Richelieu - 1977 - Episode 06

  • il y a 6 mois
DB - 22-03-2024
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00:59 C'est son droit vu son office.
01:01 Autant nous vivons c'est pourtant bien triste de ne pas rentrer dans ses salles.
01:03 Si encore ils étaient pour nous.
01:05 Mais les gens du roi nous prennent tout quand c'est pas la taille c'est la gabelle.
01:07 Les gens du roi vous voulez dire les gens du cardinal ?
01:09 Chez qui donc que ça brûle ?
01:11 Au feu !
01:13 Au feu !
01:15 Au feu !
01:17 Au feu !
01:19 Faits rendus !
01:21 Décapités ! Brûlés !
01:23 Ils sont tous fous.
01:25 Un homme d'église.
01:27 Un monsieur de chalet dont la tête est tombée au 29ème coup.
01:29 Comme l'avait grangé qu'on n'a même pas étranglé.
01:31 Avant de mettre le feu comme le seigneur de Bouteville.
01:33 Et des chapelles.
01:35 Pour avoir tiré l'épée en place royale.
01:37 Comme monsieur de Montmorency.
01:39 Dont la mort fait pleurer tout le land d'Auxy.
01:41 (Cris)
01:43 Comme bonne lettre de main le cabillaud de Saint-François.
01:45 (Cris)
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01:49 (Cris)
01:51 (Cris)
01:53 (Cris)
01:55 Il aurait mieux valu qu'il ne voit pas ça.
01:57 (Cris)
01:59 (Cris)
02:01 Lui là-bas, c'est le bourreau.
02:03 (Cris)
02:05 (Cris)
02:07 Tant de sévérités sont inutiles.
02:09 Ce pauvre Saint-Preu.
02:13 Dois-je rappeler à votre majesté
02:15 qu'elle pouvait accorder la grâce ?
02:17 Vous en auriez montré du chagrin.
02:19 Je vais tenir un texte à la gazette.
02:23 Montrez.
02:27 (Bruit de l'écran)
02:29 Son éminence eût fait de grandes instances
02:35 pour la grâce de ce gentilhomme
02:37 si les considérations de l'Etat
02:39 ne prévalaient toujours sur ses affections particulières.
02:41 Mais cela,
02:45 pour avoir massacré quelques Espagnols
02:47 au mépris d'une convention.
02:49 Je n'aime pas votre manière
02:53 à vous lire, enfin,
02:55 à lire Renaudot.
02:57 Il suffit que vous ordonniez
02:59 pour que j'obéisse.
03:01 Si vous réclamez la grâce,
03:03 que je l'aurai accordée.
03:05 Le roi m'entend mal.
03:07 Je ne vous entends que trop bien.
03:09 Je ne veux pas que l'horreur
03:11 qui inspire une répression nécessaire
03:13 retombe sur vous.
03:15 Le ministre peut être haï, pas le roi.
03:17 Jolie façon d'affirmer que je vous dois
03:19 l'affection de mon peuple.
03:21 J'affirme seulement qu'il faut me laisser le mauvais rôle.
03:23 Vous le savez, vous le prenez bien tout seul.
03:25 Vous ne mesurez pas l'extrême misère de mon peuple.
03:29 Les chacris sont éternels.
03:31 Pas avec des bourgeois et même des gentils hommes à leur tête.
03:33 Nous avons tonté la Guyenne.
03:35 Le feu sera allumé en Normandie.
03:37 Nous avons besoin d'argent
03:39 pour faire la guerre.
03:41 Quand on n'a plus d'argent, on arrête la guerre.
03:43 Depuis la prise de Brissac
03:45 et nos dernières victoires,
03:47 le royaume n'est plus en danger.
03:49 Traitons.
03:51 Pour obtenir un bon traité, il faut encore se battre.
03:53 Pour obtenir un bon traité, il faut encore se battre.
03:55 Les plus incouplés, c'est un refrain.
03:59 Avez-vous recherché la négociation avec Dolivarez?
04:03 Il ne veut rien entendre.
04:05 Il refuse notre maintien en Lorraine.
04:07 Faut-il martyriser 20 millions de Français pour en acquérir 500 000 nouveaux?
04:09 La Lorraine est indispensable à notre défense.
04:13 Vous auriez donc toujours raison et contre tous?
04:15 Tous. Or, votre majesté.
04:17 Recherchez la paix.
04:19 Vous nous soupliez de ne jamais y parvenir?
04:21 Sire.
04:23 De tous côtés, les hommes et les femmes les plus dévoués à notre cause
04:25 nous supplient de mettre fin à la guerre.
04:27 Je suis persuadé de la bonne foi
04:29 des entours de votre majesté,
04:31 mais je crains qu'ils s'entendent peu dans le gouvernement de la chose publique.
04:33 Vous jugez les gens que j'aime.
04:35 Libre au roi d'aimer qui il veut.
04:37 Encore heureux que vous l'admettiez.
04:39 Mais l'affection n'est pas la politique.
04:41 Monsieur le cardinal, nous avons passé l'âge de recevoir des leçons.
04:45 Dieu m'ait aimé.
04:47 Et nous avons perdu nos leçons.
04:49 Vous cherchez à nous dominer.
04:51 Non seulement dans le conseil,
04:53 mais dans notre maison.
04:55 Je sens bien qu'on cherche à me perdre.
04:57 C'est vous qui perdez les êtres les plus chers à notre cœur.
05:01 Dès qu'un gentil homme sait nous divertir,
05:05 partager nos pauvres joies,
05:09 nos tristes secrets,
05:11 vous n'avez de cesse que de l'éloigner.
05:13 Je n'aspire qu'au bonheur de mon roi.
05:15 Les tyrannies ne se limitent pas aux hommes.
05:17 En eux, vous voyez peut-être des compétiteurs.
05:21 Mais les femmes, que vous avez faites, par exemple, mademoiselle de Lafayette.
05:25 C'est vous, par les voies les plus tortueuses,
05:29 en dominant son confesseur,
05:31 qui l'avez amenée à se retirer dans un couvent.
05:33 Elle se sera sans doute effarouchée devant la passion de votre majesté.
05:35 Vous n'allez pas juger de mes passions.
05:37 Quand les vôtres vous conduisent à faire tenir votre maison par votre nièce.
05:43 Vous allez avoir, érigeant sa faveur, un duché péril.
05:45 C'est une faiblesse.
