• il y a 10 mois
Avec le Général Jean-Bernard Pinatel, vice-président du think tank GEOPRAGMA ; Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France ; Julien Gobin, essayiste, auteur de "L'individu, fin de parcours ? Le piège de l'intelligence artificielle" publié aux éditions Gallimard.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-02-15##

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News
Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:04 [Musique]
00:00:06 On va essayer de réécrire ensemble cet article 4 pour qu'il puisse passer tout à l'heure dans l'émission.
00:00:10 On m'a hospitalisée immédiatement, chloroquine dès le vendredi matin.
00:00:14 Vendredi soir, je commençais à me sentir mieux.
00:00:16 [Musique]
00:00:23 Je ne connais pas votre île hélas, mais j'ai lu un livre.
00:00:27 Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'en sommeillent, leurs pianos sont fermés.
00:00:35 Nous sommes en guerre.
00:00:37 Voilà, on va parler de tout aujourd'hui, de tout, mais tout se résume, vous savez, tout se corrèle.
00:00:44 Vous vous rappelez le "Nous sommes en guerre" d'Emmanuel Macron, bien sûr, c'était sur le front du Covid.
00:00:49 Mais aujourd'hui, sommes-nous en guerre là, sur ce front là, ou sommes-nous en guerre un peu partout ?
00:00:56 Entre Russie-Ukraine, entre Israël-Gaza et le reste ?
00:01:01 On va en parler, on va en parler longuement avec le général Jean-Bernard Binatel,
00:01:06 qui est vice-président du think-tank Géopragma.
00:01:09 Et nous allons parler aussi de ce formidable retournement de scène.
00:01:17 Vous savez, on vous en est parlé longuement dans l'émission d'hier,
00:01:20 ce fameux article 4 sur le projet de loi sur les dérives sectaires,
00:01:24 qui avait été supprimé au Sénat, qui avait été rejeté par l'Assemblée Nationale.
00:01:28 Mais miracolo, miracolo, il a été revoté hier,
00:01:32 et effectivement, il y a eu une formidable empoignade à l'Assemblée, on va en parler.
00:01:39 Et le problème n'est évidemment pas du tout fini.
00:01:43 Et puis les perles, les huées, les bravos, vous savez, comme d'habitude,
00:01:47 vraiment merci de vos appréciations là-dessus.
00:01:50 Et nous allons recevoir un essayiste, Julien Gobin,
00:01:54 qui a écrit un livre formidable, "L'individu, fin de parcours, le piège de l'intelligence artificielle".
00:02:00 Est-ce qu'on est en train de sonner, après deux siècles de lumière,
00:02:06 d'individualisme, de raison, la fin de l'individu ?
00:02:11 Est-ce que le piège de l'intelligence artificielle va être bénédiction ou va se refermer sur nous ?
00:02:17 On en parle.
00:02:19 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:02:21 Je tenais à vous remercier pour votre émission,
00:02:23 parce qu'elle permet à des citoyens comme moi de pouvoir s'exprimer
00:02:26 et d'avoir des voix un peu dissonantes.
00:02:29 Sud Radio, parlons vrai.
00:02:31 Ici Sud Radio.
00:02:35 Les Français parlent au français.
00:02:39 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:43 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:46 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:02:49 Que se passe-t-il ?
00:02:51 Effectivement, on sait, les lignes de front, aujourd'hui,
00:02:55 les deux foyers les plus forts, mais il n'y en a pas que là.
00:02:58 Évidemment, Russie-Ukraine, évidemment Israël, Gaza, Palestine,
00:03:02 ce qui se passe aussi au Yémen.
00:03:04 Mais surtout, surtout, surtout, ce qu'on entend,
00:03:07 ce sont non pas seulement les bruits de bottes,
00:03:09 mais le son des bottes.
00:03:11 Et alors, on est assez frappé.
00:03:13 Je vous donne comme ça quelques exemples,
00:03:15 auditeurs sur les étages de Sud Radio.
00:03:18 Le chancelier allemand, Olaf Scholz,
00:03:20 il appelle à une production d'armement à grande échelle en Europe.
00:03:23 Il s'agit, selon lui, d'un signal à l'adresse européenne
00:03:26 appelé à muscler la base industrielle de défense du continent.
00:03:30 Voilà, malgré les milliards d'euros livrés par les pays de l'Union Européenne et Ukraine,
00:03:34 eh bien, ceux-ci sont encore loin d'avoir atteint une capacité suffisante.
00:03:39 Alors, il dit, Olaf Scholz,
00:03:41 nécessité urgente, car aussi dure que soit cette réalité,
00:03:44 nous ne vivons pas en temps de paix.
00:03:47 Je répète, nous ne vivons pas en temps de paix,
00:03:49 dit le chancelier allemand.
00:03:51 Mais il n'y a pas que lui.
00:03:53 Josep Borrell, le vice-président de la Commission Européenne,
00:03:55 exhorte les 27 à réorienter les exportations d'armes vers l'Ukraine.
00:04:00 Nous devons soutenir l'Ukraine, non seulement le temps qu'il faudra,
00:04:03 mais aussi tout ce qu'il faudra.
00:04:05 Ce n'est pas seulement une question de temps,
00:04:07 c'est une question de quantité et de qualité de fourniture.
00:04:09 C'est une décision politique que les États membres européens doivent prendre.
00:04:13 Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN,
00:04:16 s'est félicité mercredi de la hausse des dépenses militaires des pays de l'Alliance.
00:04:20 Le Canada a promis à cette occasion une nouvelle contribution de 60 milliards,
00:04:24 millions pardon, de dollars pour aider l'Ukraine.
00:04:27 Ministre de la Défense français Sébastien Lecornu
00:04:30 et son monologue allemand Boris Pistorius
00:04:32 ont annoncé la création d'une coalition de soutien à la défense aérienne de l'Ukraine
00:04:37 qui doit rassembler 15 pays.
00:04:39 Et enfin, last but not least, le premier ministre britannique Richie Sounak
00:04:46 a annoncé un accord de sécurité avec Volodymyr Zelensky, le président d'Ukraine.
00:04:51 Un accord pour une durée de 10 ans.
00:04:53 Et Richie Sounak a promis 2,6 milliards de livre sterling d'aide militaire.
00:04:59 Voilà, alors évidemment et également à Gaza,
00:05:02 Joseph Borrell dit aux États-Unis de livrer moins d'armes à l'État hébreu,
00:05:05 Mélenchon appelle les employés des ports à ne pas transporter d'armes vers Israël,
00:05:09 etc. Israël a mené d'ailleurs des raids aériens au Liban.
00:05:13 Il se passe quelque chose qui est là, mais surtout évidemment pour l'Europe.
00:05:17 On sent en tout cas plusieurs chefs d'État, chanceliers, ministres,
00:05:22 qui appellent à une mobilisation générale.
00:05:24 Général Jean-Bernard Pinatel, bonjour.
00:05:27 - Bonjour.
00:05:28 - Bonjour. Alors, dites-moi,
00:05:30 donc vous êtes, je rappelle, vice-président du think-tank Géopragma,
00:05:34 qu'est-ce qui se passe à votre avis ?
00:05:36 Est-ce que ce sont, je dirais, des bruits oraux,
00:05:40 ou en fait, parce qu'on a l'impression, tout se passe comme si depuis quelques temps,
00:05:44 on entend, non pas on va entrer en guerre contre la Russie, non,
00:05:48 mais quand même, est-ce qu'on y en est pas quelque part ?
00:05:53 - Bon, ben écoutez, d'abord il y a une guerre en Ukraine,
00:05:58 donc ça c'est un fait.
00:05:59 D'ailleurs, cette guerre, l'Ukraine ne peut pas la gagner pour un fait tout à fait qu'on occulte,
00:06:07 c'est le fait nucléaire, je pourrais vous en parler,
00:06:11 mais surtout, il y a une grande désinformation sur la volonté russe d'aller plus loin.
00:06:16 Les Russes, pour des raisons géopolitiques, militaires,
00:06:20 et voire politiques intérieures en Russie,
00:06:23 voulaient effectivement éviter que les Russes qui habitaient dans le Donbass…
00:06:31 - La population russophone du Donbass, oui.
00:06:34 - Les russophones, une population russe et russophone.
00:06:37 Et pour eux, ils défendaient une terre russe attise, si vous voulez, au cours des siècles,
00:06:45 et en même temps une population qui depuis 2014 était bombardée quand même pratiquement quotidiennement,
00:06:50 et avec plus de 10 000 morts.
00:06:52 Bon, mais ils ne veulent pas aller plus loin.
00:06:54 Et d'ailleurs, si vous voulez, les Russes ont dans leur mémoire la guerre d'Afghanistan,
00:06:59 où ils ont perdu beaucoup de monde quand ils ont voulu aller dans un pays hostile.
00:07:03 Et on voit très bien qu'au-delà du Niép,
00:07:06 toutes les populations sont hostiles à la Russie,
00:07:09 puisqu'elles se sont même engagées aux côtés d'Hitler pour les combattre.
00:07:13 Donc, les Russes mènent de leur point de vue une guerre défensive.
00:07:20 Et tout ce qu'on nous raconte pour dire qu'il faut soutenir l'Ukraine et la partie occidentale d'EU,
00:07:28 je suis tout à fait d'accord.
00:07:29 Mais quand on nous dit que les Russes veulent aller plus loin et veulent conquérir l'Europe occidentale,
00:07:34 c'est n'importe quoi.
00:07:35 - Oui, et d'ailleurs, général, plusieurs personnes en Amérique et ailleurs disent
00:07:39 "Oui, oui, vous croyez que Poutine va s'arrêter là ? Non, non, il va aller vers la Pologne,
00:07:43 il va envers les Pologne, etc."
00:07:45 On entend plusieurs personnes en Europe et aux Etats-Unis répéter cela.
00:07:49 - Bien entendu, bien entendu.
00:07:50 - Mais là, il y a des intérêts qui sont derrière, qui sont évidents.
00:07:54 Mais Poutine n'a ni la volonté géopolitique, ni les moyens militaires,
00:08:01 ni le soutien de sa population.
00:08:05 Parce qu'on nous raconte en permanence que la Russie est une dictature,
00:08:09 la Russie est un régime autoritaire.
00:08:13 Mais il y a une opinion publique.
00:08:14 Les Russes élisent leurs maires, leurs députés, leurs gouverneurs
00:08:18 et y compris leurs présidents.
00:08:21 Et il y a des médias sociaux en Russie.
00:08:24 Même l'Institut américain a évalué les pertes russes
00:08:28 en recensant tous les messages de condoléances et de deuil
00:08:33 sur les médias sociaux russes.
00:08:35 Donc, il a une opinion publique, il ne faut pas croire,
00:08:38 même s'il maîtrise les médias, les grands médias.
00:08:41 D'ailleurs, comme on peut dire qu'en France, notre gouvernement maîtrise aussi.
00:08:46 - On peut en parler, on peut en parler.
00:08:48 - Aussi les grands médias.
00:08:51 - Jean-Bertrand, Jean-Bernard Binatelle, restons là-dessus.
00:08:57 Est-ce qu'à votre avis, oui c'est ce qu'a dit d'ailleurs
00:09:00 Poutine à Tucker Carlson dans leur désormais célèbre entretien.
00:09:05 Est-ce qu'à votre avis aujourd'hui, on l'entend en même temps,
00:09:09 vous voyez, Scholz, chez nous, en Allemagne, en France, aux Etats-Unis,
00:09:15 vous voyez avec Biden, il dit "il faut encore donner, donner, donner,
00:09:19 il faut absolument donner des milliards, 100 milliards, 60 milliards, etc.
00:09:23 Il faut aller plus loin dans l'aviation, etc."
00:09:27 Mais est-ce qu'à un moment donné, très franchement, sans faire du tout de l'alarmisme
00:09:31 et surtout pas faire des prédictions qui, comme on le sait, n'ont aucun sens,
00:09:35 mais quand même, on a l'impression quand même que dans le discours en tout cas,
00:09:39 l'Europe, tout se passe comme si l'Europe s'engage plus fort encore qu'elle ne l'était déjà engagée.
00:09:47 - Ben écoutez, d'abord parce que les anglo-saxons ont dit que pour eux, c'est pratiquement fini.
00:09:54 D'abord, les Américains sont en campagne électorale, on a vu ce qu'a dit Trump,
00:09:58 les Anglais ont dit qu'ils étaient "out of weapons".
00:10:01 - Oui, qu'ils n'avaient plus d'armes, ils n'en ont plus.
00:10:04 - Voilà, c'est aux Européens de prendre la relève, mais aujourd'hui,
00:10:10 on n'est pas capable de la prendre en tout cas dans un délai de plusieurs années.
00:10:14 On le sait très bien.
00:10:16 Non, ce qu'il y a, et malheureusement, ce qui va manquer à l'Ukraine, c'est les hommes.
00:10:23 Ce ne sont pas les armes et les munitions.
00:10:26 On voit très bien aujourd'hui, ils ont eu des pertes considérables.
00:10:30 Et aujourd'hui, les gens n'ont plus envie d'aller se battre.
00:10:34 Donc, pour moi, ce qu'il y a, c'est que cette guerre a été voulue par les anglo-saxons
00:10:42 tout simplement pour diviser l'Europe de la Russie.
00:10:46 Ils y ont réussi, mais ça se fait avec le sang des Ukrainiens.
00:10:50 Et moi, si vous voulez, je suis un vieux général qui a fait la guerre d'Algérie.
00:10:55 J'ai eu dans ma section le taux de perte, c'est-à-dire 37% qu'ont les unités élémentaires en Ukraine.
00:11:03 Et je sais, j'ai été blessé à 9h30 du matin, évacué à minuit.
00:11:08 Je sais les souffrances des soldats ukrainiens.
00:11:12 Et je trouve qu'il est totalement, pour tous ces gens, ces généraux hénarques,
00:11:17 ou ces dirigeants européens qui sont tombés,
00:11:21 qui font tuer des gens pour rien.
00:11:28 Parce que l'Ukraine ne pourra jamais reprendre les territoires annexés par la Russie.
00:11:36 Vous parlez de tout le Donbass et puis la Crimée.
00:11:41 Zaporizhzhia et la République en Europe, les deux personnes,
00:11:47 ils ne pourront jamais les reprendre parce que les Russes, à ce moment-là,
00:11:52 utiliseront l'arme nucléaire tactique s'ils étaient mis en difficulté par des forces.
00:11:57 Donc il faut qu'on arrive à cesser le feu.
00:12:01 D'ailleurs, les Américains ont déjà admis que les quatre oblats annexés par la Russie sont perdus,
00:12:08 y compris la Crimée.
00:12:09 Et pour eux, ils ont atteint leur objectif qui était d'éviter la création d'une Eurasie.
00:12:14 Et à partir de ce moment-là, pour eux, maintenant, c'est à nous de continuer d'alimenter.
00:12:19 Est-ce que vous croyez que les Russes vont aller jusqu'à Odessa ?
00:12:22 C'est une très bonne question.
00:12:27 Et pour moi, ce serait une erreur.
00:12:29 J'ai même bâti un scénario que j'ai appelé "un pont trop loin", comme la bataille d'Arnheim.
00:12:33 Ils pourront y aller.
00:12:35 Mais ensuite, pour vous dire, le front actuellement, c'est 900 km.
00:12:41 Donc, à 450 km, le sud est protégé par le Nièvre.
00:12:45 S'ils vont jusqu'à Odessa, ils sont obligés de recréer un front Est-Ouest jusqu'à la France-Niterie de 450 km.
00:12:54 Et donc, ils doivent non pas mobiliser, comme actuellement ils ont 600 000 hommes,
00:12:58 mais un million d'eux en permanent.
00:13:00 Et donc, ils ont envie d'y aller.
00:13:03 Ils ont énormément envie.
00:13:05 Stratégiquement, ça se comprend.
00:13:07 Mais le coût pour s'y maintenir serait énorme.
00:13:11 Et ça, il n'y a que Poutine qui peut, dans sa tête et dans ses calculs, dire "ça vaut le coup ou ça ne vaut pas le coup".
00:13:18 Mais donc, pour vous, soyons clairs, Général,
00:13:22 ce qui est terrifiant, c'est que vous dites que l'affaire est pliée, vous n'êtes pas le seul à le dire,
00:13:29 et qu'on va continuer à se battre jusqu'au dernier Ukrainien.
00:13:33 C'est ça qui se passe.
00:13:35 Pour moi, c'est tout à fait ça.
00:13:37 Et d'ailleurs, les Ukrainiens de plus en plus s'en rendent compte.
00:13:41 Le chef d'état-major qui a été viré le disait clairement.
