:49 C'était sur TF1 hier soir.
00:04:51 Elle s'est échouée à 300 mètres de son point de départ.
00:04:56 Peu avant 19 heures hier soir, deux Belges s'engagent sur ce pont submersible.
00:05:01 Ils le connaissent bien car ont une résidence secondaire dans la commune.
00:05:05 Ils ignorent les gestes d'un agent municipal sur l'autre rive qui tente de les dissuader.
00:05:12 Et ce n'est hélas pas le seul drame qui s'est déroulé hier, comme je vous le disais, dans le Gard également.
00:05:16 L'inquiétude est très forte.
00:05:18 Les recherches sont toujours en cours à Dion, dans le Gard, pour retrouver un père et ses deux enfants de 4 et 13 ans.
00:05:24 Ce samedi, vers 23h30, les secours ont reçu un appel signalant que leur véhicule était engagé sur un pont surplombant le Gardon en cru.
00:05:33 La mère, âgée de 40 ans, a été retrouvée par les pompiers et transportée à l'hôpital.
00:05:37 Mais la voiture, elle, a été emportée.
00:05:40 On continue à travailler avec les drones du Gard, des collègues des Bouches-Jouran, des équipes d'autosauvage à Novib.
00:05:47 Le pont est réputé submersible, connu des riverains.
00:05:51 Son accès est interdit en cas de cru, d'où l'incompréhension des habitants.
00:05:55 À chaque fois qu'il pleut, il est très vite fermé, souvent de manière assez préventive.
00:05:59 Mais effectivement, il faut être très prudent.
00:06:01 Moi, hier soir, je devais sortir, j'ai annulé.
00:06:03 C'est un pont qui est submersible rapidement, très rapidement.
00:06:07 On n'y voyait pas bien, du coup, il n'a pas dû voir. C'est étonnant. Il ne devait pas être du couet.
00:06:12 À Goudarg, dans le nord du département, les corps sans vie de deux femmes ont été retrouvées en fin d'après-midi dans leur véhicule.
00:06:18 Les pompiers avaient reçu un appel d'urgence tôt ce dimanche matin avant de perdre le contact.
00:06:23 Là encore, d'importants moyens avaient été mis en œuvre pour tenter de les retrouver.
00:06:28 La 87e cérémonie des Oscars, qui s'est tenue cette nuit à Los Angeles, a été marquée, vous le savez, par le triomphe d'Oppenheimer,
00:06:34 le 12e long métrage de Christopher Nolan.
00:06:37 Ce film a décroché 7 Oscars, dont celui du meilleur film.
00:06:40 Et puis, c'est le sacre d'Anatomie d'une chute qui a été récompensé par l'Oscar du meilleur scénario.
00:06:46 Écoutez la cinéaste française qui devient une star, Justine Trier, très évue.
00:06:51 (Applaudissements)
00:06:55 - Merci, merci beaucoup.
00:07:01 Cet Oscar va m'aider à traverser la crise de la quarantaine.
00:07:05 Je crois, en tout cas. C'est une année folle, extraordinaire.
00:07:09 C'est très glamour ce soir.
00:07:12 Et le glamour de ce soir est en contraste avec le début de ce film.
00:07:20 Vous savez, nous étions à la maison, enfermés avec nos deux enfants.
00:07:23 C'était le lockdown, c'était pendant le coronavirus.
00:07:28 Et donc, nous avions mis nos enfants devant la télé, devant des dessins animés.
00:07:32 Il n'y avait pas de séparation entre écrire et les couches.
00:07:37 - Autre émotion, celle de l'actrice Emma Stone qui a reçu l'Oscar pour la meilleure actrice.
00:07:41 En larmes sur scène, elle panique. En tout cas, c'est ce qu'elle dit.
00:07:45 - Ça a été un véritable honneur de faire ça ensemble.
00:07:49 Et j'espère que nous pourrons continuer à travailler ensemble à l'avenir.
00:07:52 Je perds mes mots. Je suis dépassée, comme je vous le disais.
00:07:56 Vous savez, comme vous pouvez le voir, je paniquais un petit peu hier soir et à nouveau tout à l'heure.
00:08:02 Vous voyez que ça se fait à nouveau.
00:08:04 - Et puis dans ces Oscars, également une scène à noter quand même, c'est celle de cet acteur.
00:08:08 Arrivé entièrement nu sur scène pour remettre l'Oscar du meilleur costume.
00:08:11 Ça ne s'implique pas.
00:08:12 Cet acteur est un ancien catcheur qui s'appelle John Cena et qu'on a pu voir dans le film Barbie,
00:08:17 où il jouait une sirène.
00:08:18 L'enveloppe contenant le nom du gagnant cachée, c'est parti intime.
00:08:21 Au moment de l'ouvrir, on l'a drapé dans un rideau.
00:08:24 Regardez.
00:08:25 (Applaudissements)
00:08:49 - Les costumes sont tellement importants.
00:08:59 C'est peut-être le plus important, en fait.
00:09:03 Et je ne peux pas ouvrir l'enveloppe sans...
00:09:08 Voilà, c'était hier soir les Oscars.
00:09:10 Plusieurs médias et agences de presse annoncent avoir décidé de retirer la photo de la princesse Kate diffusée hier.
00:09:17 Vous la voyez, cette photo, car elle a été manipulée selon des experts.
00:09:20 Ce cliché première image officielle diffusée depuis l'opération de la princesse mi-janvier
00:09:25 montre Kate souriante, assise sur une chaise en rotin, sur une terrasse en compagnie de ses trois enfants
00:09:31 à l'occasion de la fête des mères en Grande-Bretagne, puisque c'était dimanche.
00:09:34 Mais un examen détaillé montre que la main gauche de la princesse que vous allez voir, Charlotte,
00:09:38 présente un défaut d'alignement.
00:09:40 Alors, la main gauche est à droite pour nous, sur votre écran.
00:09:43 Cette main présente un défaut d'alignement avec la manche de son gilet,
00:09:47 ce qui laisse penser que cette photo ait été montée.
00:09:51 Après avoir relayé la photo fournie par le Palais, les agences associatées de presse, Reuters et FP
00:09:55 ont pris la décision de la dépublier.
00:09:58 Les tops et les flops d'audience de ce week-end, lui, on ne l'a pas encore dépublié.
00:10:02 Mister Audience, Kevin Zlatan.
00:10:04 - Vendredi soir TF1 CI, c'est en tête des audiences avec Danse avec les Stars.
00:10:10 Ce sont 3 700 000 téléspectateurs qui ont assisté à l'élimination de Caroline Margeridon.
00:10:15 Avec les petits meurtres d'Agatha Christie, France 2 a bien résisté.
00:10:18 M6 est troisième avec 2 millions de personnes devant le film "Le secret de la cité perdue".
00:10:23 France 3 a réalisé un score timide avec le film "Céline Dion, la bande originale de sa vie"
00:10:27 raconté par Laurent Delahousse.
00:10:29 Samedi soir, C'est The Voice est en forme sur TF1 à 3 000 000.
00:10:34 L'émission a tout de même été battue par le téléfilm "Les bois assassins"
00:10:37 qui a tiré 340 000 téléspectateurs de plus.
00:10:40 La Une est également talonnée par France 2 et le jeu de Cyril Férault 100% logique.
00:10:44 En revanche, M6 est encore pris le mur avec "The Rookie".
00:10:47 La série est à moins de 900 000.
00:10:49 Hier soir, TF1 a pulvérisé les autres chaînes avec la comédie "Maison de retraite".
00:10:56 La Une a attiré 6 700 000 téléspectateurs.
00:10:59 Très, très loin derrière avec 4 200 000 personnes de moins.
00:11:03 France 2 est deuxième avec la comédie "C'est la vie".
00:11:06 Sur France 3, inspecteur Barnaby réalise un score timide.
00:11:09 Pour Zone Interdite sur M6, c'est un flop avec seulement 1 200 000 téléspectateurs.
00:11:13 Mister Audience vous dit "à demain".
00:11:16 - Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:11:19 Capitaine Moreau, bonjour.
00:11:20 - Jean-Marc.
00:11:21 - Merci d'être avec nous, ex-capitaine de gendarmerie.
00:11:23 Vous avez publié un livre qui s'appelle "La vérité d'un capitaine de gendarmerie"
00:11:26 que voici.
00:11:27 Philippe Bourgiaki, bonjour.
00:11:29 Conseiller régional d'Île-de-France Co, porte-parole nationale de l'écologie au centre.
00:11:33 Martin Gagnon, bonjour.
00:11:34 Vice-président et secrétaire général du parti Renaissance des Hauts-de-Seine, majorité présidentielle.
00:11:38 Hélène Gabay, bonjour.
00:11:39 Présidente de l'association Les Sans-Voix et conférencière.
00:11:43 Tout à l'heure, nous irons bien évidemment en direct à Arras pour suivre les déclarations de Gabriel Attal.
00:11:48 Ce sera en direct sur CNews aux alentours de 11h15, 11h30.
00:11:51 On surveille en tout cas.
00:11:52 Mais auparavant, je voulais vous parler d'une affaire bouleversante.
00:11:56 Et c'est vraiment une affaire qui m'a interpellé ce matin.
00:11:57 C'est l'appel de détresse d'une maman.
00:12:00 C'est la maman de Bastien.
00:12:02 Il s'appelait Bastien Paillet.
00:12:03 Vous voyez sa photo.
00:12:04 Quatre ans après la mort de Bastien, étudiant de 23 ans, tabassé en pleine rue à Reims.
00:12:09 Ses proches attendent toujours le procès des trois agresseurs.
00:12:12 C'est un ancien candidat également des 12 coups de midi.
00:12:15 C'est pour ça que vous avez vu cette photo à l'instant.
00:12:17 Les 12 coups de midi de Jean-Luc Rechman.
00:12:19 Il est également chanteur.
00:12:20 Il est décédé à la suite d'une rixe à Reims.
00:12:22 Le jeune homme était en compagnie de trois amis vers 3h du matin.
00:12:26 Trois individus en état d'ébriété se sont alors adressés à eux.
00:12:29 Leur ont lancé des blagues grivoises.
00:12:31 Au défi du groupe, Bastien Paillet, jeune étudiant en droit, intervient.
00:12:35 En réponse, il est roué de coups, notamment à la tête.
00:12:38 Suite à ce déferlement de violence, Bastien a été transporté dans un état critique à l'hôpital
00:12:42 où il est succombé à ses blessures le lendemain.
00:12:44 Quatre ans après, il n'y a toujours pas de procès.
00:12:47 Quatre ans après, ses agresseurs sont libres, sont dans la rue.
00:12:50 Et sa maman a décidé de lancer un appel sur ces news.