05:47 Non, vous n'allez pas juger de mes passions.
05:49 Quand les vôtres distraient votre pauvre élabile.
05:51 Vos goûts sont si divers.
05:55 On vous voit chez la Marion de l'Orde.
05:57 Vous mettez tant de rudesse à surveiller la reine,
05:59 qu'on murmure que ma femme ne vous inspire pas moins que ma mère.
06:03 Si le roi pensait ce qu'il dit,
06:07 il ne me conserverait pas aux affaires depuis bientôt 18 ans.
06:09 Mais si je m'étais trompé depuis 18 ans.
06:11 Si votre majesté s'était trompée,
06:13 elle n'aurait pas sauvé le royaume de l'invasion.
06:15 Dondez les grands.
06:17 Faites triompher la justice.
06:19 Créez un art nouveau.
06:21 Faites surgir des chefs-d'oeuvre de lettres et de pierres.
06:23 Forgez une France nouvelle.
06:25 Que vous jetez dans l'abîme par votre obstination.
06:27 Sire, le temps passe vite.
06:33 Je suis chaque jour moins vaillant.
06:37 Je sens qu'il me reste peu de moi
06:39 à me consacrer à votre gloire.
06:41 Comme votre majesté, je veux la paix.
06:43 Je m'engage à mettre tout en œuvre pour l'obtenir.
07:07 Passez le premier.
07:09 Puisqu'on dit que vous êtes le vrai roi.
07:11 Oui, sire.
07:21 Afin de mieux vous éclairer.
07:23 Il n'a mille sujets de se réjouir.
07:29 Il se complaît dans les difficultés.
07:31 Pourquoi voudriez-vous qu'un roi se préoccupe de ce qui va bien?
07:35 Il veut tenir la main à ce qui va mal.
07:37 La vérité, c'est qu'il est malheureux.
07:39 Et artisan de son malheur.
07:41 Il a combattu son penchant pour les hommes
07:45 parce qu'il le jugeait coupable.
07:47 Et il ne trouve pas plus de satisfaction auprès des femmes.
07:49 Elles ne sont plus dangereuses?
07:53 Assurément.
07:55 Il va voir mademoiselle de Lafayette.
07:57 Les ténèbres de son corps.
08:01 Il va voir.
08:03 Les ténèbres de son couvent.
08:05 Elles règnent toujours sur son cœur.
08:07 Il ne manque jamais de le monter contre moi.
08:09 Contre ma guerre.
08:11 La reine et ses femmes
08:17 font aussi mauvaise besogne.
08:19 Alors suscitez un favori.
08:23 Qui?
08:25 Cela se trouve.
08:27 Cela serait un saut dans l'inconnu.
08:29 Pour que l'élu vous soit fidèle.
08:31 Il suffirait qu'ils vous doivent tout.
08:33 Vous croyez à la reconnaissance?
08:35 Il suffirait qu'ils ne soient rien
08:37 et continuent de n'être rien en dehors de vous.
08:39 Monsieur Mazarini.
08:43 Quilon.
08:45 Madame la Duchesse.
08:49 Eminentissime Seigneur.
08:51 Quelle nouvelle?
08:53 La pire.
08:55 Monsieur le cardinal de Lafayette est mort.
08:57 Mort?
08:59 A Rivoli.
09:01 De la fièvre.
09:03 Après le père Joseph, monsieur le cardinal de Lafayette.
09:07 Après le vainqueur de l'ombre, le triomphateur au grand soleil des champs de bataille.
09:13 Le chemin n'était pas trop rouge quand nous le parcourions ensemble.
09:21 Capucin, le cardinal et moi.
09:23 Oh non.
09:25 Les maraux étaient jamais nés de tombe.
09:27 Je dirai ma messe demain pour monsieur le cardinal de Lafayette et pour le père Joseph.
09:29 Je suis seul.
09:37 Seul?
09:39 Seul devant un roi dont j'ai perdu l'amitié.
09:41 Il est plus mal aisé de conquérir les quatre pieds de son cabinet que le royaume entier.
09:45 Seul devant l'Espagne en colère.
09:51 Seul devant la France que je contraindrai à devenir elle-même.
09:55 Le roi est triste.
09:57 Vous êtes gai.
09:59 Refuseriez-vous de l'amuser?
10:01 On le dit si sombre.
10:03 S'il ne l'était pas, vous n'auriez aucune chance d'être remarqué.
10:05 Je n'entends rien aux affaires.
10:09 A votre âge, c'est bien normal.
10:11 Et puis, vous n'avez pas à vous en occuper.
10:13 Je brûle de servir.
10:15 Et où pouvez-vous servir plus brillamment que sous l'œil du maître?
10:17 Vous pourrez chasser et guerroyer.
10:19 Puis-je savoir pourquoi son éminence a jeté les yeux sur moi?
10:23 Pourquoi, Marquis de Saint-Marc?
10:25 Parce que j'aime votre famille.
10:27 Parce que votre père, le maréchal d'Ephia, fut pour moi une aide constante.
10:31 Il ne me causa de chagrin qu'à sa mort.
10:35 Vous êtes jeune, ardent.
10:39 Je vous place sur le chemin d'un grand prince.
10:43 N'allez pas trop vite.
10:45 Je veillerai à votre élévation.
10:47 Comment m'acquitterais-je d'une telle dette?
10:51 En prouvant par votre fidélité qu'on peut être à la fois l'ami du roi et le mien.
10:53 N'employez pas celui-ci.
11:07 Non plus que celui-là.
11:09 Mais, monsieur Denoyer me disait que...
11:11 ces officiers se battent très joliment contre les Espagnols.
11:15 N'allez pas confondre les Espagnols avec le comble de Sucre.
11:19 La guerre étrangère n'est pas la guerre civile.
11:21 C'est pourtant bien avec l'argent de Madrid que monsieur de Soissons entre en campagne contre nous.
11:25 Il est même la dernière chance de l'Espagne.
11:29 L'Escurial s'est saigné aux quatre veines pour réunir les subsides.
11:33 Je sais tout cela.
11:37 Parce que les Espagnols ne peuvent l'emporter par eux-mêmes.
11:39 Ils suscitent chez nous les démons de la discorde.
11:43 Tel capitaine Fessouas.
11:47 Tel capitaine fait son devoir contre l'envahisseur
11:49 qui ne le connaît plus dès qu'on l'oppose à un cousin du roi.