00:13:47 Et les Américains, le chef d'état-major suprême américain, le général Millet, a dit
00:13:56 "quand on a une opportunité pour saisir, un cessez-le-feu, il faut le faire".
00:14:01 Parce qu'il voit très bien qu'aujourd'hui, le risque...
00:14:05 Alors franchement, comment vous expliquez, Général, que, en revanche,
00:14:11 effectivement, vous parlez des Américains, et en même temps, ce sont les Européens,
00:14:15 qu'ils soient Français ou Allemands, qui haussent le ton.
00:14:17 En disant "non, non, non, il faut se battre, il faut continuer à se battre".
00:14:20 C'est tous les gens qui veulent créer une Europe fédérale.
00:14:23 Et donc, si vous voulez, il y a une belle menace pour créer cette Europe fédérale et la mettre au pas.
00:14:30 On voit très bien tout ce qui se passe aujourd'hui.
00:14:33 On a commencé avec le Covid, maintenant on veut commencer avec la menace russe,
00:14:37 qui est une menace pour l'Union Européenne inexistante.
00:14:40 Inexistante parce que ce n'est absolument pas à leur intérêt.
00:14:44 Ce n'est pas à leur intérêt.
00:14:46 Et la Russie a beaucoup évolué. La Russie, ce n'est plus la Russie soviétique.
00:14:50 Moi, j'ai travaillé en Russie pour les entreprises françaises entre 1990 et 2005.
00:14:55 Je peux vous assurer que les Russes, ils ont envie de vivre comme nous, en paix.
00:15:00 - Oui, et effectivement, c'est là où le décalage est presque abyssal entre les paroles belliqueuses,
00:15:09 surtout que, vous l'avez dit vous-même, combien de temps peut tenir une armée française aujourd'hui ?
00:15:14 On en a beaucoup parlé, certains ont parlé, c'est vrai que...
00:15:17 Est-ce que l'armée française a de quoi tenir une guerre aujourd'hui ? Très franchement.
00:15:21 - Alors, d'abord, il faut dire que la France est un cas particulier en Europe
00:15:27 parce que nous, on assure notre sécurité par la dissuasion nucléaire.
00:15:30 - Exact.
00:15:31 - C'est-à-dire qu'on est capable, en deuxième frappe, de créer un dommage et des pertes à un adversaire
00:15:37 supérieur à l'enjeu qu'on propose pour lui. On est les seuls.
00:15:40 Et d'ailleurs, la dissuasion nucléaire ne se partage pas,
00:15:42 et dire qu'on va étendre notre dissuasion nucléaire à l'Europe, ce n'est pas sérieux.
00:15:47 Jamais un président de la République enverra une arme nucléaire si notre pays est attaqué.
00:15:58 Déjà, même déclencher l'arme nucléaire si nous sommes attaqués, c'était...
00:16:03 Moi, j'ai été au centre de ça. J'ai assisté, j'étais chef de la sécurité des essais nucléaires,
00:16:10 j'ai assisté à cinq tirs nucléaires de la puissance d'Hiroshima à 10 km de ces tirs nucléaires sur le Dukras.
00:16:19 Je peux vous assurer que ça décoiffe à 10 km.
00:16:21 - C'est shibazite, j'imagine.
00:16:23 - Donc on ne se rend pas compte, on discute tout ça d'une façon intellectuelle,
00:16:28 mais la guerre, c'est quelque chose de terrible.
00:16:30 Et une guerre nucléaire, il n'y aurait pas de guerre en Europe qui ne serait pas nucléaire.
00:16:34 - Oui, et c'est ça que...
00:16:36 - Les Russes ne sont pas fous, et nous encore moins.
00:16:39 Mais simplement, nos politiques, s'il vous plaît, ils disent n'importe quoi.
00:16:44 C'est malheureusement à dire, mais c'est vrai.
00:16:48 - C'est effectivement, je ne dirais pas le mot de la fin, mais on peut vraiment se poser la question, vous avez raison.
00:16:54 Général Jean-Bernard Pinatel, merci.
00:16:57 - Je vous en prie.
00:16:59 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous. Je rappelle que vous êtes vice-présidente du Think Tank,
00:17:03 GéoPragma, on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio avec André Bercoff,
00:17:07 qui recevra Nicolas Dupont-Aignan, on va parler de cet article 4,
00:17:11 qui a été réintroduit dans la loi sur les dérives sectaires,
00:17:14 et puis ça vous fait réagir, bien sûr, comme tous les jours, 0826 300 300,
00:17:18 pour nous appeler, pour poser vos questions, pour réagir, à tout de suite sur Sud Radio.
00:17:23 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h, André Bercoff.
00:17:31 Ici Sud Radio.
00:17:33 Les Français parlent au français.
00:17:38 Les carottes sont cuites.
00:17:40 Les carottes sont cuites.
00:17:43 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:17:46 - Ah mais franchement, c'est l'Assemblée Nationale qui était hier dans tous ses états, hier et avant-hier.
00:17:52 Imaginez, mercredi dans la nuit, de mardi à mercredi,
00:17:57 et bien l'Assemblée Nationale vote le rejet de l'article 4 sur le projet de loi contre les dérives sectaires.
00:18:05 Et l'article 4 qui était rédigé, on en a parlé hier longuement, comme vous le savez, dans l'émission,
00:18:11 de dire "attendez, voilà, on ne peut pas suivre, il est hors de question d'accepter
00:18:19 des gens qui n'ont rien à voir avec la médecine, qui n'ont rien à voir avec la science,
00:18:24 et qui donnent de fausses informations, et d'ailleurs, je vais vous dire qu'il avait très très bien défini,
00:18:30 dans notre émission, Sabrina Agresti Roubache, l'auteur de ce projet de loi,
00:18:36 et de cet amendement, écoutez Sabrina Agresti Roubache.
00:18:40 - Juste pour rappeler l'article 4, c'est l'abandon de soins,
00:18:48 donc la provocation à l'abandon de soins, donc par exemple,
00:18:51 quelqu'un est malade d'un cancer, et vous avez un gourou 2.0 qui explique qu'il faut abandonner sa chimiothérapie,
00:18:58 - Et qu'en mangeant de la soupe, il sera sauvé.
00:19:00 - Et qu'en mangeant de la soupe, il sera sauvé. Donc voilà, cette loi, je vais la défendre,
00:19:03 avec beaucoup de courage, avec la majorité, et avec aussi le groupe socialiste qui soutient cette loi,
00:19:09 avec les écologistes, on va essayer de réécrire ensemble cet article 4,
00:19:12 pour qu'il puisse passer tout à l'heure dans l'hémicycle.
00:19:14 - Et bien elle a réussi, ils l'ont réécrit ensemble, effectivement, le projet est passé.
00:19:20 236 votants, 224 exprimés, 113 majorités absolues, alors au départ, effectivement,
00:19:29 c'était les contres qu'il avait apporté, et là, 151 pour, 73 contre.
00:19:37 On va en parler ensuite avec Nicolas Dupont-Aignan, avec le député Nicolas Dupont-Aignan,
00:19:41 bien sûr que vous connaissez, on ne va pas le présenter,
00:19:43 mais c'est intéressant de voir que sur les 567 députés, il y avait 236 votants,
00:19:50 et 224 exprimés, que faisaient les 300 et plus autres ?
00:19:56 C'est quand même une question qu'on peut se poser,
00:19:58 eux qui sont censés nous représenter, et que l'on paye pour ça.
00:20:01 Mais on va en reparler. Mais auparavant, alors voilà, vous parlez des gourous,
00:20:06 effectivement, la provocation à abandonner ou à s'abstenir de suivre un traitement médical,
00:20:14 thérapeutique ou prophylactique, ainsi que la provocation à adopter les pratiques présentées
00:20:19 comme ayant une finalité thérapeutique ou prophylactique,
00:20:22 lorsque ces incitations peuvent s'avérer particulièrement graves pour la santé physique ou psychique.
00:20:27 Et qui n'est pas, on l'a dit hier, contre les châtans, les charlatans et contre les gourous.
00:20:32 Mais à qui s'adressait cette loi ? Qui visait-on ?
00:20:35 On se dit, ben voilà, c'est les châtans et les gourous.
00:20:37 Pas du tout, pas du tout. Et c'est Olivier Véran, l'ancien ministre de la Santé,
00:20:41 aujourd'hui député, qui, à l'Assemblée Nationale, a dit ceci.
00:20:47 Écoutez.
00:20:48 Avant de venir, j'ai cherché sur Google, j'ai tapé, par exemple, "gourou" et "raoult",
00:20:53 et j'ai trouvé plus de réponses qu'en tapant "science" et "Le Pen".
00:20:57 (Applaudissements)
00:21:03 Pendant la pandémie, il y a eu d'un côté nos blouses blanches,
00:21:06 au lit des malades, comme dans les laboratoires,
00:21:08 et puis il y a eu Didier Raoult.
00:21:10 Les premiers ont gagné notre estime et notre respect,
00:21:13 le second a gagné de l'argent et des disciples.
00:21:16 Est-ce que les critères de dérive sectaire sont réunis ?
00:21:18 A minima, il y a l'objet de débats.
00:21:20 Les délires quasi messianiques d'un homme qui porte la blouse comme Raël porte la tunique,
00:21:24 sur son talent exceptionnel qu'il emporterait à lui seul sur toute la communauté scientifique internationale.
00:21:30 Les fils ininterrompus de malades devant l'IHU de Marseille en quête du précieux Elixir.
00:21:34 Combien de malades en France refuseront un vaccin protecteur ?
00:21:42 Voilà, c'était, comme vous l'avez vu, assez mouvementé.
00:21:45 C'est intéressant parce que là, Olivier Véran, il ne s'est pas embarrassé de formules.
00:21:50 Le pelé, le galeu, nous nous vient tout le mal.
00:21:53 Le Raël, le gourou, le charlentin, c'est Didier Raoult avec son précieux Elixir
00:21:58 pendant que nous, nous travaillons, lui, il se fait de l'argent avec, je crois, avec ses bouquins.
00:22:02 Non, pas vraiment, avec le labo.
00:22:04 Mais enfin, voilà.
00:22:05 Et effectivement, dans cette assemblée, Marine Le Pen lui a répondu très rapidement et lui a dit ceci.
00:22:15 Alors aujourd'hui, le débat, parce que, puisqu'il y a une réécriture, c'est qu'est-ce qu'un lanceur d'alerte ?
00:22:20 Pardon, mais s'il y a bien une personne qui ne devait pas prendre la parole aujourd'hui, c'est M. Véran
00:22:24 qui a dit tout est l'inverse de tout pendant la crise du Covid.
00:22:29 Et il a dit n'importe quoi.
00:22:32 Et ça a été scientifiquement démontré.
00:22:35 Il a osé parler de M. Raoult.
00:22:38 Alors on va parler du professeur Raoult, parce que c'est un sujet fondamental.
00:22:43 Mais dites-moi, il n'y a pas quelques ministres qui ont été soignés par le professeur Raoult ?
00:22:49 Il n'y a pas quelques-uns de vos grands-mères, présidents de conseils régionaux,
00:22:57 qui ont été soignés par le professeur Raoult ?
00:23:00 Il n'y a pas un président de la République qui est allé pour rendre hommage au professeur Raoult ?
00:23:09 Alors voilà, donc effectivement, ce qui est quand même,
00:23:12 quel que soit ce qu'on peut penser de Didier Raoult ou du reste,
00:23:16 donc la discussion était centrée sur Didier Raoult.
00:23:20 Mais il y a quelque chose de plus intéressant encore.
00:23:22 Nous avons retrouvé, d'ailleurs elle est dans les réseaux sociaux,
00:23:25 elle est accessible à tous,
00:23:27 nous avons retrouvé le témoignage de la personne qui a rédigé l'amendement,
00:23:32 qui est Sabrina Agresti Roubache, vous savez, la députée macroniste,
00:23:39 et qui a effectivement, comme on l'a dit, c'est pour les gourous
00:23:42 qui veulent donner de la soupe à ceux qui ont le cancer,
00:23:44 et qui croient les guérir comme ça.
00:23:46 Eh bien Sabrina Agresti Roubache, elle a été soignée en 2020
00:23:53 à l'IHU de Marseille par le professeur Didier Raoult.
00:23:57 Et voici ce qu'écrivait l'auteur, ou l'autrice si vous voulez,
00:24:01 soyons modernes, l'autrice de cet amendement si controversé
00:24:08 contre les dérives sectaires.
00:24:10 Écoutez Sabrina Raoult en 2020.
00:24:17 On m'appelle donc jeudi pour me dire que mon mari et moi étions positifs,
00:24:22 moi avec de gros symptômes, on m'hospitalise,
00:24:25 on m'a hospitalisée immédiatement, chloroquine dès le vendredi matin,
00:24:29 vendredi soir je commençais à me sentir mieux,
00:24:32 donc on m'avait dit que j'avais une charge virale très importante,
00:24:36 des lésions pulmonaires au scanner,
00:24:38 et samedi matin déjà mieux, mais vraiment mieux,
00:24:43 c'est-à-dire que je ne sais pas comment l'expliquer,
00:24:46 pourtant j'ai l'habitude d'avoir des bronchites,
00:24:48 je suis plutôt habituée à ce genre de symptômes.
00:24:55 En 24 heures votre état s'est vraiment amélioré,
00:25:00 est-ce que vous l'attribuez de façon certaine à la chloroquine
00:25:04 ou est-ce que vous avez pris d'autres traitements ?
00:25:06 Moi je ne suis pas médecin,
00:25:08 mais ce que ma charge virale en tout cas samedi avait nettement baissé,
00:25:13 ce qui est sûr c'est que je n'avais plus de symptômes,
00:25:16 c'est-à-dire plus de maux de tête, plus de courbatures,
00:25:19 quasi plus de fièvre, c'est-à-dire que je tourne maintenant aux alentours de 37,5,
00:25:24 plus de douleurs, quasi plus de douleurs pulmonaires,
00:25:27 une fatigue, mais une fatigue comme si vous sortiez,
00:25:30 pour quiconque qui a eu une grippe ou une bronchite,
00:25:33 vous voyez ce que veut dire une fatigue, on va dire comme toute normale.
00:25:36 Voilà, alors voilà, elle a été soignée à la chloroquine
00:25:39 et elle dit "écoutez en 24 heures..."
00:25:42 Alors, il y a une chose que je me...
00:25:44 La question que je me pose, et d'ailleurs si Sabrina,
00:25:46 Christy Roubach a envie d'attraper, évidemment, elle est la bienvenue,
00:25:49 n'a-t-elle pas raconté cela à Olivier Véran,
00:25:53 à son collègue Olivier Véran,
00:25:56 qui lui explique effectivement
00:25:59 ce charlatan de Raoult "c'est pas possible"
00:26:02 et voilà que sa collègue, elle a été apparemment,
00:26:05 en tout cas c'est elle qui le dit,
00:26:07 guérie par les méthodes de l'IHU Marseille Méditerranée.
00:26:10 Intéressant tout cela, Nicolas Dupont-Aignan,
00:26:13 vous avez suivi cela parce que vous, vous êtes à l'Assemblée,
00:26:16 vous suivez les votes, vous êtes député de l'Essonne,
00:26:19 et franchement, alors il y a eu ce renversement,
00:26:22 bon très bien, de vote, et là on se dit mais
00:26:25 où on est, qu'est-ce qui se passe, est-ce que c'est un bateau
00:26:28 qui prend eau de toutes parts, qu'est-ce que ça traduit,
00:26:31 d'abord la fréquentation par les députés,
00:26:34 deuxièmement, ce projet de loi qui rejeté,
00:26:38 et quelques heures après, je sais que c'est légal,
00:26:41 enfin, je peux se poser la question, qui est accepté,
00:26:44 qu'est-ce que vous en pensez ?
00:26:46 - D'abord, moi je me suis battu toute la nuit de mardi avec d'autres,
00:26:50 et on a gagné, c'est-à-dire qu'on a réussi
00:26:53 à avoir un vote de suppression,
00:26:56 parce qu'il faut quand même bien dire que cet article 4
00:27:00 liberticide, il a été jugé liberticide par le Conseil d'État,
00:27:03 il a été supprimé par le Sénat,
00:27:06 et il y a eu une majorité des députés qui l'ont supprimé mardi soir.
00:27:10 Et puis qu'est-ce qui s'est passé ?
