Un Mystère par Jour - 1970 - Série 2 - Episode 06

  • il y a 6 mois
DB - 02-03-2024
Transcript
00:00 [Musique]
00:14 Bonsoir.
00:16 Nous avons vu comment un gardien d'immeuble perspicace
00:20 a pu éviter de justesse le cambriolage de l'appartement de mes amis le tailleur
00:26 qui m'ont raconté l'histoire.
00:28 Le coup était bien monté.
00:30 Un monsieur d'apparence honorable arrive dans une voiture de père de famille chargée de bagages.
00:36 Il raconte au gardien qu'il rentre de vacances
00:41 et qu'il a oublié les clés de son appartement.
00:44 Le gardien était un remplaçant.
00:47 Il ne connaissait pas les visages de tous les locataires,
00:51 qui d'ailleurs sont presque tous en vacances.
00:53 Pourquoi se serait-il méfié ?
00:55 Dimanche du 15 août à 3 heures de l'après-midi,
00:58 ce n'est pas une heure pour les malfaiteurs.
01:01 Non seulement il veut bien prêter le double des clés,
01:04 mais encore il va jusqu'à aider le locataire à porter ses bagages.
01:10 Il faut bien rendre service.
01:12 Et maintenant, observez bien ce qui va se passer.
01:15 Les deux hommes ont mis du temps à sortir les bagages de l'ascenseur.
01:19 La minuterie s'éteint.
01:21 Trouvez-vous normal que l'occupant légitime de l'appartement
01:25 mette si longtemps pour trouver, même dans l'obscurité,
01:28 le bouton d'une minuterie dont il doit se servir tous les jours,
01:32 et qui d'ailleurs était juste derrière lui ?
01:35 Non.
01:36 Eh bien, c'est exactement ce qu'a pensé le gardien.
01:40 Bon garçon, malgré sa mine patimulaire, mais pas dupe.
01:45 Grâce à lui, lorsque j'ai dîné la semaine dernière chez mes amis,
01:50 Mme le tailleur avait sorti son argent tri.
01:53 Du strict point de vue scientifique, auquel je me place toujours,
02:04 je crois qu'il est impossible d'affirmer que le destin de chacun d'entre nous
02:08 est inscrit dans les astres.
02:10 Mais sans partager aveuglément la foi des fanatiques de l'astrologie,
02:16 je dois reconnaître que mes travaux personnels sur le crime et les criminels
02:20 me forcent d'admettre qu'il existe un lien...
02:24 De quelle nature, ça ?
02:26 Je l'ignore.
02:28 Oui, il existe un lien entre les grands événements cosmiques
02:33 et le comportement plus ou moins rationnel des individus.
02:37 Je me livrais à ces réflexions la semaine dernière
02:41 en étudiant une affaire criminelle assez étrange
02:44 qui s'est déroulée il y a quelques années par une nuit d'équinoxe
02:49 dans une petite ville de la côte atlantique.
02:52 Ceux d'entre vous qui se sont trouvés au bord de la mer
02:57 un soir de grande marée ont sans doute déjà ressenti
03:01 cette angoisse indéfinissable
03:05 qui semble venir de la mer comme un accès de fièvre.
03:11 Apparemment, sur la Terre, rien n'est changé,
03:14 mais on sent confusément qu'à tout moment, le drame peut éclater.
03:40 Un moment.
03:41 Morin, vous faites ça.
03:43 Non, pour ce soir, c'est terminé.
03:50 Je vous excuserai, messieurs, mais vous avez l'air vilés.
03:53 Il n'y a pas l'heure qu'il tient, mon cher.
03:55 Vous le devez cette revanche.
03:56 Vous avez gagné ce que vous avez voulu ce soir.
03:58 Non, vous n'allez pas vous retirer comme ça, ce serait trop facile.
04:01 On demande au capitaine Morin le téléphone.
04:03 Qui ?
04:04 Oh, il ne peut pas nous foutre la paix.
04:06 Jolie invention, le téléphone.
04:08 Il va faire son petit poker tranquille.
04:10 Bon, merci, mon pote.
04:12 Mais j'en reviens. N'en profitez pas pour déserter.
04:15 Au revoir, mon ami.
04:17 Allô, qui ?
04:24 Ah, c'est vous, le galec ?
04:26 Qu'est-ce qui se passe, mon vieux ?
04:27 On vous attendait toute la soirée pour le poker.
04:30 Quoi ?
04:32 Parlez plus fort, il y a un bruit infernal. J'entends rien.
04:36 Ah, ce n'est pas vrai.
04:38 Oui, j'ai compris, oui.
04:40 Ne bougez surtout pas, j'arrive tout de suite.
04:42 Oui.
04:43 Je vais devoir vous abandonner, messieurs.
04:52 Oh, rassurez-vous, rien de grave.
04:54 Mais ce n'est que partir nuit, de mon cher Batier.
04:57 Vous ne perdez rien pour attendre.
