Les informés du matin de franceinfo du vendredi 28 juin 2024

  • il y a 2 mois
Les informés du matin de franceinfo du vendredi 28 juin 2024

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00:00Générique
00:09Et ravi de vous retrouver pour les informer jusqu'à 9h30 sur France Info, télé et radio en compagnie de Renaud Delis.
00:15Bonjour Renaud. Bonjour Benjamin.
00:16Avec nous ce matin autour de la table Carole Barjon, éditorialiste politique. Bonjour. Bonjour.
00:21Et Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info. Bonjour à tous. Bonjour Paul.
00:25On va évidemment beaucoup parler des législatives, vous vous en doutez, à deux jours de ce premier tour sur France Info dans ses informés ce matin.
00:32Avec d'abord cette première question, Renaud, et cette crainte pour la majorité, celle de la disparition dès le premier tour.
00:38Eh oui, parce qu'à 48h donc de ce premier tour dimanche, il y a donc une forme de tripartition, trois blocs, mais avec deux blocs beaucoup plus gros,
00:46beaucoup plus importants dans les sondages d'intention de vote dont parlait par exemple il y a quelques minutes Brice Tintori, notre partenaire d'Ipso sur ce plateau.
00:52Le Rassemblement National qui fait la course en tête et qui avec ses alliés siotistes atteint dans notre sondage Ipsos 36% d'intention de vote.
01:02Le bloc de gauche, le Nouveau Front Populaire qui est estimé à 29% d'intention de vote.
01:07Et puis loin derrière donc la majorité sortante autour de 19%, 19,5%.
01:13Dans cette configuration, le risque pour le camp présidentiel c'est évidemment de disparaître quasiment dès le premier tour.
01:20D'arriver en troisième position dans de très nombreuses circonscriptions.
01:23Alors quelle attitude adopter vis-à-vis des deux autres blocs ? Emmanuel Macron hier a commencé à distinguer au sein de la gauche la France insoumise du reste de la gauche
01:34en pointant la France insoumise mais en expliquant que les autres candidats de gauche ne relèvent pas de la logique mélenchoniste en quelque sorte.
01:41Et puis la majorité continue de cibler aussi évidemment le Rassemblement National.
01:46Pour survivre à ce premier tour, Gérald Darmanin ce matin a tendu en quelque sorte sur l'antenne de France Info la main aux électeurs du centre gauche.
01:55Le ministre de l'Intérieur était notre invité ce matin.
01:57Monsieur Mélenchon et beaucoup de ses amis ont un discours qui n'est plus universaliste, qui n'est plus du tout laïque, qui est communautariste,
02:05qui malheureusement pour une partie d'entre eux est antisémite.
02:08Moi je vois chez moi dans le Nord, il y a énormément d'électeurs qui ont voté pour monsieur Glucksmann qui viennent me voir moi Gérald Darmanin
02:13pour me dire je vais voter pour vous dès le premier tour parce que je ne peux pas voter pour la candidate de la France insoumise.
02:17Il y a quelque chose qui se passe dans le pays en ce moment, il est difficile à mesurer.
02:20Est-ce que c'est un renforcement des extrêmes ? C'est possible.
02:23Ou est-ce que ce sont des personnes qui se lèvent et qui vont voter, qui malgré le fait qu'ils sont en colère contre nous, vont quand même voter pour nous.
02:30Et je pense qu'il faudra bien comprendre nous dans la majorité que ce n'est pas un vote pour nous.
02:33C'est un vote aussi contre eux.
02:35Plutôt un vote contre eux effectivement.
02:37On voit c'est l'ultime argument utilisé par la majorité pour essayer de sauver les meubles dimanche lors du premier tour.
02:41Est-ce que ça peut fonctionner ?
02:43Carole Barjon, il y a un vrai problème aujourd'hui pour la majorité, complètement étouffée effectivement entre l'ERN et le Nouveau Front Populaire.
02:49Ah mais complètement d'ailleurs.
02:51Tous les sondages sont concordants et leur donnent, je crois qu'ils sont aujourd'hui 250 députés à l'Assemblée Nationale.
02:58Et dans les projections qu'il faut prendre évidemment avec des pincettes pour le moment,
03:03enfin ils pourraient revenir entre 75 et peut-être 120.
03:10Beaucoup de pincettes effectivement.
03:12Donc ça veut dire qu'ils seraient divisés par deux voire par trois.
