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00:00 Les informés de ce jeudi, bonjour à tous. Vous êtes bien dans l'émission de Décryptage de l'Information sur France Info, la radio et France Info, le canal 27 avec vous, Benjamin Sportouche.
00:11 Bonjour Jean-Rémi, bonjour.
00:12 Bonjour Benjamin.
00:13 Autour de la table avec nous, Victoria Coussat du service politique de France Info.
00:17 Bonjour.
00:18 Et à vos côtés, Jules Pécnard, journaliste politique à la Tribune Dimanche.
00:22 Bonjour Jean-Rémi.
00:23 On va parler ce matin d'un hasard de calendrier, donc pas vraiment en réalité. Il y a le 9 mai qui est la journée de l'Europe et il se trouve que dans un mois, c'est ça le hasard du calendrier, ce sera l'élection européenne puisqu'il n'y a qu'un seul tour.
00:37 Il faut s'en souvenir, il n'y a qu'un tour.
00:39 Oui, on est à un mois de ce scrutin, le premier en France depuis l'élection présidentielle. C'est de dire son importance. Ces résultats seront scrutés de près pour en tirer des enseignements de l'équilibre des forces politiques.
00:49 Alors d'après les sondages, le Rassemblement national fait largement la course en tête.
00:54 Loin devant la liste de la majorité présidentielle, Valérie Hayé est talonnée par celle de Raphaël Glucksmann pour le PS et Place publique, parfois à un petit point seulement.
01:03 D'où l'implication quasiment tout à trac du Premier ministre Gabriel Attal. C'était mardi à la mutualité à Paris.
01:10 Nous lançons aujourd'hui le tournant de cette campagne.
01:13 Oui, nous sommes à un tournant car nous avons enfin compris pourquoi certains candidats refusaient les débats.
01:19 On les a vus face à Valérie, ces candidats en difficulté, perdre parfois leurs nerfs ou leurs moyens.
01:25 Car après les slogans, il ne leur reste plus grand chose en magasin.
01:29 Oui Valérie, oui, en face à face avec le candidat du Rassemblement national, en débat à plusieurs, tu as tenu, tu as montré ta solidité, tes convictions, ta compétence.
01:40 Nous sommes fiers, fiers de toi.
01:43 Voilà, il a donné sa personne, le Premier ministre, ça va continuer puisqu'il va débattre face à Jordan Bardella.
01:49 On verra quel effet dans les sondages.
01:50 Et puis en bas du classement, sous les 10%, on trouve la France insoumise, les Verts et les Républicains, parfois dans un mouchoir de poche, devant Reconquête.
01:57 Voilà ce que les sondages dessinent. Alors bien sûr, il faut rester prudent, on ne le dira jamais assez.
02:01 Un mois c'est long et dans un scrutin, il y a toujours des surprises.
02:05 D'où peuvent-elles venir ces surprises ? Qu'est-ce qui pourrait changer la tournure des événements ?
02:09 Alors on va commencer par là, vous, Victoria Koussa, vous suivez la gauche pour France Info.
02:14 Au niveau des dynamiques, il y a donc Raphaël Glucksmann qui continue à progresser dans les sondages.
02:21 Comment est-ce qu'il est perçu à gauche ?
02:23 À gauche, il est perçu comme un danger pour la suite, pour la recomposition à la suite du scrutin européen,
02:29 puisque une dynamique pour Raphaël Glucksmann, ça veut dire une dynamique pour la social-démocratie.
02:34 Est-ce que la gauche va se restructurer autour de ce courant-là ?
02:39 C'est fort possible après le résultat que fera très probablement Raphaël Glucksmann.
02:44 Il est en dynamique, cette tête de liste PS Place Publique, et son objectif à lui, c'est de croiser la courbe avec Valérie Ayé.
02:52 Et ça, c'est un vrai danger pour le camp macroniste, puisque ils sont, vous le disiez Benjamin, à 1% dans certains sondages de différence.
03:01 Donc le jour où les courbes vont se croiser, ça va être encore plus compliqué pour Valérie Ayé.
03:07 Si elles se croisent.
03:09 Si elles se croisent, vous avez raison de le dire.