00:12:54 Un sentiment d'abandon vécu par la famille de Bastien Paillet.
00:12:58 L'étudiant et chanteur de 23 ans est mort à Reims il y a cinq ans, tabassé en pleine rue.
00:13:03 Malgré une instruction achevée depuis plus d'un an, le procès n'a toujours pas eu lieu
00:13:08 et aucune date n'a été annoncée.
00:13:10 Les trois suspects, eux, ont retrouvé la liberté.
00:13:14 Peut-être que quand je fais mes courses, peut-être qu'ils sont à côté de moi, j'en sais rien.
00:13:18 Pourquoi se priverait-il de ne pas recommencer ?
00:13:21 Puisque de toute façon, il ne se passe rien derrière.
00:13:23 Ça fait cinq ans, il ne se passe rien.
00:13:25 Ils ont certainement leur petite vie tranquille, je ne sais pas, je ne veux pas le savoir.
00:13:30 On risque de nous les montrer comme des gentils petits garçons qui se tiennent à carreau.
00:13:35 Seulement, ils ont tué mon fils, il y a exactement cinq ans.
00:13:38 Une attente insoutenable pour la mère de Bastien.
00:13:40 Elle confie perdre peu à peu confiance en la justice.
00:13:44 On est tous ultra choqués.
00:13:45 Moi, ma vie, elle est complètement détruite.
00:13:50 J'ai perdu mon travail.
00:13:52 Je suis en invalidité.
00:13:56 J'ai perdu ma santé.
00:13:58 J'ai perdu mon fils unique.
00:14:00 J'ai tout perdu.
00:14:01 Après les faits, deux des trois suspects étaient restés en détention provisoire pendant un an et cinq mois.
00:14:06 Le troisième, quelques mois de plus.
00:14:09 - Alors, avant d'en parler ensemble sur le plateau,
00:14:11 je voudrais qu'on s'attache aux faits juridiques, simplement,
00:14:13 pour qu'on ait tous les éléments pour pouvoir en parler.
00:14:15 On est avec maître François-Xavier Causand.
00:14:17 Bonjour maître, merci d'être avec nous.
00:14:18 Vous êtes avocat pénaliste.
00:14:19 J'ai plusieurs questions à vous poser,
00:14:21 qui ne sont pas des questions sur le dossier en particulier,
00:14:23 parce que ce n'est pas votre dossier, mais des questions de façon plus générale.
00:14:26 Tout d'abord, est-ce que c'est normal qu'une enquête comme celle-là mette cinq ans,
00:14:30 sachant que l'instruction est terminée depuis un an
00:14:33 et cette dame n'a toujours pas de date de procès ?
00:14:35 Est-ce que c'est normal ?
00:14:38 - Bonjour Jean-Marc, bonjour à tous.
00:14:39 Alors, d'un point de vue strictement juridique,
00:14:41 la situation que vous révélez, en fait, est la stricte application de la loi.
00:14:45 Puisqu'il suffit de prendre lecture de l'article 181 du code de procédure pénale,
00:14:51 qui nous rappelle que dans l'hypothèse où le juge d'instruction a rendu une ordonnance de règlement,
00:14:56 en l'espèce une ordonnance de mise en accusation devant la cour d'assises,
00:15:00 l'accusé, qui je le rappelle d'un point de vue strictement juridique
00:15:03 et présumé innocent jusqu'à être condamné définitivement,
00:15:07 doit comparaître dans un délai d'un an.
00:15:11 Donc en réalité, l'audience aurait dû être prévue dans le délai d'un an,
00:15:16 étant précisé que l'article 181 prévoit une exception.
00:15:20 C'est-à-dire que si l'audience n'est pas possible dans le délai d'un an,
00:15:24 la chambre de l'instruction de la cour d'appel territorialement compétente
00:15:28 peut prolonger la détention pour une durée de six mois, sous condition,
00:15:32 cette durée de six mois étant renouvelable une fois.
00:15:35 C'est-à-dire que si vous additionnez les trois délais,
00:15:38 un an plus six mois plus six mois,
00:15:40 la détention maximum est fixée à deux ans.
00:15:44 – Oui, mais attendez Maître, parce que là on mélange plusieurs choses.
00:15:47 D'abord ma question c'était,
00:15:49 est-ce que c'est normal qu'un an après la fin de l'instruction,
00:15:53 elle n'ait pas de date de procès ?
00:15:54 C'était ça ma première question.
00:15:57 – Ah ben ça c'est révélateur d'un problème d'organisation, de la justice.
00:16:01 Parce qu'effectivement, une fois que le juge d'instruction a rendu sa décision,
00:16:05 qui est une ordonnance de mise en accusation,
00:16:06 c'est-à-dire qu'il estime qu'il y a des éléments suffisants
00:16:09 pour permettre leur envoi et la réaction normale,
00:16:12 ce serait dans un temps extrêmement rapide,
00:16:15 de pouvoir convoquer la cour d'assises
00:16:17 pour qu'elle puisse le prononcer sur le cas des accusés.
00:16:19 – Et au moins d'avoir une date, parce que là sachant qu'elle n'a pas de date,
00:16:22 et on connaît à peu près comment fonctionne le système judiciaire,
00:16:25 c'est-à-dire que si on lui donne une date demain,
00:16:27 ce sera une date pour dans six mois, huit mois, c'est ça ?
00:16:31 – Peut-être même plus lointaine.
00:16:32 – Ben oui, donc ça veut dire qu'il se sera quasiment écoulé deux ans
00:16:37 entre la fin de l'instruction et le moment où il y a le procès,
00:16:40 plus les quatre ans qui se sont écoulés de l'instruction,
00:16:43 on entend la colère et le drame pour cette maman.
00:16:46 – Mais elle est extrêmement légitime et elle est dramatique,
00:16:49 parce que vous avez d'un côté, et je vais même aller plus loin,
00:16:52 elle est dramatique et elle est légitime pour la partie civile
00:16:55 qui attend des réponses à ces questions,
00:16:57 et qui attend effectivement de pouvoir être confrontée
00:17:00 aux auteurs du crime qui a enlevé la vie de cet homme,
00:17:06 elle est aussi, pour d'autres raisons, compliquée pour la défense,
00:17:10 parce que, permettez-moi de préciser qu'aujourd'hui,
00:17:14 vous avez de l'autre côté des gens qui ont en cours des peines extrêmement lourdes,
00:17:18 qui dans l'intervalle ont été remis en liberté,
00:17:21 parce que la loi le permet, 181 du code de procédure pénale,
00:17:25 qui vont comparer devant une cour d'assises
00:17:26 et qui risquent à l'issue de l'audience criminelle,
00:17:30 de rentrer en détention pour un délai extrêmement long.
00:17:33 Donc en fait, c'est l'expression d'un véritable problème
00:17:36 d'organisation de la justice,
00:17:38 qui fait qu'aujourd'hui, parfois, des dossiers sont embourbés,
00:17:41 simplement parce qu'on a un problème de moyens,
00:17:45 on a un problème d'organisation des agendas, des plannings,
00:17:49 et vous vous retrouvez avec des situations qui sont abominables,
00:17:51 parce que vous avez, on l'a entendu, une maman qui crie sa détresse,
00:17:55 parce qu'en plus d'avoir perdu son enfant,
00:17:57 elle doit patienter et attendre que la justice puisse organiser le procès
00:18:03 des auteurs présumés de la mort de son fils unique.
00:18:09 – Et cette dame s'émeut également,
00:18:12 vous l'avez entendu, que les agresseurs soient dehors aujourd'hui,
00:18:16 c'est-à-dire qu'ils ont fait à priori un an de préventive,
00:18:19 peut-être un peu plus, et aujourd'hui ils sont dehors,
00:18:20 et elle dit "je peux les croiser à tout moment".
00:18:23 – Exactement, mais on en revient toujours à la même chose,
00:18:26 c'est ce que je vous disais à titre liminaire,
00:18:28 vous avez un délai d'un an qui, à mon sens,
00:18:30 est quand même assez confortable pour organiser,
00:18:33 pour réunir une session d'assises, ce délai a été dépassé,
00:18:37 ce qui veut dire que par application de la loi,
00:18:39 on a une nouvelle discussion devant la Chambre de l'instruction
00:18:42 qui doit dire si le renouvellement pour une période de 6 mois
00:18:45 est justifié au visa de critères particuliers,
00:18:48 si le renouvellement pour 6 mois est justifié ou pas.
00:18:53 Manifestement, si je retiens ce que vous avez annoncé dans votre sujet,
00:18:57 on parle de 1 an et 5 mois, donc on voit bien que, à priori,
00:19:00 il y a pour au moins un des auteurs,
00:19:02 le délai qui a été prorogé de 6 mois,
00:19:05 et puis avant l'issue, avant le terme de ces 6 mois,
00:19:08 il a été remis en liberté, et pour un autre, ça a un peu débordé,
00:19:12 ce qui fait qu'on peut imaginer, encore une fois,
00:19:14 je suppose puisque je n'ai pas le dossier,
00:19:16 que ce délai de 6 mois a été, à titre exceptionnel, renouvelé.
00:19:21 Aujourd'hui, le problème c'est qu'aucune date n'étant prévue,
00:19:25 la loi s'applique, la loi telle qu'elle existe s'applique,
00:19:29 donc la remise en liberté d'un point de vue strictement juridique,
00:19:32 ce n'est pas une hérésie,
00:19:34 mais j'entends effectivement que cette maman,
00:19:35 qui en plus de souffrir le martyr,
00:19:38 attend une date d'audience, en plus de se poser la question de savoir
00:19:42 si les auteurs présumés ne sont pas des gens qu'elle croise quotidiennement,
00:19:46 et c'est révélateur d'un vrai problème au sein de notre société,
00:19:50 et au sein de notre justice.
00:19:51 – Merci beaucoup, Maître François-Xavier Causand,
00:19:53 merci d'avoir été en direct avec nous,
00:19:55 Capitaine Hervé Moreau, la question,
00:19:57 moi ce que je me dis dans cette affaire,
00:19:58 c'est que la justice, alors chacun fait ce qu'il peut,
00:20:01 il ne s'agit pas d'accuser qui que ce soit,
00:20:02 mais juste quand même,
00:20:04 est-ce qu'on pense aux familles des victimes à un moment, en France ?
00:20:07 Parce qu'on pense aux accusés,
00:20:10 on pense à la façon dont ils vont vivre dans la prison,
00:20:12 on pense à toutes ces choses-là,
00:20:14 mais les familles des victimes, on n'en parle jamais, jamais, jamais.