03:15Et puis c'est la disparition.
03:20C'est-à-dire que ça va être la disparition d'un certain nombre de députés qui seront battus tout simplement et éliminés
03:28ou qui arriveront troisième.
03:32Et ce qu'il faut voir aussi c'est que dans ceux qui seront des survivants à l'issue du second tour,
03:39ils ne seront plus macronistes.
03:42Donc si vous voulez...
03:44Ils seront quoi ?
03:45Justement, c'est toute la question.
03:47C'est qu'aujourd'hui on voit bien que c'est le chacun pour soi qui l'emporte.
03:52Et les rares survivants, alors évidemment Gérald Darmanin qu'on vient d'entendre
04:00et qui sera lui à l'Assemblée Nationale puisqu'il se présente.
04:03Et c'est rare de fédérer les quelques forces macronistes qui restent,
04:09mais il sera en concurrence avec les troupes d'Edouard Philippe et de Gabriel Attal absolument.
04:19Et donc ça risque d'être en plus de la disparition du plus grand nombre, l'éclatement.
04:27Une majorité très explosée.
04:28On va pouvoir continuer à en parler dans quelques instants avec les informés de France Info.
04:32Ce sera après le Fil Info de 9h10 avec Thomas Giraudeau.
04:36À deux jours des législatives, le nouveau Front Populaire est crédité de 32% des intentions de vote
04:41dans un sondage gypsos pour Radio France, France Télévisions et Le Monde.
04:44C'est le score de l'ensemble des listes de gauche additionnées lors des européennes au début du mois.
04:48La dynamique se tasse.
04:49Des électeurs qui ont voté pour Raphaël Glucksmann rejettent l'alliance du PS avec les Insoumis
04:54et se tournent au premier tour vers des candidats de la majorité présidentielle.
04:57Analyse ce matin le directeur général délégué d'Ipsos, Brice Saint-Uri, invité du 8.30, France Info.
05:02Dans ce contexte politique, les journalistes de l'hebdomadaire Marianne sont en grève.
05:06Ils s'opposent au rachat du titre par Pierre-Edouard Sterrin, un milliardaire proche du Rassemblement National.
05:11La rédaction demande aux propriétaires actuels de chercher d'autres acquéreurs.
05:15Le président du puissant CNC, le Centre National du Cinéma Fixe, est sur son sort aujourd'hui.
05:20Le tribunal correctionnel de Nanterre rend sa décision.
05:23Dominique Boutonna, jugé pour agression sexuelle sur son filleul.
05:26Le procureur a requis trois ans de prison avec sursis.
05:29Et puis il n'a pas réussi le dernier défi de sa carrière.
05:32Se qualifier pour les Jeux de Paris cet été, Christophe Lemaitre, trop juste pour réaliser les minimas.
05:37Le sprinter français quadruple, champion d'Europe double, médailleux olympique, raccroche les pointes.
05:41Il prend sa retraite sportive.
05:54De retour dans Les Informés avec Renaud Dely, Carole Barjon, éditorialiste politique,
05:58et Paul Barcelone du service politique de France Info.
06:01On évoquait à l'instant les risques pour la majorité de se retrouver complètement explosé,
06:05éparpillé après le premier tour de la législative, Paul Barcelone.
06:09Est-ce que finalement il n'y a pas eu une erreur stratégique d'Emmanuel Macron
06:12qui a pensé qu'il allait aussi, lui, pouvoir éparpiller la gauche et il n'y est pas parvenu ?
06:16Alors si la question est de savoir ce qu'il restera des macronistes à l'issue du premier tour dimanche,
06:22et Carole parlait tout à l'heure des rares survivants,
06:25il faudra se poser la question aussi du survivant à l'Élysée, Emmanuel Macron,
06:29de quel pouvoir d'influence par exemple.
06:31Hier Marine Le Pen a cru bon de qualifier, d'honorifier le rôle de chef des armées.
06:38Et puis je fais le lien entre les macronistes à l'Assemblée et lui.
06:42Souvenir de 2017, son visage était partout sur toutes les affiches.
06:46Aujourd'hui il n'y a pas un candidat qui l'affiche directement.
06:50Il y a eu une aigreur terrible dans ce qui est encore la majorité présidentielle aujourd'hui à son égard,
06:56avec des critiques, les uns qui partent sans son étiquette,
07:00les autres qui ne veulent pas de son soutien, qui préfèrent mettre Gabriel Attal.
