Les informés de franceinfo du vendredi 04 octobre 2024

  • il y a 3 jours

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00:00Générique
00:0520h, 21h, France Info, les informés, Benjamin Sportouche.
00:11Bonsoir et bienvenue à tous dans les informés de ce vendredi soir.
00:14Une heure pour décrypter l'actualité, la décoder et en débattre.
00:17A mes côtés, 4 informés de talent, Tam Tra Nui, directrice adjointe de la rédaction de Public Sénat.
00:23Bonsoir à vous.
00:24Bonsoir.
00:25Patricia Lémonière, grand reporter.
00:26Bonsoir.
00:27Véronique Raissout, présidente de Blackbone Consulting, maître de conférences en communication de crise à Sciences Po.
00:31Bonsoir Véronique.
00:32Bonsoir.
00:33Et Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
00:35Bonsoir.
00:36Franck.
00:37Bonsoir.
00:38Avec vous, nous allons revenir sur ces déclarations fracassantes de Michel Barnier.
00:41La crise financière est devant nous, a dit le Premier ministre.
00:44Alors, dramatisation pour faire passer la cure d'austérité qu'il entend mener
00:49où les signaux sont véritablement rouges et carlates pour notre pays.
00:53Et parmi les remèdes proposés par le chef du gouvernement, il y a la désindexation des retraites pendant six mois.
00:59Mais suffisamment pour faire bondir Marine Le Pen et Michel Barnier.
01:03Reste dépendant, on le sait pour sa majorité actuelle, des voix du Rassemblement National.
01:08Autre sujet qui fait l'actualité ce soir, Patouche à l'aide médicale d'État.
01:13L'avertissement est signé ce soir sur France Info de la ministre de la Santé Geneviève Darrieusec.
01:18Ça fait certes partie de son portefeuille, mais ça ne fait pas du tout consensus au sein du gouvernement.
01:24Et puis enfin, on évoquera le procès de Mazan.
01:27Finalement, les premières vidéos qui accusent de viol les prévenus ont été diffusées publiquement.
01:32Un revirement inattendu de la cour d'assises d'Avignon.
01:35C'est ce que demandait, on le sait, la victime Gisèle Pellicot.
01:39Voilà, vous avez le sommaire, les informés, c'est parti.
01:41Alors je vous le disais, Michel Barnier a donc fait une déclaration alarmante sur les risques d'une nouvelle crise financière pour justifier ses mesures d'austérité.
01:5360 milliards d'économies dans le prochain budget, on le sait, dont 40 milliards de réduction de dépenses et 20 milliards d'impôts supplémentaires.
02:01Écoutez donc l'avertissement cinglant de Michel Barnier.
02:05Cet effort de réduction de la dépense publique, 40 milliards, c'est moins de dépenses.
02:10Mais ce freinage, il est indispensable. Sinon, on va droit vers une crise financière.
02:15C'est ce que je dis. C'est une crise financière.
02:17Si elle est devant nous, elle est devant nous.
02:20Il faut la prévenir. Moi, je veux l'empêcher pour protéger les plus faibles et notamment les épargnants.
02:25Donc on va essayer de faire mieux ou bien avec moins d'argent.
02:30Faire mieux ou bien avec moins d'argent.
02:32Il est volontairement catastrophiste, le Premier ministre, pour faire passer son plan d'austérité.
02:37Où il y a vraiment des indicateurs objectifs qui laissent craindre le pire.
02:40Parce qu'on se souvient, déjà en 2007, on en parlait en quarantaine, de François Fillon qui disait
02:45l'État est en situation de faillite. La France est un État en situation de faillite.
02:48Alors, il y a des critères objectifs. On a le déficit le plus élevé de la zone euro.
02:54On a les dépenses en pourcentage de PIB les plus élevées toujours de la zone euro.
02:58Il y a notre dette qu'on connaît maintenant tous par cœur, qui a dépassé les 3000 milliards d'euros.
03:02Tout ça, ce sont des critères qui montrent quand même que la situation est compliquée.
03:06Et qu'on est, disons, enfin dans les mauvais élèves de la zone euro.
03:12On a les verdicts des agences de notation qui nous pantonnaient.
03:15On attend Fitch, on attend Moody's au mois d'octobre.
03:18Mais ils nous ont épargnés jusque-là plutôt que l'agence.
03:20Exactement. Il y a aussi le côté face, le fait que la dette tricolore est restée attractive.
03:25Justement parce que nous appartenons aussi à la zone euro, qui n'est pas vue pour l'instant comme une zone risquée.
03:31Donc effectivement, on peut se dire qu'il y a un petit peu de dramatisation de la part de Michel Barnier,
03:35qui est quand même un côté homme de Bruxelles.
03:37Il a aussi reporté le processus pour déficit excessif.
03:41Et puis, il y a quand même ce qu'il nous avait déjà dit.
03:44Dès qu'il est arrivé, il nous avait dit la situation financière est grave.
03:47Là, il va un petit peu plus loin pour justifier les 60 milliards d'économies qu'il nous demande.
03:51Rang de Dieu, parole de vérité du Premier ministre.
03:53Il avait dit, je dirais la vérité en même temps.
03:55Est-ce qu'il y a un risque ? Parce que c'est les marchés financiers qui sont aujourd'hui maîtres de notre dette, j'allais dire.
04:00Est-ce qu'il faut parler aussi franchement au risque de les alarmer et de ne plus avoir d'argent,
04:05justement, pour permettre à l'État de fonctionner au quotidien ?
04:07Premièrement, vous allez peut-être me trouver un peu vieux jeu.
04:10Mais moi, ça me choque un peu qu'un homme politique de premier plan, un Premier ministre, joue avec le feu.
04:17On ne dégrade pas la signature de la France en disant, attention, pour faire passer un projet de loi.
04:25À l'époque de Mitterrand ou de Giscard, alors effectivement, vous avez raison,
04:29on était sous le franc. Alors là, sous l'empire du franc, évidemment, il n'y a pas un Premier ministre qui aurait dit,
04:34qui aurait, je dirais, fait du, je ne dirais pas du chantage à la monnaie,
04:38mais qui aurait dégradé sa signature dans une déclaration.
04:40C'était absolument impensable. C'était un péché capital.
04:43Là, c'est devenu, alors effectivement, sous l'ombrelle de l'euro,
04:46il y a une sorte de convergence des taux d'intérêt entre les pays,
04:51finalement, qui fait qu'on est relativement épargné.
04:54Et donc, on peut utiliser cet argument.
04:56Par principe, je trouve que c'est, moi, bon, c'est peut-être...
05:00Ça met en péril, même, vous dites, la signature de la France.
05:04Non, ça ne la met pas en péril, mais on ne dégrade pas la signature d'un pays.
05:07Mais il va vous dire qu'il dit la vérité.
05:09Alors, oui, je peux répondre sur la vérité.
05:12C'est que, effectivement, alors c'était, comment il s'appelle, Céline qui disait,
05:17on ne meurt pas de ses dettes, on meurt de ne plus pouvoir en faire.
05:20Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ?
05:22Ce qu'il y a, je pense, c'est qu'il y a un stock de dettes qui est très important.
05:26Mais ce qui est important, c'est le taux d'intérêt,
05:29celui auquel on refinance la dette future.
05:31Le taux d'intérêt, il est à 2,9.
05:33Enfin, il est plus élevé que les autres.
05:35Il est à 2,9 et nous avons 2,1 d'inflation.
05:38Je vais rapidement.
05:40Le taux réel auquel la France s'endette pour lever et financer son déficit,
05:46c'est donc 2,9 moins 2,1, ça fait 0,7.
05:49Benjamin, est-ce que vous prêterez à 0,7% seulement,
05:52c'est-à-dire presque gratuitement, à quelqu'un qui prête à faire défaut ?
05:57Bien sûr que non.
05:58Donc, attention quand même, on n'est pas dans une situation,
06:01avec 2,9% de taux d'intérêt et 2% d'inflation,
06:05nous ne sommes pas du tout attaqués par les marchés.
06:07On ne pensait pas que vous citeriez Céline sur ce plan,
06:09mais Patricia, pour la vérité.
06:10Alors, moi, je ne citerai pas Céline,
06:12parce qu'il a déjà été cité, donc on ne va pas se répéter.
06:15Simplement, ce que je veux dire, c'est que moi,
06:17je ne partage pas tout à fait votre opinion.
06:20Parce que, d'abord, les Allemands et d'autres pays ont des taux d'intérêt
06:26pour emprunter beaucoup plus bas que le nôtre.
06:30Même les Espagnols, je crois, sont d'empreintes moins chères que nous.
06:34De peu, mais moins chères.
06:36J'ai regardé ce soir, ce n'est plus le cas, mais peu importe.
06:39Ça joue à la marge en fonction des journées, etc.
06:41Mais nous sommes quand même, nous avons un taux d'intérêt
06:44qui s'écarte et qui monte, malgré tout.
06:47Alors, dire que ce n'est pas beaucoup,
06:49c'est surtout ce qui me chagrine le plus, en fait, dans le raisonnement.
06:52C'est qu'effectivement, ce n'est pas bien de dire,
06:54ah oui, la France, etc. et de participer au French bashing.
06:58Mais en même temps, si on ne réveille pas les Français,
07:01et si on ne leur dit pas, franchement, ça suffit, la dépense toute azimut.
07:05Ça fait 20 ans qu'on veut faire des réformes,
07:08on n'en est jamais capable d'en faire une,
07:10les fameuses réformes structurelles.
07:13Pratiquement à chaque nouvelle page,
07:15il faut faire des réformes structurelles,
07:17parce que franchement, ça ne va pas.
07:19Alors, on attaque du côté des fonctionnaires,
07:21après, on attaque du côté des retraites.
07:23Fillon avait cherché du côté des niches fiscales.
07:26Et en fait, ça ne change rien.
07:28Ça a été mordu les doigts, François Fillon, à l'époque.
07:30Ça ne change pas grand-chose.
07:32Sur le fond, la dette quand même augmente.
07:35Oui, après, ils sont revenus sur les niches fiscales.
07:38Je veux dire quand même qu'en 2017, on était à 3% de déficit.
07:40On n'était quand même pas tout à fait dans la même situation qu'aujourd'hui.
07:43J'entends qu'il y a eu le Covid,
07:45il y a eu le quoi qu'il en coûte, etc.
