Richelieu - 1977 - Episode 3 - L'Amour et la Rochelle - 1624-1628

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DB - 05-10-2024

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Transcription
00:30La Création
00:42Marie-Madeleine, avez-vous bien songé
00:44que vous allez abandonner toutes les joies
00:46et tous les biens de cette Terre ?
00:48Oui, j'y ai songé.
00:50Et savez-vous à quoi vous engage les vœux
00:52que vous demandez à prononcer ?
00:54Je le sais.
00:56Consentez-vous à faire l'offrande de votre chevelure,
00:59symbole de votre présence dans notre siècle.
01:02J'y consomme.
01:15J'entends bien, mon père.
01:17Vous entendez bien qu'il faut agir tout de suite.
01:19Mais ce n'est pas à moi, humble des servants.
01:22Alors laissez-moi aller.
01:23Je le veux bien, mais au moins passez un surpli.
01:26Va pour le surpli.
01:29...
01:42On vient d'arrêter la cérémonie.
01:44Oui, monseigneur.
01:46C'est un ordre du Saint-Père lui-même,
01:48un ordre obtenu par le cardinal de Richelieu.
01:51...
02:21L'éclat d'une pareille fête
02:23me réjouit les yeux et me comble le cœur.
02:26Nous sommes heureux, Votre Grâce,
02:27que cette cour soit à votre goût.
02:29Nous sommes heureux, M. l'Ambassadeur,
02:31de fêter dignement un événement
02:34scellant l'amitié entre votre maître et nous.
02:38C'est volontiers que j'accorde la main
02:41de Mme Henriette, ma sœur,
02:43à mon bon cousin Charles Ier.
02:46...
02:53C'est de bonne politique.
02:55Nous avions besoin de ce rapprochement
02:57pour conjurer la menace des Hazbours.
02:59Pas de grâce.
03:01La Reine-Mère se scandalise de votre attitude
03:03à l'égard de l'Espagne et de l'Empire.
03:05Cet après-midi encore,
03:06elle déclarait votre attitude incompréhensible.
03:09C'est dommage qu'elle ne comprenne pas mieux.
03:12Elle est pourtant mon meilleur appui auprès du roi.
03:15Tellement soupçonneux.
03:17Tellement jaloux de son autorité.
03:19Alors ne la quittez pas.
03:21Soyez très prévenants envers elle.
03:29Plus de regrets ?
03:31On regrette toujours le service de Dieu.
03:34En servant votre oncle,
03:35vous ne cessez pas de servir Dieu.
03:37La vie contemplative m'a tirée.
03:40Et puis, la perte de mon époux.
03:42Vous n'êtes plus tout à fait veuve.
03:44Une date parfaite pour le couvent.
03:46Je ne suis pas faite non plus
03:47pour servir en tant que Dame d'honneur.
03:49Une Reine-Mère de plus en plus attrabilère.
03:52C'est un éminent poste d'observation.
03:54La nièce de M. de Richelieu
03:56fait décidément preuve d'un goût prononcé
03:58pour les cardinaux.
04:05Votre Majesté m'accordera-t-elle cette contredanse
04:08si le roi le permet ?
04:10Je permets, monsieur,
04:11par égard pour votre maître.
04:41Voilà qui change un peu la reine
04:43de l'amorosité de son maître.
05:11Cet étrange diplomate va perdre ses chausses.
05:14Il s'aborde à perdre
05:15les ornements de son pourpoint.
05:21Des boutons qui m'ont tout l'air d'être des perles.
05:23Je vous en prie, faites-moi le plaisir de les garder.
05:25C'est un petit cadeau.
05:27La raison et la politique
05:28conduiront votre Majesté à donner des ordres
05:30pour empêcher toute nouvelle réunion
05:31entre la Reine et M. de Bouquin-Camp.
05:34Vous ne possédez point de telles perles en France.
05:37Sauf une.
05:41Votre Reine.
05:43Monsieur, on nous avait annoncé votre venue.
05:46Oui, mesdames.
05:47Pour vous faire part des dispositions
05:49qu'il nous a plu de prendre
05:50pour accompagner notre sœur
05:52sur la route d'Angleterre.
05:54Nous la quitterons à Amiens.
05:56Je comprends.
05:57Nous vous demandons, ma mère,
05:59de bien vouloir donner place à notre épouse
06:01dans votre carrosse
06:03et d'emprunter son nom.
06:05Madame Henriette, ma sœur,
06:07prendra, avec l'ambassadeur d'Angleterre,
06:10le chemin...
06:12direct.
06:13Monsieur, je ne manquerai pas,
06:14comme à l'accoutumée,
06:15de me conformer à vos désirs.
06:17C'est bien.
06:22Et ainsi, nous voici en repos
06:24devant cet ébordement
06:26auquel nous n'entendons rien.
06:28Une fois arrivés à Amiens,
06:29nous pourrons nous garantir
06:32Madame, puisque le hasard
06:33me permet de vous rencontrer...
06:35Je ne crois pas beaucoup à ces hasards,
06:37car je me demandais
06:39pourquoi me voulait faire visiter ce jardin.
06:41Je vous en supplie,
06:43prêtez l'oreille au propos d'un misérable.
06:45Mais que me comptez-vous ?
06:47Fermeriez-vous la bouche
06:48aux plus soumis de vos adorateurs ?
06:51Votre grâce oublierait-elle que...
06:53Que votre majesté est reine de France.
06:55Que votre grâce oublierait-elle que...
06:57Que votre grâce oublierait-elle que...
06:58Que votre grâce oublierait-elle que...
06:59Que votre grâce oublierait-elle que...
07:01Majesté, reine de France.
07:03Oh, non...
07:04Non, ce n'est pas cela,
07:06oubliez-vous plus simplement
07:07que je suis mariée.
07:09Je vous en conjure.
07:11Avez-vous donc tant à vous louer
07:12des procédés du roi
07:14et de son âme rouge ?
07:15Si je ne me devenais à ma condition
07:17et à mon rang,
07:18peut-être votre passion
07:19ne me laisserait-elle pas indifférente.
07:21Si une honnête femme
07:29Je vous en supplie, je ne trouve plus le sommeil depuis que vous m'êtes apparue.
07:38Plus rien ne compte pour moi.
07:41Madame...
07:43On avait devant moi vanté la réserve britannique.
07:45A réserver devant vous, mais Paris fut-il réservé devant Hélène.
07:49Monsieur, finissez, finissez.
07:51Madame...
07:52Finissez ou j'appelle.