03:11 Et puis, on sent justement dans l'équipe, dans l'entourage de Raphaël Glucksmann,
03:15 cette volonté finalement de ne même pas jouer la course avec la gauche.
03:18 C'est-à-dire nous, nos adversaires, l'idée c'est notre adversaire, c'est Valérie Ayé, c'est l'alice macroniste aux européennes,
03:27 et la gauche, eux, ils se débrouillent entre eux, ils se partagent le reste.
03:31 Mais ce qu'on peut juste apercevoir à gauche là, ces derniers jours, c'est une dynamique aussi pour la liste LFI,
03:37 qui stagnait autour des 7%, et qui frôle de plus en plus la barre des 10.
03:41 LFI qui a été fortement positionnée sur Gaza, le conflit israélo-palestinien.
03:46 Donc c'est un pari gagnant sur ce positionnement politique ?
03:48 En tout cas, chez les jeunes, ils engrangent.
03:50 Donc ça peut vouloir dire aussi qu'ils sont en train de gagner là-dessus.
03:54 On se retrouve dans un instant parce qu'on parlera de la question notamment des droites,
03:59 que vous suivez pour la tribune dimanche, mais il est l'heure évidemment.
04:01 Du fil à fouiller 9h10, on retrouve Thomas Giraudeau.
04:04 "Nous allons devoir recruter des contrats actuels pour la rentrée prochaine dans certaines académies",
04:11 admet la ministre de l'éducation nationale, Nicole Belloubet, invitée du 8.30 France Info.
04:15 "Après les résultats de la première phase des concours de professeurs des écoles,
04:19 on a eu moins de candidats que de postes à pourvoir dans les académies de Créteil, de Versailles et en Guyane.
04:24 Une personne était encore en garde à vue hier soir, suspectée d'avoir agressé un agent de sécurité privée
04:29 lors de l'évacuation d'un amphithéâtre de l'université de la Sorbonne à Paris,
04:33 occupé mardi soir par des militants pro-palestiniens.
04:36 Aux Pays-Bas, des affrontements ont éclaté entre manifestants pour Gaza
04:39 et les forces de l'ordre anti-hémut venus les déloger dans une faculté d'Amsterdam.
04:43 Vladimir Poutine et la Russie célèbrent comme chaque 9 mai la victoire de l'Union soviétique
04:48 sur l'Allemagne nazie.
04:49 Une grande parade militaire à Moscou est l'occasion pour le président russe
04:53 d'une nouvelle démonstration de force en pleine guerre en Ukraine.
04:56 Et puis c'est le Real Madrid qui affrontera Dortmund en finale de la Ligue des champions.
05:00 Les madrilènes ont renversé le Bayern Munich 2-1 en demi-finale retour hier soir.
05:05 France Info.
05:09 Les informés.
05:12 Benjamin Sportouch.
05:14 Jean-Rémi Baudot.
05:16 Les informés avec Benjamin Sportouch, Victor Iacusa de France Info et Jules Péquenard
05:20 de la Tribune Dimanche.
05:22 On essaie de décrypter un petit peu les dynamiques à un mois du vote pour ces européennes.
05:26 Rappelons que c'est le 9 juin et qu'il n'y a qu'un seul tour dimanche, 9 juin.
05:31 Jules, donc vous suivez les droites pour la Tribune Dimanche.
05:34 Au niveau des dynamiques, elles sont quand même loin les droites.
05:38 Je dis les droites parce qu'elles sont divisées ces droites.
05:41 Elles sont très divisées et puis là pour le coup,
05:43 il y a beaucoup plus de fluidité au sein de l'électorat de gauche entre l'électorat
05:47 de Raphaël Glucksmann et ceux des écologistes et de la France Insoumise.
05:52 À droite, il y a une avance énorme de la liste du Rassemblement national mené par son président,
05:57 donc Jordan Bardella, qui est à 30-32% dans la quasi-totalité des sondages.
06:03 Les Républicains ont une liste reconquête qui se bat pour leur survie.
06:07 Parce que si les Républicains sont situés à 7-8%, reconquêtes sont à 5-6%,
06:13 c'est très important pour les Républicains de rester au-dessus et que les courbes ne se croissent pas.
