• il y a 8 mois
Autour de Benjamin Sportouch, les informés débattent de l'actualité du vendredi 22 mars 2024.

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Transcription
00:00 *Générique*
00:04 20h, 21h, France Info, les informés,
00:08 Benjamin Sportouch.
00:10 - Bonsoir et bienvenue dans les informés de ce vendredi soir jusqu'à 21h.
00:15 On va bien sûr revenir dans quelques instants sur l'information qui sidère ce soir les Britanniques.
00:19 La princesse Kate annonce souffrir d'un cancer.
00:23 On sera en ligne avec un spécialiste de la famille royale dès le début de cette émission.
00:28 L'autre actualité majeure ce soir, c'est une fusillade dans une salle de concert en banlieue de Moscou.
00:33 Vous l'avez entendu dans les titres, plusieurs morts selon les médias et les autorités russes.
00:37 Aucune information à ce stade sur l'identité exacte des assaillants.
00:41 On rejoindra notre correspondant sur place, Sylvain Tronchet.
00:45 Pour décrypter, pour parler de cette actualité, trois informés autour de la table.
00:48 Véronique Railsoud, bonsoir. - Bonsoir.
00:50 - Vous êtes présidente de Backbone Consulting et maître de conférences en communication de crise à Sciences Po.
00:55 À vos côtés, Ormal Valbonsoir, rédactrice en chef du site de Marianne.
01:00 Etienne Girard, bonsoir à vous. - Bonsoir, Bonsoir.
01:01 - Rédacteur en chef Société Aliexpress. Voilà les informés, c'est parti.
01:05 La famille royale britannique est à nouveau dans la tourmente.
01:11 La princesse Kate Middleton a annoncé il y a environ une heure dans une vidéo qu'elle était atteinte d'un cancer.
01:18 On en écoute tout de suite un extrait.
01:20 - En janvier, j'ai subi une intervention chirurgicale abdominale importante.
01:25 Et, à l'époque, on pensait que mon état n'était pas cancéreux.
01:29 L'opération s'est déroulée avec succès, mais les tests effectués après l'opération ont révélé la présence d'un cancer.
01:36 Mon équipe médicale m'a donc conseillé de suivre une chimiothérapie préventive.
01:41 J'en suis aujourd'hui au premier stade de ce traitement.
01:44 - Voilà pour les mots de Kate Middleton, qui annonce donc qu'elle souffre d'un cancer.
01:48 On rejoint tout de suite Marc Roche, bonsoir. - Bonsoir.
01:52 - Vous êtes ancien correspondant du Monde à Londres et biographe de la famille royale.
01:55 Merci d'être avec nous ce soir.
01:57 C'est une annonce, bien sûr, qui sidère les Britanniques.
02:01 - L'annonce, bien sûr, sidère les Britanniques, d'autant plus que ça fait deux membres de la famille royale qui sont atteints du cancer,
02:09 puisque le roi, lui aussi, a un cancer.
02:12 Or, cela intervient au moment où la monarchie est plus que jamais un point fixe dans la tourmente d'un pays qui est en crise politique, économique et sociale,
02:25 et la monarchie se tenant au-dessus de la mêlée politique joue un rôle essentiel.
02:33 Et Kate Middleton, en plus, était le personnage le plus populaire de la famille royale.
02:38 - Il y avait, il faut dire, des inquiétudes, je le disais, depuis des semaines autour de sa santé et beaucoup de rumeurs aussi qui circulaient depuis son hospitalisation, Marc Roche.
02:47 - Oui, et le Palais a menti, puisqu'ils nous ont dit que ce n'était pas un cancer.
02:55 Et que, bien sûr, le manque d'informations sur l'état de santé réel de Kate a fait naître de nombreuses spéculations, les rumeurs les plus folles, des complotistes,
03:08 d'ailleurs qui étaient regroupés sous une étiquette "Kate's Piracy" pour "Kate et Conspiracy", conspiration sur les réseaux sociaux, et la situation était intenable.
03:18 Il fallait que l'on sache de quoi souffrait la princesse de Galles, qui n'oublions pas, est une future reine.
03:26 - Alors elle essaie tout de même, la princesse, de rassurer ses sujets en disant qu'elle va bien et qu'elle va entamer une chimiothérapie.
03:34 - Une chimiothérapie préventive en plus, donc. Cela va rassurer les sujets, mais néanmoins, elle va être hors circuit pendant de nombreux mois,
03:46 au moment où la famille royale est très sollicitée, alors que le roi a recentré cette famille sur le noyau dur pour améliorer le rapport qualité-prix de la monarchie,
04:02 et qu'il manque de bras. La monarchie ne peut plus exercer toutes les fonctions qu'elle exerçait sous Elisabeth II.
04:10 - Puisqu'on sait aussi que Harry Fredwilliam est exilé aux États-Unis. Ce qui a été aussi intéressant, j'allais dire, dans cette vidéo,
04:18 c'est l'appel, presque un vœu pur, on a l'impression, de Kate Mildondon à respecter sa vie privée, alors qu'on sait quand même que les tabloïdes britanniques
04:25 sont toujours aux trous de la famille royale. - Les tabloïdes britanniques ont été remarquablement discrets sur l'état de santé de Kate, ou du roi d'ailleurs,
04:35 parce qu'on sait qu'il est un cancien, mais on n'en connaît ni la gravité, ni la nature. Et en général, il y a eu une espèce d'omerta,
04:43 et depuis l'opération de Kate le 29 janvier, il n'y a pas une ligne sur son état de santé. Donc les tabloïdes britanniques se rendent compte
04:55 que l'opinion publique veut qu'on respecte la vie privée de Kate et de sa famille, et bien sûr, comme c'est l'interface entre la royauté et le peuple,
05:06 les tabloïdes britanniques, eh bien, ils sont très discrets et ont évité de mentionner les détails de son état. Ils étaient bien sûr tous au courant.
05:24 Ceci dit, dans les jours qui viennent, il faudra que le Palais vraiment fasse une transparence totale.
05:33 – Ils ont été poussés à faire cette transparence visiblement, Kate Middleton, parce qu'il y a eu toutes ces rumeurs. Ils ont presque été acculés.
05:40 – Oui, c'est-à-dire que pour mettre fin aux rumeurs, il n'y a que la transparence totale et la vérité.
05:44 Or, vous savez, c'est une organisation qui a été très marquée par le fonctionnement d'Elizabeth II,
05:51 un fonctionnement très vertical, très hiérarchisé, très vieux monde, où on ne parle pas des problèmes de santé,
05:59 et donc cela va devoir changer à l'heure des médias sociaux,
06:03 parce que le Palais est totalement incapable de gérer l'explosion des médias sociaux
06:09 et toutes les théories de la conspiration qui se sont développées en raison du silence.
06:16 Et donc, on aura beaucoup de détails sur l'état de santé réel de Kate,
06:23 mais le fait est que Kate et le roi sont hors service, je dirais,
06:30 au moment où le Royaume-Uni a plus que jamais besoin de royauté.
06:35 – Et on voit aussi qu'il y a beaucoup de messages qui affluent déjà aussi des pays étrangers.
06:41 Toute la planète, bien évidemment, regarde ça avec intérêt.
06:45 Washington, par exemple, dit sa tristesse ce soir.
06:50 Merci beaucoup Marc Roche d'avoir été avec nous.
06:53 Vous êtes, je le rappelle, ancien correspondant du Monde à Londres et biographe de la famille royale.
06:56 Merci à vous.
06:57 Il est 20h10 sur France Info, c'est l'heure du Fin Info avec Emmanuel Langlois.
07:02 – Plusieurs personnes sont mortes dans une fusillade,
07:06 suivie d'un énorme incendie ce soir dans une salle de concert en banlieue de Moscou,
07:10 où ont pénétré plusieurs hommes armés en tenue de camouflage.
07:13 Ils ont ouvert le feu sur le public à l'arme automatique
07:16 avant de lancer une grenade dans la salle.
07:18 Les autorités russes dénoncent ce soir un attentat terroriste sanglant.
07:21 Les États-Unis adressent leur pensée aux victimes.
07:25 Kate Middleton annonce elle-même dans une vidéo qu'elle est atteinte d'un cancer,
07:29 sans en préciser la nature.
07:31 À 42 ans, la princesse de Gaulle, épouse de William,
07:34 révèle aussi qu'elle a entamé le mois dernier une chimiothérapie.