07:47Mais on est dans une situation qui n'est pas du tout
07:49celle dans laquelle on était il y a 7 ans.
07:51Ce que je veux dire, c'est que ça fait 20 ans qu'on dit
07:53que la France doit se réformer,
07:55qu'on alerte chaque fois sur des réformes,
07:57et que ces réformes, je les attends,
07:59moi, aujourd'hui, toujours.
08:00Est-ce que ça a réveillé les Français ?
08:02Puisque Patricia Lemoynien nous dit,
08:03il faut réveiller les gens, il faut leur dire la vérité.
08:05Est-ce que sur les réseaux, Véronique Reysseau,
08:07il y a un écho de cela ?
08:08Est-ce que ce qu'a dit le Premier ministre, déjà,
08:10ça fait réagir ?
08:11Ou bon, les gens l'ont déjà intégré ?
08:13Ce qui est toujours intéressant,
08:14c'est de regarder l'expression des opinions.
08:16Et donc, si on regarde le sujet réputationnel
08:18dont Franck Dedieu a parlé,
08:20c'est-à-dire, en gros,
08:21est-ce que ça va inquiéter les marchés ?
08:23A priori, non.
08:24Quand on regarde les expressions des analystes,
08:27ils ne sont pas particulièrement inquiets.
08:28C'est intéressant, quand même.
08:29Ils ne sont pas...
08:30Enfin, voilà.
08:31Ils considèrent...
08:32On aurait pu imaginer que ce soit l'inverse.
08:34Ce n'est pas tellement le cas.
08:35Ils sont plus...
08:36Les questions tournent autour de l'instabilité,
08:38de la réalité des mesures fiscales qui vont être prises.
08:40Et ils attendent plus ça comme sujet,
08:42sachant qu'ils ne découvrent pas la dette
08:44et que les propos du Premier ministre
08:45n'ont pas, en tout cas pour le moment,
08:47entaché la réputation de la France.
08:49En revanche, quand on regarde la réalité...
08:51Alors après, vous avez un autre corpus qui est intéressant,
08:53c'est les dirigeants économiques
08:55et les chefs d'entreprise
08:56qui, eux, sont un peu plus inquiets
08:58quand on annonce des chiffres aussi forts,
09:01mais qui trouvent que, peut-être,
09:02c'est une bonne idée aussi
09:04que les uns et les autres comprennent
09:06que la situation est grave.
09:07Et après, les Français, vous avez deux catégories.
09:09Vous avez de nouveau toujours les militants
09:12qu'il faut mettre de côté.
09:13Vous avez une petite sphère complotiste
09:15qui s'énerve toujours quoi qu'il arrive
09:17pour expliquer que tout ce qu'on nous dit est faux.
09:19Donc on va les mettre de côté aussi
09:20et on va prendre ceux qui sont...
09:21Il en reste quelques-uns quand même.
09:22Il en reste quand même pas mal, heureusement.
09:24Et on va dire que ça a quand même mobilisé
09:27pas mal les gens
09:28parce qu'on a à peu près 300 000 messages
09:30sur la semaine autour de ça.
09:31Et globalement, leur sujet,
09:33ils remettent un peu en question les chiffres
09:35en disant que c'est des volumes
09:36qui sont parfois difficilement préhensibles.
09:38Bien sûr, 3 000 milliards.
09:40Voilà, donc on a du mal à se rendre compte.
09:42Ils ont un peu du mal aussi
09:43parce que les chiffres ne sont pas toujours
09:44exactement les mêmes.
09:45Donc ils finissent par se dire
09:46qu'est-ce qu'on mesure, de quoi on parle.
09:48Leur sujet, il est plus de se dire,
09:50en fait, toujours ce sujet de déficit et de dette
09:53et de dire, s'endetter,
09:54si c'est pour un projet, c'est bien.
09:55Mais si c'est s'endetter pour payer un déficit,
09:57ça devient compliqué.
09:58Et donc, en réalité, ça provoque chez eux
10:01peut-être un choc.
10:03Donc oui, mais ils ne sont pas si étonnés que ça.
10:05Ils sont plutôt inquiets en se disant
10:07qu'est-ce qu'on va faire ?
10:08Parce que là, ça ne peut qu'empirer.
10:11Franck de Dieu, est-ce que ça permettra
10:13de faire passer la pilule ?
10:14Peut-être.
10:15C'est ça l'objectif.
10:16C'était l'objectif.
10:17C'était de se dire, attention,
10:19comme nous ne sommes plus souverains
10:21sur notre dette,
10:22qu'elle est souscrite par des investisseurs étrangers,
10:25eh bien, nous sommes exposés
10:27à leurs gestes de mauvaise humeur.
10:29Et effectivement, il y a des moments
10:31où les Espagnols et les Grecs
10:33ont eu un taux de refinancement
10:35légèrement meilleur que le nôtre.
10:38Aujourd'hui, tout cela est converge.
10:40Mais à peu près, c'est quand même un peu normal.
10:42Je veux dire, on émet la même monnaie.
10:44Quand vous allez payer,
10:45vous ne regardez pas si votre billet,
10:47il a été émis par la banque centrale allemande
10:50ou la banque centrale grecque.
10:51Il est un peu normal,
10:52dans la mesure où il est acquis
10:56que la BCE interviendrait
10:58s'il y avait un problème
11:00sur l'un des pays membres de l'euro.
11:02Ils ne feront pas défaut.
11:03Donc, s'ils ne font pas défaut,
11:05eh bien, tout de même,
11:06il est un peu normal
11:07que les taux d'intérêt
11:08de chacun d'entre nous convergent.
11:10C'est un peu le...
11:11Oui, mais très concrètement,
11:13pour revenir sur les propositions,
11:14parce que Michèle Barnier,
11:15elle a confirmé hier
11:16qu'il avait l'intention d'imposer,
11:19de fiscaliser davantage
11:20ceux qui gagnent le plus dans notre pays.
11:22Je rappelle un couple gagnant
11:24500 000 euros annuels,
11:26mais pas en dessous.
11:27Les grandes entreprises...
11:28Sans enfants.
11:29Sans enfants, tout à fait.
11:30Et les grandes entreprises
11:31qui font plus de 1 milliard
11:32de chiffres d'affaires.
11:34Et c'est exceptionnel,
11:35ça concerne 300 entreprises.
11:36Donc, c'est vrai que quand il nous dit
11:38que nos finances sont vraiment dans le rouge,
11:40c'est vrai que ça peut justifier
11:42ces mesures exceptionnelles.
11:43Oui, alors juste là,
11:44par rapport à hier...
11:45Non, on laisse parler.
11:46Pardon, pardon.
11:47Mais on revient après.
11:48Non, non.
11:49Qu'est-ce qu'on disait déjà ?
11:51Eh bien, on disait
11:52est-ce que ce qu'il vient d'annoncer,
11:54c'est-à-dire qu'on est au bord du gouffre,
11:55quelque part,
11:56ça permet de valider un peu plus
11:58ce qu'il vient d'annoncer
11:59sur l'impôt pour les plus riches.
12:00Oui, bien sûr, ça le valide.
12:02Après, je pense qu'il n'y avait pas besoin de ça
12:04pour que ce soit validé.
12:05Ah bon ?
12:06Non.
12:07Parce que je pense que ce signal,
12:08il était assez bien compris des Français.
12:10C'était quelque chose
12:11qui était difficilement attaquable par la gauche,
12:13qui n'a fait que réclamer le retour de l'ISF,
12:17même une partie du centre
12:19qui demandait la taxe sur les superprofits.
12:21Donc, je pense qu'honnêtement,
12:23politiquement,
12:24il n'avait que la droite à convaincre.
12:26Et la droite, elle est convaincue d'avance
12:28parce que c'est Michel Barnier.
12:30Ça veut dire que globalement,
12:31vous trouvez que c'est maladroit ?
12:32Pardon, je ne comprends pas.
12:33Pour Patricia, non,
12:34vous dites que c'est la vérité.
12:35Mais Franck Etam,
12:36vous trouvez que c'était un peu maladroit
12:37d'avoir eu cette formulation ?
12:38Vous, Franck, vous dites explicitement oui.
12:40Vous dites que c'était inutile,
12:41si je comprends bien.
12:42Oui, je pense que de toute façon,
12:43je pense que c'était quelque chose
12:45de politiquement assez habile,
12:48ce qui va faire difficulté.
12:51Ce n'est pas ça,
12:52c'est les 40 millions de recherches d'économie.
12:55Parce que là,
12:56c'est les 20 millions de recettes supplémentaires.
12:58Les 40 milliards, pardon,
12:59de recettes supplémentaires.
13:00Ça va.
13:01Les 40 milliards
13:03où on va devoir renier un petit peu partout,
13:06où on nous annonce
13:07moins de fonctionnaires,
13:08où on nous annonce
13:09qu'il va y avoir
13:11un certain nombre de difficultés
13:13que vont ressentir les Français
13:14et qu'ils vont associer
13:15à des services publics en moins, etc.
13:17Là, c'est quand même une bellule
13:18autrement plus difficile à faire passer.
13:20On va y revenir, promis.
13:21Parce qu'on va parler de la désindexation
13:23des retraites, notamment,
13:24puisque c'est ça qui pourrait être
13:25une source d'économie.
13:26Mais il est 20h16 sur France Info.
13:28Et on fait un petit tour par le fil.
13:29Info avec Claire Chescaglini.
13:33Images insoutenables,
13:34mais diffusion nécessaire
13:35pour une prise de conscience collective.
13:37Cet après-midi,
13:38la presse et le public
13:39du procès de Mazan
13:40ont pu visionner
13:41neuf vidéos de viols.
13:42Quelques photos de Gisèle Pénicaud
13:44en train d'être abusée
13:45ont également été montrées.
13:46La cour criminelle du Vaucluse
13:48avait autorisé aujourd'hui
13:50la publication de ces documents.
13:52Pas question de toucher
13:53à l'aide médicale d'État
13:54pour la ministre de la Santé.
13:56Geneviève Dariussec
13:57était ce soir l'invité de France Info.
13:59L'AME est aussi une assurance
14:00sur la santé des Français,
14:01a expliqué celle qui se présente
14:03comme médecin Bruno Retailleau.
14:05Le ministre de l'Intérieur
14:06plaide lui pour le remplacement
14:07de l'AME par une aide d'urgence
14:09pour les étrangers.
