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00:0020h21, les informés, Agathe Lambray, Jean-Rémi Baudot.
00:09Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés du soir, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité,
00:15votre rendez-vous de débat à suivre sur France Info, la radio et le canal 27 de la TNT.
00:21Bonsoir Agathe Lambray.
00:22Bonsoir.
00:23On parle de quoi ce soir ?
00:24Eh bien on revient sur le débat de la présidentielle américaine.
00:27Donald Trump face à Kamala Harris entre sujet de fond, attaque personnelle et fake news.
00:33Qui a gagné le match ?
00:35Peut-il faire bouger les lignes ?
00:37Ce débat a avoir un impact sur le scrutin.
00:39En France, le gouvernement se précise, assure Michel Barnier.
00:43Le gouvernement de rassemblement réclamé par le président, en revanche, semble bien loin.
00:48Qui a intérêt à monter dans le bateau ?
00:51Edouard Philippe, lui, ne cache pas sa proximité avec Michel Barnier au moment où il se lance pour 2027.
00:57Ses troupes devraient participer au gouvernement, selon Michel Barnier.
01:00Est-ce la bonne stratégie ?
01:02Et pour en parler ce soir, nos informés.
01:04En studio d'abord, Olivier Beaumont, chef adjoint du service politique du parisien aujourd'hui en France.
01:08Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur du site Atlantico.
01:12Nous avons Pascal Richet, grand reporter au Nouvel Obs.
01:15Je crois savoir que vous avez été correspondant aux Etats-Unis, ça va nous servir de toute façon.
01:20On rejoindra aussi Sébastien Paour, qui est notre correspondant de France Info aux USA.
01:25Et puis à distance, il y a Pierre Bourgois, maître de conférence en sciences politiques à l'université catholique de l'Ouest-Angers, spécialiste des Etats-Unis.
01:32Merci à tous d'être avec nous, les informés, c'est parti !
01:37Et on commence donc, Agathe, par ce débat Trump-Harris.
01:40Oui, pour la majorité des observateurs et éditorialistes, c'est Kamala Harris qui a gagné.
01:44Une candidate offensive, non seulement elle ne s'est pas laissée faire, mais en plus elle a tenu.
01:49La drage est haute à Donald Trump.
01:51Écoutez ces extraits du débat entre fausses informations, attaques et offensives.
01:57À Springfield, les migrants mangent des chiens et des chats.
02:01Ils mangent les animaux de compagnie des habitants.
02:04J'ai parcouru le monde en tant que vice-présidente des Etats-Unis.
02:08Les dirigeants du monde entier se moquent de Donald Trump.
02:11J'ai parlé avec des chefs militaires dont certains ont travaillé avec vous et ils disent que vous êtes une honte.
02:17Elle est en train de détruire ce pays.
02:19Et si elle devient présidente, ce pays n'aura plus aucune chance de réussite.
02:23Et pas seulement de réussite, nous deviendrons le Venezuela sous stéroïdes si elle devient présidente.
02:28Ce que vous pouvez aussi remarquer lors de ces meetings, c'est que les gens commencent à partir tôt, au bout de l'épuisement et de l'ennui.
02:35Et je vais vous le dire, il y a une chose dont on ne parlera pas et c'est vous.
02:39Vous ne l'entendrez pas parler de vos soins, vos rêves et vos désirs.
02:43Voilà Kamala Harris qui cogne.
02:45Maintenant, qui a gagné pour les Américains ?
02:48Kamala Harris peut-elle transformer l'essai ?
02:50Ce débat peut-il changer le cours du scrutin ?
02:53Alors avant d'en débattre ici en plateau, on va prendre la direction de Washington.
02:57On vous retrouve Sébastien Paour, vous êtes le correspondant de France Info.
02:59Bonsoir Sébastien.
03:01Bonsoir à tous.
03:03Vous avez évidemment suivi ce débat pour France Info.
03:06Et les observateurs sur place, il n'y a pas photo, c'est donc Harris qui l'a emporté.
03:10Oui, il n'y a pas photo.
03:12On a assisté à un Trump qu'on a l'habitude de voir dans les meetings qu'il donne depuis longtemps.
03:20Au moins depuis la campagne de 2020 avec toute la logorée, tous les mensonges, tous les enchaînements de sujets sans queue ni tête
03:28qui n'ont rien à voir les uns avec les autres dont vous avez passé quelques extraits.
03:33Et puis en face, on a eu la confirmation, c'était un peu le but de ce débat pour Kamala Harris.
03:39C'était son premier débat en tant que candidate à la présidence.
03:43Et on a eu confirmation qu'elle était présidentiable, qu'elle était droite, même dans la forme.
03:47Elle est entrée dans le studio, elle est allée directement vers le podium de Trump.
03:53On a eu l'impression que lui avait presque un mouvement de recul.
03:56Elle lui a tendu la main, elle lui a serré la main, ce qu'il n'avait pas fait avec Biden le 27 juin.
04:02Et puis ensuite, elle l'a regardé, elle a regardé le public dans les yeux.
04:06Et puis sur la forme, elle a été évidemment beaucoup plus offensive contre sa politique.
04:10C'est politique à lui, son bilan de quatre ans de présidence qui n'a été, lui, efficace à la ramener constamment,
04:17à tenter de la ramener au bilan Biden sans vraiment y arriver finalement.
04:22Elle a eu beaucoup plus de punchline que lui.
04:25Je l'ai trouvée brillante et pour tout dire, elle a sauvé ce débat.
04:29Parce que si Trump avait été dans un monologue, ou quasiment comme ça avait été le cas contre Biden,
04:35eh bien on s'ennuie vite, les meetings de Trump, c'est interminable et ça n'a niqué l'idée.
04:41Sébastien, alors on voit, on a vu les éditorialistes, il y a votre avis et puis effectivement les avis de nombreux observateurs.
04:47Est-ce qu'il y a eu des sondages depuis ? Que disent ces sondages ?
04:51Non, il n'y a pas de sondage pour l'instant, en tout cas pas de sondage sérieux.
04:55Simplement les journaux, les grands journaux américains, les grands quotidiens,
04:59le Wall Street Journal, le New York Times ont pris le soin de commencer d'interroger les chaînes de télé aussi,
05:05ont leur panel régulier qu'ils réunissent dans des studios pendant le débat
05:10et à qui ils demandent des premières réactions juste après le débat.
05:13Et sur cette base-là, alors ça ne vaut que ce que ça vaut, un panel trié sur le volet.
05:19La plupart du temps d'électeurs qui vivent et qui sont indécis, qui vivent dans les états clés,
05:25les 6, 7 états clés où va se jouer l'élection.
05:29Etats qui basculent tantôt côté républicain, tantôt démocrate au lieu des présidentielles.
05:33Et si l'on en croit ces panels encore une fois, ceux des journaux, ceux des télés,
05:37ils sont tous d'accord pour dire, comme les éditorialistes, ou presque à 90, 99%
05:43pour dire que Harris a été la meilleure au débat.
05:46Maintenant, ça ne fait pas une élection.
05:49Être forte au débat, s'imposer un débat ne permet pas de gagner l'élection.
05:52Souvenez-vous de Clinton, elle a fait 3 débats très efficaces en 2016 contre Trump
05:57et elle a perdu l'élection contre lui quelques jours après.
06:00Et en même temps, on se souvient, pour Joe Biden, perdre le débat face à Donald Trump
06:05a été fatal dans cette campagne.
06:08Merci Sébastien, vous restez avec nous.
06:10Re-bonsoir Pierre Bourgois.
06:14Vous êtes maître de conférence en sciences politiques à l'université catholique d'Angers,
06:18on le disait, spécialiste des Etats-Unis.
06:21Est-ce que pour vous, ce débat aussi a tourné à l'avantage de Kamala Harris
06:25et est-ce que vous pensez qu'il peut influer sur le cours du scrutin ?
06:30Alors, tout dépend des attentes.
06:32C'est-à-dire que je rejoins ce qui a été dit précédemment.
06:34Je pense que Kamala Harris en est mieux sortie sur la forme
06:39parce que finalement, on la connaissait très peu.
06:41Kamala Harris avait un enjeu important pour ce débat,
06:44ce qui était de se révéler auprès d'une grande partie du peuple américain,
06:47qui ne la connaissait donc pas beaucoup.
06:49Sur ce plan, on peut dire qu'elle a réussi son pari
06:51puisqu'elle est apparue très offensive.
06:53Elle a réussi à exister, et plus qu'exister,
06:55elle a réussi à imposer le débat, les thèmes du débat finalement,
06:59enfin les thèmes étaient déjà choisis,
07:00mais la conduite débat en attaquant Donald Trump
07:02et en allant vraiment le mettre en difficulté sur des points importants.
07:06On pense notamment à cette phrase qu'elle a eue lorsqu'elle a évoqué la foule,
07:11la foule qui quitte les débats avant, les meetings avant la fin.
07:17Vous pensez que ça a déstabilisé Donald Trump, ça, Pierre Bourgois ?
07:21Vous pensez vraiment que Kamala Harris,
07:23elle a réussi à déstabiliser cet animal politique ?
07:26Déstabiliser, je ne sais pas.
07:29En tout cas, je pense que Donald Trump ne s'attendait pas
07:32à une telle agressivité du débat,
07:36dans le sens où Kamala Harris a joué les règles de Donald Trump.
07:38Elle a été poussée dans ses retranchements,
07:40et on a vu que Donald Trump a subi le débat,
07:42ce qui est quand même assez rare pour Donald Trump,
07:44qui est un animal politique.
07:46Il a été sur la défensive, finalement, dès le début,
07:48parce que dès le début, cette poignée de main,
07:50on se rend compte que Kamala Harris se dirige vers lui,
07:52fait le geste justement d'aller vers lui,
07:54et je pense que Donald Trump, dès le début, est surpris par ce geste-là.
07:57Pierre Bourgois, on reste ensemble, on va revenir en plateau.