07:53Madame, par pitié.
07:56À moi, à moi, ne me laissez plus seule.
07:59Ne me laissez plus seule.
08:02Plus jamais.
08:05Monsieur l'ambassadeur extraordinaire, nous conserverons de votre visite le souvenir d'un grand ouvrage en faveur de l'amitié.
08:12Il nous faudra continuer et renforcer ces liens.
08:14Et pour ce faire, je me propose de revenir au plus tôt dans votre cour si charmante.
08:22J'aurais le plus grand plaisir à vous revoir si je n'étais amené à considérer, comme mon roi, que vos hautes charges, vos préoccupations de principal ministre, vous retiendront impérieusement à Londres.
08:35Non, n'allez pas croire qu'il m'est impossible de m'absenter.
08:38Je ne crois pas, Miller, j'en suis sûr.
08:40Me faites-vous entendre que vous ne voulez pas de moi.
08:44Eh bien, si je ne puis revenir afin de travailler pour la paix, je pourrais le faire pour mettre fin à une guerre.
08:51Une guerre ?
08:53Vous m'y contraignez.
08:55Il va donc me falloir adopter les moyens naturels pour que me soient rouvertes les portes du Louvre.
09:00Antoine, pour Cléopâtre, mit le feu au monde.
09:03Eh bien, je me sens tout à fait Antoine en ce moment.
09:05Et vous savez très bien qui est Cléopâtre.
09:09A vous revoir, monsieur le cardinal.
09:22Oui, cela convient.
09:24À l'armement prêt, pourquoi ne pas rajouter quelques coulerines en proue ?
09:29Ce sera lourd, Réminence.
09:31Pourriez affondre des pièces plus légères ?
09:33Bien.
09:35Tout cela parce que deux personnes viennent de l'histoire.
09:39Introduisent la passion dans une combinaison exclusivement raisonnable.
09:43Pourquoi deux personnes ?
09:44Parce que la reine Anne n'a pas vraiment découragé le fou furieux.
09:48Avec vous, les femmes sont toujours coupables.
09:51Ou jamais.
09:54Pour mener une action militaire, il faudra tout de même à M. de Bouquincan un motif plus sérieux que la conquête de la reine Anne.
10:00Il est tout trouvé. Le développement de notre commerce de mer inquiète le roi d'Angleterre.
10:04Il rêve de retrouver un port sur nos côtes.
10:08Un port que les Anglais occuperaient.
10:10Un port qui serait susceptible de se donner à eux.
10:13C'est pour cela que Bouquincan regarde du côté de la Rochelle.
10:17À la fin de la dernière paix, le roi et ses ministres ont admis qu'ils ne pouvaient faire autrement.
10:23Que nous demeurions le premier port de l'océan.
10:26Cette paix est-elle respectée ?
10:28Non. Deux fois non.
10:31Le cardinal de Richelieu a accompli de terrifiants efforts pour développer d'autres ports.
10:35Le fort Louis, construit par les troupes royales lors du précédent siège,
10:39pour surveiller et, au besoin, pilonner notre ville, n'a pas été détruit.
10:43En dépit de la promesse royale.
10:45C'est une double violation du traité de Montpellier.
10:49Nous sommes menacés dans nos libertés.
10:53Et d'abord, dans la principale d'entre elles,
10:57la liberté de pratiquer notre sainte religion réformée.
11:01Je remercie l'amiral Guyton.
11:04Je retiens l'argument du fort Louis.
11:07Mais en matière de trafic, devons-nous tant nous inquiéter ?
11:11Le cardinal nous a fait tenir, tout comme aux gens de Saint-Malo, des assurances particulières.
11:16Notre cité participera au progrès général du négoce et nous bénéficierons d'une aide.
11:20Accepter une aide, c'est mettre le loup dans la bergerie.
11:22Le roi de France n'est pas un loup en ces sujets.
11:25Alors qu'il fasse détruire le fort Louis,
11:27il n'entre ni dans les intentions du roi, ni dans celles du cardinal de nous nuire.
11:31Mais nous sommes à la merci du zèle, de la haine, de la fantaisie d'un ministre ou d'un homme de guerre.
11:37C'est un risque.
11:38Et nous ne saurions prendre l'initiative.
11:43Monsieur le pasteur.
11:48Je dirais, comme monsieur l'amiral Guyton, il faut s'armer.
11:56Et comme messire de la Leur, il ne faut pas bouger.
12:03Messieurs, Bénédicte Calvo, sommes du baptême Stélous.
12:09Pas à terre, filles. Espérez tout ça.
12:23Quelle mouche soit donc piquée, monsieur Desbernons.
12:25Vous connaissez mon père. Loisiveté, l'insupporte.
12:29Attaquer en pleine paix le duc de Rohan, messieurs Huguenot,
12:32une demande excepte, voire, en tout cas, le fait est lâche.
12:37Rohan sait très bien que mon père ne s'est mis en marche en antidote que de sa propre initiative.
12:41C'est vrai.
12:44Rohan n'entre pas dans le détail et je comprends.
12:48Le duc Desbernons est colonel général de l'infanterie française.
12:50Qu'importe si son action est une humeur de féodale.
12:53Il s'est battu à la tête des troupes du roi. Il a rompu le traité de Montpellier.
12:57Résultat, Rohan et les siens ont entraîné la Rochelle dans leur révolte.
13:01Qu'attendez-vous?
13:02Comment, ce que j'attends?
13:04Comme bouc un corps en convoite, la Rochelle.
13:06Seul le contrôle du port peut lui permettre de recevoir l'appui de l'étranger.
13:10Vous savez que, tôt ou tard, la Rochelle succombera à la tentation.
13:15Vous donnez le temps à nos ennemis de s'armer, de se fortifier.
13:20Assemblez prestement des gens de guerre.
13:23Attaquez le premier et vous enlèverez la ville.
13:26Non, père Joseph. Non, non et non.
13:29Détruire la citadelle de la réforme serait une noble entreprise.
13:32Je ne vois pas pourquoi vous vous en têtez à dire non.
13:35Parce que nous sommes, depuis le roi Henri IV, les amis des provinces unies de Hollande.
13:39Parce que nous avons noué les meilleures relations avec les princes réformés d'Allemagne.
13:43Or, nous avons besoin de ces puissances pour assurer l'équilibre de l'Europe.
13:47Votre perpétuelle défiance à l'égard de l'Espagne et de l'Empire.
13:50Non, madame. Toujours la défiance de l'Espagne et de l'Empire à notre égard.