14:10Trois hôpitaux au Liban
14:11hors de service ce soir.
14:12Leurs activités ont été suspendues
14:14en raison des frappes israéliennes.
14:16Le Hezbollah annonce
14:17la mort de 11 de ses secouristes.
14:19Football, Paul Pogba,
14:21pourra rejouer dès le mois de mars
14:23de l'année prochaine.
14:24Le joueur de l'équipe de France
14:25avait été condamné pour dopage
14:27à 4 ans de suspension,
14:29peine ramenée à 4 mois
14:30d'exclusion des terrains
14:31par le Tribunal arbitral du sport.
14:44On parlait à l'instant
14:45de comment faire des économies.
14:47Et le Premier ministre
14:48a annoncé une mesure controversée,
14:50la désindexation temporaire
14:51des retraites,
14:52ce qui permettrait
14:53d'économiser 4 milliards d'euros
14:55sur les 60 milliards d'euros
14:56envisagés dans le budget.
14:58Alors, ça touche quand même
15:00beaucoup de retraités.
15:01Et ça a déclenché immédiatement
15:02l'ire de Marine Le Pen
15:04qui a tweeté, je cite,
15:06« Décaler l'indexation des retraites,
15:07c'est voler à nos aînés
15:09des milliards d'euros
15:10de pouvoir d'achat.
15:11Je refuserai cette mesure,
15:13d'autant plus mesquine,
15:14dit l'ancienne candidate
15:15à la présidentielle,
15:16qu'elle fuite
15:17au lendemain du discours
15:18de Michel Barnier,
15:19silencieux sur cette manœuvre
15:20déjà utilisée par M. Hollande
15:21et M. Macron.
15:22Je corrige, ça n'a pas été annoncé
15:23officiellement.
15:24En effet, c'est quelque chose
15:25qui fuite, donc ce n'est pas
15:26encore officiel.
15:27Mais voilà ce qui est dans les tuyaux
15:28et qui est sorti dans la presse.
15:30Véronique Reissout,
15:31est-ce que ça déjà,
15:33les gens réagissent là-dessus ?
15:35Parce qu'on sait
15:36que dès qu'on touche aux retraites,
15:37eh bien, ça fait débat.
15:39Mais en même temps,
15:40il faut dire que les retraités
15:41aujourd'hui ont un revenu médian
15:43supérieur au revenu médian
15:44des actifs.
15:45Donc, paradoxalement,
15:46en fait, déjà, il faut savoir
15:48que globalement,
15:49l'idée de taxer les riches
15:50est plus qu'acceptée
15:51parce qu'on a 70% des Français
15:53qui disent que c'est une bonne idée.
15:54Mais ce qui était intéressant,
15:56c'est de dire que,
15:57quand on regarde,
15:5880% des Français disent
15:59que ça ne va pas suffire.
16:01Et derrière,
16:02il y a 71% des Français
16:03qui disent
16:04que tout le monde
16:05sera finalement concerné.
16:06Donc, cette mesure,
16:07elle ne fait que renforcer
16:08ce sentiment de
16:09en fait, on va tous y passer
16:11d'une façon ou d'une autre.
16:12Alors, soit par un impôt direct,
16:14soit par des économies
16:15sur certaines aides.
16:16Mais globalement,
16:17les Français sont assez méfiants
16:18sur l'affaire
16:19sans pour autant dire
16:20que c'est inadmissible
16:21puisqu'ils sentent bien
16:22qu'il faut faire quelque chose.
16:23Et je regardais s'il y avait eu
16:24beaucoup de sujets autour d'eux.
16:25Finalement,
16:26pas tant de voix s'élèvent
16:28contre ça
16:29en disant que,
16:30ben voilà,
16:31il n'y a pas de soutien
16:32affiché énorme.
16:33Et pour autant,
16:34sachez que les retraités
16:35sont énormément présents
16:36sur les réseaux.
16:37Donc, on aurait pu se dire
16:38que...
16:39– Et sur quel réseau d'ailleurs ?
16:40– Alors beaucoup Instagram.
16:41– Instagram.
16:42Intéressant, oui.
16:43– Et beaucoup sur Facebook aussi.
16:44– Mais pas sur Twitter.
16:45Ils sont sur Facebook et sur Instagram.
16:46– Très peu sur Twitter.
16:47Mais globalement,
16:48les Français sont peu sur Twitter.
16:49– Mais alors c'est intéressant
16:50parce que ça veut dire
16:51que les Français
16:52ont intégré cela,
16:53même les retraités eux-mêmes
16:54peut-être,
16:55que de se dire,
16:56bon, ben à un moment donné,
16:57ils sont les boomers
16:58et il va falloir
16:59qu'ils passent aussi
17:00un peu à la caisse
17:01pour aider
17:02ceux qui ont moins aujourd'hui.
17:03– Je vais dire qu'il y a...
17:04– Politiquement,
17:05c'est pas politique.
17:06– Il y a plusieurs choses.
17:07Non, j'ai envie de dire
17:08que c'est une maturité
17:09des Français
17:10qui, à mon avis,
17:11est supérieure
17:12à la maturité
17:13des hommes politiques
17:14qui, eux,
17:15suivent leur ligne
17:16pour galvaniser
17:17ou plaire à leur électorat.
17:18Faisant parfois des erreurs,
17:19nous y reviendrons
17:20en tout cas sur certains.
17:21Et donc ça,
17:22si vous voulez,
17:23je trouve que moi,
17:24les Français ont compris
17:25qu'effectivement,
17:26on leur a tellement matraqué
17:27cette histoire d'endettement
17:28depuis quand même
17:29pas mal d'années
17:30qu'il va falloir
17:31faire des efforts
17:32et donc ils se disent,
17:33comme nous, la France,
17:34nous n'avons connu
17:35qu'une chose dans les efforts
17:36parce que toutes les autres choses,
17:37on n'a pas réussi à les faire.
17:38Donc ça finit toujours
17:39par des taxations supplémentaires
17:40en France.
17:41On est quand même
17:42le champion à ce niveau-là.
17:43On n'a jamais réussi
17:44à faire des vraies réformes structurelles.
17:46On ne sait pas faire.
17:47Je ne sais pas pourquoi.
17:48Je ne suis pas spécialiste
17:49en matière de management économique.
17:50Enfin là, ça ne serait pas
17:51une réforme structurelle.
17:52Non, mais ce que je veux dire,
17:53on retombe...
17:54Même si le provisoire
17:55peut durer longtemps
17:56en général dans notre pays.
17:57Mais on retombe
17:58sur des questions fiscales.
17:59On retombe sur des questions
18:00purement de revenus.
18:01On vous en enlève
18:02ou on en rajoute.
18:03Il n'y a pas de réforme de fonds.
18:04La France ne fait que ça.
18:05Donc les Français sont habitués.
18:06Donc leur réponse
18:0770%, 78%
18:08me semble totalement logique.
18:09Que Marine Le Pen
18:10dise bravo,
18:11c'est logique.
18:12Enfin, c'est pas logique.
18:13C'est logique.
18:14Non, mais elle,
18:15par rapport à sa politique
18:16qu'elle avait mise en place
18:17de soutien
18:18des petits et des pauvres,
18:19elle est contre, forcément.
18:20Mais en même temps,
18:21elle n'est pas en adéquation
18:22pratiquement avec l'électorat.
18:23Est-ce qu'elle n'est pas
18:24en adéquation ?
18:2515.
18:26Et j'ai l'impression
18:27qu'elle n'est pas
18:28en adéquation
18:29pratiquement avec l'électorat.
18:30Alors, en de Dieu,
18:31est-ce qu'elle n'est pas
18:32en adéquation ?
18:3315.
18:34Et j'en finirai par là
18:35très brièvement.
18:36Bien que 15 euros par mois
18:37contennent une toute
18:38petite retraite,
18:39j'étais très choquée
18:40par un intervenant,
18:41un économiste spécialiste.
18:42Il dit, bon,
18:43pour les petites retraites
18:44à 1 500 euros,
18:45en dessous de 1 000 euros,
18:46c'est 15 euros par mois.
18:4715 euros par mois,
18:48c'est la moitié
18:49de votre note d'électricité
18:50par mois.
18:51Bien sûr.
18:52Donc, on a un espèce
18:53de décalage en ce moment,
18:54moi, qui me choque beaucoup.
18:55Il y a un décalage,
18:56le même de Marine Le Pen,
18:57puisqu'on en parle.
18:58Est-ce que la solidarité
18:59intergénérationnelle
19:00a conquis les esprits ?
19:01Elle saute sur l'occasion
19:02parce qu'en fait,
19:03il y a deux philosophies
19:04politiques à l'œuvre.
19:05Il y en a une qui consiste
19:06à dire, on va taxer
19:070,3 % des ménages
19:09les plus riches,
19:10et là, ça passe très bien.
19:12Donc, philosophie du peu
19:14de gens qu'on va taxer.
19:16Et puis là, en revanche,
19:17tout l'inverse.
19:18C'est-à-dire, je décide
19:20de désindexer les ménages
19:22les plus riches,
19:23je décide de désindexer
19:25l'ensemble des retraites
19:27pour quelques mois,
19:28sachant que s'il y a bien
19:30un endroit où il y a
19:31des inégalités presque
19:33aussi importantes
19:34que en ce qui concerne
19:35les revenus,
19:36c'est sur les retraites.
19:37Les 10 % des retraités
19:39les plus riches
19:40touchent 7 fois plus,
19:417 fois plus,
19:42que les 10 %
19:43des plus pauvres.
19:44Donc, vous avez
19:45une inégalité énorme.
19:46Et le fait de dire,
19:47au fond, on va, je dirais,
19:50désindexer, donc,
19:52grignoter du pouvoir d'achat
19:54à l'ensemble des retraités
19:55où, manifestement,
19:57il y a des inégalités
19:58importantes,
19:59c'est presque contraire
20:00à la première idée
20:02qu'on peut soutenir,
20:04c'est de dire, finalement,
20:05ceux qui seront appelés
20:06à contribuer
20:07et à payer plus,
20:08c'est une infime minorité,
20:090,3 %.
20:10Et par rapport à cela,
20:11vous avez l'idée
20:12de toucher tout le monde.
20:13Pourquoi ?
