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00:00 *Générique*
00:07 Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans Les Informés.
00:09 A la une ce soir, Emmanuel Macron de retour au contact des Français au Salon de l'Agriculture.
00:14 Une visite marathon et un président qui s'est fait chahuter notamment sur le climat.
00:19 On rejoindra sur place notre journaliste Victoria Coussa pour un premier bilan de la journée.
00:25 La plus grande ferme de France qui a donc ouvert aujourd'hui sur fond d'une flambée des prix des matières premières
00:30 et d'une crainte d'un mars rouge marqué par une nouvelle inflation.
00:35 Et puis une autre actualité que nous aborderons bien sûr, la guerre en Ukraine.
00:39 Un an après son commencement, la paix paraît bien loin.
00:43 Que penser de la médiation proposée par la Chine ?
00:46 Et enfin, une petite échappée en fin d'émission, nous parlerons de la semaine de 4 jours.
00:52 Une expérimentation a visiblement convaincu nos amis britanniques.
00:56 Je dis oui en Angleterre, oui au pays du libéralisme.
01:00 Je suis sûr que nos quatre correspondants de la presse étrangère ce soir à mes côtés vont s'en régaler.
01:05 Enfin, démission, j'ai nommé Anna Navarro-Pedro.
01:08 Bonsoir à vous, correspondante de la presse portugaise.
01:11 Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste à Paris du Daily Télégraph.
01:15 La semaine de 4 jours, je crois que ce n'est pas votre truc, vous nous direz ça.
01:20 Mériem Amelal de France 24, bonsoir à vous, spécialiste afrique et Moyen-Orient.
01:24 Et enfin, Richard Verly, bonsoir Richard, du quotidien Suisse Blic.
01:28 Nous sommes ensemble jusqu'à 21h. Les informés, c'est parti.
01:31 Alors, le Salon de l'agriculture a ouvert ses portes ce matin,
01:36 porte de Versailles inaugurée par le chef de l'État.
01:39 Le revoilà, Emmanuel Macron, qui est resté discret ces dernières semaines.
01:44 Eh bien, il est de retour dans l'arène, une arène agricole.
01:47 Bonsoir, Victoria Koussa, du service politique de France Info.
01:51 Vous avez suivi le président et on peut dire que ça s'est tendu
01:55 au fil de la journée pour Emmanuel Macron.
01:57 Oui, après une matinée plutôt calme où Emmanuel Macron abordait des sujets de fond
02:02 avec les agriculteurs, la sécheresse, l'inflation,
02:05 l'interdiction d'utiliser certains pesticides qui inquiètent les agriculteurs
02:09 ou le président a notamment annoncé un plan de sobriété sur l'eau
02:12 pour mieux utiliser les ressources.
02:14 Ça s'est tendu après au fil des heures.
02:17 Il y a d'abord eu cette séquence où un militant écologiste du collectif
02:20 Dernière Rénovation l'a interpellé très en colère,
02:23 l'accusant de ne pas faire assez pour sauver la planète.
02:26 Un autre épisode montre à quel point le service d'ordre était sur les dents.
02:29 À côté de moi, un jeune a tenté d'interpeller de nouveau le président,
02:32 un autre jeune, le président sur le climat,
02:35 avant de se faire sauter dessus littéralement par au moins cinq agents de sécurité.
02:38 L'un d'eux l'a attrapé par la gorge, l'a tiré par les cheveux pour l'évacuer du bâtiment.
02:43 En le tirant au sol, une vidéo qui devient virale en ce moment sur les réseaux sociaux.
02:47 Et puis, le président a bien sûr été interpellé sur les retraites,
02:51 sur la réforme des retraites avec des visiteurs très remontés contre le projet de réforme.
02:55 Il a même été hué à plusieurs reprises,
02:57 souvent avec force avant de s'engouffrer dans des stands à l'abri des caméras
03:01 pour s'entretenir avec les représentants des différentes professions.
03:05 Pour Emmanuel Macron, il n'y a pas de colère que de l'inquiétude sur ce projet.
03:09 C'est ce qu'il nous dit ce soir et souhaite que le Sénat puisse enrichir ce texte.
03:13 C'est ce qu'il nous a dit lors de ce dernier point presse de la journée.
03:16 Et il en est où le président d'ailleurs ? Est-ce qu'il est toujours là ou il est parti ?
03:20 Il est toujours là, mais c'est la toute dernière étape de ce marathon.
03:23 Il est là depuis huit heures ce matin.
03:25 Emmanuel Macron est en ce moment au stand des Brasseurs de France.
03:28 Peut-être fera-t-il à la fin un tout dernier banc de foule des visiteurs.
03:32 Quelques visiteurs l'attendent encore alors que le salon est en train de fermer.
03:35 D'après nos compteurs, il ne risque pas de battre son record de 2019 de 14h30 sur le salon.
03:41 Mais il va le frôler ce record puisque là on en est à 12h de salon.
03:44 Dans des conditions bien différentes puisqu'entre temps,
03:47 la réforme des retraites est passée par là et bien engagée au Parlement.
03:50 Bien vu, Victoria Coussin. Merci à vous du service politique de France Info. Bon courage à vous.
03:56 On l'a vu, ça a quand même été très chahuté pour le président de la République.
03:59 Quelques personnes ont quand même manifesté leur refus de la réforme.
04:01 Une manifestation vite empêchée. Puis ce plaquage au sol.
04:05 Le président de la République a d'ailleurs dit qu'il condamnait toute violence.
04:09 Anne-Elisabeth Moutet, dur dur pour le président quand même ce retour dans l'atmosphère, j'allais dire.
04:14 Je dirais que ce n'est pas très facile d'être Jacques Chirac au salon de l'agriculture
04:17 et que tous les présidents qui ont suivi Jacques Chirac ont souffert de la comparaison.
04:22 Parce qu'on voit bien que l'agriculture, ce n'est pas quelque chose qui prend Emmanuel Macron au corps.
04:28 C'est plutôt ses gardes du corps qui prennent au corps les gens qui essayent de lui reprocher quelque chose.
04:34 Et d'autre part, la situation de l'agriculture est vraiment française et vraiment épouvantable.
04:39 On se rappelle de l'époque où l'Europe protégeait essentiellement les agriculteurs français.
04:43 Ce n'est plus du tout le cas. Les agriculteurs sont à la fois pris à la gorge par ce qui prend tout le monde à la gorge,
04:51 c'est-à-dire les coûts, l'inflation, le coût de l'énergie et par ailleurs des exigences écologiques
04:57 que beaucoup d'entre eux considèrent comme n'étant pas appropriées au travail qu'ils font.
05:02 Alors c'est une chose difficile à faire. C'est plus facile d'en discuter tranquillement que devant une foule pas contente.
05:07 Rappelons que les agriculteurs français sont de moins en moins nombreux.
05:11 Je crois que c'est 4% de la population maintenant.
05:13 Et qu'on va parler tout à l'heure de la semaine de 32 heures.
05:18 Ils font des semaines de 70-80 heures, les agriculteurs.
05:20 Mais ils ont très peu de vacances.
05:22 - Anna Navarro-Pedro, en même temps, est-ce qu'il a eu raison, le président de la République, de rester en surplomb
05:27 toutes ces dernières semaines ? On ne l'a pas beaucoup entendu.
05:30 C'est vrai qu'il y a beaucoup d'attentes de sa parole.
05:34 - S'il était intervenu dans le débat parlementaire, on aurait dit qu'il intervenait dans le législatif et qu'il était hors propos,
05:41 qu'il serait hors propos. Donc il avait présenté son plan, son projet.
05:46 Très sûrement, d'une façon... Enfin, ce n'était pas le bon moment pour le faire, certainement, dans la politique française.
05:51 Mais il l'a fait. Il y tient. Il s'est tenu en retrait.
05:54 En même temps, tout le monde attendait qu'il intervienne, qu'il dise quelque chose.
05:59 Donc bon, il a choisi Rungis. - Ça, c'était mardi.
06:02 - Et puis il a choisi le Salon de l'agriculture. Ce n'est pas plus mal.
06:04 On reste dans ce qui unit les Français. C'est la nourriture.
06:08 Ce qui les désunit maintenant, c'est l'avenir de cette filière alimentaire française, agricole française, qui est très menacée, comme disait Anne-Elisabeth.
06:16 - Sur la réforme des retraites, on va y revenir aussi tout à l'heure.
06:19 M. Amelal, il est resté un peu en dessous, le président de la République, par rapport à ce qu'il avait dit à Rungis.
06:24 Parce que mardi, il avait parlé de réformes, je cite, de bon sens, des propos qui avaient été mal reçus.
06:29 D'ailleurs, Fabien Roussel, par exemple, le secrétaire national du Parti communiste, avait ironisé, je le cite toujours, sur le méprisant de la République.
06:37 Là, il a joué plutôt... - Et puis il a donné l'exemple des agriculteurs qui n'ont pas beaucoup de vacances, pour qui c'est une réforme plutôt juste.
06:44 Il a essayé d'être plus concret dans sa prise de parole aujourd'hui. Donc effectivement, il a été un ton en dessous.
06:52 - Oui. Mais Zovoce, Richard Verli, vous diriez aussi, pour le président de la République...
06:56 - Moi, je trouve qu'il est cohérent sur cette séquence. D'une part, il se range résolument dans le camp du travail.