00:20:17 – Oui, Jean-Marc, les familles des victimes dans les prétoires
00:20:20 sont maltraitées, ça c'est une vraie réalité,
00:20:22 moi j'ai été extrêmement touché par le discours de la mère de Bastien,
00:20:26 ces trois jeunes gens, il y a cinq ans, ils ont tué deux personnes,
00:20:29 ils ont tué Bastien de manière la plus lâche qu'il soit,
00:20:31 en le passant à tabac, coup et blessure,
00:20:33 sans intention de donner la mort, certes,
00:20:35 mais le résultat est celui-ci, ils ont tué également sa mère.
00:20:38 Et derrière, vous avez cette justice qui ne répond pas à ces attentes,
00:20:42 il faut savoir que sur les 500 000 personnes
00:20:44 qui sont jugées tous les ans dans les tribunaux français,
00:20:46 vous avez à peine un peu plus de 2000 affaires criminelles
00:20:49 qui sont considérées par les cour d'assises,
00:20:51 c'est quand même la priorité,
00:20:52 ou c'est censé être la priorité de la justice,
00:20:54 et en l'occurrence un délai de cinq ans,
00:20:57 mais c'est absolument inadmissible,
00:20:58 l'ordonnance, l'article 180 du code de procédure pénale,
00:21:01 bien sûr, l'ordonnance aurait dû préciser ce qu'il en est des délais
00:21:04 en termes de renvoi devant la cour d'assises,
00:21:05 cela n'a pas été fait.
00:21:07 Donc elles sont une fois de plus et doublement maltraitées.
00:21:10 Après, un point qui est important également, Jean-Marc,
00:21:13 et qui peut choquer vos téléspectateurs,
00:21:14 c'est la détention préventive.
00:21:16 Là en l'occurrence, c'est l'article 222-7 et 222-8 du code pénal,
00:21:21 ils ont cours 20 ans de réclusion parce qu'ils étaient en réunion,
00:21:24 parce qu'ils étaient trois à s'acharner contre Bastien,
00:21:26 et la détention provisoire ne peut être dans ces circonstances
00:21:30 que de deux ans maximum.
00:21:31 Et le contrôle judiciaire, moi ce qui m'a choqué dans cette affaire,
00:21:35 c'est qu'un magistrat leur a permis de revenir à Reims,
00:21:39 de pouvoir le cas échéant côtoyer, rencontrer la mère de Bastien,
00:21:43 et c'est une souffrance supplémentaire.
00:21:45 La justice est inhumaine.
00:21:46 - Martin Gagnon ?
00:21:48 - Garantir les droits de la défense est essentiel,
00:21:51 mais ça n'est absolument pas incompatible avec la priorité
00:21:53 qui doit être donnée aux victimes.
00:21:55 - Oui, et malheureusement... - Aux familles des victimes.
00:21:56 Non mais c'est important parce que c'est vrai que les familles...
00:21:59 - Je l'ai mis dedans.
00:22:00 - Exactement, je peux vous dire que sur NRJ12,
00:22:02 j'ai fait crime très souvent,
00:22:04 j'ai reçu énormément de familles de victimes,
00:22:05 et toutes ont le même discours, c'est "on est oubliés".
00:22:08 Il n'y a même pas de psy en général pour les familles des victimes.
00:22:11 Ça n'existe pas, on ne pense pas à elles.
00:22:13 - Mais vous avez raison, et bien souvent,
00:22:15 ce sont les grands absents parce qu'on considère
00:22:18 que finalement ils ne sont pas victimes,
00:22:19 alors que ce sont les premières victimes,
00:22:21 mais malheureusement les victimes survivantes de ces drames-là.
00:22:23 Et quand vous écoutez, quand vous échangez avec des victimes
00:22:27 ou des associations de victimes,
00:22:29 ce qu'ils vous expliquent, c'est que leur priorité,
00:22:31 c'est d'avoir justement une perspective.
00:22:32 Alors ça ne ramènera jamais leur enfant perdu en l'occurrence,
00:22:35 ça n'éteint pas le chagrin et la douleur,
00:22:38 mais simplement c'est l'amorce d'une reconstruction possible
00:22:41 et d'une vie de l'après.
00:22:42 Et avoir la perspective d'un jugement, d'un procès
00:22:44 et d'une sentence à l'issue du procès, c'est fondamental.
00:22:48 Malheureusement, on constate dans ce cas-là
00:22:50 qu'on est très très loin du compte.
00:22:51 Les délais sont quand même assez aberrants
00:22:53 et on peut comprendre le chagrin et la peine de cette maman.
00:22:56 Je suis désolé, je vous interromps,
00:22:57 on va partir à Arras tout de suite en direct
00:22:59 puisque le Premier ministre est en train,
00:23:02 vous voyez sur les images,
00:23:04 il est en train de se rendre au pupitre pour prendre la parole.
00:23:08 C'est la journée d'hommage aux victimes du terrorisme.
00:23:12 Arras, vous le savez, c'est une ville qui a été meurtrie,
00:23:16 terriblement meurtrie par le meurtre du professeur de français
00:23:19 Dominique Bernard Poignardet à mort le 13 octobre dernier.
00:23:23 Et c'est pour cela que la cérémonie se fait à Arras
00:23:26 et non pas à Paris.
00:23:27 Aujourd'hui, Gabriel Attal prend la parole.
00:23:30 Mesdames et messieurs les ministres,
00:23:33 Monsieur le préfet,
00:23:34 Mesdames et messieurs les parlementaires,
00:23:38 Monsieur le Président du Conseil régional des Hauts-de-France,
00:23:42 Monsieur le Président du Conseil départemental du Pas-de-Calais,
00:23:46 Monsieur le maire d'Arras,
00:23:48 Mesdames et messieurs les élus,
00:23:51 Mesdames et messieurs les représentants des associations,
00:23:55 Mesdames et messieurs victimes,
00:23:57 familles de victimes du terrorisme,
00:24:00 Mesdames et messieurs.
00:24:04 Une détonation, un coup, des coups,
00:24:09 des cris, des hurlements,
00:24:12 des mouvements de foule,
00:24:14 l'incertitude, la confusion,
00:24:18 les sirènes des secours,
00:24:20 les instructions des forces de l'ordre,
00:24:22 les larmes, la douleur, le choc et puis le silence.
00:24:29 Le silence qui semble entouré, envahir, étouffé,
00:24:35 étouffé ces lieux où tout a basculé.
00:24:39 Ce silence, toutes les victimes d'attentats le ressentent.
00:24:43 Tous leurs proches le ressentent.
00:24:47 Il arrive invariable, pesant.
00:24:51 Il arrive alors que la souffrance est encore là,
00:24:54 que la crainte est encore présente,
00:24:58 que les souvenirs se mêlent, reviennent, s'effacent,
00:25:02 se mélangent et frappent la mémoire comme une nouvelle blessure.
00:25:05 Ce silence, je ne peux pas m'y résoudre.
00:25:09 Je ne peux pas l'accepter, je ne veux pas l'accepter.
00:25:14 Autour du président de la République,
00:25:16 avec mon gouvernement, je veux le dire à toutes celles
00:25:20 et à tous ceux qui ont été victimes d'un attentat,
00:25:23 à toutes celles et à tous ceux qui ont perdu un proche,
00:25:26 à toutes celles et à tous ceux dont le destin a été frappé
00:25:30 à jamais par le terrorisme, je veux leur dire
00:25:34 la République se tiendra toujours à vos côtés
00:25:38 pour vous reconstruire, pour vous accompagner.
00:25:41 La France sera toujours à vos côtés.
00:25:45 C'est notre devoir et notre honneur.
00:25:49 Nous n'y manquerons pas, nous n'y manquerons jamais.
00:25:53 Mesdames et messieurs, revenir à Arras,
00:25:57 près de six mois après l'attentat terroriste
00:26:00 qui a emporté Dominique Bernard,
00:26:03 grièvement blessé plusieurs de ses collègues,
00:26:05 et meurtrit la France toute entière,
00:26:08 c'est un symbole fort.
00:26:10 Revenir à Arras pour saluer la mémoire de tous les morts,
00:26:16 les souffrances de tous les blessés,
00:26:19 la douleur de toutes les familles, c'est un symbole puissant.
00:26:24 Celui de ce lien qui rassemble toutes celles et ceux
00:26:27 qui ont souffert du terrorisme partout sur notre territoire,
00:26:32 depuis les terrasses, les salles de spectacle de rédaction de Paris,
00:26:36 jusqu'au pont Birakem, depuis la préfecture de police,
00:26:40 jusqu'à un centre commercial de Lod,
00:26:42 depuis le marché de Noël de Strasbourg,
00:26:45 jusqu'à une église de Normandie, depuis la promenade des Anglais,
00:26:49 le parvis de la gare Saint-Charles,
00:26:51 jusqu'au centre-ville de Roman-sur-Isère,
00:26:53 à une école juive de Toulouse, un collège à Conflans-Saint-Honorin,
00:26:56 un commissariat de Rambouillet, une cité scolaire
00:27:00 dans cette ville d'Arras, jusqu'à tant d'autres endroits encore.
00:27:05 Un terrorisme qui peut frapper sur notre territoire
00:27:08 comme il peut prendre les vies de nos concitoyens à travers le monde.
00:27:12 Quelques jours avant le drame d'Arras, le 7 octobre,
00:27:16 c'est en Israël que l'attaque terroriste barbare du Hamas
00:27:20 a emporté la vie de 42 de nos concitoyens.
00:27:24 Le propre du terrorisme, c'est qu'il peut frapper n'importe où,
00:27:28 emporter n'importe qui.
00:27:31 C'est qu'il peut cibler et viser,
00:27:34 tout comme il peut chercher à anéantir,
00:27:36 détruire et tuer indistinctement.
00:27:40 Et de cette effroyable incertitude,
00:27:43 de cette injustice fondamentale,
00:27:45 naît un lien indéfectible entre les victimes.
00:27:49 Une communauté de souffrance, mais aussi d'espoir.
00:27:54 Celui de se reconstruire, celui d'avancer,
00:27:57 celui de retrouver le goût de la vie,
00:28:00 mais sans jamais rien oublier.
00:28:02 Oublier, comment cela serait-il possible ?
00:28:06 Quand on a connu l'horreur,
00:28:08 quand on a été tenu en joue par la haine,
00:28:11 quand on a vu la mort en face.
00:28:14 Oublier, comment pourrait-on seulement oublier ?
00:28:18 Alors qu'au contraire, chacun doit savoir,
00:28:21 chacun doit connaître, encore un jour, un mois, un an,
00:28:24 des décennies plus tard,
00:28:26 comment des femmes et des hommes sont tombés
00:28:28 parce qu'ils étaient libres.
00:28:30 Comment certains ont cru pouvoir faire céder notre société
00:28:33 et plier nos valeurs.