11:53 Un Bourbon.
11:55 Un prince du sang de France.
11:57 Le sang aurait-il ici des vertus magiques ?
11:59 Assurément.
12:03 La personne du monarque compte à peine plus que celle des princes.
12:05 Dès que des insurgés en portent un à leur tête,
12:09 ils se sentent presque toute la légitimité pour eux.
12:11 Monsieur le comte de Soissons est loin dans l'ordre de succession.
12:15 Aucune importance.
12:17 Et d'autant moins que ce prince présente du sérieux dans sa folie.
12:19 De rares qualités d'homme de guerre,
12:25 et la volonté d'accéder aux affaires.
12:27 Vous semblez presque l'admirer.
12:31 Non.
12:33 Je dis seulement qu'un personnage de sa naissance et de sa qualité
12:35 trouvera partout des complices.
12:37 Tréville, votre avis ?
12:39 Je trouve cela plein de bel air.
12:43 Eh bien, nous ne voulons pas qu'on nous habille ainsi.
12:45 C'est bon pour vous, mon cher ami.
12:47 Nous, nous n'avons pas besoin de nous vêtir en petit maître
12:51 pour plaire à mademoiselle Marion de Lorme.
12:53 Que votre majesté remette ses vieux pourpoints noirs.
12:57 Quant à moi, je ne me suis jamais paré
13:01 plaisamment pour ébahir les dames.
13:03 Au fontréville, nous n'aimons que notre armure.
13:05 Nous l'endosserons volontiers contre le comte de Soissons.
13:07 Monsieur le comte de Soissons est il si mauvais
13:11 Par sa révolte, il insulte à notre mission divine et humaine.
13:13 Écarté des affaires, il pense qu'il pourrait y venir.
13:17 Le dommage est qu'il ne comprenne pas le génie de monsieur le cardinal.
13:21 Vous n'êtes pas ici pour faire l'éloge de mes serviteurs.
13:25 Tréville, merci.
13:29 Aurais-je le malheur de déplaire au roi ?
13:33 S'il en est ainsi, je n'assombrirais pas davantage par ma présence.
13:39 Ne vas pas faire ta mauvaise tête.
13:41 Paris est plein de plaisir.
13:43 Ingrat.
13:45 Alors ne supportez pas le spectacle de l'ingratitude.
13:47 Je t'ordonne de rester.
13:49 Non, je te le demande.
13:53 J'ai écrit ce matin à Rondeau.
13:57 Tu seras le premier à l'entendre.
13:59 Qu'on m'ait exilé, soit.
14:03 Que je ne puisse plus porter les armes, je le veux bien.
14:07 On surveille mes courriers et passe encore.
14:09 Mais ma charge de grand-écuyer,
14:13 je la tiens du roi Henri III.
14:17 Jamais je ne m'en déceisirai.
14:21 Monseigneur de Bellegarde, vous pouvez compter sur de belles compensations.
14:25 Compense-t-on une charge de grand-écuyer ?
14:29 J'y suis bientôt plus attaché que ma pairie.
14:35 Que ne crée-t-on ce jeune marquis de Saint-Marc, premier-écuyer ?
14:37 Il ne le veut pas.
14:41 Il l'a pris de très haut, même avec le roi.
14:43 Il faut qu'il se sente bien puissant.
14:45 Notre maître ne peut se passer de lui.
14:47 Et son éminence tient à le voir comblé.
14:49 Pardon, franc.
14:53 Vous m'arrachez ma charge.
14:55 Comme le marquis
14:57 est maître de sa garde-robe...
14:59 Je l'ai été.
15:01 Il prétend que ce serait des choix que de devenir premier-écuyer.
15:03 Ce n'est pas tellement faux.
15:05 Comment est-il, ce jeune homme ?
15:09 Il est aimé des dames et passionne le roi.
15:11 Il a son parti à la cour.
15:13 Un astre nouveau.
15:15 Qui cherche parfois l'éclipse.
15:17 Qui cherche l'éclipse ?
15:19 De notre temps, sous les Henrys,
15:23 rien ne comptait que la faveur du roi.
15:25 Monsieur de Saint-Marc aime accourir la place royale,
15:27 avoir les belles.
15:29 Il voudrait s'il le souhaitait,
15:31 avoir les belles.
15:33 Il voudrait s'illustrer aux armées.
15:35 Le roi le retient, le veut sans cesse auprès de sa personne.
15:37 Alors le marquis multiplie les escapades.
15:39 Et le cardinal ?
15:43 Il passe une bonne part de son temps à faire signer des traités de réconciliation
15:45 entre sa majesté et son favori.
15:47 Étrange besogne pour un principal ministre.
15:49 Le roi est parfois tellement déroutant.
15:53 Et sa sang-grand-écuyer de le dire.
15:55 Mon cher de tout, je ne suis pas aveugle devant le roi.
15:59 Comme vous, devant la reine.
16:01 Ses malheurs, son esprit, son courage,
16:03 touchent mon cœur, mais...
16:05 je ne lève pas les yeux sur elles.
16:07 Le roi non plus.
16:09 Il est avant tout un soldat.
16:11 C'est fatigant, les soldats, quand ils ne sont pas à la guerre.
16:13 Voyez-vous les cardinaux plus reposants ?
16:17 Monsieur de Préville, vous parlez trop.
16:19 J'aime votre confiance.
16:21 Mais je place la mienne autant dans son éminence
16:25 que dans le roi.
16:27 Soyez-vous quelque peu danseur de cordes.
16:29 Le roi ne visite plus.
16:33 Mademoiselle de Lafayette
16:35 et madame de Hautefort
16:37 est hors de cour.
16:39 Il fallait bien que sa majesté choisisse ?
16:41 Choisisse.
16:45 Entre ces deux moiselles
16:47 et moi ?
16:51 C'est forcément ici qu'aura lieu la rencontre.
16:55 Ici, au village de la Marfée.
16:57 Pour l'armée de monsieur de Soissons, c'est un passage obligé.
17:01 Si les troupes de votre majesté plient...
17:05 Le...
17:07 Je supplie votre majesté de m'excuser si je demeure assis.
17:11 J'ai la fatigue.
17:13 Et puis, c'est en Espagne le privilège des cardinaux.
17:17 Je l'avais oublié, monsieur, étant devenue toute française.