20:14Parce que les retraites,
20:15c'est un gisement de recettes,
20:16350 milliards de dépenses.
20:18Effectivement,
20:19l'année dernière,
20:20quand vous avez,
20:21pardon,
20:22au titre de 2023,
20:23quand vous avez
20:24réindexé les retraites,
20:25c'était quand même
20:26quelque chose
20:27comme 14 milliards de plus.
20:28Oui, 14 milliards d'euros
20:29l'année dernière.
20:30Sans prendre retraite,
20:31j'allais dire
20:32que c'est quand même
20:33un grand classique.
20:34C'était un scénario
20:35qui était déjà évoqué
20:36tout au long
20:37de l'année passée,
20:38quand on cherchait,
20:39effectivement,
20:40à trouver un petit peu
20:41de l'argent
20:42de tous les côtés.
20:43Emmanuel Macron avait dit
20:44qu'il n'était pas du tout
20:45d'accord là-dessus
20:46et donc on avait
20:47un petit peu
20:48fermé le débat.
20:49Mais la preuve que,
20:50comme ça a déjà eu lieu,
20:51c'est que les retraites,
20:52elles ont augmenté
20:53d'environ 13%
20:54depuis 2017
20:55et l'inflation,
20:56c'est 20%.
20:57Donc la désindexation,
20:58ça arrive
20:59très souvent
21:00et il y a toujours
21:01ce recul
21:02qui est cumulé.
21:03Ça a déjà eu lieu
21:04par le passé,
21:05donc c'est vraiment
21:06un levier qu'on connaît.
21:07Moi, ce qui m'a marqué aussi
21:08dans la semaine,
21:09c'est le contraste
21:10entre le report
21:11qui nous est annoncé
21:12sur les retraites
21:13et l'avancée
21:14de la revalorisation
21:15du SMIC.
21:16Oui, de deux mois.
21:17De deux mois.
21:18Au 1er novembre,
21:19il y a eu un report
21:20sur les retraites
21:21et je trouve ça assez curieux
21:22de la part d'un homme
21:23de droite
21:24parce que généralement,
21:25quand même,
21:26la droite,
21:27les retraites,
21:28typiquement,
21:29par exemple,
21:30au Sénat,
21:31ça faisait partie
21:32des lignes rouges.
21:33On disait,
21:34on n'y touche pas.
21:35On n'y touche pas.
21:36Et là,
21:37Michel Barnier dit,
21:38je vais toucher
21:39les retraites
21:40et je revalorise
21:41le SMIC
21:42qui est,
21:43enfin,
21:44il ne le revalorise pas,
21:45il n'augmente pas vraiment.
21:46Il avance,
21:47il avance
21:48et vous disiez
21:49Gérald Darmanin
21:50qui est hostile
21:51à l'augmentation
21:52des impôts.
21:53C'est vrai qu'on est
21:54un peu surpris
21:55au moment
21:56où il monte
21:57un mouvement
21:58qui s'appelle Populaire.
21:59On pouvait imaginer
22:00qu'il serait sensible
22:01à ce thème
22:02de la justice fiscale
22:03et c'est la droite
22:04qui s'en empare.
22:05Il est à contre-courant
22:06en ce qui concerne
22:07la justice fiscale
22:08parce que je pense
22:09que bon nombre
22:10de Français,
22:11parce que
22:12quelle est la justice fiscale
22:13dont on nous parle ?
22:14Ces 300 000,
22:15les chiffres EXA
22:16de foyers
22:17qui seront…
22:1865 000
22:1965 000 foyers
22:20qui vont être touchés.
22:21Enfin,
22:22il faut arrêter
22:23de plaisanter
22:24comme justice fiscale.
22:25Pour moi,
22:26c'est une toute petite
22:27justice fiscale quand même.
22:28On aurait pu
22:29peut-être un peu…
22:30Oui,
22:31enfin,
22:32ils vont payer
22:33quelque chose
22:34comme 2 milliards d'euros.
22:35Peut-être qu'il va y avoir
22:36autre chose
22:37si on parle
22:38de la flat tax.
22:39Enfin,
22:40on ne sait pas encore
22:41comment ça va
22:42tout ça se moduler.
22:43Si vous voulez quand même,
22:44si c'est
22:4535 000 foyers,
22:46voilà à quoi
22:47la justice fiscale…
22:48Mais ça veut dire
22:49qu'il y a une forme
22:50de recomposition politique
22:51qui peut se faire ?
22:52Et donc,
22:53que Gérald Darmanin
22:54soit opposé
22:55à 35 000 foyers
22:56qui gagnent une fortune
22:57par rapport
22:58à ceux qui sont
22:59dans les hôpitaux,
23:00infirmières et autres,
23:01à mon avis,
23:02il n'y aura peu de personnes
23:03dans son parti politique
23:04à part les 35 000.
23:05C'est une forme
23:06de recomposition politique
23:07qui est en train de se faire
23:08autour de la fiscalité
23:09ou c'est momentané ?
23:10Angle de Dieu.
23:11Il y a une réalité,
23:12il faut faire un peu
23:13de sociologie électorale
23:14autour du LR.
23:15Il y a un électorat
23:16assez bourgeois,
23:17installé, etc.
23:18Le miracle de Barnier
23:19dans cette histoire
23:20des 0,3%,
23:21c'est qu'il ne touche pas
23:22à la bourgeoisie
23:23balgacienne.
23:24Il ne la touche pas,
23:250,3%.
23:26Ceux qui seront
23:27vraiment exposés
23:28à cette taxe,
23:29c'est,
23:30quelque part,
23:31j'allais dire,
23:32plutôt la start-up nation,
23:33les turbo-enrichis,
23:34les turbo-milliardaires.
23:35Les turbo-enrichis,
23:36vous dites ?
23:37Oui,
23:38quatre fois plus
23:39de milliardaires
23:40entre 2008 et aujourd'hui
23:41qu'il n'y a pas.
23:42C'est-à-dire
23:43qu'il n'y a pas
23:44entre 2008 et aujourd'hui
23:45quatre fois plus
23:46de milliardaires en France.
23:47Ce n'est pas,
23:48je dirais,
23:49la bourgeoisie...
23:50Donc, ce n'est pas
23:51si écrit électoralement,
23:52quoi ?
23:53Et même,
23:54une petite anecdote,
23:55certains LR à qui
23:56on posait la question,
23:57nous ont dit
23:58de toute façon,
23:59moi, dans ma circonscription,
24:00je n'ai plus de riches.
24:01Vous voyez ?
24:02Ils disent
24:03ce n'est plus forcément
24:04ceux qui votent
24:05pour nous aujourd'hui.
24:06Donc, peut-être que,
24:07effectivement,
24:08le coût électoral...
24:09Mais c'est pour ça
24:10qu'ils marconisent
24:11son coût.
24:12Pradier l'avait bien compris,
24:13la population
24:14qui votait LR...
24:15L'ancien vice-président
24:16des Républicains
24:17qui a démissionné.
24:18...était plus
24:19une petite France
24:20moyenne,
24:21deux provinces,
24:22et ce n'étaient plus
24:23les riches d'autrefois
24:24qui votaient LR.
24:25Véronique Raissoud,
24:26sur ce sujet.
24:27Ce qui est certain,
24:28c'est que...
24:29Le recomposition.
24:30Le recomposition, oui,
24:31effectivement,
24:32en tout cas,
24:33la symbolique,
24:34c'est plutôt
24:35la start-up nation
24:36que les bourgeois balsaciens.
24:37Oui, c'est pour ça
24:38que dans la Macronie,
24:39on est contre, alors,
24:40si je vous comprends bien.
24:41Parce que c'est eux
24:42qui étaient plutôt
24:43les représentés.
24:44Je pense qu'on est contre
24:45pour des raisons,
24:46je dirais,
24:47peut-être numériques,
24:48électoralement,
24:49mais on est surtout contre
24:50parce que c'est un totem
24:51depuis sept ans.
24:52Il ne fallait pas
24:53toucher aux impôts.
24:54Et d'un seul coup,
24:55d'un seul,
24:56il...
24:57Je dirais...
24:58Alors,
24:59on repasse la parole
25:00à Véronique,
25:01pardon.
25:02C'était juste que
25:03j'avais regardé,
25:04du coup,
25:05si Darmanin,
25:06à sa position,
25:07lui avait au moins
25:08valu un coup d'éclat
25:09et de la visibilité
25:10parce qu'on peut se dire
25:11que peut-être
25:12il fait ça aussi
25:13pour exister.
25:14Et en fait,
25:15il n'y a pas eu
25:16beaucoup de messages
25:17sur lui,
25:18à peine 50 000 messages
25:19pour vous donner
25:20une petite idée,
25:21700 000 sur Bernier
25:22et 300 000 sur Retailleau.
25:23Donc,
25:24on ne parle pas tant
25:25que le cas de lui.
25:26Il se trouve que
25:27j'ai pris les deux premiers,
25:28mais c'est pour se rendre compte
25:29ce qu'il était plutôt
25:30dans cette catégorie.
25:31Il est à peu près
25:32au même niveau
25:33que monsieur
25:34Benjamin Haddad
25:35qui a eu une petite polémique
25:36cette semaine
25:37sur un soutien...
25:38Donc,
25:39il est le ministre
25:40d'un soutien supposé
25:41de monsieur Netanyahou.
25:42Et donc,
25:43après,
25:44je t'ai regardé
25:45sur ces 50 000,
25:46on parle de quoi ?
25:47Est-ce que c'était des impôts ?
25:48Ben non,
25:49on le compare
25:50à monsieur Retailleau,
25:51c'est le plus gros
25:52des messages.
25:53Après,
25:54on donne son nom,
25:55Moussa,
25:56et ses déclarations
25:57sur les discriminations.
25:58Et puis,
25:59au bout du bout,
26:00il y a les impôts
26:01et au bout du bout,
26:02les uns et les autres disent
26:03ben on ne comprend pas
26:04c'est quoi.
26:05En plus,
26:06ça fait sept ans
26:07que vous étiez là
26:08et donc le déficit
26:09à qui il s'adressait,
26:10mais en tout cas,
26:11ce n'est pas repris
26:12et ce n'est pas vu
26:13comme quelque chose
26:14de très positif.
26:15Alors,
26:16vous parliez aussi
26:17de Bruno Retailleau.