07:37 Son cancer avait été diagnostiqué en janvier lors d'une opération à l'abdomen.
07:42 En France, Saïd Chaban, condamné à deux ans de prison dont un enferme.
07:46 L'ancien président, actuel propriétaire du SCO d'Angers,
07:49 le club de football de Ligue 2,
07:51 a été reconnu coupable d'agression sexuelle sur six femmes au total.
07:55 Et puis on en sait un peu plus sur le parcours de la flamme olympique en France.
07:59 C'est le 8 mai qu'elle arrivera dans l'Hexagone, à Marseille,
08:02 à bord du 3 mois Bélème, partie de Grèce.
08:05 Le lendemain, elle traversera la ville jusqu'au stade Vélodrome.
08:08 Et l'un des porteurs sera l'ex-joueur de l'OM, Eric Dimeco.
08:12 [Musique]
08:23 On continue de parler bien sûr de l'annonce faite ce soir par Kate Middleton,
08:28 la princesse qui a annoncé il y a environ une heure qu'elle était atteinte d'un cancer
08:32 dans une vidéo adressée aux Britanniques.
08:34 Et on rejoint tout de suite le correspondant de Radio France à Londres, Richard Place.
08:37 Bonsoir.
08:38 - Bonsoir.
08:39 - Richard, on imagine que les Britanniques ont été sidérés, je disais, par cette annonce,
08:45 même s'ils savaient qu'il y avait des inquiétudes et des rumeurs sur sa santé.
08:49 Mais ils n'attendaient peut-être pas cette nouvelle.
08:51 - Clairement pas et certainement pas de cette manière, puisque Marc Roche le rappelait,
08:55 ça fait plusieurs semaines qu'on attend dans la population britannique
08:59 des nouvelles de Kate Middleton.
09:02 On la guette, elle a été photographiée de loin, par des paparazzis,
09:06 dans une voiture à Windsor avec sa mère au volant.
09:09 On l'a vue ensuite sortant d'un commerce avec William dans une courte vidéo,
09:14 là encore filmée de loin.
09:16 Donc des questions se posaient sur son état de santé,
09:19 ces vidéos-là étaient là pour, et ces photos-là pour rassurer.
09:22 Mais il y avait eu le couac de cette communication ratée,
09:25 le jour de la fête des mères, avec cette photo, souvenez-vous, photo avec du montage,
09:30 où Kate était entourée de ses enfants.
09:32 Le montage a été grossier, il a été détecté par les agences de presse
09:36 qui ont préféré retirer la photo de leur publication, ce qui est rarissime.
09:41 Et donc évidemment tout ça a nourri une forme de fantasme
09:44 autour de tout ce qui pouvait arriver autour de la santé de Kate Middleton,
09:48 jusqu'à aujourd'hui, lorsque cette vidéo est sortie, il y a un peu plus d'une heure maintenant,
09:53 où face caméra, assise sur un banc en bois, on voit la volonté de simplicité,
09:58 puisque dans l'imagerie royale, à chaque fois, tous les détails comptent.
10:02 Là, Kate Middleton est assise sur un banc en bois, dans la nature,
10:06 elle porte une marinière, un jean, très simplement,
10:10 elle vient parler de son cancer, et elle dit bien d'ailleurs, à la fin de cette déclaration,
10:15 qu'elle pense aussi à tous les autres qui ont cette maladie,
10:19 qui souffrent de cette maladie, et elle leur dit "ce soir, vous n'êtes pas seul".
10:22 - Oui, Kate Middleton qui a 42 ans, il faut le rappeler.
10:26 Mais quel est le sentiment qui est prédominé ?
10:28 Est-ce que c'est une sorte de sentiment de malédiction sur ce qui arrive aujourd'hui à la famille royale ?
10:32 Puisque vous le disiez, Charles III est lui aussi atteint d'un cancer,
10:34 on l'a appris début février, c'était il y a quelques semaines à peine.
10:38 - Oui, et c'est vrai que tout cela suit la mort de la reine, Elisabeth II, il n'y a pas si longtemps,
10:43 même si certes, elle avait 96 ans, qu'elle a règné pendant 70 ans,
10:47 elle a eu une longue vie, mais dans la foulée, effectivement,
10:50 on a l'impression que rien ne va dans la famille royale,
10:53 avec ces deux maladies lourdes, évidemment, le cancer du roi,
10:57 le cancer maintenant de la princesse de Galles,
11:00 deux cancers dont on ne sait pas d'ailleurs où ils se trouvent,
11:03 quels organes est touché pour l'un comme pour l'autre,
11:05 on ne sait pas quel est le niveau de gravité,
11:07 même si ce soir, la princesse de Galles, dans cette communication, dans cette vidéo,
11:11 se veut rassurante, et dit qu'elle a entamé une chimiothérapie préventive.
11:16 Mais donc, effectivement, il y a ce contexte-là, dans lequel s'ajoute,
11:19 même si ça paraît beaucoup moins grave, et c'est beaucoup moins grave, évidemment,
11:22 l'expatriation de Mégane et de Harry, le prince Harry,
11:28 et donc les tensions qui entourent également ce couple avec le reste de la famille royale.
11:32 Il y a des problèmes récurrents dans cette famille royale,
11:35 et les membres actifs de la famille royale ne sont finalement plus si nombreux.
11:39 Le roi, bien sûr, et la princesse de Galles, Kate Middleton,
11:42 étaient parmi les plus actifs, et aujourd'hui, ils sont obligés de rester en retrait.
11:46 - Oui, et il y a un effort de communication, vous le disiez, de transparence,
11:49 est-ce qu'on peut imaginer que cela va durer ? Parce qu'en même temps,
11:52 Kate Middleton dit "je tiens à mon intimité et à ma vie privée",
11:55 donc peut-être, on imagine qu'elle ne va peut-être pas aller plus loin
11:58 dans ce qu'elle va révéler, ou peut-être va être contrainte par tout ce qu'il peut y avoir derrière
12:02 en termes de, vous dites, de rumeurs, ou de spéculations.
12:06 - Évidemment, cette vidéo, ce soir, permet de tordre le coup à une partie des rumeurs,
12:11 mais on le sait, ce mal est profond, avec les réseaux sociaux, il se répand rapidement,
12:15 et en plus, il y a une donnée supplémentaire qui concernait cette fois le roi Charles III,
12:20 cette semaine, la diplomatie britannique a dû communiquer en Russie, dans les pays de l'Est,
12:25 pour dire "non, le roi n'est pas mort", parce que des messages circulaient avec insistance,
12:29 repris même par des médias russes, citant ces rumeurs-là, sur la mort du roi,
12:35 un faux communiqué de Buckingham Palace avait même été publié,
12:39 donc tous ces éléments-là font que la rumeur devient incontrôlable,
12:43 et parfois manipulée en plus par des nations hostiles,
12:46 donc il faut essayer de tordre le coup à ces rumeurs,
12:49 et oui, le meilleur moyen, c'est sans doute de communiquer,
12:51 mais il y a des limites à cette communication,
12:53 au moment où Elisabeth II régnait encore, il n'y avait aucune information sur la santé de la famille royale,
13:00 cette fois-ci, avec le roi Charles III, il y a eu la révélation de son cancer,
13:03 qui a permis d'ailleurs, que plus de gens se rendent dans les hôpitaux,
13:09 pour subir des tests, pour faire des contrôles,
13:11 parce qu'il a sensibilisé en annonçant sa maladie,
13:14 cette fois, la princesse de Galles le révèle également,
13:16 mais je le rappelle, dans les deux cas, on ne sait pas de quel cancer il s'agit,
13:19 il pose une limite à leur communication,
13:21 et on verra bien s'ils vont au-delà désormais de ce message
13:24 que tous les britanniques et que le monde entier a reçu ce soir.
13:28 - Dernière chose, vous le disiez, Richard Plass,
13:30 elle s'adresse aussi à tous ceux qui souffrent de ce mal en Grande-Bretagne,
13:35 et il y a aussi le système hospitalier qui est souvent critiqué,
13:40 parce qu'il n'a pas suffisamment de moyens,
13:43 donc on peut imaginer aussi que là, il y aura de manière sous-jacente,
13:47 cette problématique-là.