17:19 Je salue la princesse de Bonsague
17:23 qui me soit permis de dire la joie que j'éprouve
17:25 en apprenant que la reine va donner un nouveau prince à la France.
17:27 Prions Dieu qu'il soit moins grognon que son aîné
17:31 qui ne fait que hurler et se débattre dès qu'il nous voit.
17:33 Sire, il est encore si petit.
17:35 Cet enfant n'est pas élevé dans l'amour de son prère.
17:39 Nous savons bien ce que nous disons,
17:41 mais nous trouverons bien un moyen de le soustraire
17:43 à une influence pernicieuse.
17:47 Monsieur le Dauphin est, comme tous les enfants,
17:49 victime de sa timidité,
17:51 mais cela n'implique point qu'il manque d'affection pour son père.
17:53 Nous en reparlerons, monsieur le cardinal.
17:57 Il est bien affligeant d'être si malmené dans sa famille.
18:03 Monsieur, s'il en était ainsi, on pourrait du moins affirmer
18:07 que vous trouvez des dérivatifs à votre malheur.
18:09 Il vous étonne de me voir arbitrer de médiocres querelles
18:17 entre sa majesté et le petit Saint-Marc.
18:19 Comprenez que ces menus bosognes aboutissent à de grandes choses.
18:21 Les péchés commis auprès du roi cessent d'être des péchés
18:25 dès l'instant qu'il favorise une juste cause.
18:29 Le grand écuyer est un joli jeune homme,
18:33 sans autres ambitions que les charges de cour.
18:35 Mais grâce à lui, nous sommes à l'abri des entreprises
18:39 du parti espagnol,
18:41 dans l'intimité du souverain.
18:43 Je plains votre génie de se condamner à ces misères.
18:47 Que veut-il, celui-là?
18:49 Parlez, monsieur.
18:57 Monsieur, le comte de Soissons a totalement rompu notre armée
18:59 au village de la Marfée.
19:01 A l'heure présente, il doit marcher sur Paris.
19:03 Je vous remercie.
19:05 Allez!
19:07 Monsieur Denoyer,
19:13 a-t-on pas décidé de prendre quelques suretés
19:15 concernant monsieur de Soissons?
19:17 Je m'étonne.
19:19 L'un de nos fidèles
19:21 aurait-il mal interprété nos instructions?
19:23 Elles me paraissaient suffisamment nettes.
19:25 La Providence
19:29 n'aurait-elle pas voulu que le rebelle
19:31 soit approché dans son camp?
19:33 Votre éminence aurait grand tort de s'inquiéter.
19:35 Vous savez ce qu'exigera monsieur de Soissons.
19:37 Il gagne à être connu.
19:39 Il suffit de posséder sur lui un peu d'influence.
19:41 Ce prince n'a point si mauvais naturel.
19:43 Il va marcher sur Paris.
19:45 Est-ce si important
19:47 si je vous affirme qu'il ne sera pas touché
19:49 à un seul cheveu de votre éminence?
19:51 Vous pensez pouvoir, monsieur le Grand?
19:53 Vous protégez, monsieur le Cardinal,
19:55 contre des entreprises dictées
19:57 par des rancœurs anciennes.
19:59 Croyez-vous que j'ai oublié tout ce que je vous dois?
20:01 Pour moi, je me souviendrai
20:03 de la nouvelle preuve d'excellence naturelle
20:05 que vous venez de me donner.
20:07 C'est bien le moins, éminence.
20:11 Et encore une fois,
20:13 ne vous mettez pas Martel en tête.
20:15 (Musique douce)
20:17 (Bourdonnement)
20:19 (Bourdonnement)
20:21 (Bourdonnement)
20:49 Monseigneur,
20:51 la Providence n'a pas voulu que monsieur de Soissons
20:53 exploite à sa victoire.
20:55 L'affaire s'entoure de ténèbres.
20:57 Il a inspecté ses gens sur le champ de bataille.
20:59 - Quand il est passé de vie à trépas?
21:01 - De vie à trépas, oui.
21:03 - Il faut courir chez le bonhomme Renaudot.
21:05 - Il lui rappelait la fâcheuse habitude
21:07 de monsieur de Soissons.
21:09 - La fâcheuse habitude?
21:11 - Oui, la fâcheuse habitude de toujours relever
21:13 la visière de son casque avec son pistolet.
21:15 On peut faire cela cent fois
21:17 et un jour le coupard.
21:19 Courez vite, monsieur de Noyer.
21:21 Portez la nouvelle pour la Gazette.
21:23 Mon cher Rochefort, il est heureux que la cour
21:27 et la ville aient appris la victoire de Soissons
21:29 avant de connaître son trépas.
21:31 Tout à l'heure, l'un des cent mille complices du rebelle,
21:35 le plus insoupçonnable,
21:37 s'est révélé avec une tranquille impertinence.
21:39 Il était temps que les écailles me tombassent des yeux.
21:45 - Si c'est pour les fermages.
21:47 - Sommes-nous dans l'habitude
21:49 de les percevoir nous-mêmes?
21:51 - C'est vrai.
21:53 Vous avez toujours une armée d'intendants.
21:55 - Ce n'est pas pire que les commis de l'impôt.
21:57 - On dit ça... - Fais-moi la paix.
21:59 - La paix, d'habitude,
22:01 il faut supplier les seigneurs pour qu'ils nous l'accordent.
22:03 - Ne va pas faire le raisonneur.
22:05 - Il y aurait pourtant de quoi.
22:07 - Tu es si malheureux que ça?
22:09 - Pas au point de manquer de châtaignes, non.
22:11 - Elles ont l'air d'être bonnes.
22:13 - Ça vous changera des hortolanes de la cour.
22:15 - De la cour...
22:19 Depuis que l'homme rouge y fait la loi...
22:21 - Il n'y a plus de place pour vous?
22:23 - Ils s'en amusent.
22:25 - Tu ne vas pas vouloir, petit,
22:27 de s'amuser quand on abaisse les grains?
22:29 - Je vais te dire,
22:31 il vaut mieux un seigneur qu'on connaît
22:33 et avec qui on s'explique.
22:35 - Je ne veux pas de la paix.
22:37 - Tu es un homme de la paix.
22:39 - Et avec qui on s'explique.
22:41 - Qu'un ministre qui ne connaît personne.
22:43 C'était comme ça avec les deux Henri.
22:47 Et tu étais moins malheureux.