06:16 Parce que la mission que s'est donnée, reconquête,
06:20 Mario Marchal et Éric Zemmour, c'est de remplacer les Républicains,
06:23 comme le parti de droite, très dur, mais de droite malgré tout.
06:28 D'où l'importance pour les Républicains, comme pour reconquête, de faire des coups de com'.
06:33 C'est ce qu'a fait François-Xavier Bélami.
06:35 On va expliquer pour nos auditeurs et téléspectateurs.
06:38 Le candidat à la tête de liste LR est allé devant Sciences Po cette semaine pour faire un coup de com'.
06:44 Il y a eu un débat d'ailleurs avec l'insoumis Louis Boyard à Séville.
06:47 Qu'est-ce qui s'est passé ?
06:49 En gros, François-Xavier Bélami et son équipe se sont décidé au dernier moment,
06:54 c'était hier, pour se rendre à Sciences Po,
06:58 les étudiants pro-Gaza font le mur et bloquent Sciences Po.
07:06 François-Xavier Bélami s'est rendu sur place pour leur expliquer que le blocage, il y en avait assez.
07:13 Il a eu au passage quand même un coup de chance, c'est que Louis Boyard soit là,
07:17 et qu'il est donc un interlocuteur, député insoumis, avec qui débattre sur place.
07:23 Parce que sinon, il n'en aurait pas eu et ça aurait été un peu plus bizarre, un peu plus gênant.
07:27 Mais Benjamin Stantouch, il est condamné à faire des coups de com' ?
07:30 Tout le monde est condamné à faire des coups de com' dans cette campagne,
07:33 parce qu'il faut exister, c'est une campagne qui n'a pas vraiment démarré, on le disait.
07:36 Mais dans le contexte politique globalement.
07:38 Exactement, c'est-à-dire qu'on est à un mois mais les Français ne sont pas encore mobilisés.
07:41 Alors imaginons, aujourd'hui, si vous voulez, nous on est là, on en parle,
07:45 mais il y a un pont, ça n'a que Duc, et puis ça va continuer, le mois de mai c'est ainsi,
07:48 il y a la pentecôte, donc c'est très compliqué de mobiliser les gens, les électeurs.
07:52 Alors bien sûr, chacun essaie d'exister, on le voit avec François-Xavier Labellami,
07:56 on l'a vu aussi avec Manon Aubry, aussi aux Insoumis,
08:00 qui a fait, vous vous souvenez, cette dénonciation des lobbies qui paieraient des députés,
08:04 dont Glucksmann qui a dit "mais en fait ce sont juste mes droits d'auteur".
08:07 Donc voyez, il y a vraiment cette volonté d'essayer d'exister.
08:10 Alors Reconquête, c'était sur la GPA, mais globalement, si vous voulez,
08:13 et Attal aussi, c'est un coup de com', ça veut dire que lui est un pro de la com',
08:17 il est un pro de la com', et bien Valérie a fait appel à lui,
08:21 et Emmanuel Macron lui a dit de s'investir davantage.
08:23 Mais la vraie question, c'est de savoir, est-ce que la liste de la majorité présidentielle
08:28 va pouvoir refaire son retard ? Vous savez, Emmanuel Macron dit "moi ce que je voudrais,
08:31 c'est qu'il n'y ait pas plus de 10 points".
08:33 Vous voyez, l'objectif, c'est celui-là aujourd'hui, 10 points d'écart avec Jordan Bardella.
08:36 Mais déjà 10 points, ça serait beaucoup.
08:39 Donc la vraie surprise pour moi, c'est bien évident comment les équipes de droite et de gauche vont se faire,
08:42 mais comment la majorité présidentielle va tenter de refaire son retard, et si elle y arrivera.
08:46 Alors attendez, parce qu'en fait on dit que cette campagne est une histoire de coup de com',
08:49 mais est-ce qu'au fond la vraie question, c'est pas de savoir aussi, pardonnez-moi,
08:52 mais sur le fond, qu'est-ce qu'ils proposent ?
08:55 On a l'impression que c'est un match entre ceux qui veulent rendre le scrutin très européen
08:59 et ceux qui veulent le nationaliser.
09:01 C'est très difficile pour des partis comme Les Républicains d'avoir une position claire sur le sujet,
09:07 parce que eux justement se veulent plus équilibrer sur la question européenne.