07:01 Et ça, on connaît son discours sur le sujet, puisqu'il a fait du plein emploi l'objectif de son 2e mandat.
07:07 Et d'autre part, une fois de plus, avec Emmanuel Macron, on peut penser ce qu'on veut, mais il va au contact. Il sait...
07:12 - Il n'est pas allé pendant plusieurs jours, pendant plusieurs semaines, même. On l'a pas vu sur le terrain.
07:16 - Oui, mais là, je parlais du salon de l'agriculture. Passer 12 heures au salon de l'agriculture, alors on peut ironiser,
07:20 parce que est-ce que c'est vraiment nécessaire d'y passer toute la journée ? Mais il est évident qu'en y passant autant de temps,
07:25 il savait qu'il allait avoir des problèmes. Il savait qu'il allait avoir des gens qui allaient l'interpeller.
07:29 Eh bien, il y va quand même. Il le fait. Moi, je trouve que ça, c'est une de ses caractéristiques.
07:35 Il n'hésite pas à aller au contact, même lorsqu'il sait qu'il va peut-être tomber sur quelques embûches.
07:40 - Alors, on va y revenir dans quelques instants. Les informés reviennent. Mais il est 20h10 et c'est l'heure du Fil info. Emmanuel Langlois.
07:46 *- Avec les suites de l'enquête autour de Pierre Palmade, l'un des 2 hommes en garde à vue a été mis en examen ce soir
07:53 pour diffusion et détention d'images pédopornographiques. Il a été placé sous contrôle judiciaire. C'est ce qu'annonce le parquet de Paris.
08:01 Le second, lui, a été remis en liberté. Quant à l'humoriste, il sera fixé après-demain, lundi, sur son maintien sous bracelet électronique,
08:08 comme c'est le cas aujourd'hui, ou bien son placement en détention que réclame le parquet. La visite marathon d'Emmanuel Macron,
08:15 qui se poursuit au Salon de l'agriculture à Paris. Visite sous tension pour le chef de l'État, notamment prise à partie cet après-midi dans les allées
08:22 par un militant écologiste de dernière rénovation. Le collectif dénonce l'inutilité du gouvernement face à la crise climatique
08:30 et demande la mise en place immédiate d'un grand plan de rénovation thermique des bâtiments.
08:36 Au lendemain du premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine, de nouvelles manifestations en soutien au peuple ukrainien ont été organisées
08:43 aujourd'hui dans plusieurs villes de France. Ce samedi, à Pau, à Nice, à Rennes ou encore à Perpignan. Et puis en Allemagne, environ 10 000 personnes,
08:51 selon la police, se sont elles rassemblées dans le centre de Berlin, où elles ont appelé à négocier avec Moscou plutôt que de livrer des armes à l'Ukraine.
09:00 La troisième journée du tournoi des signations de rugby, la facile victoire de l'Irlande face à l'Italie 34 à 20. Les Anglais l'emportent face au Pays de Galles 20 à 10.
09:09 Et puis après son César du meilleur scénario hier soir, le réalisateur français Philippe Garel décroche cette fois à Berlin l'ours d'argent du meilleur réalisateur
09:18 pour le grand chariot à un film aux airs de testament artistique tourné avec ses propres enfants.
09:25 France Info.
09:27 France Info, les informés.
09:31 Benjamin Sportouche.
09:33 Alors on revient sur la visite très longue et toujours en cours du président de la République, porte de Versailles, au salon de l'agriculteur.
09:43 On va l'écouter d'ailleurs le président de la République qui justifie une nouvelle fois sa réforme des retraites.
09:49 Je sais que cette réforme par ailleurs, elle crée du mécontentement chez nous. Ça fait plaisir à personne de travailler un peu plus longtemps.
09:55 Donc je sais qu'il continuera à y avoir des contestations. Je dis aussi que c'est un chemin qui rapproche les situations.
10:00 C'est ce qu'il faut pour le pays. Voilà. Donc moi je continue de convaincre et d'aller au contact. Merci.
10:06 Anne-Elisabeth Moutet. Alors il va au contact le président de la République. Mais j'allais vous dire en fait c'est l'heure de vérité.
10:11 C'est pas maintenant, c'est le 7 mars. Tout le monde attend cette date. Les syndicats ont prévu de bloquer le pays. Ça sera l'heure de vérité.
10:17 Je suis pas sûre que ce sera l'heure de vérité. Pourquoi ?
10:20 Enfin ça sera la cinquième, c'est la cinquième grande grève.
10:22 Oui mais là c'est différent. Les syndicats, je les cite, ils veulent faire plus fort que les précédentes mobilisations.
10:28 Oui mais enfin tout ça, ça fait partie d'un kabuki compliqué qui consiste à faire des démonstrations où la réforme Sarkozy sur le service minimum
10:38 fait qu'en réalité le pays n'est plus bloqué. Et dans l'ensemble c'est plutôt une bonne chose.
10:43 Donc non je pense absolument pas. Je pense que ça fait très plaisir aux syndicats de dire que c'est le qui-tout-double.
10:48 C'est certainement très important et ça pèse. On se rend bien compte que cette réforme est mal emmanchée dans l'opinion.
10:54 Et ça n'aide pas le président de la République. Mais quant à dire que c'est vraiment le qui-tout-double, non c'est pas vrai du tout.
11:02 Ça va être une longue discussion avec un je dirais on va écorcer le fruit au fur et à mesure et on va voir s'il en reste quelque chose. C'est tout.
11:11 Toute la question est une question finalement quand ça revient à l'Assemblée Nationale de savoir si Emmanuel Macron réunira à faire tenir ses alliances.
11:20 Oui mais alors ça va d'abord venir au Sénat à partir de la semaine prochaine Richard Verli. Est-ce qu'il y a encore du grain à moudre sur cette réforme ?
11:27 Pour dire les choses comme elles sont, les sénateurs vont enfin travailler.
11:31 Pourquoi enfin ?
11:32 Parce que le premier round de discussion à l'Assemblée Nationale, on a tous compris que le texte n'avait pas été examiné sur le fond.
11:40 Ce qu'ont fait les oppositions et notamment la NUPES c'est d'empêcher la discussion le plus possible.
11:46 Au Sénat on va voir comment la gauche se positionne. Certains disent qu'elle va accepter l'examen des 20 articles si je ne me trompe pas du projet de loi.
11:56 D'autres disent qu'ils vont quand même tolérer d'aller jusqu'à l'article 7, le fameux qui reporte l'âge à 64 ans.
12:02 Mais dans tous les cas de figure c'est là qu'il devrait y avoir des amendements disons acceptables ou en tout cas qui touchent au fond de la matière.
12:09 Après la question elle est simple pour moi maintenant, elle est politique.
12:11 Il y a d'une part ce que font les syndicats dans la rue et il semble qu'ils ont peut-être plafonné.
12:16 On voit mal comment ils pourraient davantage obtenir de mobilisation mais c'est à voir le 7 mars.
12:21 La deuxième chose, l'objectif des oppositions c'est qu'il n'y ait pas de vote au Parlement.
12:25 Tout simplement c'est de forcer Emmanuel Macron à faire adopter ce texte en 49.3
12:30 ce qui leur permettra de dire que ce texte est illégitime.
12:33 Anna Navarro-Piedro, est-ce que ça va plafonner la mobilisation ? Il s'avance un peu peut-être Richard Verli, non ?
12:39 On va voir, et Anne-Elisabeth Moutet a aussi la même idée, la même opinion.
12:43 On va voir ce qu'ils vont faire, ils ont quand même encore une capacité de mobilisation.
12:46 C'est bien que ça ne va pas être juste à la bonne volonté de tout un chacun, ils vont organiser le truc.
12:52 Donc on va voir leur capacité actuellement et leur financement aussi,
12:56 parce que c'est une question de sous pour financer cette énorme mobilisation qu'ils nous promettent.
13:00 Mais depuis quand en France ou en Europe, une manifestation dans la rue,
13:06 l'opinion publique qui sort dans la rue a réussi à réfléchir à une politique gouvernementale ?
13:12 Ça fait longtemps maintenant.
13:13 En 1984, la loi sur l'enseignement privé.
13:16 Il y a eu le contrat de nouvelle embauche, le contrat de première embauche de Dominique de Villepin,
13:25 il n'y a pas eu longtemps que ça, c'était au 2006.
13:27 2006 pour le CEP, pardon.
13:30 Mériem Amelal, est-ce que vous pensez qu'il peut y avoir une mobilisation plus forte ?
13:35 Tout le monde a en tête dans ce pays 1995, voilà ce que c'est, j'allais dire, l'indicateur, le baromètre.
13:41 Je pense qu'on n'est plus en 1995, il y a eu justement ces lois Sarkozy qui imposent un service minimum
13:51 et ces promesses de grosse mobilisation, moi je n'y crois pas trop
13:57 et je pense que c'est un peu risqué de vendre tout ça, de dire attention, on va faire une grosse mobilisation
14:03 parce que si ça fait un flop, ça risque d'avoir une répercussion.
14:07 Pour moi il y a cette réforme des retraites évidemment qui est là et qui pèse beaucoup sur l'opinion
14:12 mais il y a un climat général aussi qui fait qu'il y a un ras-le-bol global.