07:05Quelle marge de manœuvre va lui rester ?
07:08C'est aussi une des vraies questions qui se posera dimanche soir.
07:11Et sur l'erreur de stratégie ?
07:13Alors beaucoup lui en veulent, je disais tout à l'heure l'aigreur,
07:17mais c'est vrai que beaucoup lui en veulent aujourd'hui et lui disent
07:20mais il nous a mis dans un bazar terrible, on a de vraies difficultés à se défaire de son image,
07:25à se départir de ce truc-là.
07:28Donc il y a vraiment un ressentiment contre lui aujourd'hui dans la majorité,
07:32là où il était le dénominateur commun depuis le départ.
07:34Ce qui est intéressant c'est qu'effectivement avec cette décision,
07:37il y a encore beaucoup d'interrogations autour de ce qu'il a commandé cette décision,
07:41mais Emmanuel Macron a choisi de s'imposer la cohabitation.
07:44Alors soit il va, il y a plusieurs hypothèses,
07:46soit il va effectivement devoir cohabiter avec l'ONU
07:49et on voit effectivement que Marine Le Pen, Jordan Bardella
07:53veulent lui imposer une cohabitation musclée visiblement,
07:55puisque Marine Le Pen commence à piétiner ses fonctions,
08:00ses responsabilités de chef des armées.
08:02Alors qu'elle-même veut être candidate à la présidentielle.
08:04Bien sûr, bien sûr.
08:05C'est-à-dire à force de vouloir dépouiller voire humilier Emmanuel Macron,
08:09l'ONU s'en prend aussi à la fonction présidentielle,
08:12ce qui peut d'ailleurs se retourner contre lui.
08:13Mais en tout cas, l'ERN est incontestablement en position de force.
08:16Soit il s'impose une cohabitation avec la gauche,
08:18si nous ne vous ferons plus pire l'emporte,
08:20soit il s'impose, si jamais il n'y a pas de majorité claire
08:24de ce côté-là ou de l'autre,
08:26une autre cohabitation avec un ensemble,
08:30rassemblant ce qui resterait donc de l'ex-majorité présidentielle,
08:33enfin des macronistes, du centre-gauche, du centre-droite,
08:36si tout ça réussissait à sortir des urnes et de l'hémicycle.
08:39Mais là aussi, ce serait une cohabitation que s'impose Emmanuel Macron
08:42parce qu'effectivement, depuis le 9 juin au soir,
08:44les plus anti-macronistes au sein du monde politique,
08:47ce sont les ex-macronistes.
08:48Ceux qui sont vraiment en colère contre lui,
08:50ce n'est pas la gauche fait mine de lettres,
08:52mais la gauche a voté une quinzaine de motions de censure.
08:55Donc c'est un peu hypocrite de dire pourquoi est-ce qu'on va aux urnes
08:57alors qu'au moins une quinzaine de fois, ils ont voulu faire tomber le gouvernement.
09:00Le RN est évidemment ravi, comblé par cette dissolution
09:03et les seuls qui sont effectivement foudrages à l'endroit d'Emmanuel Macron,
09:06ce sont ses propres troupes.
09:07Ce qui veut dire que ces troupes qui seront réélues
09:10ne se rangeront pas de toute façon le lendemain du scrutin
09:12derrière l'ancien leadership du Président.
09:15D'autant moins que ces survivants auront le sentiment
09:19d'avoir été élus ou réélus sur leur propre nom
09:24et absolument pas sous le nom d'Emmanuel Macron.
09:28Donc si par hasard le RN avait une majorité absolue,
09:34au fond il aurait une double cohabitation Emmanuel Macron,
09:39à la fois avec le RN et avec ses anciennes troupes
09:43qui seront sous la houlette, ou de Gabriel Attal,
09:47enfin comme on disait tout à l'heure, ou de Gérald Darmanin.
09:50Qui a des ambitions lui aussi pour un groupe peut-être.
09:52En fait il a ouvert avec la dissolution aussi le bal des prétendants pour 2027
09:57où il a en tout cas accéléré cette course-là.
10:00J'ai souvenir que là sur les deux années qui nous séparent des législatives de 2022,
10:05la Macronie, les troupes du Président,
10:08avaient tendance à beaucoup se moquer d'un groupe d'auto-entrepreneurs
10:11du côté des Républicains.