22:49 - Ne me dites pas que c'était tous les jours la fête.
22:51 - Non, non, non.
22:53 Ce n'est pas tous les jours la fête.
22:55 Ce n'était pas la mort.
22:57 - Bien sûr.
22:59 - À force de couper les têtes qui dépassent,
23:01 le riz se lieux.
23:03 En arrivant, il doit tailler dans les petits.
23:07 - Mais est-ce qu'il croit en Dieu, cet homme-là?
23:09 - Il croit en lui,
23:13 en sa chance,
23:15 en sa fortune.
23:17 - Et le roi laisse faire? Parait qu'il est bon, pourtant.
23:19 - Oui, il est bon.
23:21 Enfin, il l'était.
23:25 Je vais te dire, au fond,
23:29 il te ressemble.
23:31 - Il me ressemble?
23:33 - Il a besoin d'un maître.
23:35 - Tu ne vas pas prétendre
23:37 que tu es tombé sur le plus mauvais.
23:39 - Peut-être point.
23:41 Mais ce que je sais, c'est que j'aime mieux vous donner mes châtaignes
23:43 que de les voir maiger par le monde.
23:45 - Mais que dirait-on si l'on nous voyait?
23:47 - On n'aurait rien à dire, puisque nous allons nous marier.
23:49 - C'est mon plus cher désir.
23:51 Mais ma naissance fait de cette union une affaire d'Etat.
23:53 Je suis princesse souveraine,
23:55 et il faut que le cardinal consente.
23:57 - Il dira oui. Bien sûr qu'il dira oui.
23:59 Que peut-il me refuser?
24:01 - Eh bien, son mariage a eu de mariant de l'ordre.
24:03 - Un mariage clandestin ne compte pas.
24:09 Les bandes n'avaient pas été publiées.
24:11 - Passer à une princesse souveraine,
24:13 une ascension à l'âge de vertige...
24:15 - Henri me fait peur.
24:17 - Je ne crois pas que la princesse Marie ait tellement oublié sa naissance
24:19 qu'elle veuille s'abaisser à épouser si petit compagnon.
24:21 Mais vous devez vous souvenir que vous êtes un simple gentilhomme,
24:23 et l'homme ne peut pas vous faire de la mienne.
24:25 - Je ne suis pas un gentilhomme.
24:27 - Vous êtes un gentilhomme.
24:29 - Je devais vous souvenir que vous êtes un simple gentilhomme,
24:31 élevé par la faveur.
24:33 Je ne sais comment vous pouvez prétendre à une telle alliance.
24:35 - Ma mère ne s'oppose pas.
24:37 Au contraire, elle considère que,
24:39 fils de maréchal de France,
24:41 je puis aspirer...
24:43 - Si vous dites vrai, votre mère est une folle.
24:45 Et si la princesse de Gros-Ages songe à un tel mariage,
24:47 elle est encore plus folle que votre mère.
24:49 Allez,
24:53 et ne m'entretenez plus de sottises.
24:55 - Je vous en prie.
24:57 - Mon oncle. - Bien.
25:19 - Vous vous êtes montré un peu rude.
25:21 - Je me suis montré comme il convenait.
25:23 - Marie de Gonzac donne volontiers dans l'intrigue.
25:25 Et il m'appartient d'interdire les mêmes alliances.
25:27 Elles constituent un désordre.
25:29 - Oui, mais vous pouviez l'expliquer.
25:31 - Et je m'expliquais devant un saint-martre.
25:33 - Il intrigue grand.
25:35 - Il a déjà intrigué avec feu monsieur de Soissons.
25:37 Cela ne prête point à conséquence.
25:41 - Je le hais, je le hais, je le hais.
25:47 - En grâce.
25:49 - Il fait la bête.
25:51 - Je l'ai fait.
25:53 - Je obtiendrai sa disgrâce.
25:55 - Ce serait difficile en paix, c'est impossible en guerre.
25:57 A la demande des Catalans eux-mêmes, là de l'Ivaresse,
25:59 les hostilités vont devenir plus chaudes.
26:01 - Alors je obtiendrai plus.
26:03 - Vous perdez la raison.
26:05 - Non, je la retrouve.
26:07 Il s'est servi de moi comme d'un pantin.
26:09 - Songez au destin de ceux qui vous ont précédé dans cette lutte.
26:11 - Croyez-vous qu'un saint-marte connaisse la peur?
26:13 - La prudence n'est point la peur.
26:15 - Je vous en prie.
26:17 - Ne place pas tes pistolets aussi en arrière.
26:25 En cas de surprise, tu ne peux pas le tirer.
26:27 À la guerre, c'est la rapidité qui sauve.
26:31 Nous vous félicitons monsieur.
26:41 Voici une troupe bien tenue.
26:43 Vous êtes profitables à nos armes
26:45 et vous n'avez pas contribué médiocrement à nos succès.
26:47 La Catalogne, dans le sud des Pyrénées, est à nous
26:51 et le Roussillon reste perpignan.
26:53 Le temps de victoire nous rende l'initiative de proposer la paix.
26:59 - Pour déclarer la guerre, il suffit d'être un.
27:07 Pour faire la paix, il faut être deux.
27:11 - Et monsieur de Livarès,
27:13 rossé, battu, fourbu, ne veut rien entendre?
27:15 - Ce n'est pas monsieur de Livarès.
27:19 - Alors qui?
27:21 Le cardinal?
27:23 - Bien sûr.
27:25 - Point de paix sans son renvoi.
27:27 - Tout beau. Pas si vite.
27:29 Le cardinal est le plus grand serviteur
27:33 que la France ait jamais eu.
27:35 Nous saurions nous passer de lui.
27:39 - Le jour où il se déclarerait contre vous,
27:41 nous ne pourrions même pas vous conserver.
27:43 - Il s'opiniatre dans la guerre.
27:47 - Nous l'avons déjà contraint à faire des ouvertures.
27:51 - Ne sont-elles jamais satisfaisantes, sire?
27:57 - Qui pouvons-nous?
28:01 - Votre majesté ne peut-elle s'assurer par elle-même
28:03 que ses ouvertures sont faites et bien faites
28:07 ou au besoin en faire donner de nouvelles?
28:09 - A cela, nous consentons.
28:13 Et nous donnons licence à monsieur le grand écuyer
28:15 ainsi qu'à monsieur le conseiller de Tours
28:17 d'écrire eux-mêmes à la cour d'Espagne.