26:18On va parler de Bruno Retailleau
26:19dans la deuxième partie
26:20de l'émission
26:21en parlant
26:22de l'aide médicale d'État
26:23puisqu'il y a eu
26:24des déclarations
26:25intéressantes ce soir
26:26sur France Info
26:27de la ministre
26:28des Affaires étrangères.
26:29Mais il est bientôt
26:3020h30 sur France Info.
26:31Et on se retrouve.
26:32Le journal avec vous,
26:33Sophie Echêne.
26:34Meuf vidéo
26:35et une photo
26:36d'un journaliste
26:37de France Info.
26:38Meuf vidéo
26:39et une photo
26:40montrée au public
26:41et à la presse
26:42cet après-midi
26:43au procès des viols
26:44de Mazan.
26:45La cour autorise
26:46finalement la diffusion
26:47des images
26:48des actes subis
26:49par Gisèle Pellicot.
26:50Son ancien mari,
26:51Dominique Pellicot,
26:52est jugé
26:53aux côtés
26:54de 50 autres hommes
26:55pour l'avoir drogué
26:56pendant 10 ans
26:57puis violé
26:58et fait violer
26:59par tous ces inconnus
27:00recrutés sur Internet.
27:01Il n'est pas question
27:02de toucher à l'AME,
27:03l'aide médicale d'État
27:04qui permet aux personnes
27:05sans papier
27:06de se soigner en France.
27:07Alors que le ministre
27:08de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
27:09disait vouloir revoir
27:10les critères d'obtention
27:11de cette aide,
27:12l'aide médicale d'État
27:13c'est aussi une assurance
27:14sur la santé des Français
27:15pour éviter
27:16certaines contagions
27:17poursuit Geneviève Dariussec.
27:19En Argentine,
27:20le parquet de Mendoza
27:21demande un non-lieu
27:22pour Oscar Gégou
27:23et Hugo Auradou,
27:24les deux rugbymen français
27:25inculpés pour viol
27:26depuis l'été dernier.
27:27Cette demande
27:28sera examinée
27:29par un juge
27:30dans deux semaines.
27:31Pour la première fois
27:32depuis le début de la saison
27:33de Top 14,
27:34Hugo Auradou
27:35sera de retour
27:36dans le pot
27:37contre Perpignan.
27:38Et puis,
27:39toute cette journée
27:40a été rythmée
27:41par les hommages
27:42à Michel Blanc,
27:43l'acteur et réalisateur
27:44Il est mort la nuit dernière
27:45des suites
27:46d'un malaise cardiaque.
27:47L'éternel Jean-Claude Duss
27:48des Bronzés
27:49avait 72 ans
27:50et parmi les hommages,
27:51celui de l'ESF,
27:52l'école du ski français
27:53qui salue
27:54un Michel Blanc skieur
27:55qui aura prouvé
27:56qu'il ne faut jamais
27:57abandonner en amour
27:58comme sur un télésiège.
28:00France Info
28:0220h,
28:0321h
28:04France Info
28:05Les informés
28:06Benjamin Sportouche
28:08Avec à mes côtés
28:09Tam Tranouy
28:10de Public Sénat
28:11directrice adjointe
28:12de la règle d'action
28:13Franck Dedieu
28:14pour le magazine
28:15Marianne
28:16Patricia Elémonière
28:17grand reporter
28:18et Véronique Raïssoud
28:19présidente de l'agence de conseil
28:20Backbone Consulting
28:21et spécialiste
28:22en communication
28:23de crise.
28:24On ne va pas parler
28:25dans quelques instants
28:26de l'aide médicale d'État
28:27mais on a appris
28:28aujourd'hui
28:29et on ne pouvait pas
28:30ne pas en parler
28:31dans cette émission
28:32de l'aspiration
28:33d'un grand nom
28:34du cinéma français
28:35Michel Blanc
28:36acteur
28:37réalisateur
28:38et scénariste
28:39de talent
28:40il a marqué
28:41des générations
28:42de spectateurs
28:43et je voulais
28:44qu'on fasse
28:45un petit point
28:46avec vous
28:47Véronique Raïssoud
28:48comment ça a réagi
28:49pour le coup
28:50sur les réseaux sociaux
28:51j'imagine
28:52que ça a dû
28:53faire émerger
28:54beaucoup de souvenirs
28:55chez les internautes
28:56Oui dommage
28:57de moments de vie
28:58et après
28:59je me suis dit
29:00dans tous ces messages
29:01quels sont
29:02les moments
29:03les plus cités
29:04alors au top
29:05des personnages
29:06le personnage
29:07le plus cité
29:08et associé
29:09c'est Jean-Claude Duss
29:10je ne vous étonne pas
29:11la citation
29:12la plus citée
29:13ça dépasse l'âge
29:14c'est un film
29:15qu'on voit tellement
29:16à la télé
29:17qui revient régulièrement
29:18et d'ailleurs
29:19ça m'étonnait
29:20parce que je l'ai regardé
29:21sur TikTok
29:22il passait plein d'extraits
29:23parce que c'est
29:24transgénérationnel
29:25il y a une citation
29:26il y avait plein de jeunes
29:27qui découvraient aujourd'hui
29:28que ça vient de
29:29Michel Blanc
29:30c'est sur un malentendu
29:31sur un malentendu
29:32ça passe
29:33et donc celle-là
29:34c'était une des phrases
29:35les plus reprises
29:36aujourd'hui
29:37et le film
29:38de loin
29:39le plus associé
29:40c'est
29:41les bronzés font du ski
29:42vraiment de loin
29:43alors après
29:44il y avait
29:45Monsieur Hir
29:46et Marche à l'ombre aussi
29:47mais vraiment
29:48le nombre de citations
29:49les passages
29:50les extraits
29:51les détournements
29:52c'était une journée
29:53dommage
29:54mais dommage
29:56merci Véronique
29:57pour cette évocation
29:58donc je vous le disais aussi
29:59dans l'actualité du jour
30:00il y a l'aide médicale d'Etat
30:01ça pourrait à nouveau
30:02diviser le gouvernement
30:03parce que ce soir
30:04Geneviève Dariussec
30:05ministre de la santé
30:06a déclaré sur France Info
30:07qu'il n'était pas question
30:08il vient d'y toucher
30:09à cette aide médicale d'Etat
30:10écoutez
30:11ne pas question de toucher
30:12à l'aide médicale d'Etat
30:13et je crois que
30:14ma position
30:15elle est celle-là
30:16depuis longtemps
30:17Bruno Retaillou
30:18vous la transformez
30:19en aide médicale d'urgence
30:20c'est-à-dire
30:21qu'elle encourage l'immigration
30:22moi je pense
30:23que
30:24Moi je suis médecin et je parle de médecine, et je parle de santé publique, et je parle de la santé des Français.
30:31L'aide médicale d'État c'est aussi une assurance sur la santé des Français.
30:35Pour éviter certaines contagions, pour éviter... franchement !
30:40Alors on rappelle l'aide médicale d'État, et bien c'est une aide destinée à tous les étrangers, en situation
30:46irrégulière sur le territoire français, qui peuvent avoir accès aux premiers soins
30:49à terme de rat de nuit. Ce que dit la ministre de la Santé là, c'est très ferme, ça semble même définitif, en gros elle dit
30:55circule et rien à voir, c'est mon domaine, il n'y a rien à discuter, même visiblement les critères d'attribution qui font
31:01discussion, notamment Bruno Torettaio, ancienne ministre de l'Intérieur, qui a demandé, lui, une réforme de cette AME.
31:06Oui, bon, déjà elle a le point de vue d'un médecin, c'est ce qu'elle dit.
31:10Et elle l'assume. On est quand même à un moment où on sort
31:13quand même du Covid, d'épidémies qui sont terribles, on voit comment une épidémie peut mettre
31:19la France, voire le monde, à l'arrêt, donc effectivement, quand on compare ça au coût de l'AME, qui certes est en
31:24augmentation sur ces dernières années, mais qui reste aux alentours du milliard d'euros, là on vient de jongler avec les milliards, donc un milliard d'euros,
31:31ce n'est pas non plus si important que cela, on comprend que l'économie, le gisement d'économie
31:36n'est pas énorme. Ce que fait Bruno Torettaio, c'est qu'il est plutôt dans le signal politique, ça fait très longtemps que les LR
31:43moulinent l'idée que
31:45l'aide médicale d'État, c'est un appel d'air, c'est
31:48la raison pour laquelle de nombreux étrangers vont viser la France.
31:53L'exemple typique, c'est que par exemple, tous les ans, dans le budget de la Sécurité sociale, vous avez des amendements de la part des sénateurs
31:59LR pour transformer l'aide médicale d'État en aide médicale d'urgence, et c'est ce qui était déjà demandé l'année passée
32:07lors des négociations sur le projet de loi Asile-Immigration, ça a été sorti parce que ça aurait été un cavalier législatif,
32:13mais les sénateurs avaient réclamé au gouvernement de reporter ça à un projet de loi ultérieur.
32:19Le résultat, c'est un rapport qu'a commandé le gouvernement, le rapport Évain-Stéphanini, qui a dit qu'il n'y avait pas eu d'excès.
32:26Donc c'est un rapport entre guillemets
32:29transpartisans, puisque Claude Évain plutôt de gauche, Patrick Stéphanini plutôt de droite, qui avait été le directeur de campagne de Valérie Pécresse,
32:35qui était un proche aussi de François Fignon en son temps. C'est quand même un sujet très explosif,
32:41Patricia Léboniers, de l'AME. Et là, c'est vrai qu'on se dit, bon, on s'attend à ce que d'autres politiques, d'autres membres du gouvernement
32:48réagissent ce week-end, peut-être, dont Bruno Retailleau. On sent que peut-être il y a un potentiel de disputes à nouveau
32:55dans les jours à venir sur ce sujet très sensible.
32:58C'est vrai que le Premier ministre a du travail.
33:00Oui, oui, de coordination. Pourtant, il y a un ministre en charge de la coordination de l'action gouvernementale.
33:06Elle a du pain sur la plante.
33:09Vous connaissez son nom, vous ?
33:10Marie-Claire Carhergé, une très très proche ancienne directrice de campagne, me semble-t-il, de Michel Barnier, qui est sénatrice.
33:17Voilà, c'est dit. Merci de le rappeler.