00:27:12 Eh bien, les macronistes sont revenus à la charge,
00:27:16 par un effet de surprise, ils ont mobilisé tout leur groupe,
00:27:19 et il y a eu, à mon avis, des complices de la désertion,
00:27:24 il y a d'abord eu des complices, ce sont les socialistes,
00:27:27 qu'on votait pour, c'est abominable,
00:27:30 ce sont les écologistes, dont certains avaient voté contre
00:27:34 mardi soir et qu'on votait pour mercredi après-midi,
00:27:40 donc les écologistes ont changé d'avis,
00:27:43 et puis il y a eu la désertion des communistes,
00:27:46 pas un député communiste dans l'hémicycle,
00:27:50 pas un, une abstention je crois,
00:27:52 et plus de 16 ou 12 absents.
00:27:55 L'héliote, vous vous souvenez de l'héliote,
00:27:58 c'est M. De Courson, la réforme des retraites,
00:28:00 il y a eu qu'une voix contre, une voix contre,
00:28:04 et le reste des abstentions et des absents.
00:28:06 Donc en fait, qu'est-ce qui a dû se passer ?
00:28:09 Et puis les LR, les Républicains,
00:28:12 il y a eu quand même 24 voix contre, mais il y a eu 36 absents.
00:28:16 Et côté RN, c'est le groupe qui a été le plus mobilisé,
00:28:20 il y a eu 63 voix pour, mais il y a quand même eu 25 absents.
00:28:23 Et dans les non-inscrits, il y a eu deux contre,
00:28:26 votre serviteur, et il y a eu des absents.
00:28:28 Donc, ça veut dire quoi ?
00:28:30 Ça veut dire que cette loi, elle est passée
00:28:32 par une alliance entre les macronistes,
00:28:34 et les socialistes et les écologistes,
00:28:36 et pas l'abstention des communistes et d'héliotes.
00:28:41 Voilà, on aurait mobilisé, donc ça veut dire quoi ?
00:28:44 Ça veut dire que derrière, il y a des intérêts,
00:28:47 ou de la folie, je ne sais pas, du cynisme,
00:28:50 parce que cette loi, ce qui est extraordinaire,
00:28:53 c'est que pendant toute la discussion,
00:28:55 et vous pouvez reprendre mes vidéos,
00:28:57 j'ai expliqué que c'était une loi
00:28:59 pour baïonner la liberté d'expression,
00:29:01 mettre fin à la liberté médicale,
00:29:03 mettre fin à la liberté du patient
00:29:05 de disposer de son propre corps.
00:29:07 Et à chaque fois, le gouvernement me disait
00:29:10 "mais non, c'est contre les sectes".
00:29:12 Et puis, à la fin, vous avez passé l'extrait de Véran,
00:29:15 en fait c'est une loi qui vise à cibler
00:29:19 ceux qui se sont opposés aux injections,
00:29:22 qui vise à défendre une science d'État.
00:29:26 Mais s'il y avait des juges indépendants,
00:29:29 on pourrait retourner l'argumentaire,
00:29:32 on pourrait poursuivre M. Véran,
00:29:34 parce que M. Véran, en voulant injecter
00:29:37 tous les Français avec un produit
00:29:39 qui n'empêchait pas la transmission,
00:29:41 et qui a produit des effets secondaires,
00:29:43 on pourrait dire qu'il provoque
00:29:45 que c'est un charlatan, que c'est un gourou,
00:29:47 parce que le vrai gourou dans cette affaire,
00:29:49 le vrai charlatan, c'est M. Véran.
00:29:53 Quant à accuser le professeur Raoult
00:29:55 d'avoir gagné de l'argent,
00:29:57 c'est tellement bas et faux,
00:29:59 puisque le professeur Raoult, justement,
00:30:01 est un homme indépendant des laboratoires.
00:30:03 Et c'est tellement dégueulasse,
00:30:05 s'il voulait que ça montre à quel point
00:30:07 ces gens sont prêts à tout,
00:30:10 pour inverser les accusations.
00:30:13 C'est terrible ce qui s'est passé,
00:30:15 mais c'est tellement gros.
00:30:17 Je vais vous dire après,
00:30:19 moi je suis intervenu de nombreuses reprises,
00:30:21 et après il y a eu pire, il y a eu M. Delaporte,
00:30:23 un député socialiste qui a perdu la raison,
00:30:25 et qui m'a accusé d'avoir offert
00:30:27 une place dans les tribunes de l'Assemblée
00:30:29 à Mme Balomba,
00:30:31 qui soi-disant aurait dit que les riches
00:30:33 se nourrissaient de paupières,
00:30:35 d'enfants et de sang.
00:30:37 Vous voyez la folie des gens ?
00:30:39 Non mais les débats étaient des fous.
00:30:41 Mais pourquoi ? Pourquoi ?
00:30:43 Je vais vous dire.
00:30:45 Parce que quand on s'est opposé à cette loi,
00:30:47 ils ont pensé,
00:30:49 avec leur gros sabot,
00:30:51 il suffisait de dire sur toutes les chaînes de télé,
00:30:53 qu'il y avait un médecin
00:30:55 qui avait proposé du jus de carotte
00:30:57 à un malade du cancer,
00:30:59 qui avait abandonné son traitement et qui était mort,
00:31:01 ils nous répètent ça depuis trois ans.
00:31:03 Donc c'est ce qu'on appelle un élément de langage,
00:31:05 qui a dû être fabriqué par McKinsey et Pfizer.
00:31:07 Donc c'est un élément de langage.
00:31:09 Et ils ont répété ça,
00:31:11 alors vous allez voir, vous allez rire,
00:31:13 parce que vous allez voir la ministre, elle répète ça toute la journée,
00:31:15 dans toutes les interviews.
00:31:17 Depuis des années, M. Véran répète la même chose depuis des années.
00:31:19 Donc ça c'est l'élément de langage.
00:31:21 Ils ont tricoté un projet de loi
00:31:23 contre les dérives sectaires.
00:31:25 Et puis,
00:31:27 dans ce projet de loi légitime,
00:31:29 contre les sectes, personne n'est pour les sectes,
00:31:31 ils ont introduit l'article 4,
00:31:33 c'est pas un cavalier législatif,
00:31:35 c'est un dinosaure législatif, c'est gros comme une maison.
00:31:37 C'est un article 4 qui n'a rien à voir avec les sectes.
00:31:39 Ce qui est très grave,
00:31:41 parce que cet article 4,
00:31:43 avec cet article 4, Galilée n'aurait pas pu s'exprimer.
00:31:45 Avec cet article 4,
00:31:47 Pasteur n'aurait pas existé.
00:31:49 Avec cet article 4, Raoul n'aurait pas existé.
00:31:51 L'Ivermectine n'aurait pas existé.
00:31:53 Donc ça veut dire que c'est une science d'Etat
00:31:55 au service d'industrie pharmaceutique.
00:31:57 Alors que la science c'est le doute, effectivement.
00:31:59 Mais alors, il y a une question que je voulais poser, Nicolas Dupont-Aignan,
00:32:01 qui nous frappe.
00:32:03 Moi c'est le citoyen, et je ne suis pas le seul à penser,
00:32:05 pourquoi sur un sujet aussi important,
00:32:07 et comme vous dites,
00:32:09 qui met en cause beaucoup de choses,
00:32:11 pourquoi sur les 566,
00:32:13 577 députés
00:32:15 que compte l'Assemblée nationale,
00:32:17 pourquoi il n'y avait que 236 votants ?
00:32:19 Et je parle de ça,
00:32:21 mais on a vu beaucoup de votes fondamentaux
00:32:23 où il y a une minorité de députés.
00:32:25 Qu'est-ce que ça dit
00:32:27 du pouvoir législatif aujourd'hui ?
00:32:29 - C'est une honte,
00:32:31 et il y a deux raisons à ces absences.
00:32:33 Et il ne faut pas les confondre.
00:32:35 Il y a une raison,
00:32:37 c'est l'absence,
00:32:39 et c'est la principale, par exemple le groupe communiste,
00:32:41 et les autres,
00:32:43 c'est l'absence,
00:32:45 Ponce-Pilate. Vous connaissez l'histoire de Ponce-Pilate ?
00:32:47 - On s'en lave les mains.
00:32:49 - On s'en lave les mains.
00:32:51 On ne vient pas comme ça.
00:32:53 On n'est pas accusé de voter pour,
00:32:55 mais on laisse passer le truc.
00:32:57 Et c'est pourquoi je persiste à penser
00:32:59 qu'il y a eu un deal,
00:33:01 bien sûr avec les socialistes et avec les écolos,
00:33:03 mais ils l'ont avoué, ils ont dit qu'ils étaient pour.
00:33:05 Il y a eu des discours socialistes
00:33:07 hallucinants, qui me faisaient penser à la loi des suspects
00:33:09 de 1793,
00:33:11 pendant la terreur.
00:33:13 On a eu un député socialiste,
00:33:15 toujours le sueur de la porte, et puis un autre,
00:33:17 qui nous ont dit qu'il y avait une science démocratique.
00:33:19 - Oui, c'est bien, oui.
00:33:21 C'est l'ISNQ en Union soviétique, ça.
00:33:23 - Ça veut dire la science démocratique,
00:33:25 si j'ai bien compris, c'est
00:33:27 vous êtes au pouvoir, vous faites la science.
00:33:29 - Oui.
00:33:31 - Vous avez tort parce que vous êtes minoritaire.
00:33:33 - Oui, oui.
00:33:35 - C'est complètement fou.
00:33:37 - Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaire.
00:33:39 C'était André Lénienne en 81.
00:33:41 Absolument.
00:33:43 - Bon, ça veut dire ça, c'est le début du fascisme.
00:33:45 Du salinisme.
00:33:47 C'est-à-dire qu'il y a une science
00:33:49 d'État.
00:33:51 - Et la seconde raison, Nicolas Dupont-Dénier,
00:33:53 vous disiez qu'il y a deux raisons.
00:33:55 - C'est la nullité, c'est la paresse.
00:33:57 Ce sont des nuls
00:33:59 qui, scandaleusement,
00:34:01 ne viennent pas parce qu'ils n'ont pas vu,
00:34:03 ils n'ont pas lu. Mais qui n'a pas lu ce texte ?
00:34:05 C'est scandaleux.
00:34:07 Mais moi, je vais vous dire,
00:34:09 il ne faut pas prendre les députés pour des imbéciles.
00:34:11 Je pense que la plupart des abstentions,
00:34:13 elles étaient soit organisées par les groupes,
00:34:15 soit laissées faire par les groupes.
00:34:17 Parce que si un groupe politique
00:34:19 veut que les députés soient là,
00:34:21 il ne peut pas les obliger tous à être là,
00:34:23 mais 90% sont là.
00:34:25 - Oui.
00:34:27 - Alors, j'ai oublié tout à l'heure,
00:34:29 il faut être honnête,
00:34:31 LFI a voté contre.
00:34:33 Avec 46 votants, contre.
00:34:35 Mais il y a eu une vingtaine d'abstentions.
00:34:37 Donc, si vous voulez, pour moi,
00:34:39 derrière, alors vous allez dire
00:34:41 que je suis complotiste,
00:34:43 mais cette loi, cet article 4,
00:34:45 il vise à faire taire
00:34:47 en prévision d'une future pandémie.
00:34:49 Il vise à conforter
00:34:51 l'industrie pharmaceutique.
00:34:53 Il vise à conforter
00:34:55 la science d'Etat.
00:34:57 Il vise, parce qu'ils ont perdu la bataille.
00:34:59 Aujourd'hui, tout le monde a compris,
00:35:01 parce que c'est même Delphrécy
00:35:03 qui l'a avoué.
00:35:05 C'est ce que j'ai dit à M. Véran.
00:35:07 C'est quand même extravagant de voir M. Véran
00:35:09 nous dire que Raoult
00:35:11 est un gourou,
00:35:13 alors qu'il a commis un mensonge
00:35:15 d'Etat en faisant croire
00:35:17 aux Français que le vaccin
00:35:19 protégeait de la transmission.
00:35:21 C'était en juillet 2021,
00:35:23 la déclaration d'Emmanuel Macron.
00:35:25 Vous vous souvenez ?
00:35:27 Mais Delphrécy, tout le monde sait qui c'est,
00:35:29 c'était le président du Conseil scientifique.
00:35:31 C'est celui qui était sur tous les plateaux télé.
00:35:33 Il est passé il y a quelques mois
00:35:35 sur France 24.
00:35:37 - Et il a reconnu.
00:35:39 - Il a reconnu, mais pire,
00:35:41 il a reconnu qu'il avait prévenu
00:35:43 le ministre de la Santé
00:35:45 en mars 2021.
00:35:47 Ça veut dire
00:35:49 que l'homme de Macron,
00:35:51 M. Delphrécy,
00:35:53 professeur qui a enfermé la France,
00:35:55 qui a imposé les injections,
00:35:57 qui était la caution scientifique,
00:35:59 deux ans après,
00:36:01 pour laver sa conscience,
00:36:03 dit la vérité à vos confrères de France 24
00:36:05 et charge
00:36:07 M. Véran.
00:36:09 Et M. Véran, il devrait quand même avoir
00:36:11 le cœur lourd,
00:36:13 qui est démasqué,
00:36:15 qui est témoin assisté devant la haute cour de justice.
00:36:17 M. Véran, il revient
00:36:19 à l'Assemblée nationale
00:36:21 et il fait le malin,
00:36:23 mais vous vous rendez compte,
00:36:25 c'est l'assassin qui revient sur les lieux du crime.
00:36:27 - Quel assassin ?
00:36:29 - C'est le Grégory,
00:36:31 c'était Grégory pour le meurtre
00:36:33 de la jeune fille.
00:36:35 - Le petit Grégory, dans la Bologne ?
00:36:37 - Non, non, comment il s'appelait ?
00:36:39 Celui qui avait tué sa femme
00:36:41 et qui manifestait en pleurs
00:36:43 à l'enterrement de sa femme.
00:36:45 - Cédric Jubilar.
00:36:47 - Oui, c'est bon.
00:36:49 - Véran, c'est Jonathan.
00:36:51 C'est-à-dire qu'il est
00:36:53 coupable, il est responsable,
00:36:55 il vient à l'Assemblée et il organise
00:36:57 le vote d'une loi pour faire la censure
00:36:59 des gens qui sont libres.
00:37:01 - Mais, dernière question, Nicolas Dupont-Aignan,
00:37:03 est-ce que ceci
00:37:05 n'est pas effectivement
00:37:07 s'il peut le faire
00:37:09 et s'il le fait comme il le fait,
00:37:11 mais il y a Véran, mais il y a beaucoup d'autres,
00:37:13 est-ce que ce n'est pas le fait de
00:37:15 quelque chose qui nous frappe beaucoup ?
00:37:17 C'est la passivité.
00:37:19 La passivité, les gens disent "oui, c'est comme ça",
00:37:21 ils acceptent et rien ne bouge.
00:37:23 Je voudrais juste vous faire entendre un auditeur
00:37:25 qui voulait réagir.
00:37:27 - C'est Julien qui nous appelle de Marseille. Bonjour Julien.
00:37:29 - Oui, d'Île-de-France,
00:37:31 mais c'est pas grave.
00:37:33 - Oui, bonjour Julien. - Bonjour André,
00:37:35 bonjour M. Dupont-Aignan, déjà bravo, parce que c'est vrai que vous,
00:37:37 vous avez fait votre boulot et ça c'est quand même
00:37:39 qu'on soit d'accord ou pas avec vous, c'est à saluer.
00:37:41 Mais moi je commence à en avoir ras-le-bol de ce gouvernement
00:37:43 qui in fine vote, dès que ça ne va pas
00:37:45 dans leur sens, ils re-votent avec des tours de passe-passe
00:37:47 ou alors avec Mme Borne, ils nous font une vingtaine
00:37:49 de 49-3. Et pendant
00:37:51 ce temps-là, l'opposition n'est pas là
00:37:53 comme c'est commode, ils ont piscine
00:37:55 très certainement. - Ils l'ont pas. - Là, quelle plus
00:37:57 belle preuve, que nous avons
00:37:59 en fait à faire à une opposition croupion
00:38:01 à des tartuffes. Parce que
00:38:03 dès qu'on n'est pas d'accord avec ce gouvernement, en fait,
00:38:05 en préambule, et bien sur
00:38:07 tous les sujets, ils veulent faire taire l'opposition.
00:38:09 Moi c'est ça qui m'effraie, si vous voulez, c'est que dès que vous êtes
00:38:11 pas d'accord avec la doxa de Mme Bonderlion,
00:38:13 avec les effets secondaires
00:38:15 ou la politique du Covid qui a été mis en place,
00:38:17 on pense aux perronnes, aux
00:38:19 oryocodes, aux parolas qui sont censurées
00:38:21 ou à Tucker Carlson pour ce qui est du journalisme,
00:38:23 bientôt ce sera un gourou.