13:55Si nous attaquons la Rochelle, nous compromettons nos alliances.
13:59Il ne nous reste qu'une issue. La défensive.
14:02Nous le voulons bien. Encore faut-il l'organiser, cette action défensive.
14:07Monsieur de Bouquin-Camp, Rode, s'il faut qu'il soit, il se gardera bien de se porter tout de suite sur la Rochelle.
14:14Il investira d'abord la citadelle de Saint-Martin-de-Ré, qui est la clé de la défense.
14:19C'est du temps perdu.
14:21Non, non. C'est de la bonne stratégie.
14:24C'est aussi de la bonne politique.
14:26C'est aussi de la bonne politique.
14:28Nombre de Rochelais nous sont loyaux.
14:31L'apparition subite des Anglais risquerait de les indisposer.
14:34Sire, le cardinal de la Vallette pourrait...
14:36Non, non, non. Pas la Vallette.
14:39Monsieur de Toira.
14:43Toira ?
14:45Votre compagnon de chasse et de jeu ?
14:47Il ne nous plaît plus de jouer et de chasser avec lui.
14:51Mais il saura se montrer assez bonhomme de guerre pour s'opposer aux fureurs de Monsieur de Bouquin-Camp.
15:06Sir John Elliot.
15:08C'était Chiney à réclamer contre moi devant les communes cette redoutable procédure d'empêchement.
15:15Mais à dire vrai, il voulait tout bonnement me faire conduire à la tour de l'ombre.
15:25Et pourtant, c'est lui qui pourrit tout au fond de cette forteresse.
15:32Notre bon roi Charles n'abandonne jamais ses fidèles serviteurs.
15:38La ferveur de notre maître vous est acquise pour toujours ?
15:42Sans doute.
15:46Mais au bon sentiment s'ajoute la logique.
15:49Le roi a parfaitement compris mon intention.
15:52Pendant deux siècles, 211 ans exactement, vous m'entendez, 211 ans,
15:57Calais a été propriété de l'Angleterre.
16:00Et durant ces deux siècles, jamais de plus,
16:02Calais a été propriété de l'Angleterre.
16:05Et durant ces deux siècles, jamais nos affaires ne furent meilleures.
16:10Notre intérêt exige la possession d'imports sur la côte française.
16:13Et c'est pourquoi la Rochelle doit être notre nouveau Calais.
16:19Si seulement les très honorables canailles qui se prélastent au Parlement voulaient bien ne plus nous marchander les subsides,
16:25nous mettrions sur pied une flotte plus digne de sa gracieuse majesté.
16:31Votre grâce.
16:34Nous disposons tout de même de 90 vaisseaux.
16:376 900 officiers, bases officielles et soldats.
16:40Et de 500 chevaux sans compter les vôtres.
16:43Du côté français ?
16:46Ce pauvre monsieur de Troiras doit posséder environ 200 hommes de pied et 700 chevaux.
16:53Bien !
16:55Il vous faut comprendre que notre supériorité réside avant tout dans l'artillerie de notre flotte.
17:04Tant que nos pièces resteront à portée, nous marquerons l'avantage.
17:12Lors du débarquement, il faudra soutenir le feu.
17:15Quand nous tiendrons l'île de Ré et sa forteresse,
17:18la Rochelle et tous les réformés de France se décideront enfin pour la guerre.
17:26Dès ce moment messieurs, l'océan ne cessera plus jamais d'être anglais.
17:30Votre majesté compte-elle donner suite à la requête des Rochelettes ?
17:33Non, nous avons déjà dit non.
17:35Nous refusons la démolition du Fort Louis.
17:38Sire, la revendication s'appuie sur le traité de Montpellier.
17:43Nous ne tolérons pas d'état dans l'état.
17:46Et puis, que vos messieurs de la Rochelle accueillent les anglais s'ils peuvent.
17:52Ne nous déplairait pas de croiser le fer avec messieurs de Bouquin-Camp.
18:02Vous ne jouez plus, monsieur ?
18:04Si, si, nous jouons et vous perdez.
18:07Je perds ?
18:08Vous perdez à l'île de Ré.
18:10Monsieur de Bouquin-Camp ne vient-il pas d'échouer devant monsieur de Toira ?
18:16Non, madame, il ne faut rien précipiter.
18:19Le père Joseph rentre d'Allemagne.
18:21Il vous dira que nos alliés protestants du Nord
18:23prendraient mal d'une offensive sur la Rochelle venant de nous.
18:26Votre sire Gustave Adolphe en serait fort irrité.
18:28Ce n'est pas vrai. La peste l'emporte.
18:31Vos princes réformés ne sont finalement que des coupeurs de tête.
18:35Je supplie votre majesté de me comprendre.
18:38Ce n'est pas toujours facile.
18:40Alors sachez-le bien.
18:42Il faut admettre la réforme à l'extérieur
18:44pour l'anéantir politiquement à l'intérieur.
18:47J'entends mal.
18:48Allons donc. Vous m'entendez fort bien.
18:51La politique consiste à savoir choisir.
18:54Ce que je veux, c'est la paix chez nous.
18:57Je me montre complaisant à l'égard des réformés de l'extérieur
19:00pour les empêcher de soutenir leurs congénères à l'intérieur.
19:04Pas d'immixion protestante dans nos affaires.
19:09Je suis désolé. Votre majesté a perdu.
19:12On s'acharne à nous faire perdre.
19:15Vous êtes espagnole, reine de France,
19:18et vous aimez à l'anglais.
19:20Tout doux. Je suis aimée par un anglais.
19:23Qui nous?
19:25C'est moi.
19:27C'est moi.
19:29C'est moi.
19:31C'est moi.
19:33C'est moi.
19:35C'est moi.
19:38Qui nous aimerait?
19:40Pour votre beauté, votre solitude.
19:43Sachez, M. le Cardinal, que je m'accommode très bien de cette solitude.
19:57Bien, merci.
20:02Alors, avez-vous trouvé un logis dans l'île?
20:04On ne veut rien qui soit digne de votre grâce.
20:06Non, que cela peut être fâcheux.
20:09Dané pays et pauvre M. de Tauras.
20:12Eh bien, et sa réponse?
20:14A notre proposition, lui accorder les honneurs de la guerre?
20:17Négative.
20:18Mais il tient à ce que vous sachiez qu'au cas où il serait tué,
20:21vous éviteriez de son cheval.
20:23Ah, très charmant seigneur.
20:25Quelle belle attention. Son cheval.