33:19Cette dame, donc, a du travail. Le sujet, il est totalement, il est plus que politique, je dirais, il est idéologique.
33:27Il est ancré dans le discours droitier, repris, qui va de l'extrême droite au LR, même parfois un peu plus, on va dire.
33:39Il fait appel à tous les fantasmes de cette masse déferlante arrivant sur la France pour la menace du grand renouvellement.
33:51Remplacement, comme le disait Eric Zemmour.
33:54Et qui prend, en fait, aux Français le peu de richesse qu'il leur reste.
34:01C'est un discours qui est prégnant, qui est ancien et qui est complètement utilisé par les hommes politiques.
34:09Quand on regarde dans la réalité ce qu'a fait le rapport, effectivement, Stefanini, il se rend compte que c'est totalement marginal et qu'il joue à peu.
34:19Et là, on risque d'avoir un débat qui oppose à l'intérieur la Macronie, les centristes et, effectivement, LR.
34:27Mais on risque aussi d'avoir, qui monte au créneau, les deux autres bons de l'Assemblée nationale, c'est-à-dire LFI et Marine Le Pen.
34:36Donc ça risque d'être volcanique.
34:38Vous avez quand même, le même jour, le Premier ministre qui parle d'être, que la dette française soit attaquée sur les marchés.
34:45Il a parlé, en fin de discours, vous l'avez passé, de protection des épargnants.
34:50C'est quand même des discours très graves.
34:52Et puis, le même jour, pour 1 milliard, parce que ce sont des sommes qui augmentent, mais on reste quand même sur 1 milliard.
35:00Si c'était transformé en aide médicale d'urgence, je ne sais pas combien ça serait d'économie, mais ça ne serait vraiment pas grand-chose.
35:07Mais au-delà de cela...
35:08Donc qu'est-ce que vous dites ?
35:09Oui, mais en même temps, ils vont vous dire qu'il faut trouver l'argent là où il est, il n'y a pas de petites économies.
35:13Voilà l'argument qu'ils ont.
35:14Si vous êtes Premier ministre...
35:15Mais ça reste idéologique aussi.
35:17Est-ce que vous courez le risque d'avoir une dispute, et Patricie a raison, qui peut s'étendre à tous les bancs de l'Assemblée pour économiser si peu,
35:25au moment où vous êtes en train de discuter d'économies budgétaires qui sont quand même sans précédent 60 milliards ?
35:31Et ce qui peut être ce profil, c'est qu'il y a un certain accord, je dirais, dans cette cohabitation ou coalition de briques et de brocs gouvernementale,
35:40sur des questions économiques et budgétaires, et des accords permanents, j'allais dire presque quotidiens, sur l'aspect sociétal.
35:48Oui, Véronique Raissout, en termes de communication de crise, il va y avoir du boulot.
35:53Mais elle a dit qu'elle a marché, qu'elle pouvait bouger un petit peu, qu'on pouvait faire deux petites améliorations, elle n'est même pas du tout obtue.
35:59Oui, mais enfin, ce que tout le monde va retenir, je la cite, moi je suis médecin, je parle de médecine et de santé publique, il n'est pas question de toucher à l'aide médicale d'État.
36:06Ça c'est la phrase qui va rester.
36:08C'est celle qui reste.
36:09C'est celle qui reste, Véronique Raissout.
36:10Et en plus, c'est un sujet extrêmement symbolique et extrêmement fort, c'est l'un des sujets sur lesquels...
36:14Mais hyper clivant aussi, j'imagine.
36:15Très clivant, vous avez toutes les sphères de droite et d'extrême droite qui sont en train de s'énerver en disant, bien sûr qu'il faut faire ça.
36:21Et vous avez de l'autre côté, les sphères de gauche et d'extrême gauche qui disent, mais on ne touche pas, c'est un totem.
36:27Et au milieu, vous avez les gens qui disent, mais ça ne fait économiser qu'un milliard.
36:32Et puis, c'est une médecin et c'est cette phrase qui est reprise en disant, mais c'est du bon sens.
36:36Donc, après, certains disent peut-être d'urgence, pas d'urgence, mais globalement, c'est un sujet extrêmement politique, extrêmement clivant et qui va bien au-delà des économies.
36:46C'est un positionnement.
36:48Et puis, il y a beaucoup de gens qui sont déjà en train de dire, mais voilà, ce gouvernement, c'est déjà des courants très différents.
36:54Et donc, ils ne suivent pas la carrière.
36:57Ils sentent bien qu'il va y avoir un sujet compliqué.
36:59– Puisqu'on parle de Bruno Rotario, certains disent, de toute façon, ce ministre de l'Intérieur, il est là pour marquer les esprits.
37:05Pas sûr qu'il reste si longtemps au gouvernement.
37:07Ils disent ce qu'il a à dire pour, quelque part, montrer…
37:11– Donner des gages.
37:12– Pardon ?
37:13– Donner des gages.
37:14– Non, mais ce que serait une politique de droite.
37:16Est-ce que c'est cela aussi que fait le ministre de l'Intérieur ?
37:19C'est-à-dire, voilà, il dit ses lignes rouges, il dit ce qu'il n'est et il ne veut pas se renier pour préparer déjà l'avenir.
37:26Au détriment, peut-être, d'une équipe gouvernementale et d'une coordination, d'un collectif.
37:30– Indéniablement, là où Michel Barnier a dit qu'il fallait faire et moins dire, lui, il dit beaucoup.
37:36– Et ils disent beaucoup en général, lui.
37:38– Mais Bruno Rotario, particulièrement, il a fait des sorties immédiatement.
37:44Il a fait énormément de presse dès le lendemain du jour où il était nommé.
37:48Donc, il est évident qu'il a envie de marquer les esprits.
37:51Il est quand même assez prêt, aussi, sur ce qu'il peut faire lorsqu'il dit qu'il avait déjà pensé aux décrets qu'il pouvait prendre
37:59pour durcir certaines mesures, sans forcément passer par des projets de loi.
38:03Donc, je dirais qu'il a à la fois la communication.
38:06Il est à un moment où il ne sait pas combien de temps il va rester.
38:08Il veut, effectivement, marquer les esprits, faire une offensive médiatique
38:12et certainement représenter une figure qui va compter ensuite à droite.
38:15Ensuite, au niveau gouvernemental, il peut avoir cette utilité
38:19puisqu'on rappelle bien sûr tous qu'il y a besoin, quand même, d'avoir la bienveillance du Rassemblement national.
38:26Et en tout cas, qu'il ne se joigne pas à la motion de censure,
38:28notamment celle qui va être, par exemple, discutée mardi prochain à l'Assemblée nationale
38:33pour ne pas faire tomber le gouvernement Barnier.
38:36Et puis après, Bruno Rotario, je pense qu'il le sait.
38:43Son cabinet, là, est quand même dans un grand moment de satisfaction
38:47par rapport à ce qu'il arrive à faire.
38:48Ah, de satisfaction ?
38:49Oui, et que Clore aussi, de cette façon-là, existait,
38:52taillait un peu des croupières à certains autres ministres.
38:55C'est ça, oui, mais…
38:56Par rapport à Desimido, par rapport à la gauche, on est aussi un petit peu là-dedans.
39:00Sans porter offense à Geneviève Dario, c'est pas un poids lourd du gouvernement.
39:04Est-ce qu'en même temps, le Premier ministre s'est dit,
39:07finalement, il n'y a pas beaucoup de têtes qui dépassent,
39:09peu importe ce qu'ils disent, à part Bruno Rotario, ça restera sous les radars ?
39:13Est-ce que c'est aussi ça, le pari politique ?
39:15Véronique n'est pas d'accord.
39:16Véronique n'est pas d'accord.
39:17Mais moi, je trouve que c'est un côté pathétique.
39:19Ah bon ?
39:20Moi, je trouve que tous ces hommes politiques qui veulent exister,
39:23alors que notre pays est au bord, quand même, d'un certain précipice,
39:26la ministre, elle a totalement raison.
39:28Elle expose clairement les choses.
39:29Elle dit, bon, ben voilà, moi, j'ai ma position,
39:32mais si vous voulez, on peut faire des petites choses à la marche.
39:35Elle n'est pas du tout accessible dans ses propos.
39:37Et les autres, ils courent les plateaux et la presse pour exister,
39:43alors qu'ils feraient mieux de bosser.
39:45Et qu'est-ce qui fait que Barnier est populaire ?
39:48C'est justement qu'il en dit beaucoup moins que les autres.
39:51Alors effectivement, aujourd'hui, il a fait ses petites sorties,
39:53parce qu'il essaie de reprendre un peu tout ça en main,
39:55mais il les a appelées et rappelées à l'ordre.
39:58Mais il sort du lot quand même, parce qu'en même temps,
40:00est-ce qu'il n'est pas parasité par la prise de parole de tous les ministres autour de lui ?
40:04En tout cas, il est populaire parce qu'il parle moins que les autres.
40:07Pour le moment, il est populaire.
40:08Il est encore à 51% de bonnes opinions.
40:11Il a gagné 12 points après son discours.
40:13Il est apprécié parce qu'on le juge calme, posé,
40:16qu'on trouve qu'il évite les clashes.
40:19Il n'a pas fait 10 millions de téléspectateurs hier soir ?
40:22Non, mais il a fait énormément de vues, les deux clashes.
40:25C'est ce qui compte aujourd'hui.
40:27Quand il a recadré Mme Pannot, c'était 2,5 millions de vues.
40:32On va rappeler ce qu'il lui a dit.
40:34C'était à l'Assemblée nationale.
40:36Plus elle allait parler.
40:38C'est vrai qu'elle lui a posé des questions et elle réagissait à sa réponse.
40:42Il lui a dit, plus vous serez agressives, plus je serai courtois.
40:47C'est ce qu'il lui a dit à Mathilde Pannot,
40:49qui est donc la chef de file des Insoumis de l'Assemblée nationale.
40:51Et après, 3 millions de vues.
40:53Et sur Gabriel Attal, c'est 4 millions de vues, le petit tacle,
40:56en lui disant, j'écouterai bien sûr vos propositions
41:00qui permettront de corriger le déficit que j'ai trouvé en arrivant.
41:03C'est ça aussi qui plaît.
41:07C'est sa façon d'être calme, posé, rassurant,
41:10mais aussi de ne pas se laisser faire et d'envoyer des messages.