00:28:35 Comment la barbarie a tenté d'imposer son joug
00:28:38 sans jamais nous faire renoncer.
00:28:41 Oui, nous devons transmettre, de génération en génération,
00:28:46 la mémoire de ces attentats.
00:28:49 Alors nous nous y engageons, nous nous y engageons pleinement.
00:28:53 Sur décision du président de la République,
00:28:56 ce 11 mars, triste anniversaire de l'attentat de la gare d'Atocha à Madrid,
00:29:00 est devenu la journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme.
00:29:05 Ce 11 mars 2004, il y a 20 ans, jour pour jour,
00:29:09 le terrorisme islamiste a frappé l'Europe massivement pour la première fois.
00:29:13 Cette date, elle reste comme une cassure pour notre continent.
00:29:18 Nous avons compris que nous aussi, nous étions des cibles.
00:29:20 Nous l'avons compris durement, si durement.
00:29:24 Alors ce 11 mars, toute la France fait corps,
00:29:28 partage la mémoire et se souvient de toutes celles et ceux
00:29:30 qui sont morts sous les coups ou sous les balles.
00:29:33 Elle s'incline devant tous ceux qui ont perdu la vie,
00:29:37 ceux qui souffrent dans leur chair et dans leur esprit,
00:29:40 parce qu'ils étaient les visages de la France et de notre art de vivre,
00:29:44 parce qu'ils vivaient d'insouciance, de culture, de savoir,
00:29:48 parce qu'ils vivaient libres et chérissaient cette liberté.
00:29:52 Toutes les victimes du terrorisme sont des héros de la liberté.
00:29:57 Et pour eux, nous ne devons jamais oublier, jamais renoncer.
00:30:03 Nous faisons vivre la mémoire en garantissant aux jeunes générations
00:30:07 qu'elles connaissent le destin de ceux qui ont croisé la haine
00:30:10 et la barbarie sur leur chemin.
00:30:12 C'est le sens du musée mémorial du terrorisme que le président
00:30:16 de la République s'est engagé à ériger.
00:30:19 La promesse sera tenue et le musée ouvrira ses portes en 2027.
00:30:23 Transmettre, faire savoir, c'est également notre volonté
00:30:27 dans les écoles, pour que la jeunesse sache ce que les victimes
00:30:31 ont enduré, ce à quoi le fanatisme peut conduire,
00:30:35 et pour continuer à enseigner la liberté.
00:30:38 Ce combat, nous l'avons en partage, nous l'avons en commun.
00:30:44 Il est le mien, comme Premier ministre,
00:30:46 comme ancien ministre de la Jeunesse,
00:30:48 puis de l'Éducation nationale, et je sais que la concorde
00:30:51 dans notre société se bâtit d'abord dans notre jeunesse.
00:30:55 Ce combat, il anime chacune et chacun d'entre vous,
00:30:59 vous qui donnez, notamment grâce à la mobilisation,
00:31:02 corps et âme, pour partager le lourd fardeau
00:31:05 et la terrible histoire des victimes.
00:31:07 Ce combat, il animait notamment Samuel Sandler,
00:31:10 père et grand-père de victimes de l'attentat de l'école
00:31:12 aux Aratora, qui nous a quittés cette année.
00:31:15 Je veux ici, avec vous, lui rendre hommage.
00:31:19 Alors, pour lui, pour ses enfants, ses petits-enfants,
00:31:23 comme pour toutes les victimes, nous dirons dans les écoles
00:31:26 ce qui s'est passé, nous dirons la vérité telle qu'elle est,
00:31:30 sans crainte, sans censure, sans atténuation.
00:31:35 Nous nommerons l'innommable, nous dénoncerons la haine,
00:31:40 mais surtout, nous apprendrons, nous transmettrons
00:31:43 l'amour de la liberté, la soif de l'égalité
00:31:47 et le besoin de fraternité.
00:31:49 Je le crois fermement, c'est la victoire de l'école
00:31:53 qui sonnera le glas de l'obscurantisme,
00:31:56 de tous les obscurantismes, de l'obscurantisme islamiste
00:32:00 qui veut mettre à bas notre école pour ses valeurs.
00:32:05 Nous lutterons et nous vaincrons.
00:32:08 Ici, à Arras, comme quelques années plus tôt
00:32:11 à conflans Saint-Honorin contre Samuel Paty,
00:32:14 c'est à l'école que le terrorisme s'en est pris.
00:32:17 Ce choix n'a rien d'un hasard.
00:32:19 L'école, c'est ce qui élève, c'est ce qui donne les clés
00:32:23 de la connaissance et du savoir.
00:32:26 C'est là que le respect s'inculque et que la liberté se comprend.
00:32:31 C'est à l'école que l'on découvre l'évasion,
00:32:33 l'ouverture au détour d'une ligne d'un roman,
00:32:36 d'un vers d'un poème, d'une réplique de théâtre.
00:32:39 C'est là que l'on apprend à connaître notre passé
00:32:42 et en tirer toutes les leçons pour l'avenir,
00:32:44 en parcourant une à une les périodes de notre histoire.
00:32:48 C'est là que la logique et les raisonnements se forgent
00:32:51 avec le maniement des chiffres.
00:32:53 C'est là que l'on remet en cause ces idées reçues,
00:32:56 au contact des auteurs et des textes de notre philosophie.
00:33:00 Les terroristes détestent l'école, c'est normal.
00:33:03 L'école est la meilleure arme pour les combattre.
00:33:06 L'école est notre plus grande force pour bâtir un avenir
00:33:09 de concorde, de civisme, de paix et de respect.
00:33:13 C'est tout ce qu'incarnait Dominique Bernard,
00:33:16 mort parce qu'il était professeur,
00:33:18 tombé parce qu'il voulait protéger son école,
00:33:20 protéger les élèves et à travers eux tous les élèves de France.
00:33:25 C'est tout ce que représentent les femmes et les hommes du lycée Gambetta,
00:33:28 que j'ai eu l'honneur de croiser, de rencontrer, d'écouter.
00:33:32 Des femmes et des hommes dont le courage impressionne
00:33:35 et dont la détermination nous oblige.
00:33:38 Oui, cette détermination nous oblige.
00:33:42 Et je veux le dire, cette journée d'hommage,
00:33:45 c'est avant tout et se doit avant tout être une journée de combat.
00:33:49 Combat pour notre éducation et contre l'endoctrinement de la jeunesse,
00:33:53 je l'ai dit. Combat pour nos valeurs républicaines,
00:33:56 partout où elles sont contestées, partout où elles sont en danger.
00:34:00 C'est pourquoi nous nous sommes dotés pour la première fois
00:34:02 d'une stratégie contre le séparatisme,
00:34:04 une stratégie pour traquer la haine de la République
00:34:07 dans chaque école où elle est menacée,
00:34:08 dans chaque association où elle est vilipendée,
00:34:11 dans chaque prêche où elle est contestée.
00:34:14 C'est une journée de combat, enfin et bien sûr,
00:34:17 pour notre sécurité, grâce à l'engagement exceptionnel
00:34:20 de nos forces de l'ordre et de nos services de renseignement.
00:34:23 Depuis 2017, grâce à eux, 43 attentats ont été déjoués.
00:34:29 Alors, sous l'autorité du président de la République,
00:34:32 nous prenons toutes les mesures pour leur donner les moyens d'agir.
00:34:36 Le budget de nos services antiterroristes
00:34:38 a été doublé par rapport à 2015.
00:34:40 Nous avons renforcé notre justice, nos capacités d'enquête
00:34:44 en créant le parquet national antiterroriste.
00:34:46 Nous avons multiplié les outils à notre disposition
00:34:49 en permettant des visites au domicile de ceux que nous soupçonnons,
00:34:52 des mesures de contrôle individuel,
00:34:54 la fermeture des mosquées radicalisées.
00:34:57 Aujourd'hui, comme chaque jour, notre vigilance est maximale,
00:35:02 totale, absolue.
00:35:05 Le terrorisme peut frapper partout et n'importe quand,
00:35:07 alors nous aussi, nous sommes présents partout et tout le temps.
00:35:11 Nous sommes présents plus encore pour veiller à la sécurité de tous
00:35:15 à l'orée des Jeux olympiques et paralympiques,
00:35:17 où le monde entier se pressera à Paris.
00:35:20 Mon engagement, comme Premier ministre,
00:35:23 c'est de tout faire, de tout donner pour éviter l'irréparable.
00:35:28 Avec le ministre de l'Intérieur, c'est un engagement du quotidien.
00:35:32 À chaque seconde, la France est aux aguets.
00:35:35 Mesdames et messieurs, quand la terreur frappe,
00:35:39 la France se lève, toujours, solidaire, unie, déterminée.
00:35:44 Elle se lève d'abord les yeux embués.
00:35:47 L'émotion suit le choc.
00:35:49 Elle est partagée par 68 millions de Français.
00:35:52 Cela ne l'atténue pas, au contraire, cela la décuple encore.
00:35:57 Une émotion qui résonne à mesure que les noms de femmes et d'hommes
00:36:00 tués, blessés, meurtris sont révélés.
00:36:04 À mesure que les visages de femmes et d'hommes
00:36:06 dont la vie regorgeait de promesses sont dévoilés.
00:36:10 À mesure qu'une question revient, comme un écho entêtant.
00:36:14 Et si cela avait été quelqu'un que j'aime ?
00:36:16 Et si cela avait été moi ?
00:36:19 Si j'avais décidé d'aller à ce concert ?
00:36:22 Si j'avais décidé de prendre cette rue plutôt qu'une autre ?
00:36:25 Si je m'étais installé à cette terrasse
00:36:28 plutôt que dans le café d'en face ?
00:36:31 Se poser ces questions est un privilège.
00:36:33 Car pour beaucoup, pour les victimes, pour les survivants,
00:36:37 la vie ne sera plus jamais comme avant.
00:36:40 L'attentat, l'attaque ne durent que quelques instants.
00:36:44 Mais le terrorisme marque à jamais ses victimes.
00:36:48 Rien ne rendra jamais un être cher.
00:36:51 Rien ne pourra totalement rendre la vie d'avant.
00:36:54 Alors, puisque la peine est éternelle,
00:36:57 nous devons être au rendez-vous à chaque moment,
00:36:59 à chaque étape, aux côtés des victimes.
00:37:03 Chaque jour, avec elles,
00:37:05 les associations accomplissent un travail extraordinaire.
00:37:08 Elles les aident, les conseillent, les écoutent.
00:37:11 Elles sont une oreille attentive, un appui précieux,
00:37:15 une explication importante.
00:37:17 Elles sont autant d'épaules sur lesquelles s'appuyer,
00:37:19 autant de soutien dont on ne peut se passer.