13:49 - Oui, la question va se poser, comme elle s'est posée au moment
13:52 de la révélation du cancer de Charles III,
13:55 évidemment les membres de la famille royale ne bénéficient pas
13:59 du même traitement que le quidam moyen britannique,
14:02 et c'est vrai que le NHS, c'est le nom des services de santé publique ici,
14:05 depuis des années, depuis notamment la pandémie,
14:08 souffre énormément, manque de moyens, manque d'employés,
14:11 manque de main-d'œuvre, une vraie crise des vocations,
14:14 avec des gens qui ne veulent plus aller travailler dans les services de santé
14:17 parce qu'ils considèrent que c'est trop dur, que c'est mal payé.
14:20 Ici, l'inflation a été très élevée, on est monté jusqu'à plus de 11%,
14:24 même si elle a bien baissé aujourd'hui,
14:27 il y a plein de foyers qui ont souffert,
14:29 et dans les infirmières, les médecins, il y a des gens,
14:33 les jeunes médecins aussi, il y a des gens qui ont de grandes difficultés aujourd'hui.
14:37 Donc oui, le système de santé britannique souffre,
14:40 et ces cancers royaux le mettent en lumière,
14:43 et on va en parler sans doute beaucoup encore dans les prochains jours,
14:46 ici au Royaume-Uni.
14:47 Et ça avait été le cas aussi au moment du Covid, on s'en souvient.
14:50 Merci beaucoup au Richard Plass, correspondant de Radio France à Londres,
14:53 dont on vous retrouvera bien sûr dans nos prochaines éditions.
14:55 Merci à vous.
14:56 Autour de la table, on va parler tout de même de cette information massue,
15:00 il faut bien le dire, nous dans les rédactions,
15:02 on a été aussi très surpris de cette annonce,
15:04 qui est arrivée, intervenie vers 19h.
15:06 Véronique, vous qui êtes spécialiste des réseaux sociaux,
15:09 vous avez scruté, et puis vous avez remarqué que cette vidéo a été très largement vue déjà,
15:15 et bien évidemment commentée.
15:16 Elle a été très largement vue, et on pourrait même se demander si,
15:20 voilà, Kate Middleton, c'est certes une personnalité,
15:22 mais c'est une personnalité anglaise,
15:25 et on pourrait se demander est-ce que vraiment,
15:27 c'est si important d'en parler à l'ouverture du journal,
15:30 ou de faire le début d'une émission politique avec ce sujet.
15:35 Eh bien oui, parce que pour vous donner une idée,
15:37 le nombre de messages qu'il y a eu depuis 19h
15:40 approche le million de messages dans le monde.
15:43 Donc en fait, c'est un sujet qui passionne les gens.
15:47 Alors évidemment, plus de 30% des messages viennent d'Angleterre,
15:50 mais il y en a beaucoup aux Etats-Unis aussi,
15:52 avec 25% des messages qui viennent des Etats-Unis,
15:54 et après c'est réparti partout dans le monde,
15:56 beaucoup en Espagne, en France,
15:58 enfin voilà, les gens sont sidérés.
16:00 Quand on regarde les messages, les mots qu'il y a dans l'ensemble de ces messages,
16:04 eh bien c'est des mots "élégance", "dignité", "courage", "soutien",
16:08 et donc on a à peu près 65% de messages qui sont factuels,
16:11 35% qui sont en soutien,
16:13 et comme le disaient Mark Roche et Richard Plath,
16:16 cette famille royale, ce sont des symboles,
16:19 et là on voit déjà beaucoup de choses.
16:21 Alors Richard Plath l'a rappelé,
16:24 au moment où le roi a annoncé qu'il était malade,
16:27 il y a eu une vague dans la population anglaise
16:30 de gens qui ont été se faire dépister,
16:32 et ce soir il y a énormément de messages autour de la réalité de
16:35 le cancer c'est quelque chose de compliqué,
16:37 cette famille royale qui est un symbole,
16:39 eh bien, Kate est en train d'aider,
16:41 et a eu un message de soutien aux gens qui ont cette maladie,
16:46 donc on voit qu'il y a quelque chose d'extrêmement fort
16:48 dans cette transparence tout en retenue.
16:50 Après il y a toujours des moments un peu amusants
16:53 dans ce genre de moment sur les réseaux sociaux,
16:57 c'est que tous les gens qui étaient sur le "conspirancy gate"
17:00 et qui imaginaient des tas de choses,
17:02 il y a plein de messages ce soir où les gens disent
17:04 "ah non je retire j'avais dit ça"
17:06 "mais non pas du tout"
17:08 c'est un peu tard,
17:10 mais c'est pour vous donner une idée de la force,
17:13 de la symbolique de cette famille royale,
17:15 alors ça vient, il y a plein d'explications,
17:17 et en particulier la série "The Crown",
17:20 mais autant de messages en aussi peu de temps partout dans le monde,
17:23 oui c'est un vrai...
17:25 - C'est inédit, et l'intérêt de la famille royale,
17:27 au-delà bien évidemment des frontières britanniques.
17:30 Merci Véronique Reils, on vous retrouve dans quelques instants,
17:32 vous êtes je rappelle maître de conférence en communication de crise à Science Po,
17:35 il est 20h20 sur France Info, l'heure du Fin Info, Emmanuel Langlois.
17:38 - Et le maire de Moscou annonce l'annulation
17:41 de toutes les manifestations sportives, culturelles
17:43 et autres événements de masse dans la capitale russe,
17:46 ce week-end après une fusillade meurtrière
17:48 suivie d'un énorme incendie ce soir
17:50 dans une salle de concert de la banlieue de Moscou.
17:53 Les enquêteurs russes ouvrent une enquête pour acte terroriste,
17:56 on ne connaît pas pour l'instant le bilan.
17:59 Le roi Charles III se dit fier du courage de la princesse Kate
18:03 après l'annonce de son cancer dans une vidéo
18:06 où elle apparaît elle-même, la princesse de Galles,
18:08 épouse de William, qui annonce aussi qu'elle suit une chimiothérapie
18:12 depuis le mois dernier, sans pour autant préciser la nature de ce cancer.
18:16 En France, raffineries, papeteries, sites de production d'eau minérale
18:20 ou encore de produits laitiers, le gouvernement dévoile
18:22 la cinquantaine de sites industriels français
18:25 parmi les plus gros consommateurs en eau
18:27 et qui vont devoir réduire l'utilisation de cette ressource vitale
18:31 qui se raréfie, ils représentent à eux seuls
18:34 le quart de la consommation d'eau de l'industrie française.
18:37 Enfin, une nouvelle perquisition menée à la mairie de Saint-Etienne
18:41 ce jeudi dans l'enquête impliquant le maire de la ville
18:43 dans une affaire de chantage à la sextape.
18:46 Gaël Pedrillo notamment accusé d'avoir voulu intimider
18:49 son ex-premier adjoint Gilles Hartig avec un enregistrement vidéo intime.
18:55 France Info
18:57 France Info, les informés.
19:00 Benjamin Sportouche
19:03 L'autre actualité de ces informés, bien sûr c'est la fusillade mortelle
19:10 suivie d'un incendie dans une salle de concert en proche banlieue de Moscou.
19:14 On l'a appris en début de soirée.
19:16 Plusieurs morts déjà nous disent les premiers bilans.
19:19 On va rejoindre tout de suite le correspondant de Radio France à Moscou,
19:22 Sylvain Tronchet. Bonsoir Sylvain.
19:24 Bonsoir Benjamin.
19:25 Et on a en effet, je le disais, un premier bilan assez important
19:29 de cette fusillade près de Moscou.
19:31 Oui, c'était un chiffre qui a été évoqué par un certain nombre de médias russes
19:34 et qui vient d'être donné par le FSB, le Service de sécurité intérieure russe,
19:38 qui parle de 40 morts et plus de 100 blessés.
19:42 Un bilan qui est de toute façon encore provisoire
19:46 dans la mesure où des images qui nous parviennent
19:48 montrent qu'on est en train d'évacuer, semble-t-il,
19:51 les premiers corps du bâtiment, le bâtiment qui est en feu,
19:55 à l'intérieur duquel on ne sait pas si le commando
19:59 qui a attaqué cette salle de concert et ce centre commercial se trouve encore.
20:05 Il semble d'ailleurs que la fusillade est débutée,
20:08 non pas dans la salle de concert, mais déjà sur le parking,
20:11 parce qu'un certain nombre de corps également ont été aperçus
20:15 gisant sur le parking de cette grande salle de concert.