20:27Si cela venait à se produire,
20:29je sais déjà que j'en chérirais plus les crains
20:31que les cheveux de ma maîtresse.
20:34Non.
20:36Je vais lui écrire.
20:41Et en même temps que mon billet,
20:44vous lui ferez porter ceci.
21:00En finance, c'était du bel ouvrage.
21:02C'était du...
21:03serviteur, monseigneur.
21:07J'ai joliment combattu, mon brave.
21:13Médicine sait dire d'être gaucher.
21:20Une paix, il a dit.
21:22Merci, M. de Tauras.
21:23Ça trompe la fin.
21:25Mais elle est magnifique.
21:26Ah, magnifique.
21:27Comme ce cher M. de Bouquin-Camp.
21:29Ah, sa grâce doit être bien déçue.
21:31Qui est-il ainsi?
21:32Je suis au désespoir pour lui.
21:34Il faudrait tant que je lui rende la place.
21:36Je ferai tout pour que je l'écoute,
21:37mais que voulez-vous?
21:38Je m'en retrainerai, mais d'un point d'oreille.
21:40Mais qui empêcherait M. de Bouquin-Camp
21:42d'abandonner le siège pour gagner la Rochelle?
21:44Allons donc.
21:45Il a d'abord besoin d'une victoire
21:46pour se faire admettre par les Rochelets.
21:52Hé, les amis!
22:00Bonjour!
22:08L'arrivée de Mme Ladouer hier de Rouen
22:11produit le meilleur effet sur la population.
22:13J'ai servi sous son fils dans le Midi.
22:15C'est un grand capitaine.
22:16Mais qui ne nous aime guère.
22:17Il nous traite de loups et de républicains.
22:20Mieux vaut dépendre du roi de France
22:22que d'un féodal.
22:23Nous ne serons plus longtemps en état
22:25de choisir nos alliés.
22:30Vous n'aurez plus faim pour souper?
22:32À cet âge-là, on a toujours de l'appétit.
22:43Monsieur le conseiller Tesseron,
22:44la tenue de votre batterie est un modèle.
22:47C'est à l'oeuvre qu'on la vivra.
22:49Prions au Dieu pour que nous n'en venions pas à cette extrémité.
22:52Prions au Dieu.
22:53Car la présence de dix mille royaux sous nos remparts
22:56est interprétée comme une offense.
22:58Oui.
22:59Mais que les soldats du roi soient commandés par son oncle d'Angoulême,
23:02ça, c'est une infamie.
23:04Nous demandons la destruction du fort Neuf.
23:06Le roi et le cardinal l'refusent.
23:08Admettons.
23:09On nous envoie une armée d'observation
23:11sous prétexte que M. de Bouquin-Camp est à l'île d'Oray.
23:13Admettons encore.
23:14Mais que l'on choisisse pour chef de cette armée
23:17le bâtard de Sarleneuf,
23:19le fils du roi de la Saint-Barthélemy,
23:21là, nous n'admettons plus.
23:22Faisons savoir au roi que l'un de ses maréchaux protestants
23:24ferait mieux l'affaire.
23:27Le fils de l'amiral de Colligny, par exemple.
23:29Faites savoir ce que vous voudrez,
23:31mais tenez compte de ceci.
23:33Ou on fait la guerre ou on fait la paix.
23:35Mais l'on ne saurait se tenir indéfiniment
23:37entre deux positions aussi contradictoires.
23:39Pardonnez-moi, messieurs.
23:40Monsieur le pasteur.
23:42Un envoyé de M. de Bouquin-Camp
23:44demande à être entendu par le conseil.
23:47J'étais déjà mon fils sous la rochelle
23:49avec le bon roi Henri III.
23:51Et croyez-moi, si j'étais de son sang,
23:53si j'étais comme M. d'Angoulême,
23:55bâtard d'un Valois,
23:56il y a longtemps que j'aurais commencé la danse.
23:58Ça sert à quoi de tenir aisé ici sans s'activer ?
24:02Qu'au moins nos gens réaménagent le fond de l'ouïe.
24:07Allons pour y aller.
24:08C'est ce qu'il faut.
24:09C'est ce qu'il faut.
24:10C'est ce qu'il faut.
24:11C'est ce qu'il faut.
24:12C'est ce qu'il faut.
24:13C'est ce qu'il faut.
24:14C'est ce qu'il faut.
24:16Allons prier M. d'Angoulême
24:17de donner des ordres en conséquence.
24:33Nom de Dieu !
24:34Pardonnez ce blasphème, mais regardez !
24:37Votre peuple m'emporte !
24:39Mon père, pas pour un cardinal !
24:43Pardonnez-moi ma surprise et ma joie.
24:45Enfin !
24:46C'est la guerre !
24:49Mais ça a été plus fort qu'eux.
24:51Quand ils ont aperçu les royaumes au travail,
24:53mes canonniers ont...
24:54Mais ce qui s'est passé, s'est passé.
24:56Nous ne pouvons plus que constater l'état de fait.
25:00Je propose qu'on en parle.
25:02Nous ne pouvons plus que constater l'état de fait.
25:06Je propose la résolution suivante.
25:09La cité de La Rochelle
25:10accepte les offres de M. de Bouquin-Camp,
25:13nourrira les soldats qu'il lui offre
25:16et recevra dans son sein quiconque
25:18combattra pour le maintien de ses privilèges
25:21et de ses libertés.
25:23De ce jour,
25:24elle battra sa propre monnaie.
25:26Toutefois,
25:27afin de bien marquer
25:29que cet affrontement relève d'une Russe qui n'est pas un autre,
25:32je propose de terminer ainsi.
25:35La ville de La Rochelle,
25:37par la voix de ses conseillers
25:39engagés en conscience devant Dieu et devant les hommes,
25:43réaffirme solennellement son indéfectible fidélité
25:47à la couronne de France.
25:49Pas d'objection ?
25:50D'objection !
25:54Non, pourquoi ?
25:56Pas d'objection.
25:57J'ai compris d'autant plus de chagrin
25:59de cette malencontreuse canonade
26:01que le cardinal publiera dans toute l'Europe
26:04que c'est nous qui avons commencé.
26:08Mon épais,
26:09le fournisseur,
26:10il me fait la nouvelle ce matin.
26:14Il se tient bien en main.
26:16Nerveuse.
26:21L'instruction sur la marine doit être expédiée dès ce soir.
26:25C'est pareil pour l'organisation du Canada.
26:30L'effroconnettable de Castille est un peu roide.
26:33Nous avons trop besoin des Espagnols en ce moment.
