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DB - 05-10-2024

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00:30L'ÉQUIPE MÉDICALE D'AMARA.ORG
00:51Qu'y a-t-il entre Copus et Clabois ?
00:55Aucun doute.
01:00Vous êtes assuré, mon éminent confrère ?
01:02Il y a des signes qui ne trompent pas.
01:05Vous avez vu les bubons ?
01:09Quelques fièvres infectieuses, peut-être ?
01:11Non. La peste.
01:14Nous viendraient des soldats de retour d'Orient, alors ?
01:16Peut-être. En tout cas, c'est le vingtième cas autour de Saint-Jean-de-Maurienne.
01:31M. le Cardinal.
01:33M. le Cardinal.
01:35Vous le savez, l'homme fait bon marché de sa personne,
01:38mais le roi, souffrant comme il l'est, n'a-t-il le droit de contracter la peste ?
01:42Sans sa majesté, il ne saurait être question de poursuivre la campagne.
01:45Mais si elle meurt, il n'y aura plus jamais de campagne.
01:48Le Duc de Savoie...
01:50C'est là, le Duc de Savoie.
01:52Le Duc de Savoie.
01:54Le Duc de Savoie.
01:56Le Duc de Savoie.
01:58Le Duc de Savoie.
02:00Le Duc de Savoie.
02:02Le Duke de Savoie est en grand dommage.
02:04Il n'importe. Le roi est très fièvre.
02:15Sire, j'ai eu l'honneur d'exposer à M. de Richelieu
02:21les raisons pour lesquelles il importe de s'en aller.
02:24Mais, vous ne m'avez pas convaincu.
02:25Sire, je vous supplie de prêter l'oreille à mon propos.
02:27Votre Majesté l'a déclarée elle-même.
02:29Elle le sait mieux que tout autre.
02:31Nous devons tout faire pour briser l'hégémonie espagnole.
02:34Nous n'avons pas oublié que voici 40 ans à peine,
02:36les Hidalgos occupaient Paris.
02:38Qui l'oublierait ?
02:39Les Habsbourgs dominent l'Espagne,
02:41les Pays-Bas et le Saint-Empire.
02:43Au sud, à l'est, au nord,
02:47c'est la tonaille.
02:50Les troupes de Votre Majesté, c'est vrai,
02:52ne sont pas en état d'attaquer la maison d'Autriche.
02:55Que ce soit dans l'Empire, en Espagne ou aux Pays-Bas.
02:58Pour empêcher la tonaille de se refermer,
03:00nous pouvons seulement interdire aux troupes levées dans ces pays
03:02de communiquer entre elles-mêmes.
03:04À la condition que les protégés de nos adversaires,
03:06le Duc de Savoie et le Duc de la Reine,
03:08se tiennent tranquilles.
03:10Nous tenons les verrous,
03:12les places fortes de Casal et Pignerol.
03:14Vous oubliez que Casal et Pignerol sont terres d'Empire.
03:17Je ne l'ai pas oublié, sire.
03:20C'est pourquoi j'ai dépêché le Père Joseph
03:22d'assister notre ambassadeur auprès de Ferdinand II.
03:29Votre Majesté impériale connaît les bons sentiments de mon maître.
03:33Et ceux de M. le Cardinal ?
03:35Et ceux de M. le Cardinal.
03:38Alors, mon bon père, c'est le moment de le prouver.
03:41L'Empire connaît trop de malheurs
03:44pour courir le risque de se priver de la stabilité.
03:47Il faut que mon fils me succède,
03:49et que les princes électeurs le désignent comme roi des Romains.
03:53Pour que le jour où je viendrai à mourir,
03:55il puisse cindre la dignité suprême.
03:57Chez nous, il y a cinq siècles que les pères n'élisent plus le roi.
04:00Je le sais bien.
04:02Mais il faut croire, M. l'ambassadeur,
04:04que chez vous, on s'attache plus au titre qu'aux fonctions.
04:08Père Joseph, est-ce que le roi de France
04:12ne serait enfin décidé à ne pas contrecarrer l'élection de mon fils ?
04:17Très bien.
04:19À ne pas intervenir auprès des princes,
04:21aussi bien par de l'argent que des promesses,
04:23contre les intérêts de ma maison.
04:25Hélas, Sire, mon maître n'a nul besoin d'intervenir
04:28pour que les électeurs soient mal disposés à l'égard de votre fils.
04:33Mais, que voulez-vous dire ?
04:35Ils ont peur, Sire.
04:37Comme toutes les Allemagnes ont peur.
04:39Ils ont peur de moi ou de mon fils ?
04:41Peur de M. le lieutenant général de Wallenstein, duc de Friedland.
04:47C'est la meilleure épée.
04:50Il n'y a pas d'électeurs appréhendent qu'ils ne s'en servent dans l'Empire
04:53et... contre eux.
04:56Mais qui me défendra contre les entreprises du roi de Suède ?
04:58Tous vos vassaux.
05:00Et principalement l'électeur de Bavière.
05:02Qui est M. de Wallenstein.
05:05C'est bon, je vais faire en sorte que M. de Wallenstein
05:08éprouve le besoin de se reposer en bohème.
05:10Son état de santé nous inspire en quelque inquiétude.
05:14Vous voilà satisfait ?
05:16Je suis satisfait, Sire.
05:19Puisque ces dispositions marqueront dans le même temps
05:21la fin des difficultés italiennes.
05:24Je vous laisse les mains libres en Italie.
05:26Je ne soutiendrai pas le Saint-Père.
05:28J'entérinerai l'occupation des places de Casale-Pignerol
05:32par vos troupes.
05:33Toutefois, je dois y mettre deux conditions.
05:37En premier lieu, déjà, l'élection de mon fils.
05:40Ensuite, la cessation définitive
05:43des traités aux troupes du roi de Suède, Gustav Adolf.
05:56Vous ne craignez pas de renforcer la position de l'Empereur ?
05:59J'ai vu les électeurs.
06:01Nous sommes convenus que le bon sens, l'intérêt,
06:04leur interdit d'élire le fils de Ferdinand II.
06:07Joliment joué.
06:08Mais vous n'appréhendez pas de soulever la colère de Wallenstein ?