04:59 Quand vous voudrez, capitaine.
05:00 Allez, bonsoir, messieurs.
05:03 Ils ne sont pas mal horaires dans la gendarmerie,
05:05 mais il faut dire ce qui est, ils n'ont pas d'air.
05:07 Merci, merci d'être venu si vite.
05:25 Je savais bien que vous étiez un ami.
05:27 Entrez.
05:29 Entrez.
05:31 Oh, quel temps !
05:41 Attention, je vous en prie, ma nièce d'orge,
05:43 je ne voudrais pas qu'elle se réveille,
05:45 elle a toujours assez d'eau.
05:47 Au téléphone, vous m'avez parlé d'un drame.
05:49 Vous pourriez peut-être me dire de quoi il s'agit.
05:51 J'ai tué un homme.
05:53 Quoi ? Vous voulez rire ?
05:56 Est-ce que j'en ai l'air ?
05:58 Vous ne me croyez pas ?
06:00 Venez avec moi.
06:02 Voilà.
06:22 Voilà.
06:24 Qui est-ce ?
06:34 Je ne sais pas.
06:36 Qu'est-ce qu'il fait là ?
06:38 Je ne sais pas non plus.
06:41 C'est incroyable,
06:43 mais c'est comme ça.
06:45 Je ne demande qu'à vous croire, le golec,
06:49 mais je vous en prie, je ne vous en prie pas.
06:51 Je voudrais comprendre.
06:53 Expliquez-moi ce qui s'est passé.
06:56 Moi aussi, je voudrais comprendre.
06:59 C'est à devenir fou, vous savez.
07:03 Bon, maintenant que j'ai tout vu, il n'y a pas besoin de rester ici.
07:08 Je vais me coucher.
07:10 Mais je dormais, vous comprenez ?
07:24 Je m'étais couché de bonheur à cause d'une crise de palude
07:26 qui me flanquait, une fièvre à tout casser.
07:28 J'ai l'habitude de soigner ça moi-même.
07:31 Une dose de bonne vielle quinine,
07:33 un grog bien tassé par là-dessus,
07:34 une nuit assouée sous les couvertures,
07:36 désolé de vous avoir manqué pour le poker,
07:38 mais j'étais au lit à 8 heures.
07:40 Expliquez-moi ce qui s'est passé exactement.
07:44 Je ne sais pas pourquoi, je me suis réveillé,
07:50 il devait être à peu près minuit moins le quart,
07:54 quelqu'un marchait dans la chambre.
07:57 Ça ne pouvait être ni ma nièce, ni ma bonne.
08:00 Je voyais sa silhouette se découper sur la fenêtre,
08:02 éclairée par la lune.
08:04 C'était un homme de haute taille.
08:06 J'ai cru voir qu'il avait un couteau à la main.
08:09 J'étais mal réveillé, à moitié abruti par la fièvre,
08:14 j'ai pris peur et j'ai tiré sur lui.
08:17 Quand j'ai réalisé qu'il était mort,
08:21 je vous ai appelé aussitôt.
08:23 Dites-moi, vous couchez avec un revolver, vous, maintenant ?
08:26 Non, pas du tout.
08:28 Figurez-vous que depuis l'époque où je naviguais au long cours,
08:31 j'ai toujours eu un revolver.
08:33 Je le range habituellement dans le tiroir de la table de nuit.
08:36 Qu'avez-vous fait de l'arme ?
08:38 Je ne sais pas.
08:40 J'ai dû la laisser là-haut, sur le lit.
08:43 Et vous n'avez aucune idée de ce que ce type était venu faire dans votre maison ?
08:46 Je vous le jure.
08:48 Qu'est-ce que je dois faire ?
08:50 Je vous demande un conseil.
08:51 C'était de la légitime défense, oui ou non ?
08:53 Oui et non.
08:54 De toute manière, vous êtes dans une sale affaire.
08:57 Non, je regrette, le golec.
08:58 Il faudra vous aller finir la nuit à la gendarmerie.
09:00 Je peux téléphoner ?
09:03 Oui.
09:04 Je ne pouvais me douter de rien, capitaine. J'ai dormi. Je n'ai rien entendu.
09:15 Où est votre chambre ?
09:17 Au premier étage, sur la mer. Juste à côté de celle de mon oncle.
09:20 Vous n'avez pas entendu les coups de feu ?
09:22 Il faut croire que non.
09:23 Hier soir, avant de vous coucher, vous n'avez rien remarqué d'anormal ?
09:26 Vraiment, non.
09:29 Mon oncle était malade. Il était monté dans sa chambre sans dîner.
09:32 Moi, j'ai mangé avec Yvonne dans la cuisine.
09:35 Après quoi, nous sommes montés toutes les deux de nous coucher.
09:38 C'était la seule chose à faire.
09:41 Quand mon oncle a ses crises, il ne supporte aucun bruit dans la maison.