26:35J'ai terminé ?
26:36Je suis votre très humble et très obéissant serviteur.
26:39Non, je suis de votre excellence
26:41le très humble, très obéissant et très attentionné serviteur.
26:48Belle comme le jour.
26:49Pour vous servir, mon oncle.
26:51N'a-t-on pas oublié les brais de laine de son éminence ?
26:54On en a porté 12.
26:55Ah, c'est bon.
26:56Les équipages ?
26:5732 chevaux, 2 carrosses.
26:59Sa majesté elle-même ne possède...
27:01Qu'est-ce que vous débournez ?
27:02Voilà ce qu'il ne faut jamais dire.
27:04Tiens, madame.
27:05Vous nous feriez disgracer comme un quelconque conchini.
27:09Prenez garde aux humeurs de la reine-mère.
27:12En l'absence du roi, elle est de nouveau régente.
27:15Logiquement, ce serait à la jeune reine d'assumer...
27:17Vous ne pensez pas ?
27:18Songez-vous à M. de Bouquin-Camp ?
27:20Il pense toujours.
27:22Il ne pense qu'à cela.
27:25Et cette attention constante pour l'ennemi...
27:27ne nous sera pas forcément inutile.
27:30Vous êtes mes yeux.
27:31Gardez-les fixés sur les deux reines.
27:38Enfin, on nous accordera...
27:39que nous n'avons point voulu cette guerre.
27:41Vraiment ?
27:42Depuis ce qu'elle est, il nous faut vaincre.
27:53Vous êtes plus gai ici qu'on conseille.
27:56C'est que la guerre sous votre majesté est plus exaltante...
27:59que les intrigues du dehors et du dedans.
28:01La guerre contre les étrangers, oui.
28:03Pas la guerre contre nos propres sujets.
28:05Le destin seul a voulu cela.
28:07Si j'étais cardinal, je dirais la Providence.
28:10La Providence ?
28:11Oui.
28:12La Providence.
28:13La Providence.
28:14La Providence.
28:15La Providence.
28:16La Providence.
28:17La Providence.
28:18La Providence.
28:19La Providence.
28:20La Providence.
28:21Je dirais la Providence.
28:23Pour moi, je parle du destin quand le sort nous est contraire...
28:26et de la Providence lorsqu'il nous est favorable.
28:29Allez, allez.
28:45Le vent du large.
28:47L'odeur de la poudre.
28:49Tout ce qu'aimait mon père.
28:51Mais il allait vite, lui.
28:53Et nous, nous usons nos forces.
28:57Nous vivons des journées sinistres...
28:59parce que toujours semblables.
29:01Celle de la victoire sera tellement différente.
29:03Quand vous retirez la pourpre...
29:05vous paraissez plus homme.
29:07Pourtant, la carapace est plus épaisse.
29:10Que vous savez un grand esprit, mais auriez-vous un cœur ?
29:13Il ne bat que pour le triomphe de votre majesté.
29:20Le petit peument des mondes...
29:22n'a jamais vu un roi sortir sans son capitaine des gardes.
29:25Sous Henri III, Tréville, c'eût été inconcevable.
29:50Un homme nous est arrivé de Saint-Martin-de-Ré.
29:53Comment cela ?
29:54A la nage.
29:55Il est parvenu à franchir la croisière anglaise.
29:57Qu'il vienne.
30:00Lannier !
30:07Sire ! Eminence !
30:09Il n'y a plus d'hommes, plus d'armes, plus de vivres.
30:12Si dans les cinq jours, Saint-Martin-de-Ré n'est pas libéré...
30:15M. de Toira devra rendre la place.
30:19Allez-vous reposer.
30:23Sire.
30:26Permettez que je vous soumette le plan destiné à débloquer l'île de Ré.
30:30Allons.
30:36C'est foutu, cardinal.
30:38Il fait peut-être couper des têtes, mais il sait s'occuper de nos gosiers.
30:41Qu'importe vos gosiers, ce qui compte, ce sont les renforts.
30:43Ce sont les renforts.
30:45C'est vite dit, Monseigneur.
30:47Dites-moi, vous avez l'habitude de boire entre les repas, hein ?
30:50Entre les repas ?
30:51Monseigneur, ça fait bientôt 15...
30:53une paire de semaines que j'en ai pas bu la tête.
30:56Et votre faction ?
30:57C'est plus la peine, mon général.
30:58Oui, parce que notre armée de secours a rompu la ligne des Anglais.
31:01Oui.
31:02Ils sont quand même assez vicieux pour grimper à nos murs.
31:04Allez reprendre votre guet, ou je vous coupe le col.
31:07Comme à ce poulet.
31:08Tiens.
31:09Avec ceci.
31:10Tiens.
31:11Avec ceci.
31:12Pour... pour le faire passer.
31:14Oh, Monseigneur.
31:16A la santé du roi et d'une art du cardinal,
31:20vous buderez bien un gobelet le plus haut.
31:22Mais comment un gobelet sans vous plusieurs ?
31:24Ah !
31:25Contre nous, bastion !
31:27Contre nous, bastion !
31:28Contre nous, bastion !
31:30Contre nous, bastion !
31:32Contre nous, bastion !
31:34Contre nous, bastion !
31:36Contre nous, bastion !
31:39Il n'est pas le plus grand péché que le désespoir.
31:43Oui, mes frères.
31:45Certains d'entre vous ont l'âme abattue par la nouvelle situation de notre ville.
31:50Qu'ils le sachent bien.
31:52La Jérusalem céleste est éternelle.
31:55Que vos corps continuent de s'adonner à cette juste guerre.
31:59Que vos âmes conservent la paix.
32:02Amen.
32:03Amen.
32:09Il est temps d'aller jouer.
32:11M. Pasteur, où sont-ils partis, les Anglais ?
32:14Ils sont rentrés chez eux, pour se réarmer.
32:17Pour mieux préparer notre délivrance.
32:19Il reviendra, M. de Bouquin-Camp ?
32:21Bien sûr, il reviendra.
32:23Avec beaucoup plus de bateaux.
32:25Et beaucoup plus de soldats.
32:27Madame, votre démarche m'étonne.
32:30Votre délivrance n'est pas une délivrance.
32:33C'est une délivrance.
32:35Madame, votre démarche m'étonne.
32:38Votre Majesté daigne m'excuser.
32:41Mais je me contente de lui rapporter le désir du roi.
32:44Du roi ou du cardinal ?
32:46C'est le cardinal qui m'a transmis pour en faire part à Votre Majesté.