00:38:25 Pareil pour ceux qui ont dénoncé
00:38:27 l'affaire Hunter Biden pour ce qui est
00:38:29 en politique américaine. Et alors en politique
00:38:31 française, on a un cas d'école qui est fantastique,
00:38:33 M. Poutou, Mme Arthaud
00:38:35 et alors surtout M. Asselineau
00:38:37 qui est mis dans le formol entre les deux présidentielles.
00:38:39 Il y a déjà une censure qui s'établit
00:38:41 en France et qui passe
00:38:43 crème, puisque les journalistes aujourd'hui
00:38:45 ne font pour une bonne part,
00:38:47 hormis vous, qu'ils fêtent quand même
00:38:49 effectivement André Berkhoff, mais je suis désolé
00:38:51 c'est des procédés dignes de la Corée du Nord.
00:38:53 Alors moi je commence à en avoir marre, si vous voulez,
00:38:55 de cette censure qui est
00:38:57 admise, qui est permise,
00:38:59 et qui se passe normalement,
00:39:01 effectivement, sans aucun, sans aucun équilibre.
00:39:03 - D'accord, Julien, je voudrais que
00:39:05 Nicolas Dupont-Aignan,
00:39:07 vous écoutez vos répondre, mais auparavant
00:39:09 peut-être juste, juste
00:39:11 une pause, une petite pause, et après
00:39:13 nous redonnons la parole à Nicolas Dupont-Aignan.
00:39:15 - A tout de suite sur Sud Radio.
00:39:17 - Sud Radio Berkhoff
00:39:19 dans tous ses états, appelez maintenant
00:39:21 pour réagir 0 826
00:39:23 300 300.
00:39:25 - Ici Sud Radio,
00:39:27 les français
00:39:31 parlent au français.
00:39:33 Je n'aime pas la blanquette
00:39:35 de veau. Je n'aime pas
00:39:37 la blanquette de veau.
00:39:39 - Sud Radio Berkhoff dans tous ses états.
00:39:41 - Nicolas Dupont-Aignan
00:39:43 sans liaison. Vous avez écouté
00:39:45 effectivement notre
00:39:47 auditeur, et effectivement
00:39:49 tout cela, on voit très très bien,
00:39:51 c'est vrai,
00:39:53 ce qui s'est passé là,
00:39:55 depuis 48 heures, c'est
00:39:57 quand même un comprimé chauffé à blanc de ce qui
00:39:59 se passe dans ce pays, et on se
00:40:01 dit, est-ce que tout ça, au fond,
00:40:03 bon, mais c'est une péripétie,
00:40:05 c'est du quotidien, on va passer à autre chose,
00:40:07 et circuler, il n'y a rien à voir,
00:40:09 ou à votre avis, et je sais que
00:40:11 vous êtes sur le front, qu'est-ce
00:40:13 qui peut changer ? Parce qu'on se dit,
00:40:15 voilà, c'est passé, puis on verra,
00:40:17 on verra la prochaine pandémie, on verra ailleurs.
00:40:19 - Alors ce qui
00:40:21 se passe pour moi, c'est d'abord
00:40:23 un pouvoir à bout de souffle,
00:40:25 dit comme tous les pouvoirs à bout de souffle,
00:40:27 n'ont que la censure
00:40:29 pour survivre. Premier point,
00:40:31 la difficulté,
00:40:33 et c'est ce que ressent l'auditeur, et c'est ce que je ressens
00:40:35 aussi, c'est qu'il y a très
00:40:37 peu de chaînes d'informations libres,
00:40:39 à part Sud Radio, C News,
00:40:41 et... ben j'en connais peu,
00:40:43 et donc, qu'on a
00:40:45 l'impression, et c'est l'objectif,
00:40:47 c'est de faire croire à chaque
00:40:49 Français qu'il est minoritaire, qu'il est isolé,
00:40:51 parce que quand il allume sa télé,
00:40:53 il ne nous voit jamais.
00:40:55 Vous, vous me voyez là, parce que
00:40:57 j'ai l'habitude de venir sur Sud Radio, mais pas plus que les autres,
00:40:59 vous êtes très équilibrés,
00:41:01 pareil C News, mais donc,
00:41:03 le Français, il se dit,
00:41:05 mais ce monde marche sur la tête,
00:41:07 ce gouvernement est complètement taré,
00:41:09 mais, je ne comprends pas,
00:41:11 j'entends que des gens qui sont pour lui,
00:41:13 donc il s'isole, c'est le propre
00:41:15 des dictatures. Donc on a un problème
00:41:17 d'information, et puis deuxièmement, je suis désolé,
00:41:19 ce n'est pas pour critiquer mes petits camarades,
00:41:21 mais on a un problème de courage dans la classe politique,
00:41:23 c'est qu'on n'est pas nombreux,
00:41:25 et parce qu'ils ont peur,
00:41:27 et je vais vous dire de quoi ils ont peur,
00:41:29 ce qui m'est arrivé hier,
00:41:31 ils m'ont ciblé,
00:41:33 ils ont peur d'être ciblés par la pensée
00:41:35 unique et par les journaux.
00:41:37 Et ce qui m'est arrivé hier,
00:41:39 après que j'ai combattu pendant des jours,
00:41:41 j'ai été chez Hanouna,
00:41:43 j'ai été sur C News,
00:41:45 j'ai tempêté dans l'Assemblée, je suis intervenu,
00:41:47 j'ai fait l'appel au règlement, j'ai fait tout ce que je pouvais,
00:41:49 tout seul, et bien M. Delaporte,
00:41:51 le Robespierre du coin,
00:41:53 a dit que,
00:41:55 "Oh là, j'étais lié à des gens
00:41:57 qui pensaient
00:41:59 qu'il y avait des rites pédos sataniques."
00:42:01 Et il a osé dire,
00:42:03 il a osé dire
00:42:05 que je pensais que,
00:42:07 parce que j'avais invité dans les tribunes
00:42:09 de l'Assemblée, une dame
00:42:11 qui était chroniqueuse chez Hanouna,
00:42:13 qui avait dû commenter un sujet,
00:42:15 et qui n'avait rien dit de mal.
00:42:17 Elle l'attaque en diffamation. Mais ça veut dire quoi ?
00:42:19 Ça veut dire,
00:42:21 et ce matin, j'ai un SMS sur mon téléphone,
00:42:23 c'est très intéressant,
00:42:25 de libération, et qui dit,
00:42:27 "Mais vous n'avez pas eu honte,
00:42:29 M. Dupont-Aignan, de faire entrer dans les tribunes
00:42:31 une dame qui est
00:42:33 canonne, comme aux États-Unis."
00:42:35 J'ai dit, "Mais cette dame
00:42:37 n'est pas canonne, elle est journaliste,
00:42:39 c'est n'importe quoi, d'abord j'invite dans les tribunes
00:42:41 de l'Assemblée des citoyens que je connais pas,
00:42:43 et en plus, elle, elle est tout à fait recommandable
00:42:45 et elle n'est pas canonne."
00:42:47 Mais, il va faire un article dégueulasse,
00:42:49 disant que Dupont-Aignan,
00:42:51 il est un peu Trumpist, canonne,
00:42:53 complotiste, et puis,
00:42:55 l'article de libération
00:42:57 va être repris par Le Monde, et puis il va être repris
00:42:59 par Télérama, et puis après il va être repris
00:43:01 par France Télévision, et puis après
00:43:03 il va être repris par... Ils vont se payer
00:43:05 Dupont-Aignan. Voilà, Dupont-Aignan,
00:43:07 le complotiste. - Mais ça n'empêche pas
00:43:09 Dupont-Aignan d'être là, et d'être plus
00:43:11 que là, donc, effectivement...
00:43:13 - Mais voyez la méthode, et voyez
00:43:15 pourquoi mes collègues ont peur.
00:43:17 C'est parce que mes collègues, ils ont peur.
00:43:19 Parce que c'est un régime de terreur médiatique.
00:43:21 Mais il va tomber, ce régime.
00:43:23 Mais attention !
00:43:25 Il va tomber
00:43:27 que si les gens vont voter...
00:43:29 Hier, j'ai eu un chauffeur de taxi
00:43:31 qui m'a dit "Monsieur, je suis écoeuré,
00:43:33 vous êtes formidable,
00:43:35 mais pour la première fois, je vais m'abstenir à la présidentielle."
00:43:37 Mais je lui dis "Surtout pas, c'est ce qu'ils veulent !"
00:43:39 - Bien sûr.
00:43:41 "Abstention, piège à cons."
00:43:43 J'ai déjà écrit un livre à ce sujet.
00:43:45 Merci Nicolas Dupont-Aignan.
00:43:47 Merci de votre témoignage personnelle.
00:43:49 - Merci d'avoir été avec nous. Je vous rappelle que vous êtes président de Debout la France
00:43:51 et député de Laissonne. On marque une courte pause
00:43:53 sur Sud Radio. On se retrouve après les infos
00:43:55 de 13h et comme d'habitude, 0826
00:43:57 300 300 pour réagir à tout de suite sur Sud Radio.
00:43:59 - Sud Radio.
00:44:01 - Parlons vrai.
00:44:03 - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:44:05 - Ici Sud Radio.
00:44:07 Les Français
00:44:11 parlent au français.
00:44:13 Les carottes sont cuites.
00:44:15 Les carottes sont cuites.
00:44:17 Judicieuse et peut-être pérentoire.
00:44:19 Écoutez.
00:44:21 Sud Radio Bercoff
00:44:23 dans tous ses états.
00:44:25 Les perles du...
00:44:27 C'est une scène assez lunaire, mais assez exemplaire
00:44:29 qui s'est passée sur le plateau
00:44:31 de C ce soir sur France 5.
00:44:33 Alors voilà, une très bonne écrivaine,
00:44:35 une journaliste de talent,
00:44:37 Laura Adler. Laura Adler, on la connaît,
00:44:39 elle est à France Culture, un peu partout,
00:44:41 etc. Et on parlait de la situation
00:44:43 à Mayotte avec
00:44:45 Estelle Youssoupha, que vous connaissez,
00:44:47 on l'a reçue plusieurs fois et avec plaisir ici
00:44:49 à Sud Radio, la députée Liotte
00:44:51 de Mayotte. Donc, Laura Adler,
00:44:53 on parlait de problèmes de Mayotte et Laura Adler
00:44:55 teint à peu près ce
00:44:57 langage. Écoutez.
00:44:59 - Je ne connais pas votre île, hélas,
00:45:01 mais j'ai lu un livre que vous avez dû
00:45:03 lire il y a quelques années, qui a d'ailleurs
00:45:05 obtenu un grand succès en France,
00:45:07 de Natacha Apana, qui s'intitule
00:45:09 "Tropique de la violence"
00:45:11 et qui mettait en scène de manière
00:45:13 absolument magistrale toute cette
00:45:15 jeunesse dans cette île,
00:45:17 cette jeunesse en proie
00:45:19 au manque d'avenir, en proie
00:45:21 au manque de moyens, en proie au
00:45:23 manque d'éducation.
00:45:25 Et je voulais savoir si aujourd'hui
00:45:27 ce n'était pas ce
00:45:29 problème-là qui était le plus important,
00:45:31 c'est-à-dire pas distinguer, est-ce que dans cette
00:45:33 jeunesse désorientée
00:45:35 que met en scène magistralement
00:45:37 Natacha Apana, ce qui a donné lieu d'ailleurs
00:45:39 à un film qui s'intitule aussi
00:45:41 "Tropique de la violence" de Manuel Chapira,
00:45:43 est-ce que cette jeunesse sans avenir,
00:45:45 ce n'est pas ça
00:45:47 le sujet le plus important ?
00:45:49 - Alors voilà, pendant cinq minutes,
00:45:53 donc, Laura Tleyre parle de Mayotte
00:45:55 parce qu'elle a lu l'excellent roman
00:45:57 qui parle
00:45:59 de tropie, etc.,
00:46:01 enfin tropie, tragie, tragédie, etc.
00:46:03 Et voilà, ça raconte le désarroi
00:46:05 de la jeunesse et tout ça.
00:46:07 Et elle parle pendant cinq minutes,
00:46:09 pratiquement, et voilà ce que répond
00:46:11 une partie, parce qu'elle répond
00:46:13 évidemment plus longuement,
00:46:15 Estelle Yusufa, je rappelle,
00:46:17 députée de Mayotte.
00:46:19 Écoutez.
00:46:21 - Le livre comme le film
00:46:23 "Tropique de la violence" font l'objet d'un
00:46:25 immense rejet à Mayotte. Pour y relire
00:46:27 le livre, il n'y a pas un seul personnage
00:46:29 maorais dedans.
00:46:31 - Voilà, et encore je vous ai mis
00:46:33 que quelques secondes. Il n'y a pas
00:46:35 un seul personnage maorais
00:46:37 dedans. D'ailleurs,
00:46:39 ce livre raconte effectivement
00:46:41 une ONG,
00:46:43 enfin une membre d'une ONG française
00:46:45 qui secoue un Comorien
00:46:47 qui est délinquant, et c'est ça,
00:46:49 voilà. Pas un seul maorais, c'est entre
00:46:51 des Français et des...
00:46:53 une Française et un Comorien.
00:46:55 Voilà, donc, ce qui est intéressant
00:46:57 là-dedans, c'est qu'effectivement,
00:46:59 en toute bonne foi,
00:47:01 nous, nous, les personnes qui
00:47:03 viennent parler de quelque chose
00:47:05 et qui disent "Ah, mais j'ai lu
00:47:07 un livre, donc je peux en parler puisque j'ai lu
00:47:09 le livre, c'est magnifique, c'est vrai,
00:47:11 moi j'ai lu effectivement
00:47:13 "Triste tropique" de Claude Lévi-Strauss et je
00:47:15 connais tout sur l'Amazonie, l'inambiquoira,
00:47:17 enfin...
00:47:19 Et voilà, voilà ce qui se passe quand
00:47:21 quelqu'un dit
00:47:23 quelque chose alors qu'elle n'a rien à dire.
00:47:25 Et vous savez, c'est vrai
00:47:27 que ce que disait Raymond Devos, c'est pas
00:47:29 parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut
00:47:31 fermer sa gueule, en même temps, de temps
00:47:33 en temps, un peu de retenue ne fait pas de mal.
00:47:35 Sud Radio
00:47:37 Bercov, dans tous ses états.
00:47:39 Vieux merveilleux chanson de Jacques Brel,
00:47:41 bien sûr, que l'on connaît tous
00:47:43 et qu'on en apprécie ô combien.
00:47:45 Mais alors là, c'est très intéressant ce qui
00:47:47 se passe aux Etats-Unis, je rappelle la plus grande
00:47:49 puissance mondiale. Alors,
00:47:51 il y a eu quelque chose d'intéressant, on a
00:47:53 accusé Joe Biden,
00:47:55 Joseph Robinette Biden,
00:47:57 le président des Etats-Unis, d'avoir
00:47:59 conservé par devers lui
00:48:01 des documents confidentiels.
00:48:03 Alors, il était poursuivi
00:48:05 et un procureur spécial
00:48:07 chargé d'enquêter
00:48:09 sur ses accusations de mauvaise gestion
00:48:11 de documents confidentiels,
00:48:13 a blanchi Joe Biden.
00:48:15 Il était pour lui, il l'a blanchi.
00:48:17 Mais pour quelle raison ? Et c'est là
00:48:19 où ça devient très intéressant.
00:48:21 Voilà, il a fait un rapport de
00:48:23 388 pages
00:48:25 et Robert Hure, le nom du procureur,
00:48:27 évoque un entretien de 5 heures
00:48:29 étalé sur deux jours avec Joe Biden,
00:48:31 au cours duquel, il dit avoir
00:48:33 constaté que, je le cite,
00:48:35 le procureur, que sa mémoire avait
00:48:37 empiré. Il ne se souvenait plus
00:48:39 quand il était vice-président,
00:48:41 ne sachant plus exactement
00:48:43 quelle année son mandat avait commencé ou
00:48:45 s'était achevé, ni exactement
00:48:47 l'année du décès de son
00:48:49 fils beau. Voilà,
00:48:51 c'est-à-dire qu'il n'a plus sa mémoire,
00:48:53 il n'a plus toute sa tête,
00:48:55 dit le procureur,
00:48:57 et donc, on peut le
00:48:59 dire à non lieu, on peut le blanchir,
00:49:01 on ne peut pas engager le poursuite,
00:49:03 puisque le pauvre ne se rappelle même pas de la mort
00:49:05 de son fils, ne se rappelle pas quand
00:49:07 il était vice-président, ne se rappelle plus de rien
00:49:09 et d'ailleurs, on l'a vu à plusieurs
00:49:11 reprises, confondant
00:49:13 Emmanuel Macron, c'est le président
00:49:15 allemand, il avait
00:49:17 rencontré Mitterrand en
00:49:19 2006,
00:49:21 10 ans après sa mort, etc.