06:11Wallenstein ? Pourquoi ?
06:13Je l'ai vu longuement.
06:14Je lui ai conseillé d'accepter son départ
06:16afin de se rendre indispensable.
06:18Indispensable quand ?
06:20Quand le roi de Suède attaquera.
06:22Parce que Gustav Adolf va...
06:23Bien sûr.
06:24S'il est formellement engagé vis-à-vis de nous,
06:26nous le payons pour ça.
06:29Comme vous le savez, le roi, mon fils,
06:31nous est revenu fort incommodé.
06:33C'est donc à nous qu'il incombe la tâche
06:36de présider ce conseil.
06:42Les affaires avec les puissances étrangères
06:44nous portent grand souci.
06:46Je vous écoute.
06:48Monsieur le chancelier.
06:50Madame.
06:52Le père Joseph.
06:54Les communications sont si lentes
06:56dans l'empire en tumulte
06:58que nous ne sommes pas informés.
07:00Et puis M. Joseph réserve ses informations au cardinal.
07:04Vraiment, quand je pense que nous en sommes
07:06à rechercher un arrangement
07:08avec les puissances catholiques,
07:10avec nos alliés naturels,
07:12avec nos frères.
07:13Votre majesté voit juste.
07:15On poursuit des chimères hors de chez nous.
07:18Ce qui nous empêche de travailler au bien de ce royaume.
07:22Contre ceux qui se prétendent les bons Français
07:24et ne rêvent que bataille,
07:26il nous appartient de faire triompher
07:28notre programme de bons chrétiens.
07:31A l'extérieur, amitié avec les arts mou.
07:34A l'intérieur, révocation de cette scandaleuse grâce d'Alès
07:39qui a conduit le roi non seulement à tolérer les protestants
07:42dans les grands emplois,
07:43mais encore, ne l'oublions point,
07:45à entretenir les écoles de la réforme.
07:48Et cela, vous en conviendrez, mon frère,
07:50est l'ouvrage personnel du cardinal.
07:53On se demande vraiment pourquoi
07:54nous avons gagné la guerre contre les Huguenots.
07:56Oh, mais voyons, c'est monstrueux.
07:58Il y a, madame, trop de souffrance.
08:01Trop de pauvres.
08:03Il y a des paysans qui ignorent le goût de la viande.
08:06Il y a un ouvrier qui se nourrit de racines.
08:10D'autres ont voulu conduire la prétendue politique de demain.
08:15Nous croyons plus raisonnable,
08:17moins glorieux peut-être,
08:19de faire la politique d'aujourd'hui.
08:21Guerre à la guerre.
08:23Guerre à la misère.
08:25Et tous nos peuples béniront le nom de votre majesté.
08:27Et cela peut-il se faire avec le cardinal?
08:30Si vous saviez ce que cet homme m'a coûté.
08:33Si vous saviez ce qu'il coûte à la France.
08:35Autrefois, il m'écoutait.
08:37Maintenant, il vous ignore.
08:39C'est vrai, mais il me doit la pourpre.
08:41Il vous retire votre couronne.
08:43Alors, que voulez-vous?
08:44Ne précipitons pas l'affaire.
08:47Le roi semble désirer la paix.
08:50Attendons le résultat des pourparlers
08:53du père Joseph avec l'empereur
08:55et du cardinal lui-même
08:57avec ce jeune représentant du Saint-Siège
09:00qui s'est en même temps chargé des intérêts du roi d'Espagne.
09:04Vous parlez de Mazarin?
09:06Monsieur de Richelieu, le cas jôle volontiers.
09:08Tout cela ne peut mener à rien.
09:10Nous n'en serons alors que plus forts
09:12pour faire comprendre au roi
09:14qu'il faut changer de politique.
09:16Et de principal ministre.
09:31Le génie de votre éminence
09:33connaît sans difficulté les avantages de la paix.
09:37A moins d'être aveugle ou fou,
09:39jamais je n'accepterai de proposer à mon maître un traité
09:42au terme duquel la place de Pigneroll
09:44serait restituée au duc de Savoie.
09:46Nous l'avons prise et nous la garderons.
09:48Il y va de la sécurité du royaume.
09:50Un tel geste rassurerait
09:52et stupéfierait la chrétienté.
09:55Je ne suis là ni pour rassurer,
09:57ni pour stupéfier la chrétienté.
09:59Ni pour servir le roi de France.
10:01Alors ne serait-ce pas le moyen de le bien servir
10:04que d'apaiser le Saint-Siège.
10:06Brisons-la, s'il vous plaît.
10:12Votre éminence me permettra-t-elle de lui parler
10:15comme à un père?
10:17Certes.
10:18Rien ne saurait me permettre de dépasser mes instructions.
10:21Elles sont intangibles
10:23et je ne saurais y contrevenir.
10:25Eh bien?
10:26Mais j'admets, je comprends,
10:28si fortement les raisons de votre éminence,
10:31qu'il me prend envie, moi, Italien de naissance
10:34et serviteur de l'Espagne par occasion,
10:38d'épouser la cause que vous avez bien voulu embrasser.
10:42Vous autres, gens d'Italie,
10:44vous êtes prêts à d'étranges ripostes.
10:59Allez!
11:20Mon mari et Seigneur, reposez-vous.
11:23Cela devrait passer.
11:29Mon fils, mon roi,
11:33comment puis-je me rendre utile?
11:47Maintenant, cela va-t-il mieux?
11:51Dites-moi, ma fille,
11:53vous pleurez-t-il de demeurer?
11:55Il nous plaît, madame.
12:14Vous avez tous pris connaissance des événements.
12:17Et la disparition de mon fils aîné
12:20ouvre une ère nouvelle pour la France.
12:25Madame, sa majesté est toujours là?
12:28Sans doute, mais si peu.
12:30Il est bien temps de...
12:34Est-ce bien le moment?
12:36Mon frère,
12:38resseyez-vous d'obéir à notre reine.
12:41Monsieur le chancelier,
12:43tout dépend du frère du roi.
12:47Je peux vous l'affirmer sur l'instant.
12:50Après le temps de veuvage
12:52que les convenances nous imposeront,
12:54Gaston épousera la reine à...
12:56Il resserra les liens avec l'Espagne et l'Empire.