10:12Le risque c'est que le groupe d'auto-entrepreneurs dans deux semaines,
10:16ce soit les macronistes à l'Assemblée,
10:18avec chacun qui tire dans la direction qui l'intéresse.
10:21Et la chose peut-être symptomatique aussi de la semaine,
10:24c'est le Conseil des ministres de mercredi dernier
10:26où autour de la table effectivement vous aviez un Gérald Darmanin
10:29qui a déjà annoncé qu'il voulait passer à autre chose,
10:31un Bruno Le Maire qui a dit après 7 ans de Bercy je m'en irai,
10:34et d'autres qui poursuivent, chacun leur intéresse.
10:37C'est aussi cette réalité-là qui va se poser au chef de l'État.
10:39– Barcelone, pour en revenir à la déclaration de Gérald Darmanin
10:41ce matin sur France Info qui évoquait ces électeurs de Raphaël Glucksmann
10:45qui l'entend, qui pourraient venir vers lui,
10:47est-ce que c'est une probabilité importante ?
10:49– Alors en tout cas c'est une stratégie qu'essayent de mettre en place
10:53parfois des députés de la majorité en disant
10:56des sociodémocrates doivent nous rejoindre,
10:58on a des cohérences de vues,
11:00et d'ailleurs j'observe qu'au tout départ de l'élection européenne,
11:03Valérie Ayé qui était la tête de liste du camp d'Emmanuel Macron
11:06pour l'élection avait dit, moi je vote 90% des textes,
11:08avec Raphaël Glucksmann au Parlement européen.
11:12Après, la capacité des troupes d'Emmanuel Macron aujourd'hui
11:16à attirer cet électorat de gauche, on peut quand même en douter.
11:20– Ça, à mon avis, c'est quelque chose qui peut marcher
11:23mais dans un second temps, certainement pas au premier tour des législatives.
11:28Ça peut marcher dans le cas où par exemple
11:31le Rassemblement national n'a pas la majorité absolue
11:35et où effectivement Emmanuel Macron est obligé de constituer
11:38une majorité de briques et de brocs,
11:41avec ce qui restera des macronistes,
11:44et puis effectivement aller chercher peut-être quelques socialistes,
11:48sociodémocrates, des LR antisiotistes, ce genre de choses.
11:53Mais je ne pense pas que ça marche pour le premier tour des législatives.
11:56– Ça, c'est ce qu'on va observer au premier tour,
11:57et puis se posera évidemment ensuite la question de l'entre-deux-tours,
12:00que reste-t-il du front républicain ?
12:02– Justement, on l'a vu, pour essayer de survivre
12:04et de surmonter à ce premier tour,
12:05la majorité macroniste a beaucoup ciblé le Nouveau Front populaire
12:09ces derniers jours, justement pour essayer de capter l'électorat droit
12:12et qu'il ne bascule pas au RN dès le premier tour.
12:15Mais entre les deux tours, est-ce que la majorité finira par distinguer
12:19un certain nombre de candidats au sein de ce Nouveau Front populaire ?
12:22Jusqu'à présent, il y a comme un parfum de Ni-Ni qui flotte,
12:26mais c'est plutôt ni RN ni LFI en termes de soutien du côté de la majorité,
12:31voire de retrait des candidats arrivés en troisième position au premier tour.
12:34Le plus probable étant, mais on le verra,
12:36et Gérald Darmanin encore ce matin a refusé de répondre
12:38à toutes ces questions que lui avait posées Benjamin,
12:40en ce sens peut-être au cas par cas,
12:42justement que la majorité choisit de se retirer
12:44ou de soutenir tel ou tel candidat,
12:46et pourrait soutenir des socialistes ou des écologistes par exemple.
12:49Les Insoumis eux-mêmes, sans évoquer le Ni-Ni,
12:54disent qu'ils n'appelleront pas,
12:56ce qui n'est pas le cas des autres partenaires de gauche,
12:58à voter forcément pour le candidat républicain face aux dangers de l'extrême droite.
13:03Voici ce qu'en disait ici, sur ce plateau hier,
13:05Manuel Bompard qui est le coordinateur de la France Insoumise.
13:09Pas une seule voix pour le Rassemblement National,
13:11que les macronistes soient capables de dire,
13:13comme moi, pas une seule voix pour le Rassemblement National.