00:49:23 On en est donc
00:49:25 aux Etats-Unis,
00:49:27 encore une fois, où
00:49:29 un procureur, sous les applaudissements
00:49:31 du public, du public
00:49:33 démocrate bien sûr, blanchit
00:49:35 un président,
00:49:37 lui donne à non lieu, pas de
00:49:39 poursuite, puisqu'il est devenu sénile.
00:49:41 Il ne le dit pas sénile, mais il dit
00:49:43 à peu près ça. Donc vous voyez, tout
00:49:45 se passe pour le mieux dans les classes dirigeantes,
00:49:47 dans le meilleur des mondes
00:49:49 qui nous gouvernent.
00:49:51 Sud Radio Bercov, dans tous
00:49:53 ses états,
00:49:55 le face-à-face. - 13h10
00:49:57 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter
00:49:59 ce face-à-face, et on est ravis de recevoir
00:50:01 aujourd'hui pour sa première radio,
00:50:03 l'essayiste et auteur de ce livre,
00:50:05 "L'individu, fin de parcours, le piège de l'intelligence
00:50:07 artificielle", aux éditions Gallimard, c'est
00:50:09 Julien Gobin qui est avec nous. Bonjour à vous.
00:50:11 - Bonjour. - Alors, Julien Gobin,
00:50:13 j'ai lu ce livre qui vient de paraître,
00:50:15 avec beaucoup de plaisir, et c'est
00:50:17 très intéressant parce que
00:50:19 vous parlez de l'intelligence artificielle, vous parlez
00:50:21 des évolutions,
00:50:23 non pas de l'humanité, mais de l'esprit humain,
00:50:25 du mental, du comportemental,
00:50:27 depuis pratiquement les Lumières,
00:50:29 depuis 1729,
00:50:31 l'ère Lumière, etc. Et c'est
00:50:33 très intéressant parce que vous parlez
00:50:35 de trois stades. Alors,
00:50:37 vous avez utilisé, je voudrais savoir,
00:50:39 d'une métaphore intéressante,
00:50:41 pourquoi la chrysalide
00:50:43 et le papillon ? - Alors, parce que c'est
00:50:45 une métaphore particulièrement parlante, pour
00:50:47 comprendre les changements qui sont en cours
00:50:49 actuellement dans notre civilisation, c'est une métaphore
00:50:51 empruntée à l'entomologie, la science des insectes.
00:50:53 Donc tous les insectes qui ont un
00:50:55 état larvaire,
00:50:57 les mouches, les abeilles,
00:50:59 et les papillons, la chenille,
00:51:01 il y a l'ancienne structure,
00:51:03 qui est celle du premier stade,
00:51:05 et la chrysalide est le moment de la transformation,
00:51:07 mais pas simplement d'une transformation graduelle,
00:51:09 c'est d'une métamorphose. On passe
00:51:11 d'un état initial à un état final complètement différent,
00:51:13 et ce qui est intéressant, c'est qu'au sein
00:51:15 de la chrysalide, le corps
00:51:17 de l'insecte se dissout
00:51:19 de l'intérieur, il se digère lui-même,
00:51:21 et provoque un état liquide, qui est
00:51:23 particulièrement intéressant
00:51:25 pour comprendre notre société. On dit beaucoup que la société
00:51:27 post-moderne dans laquelle nous sommes,
00:51:29 dans laquelle les valeurs se
00:51:31 dissolvent, le cadre collectif
00:51:33 commence également à se déliter,
00:51:35 est une société liquide.
00:51:37 Et donc dans la chrysalide,
00:51:39 ces nutriments qui correspondent à l'ancien
00:51:41 corps de l'insecte, doivent nourrir
00:51:43 des cellules, des cellules souches,
00:51:45 on appelle ça des
00:51:47 cellules en dormance, qui vont activer le prochain corps.
00:51:49 Et l'enjeu de mon livre, c'est
00:51:51 de se demander finalement aujourd'hui... - Le prochain corps étant le papillon.
00:51:53 - Le papillon, mais peut-être une mouche verte.
00:51:55 - Une mouche verte, oui.
00:51:57 - Et donc l'enjeu est de se demander
00:51:59 aujourd'hui, nous sommes dans cet état liquide,
00:52:01 est-ce qu'on ne pourrait pas identifier
00:52:03 ces cellules en dormance que les
00:52:05 nutriments de l'ancien corps viendraient nourrir
00:52:07 pour avoir une image, une photographie
00:52:09 du monde de demain, et là, entrer dans la prospective.
00:52:11 - Alors c'est ça, c'est très très intéressant
00:52:13 parce que justement, vous parlez
00:52:15 des trois stades, enfin ce que vous appelez
00:52:17 les trois stades déconstruction,
00:52:19 état liquide, reconstruction, donc
00:52:21 je résume rapidement, on aura
00:52:23 le temps d'en parler, vous
00:52:25 commencez avec les droits de l'homme, le 18ème siècle,
00:52:27 vous parlez après de la malaise
00:52:29 dans la civilisation, au moment de l'écat liquide,
00:52:31 le post-moderne dans lequel on est
00:52:33 aujourd'hui, et vous dites
00:52:35 attention, arrive, mais là
00:52:37 il faut savoir comment on pensait
00:52:39 s'en méfier ou ne pas s'en méfier
00:52:41 et surtout comment les gérer, le transhumanisme,
00:52:43 l'intelligence artificielle,
00:52:45 le genre, etc.
00:52:47 Et vous parlez
00:52:49 effectivement de ces métamorphoses de l'individu,
00:52:51 comment est arrivé à l'individu
00:52:53 et est-ce que l'individu ne risque pas
00:52:55 d'exploser et de se dissoudre
00:52:57 dans quelque chose qu'on veut, justement
00:52:59 au nom de la raison, au nom de la technologie,
00:53:01 au nom des transformations
00:53:03 lui adjoindre de gré ou de force.
00:53:05 On va en parler longtemps
00:53:07 après cette petite pause.
00:53:09 Sud Radio,
00:53:11 votre avis fait la différence.
00:53:13 Je remercie Sud Radio de pouvoir donner la parole
00:53:15 aux français sans les couper,
00:53:17 en ayant d'autres avis, et ça vraiment
00:53:19 c'est la seule radio en France qui puisse le faire,
00:53:21 donc je tiens à le souligner.
00:53:23 Sud Radio, parlons vrai.
00:53:25 Ici Sud Radio,
00:53:27 les français
00:53:31 parlent au français.
00:53:33 Je n'aime pas
00:53:35 la blanquette de veau.
00:53:37 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:39 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:53:41 L'individu,
00:53:43 fin de parcours, alors c'est fini,
00:53:45 l'individu, la liberté, on parle,
00:53:47 on parle tout le temps, on en a parlé hier,
00:53:49 aujourd'hui, la liberté d'expression,
00:53:51 de liberté s'exprimer,
00:53:53 de la censure, etc.
00:53:55 Et puis voilà qu'apparaissent, voici qu'apparaissent
00:53:57 un certain nombre,
00:53:59 les fantômes qui arrivent à notre
00:54:01 rencontre, comme disait Goya,
00:54:03 qu'est-ce qui se passe ?
00:54:05 - Bien, Gobin, je voudrais que vous rappeliez un peu,
00:54:07 on va faire un peu d'histoire, mais on ne comprend rien
00:54:09 si on ne fait pas un peu d'histoire.
00:54:11 L'individu,
00:54:13 en tant que tel, l'individu libre,
00:54:15 l'individu de raison,
00:54:17 le libre arbitre, il apparaît
00:54:19 quand à peu près, Bercov ?
00:54:21 - Il apparaît,
00:54:23 grossièrement au 18ème siècle, avec le siècle
00:54:25 des Lumières, et c'est une...
00:54:27 L'individu, finalement, c'est celui
00:54:29 qui est doté d'un libre arbitre,
00:54:31 qui pense par lui-même, qui est autonome,
00:54:33 et qui se construit par l'émancipation
00:54:35 à l'égard des déterminismes sociaux.
00:54:37 Donc, la révolution
00:54:39 française, par exemple, c'est le moment où le citoyen
00:54:41 peut s'affranchir de l'ancien régime,
00:54:43 peut penser par lui-même,
00:54:45 et c'est au fondement même de notre démocratie, puisque
00:54:47 si on vote pour un candidat,
00:54:49 c'est en son âme et conscience, on n'est pas la marionnette
00:54:51 de structure sociale qui nous imposerait
00:54:53 nos choix. - Alors qu'avant, il y avait
00:54:55 la religion, il y avait un certain nombre de
00:54:57 contraintes... - Voilà, la croyance collective,
00:54:59 l'ordre collectif déterminait la façon
00:55:01 de se comporter. - C'est ça. - Et donc, les sociétés
00:55:03 individualistes, qui sont le fruit des
00:55:05 lumières, ont pour but de
00:55:07 faire émerger l'individu. Et
00:55:09 c'est une trajectoire qui s'est effectuée sur plusieurs
00:55:11 siècles, avec de grands combats qui ont été
00:55:13 nécessaires, dans le droit du travail, même
00:55:15 l'émancipation des femmes. Tout ça, c'est l'idée
00:55:17 étant d'émanciper
00:55:19 le citoyen des contraintes non choisies
00:55:21 qui l'empêcheraient d'être lui-même.
00:55:23 Et on arrive aujourd'hui à un moment
00:55:25 où les grands combats
00:55:27 ont été gagnés, mais ce logiciel
00:55:29 proprement démocratique que nous avons
00:55:31 au fond de nous-mêmes, et dont nous sommes tous
00:55:33 les produits,
00:55:35 cherche de nouveaux combats, également.
00:55:37 Où s'arrête la contrainte ? Est-ce que,
00:55:39 par exemple, l'éducation
00:55:41 que j'ai reçue par mes parents est une contrainte, oui ou non ?
00:55:43 Est-ce que je dois la déconstruire ou pas ?
00:55:45 Est-ce que, même, les lois sociales
00:55:47 ou la civilité,
00:55:49 la politesse, est-ce que c'est une contrainte ?
00:55:51 Puisque ce n'est pas mon mot à profond, mon mot à authentique
00:55:53 qui s'exprime. Et à partir de quand
00:55:55 est-ce que la quête de l'individu doit
00:55:57 s'arrêter ou non ? - Oui, mais est-ce que, alors,
00:55:59 justement, Julien Gobin vous posait la question,
00:56:01 mais il faut bien, de toute façon,
00:56:03 quelle que soit l'avis en commun
00:56:05 et les idéaux, il faut vivre avec des règles. Je veux dire,
00:56:07 on ne peut pas faire, on peut dire, la liberté
00:56:09 ce n'est pas de faire n'importe quoi, à ce moment-là,
00:56:11 je ne vais pas pisser dans le studio,
00:56:13 etc., etc. Je veux dire, il y a des contraintes,
00:56:15 des règles du jeu,
00:56:17 qu'on peut discuter,
00:56:19 bien sûr, mais est-ce que ces contraintes-là
00:56:21 n'ont pas toujours existé et continuent à exister ?
00:56:23 - Alors, elles ont toujours existé, mais maintenant,
00:56:25 certains traits qu'on peut avoir,
00:56:27 qu'on juge fondamentaux
00:56:29 dans notre personnalité, fondamentaux
00:56:31 dans notre moi profond,
00:56:33 nature authentique, peuvent être
00:56:35 revendiqués comme un droit fondamental,
00:56:37 un droit humain. - Par exemple ?
00:56:39 - Par exemple, si on parle
00:56:41 du genre,
00:56:43 voilà, par exemple,
00:56:45 si je suis né dans un corps d'homme,
00:56:47 je me sens femme, ma nature profonde est
00:56:49 d'être, je me sens femme, donc
00:56:51 j'exige d'être reconnue par la société
00:56:53 en tant que telle, puisque c'est ma nature,
00:56:55 et il est hors de question que des lois sociales viennent déterminer
00:56:57 mon identité.
00:56:59 Voilà, ça c'est un exemple actuel,
00:57:01 et qui est éminemment démocratique.
00:57:03 - Vous me reconnaissez,
00:57:05 j'ai mon droit, et vous devez me respecter en tant que
00:57:07 homme voulant devenir femme.
00:57:09 - Voilà, c'est ça. Et avec
00:57:11 évidemment cette
00:57:13 ambiguïté, puisque
00:57:15 je trouve que c'est une revendication qui est tout à fait
00:57:17 logique dans le logiciel
00:57:19 de l'émancipation de l'individu.
00:57:21 Ce n'est pas un hasard si c'est aujourd'hui que ça arrive,
00:57:23 puisque ce sont dans les sociétés démocratiques
00:57:25 qu'on a cette volonté de s'émanciper,
00:57:27 de se reconnecter avec son moi, que j'appelle
00:57:29 le moi profond, le fort intérieur,
00:57:31 le moi authentique. - Mais comment savoir,
00:57:33 justement, puisque vous avez pris
00:57:35 cet exemple,
00:57:37 comment savoir si à un moment donné ce n'est pas un faux
00:57:39 moi profond ? Vous avez vu qu'il y a eu beaucoup
00:57:41 de repentance là-dessus. - C'est le moi
00:57:43 supposé profond. - Le moi supposé profond,
00:57:45 voilà. - Et avec beaucoup, évidemment,
00:57:47 d'ambiguïté, c'est là tout le problème.
00:57:49 Il suffit de se... Alors si on prend la question
00:57:51 du genre, il peut y avoir des personnes qui souffrent de dysphorie
00:57:53 de genre, de sentir
00:57:55 appartenir à l'autre genre.
00:57:57 Et c'est une maladie
00:57:59 qui est recensée par les psychiatres, tout à fait
00:58:01 vraie, mais d'autres peuvent tout à fait, par un effet de mode,
00:58:03 qu'on peut avoir d'imitation.
00:58:05 On sait que les homo sapiens
00:58:07 adorent se
00:58:09 regrouper, se conformer à des groupes. - Oui, bien sûr.
00:58:11 - Et donc pour une simple imitation, il suffit de se déclarer comme tel
00:58:13 et puis on peut changer d'avis ensuite, plus tard.
00:58:15 Et là, où est le critère, où est le barème
00:58:17 qui nous permet de savoir
00:58:19 à quel point on l'est ou pas ? - Surtout si l'on a
00:58:21 fait une consommation d'estrogène ou
00:58:23 un certain nombre de médicaments
00:58:25 ou autres, qui feront que ça peut
00:58:27 être aussi irrémédiable. - Oui, absolument.
00:58:29 Et là, cette
00:58:31 consommation dont vous parlez soulève un point
00:58:33 que je développe, qui est
00:58:35 l'ambiguïté entre ce
00:58:37 ressenti qui appartiendrait
00:58:39 finalement, quand on écoute
00:58:41 les témoignages de personnes qui souffrent de dysphorie
00:58:43 de genre, ils disent "depuis ma plus tendre
00:58:45 enfance, depuis mes premiers souvenirs de trois ans,
00:58:47 je sais que je ne suis pas dans le bon corps".
00:58:49 Comme s'il y avait presque une âme, qui aurait
00:58:51 elle-même un genre, d'ailleurs c'est intéressant,
00:58:53 qui s'incarnerait dans le mauvais corps, tout en
00:58:55 reconnaissant que finalement il y a des genres. Déjà c'est la question.
00:58:57 Mais ensuite, une fois qu'il y a le traitement
00:58:59 hormonal, pour ceux qui joignent le geste à la
00:59:01 parole et qui font vraiment l'opération, là
00:59:03 c'est un lot de déterminisme qui arrive. La biologie
00:59:05 et qui, je montre
00:59:07 dans le livre, peuvent avoir un
00:59:09 impact, d'abord évidemment
00:59:11 sur l'aspect extérieur, mais aussi sur
00:59:13 le tempérament. Et le tempérament, ça je ne l'ai
00:59:15 pas inventé, je suis allé voir les brochures
00:59:17 de sensibilisation. - Oui, vous avez vu, par exemple, vous dites
00:59:19 "mais tant je sens que je suis fin, je pleure,
00:59:21 je pleure beaucoup plus facilement", etc.
00:59:23 - Oui, alors ça c'est très amusant parce que
00:59:25 c'est intéressant, alors c'est
00:59:27 les transsexuels qui expliquent leur
00:59:29 cheminement, leur transition sur plusieurs années, expliquent que
00:59:31 pendant le traitement hormonal, un homme qui est devenu
00:59:33 femme dit "voilà, maintenant j'ai des crises de larmes,
00:59:35 j'ai des amis qui ont des problèmes de logique", le cliché
00:59:37 absolu de l'autre genre.