14:18 On a enchaîné, j'ai envie de dire, les années difficiles entre le Covid qui a beaucoup marqué les esprits,
14:24 pas qu'en France où les gens ont voulu changer de mode de vie, ont voulu changer de mode de travail
14:30 et aujourd'hui il y a aussi une crise climatique dont on est de plus en plus conscient, qu'on subit,
14:34 on parle de la sécheresse aussi, on en a beaucoup parlé pour le salon de l'agriculture,
14:38 on a toutes ces questions, on a une espèce de morale en berne.
14:44 - Mais c'est de la colère ou de la morale ? Parce que le Président de la République dit que c'est de l'inquiétude.
14:50 - Non c'est au-delà de l'inquiétude, je pense qu'il y a vraiment un moral en berne.
14:54 C'est comme le climat, la météo, il y a la température et le ressenti, là le ressenti est très bas.
15:01 Les gens ont vraiment une sensation de faim, de faim d'époque, on leur dit qu'ils vont devoir travailler.
15:08 Ces jeunes qui sont très inquiets, ces jeunes qu'on voit notamment au salon de l'agriculture qui interpellent le Président,
15:15 qui sont très inquiets sur leur avenir par rapport au climat, on leur dit en plus qu'ils vont devoir travailler jusqu'à 70 ans.
15:20 Je ne sais pas si vous imaginez ce contexte et ce moral chez cette jeunesse.
15:24 - Moi je me pose une question par rapport à la première phase du débat parlementaire à l'Assemblée Nationale.
15:29 Je crois que les taux d'écoute, de retransmission des audiences ont été très élevés.
15:33 Je me demande si ça n'a pas démobilisé les gens.
15:36 C'est-à-dire de voir un tel spectacle, un spectacle qui était au fond un spectacle de chaos parlementaire,
15:41 alors après on peut le juger de différentes façons, et ça peut avoir un effet démobilisateur sur le thème
15:46 "de toute manière ce texte va passer, de toute manière c'est le bazar à l'Assemblée, à quoi ça sert qu'on aille dans la rue".
15:51 Je ne dis pas que c'est ce qui va se passer mais je m'interroge.
15:54 - On a quand même vu dans des analyses un peu partout et chez les gens,
15:59 justement qu'il y avait une opposition entre les syndicats, l'attitude et le comportement des syndicats
16:04 qu'ils trouvaient très efficaces et très calmes, en contraste avec ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale.
16:13 Mais justement, ici il y a une sorte de consensus pour dire que les gens sont résignés à laisser passer le...
16:21 Peut-être, mais on n'a vu jamais depuis très longtemps aussi une adhésion aussi grande de l'opinion publique
16:28 au rejet d'une réforme, au rejet d'une initiative gouvernementale.
16:35 Et ce rejet, il cristallise aussi toutes les frustrations, tous les mécontentements du passé avec le gouvernement
16:43 qui ne sont pas exprimés, et là tout ce magma, est-ce qu'il peut exploser comme un volcan ?
16:49 - Oui, et qu'est-ce qu'on en dit dans la presse portugaise d'ailleurs de cette mobilisation ?
16:53 - Pour l'instant on n'en parle pas encore énormément.
16:57 - On attend que ce soit complètement bloqué.
16:59 - Ça reste beaucoup sur le côté technique de la réforme.
17:02 - Bon, on va venir sur une autre actualité, c'est celle de l'inflation,
17:05 qui a été aussi au cœur du Salon d'Agriculture et de la visite d'Emmanuel Macron.
17:08 Mais France Info, il est 20h20 et c'est le Fil info avec Emmanuel Langlois.
17:12 - Et Pékin qui tente de jouer les médiateurs dans la guerre en Ukraine,
17:16 la Chine va en effet recevoir le président bélarusse Alexandre Loukachenko,
17:21 le seul allié européen de Moscou, suivi de son homologue français Emmanuel Macron.
17:25 La Chine qui appelle les Russes et les Ukrainiens à tenir des pourparlers de paix
17:30 un an après l'offensive en Ukraine.
17:32 En France, le mari de la femme retrouvé démembré au but de chômeau à Paris est mis en examen.
17:37 Ce soir il est poursuivi pour meurtre sur conjoint, atteinte à l'intégrité et recel de cadavre,
17:43 c'est ce qu'annonce son avocate.
17:45 Eux avaient été visés par des menaces de l'extrême droite
17:48 après la publication d'articles sur un projet aujourd'hui abandonné
17:52 qui prévoyait l'accueil de réfugiés en Bretagne.
17:54 Environ 600 personnes se sont réunies aujourd'hui à Carré dans le Finistère
17:58 pour soutenir la rédaction de l'hebdomadaire Le Poher et une journaliste de France 3.
18:04 Et puis voilà qui risque de relancer le débat sur les hauts salaires des dirigeants du CAC 40,
18:08 dopés par les résultats exceptionnels du groupe automobile,
18:11 la rémunération du patron de Stellantis, Carlo Stavares,
18:15 pourrait atteindre à terme 23,5 millions d'euros pour l'année écoulée.
18:20 La crise continue chez les Bleus après la capitaine Wandy Ronard
18:24 et les attaquantes Kadhi Diatou Diani et Marie-Antoinette Catoto.
18:27 Ce sont les défenseurs de Lyon et de l'équipe de France féminine,
18:30 Griet Jemboc et Perle Moroni, qui s'associent aux trois joueuses
18:34 qui ont mis fin à leur carrière internationale épinglant le management en sélection française.
18:40 Du football sur le terrain cette fois, Lyon l'emporte à Angers 3-1 à l'occasion de la 25e journée de Ligue 1.
18:46 Une semaine après leur défaite face à Auxerre, les Lyonnais renouent donc avec la victoire.
18:51 En attendant, à 21h tout à l'heure, Montpellier qui reçoit Lens à la Mausson.
19:07 Merci d'être avec nous dans les informes.
19:09 L'autre actualité de la semaine est en lien avec le salon de l'agriculture.
19:12 C'est la crainte d'une augmentation des prix de l'alimentation, une nouvelle flambée de l'inflation.
19:17 Des négociations cruciales sont en cours entre fournisseurs et distributeurs,
19:22 les grandes surfaces pour être clair, et l'échéance de ces négociations.
19:26 C'est mardi soir, ça arrive très vite.
19:28 Emmanuel Macron a mis un coup de pression sur les distributeurs.
19:33 Il faut que, avec nos distributeurs, on fasse très attention, parce qu'il y a certaines marques
19:37 qui ne sont pas seules produites par nos agriculteurs.
19:39 Ce sont souvent des marques de distributeurs qui ont une envolée des prix
19:41 qui touche le portefeuille de nos consommateurs.
19:45 Donc il faut faire cet effort, il faut être très vigilant.
19:47 Mais là on a besoin d'un effort collectif, d'un engagement.
19:49 C'est ça ce que je demande aussi à nos distributeurs aujourd'hui.
19:51 Anne-Elisabeth Moutet, on est un peu surpris d'entendre le Président de la République entrer dans le jeu.
19:56 Alors il s'adresse, il faut bien le dire, plutôt à Michel-Édouard Leclerc.
19:59 Vous savez qu'il a annoncé des hausses de 20 à 30% des prix.
20:02 Vous qui n'êtes pas forcément interventionniste, qu'est-ce que vous en pensez, là,
20:05 qui mette son grain de sel le Président de la République ?
20:07 Je pense que c'est comme on essaye d'arrêter la marée, je veux dire.
20:10 Ce n'est pas possible parce que c'est dû à des facteurs largement extérieurs.
20:13 Les facteurs sont dus à la guerre en Ukraine certainement, mais bien avant ça,
20:18 le Covid et la disparition d'éléments entiers de la chaîne logistique.
20:23 Il y avait 60 000 chauffeurs de camions ukrainiens en Europe.
20:26 C'est 60 000 chauffeurs de camions ukrainiens, maintenant ils se battent pour leur pays.
20:30 Et donc ils ne sont plus là. Il y avait toutes les restrictions avec le Covid
20:34 qui ont aussi retiré des gens de la chaîne logistique.
20:38 Il y a maintenant, s'ajoutant aux problèmes logistiques qui sont là depuis déjà deux, trois ans,
20:44 on a les problèmes de l'inflation dues au prix de l'énergie
20:52 et donc au prix de l'essence pour promener, ou le diesel pour promener les choses dans les camions.
20:57 On a des augmentations supplémentaires sur les loyers, sur beaucoup de choses.
21:01 Le résultat, c'est que mécaniquement, les distributeurs, qui ne sont pas des saints, vont faire monter les prix.
21:07 Alors ils essayent d'aménager certaines choses quand ils peuvent,
21:10 mais c'est vrai aussi que l'inflation telle qu'on la voit maintenant,
21:13 ce sont les choses qui augmentent le plus cher, qui sont les choses dont les gens ont besoin tous les jours.
21:19 Les vêtements, ça ne coûte pas plus cher. L'électronique, ça ne coûte pas plus cher.
21:22 Un écran à perspire, ça coûte pas cher.
21:24 C'est les alimentations du quotidien.
21:27 Et ce sont les choses dont les gens ont besoin tous les jours, qui de toute façon, et même avant,
21:30 parce que si vous faites vos courses, vous savez très bien que l'idée qu'il n'y avait pas d'inflation avant,
21:33 c'est une vaste blague. Ça montait régulièrement.
21:36 On voit les prix, la bouteille de lait, il y a quatre ans, elle coûtait moins d'un euro,
21:40 et maintenant elle coûte moins d'un d'un.