12:59Et monsieur le maréchal,
13:01il fera de votre frère notre principal ministre.
13:06Je n'imposerai qu'une seule chose.
13:09Je ne serai pas le ministre.
13:13Je n'imposerai aucune décision
13:15qui ne soit prise à l'unanimité du conseil.
13:18Or bien,
13:19voilà qui nous changera de votre prédécesseur.
13:24A son propos,
13:28votre majesté a bien voulu nous faire connaître
13:30que si tôt le roi expirait,
13:33monsieur d'Alincourt
13:35arrêterait le cardinal.
13:39Mais ça semble périlleuse.
13:41Pourquoi périlleuse?
13:43C'est là où je vous demande excuse.
13:45Une solution bâtarde.
13:47Bâtarde?
13:48Votre majesté m'entend mal.
13:51Monsieur de Guise parlait tout à l'heure d'exil.
13:55On en rentre.
13:57Monsieur de Basson pierre de prison perpétuelle.
14:00On en sort.
14:03Il n'est qu'un état dont on ne saurait revenir.
14:06Pardonnez-vous,
14:08le duc de Guise,
14:10le maréchal d'Ancre.
14:12Pardonnez-moi, madame.
14:15Le roi est grand justicier.
14:18Nous autres membres du conseil
14:20agissons au nom du roi.
14:23Nous possédons légitimement
14:25le droit de vie et de mort.
14:32Monsieur le cardinal écrit comme un chat aux heures de nuit.
14:36Je lis.
14:37Il importe.
14:39Il m'importe.
14:41Des bourgnets qui connaissaient son écriture depuis si longtemps.
14:45Depuis le temps qu'il apprenait à écrire.
14:48Il est vrai qu'il calligraphiait mieux.
14:51C'est pour le grandur.
14:53Il importe de développer entre le divan et nous
14:57les plus...
14:59les plus amicales relations de négoces.
15:04Pour ce qui va au trafic de la Baltique
15:06et à l'ensemble du commerce de mer,
15:08cela me paraît clair.
15:10Je suis absent depuis des mois
15:11et vous n'êtes point au bout de mon courrier.
15:17C'est que mon oncle...
15:18entre un chat et vous.
15:20Et mes chats, comment m'en tirasse.
15:23Quelle merveille.
15:25Des bourgnets, vite.
15:29Père Joseph,
15:30je vous suis et je vous aime,
15:32et je vous serais gré d'appliquer ce précepte...
15:34Ne finit pas, ne gâche pas si vite.
15:36d'appliquer ce précepte dans votre négociation.
15:39Maintenir coûte que coûte
15:41les affaires de l'Empire
15:42dans le plus grand embarras possible.
15:45Embarras possible, c'est, ça me passe.
15:48Vite, des bourgnets, vite.
15:50Voici 30 oeufs, vous me demandez de faire vite.
15:53Un enfant, la mamelle, s'y reconnaîtrait.
15:56Entre le royaume prospère par nos échanges
15:58avec les Turcs, les Baltes et quelques autres,
16:02Révérendissime frère et seigneur.
16:04Révérendissime frère et seigneur.
16:06Votre santé?
16:08Comme la vôtre.
16:09Bonne alors, excellente.
16:10Madame.
16:12Votre servant.
16:14Donc, tout va bien.
16:16Sauf le roi.
16:17Je l'avais quitté un peu de lent.
16:19Dans les débuts, on avait pris ce malaise à la légère.
16:22Maintenant, on songe à l'extravention.
16:24La peste.
16:25La peste n'est pas seule mortelle.
16:27Je suis perdu.
16:28Perdu.
16:30Il y a bien longtemps que je ne guérais rien que du roi.
16:33Et si le roi...
16:37Ne manquez pas de m'avertir à temps.
16:43Cela ne nous rendra nullement mélancoliques.
16:48car nous ne craignons nullement de mourir.
16:58Je suis si troublé, Monsieur de Saint-Simon.
17:20Il vous faut d'abord coiffer celui-ci.
17:24Oui.
17:26Après ce moment, vous m'ouvrez la fenêtre et je crie, le roi est mort.
17:33Bien, je rentre, je coiffe l'autre.
17:38Je referme la fenêtre, je la rouvre.
17:44Je reviens et je crie, vive le roi.
17:50Le roi est mort.
18:04Le roi est mort.
18:19Et d'ordre de la reine.
18:31Avignon n'est pas loin.
18:33Un ministre du roi de France ne passe point à l'étranger.
18:35Avignon est terre d'église et vous êtes cardinal.
18:38Il y a cinq ans de cardinaux, mais il n'est qu'un cardinal de richesse.
18:41Alors gagnez au moins votre place du havre de grâce.
18:44Vous ne l'avez pas fait fortifier pour rien.
18:47J'ai mis un féodal vivant qu'un ministre mort.
18:51Vous ne ménagez pas.
18:54Je vous aime trop pour vous ménager.
18:57Je dois rester, mais vous devez vous mettre à l'abri.
18:59Jamais.
19:01Vous voulez demeurer, je demeure.
19:03Comprenez que le roi vivant, je dois continuer mes travaux.
19:06Et suivre l'affaire du père Joseph à Patisbonne.
19:10Le roi est mort.
19:15Le roi mort, il nous faudra partir dans la seconde.
19:20Messieurs.
19:23Un pauvre capucin est parvenu à nous vaincre.
19:27Et qui plus est.
19:30Tout étroit que puisse être son capuchon,
19:33il a réussi à y fourrer six bonnets d'électeurs.
19:38Notre fils n'est pas désigné comme notre successeur.
19:44Nous avons renvoyé Wallenstein
19:50à l'instant même où le Suédois nous attaque.
20:07Monsieur l'ambassadeur.
20:09Père Joseph, soyez les bienvenus.
20:12Je vous ai fait préparer le traité. Je vous en prie.
20:26Je regrette que la bienveillance impériale soit la première chose
20:30que vous deviez faire.
20:34Je regrette que la bienveillance impériale soit
20:38plus nuancée qu'à l'habitude.
20:41Et pour notre part, nous regrettons de ne pouvoir faire mieux, père Joseph.
20:46Nous voulons bien accepter la présence de vos troupes à Casal et à Pignerol,
20:50à une condition toutefois.