00:59:39 Et pour les femmes qui sont devenues hommes, c'est un excès
00:59:41 libido, ne plus pouvoir se retenir, etc.
00:59:43 - Elles retombent, en fait,
00:59:45 dans un genre, elles retombent dans un
00:59:47 conformisme, qu'est-ce que c'est pas ? - Et c'est pour ça que je trouve que c'est
00:59:49 particulièrement réactionnaire, et je trouve ça très
00:59:51 étonnant. Alors, il n'y a aucun jugement
00:59:53 moral, mais ce qui est intéressant, c'est de voir que d'un côté, on a
00:59:55 les transsexuels qui font le traitement hormonal,
00:59:57 les autres transgenres qui disent qu'il n'y a aucun
00:59:59 genre et que tout est construction sociale,
01:00:01 les deux manifestent dans le même
01:00:03 mouvement global LGBT,
01:00:05 et pourtant, en présupposé
01:00:07 métaphysique et idéologique, c'est les opposés
01:00:09 absolus. D'un côté, il y a
01:00:11 des idéalistes qui déconstruisent toutes les conventions, et de l'autre,
01:00:13 ceux qui veulent rejoindre certains déterministes,
01:00:15 certains canevas sociaux. - Et certains de
01:00:17 conventions, et effectivement, certains comportements
01:00:19 spécifiques
01:00:21 de l'homme ou spécifiques de la femme.
01:00:23 - Voilà. - Et alors, au-delà
01:00:25 de ça, Gilles Dagoben,
01:00:27 l'individu, aujourd'hui, vous dites,
01:00:29 vous posez la question avec un point d'interrogation,
01:00:31 l'individu fin de parcours. Alors,
01:00:33 pour vous, on est vraiment en fin de parcours ? - Alors, il y a
01:00:35 des signaux qui nous montrent qu'on est en fin de parcours.
01:00:37 - Alors, lesquels ? - Déjà, c'est difficile
01:00:39 de s'en rendre compte quand on n'est pas dans les nouvelles générations.
01:00:41 En fait, c'est un mouvement sur plusieurs
01:00:43 générations qui se fait, puisque, par exemple,
01:00:45 moi, je suis né avant Internet, donc j'ai encore
01:00:47 d'autres modèles, et petit à petit, ça se déplace.
01:00:49 Mais l'indicateur
01:00:51 qui traduirait cette fin de parcours, c'est finalement
01:00:53 ce qui définit l'individu. L'individu
01:00:55 est défini par le libre arbitre. Le libre arbitre,
01:00:57 c'est penser par soi-même, avoir le choix
01:00:59 entre une situation A ou B, pouvoir faire autrement
01:01:01 que le chemin déjà tracé.
01:01:03 Or, ce libre arbitre, aujourd'hui,
01:01:05 est attaqué de toutes parts,
01:01:07 sur plein de fronts. D'abord, théoriquement...
01:01:09 - Par exemple, oui, donnez-les... - Alors, théoriquement,
01:01:11 par la science, les avancées
01:01:13 en neurosciences, en biologie,
01:01:15 montrent que, finalement, tout ça,
01:01:17 ça ressemble à une illusion.
01:01:19 Il y a des expériences qui sont
01:01:21 déjà anciennes, mais par exemple, une expérience,
01:01:23 l'expérience de Libet, en 73,
01:01:25 on demande à quelqu'un d'exprimer
01:01:27 son libre arbitre en levant le bras droit, le bras gauche,
01:01:29 le doigt droit, selon son bon vouloir.
01:01:31 - Oui. - Et avec des électrodes, et on voit
01:01:33 une activation du signal électrique
01:01:35 avant la décision consciente, jusqu'à
01:01:37 10 secondes, dans certains cas, et on peut
01:01:39 à ce moment-là, prédire
01:01:41 le choix qui va être fait volontairement, consciemment, etc.
01:01:43 Donc, dans des conditions très expérimentales,
01:01:45 déjà, on se rend compte. Ensuite, en sociologie,
01:01:47 on voit bien qu'il y a des grandes tendances, que les
01:01:49 personnes pensent être libres et suivent des grands
01:01:51 mouvements. Le big data permet
01:01:53 désormais d'avoir ces données-là.
01:01:55 Donc, ça, c'est à la limite théorique. Mais dans les faits,
01:01:57 et c'est là où c'est intéressant, quand bien même le libre arbitre
01:01:59 existerait, est-ce que l'environnement actuel
01:02:01 nous permet de l'exercer ? Et c'est ça qui est intéressant.
01:02:03 Alors, notre société
01:02:05 démocratique a comme fondement
01:02:07 le consentement libre et éclairé.
01:02:09 - Oui. - Alors, le consentement est-il libre ?
01:02:11 - On en a parlé pour les vaccins, pour les médicaments
01:02:13 et autres, par exemple. - Voilà, par exemple.
01:02:15 Le consentement est-il libre
01:02:17 lorsqu'on peut avoir des manipulations
01:02:19 algorithmiques, qui nous mettent dans
01:02:21 des trajectoires,
01:02:23 peuvent jouer sur nos biais cognitifs, pour
01:02:25 nous orienter dans certaines décisions.
01:02:27 Dans la Silicon Valley, les GAFAM
01:02:29 ont, le vôtre et le mien, ce qu'on appelle
01:02:31 une poupée vaudou. Je ne sais pas si
01:02:33 vous connaissez la poupée vaudou. - Non, non, racontez.
01:02:35 - La poupée vaudou, quand on la pique, ça touche
01:02:37 la vraie personne. Eh bien, cette poupée vaudou,
01:02:39 c'est le double numérique. Toutes nos données
01:02:41 forment un modèle, et en
01:02:43 voulant nous conduire à consommer ou à
01:02:45 prédire nos habitudes, il suffit de
01:02:47 jouer sur cette poupée pour que nous, ensuite, on soit...
01:02:49 - Vous voulez dire, on crée de
01:02:51 toutes pièces, un espèce de modèle...
01:02:53 - Un avatar. - ...qui ressemble énormément à des millions de gens.
01:02:56 - À nous-mêmes, individualisés.
01:02:58 - Et donc, un exemple, c'est la question,
01:03:00 je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé,
01:03:02 de parler avec des amis, et le lendemain, vous avez une publicité
01:03:04 qui ressemble étrangement à votre
01:03:06 conversation. La question, c'est est-ce qu'on est
01:03:08 écouté ? Si on était écouté,
01:03:10 déjà, c'est nié par
01:03:12 les GAFAM, mais quand bien même, ça supposerait
01:03:14 une quantité de données... - C'est pas un peu complotiste, ça ?
01:03:16 - Alors, justement, ça supposerait une quantité de données
01:03:18 hallucinante, et donc, ça n'est pas la solution.
01:03:20 En revanche, c'est que
01:03:22 la poupée vaudou qu'ils ont, de nous-mêmes,
01:03:24 permet de prédire nos comportements
01:03:26 à 1, 2, 3, 5 jours, prédire nos envies
01:03:28 pour cibler les publicités.
01:03:30 Et à ce moment-là, la publicité ciblée n'est
01:03:32 que la conséquence de notre état initial, précédent.
01:03:34 Et c'est là où la question
01:03:36 de la manipulation peut être tout à fait envisagée,
01:03:38 puisque si on nous connaît parfaitement, on peut jouer là-dessus.
01:03:40 Donc ça, c'est le consentement libre, mais le consentement
01:03:42 est inégalement éclairé dans l'environnement d'aujourd'hui,
01:03:44 qui est particulièrement complexe,
01:03:46 changeant comment se repérer, où trouver
01:03:48 les bonnes informations, mais également, où trouver
01:03:50 - Entre les fausses, les vraies, les fakes,
01:03:52 - Ce qu'on appelle les deepfakes, qui sont
01:03:54 des informations manipulées, très réalistes.
01:03:56 Donc là, on va sûrement avoir besoin d'intelligence artificielle
01:03:58 pour faire un premier
01:04:00 filtre à cette submersion, je reprends
01:04:02 l'expression de Bruno Patignot,
01:04:04 la submersion d'informations,
01:04:06 mais également aussi une ambivalence
01:04:08 entre un environnement qui est
01:04:10 désormais régi par ce qu'on appelle une technocratie,
01:04:12 des process, notamment dans les entreprises,
01:04:14 est-ce que l'individu, dans ces cas-là,
01:04:16 a encore le loisir
01:04:18 d'exprimer sa marge de manœuvre ? Je prends un exemple
01:04:20 très concret de deux situations.
01:04:22 Si vous voulez faire un crédit, vous allez voir
01:04:24 votre banquier, et il vous dit "ah bah non, je ne peux pas,
01:04:26 le logiciel m'a dit que le taux avait changé,
01:04:28 maintenant je ne peux pas, et j'ai pas la main
01:04:30 là-dessus, c'est le calcul,
01:04:32 - Ou le taux a haussé, etc. - Et je n'ai pas la marge
01:04:34 de manœuvre, finalement il n'est qu'exécutant. Inversement,
01:04:36 dans un environnement qui n'est pas optimisé
01:04:38 à ce point-là, on a le plombier, par exemple,
01:04:40 qui se débrouille, exerce son libre-arbitre, peut trouver des solutions
01:04:42 et a une marge de manœuvre.
01:04:44 Et ça, c'est la première
01:04:46 grande tendance de l'uniformisation
01:04:48 par des process, mais de l'autre côté,
01:04:50 on a aussi, et ça on aura peut-être l'occasion
01:04:52 d'y revenir, un monde dans lequel
01:04:54 les lois, les règles ne sont pas données
01:04:56 pour l'individu, il doit choisir lui-même
01:04:58 quelles sont ses trajectoires de vie. Et face
01:05:00 à cette complexité,
01:05:02 on réalise qu'il y a beaucoup
01:05:04 de maladies contemporaines, la dépression, le burn-out, etc.
01:05:06 Et à ce moment-là, les intelligences artificielles
01:05:08 peuvent prendre le relais et se substituer
01:05:10 à notre libre-arbitre qui se révèle, dans
01:05:12 certains cas, sous-optimal. Et donc,
01:05:14 l'environnement d'aujourd'hui rend cet
01:05:16 outil forgé par des milliers d'années d'évolution
01:05:18 peut-être sous-optimal, parce que justement,
01:05:20 il n'est plus adapté à notre environnement actuel.
01:05:22 - C'est vertigineux, en tout cas.
01:05:24 - C'est vertigineux, c'est... - Ce que ça donne après.
01:05:26 On va en continuer à discuter
01:05:28 après cette petite pause, tout de suite.
01:05:30 - Avec vous, au 0826 300 300
01:05:32 pour poser vos questions, pour intervenir
01:05:34 ou pour réagir. A tout de suite sur Sud Radio.
01:05:36 (Générique)
01:05:38 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
01:05:40 midi 14h. André Bercov.
01:05:42 (Générique)
01:05:44 - Ici Sud Radio.
01:05:46 (Générique)
01:05:48 Les Français parlent au français.
01:05:50 (Générique)
01:05:52 Les carottes sont cuites.
01:05:54 Les carottes sont cuites.
01:05:56 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:05:58 - 13h31 sur Sud Radio.
01:06:00 Nous sommes toujours avec Julien Gobin,
01:06:02 essayiste, qui vient nous voir pour ce livre
01:06:04 "L'individu, fin de parcours, point d'interrogation,
01:06:06 le piège de l'intelligence artificielle".
01:06:08 C'est aux éditions Gallimard.
01:06:10 - Alors justement, Julien Gobin,
01:06:12 parce que ça pose effectivement
01:06:14 des problèmes, je disais, vertigineux,
01:06:16 parce que nous sommes tous
01:06:18 extrêmement attachés à notre libre-arbitre
01:06:20 dont vous parlez,
01:06:22 nous sommes attachés à l'émancipation,
01:06:24 nous sommes attachés à être soi-même
01:06:26 et nous sommes aussi attachés à faire société.
01:06:28 Comme vous dites, tout ça,
01:06:30 je ne crois pas, ce sont des choses qui vont disparaître
01:06:32 en tout cas de sitôt. En tout cas,
01:06:34 une bonne partie de l'humanité,
01:06:36 on le voit encore aujourd'hui, tous les jours,
01:06:38 veille à ça. Et puis vous avez
01:06:40 cet extraordinaire
01:06:42 développement de l'intelligence artificielle,
01:06:45 de l'homme "augmenté" avec le transhumanisme,
01:06:48 cette espèce de
01:06:50 de savoir
01:06:52 par rapport à
01:06:54 effectivement d'aller plus loin,
01:06:56 on appelle ça toujours le progrès, on a toujours l'air du progrès,
01:06:58 c'est le même, enfin le même,
01:07:00 le progrès par les révolutionnaires,
01:07:02 les Lumières, l'humanisme,
01:07:04 et là le progrès par les GAFAM,
01:07:06 la Silicone et les
01:07:08 transhumanistes et autres.
01:07:10 C'est plus du tout le même progrès.
01:07:12 - Alors, c'est un progrès
01:07:14 qui a quand même un lien. Alors, je m'explique,
01:07:16 le transhumanisme,
01:07:18 tel qu'on le connaît de la Silicon Valley, cette idéologie,
01:07:20 reprend de manière étonnante
01:07:22 le programme des Lumières, mais par d'autres moyens.
01:07:24 C'est la continuation des Lumières par d'autres moyens.
01:07:26 - Alors, quels moyens justement ?
01:07:28 - Je reprends en deux mots
01:07:30 la philosophie des Lumières, c'est le progrès de l'humanité,
01:07:32 plus de moralité, plus de civilisation,
01:07:34 améliorer l'espèce humaine
01:07:36 dans une longue trajectoire
01:07:38 par l'éducation. Mais on a
01:07:40 à ce moment-là, les progrès
01:07:42 de la science qui ne sont pas encore ceux d'aujourd'hui.
01:07:44 Néanmoins, Condorcet,
01:07:46 qui est un parfait représentant,
01:07:48 se demande,
01:07:50 il se dit, mais finalement, ce qui fait
01:07:52 le succès de l'humanité, c'est l'éducation.
01:07:54 Le problème, c'est que
01:07:56 tout ça repose sur un
01:07:58 substrat biologique, une certaine
01:08:00 nature humaine, qu'on ne peut pas
01:08:02 contrôler. - Oui.
01:08:04 Et Condorcet disait "c'est la biologie, la base".
01:08:06 - C'est la base. Et si on pouvait modifier
01:08:08 cette biologie comme on peut sélectionner des chiens ?
01:08:10 Si des parents qui ont
01:08:12 un tempérament fougueux, impétueux,
01:08:14 violent, pouvaient
01:08:16 ne pas donner des enfants qui ont cette
01:08:18 cette...
01:08:20 conformation ? Et est-ce qu'on ne pourrait pas changer
01:08:22 à ce moment-là la biologie humaine pour
01:08:24 participer, un outil parmi les autres,
01:08:26 pour améliorer l'humanité ? Or,
01:08:28 ce qu'on a découvert,
01:08:30 l'histoire a tragiquement montré que
01:08:32 le projet de la lumière s'est un peu fracassé au cours du XXème siècle.
01:08:34 Il y a eu la Seconde Guerre mondiale, la Shoah,
01:08:36 la décolonisation, mais également la crise
01:08:38 écologique qui est un peu cette poursuite de se dire "l'homme
01:08:40 maîtrise la nature". - Oui.
01:08:42 Et le transhumanisme de la Silicon Valley
01:08:44 se dit finalement, l'erreur ce n'est pas de
01:08:46 le progrès de l'humanité,
01:08:48 l'erreur c'est d'avoir mal compris ce qu'était
01:08:50 l'être humain. L'être humain n'est pas doté
01:08:52 de ce libre arbitre un peu
01:08:54 métaphysique qui viendrait de nulle part, cet entendement
01:08:56 qui reposerait sur des
01:08:58 présupposés un peu mystérieux. Non,
01:09:00 l'être humain c'est un circuit,
01:09:02 un gros ordinateur.
01:09:04 Et une fois qu'on peut avoir compris ça,
01:09:06 on va pouvoir intervenir réellement et
01:09:08 ne pas avoir des espoirs trop
01:09:10 hauts pour l'humanité. Au contraire, c'est en connaissant bien ce qu'est
01:09:12 la nature humaine réellement qu'on va pouvoir reprendre
01:09:14 ce projet. Et finalement, c'est
01:09:16 à partir de là, on comprend très bien que
01:09:18 le projet c'est à partir d'innovations
01:09:20 technologiques, qui sont
01:09:22 les nanotechnologies, les biotechnologies,
01:09:24 l'informatique, mais aussi les
01:09:26 neurosciences, de pouvoir
01:09:28 améliorer la nature humaine
01:09:30 pour
01:09:32 ne pas la faire tomber dans ses pièges.