32:50Le désir du roi.
32:52Je sais trop écarter les affaires de l'État pour qu'une démarche de ma part puisse entraîner une modification dans la politique du souverain anglais.
33:00Mon époux oublierait-il qu'il est le beau-frère de Charles Ier ?
33:04Là où les rapports de famille s'avèrent impuissants, n'est-il pas légitime de recourir à une autre influence ?
33:11Expliquez-vous.
33:13Le retour des Anglais devant la Rochelle ou leur renoncement dépendent moins du roi Charles Ier que de M. de Bouquin-Camp.
33:24Qu'ai-je à voir avec le duc ?
33:28Dois-je rappeler à Votre Majesté que ses propres couleurs flottent sur le navire amiral de sa grâce ?
33:35Mon Dieu.
33:37La victoire est entre les mains de Votre Majesté.
33:47Ah, tous ces mois d'inaction.
33:51Ils n'auront servi ni les Rochelais...
33:56ni notre gloire.
33:59Il fallait bien laisser à Votre Grâce le temps de réorganiser ses escadres.
34:03Je le sais bien.
34:07Mais j'ai tout de même été fort lent.
34:09Puisque Votre Grâce daigne parler de l'enfer, qu'il me soit permis de lui faire savoir que sa circonspection n'a pas manqué de surprendre.
34:17J'en ai moi-même été le premier surpris.
34:26Jamais je n'aurais cru...
34:29qu'une femme pourrait exercer sur moi un tel empire.
34:36Mais j'ai compris aujourd'hui.
34:39J'ai compris qu'elle ne m'avait rien demandé de son propre chef.
34:43Tout cela n'est autre que le résultat de vulgaires intrigues.
34:47J'ai voulu les complaire, alors qu'en réalité elle n'espérait rien.
34:53Elle n'agissait...
34:56que sous la menace de deux tyrans qui la poussaient.
35:00Le lugubre roi Louis...
35:04et son effrayant cardinal.
35:07Eh bien, c'en est terminé.
35:10Votre Grâce veut rattraper le temps perdu.
35:14Et je le rattraperai.
35:18Vous allez faire hisser la bannière de la reine Anne...
35:22et ensuite...
35:27cape sur la Rochelle.
35:31Cape sur la Rochelle.
35:44Pour interdire tout accès à la flotte anglaise...
35:47et couper la Rochelle de la mer, voilà ce qui convient.
35:51La digue part d'ici.
35:54Là. Du lieu dit Oreille.
35:57Et vous coupez jusqu'au fort Louis.
36:00La distance que ce mettez-vous ?
36:03750 toits, sire.
36:06Et il faudra établir une protection constante sur toute la longueur du chantier...
36:09pour répondre au feu des Rochelets. Des soldats.
36:12Les soldats y travailleront.
36:15Et nous, le premier.
36:28Vous êtes certain que l'Anglais ne peut passer ?
36:31Si la tempête épargne la digue, il ne passera pas.
36:34Nous ne pouvons commander au flot.
36:37Il est vrai, mais nous pouvons les prendre de vitesse.
36:40Pour consolider la digue, coulez nos plus vieux bateaux...
36:43entre les charpentes de bois et les blocs de pierre.
36:46Notre effectif est faible, sire.
36:49Qu'allez-vous dire ?
36:52Eh bien, doublez-le.
36:58Bonne chasse.
37:01Nos boulangers sont habiles. On fait du pain avec ce qu'on a.
37:04Et le poisson ?
37:07Il nous aide à durer.
37:10Mais tant que tiendra leur digue, les pêcheurs ne pourront pas sortir.
37:13Sale digue.
37:16Et priez, mes enfants. Il faut prier.
37:28Monsieur le pasteur...
37:31Nous disposons d'un moyen...
37:34d'épargner beaucoup de sang, tant celui des nôtres...
37:37que celui de nos adversaires...
37:40et de mettre fin à la famine.
37:43Le siège tient à la volonté d'un seul homme.
37:46Qu'il tient à la volonté d'un seul homme.
37:49Qu'il tient à la volonté d'un seul homme.
37:52Qu'il tient à la volonté d'un seul homme.
37:55Qu'il disparaisse...
37:58et la guerre prendra fin.
38:01Nous avons des partisans assez habiles...
38:04et assez résolus pour rapprocher le cardinal.
38:11Pouvons-nous, en conscience...
38:26Accordons-nous le temps de la réflexion.
38:30Il me faut interroger le seigneur...
38:33et je vous rendrai sa réponse.
38:36Monsieur le cardinal, nous entendons qu'on vous obéisse comme à nous-mêmes.
38:39Sire, nous nous efforcerons depuis votre absence...
38:42Vous avez notre confiance.
38:45Pour nous, nous devons regagner Paris.
38:48Les écus commencent à manquer...
38:51et le produit de la vente de nos équipages est déjà dévoré par la solde.
38:55C'est à Paris que nous trouverons de l'argent.
38:58Les révoltés ne doivent pas distraire notre attention et notre coeur.
39:02Nos autres sujets comptent aussi.
39:05Il se donne bonne conscience.
39:08Jamais Henri III...
39:11Nous veillerons depuis Paris...
39:14et nous reviendrons si cette malheureuse affaire se prolongeait.
39:19Messieurs, vous nous suivez.
39:25Nous ne cesserons de penser à vous.
39:28Sire...
39:31A bientôt.
39:55La personne royale, c'était un talisman.
39:58Êtes-vous sûr qu'un cardinal ait besoin d'un talisman?
40:01C'est qu'il vient temps de me faire la morale.
40:04Monsieur le cardinal, reprenez-vous.
40:07Me reprendre...
40:10et reprendre mes diamants vendus pour nourrir l'armée.
40:13Père Joseph...
40:16Vous avez des relations, vous connaissez des usuriers.
40:19Vendez-la.
40:25Nous devrons en tirer un bon prix.
40:28Ne remuez pas le couteau dans la plaie.
40:30La reine-mère vous en offrira une autre.
40:32À quoi bon tout cela?
40:35Je donnerai tout, vous entendez, tout...
40:38pour reforger la France...
40:40et pour assurer le bonheur et la sécurité des Français.
40:43Mais tout sacrifier pour affamer des fanatiques...
40:47c'est triste.
40:49Triste comme la grandeur.
40:53Vous aimez pourtant l'odeur de la poudre.
40:56Pas en la circonstance.
41:00Les Rochelets sont des égarés que je préférerais convaincre que punir.
41:03Vous savez bien qu'il n'en est plus question.