41:14On pourrait même dire, si on était un peu cynique,
41:19que tous ces clashs au sein de son propre gouvernement,
41:22ou même avec des membres de l'Assemblée,
41:24soient une occasion pour lui de remettre un peu de l'ordre
41:27et d'asseoir sa position de père.
41:29Et d'être au-dessus de la mêlée.
41:31Oui, voilà.
41:33Ils font des troublions.
41:35Eh bien, moi, je suis le père.
41:37Père de la nation, père de la rigueur.
41:39Vous n'êtes pas le père de la nation,
41:41mais le père du gouvernement, c'est déjà pas mal.
41:43Ça fait très longtemps qu'on n'a pas eu un Premier ministre
41:45à cet âge-là aussi.
41:47Le père face aux enfants turbulents,
41:49on a beaucoup eu l'impression qu'il était face
41:51à des dégarnements cette semaine.
41:53C'était d'ailleurs assez étonnant, cette scène,
41:55lors de la déclaration de Politique Générale.
41:57On a vu LFI sortir sa carte d'électeur.
41:59Tout de suite, le grand brouhaha, le bruit, etc.
42:02Comme c'est dans l'Assemblée aujourd'hui.
42:04Et lui, il est resté tout seul.
42:06Ça a plutôt douché, effectivement,
42:08cet esprit qu'il y avait dans l'Assemblée.
42:10Ça paraît assez efficace.
42:12On a découvert quand même que,
42:14sous le côté, on va dire,
42:16un petit peu ennuyeux
42:18de Michel Barnier,
42:20un petit peu ennuyeux de Michel Barnier,
42:22il y a quand même la capacité
42:24à décocher des flèches.
42:26C'est très juste.
42:28Entre le moment où il y a eu la passation
42:30avec Gabriel Attal, où il a dit
42:32« Je vais quand même pouvoir dire quelques mots »,
42:34Gabriel Attal, encore, il le renvoie dans ses comptes.
42:36Je trouvais que c'était des scènes...
42:38Est-ce que ce n'est pas un état de grâce habituel ?
42:40Véronique Ressoute, quand un Premier ministre arrive,
42:42on lui trouve quand même toujours quelques qualités.
42:44Parce que bon, c'est aussi comme ça.
42:46On veut lui laisser...
42:48On veut lui laisser sa chance au produit.
42:50C'est ça. Attendez, vous allez nous répondre
42:52juste après, parce que là, il est 20h45.
42:54Alors, on respecte quand même les horaires sur France Info,
42:56parce que 20h46, c'est le fil info
42:58de Claire Checaglini.
43:00Joe Biden souhaite
43:02dissuader Israël de cibler
43:04des sites pétroliers en Iran.
43:06Le locataire de la Maison Blanche
43:08demande à l'État hébreu d'envisager d'autres options.
43:10Par ailleurs, l'armée américaine confirme
43:12ce soir avoir tiré sur 15 cibles outillées
43:14au Yémen, cet après-midi.
43:16Michel Barnier, ouvert à l'examen de propositions
43:18parlementaires pour éviter le report de l'indexation
43:20des retraites au 1er juillet.
43:22Report fustigé par Marine Le Pen
43:24aujourd'hui. Déclaration faite alors que la gauche
43:26a déposé une motion de censure contre
43:28le gouvernement Barnier. Aujourd'hui,
43:30alors qu'il manque une centaine de voix
43:32pour qu'elle soit adoptée, cette motion.
43:34La colère du président de l'association
43:36des handicapés de Lyon et lanceur d'alerte
43:38dans l'affaire Émile Louis.
43:40Après la fin de la fouille, des fouilles, du rouvret
43:42dans la zone dite du cimetière
43:44d'Émile Louis, une douzaine
43:46d'objets ont été retrouvés.
43:48Football, coup d'envoi à l'instant
43:50du premier match de la 7e journée de Ligue 1.
43:52La lanterne rouge
43:54chez les 3e du classement Angers
43:56au Stade Vélodrome de Marseille.
44:00France Info.
44:02France Info.
44:04Les informés.
44:06Benjamin Sportouche.
44:08Alors Véronique Raissoud, je vous laisse.
44:10Je ne vous interromps plus mais c'était pour faire
44:12votre teasing.
44:14Sur l'état de grâce des premiers ministres.
44:16Mais là, c'est pas tant l'état de grâce qu'il répond à quelque chose
44:18que les Français attendaient qui était justement
44:20ils étaient un peu lassés de ces histoires
44:22l'assemblée avec les cris,
44:24les hurlements, la cacophonie.
44:26Ils avaient envie de quelque chose de plus calme
44:28de plus apaisé. Mais c'est pas parce
44:30qu'il est relativement populaire
44:32que les Français n'attendent pas des mesures
44:34concrètes. Ça n'est pas parce qu'ils trouvent
44:36que son style est plutôt apaisé
44:38et efficace qu'ils lui donnent un blanc-seing
44:40pour faire ce qu'il veut. Et surtout,
44:42ça n'efface pas, on vient de parler de l'AME,
44:44les symboles. Et donc la réalité du
44:46symbole par exemple de l'AME,
44:48on va dire que ça va pas être si simple que ça.
44:50Les uns et les autres disent
44:52il va sans doute les recadrer
44:54de façon calme. Pour autant,
44:56il vient nourrir quand même des polémiques.
44:58On l'a dit, c'est
45:00un marqueur important, mais il y a
45:02plein de bruit.
45:04La réalité, c'est que l'opinion
45:06publique a envie de trouver des solutions
45:08et dès qu'il y a un début de proposition
45:10qui devient clivante...
45:11Mais c'est intéressant. Peut-être que le public français
45:13est en train de se dire, une coalition, pourquoi pas ?
45:15Elle est en train de mûrir.
45:17Mais il y a des sujets sur lesquels
45:19ils ont du mal à faire de coalition. La coalition
45:21sur les riches qui doivent payer, tout le monde
45:23est à peu près d'accord. Le sujet des retraités,
45:25au début, c'est pas si simple que ça.
45:27La ME, c'est compliqué.
45:29Dans le dur, c'est-à-dire le volet
45:31dépenses.
45:33Parce que l'ordre de vérité, ça sera ça.
45:35Si vous voulez, les dépenses,
45:37dans les faits, ça consiste
45:39quand même à toucher les classes moyennes
45:41et les classes populaires, malgré tout.
45:43Et quand il dit, je ne vais pas remplacer
45:45tous les fonctionnaires,
45:47effectivement, au début
45:49des années 2000, il y avait une sorte de course
45:51à l'échalote pour savoir qui c'est qui voulait
45:53plus ne pas remplacer les fonctionnaires,
45:55qui voulait en supprimer
45:57au maximum. Aujourd'hui, après le Covid,
45:59les Français
46:01se trouvent attachés, très attachés
46:03aux fonctionnaires.
46:05Justement, là-dessus, c'est là où c'est compliqué,
46:07je pense. C'est qu'il y a les fonctionnaires
46:09qui le voient et qu'ils apprécient.
46:11Les militaires, les professeurs,
46:13les policiers,
46:15ils sont plutôt positifs.
46:17Et là-dessus, ce qui est ciblé par
46:19à peu près tout le monde, c'est les fonctionnaires
46:21qu'on ne voit pas, c'est-à-dire ceux qui sont dans les administrations.
46:23Alors, la question, c'est de savoir
46:25est-ce qu'ils sont trop nombreux ?
46:27Parce que, si vous voulez, c'est quand même utile
46:29dans l'administration d'avoir,
46:31je dirais,
46:33des...
46:35En ce moment, il y a un chiffre qu'on entend beaucoup,
46:37c'est que dans l'administration pléthorique,
46:39dans l'hôpital, on dit 40% d'administratifs contre 30%
46:41dans l'hôpital allemand.
46:43Oui, mais dans l'hôpital allemand,
46:45j'ai une petite information à donner. Dans l'hôpital allemand,
46:47il y a beaucoup de gens qui sont sous contrat privé
46:49donc qui sortent des statistiques.
46:51Ah, intéressant.
46:53Oui, et d'ailleurs, ça peut être aussi un levier pour sortir des fonctionnaires,
46:55si vous voulez les contractualiser,
46:57pour se retrouver avec les mêmes personnes.
46:59D'ailleurs, je voulais dire que
47:01Michel Barnier, c'est quelque chose qu'il a identifié,
47:03parce qu'il n'a pas dit
47:05je ne vais pas remplacer un fonctionnaire
47:07qui part à la retraite sur deux.
47:09Non, comme l'avait dit Nicolas Sarkozy en son temps.
47:11Il a dit je ne vais pas
47:13supprimer les fonctionnaires
47:15qui sont en contact avec les Français.
47:17Ceux que vous voulez travailler,
47:19ceux dont vous avez l'impression que vous avez besoin,
47:21ceux qui sont associés aux services publics.
47:23Bon, or, c'est quand même beaucoup plus compliqué que ça,
47:25évidemment que ce n'est pas uniquement parce que vous voyez les personnes
47:27qu'elles sont en train de travailler que tous ceux que vous ne voyez pas
47:29ne sont pas en train de travailler.
47:31D'ailleurs, il y avait eu des rapports qui avaient été faits
47:33après notamment la réforme de Nicolas Sarkozy,
47:35un certain nombre de rapports parlementaires
47:37qui avaient dit que
47:39le problème, c'est que ça avait souvent
47:41été associé au fait que
47:43les services de l'État,
47:45ça avait dû couper à l'intérieur.
47:47Ça veut dire ça aussi, ça veut dire
47:49l'État n'assure plus les mêmes services,
47:51donc pour les Français, moins de services publics.
47:53C'est tellement ce qu'ils ont demandé, réclamé,
47:55plus de services publics. Ce qui est ressorti...
47:57C'est un risque politique.
47:59Un risque politique. Ils veulent le pouvoir d'achat, ils veulent des services publics.
48:01Alors, peut-être qu'il va y avoir
48:03la première motion de censure, on le sait,
48:05contre le gouvernement de Michel Barnier,
48:07qui a été déposée. Aujourd'hui, ça a été confirmé
48:09par le Nouveau Front Populaire.
48:11Une initiative signée par 192 députés
48:13qui sera défendue mardi prochain
48:15par Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste.
48:17Écoutez Carole Delga, c'est très court,
48:19la présidente de la région Occitanie.