13:15Mais pardon Manuel Bompard, mais quitte à s'abstenir, quitte à voter blanc ?
13:18Mais Madame, c'est pas moi qui décide à la place des électrices et des électeurs,
13:23donc à eux de décider quelle est la meilleure manière
13:25de faire perdre le Rassemblement National.
13:27Voilà, moi, ma position, elle est simple, elle est claire.
13:31Sauf que l'abstention ou le vote blanc, indirectement,
13:34ça peut évidemment servir à une éventuelle élection du RN,
13:37donc même si les Insoumis sont clairs, pas une voix pour le RN, bien sûr, au second tour.
13:42Pour autant, ils n'appelleraient pas, en tout cas, c'est ce que disait Manuel Bompard,
13:46à voter pour un candidat macroniste face au RN.
13:49C'est pas le cas, encore une fois, des autres partenaires du Nouveau Front Populaire,
13:52il semblerait que les socialistes, les écologistes, les communistes, eux,
13:55appelleraient à voter pour le candidat républicain face au RN.
13:57Pourquoi est-ce que ce front républicain, de part et d'autre,
14:00du côté des macronistes, en tout cas, d'une part, et des mélenchonistes, d'autre part,
14:03semble si difficile à constituer ?
14:05Et est-ce qu'il peut exister, d'ailleurs, peut-être, dans les urnes,
14:08indépendamment des consignes électorales des uns et des autres ?
14:10Eh bien, on va se poser la question dans quelques instants avec vous,
14:12Renaud Deligne, laissez ce micro tranquille,
14:14on va trouver également Paul Barcelon et Carole Granjon dans Les Informés,
14:17juste après le Fil Info à 9h20 avec Thomas Giraudeau.
14:22De nouvelles manifestations contre l'extrême droite dans plusieurs grandes villes.
14:25Hier soir, plusieurs milliers de personnes à Paris,
14:27à l'appel d'associations, de syndicats, à 700 personnes à Rennes, 300 à Lille.
14:31Gérald Darmanin assure ce matin que les forces de l'ordre disponibles
14:35sont en nombre suffisant pour encadrer d'éventuelles manifestations
14:38au soir du premier et du second tour en cas de victoire de l'extrême droite.
14:42Un nouvel épisode dans la saga Atos, ce géant de l'informatique
14:45et de la cybersécurité aux activités stratégiques,
14:47acteur majeur des JO cet été.
14:49Il est en grande difficulté financière, son principal actionnaire vient d'échouer,
14:53à reprendre totalement l'entreprise et il annonce maintenant
14:56qu'il veut se retirer totalement du capital d'Atos.
14:59À l'économie toujours, mais dans les rayons,
15:01les prix auront augmenté moins vite en ce mois de juin,
15:03plus 2,1% par rapport à la même période l'année dernière.
15:07Et puis une affiche déséquilibrée sur le papier,
15:09ce soir sur la pelouse du Vélodrome, le Stade Toulousain favorit
15:12pour conserver le bouclier de Brenus.
15:14Les Rouges et Noirs affrontent l'Union Bordeaux-Beigle
15:16qui dispute sa première finale de Top 14.
15:30La suite des informés sur France Info avec Paul Barcelone
15:32du service politique de France Info et Carole Granjon, éditorialiste politique.
15:35Barjon.
15:36Barjon, effectivement.
15:38On évoquait il y a quelques instants le barrage de l'Entre-Deux-Tours
15:41et ce fameux front républicain dont on parle depuis quelques jours maintenant,
15:44qui a bien du mal à se former.
15:46C'est une méthode qui a vieilli, le front républicain ?
15:49Oui. Oui, oui. Beaucoup.
15:51Ça a très, très bien marché pendant 20 ans.
15:55Mais depuis quelques temps, on voit bien que c'est un argument qui ne prend plus.
16:02Pourquoi ? Parce que d'abord, le Rassemblement National,
16:07ça n'est plus le front national.
16:11Certains peuvent penser que Marine Le Pen avance masqué, etc.
16:15Mais de fait, les électeurs, eux, manifestement,
16:18le Rassemblement National, et à en croire les sondages,
16:21ne fait plus peur comme auparavant.
16:24Donc ça, évidemment, ça joue.
16:28Et puis, il faut bien dire que la détestation du président de la République
16:35joue également, et ça ne joue pas en faveur d'un barrage.