21:42 D'où l'idée, Richard Verly, du gouvernement de mettre un panier anti-inflation,
21:45 même si on n'est pas sûr qu'il voit vraiment le jour.
21:47 On a des avis un peu contradictoires au sein même du gouvernement.
21:50 C'est une bonne idée, ça, ou pas, pour vous ?
21:53 L'idée est bonne, mais si on prend un petit peu de distance et de recul vis-à-vis de la France,
21:57 là, je dirais, on est vraiment dans une équation française.
22:00 C'est-à-dire cette conviction qu'il suffit que le président intervienne,
22:03 qu'il suffit que l'État crée un panier anti-inflation,
22:06 pour que d'un seul coup, l'inflation s'arrête, comme le disait Anne-Élisabeth,
22:08 c'est la défense contre la marée.
22:10 Je crois que c'est évidemment, les forces du marché sont plus compliquées que ça.
22:13 Là où je ne comprends pas les grands distributeurs,
22:17 c'est que pour l'instant, on a l'impression qu'ils continuent de fonctionner
22:21 de manière très séparée les uns les autres.
22:23 Ce que le gouvernement, pour le coup, devrait faire, et ce que je n'ai pas vu,
22:26 c'est une sorte de grande conférence de la distribution,
22:29 mettre tous ces gens autour de la table...
22:31 Il y a des lois qui ont été faites pour ça, hein, il y a eu...
22:33 Oui, mais ça, écoutez, on ne l'a pas encore vu,
22:35 et quand on sait l'importance que ces grandes surfaces ont dans la géographie économique française,
22:40 je pense que là, le gouvernement devrait faire quelque chose.
22:42 Mais quand on dit aux grandes surfaces qu'il ne faut pas qu'il y ait des ententes,
22:45 parce que sinon, c'est contraire à la loi sur la concurrence, on est en contradiction.
22:48 Oui, mais on disait aussi qu'il ne fallait pas d'être d'État en Europe,
22:50 et maintenant, on voit qu'elle revient au Gallo.
22:52 Oui, mais tout cela aussi se fait au détriment.
22:54 Est-ce que ces augmentations de prix qu'on subit ici, comme on subit dans d'autres pays,
22:57 est-ce qu'elles sont répercutées aussi sur le prix payé aux producteurs ?
23:01 Ce n'est pas sûr. Je sais qu'au Portugal, c'est l'un des grands problèmes.
23:03 L'inflation sur l'alimentaire est la plus haute chez nous.
23:06 Eh bien, avec l'énergie, les producteurs disent
23:10 "Nous, on continue à recevoir le même qu'avant".
23:12 Ah ben, c'est ce que disent les producteurs aujourd'hui.
23:14 Mais en même temps, avec tous les coûts, les fertilisants, le pétrole, le diesel,
23:20 tout ce qui a augmenté pour nous dans les charges,
23:23 nous, on ne s'y retrouve plus du tout.
23:25 Et c'est une situation absolument drastique.
23:27 Il n'y a pas d'anti-inflation chez vous au Portugal ou pas ?
23:29 Non.
23:30 Mais Mme Mélanie, est-ce qu'il n'est pas dans son rôle en même temps, le président de la République,
23:32 parce que c'est un enjeu quand même politique très fort, majeur ?
23:35 Le problème, c'est que s'il ne fait rien, on dira qu'il n'a rien fait.
23:37 Donc, il est dans son rôle, mais est-ce que ça va servir ? J'en suis pas sûre du tout.
23:41 Je vous rejoins, l'inflation, on la constate d'il y a 4 ans à aujourd'hui,
23:47 mais on la constate chaque semaine en faisant ses courses.
23:49 Et le français le voit à chaque fois qu'il va faire ses courses.
23:52 Et donc, s'il y a un panier anti-inflation, ça va peut-être satisfaire les gens pendant 2 semaines,
23:56 mais après, la réalité du marché va prendre le dessus et ça va vite être effacé.
24:02 Et on dira qu'il n'a rien fait au final.
24:04 Mais dites, il faudrait des prix administrés ou pas ? Je me pose la question.
24:07 Non, bien sûr que non.
24:09 Anne-Elisabeth Moutet, oui, mais en même temps, est-ce que dans des situations comme celle-là,
24:12 quand il y a 10% d'inflation, est-ce qu'à un moment donné, il n'y a pas des produits sur lesquels il faut dire
24:17 comme c'est d'accès quotidien et impératif, impérieux, j'allais dire pour les gens,
24:21 est-ce qu'il ne faut pas aller jusque-là ? Ça vous fait vous dire ça ?
24:23 On a déjà endetté la France avec le Covid. On a endetté la France…
24:27 Je n'ai pas dit que c'était à l'état de payer. J'ai dit, voilà, vous ne pouvez pas vendre plus cher que cela
24:32 aux distributeurs et donc avec des marges qui soient très faibles.
24:35 Mais les marges des distributeurs français sont, je crois, les plus faibles d'Europe.
24:39 Alors, je ne comprends pas comment ça va avec le fait que, quand on fait ses courses en Allemagne,
24:43 on se rend compte qu'en Allemagne, les prix dans les supermarchés sont nettement plus bas que les prix français,
24:47 mais ça a à voir aussi avec le coût de l'immobilier, ça a à voir avec des frais incompressibles
24:52 et ça a à voir naturellement avec les charges sociales.
24:54 Mais le problème dont on parle ici maintenant, on parle seulement de questions conjoncturelles,
25:01 des mesures pour un problème conjoncturel. Or, c'est un problème structurel et c'est un problème qui a à voir
25:06 avec les souverainetés alimentaires et avec l'autosuffisance alimentaire dans la situation géopolitique et économique
25:12 où on rentre et dont on va sortir plus tôt.
25:14 Géopolitique, bien évidemment, en lien avec la guerre en Ukraine.
25:16 On va y revenir dans la seconde partie de cette émission. Il est 20h28.
25:22 France Info, première plateforme d'actualité.
25:25 Chaque jour, vous êtes plus de 2 800 000 à vous informer sur franceinfo.fr et l'appli France Info.
25:31 Sur le site franceinfo.fr et l'application France Info, première plateforme d'actualité.
25:36 Source Médiamétrie Net Ratings.
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25:52 La météo Patrice Acharbonnier.
25:55 Un temps plus froid avec le retour des gelées pour demain matin et ce froid sera même accentué par l'abysse
26:02 qui va souffler sur une bonne partie du pays.
26:04 Avec un temps qui sera ensoleillé toute la journée sur les régions de l'ouest et sur la moitié nord,
26:07 ce sera un petit peu plus nuageux sur les côtes de la Manche alors que sur les régions de l'est,
26:11 après une matinée assez calme, dans l'après-midi, les conditions ne seront pas aussi agréables.
26:14 Les conditions météo vont se dégrader avec un ciel plus instable, en particulier sur l'extrême sud-est des pluies
26:20 qui vont remonter de la Corse vers la côte d'Azur, des pluies localement soutenues.
26:24 Puis ce mauvais temps gagnera ensuite la vallée du Rhône.
26:27 On attend des pluies soutenues, de la neige à très basse altitude et dans la soirée et dans la nuit de dimanche à la nuit,
26:32 ces chutes de neige pourraient même gagner les plaines intérieures de l'ouest de la Provence.
26:36 Les températures de -5 à -9°C demain matin avec 0°C à Lille, 1°C à Paris et de 2 à 15°C dans l'après-midi.
26:42 Avec 4 à Dijon, 6 à Paris et Bourges, 8 à Nantes et 15 à Nice.
26:47 Vous écoutez France Info, il est quasiment 20h30. Un point sur l'actualité avec vous, Marie-Marty Rossiant.
26:54 L'un des deux hommes en garde à vue dans l'enquête pour détention d'images pédopornographiques qui vise le comédien Pleyre Palmade
27:08 a été mis en examen ce soir pour diffusion et détention d'images pédopornographiques.
27:14 Il est placé sous contrôle judiciaire, annonce le parquet de Paris.
27:18 Un peu plus tôt dans la journée, le second homme en garde à vue a lui été remis en liberté.
27:23 Une enquête pour assassinat ouverte par le parquet de Bergerac après la découverte du corps sans vie d'un homme dans un barrage sur la Dordogne.
27:31 L'identité de cet homme n'a pas encore été déterminée.
27:34 Un peu moins de 2000 personnes rassemblées depuis cette nuit dans une rave party à Lens.
27:39 Elles se tenaient aujourd'hui dans une usine désaffectée, un site particulièrement dangereux, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais.
27:47 Les forces de l'ordre étaient sur place et ont mis en place des barrages.
27:51 12h de déambulation dans les allées du salon de l'agriculture à Paris pour Emmanuel Macron.
27:56 Une journée émaillée de bandes foules, de selfies et de quelques moments de tension.
28:00 Le président a notamment été interpellé par un militant écologiste sur la question du réchauffement climatique.
28:06 Et puis sur le dossier de la réforme des retraites, Emmanuel Macron a déclaré souhaiter que le Sénat puisse enrichir ce texte.
28:12 Une annonce qui pourrait relancer le débat sur les salaires des dirigeants du CAC 40.
28:17 Celle concernant la rémunération du patron de Stellantis, Carlos Tavares.