00:37:22 Je veux leur rendre hommage.
00:37:24 Je veux les remercier au nom du gouvernement,
00:37:26 et je le crois très profondément,
00:37:28 au nom de l'ensemble des Français.
00:37:31 Alors, nous devons être à la hauteur de leur engagement.
00:37:34 Depuis les attentats de 2015,
00:37:36 le Fonds de garantie des victimes a changé de dimension.
00:37:39 En 9 ans, plus de 7 200 victimes ont été prises en charge,
00:37:42 accompagnées, aidées.
00:37:44 C'est plus qu'au cours des 30 premières années d'existence du Fonds.
00:37:47 Alors, il évolue et se développe
00:37:50 pour garantir aux victimes non seulement une indemnisation,
00:37:53 mais aussi une écoute, une aide, un accompagnement.
00:37:56 Être à vos côtés, c'est le sens du travail quotidien
00:37:59 sous l'autorité du garde des Sceaux,
00:38:01 de la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes.
00:38:04 Cher Alexandre Haloui, je sais votre travail et votre engagement.
00:38:08 En devenant Premier ministre,
00:38:10 j'ai demandé à ce que partout, toujours et tout le temps,
00:38:13 on puisse simplifier la vie des Français.
00:38:16 Je le souhaite particulièrement pour vous,
00:38:19 pour les victimes du terrorisme.
00:38:21 Vous avez affronté l'horreur.
00:38:24 Il n'est pas question que vous ayez affronté ensuite
00:38:26 les lourdeurs, les lenteurs.
00:38:29 Pas question que vous deviez vous lancer dans des démarches
00:38:31 kafkaïennes alors que votre appel est si clair.
00:38:33 L'aide, l'accompagnement, le soin.
00:38:37 Le ministre de la Justice a demandé que la délégation interministérielle
00:38:41 travaille à bâtir rapidement un point d'entrée unique
00:38:43 pour toutes les démarches, toutes les interrogations
00:38:46 et toutes les demandes des victimes.
00:38:48 Nous leur devons et je souhaite que ce projet avance rapidement.
00:38:53 Être à vos côtés, c'est enfin veiller à ce que la justice soit rendue.
00:38:57 Les procès sont des moments nécessaires et éprouvants,
00:39:01 difficiles, mais parfois libérateurs.
00:39:05 Ils obligent les victimes à se replonger dans le drame,
00:39:07 à revivre un peu de l'odieux attaque.
00:39:10 Il y a un peu moins de deux semaines,
00:39:12 s'est ouvert le procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg.
00:39:16 Ce moment délicat, important.
00:39:21 Je sais tout l'engagement des associations aux côtés des victimes
00:39:24 pour les aider à le traverser.
00:39:27 Mesdames et messieurs, s'il y a une dernière chose
00:39:29 que cette journée nous montre, c'est la force de nos valeurs.
00:39:34 C'est la puissance de la République.
00:39:36 C'est la détermination de la France.
00:39:40 Les terroristes nous attaquent, nous atteignent, nous touchent,
00:39:45 mais ils ne nous feront jamais céder.
00:39:47 Ils ne nous feront jamais céder.
00:39:50 Nous ne leur céderons rien.
00:39:53 Nous ne céderons rien à leur fanatisme, quel qu'il soit,
00:39:56 car nous savons que l'unité le terrassera.
00:39:59 Nous ne céderons rien face à leurs injonctions,
00:40:02 car nous nous battrons toujours pour que le progrès l'emporte.
00:40:05 Nous ne céderons rien face à leurs menaces,
00:40:08 car rien ne nous arrêtera pour défendre la République
00:40:11 et pour protéger les Français.
00:40:13 Nous ne céderons rien et nous n'avons pas peur,
00:40:17 car c'est bien eux, en réalité, que notre liberté terrorise,
00:40:20 tant et tant qu'ils veulent la briser.
00:40:23 Eux, que notre égalité effraie,
00:40:25 tant et tant qu'ils veulent la remettre en cause.
00:40:28 Eux, que notre fraternité inquiète,
00:40:30 tant et tant qu'ils veulent nous diviser.
00:40:32 Ils n'y parviendront pas, ils n'y parviendront jamais.
00:40:35 La France reste et restera le pays des savoirs et de la transmission,
00:40:41 le pays de la culture et de l'irrévérence,
00:40:44 la patrie pour toujours de la liberté.
00:40:48 Il y a quelques années, le président de la République
00:40:50 avait évoqué notre art d'être français.
00:40:53 Cet art d'être français, c'est ce qui nous rassemble,
00:40:57 et jamais rien ne pourra l'effacer.
00:41:00 Vive la République et vive la France.
00:41:03 (Applaudissements)
00:41:07 (...)
00:41:20 -Gabriel Attal, qui vient de s'exprimer depuis Arras.
00:41:26 Vous l'avez entendu.
00:41:27 Gabriel Attal, qui était à Arras.
00:41:30 Arras, c'est la ville où le professeur de français Dominique Bernard
00:41:34 a été poignardé à mort le 13 octobre dernier,
00:41:36 devant son établissement, le lycée Gambetta,
00:41:38 où s'est rendu ce matin Gabriel Attal.
00:41:41 Il a eu des mots très forts, Gabriel Attal.
00:41:43 Il a expliqué que revenir près de six mois après à Arras
00:41:46 était un symbole fort, un symbole puissant.
00:41:48 "La France se souvient et s'incline devant les victimes",
00:41:51 a dit le Premier ministre.
00:41:52 "Elle pense à tous ceux qui souffrent dans leur chair.
00:41:55 Les victimes sont des héros de la liberté", a dit Gabriel Attal.
00:41:59 Gabriel Attal, qui a parlé également du combat pour nos valeurs.
00:42:04 "C'est une journée de combat", a-t-il dit.
00:42:07 Une journée de combat et une journée de puissance.
00:42:11 (Musique douce)
00:42:24 Quand on a que l'amour à offrir en partage
00:42:32 Au jour du grand voyage qu'est notre grand amour
00:42:39 Quand on a que l'amour mon amour toi et moi
00:42:46 Pour qu'éclate de joie chaque heure et chaque jour
00:42:54 Quand on a que l'amour pour vivre nos promesses
00:43:01 Sans une autre richesse que d'y croire toujours
00:43:09 Quand on a que l'amour pour meubler de merveilles
00:43:16 Pour découvrir de soleil la lettre des faux bours
00:43:24 Quand on a que l'amour pour unique raison
00:43:31 Pour unique chanson et unique secours
00:43:41 Quand on a que l'amour pour habiller le matin
00:43:50 Pauvres et malandrins de manteau de velours
00:43:58 Quand on a que l'amour à offrir en prière
00:44:05 Pour les mots de la terre en simple troubadour
00:44:12 Quand on a que l'amour à offrir à ceux-là
00:44:20 Dont l'unique combat est de chercher le jour
00:44:27 Quand on a que l'amour pour tracer un chemin
00:44:35 Et forcer le destin à chaque carrefour
00:44:42 Quand on a que l'amour pour parler au canon
00:44:49 Et rien qu'une chanson pour convaincre un tambour
00:44:56 Alors sans avoir rien que la force d'aimer
00:45:05 Nous aurons dans nos mains
00:45:12 Ami le monde entier
00:45:31 En direct d'Arras cette chanson qui conclut le discours de Gabriel Attal à Arras
00:45:40 "Quand on a que l'amour", chanson écrite, composée et interprétée par Jacques Brel en 1956
00:45:46 Alors cette chanson a sans doute un sens, c'est la raison pour laquelle elle a été choisie
00:45:52 Voilà, c'est vrai que "Quand on a que l'amour" ça suffit plus
00:45:55 Hélas, aujourd'hui, moi c'est ce que je me dis en écoutant cette chanson
00:45:58 Et c'est exactement ce qu'a dit en plus Gabriel Attal juste avant
00:46:00 Il a dit "Maintenant il faut agir, maintenant il faut y aller, il faut frapper"
00:46:04 C'est vrai que "Quand on a que l'amour", hélas, ça suffit pas
00:46:06 Mais voilà, c'est sans doute une chanson symbole qui a été...
00:46:10 Et très belle chanson en plus, de Jacques Brel, mais ça ne suffit pas
00:46:13 Capitaine Moreau, je vous sentais très critique par rapport au discours de Gabriel Attal
00:46:19 Moi je disais, c'est vrai que Gabriel Attal a quand même eu des mots forts
00:46:22 Vous vous sentez faire l'amour ?
00:46:24 Oui, je suis, comme la plupart des policiers et gendarmes de France, je suis excédé
00:46:28 Parce que le discours serait admirable s'il n'était toujours le même, attentat après attentat
00:46:33 C'est à peu de chose près exactement les mots qu'utilisait Madame Born
00:46:37 Et il s'agira à nouveau des mêmes mots, toujours des mêmes mots crocs
00:46:40 Dans quelques jours, dans quelques mois, au chambre d'attentat
00:46:43 C'est pas l'annonce de décision
00:46:45 Vous l'avez dit Jean-Marc
00:46:46 Il a eu des mots forts, là par exemple la phrase qu'on a mis en citation
00:46:49 "Quand la terreur frappe, la France se lève"
00:46:50 Je trouve que voilà, c'est fort et ça montre aussi l'unité de la France
00:46:53 Vous l'avez dit Jean-Marc, l'amour contre les poignards, contre les kadachnikovs, contre les bombes, ça ne suffit pas
00:46:58 Et croyez-moi, je sais de quoi je parle
00:47:01 Il a parlé d'honneur et de devoir, l'honneur et le devoir c'est de répondre aux attentes des Français
00:47:06 C'est de les protéger, c'est d'être enfin, et vous avez tout à fait raison, dans l'action, dans ce que l'on attend
00:47:11 Alors je ne sais pas si M. Attal s'est déjà déplacé dans les zones de sécurité prioritaires
00:47:16 Où une femme ne peut pas porter une jupe, où une femme ne peut pas se maquiller
00:47:20 Où une femme est harcelée par les islamistes radicaux et astreinte à porter le voile islamique, le heygub
00:47:25 Je ne sais pas s'il est bien conscient, et il devrait l'être puisqu'elle a été un éphémère
00:47:29 Ministre de l'éducation nationale, de tous ces enseignants par dizaines de milliers
00:47:33 Qui se restreignent dans leurs enseignements
00:47:35 Il a parlé de la fermeture des mosquées radicalisées, il l'a dit dans son discours
00:47:38 Il a dit "le terrorisme peut frapper partout alors nous sommes présents partout"
00:47:42 Il l'a dit, il a parlé quand même des mosquées radicalisées
00:47:45 Sur les 2500, 2700 mosquées de France, j'en marque quelques fermetures pour le symbole, pour la communication
00:47:52 Une fois de plus, c'est vrai, mais les Français attendent d'un gouvernement et de ministres qu'ils soient forts
00:47:58 Qu'ils cessent d'être faibles, qu'ils répondent enfin sur le terrain
00:48:02 Au halentrisme des frères musulmans, à ces influences mortifères qui ne cessent de se développer
00:48:07 À ce recul, à ces reculs incessants de notre République, c'est de ça dont on parle
00:48:12 Et c'est vrai, Nadia Bé, qu'il a également parlé de l'école, il a expliqué que l'école c'était un endroit où il fallait apprendre
00:48:16 Alors moi, il a dit une petite phrase qui m'a interpellé, il a dit "nous dirons ce qui s'est passé à l'école aux Aratora"
00:48:23 C'est la fameuse école juive à Toulouse qui a été attaquée
00:48:26 "Nous dirons ce qui s'est passé dans les écoles sans rien cacher"
00:48:29 Moi ça m'a un peu interpellé parce que je me dis que c'est encore les professeurs qui vont se retrouver en première ligne dans les écoles
00:48:33 C'est les professeurs qui vont devoir expliquer et dans certains quartiers, on sait comme c'est difficile
00:48:38 - C'est clair, moi je voudrais retenir quelque chose de très très important, à aucun moment, Gabriel Attal...