28:21 - Il est vrai. Monsieur le grand va bien vite en besoin.
28:25 - Je vous aime trop pour lui souhaiter quelque inconvénient,
28:29 mais la démarche paraît hasardeuse.
28:31 - Il est très sûr du roi.
28:33 - Mon beau-frère Gaston, une bonne dizaine de ducs,
28:35 les Huguenots eux-mêmes disposés à une prise d'armes
28:37 contre monsieur le cardinal.
28:39 Voilà qui devrait amener toute l'Espagne,
28:41 mon frère et son ministre, à soutenir de leur or
28:43 et de leur mousquet cette nouvelle tentative
28:45 contre l'homme rouge.
28:47 - Peut-être n'en faudra-t-il pas tant.
28:49 - Que voulez-vous dire?
28:51 - Monsieur le grand ne désespère point d'amener sa majesté
28:53 à prendre d'autres résolutions.
28:55 - Nos architectes lambines, je voudrais qu'à notre retour de campagne Paris,
29:17 bien reconstruit ait pris son nouveau visage.
29:19 - Eminence.
29:21 - Je ne veux pas vous faire de mal.
29:23 - Simplement cette incommodité que je ressens m'asseoir.
29:25 - Arrêtons-nous.
29:27 - Il ne faut jamais s'arrêter.
29:29 Le temps, lui, ne s'arrête pas.
29:31 Non plus que nos ennemis.
29:33 Il y a toujours des gens pour n'aimer que le passé.
29:35 Ce peuple comblé par la providence adore se retourner contre lui-même.
29:39 Les Parisiens veulent en rester au Moyen-Âge
29:41 et ils n'y resteront pas.
29:43 Les Normands ne veulent plus payer d'impôts.
29:45 Et ils les paieront.
29:47 Les capitaines ne veulent plus faire la guerre.
29:49 Et ils la feront.
29:51 Les écrivains négligent les règles de l'académie et ils les observeront.
29:53 Les princes et les grands veulent un roi pour eux seuls.
29:55 Il sera le roi de tous.
29:57 - Nous voudrions qu'il y eutte un parti contre lui en France.
29:59 Comme il y en avait eu un, jadis, contre le maréchal Dantre.
30:01 - La maladie l'exaspère, sire.
30:03 - Parce qu'il est peut-être le seul à subir la maladie.
30:05 - Chassez-le donc.
30:07 - Le chasser ? Il a ses fidèles.
30:09 On parle maintenant de royalistes et de cardinalistes.
30:11 - Il est un peu trop fort pour être un roi.
30:13 - Il est un peu trop fort pour être un roi.
30:15 - On parle maintenant de royalistes et de cardinalistes.
30:17 - On parle maintenant de royalistes et de cardinalistes.
30:19 - Puisque vous en êtes là,
30:21 il vous reste la voie la plus courte et la plus sûre.
30:23 Le faire dépêcher quand il arrivera ici,
30:25 ses gardes n'entrent pas.
30:27 - Il est cardinal et prêtre.
30:29 Et nous serions excommuniés.
30:31 - Pourvu que j'ai l'aveu de votre majesté,
30:33 je ne m'en mettrai pas en peine.
30:35 Le coup joué girait à Rome,
30:37 en ferra psaudre.
30:39 Je suis sûr d'y être bien reçu.
30:41 - Vous avez raison.
30:43 Je suis sûr d'y être bien reçu.
30:45 - Oh !
30:53 Oh !
30:55 Oh !
30:57 - Merci, Rochefort.
30:59 Le détail présente son intérêt.
31:07 Maintenant, prenez la route d'Espagne.
31:11 Vous avez toute chance d'y rencontrer un ou deux seigneurs
31:13 qui négocient en secret au nom du roi.
31:15 Je ne suis pas certain que ce soit réellement au nom du roi.
31:17 - Allez !
31:27 (Musique)
31:29 (Musique)
31:31 (Musique)
31:33 (Musique)
31:35 *Musique expérimentale*
31:45 *Musique*
32:12 *Musique*
32:19 Monsieur, accepteriez-vous une partie des chèques ?
32:21 *Musique*
32:24 Monsieur Robert...
32:25 *Musique*
32:27 Excusez-moi, monsieur.
32:28 *Musique*
32:50 Le roi m'excusera, mais mon état de santé, comme les humeurs de son entourage,
32:55 m'interdisent de me déplacer seul.
32:58 *Musique*
33:02 Je dépose une heureuse nouvelle au pied de votre majesté.
33:05 Monsieur le maréchal de Brézé est entré dans Barcelone.
33:08 *Musique*
33:10 Demeurons-nous ?
33:11 Je ne sais, mais cela va grandement faciliter notre présence en Roussillon.
33:16 *Musique*
33:18 En traitant, cela nous donnera une monnaie d'échange.
33:21 Si Madrid consente jamais à traiter.
33:24 Monsieur d'Olivarès ne veut se prêter à aucun accommodement.
33:28 *Musique*
33:57 *Musique*
34:00 Vous verrez le Roussillon entrer dans le royaume.
34:04 Votre éminence aussi le verra.
34:06 Elle va guérir.
34:07 À quoi bon ?
34:08 Ma nièce m'écrit que le roi n'attend que ma guérison pour me faire arrêter.
34:13 Va-t-il à un pied dans la tombe, compromettre les résultats de son règne ?
34:18 Je ne suis pas le seul à souffrir les affres de la maladie.
34:22 *Musique*
34:37 *Toussement*
34:43 Ah, Rochefort.
34:44 Espagne.
34:45 *Toussement*
34:46 On y signe des traités entre les partisans de Monsieur Frère du Roi et le comte-duc d'Olivarès.
34:51 Quel partisan ? Le petit Samar ?
34:53 Je ne sais pas.
34:55 Mais le moment où le traité a été signé correspond à l'absence d'un ami de Monsieur Samar, marquis de Fontraille.
35:01 Ce n'est pas une preuve.
35:03 Non, mais une présomption. Et il s'en ajoute une autre.
35:06 Ce Fontraille, après une brève apparition à Perpignan auprès de Samar, a de recherche quitté la ville.
35:12 Bien.
35:14 Il existe forcément des copies du traité.
35:16 Des copies. Un texte pour Monsieur, un texte pour Monsieur de Bouillon et, selon toute vraisemblance, un texte pour la Reine.