20:18 Et puis ensuite, un certain nombre de vidéos qui nous sont remontées ici
20:22 montrent au moins cinq hommes entrayés, munis d'armes de guerre,
20:26 ouvrir le feu sur le public qui venait ce soir assister à un concert de rock
20:32 d'un vieux groupe russe qui était déjà célèbre sous l'époque soviétique
20:35 qui s'appelle Piknik. Et dans cette grande salle de concert
20:38 qui fait au moins 6 ou 7 000 places, ce commando est entré.
20:42 Derrière, ils ont ouvert le feu à l'intérieur de la salle de concert
20:45 après avoir tué un certain nombre de personnes dans le hall d'entrée,
20:48 neutralisé la sécurité. Il semble qu'un assaut soit en cours actuellement,
20:53 mais la situation reste toujours très confuse sur place.
20:56 La diplomatie russe qui dénonce un attentat terroriste,
20:59 déjà le mot de terrorisme utilisé par les autorités moscovites.
21:05 Oui, c'est nécessairement effectivement un attentat terroriste.
21:10 Reste à savoir venant de qui ? On n'en sait absolument rien.
21:14 A l'heure qu'il est, évidemment, ça rappelle de très mauvais souvenirs
21:17 ici à Moscou qui avait été en son temps frappé par le terrorisme,
21:21 notamment en provenance de Tchétchénie au début des années 2000.
21:25 On se souvient de cette prise d'otage dans un théâtre de Moscou,
21:27 de la tuerie de Beslan également, cette école qui avait été l'objet là aussi
21:32 d'une prise d'otage qui s'était terminée à chaque fois avec des centaines de morts.
21:37 Dans l'état actuel des choses, il est impossible de dire
21:40 quelles étaient les motivations des hommes qui ont ouvert le feu ce soir
21:44 sur le public de ce concert.
21:47 Tout ce que les médias russes notent ici et que nous avions noté aussi,
21:51 était qu'il y a 15 jours, l'ambassade des Etats-Unis en Russie
21:54 avait envoyé une alerte à tous ces ressortissants,
21:58 disant, leur déconseillant de participer à des grands rassemblements de foules,
22:03 leur déconseillant de venir notamment à des concerts.
22:07 Cette alerte avait été reprise par l'ambassade de Grande-Bretagne
22:10 et dans une moindre mesure par l'ambassade de France,
22:12 qui avait envoyé un rappel aux mesures de sécurité assez ressortissants.
22:17 Mais bon, c'était il y a 15 jours, on était dans un contexte pré-présidentiel.
22:21 Les choses sont peut-être différentes après tout aujourd'hui.
22:24 Alors on pense bien sûr, Sylvain Tronchet, à la guerre en Ukraine,
22:27 et l'Ukraine qui ce soir affirme, la présidence ukrainienne,
22:30 n'avoir rien à voir, je cite, avec la fusillade à Moscou.
22:33 Il y a des réactions autour des combattants russes pro-Ukraine,
22:36 qui nient toute implication dans cette attaque.
22:39 En tout état de cause, encore une fois, rien à cette heure,
22:42 ne permet de désigner telle ou telle motivation concernant cette attaque terroriste.
22:48 Et sur les circonstances, vous nous disiez, c'est vrai que les images sont très impressionnantes.
22:52 Bien évidemment qu'ici, autour de la Terre des Informés,
22:54 on pense au Bataclan, à ce qui s'est passé à Paris il y a quelques années.
22:57 Ça semble être de la même ampleur,
23:00 des gens qui ont été évacués par le sous-sol, si on lit bien les dernières dépêches.
23:05 Oui, il semble qu'un peu comme au Bataclan,
23:10 effectivement, les tireurs aient pu très rapidement maîtriser la sécurité.
23:15 Elle est pourtant relativement importante, cette sécurité.
23:18 On est en Russie, ce ne sont pas les mesures de sécurité qu'on avait en France,
23:21 avant le Bataclan.
23:23 C'est une salle de concert que je connais, personnellement,
23:25 pour y être allé il y a 15 jours, en reportage précisément.
23:28 Il y avait des mesures de sécurité qui semblaient relativement importantes,
23:31 mais ensuite, étaient-elles suffisantes pour faire face à un groupe d'hommes armés,
23:36 manifestement décidés, qui semblent s'être introduits dans le bâtiment
23:40 par le parking souterrain ?
23:42 Les services de sécurité semblaient dire que leur voiture,
23:44 qui avait été identifiée, était piégée.
23:47 C'est difficile, tout cela, à déterminer dans l'état actuel des choses.
23:52 Il semble également quand même que les forces de sécurité russes
23:55 aient mis du temps à intervenir sur place.
23:58 Il semble qu'il y a encore des gens prisonniers à l'intérieur
24:00 et que les pompiers ne puissent pas intervenir,
24:02 alors que deux explosions semblent s'être produites
24:05 et que l'incendie qui s'est déclenché dans cet immense complexe
24:08 semble encore très important et non maîtrisé à l'heure qu'il est.
24:13 Ce sont beaucoup de questions qui se posent naturellement,
24:16 mais qui restent pour l'instant à l'état de question.
24:18 Merci beaucoup, Sylvain Tronchet, correspondant de Radio France à Moscou.
24:22 Merci pour toutes ces informations.
24:23 On vous retrouvera bien évidemment plus tard dans cette émission
24:26 et dans les prochaines émissions de Radio France.
24:29 Il est presque 20h28 sur France Info.
24:32 Etienne Girard, c'est vrai que cette information nous rappelle
24:35 ce qui s'est passé au Bataclan et, bien évidemment,
24:38 en filigrane, il y a ce qui se passe en Ukraine.
24:41 Absolument. Il y a des similitudes dans le mode opératoire
24:45 qui sont saisissantes pour nous Français
24:47 et qui nous choquent particulièrement nous Français.
24:51 Il est trop tôt pour faire la moindre conclusion sur les auteurs.
24:55 Ce qu'on peut dire, c'est que dans un État tel que la Russie,
25:01 Poutine a déjà été confronté à des attentats de ce type
25:05 depuis qu'il est président de la République de la Fédération de Russie.
25:09 C'était à l'époque, Sylvain Tronchet l'a rappelé,
25:12 notamment des attentats islamistes venus de Tchétchène.
25:16 Ce qui s'est passé à chaque fois,
25:18 on a observé ce qui se passe souvent dans les États autoritaires,
25:25 ce qui s'est passé quand il y a eu des attentats en Russie,
25:28 c'est une fermeture supplémentaire et un tour de vis sécuritaire
25:32 supplémentaire de l'État déjà fortement policier russe
25:37 et fortement soutenu par une population en demande d'ordre,
25:43 de sécurité, d'être rassuré.
25:46 On peut penser qu'au moins dans les jours à venir,
25:49 on ne connaît rien des circonstances,
25:51 et les circonstances seront extrêmement importantes.
25:53 Pour analyser ce qui s'est passé,
25:55 c'est qu'on aura dans la population russe cette demande d'ordre et de sécurité.
25:59 – Alors Malval, il faut le dire,
26:01 rédactrice en chef du Sidney Warren,
26:03 il faut dire que ça intervient quelques jours seulement
26:05 après la réélection de Vladimir Poutine.
26:07 – Oui tout à fait, d'ailleurs, une réélection qui a été un score soviétique.
26:13 – Un taché bien évidemment, on imagine, de bidouillage pour le moins.
26:18 – Oui, et néanmoins, je pense qu'on aurait tort de considérer
26:21 que Vladimir Poutine n'est pas soutenu par son peuple,
26:24 parce que c'est déjà le cas,
26:26 et on peut penser, comme vient de le dire Étienne Girard,
26:29 que ce sera encore plus le cas face à la question, en tout cas d'une menace.
26:35 Alors évidemment, il va être crucial de savoir d'où vient cette menace,
26:40 et d'ailleurs on voit, en tout cas, poindre déjà sur les réseaux,
26:45 par rapport aux commentaires, aux réactions quant à cette attaque,
26:50 notamment des États-Unis qui, très très rapidement,
26:53 viennent de déclarer "l'Ukraine n'a rien à voir avec cela",
26:57 ce qui ne manquera pas évidemment d'alimenter
27:00 pourquoi réagissent-ils tout de suite par rapport à cette question.
27:04 – On va en parler de notre côté dans quelques instants,
27:06 à la suite des informés, pour l'instant il est 20h30 sur France Info.
27:09 [Générique]
27:17 Le journal Thomas Giraudeau.