09:10 Alors on sait qu'ils ont des ailes souverainistes, libérales, etc.
09:13 Ils essaient de se rejoindre au milieu en disant "voilà, nous on est anti-macroniste,
09:16 mais en même temps on ne veut pas renverser la table, on ne veut pas quitter l'Europe,
09:20 on ne veut pas être comme le RN qui vous promet, en gros, sans le dire,
09:24 de quitter les institutions européennes, en tout cas de s'arracher des règles européennes".
09:28 Donc on essaie de se situer au milieu, c'est très difficilement audible,
09:31 d'où la nécessité de faire des coups de com' pour être visible,
09:33 pour parler à un électorat de droite dure qui réagit davantage à des sujets
09:39 comme Gaza, comme les étudiants à Sciences Po.
09:42 C'est ça, elle est là la question.
09:44 Et finalement à gauche aussi c'est ce qui se passe,
09:46 parce que Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis,
09:48 d'ailleurs on ne parle jamais de Manon Brick et la tête de liste,
09:50 On parle beaucoup de Rima Hassan qui n'est que 7ème sur la liste.
09:53 Voilà absolument, qui d'ailleurs n'est même pas sûr en réalité d'être en position éligible.
09:57 Eux aussi font une campagne nationale.
10:00 Oui, une campagne nationale.
10:02 D'ailleurs Jean-Luc Mélenchon ne s'en cache pas de vouloir faire de cette élection
10:05 le premier tour de l'élection présidentielle.
10:07 Donc oui, il y a cette volonté, évidemment, de jouer le coup d'après,
10:11 comme très souvent lors de ces élections européennes qui mobilisent peu.
10:15 Et on voit là qu'on rentre un peu dans une deuxième phase,
10:17 c'est-à-dire que oui, il y a la phase des coups de com'
10:19 où chacun tente de se faire connaître,
10:21 parce qu'il faut rappeler que sur toutes ces têtes de liste,
10:23 il y a très peu de connus du grand public à l'échelle nationale.
10:28 Et Marion Maréchal.
10:30 Et encore, mais oui, Jordan Bardella.
10:32 Et donc là on rentre dans cette phase où justement le programme commence à être dévoilé.
10:36 On voit que la liste Macroniste vient à peine de dévoiler une partie de son programme.
10:40 Là c'est un peu la pause cette semaine,
10:42 excepté aujourd'hui pour la journée de l'Europe par le camp Macroniste,
10:46 mais c'est le grand pont.
10:48 Et là, à partir de la semaine prochaine, il y a des déplacements très thématiques,
10:51 notamment à gauche, pour se positionner sur des sujets de fond.
10:55 Les sujets de fond, mais ce sera aussi un sujet de mobilisation,
10:58 on le sait bien, Benjamin, Victoria en parlait à l'instant.
11:01 On ne sait même pas en réalité qui se déplacera pour ce scrutin dans un mois,
11:04 on le rappelle, le 9 juin.
11:06 Un seul tour.
11:08 Sauf que ce sera la clé en réalité.
11:10 Bien sûr, alors il faut rappeler les chiffres.
11:12 En 2009, il y avait eu 60% de participation.
11:15 C'était très important.
11:17 Et puis depuis, l'abstention, elle est passée à 50%.
11:21 C'est-à-dire qu'on a eu de moins en moins de participation au fil des élections européennes.
11:25 Et donc on se demande quelle va être la mobilisation.
11:27 Et c'est ça qui va être une clé du scrutin.
11:29 D'où cette volonté de nationaliser les enjeux pour se dire,
11:32 si on parle plus de la France que de l'Europe, les gens vont venir.
11:35 Ils vont venir, ils vont venir.
11:37 Ils vont venir se déplacer dans une sorte de référendum.
11:39 Et c'est vers ça qu'on est partis.
11:41 Une sorte de référendum pour ou contre Emmanuel Macron.
11:44 Donc en fait, le problème, certes, nationaliser, ça veut dire éventuellement mobiliser,
11:48 mais c'est au détriment aussi des vrais enjeux européens.
11:50 Et on se retrouve à parler de sujets qui ne sont pas de l'adélade des compétences de l'Europe.
11:54 Et donc là, il y a une forme de confusion.