28:21 L'entreprise note des bénéfices en hausse de 26% pour 2022 mais la rémunération de son patron est en baisse.
28:28 En 2022, Carlos Tavares a touché presque 15 millions d'euros contre 17 l'année précédente.
28:34 Mais cela n'inclut pas certains bonus qui pourraient lui être versés en plus, Raphaël Ebenstein.
28:39 Il y a ce qui a été versé de manière effective.
28:41 14,9 millions d'euros et ce qui est provisionné par Stellantis, environ 8,6 millions supplémentaires.
28:48 Dans le cas où Carlos Tavares remplirait les objectifs jugés ambitieux fixés pour la période 2021-2025.
28:54 Il concerne aussi bien la rentabilité de l'entreprise que la réduction des émissions de CO2 ou la hausse des ventes de voitures électriques.
29:01 Au final, le directeur général pourrait donc empocher d'ici quelques années un bonus rétroactif.
29:07 Et sa rémunération réelle serait alors revue à la hausse, atteignant du coup 19 millions pour 2021 et 23,5 millions pour 2022.
29:15 Mais tout cela reste donc en partie virtuel et dépendra de la réussite des objectifs, insiste-t-on chez Stellantis.
29:22 Où l'on fait en outre remarquer que la part fixe du salaire de Carlos Tavares atteint à peine 10%.
29:27 Tout le reste étant constitué d'une part variable, donc directement liée aux performances du groupe.
29:33 Raphaël Ebenstein pour France Info.
29:35 Au lendemain du premier anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, des rassemblements étaient organisés toute cette journée.
29:41 Ce samedi en France, en soutien aux Ukrainiens, ce matin notamment à Montpellier et à Lille.
29:46 Cet après-midi, une marche s'était lancée de la place de la République à Paris et puis d'autres manifestations annotées également à Bordeaux, à Rennes ou encore à Lyon.
29:55 En sport, 19e journée de top 14 de rugby. Victoire annotée du stade français 27 à 17 face à Montpellier dans une demi-heure.
30:03 A 21h, coup d'envoi de Toulouse-Pau. Et puis aujourd'hui, suite du tournoi des 6 nations, l'Irlande a battu l'Italie 34 à 20.
30:11 Victoire également des Anglais 20 à 10 face au pays de Galles.
30:16 Journée également, 25e journée de Ligue 1 de football. Ce soir avec Montpellier lance coup d'envoi à 21h tout à l'heure.
30:23 Et puis Lyon a battu Angers 3 à 1 de la Ligue 2.
30:26 A noter également ce soir, le leader l'UHVRA fait match nul sur la pelouse de Grenoble.
30:30 (Générique)
30:41 Merci d'être avec nous dans Les Informés avec à mes côtés Anna Navarro-Pedro, correspondante de la presse portugaise.
30:46 Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste à Paris du Daily Télégraph.
30:49 Myriam Amelal de France 24, spécialiste afrique et moyen-orient.
30:52 Et enfin, Richard Verliet du quotidien suisse Blic.
30:55 Alors juste un petit mot avant qu'on continue à parler d'Emmanuel Macron et notamment du climat.
30:59 Vous l'avez entendu dans les titres, le patron de Stellantis, les grandes marques françaises, automobiles, Peugeot, Citroën.
31:07 Eh bien, Carlos Tavares, il pourrait toucher 23,5 millions de bonus.
31:12 Qu'est-ce que ça vous inspire Anna Navarro-Pedro ?
31:14 Ce qui est intéressant, c'est tout le débat, toute la polémique qu'il y a en France autour de cela.
31:19 La France est un pays qui a des salaires assez bas.
31:21 Et une fourchette de salaire, la différence entre les plus élevés et les plus bas n'est pas énorme.
31:27 Il est portugais, Carlos Tavares, comme moi.
31:30 Les salaires au Portugal, il y a une énorme différence entre les plus bas et les plus élevés.
31:34 C'est assez américain, si vous voulez une comparaison, comme marché.
31:38 Et puis voilà, il y a les résultats.
31:40 Mais ce n'est pas ce que la gauche vous dira, notamment les insoumis disent l'écart, il est déjà très important.
31:45 Pourvu, il n'est pas si important que ça en France.
31:47 Je dis comparer aux autres.
31:49 Et puis, écoutez, il a les résultats.
31:52 On tombe dans l'armoire en voyant qu'on va lui donner cela.
31:56 Mais c'est très portugais ça.
31:58 Il y a les résultats, on bosse, il y a la récompense et pas des sbrouf.
32:01 Anne-Elisabeth Poutet, pas des sbrouf.
32:03 Mais c'est vrai que certains disent qu'il doit y avoir un écart de 1 à 20.
32:06 Pardon, certains, ce sont les insoumis qui disent ça à l'Assemblée nationale.
32:09 C'était une grande revendication de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne électorale.
32:11 Pour vous, ce n'est pas légitime.
32:12 Les insoumis sont les héritiers de deux grandes traditions en France,
32:15 qui sont le catholicisme et le marxisme, les deux détestant l'argent.
32:19 L'argent, c'est sale.
32:20 Et donc, on introduit toute une notion qui a toujours eu beaucoup de traction dans la société française,
32:26 même avant la révolution, les gens qui ont de l'argent sont suspects,
32:29 il faut les dénoncer, ils ne sont pas bien, c'est jamais gagné, ce n'est pas mérité.
32:33 Et ça fait un climat politique absolument délétère.
32:36 Mais je suis entièrement d'accord avec Anna,
32:38 s'il ne toucherait pas ce bonus, ce n'est pas son salaire, c'est un bonus.
32:43 Il a obtenu d'excellents résultats pour une firme française qui marche,
32:46 il paye ses impôts en France.
32:48 Moi, ça ne me dérange pas, c'est une boîte privée.
32:51 Est-ce que ça vous dérange ou pas ?
32:52 C'est vrai qu'on parle d'inflation, on parle de salaires qui sont assez bas.
32:54 Il y a eu une augmentation des salaires, mais pas à la hauteur de ce qu'est l'inflation aujourd'hui.
32:58 Et c'est vrai que là, on parle quand même de millions d'euros.
33:00 Alors attention, ça va prendre au conditionnel, ce n'est pas encore complètement fixé dans le marbre,
33:03 ces 23 millions et demi d'euros.
33:04 Alors s'il y a un pays où l'argent n'est pas tabou, c'est la Suisse.
33:08 C'est vous qui le dites.
33:10 Et bien malgré ça, moi je pense que c'est compréhensible au vu des résultats,
33:14 normal au vu du fait que c'est une entreprise privée, mais oui ça peut choquer.
33:18 Et oui c'est choquant, je crois qu'il faut l'assumer.
33:20 Ça peut choquer dans l'opinion, dans un moment comme celui qu'on vit,
33:23 de voir un tel niveau de rémunération.
33:26 Et il ne faut pas s'étonner que ça nourrisse une certaine colère sociale.
33:29 Mais là, je ne vois pas trop quoi faire, si ce n'est peut-être,
33:32 ce sera intéressant, que le conseil d'administration de Stellantis, par exemple,
33:36 déclare, je ne sais pas, au même moment, de réinvestir une partie des bénéfices de l'entreprise,
33:40 pas le bonus de M. Tavares, dans les rémunérations de ses employés.
33:43 Je précise, elle pourrait ainsi atteindre cette rémunération exceptionnelle,
33:47 23,5 millions d'euros pour l'an dernier, si, eh bien,
33:50 Carlos Tavares est au rendez-vous d'objectifs fixés pour 2025.
33:53 Donc c'est plus que jamais le moment pour Stellantis d'en faire aussi profiter ses salariés.
33:57 Mais Mme Mella, est-ce qu'en même temps, c'est vrai que les salariés disent
34:00 "il faut nous reverser davantage, s'il y a davantage, il faut répartir davantage".
34:03 Ça, ça serait plutôt, je dirais, normal de reverser aux salariés.
34:07 En revanche, c'est vrai que ça peut choquer, mais ça peut choquer surtout en France.
34:12 Moi, qui travaille pour une chaîne internationale, où il y a une trentaine ou une quarantaine de nationalités,
34:17 si on fait un sondage, ça choque surtout les Français, ça choque pas les anglo-saxons,
34:21 ça choque pas les arabophones, ça choque surtout en France.
34:24 C'est très franco-français.
34:27 Le patron de Disney, il y a des années où il a touché un demi-milliard de dollars.
34:32 Donc on n'est vraiment pas en train de parler du même niveau.
34:35 On n'est pas le pays de la réussite qu'on récompensait, c'est ça que vous dites.
34:38 Ça, ça peut faire réagir.
34:40 On a des préjugés qui sont, c'est louche.
34:43 Et je pense que ça, en réalité, ça met un climat dangereux dans la société.
34:47 Et je suis entièrement d'accord qu'il faut...
34:49 Il y a que Richard Verne qui nous dit qu'il faut trouver un moyen de mieux répartir.
34:53 Je pense qu'il serait logique que l'entreprise et que les patrons, dans des conditions comme ça,
34:57 réfléchissent aux moyens de rétrocéder une partie de leur profit très important aux salariés.
35:01 Mais je crois que certaines entreprises l'ont fait récemment, sauf erreur.
35:04 J'ai vu aussi que la Redoute, qui est revendue, je crois, va reverser une partie à ses salariés.
35:09 Bref, c'est le moment d'y réfléchir.