27:18 – La police russe ouvre une enquête pour acte terroriste,
27:21 un commando de plusieurs hommes armés a tiré sur le public
27:24 présent dans une salle de concert et un centre commercial de Moscou.
27:27 En début de soirée, au moins 40 personnes sont mortes,
27:29 d'après les services de sécurité russes.
27:31 Un incendie s'est déclaré au cours de cette fusillade,
27:33 et le toit de la salle de concert s'est effondré,
27:35 d'après une agence de presse russe.
27:37 Le porte-parole de la diplomatie russe dénonce un crime monstrueux,
27:40 la présidence ukrainienne assure à l'instant
27:42 que Kiev n'a rien à voir avec cette fusillade.
27:45 C'est par une vidéo publiée ce soir que Kate Middleton
27:48 annonce souffrir d'un cancer, l'état de santé de la princesse de Galles
27:51 objet d'inquiétude chez les britanniques.
27:53 Kate Middleton n'était plus apparue depuis plusieurs semaines devant les caméras.
27:56 La princesse, visiblement affaiblie, précise dans cette allocution enregistrée
28:00 qu'elle suit une chimiothérapie, sa maladie a été détectée
28:03 après son opération à l'abdomen en janvier dernier.
28:06 Le Hamas salue ce soir les vétos de la Russie et de la Chine.
28:09 Moscou et Pékin se sont opposés au projet de résolution américain,
28:12 appelant à une trêve durable dans la bande de Gaza.
28:14 Le mouvement islamiste dénonce, je cite, une formulation trompeuse du texte.
28:18 La France va déposer un nouveau projet de résolution
28:20 devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
28:23 Un adolescent de 14 ans vient d'être mis en examen,
28:25 soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat dans un centre commercial à Lille.
28:29 L'adolescent est placé sous contrôle judiciaire.
28:32 Et puis c'est le 30e Cid Action, ce week-end, le numéro
28:34 pour donner en faveur de la recherche et de la lutte contre le VIH.
28:37 C'est le 110.
28:39 Avec autour de la table à mes côtés Véronique Reil,
28:50 sous-présidente de Blackbone Consulting,
28:52 et vous êtes maître de conférence en communication de crise à Sciences Po.
28:54 Or, Malval, rédactrice en chef au site du site de Marianne,
28:58 qui a une nouvelle formule cette semaine.
29:00 Etienne Girard, rédacteur en chef Société Aliexpress.
29:02 On continue de discuter bien évidemment de l'information majeure.
29:05 De l'une des informations majeures ce soir, c'est la fusillade mortelle
29:08 suivie d'incendie dans une salle de concert en proche banlieue de Moscou.
29:12 Selon les services de sécurité russes, il y a au moins 40 morts et plus de 100 blessés.
29:17 Je me tourne vers vous Véronique Reil-Soult.
29:19 Vous qui scrutez, je le disais, les réseaux sociaux avec attention, avec acuité.
29:23 J'imagine qu'il y a beaucoup de réactions aussi,
29:25 beaucoup de vidéos, vous me disiez avant le début de cette émission,
29:28 sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter peut-être.
29:30 - Non, plutôt sur des messages récryptés russes pour beaucoup.
29:36 Parce qu'on vit dans un monde d'images, on vit dans un monde de désinformation.
29:39 Et donc il y a deux heures, étaient partagées presque en direct la réalité
29:43 des images que l'on voit maintenant sur les chaînes de télévision
29:47 et qui sont des images prises avec des smartphones
29:49 et la réalité des gens qui ont partagé les informations.
29:52 Après, on a toujours aujourd'hui, quand on voit ce genre d'image,
29:56 quand il y a deux heures, je les ai reçues, on se dit, oui, il y a toujours un doute
29:59 parce qu'on est dans un monde de désinformation et manipulation des images.
30:02 - Il y a déjà des messages là-dessus, par exemple un peu complotistes ?
30:05 - Il y a énormément. Alors sur les files russes, ça rejoint ce que...
30:09 - Ou d'accusations déjà sur l'origine des assaillants ?
30:13 - Il y a deux théories qui s'affrontent pour le moment,
30:15 mais ce ne sont que des théories parfois complotistes et sans preuve.
30:19 Il y en a une qui va dans le sens d'Étienne et qui resserre beaucoup
30:22 parce qu'on voit que les Russes sont en train de dire,
30:24 mais dans le fond, il y avait tous ces messages avec beaucoup de captures d'écran
30:26 sur le message de l'ambassade russe qui avait mis sur son site
30:30 une mise en garde de ces ressortissants en disant, pendant 48 heures,
30:33 il faut éviter d'aller dans les lieux avec beaucoup de rassemblements.
30:37 Donc les uns et les autres disent, mais pourquoi ils ont dit ça ?
30:39 Est-ce qu'ils savaient ? Est-ce que c'est eux ?
30:41 Et ils ont le sentiment, enfin voilà, il y a un sentiment où ils ont besoin de se souder.
30:45 Et puis il y a d'autres files, alors souvent des files ukrainiens
30:49 et puis un peu partout, où là, c'est une théorie plutôt en disant,
30:53 c'est Poutine qui l'a fait, il l'a déjà fait en Tchétchénie,
30:56 il est capable de le refaire.
30:57 Et donc, en fait, on voit bien que les uns et les autres ne peuvent pas rester insensibles.
31:01 Et autant, tout à l'heure, on parlait d'émotion et de respect.
31:04 Là, on est déjà dans une espèce d'information,
31:07 sachant que même encore maintenant, là où on parle,
31:10 les images continuent à être partagées de ce qui se passe sur le terrain.
31:12 - Elles sont impressionnantes.
31:13 - Elles sont impressionnantes.
31:14 - On les voit de loin, on voit de loin, mais un incendie qui, en effet, ravage un bâtiment très important.
31:19 Il faut imaginer un peu cette salle, c'est comme une sorte de palais des congrès,
31:22 d'immenses salles sur deux, trois niveaux.
31:25 - Avec une galerie commerciale.
31:27 - Avec une galerie commerciale, un grand parking devant.
31:29 Voilà, c'est ce qu'on trouve un peu dans des malls, j'allais dire, à la Moscovite,
31:33 qui ressemble un peu à nos centres commerciaux de banlieue.
31:36 - Et comme il filme en direct, il y a ce moment où ça donne des réactions en direct,
31:41 alors avec le manque de recul, évidemment,
31:43 mais on voit bien que c'est en train de monter très fortement
31:45 et que ça fait partie des sujets que va devoir gérer le gouvernement russe.
31:49 - Bien sûr, et Vladimir Poutine en premier lieu.
31:51 - Les gens s'expriment et partagent des émotions, des images et puis montent des théories.
31:56 - Rappelons qu'à cette heure, à l'heure où nous parlons,
31:58 nous n'avons aucune information sur l'identité des assaillants,
32:02 sur quels sont les mobiles de cet acte qualifié de terroriste par les autorités moscovites.
32:10 On sait seulement, en effet, qu'il y a eu un appel à ne pas fréquenter des lieux
32:13 trop fréquentés, justement, et qu'il y a de la part de l'Ukraine
32:20 un démenti total sur une implication des Ukrainiens dans cet attentat.
32:26 Alors, Étienne Girard, je le rappelle, il y a eu aussi aujourd'hui,
32:32 quelque chose qui s'est passé très important, c'est que la Russie a enfin prononcé le mot de guerre
32:36 dans son action contre l'Ukraine. Jusque là, on le sait, elle parlait d'opération spéciale.
32:42 Aujourd'hui, ça a changé et c'est aussi important d'en parler parce que cette sémantique,
32:47 elle a tout de même un impact, une conséquence sur le conflit
32:52 que nous connaissons aujourd'hui entre les deux États.
32:54 - Évidemment, puisque le narratif russe jusqu'à présent était de refuser l'idée d'une guerre,
33:02 ce qui voudrait dire que la Russie a envahi l'Ukraine pour prendre un bout de son territoire.
33:08 Or, cette idée-là, elle est réfutée depuis le début.
33:12 La Russie explique qu'elle dénazifie un territoire dans lequel des forces d'extrême droite, ultra,
33:23 et qui la menacent, elle et éventuellement d'autres pays, doivent être éradiquées, jugulées.
33:32 Le mot de guerre, il signifie que la Russie accepte l'idée qu'on n'est plus dans une simple opération.