41:15Deux jours durant, j'ai interrogé le seigneur.
41:18Sa réponse est venue.
41:21Quel que soient les avantages qu'apporterait à la vraie foi...
41:25et aux intérêts de notre cité la suppression envisagée...
41:29Dieu interdit...
41:32qu'en dehors du combat régulier...
41:35il soit tenté au jour d'un homme.
41:38Fusse le cardinal de Rochelet.
41:41Messieurs, voici le résultat de votre vote.
41:45Monsieur l'amiral Guyton est élu maire de la Rochelle.
41:51Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour...
41:54et pardonnez-nous nos offenses...
41:57comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
42:00Amen.
42:02Seigneur...
42:04que cette fervente prière monte jusqu'à toi...
42:08pour que tu accordes à la droite du Père...
42:11une place à tous ceux qui sont tombés dans ce juste combat...
42:15à tous ceux, vieillards, femmes et enfants...
42:19qui s'éveillent à la vie éternelle.
42:23Livre d'Isaïe, verset 613.
42:29Yahvé sans cesse te conduira...
42:32il te rassasira dans les lieux arribres...
42:36il donnera la vigueur à tes os...
42:40et tu seras comme un jardin arrosé...
42:44comme une source jaillissante...
42:47dont les eaux ne tarissent pas.
42:53On reconstruira chez toi les ruines antiques.
42:57Tu relèveras les fondations des générations passées.
43:00Je partagerai ce soir.
43:06Monsieur, mille grâces pour ce divertissement.
43:09Le deuxième abandon de M. de Bouquin-Camp...
43:12devant la Rochelle mérite bien quelques fusées.
43:15Nous ne perdons point nos perles...
43:17mais nous entendons conserver nos villes.
43:21Si vous songez à les conserver...
43:23encore faudrait-il d'abord les prendre.
43:25Et si vous comptez pour cela sur ce cher M. le Cardinal...
43:28il fait toujours la sieste.
43:30La sieste, cela n'a pas le sens commun.
43:32Le Cardinal met tout en oeuvre pour...
43:34Il met tout en oeuvre.
43:38Il est à la tête de l'armée du plus grand roi de la terre.
43:42Et pourtant elle piétine devant les vieilles bombardes...
43:44d'une pauvre poignée de pêcheurs sorines.
43:47Vous ne connaissez point la Rochelle.
43:50Fallait-il que moi aussi j'y aille ?
43:52Allons-donc, mon fils.
43:54Il importait durant votre absence d'assurer la régence.
43:56Dois-je vous rappeler qu'elle a cessé avec mon retour ?
44:02Consacrez-vous totalement à la gloire d'un fils.
44:06Ne défendez nul autre intérêt que le sien.
44:08Ne défendez nul autre intérêt que le sien...
44:10et vous essuierez des rebuffades.
44:12Le Cardinal...
44:13Laissez-la, le Cardinal.
44:15Puisque vous avez à vous plaindre de nous...
44:17c'est bien.
44:19Nous vous laissons au plaisir de cette fête.
44:23Songez que nous en sommes arrivés là, ma fille...
44:26parce que deux fous...
44:27deux fous alliés...
44:28ont pris trop d'ascendance sur leur maître.
44:30Le bouquin-camp sur Charles Ier d'Angleterre...
44:33et le Cardinal sur mon fils.
44:35Ma mère, l'élévation de M. de Richelieu...
44:37n'est-elle pas votre oeuvre ?
44:39C'est mon oeuvre.
44:41C'est mon oeuvre.
44:43C'est mon oeuvre.
44:45C'est mon oeuvre.
44:47C'est mon oeuvre.
44:49C'est mon oeuvre.
44:51Elle n'est pas votre oeuvre ?
44:53Oui, en effet.
44:55Elle s'est servie de moi...
44:58comme ce monsieur de bouquin-camp a voulu se servir de vous.
45:02Il n'a jamais aimé la femme.
45:04Il s'est empressé auprès de la reine.
45:06Mais M. de bouquin-camp, lui, ne...
45:08Oh ! bouquin-camp, c'est bien pire encore.
45:10Lui, il vient d'encore plus bas que M. de Richelieu.
45:15Il se moque bien de vous...
45:17de vos beaux yeux, Pauvrine.
45:20Il n'est pas conne qu'il le regarde.
45:22Pourtant, il émet tant de flammes.
45:24Et il conserve un coeur de glace.
45:27Oui, je sais, belle Lucille.
45:30La vérité pénible, sans doute.
45:32Mais toutes ces paroles ne visent qu'une seule chose.
45:35Se grandir en affectant la plus folle des passions.
45:40Et rien d'autre.
45:43Monsieur de Bouquin-Camp, mort, assassiné.
45:47Voilà qui vient à propos.
45:48C'est un grand homme que je regrette presque de l'avoir battu.
45:51Je satisferai bien une pointe de soif
45:54en buvant à la grande ombre le Sagrave.
45:59Monsieur le Cardinal, doctrez-vous là.
46:03Si vous voulez, vous le détestiez.
46:05Non, plutôt, vous détestiez son inconscience.
46:08Oui, il renversait vos pions sur l'échiquier du monde.
46:12Peut-être.
46:14Mais l'utilité de sa disparition n'en compense pas l'horreur.
46:18C'est l'horreur de toutes les prérogatives de la fortune.
46:22Tomber sous le couteau d'un traître, ce falcon.
46:26Cet ignoble puritain à l'instant de remettre à la voile,
46:29de recommencer l'aventure.
46:31C'est à nous qu'elle eut encore coûté cher.
46:33Il n'importe.
46:35La chute et la mort d'un favori, ce sera toujours un accident
46:37digne de l'arme.
46:40Cela montre à l'évidence la vanité de la grandeur.
46:44L'éminence.
46:47Qu'est-ce encore ?
46:52C'est bien. Allons.
46:58J'ai tout dit.
47:00Autonomie de la ville,
47:02maintien de ses franchises, liberté du commerce.
47:06Et M. Guitton, lui-même, accepte de vous ouvrir nos portes.
47:10Pas d'autonomie.
47:12Pour le reste, on peut en débattre.
47:14Si j'ai pu secrètement sortir de la ville,
47:18vous comprendrez qu'il m'est impossible d'y entrer.
47:21Cela nuirait trop aux morales de vos gens.
47:24C'est pourquoi je vous demande de faire envoyer un tambour au rempart.
47:27Les chefs de nos batteries sont prévenus.
47:30Et le maire saura qu'il peut vous adresser nos propositions.