35:24 Noyé, vous mériteriez de devenir premier ministre.
35:29 Votre éminence est trop bonne.
35:31 Ce n'est pas ce qu'on affirme généralement.
35:34 Mais bien sûr, Noyé, bien sûr, vous avez... vous avez là la clé de l'affaire.
35:39 La Reine. La Reine.
35:43 Quel moyen possédez-vous, éminentissime, pour faire pression sur la Reine ?
35:47 Un seul. Le roi.
35:50 Qu'importe s'il s'affirme là de ma domination, s'il balance entre ma personne et mes ennemis.
35:57 L'instant que ceux-ci se donnent au roi d'Espagne, je redeviens à ses yeux le seul défenseur du royaume.
36:05 Pourquoi mes enfants piraient-ils pour les folies des conjurés, de la princesse Marie et de Monsieur de Saint-Marc ?
36:14 Le roi veut me les arracher à la demande du cardinal.
36:18 Mais ils sont si petits. Ils ne pourraient vivre éloignés de leur mère.
36:25 Seigneur et mon Dieu, pardonnez-moi.
36:29 Je vais plonger mes amis dans l'infliction.
36:33 Mais les devoirs d'une mère passent avant les complaisances d'une amie.
36:38 Au demeurant, la lutte contre Monsieur de Richelieu est-elle si juste ?
36:46 Il ne m'aime point parce qu'il m'aime trop.
36:52 Mais sans lui serais-je l'épouse d'un grand roi ?
36:57 Monsieur le cardinal, sachant quel cœur vous mettez à détourner le roi du plus cruel des projets,
37:14 nous vous faisons tenir copie d'un traité que la Providence a fait tomber dans nos mains.
37:22 Vous y trouverez les noms de ceux qui en veulent à l'État et à votre personne.
37:29 Allez chez le roi. Il va se récrier, vous demandez des preuves.
37:35 Vous les lui fournirez et vous obtiendrez sans peine l'arrestation du conseiller de Toux, de quelques autres et de Monsieur le Grand.
37:45 Éminence, preuve en main, je peux perdre n'importe qui dans l'esprit du roi, sauf Monsieur de Saint-Marc.
37:55 Et pourquoi ?
37:56 Parce qu'il est pour sa majesté l'unique récréation, le seul printemps.
38:00 Les vieillards n'ont plus de printemps.
38:02 Peut-être. Mais les privés de leur espoir peuvent les tuer.
38:08 Apprenez que chez le roi, les devoirs du souverain l'ont toujours emporté sur les passions du particulier.
38:16 Vous ferez mener Monsieur le conseiller de Toux et Monsieur de Saint-Marc à Lyon.
38:20 On pressera l'affaire. On fera croire à l'un que l'autre a tout avoué et justice sera faite.
38:30 Non, non, non, Monsieur de Noyer.
38:33 Que Monsieur le Grand Écuyer nourrit quelques ressentiments ou quelques mauvais desseins envers le cardinal peut-être.
38:41 Mais se mettre à la solde de l'Espagne, pas ça. Et pas lui.
38:48 Sans une certitude absolue, aurais-je le front de me présenter devant votre majesté ?
38:54 Je connais trop le cardinal. La certitude n'est pas la preuve.
38:58 Peut-être a-t-on mis un nom pour un autre.
39:01 Nous avons procédé à toutes les vérifications, à toutes les expertises. Le nom, c'est bien celui de Monsieur de Saint-Marc.
39:12 Quel saut a fait Monsieur le Grand.
39:17 Le roi me permettra de lui rendre compte d'autres affaires.
39:27 Monsieur le chancelier Séguier voudrait que l'on trouve bonne une simplification des formes de justice dans les affaires normandes.
39:38 Monsieur de Bouillon, à ce temps, s'agit fort.
39:47 Le comte-duc d'Olivarès suit avec une inquiétante attention.
39:52 Quel saut a fait Monsieur le Grand. Quel saut a fait Monsieur le Grand.
40:01 Le roi me donnera-t-il ses ordres ?
40:09 Vous les arrêtez tous. Mais pas d'esclandre.
40:16 Nous le prendrons au logis. Pour plus de sûreté, je fais fermer les portes de la ville.
40:26 Très bien.
40:35 Ce sera facile, Sire. Une porte restera de toute façon ouverte pour laisser passer le train du maréchal de la maigret.
40:42 Que faites-vous ? Restez plantés là.
40:54 Aidez-moi à faire les peignets.
41:17 Monsieur de Saint-Marc, c'est de s'éprendre au lit.
41:21 Mais la porte.
41:23 Il avait envoyé son domestique pour la reconnaître.
41:27 L'autre ne l'a pas trouvé, alors il s'est couché.
41:36 Quel saut a fait Monsieur le Grand.
41:59 Laissez-moi vous prévenir. Son Eminence le Cardinal de Richelieu.
42:11 Sa Majesté vous pardonnera-t-elle de venir prendre ses ordres en pareille à roi ?
42:20 Je suis habitué de beaucoup vous pardonner.
42:36 Où en sommes-nous de la grande conspiration ?
42:38 Tout va au mieux des désirs du roi. Il lui faut pardonner à son frère.
42:43 A-t-il déposé contre ses complices ?
42:46 C'est pourquoi je conseillerais d'augmenter ses pensions.
42:51 Soit. Mais le Duc de Bouillon ne peut s'attendre à ma clémence.
42:56 Les Espagnols ont trop à faire ici pour lui porter secours.
43:01 Nous n'avons rien à craindre. Il est perdu.
43:06 Alors faites-lui grâce contre la remise de sa principauté souveraine de Sedan.
43:19 Monsieur le Cardinal.
43:22 Sire.
43:25 Etant donc cette clémence...
43:27 A tous les conjurés, ce serait sans profit pour la couronne et préjudiciable à sa dignité.
43:34 Seriez-vous donc plus enragé que nous de la grandeur de notre royaume ?
43:40 Il était trop petit pour votre majesté. J'ai voulu qu'il soit assez grand pour elle.
43:46 Et pour votre gloire ?
43:48 A l'heure présente, je pense plutôt à mon salut.
43:52 Vous aurez donc toujours le dernier mot.
43:54 Je l'ai toujours laissé à votre majesté.
43:58 Osez-vous affirmer que vous ne m'avez point tyrannisé ?