16:40Parce qu'aux Européennes, les électeurs ont signifié plutôt un barrage à Emmanuel Macron.
16:49Donc c'est une situation aujourd'hui assez compliquée.
16:53On voit bien qu'il y a eu des appels,
16:58il y a eu des tribunes de Laurent Berger, de Raphaël Glucksmann, etc.
17:04Mais on n'a absolument pas le sentiment que ça fasse bouger d'un iota dans les sondages pour le moment.
17:09Paul Barcelone, on évoque Emmanuel Macron,
17:11qui est aussi pointé du doigt pour une forme de cynisme
17:14envers justement sa méthode avec le Rassemblement National.
17:17Il refuse, en tout cas, là, sur la question du Front Républicain,
17:20pour le moment, de laisser apparaître une vraie stratégie,
17:23ou en tout cas de trancher une vraie stratégie,
17:25même si on voit se dessiner entre les lignes une forme de
17:28ni-ni, ni Rassemblement National, ni la France Insoumise en vue du second tour.
17:32Mais pour le moment, c'est un peu la même question qui se pose
17:36que sur le début de notre débat tout à l'heure.
17:38Mais ne pas trancher, est-ce que ce n'est pas quelque part prendre une décision quand même, aujourd'hui ?
17:42Non, mais probablement qu'il sera amené à s'exprimer et puis à donner une consigne de vote.
17:47Je ne sais pas si ce sera clair ou pas.
17:49Il est probable que la stratégie qui soit définie in fine,
17:52soit circonscription par circonscription, du cas par cas,
17:55là où le Rassemblement National est en position de l'emporter,
17:59où il y aura une triangulaire avec un macroniste,
18:01que le macroniste se désiste.
18:03Mais on voit bien que chacun là-dessus aussi joue sa propre partition.
18:07J'ai entendu cette semaine Aurore Berger, par exemple, dire
18:10« il faut absolument battre les candidats de la France Insoumise ».
18:13D'autres disent « il faut absolument battre l'ORN ».
18:16C'est beaucoup de cas de conscience qui vont se poser quand même
18:18à partir de dimanche soir et jusqu'à lundi 18h.
18:21Je ne pense pas que le fait que ce front républicain soit incontestablement
18:24très difficile à bâtir soit lié à un changement du RN lui-même.
18:28Je pense que c'est plutôt lié à un changement des autres acteurs politiques,
18:31et de deux en particulier.
18:32D'une part, Emmanuel Macron et la majorité sortante,
18:35qui ont eu tendance ces dernières années, effectivement,
18:37bien souvent à renvoyer dos à dos, en tout cas,
18:39une partie de la gauche et de l'extrême droite,
18:42ou à prendre des positions ou à tenir des propos
18:44qui semblaient, y compris par un certain nombre de textes,
18:47valider un certain nombre d'analyses
18:49préemptées par le parti de l'extrême droite.
18:51Et donc ça, ça a forcément contribué à la banalisation
18:54et donc à la difficulté de mettre en œuvre ce front républicain
18:57pour faire barrage à l'extrême droite le moment venu.
19:00Et d'autre part, évidemment, Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis,
19:02qui portent une responsabilité considérable,
19:04puisque par leurs outrances, par leurs excès,
19:07par leur radicalisation, plus particulièrement depuis deux ans
19:10à l'Assemblée nationale, et plus encore depuis le 7 octobre
19:14et leur refus de condamner clairement le Hamas
19:17comme un mouvement terroriste, entre autres,
19:19ça a été évidemment un facteur de normalisation accélérée
19:22du RN. On a eu d'un côté un groupe Insoumis
19:25qui a transformé l'Assemblée en happening permanent,
19:28tout le monde a en mémoire ces scènes,
19:30et de l'autre côté Marine Le Pen qui donnait simplement
19:33la consigne à ses députés de se taire, de mettre une cravate
19:35et de s'enlever aux caméras.
19:36Donc évidemment, ensuite, et on le voit dans les sondages,
19:39c'est ce que disait d'ailleurs Brice Tintori un instant sur ce plateau,
19:42aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon est beaucoup plus rejeté
19:44dans la population, massivement, y compris à gauche d'ailleurs,
19:48moins à gauche évidemment qu'à droite ou extrême,
19:50mais y compris à gauche, que la figure de Marine Le Pen.