20:52Votre maître doit s'engager formellement, en conscience,
20:56à ne plus bailler ses écus au roi de Suède et au prince réformé de l'Empire
21:00en révolte contre nous.
21:02Je pense que ce n'est pas trop exigé.
21:16Je rappelle à Votre Majesté que le traité ne prendra effet qu'après
21:20la ratification par le roi en son conseil.
21:25Monsieur, c'en est fini de notre grande peur.
21:28J'ai prié sans cesse et ma mère avec moi.
21:31Mon cœur est en liesse. J'espère que vous ne me trouvez pas
21:35trop mal habile à vous soigner, monsieur mon fils.
21:38Très habile.
21:40Votre tendresse m'est précieuse.
21:44C'est beau, la vie.
21:46Vous trouvez ?
21:48Je m'en allais sans regret.
21:51Et vous ne songez donc pas au malheur dans lequel vous auriez plongé
21:54votre mère et votre famille ?
21:57C'est incroyable.
22:00Sa Majesté était à peine revenue de son dernier évanouissement
22:04qu'elle a demandé quand elle pourrait remonter à cheval.
22:07Mais qu'était donc ce mal ?
22:09Les médecins l'ont expliqué à M. de Tourville.
22:12C'était un abcès dans l'intestin. L'abcès a crevé
22:15et le sang gâté s'est écoulé normalement, délivrant Sa Majesté.
22:22Vous avez bien fait de remonter.
22:24Votre mission est désormais sans objet.
22:28Jusqu'à nouvel ordre.
22:31Il est vrai, le Cardinal n'est pas Dieu.
22:35Mais c'est le plus grand serviteur que la France ait jamais eu.
22:39Il n'existe pas dix de vos sujets pour partager votre avis.
22:44Pourquoi voudriez-vous que mes sujets restent un instant rois ?
22:53Souvent par le passé, le Cardinal a montré des qualités
22:56que le pouvoir lui a fait perdre.
22:58Il n'est point d'autre pouvoir que le mien.
23:00C'est quoi ce que l'on dira si vous persistez à conserver M. de Richelieu ?
23:04Est-il préjudiciable à ma gloire de posséder un ministre
23:07qui fait bien mes affaires ?
23:10Vous m'aviez promis, mon fils.
23:12Peut-être.
23:14Mais l'Empereur Ferdinand nous prendrait pour des lâches
23:17si nous nous séparions du Cardinal
23:20au moment de discuter la ratification du traité.
23:25Plus tard, à Paris,
23:28nous verrons s'il y a lieu de continuer M. de Richelieu.
23:34Dans le moment, il doit demeurer dans notre conseil.
23:39Les propositions de l'Empereur vous agréent.
23:42Vous avez toujours manqué d'appétit, M. le Chancelier.
23:44Vous me voici rassasié à peu de frais.
23:47Le conseil va en finir à l'essuie, soit...
23:50Ferdinand reconnaît notre candidat Charles de Gonzague, soit...
23:54Mais nous devons évacuer le Savoie.
23:56Et tenez-vous pour rien l'engagement qu'on veut nous extorquer ?
23:59L'engagement ?
24:01L'engagement d'abandonner nos alliances avec le roi de Suède et tous nos amis.
24:05Nos alliances avec les meneurs de la réforme ?
24:07Nos alliances avec tous ceux qui, réformés ou non,
24:09sont soucieux d'empêcher la maison d'Autriche de dominer le monde.
24:12Vous prêtez au Habsbourg vos propres projets ?
24:14Nos projets sont ceux de notre maître.
24:16Délivrer le Royaume du cauchemar de l'invasion.
24:19Alors pourquoi risquer de la provoquer ?
24:21Le roi tient à ses alliances.
24:26Les croyez-vous nécessaires,
24:28lorsque les Huguenots de France, impunis,
24:31ne pénétreront guère ces subtilités,
24:33prennent prétexte de votre assistance aux réformés de l'extérieur
24:37pour recommencer leur tumulte dans ce royaume ?
24:40Ce n'est ni l'heure ni le lieu
24:42de revenir sur les dispositions de la grâce d'Alès.
24:47Ne comptez-vous pour rien dans les propositions de l'empereur
24:50la reconnaissance à notre profit de Metz, Toul et Verdun ?
24:53Nous y sommes depuis bientôt un siècle.
24:56Votre éminence sait
24:58que la France a l'impérieux besoin
25:00de pénétrer enfin dans une paix profonde.
25:03Les laboureurs, quand ils ne rossent ou massacrent les commis de l'impôt,
25:07courent la campagne
25:09parce qu'ils n'ont ni feu ni pain.
25:12Me croyez-vous moins insensible que vos amis à cette grande pitié ?
25:16En ai-je versé des pleurs sur la misère des petits ?
25:19Mais le moment n'est plus aux larmes.
25:22Certes, le roi s'efforce de remédier à l'infortune de ses peuples
25:25par les échanges de commerce et en développant le trafic maritime,
25:28mais il n'obtiendra la prospérité qu'en assurant d'abord la sécurité.
25:33Tout entendu, avec la même attention et tout bien pesé,
25:37j'opine dans le sens de M. le Cardinal.
25:45Nous repoussons le traité de Ratisbonne.
25:48L'accord signé pour la place de Casal par les généraux
25:52à l'initiative de Monsignoré Mazzarini sera respecté.
25:56Nous mettons fin à l'état de guerre.
25:59Mais fort des déclarations et des arguments de M. le Cardinal,
26:05nous ne signons point la paix.
26:08Nous exigeons une autre négociation.
26:12Pour l'heure, nous rentrons à Paris.
26:20Je forme le vœu que le voyage ne vous fatigue pas trop.
26:23Pas fatigué, non point. La reine-mère...
26:26La reine-mère ? Parce que ?
26:28J'ai demandé et obtenu de l'accompagner durant son voyage.
26:31Singulière requête ?
26:33Vous croyez, ma nièce, que c'est pour mon plaisir ?
26:36La reine-mère m'a étrangement soutenu au conseil dans la dernière seconde.
26:39Impulsion ?
26:42Calcul.
26:45Vous l'avez reconquise, mon oncle ?