08:00Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur du site Atlantico.
08:04Il y avait un enjeu, et on l'a compris à l'instant,
08:06c'était qu'elle se présidentialise, Kamala Harris,
08:09et qu'elle montre qu'elle avait de la stature.
08:11Est-ce que vous, vous avez trouvé qu'elle a montré une forme de stature ?
08:14Oui, parce qu'effectivement, lors de la convention démocrate,
08:16elle était à l'aise dans cet environnement-là,
08:18dans cet environnement démocrate-là.
08:20Elle a montré qu'elle s'adressait à tous les Américains,
08:22et qu'elle était capable de le faire en tenant tête à Donald Trump,
08:25qui est, je ne sais pas si c'est un animal politique,
08:27mais une bête médiatique.
08:29En tout cas, le geste de la poignée de main,
08:32il m'a paru extrêmement important,
08:33parce que c'est tout l'inverse de la stratégie qu'avait Hillary Clinton en 2016.
08:36Hillary Clinton, souvenez-vous, une des phrases qu'il avait faite perdre,
08:39c'était quand elle avait parlé du basket of deplorables,
08:41en parlant des électeurs de Donald Trump,
08:43en disant finalement, tous ces gens, tous ces ploucs, tous ces pouilleux,
08:46qui ne nous intéressent pas.
08:47Là, Kamala Harris, en allant lui serrer la main,
08:50elle a montré qu'elle ne se mettait pas au-dessus,
08:52qu'elle n'était pas dans la disqualification morale,
08:54ce qui a été longtemps la posture des démocrates vis-à-vis de Donald Trump,
08:57mais qu'elle était dans le combat politique, vraiment politique.
09:00Et elle est allée le chercher sur le terrain politique,
09:03y compris en sachant retourner les armes contre lui.
09:05Parce que la phrase que vous citiez aussi,
09:07« Dans vos meetings, les gens s'en vont »,
09:08c'est typiquement un truc que Donald Trump aurait pu dire de Joe Biden,
09:11lui qui est toujours en train de se moquer de ses adversaires.
09:14Je trouve qu'elle a bien su doser entre, justement, la politique
09:18et cette stratégie de communication assez habile.
09:21Maintenant, la réalité, ça a été dit tout à l'heure,
09:24ça se joue sur quelques comtés, souvent,
09:26et dans ces comtés-là, la réalité politique dépasse,
09:29comme bien souvent dans beaucoup de pays,
09:32ce qui se passe dans un débat ou pas.
09:33Les fameux « Swim States ».
09:34Sébastien Paour, vous qui connaissez les États-majors des deux candidats,
09:38qu'est-ce qu'ils en disent ?
09:39Quelle est-elle narrative qu'ils ont tentée d'imposer aujourd'hui ?
09:43Ça se résume à ce qu'on a entendu juste après,
09:47dans la foulée du débat, évidemment,
09:49elle a reçu le soutien de Taylor Swift, Kamala Harris,
09:51et puis sa campagne, tout de suite, a dit à Trump,
09:54faisons un deuxième débat.
09:56Et lui est allé, ce qui était assez inhabituel,
09:59en salle de presse juste après,
10:01il est allé notamment s'exprimer sur le plateau de Sean Hannity,
10:04le présentateur star de Fox News,
10:07et il a dit « Pourquoi j'irais faire un deuxième débat ou un second débat ?
10:12J'ai gagné, il n'y a pas besoin de continuer. »
10:16Elle, elle veut en faire un autre parce qu'elle a perdu, sous-entendu.
10:19Ma performance a été bonne.
10:20L'état d'esprit dans les États-majors, c'est ça.
10:23Il essaie de le retourner Trump,
10:25mais évidemment Kamala Harris a été meilleure,
10:27et elle se sent bien forte,
10:28parce qu'elle s'est mise exactement à la portée,
10:31à la manière de faire de Trump, ça a été dit à l'instant,
10:34en l'attaquant, il a été surpris,
10:37il a été pris à son propre piège.
10:39Il est tombé aussi dans le panneau plein de fois,
10:41obligé de balancer cette dinguerie,
10:45pardonnez-moi l'expression,
10:46sur les animaux de compagnie mangés par les migrants haïtiens
10:48à Springfield dans l'Ohio, que vous avez passé tout à l'heure.
10:51C'est catastrophique, bien sûr.
10:53Mais ça, ce sont les meetings de Trump.
10:55Moi, encore une fois, j'en ai fait beaucoup trop,
10:58j'en ai fait énormément,
11:00et à chaque fois, c'est une heure et demie au bas mot
11:03de cette logorée,
11:04et elle l'a prise au mot,
11:06avec des phrases claires,
11:08des attaques claires,
11:09quelques questions, quelques affirmations claires,
11:12avec quelques bonnes punchlines aussi.
11:14Attention, je ne suis pas Biden,
11:15le bilan que vous essayez de me faire porter,
11:17moi je suis Kamala Harris,
11:18et je ne suis sûrement pas Biden,
11:19encore moins Donald Trump,
11:20ça, ça en a été une bonne.
11:21Vous avez été viré par 81 millions d'électeurs en 2020,
11:24quand il a encore refusé d'accepter les résultats de la présidentielle
11:28il y a 4 ans.
11:29Toutes ces choses-là ont un peu déstabilisé Trump,
11:33pris à son propre piège, encore une fois.
11:35– Merci Sébastien Paure pour ce décryptage
11:38et cette campagne aussi vue par votre regard
11:40de correspondant aux États-Unis.
11:42Les informés, on se retrouve dans un instant,
11:44dans quelques secondes,
11:45il sera très précisément 20h15,
11:47c'est l'heure évidemment du Fil info de Stéphane Milhomme.
11:50– Horizon, le modem aujourd'hui,
11:53Les Républicains demain,
11:54Michel Barnier poursuit sa tournée,
11:56des partis qui peuvent lui assurer une majorité.
11:59Sur France Info, Aurélien Rousseau, l'ancien ministre macroniste,
12:02devenu nouveau front populaire,
12:04assure qu'il votera la censure contre le nouveau gouvernement.
12:06Il se dit glacé par le fait que le Premier ministre
12:09réfléchisse à la création d'un ministère de l'immigration.
12:12Un nouveau record pour le nombre de demandeurs de logements sociaux.
12:15En France, il est désormais de 2,7 millions de ménages,
12:18100 000 de plus en un an.
12:20C'est le constat de l'Union sociale pour l'habitat,
12:22alors que la politique du logement est à l'arrêt depuis maintenant 3 mois.
12:26Les États-Unis travailleront d'urgence
12:28sur les demandes militaires de l'Ukraine face à la Russie.
12:31Parole depuis Kiev d'Anthony Blinkel,
12:33secrétaire d'État américain déploque déjà 700 millions de dollars.
12:37L'Ukraine réclame de lever toute restriction sur les frappes en Russie
12:41avec des armes occidentales.
12:43Suite du bilan de Paris 2024,
12:45le groupe Carrefour affirme avoir écoulé
12:47plus de 4 300 000 produits dérivés,
12:49près de 560 000 mascottes friges.
12:52C'est une hausse de son chiffre d'affaires
12:54de 25% pendant l'été olympique.
13:07Et on continue de débriefer ce débat avec nos informés.
13:09Ce soir, Olivier Beaumont du Parisien,
13:11Jean-Sébastien Ferjot du site Atlantico,
13:13Pierre Bourgois qui est maître de conférence à l'université d'Angers
13:17et Pascal Richer, grand reporter au Nouvel Obs.
13:19Et on parlait de Kamala Harris, très offensive,
13:22qui visiblement avait bien préparé son débat.
13:25Pascal Richer, vous êtes grand reporter au Nouvel Obs,
13:27vous avez été correspondant aux États-Unis
13:29pour Libération entre 2000 et 2006.
13:32Est-ce que Donald Trump n'était pas assez préparé ?
13:35Est-ce qu'il a sous-estimé Kamala Harris selon vous ?
13:37Oui, je pense que c'est clair, il ne s'était pas bien préparé.
13:39Elle, elle était extrêmement bien préparée.
13:41Tout ce qui a été dit est juste.
13:43Elle a su exactement donner les coups de poing
13:45où il fallait, c'est-à-dire sur l'égo de Trump
13:49qui est très sensible, très fragile,
13:51avec ses meetings, avec le mépris des militaires
13:55et des dirigeants internationaux,
13:57avec le fait que c'est un héritier,
14:00alors qu'elle a vécu ce que vivent les Américains
14:03quand elle était enfant, etc.
14:05Enfin, elle a vraiment su le taper
14:08tout en gardant le sourire,
14:09parce qu'il fallait qu'elle soit présidentiable, effectivement.
14:11Si elle avait cogné trop fort, trop agressivement,
14:14elle aurait pu se retrouver dans la situation de Marine Le Pen
14:16face à Emmanuel Macron,
14:18quelqu'un qui n'est pas présidentiable.
14:20Et elle a su garder son sourire, son calme,
14:23regarder les téléspectateurs,
14:25alors que, comment dire,
14:28Trump était étonnamment, étonnamment,
14:31il regardait le bas,
14:33il regardait parfois les animateurs,
14:35mais il ne regardait pas du tout la caméra.
14:37Il bredouillait, il n'allait jamais sur le fond des dossiers,
14:40il tombait dans tous les pièges que lui tendait l'autre.
14:44Enfin, vraiment, c'était assez spectaculaire, j'ai trouvé.
14:47Cela dit, non, je pense que ça n'influera pas tellement,
14:50parce que, là, pour le coup,
14:54les politistes et les sondeurs ont étudié ça
14:57depuis très longtemps,
14:58et en fait, les sondages, à part celui qui a eu lieu
15:00il y a trois mois,
15:01qui est effectivement une espèce d'accident industriel de Joe Biden,
15:05mais sinon, généralement,
15:07ça fait bouger d'un demi-point ou d'un point,
15:09et puis ça retombe.