44:02 J'ai conseillé parfois. Vous avez ordonné.
44:06 Toujours.
44:09 L'autre charrette, paraît-il. Les amis de M. de Saint-Marles l'ont mis en bel état.
44:24 Aucune pisse pas officier, se disent.
44:28 Lui est vraiment un homme de l'art. On est allé quérir un portefeuille.
44:32 Il a scié le col de M. Le Grand. Et pour M. de Tours, il a repris à cinq fois.
44:37 Une boucherie !
44:40 [Musique]
44:44 [Musique]
44:49 [Musique]
44:54 [Musique]
44:58 [Musique]
45:04 [Musique]
45:10 [Musique]
45:21 Pauvre Renne-Mère.
45:25 La fille de César, disparue dans le dénuement.
45:41 Votre éminence venait de lui faire tenir cent mille livres.
45:45 Pour elle, c'était un déjeuner de soleil.
45:48 Elle a gagné assurément de la reconnaissance, puisqu'elle voulait que son père...
45:52 Son père... Qu'on se fasse tenir.
45:56 On n'en se perdrait jamais.
46:00 Dépassez-vous, sinon la litière ne passera pas.
46:13 Maintenant, pour qu'il passe, il faut faire sauter les portes. Rien n'est assez grand pour lui.
46:18 Ah ! Nous allons voir ma surbonne.
46:39 Respirez, Seigneur.
46:43 Ma surbonne... La reverrai-je ?
46:47 Assurément, mais pas aujourd'hui.
46:51 C'était une bien vieille maison quand je m'y formais aux Humanités.
46:55 Une vieille maison comme la France de ce temps-là.
46:59 Mais comme la France aussi, elle demeure inachevée.
47:03 Seuls les ornements lui font encore défaut.
47:07 Le bâtiment est solide.
47:11 Est-il à l'épreuve de tous les orages ?
47:15 Le temps, toujours, m'aura manqué.
47:19 Il vous manquera plus encore si vous m'consentez à prendre des forces.
47:23 Les médecins ne répondent pas de vous pour trois semaines si vous ne vous accordez du repos.
47:27 Les tarnes m'en accordent point.
47:31 Seigneur Mazarin, allez inspecter nos travaux.
47:35 Les grandes affaires du royaume doivent demeurer au jour,
47:39 mais nos petits secrets disparaître.
47:43 Aidez-moi.
47:47 Pour moi, je n'en use aucun.
47:53 Mais j'ai connu ceux des autres.
47:57 Tais-toi.
48:01 Écoute-moi.
48:05 Tu ne veux rien entendre. Tu es un saut.
48:09 Il est vrai qu'elle-même manquait parfois de lumière.
48:13 Est-ce ma faute
48:17 si elle a porté le désordre dans les tarnes ?
48:21 Nous ne voyons plus, monsieur Latréville.
48:25 Nous ne pouvons plus faire de travail.
48:29 Nous ne voyons plus monsieur Latréville, non plus que monsieur Désessard.
48:33 Nous le reviendrons quand le cardinal aura passé.
48:37 Nous lui devions bien la satisfaction de leur éloignement.
48:41 (musique douce)
49:07 Monsieur le cardinal, vous nous mettez en grande affliction.
49:11 Mais, grâce à Dieu,
49:15 vous êtes revenu d'un commodité plus grave.
49:19 Non, Sire, il ne me reste que bien me préparer.
49:23 Allons. Monsieur le cardinal, vous qui n'avez jamais été espéré.
49:27 Sire, il est temps de n'espérer qu'en Dieu.
49:35 Je vous demande de quitter cette maison.
49:39 On l'appelait le palais cardinal. Qu'elle devienne le palais royal.
49:43 Conservez ma chapelle d'or enrichie de diamants
49:47 et mon buffet d'argent.
49:51 Continuez, s'il vous plaît, d'employer ceci.
49:55 Et d'égner, conservez votre protection à ma famille.
50:03 (soupir)
50:07 Vos recommandations nous seront sacrées.
50:13 Encore que nous espérions
50:17 ne pas avoir de si tôt un hiver trois.
50:21 La prise de Perpignan et la victoire sur les ennemis de l'Etat
50:25 ont montré combien Dieu aime votre majesté.
50:29 Sire, c'est le dernier adieu.
50:33 En prenant congé de mon roi,
50:37 j'ai la consolation de laisser son royaume
50:41 dans le plus haut degré de gloire où il ait jamais été.
50:45 Et tous ses ennemis humiliés
50:49 et abattus.
50:57 Il ne m'a jamais fait confiance.
51:01 Maintenant, si. Il sait que le roi ne vivra plus guerre
51:05 et que c'est vous qui défendrez l'héritage.
51:09 Écrasante héritage.
51:11 La femme d'un roi ne reçoit que des hommages.
51:15 La mère d'un roi est chargée de devoirs.
51:19 Je ferai tout pour mon fils.
51:21 Mais le domaine est si grand.
51:23 Mais il est mieux protégé.
51:25 Les As, le Roussillon sont nos remparts.
51:29 Et nous finirons bien par habituer la Lorraine et la Savoie à nous appartenir.
51:34 Pour garder ses trésors, il faut être riche.
51:36 Il a prévu cela.
51:38 Il vous laisse du sucre et des épices, de l'or,
51:42 les Antilles, le Canada et des établissements prospètes.
51:45 Et je serai seule pour conserver tout cela.
51:48 Il m'a ordonné de ne pas vous laisser seule.
51:51 Vous lui obéirez.
51:53 Vous pensez qu'un petit Italien serait utile à une grande Espagnole
51:58 pour préserver la France.
52:00 Ma nièce, mon professeur,
52:16 a voulu me faire avouer que j'avais porté
52:20 de l'acharnement contre mes ennemis.
52:23 Et ce stupide !
52:25 Je n'en ai jamais su d'autres que ceux de l'État.
52:28 Je le proclamerai face à la terre et au ciel.
52:32 Vous avez une trop grande tendresse.
52:36 Souvenez-vous que je vous ai estimée et aimée plus que personne.
52:42 Et retirez-vous, car il ne serait pas à propos...
52:46 Une religieuse a contemplé le ciel.
52:49 Elle affirme que vous survivrez.
52:51 Je survivrai, dans la grâce de Dieu
52:55 et la mémoire des hommes.
52:58 In manus tuas domine.
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54:58 *Musique de fin*

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