33:41 Alors, on l'avait compris, on avait compris qu'il y avait eu des inflexions
33:45 lorsque la Russie avait sonné le rappel de ses soldats.
33:49 Si on était dans un état d'opération, il n'y aurait pas eu besoin de sonner le rappel des hommes russes sur le territoire.
34:00 Mais c'est une vraie acceptation nouvelle.
34:04 Alors, à mon sens, dans les explications qui seront données par la Russie,
34:11 on peut être à peu près certain qu'on ne sera pas dans l'idée d'une guerre qui a été lancée par la Russie.
34:18 On sera dans l'idée d'une guerre que subit la Russie du fait de cette opération spéciale.
34:25 C'est une guerre défensive, Romain Leval, face à l'Occident.
34:30 C'est cela dont on entend parler de la part des autorités russes.
34:34 C'est comme ça qu'il justifie l'emploi du mot "guerre" dorénavant.
34:37 C'est-à-dire qu'effectivement, comme le dit Étienne, on change un peu de paradigme
34:41 par rapport à l'acceptation en tout cas d'être dans cette situation
34:45 et non pas dans le cadre d'une opération spéciale qui viserait à reformer un territoire
34:50 qui n'aurait jamais dû cesser d'être ce qui était le discours avant de Poutine.
34:55 Mais dans le même temps, la Russie refuse d'être l'agresseur.
34:58 Et donc c'est elle qui est agressée, c'est elle qui se présente en tout cas comme agressée
35:03 par les déclarations des Occidentaux qui se sont d'ailleurs durcies.
35:07 On pense notamment à ce qu'a déclaré justement Emmanuel Macron et d'autres dirigeants.
35:13 Donc en fait, ces prises de parole-là, Poutine s'en sert pour justifier justement cette agression
35:21 et cette riposte finalement que la Russie devrait fournir face aux menaces que l'Occident...
35:28 Et notamment la France, presque en réaction.
35:30 Tout à fait.
35:31 Alors tout à l'heure, on avait sur l'antenne de France Info, Nathalie Loiseau,
35:34 la députée Renew, députée européenne du parti d'Emmanuel Macron.
35:39 Et elle nous disait, Véronique Reilsout, qu'en fait elle n'y voit, elle, qu'un glissement sémantique
35:44 qui n'est rien d'autre que de la propagande.
35:46 C'est-à-dire en effet, on utilise le mot guerre parce que de fait, pour l'Occident, c'était une guerre.
35:51 Jusque-là, à Moscou, on parlait d'opération spéciale.
35:54 Mais c'est une manière de dire, vous voyez, puisque l'Occident nous attaque,
35:57 maintenant on peut parler de guerre globale.
35:58 Il y a de la propagande là, il y a de la sémantique justement,
36:01 pour changer l'ordre des choses ou tenter d'inverser la responsabilité.
36:06 Ce qui est clair, c'est qu'on est en guerre et quand on est en guerre, on parle de propagande.
36:10 Et chacun des deux côtés va poser son narratif.
36:13 Après, il y a quelque chose qui est spécifique dans cette propagande actuellement,
36:19 c'est que, eh bien, il y a beaucoup de désinformation,
36:22 mais il y a aussi une visibilité de la réalité de ce que les autres disent,
36:27 ce que le camp adverse dit, quels sont les mots qui prennent.
36:31 Ça a l'air anecdotique, mais en fait, vous pouvez savoir assez facilement
36:35 quels sont les mots et les images qui fonctionnent mieux sur l'opinion
36:40 et qui emmènent mieux l'opinion.
36:42 Et donc, on voit bien que la notion de guerre, ça n'est pas qu'un glissement sémantique.
36:46 C'est aussi une façon de se positionner différemment
36:50 et de légitimer un certain nombre de choses auprès du peuple russe.
36:54 Parce que là, on voit les Russes, ils ont suivi.
36:56 Alors en plus, avec cette histoire, ce soir, ça sera encore plus fort.
36:59 Mais on voit bien que dans la propagande, il y a quelque chose d'assez incroyable
37:03 qui se passe avec les nouveaux outils.
37:05 C'est que vous pouvez mesurer en temps réel la réalité de la force des mots que vous utilisez.
37:09 Et ça peut bien évidemment avoir pour ambition de galvaniser les Russes
37:13 et de les mobiliser davantage au moment où on sait qu'il y a un besoin de troupes
37:17 et peut-être aussi un problème de mobilisation des Russes
37:20 actuellement pour aller au front en Ukraine.
37:23 On en reparle dans quelques instants, mais il est 20h40 sur France Info.
37:26 Le Fin Info avec Emmanuel Langlois.
37:29 Le bilan est lourd, il est toujours provisoire.
37:31 40 personnes au moins ont été tuées lors de la fusillade déclenchée ce soir
37:35 par des assaillants armés dans une salle de concert près de Moscou.
37:38 Selon le FSB, les renseignements russes, plus de 100 personnes ont par ailleurs été blessées.
37:43 Le toit de la salle où a eu lieu cette fusillade s'est effondré.
37:47 Le gouvernement russe dénonce un attentat terroriste sanglant.
37:50 La présidence ukrainienne affirme qu'elle n'a rien à voir avec cette fusillade.
37:56 En France, et après la mise à pied du directeur de la rédaction de la Provence,
37:59 les journalistes ont voté une grève illimitée.
38:02 Une motion de défiance a également été votée contre la direction du quotidien
38:06 et le groupe de presse de Rodolphe Saadet.
38:09 D'après les syndicats de la Provence, la une du quotidien,
38:12 hier après la visite la veille d'Emmanuel Macron, a déplu en haut lieu la rédaction de la Tribune.
38:17 Également, propriété de l'armateur CMA-CGM, s'est prononcée, elle, pour une grève à partir de mardi.
38:23 Enfin, les obsèques de Frédéric Mitterrand auront lieu mardi après-midi en l'église Saint-Thomas d'Aquin à Paris.
38:29 L'ancien ministre de la Culture est décédé hier, il avait 76 ans.
38:33 La messe sera ouverte au public.
38:35 Une crémation aura lieu dans les jours qui suivront dans l'intimité familiale.
38:41 France Info.
38:43 France Info, les informés.
38:47 Benjamin Sportouch.
38:49 Merci d'être avec nous ce soir pour cette émission des informés, avec un gros titre bien évidemment.
38:56 C'est ce qu'il se passe actuellement à Moscou, avec un attentat terroriste dans une grande salle de concert à proximité de la capitale.
39:05 Et on va rejoindre à nouveau notre correspondant en Russie, Sylvain Tronchet, vous êtes avec nous.
39:10 On a un premier bilan, il n'a pas changé pour l'instant, au moins 40 morts et plus de 100 blessés.
39:15 Oui, c'est un bilan forcément provisoire à l'heure qu'il est, mais il établit une sorte de base minimale, dans la mesure où ce sont les services de sécurité russes, le FSB, qui l'a donné.
39:27 Ce que l'on peut dire à l'heure qu'il est, c'est que d'après un certain nombre de témoignages et d'images qu'on a sur place, il semble que les flammes qui ravageaient le bâtiment de façon extrêmement violente,
39:37 il y a quelques minutes encore, ces flammes aient commencé à être d'une intensité moins importante.
39:43 Il semblerait que les pompiers qui interviennent dorénavant, il y a eu des hélicoptères qui sont intervenus également, qui ont lâché de l'eau sur le bâtiment,
39:50 commencent à maîtriser cet incendie. Il semblerait aussi qu'un certain nombre de spectateurs, de clients dans le centre commercial, commencent à être évacués sur place,
40:00 ce qui semble indiquer d'une certaine reprise en main de la situation par les forces de sécurité russes.
40:07 Ce que l'on ne sait pas à l'heure qu'il est, c'est si le commando qui a ouvert le feu sur les spectateurs de ce concert de rock a pu s'échapper ou non.
40:17 Un média russe, généralement connu pour être assez proche des services de sécurité, disait tout à l'heure qu'un membre du commando avait été arrêté.
40:25 Mais ce sont des informations à prendre avec des pincettes. Elles ne sont absolument pas confirmées de source officielle.
40:32 Et puis, on ne sait pas non plus si tous les survivants qui sont encore à l'intérieur, parce qu'il y a encore du monde à l'intérieur, sont hors de danger à l'heure qu'il est.
40:41 Et Sylvain, une dépêche aussi vient de nous arriver, puisque les responsabilités, pour l'instant, on les ignore.