11:56 La faute à qui ? De ne pas entendre suffisamment les sujets européens ?
11:59 Parce que la faute à nos politiques qui n'ont pas parlé suffisamment de l'Europe au fil des années.
12:04 Qu'est-ce qui se passe ? On parle de l'Europe au moment de l'élection européenne.
12:06 Mais l'Europe, elle est tout le temps là.
12:08 On en parle au fil des mois et des années que quand ça ne va pas,
12:11 on l'a vu au moment de l'agriculture, mais il y a toute une pédagogie à faire sur l'Europe.
12:14 Et aucun politique ne le fait, si ce n'est tous les cinq ans.
12:17 Mais tous les cinq ans, on ne peut pas parler d'un sujet comme ça et mobiliser les gens.
12:20 Il y a eu la crise du Covid où l'Europe a été très active.
12:23 Oui, mais on oublie tout ça.
12:24 Et après, on n'en a quasiment plus parlé.
12:26 Entre le Covid et les agriculteurs, à quel moment on a parlé d'Europe ?
12:28 Très peu.
12:29 Et dans l'imaginaire des gens, l'Europe, c'est quoi ? C'est Erasmus.
12:31 Voilà ce que c'est.
12:32 Donc on n'a pas trouvé non plus de baguette magique, de martingale
12:35 pour faire parler de l'Europe positivement ou en tous les cas,
12:37 de voir quelle est son activité, ses compétences au quotidien.
12:41 Elle est présente l'Europe dans notre quotidien,
12:43 mais les politiques n'en parlent pas parce qu'ils ont l'impression que c'est toujours un épouvantail.
12:46 Et donc, on se retrouve dans la conséquence d'une mobilisation.
12:48 Emmanuel Macron a essayé et le gouvernement a essayé de donner beaucoup de visibilité à l'Europe
12:53 au moment du Covid pour expliquer que justement, production en commun, des vaccins,
12:57 que sur l'agriculture quand même, l'Europe était extrêmement présente.
13:01 Mais pour un scrutin comme celui-ci, comme par exemple le Rassemblement national
13:06 a présenté les choses dès l'automne dernier, dès la rentrée.
13:10 L'idée, c'était ce seront des élections de mi-mandat
13:13 et nous allons donner en gros un carton rouge à Emmanuel Macron pour sa politique nationale.
13:17 Et donc, tout l'enjeu, tout l'intérêt pour un parti contestataire comme le RN
13:21 est de présenter ce scrutin comme ayant des répercussions uniquement nationales
13:26 ou en tout cas principalement.
13:27 Alors évidemment, dans les débats, ceux qui parlent le plus d'Europe
13:32 pendant les débats se sont probablement valériéés parce qu'il y a intérêt à montrer
13:36 qu'elle le veut, c'est mobilisé pour faire en sorte que l'Europe se soit...
13:40 Et Raphaël Glucksmann en parle quand même plutôt.
13:43 Voilà, j'allais dire.
13:44 Les candidats de gauche sont très positionnés sur les sujets européens, très rapidement.
13:48 Raphaël Glucksmann, Benjamin vous disiez, oui, on n'a parlé d'Europe qu'au moment du Covid, etc.
13:53 Mais Raphaël Glucksmann, notamment sur ses réseaux sociaux,
13:56 incarne un combat contre l'esclavagisme des Ouïghours.
13:59 Et il y a tout un sujet au niveau européen.
14:02 Il y a quand même des sujets de fond, même sur les sujets écolos.
14:06 Marie Toussaint, l'écologiste Marie Toussaint, qui est eurodéputée,
14:09 elle aussi, elle s'est positionnée sur des sujets.
14:11 Le glyphosate, par exemple, on en a énormément parlé ces dernières années.
14:14 Donc je pense quand même que ces candidats de ces européennes
14:18 n'ont jamais abandonné les sujets de fond européens.
14:21 Par exemple, notre téléphone aujourd'hui, on ne paye pas les SMS à l'étranger,
14:25 au même prix qu'en France.
14:27 Ça, c'est la tarte à la crème. Ça fait combien de temps ?
14:30 C'est aussi ça l'Europe.
14:32 Bien sûr que c'est ça l'Europe.