35:11 Mais la France est tout de même un pays qui est maintenant, avec l'impôt,
35:14 le plus redistributif d'Europe, encore plus que les Suédois.
35:17 Et vraiment, on n'a pas cette image de la France, mais c'est réel.
35:21 Donc, ça arrange les insoumis, évidemment, d'avoir toujours la même histoire à raconter.
35:26 Et donc, ils se lancent là-dedans avec bonheur.
35:29 Alors, vous parliez du climat, on va parler d'un autre type de climat, c'est la météo.
35:34 Et là aussi, Emmanuel Macron, il a été interpellé assez vivement au Salon de l'Agriculture
35:38 par un activiste.
35:40 La Convention citoyenne sur le climat, elle a été balayée.
35:43 Les dénions démocratiques s'enchaînent.
35:45 Si, c'est vrai. Et je ne suis pas venu là pour débattre, je suis venu là pour vous dire
35:48 qu'on n'arrêtera pas, parce que là, on ne peut plus demander gentiment.
35:50 C'est nos vies qui sont en jeu, on ne peut plus demander gentiment.
35:53 Entendez ça, sinon ça va être terrible ce qui va se passer.
35:56 Tous les rapports scientifiques vous le disent. Pourquoi vous ne les écoutez pas ?
35:59 Pourquoi ? Pourquoi ? Regardez ça.
36:01 Non, vous ne faites pas avoir ça. Vous nous menez dans le gouffre des millions.
36:05 Si jamais vous ne faites rien, il y aura des gens qui iront en prison.
36:08 On ne s'arrêtera pas, il n'y aura rien qui nous arrêtera. J'ai fini ce que j'avais à dire.
36:11 - Alain Barreau-Pedro, très rapidement un petit mot et on y reviendra juste après.
36:15 Mais est-ce que ça reste un boulet, le climat, pour le Président de la République ?
36:18 Il n'arrive pas à convaincre, cette question ?
36:20 - Il n'arrive pas à convaincre parce que les mesures, il y a beaucoup de monde qui voit que ces mesures
36:23 sont parfois dictées par les besoins politiques ou par un calendrier politique.
36:27 Mais il y avait aussi en face de lui un jeune qui effectivement,
36:30 et là Emmanuel Macron a vraiment mis la fémouche,
36:33 qui refusait le débat aussi ou le dialogue.
36:36 Donc on ne va nulle part comme ça.
36:38 - Moi ce qui m'a frappée, c'est le regard de ce jeune complètement apeuré.
36:41 Et je pense qu'il y a vraiment quelque chose... - Agarre même, dit le Président de la République.
36:44 - Oui, et je pense qu'il y a quelque chose à analyser dans ce regard.
36:47 Il y a vraiment un gros fossé.
36:50 - C'est intimidant d'être devant le Président de la République, ce n'est pas rien.
36:53 - Mais moi c'est plus la peur dans son discours.
36:55 On a l'impression vraiment qu'il y a une incompréhension entre cette jeunesse
36:59 qui a pris conscience des enjeux climatiques et entre la classe politique
37:03 qui est contrainte de faire avec le contexte géopolitique, le contexte aussi politique.
37:08 Donc je vois un vrai fossé en fait entre ce jeune et le Président de la République.
37:12 - Alors on revient sur ce fossé dans quelques instants, mais là il est 20h40,
37:14 c'est l'heure du Fil-Info, Emmanuel Langlois.
37:16 - Cette visite marathon d'Emmanuel Macron qui se poursuit en ce moment
37:20 au Salon de l'agriculture, porte de Versailles à Paris,
37:22 à quelques jours de l'examen de la réforme des retraites par le Sénat,
37:25 eh bien le chef de l'État a dit souhaiter tout à l'heure que la Chambre haute du Parlement
37:30 puisse enrichir le projet de loi de l'exécutif.
37:34 Une enquête pour assassinat ouverte par le parquet de Bergerac,
37:38 après la découverte du corps sans vie d'un homme,
37:40 le cadavre a été repêché dans un barrage sur la Dordogne.
37:44 Au lendemain du premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine,
37:48 plusieurs milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui à Paris,
37:50 un millier dans d'autres villes en soutien aux Ukrainiens de France,
37:54 et puis on en sait un peu plus ce soir sur le nouveau train de sanctions
37:57 adopté hier tard par l'Union Européenne contre la Russie.
38:00 Elle vise 121 personnes et entités, dont des fabricants iraniens de drones.
38:06 Bruxelles qui annonce par ailleurs il y a quelques minutes
38:08 de nouvelles sanctions, cette fois contre le groupe russe Wagner,
38:11 pour ses violations des droits humains en Centrafrique, au Soudan et au Mali,
38:16 explique la commission.
38:17 La troisième journée du tournoi destination de rugby,
38:20 la facile victoire de l'Irlande face à l'Italie 34 à 20,
38:23 les Anglais eux l'emportent face au Pays de Galles 20 à 10.
38:27 Et puis carton plein pour les Français à Berlin,
38:29 deux décennies après l'immense succès de "Être et avoir",
38:32 le documentaire sur l'adamant du français Nicolas Philibert
38:36 remporte l'ours d'or à Berlin, une plongée dans l'univers psychiatrique
38:39 à travers un reportage sur une péniche.
38:42 Philippe Garrel, autre français décroche-fuit,
38:44 l'ours d'argent pour "Le grand chariot",
38:46 un film aux airs de testament artistique tourné avec ses propres enfants.
38:52 France Info.
38:53 France Info, les informés.
38:57 Page à base Portouche.
38:59 On revient sur cette interpellation assez vive d'Emmanuel Macron
39:05 par un activiste du climat.
39:07 On se pose la question, Anelisabeth Moutet,
39:09 est-ce que c'est un problème peut-être aussi générationnel, j'allais vous dire ?
39:13 Est-ce qu'en Grande-Bretagne aussi c'est la même chose ?
39:15 C'est-à-dire qu'on sent quand même que même entre un préorigine de quadragénaire
39:18 et des vingtenaires,
39:19 il y a une incompréhension sur l'urgence climatique.
39:22 Il y a absolument un programme générationnel,
39:25 mais ce n'est pas étonnant puisque brusquement au programme des écoles
39:28 et en général dans les médias,
39:31 c'est devenu quelque chose d'absolument important
39:33 avec une porte-parole Greta Thunberg qui elle-même est une adolescente.
39:36 Hier, je précise au César, vous avez vu ce qui s'est passé,
39:39 aussi une activiste qui a bondi sur scène.
39:41 La cérémonie a été interrompue, mais c'était assez fort.
39:44 Elle faisait partie, elle, du moins, de dernière rénovation.
39:47 Je vous rappelle de la période où le prince Charles,
39:49 maintenant le roi d'Angleterre, disait, il y a quinze ans,
39:51 qu'on avait encore dix ans pour faire quelque chose et que c'était terminé.
39:54 Et il y a un catastrophisme dans le langage écologique,
39:57 qu'il me paraît d'écologiste, qui ne me paraît pas bienvenu.
40:00 Non pas parce qu'il ne faut pas prendre des mesures, mais on les prend.
40:03 Et on les prend en essayant de concilier à la fois l'inflation,
40:06 parce que ça crée de l'inflation, les mesures écologiques.
40:09 À partir du moment où on produit moins à l'hectare,
40:12 la nourriture est plus chère.
40:13 À partir du moment où il y a un certain nombre de végétaux
40:16 et de légumes qu'on ne peut pas envoyer trop longtemps,
40:19 qu'on ne peut pas garder dans des frigos,
40:20 parce qu'il n'y a pas de conservateurs ensuite dans les rayons.
40:23 Tout ça, ça veut dire que c'est un énorme...
40:25 La vie est d'infiniment plus chère.
40:27 Le passage des voitures à l'horizon 2030, c'est un prédat.
40:30 Oui, mais qu'est-ce qui est la priorité ?
40:31 Est-ce que ce n'est pas le climat, dans tout ce que vous nous dites ?
40:33 Oui, mais ce que je veux dire, c'est que...
40:34 Richard Verli, attendez, on va...
40:35 Non, je voudrais tout de même dire que c'est très bien de sauver le climat,
40:38 mais si c'est parce que les humains ne sont pas importants,
40:41 c'est uniquement le climat, là, je pense qu'il y a vraiment une erreur.
40:44 Richard ?
40:45 Je dirais que la grande difficulté pour Emmanuel Macron face à cette génération
40:48 qui, vous l'avez dit, n'est pas si éloignée de la sienne,
40:50 seulement 20 ans les sépare,
40:52 c'est que pour cette génération-là, sur le climat,
40:55 on ne doit pas faire d'eux en même temps.
40:57 Or, Emmanuel Macron, lui, essaye, et peut-être a-t-il raison,
41:00 parce qu'il a un pays à gérer, de continuer à faire d'eux en même temps,
41:04 mais ceux qui ont 20 ans aujourd'hui, ils ne le supportent pas.
41:07 Alors, on sera certainement amenés à reparler de cette question du climat,
41:09 qui est si majeur.
41:10 Mais on en vient à un autre thème de l'actualité,
41:12 c'est bien sûr la guerre en Ukraine.
41:13 Une nombreuse manifestation en Europe, aujourd'hui,
41:16 en soutien aux Ukrainiens, à Paris, notamment, place de la République,
41:19 au lendemain de ce triste anniversaire, puisque ça fait un an
41:23 que la guerre a débuté en Ukraine, et il faut bien le reconnaître.