00:48:43 - Pardon, excusez-moi, c'est la marseillaise, je vous réponds, écoute
00:48:45 (Musique)
00:49:05 - Voilà, la marseillaise en direct d'Arras, donc, moi c'est vrai que j'ai pour habitude de me taire pendant la marseillaise
00:49:10 Donc c'est pour ça que je vous ai coupé, désolé, allez-y
00:49:12 - En fait, moi je voulais d'abord réagir à cet hommage, au discours, c'était émouvant
00:49:18 On a terminé avec une chanson de Jacques Brel parlant de l'amour, mais on a toujours besoin d'amour
00:49:24 - Oui, oui, mais honnêtement il faut se battre aujourd'hui, ça suffit, il y en a marre des bougies
00:49:29 Honnêtement Nadia B, il y en a marre des bougies, il y en a marre de dire qu'on a besoin d'amour
00:49:35 Il y en a marre des marches blanches, il y en a marre des manifestations, il faut taper aujourd'hui, il faut y aller
00:49:40 - Il y a le maître mot - Il faut taper, il faut exclure, il faut sortir du pays
00:49:43 - Jean-Marc, laissez-moi terminer - Il faut sortir du pays les fichés S, il faut sortir des pays tous ceux qui ont des obligations de quitter le territoire
00:49:49 C'est ça qu'il faut faire, quand on a que l'amour, ça ne suffit pas
00:49:53 - Oui, mais en fait, il a dit aussi le maître mot de son discours, ne jamais céder, c'est très important
00:49:59 Mais par contre, il a été très prudent, à aucun moment il a parlé d'islamisme, et ça, j'ai envie de dire bravo
00:50:05 - Il a quand même parlé de la fermeture des mosquées radicalisées, on imagine bien
00:50:09 - Les mosquées radicalisées, c'est le minimum, c'est normal, mais à aucun moment il ne fait pas de confusion justement
00:50:15 par rapport à la question des islamistes, parce qu'il y a des violences, aujourd'hui, multiples
00:50:21 Et il a dit "la barbarie frappe partout", il l'a dit, frappe partout, ça veut dire que c'est pas forcément
00:50:28 - C'est quand même l'islamisme qui est responsable de la quasi-totalité des attentats
00:50:32 - Mais pour regretter qu'il n'ait pas dit, il ne faut pas s'en féliciter, pourquoi vous vous en félicitez ?
00:50:36 - Non, mais c'est pas ça, parce que moi je dis, c'est un discours responsable, il s'adresse à tous les français
00:50:41 Nous sommes le premier jour du ramadan, il ne veut pas justement agresser les 10 millions de musulmans qu'il y a en France
00:50:47 - Vous savez, les 10 millions de musulmans qu'il y a en France, ils sont agressés par les islamistes aussi
00:50:53 - Mais oui, bien sûr, bien sûr
00:50:54 - Ils sont victimes aussi, et il faut citer, si on ne cite pas, on ne sait pas combattre
00:50:59 - Exactement
00:51:00 - Capitaine Moreau, et ensuite Marc Gagnon
00:51:01 - C'est parfaitement exact, Nadia, je ne peux pas être en accord avec vous, ce n'est pas possible
00:51:05 Le cancer qui ronge notre république, partout, sur toujours plus de territoires, vous le savez, c'est l'islamisme radical
00:51:11 Nos camarades musulmans, pour l'immense majorité, sont partisans d'une vraie laïcité, d'un vrai respect des valeurs de la république
00:51:18 Et subissent également le joug des islamistes radicalisés, partout, vous le savez bien
00:51:23 Et citer, citer les faits, citer les problèmes, citer l'origine des problématiques de cette submersion migratoire que l'on subit
00:51:30 Où ils sont toujours plus nombreux à entrer sur notre territoire, où les 20 000 fichés S sont toujours laissés libres d'agir demain
00:51:37 Sur des attentats terroristes contre lesquels nous ne pourrons rien, c'est ne pas agir
00:51:41 - Et excusez-moi, quand il y a cette citation, qu'on voit encore à l'image, c'est un combat pour défendre nos valeurs
00:51:45 Qui attaque nos valeurs ? C'est les catholiques ? C'est les juifs ?
00:51:49 - Mais attendez
00:51:50 - Qui attaque nos valeurs ?
00:51:51 - Vous focalisez...
00:51:53 - Non, ce sont des islamistes
00:51:55 - Philippe, ce sont des islamistes
00:51:57 - Des terroristes ?
00:51:58 - Bien sûr, j'ai dit que c'était des victimes les musulmans
00:52:00 - Ce sont des extrémistes, c'est même pas des...
00:52:02 - C'est des islamistes
00:52:03 - Non, appelez-les des... je suis pas d'accord avec votre...
00:52:05 - Mais pourquoi ? C'est pas le mien, Martin Gargnon, c'est des islamistes ou pas ?
00:52:09 - Bah évidemment, refuser de nommer nos amis au prétexte que ça risquerait de blesser nos compatriotes musulmans
00:52:16 - Qui sont victimes
00:52:18 - Non mais c'est pas ça, il y a des confusions, justement
00:52:20 - Il faut pas faire d'amalgame, justement
00:52:22 - Mais vous refusez de nommer justement l'islamisme, vous l'avez dit, vous félicitez que Gabriel Attal n'ait pas nommé l'islamisme
00:52:30 - C'est l'ennemi, il faut le dire, et en aucun cas c'est un amalgame avec les musulmans
00:52:34 - Au contraire c'est les protégés
00:52:36 - Il a dit qu'il fallait pas céder à la barbarie, il faut la combattre la barbarie et nous nous cèderons pas, il a dit ne jamais céder
00:52:44 - Là on est d'accord, mais justement
00:52:46 - Les mosquées radicalisées c'est qui ?
00:52:48 - Il a nommé les choses, il a parlé des mosquées radicalisées
00:52:50 - Nadia Bey c'est qui les mosquées radicalisées ?
00:52:52 - Mais oui mais en fait ce sont des islamistes
00:52:54 - C'est les islamistes, qui c'est qui a attaqué l'école aux Zahra Tora à Toulouse ?
00:52:56 - Oui mais ça on le sait
00:52:58 - Qui c'est qui a attaqué les professeurs Dominique Merdin ou Samuel Paty ?
00:53:00 - C'est qui ?
00:53:02 - Les faits sont têtus
00:53:04 - Les faits sont têtus c'est des islamistes, vous avez raison, Philippe Bouriaquet
00:53:06 - Merci Jean-Marc, et honnêtement je tiens à vous remercier des mots que vous utilisez, et je sais qu'ils sont pondérés
00:53:12 - Et vous êtes une des seules émissions à recevoir toute notre nation, quelle que soit son origine, réelle ou supposée, quelle que soit sa religion, réelle ou supposée, et dont toute sa diversité
00:53:22 - Et ça c'est très rare, c'est vrai qu'en ce premier jour de ramadan, tu l'as dit Nadia, je voudrais évidemment souhaiter un bon ramadan à tous nos compatriotes de confession musulmane
00:53:30 - Ils aspirent à un ramadan apaisé, un mois apaisé
00:53:32 - Et vous l'avez dit Jean-Marc, des victimes collatérales de ces hommes, parce que c'est quasiment que des hommes, mais il y a quelques femmes qui sont complices
00:53:40 - Qui ont décidé de nous faire la guerre, de faire la guerre à nos valeurs, alors je risque de vous choquer, moi j'ai un problème avec ce mot islamiste
00:53:48 - Je vais vous dire pourquoi, parce que la langue française est tellement magnifique que les définitions, elles sont un symbole
00:53:56 - Parce que lorsque je vois judaïsme, dont l'étymologie et la définition c'est "ensemble de pensées religieuses et d'institutions religieuses du peuple d'Israël"
00:54:06 - Christianisme, ensemble des religions fondées sur la...
00:54:09 - Excusez-moi, je vous adore, en plus vous avez eu des mots très gentils pour l'émission, mais excusez-moi, on n'en est pas à discuter des mots, on n'en est pas à discuter de sémantiques
00:54:18 - C'est pas ça le débat, le débat c'est pas la sémantique, le débat c'est qui nous attaque aujourd'hui
00:54:22 - Ce sont des fondamentalistes religieux qui nous attaquent
00:54:24 - Ce sont des islamistes qui nous attaquent, ce sont des fondamentalistes religieux si vous voulez, mais en tout cas ce sont des gens qui nous attaquent
00:54:31 - Faisons pas de discours pendant trois plombs sur les mots, aujourd'hui il faut y aller
00:54:35 - Et qui attaquent les musulmans également Jean-Marc, qui attaquent les musulmans
00:54:38 - C'est pour ça que j'ai dit que t'étais des victimes
00:54:40 - Mais je dis pas islamisme, je rejoins Brutachi
00:54:42 - Et dans ce que vous dites, c'est la France qui parle, parce que moi je l'entends au quotidien, et la France qui parle elle en a marre
00:54:50 - Et c'est vrai qu'il y a des nazis qui agissent tous ensemble, et tous ensemble, c'est-à-dire toute la France, quelles que soient nos religions
00:54:55 - Et vous avez trouvé comment le discours de Gabriel Attal alors ?