14:33 Mais on aimerait bien savoir aussi, plus savoir au quotidien,
14:36 quel est l'impact de l'Europe.
14:37 Et je pense que les politiques, et ils le disent eux-mêmes, ils le reconnaissent,
14:39 quand on les rencontre, ils disent "on échoue à parler d'Europe".
14:42 Et bien nous, sur France Info, on n'échoue pas à parler d'Europe,
14:44 car tous les dimanches matin, il y a les informés de l'Europe à 9h40,
14:47 il n'y a pas de raison que je ne fasse pas ma petite pub au passage.
14:50 Les informés, on se retrouve dans un instant, juste après le Fil Info,
14:52 avec Thomas Girodo, il est 9h21.
14:55 Les barres d'uranium commencent à être chargées dans le nouveau réacteur
14:59 de Flamanville dans la Manche, l'EPR autorisé à produire de l'électricité
15:03 par l'autorité de sûreté nucléaire.
15:05 Après un chantier qui a pris 12 ans de retard, un fiasco industriel
15:08 tacle ce matin la tête de liste écologiste aux européennes, Marie Toussaint.
15:12 Jusqu'à 138 euros d'amende pour les personnes faisant la Manche
15:15 dans l'hypercentre d'Amiens en Picardie.
15:17 Une centaine de personnes se sont rassemblées devant l'hôtel de ville hier
15:20 pour s'opposer à cette arrêtée prise par la mairie.
15:23 Des associations ont déposé un recours devant le tribunal administratif.
15:26 Le sud du Brésil continue d'être touché par des inondations historiques.
15:30 Le bilan humain atteint maintenant les 100 morts.
15:32 Les opérations de secours sont suspendues dans la plus grande ville
15:35 de la région, Porto Alegre, en raison des fortes pluies.
15:38 Et puis ça y est, le relais de la flamme olympique a débuté ce matin
15:41 sur le sol français, devant des symboles de Marseille,
15:43 l'église Notre-Dame de la Garde.
15:45 La torche va passer de main en main dans les rues de la ville
15:48 avant de partir pour le Var demain et une soixantaine de départements
15:51 en métropole et en Outre-mer.
15:53 On vient de l'apprendre, l'astronaute Thomas Pesquet
15:55 portera la flamme au Mont-Saint-Michel, ce sera à la fin du mois.
16:10 On va parler de l'interview d'Emmanuel Macron dans le magazine Elle,
16:15 une très longue interview avec des questions très caches.
16:17 Oui, il faut le saluer parce que ce n'est pas évident
16:19 dans un entretien écrit, donc c'est très agréable à la lecture.
16:21 Dans cette interview dans laquelle le chef de l'État
16:24 balaie plusieurs sujets, il est étonnant, question de l'égalité
16:27 homme-femme. Emmanuel Macron dit par exemple vouloir
16:30 ouvrir le débat sur, je cite, "un devoir de visite des pères
16:34 absents dans les familles monoparentales".
16:36 On écoute le président.
16:38 Quand il y a un père, il faut qu'il exerce tous ses devoirs
16:42 et que la maman, quand elle est dans cette situation-là,
16:45 puisse exiger des visites régulières.
16:48 Elle doit pouvoir s'assurer que le père aussi,
16:51 il est auprès de l'éducation nationale, dans les réunions
16:54 parents-prof quand il faut et qu'il est partie prenante
16:57 de l'éducation de l'enfant. C'est un devoir d'être parent
16:59 et c'est un devoir qui ne s'arrête pas au moment du divorce
17:02 ou de la séparation.
17:03 C'est vrai que ça soulève beaucoup de questions de faisabilité.
17:06 Autre annonce, le remplacement du congé parental
17:09 en un congé de naissance, trois mois pour chaque parent,
17:12 mieux rémunéré. Mais ce qui a retenu l'attention,
17:14 bien sûr, dans cette interview, c'est le passage
17:16 où Emmanuel Macron revient sur ses déclarations
17:18 très polémiques sur Gérard Depardieu.
17:20 Il assure désormais n'avoir aucune complaisance
17:23 vis-à-vis de l'acteur, affirmant n'avoir jamais défendu,
17:26 je cite, "un agresseur face à des victimes".