15:10Enfin, ce n'est pas significatif.
15:12Il y a juste un indicateur quand même,
15:14parce qu'il n'y a pas eu de vrais sondages
15:16menés sur tous les Américains,
15:17mais comme ça a été dit tout à l'heure,
15:18les chaînes de télé, CNN notamment,
15:20mais CISSPAN aussi,
15:21enfin bref, différentes chaînes de télé,
15:23ont des panels de gens à qui ils ont posé la question.
15:25Et ce qui était intéressant,
15:26c'était qu'ils avaient posé la question avant le débat,
15:29qui, pensez-vous, va gagner le débat ?
15:31Et c'était assez équilibré.
15:32Et derrière, ils ont reposé la question,
15:34qui a gagné le débat ?
15:35Et là, on voyait quand même un net avantage à Kamala Harris.
15:38Alors encore une fois, ce ne sont pas tous les Américains,
15:40mais c'est une indication.
15:42Juste, il y a Gallup qui a fait une étude
15:44sur tous les débats,
15:45et ils ont conclu qu'il n'y a que deux débats
15:47qui a pu peut-être faire l'équilibrance.
15:48Nixon.
15:49Pardon ?
15:50Nixon.
15:51Nixon en 60, face à Kennedy.
15:54Il transpirait, etc.
15:56Il n'était pas maquillé,
15:58alors que Kennedy s'était maquillé,
16:00il était propre, il était souriant, etc.
16:02Et puis, Bush contre Gore.
16:03Bush, étonnamment,
16:04tout le monde pensait que Gore allait n'en faire qu'une bouchée.
16:07Et Bush avait présenté son programme de façon très posée,
16:10et ça lui avait plutôt profité.
16:12Pierre Bourgois, maître de conférence en sciences politiques
16:14à l'Université catholique d'Angers.
16:16On voit donc que Donald Trump s'est retrouvé, malgré tout,
16:19semble-t-il, en difficulté.
16:21On a vu que les bookmakers le donnent perdant,
16:23certains bookmakers,
16:24et que les actions de Trump ont dévissé aujourd'hui.
16:27Est-ce que vous anticipez, craignez,
16:29que le discours de Donald Trump puisse un peu se radicaliser
16:32dans les prochains jours ?
16:34Écoutez, je ne sais pas, en fait.
16:36Je pense qu'il faut placer le débat sur
16:38quel est le but, quel est l'objectif des deux candidats.
16:40Les deux candidats ne sont pas là pour rassurer leur base.
16:43Leur base est déjà solide.
16:45Depuis des mois, je dirais même des années pour Trump,
16:47on se rend compte que, que ce soit les ennuis judiciaires,
16:50les polémiques, etc.,
16:52n'ont jamais entamé sa base électorale.
16:54Je pense que la base de Kamala Harris,
16:55la base du Parti démocrate, est plutôt solide.
16:57L'enjeu, c'est d'aller capter les personnes qui sont encore indécises.
17:01On estime à 10, 15 % des électeurs encore indécis aux États-Unis.
17:05C'est tout l'enjeu.
17:06Et c'est pour ça que je pense que la stratégie des deux candidats,
17:09désormais jusqu'au 5 novembre,
17:11sera d'aller sur des thèmes,
17:13des thèmes qui peuvent, dans certains États, faire plier.
17:16On pense notamment au Michigan,
17:17qui s'était joué à quelques dizaines de milliers de voix.
17:21Il faut que les deux candidats, maintenant,
17:23une fois ce débat terminé,
17:24on verra si Trump accepte les termes d'un second débat,
17:26il faut que les deux candidats, désormais,
17:28aillent chercher cet électorat qui, pour l'instant,
17:31refuse Harris et refuse Trump.
17:33– Et le soutien de Taylor Swift, Pierre Bourgois,
17:36ça peut faire basculer certains électeurs indécis,
17:39le soutien de Taylor Swift à Kamala Harris ?
17:43– Alors, pour moi, c'est un non-événement,
17:45alors c'est un événement en tant que tel,
17:46mais pourquoi un non-événement ?
17:47Parce qu'en fait, on savait très bien
17:49que Kamala Harris n'allait pas soutenir Donald Trump.
17:52L'enjeu, c'était est-ce que oui ou non,
17:53elle se prononce ouvertement pour Joe Biden.
17:57Je pense que le fait qu'on parle autant de Taylor Swift,
18:02depuis des mois en fait,
18:03– Star mondial, chanteuse.
18:04– Le fait qu'on en parle autant,
18:06oui, mais je pense que c'est aussi un reflet
18:08d'un déclin de la démocratie américaine,
18:11et c'est le fait aussi que le débat
18:12n'a pas réussi à imprégner plus que ça,
18:14parce qu'on retient du débat, finalement,
18:16cette phrase, évidemment, assez grossière,
18:19même ridicule de Donald Trump
18:20sur les chiens et les chats mangés par les immigrés,
18:23et le soutien de Taylor Swift,
18:25c'est-à-dire que sur 1h30 de débat,
18:27on n'est pas capable de trouver des thèmes clivants
18:29qui structureraient l'électorat.
18:31– Il y a autre chose qui s'est jouée avec le chat.
18:34– Jean-Sébastien Perjoux.
18:35– Pourquoi Taylor Swift a posé avec son chat ?
18:39Elle a déclaré son soutien à Kamala Harris avec un chat,
18:43parce que ça faisait référence à des phrases,
18:45notamment d'Elon Musk ou de Donald Trump,
18:47parlant de ces femmes qui n'ont pas d'enfants mais des chats.
18:49Et c'est quand même très intéressant,
18:51parce qu'il y a des guerres culturelles profondes aux États-Unis.
18:53– En fait, elle signe « Childless cat »…
18:55– Exactement.
18:56– « Childless cat »…
18:57– Et Elon Musk lui a répondu en lui disant
18:59qu'il défendrait, enfin bref, une espèce de pirouette ironique.
19:04Mais pourquoi c'est très intéressant,
19:05parce qu'il y a quelque chose qu'on perçoit assez mal depuis la France,
19:07c'est que Donald Trump a tourné une page,
19:09pendant très très longtemps, le parti républicain
19:11a été l'esclave, en quelque sorte, de son aile ultra-conservatrice.
19:15Alors, il a donné aux conservateurs ce qu'ils voulaient
19:17pendant son mandat précédent, ou en tout cas son mandat,
19:21en nommant un juge conservateur à la Cour suprême.
19:24Ça a mené à la décision qu'on connaît sur l'avortement.
19:27Mais il a aussi tourné la page, c'est-à-dire que les « Tea Parties »,
19:30les gens très conservateurs, très religieux aux États-Unis,
19:32qui donnaient le « là » et le parti républicain,
19:35qui n'était pas forcément ça, était obligé de céder à cette pression-là.
19:38Donald Trump, il leur a dit « Maintenant c'est bon,
19:40vous avez eu ce que vous voulez, on passe à autre chose. »
19:42Et ce conservatisme-là n'a plus vocation
19:44à structurer le discours du parti républicain.
19:46Et ça, mine de rien, c'est très important,
19:48parce que dans les guerres culturelles qui se jouent,
19:50justement, face à Taylor Swift, ça aurait été facile de dire
19:52« Regardez, c'est un espèce de vieux ringard qui pense qu'il y a une chose,
19:55et c'est ce que Kamala Harris a essayé de faire. »
19:57Et d'ailleurs, elle a été reprise.
19:58La BBC a fait un fact-checking de ses déclarations.
20:00Elle ment dans ce qu'elle attribue à Donald Trump
20:02comme intention concernant l'avortement.
20:04Mais on le voit peu de France, parce que nous n'avons pas
20:06les mêmes guerres culturelles, mais ça structure quand même
20:08l'électorat américain.
20:09– Pierre Bourgois, vous confirmez, vous avez la même lecture,
20:12justement, sur cette relation entre Trump et les Républicains ?
20:18– Oui, encore une fois, ce qui est vraiment intéressant à étudier
20:21lorsqu'on s'intéresse justement au phénomène Donald Trump,
20:24c'est à quel point rien, rien ne semble pouvoir ébranler
20:29ce socle qu'il a construit au fur et à mesure des années.
20:32On parle souvent de l'Amérique oubliée.
20:34En fait, Donald Trump a réussi quelque chose
20:36qu'on évoque depuis des années.
20:38Il a réussi à parler à cette Amérique qui se sent oubliée.
20:42C'est une partie importante du peuple américain.
20:44Et on ne peut comprendre le phénomène Trump si justement
20:46on ne s'intéresse pas à ces Américains qui,
20:48loin des grandes villes, on parle souvent de l'Amérique rurale,
20:50loin des grandes villes, se sentent oubliés, délaissés
20:54par un establishment que Donald Trump a très bien réussi
20:57à contrecarrer avec Hillary Clinton.
21:00Et finalement, que Kamala Harris représente de manière peut-être
21:04moins directe que Hillary Clinton.
21:06Mais voilà, c'est ça qui est impressionnant avec Donald Trump,
21:08c'est sa capacité à solidifier sa base.
21:10Mais non, je le redis, l'enjeu pour gagner une élection,
21:13c'est d'aller au-delà de sa base.
21:15Et Donald Trump semble avoir du mal, malgré tout,
21:17à élargir ce socle.
21:19– Merci beaucoup Pierre Bourgois,
21:21maître de conférences en sciences politiques
21:23à l'Université catholique d'Angers.
21:24Je rappelle votre dernier ouvrage,
21:26le néoconservatisme américain, la démocratie pour étendard.
21:29C'est aux presses universitaires de France
21:31et c'est paru en octobre 2023.
21:33Merci beaucoup d'avoir décrypté avec nous
21:35l'enjeu de ce débat hier dans cette présidentielle américaine.
21:39On va revenir en France avec un tout autre débat
21:42et un Michel Barnier qui, Agathe, cherche toujours un gouvernement.