00:54:57 - Je l'ai trouvé fort, vraiment je l'ai trouvé fort, il était mesuré, il était sincère, en santé
00:55:03 - Mais c'est vrai qu'il aurait pu dire islamisme, moi je dis le contrat de Nadia B
00:55:05 - Mais en revanche, vous ne pouvez pas dire, comme ça a été dit notamment par le capitaine Moreau, que rien n'est fait, qu'on se contente de compter les morts et d'allumer des bougies, mais ce n'est pas vrai
00:55:14 - Gabriel Attal, vous l'avez lu à l'éducation nationale, il a pris des mesures extrêmement fortes, Darmanin, on peut pas dire que ce soit un ministre faible au niveau de l'intérieur
00:55:23 - Quand on expulse un imam, comme on a pu le voir, extrêmement vite, alors que je me souviens sur ce plateau ici, on avait évoqué cette affaire et qu'on s'était dit
00:55:32 - Oui mais de toute façon le droit français va le protéger, il ne sera jamais expulsé, il a des enfants nés en France, etc.
00:55:36 - Ça a été fait, dans la foulée, il a été pris, on l'a mis dans un avion, retour en Tunisie, merci
00:55:41 - Et bravo, et on l'a dit sur ce plateau, je l'ai dit répété sur ce plateau, bravo, bravo
00:55:45 - On agit au quotidien, et ça a été dit par le Premier Ministre, il y a des dizaines d'attentats qui sont déjoués au quotidien
00:55:51 - Le capitaine Moreau et Nadia B après
00:55:52 - Je vais te répondre Martin, mais c'est vrai que ces actions ont été importantes, mais si peu quantitativement, au regard de l'ensemble des menaces qui pèsent sur notre pays, si peu
00:56:03 - Les intégristes, si je les appelle ainsi pour rendre hommage à Philippe, les intégristes radicalisés, ils ne renonceront à rien
00:56:11 - Je l'ai précisé, c'est le cancer qui nous ronge, eux ils veulent la chariot, la loi islamique en substitution de notre constitution, de nos lois
00:56:19 - Parce qu'ils estiment que les lois sont imputables à l'humain, donc elles sont faillibles, et la loi de Dieu n'est susceptible de recevoir aucun reproche, c'est ce qui les motive
00:56:27 - Nadia B vous répondez ?
00:56:29 - L'islamisme, on ne peut pas le combattre que par les armes, parce que c'est une idéologie qui est internationale aujourd'hui, et l'idéologie il faut la combattre autrement
00:56:39 - Oui, on les met dehors, les OQTF on les met dehors, Nadia B
00:56:42 - Mais vous allez me répondre
00:56:43 - Les OQTF on les met dehors, ceux qui sont sous le sol de l'islamisme, on les met dehors
00:56:47 - C'est l'idéologie de l'islamisme
00:56:49 - On leur enlève la nationalité française, moi j'ai plus le droit, ceux qui ont une double nationalité on leur enlève la nationalité française, c'est des ennemis de la France
00:56:55 - Mais ils sont partout aujourd'hui, ils ne sont pas en France, je suis en train de dire qu'il faut lutter contre eux
00:57:02 - Mais ils sont partout, mais qu'ils ne soient pas en France, excusez-moi, sortez-moi, j'entends l'ordre de la France
00:57:06 - Je voudrais juste, parce qu'il a parlé des professeurs, je vous l'ai dit, il a expliqué que, Gabriel Attal a expliqué qu'en fait on allait parler de l'école aux Aratora dans les écoles
00:57:15 - Et c'est vrai que les professeurs aujourd'hui sont démunis face à la réalité, je vous propose de regarder ce reportage qu'on a réalisé justement dans les écoles
00:57:21 - Pour comprendre comment aujourd'hui les professeurs sont démunis face à la situation dans des quartiers difficiles, regardez
00:57:27 Des enseignants démunis face à l'islamisme, menaces, insultes, agressions physiques, ils sont la cible de violences quotidiennes
00:57:35 Un climat d'insécurité grandissant dénoncé par la profession
00:57:39 - Oui évidemment qu'il y a certains professeurs qui ont peur, surtout par exemple les professeurs d'histoire géographique qui doivent enseigner certains thèmes
00:57:48 - Comme la Shoah, comme la naissance du judaïsme, comme le conflit israélo-palestinien, mais également d'autres professeurs, par exemple les professeurs de l'SVT qui doivent aborder la reproduction
00:57:58 Selon un rapport d'Olifop pour la fondation Jean Jaurès, un professeur sur deux a déjà été victime d'agressions physiques ou verbales de la part d'élèves ou de leurs parents
00:58:07 Alors pour éviter tout incident, certains enseignants sont désormais contraints de s'auto-censurer
00:58:12 - Enseigner la même chose sur tous les pans de notre territoire c'est quelque chose qui est normal, mais je comprends aussi certains collègues qui ont été choqués par l'assassinat de Samuel Paty et par l'assassinat de Dominique Bernard
00:58:25 Parce qu'on sait aujourd'hui en effet que les enseignants qui enseignent la laïcité, qui enseignent les valeurs de la république sont la cible notamment des terroristes islamistes
00:58:36 Les professeurs pointent notamment du doigt l'importance prise par les réseaux sociaux et le comportement intrusif des parents
00:58:42 - Exact. - Martin Garavion, c'est vrai que c'est compliqué pour les professeurs aujourd'hui, il faut les aider ces profs ?
00:58:46 - Tout à fait, c'est très compliqué, ils sont en première ligne sur beaucoup trop de sujets, une fois de plus les professeurs, il faut le rappeler, ils ne sont pas là pour éduquer les enfants, ils sont là pour les instruire
00:58:55 Moi j'ai toujours milité pour qu'on renomme le ministère de l'éducation nationale en ministère de l'instruction publique, comme c'était le cas au début de la troisième
00:59:02 Ça n'est pas le rôle des professeurs d'éduquer les enfants, trop souvent ils font de la discipline en classe, ils apprennent les fondamentaux, dire merci, dire bonjour, se lever quand un adulte rentre dans les pièces, etc
00:59:12 Ça n'est pas leur rôle, ils sont là pour instruire, pour transmettre un savoir, et quand Gabriel Attal rend hommage aussi aux professeurs, vous avez raison de dire on ne lut pas uniquement contre les extrémistes avec les armes, on lut aussi avec le savoir, avec l'école
00:59:23 - Tout à fait, bien sûr, et ça je suis d'accord - C'est pour ça qu'ils ciblent l'école, parce qu'on forme les consciences et les citoyens de demain
00:59:30 Et c'est fondamental d'aider, d'accompagner les professeurs, de les soutenir au quotidien, je pense que Gabriel Attal l'a montré à la fois au ministère de l'éducation et maintenant à Matignon, qu'il est aussi en première ligne en soutien de nos professeurs
00:59:41 Et ce ne sera pas simple, on a des secteurs où effectivement on voit que constamment au quotidien, les professeurs sont challengés, sont défiés, parce qu'ils incarnent une autorité, parce qu'ils incarnent l'État, parce qu'ils incarnent la laïcité
00:59:52 - Et parce qu'ils incarnent aussi la culture, le savoir, la république, et ces gens-là n'aiment pas la république, ces gens-là n'aiment pas la démocratie, n'aiment pas la république, n'aiment pas la culture française
01:00:03 En fait c'est la culture française aussi qui est attaquée, c'est ce que disait Gabriel Attal, il a raison, oui ils ne gagneront jamais, mais combien de morts ?
01:00:10 - Un dernier mot Jean-Marc, je vais te répondre, ça fait 7 ans que vous êtes au pouvoir, 7 longues années, ils ne respectent que la force, ces gens-là, je ne veux pas être manichéen mais ils ne respectent que la force
01:00:26 Ils avaient tellement reculé, et les professeurs, les enseignants sont tellement esselés en première ligne, ils utilisent tout ce qui est en leur pouvoir, leur nombre, autant que possible, ils utilisent les réseaux sociaux, ils utilisent la justice, tout ceux qui s'opposent à eux sont qualifiés d'islamophobes, et ils ne renonceront pas, et vous leur avez trop passé
01:00:46 - "Quand la terreur frappe, la France se lève", c'est une des phrases qui a été prononcée par Gabriel Attal, et puis il a dit une autre phrase, je ne vais pas récupérer sa phrase, mais je vais quand même dire une chose, il s'est adressé aux victimes, il a dit "vous avez affronté l'horreur, vous ne devez pas affronter les lenteurs de la justice" et il a raison à 100%
01:01:02 J'ai une pensée pour la maman de Bastien, qu'on a entendu au tout début de cette émission, si vous étiez avec nous, et elle aussi elle a affronté l'horreur, elle aussi elle ne doit pas affronter les lenteurs de la justice, et pourtant c'est ce qui lui arrive
01:01:12 Donc voilà, ce serait bien qu'on pense à elle, et je ne sais pas si le ministère de la justice peut faire quelque chose au moins pour qu'il y ait un procès assez rapidement, mais ce serait pas mal, et on pense à elle
01:01:20 Autre sujet dans l'actualité, c'est Emmanuel Macron qui a parlé de la fin de vie, je vous propose d'écouter un résumé de ce qu'il a écrit, et ensuite on sera avec un témoignage fort en direct, celui de Mario Barraquevia
01:01:34 Mario qui va nous raconter, c'était un des candidats de la Star Academy, vous allez peut-être voir une ou deux photos de Mario quand il était à la Star Academy, c'était la toute première Star Academy, il était candidat à l'époque
01:01:46 Il va nous raconter qu'il a aidé son père à mourir, tout d'abord le rappel des propos d'Emmanuel Macron
01:01:57 Il sera présenté en avril en Conseil des ministres, un projet de loi pour une aide à mourir très encadré
01:02:04 Cette loi ne créait à proprement parler ni un droit nouveau, ni une liberté, mais elle trace un chemin qui n'existait pas jusqu'alors et qui ouvre la possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions strictes
01:02:16 Le président de la République insiste, pas d'euthanasie, ni de suicide assisté, le terme d'aide à mourir n'a pas été choisi par hasard
01:02:24 Le terme que nous avons retenu est celui d'aide à mourir parce qu'il est simple et humain et qu'il définit bien ce dont il s'agit
01:02:31 Le terme d'euthanasie désigne le fait de mettre fin au jour de quelqu'un avec ou même sans son consentement, ce qui n'est évidemment pas le cas ici
01:02:39 Les conditions seront très strictes et tous les malades ne pourront pas y prétendre, comme la convention citoyenne l'avait recommandé, cet accompagnement sera réservé aux personnes majeures, capables d'un discernement plein et entier
01:02:51 Les patients atteints de maladies psychiatriques ou de maladies neurodégénératives qui altèrent le discernement, comme Alzheimer, ne seront pas concernés
01:03:00 Par ailleurs, le projet de loi entend renforcer les soins palliatifs, insuffisant en France, une unité verra le jour dans 21 départements qui en sont toujours dépourvus
01:03:10 Alors on est en direct avec Mario Baravecchia, bonjour Mario, merci beaucoup d'être en direct avec nous, c'est vrai qu'on vous a connu à l'époque de la Star Academy
01:03:20 Mais là, si vous acceptez de témoigner aujourd'hui, c'est pour parler d'un sujet fort, c'est celui de votre papa qui était atteint de la maladie de Charcot et un jour, un jour, il vous a demandé de l'aider à mourir
01:03:31 C'est ça, bonjour Jean-Marc, effectivement mon père a été atteint de la maladie de Charcot, qui est une maladie neurodégénérative, il faut savoir que cette maladie c'est la plus fréquente des maladies du neurone moteur
01:03:43 Elle se caractérise par une perte progressive de neurones, du cerveau et de la moelle, ce sont en fait les muscles du corps qui s'atrophient et cela se termine par une paralysie des muscles respiratoires
01:03:56 Donc effectivement c'est une maladie terrible qui a une espérance de vie entre 2 et 5 ans, mais aujourd'hui il n'y a effectivement pas d'issue et mon papa a eu une forme grave de cette maladie puisqu'il est parti en 6 mois
01:04:09 Allez-y, allez-y, pardon, allez-y, allez-y
01:04:13 Et oui, les derniers jours, forcément, les dernières semaines, mon papa me demandait très souvent de le laisser partir, c'est une question très délicate, c'est un dilemme pour un fils aussi de répondre favorablement à la demande de son père
01:04:28 qui ne veut plus se voir souffrir, dépérir, devenir un légume et de se dire "Allez, on va respecter la dernière parole de son père"
01:04:39 Et puis il y a le côté où on veut le garder le plus longtemps possible près de soi, on croit un certain miracle aussi forcément
01:04:47 Et voilà, j'aurais certainement dû respecter la parole de mon père un peu plus tôt et lui accorder de partir avec beaucoup moins de souffrance
01:04:57 Mario, il était dans quel état physique les derniers jours ? Il pouvait encore parler, il pouvait encore s'exprimer ?