26:47Je ne sais. En tout cas, il me faut la reconquérir.
27:00Ai-je dit à Votre Majesté ma reconnaissance pour son intervention au conseil ?
27:04Sans elle, le roi m'eût sans doute donné tort.
27:06Non, pas sans doute, mais plutôt sûrement.
27:08Veuillez-je savoir pourquoi vous vous êtes déterminé à me soutenir ?
27:11Pourquoi ? Parce que j'avais noté la justesse de votre propos.
27:15Et quand vous tenez un discours raisonnable,
27:18il est tout à fait normal que j'appuie le ministre, même si l'homme a cessé de me plaire.
27:22Si l'on était ainsi, je serais l'être le plus malheureux du monde.
27:26Alors, monsieur, n'inversez pas les rôles.
27:29Ce n'est pas moi qui me suis éloigné de vous, mais bien vous de moi.
27:33Vous êtes inhumaine.
27:34Moi ? Inhumaine ?
27:36Inhumaine, oui. Je ne puis vivre sans votre confiance ni votre affection.
27:40J'aimerais, je voudrais bien pouvoir vous garder toute mon affection.
27:45Comme un précieux souvenir.
27:48Mais comment voulez-vous que je vous conserve ma confiance ?
27:53Vous ne vous souciez plus de moi.
27:55Je me soucie de vous à chaque seconde,
27:58mais vous ne trouvez plus le temps de me parler, de me conseiller.
28:00Il vous suffit d'ordonner pour être obéi.
28:02Autrefois, je n'avais nul besoin d'ordonner quoi que ce soit.
28:07Vous alliez au-devant de mes désirs, rappelez-vous.
28:11Comme je voudrais retrouver ces temps d'autrefois.
28:13Est-ce possible, monsieur le cardinal ?
28:17A cette époque bénie, vous déniez m'appeler mon héritier.
28:24Ce serait donc possible, mon cardinal ?
28:33C'est bien.
28:35Plutôt nous, il conviendrait d'élargir davantage cette fenêtre.
28:42Vous pouvez construire ces nouveaux navires.
28:45Quant aux échanges avec Kiev et le Turc,
28:49il me semble bien vu.
28:51Je remercie votre majesté.
28:54Vous avez fait tendre votre appartement, petit Luxembourg.
28:58Avec ces travaux du Louvre, nous partons nous installer à l'hôtel des ambassadeurs.
29:02Et comme ma mère est au Luxembourg, nous voici tous à un jet de piètre.
29:12A propos, comment s'est effectué ce voyage avec la reine-mère ?
29:18Mieux que je n'osais l'espérer.
29:20Je dirais même parfaitement.
29:22Vous vous trompez.
29:24Je me...
29:25Vous vous trompez.
29:27Messieurs, au revoir, M. le cardinal.
29:33Lisez, M. le chancelier.
29:35Lisez !
29:38Votre majesté veut que je lise la lettre de M. le cardinal.
29:41Oui.
29:42Vous pourrez mesurer toute la bassesse de l'homme.
29:45Je vous en prie.
29:47Je m'ennuierai partout où Votre Majesté ne serait point.
29:50Et sans la permission de la voir, je ne veux plus que celle de mourir.
29:57Je souhaiterai pour ma réputation et en faveur du rang que je tiens dans la maison de Dieu...
30:02Dites-moi qui lui a donné ce rang.
30:04Votre Majesté.
30:08Je vous en prie.
30:10Je souhaiterai pour ma réputation et en faveur du rang que je tiens dans la maison de Dieu...
30:13Dites-moi qui lui a donné ce rang.
30:15Votre Majesté.
30:18Je souhaiterai pour ma réputation et en faveur du rang que je tiens dans la maison de Dieu...
30:22que mon trépas n'intervienne point, que je n'ai reçu votre approbation formelle...
30:27et retrouvé pleinement vos bonnes grâces.
30:33Votre Majesté va répondre ?
30:34Répondre ?
30:36Que je réponde à l'homme qui m'abaisse et ne songe qu'à s'élever.
30:42A l'homme qui pour un simple air de lutte...
30:46croit sortir de ma dépendance, qui n'hésite pas à me piétiner.
30:51Il m'impose sa scandaleuse nièce.
30:54Il va jusqu'à me suggérer cette alliance outrageante.
30:58Accepter de marier cette bagasse à mon fils cadet.
31:01Après tout cela, réellement, je vous le demande...
31:04cela mérite-t-il vraiment réponse ? Jamais !
31:07Il va demander audience.
31:09S'il vient sous la pourpre jusqu'à votre anti-chambre...
31:12il vous sera mal aisé de ne point le recevoir.
31:15Je sais un moyen très efficace de lui interdire ma porte.
31:22Je vais faire publier que...
31:24que demain, dimanche, fête de la Saint-Martin...
31:28je devrais prendre médecine et...
31:31je ne pourrai pas tenir ma cour.
31:34Et conséquence évidente...
31:36cette chère éminence se trouvera dans l'impossibilité d'y venir.
31:40Mais votre majesté lui a donné raison dans l'affaire du traité.
31:43Simplement pour qu'on ne m'accuse pas de partialité.
31:46Et à franchement parler, je ne suis pas hostile...
31:49au maintien de monsieur le cardinal quelques semaines.
31:52Pourquoi pas, s'il peut signer un bon traité.
31:55Cependant, j'exige qu'il s'en aille après.
31:58Et en cela, il me l'a affirmé, je rejoins le roi, mon fils.
32:02Le roi ?
32:04Mais oui, le roi.
32:06Et en ce qui me concerne, je n'ai pas à douter de sa promesse.
32:09La détermination de sa majesté est absolue ?
32:11Oui.
32:12Et nous sommes au mieux avec notre fils, monsieur le chancelier.
32:16Et pour bien marquer l'absence de toute hostilité...
32:20je viens gentiment d'accepter de confirmer la petite comballée parmi mes dames.
32:24Et pour être franc, je l'ai fait...
32:26à la demande du roi.
32:28Je la recevrai demain dimanche...
32:30au cours de la visite que me fera le roi...
32:32à cette fête de la Saint-Martin.
32:35Toutes nos affaires s'en trouveront réglées au mieux.