47:42Qu'est-ce que c'est que ce couillon ?
47:44C'est un tambour.
47:46C'est un tambour.
47:48Il nous narre avec son tambour.
47:52Malheureux !
47:55Pourquoi malheureux ?
47:57Pour rien.
47:58Admirable malentendu.
48:00Il nous sauve.
48:02Nous risquions de nous prêter à quelques compromis
48:05alors que la flotte anglaise venait à notre secours.
48:07La flotte de l'ordre, l'INSEE.
48:09Elle est là, oui ou non ?
48:11C'est un grand mot et ce n'est rien.
48:14Les équipages plus qu'un demi mutinés, les vaisseaux pourris.
48:18Elle est là.
48:19C'est un rêve qui est là, une illumination d'affamés.
48:22Si tous nos amis conseillers étaient encore de ce monde,
48:24ils vous diraient...
48:25Ils me diraient que Dieu est grand
48:27et que rien ne compte hors son service.
48:29Pour son service, il faut vivre.
48:32Il ne reste qu'un reflet.
48:33Cela suffit pour tenir les portes fermées.
48:36Et vous revendiquez cet honneur ?
48:39Pas même.
48:41Je suis prêt à tirer au sort avec n'importe qui.
48:44Pour savoir lequel des deux mangera l'autre.
48:46Pardon, M. le pasteur.
48:48C'est la première fois que je ne sais pas.
48:51C'est comme un voile noir qui me descends soif.
48:55Jacques, mon enfant.
48:58Moi aussi.
49:00J'ai peur de ne plus savoir ce que disaient Maître Calvin.
49:03Vous ?
49:04M. le pasteur ?
49:07Et toi, tu te souviens ?
49:11Je vous demande pardon, M. le pasteur.
49:14Maître Calvin...
49:17Maître Calvin déclara...
49:21Mes enfants.
49:25Mes pauvres petits-enfants.
49:30Je ne sais pour quelle raison
49:33nous perdons un peu la mémoire.
49:38C'est la première fois que je ne sais pas.
49:40Moi aussi.
49:42Ce n'est pas grave.
49:44Pas grave du tout.
49:47Le principal,
49:49c'est de se souvenir de la prière essentielle.
49:53Notre Père...
49:54Qui es aux cieux, que votre règne arrive,
49:57que votre volonté soit faite.
50:00Soit faite.
50:02Soit faite.
50:03Que votre volonté soit faite,
50:06sur la terre comme au ciel.
50:09Donnez-nous aujourd'hui...
50:11Notre pain quotidien.
50:13Et pardonnez-nous nos offenses,
50:16comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
50:27Sire, j'ai l'honneur de remettre entre vos mains
50:30la capitulation sans condition de votre bonne ville de la Rochelle.
50:37Les Rochelais se sont insurgés.
50:40Ils ont admis une présence étrangère.
50:43Ils se sont séparés de cette France
50:46qui aurait dû demeurer leur mère,
50:49puisqu'elle leur avait tout appris,
50:51et même la signification du mot dignité.
50:55Le roi est un peu rude.
50:57Le cardinal n'a pas dit son dernier mot.
51:00Demain, Sire, vos armées victorieuses
51:02pénètreront dans la cité conquise.
51:04Et rien ne sera de plus.
51:06Les Rochelais se penètreront dans la cité conquise.
51:10Et rien ne pourra, sous peine de sacrilège,
51:13arrêter votre bras vainqueur.
51:15Rien.
51:17Sinon, vous.
51:18Sinon, votre sagesse,
51:20fille de modération.
51:23Vous vous rappelerez que les Rochelais, en cette lutte fratricide,
51:25n'ont cessé de se proclamer sujet du roi de France.
51:28Vous donnerez votre saint nom.
51:30Que la Rochelle accepte l'exercice de la vraie foi.
51:34Qu'elle perde l'autonomie, tant civile que militaire,
51:36comme le traité de Montpellier.
51:38Voilà, Sire,
51:40ce qui suffit à votre gloire.
51:44Que tous les boulangers de l'armée travaillent nuit et jour.
51:47Dès l'instant que nous pénètrerons dans la ville,
51:51nous ne voulons plus y voir comme femmes et enfants rassasiés.
51:58Nous ne voulons plus y voir
52:02que de bons sujets.
52:06Les cloches sonnaient.
52:08Les églises rendues occultes avaient été purifiées dès la veille.
52:11Chacun avait retrouvé du pain.
52:12Guyton voulut venir entouré de sa garde pour saluer votre oncle,
52:16mais notre chère éminence lui signifia
52:19qu'il n'existait plus dans la Rochelle d'autres forces armées
52:21que celles du roi.
52:23Il ne me racontait rien.
52:25Son esprit a déjà quitté la Rochelle
52:28pour embrasser l'univers.
52:30Et Guyton ?
52:31Il l'a fait conduire en prison, ainsi que la douérière de Rouen.
52:35Pour longtemps ?
52:36Le temps que cette crise s'apaise, c'est tout.
52:40Ah, M. le Cardinal,
52:42nous en aurons donné des coups de stock et de taille.
52:44Nous nous serons passablement dépensés,
52:46mais c'est votre triomphe.
52:48Quel triomphe ?
52:50Ce n'est pas la Rochelle que nous avons vaincu, c'est Londres.
52:54Ici, le Parlement et nombre du grand du royaume sont à genoux.
52:57Là-bas, ces messieurs des lords et des communes
52:59l'ont emporté contre l'autorité royale.
53:02Et c'est là, croyez-le, la vraie défaite d'histoire.
53:05Là-bas, le roi règne. Ici, il gouverne.
53:09La Rochelle a tout changé.
53:10Après votre départ, les Anglais sont encore revenus.
53:15Ils ont attaqué la digue. J'ai fait donner le canon.
53:18Mille compliments, M. le Cardinal.
53:20L'Angleterre a cessé de compter.
53:23Les billets de ma mère.
53:25Les lettres folles de M. de Bouquin-Camp.
53:29Les correspondances de l'amiral Guyton.
53:33Dirons-nous, les caprices de la mère.
53:37Nous l'avons connue bien méchante.
53:40Pas si méchante que cela.
53:43C'est seulement lorsque les armes de votre majesté eurent triomphé,
53:46que l'Anglais fut chassé et la Rochelle rendue,
53:49qu'elle se déchaîna et rompit la digue.
53:53Celle-ci s'écrasa à l'instant
53:55qu'aucune force au monde ne demeurait pour la menacer.
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