01:05:03 Non, pas du tout, il était, les 2-3 derniers jours, il était dans une sorte de coma, c'est pour ça d'ailleurs qu'on a accéléré le processus
01:05:11 et les médecins nous ont confirmé qu'il n'y avait plus d'issue possible et voilà, dans ce cas-là, je précise, Jean-Marc, il ne faut pas que le droit à mourir, en tout cas dans la maladie de Charcot, ne doit pas effacer le droit de vivre
01:05:27 Il ne faut pas tomber dans la dérive non plus et condamner un patient qui serait à la tâche d'une maladie grave, mais lorsqu'un patient est malade, a une maladie incurable et qu'il souffre terriblement, comme a souffert mon père
01:05:39 je pense qu'on doit laisser le choix au patient de pouvoir mourir sereinement avec l'accord, bien entendu, du corps médical
01:05:47 Mario, votre père était hospitalisé en Belgique et dans un premier temps, je crois qu'il vous a fait une demande, c'était de lui faire vous-même la piqûre qu'allait lui tuer, une demande que vous avez refusée
01:05:57 Oui, parce que j'avais l'impression de donner la mort à mon père et forcément c'est un geste atroce, très difficile, mais mon père me disait toujours que s'il devait respirer avec une machine, que je devais la débrancher
01:06:13 et donc j'ai dit aux médecins de famille qui me connaissaient depuis toujours, je dis écoute, je vais débrancher la machine et puis tu injecteras le produit et c'est ce qu'on a fait
01:06:28 Vous avez débranché vous-même ?
01:06:31 J'ai débranché moi-même la machine, tout à fait, exactement, puis mon père s'est mis à respirer, d'ailleurs miraculeusement quelques heures et une fois que les membres de ma famille sont partis, je suis resté seul avec lui
01:06:44 et c'est là qu'il a eu ce dernier souffle, c'était pour moi une liberté, une libération en tout cas pour lui, parce qu'un être humain qui est dans une enveloppe, qui ne sert plus à rien, mais que son cerveau comprend, il comprenait tout, c'était ça la plus grande souffrance, c'est psychologique
01:07:04 On se voit vraiment dépérir, tomber en lambeaux et on n'a plus les moyens de lutter et de guérir, donc c'est ça qui est terrible pour un patient qui a une maladie incurable
01:07:15 Mario, je suppose que le moment où on débranche la machine, c'est un moment très fort, qu'est-ce qui s'est passé dans votre tête à ce moment-là ? Il y a une hésitation, on y va d'un coup, on se demande si on fait le geste qu'il faut ?
01:07:28 C'est un moment qui sera marqué à vie, forcément, et je l'ai fait assez rapidement, parce qu'il n'y avait plus rien à faire, à part rester dans un lit encore quelques jours et souffrir encore un peu plus
01:07:45 Donc forcément, on pense à quoi ? On pense à l'enfance qu'on a passée avec notre père, on pense à tout ce qu'il a fait pour nous, à tout ce qu'il a fait pour moi en tout cas, puisque ça a été mon premier fan, mon premier producteur, et c'est lui qui m'a poussé dans la musique
01:07:58 Donc je lui dois beaucoup, je dois beaucoup, je veux dire à travers ce livre, « Mon père, ma bataille », que j'ai sorti l'année dernière, où je raconte forcément que mon père a été forcément pour moi l'homme de la situation et l'homme de ma vie
01:08:14 – Merci beaucoup Mario, votre témoignage est très fort, vraiment très fort, juste, Philippe Bourgiaki, vous êtes en larmes sur ce plateau
01:08:21 – C'est terrible
01:08:23 – C'était une preuve d'amour que Mario a fait à son père, quand il a parlé de son père, j'ai des images de ma mère qui attendait moi autour avant de partir
01:08:35 et nous avait demandé de respecter sa dignité et de partir en femme forte, et donc je comprends que ça lui a été très difficile pour Mario de débrancher, je suis vraiment désolé, pardon
01:08:47 – C'est terrible
01:08:49 – Vous avez réussi à l'aider à partir à votre moment ?
01:08:53 – Les médecins ont fait ce qu'il fallait à ce moment-là, mais j'ai eu très peur qu'ils me demandent de le faire parce que c'est un amour inconsidérable
01:09:05 pour celle qui représentait tout pour moi et qui représente toujours tout pour moi et j'ai envie de respecter sa volonté, et pardon
01:09:15 – Mario, je crois que vous voulez dire un mot à Philippe
01:09:20 – Il n'y a pas de mot à dire Jean-Marc, il faut beaucoup de courage pour le malade et pour les gens qui l'entourent, la famille, parce qu'il y a aussi la souffrance de la famille
01:09:33 autour du malade qui souffre, et on ne sait jamais quelle est la bonne décision à prendre, on ne sait jamais quel est le moment où il faut prendre cette décision
01:09:41 c'est très complexe et c'est pour ça qu'il faut vraiment que ça avance, que les gens ne soient pas obligés d'aller en Belgique, en Hollande ou en Suisse
01:09:51 pour en tout cas mourir dans la dignité et sereinement avec les gens qui les entourent, voilà, j'aimerais aussi ajouter un mot
01:10:00 – Attends, je joue dans la parole d'un instant juste Mario, mais Philippe vous aviez peur que votre maman vous demande de faire le geste vous-même ?
01:10:06 – Bien sûr, bien sûr, vous imaginez, vous donnez la mort à la personne que vous aimez le plus au monde et en même temps vous êtes obligé de respecter sa volonté
01:10:15 puisque vous l'aimez, enfin ça vous dit énorme, c'est pour ça qu'il faut vraiment légiférer une bonne fois pour toutes
01:10:21 et pour voir, permettre aux personnes de partir dans la dignité et aux familles de ne plus souffrir et de ne pas avoir ce cas de conscience énorme
01:10:28 et franchement je me dis que ça a dû être terrible, mais terrible pour Mario, vous avez vu quand il en parle, quand il dit "cet homme c'est l'homme le plus merveilleux"
01:10:37 voilà j'ai le même sentiment et je remercie le corps médical d'avoir s'être occupé de ma mère, de l'avoir permis de ne pas souffrir,
01:10:47 qu'on respecte la dignité des celles et ceux qui ont un souhait, un souhait, partir dans la dignité, ne pas se voir dépérir,
01:10:57 ne pas se voir comme un légion, enfin Mario a tout résumé, il n'y a rien à dire.
01:11:03 Mario parfois, je suis désolé de vous poser la question mais c'est vrai que je me la pose parce qu'on se projette tous à votre place,
01:11:09 enfin honnêtement je pense que sur ce plateau on s'imagine tous et nous qu'est-ce qu'on aurait fait ?
01:11:13 Philippe s'est posé la même question et je crois qu'on se la demande tous, honnêtement je pense que vous avez fait le bon choix, c'est une évidence,
01:11:20 mais malgré tout en tant que fils, est-ce que parfois vous avez un regret ?
01:11:27 Mon regret c'est de ne pas l'avoir fait avant, parce que mon père était dans une souffrance vraiment terrible et il me regardait avec ses yeux,
01:11:35 quand il ne pouvait plus parler, il parlait avec ses yeux et dans ses yeux je comprenais qu'il me demandait "s'il te plaît fais vite",
01:11:44 "s'il te plaît fais-moi partir", voilà ce qu'il me demandait et donc j'aurais dû le faire un peu avant.
01:11:50 Il faut penser au malade avant, il ne faut pas être égoïste dans ces moments-là, c'est très difficile effectivement pour ceux qui sont là,
01:11:56 mais il faut penser à celui qui souffre avant tout.
01:11:59 Et c'était une demande de sa part et c'est ça qui est important, c'est respecter la demande du malade parce que je pense qu'on est responsable de sa vie aussi,
01:12:08 c'est vrai que ce n'est pas simple du tout et Philippe vous nous l'avez montré, c'est vrai qu'avec une loi comme ça, ça aurait peut-être été plus simple,
01:12:18 même si c'est vrai que c'est toujours compliqué parce qu'il y a le respect de la vie aussi, on sait que l'Église catholique par exemple n'est pas favorable à ça,
01:12:25 parce que la vie c'est sacré en même temps.
01:12:29 – C'est un sujet très très sensible, très très sensible.
01:12:33 – Merci Mario d'avoir été avec nous, votre livre s'appelle "Mon père, ma bataille" et c'est paru aux éditions Prisma,
01:12:39 Philippe merci à vous vraiment, de tout cœur, vous nous avez tous bouleversés je crois sur ce plateau.
01:12:44 Sonia dans un instant et demain à 10h35 on se retrouve à "Demain à 10" la soyez prudentes.
01:12:51 [Musique]

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