09:44 Quand vous êtes allés vous coucher, les portes de la maison étaient-elles fermées à clé ?
09:53 Oui, c'est moi qui les ai fermées.
09:55 La porte du jardin aussi ?
09:56 Aussi.
09:57 Vous en êtes sûr ?
09:58 Oui.
09:59 Réfléchissez.
10:00 Mais à force de réfléchir, je finis par ne plus rien savoir du tout, moi.
10:05 Mais en somme, vous n'êtes sûr de rien.
10:08 Venez, vous deux.
10:12 Je me rappelle maintenant quelque chose, capitaine.
10:14 Oui ?
10:15 Je ne sais pas si cela a de l'importance.
10:17 Hier après-midi, j'étais seule à la maison.
10:20 On a sonné à la porte.
10:22 Je les ai allées ouvrir.
10:24 Un homme m'a demandé à parler au commandant Le Golec.
10:28 Je lui ai répondu que mon oncle était sorti.
10:30 Il m'a dit que cela ne faisait rien et qu'il reviendrait.
10:34 Cet homme, vous sauriez le reconnaître ?
10:37 Il était brun, le visage broncé.
10:41 Il était très grand.
10:43 Ah.
10:44 Oui, bien entendu, je tiens le rapport à votre disposition, M. le Commissaire.
10:56 Non, ce n'est plus le ressort de la gendarmerie.
10:58 Ah, nous avons fait ce que nous avons pu.
11:01 Maintenant, c'est à vous de jouer.
11:02 Oui.
11:04 Parfaitement.
11:07 À tout à l'heure, M. le Commissaire.
11:09 Merci, M. le Commissaire.
11:11 [Il souffle.]
11:12 [Il souffle.]
11:41 [Il sonne.]
11:42 Alors, il y a du nouveau ?
11:44 Oui.
11:45 [Il sonne.]
11:47 Laissez-le, je vous rappellerai.
11:51 [Il sonne.]
11:52 Dans quelques heures, votre fils sera pris en charge par la police judiciaire.
12:02 Mon rôle sera terminé.
12:03 Il est encore temps de parler, le Golec.
12:06 Je sais que vous ne m'avez pas tout dit.
12:08 Mais je vous ai tout dit.
12:09 Non, je vous jure que je ne l'ai pas.
12:10 Je vous ai dit tout ce que je savais, non ?
12:12 Traitez-moi de menteur !
12:13 Ah, non.
12:14 Il manque deux balles dans votre révolver.
12:16 Ah.
12:18 D'autre part, on a relevé sur le corps la trace de deux balles.
12:21 Une dans la région du cœur qui a causé la mort.
12:23 Et l'autre qui a juste écorché l'épaule en déchirant le tissu de la veste.
12:27 C'est possible.
12:30 Je sais plutôt bien ce que j'ai fait.
12:32 Autre chose.
12:33 Vous persistez à dire que vous ne connaissiez pas l'homme que vous avez abattu chez vous la nuit dernière.
12:38 Encore une fois, je vous répète que je ne l'avais jamais vu.
12:40 Je ne demande qu'à vous croire, le Golec.
12:44 Mais alors expliquez-moi comment qu'il se fait que lui vous connaissez.
12:47 Comment ?
12:49 Il a dit lorsque vous étiez absent, c'est en a sonné à votre porte.
12:52 Il a demandé à vous voir. Il voulait vous parler.
12:54 Votre nièce l'a formellement reconnu.
12:56 Je n'en ai rien su.
12:58 Et puis d'abord, ça ne prouve pas que je le connaissais.
13:02 Ah, vous avez l'habitude d'en recevoir des inconnus chez vous après 10 heures du soir.
13:06 Je vous ai déjà dit que j'étais dans mon lit et que j'avais une...
13:09 Non.
13:10 Je ne veux pas vous accabler, le Golec, seulement j'ai la preuve.
13:15 La preuve irréfutable que les choses n'ont pas pu se passer comme vous me l'avez raconté.
13:19 Je ne veux pas connaître les raisons pour lesquelles vous avez tué cet homme, mais...
13:23 Écoutez-moi, le Golec.
13:26 En souvenir des bonnes soirées que nous avons passées ensemble, je vais vous donner un dernier conseil.
13:32 Lorsque le commissaire vous interrogera, promettez-moi de lui dire à lui toute la vérité.
13:37 Vous avez bien entendu.
13:41 Le capitaine de gendarmerie affirme qu'il tient la preuve irréfutable que le récit de le Golec n'est qu'un mensonge.
13:49 Cette preuve, cette preuve éclatante, si j'ose dire, l'avez-vous découverte ?
13:54 Hein ? Non ? Enfin...
13:57 Essayez d'imaginer la scène et vous comprendrez.
14:01 Je voudrais, moi aussi, vous donner un dernier conseil.
14:07 N'en rêvez pas, c'est une nuit.
14:09 À demain, bonsoir.
14:11 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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