01:09:34 Voilà. Pourquoi ?
01:09:36 - Améliorer la nature humaine, on veut
01:09:38 donc. Mais la changer, la modifier,
01:09:40 la bouleverser, ou pas ? Parce qu'il est là le problème.
01:09:42 - La bouleverser parce qu'elle est
01:09:44 sur certains points très archaïque.
01:09:46 Et c'est amusant,
01:09:48 on parle beaucoup, alors voilà, je vais faire un
01:09:50 tout petit parallèle très amusant, mais avec...
01:09:52 Enfin, pas amusant du tout, mais révélateur.
01:09:54 La guerre en Ukraine.
01:09:56 La guerre en Ukraine, quand elle a éclaté,
01:09:58 on avait Vladimir Poutine,
01:10:00 qui représente, qui est l'archétype
01:10:02 du mal alpha pétri de
01:10:04 ces... - Mal dominants. - Mal dominants.
01:10:06 Le gorille au dos argenté
01:10:08 qui pose le point sur la table. Et de l'autre côté,
01:10:10 l'Occident qui est au contraire
01:10:12 sur le... dépasser
01:10:14 tous ces biens qui font que...
01:10:16 qui ont peut-être été efficaces à une époque, mais nous ne sommes plus
01:10:18 dans ce monde-là. Et le transhumanisme
01:10:20 cherche à dépasser un peu
01:10:22 tous ces archaïsmes évolutifs qui ont été
01:10:24 avantageux à une époque, mais désormais
01:10:26 se révèlent inefficients.
01:10:28 - Alors justement, si vous
01:10:30 poussez la métaphore ukrainienne aujourd'hui,
01:10:32 ça en prend de tout parti,
01:10:34 on ne va pas faire de politique, mais il dit
01:10:36 "Attendez, aujourd'hui quand même
01:10:38 le mal dominant alpha aux
01:10:40 écailles d'argent est en train de
01:10:42 gagner la guerre. C'est-à-dire, est-ce que
01:10:44 franchement, malgré tout ce dont on
01:10:46 parle, effectivement, intelligence
01:10:48 artificielle, etc., il n'empêche
01:10:50 qu'aujourd'hui on est dans un monde multipolaire
01:10:52 où les nations s'affrontent,
01:10:54 enfin, ce n'est plus
01:10:56 le monde d'avant.
01:10:58 Alors en même temps il y a ça, mais
01:11:00 est-ce que l'Occident, qui est encore
01:11:02 le gardien de ce trésor-là,
01:11:04 on a l'impression
01:11:06 qu'ils n'ont pas qu'ils se font voir,
01:11:08 mais qu'ils s'affaiblissent avec ça ?
01:11:10 - Alors, l'histoire nous le dira, parce que bon,
01:11:12 si on parle sur le long terme, on sait qu'il y a des
01:11:14 étapes de l'histoire qui peuvent être
01:11:16 différentes, mais la question c'est plutôt de se dire
01:11:18 est-ce que
01:11:20 la période actuelle, conflictuelle,
01:11:22 renforce ou affaiblit
01:11:24 les valeurs au sein de la cohésion ? Est-ce qu'on défend
01:11:26 plus que jamais les droits de l'homme, ou est-ce qu'au contraire
01:11:28 nous aussi on va faire des compromis
01:11:30 pour abandonner notre modèle ?
01:11:32 Et en général, quand une civilisation est attaquée,
01:11:34 elle a tendance à resserrer
01:11:36 ses valeurs fondamentales. - Resserrer les rangs.
01:11:38 - Et pour revenir,
01:11:40 la discussion qu'on avait était
01:11:42 sur le transhumanisme.
01:11:44 Le transhumanisme de la Silicon Valley,
01:11:46 il ne faut pas penser que c'est tout le transhumanisme.
01:11:48 Et c'est là où le débat en général
01:11:50 peut-être se fourvoie.
01:11:52 C'est que c'est une idéologie particulière, mais on peut tout à fait avoir
01:11:54 un transhumanisme communiste, un transhumanisme
01:11:56 écologiste, parce que ce sont finalement
01:11:58 la technique qui viendrait servir des valeurs.
01:12:00 - Les valeurs qui sont
01:12:02 choisies par les hommes.
01:12:04 - Absolument. Mais,
01:12:06 là on a évidemment un bon candidat
01:12:08 pour le transhumanisme de la Silicon Valley,
01:12:10 puisqu'il a des affinités avec les notions d'individus.
01:12:12 Mais, je ne vois pas
01:12:14 aujourd'hui une levée en masse des
01:12:16 occidentaux dire "oui, on veut absolument les implants
01:12:18 neuronaux, etc.". En revanche,
01:12:20 on n'a pas besoin d'adhérer aux implants
01:12:22 neuronaux pour utiliser son smartphone,
01:12:24 pour être bardé de technologie.
01:12:26 Et c'est là où l'autre définition
01:12:28 qu'il faut retenir pour le transhumanisme,
01:12:30 ce n'est pas une idéologie particulière, mais finalement c'est
01:12:32 l'irruption de la technologie dans toutes les sphères
01:12:34 de notre existence, être humain compris.
01:12:36 - Oui. - Voilà.
01:12:38 - Mais alors justement,
01:12:40 être humain compris, c'est vraiment là
01:12:42 où on a l'impression, non pas une frontière,
01:12:44 mais jusqu'où
01:12:46 peut-on aller ? Parce que, quelque part,
01:12:48 si vous écoutez les transhumanistes
01:12:50 et les genrés,
01:12:52 encore une fois je reviens à ça, la biologie
01:12:54 n'existe plus, ce qui ne veut strictement rien dire,
01:12:56 mais effectivement,
01:12:58 en tout cas ils le pensent peut-être, ils ont leurs raisons,
01:13:00 je ne sais pas, mais de dire
01:13:02 "écoutez, aujourd'hui nous pouvons
01:13:04 tout maîtriser". Est-ce qu'on peut
01:13:06 tout maîtriser ou est-ce qu'on va
01:13:08 tout maîtriser ? - On commence à maîtriser.
01:13:10 On commence, et cette
01:13:12 idée de transformer le hasard
01:13:14 en choix, le hasard de la nature en choix volontaire.
01:13:16 Donc ce triomphe de la volonté
01:13:18 individuelle est justement un élément caractéristique
01:13:20 de la quête de l'individu. Je donne
01:13:22 deux exemples, par exemple vous parliez
01:13:24 du changement de sexe, le traitement
01:13:26 hormonal, la transition,
01:13:28 c'est de la biologie, il y a un endoctrinologue,
01:13:30 il y a un chirurgien, c'est de la science.
01:13:32 Il n'y a pas de changement de sexe
01:13:34 sans la science. Je parle également, maîtriser
01:13:36 un élément
01:13:38 qui serait par définition le plus mystérieux,
01:13:40 c'est la vie, donner la vie,
01:13:42 la naissance, l'embryon. Il y a des
01:13:44 progrès effarants en
01:13:46 sélection des embryons, on appelle ça l'eugénisme,
01:13:48 l'eugénisme qui résonne
01:13:50 de manière automatique comme le nazisme,
01:13:52 sélectionner les personnes. Or c'est quelque chose
01:13:54 de bien plus ancien,
01:13:56 fin 19e, début 20e, toutes les sociétés
01:13:58 progressistes en Europe, en Occident
01:14:00 étaient eugénistes,
01:14:02 et aujourd'hui ça revient, mais d'une manière
01:14:04 non pas étatique, ce n'est pas à l'état de dire
01:14:06 ce qu'il faut, mais individuellement.
01:14:08 Alors, comment ça se passe ? Lors d'une
01:14:10 fécondation in vitro, concrètement, on a une
01:14:12 fécondation in vitro,
01:14:14 plusieurs embryons
01:14:16 sont sur la table, on élimine déjà,
01:14:18 et ça se fait couramment, ceux qui ont une maladie
01:14:20 génétique absolument terrible.
01:14:22 On peut faire ça maintenant avec la
01:14:24 trisomie aussi, mais dans des
01:14:26 pays comme les Etats-Unis, on peut choisir
01:14:28 la couleur des yeux, le sexe,
01:14:30 et là où ça devient, la frontière
01:14:32 est toujours plus ténue, il y a maintenant
01:14:34 des prédictions qu'on peut faire,
01:14:36 des prédictions de tempérament,
01:14:38 de personnalité,
01:14:40 qui sont possibles, ce sont des probabilités.
01:14:42 En fait, c'est ce qu'on appelle
01:14:44 des scores polygéniques, c'est un terme qui
01:14:46 désigne, finalement, il n'y a pas un gène de l'intelligence,
01:14:48 mais on se rend compte qu'il y a 1000 variants
01:14:50 génétiques, et on peut faire des corrélations
01:14:52 et se dire, celui-ci a 30% de chances
01:14:54 de mieux réussir, celui-ci 70%.
01:14:56 - Et on peut choisir ça sur les...
01:14:58 - Aujourd'hui, ça ne s'est pas encore accepté,
01:15:00 mais on sait le faire, et ça commence à se...
01:15:02 On est à une phase de transition, et la question que je pose
01:15:04 c'est, au nom de quoi s'opposerait-on
01:15:06 à l'avenir ? Est-ce qu'on a encore du sacré ?
01:15:08 Une morale judo-chrétienne qui dirait
01:15:10 "la vie est sacrée, on n'y touche pas", ou est-ce que
01:15:12 finalement, les valeurs libérales, chacun choisit
01:15:14 ce qu'il considère être la vie bonne, ses enfants,
01:15:16 pourquoi ne pas payer une bonne école, et aussi
01:15:18 un bon capital génétique ? - Oui, ça c'est
01:15:20 en tout cas, la question est posée.
01:15:22 Maintenant, vous avez aussi tout le côté
01:15:24 la dimension économique, la marchandisation,
01:15:26 quid de la marchandisation ?
01:15:28 Parlons-en, parce que vous imaginez, en parlant
01:15:30 de tout ça, les marchés immenses,
01:15:32 colossaux, planétaires, qui peuvent
01:15:34 s'ouvrir avec ça, déjà. - Et qui est...
01:15:36 Et avec la question, est-ce que
01:15:38 le néolibéralisme s'étend là-dessus,
01:15:40 ou est-ce qu'il y a des garde-fous, et au nom de quoi
01:15:42 justifier ces garde-fous, quand la science moderne
01:15:44 montre que finalement, les grandes valeurs métaphysiques
01:15:46 auxquelles on croyait ont été infirmées, avant c'était
01:15:48 Dieu, et puis la science dit "Bah, Dieu, on n'est pas sûr",
01:15:50 au nom de quoi justifier, à ce moment-là,
01:15:52 c'est interdit. - Donc, en fait, c'est Dieu,
01:15:54 on n'est pas sûr, et l'homme, on n'est pas sûr non plus.
01:15:56 On peut la ranger.
01:15:58 - On peut la ranger, et d'ailleurs, cette marchandisation
01:16:00 peut être même au niveau de l'État, dans le sens où
01:16:02 faites naître un enfant par le hasard,
01:16:04 conception naturelle, il a peut-être des chances
01:16:06 d'avoir des tards à l'avenir,
01:16:08 c'est un coup, un fardeau pour la société.
01:16:10 - Ne prenez plus de risques.
01:16:12 - Et on va être encouragé à une procréation,
01:16:14 en dehors de l'acte sexuel
01:16:16 hasardeux, mais dans un environnement
01:16:18 médicalisé, d'ailleurs, ce qui va de pair avec l'allongement
01:16:20 de la père de natalité, on fait des enfants
01:16:22 de plus en plus tard, donc tout ça, tend
01:16:24 à séparer la conception de l'acte sexuel.
01:16:26 - Oui, absolument, qui est
01:16:28 déjà, d'ailleurs, la pilule a commencé
01:16:30 par rapport à ça,
01:16:32 pas obligé de faire l'amour enfant,
01:16:34 mais là, alors, à votre avis,
01:16:36 et vous posez la question qui est fondamentale,
01:16:38 est-ce que
01:16:40 effectivement, on ne sera pas amené
01:16:42 à dire, mais au fond, pourquoi des limites ?
01:16:44 Allons-y, il n'y a pas de limites
01:16:46 à ce moment-là, ou c'est parce qu'à un moment donné,
01:16:48 il ne va pas se poser le problème métaphysique,
01:16:50 là, on est en plein de réflexion philosophique,
01:16:52 mais ce n'est pas inintéressant du tout,
01:16:54 au contraire, qu'il n'y a pas de limites ?
01:16:57 Où est le contre-pouvoir, disons ?
01:17:00 - C'est une bonne question,
01:17:02 le logiciel de l'individu
01:17:04 et le logiciel de la science moderne,
01:17:06 c'est de repousser les limites. Pour la science,
01:17:08 c'est de comprendre ce qui est mystérieux,
01:17:10 et pour l'individu, c'est
01:17:12 d'élargir son champ d'action.
01:17:14 Et c'est là, d'ailleurs, où on a
01:17:16 l'aspect aussi séduisant de la technologie,
01:17:18 c'est que sans technologie,
01:17:20 il n'y a pas cette émancipation possible de l'individu.
01:17:22 On n'a jamais été aussi libre individuellement,
01:17:24 on peut même être autonome. Je pourrais très bien vivre
01:17:26 un an chez moi, me faisant livrer mes repas
01:17:28 en ayant mes visioconférences.
01:17:30 Cette autonomie qu'on a suppose
01:17:32 une perfusion technologique,
01:17:34 qui en même temps repose
01:17:36 sur des principes qui sont la négation
01:17:38 de l'idée qu'il y aurait une nature humaine
01:17:40 telle qu'on la conçoit encore aujourd'hui.
01:17:42 Et donc, ces limites,
01:17:44 vers quoi ça nous tend ?
01:17:46 C'est un projet un peu
01:17:48 infini, puisqu'on commence désormais
01:17:50 à voir notre monde actuel
01:17:52 qui est balisé par la technologie. Les mystères
01:17:54 commencent à disparaître, il y en a toujours des nouveaux.
01:17:56 Mais maintenant, c'est la quête de l'être humain,
01:17:58 mais aussi la quête de l'espace.
01:18:00 Cette quête de partir
01:18:02 à la conquête du cosmos
01:18:04 peut ouvrir un nouveau sacré.
01:18:06 Ce qui fédère les hommes en général...
01:18:08 - Il faut une dimension de sacralité,
01:18:10 c'est évident. - Et cette sacralité repose
01:18:12 sur l'inconnu, le mystère.
01:18:14 Par exemple, la montagne,
01:18:16 imaginons qu'on est dans une société
01:18:18 traditionnelle, loin dans le passé,
01:18:20 cette montagne mystérieuse,
01:18:22 on peut l'investir de beaucoup de choses, mais lorsqu'on connaît,
01:18:24 on ne va pas mettre des dieux dedans, il va falloir chercher ailleurs.
01:18:26 Et où est cet ailleurs ? Quand on regarde le ciel,
01:18:28 la pollution lumineuse, on ne voit même plus les étoiles.
01:18:30 Donc, où est-ce qu'on peut investir ce sacré ?
01:18:32 Et c'est peut-être un élément
01:18:34 qui pourrait ouvrir l'humanité
01:18:36 à une nouvelle sacrée. - En tout cas, on ne le voit pas aujourd'hui,
01:18:38 ce nouveau sacré. - Et non, on ne le voit pas,
01:18:40 mais on est en recherche. Et en tout cas,
01:18:42 la technologie pourrait ouvrir
01:18:44 de nouveaux champs. Mais en ce moment, on a une période
01:18:46 de crise, puisque le sacré
01:18:48 a été démystifié.
01:18:50 - Oui, c'est ça. Et donc,
01:18:52 voilà, comme disait l'autre,
01:18:54 "Dieu est mort, Marx est mort, et moi-même,
01:18:56 je ne me sens pas très bien", disait Mark Twain.
01:18:58 Mais non, pas Mark Twain,
01:19:00 d'ailleurs, c'est Boris Johnson.
01:19:02 - On marque une petite pause sur
01:19:04 Sud-Arieux, et on revient dans un instant. Vous aurez
01:19:06 la parole 0826-300-300.
01:19:08 À tout de suite.
01:19:10 - Sud Radio Bercov, dans tous ses
01:19:12 États, appelez maintenant pour réagir
01:19:14 0826-300-300.
01:19:16 - Ici Sud Radio.
01:19:20 Les Français parlent
01:19:24 au français.
01:19:26 Je n'aime pas la blanquette
01:19:28 de veau. Je n'aime pas
01:19:30 la blanquette de veau.
01:19:32 - Sud Radio Bercov, dans tous ses États.