21:46– Oui, et ça se précise, c'est pour la semaine prochaine,
21:48selon le Premier ministre. Écoutez.
21:51– J'ai rencontré la plupart des présidents de groupe,
21:54je continue et je viens visiter les députés, les sénateurs,
21:57les écouter aussi.
21:58Mais la semaine prochaine, on aura le gouvernement.
22:01– La semaine prochaine, un nouveau gouvernement.
22:03Alors Michel Barnier avait affiché ses ambitions hier
22:07devant le groupe macroniste en parlant de nouveau gouvernement
22:11et pas d'un simple remaniement.
22:13Le Premier ministre rencontrait aujourd'hui les troupes
22:15d'Édouard Philippe à Reims, il verra ce soir le modem,
22:18il voit demain les parlementaires, les républicains.
22:20Michel Barnier qui promet donc une nouvelle équipe.
22:22Qu'est-ce que ça signifie exactement, avec qui ?
22:25Qui a intérêt à participer et qui s'en garde bien ?
22:28Olivier Beaumont.
22:30– Michel Barnier apprend l'exercice du pouvoir au plus haut niveau.
22:35C'est-à-dire que quand il arrive à Matignon,
22:37il y a presque une semaine maintenant,
22:39il avait vraiment en tête de pouvoir former un gouvernement
22:42assez rapidement.
22:43Alors est-ce que c'est de l'optimisme ou de la naïveté ?
22:45Chacun jugera effectivement.
22:49Mais en tout cas, le week-end dernier, il disait encore autour de lui
22:52qu'il espérait bien pouvoir former un gouvernement
22:54dès le tout début de cette semaine, donc lundi ou mardi.
22:58Ayant commencé à entamer des discussions et des conversations
23:01avec différentes formations politiques, on sait bien et c'est d'usage
23:04que c'est toujours des exercices qui sont très compliqués
23:06parce que déjà, quand on est en majorité absolue ou relative,
23:09c'est un exercice très compliqué parce qu'il y a les sujets de parité,
23:13d'équilibre politique, d'équilibre régionaux aussi.
23:16Il y a bien sûr aussi le fait que chaque postulant
23:19ou potentiellement personne nommé doit passer sous les fourches codines
23:23de la haute autorité pour la transparence de la vie publique.
23:26Donc c'est un exercice qui prend un certain temps.
23:28Et là, la véritable difficulté, c'est que Michel Barnier,
23:30il a fait cette promesse en tout cas sur le papier
23:33d'essayer de former un gouvernement qui aille
23:36de la gauche républicaine jusqu'à la droite LR.
23:41On voit bien que c'est très difficile. Pourquoi ?
23:43Parce que certains des interlocuteurs aujourd'hui
23:45ne veulent pas être des interlocuteurs.
23:47Je parle bien sûr de différents représentants de la gauche,
23:50à l'exception des communistes qui seront reçus
23:53par Michel Barnier la semaine prochaine.
23:55Le paradoxe quand même, c'est que le Premier ministre nous a annoncé
23:57aujourd'hui que le gouvernement serait formé la semaine prochaine,
24:00potentiellement d'ailleurs de ce qu'on nous dit en coulisses
24:03en début de semaine prochaine.
24:04Donc aura-t-il formé un gouvernement avant même d'avoir reçu les communistes ?
24:08C'est toute la question.
24:10Et puis on voit que tout le monde se presse au portillon.
24:12C'est-à-dire qu'à droite, quasiment tous les députés,
24:15les 47 députés du groupe LR lui ont fait passer des petits mots
24:19en lui faisant comprendre qu'ils aimeraient bien en être.
24:21Je suis composé aussi avec les élus du parti majoritaire sortant,
24:25les élus renaissants du groupe Ensemble pour la République.
24:27Justement, Olivier Beaumont, les parlementaires LR
24:29donnent leur feu vert à leur participation au gouvernement.
24:32C'est ce que dit une source LR à l'agence France Presse.
24:35Agathe Lambret, pas franchement une surprise.
24:37Non, pas franchement une surprise.
24:40C'est tout le problème de Michel Barnier.
24:43C'est que s'il n'y a que les LR dans son gouvernement,
24:45ça va être un peu compliqué.
24:46La mission confiée par le Président, c'était tout de même
24:48de former un gouvernement de rassemblement.
24:51C'est une forme de rassemblement, parce que vous aurez noté comme moi
24:54qu'entre les LR de l'Assemblée, du Sénat ou même du groupe,
24:56il y a des différences.
24:57Oui, parce qu'il y a beaucoup de branches chez les LR.
24:58Ils ne sont pas nombreux, mais ils sont très divisés, c'est ça ?
25:01Oui, ça pose quand même des questions aussi.
25:05Ce gouvernement est représenté majoritairement par des LR,
25:09alors que les LR sont arrivés cinquièmes en législative.
25:12Ça va être compliqué pour Michel Barnier.
25:15Evidemment, il a envie d'élargir, mais on voit que pour l'instant...
25:18Michel Barnier a dit qu'il espérait avoir des troupes d'Edouard
25:21qui viennent du camp d'Edouard Philippe.
25:23Edouard Philippe n'a pas vraiment confirmé ce soir,
25:24même s'il a eu des mots très bienveillants pour Michel Barnier.
25:27Et même les macronistes ne sont pas acquis au nouveau Premier ministre,
25:31parce que les macronistes ne savent plus trop où ils habitent.
25:35On leur avait dit de faire un front républicain
25:37contre le RN au législatif.
25:39Aujourd'hui, on leur demande de participer à un gouvernement
25:41avec un Premier ministre de droite
25:43qui a été soutenu par le RN.
25:47Ce n'est pas évident.
25:48Enfin, Michel Barnier propose une nouvelle équipe.
25:51Il ne veut pas que ce soit un remaniement.
25:54Mais une nouvelle équipe, ça implique beaucoup de changements.
25:57S'il n'y a que quelques LR et un ou deux macronistes,
25:59ce ne sera pas un changement incroyable,
26:01ce ne sera pas flamboyant pour Olivier Beaumont.
26:03De toute façon, il ne pourra pas faire cette configuration,
26:05parce qu'il faut rappeler que le groupe Ensemble pour la Publique
26:07c'est 99 députés et Les Républicains c'est 47.
26:10Donc aujourd'hui, dans ce bloc central,
26:12la macronie c'est encore les deux tiers de ce bloc central.
26:15Donc il va être obligé de devoir composer avec ce groupe-là.
26:20Emmanuel Macron a dit qu'il ne se mêlerait pas à des discussions,
26:23mais on sait très bien qu'il va s'en mêler.
26:25Déjà sur les domaines réservés,
26:26et puis bien sûr sur la question de qui mettre à Bercy
26:29et aussi au ministère de l'Intérieur,
26:31qui sont des postes très stratégiques.
26:33Et puis Michel Barnier, effectivement,
26:36il doit s'adapter à tout ça.
26:39Je ne vois pas, juste pour rebondir à Agathe,
26:41sur la difficulté, en tout cas pour le groupe Ensemble pour la Publique,
26:45d'arriver à trouver, de s'entendre sur une ligne.
26:48Alors il y a un bureau exécutif ce soir,
26:49donc ils vont essayer de s'accorder sur des choses,
26:51mais dans le temps, je ne vois pas comment ce groupe
26:53va potentiellement très vite exploser.
26:55Olivier Beaumont, Jean-Sébastien Ferjou, Pascal Richer et Agathe,
26:58on se retrouve dans un instant,
26:59puisqu'il est 20h30, l'heure d'un nouveau tour de l'actualité.
27:03...
27:09Et un nouveau journal avec Sophie Echenne.
27:11Bonsoir Sophie.
27:12Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à toutes et à tous.
27:14Au procès des viols de Mazan,
27:16les personnalités des dizaines d'accusés commençaient à être examinées.
27:19Aujourd'hui, une cinquantaine d'hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pellicot,
27:23alors que celle-ci était inconsciente, droguée par son mari.
27:26Ce dernier est absent de l'audience pour la troisième journée consécutive,
27:30toujours à cause de son état de santé.
27:32Il ne sera pas de retour avant lundi prochain, au plus tôt.
27:35La demande de logement social bat un nouveau record en France,
27:38avec 2,7 millions de ménages enregistrés mi-juin,
27:41soit une augmentation de 100 000 demandeurs par rapport à l'an dernier.
27:45Et la demande augmente partout, quelle que soit la région.
27:48La victoire de l'Ukraine sur la Russie dépend des États-Unis,
27:51estime le président Volodymyr Zelensky,
27:53alors que le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken,
27:56était en visite officielle à Kiev aujourd'hui.
27:59Ce dernier annonce l'envoi de plus de 700 millions de dollars d'aides.
28:02A ses côtés, son homologue britannique indique
28:05que plusieurs centaines de missiles seront livrés à l'Ukraine d'ici la fin de l'année.
28:09L'Irak et l'Iran renforcent leur coopération
28:12avec la signature d'une quinzaine de nouveaux accords,
28:15notamment sur l'éducation, l'agriculture, les communications
28:18ou encore la zone de libre-échange entre les deux pays voisins.
28:21Le premier ministre irakien et le président iranien
28:24affirment également rejeter toute extension de la guerre à Gaza.
28:27Et puis on a appris la disparition d'une voix historique du football français,
28:30le journaliste Didier Roustan est mort brutalement à l'âge de 66 ans,
28:34figure de la chaîne L'Équipe ou encore de l'émission Téléfoot sur TF1.
28:46En retour sur le plateau des informés avec Olivier Beaumont,
28:48chef adjoint du service politique du parisien aujourd'hui en France,
28:51Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur du site Atlantico
28:54et Pascal Richer, grand reporter au Nouvel Obs.
28:57Agathe, on parlait juste avant le journal de Sophie Eichen
29:00de la manière dont la majorité présidentielle,
29:03en tout cas l'ancienne majorité présidentielle,
29:05vivait la période et la Macronie est au bord de l'explosion ?