40:47 On ne sait pas qui est à l'origine de cet attentat, de cette tuerie. Mais la Russie, par la voix de son ancien président Medvedev,
40:54 dit qu'elle tuera les dirigeants ukrainiens s'ils sont liés à l'attaque de Moscou, alors que dans le même temps, l'Ukraine démente toute responsabilité.
41:04 Mais on voit déjà les autorités russes qui accusent quelque part ou de manière un peu insidieuse les autorités ukrainiennes.
41:14 Oui, c'est Dimitri Medvedev qui nous a pas franchement habitué à faire dans la nuance ces derniers temps, qui est systématiquement dans l'outrance.
41:23 Dans l'état actuel des choses, il est impossible de dire qui est à l'origine de cette attaque, qui est derrière, quelles sont les motivations de ce commando.
41:30 Je pense que c'est ce que nous devons tous garder à l'esprit. Il est même déjà impossible de savoir ce qu'il est advenu de ce commando.
41:38 Alors quant à ses motivations, les choses paraissent encore très floues.
41:41 Et tout cela intervient, on le disait, quelques jours seulement après l'élection présidentielle de Vladimir Poutine,
41:47 avec des scores qui, bien évidemment, ont été jugés trafiqués et pas authentiques.
41:53 Donc, bien évidemment, c'est dans un climat politique particulier que cela se joue en Russie.
41:58 C'est un climat politique, enfin c'est un climat même global d'autant plus particulier, que je dirais qu'on avait l'impression d'avoir passé le pic de tension quelque part après la réélection de Vladimir Poutine.
42:09 Les jours précédents avaient été extrêmement tendus sur le territoire, tant dans les bureaux de vote, par exemple, où il y avait eu un certain nombre d'arrestations,
42:17 que dans les zones frontalières Belgorod, Kursk, Bryansk, où il y avait eu une intensification des frappes côté ukrainien sur le territoire russe,
42:27 avec des morts quotidiennement dans la région de Belgorod, avec des frappes de drones qui s'étaient intensifiées également sur les infrastructures énergétiques russes,
42:35 parfois très en profondeur, à plus de 800 km de la frontière ukrainienne.
42:40 Et puis, passé la réélection attendue de Vladimir Poutine dimanche soir, les choses semblaient effectivement être dans une relative détente.
42:49 Je mets des guillemets à tout cela, on est dans le contexte russe de 2024.
42:53 Et effectivement, ça n'était probablement pas ce soir que, ici, quelqu'un à Moscou s'attendait à ce qu'un tel événement, un tel acte puisse se produire.
43:03 La Russie qui a été la cible, il faut le rappeler, de nombreuses attaques par le passé, incommises par des groupes islamistes,
43:08 mais aussi de fusillades sans motif politique ou attribuées à des équilibrés.
43:12 On pense bien sûr, Sylvain Tronchet, à 2002 et des combattants de Tchétchène qui avaient pris en otage des centaines de personnes.
43:18 Oui, dont les revendications étaient à la fois islamistes et nationalistes.
43:23 On était dans le cadre d'une république russe qui cherchait à faire sécession.
43:28 On était aussi dans ce contexte-là.
43:30 Effectivement, il y avait eu la prise d'otage du théâtre de Moscou.
43:34 Il y a eu la prise d'otage de Beslan, bien entendu, que tout le monde a en tête.
43:38 La Russie a été confrontée à plusieurs époques de son histoire à un terrorisme parfois violent, au même titre que la France.
43:47 D'ailleurs, de ce point de vue-là, les images de ce soir, évidemment, renvoient tout le monde à ces souvenirs-là,
43:55 même si le contexte est évidemment totalement différent.
43:58 Il y avait visiblement dans les médias ou peut-être sur les réseaux sociaux ces derniers jours,
44:04 des appels de mise en garde à ne pas fréquenter des lieux qui seraient trop peuplés.
44:10 Alors non, ce n'étaient pas des appels sur les réseaux sociaux.
44:14 En fait, c'est l'ambassade des États-Unis qui, de façon très officielle, avait envoyé un avertissement à ses ressortissants il y a 15 jours maintenant,
44:21 qui était un avertissement assez précis.
44:24 L'ambassade des États-Unis demandait à ses ressortissants d'éviter les grands rassemblements de foules dans les 48 prochaines heures.
44:31 C'était il y a 15 jours.
44:33 Et évoquant la possibilité, effectivement, d'attaques, d'attentats sur place.
44:38 Cet avertissement avait été repris, d'ailleurs, par l'ambassade du Royaume-Uni, ici à Moscou.
44:42 L'ambassade de France ne l'avait pas totalement reprise, mais comme par hasard,
44:47 dans les heures qui avaient suivi le message émis par l'ambassade des États-Unis,
44:50 tous les ressortissants français installés en Russie, dont je fais partie d'ailleurs,
44:54 avaient reçu un mail du consul leur rappelant les consignes de sécurité, leur demandant en gros de rester prudents.
45:01 Bref, on était effectivement dans ce contexte-là il y a une quinzaine de jours.
45:04 À l'époque, d'ailleurs, les autorités russes avaient accusé les autorités américaines de chercher à mettre de l'huile sur le feu
45:09 et à déstabiliser la situation en Russie. Et puis bon, les choses s'étaient passées sans plus d'événements marquants que cela.
45:18 Enfin, encore une fois, je le redis dans le contexte russe de 2024, parce que dans le même temps,
45:22 il y avait des morts, par exemple, à la frontière à Belgorod et l'armée russe continuait à bombarder l'Ukraine.
45:26 Mais malgré tout, vu de Moscou, absolument rien ne s'était passé.
45:30 Et il est clair qu'encore une fois, dans ce contexte post-présidentiel,
45:35 peut-être que tout le monde était un peu moins vigilant et que peu de gens s'attendaient à ce qu'un tel drame,
45:43 une telle attaque puisse se produire comme ce qui est en train de se produire ce soir dans ce centre commercial du nord-ouest de Moscou.
45:50 Avec pour l'instant peu de réactions à l'international, notamment par rapport à la France.
45:55 On attend certainement d'en savoir un peu plus, d'y voir plus clair.
45:57 Vous le disiez, Sylvain, troncher sur les circonstances exactes de cette attaque terroriste.
46:03 Il y a juste Washington qui a réagi en disant que selon eux, l'Ukraine n'avait rien à voir avec cette fusillade.
46:13 Parce que bien évidemment, il y a la situation et cette guerre, puisque le mot est employé par les Russes,
46:18 cette guerre qui fait toujours rage entre Moscou et Kiev.
46:23 Oui, évidemment, les regards peuvent se tourner vers Kiev.
46:28 Mais encore une fois, rien ce soir ne permet pour l'instant de désigner Kiev ou un autre type de terroriste.
46:35 Il est beaucoup trop tôt pour le dire.
46:37 On vous retrouvera dans quelques minutes et dans toute cette soirée, bien évidemment, pour évoquer cette actualité en Russie.
46:44 Je rappelle ce bilan donné par les autorités russes.
46:47 Au moins 40 morts et plus de 100 blessés ce soir dans une attaque par des hommes armés dans une salle de concert située en banlieue de Moscou.
46:55 C'est un bilan provisoire qui est communiqué ce soir.
46:59 On continue d'en parler dans quelques instants dans les informés.
47:01 Il est 20h50. Le Fil info, Emmanuel Langlois.
47:04 Le bilan est lourd. Ce soir à Moscou, 40 morts et une centaine de blessés après une fusillade suivie d'un énorme incendie dans une salle de concert en banlieue de Moscou.
47:14 Où ont pénétré plusieurs hommes armés en tenue de camouflage.
47:18 Ils ont ensuite ouvert le feu sur le public à l'arme automatique avant de lancer une grenade qui a provoqué l'incendie et l'effondrement du toit du bâtiment.
47:25 Les autorités russes dénoncent un attentat terroriste sanglant.
47:29 L'ex-président russe Medvedev affirme que la Russie tuera les dirigeants ukrainiens s'ils sont liés à cette attaque.
47:35 Ce que dément ce soir la présidence ukrainienne depuis Kiev.
47:39 Kate Middleton annonce elle-même dans une vidéo qu'elle est atteinte d'un cancer.
47:44 Sans en préciser la nature, à 42 ans, la princesse de Galles, épouse de William, révèle aussi qu'elle a entamé le mois dernier une chimiothérapie.
47:51 Son cancer a été diagnostiqué au mois de janvier lors d'une opération à l'abdomen.