32:38Ça en sera terminé d'un valet qui se voulait le maître.
32:44Vous aidiez nos gens. Nous sommes à un jet de pierre, nous rentrerons à pied.
32:56Non, laissez-nous.
33:14Permettez-nous de nous enquérir de votre santé.
33:17Elle ne serait point désirée...
33:20si les affaires de l'extérieur ne nous donnaient tant de tourments.
33:24Nous formons le vœu de parvenir bientôt à un heureux accord.
33:28Et bien que le ciel nous entende.
33:31Je crois qu'il nous faut aller vite.
33:34En la matière, madame, il ne faut jamais trop se rater.
33:37Madonna, cela vient du cardinal.
33:39Il vous a recommandé cela parce qu'après le traité...
33:42Après le traité, nous avons dit que nous examinerions.
33:46C'est vrai, Louis, je vous sais bon fils et bon roi.
33:49Bon fils, oui.
33:51Mais je ne me soucie que d'être un roi juste.
33:56Vous êtes soucieux de l'amour de vos peuples.
34:00Alors prenez bien garde de ne point conserver le cardinal plus qu'il ne faut.
34:04Veillez à ce qu'il ne brouille votre royaume et vous...
34:08comme il l'a sournoisement fait entre la France et les autres puissances de l'univers.
34:15Vous savez que la marche de l'État ne doit appartenir qu'à vous.
34:21Vous, vous savez combien je vous aime.
34:25Et lorsque vous menez campagne, vous avez la grande bonté de...
34:30de bien vouloir me confier la régence.
34:34Alors reconnaissez, mon fils, qu'il est parfaitement logique que par amour pour votre gloire je me préoccupe.
34:43Je ne vous demande pas de sanctions contre le cardinal.
34:47Cependant, je ne peux m'empêcher de souhaiter le voir tout de même retourner à une messe qu'il...
34:52qu'il ne dit pas assez souvent.
34:54Il était convenu que...
34:57Votre majesté.
34:58Que voulez-vous ?
35:01Je viens, madame, m'enquérir très humblement des volontés de votre majesté.
35:05Vous enquérir de mes volontés ? Vous vous moquez ?
35:08Voilà un discours bien neuf dans votre jeune bouche et qui surprend.
35:12Vous êtes ici parce que vous m'êtes imposée par la tyrannie du cardinal, par le mauvais prêtre.
35:17Oui, par celui dont vous osez partager la même...
35:19Madame, je suis au désespoir d'avoir pu...
35:21Je suis au désespoir.
35:24Sachez que votre présence à la cour est un véritable outrage pour moi, pour vous, monsieur.
35:29Cette jeune personne partage le toit d'un mauvais prêtre devenu cardinal par mon égarement, je le reconnais.
35:34Il existe des forteresses où l'on enferme les filles publiques.
35:37Chaplain, votre majesté.
35:39Madame, ce n'était point là nos conventions.
35:41Oui, des forteresses où l'on enferme les filles publiques.
35:44On leur coupe la chemise, râle cuit et on les fouette, les saloperies de votre engeance.
35:49Et encore, elles sont bien moins dégueulées que vous.
35:52Elles n'affichent pas des allures de veuve.
35:55Pauvre putain, sale ordure de chiatrie comme votre oncle.
35:59Et c'est avec la fortune que je lui ai remis qu'il vous entretient.
36:02C'est assez en avoir entendu.
36:04Retirez-vous.
36:05Non, vous ne vous retirerez pas. C'est moi qui vous chasse.
36:08C'est vous et toutes les créatures à la solde du cardinal.
36:11Les salauds et les putassiers qu'on m'imposait dans cette maison.
36:17Comment on respire mieux maintenant que j'ai enfin balayé toute cette chargne là.
36:25Mon fils, ces gens là me font mourir.
36:30Qu'on ferme toutes les portes de mon appartement.
36:33Toutes, tu m'entends ?
36:34Que nul ne vienne déranger ma conversation avec le roi.
36:39Ah, monsieur.
36:43Si vous saviez qu'il est dur de subir pareil outrage,
36:47alors comment on se trouve chez soi ?
36:49Vous croyiez, disiez-vous, que vous rentriez chez moi ?
37:10Vous vous prétendiez malade ?
37:12Monsieur le cardinal...
37:13Pas d'explication.
37:15Voilà qui me suffit.
37:20Je n'allais pas plus avant.
37:22Un esclandre inimaginable.
37:25Toutes les portes ont été verrouillées derrière moi.
37:27Tout ce qu'ils donnent sur les appartements de la reine mère.
37:29Rentrez vite chez nous.
37:30Mais...
37:31Vous oubliez que je suis surintendant de ce palais.
37:33J'en ai dirigé la construction, j'en connais tous les détours.
37:37Essayez de sécher vos larmes.
37:50Je vous supplie de me croire, monsieur.
37:52Il est impérieux de vous défier du cardinal Célapès.
37:55Madame, s'il vous plaît, mettez plus de sérénité dans vos critiques.
37:59Je m'assure que vous parliez de moi.
38:01Aucunement, monsieur.
38:03Avouez le don, madame.
38:05Eh bien, oui.
38:07Je vous en prie.
38:09Je vous en prie.
38:11Je vous en prie.
38:13Je vous en prie.
38:15Je vous en prie.
38:17Madame.
38:18Eh bien, oui.
38:20En effet, nous parlions de vous comme du plus ingrat et du plus méchant des hommes.
38:24Qu'il me soit permis d'implorer le pardon de votre majesté.
38:26Mon pardon, pauvérine.
38:28Ce serait perdre mon honneur.
38:30Vous n'espériez tout de même pas que je m'abaisserais à pardonner une fois encore.
38:33Mais...
38:34Oh, monsieur le cardinal, vous jouez à merveille la comédie.
38:37Eh bien, je me permets de vous dire que vous n'êtes qu'un fourbe.
38:39Tout ce que vous faites n'est que pure momerie.
38:42Un manège.
38:43Vous venez de me tromper une fois encore.
38:46Que la plus glorieuse des...
38:47Ça, il suffit.
38:50Je ne sais rien de plus vil que vous.
38:53Pas même ce que je dépose au fond de ma chaise.
38:56Je vous ai offert un million en or.