29:08Elle vit mal, oui, c'est ce que disait, s'interrogeait Olivier Beaumont.
29:12C'est sûr que la nomination de Michel Barnier à Matignon,
29:15c'est d'une certaine façon la clarification que certains attendaient.
29:18Depuis sept ans, Michel Barnier est un homme de droite,
29:21oui, la Macronie penche à droite, ce n'est pas une surprise,
29:24mais la Macronie, c'était un alliage de personnes issues de la droite,
29:28de personnes issues de la gauche et il y a une aile gauche qui est forte
29:32et qui ne se reconnaît pas du tout dans ce gouvernement Barnier
29:36qui, en plus, a évoqué la piste d'un ministère de l'Immigration.
29:39Il y a des personnalités au sein du groupe Ensemble
29:42qui vivent très mal cette période.
29:45Et alors c'est intéressant parce qu'on voit que chacun
29:48essaie de tirer son épingle du jeu dans ce brouillard.
29:52Il y a Gérald Darmanin qui, aujourd'hui, d'Ensemble a évoqué
29:56un départ groupé des ministres Renaissance,
29:59au cas où certaines lignes rouges seraient franchies.
30:03C'est quand même intéressant.
30:04Ils ne sont pas encore nommés les nouveaux ministres Renaissance
30:06que Gérald Darmanin, pour parler à l'aile gauche de Renaissance,
30:09alors que lui-même vient de la droite,
30:10il dit non mais attendez, ne vous inquiétez pas,
30:12si des lignes rouges sont franchies, on partira.
30:14Il y a Elisabeth Borne qui, elle, a dit
30:16on connaissait le soutien sans participation,
30:18peut-on parler de participation sans soutien ?
30:21Vous voyez, ils sont complètement perdus,
30:24les députés macronistes, ils sont complètement perdus
30:27et on ne sait pas ce que ça va donner.
30:29Pascal Richer, vous en pensez quoi, vous ?
30:31De ces macronistes perdus, de ces déquestions gouvernementales ?
30:34Je ne sais pas, moi, je vois qu'arithmétiquement,
30:37Barney, vous l'avez dit, Agathe, a besoin de Renaissance,
30:40donc je pense qu'il va faire des pas et des pas vers Renaissance
30:44puisque de toute façon, les LR, ils sont friands de poste ministériel,
30:49ils ont la fringale, ils sont prêts à y aller,
30:51donc je pense qu'il va aller vers les fameuses lignes rouges
30:55pour montrer qu'il ne les dépassera pas
30:58et il va trouver, j'imagine, des gens chez Renaissance
31:02pour aller au gouvernement.
31:03J'ai cru que vous alliez dire quelques personnalités de gauche.
31:05Ah non, ça je ne crois pas et j'ai l'impression que ça tient bien,
31:09puisque même le maire de Saint-Ouen a été contacté à refuser,
31:12sauf si, effectivement, quelques électrons libres,
31:15genre Manuel Valls ou Ségolène Royal,
31:17mais je ne suis pas sûr que ce serait dans l'intérêt de Barney de faire ça.
31:21C'est toujours ces mêmes noms qui reviennent en boucle,
31:23Olivier Beaumont, dans les discussions autour de Matignon
31:25et quand vous parlez avec les équipes du Premier ministre,
31:27typiquement les rencontres avec les communistes,
31:29ils espèrent en tirer quelque chose ?
31:31Non, je pense qu'ils sont assez lucides
31:33et c'est d'ailleurs pour ça que la rencontre n'a lieu que mardi prochain,
31:35c'est quand même très très tard dans le process,
31:38et je ne vois vraiment pas ce qu'ils peuvent obtenir
31:41du côté des communistes,
31:43parce qu'on voit bien que parmi les personnalités,
31:46on vient d'en citer, mais il y avait aussi Carole Delga,
31:49la présidente de la région Occitanie,
31:51Mickaël Delafosse, le maire de Montpellier,
31:53qui sont des gens sur le papier, en tout cas,
31:55sans dire qu'ils étaient ou sont Macron-compatibles,
31:58n'ont pas été du côté de la ligne dure de la gauche
32:01qui ne voulait absolument pas discuter
32:04avec le Président de la République et ses équipes,
32:06donc même ces jours-là, aujourd'hui,
32:07ils refusent d'entrer au gouvernement.
32:09Donc, en voyant que même les plus modérés,
32:11les moins agités, en tout cas, de l'aile gauche,
32:14de l'hémicycle, refusent d'entrer à Matignon,
32:19auprès de Michel Barnier, pardon,
32:21je ne vois pas comment il va arriver à trouver
32:24ne serait-ce qu'une figure qui puisse permettre
32:27d'incarner cela.
32:29Donc, voilà, on va voir.
32:31Ce qui est intéressant quand même, je reviens juste,
32:33là, Michel Barnier était...
32:36Voilà, à la rentrée d'Horizon à Reims,
32:39il y avait une époque, il y a cinq ans,
32:41Édouard Philippe parlait de faire bouger la poutre,
32:43c'est-à-dire que c'était la Macronie qui s'amusait
32:45de faire bouger la poutre,
32:47et en parlant de ces élus Hélaires
32:49qu'ils arrivaient à déstabiliser et à capter,
32:51aujourd'hui, la poutre, elle bouge toujours,
32:53mais quelque part dans le sens inverse,
32:55c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a le sentiment
32:57que c'est un peu Hélaire qui tient les ficelles
32:59et qui fait vaciller la Macronie, quand même.
33:03L'histoire est quand même assez curieuse
33:05et assez cruelle à l'instant T
33:07pour les trous d'Emmanuel Macron.
33:09Comme vous le disiez, Agathe,
33:11on va vers une clarification quand même,
33:13parce qu'enfin, on a un gouvernement de droite,
33:15on revient à une alternance gauche-droite,
33:17le Rassemblement National se clarifie aussi
33:19son positionnement à droite, puisqu'il a abandonné
33:21toutes ses ambitions sociales pour rester
33:23sur son programme régalien,
33:25immigration, sécurité, etc.,
33:27qui est bien à droite.
33:29Donc, j'ai l'impression qu'il y a quand même
33:31une clarification à l'oeuvre.
33:33– Jean-Sébastien Ferjour. – Vous disiez tout à l'heure, Agathe,
33:35que la Macronie penche à droite et que ce n'est pas une surprise,
33:37mais non, moi je ne suis pas d'accord,
33:39c'est-à-dire que l'électorat de la Macronie
33:41est devenu effectivement de droite,
33:43c'est-à-dire qu'on se souvient qu'Emmanuel Macron,
33:45au premier tour des législatives de 2017,
33:47s'était fait élire avec un électorat
33:49plutôt de centre-gauche, c'était au départ
33:51– C'est vrai, c'est Emmanuel Macron qui penche à droite.
33:53– Mais ce n'est pas forcément lui non plus,
33:55c'est l'électorat, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron,
33:57par son espèce de charisme particulier,
33:59l'espèce de positionnement étrange
34:01qu'il a adopté, effectivement a réussi
34:03à attirer cet électorat de droite
34:05et de centre-droite.
34:07Après, est-ce qu'on appelle droite ou gauche aujourd'hui,
34:09ça me fait bien rire, vous disiez pareil, un ministère de l'immigration
34:11c'est censé être très à droite, mais est-ce que vous vous souvenez
34:13qui a créé le premier secrétariat d'État,
34:15ça s'appelait à l'époque aux immigrés ?
34:17– Oui, mais ce n'était pas rattaché au ministère de l'Intérieur.
34:19– C'était François Mitterrand. – Oui, mais ce n'était pas rattaché
34:21au ministère de l'Intérieur. – François, un oncle de Clémentine
34:23qui était le titulaire. – Mais ce n'était pas fait
34:25de la même manière, vous voyez bien qu'aujourd'hui,
34:27c'est agité un peu comme un symbole pour parler
34:29aux électeurs du Rassemblement National.
34:31Emmanuel Macron et Michel Barnier font tout pour aller à droite.
34:33– C'est le symbole qu'on en fait, c'est-à-dire que comme
34:35il y a une espèce d'intimidation idéologique de gauche
34:37dès qu'on parle d'immigration, c'est parce qu'on est censé
34:39être raciste ou fasciste ou je ne sais pas quoi,
34:41vous pratiquez une espèce de taquilla comme si tout le monde
34:43était trotskiste, mais non, il y a juste des gens
34:45à droite en général, ils disent ce qu'ils pensent.
34:47Donc s'ils sont là, ils ne sont pas 15 pas derrière
34:53C'est pas un autre sujet parce que précisément, ça perturbe
34:55profondément notre compréhension des lignes de l'électorat,
34:57ce qu'on appelle droite ou gauche dans le débat politique.
34:59Regardez, on parlait de l'explosion de la Macronie
35:01et je suis tout à fait d'accord avec ce qu'explosait
35:03Olivier Beaumont, mais c'est assez vain,
35:05c'est assez ridicule en réalité.
35:07Là où il voit des espèces de fossés absolus
35:09idéologiques entre l'aile gauche et l'aile droite,
35:11mais ce sont des gens qui en réalité pensent
35:13et à minima quand ils gouvernent,
35:15agissent exactement de la même manière.
35:17– Cet éventuel ministère de l'immigration,
35:19parce qu'encore rappelons que tout ça n'était peut-être
35:21que de l'ordre du projet,
35:23c'est en tout cas la raison, l'une des raisons
35:25mises en avant par l'ancien
35:27ministre macroniste Aurélien Rousseau
35:29qui a basculé du côté de la gauche
35:31et du Nouveau Front Populaire.
35:32Lui, il le dit, il va voter la censure.
35:34Il était l'invité d'Agathe tout à l'heure.
35:36– Oui, je voterai la censure
35:38parce que je suis, et j'ai été,
35:40je dois dire le mot, j'ai été glacé hier.