47:57 La circulation des bus a repris à Montpellier. Elle avait été suspendue après l'agression d'un chauffeur dans la matinée.
48:04 Et puis trois migrants sont morts, sept autres sont portés disparus en Méditerranée au large du sud de l'Espagne.
48:10 Les secours en mer ont retrouvé une embarcation en train de couler avec à son bord deux rescapés.
48:16 Ils ont expliqué que leur bateau avait quitté l'Algérie il y a six jours maintenant.
48:30 On continue d'évoquer l'actualité de ce soir en Russie, à Moscou précisément.
48:35 Au moins 40 morts dans l'attaque d'une salle de concert en banlieue de Moscou, le Krokus City Hall.
48:41 40 morts et plusieurs dizaines de blessés selon les autorités russes.
48:46 Au moins 100 personnes blessées. Les premiers blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Moscou.
48:52 On voit toujours des flammes et une épaisse fumée noire s'échapper de l'ancêtre de cette immense salle.
48:58 Deux explosions ont été entendues selon des médias russes qui rapportent que des assaillants se sont barricadés à l'intérieur du complexe.
49:05 Et la fusillade a eu lieu pendant le concert d'un groupe de rock, avant donc une intervention des forces de sécurité russes.
49:13 On continue d'en parler avec nos informés. Je précise aussi, puisque c'est une dépêche d'agence qui nous parvient,
49:19 que Vladimir Poutine nous dit son porte-parole. Il est informé bien sûr en temps réel de l'attaque de Moscou.
49:24 Et Véronique Reyssoud, vous qui êtes spécialiste de communication de crise à Sciences Po, vous scrutez les réseaux sociaux.
49:31 Et vous nous dites qu'il y a des appels du ministère de l'Intérieur, peut-être russe, aux Russes, à s'auto-protéger quelque part. C'est bien cela ?
49:40 Exactement. C'est-à-dire que sur les boucles, alors, c'est toujours cette spécificité.
49:43 Certes, M. Poutine est informé en temps réel. Mais les gens s'informent aussi en temps réel.
49:46 Bien sûr. Tout le monde aujourd'hui, les dirigeants, comme citoyens.
49:49 Et donc le ministère de l'Intérieur de Moscou et de la région de Moscou a présenté ce qu'ils appellent un plan Zarya,
49:55 où tout le monde doit être armé et équipé. Et donc on voit bien qu'il y a quelque chose qui est en train de se passer sur place d'un de...
50:02 extrêmement important, sachant aussi qu'il partage beaucoup d'informations pour dire que les assaillants sont barricadés dans un des locaux
50:09 et que globalement, l'assaut va être donné. Et donc il y a plein de gens qui filment, qui partagent les informations.
50:15 Ils n'en sont même plus à se poser la question de qui, mais de qu'est-il en train de se passer.
50:20 Comme on l'avait vu d'ailleurs dans plusieurs attentats partout dans le monde, les gens ayant les informations en direct,
50:25 les partagent et donc essayent de comprendre. Mais cette information sur le plan Zarya est une information assez effrayante en soi.
50:32 On dit à tout le monde qu'il faut être armé, équipé.
50:36 Étienne Girard, ce qui aussi est important à signaler ce soir, c'est ce propos, je le disais tout à l'heure, de l'ancien président Ahmed Vedef,
50:44 qui a été aussi Premier ministre. Et la Russie, dit-il, tuera les dirigeants ukrainiens s'ils sont liés à l'attaque de Moscou.
50:51 Donc bien évidemment qu'il y a en filigrane cette guerre. Encore une fois, ce mot qui est désormais prononcé par les Russes.
50:57 C'est non plus « opération spéciale ». Donc on sent que déjà, on vise les Ukrainiens qui, eux-mêmes, disent qu'ils sont étrangers à cette attaque.
51:05 J'y vois ce stade, mais il faudra attendre le déroulé des faits et d'avoir plus d'informations à propos un peu à l'emporte-pièce d'un homme politique
51:15 qui est devenu spécialiste de ce type de phrases, puisqu'il emploie bien le conditionnel et le registre hypothétique.
51:23 C'est « s'ils sont liés à cette tuerie », ce qu'on peut analyser, c'est qu'il ne l'exclue pas, mais il ne l'affirme pas non plus.
51:34 Donc on peut penser qu'au moment où Medvedev prononce cette phrase, les Russes sont encore en train de chercher qui sont les auteurs de cette tuerie.
51:48 Ce qu'on peut dire en se basant sur ce qui se passe dans les attentats, c'est que cet attentat sera revendiqué d'une façon ou d'une autre,
51:55 parce que quand on ne revendique rien, on ne fait pas d'attentat. Le mode opératoire choisi est pour avoir le retentissement possible le plus important.
52:05 La salle de spectacle est utilisée dans le registre terroriste pour tuer le maximum de gens possible,
52:13 et aussi pour marquer au maximum l'opinion publique en montrant que la population, les civils,
52:20 peuvent être touchés jusque dans leur loisir, jusque dans leur moment de plaisir, jusque dans leur confort.
52:27 Donc on saura d'une façon ou d'une autre qui est allé dans cette salle.
52:35 Et l'Ukraine, Romain Leval, ce soir, qui dit aussi, qui dément et qui affirme n'avoir rien à voir avec cette fusillade,
52:42 et qui précise que l'Ukraine n'a jamais utilisé de méthode de guerre terroriste pour l'Ukraine.
52:47 Il est important, je cite, de mener des opérations de combat efficaces, des actions offensives pour détruire l'armée régulière russe
52:53 et mettre fin à l'invasion, mais donc qui explique qu'elle ne fera jamais recours au terrorisme.
53:00 Oui, alors effectivement, et d'ailleurs j'ajouterai deux choses, c'est que l'on ne sait pas aujourd'hui qui est derrière cette attaque terroriste,
53:09 mais on peut en tout cas penser qu'elle va changer le visage de cette guerre.
53:13 De toute façon, elle va avoir des conséquences sur la guerre, sur la situation actuelle.
53:18 D'autant plus qu'on est aussi dans un contexte actuellement où on parle de cette autre attaque,
53:24 qui évidemment n'avait rien à voir, mais sur le gazoduc Nord Stream.
53:29 Et que justement, maintenant, on arrive à peut-être avoir une vision en tout cas un peu plus claire, l'enquête progresse.
53:38 Et effectivement, la piste ukrainienne semble se confirmer.
53:42 Il y avait déjà eu une instrumentalisation par les russes de cet acte-là.
53:45 On peut peut-être penser, et d'ailleurs on voit que Medvedev l'a déjà fait, qu'il va y avoir une volonté d'instrumentaliser dans cette guerre contre l'Ukraine.
53:55 Et d'un côté et de l'autre, il est évident que cette attaque va donner lieu à des interprétations, à des théories du complot,
54:03 à des, on va parler de "false flag", de ces opérations justement, sous des couvertures.
54:10 On va dire peut-être que c'est piloté en sous-main par tel ou tel état, etc.
54:15 Donc c'est certain qu'on va assister à un déferlement de ces théories dans les heures qui viennent.
54:22 Très rapidement Véronique Ressoud, sur les réseaux sociaux, je dis que vous regardez scrupuleusement.
54:27 C'est une information très importante, une tendance, comme on dit, sur les réseaux sociaux.
54:31 Parce qu'on en parle, il y a des images assez spectaculaires aussi qui se sont diffusées.
54:34 Il y a beaucoup d'images, c'est surtout, il y a une tension terrible.
54:38 Et le fait que ce soit, enfin voilà, on ressent clairement qu'en Russie en particulier, il y a une espèce de...
54:46 Les Russes sont très soudés, sont tendus, et il y a ce sentiment que c'est extrêmement injuste, parce que ce sont des civils.
54:54 Il y a quelque chose qui est en train de monter, qui va effectivement, Aurore a raison, sans doute changer la réalité, la perception des deux côtés.
55:02 Merci à tous les trois. Véronique Ressoud, auteur de "L'Ultime Pouvoir", la face cachée des réseaux sociaux,
55:08 dont vous en avez parlé longuement ce soir, maître de conférences en communication de Cris d'Assistance Po,
55:11 Etienne Girard, rédacteur en chef Société Aliexpress, et Aurore Malval, rédactrice en chef du site de Marianne.
55:16 Merci pour votre présence. Il est 20h58 sur France Info.

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