38:58Je vous ai donné la croix de votre chapelle.
39:01Et voici, fils de pute,
39:03qu'à peine sorti par moi de la fange,
39:05vous manigancez de...
39:07de marier mon fils garçon à votre enrouteur de nièce.
39:10Et dans quel but ?
39:11Pour qu'elle monte un jour sur le trône de France.
39:15Vous n'êtes qu'un torche-cul.
39:17Eh bien, les torches-culs, ça se jette.
39:19Madame, vous nous êtes désobligés.
39:21Vous nous torturez.
39:23Vous songez à la dignité de la couronne.
39:25Perfide, ingrat, pauvre immondice.
39:28Vous trompez le roi.
39:30Vous trahissez l'Etat.
39:32Madame, plus de modération.
39:36Louis, je ne pourrai plus assister à vos conseils.
39:38Ni me trouver ne fusse qu'une minute
39:40en quelque lieu que ce soit avec ce monsieur.
39:43Vous pouvez choisir mon fils.
39:45Ou vous pouvez se séparer de cet homme.
39:48Ou de moi.
39:50Alors je supplie Votre Majesté de bien vouloir me permettre
39:52de me retirer n'importe où
39:54pour passer le reste de mes jours en repos.
39:57Car il ne serait pas juste que Votre Majesté
39:59me continua dans le ministère
40:01contre les volontés de sa mère.
40:03Ni le temps, ni le lieu d'en délibérer.
40:05Dois-je en déduire que vous préférez un valet à votre mère ?
40:08Je supplie Votre Majesté de m'entendre.
40:11Relevez-vous.
40:13Et disposez.
40:26Monsieur de Saint-Gilles.
40:28Je suis bien heureuse que vous ayez décidé
40:30d'écourter ce pénible entretien.
40:33C'est impénible. C'est vrai, Madame.
40:36Mon fils.
40:40Monsieur de Saint-Gilles.
41:11Peut-être qu'on viendrait-il de s'assurer pleinement de la victoire.
41:15Pourquoi ?
41:17Je la trouve complète, notre victoire.
41:22Vous seriez-t-il loisir de déposer au pied de Votre Majesté
41:25l'hommage de mes compliments ?
41:27Je vous remercie, M. Desperdeaux.
41:29Je vous remercie, M. Desperdeaux.
41:31Je vous remercie, M. Desperdeaux.
41:33Je vous remercie, M. Desperdeaux.
41:35Je vous remercie, M. Desperdeaux.
41:38Je vous remercie, M. Desperdeaux.
41:40Je sais maintenant pouvoir compter sur les grands de ce royaume.
41:43Vous me permettrez de revenir enfin à une politique plus heureuse.
41:47Il est arrivé que parfois mon fils me chagrine.
41:51Mais vous devez tous reconnaître qu'il m'est joliment revenu aujourd'hui.
41:55Comment Votre Majesté a-t-elle arraché la victoire ?
41:58J'ai tout simplement demandé au roi mon fils
42:02de se prononcer entre le Cardinal et moi.
42:04En bon fils, il a donné sa préférence à sa mère.
42:08Mes amis, il nous incombe d'honorer la sage décision que vient de prendre le roi.
42:13Pour cela, la joie doit régner entre ses murs.
42:16Je vous invite à danser.
42:18C'est un autre personnage qui va bientôt danser.
42:21La plus terrible offense jamais faite à la couronne.
42:28Il ne se défendait pas.
42:30Sa raison même l'abandonnait.
42:33Car il a ses mères, monsieur le cardinal.
42:37Il ne savait même plus expliquer le bien du royaume.
42:40Il est vrai que notre mère lui en parlait moins que des personnes.
42:50Tout cela dans notre cour.
42:53Sous nos yeux.
42:56Sous nos yeux.
43:01Il est mieux valu qu'un boulet nous emporte à la tête.
43:09Pouvions-nous penser que le cardinal ne voudrait jamais une telle humiliation ?
43:15Donnez un avis.
43:17S'il ne m'appartient pas...
43:21Nous vous l'ordonnons.
43:24Je suis bien fâché de me trouver dans le détroit forcé d'un tel choix.
43:28Attendez-vous de grâce.
43:30Je ne fais que ça.
43:32Où irons-nous, madame ?
43:34Nous dormirons ce soir avant toi.
43:36Nous essaierons de gagner le Havre de grâce.
43:38Si nous y parvenons,
43:40il faut que nous ne soyons derrière les bonnes murailles de ma place de guerre.
43:44Nous n'atteindrons pas le Havre.
43:46Une fois sortis de Paris, nous crèverons les chevaux.
43:48La févreté royale ira plus vite que nous.
43:50Et alors, où que nous soyons sur la route,
43:52quand on apprendra ma chute et mon arrestation,
43:54le peuple me massacrera.
43:56Souvenez-vous de ce pauvre Conchini.
43:58Après la pistolade, on lui a volé ses vêtements,
44:01on l'a enterré, déterré, rôti et pour partie mangé.
44:05De grâce débournée !
44:11Ah, mon ami, vous êtes assez bon pour venir me dire adieu.
44:14Non, monsieur le cardinal.
44:16Non, je n'ai aucune raison de vous dire adieu.
44:18Pourquoi cela ?
44:19Parce que vous ne partirez point.
44:21C'est moi pour l'instant.
44:22C'est ma seule chance.
44:23Le roi vous a-t-il ordonné de sortir du ministère ?
44:25C'est pire, il ne m'est point venu en aide.
44:27Monsieur le cardinal,
44:29demeurez qui quitte la partie la perd.
44:32Je l'ai perdue !
44:33Votre gloire vous commande de rester ici
44:37tant que vous n'en êtes point assuré.
44:40Comte de Tourville ?
44:42C'est un tel remue-ménage en cette demeure
44:44que l'on n'annonce même plus.
44:46J'ai un pressant message pour son éminence.
44:48Parlez, monsieur.
44:51Nous sommes sans confidence.
44:54Monsieur de Saint-Simon m'envoie prévenir votre éminence
44:56que le roi est parti pour Versailles
44:58et qu'il conviendrait qu'elle s'y rendit.
45:01C'est un ordre du roi ?
45:02Non, monseigneur.