35:42Hier matin, Mme Le Pen dit
35:44nous ne censurerons pas
35:46et on va laisser sa chance au gouvernement Barnier
35:48mais encore faut-il qu'il nous envoie des signes
35:50et l'après-midi même, un joli petit
35:52ballon sonde par
35:54Dematignon en me disant, si on réfléchit
35:56à une bonne idée, c'est créer un ministère de l'immigration.
35:58Si c'est ça l'urgence
36:00de ce pays aujourd'hui,
36:02si c'est ça la ligne que prend ce gouvernement,
36:04je n'ai pas de doute, oui,
36:06je voterai la censure.
36:08– Voilà, l'ancien ministre Aurélien Rousseau sur France Info.
36:10Pascal Richer, grand reporter
36:12au Nouvel Obs,
36:14c'est un épouvantail cet éventuel,
36:16parce qu'encore une fois, rappelons que c'est un projet ?
36:18– C'est un ballon d'essai surtout
36:20puisque ça a été démenti.
36:22Moi ce qui m'a intéressé dans les jours
36:24qui viennent de se passer, c'est que
36:26les spécialistes de l'immigration,
36:28plutôt de gauche, comme Patrick Veil,
36:30Pascal Brice ou Serge Sama,
36:32ont déclaré qu'ils étaient plutôt favorables
36:34à l'idée d'un ministère de l'immigration.
36:36Non pas pour faire un ministère
36:38rattaché au ministère de l'intérieur,
36:40mais pour refaire un ministère
36:42comme celui dont parlait Jean-Sébastien Ferjou,
36:44rattaché plutôt aux affaires sociales.
36:46C'est-à-dire sortir l'immigration
36:48du seul prisme policier, ministère de l'intérieur,
36:50et en faire quelque chose d'interministériel,
36:52qui pourrait s'occuper des questions
36:54de santé, d'éducation,
36:56d'intégration par la langue, etc.
36:58Et ce qui est intéressant, c'est que Jordan Bardella
37:00a fait un tweet pour dire,
37:02non, non, pas de ministère de l'immigration,
37:04le seul ministère de l'immigration, c'est le ministère de l'intérieur.
37:06Donc vous voyez, c'est plus compliqué
37:08que la caricature qu'on peut faire.
37:10– C'est une question de vision et de ce qu'on veut en faire.
37:12– Il pourrait y avoir un coup de poker derrière ça, Olivier Beaumont ?
37:14– Moi je suis très dubitatif sur cette histoire
37:16de ministère de l'immigration.
37:18Il faut quand même savoir
37:20que les Républicains,
37:22qui aujourd'hui, en surface, en façade,
37:24font mine de s'entendre
37:26parce qu'il y a des postes à aller chercher,
37:28mais c'est quand même un parti qui lui aussi
37:30est miné par les inimitiés et les rivalités.
37:32Qui avait intérêt,
37:34je vous pose la question,
37:36à sortir effectivement
37:38cette proposition
37:40de ministère de l'immigration ?
37:42– Moi je ne suis pas convaincu, en tout cas,
37:44je n'ai pas de nom, je ne veux pas avoir la prétention,
37:46mais je ne suis pas totalement convaincu
37:48que cette proposition, cette idée,
37:50vienne de Michel Barnier et de Matignon.
37:52Je pense que ce sont plutôt des amis,
37:54mais c'est très ironique quand j'entends cette formule,
37:56qui se sont un petit peu amusés.
37:58Michel Barnier, il faut quand même se souvenir.
38:00– Par exemple, l'aile gauche de la Macronique
38:02qui se dit on va torpiller ce truc-là.
38:04– Si on est un peu rationnel et un peu posé,
38:06Michel Barnier, c'est quand même quelqu'un,
38:08c'est pas le plus agité du bocal dans la classe politique,
38:10il s'est mesuré, il s'est pondéré, on le connaît,
38:12les Français ne le connaissent pas encore bien,
38:14mais c'est quelqu'un qui a une réputation de négociateur,
38:16quelqu'un qui parle avec les gens, tout ça.
38:18Ce gros chiffon rouge,
38:20ce gros rouge quittage de ministère de l'immigration,
38:22dont on sait très bien que c'est un sujet ultra explosif,
38:24il y a encore six mois,
38:26la classe politique s'écharpait sur le projet de loi Immigration.
38:30De là à relancer un ministère de l'immigration,
38:32dont on sait que c'est un sujet
38:34qui plive énormément la société,
38:36dont on sait aussi que Michel Barnier,
38:38dans les urgences là, dans les semaines à venir,
38:40c'est quand même celle de préparer un budget,
38:42la question de la maîtrise des comptes publics et tout ça,
38:44d'aller comme ça foncer...
38:48Je ne crois pas du tout à cette théorie
38:54que Matignon et que Michel Barnier
38:56auraient eu l'intention
38:58d'aller, là, dans les prochaines semaines,
39:00de présenter, lors de sa déclaration de politique générale,
39:02la création d'un ministère de l'immigration.
39:04Ce qui est dommage, malgré tout,
39:06je suis entièrement d'accord avec ce qu'on vient de dire,
39:08Olivier Beaumont, à l'instant.
39:10Je pense que ce n'étaient pas que des gens bien intentionnés
39:12qui ont émis cette hypothèse-là.
39:14Mais surtout, arrêtons de faire du sujet de l'immigration
39:16un sujet droite-gauche.
39:18C'est un défi qui se pose au pays,
39:20comme d'autres défis peuvent se poser au pays.
39:22L'intégration...
39:24Regardez ce qui se passe ailleurs, en Europe.
39:26C'est un sujet, de toute façon, qui existe partout.
39:28Regardez comment le gouvernement allemand...
39:30Ça existe au Canada, un ministère de l'immigration.
39:32Mais là, en l'occurrence, si Michel Barnier l'a fait,
39:34c'est dans un certain but.
39:36Je ne vous parlais pas du ministère,
39:38je vous parlais du sujet en soi
39:40et de ce qu'on en fait dans le débat politique.
39:42Regardez ce qui est en train de se passer en Allemagne,
39:44qui fait un virage ultra-rapide, à 180 degrés,
39:46y compris avec une coalition
39:48dirigée par le chancelier Schultz,
39:50qui est social-démocrate.
39:52L'Allemagne a rétabli les contrôles aux frontières.
39:54Personne ne reproche à l'Allemagne de ne pas respecter
39:56les traités européens, mais bref.
39:58Par ailleurs, l'Allemagne en est
40:00à évoquer l'idée de récupérer
40:02le dispositif abandonné par les Britanniques
40:04pour envoyer ses demandeurs d'asile au Rwanda
40:06le temps que soient exposés leurs dossiers.
40:08Ce qui, là encore, est impossible, au regard du droit européen.
40:10Le Danemark a imaginé le faire
40:12parce que le Danemark avait négocié
40:14des exceptions aux traités
40:16à l'époque constitutionnelle européenne,
40:18ou aux traités de Maastricht d'ailleurs,
40:20mais pas l'Allemagne.
40:22Et ce qui est en train...
40:24Regardez, il y a d'autres pays qui évoluent,
40:26y compris quand ils sont dirigés
40:28par des gouvernements de gauche ou des gouvernements
40:30sociaux-démocrates, très rapidement sur l'immigration.
40:32Ça a été le cas aussi
40:34en Suède.
40:36Pourquoi ? Parce que tout simplement,
40:38ça fragilise les sociétés occidentales.
40:40Et ce ne sont pas les immigrés en tant que personnes qui sont concernées.
40:42C'est une réalité statistique.
40:44Parce qu'elle a réussi, ça veut dire que ce serait presque...
40:46Par exemple, la gauche serait un peu tombée dans le panneau
40:48ces derniers jours sur cette histoire ?
40:50De toute façon, elle a eu un réflexe pavlovien,
40:52effectivement, en hurlant tout de suite, etc.
40:54Mais on peut le comprendre, parce que c'est vrai que le mot
40:56ministère de l'Immigration est un marqueur
40:58droitier depuis Sarkozy, depuis le
41:00ministère de l'Immigration et de l'Immigration nationale.
41:02C'était pas la même chose.
41:04Mais depuis cette époque, c'est vrai que
41:06l'expression est un peu... Mais sur le fond,
41:08si elle avait réfléchi, si la gauche
41:10avait réfléchi, elle aurait pu retourner le truc
41:12en disant, oui, sortons l'immigration du ministère
41:14de l'Intérieur, faisons un ministère,
41:16un secrétaire d'État rattaché
41:18aux affaires sociales, pour traiter de ces
41:20questions d'intégration
41:22qui concernent
41:24les personnes venues d'étrangers.
41:26Pascal Arrichet, Jean-Sébastien Ferjou,
41:28Olivier Beaumont, Agathe Lambret.
41:30On se retrouve dans quelques instants pour continuer
41:32à débattre ensemble, ce soir, dans Les Informés. Dans un instant,
41:34on va parler d'un certain Édouard
41:36Philippe, qui a pris la parole tout
41:38à l'heure. On en parle juste après.
41:40Le Fil Info, il est bientôt 20h45,
41:42avec Stéphane Milhomme.
41:44Michel Barnier poursuit sa
41:46tournée des partis qui peuvent lui assurer
41:48une majorité. Il sera demain à Annecy, aux
41:50journées parlementaires des Républicains, sa famille
41:52politique. En attendant, Édouard Philippe,
41:54président du parti Horizon, lui renouvelle
41:56sa confiance. Michel Barnier, c'est un
41:58très bon choix, dit-il. L'ancien locataire
42:00de Matignon l'assure de sa volonté
42:02de l'aider à stabiliser la situation
42:04du pays. À Gaza, la Défense
42:06civile annonce que 14 personnes ont
42:08été tuées dans une frappe aérienne
42:10israélienne. Elle visait une école transformée
42:12en abri pour des Palestiniens déplacés
42:14par la guerre. L'armée israélienne assure
42:16avoir visé des terroristes du
42:18Hamas. En Nouvelle
42:20Orléans, les
42:22habitants se préparent à l'arrivée
42:24de l'ouragan Francine avec des évacuations
42:26d'habitants dans cet état de la
42:28Louisiane. Aux Etats-Unis, les vents dépassant
42:30les 140 km heure.