19:52Donc tout ça fait que le moment venu, au moment de dire
19:55attention le danger, c'est l'extrême droite,
19:58c'est plus compliqué à faire entrer dans les consciences
20:01d'abord des électorats, mais ça c'est dû d'abord
20:03aux responsables politiques.
20:04Juste un point, il y a donc une grosse incertitude,
20:06et ça Brice Tintori le rappelait aussi,
20:07il y a encore une incertitude sur le second tour,
20:09ça va être le nombre de triangulaires potentiels,
20:11rappelons qu'il faut atteindre 12,5% des inscrits
20:13pour pouvoir se qualifier pour le second tour,
20:16on peut les estimer autour potentiellement
20:18de 200 à 250 triangulaires,
20:20et évidemment selon ces configurations,
20:22ça dépend, tout dépend de la participation électorale,
20:24ces configurations-là peuvent amener effectivement
20:27des retraits, des soutiens ou des triangulaires
20:29qui pourraient, en cas justement de retrait,
20:33de soutien au candidat républicain le mieux placé,
20:35nuire finalement au dernier moment
20:37au Rassemblement national, et en particulier
20:39à l'obtention d'une majorité absolue
20:41qui semble être aujourd'hui à portée de main
20:43quand même du parti de l'extrême droite.
20:44Oui c'est vrai, mais si on veut vraiment faire barrage,
20:48en fait c'est au premier tour qu'il faut le faire,
20:50pour précisément empêcher le Rassemblement national
20:55de se qualifier dans les meilleures positions.
20:59Dans l'entre-deux-tours, ça ne pourra être
21:03que disons un rattrapage quelque part, voilà.
21:06Donc c'est au premier tour que ça se joue,
21:09et là on n'a vraiment pas le sentiment,
21:11notamment en raison de ce que vient de rappeler
21:14Renaud Delis sur le fait que l'épouvantail
21:17aujourd'hui est devenu beaucoup plus Jean-Luc Mélenchon
21:20que Jordan Bardella.
21:22Donc si ça ne se fait pas au premier tour,
21:25c'est que ça ne marche pas.
21:26Paul Barcelone voulait y ajouter.
21:27Plus la participation, mais c'est mécanique,
21:29mais plus la participation sera élevée naturellement,
21:31plus il y aura un risque de triangulaire.
21:33Par ailleurs, sauf si je me trompe,
21:35tant est que les macronistes arrivent
21:37troisième dans beaucoup de cas de ces triangulaires,
21:40leur voix portera naturellement moins
21:42pour appeler au barrage républicain
21:44que s'ils étaient deuxième ou premier.
21:45Évidemment, ils ont bon beau jeu de dire
21:47il faut faire front républicain et barrage républicain,
21:49sauf qu'ils seront en position de faiblesse quand même.
21:51Et il est probable sur cette question du front républicain,
21:54ce qui me permet d'ajouter par rapport à ce que je disais
21:56au début tout à l'heure,
21:58le risque énorme dimanche soir
22:00pour le camp d'Emmanuel Macron au moins
22:02sur cette question, c'est d'avoir une gacophonétie terrible
22:04entre ce que dira Gabriel Attal,
22:06ce que pensera Gérald Darmanin,
22:08ce que Emmanuel Macron depuis l'Elysée
22:10fera dire par ses conseillers, etc.
22:12Il n'est pas sûr que dimanche soir, la ligne...
22:14Il est probable qu'il distingue quand même
22:16les insoumis du reste de la gauche.
22:17Et on le voit d'ailleurs parce que...
22:18Il commence un peu à le faire.
22:20Le problème d'un point de vue électoral
22:22se pose essentiellement au cas de duels au second tour
22:24entre un candidat insoumis et un candidat du RN.
22:26On voit que cette configuration-là est assez favorable
22:28dans les sondages à l'extrême droite.
22:30Alors qu'un socialiste, un écologiste
22:32ou quelqu'un issu du bloc centriste
22:34a plus de chances de battre un candidat d'extrême droite.
22:36Et on verra justement ça à partir de 20h.
22:38Dimanche soir, soirée spéciale sur France Info
22:40pour suivre le premier tour de ces législatives.
22:42Merci Carole Barjon, éditorialiste politique
22:44d'avoir été avec nous.
22:45Merci Paul Barcelone, merci également à vous.
22:47Les informés reviennent ce soir à 20h
22:49avec Bérangère Bonte.

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