17:28 Fin décembre, pourtant, on s'en souvient,
17:30 avant la convocation de l'acteur devant la justice,
17:32 le président avait pris la défense de Gérard Depardieu,
17:34 s'alliant à un immense acteur qui rend fier la France,
17:37 dénonçant une chasse à l'homme.
17:38 Ça avait beaucoup choqué à l'époque.
17:40 Et alors a-t-il réussi, cette fois-ci, avec elle,
17:42 à rectifier le tir ? Et plus globalement,
17:44 quel bilan sur l'égalité hommes-femmes depuis 2017 ?
17:46 C'était la grande cause du quinquennat 2017-2022,
17:49 mais aussi 2022-2025.
17:51 On voit qu'évidemment, le président de la République
17:52 est un peu dans une opération d'éminage,
17:53 notamment sur cette question Depardieu.
17:55 Je voudrais qu'on y revienne dans un instant.
17:56 Mais d'abord, Victoria Koussa, je vous ai vu lever les yeux
17:59 sur la question du devoir de visite des pères.
18:03 Oui, ok, mais comment ?
18:06 Et qu'est-ce qu'on fait des pères violents, des maris violents ?
18:08 Et est-ce que ça sous-entend pas aussi
18:10 que la mère n'arrive pas à faire face seule ?
18:13 Puisque dans cette interview, dans elle,
18:15 Emmanuel Macron fait clairement le lien
18:17 entre les familles monoparentales et ces jeunes émeutiers
18:20 qu'on a retrouvés dans le signe.
18:21 Vous y voyez un signe que les mères ne seraient pas...
18:22 Il le dit, il met les deux dans sa réponse.
18:24 Oui, c'est comme s'il le sous-entendait.
18:26 Qu'est-ce qu'il veut dire exactement ?
18:28 Et aussi, sur le fond d'accord que les pères participent
18:30 aux réunions parents-profs, ok,
18:31 mais qu'est-ce qu'on fait concrètement pour y arriver ?
18:34 C'est très flou.
18:35 Est-ce qu'on envoie des gens tirer les pères
18:38 pour les obliger à ?
18:39 Est-ce que c'est faisable ?
18:41 L'intention est intéressante.
18:43 Et louable dans certains cas,
18:44 mais c'est pas du tout applicable dans toutes les familles.
18:47 Et puis, il ne faut pas oublier pourquoi
18:48 des femmes élèvent seules leurs enfants aussi.
18:50 Parfois, il y a des pères violents, des maris violents.
18:53 Globalement, c'est quand même...
18:54 Moi, j'ai rien pour toi.
18:55 On sent que les Français veulent que l'État
18:58 règle des choses de leur côté.
19:00 C'est ce que tu allais dire.
19:01 Et en même temps, il y a une limitation.
19:02 Est-ce que c'est le rôle de l'État d'aller comme ça,
19:04 réunir la vie de famille ?
19:05 C'est peut-être plus global,
19:06 c'est peut-être plus philosophique, je ne sais pas,
19:07 mais quelle est la place de l'État dans nos vies privées ?
19:09 Est-ce que là, il faut contraindre dans les familles
19:11 qu'on force les pères à venir ?
19:13 Il peut y avoir aussi des conflits conjugaux,
19:16 une conflictualité très forte qui empêche le père de venir,
19:19 ou en tous les cas, la mère ne veut pas,
19:20 parce qu'il est violent.
19:21 Je pense aussi au téléphone portable.
19:23 Vous en parliez avec la ministre Belloubet.
19:24 Les Français disent "attention, respectez-moi avec privé",
19:27 mais en même temps, ils demandent à l'État,
19:28 pourquoi pas de s'intéresser au téléphone portable
19:30 et à l'utilisation par leurs enfants.
19:32 Donc, vous voyez, on a une forme de confusion
19:33 qui fait qu'on en arrive à ces propos du président de la République,
19:35 qui sent une pression pour une intervention,
19:37 mais en même temps, il y a une forme de double injonction.
19:39 L'État, soyez là, mais en même temps, pas trop.
19:42 Jules Pécnar, quelle est votre lecture sur la question de Depardieu,
19:46 cet espèce de rétro-pédalage du président de la République ?