01:19:34 - Julien Gobin,
01:19:36 un livre, non pas de science-fiction,
01:19:38 mais de science actuelle,
01:19:40 "L'individu fin de parcours, le piège
01:19:42 de l'intelligence artificielle".
01:19:44 Effectivement, Julien Gobin, je voudrais parler,
01:19:46 parce qu'on a fait un tour d'horizon,
01:19:48 mais il faut lire le livre, je vous le recommande,
01:19:50 c'est un livre où il faut s'appliquer,
01:19:52 mais c'est un livre passionnant,
01:19:54 parce qu'il montre effectivement
01:19:56 à la fois les dimensions
01:19:58 et les limites de l'extraordinaire,
01:20:00 et ça veut dire évolution, qui est en cours actuellement,
01:20:02 technologique, comportementale,
01:20:04 scientifique, biologique, etc.
01:20:06 Mais vous avez parlé justement du piège,
01:20:08 il y a des pièges là-dedans,
01:20:10 et de sacrés pièges. - Il y a de sacrés pièges.
01:20:12 Le premier piège
01:20:14 et le principal, c'est celui
01:20:16 d'attaquer notre nature
01:20:18 même d'individu, qui est notre logiciel.
01:20:20 Pourquoi l'intelligence artificielle est un piège
01:20:22 et la technique de manière plus générale, puisqu'il n'y a pas
01:20:24 d'intelligence artificielle sans une technologie
01:20:26 plus large ? Elle n'apparaît pas de nulle part,
01:20:28 elle est greffée à un écosystème.
01:20:30 Et bien c'est que dans notre monde actuel,
01:20:32 on est
01:20:34 sous perfusion technologique, et cette perfusion
01:20:36 technologique fait une externalisation
01:20:38 de nos capacités physiques, on est
01:20:40 de plus en plus dépendant, de moins en moins autonome,
01:20:42 mais cette externalisation
01:20:44 de la technologie
01:20:46 pour survivre, pour faire les choses,
01:20:48 et donc externalisation
01:20:50 également de notre capacité
01:20:52 cognitive, de notre cerveau.
01:20:54 Puisque je montre dans ce livre qu'il y a
01:20:56 évidemment
01:20:58 le remplacement dans le travail,
01:21:00 pour être plus performant,
01:21:02 mais pour moi le vrai point crucial
01:21:04 et qui met en cause notre individualité,
01:21:06 c'est que notre société contemporaine crée
01:21:08 des dilemmes, des grands dilemmes dans l'existence
01:21:10 des individus, avec qui se marier,
01:21:12 quelle carrière choisir, qui sont
01:21:14 beaucoup plus durs qu'auparavant, puisque c'est
01:21:16 à nous-mêmes de trouver le sens, nous sommes responsables
01:21:18 de nos choix. - Avant il y avait des carrières
01:21:20 qui étaient orientées, plus ou moins orientées ?
01:21:22 - Absolument, ça pouvait être les carrières orientées, la famille qui nous dit,
01:21:24 voilà, tout était balisé avec
01:21:26 une marge d'erreur, on pouvait être très malheureux,
01:21:28 on n'avait pas le fardeau existentiel
01:21:30 sur nos épaules.
01:21:32 L'intelligence artificielle, imaginons un chat
01:21:34 GPT qui n'est plus connecté à
01:21:36 seulement Internet pour le travail,
01:21:38 mais à nos données personnelles, toutes nos données,
01:21:40 aussi bien notre biologie,
01:21:42 notre code génétique, nos déplacements, nos amis,
01:21:44 on pourrait avoir à ce moment-là
01:21:46 une synthèse d'un super coach
01:21:48 psychiatre, meilleur ami,
01:21:50 directeur
01:21:52 de ressources humaines,
01:21:54 grand compagnon, mais qui aurait l'avantage d'être
01:21:56 rationnel et objectif, et nous faire
01:21:58 des recommandations, comme on a d'ailleurs,
01:22:00 déjà sur les réseaux sociaux, des recommandations algorithmiques
01:22:02 de lieux à fréquenter, de suggestions,
01:22:04 même quand ceux qui sont sur des sites de rencontres
01:22:06 d'applications, il y a des suggestions qui viennent d'algorithmes,
01:22:08 en fonction de plusieurs critères.
01:22:10 - Et là, ce serait à propos de votre parcours professionnel,
01:22:12 ou autre, tout ?
01:22:14 - Voilà, de toutes nos décisions,
01:22:16 et alors, la question c'est
01:22:18 est-ce que
01:22:20 ça sera efficace ou pas ? Et pour y répondre,
01:22:22 il faut se demander, est-ce que chez l'homme, il y a des choses
01:22:24 qui échapperaient à des lois
01:22:26 de la causalité matérielle ? Est-ce qu'on est autre chose
01:22:28 que de la matière ? Si nous ne sommes que de la matière,
01:22:30 il suffit de donner tout ce qu'on a comme données,
01:22:32 et on peut faire des prédictions, comme la poupée vaudou
01:22:34 dont on parlait tout à l'heure. - C'est ça, ouais.
01:22:36 - C'est la machine, quoi, c'est l'homme-machine.
01:22:38 - C'est l'homme-machine, et avec des recommandations
01:22:40 qui viendraient maximiser notre recherche
01:22:42 de bien-être, parce que finalement
01:22:44 on peut se dire, et c'est un peu une autre façon
01:22:46 de voir les choses, le libre arbitre. Pourquoi est-ce qu'on
01:22:48 agit librement ? Parce qu'on recherche ce qui est le mieux
01:22:50 pour nous, en général. Et si on peut avoir
01:22:52 un outil qui est plus performant,
01:22:54 un super libre arbitre, numérique, mais
01:22:56 qui reste super libre arbitre, ne va-t-on pas
01:22:58 déléguer ces choix-là ?
01:23:00 Et en les délégant, évidemment, on perd
01:23:02 à chaque décision que nous prenons, nous mobilisons
01:23:04 notre personnalité, on arbitre.
01:23:06 - On perd l'autonomie. - Voilà, et alors,
01:23:08 on dit toujours "le cerveau est un muscle", mais effectivement
01:23:10 chaque décision
01:23:12 mobilise des sphères de nous-mêmes, notre passé,
01:23:14 et plus on délègue, moins on
01:23:16 forge cette individualité, cette autonomie,
01:23:18 et plus on devient passif.
01:23:20 Et là, il y a un véritable piège qui, pour moi,
01:23:22 est le piège le plus concret. Ces intelligences
01:23:24 artificielles dans notre vie personnelle ne sont pas
01:23:26 encore arrivées, mais je pense que c'est une question
01:23:28 de seulement quelques années.
01:23:30 - Oui, vous voulez dire en fait,
01:23:32 c'est la tentation de
01:23:34 modeler, de...
01:23:36 je ne dirais pas de robotiser
01:23:38 ces caricaturales, mais quand même
01:23:40 quelque part, en fait,
01:23:42 cela, ce serait la fin
01:23:44 de l'homme autonome.
01:23:46 Ce serait la fin, non seulement de l'individu,
01:23:48 mais de l'individu libre, parce que,
01:23:50 après tout, je m'en remets
01:23:52 aux coachs, compagnons, hommes,
01:23:54 machines et compagnie qui vont m'indiquer
01:23:56 qu'il sera mieux que moi, ce qui est bon pour moi.
01:23:58 - Voilà, tout à fait, et si on le
01:24:00 replace dans la trajectoire
01:24:02 historique, on avait dans
01:24:04 les sociétés qu'on appelle
01:24:06 traditionnelles, holistes,
01:24:08 ce sont les sociétés où la croyance collective dicte
01:24:10 les comportements de l'individu, finalement on s'en remettait
01:24:12 à cette collectivité. On a eu ensuite la société
01:24:14 individualiste libérale,
01:24:16 qui est la nôtre,
01:24:18 on place dans l'individu la possibilité
01:24:20 de choisir, mais désormais,
01:24:22 on a tendance à externaliser de nouveau
01:24:24 à l'extérieur, mais cette fois-ci, cette
01:24:26 recommandation n'est pas pour tout le monde, c'est individualiser.
01:24:28 Ce serait un compromis
01:24:30 entre les anciens modèles et celui d'aujourd'hui.
01:24:32 - Ça fait réagir, en vrai.
01:24:34 - Ça fait réagir au standard, on a Frédéric qui nous appelle
01:24:36 depuis Nantes. Bonjour Frédéric. - Bonjour Frédéric.
01:24:38 - Bonjour. - Oui, bonjour
01:24:40 M. Bercoff, bonjour à toute l'équipe de Sur Radio
01:24:42 et bonjour à votre invité.
01:24:44 Écoutez, en vous entendant,
01:24:46 moi j'étais d'abord un peu
01:24:48 effrayé de ce que j'entendais, et puis
01:24:50 je me posais quand même
01:24:52 quelques questions, je me demandais si
01:24:54 finalement, l'intelligence
01:24:56 artificielle, au lieu d'être
01:24:58 l'homme augmenté,
01:25:00 ça n'allait pas être au bout du compte
01:25:02 l'homme diminué. Parce que
01:25:04 quand on voit quand même que
01:25:06 au bout du compte, tout ce qui
01:25:08 se passe avec cet
01:25:10 aspect des choses, c'est quand même
01:25:12 les restrictions, les diminutions,
01:25:14 les suppressions, sans arrêt
01:25:16 et tout le temps, de toutes
01:25:18 les libertés individuelles.
01:25:20 Et on voit encore,
01:25:22 au niveau de l'Europe, on voit M. Breton et ce qu'il
01:25:24 fait, en France on voit
01:25:26 la dernière loi de l'article 4
01:25:28 qui est une étude de passé.
01:25:30 On voit qu'à chaque fois,
01:25:32 qu'il y a un soi-disant progrès,
01:25:34 - Il s'agit de rétrécir
01:25:36 la liberté, de rétrécir l'individu.
01:25:38 - Oui, voilà.
01:25:40 - Très juste.
01:25:42 C'est là le problème, Julia.
01:25:44 - C'est tout à fait le problème qu'on soulevait d'ailleurs en début d'émission,
01:25:46 de finalement l'environnement
01:25:48 technique dans lequel nous sommes,
01:25:50 et dans lequel l'intelligence artificielle
01:25:52 est partie prenante, diminue
01:25:54 notre marge de manœuvre, diminue notre marge d'action.
01:25:56 Mais alors là, on pourrait aller un peu
01:25:58 plus loin dans cette observation.
01:26:00 Est-ce que nous l'accepterons
01:26:02 ou pas ?
01:26:04 Et on risque de l'accepter
01:26:06 aussi, parce que, quel serait l'effet ?
01:26:08 Est-ce que le bien-être
01:26:10 augmenterait ou pas ?
01:26:12 - Mais qu'est-ce que c'est que le bien-être ?
01:26:14 Est-ce que le bien-être n'est pas d'abord le sentiment
01:26:16 d'être libre et d'avoir son libre à lui ?
01:26:18 - C'est ça le bien-être aussi, non ?
01:26:20 - Pour certains, en tout cas.
01:26:22 - Il y a ce fameux texte
01:26:24 d'Etienne Delaboisie, "Discours de la servitude volontaire".
01:26:26 Si on est bien,
01:26:28 finalement on est heureux et on n'a pas de tensions particulières,
01:26:30 pourquoi chercher à s'émanciper si
01:26:32 on est sous perfusion technologique mais que cela répond
01:26:34 à nos besoins, ou alors qu'on est suffisamment
01:26:36 habilement orienté dans des directions par
01:26:38 des petites manipulations, ce qu'on appelle
01:26:40 les "nudge" aujourd'hui, qui est une manière
01:26:42 de conduire l'esprit dans certains
01:26:44 choix. Finalement,
01:26:46 lorsqu'on a ce qu'on
01:26:48 voulait, est-ce qu'on voudrait autre chose ?
01:26:50 - Oui, alors je veux dire,
01:26:52 ce que vous dites, c'est ça, le bonheur de la taupe
01:26:54 ou le bonheur du grimpeur ? - Absolument.
01:26:56 Et ça nous renvoie à la dystopie
01:26:58 "Le meilleur des mondes" d'Adou Suxclay,
01:27:00 où c'est une société dans laquelle les personnes
01:27:02 sont déterminées
01:27:04 génétiquement et conditionnées socialement
01:27:06 pour occuper la place qu'ils souhaitent.
01:27:08 La place qu'on veut pour eux.
01:27:10 - Avec l'intelligence artificielle,
01:27:12 le 18 juin n'aurait sans doute pas pu avoir lieu.
01:27:14 - Le 18 juin.
01:27:16 De Gaulle et l'appel du 18 juin.
01:27:18 Effectivement, si y avait un temps...
01:27:20 Parce que le bien-être, dans la période,
01:27:22 il dit "L'Allemagne a gagné,
01:27:24 restez chez vous, accommodez-vous,
01:27:26 etc." - Oui, tout à fait.
01:27:28 Et là, ce sont des rapports de force. Qui aura la meilleure
01:27:30 force de frappe, de manipulation de l'information
01:27:32 ou des esprits.
01:27:34 - Mais honnêtement, attendez, Julien Gobain,
01:27:36 est-ce que quand même, y a pas une tentation
01:27:38 je vais rappeler un mot, mais est-ce qu'il y a pas une tentation
01:27:40 fasciste et une tentation totalitaire
01:27:42 là-dedans ? - Alors, tentation totalitaire...
01:27:44 Oui. - Je ne dis pas fasciste,
01:27:46 mais totalitaire, c'est clair.
01:27:48 - Exactement. Et une des trajectoires
01:27:50 très probables, même avec les meilleures intentions
01:27:52 du monde, on parlait du meilleur des mondes,
01:27:54 ce qui est effarant dans cette dystopie,
01:27:56 c'est que les personnes sont heureuses et bien.
01:27:58 - Ah, bien sûr. - Et donc, on peut tout à fait
01:28:00 être entretenu dans son illusion, entretenu dans son
01:28:02 bien-être, dans son monde sur mesure,
01:28:04 sans se rendre compte qu'on est le jouet
01:28:06 de force qui nous conduise
01:28:08 à penser de telle manière.
01:28:10 - Et comme l'enfer est pavé de bonnes intentions,
01:28:12 comme on sait, non mais c'est passionnant
01:28:14 parce que vous posez un problème qui est majeur
01:28:16 et qui effectivement sera posé dans les
01:28:18 prochaines années
01:28:20 au monde, c'est effectivement, et j'espère
01:28:22 enfin, en tout cas, c'est un souhait
01:28:24 personnel, que le libre-arbitre sera toujours
01:28:26 plus fort, en tout cas, que dans ce monde-là,
01:28:28 on aura à choisir
01:28:30 la voie des possibles et l'extension
01:28:32 du champ des possibles, ou la voie
01:28:34 de la machine et l'extension du champ
01:28:36 des machines. Va être intéressant à suivre,
01:28:38 en tout cas. - Absolument, oui.
01:28:40 - Non mais je crois qu'on est...
01:28:42 - On arrive en fin de mission. - En tout cas,
01:28:44 vraiment, je recommande le livre, lisez-le,
01:28:46 il vous enseignera beaucoup de choses.
01:28:48 - Merci beaucoup, Julien Gaubin, d'avoir été avec nous.
01:28:50 On rappelle ce livre, "L'Individu, fin de
01:28:52 parcours, le piège de l'intelligence
01:28:54 artificielle", aux éditions Gallimard. Merci
01:28:56 à vous, qui avez encore votre libre-arbitre, de
01:28:58 nous avoir écouté sur Sud Radio, et
01:29:00 d'avoir composé le 0826
01:29:02 300 300. On rappelle que vous pouvez nous retrouver
01:29:04 sur Youtube, sur Facebook,
01:29:06 sur le Twitter X, pardon,
01:29:08 de Sud Radio. André Bercoff, vous revenez demain
01:29:10 avec Céline Alonso, entre 13h et 14h,
01:29:12 vous parlerez de Missa Kmanouchion,
01:29:14 je crois. - Le grand résistant, qui va
01:29:16 entrer au Panthéon, vous savez, avec sa
01:29:18 compagne Méliné, enfin voilà,
01:29:20 et Fusil en 1944.
01:29:22 - On sera de 13h à 14h, et demain,
01:29:24 à partir de midi, jusqu'à 13h,
01:29:26 vous retrouverez Alexis Poulin,
01:29:28 qui sera avec vous en direct, et en exclusivité,
01:29:30 sur Sud Radio. A demain, tout de suite, c'est
01:29:32 Brigitte Lehi.
01:29:34 - Sur Sud Radio, parlons vrai, à Lyon,
01:29:36 sur 105.8 FM.
01:29:38 - Sud Radio, parlons vrai.

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