48:21Ce que nous censurons,
48:23c'est le choix du président de la République
48:25de ne pas respecter le vote
48:27des Français et de ne pas avoir choisi
48:29une personnalité de gauche
48:31à la tête du gouvernement.
48:33Il n'y a aucun risque
48:35qu'elle passe pour le gouvernement, cette motion.
48:37Ça, c'est clair. Je pense que ce débat
48:39sur le NFP
48:41qui est arrivé premier et qui avait une légitimité,
48:43je pense qu'il est déjà derrière nous.
48:45Il est vraiment derrière nous ?
48:47Je pense que là,
48:49si vous voulez, en plus de ça,
48:51on a fait un papier dans Marianne,
48:53où on a regardé dans les différents pays
48:55ce qu'il arrive souvent que la formation
48:57qui est arrivée en premier, je pense par exemple
48:59aux Autrichiens la semaine dernière,
49:01soit au Premier ministre ou même
49:03membre de la coalition. En fait, pas vraiment.
49:05Il y a beaucoup de pays,
49:07notamment en Suède, en Autriche,
49:09en Pologne,
49:11où le parti qui est arrivé premier
49:13n'a pas de Premier ministre.
49:15Et globalement, ça ne
49:17choque pas les gens parce qu'ils ont une habitude
49:19parlementaire des coalitions en disant
49:21que finalement, le parlementarisme
49:23oblige à avoir des majorités
49:25sur la base non pas d'un parti
49:27ou d'une formation, mais sur la base
49:29d'une addition de toutes les formations.
49:31C'est complètement appréhendé.
49:33Mais non, ça ne veut pas dire,
49:35c'est Benjamin,
49:37que cette rupture
49:39par rapport
49:41au Nouveau Front Populaire
49:43ne va pas rester dans les esprits.
49:45Mais j'ai le sentiment
49:47que dans la mesure où on est dans une situation
49:49budgétaire d'urgence, c'est déjà
49:51derrière nous.
49:53Moi, je pense qu'effectivement,
49:55je partage votre opinion, c'est derrière nous,
49:57mais ça reste quand même, parce que c'est quand même
49:59assez marquant dans une frange de la population.
50:01Le problème aujourd'hui, et ce que demandent
50:03les Français aujourd'hui, c'est un projet.
50:05Et c'est ça qui leur manque.
50:07Ce n'est pas des mesures à être à droite.
50:09On a un peu l'impression qu'on ressort les vieilles
50:11mesures et qu'on les balance un peu comme ça
50:13devant la table, alors que je pense que les Français
50:15ont besoin, et ont besoin depuis
50:17longtemps, même sous Macron, parce que c'est quand même
50:19la start-up nation aussi avec des petits
50:21feux d'artifice,
50:23c'est d'un projet savoir vers
50:25quel type de société on se dirige.
50:27Alors, on verra,
50:29ça c'est mardi, mais je voudrais
50:31qu'on évoque pour terminer cette émission le procès
50:33Mazan. On y est tous sensibles.
50:35C'est un rebondissement important qui est survenu
50:37aujourd'hui dans le cadre de ce procès
50:39pour viol. La Cour d'Assise a pris
50:41une décision importante. La publicité
50:43des vidéos, elles ont commencé à être
50:45diffusées aujourd'hui même, en
50:47présence de la presse et du public.
50:49Et cette décision, eh bien, l'un
50:51des avocats de Gisèle Pellicot, la victime,
50:53Antoine Camus, s'en est
50:55félicité. En réalité,
50:57on peut tous, d'une même scène, avoir une
50:59perception différente. Et le principe
51:01d'une perception qui est
51:03subjective, c'est qu'elle clôt le débat.
51:05Ici, ce dont il est question, c'est de savoir
51:07si la perception qui nous est rapportée
51:09de ceux qui prétendent ne pas
51:11avoir eu la perception d'une scène
51:13de viol, de ne pas s'en être
51:15rendu compte, est-ce que c'est crédible ou pas ?
51:17Eh bien, les vidéos sont
51:19mille fois plus parlantes, et vous le verrez,
51:21mille fois plus parlantes qu'un procès verbal d'exploitation.
51:23– Mille fois plus parlantes, ces vidéos.
51:25Véronique Raissout,
51:27comment ça ? J'imagine que ce procès-là,
51:29vous le disiez, on le disait en rentaine,
51:31il fait le tour du monde. – Il fait le tour du monde.
51:33– Et donc, il fait le tour des réseaux aussi.
51:35– Il fait le tour du monde, il fait le tour des réseaux.
51:37Il y a une réalité, enfin, une fascination.
51:39C'est devenu un procès-symbole.
51:41Et le fait que les vidéos
51:43soient publiées et plus que soutenues,
51:45entre autres pour les raisons qu'a évoquées
51:47l'avocat. Et puis aussi, rappelez-vous,
51:49il y a eu une polémique avec une avocate,
51:51Nadia Elbourimi, qui est sur
51:53les réseaux et qui, elle, s'exprimait.
51:55Et les gens disent, mais on ne peut pas avoir l'indécence
51:57que l'on a vu là, les agressions et la remise
51:59en question de la réalité de la victime.
52:01Et dire, on ne peut pas
52:03montrer les images, sachant que ce qui
52:05choque le plus dans l'opinion publique
52:07et pas qu'en France, parce que vraiment,
52:09aux États-Unis, on en parle, enfin, on en parle
52:11partout dans le monde, plus en France
52:13qu'ailleurs, mais voilà.
52:15C'est de dire la négation
52:17de ce que cette femme a vécu, l'agression
52:19que l'on ressent pour elle
52:21et le fait que ces hommes
52:23disent, ben non,
52:25elle était consentante. En fait, ça, ça rend
52:27assez fou, les gens. Donc, ils se disent,
52:29si les images permettent de montrer
52:31que ces hommes qui sont
52:33en plus des hommes ordinaires, c'est l'autre
52:35sujet qui fascine les gens,
52:37oui, ça valait la peine.
52:39Il faut rappeler que l'absence de Biclot
52:41a été demandée par
52:43Gisèle Pellicot elle-même. Mais en même temps,
52:45j'aime bien me faire l'avocat
52:47du diable, Tame Tranui, mais la question qu'on
52:49se pose aussi aujourd'hui, quand on diffuse
52:51des vidéos comme celle-là, c'est
52:53qu'elles soient au-delà, qu'elles sortent de la
52:55cruelle assise. Oui, mais c'est du coup
52:57aussi le côté voyeuriste qu'il peut y avoir
52:59et c'est cela aussi que prennent en considération
53:01les juges. Enfin,
53:03j'ai fait chroniqueur, je me rappelle quand même
53:05à quel point aussi les magistrats
53:07sont prudents par rapport à cela, parce qu'ils
53:09savent que la publicité, elle dépasse
53:11les murs de l'audience.
53:13Ce procès, il dépasse les murs
53:15de l'audience. Gisèle Pellicot,
53:17elle a demandé à ce que ce procès soit un symbole,
53:19à ce que la honte change de camp.
53:21Je pense que ce qu'elle a soulevé comme débat
53:23dans la société, avec le courage
53:25qu'elle a eu,
53:27ça dépasse complètement tout ça. Et il faut
53:29que les journalistes puissent voir
53:31ces vidéos, qu'ils puissent rendre
53:33de façon juste ce qu'ils voient.
53:35Et on le dit, c'est pas un procès verbal,
53:37c'est pas ça. Et il faut que ça puisse
53:39engendrer tous les débats politiques
53:41aussi dans notre société, sur la soumission
53:43chimique, sur la place du consentement
53:45dans le viol, sur
53:47la masculinité toxique, sur
53:49le viol c'est monsieur tout le monde.
53:51On pensait que tout était déjà là et en fait non.
53:53Et je pense que ça c'est très très important
53:55que ce soit,
53:57qu'on aille jusqu'au bout de ce procès.
53:59Si vous voulez,
54:01en l'espèce, l'accusation
54:03repose sur les images.
54:05C'est ça, c'est que
54:07par-delà la question du risque
54:09de spectacle,
54:11de l'exemplarité, c'est que tout,
54:13c'est la pierre angulaire du procès, les images.
54:15Et donc effectivement, ne pas
54:17les diffuser, ça pose
54:19un problème au regard
54:21du cas d'espèce.
54:23Oui, et on est dans
54:25un monde de l'image.
54:27Aujourd'hui, il y a des images d'une extrême violence
54:29qui circule avec des viols
54:31qui se diffusent pour le plaisir
54:33des gens de les regarder. Et bien là,
54:35il va y avoir un débat sur ces images, un débat
54:37qui va être public. Et donc, ça peut
54:39peut-être aussi interroger ceux qui
54:41dans le secret de leur chambre se livrent
54:43à ce genre de plaisir en regardant leurs
54:45propres images sur leurs propres vidéos.
54:47C'est d'autant plus
54:49important, oui, elles vont sortir ces images
54:51sur les réseaux, c'est évident, mais c'est d'autant
54:53plus important qu'elles soient là parce que
54:55elles vont être en opposition
54:57avec celles qui circulent
54:59aujourd'hui, qui ne sont pas maîtrisées et qui sont
55:01souvent bien violentes. A commencer,
55:03je vous dis, par les vidéos qui
55:05racontent quelque chose, là, les gens
55:07pourront juger. Il y aura du voyeurisme,
55:09c'est certain, mais de toute façon, ce procès,
55:11il a quelque chose aussi du voyeurisme.
55:13Merci à vous, tous les quatre,
55:15de nous avoir donné vos informations, vos
55:17opinions, pour que chacun d'entre nous,
55:19nous nous fassions aussi notre
55:21avis. Véronique Rey, sous-présidente de l'agence de conseil
55:23Blackbone Consulting, maître de conférences en communication
55:25de crise. Patricia Ellimounia, grand reporter.
55:27Tamta Nui, journaliste politique à Public Sénat.
55:29Vous êtes aussi la directrice adjointe de la rédaction.
55:31Et Franck de Dieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
55:33Avec à la une, cette semaine, ces questions
55:35qui dérangent sur le 7 octobre,
55:37un an après les massacres du Hamas
55:39en Israël. Un numéro spécial.
55:41Merci à tous les quatre, encore une fois,
55:43pour ces informés de ce vendredi soir.
55:45Il est 20h59, presque, sur France Info.

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