42:32Ils ont déjà contraint les producteurs de
42:34pétrole du Golfe du Mexique à interrompre
42:36leur activité. Et puis la
42:38SNCF mettra en vente ses billets
42:40de Noël à partir du 2 octobre
42:42pour les TGV Intercités et
42:44Wigo Grande Vitesse. L'an dernier, pour le début
42:46de cette opération, plus d'un million de personnes
42:48s'étaient connectées en même temps.
42:52France Info
42:5420h21
42:56Les informés
42:58Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
43:00Quatrième et dernière partie de
43:02ces informés ce soir avec Olivier Beaumont du
43:04Parisien Aujourd'hui en France, Jean-Sébastien Ferjou
43:06d'Atlantico, Pascal Richet du
43:08Nouvelle Obs. Et on va parler
43:10dans les prochaines minutes peut-être d'une nouvelle
43:12du nouveau meilleur ami de Michel Barnier
43:14c'est en tout cas ce qu'on ressent.
43:16En tout cas, Michel Barnier s'est dit
43:18extrêmement touché par l'accueil d'Horizon
43:20le parti d'Edouard Philippe aujourd'hui.
43:22Avant de dire que, bien sûr, il y aurait des représentants
43:24du parti d'Edouard Philippe au gouvernement.
43:26Quant à l'ancien Premier ministre
43:28et bien, une fois n'est pas coutume, il se
43:30félicite de ce choix
43:32du chef de l'État pour Matignon. Écoutez.
43:34Le choix de Michel Barnier
43:36par le Président de la République est un très bon choix.
43:38C'est un bon choix parce que
43:40Michel Barnier c'est un homme
43:42expérimenté
43:44méthodique
43:46droit
43:48Qu'est-ce que c'est que la discussion
43:50et le compromis, qui cède ferme aussi
43:52qui rassure
43:54nos partenaires européens
43:56ce qui à mon avis a du sens
43:58et donc je pense que
44:00encore une fois dans cette situation
44:02inédite, il est probablement le mieux placé
44:04pour essayer d'avancer
44:06de faire avancer le pays.
44:08Edouard Philippe a-t-il raison d'afficher cette proximité
44:10avec Michel Barnier ?
44:12Va-t-on vers un gouvernement LR-Horizon ?
44:14L'ancien Premier ministre appartient-il
44:16au passage toujours au camp présidentiel ?
44:18Olivier Beaumont, est-ce que c'est la bonne stratégie
44:20d'Edouard Philippe ?
44:22En tout cas, Michel Barnier, ça lui rend bien service.
44:24Parce que Michel Barnier n'a pas d'ambition
44:26pour 2027, il l'a dit.
44:28Donc, Edouard Philippe,
44:30on peut supposer qu'il a tout un intérêt
44:32à avoir un profil
44:34comme Michel Barnier
44:36qui, en plus, sur le papier
44:38et compte tenu de son
44:40parcours professionnel
44:42et politique, est quelqu'un qui
44:44a une vraie proximité.
44:46Enfin, le maire du Havre,
44:48il l'a rappelé.
44:50Vous voulez dire qu'il va préparer le terrain, Michel Barnier ?
44:52Je pense que pour lui, c'est complètement compatible.
44:54En plus, il a donné des gages
44:56à Horizon aujourd'hui en disant
44:58qu'il y aura des ministres Horizon
45:00dans ce gouvernement. Donc, je pense que
45:02là, Edouard Philippe, dans cette séquence,
45:04il a plutôt intérêt à jouer
45:06à fond la carte
45:08Barnier. Il a mis assez
45:10d'huile sur le feu ces derniers jours avec le président de la République
45:12qui n'a pas non plus en rajouté
45:14avec le nouveau locataire de Matignon.
45:16D'accord, c'est une bonne chose si ça marche.
45:18Mais si le gouvernement Barnier
45:20ne marche pas ?
45:22Si ça ne marche pas, ce n'est pas grave. Ce ne sera pas sa faute.
45:24Ce ne sera pas sa faute.
45:26Je me souviens d'un Edouard Philippe
45:28claquant la porte des Républicains
45:30pour rejoindre Emmanuel Macron
45:32parce qu'il est trouvé bien trop à droite.
45:34Il me semble que ce que Michel Barnier
45:36a porté lors de la campagne des primaires
45:38de 2021 pour être candidat
45:40à la présidentielle de 2022
45:42était infiniment
45:44plus à droite que ce que François Fillon
45:46disait en 2017. Et pourtant, à l'époque, Edouard Philippe
45:48trouvait ça moralement insoutenable.
45:50Il disait même qu'il n'avait plus rien à voir avec cette droite-là.
45:52Exactement. À un moment, il faut qu'il décide où il habite.
45:54Je ne sais pas si la poutre travaille dans son esprit
45:56mais il faudrait qu'Edouard Philippe décide où il habite
45:58et que, peut-être, il n'habite pas uniquement
46:00là où se trouve le pouvoir à un instant T
46:02mais qu'il assume des convictions et pas
46:04juste en ayant l'air d'être ce personnage
46:06de stature d'État toujours
46:08posé dans sa parole. Mais quand on regarde
46:10le passif d'Edouard Philippe et son évolution
46:12dans ses discours, moi, je vous avoue, je ne comprends pas
46:14qui est Edouard Philippe.
46:16J'ai l'impression qu'Edouard Philippe est vraiment
46:18régulièrement à contre-temps. On lui avait demandé
46:20de s'engager pour les législatives, il ne l'a pas fait.
46:22Emmanuel Macron est désespéré,
46:24il cherche un Premier ministre. Edouard Philippe
46:26est en ce moment-là pour déclarer sa candidature
46:28à la présidentielle. Il avait
46:30refusé de revenir au gouvernement
46:32sous Emmanuel Macron. Mais là,
46:34il dit, pas de problème,
46:36Michel Barnier est génial
46:38et peut-être, laissez-en entendre,
46:40qu'il pourrait participer.
46:42Quelle est sa plus-value, quelle est sa singularité
46:44à Edouard Philippe ? Il aime parler,
46:46il parle d'impression et ligne claire
46:48dans l'un de ses livres. Là, on est
46:50plutôt dans le brouillard et pas vraiment
46:52dans la ligne claire. Et puis, trois ans,
46:54c'est long. Et afficher dès
46:56aujourd'hui qu'il soutient
46:58Michel Barnier tout en ayant
47:00semblé un peu trahir Emmanuel Macron
47:02en déclarant sa candidature à ce moment-là,
47:04ça interroge aussi,
47:06je trouve, sur qui il est.
47:08Qu'est-ce qu'il veut ? Un ancien Premier ministre
47:10qui soutient Barnier comme ça,
47:12il est toujours dans le camp présidentiel ? Où est-ce que vous le voyez,
47:14Edouard Philippe ? Pour moi, c'est le même camp, Barnier
47:16et le camp présidentiel. Je ne sais pas pourquoi vous faites une distinction.
47:18Pour moi, Barnier et Macron sont à peu près
47:20sur la même ligne, franchement, sur les questions européennes.
47:22Ils sont d'accord. Sur l'immigration,
47:24ils sont d'accord. Non, Michel Barnier veut revenir
47:26sur... En tout cas, c'est ce qu'il souhaitait.
47:28On est dans l'épaisseur du trait, quoi.
47:30Franchement... Non, c'est pas l'épaisseur du trait.
47:32Revenir sur la hiérarchie des normes,
47:34ce n'est pas la même chose.
47:36On va voir ce qu'il va se passer.
47:38Il n'a certainement pas de mandat, ni de majorité pour le faire là.
47:40Je vous dis juste que non, ce n'est pas politiquement la même chose.
47:42D'accord. Sur l'économie,
47:44ils sont parfaitement en phase.
47:46Enfin, franchement, c'est... Et d'ailleurs,
47:48la preuve en est, c'est que Barnier,
47:50en allant voir les gens de Ensemble,
47:52a dit, j'ai besoin de vous, et le président
47:54de la République a besoin de vous. Et ça, c'est une phrase terrible.
47:56D'ailleurs, elle a été très mal prise par les gens
47:58de Ensemble, parce qu'en gros,
48:00il se fait le porte-parole du président
48:02en allant voir les gens de Ensemble.
48:04Oui, c'est toute l'ambiguïté de Michel Barnier,
48:06qui n'est pas vraiment l'homme du président,
48:08tout en ayant été nommé par lui,
48:10qui n'est pas vraiment le chef des macronistes,
48:12tout en ne pouvant rien faire sans les macronistes,
48:14qui n'est pas vraiment le chef de la majorité.
48:16Il l'a dit lui-même, puisqu'il n'y a pas de majorité.
48:18Mais en face, à l'inverse aussi,
48:20les macronistes, qu'est-ce qu'ils ont pour peser
48:22face à Michel Barnier ?
48:24Pas grand-chose, parce qu'ils peuvent agiter
48:26d'une motion de censure,
48:28mais est-ce que vraiment, raisonnablement,
48:30les macronistes, demain...
48:32C'est plutôt l'ambiguïté des Macronistes.
48:34C'est plutôt l'ambiguïté des Macronistes.
48:36Lui-même, par facilité,
48:38on dit qu'il a mené une politique de droite,
48:40mais non, je vous assure que non.
48:42Regardez où en sont les comptes publics aujourd'hui,
48:44regardez l'évolution du nombre de fonctionnaires
48:46dans le pays, regardez l'état,
48:48ce qui a été fait sur le régalien,
48:50regardez ce qui a été fait en matière d'immigration.