45:03Ce n'est pas un ordre du roi.
45:05On veut m'arrêter en Paris, sur le chemin de Versailles.
45:07Je vous excuse,
45:08mais les sentiments que vous porte monsieur de Saint-Simon
45:10exclutent une possibilité de piège.
45:12Il croit seulement que votre éminence doit s'expliquer avec le roi.
45:15Admettons, est-ce là une garantie ?
45:18Quand vous avez commencé de remettre debout ce malheureux royaume...
45:21Je n'en peux plus.
45:23Trouverez-vous le repos sans connaître votre sort ?
45:26Vous me tuez.
45:28Le cardinal se doit de ressusciter.
45:30Vous faites bon marché de sa vie.
45:33Mais pas de son honneur.
45:35À Versailles.
45:48Continuez, dansez.
46:19J'ai tout lieu de me réjouir aux pieds de la madone, monsieur de Mariac.
46:23Mon fils m'a prouvé son amour par la décision qu'il a prise.
46:26Que sa note de Dieu soit bénie.
46:40Monsieur le chancelier,
46:43sa maman est morte.
46:47Sa majesté vous prie
46:49et aux besoins vous ordonne de gagner Versailles sans tarder.
46:58Madame,
47:00je remercie de cette élévation votre majesté.
47:05Écoutez ! Écoutez !
47:07Écoutez, le roi appelle monsieur de Mariac.
47:10Le roi appelle monsieur de Mariac.
47:17Vous savez ce que ça signifie.
47:32Vous éprouverez, nous vous l'affirmons en conscience,
47:35les bienfaits d'un gouvernement paternel.
47:38À Versailles.
47:46À Versailles.
48:17Le voilà, messieurs.
48:25Au nom du roi, arrêtez.
48:27Je dois m'assurer de votre maître.
48:36Le voilà.
48:40C'est bien. Nous allons le recevoir.
48:43Le voilà.
48:46C'est une ère nouvelle qui s'ouvre pour le royaume.
48:52Vérifiez, monsieur,
48:54le saut du Dauphiné, celui de Navarre et celui de France.
49:03À rapporter au roi.
49:08Maintenant, monsieur, vous plairait-il de me faire place dans votre carrosse ?
49:13Oui.
49:29Sire.
49:31Monsieur le cardinal,
49:33nous avons en vous le plus fidèle
49:36et le plus affectionné des serviteurs qu'il soit au monde.
49:38Sire, je demande la grâce de sortir du ministère.
49:41Vous avez fait une rupture si douloureuse entre votre majesté et sa mère.
49:45Nous sommes plus obligés à notre état qu'à notre mère.
49:49Au demeurant,
49:51Dieu aurait vous manqué que nous vous aurions abandonné.
49:54Mais nous savons bien qu'elle n'a aucun sujet de se plaindre de vous.
49:59Continuez à nous servir comme vous l'avez toujours fait.
50:03Et nous vous maintiendrons contre les intrigues de vos ennemis.
50:12Vous ne demandez pas où nous vous menons ?
50:15Non.
50:17Je vous demanderai seulement, si la route doit être longue,
50:21de m'arrêter pour les offices d'Ivain.
50:33Le chancelier est interné à Châteaudun.
50:36Son frère, le maréchal, arrêté dans son camp, est déféré à des juges aux Andres.
50:40Je sais, je sais tout cela, monsieur Despernon.
50:42Faites un vacarme, madame, faites un vacarme !
50:45Vous savez bien que nous autres, nous tirons l'épée comme au temps du roi Henri III.
50:49Ah, quoi bon, voyons ! Vous ne connaissez pas le cardinal.
50:51Pourtant...
50:52Vous ne le connaissez pas !
50:54Il n'y a pas d'homme plus abattu quand la fortune lui est contraire.
50:58Mais il devient plus redoutable qu'un dragon quand il a le vent en poupe.
51:07Je demande à votre majesté de bien vouloir faire excuse.
51:09Que voulez-vous ?
51:10Monsieur le duc Despernon...
51:12On me connaît !
51:13Le roi vous donne 24 heures pour quitter Paris.
51:15Mais...
51:16Cet ordre s'applique également à monsieur le duc de Belgarde.
51:21Et... si je...
51:25Monseigneur, je n'aurai pas l'impertinence de bailler un conseil à un duc épais,
51:30mais qu'il me soit permis de vous informer qu'au regard de quelques autres,
51:34la mesure est clémente.
51:37La mesure est clémente.
51:41Voyez le maréchal de Mariac.
51:45Il a été décapité ce matin.
51:50Mariac ?
51:53La femme...
51:54Il a osé ?
52:07Non...
52:09Non...
52:11Non...
52:14Nous sommes plus obligés à notre état qu'à notre mère.
52:18Il s'est déchiré le cœur, le stoïcien, en prononçant ces mots-là.
52:22Et dès lors qu'il le proclamait, tout devenait possible.
52:25Pourquoi avoir fait décoller le maréchal de Mariac ?
52:28Le roi y tenait.
52:30Pas vous ?
52:31En d'autres occasions, j'ai voulu des exemples,
52:33mais cette fois, j'avais demandé une amnistie générale.
52:36Sans la reine-mère, me voilà privée de toute charge de cour.
52:39Ma nièce, il vous en sera trouvée une autre.
52:42C'en est fini, des colères de Junon.
52:45Elle s'en est allée porter son courroux aux Pays-Bas.
52:47Vous l'avez incité à sa petite évasion.
52:49Et sa sortie a été une purgation salutaire.
52:55Eh bien, père Joseph, des nouvelles de l'empereur ?
52:58Ah...
52:59Notre ami l'empereur...
53:01Ah, tenebroso, cavernoso.
53:03Vous le comparez parfois au prophète Ézéchiel.
53:05Est-ce que le père Joseph a toujours été les deux à la fois à nous ?
53:09L'empereur est en grande difficulté depuis que nous avons mis fin...
53:13à nos litiges par les traités de Cherasco.
53:16Sans les traités, la cabale se furent levées.
53:20La majesté impériale, malgré le rappel et les prodiges de Wallenstein,
53:25est bien irritée par l'avance de Gustav Adolphe.
53:29Nous allons enfin briser la tenaillasse bourgeoise.

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