41:26 On n'entrevoit pas du tout de paix, de possibilité de paix à ce stade.
41:30 Seule possibilité pour le président ukrainien, c'est la victoire.
41:33 Écoutez Volodymyr Zelensky dans son discours à ses compatriotes, c'était hier.
41:39 Un an d'unité, un an de fierté, d'invincibilité.
41:46 Son principal résultat est que nous avons tout supporté.
41:51 Nous n'avons pas été vaincus et nous ferons tout pour emporter la victoire cette année.
41:58 Tout pour emporter la victoire, je précise aussi que Vladimir Poutine, de son côté,
42:02 c'était mardi, avait un discours toujours aussi belliqueux dans son discours à la Nation.
42:07 Il a dit lui qu'il était impossible, prétend-il, de battre la Russie.
42:11 Mériem Hamela, nous avons l'impression qu'on est dans une impasse totale.
42:14 Oui, c'est un peu le cas pour le moment, compte tenu de ce qui se passe sur le terrain
42:18 et du refus de dialogue.
42:22 On a vu les discours aussi bien de Poutine que de Joe Biden aussi,
42:26 qui étaient tout aussi belliqueux.
42:28 On n'a pas l'impression qu'on se rapproche de la table des négociations
42:32 et qu'on va vers un début de négociation de quoi que ce soit.
42:36 Donc oui, on est dans une impasse.
42:38 Alors, où est la solution ?
42:39 Est-ce qu'elle est du côté de la Chine ?
42:42 Puisque ce qu'on a appris cette semaine, c'était hier d'ailleurs,
42:46 la Chine a choisi ce jour du premier anniversaire du conflit pour proposer un plan de paix.
42:51 Dans un document en 12 points, Pékin appelle la Russie et l'Ukraine à tenir des pourparlers de paix
42:57 et rejette tout recours à l'armée nucléaire.
43:01 Mais est-ce que cette proposition chinoise, allez vous dire,
43:04 elle est crédible quand on connaît la proximité de Pékin avec Moscou ?
43:07 Qu'est-ce que vous en pensez ?
43:08 On a très longtemps dit que c'est à la Chine qui pourrait peut-être aussi exercer des pressions sur Moscou
43:14 pour arriver jusqu'à la table des négociations.
43:16 Mais est-ce que dans le changement géopolitique qu'on est en train de vivre,
43:19 est-ce que c'est intéressant pour la Chine d'exercer cette influence-là ?
43:24 Et est-ce qu'elle l'a aussi finalement ?
43:26 Est-ce qu'on ne lui prête peut-être pas un pouvoir plus grand qu'elle n'en a réellement ?
43:32 Deuxièmement, évidemment, le plan de paix chinois n'avait pas grand-chose en termes de plan de paix.
43:37 Il faut bien le dire, il y a eu un enterrement de première classe immédiatement partout, aux États-Unis inclus.
43:43 Mais ce qu'il y a eu de...
43:45 - Pavel Odimirzhinsky a dit qu'il était prêt...
43:47 - Il n'a pas fermé la porte.
43:48 - Oui, il n'a pas fermé la porte.
43:49 - Il a rencontré le président chinois.
43:51 - Mais les États-Unis ont fermé la porte.
43:52 - Oui, la guerre en Ukraine dure tant qu'on fournit des armes à l'Ukraine.
43:56 Et donc, il le sait bien.
43:58 Mais ce qui a été complètement maladroit, ou alors c'était voulu, et en ce moment-là a bien atteint son objectif,
44:03 c'est quand Blinken, Anthony Blinken, le secrétaire...
44:07 - Le secrétaire d'État américain.
44:09 - Le ministre d'État étrangère, mais aussi d'État américain, à Munich encore,
44:12 a dit après un entretien avec son homologue chinois,
44:16 et tout d'un coup il dit, mais c'est une ligne rouge, enfin pour les États-Unis, de...
44:20 Ce ne sont pas les mots exacts, mais c'est une ligne rouge pour les États-Unis,
44:23 si la Chine va fournir des armes à Moscou.
44:27 - À Moscou.
44:28 - Et il y aura des conséquences, donc c'est une menace.
44:31 On ne menace pas la deuxième puissance mondiale.
44:34 Et on ne menace pas une deuxième puissance mondiale,
44:37 qui est sur le chemin de guerre pour devenir la première puissance mondiale.
44:41 Et dans le ciment principal, au sein d'un pays où il y a quand même beaucoup de dissensions,
44:46 le ciment principal dans cet objectif-là est de laver l'affront de la colonisation
44:52 par les Occidentaux dans le passé.
44:54 Et je vous assure que ces déclarations de Blinken avaient quelque part un petit parfum pour les Chinois,
45:02 un petit parfum de guerre d'opium, des ultimatums de la guerre de l'opium,
45:06 quelque chose qui pouvait être perçu comme cela.
45:08 Et on a vu suite à cela... Je finis rapidement.
45:12 Suite à cela, le chef de la diplomatie chinoise qui va à Moscou, qui passe deux jours,
45:18 qui fait des photos vraiment d'aussi mauvais goût que ces photos hilares
45:24 des dirigeants européens avec Zelensky à Kiev,
45:27 et qui ensuite le Der Spiegel, le journal allemand,
45:31 dit en fait qu'ils vont fournir maintenant des éléments et des munitions à Moscou.
45:35 Est-ce que l'action des États-Unis a accéléré quelque chose qui était déjà en train de se faire
45:40 ou est-ce qu'elle a vraiment échagéré ?
45:42 Vous posez la question.
45:44 Alors Richard Veyne, est-ce qu'il y a un double jeu ?
45:46 Est-ce qu'il y a un double jeu des Chinois justement,
45:48 c'est ce que disent les Américains, et les Chinois des menthes,
45:51 qui pourraient fournir des armes à Moscou et en même temps qui proposent un plan de paix ?
45:55 Il se trouve que j'étais à la conférence de Munich et je n'ai pas du tout la même lecture de cette chorégraphie
46:00 parce que je pense qu'en ce moment il y a une chorégraphie diplomatique intéressante.
46:04 Il faut bien le dire, la Chine a présenté ce qui n'est pas un plan de paix,
46:08 ce sont des principes destinés à ramener les parties autour de la table,
46:12 parce que c'est de ça qu'on parle.
46:14 Et de facto, il faut bien réaliser que s'il y a une chance que l'Ukraine et la Russie reviennent autour de la table,
46:19 elles viendront sans doute, il faudra que chacune ait un appui.
46:23 Pour la Russie, l'appui ce serait la Chine, pour l'Ukraine ce sera évidemment les États-Unis.
46:27 Sur la question des munitions, il y a un vrai souci.
46:29 Si la Chine devait fournir à la Russie les munitions dont elle manque aussi,
46:34 ça pourrait faire basculer le rapport de force en faveur de la Russie.
46:37 Donc il est assez logique que les États-Unis prennent l'initiative en disant aux Chinois,
46:40 ne le faites pas d'un point de vue de rapport de force, c'est assez attendu.
46:44 Je crois que la Chine a une chance de se faire entendre,
46:47 et qu'en ce moment, la pire des choses serait de ne pas l'écouter,
46:51 même s'il est évident que les Chinois, je dirais philosophiquement, politiquement,
46:55 penchent toujours plutôt du côté de Vladimir Poutine.
46:58 Il est 20h50 sur France Info, c'est l'heure du Fil-Info avec Emmanuel Langlois.
47:03 Et du nouveau dans l'enquête autour de Pierre Palmade,
47:05 l'un des deux hommes en garde à vue a été mis en examen ce soir.
47:08 Il est poursuivi pour diffusion et détention d'images pédopornographiques.
47:12 Il a été placé sous contrôle judiciaire, annonce du parquet de Paris.
47:16 Le second homme a été remis en liberté.
47:18 L'humoriste, lui, sera fixé après-demain sur son maintien sous bracelet électronique
47:22 ou son placement en détention que réclame le parquet.
47:26 Dans le Pas-de-Calais, une rêve partie sauvage rassemble ce soir 1 500 à 2 000 personnes,
47:31 selon les autorités, dans une friche industrielle de l'Anse.
47:34 La police empêche l'arrivée de nouveaux participants en raison notamment de la dangerosité du site
47:40 qui se trouve à proximité d'une autoroute et d'une rivière.
47:43 À l'étranger, c'est le pays le plus peuplé d'Afrique.
47:46 Les habitants du Nigeria votent ce samedi pour élire leur prochain président.
47:50 L'issue du scrutin est pour le moins incertaine alors que le dépouillement a commencé à 80 ans.
47:56 L'actuel président, Mohamed Bouhari, se retire, comme le veut la Constitution,
48:00 après deux mandats marqués par une explosion de l'insécurité et de la pauvreté au Nigeria.
48:06 Du rugby, Lyon qui poursuit sur sa lancée, enchaîne avec un cinquième succès consécutif
48:11 contre le Racine 92, 45 à 11 au stade de Gerland, pour le compte de la 19e journée de Top 14.
48:17 Bordeaux-Bègle bat Perpignan 43 à 7, victoire de Bayonne sur Castre 41-10, large victoire.
48:24 Et puis la Rochelle l'emporte sur Brive, 32 à 16.