48:52Je vous assure peut-être que,
48:54vu du Nouvel Obs, ça paraît,
48:56Emmanuel Macron paraît...
48:58Mais non, mais c'est pas un tac, c'est absolument pas un tac.
49:00Mais vu de droite,
49:02Emmanuel Macron ne paraît pas de droite.
49:04Le problème, c'est que justement, il n'est rien.
49:06C'est-à-dire qu'il paraît de centre-gauche aux gens de droite,
49:08et il paraît de centre-droite aux gens de gauche,
49:10mais qu'il n'a pas transcendé...
49:12Il a quand même inspiré une bonne partie de l'électorat de droite, Jean-Sébastien.
49:14Mais je vous le disais tout à l'heure,
49:16l'électorat, lui, je vous parlais de la politique
49:18mise en oeuvre.
49:20Regardez sur la loi Immigration, alors même qu'il y avait
49:22une écrasante majorité de Français, y compris de gauche,
49:24Emmanuel Macron s'est réjoui que le Conseil constitutionnel
49:26vienne siphonner
49:28ce qui avait été voté par le Parlement.
49:30Donc non, je vous assure que,
49:32vu de la droite, Emmanuel Macron
49:34n'est pas un président de droite.
49:36Après, je ne vous dis pas qu'il est de gauche, mais
49:38c'est son problème, un objet politique non identique.
49:40Emmanuel Macron est peut-être de gauche pour le Nouvel Obs.
49:42J'aimerais bien savoir, pour le Nouvel Obs,
49:44où est François Ruffin ?
49:46Il y a une interview...
49:48Il est dans le Nouvel Obs.
49:50C'est exactement pour ça que je voulais qu'on en parle.
49:52...de son livre qui s'appelle
49:54Itinéraire, où il règle pas mal
49:56ses comptes avec Mélenchon
49:58sur la stratégie. Il va même plus loin,
50:00puisqu'il décrit
50:02un Mélenchon qui méprise
50:04le peuple, en tout cas le peuple de Nain-Beaumont.
50:06Puisque, comme vous le savez, Mélenchon a
50:08affronté Marine Le Pen en quelle année ?
50:102000...
50:12C'était en...
50:142017.
50:16C'était au législatif.
50:182012, peut-être.
50:202012.
50:22Et à cette époque-là, raconte Ruffin,
50:24Mélenchon a parlé des électeurs
50:26d'un moment en disant
50:28qu'ils sentent l'alcool dès le matin, qu'ils transpirent, qu'ils sont obèses...
50:30Ces propos sont terribles.
50:32C'est des propos terribles.
50:34Ça rappelle un peu l'ascendant de...
50:36De François Hollande.
50:38Le fait que Ruffin aille sur ce terrain-là,
50:40ce qui lui ressemble pas, parce qu'en général,
50:42il prend des gants, il cogne,
50:44mais il va jamais
50:46sur le terrain personnel. Le fait qu'il aille là,
50:48c'est vraiment la guerre.
50:50Il a vraiment tué le père, là.
50:52D'ailleurs, je me demande ce qu'il va devenir, François Ruffin,
50:54parce qu'il est orphelin de tout parti, aujourd'hui.
50:56Il songe peut-être créer,
50:58il le dit à la fin de l'interview,
51:00une structure personnelle,
51:02mais on ne sait pas trop où il va atterrir.
51:04Olivier Beaumont.
51:06Oui, il y a une séquence qui est très compliquée pour François Ruffin.
51:08Il est, aujourd'hui, tous ceux qui
51:10échangent avec lui depuis sa
51:12victoire compliquée,
51:14dans sa circonscription d'Amiens.
51:16Il est obsédé par
51:18Jean-Luc Mélenchon, c'est-à-dire qu'il en parle
51:20tout le temps,
51:22et habité par un sentiment assez
51:24contradictoire, c'est-à-dire que
51:26il se sent libéré,
51:28il dit, je suis libéré, délivré,
51:30du joug insoumis,
51:32il ne se reconnaissait plus du tout avec
51:34ce parti qui va
51:36trop loin, très loin pour lui,
51:38la façon dont Jean-Luc Mélenchon catégorise,
51:40essentialise, aussi,
51:42aujourd'hui, une partie des Français,
51:44et, en même temps, une forme d'amertume.
51:46D'amertume, de se
51:48sentir, effectivement, isolé.
51:50Il faut se souvenir, quand même, que le
51:52nom de Nouveau Front Populaire, c'est lui
51:54qui en a l'idée, c'est lui qui
51:56crée le logo, mais, en fait,
51:58il n'en a jamais eu
52:00le gain, le bénéfice
52:02politique et médiatique,
52:04et sa campagne compliquée dans sa
52:06circonscription l'a vraiment éloigné, en tout cas,
52:08des échanges
52:10politiques nationaux, et ça l'a totalement
52:12dépecé, donc, aujourd'hui, voilà,
52:14il en veut, Jean-Luc Mélenchon, il règle ses comptes, parce que
52:16il considère qu'ils n'ont plus rien à voir,
52:18mais, en même temps, il voit bien qu'ayant quitté
52:20La France Insoumise, eh bien, il est isolé,
52:22il a rejoint le groupe Écolo
52:24à l'Assemblée Nationale, mais
52:26il a fait sa rentrée, il y a quelques jours, à Flixecours,
52:28ça n'a pas eu vraiment d'écho
52:30médiatique, non plus, donc, il en s'est
52:32entre deux, aujourd'hui, François Ruffin, et
52:34d'où, aussi, cette excellente interview
52:36dans le Nouvel Obs, qui dit plein de choses, quand même,
52:38vraiment, sur le fond, sur la forme,
52:40et pour essayer, de lui, de se relancer,
52:42aussi, dans le débat politique.
52:44Olivier Beaumont disait que François Ruffin
52:46était absent du Nouveau Front Populaire, c'est vrai, alors
52:48qu'il en revendiquait la paternité, il a
52:50été un peu écarté,
52:52et il s'est mis, aussi, de côté, parce que
52:54qui a pris le pouvoir, dès le début, en fait,
52:56tout s'est joué dans les premières heures, et c'est là que c'est
52:58le plus stratégique, pour pouvoir
53:00peser sur la ligne, ceux
53:02qui ont pris le pouvoir, eh bien, c'est
53:04les écologistes, et
53:06les insoumis, alors que les socialistes
53:08avaient un peu des velléités d'indépendance
53:10vis-à-vis des insoumis, très vite,
53:12le NFP a été
53:14un peu cornaqué par
53:16les insoumis et les écologistes, et François
53:18Ruffin, c'était pas ça
53:20qu'il voulait, il a
53:22pas eu son
53:24mot à dire sur le choix du Premier ministre,
53:26il a préparé s'isoler
53:28et ne pas participer, ça pose
53:30quand même la question de sa détermination,
53:32moi, je trouve, est-ce qu'il en a vraiment envie,
53:34et je pense que ça a accentué
53:36sa rancune vis-à-vis des insoumis,
53:38et enfin, juste, il critique beaucoup
53:40Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui, il dit des choses
53:42terribles
53:44sur lui, très dures, mais
53:46que n'est-il parti plus tôt ? Moi, en fait, c'est ça que je
53:48comprends pas, je vois pas comment on peut créditer
53:50François Ruffin
53:52de beaucoup de
53:54crédibilité, d'épaisseur
53:56idéologique, sachant que c'est l'un
53:58de ceux qui restait chez les insoumis jusqu'au bout,
54:00parce que c'était quand même bien confortable d'avoir
54:02la cabane des insoumis,
54:04tout en étant profondément en désaccord
54:06sur le fond. Il est surtout parti avec qui, il nous reste 10 secondes,
54:08mais il est avec
54:10qui ? Il est tout seul,
54:12même les purgés,
54:14ceux qu'on a appelés les purgés, ils ont créé
54:16une petite structure, donc Clémentine Autain,
54:18Raquel Garrido, Corbière,
54:20ils ont donné une conférence de presse, ils n'étaient
54:22pas là, donc il est même isolé
54:24par rapport à ce petit groupe-là.
54:26Pascal Richer, grand reporter au Nouvelle-Aube,
54:28la une du Nouvelle-Aube cette semaine, donc ? Alors, c'est
54:30en dehors de cette interview de François Ruffin,
54:32nous avons une interview de Mona Chollet
54:34sur le thème de la culpabilité dans
54:36notre société. Olivier Beaumont, chef
54:38adjoint du service politique du Parisien aujourd'hui en France,
54:40est-ce qu'on connaît déjà la une de demain ? Alors, pas encore, mais dans
54:42les pages politiques, je vous recommande un excellent papier
54:44sur la relation Barnier-Wauquiez,
54:46très très intéressant, et puis on revient
54:48aussi un petit peu sur Brigitte Macron,
54:50qu'est-ce qu'elle fait en ce moment, et qu'est-ce qu'elle pense un petit peu
54:52de la situation du pays.
54:54Brigitte Macron qui est dans
54:56Émilie in Paris. Jean-Sébastien
54:58Ferjou, fondateur et directeur du site Atlantico,
55:00qu'est-ce qu'on trouve à la une du site ? On parlait du débat
55:02tout à l'heure en disant que ça n'avait pas beaucoup d'impact, mais il y a un historien
55:04américain qui a mis une méthode au point,
55:06il ne s'est jamais trompé, depuis 40 ans,
55:08il a prédit tous les résultats des élections
55:10présidentielles américaines. Vous irez lire Atlantico,
55:12Jean-Rémi. Merci beaucoup,
55:14merci messieurs, sacré teasing, merci
55:16beaucoup, Agathe, on se retrouve demain pour
55:18un nouvel épisode des Informer
55:20à partir de 20h, les Informer qui reviennent
55:22demain matin à 9h à la radio
55:24et sur le Canal 27, avec Saliha Brachlia
55:26et Renaud Delis.

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