19:49 En fait, il rétro-pédale, mais pas totalement,
19:51 parce qu'il s'excuse, il explique que,
19:55 probablement que son expression n'était pas la plus à droite,
19:58 et puis il réitère son soutien aux femmes victimes
20:00 de violences sexistes et sexuelles,
20:02 mais en même temps, il explique,
20:05 dans la même réponse, je ne me souviens plus de la formule exacte,
20:10 mais en gros, je suis opposé à la justice sur Twitter,
20:13 à la justice expéditive, à la chasse à l'homme,
20:16 il faut laisser autant à la justice le temps de s'exécuter, de se faire.
20:20 Très bien, mais finalement, c'est un rectificatif
20:25 plus qu'un rétro-pédalage, je trouve.
20:27 Idem sur Thierry Ardisson, il est interrogé sur Thierry Ardisson,
20:30 oui, vous le décorez, alors qu'il a tenu des propos dans le passé
20:35 qui sont quand même très borderline, pour parler en bon français.
20:38 Il explique, oui, il y a des propos condamnables,
20:43 mais pour autant, il assume totalement le fait d'avoir fait décorer Thierry Ardisson.
20:48 Donc, oui, ce sont en même temps, voilà.
20:51 Et juste sur De Pardieu, il ne faut pas oublier à qui il parle,
20:56 il parle aux femmes, il parle aux femmes, à des féministes aussi,
21:00 alors que sur cet avou,
21:01 On a le droit de dire "elle" quand on est un homme.
21:02 Oui, c'est vrai aussi.
21:03 Oui, alors, si vous voulez, j'aurais mis dans le train, il n'y a pas de problème, on ne juge pas.
21:07 Mais ce que je veux dire, c'est que sur le plateau de cet avou,
21:10 il ne s'adresse pas aux mêmes électeurs.
21:12 C'est des électeurs plus âgés, qui ne perçoivent pas les choses de la même façon,
21:17 et ce que je trouve intéressant, c'est aussi ce chiffre,
21:20 que d'une note de la Fondation Jean Jaurès,
21:22 sur 100 électeurs tentés de passer d'Emmanuel Macron à Raphaël Glucksmann,
21:26 on revient encore à la campagne, 60 sont des femmes.
21:28 Et c'est aussi ça, il s'est mis à dos l'électorat féminin,
21:32 et pourtant il a fait des choses, Emmanuel Macron, le chef de l'État,
21:35 il ne faut pas le nier, mais il tente de reconquérir aussi cet électorat.
21:38 Oui, il en parle, la perso alimentaire.
21:40 On est en période électorale, mais globalement, c'est sûr aussi,
21:43 l'égalité hommes-femmes, est-ce que les progrès sont si importants ?
21:46 C'est aussi un risque d'ériger en grande cause nationale,
21:50 l'égalité hommes-femmes et la baisse des violences conjugales,
21:53 parce que, quelque part derrière, on va vous demander, bien évidemment,
21:55 grand bilan, résultat et bilan.
21:57 Mais l'inverse aurait été très mal perçu, de ne pas en faire une grande cause nationale.
22:02 Oui, mais au final, il y a eu un bilan, on a eu il y a quelques mois,
22:05 un rapport sur cette politique de l'État en matière d'égalité hommes-femmes,
22:08 à la Cour des comptes, et ce rapport, il pointait des erreurs de méthode,
22:11 qui freinent les avancées, je cite le rapport.
22:13 Donc, vous voyez, il y a une forme de pression qui est mise sur le président de la République,
22:16 parce que lui-même a souhaité que ce combat soit le sien pendant les 10 ans de son mandat.
22:22 Donc, il doit rendre des comptes, mais ça rend difficile une action concrète,
22:25 efficace et perceptible.
22:26 Benjamin Sportouch, on se retrouve demain pour de nouveaux informés
22:29 et pour votre édito dans la matinale de France Info Radio.
22:31 Victoria Koussa, merci beaucoup, journaliste du service politique de France Info,
22:34 et Jules Pécnar nous a accompagnés ce matin.
22:36 Journaliste politique, on peut le lire dans la Tribune.
22:39 Dimanche, les informés reviennent ce soir à 20h,
22:41 et sinon, on se donne rendez-vous demain.
22:43 [Musique]
22:48 En ce moment plus que jamais là.