48:28 Enfin Perrine Lafond sur le toit du monde, la Française est devenue championne du monde de ski de bosses en simple.
48:34 Cet après-midi, en Géorgie, la skeuse de Lavlané dans l'Ariège décroche ainsi son quatrième titre mondial
48:40 après 2017 et 2019 en bosses parallèles et 2021 en bosses simples.
48:57 Alors c'est assez inattendu mais les partisans de la réduction du temps de travail
49:00 viennent de trouver des alliés chez nos voisins britanniques.
49:04 Et oui je veux vous entendre sur ce sujet les amis.
49:07 61 entreprises de toute taille et de tout secteur ont participé l'an dernier à une expérimentation à grande échelle
49:12 passée à la semaine de 4 jours payés 5. Je dis bien payés 5.
49:17 De juin à décembre dernier, le temps de travail de 2 900 salariés a été réduit de 20%
49:24 sans, je précise, de réduction de salaire et tout le monde en était content.
49:29 Content, vous aussi Anne-Elisabeth Moutet ou pas ?
49:31 Ecoutez, c'est absolument ce que disent les gens qui ont fait l'étude en question
49:35 qui ne sont pas, comme ils le prétendent, l'université de Cambridge.
49:38 Il y a quelques universitaires de l'université de Cambridge mais qui sont une organisation
49:43 qui est en faveur de la semaine de 4 jours.
49:46 Et d'autre part, c'est 61 entreprises pendant 6 mois dont un certain nombre d'entreprises utilisait déjà le télétravail.
49:52 Et donc, les résultats sur la productivité en disant "Vous voyez, on a quelques pourcentages de plus de productivité"
49:59 parce que les gens sont tellement contents de travailler d'une manière plus resserrée,
50:03 c'est par rapport aux semaines du Covid.
50:05 Vous n'y croyez pas du tout. 92% des entreprises qui ont participé ont décidé de...
50:10 61.
50:11 Oui d'accord, mais bon 92% ça fait 2 900 salariés, c'est une expérimentation.
50:15 Pour vous elle n'est pas probante. Parce que vous ne le voulez pas en fait.
50:18 Non, non seulement elle n'est pas scientifique, non seulement elle n'est absolument pas probante,
50:23 mais ça veut aussi dire qu'ils veulent absolument appliquer ça,
50:26 mais ça veut dire que si on applique ça, on augmente encore de plus les différences entre les jobs qu'il faut faire sur place,
50:34 parce que garçons de restaurant 4 jours au lieu de 5, ça c'est pas possible pour les restaurants.
50:38 Tandis que 4 jours au lieu de 5, si vous faites de la programmation et que vous faites ça de chez vous, ça c'est beau, c'est beaucoup plus facile.
50:44 Mais certaines de ces entreprises ont par ailleurs reporté un certain nombre de choses qu'elles devaient faire en disant on le fera plus tard.
50:52 Donc c'est pas une expérience. Mais évidemment, on voit déjà tous les problèmes que les 35 heures ont créés en France.
50:58 L'idée de la semaine de 4 jours...
51:00 Bon, c'est pas votre cup of tea.
51:02 Non, c'est un truc complètement pas scientifique.
51:04 Bon, alors en France certaines entreprises sont déjà passées aux 4 jours.
51:07 Écoutez les témoignages de salariés et du chef d'entreprise de cette menuiserie située près de Toulouse.
51:14 Ils sont au micro de nos confrères de France 3.
51:16 Le vendredi, maintenant, je me pose plus la question, je vais le réveil à l'heure où je veux et c'est pas mal.
51:21 On en profite pour faire les courses le vendredi. Comme ça, samedi, dimanche, on est tranquille et c'est du vrai repos.
51:26 Je pars du principe que si mes équipes se sentent bien dans leur famille, elles vont être contentes de venir dans l'entreprise.
51:32 Et c'est un cercle vertueux et in fine, le client final s'en ressentira.
51:36 Est-ce que c'est le sens de l'histoire, la baisse du temps de travail ?
51:39 D'abord, Anne-Elisabeth m'a brisé mon rêve. Moi, j'y croyais dur comme fer cette semaine des 4 jours.
51:46 Parce qu'elle adore bosser, Anne-Elisabeth.
51:48 Je veux dire, c'est évident, je suis obligée de l'écouter, parce que c'est évident que c'est pas applicable dans tous les métiers.
51:52 C'est pas applicable pour toutes les entreprises. C'est aussi une question d'organisation.
51:55 Mais c'est vrai que ça séduit, surtout après la période de Covid, où les gens revoient un peu leur façon de vivre et ont envie d'avoir plus de loisirs, plus de repos.
52:02 Et pardon, on disait pas la même chose sur les 35 heures ?
52:06 Quand on disait qu'il y avait des entreprises où ça pouvait pas se faire, finalement ça s'est fait partout.
52:11 Et ça s'est fait. On paye encore le coût des 35 heures maintenant.
52:14 À l'hôpital peut-être, mais dans les entreprises privées. C'est pas votre avis, Myriam ?
52:16 Non, moi je pense que c'est encore autre chose. C'est encore une autre vision.
52:21 D'ailleurs, cette expérimentation a été faite en Grande-Bretagne.
52:25 Moi ça me fait rire parce que mes confrères bretanniques à France 24, qui font souvent, pour rigoler, du French bashing,
52:32 me disent qu'on a trop de vacances, qu'on est tout le temps machin.
52:36 Mais finalement, la France est plus réticente. Et eux, plus intéressés par cette formule.
52:42 Donc finalement, on n'est pas si feignant que ça, j'ai envie de dire.
52:46 Mais on a une très forte productivité.
52:48 Oui, on est l'exemple même. Bon, alors c'est des clichés tout ça, de dire qu'on a le plus de vacances.
52:52 On est classé 13e au niveau mondial. Même nous on y croit, à ce cliché, mais en fait c'est qu'un cliché.
52:58 Mais en fait, la France a prouvé, il y a eu des statistiques là-dessus, que même si on a beaucoup de vacances,
53:04 on est quand même très productif et que peut-être ce modèle peut être applicable.
53:08 Evidemment pas sur toutes les entreprises, mais que ça peut être un modèle intéressant.
53:12 Est-ce que vous souhaiteriez, vous, autour de cette table, être à 4 jours ?
53:14 Moi ce que je trouve très intéressant dans le reportage...
53:16 Richard Berry, vous voudriez vous, ou pas, être à 4 jours ? Dites-nous.
53:18 Oui, pourquoi pas. Ce que je trouve intéressant dans le reportage, c'est que c'est l'entrepreneur qui l'a décidé.
53:23 Et au fond, l'un des problèmes des 35 heures, c'est que c'était vertical.
53:26 Ça tombait d'en haut et ça s'appliquait à tout le monde de manière uniforme.
53:29 Si l'entrepreneur y trouve son compte parce qu'il a compris que c'est une manière de valoriser le travail chez ses employés, bravo !
53:36 En Suisse, c'est 42 heures, j'ai lu, c'est ça ?
53:38 Oui, tout à fait, mais ça n'empêche pas qu'il y a des entreprises qui font des vrais efforts en matière de réduction du temps de travail.
53:43 Mais il faut dire aussi que le niveau de salaire n'est pas le même et qu'on ne peut pas parler de réduction du temps de travail sans aborder la question du salaire.
53:49 Anna Navarro-Pedro, quand ça vient, est-ce que ce sujet est sur la table au Portugal ou pas ?
53:52 Absolument.
53:53 Combien on travaille 2 heures par deux semaines au Portugal ?
53:55 40 heures par semaine et 22 jours de vacances par an, c'est tout.
53:58 Ah oui, 22 heures, ce n'est pas beaucoup.
53:59 Mais on va faire la même expérience qu'en Angleterre, 60 entreprises, avec la fameuse entreprise anglaise dont le nom m'échappe,
54:05 qui milite pour la semaine de 4 jours. Et donc, il y a un programme pilote qui va commencer, je crois, cet été, en juin.
54:13 Et les entreprises s'engagent à faire cette expérience pendant 6 mois.
54:17 Mais elles ont un choix de réduire la semaine de 40 heures à 36, à 34, à 32 heures, sans perte de salaire, avec le même salaire.
54:25 Il y a déjà des entreprises au Portugal, un pays de grands contrastes, avec des structures économiques parfois un peu reculées, arriérées,
54:35 et puis avec des secteurs de pointe extraordinaires, avec plus d'unicornes que certains d'autres pays européens.
54:43 Mais il y a des entreprises dans la haute technologie qui ont fait cette expérience pendant les mois d'été, sans que personne ne leur demande,
54:49 et disent qu'on a une meilleure productivité. Mais c'est des secteurs spécifiques aussi.
54:53 Bon, je ne suis pas sûr que vous ayez convaincu Anne-Elisabeth Moutet, mais peut-être lors d'une prochaine édition.
54:58 Ah non, Anne-Elisabeth, c'est trop tard pour ce soir. Merci à tous les 4.
55:02 Anne-Elisabeth Moutet, littérairiste à Paris, du Daily Télégraph, Anna Navarro-Pedro, correspondante de la presse portugaise,
55:06 Méréma Mélal de France 24, et enfin, bien sûr, Richard Verly du quotidien Suisse Blic.
55:12 Je vous retrouve demain soir pour une nouvelle édition des Informés. Il est 20h58. Restez sur France Info.
55:18 [Musique]

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